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Comorbidité:

définition et prévalence
Définition

Le terme trouble concomitant ou comorbidité fait


référence à la présence simultanée d’un trouble lié à
l’usage d’une ou plusieurs substances et de troubles
mentaux chez une même personne.
Techniquement, les personnes aux prises avec une
comorbidité peuvent présenter une combinaison de
troubles mentaux ou psychiatriques en présence
simultanée de troubles d’abus ou de dépendance aux
diverses substances psychoactives.
INTERACTIONS

 Les troubles comorbides peuvent


précipiter ou aggraver la dépendance
toxique.
Ex.:

 Trouble limite + cocaïnomanie = morbidité


 Trouble panique = benzodiazépines,
alcool
Interactions

Les dépendances toxiques peuvent précipiter ou


aggraver les problèmes psychiatriques:

 Sevrage = dépression
 Intoxication PCP = psychose, fragilité
 Consommation cannabis = révélation d’une
fragilité psychotique ou prépsychotique.
Interactions

Le sevrage peut produire entre autres:

 Des manifestation d’anxiété,


 Des troubles dépressifs
 Des hallucinations
PANORAMA

États
toxiques

Zone frontière
Troubles induits

Troubles
psychiatriques
Une question de patience

 Les critères du DSM-5


 Réclament un espace de trois mois entre les
deux tableaux

 Enparticulier, on doit reporter le


diagnostic d’une pathologie psychiatrique
de trois mois après la phase de sevrage
Prévalence
 Correspond au nombre de gens qui présentent une caractéristique donnée
dans un groupe.

 Peut s’exprimer en nombre absolu

 Sous forme de taux, de pourcentage

 Exemple: 10 personnes sur 100 présentent un problème de dépendance à


l’alcool dans un groupe donné = taux de prévalence de 10%

Type de prévalence
 Prévalence à vie: nous informe du nombre de personnes qui ont souffert
d’un trouble à un moment ou l’autre de leur vie.

 Prévalence courante: nous signale que cette personne en souffre


présentement

 À vie est plus élevé car inclut la courante


LA PRÉVALENCE ET LES
CONSÉQUENCES DE LA COMORBIDITÉ

 Dans les services d’aide en toxicomanie, plus de 50 % et


jusqu’à 74 % des demandeurs d’aide présentent
également un problème de santé mentale à l’axe 1 du
DSM (troubles cliniques excluant les troubles de
personnalité).

Stewart, 2009; Schütz et al., 2009


Prévalence

 On estime que le taux de troubles de l’humeur chez


les utilisateurs de ces services varie de 41 à 60 %;

 et de 33 à 43 % pour ce qui est des troubles anxieux.

Grant et al., 2004


Prévalence

Chez les adolescents (15-17 ans) en traitement pour la


toxicomanie :
 36,2 % d’entre eux présenteraient aussi un trouble

dépressif ;
 alors que 17,2 % souffriraient d’un trouble anxieux.

Chan et al., 2008


Prévalence

 Lorsqu’un trouble anxieux est présent chez un individu,


ce dernier court de deux à cinq fois plus de chance de
développer un problème de consommation de substance
que les non-anxieux.
Stewart, 2009
Les données québécoises

 Rares, recueillies de façon informelle.

 Mercier et Beaucage (1997) évaluent que la


toxicomanie affecte de façon comorbide près de 33%
à 50% des gens des milieux psychiatriques.
Les données québécoises

 Dans les populations traitées pour


toxicomanie, les mêmes auteurs rapportent
des taux de 2% à 8% dans les centres publics
de réadaptation, de 30% à 40% dans un
centre privé et de 25% dans une unité de
désintoxication.
Conclusion...

