Vous êtes sur la page 1sur 40

FST de Settat - Parcours BCG

Notions de
Physique Nucléaire

Pr A. TABYAOUI
A U : 2009 / 2010
Le noyau atomique

caractéristiques

A : nombre de masse = nombre de nucléons


Z : numéro atomique = nombre de protons
Z est aussi appelé nombre de charge
A-Z : nombre de neutrons dans le noyau
Atome et élément chimique
L’ identité
chimique d’un
atome est
déterminée
uniquement par
Z
son nombre de
protons
La valeur de Z définit l’élément chimique,
auquel on associe symbole et nom
Élément chimique : ensemble des particules ( atomes, ions)
ayant le même numéro atomique Z ( donc le même symbole
chimique)

Isotopes : des noyaux sont isotopes s’ils ont le même nombre


de charge ( ou numéro atomique) Z mais des nombres de
nucléons A différents.

Isotones : des noyaux sont isotones s’ils ont le même nombre


de neutrons mais des numéros atomiques Z différents.

Isobares : des noyaux sont isobares s’ils ont le même nombre


de masse A mais des numéros atomiques Z différents.
Isotopes de l’hydrogène

Hydrogene (1H) Deutérium (2H) Tritium (3H)

p+ p+ p+ n
n
n
e- e- e-

Z= 1 et A= 1 Z= 1 et A= 2 Z= 1 et A= 3
Radioactif
Unité de masse atomique :
C’est par définition la masse le douzième de la masse d’un
atome de carbone 12.

1 12
1 u.m.a    1,660565.10 24 g
12 N

Masses des nucléons


mn = 1,00866 u.m.a 939,55 MeV
mp = 1,00727 u.m.a 938,256 MeV
mn - mp = 0,00139 u.m.a 1,294 MeV
A retenir : mé = 0,511 MeV 511 KeV
Défaut de masse :
Le défaut de masse m d'un atome est égal à la différence entre la
somme des masses de ses constituants et la masse de l'atome.
m = M - (ZmH + Nmn)
Énergie de liaison :
C’est l’équivalent énergétique du défaut de masse.

B = MC2 = [ Z mp+( A-Z ) mn ] C2 - M( A,Z )C2


Radioactivité
 La radioactivité est le phénomène nucléaire spontané au
cours duquel un noyau père instable ZAX se désintègre en un
noyau fils Z’A’X’.
 La désintégration radioactive est :
 aléatoire ( désintégration régie par les lois statistiques)
 spontanée ( se produit sans intervention extérieure )
 inéluctable ( on ne peut empêcher la désintégration)
 indépendante de la combinaison chimique dont le noyau radioactif
fait partie (U est radioactif aussi bien que UO2 ou UF6 )
 indépendante de l’état physique de la substance ( solide ,liquide, ou
gaz), de la température et de la pression.
Lois de conservation
Conservation de la charge : Principe valable quelque soit la complexité
des phénomènes intervenant.
Conservation du nombre de nucléons : On parle aussi de conservation
du nombre baryonique. Le nombre de nucléons A total reste inchangé
entre les deux membres d'un processus nucléaire.
A x
A
Z X Zy X '* X ' '
x
y
Conservation de la quantité de mouvement : Ce principe explique le recul des
noyaux lourds comme il explique les chocs en mécanique classique
Conservation de l'énergie : L'énergie totale du système ( énergie de masse +
cinétique) reste constante au cours de tout processus nucléaire.
Conservation du moment cinétique : Par analogie avec la mécanique classique,
où par exemple la rotation de la patineuse s'accélère sur la glace quand elle replie
les bras vers son corps.
Radioactivités
Radioactivité 
Au cours d’une désintégration un noyau lourd instable
éjecte un noyau d’hélium : ZAX A’
Z’ X’ + 24He
A = A’ + 4 et Z = Z’ + 2
Les particules  sont éjectées à vitesse modeste ( 20000
km/s) et emporte la majeure partie de l’énergie dégagée
Les particules sont très ionisantes mais très peu
pénétrantes .
Très dangereuses par contact direct avec la peau,
inhalées ou ingérées.
Elles sont arrêtées par une feuille de papier ou quelques
cm d’air.
Radioactivité -
Cette forme de radioactivité concerne les isotopes instables
pour lesquels le nombre de neutrons est trop grand par
rapport à celui des protons.
 Transformation spontanée mais imprévisible d’un neutron en
proton, avec production d’électrons

Père : Carbone Fils : azote (+ électron + antineutrino)


La radioactivité - concerne les noyaux instables à cause
d’un excès de neutrons. Pour rejoindre la vallée de
stabilité, il faut que le nombre de neutrons diminue et le
nombre de protons augmente.
Au niveau microscopique : 01n 1
1
p + -10e

Au niveau macroscopique : ZAX A


Z+1 X’ + -10 e

Le rayonnement - est ionisant et peu pénétrant . Il est


arrêté par quelques m d’air et quelques mm d’aluminium.
Radioactivité + : ne concerne que les noyaux artificiels

Cette forme de radioactivité concerne les isotopes instables


pour lesquels le nombre de protons est trop grand par
rapport à celui des neutrons
 Transformation spontanée mais imprévisible d’un proton
en neutron, avec production de positons ( antielectrons)

Père : Fluor Fils : Oxygène (+ positon + neutrino)


La radioactivité + concerne les noyaux instables à cause
d’un excès de protons . Pour rejoindre la vallée de stabilité,
il faut que le nombre de protons diminue et le nombre de
neutrons augmente.
Au niveau microscopique : 11p 0 n + +1 e ( positon)
1 0

Au niveau macroscopique : ZAX A


Z-1 X’ + +10 e

-1
0
e + +10 e 
Émission 

Ce rayonnement électromagnétique survient chaque fois que


l’énergie du noyau est trop élevée
 Un rayonnement électromagnétique gamma (photon de
haute énergie) est émise par le noyau

Père: Dysprosium Fils : identique au père

Les rayonnements les plus dangereux !


Lors d’une désintégration  ou  , le noyau fils est émis le plus
souvent dans un état instable appelé état excité. Il devient
stable en libérant son excédent d’énergie sous forme d’un
rayonnement électromagnétique de très faible donc très
énergétique: les rayons gamma
Les rayons  sont très pénétrants et très faiblement ionisants. Ils
sont arrêtés par quelques centaines de m d’air, quelques m de
béton ou de plomb .
On utilise les rayons  pour stériliser les aliments ( destruction
de salmonelle dans les crevettes et les cuisses de grenouilles) –
ionisation des aliments- ou le matériel chirurgical ( destruction
des bactéries, virus,etc.). On les utilise pour détruire les larves
et les bactéries qui pourraient se trouver dans les œuvres d’art.
Loi de décroissance radioactive

Chaque nucléide radioactif est caractérisé par la probabilité de désintégration d’un


noyau par unité de temps .
A la date t , la probabilité de désintégration d’un noyau entre les dates t et t + t
est alors : t
Si l’échantillon comporte N(t) noyaux radioactifs non désintégrés, le nombre
moyen de noyaux qui vont se désintégrer entre les dates t et t + t est :
n (t) = t.N(t)
La variation du nombre de noyaux radioactifs non désintégrés entre les dates
t et t + t est : N(t + t ) – N(t) = N(t) = - n(t) = - t.N(t)
Soit N(t) / t. = - N(t)
lorsque t 0 alors lim (t 0 ) = dN(t)/dt = - N(t) équa diff. du 1er ordre

La solution de l’équation différentielle du 1 er ordre dN(t)/dt = - N(t) est


la loi de décroissance radioactive : N(t) = N(t=0).exp(- t)
Activité d’un échantillon