 La prévalence de la comorbidité santé


mentale et toxicomanie est très élevée.
 Comparativement à la population générale,
les gens présentant une toxicomanie ont une
plus grande probabilité de présenter
n’importe lequel des troubles mentaux.
Les modèles explicatifs
de la comorbidité
trouble lié à la substance/santé mentale
2. Les modèles explicatifs de la
comorbidité toxicomanie / santé
mentale (Meyer, 1986)

2.1 Les troubles mentaux causent la toxicomanie.


2.2 Les troubles mentaux modifient le cours de la toxicomanie.
2.3 Des symptômes psychiatriques peuvent se développer au
cours d’une toxicomanie.
2.4 Certains désordres psychiatriques sont une conséquence de
l’usage des drogues et persistent après l’arrêt de la
consommation.
2.5 L’abus d’une substance, les comportements d’utilisation et
les symptômes psychopathologiques deviendront liés avec le
temps.
2.1 Les troubles mentaux
causent la toxicomanie
 Implique un lien de cause à effet et un ordre
d’apparition :
 Un premier trouble mental qui provoque le
développement du deuxième : la toxicomanie.

 Hypothèse de l’automédication
 Consommation apaise le malaise ou un symptôme dû
au trouble mental préexistant.

 Consommation = solution efficace mais inadaptée.

 Réapparition du symptôme et nouveaux problèmes.


 Ex. : anxiété et alcool (sommeil et réveil).
2.2 Les troubles mentaux
modifient le cours de la toxicomanie

 Dans ce modèle, le trouble mental ne cause


pas la toxicomanie, il complique le portrait
clinique.
 Pas de cause à effet entre les deux troubles
mais le trouble mental est présent avant la
toxicomanie.
2.2 Les troubles mentaux
modifient le cours de la toxicomanie
 Le trouble mental peut accélérer le
développement de la toxicomanie ou
amplifier l’ampleur des conséquences liées à
la toxico de façon différente :
a) Moins outillés au plan des ressources personnelles
(capacité d’introspection moins présentes,
influence des pairs)
b) Sensibilité plus grande aux effets des substances
(schizo et cannabis = épisode psychotique)
Les troubles mentaux
modifient le cours de la toxicomanie

c) Conséquences de la toxicomanie peuvent être plus


graves (combinaison effet drogue + idée suicidaires
reliées à un trouble dépressif = risque de passage à
l’acte).
d) Lorsque présence de deux troubles = moins apte à
suivre un traitement (comorbidité toxicomanie et
dépression).
2.3 Des symptômes psychiatriques
peuvent se développer au cours d’une toxicomanie

 La toxicomanie provoque les symptômes


psychiatriques.
 Lien de cause à effet et ordre d’apparition
dans le temps: toxicomanie, ensuite, trouble
mental.
 Les symptômes psychiatriques sont la
conséquence d’une consommation chronique
ou d’un épisode de consommation excessive.
2.4 Certains désordres psychiatriques
sont une conséquence de l’usage des drogues
et persistent après l’arrêt de la consommation.

 La consommation agit comme agent


déclencheur du trouble mental.
 L’élimination de la consommation n’élimine
pas le trouble mental.
 Ici, le trouble mental se maintient
indépendamment de la consommation.
2.5 L’abus d’une substance, les comportements
d’utilisation et les symptômes psychopathologiques
deviendront liés avec le temps

Ce modèle diffère de tous les autres.


 Aucun des deux troubles n’est important
étiologiquement.
 Les deux troubles se développent de façon
indépendante.
 L’ordre d’apparition n’a pas d’importance.
 Avec le temps, difficile de distinguer si un symptôme
donné est lié à la toxicomanie ou au trouble comorbide.
L’abus d’une substance, les comportements d’utilisation
et les symptômes psychopathologiques
deviendront liés avec le temps

 Le client ne vit pas obligatoirement les deux troubles en même


temps mais également en alternance. Un lien s’est créé entre
les deux troubles.
 Ne consomme pas uniquement pour apaiser le symptôme d’un
trouble mental.
 Consommation présente lorsque rémission du trouble.
 Le trouble mental n’aggrave pas nécessairement la
toxicomanie.
 Signes précurseurs du trouble mental dès l’enfance.
 Traitement : viser la globalité de l’état de santé.
Conclusion

 Prévalence très élevée, double diagnostic.


 Plusieurs modèles explicatifs de la comorbidité.
 Nécessité de bien connaître les troubles mentaux
et les troubles liés aux différentes substances.
 Favoriser le plan de traitement intégré.

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