L’activité A(t) à une date t d’un échantillon


contenant N(t) noyaux radioactifs est le nombre
moyen de noyaux qui se désintègrent par seconde.
A(t) = n(t)/ t = .N(t) = - dN(t) / dt
A s’exprime en becquerel (Bq)
1Bq = 1désintégration par seconde
constante de temps  et demi-vie t ½
Constante de temps 
On détermine  à partir de la courbe N= f(t)
La tangente à la courbe N(t) à la date t = 0 , a pour
coefficient directeur :

 dN(t)   N0
 dt  = -  . N0 = 
 t 0
N0
L’équation de la tangente est donc : y =  .t + N 0
Quand t =  y = 0, donc
la tangente à la courbe N = f(t) à la date t = 0 coupe
l’axe des temps à la date t = 
Demi-vie ( ou période T)
Demi-vie : durée au bout de laquelle l’activité est divisée par 2 :
A(t ½ ) = A0 /2
Indépendant de l’instant de mesure et caractéristique du radionucléide.
Lien entre t ½ et 

Savoir démontrer :
N(t) = N0 exp ( -t /  )
N0
N( t ½ ) = = N0 exp ( -t ½ /  )
2
Soit : ½ = exp ( -t ½ /  )
- ln 2 = ( -t ½ /  )
D’où t ½ =  . ln 2
Exercices
Le carbone 14 a une période de 5 730 ans . Quelle est la
probabilité de désintégration  d’un noyau par unité de
temps ?

Déterminer l’activité de 1 g de radium 226 de demi-vie 1620


ans.
On donne M = 226 g.mol-1
expression littérale puis application numérique ( avec les
unités ).
Loi de d’absorption des rayonnements radioactifs

Un matériau absorbant est caractérisé par :


son épaisseur x;
sa densité ;
la masse atomique de ses atomes M;
sa masse m;
le nombre de noyaux cible par cm3, N;
sa surface S.

Le faisceau incident mono-énergétique h, est caractérisé par :


son intensité I (nombre de photons h tombant ┴ à la surface S)
son flux 
I0 I

x dI    I dx

 x
I  I0 e
 : coefficient d’absorption linéaire exprimé en cm -1
Calcul de l'épaisseur de l'absorption à moitié (Couche de Demi Absorption : CDA)

I0   x CDA
I   I0 e
2
  x CDA 1
e 
2
 xCDA  ln 2

ln 2
xCDA 

Réactions nucléaires
Définition
Lorsqu'une particule légère a ( de nombre de masse ≤ 4 ), rencontre un noyau atomique X,
il est possible qu'après le choc, on recueille un autre noyau Y et une autre particule b. On
dit alors qu'il y a eu une réaction nucléaire et on la représente par la notation

X a  Y  b
ou plus simplement en abrégé par : X(a,b)Y

Lors d'une réaction nucléaire on observe la conservation des trois quantité suivantes :
• Quantité de mouvement,
• Charge,
• Énergie .

14
7
N  42He  178O  11H Rutherford, 1919
Énergie de réaction :

Soit la réaction : X + a X' + a'


masses au repos M m M' m'
énergie cinétique E(=0) e E' e'

La conservation d'énergie s'écrit :


( M + m ) c2 + e = ( M' + m' ) c2 + E' + e'

L'énergie de réaction, analogue à l'énergie de désintégration, est :


Q = ( M + m - M' - m' ) c2

Elle est équivalente au défaut de masse de la réaction. L'égalité précédente peut s'écrire :
Q + e = E' + e' ≥ 0 ; E' + e' , somme de deux énergies cinétiques donc tjs ≥0.
Fission nucléaire

L'émission  est un processus de désintégration qui intervient dans les noyaux lourds où les

forces de cohésion nucléaires, à court rayon d'action, deviennent insuffisantes pour

équilibrer les forces de répulsions entre protons. Cette émission alpha n'est pourtant pas le

seul processus possible et un noyau lourd peut aussi subir une autre modification : la fission

spontanée.
Définition :
La fission consiste en une coupure d'un noyau lourd en deux morceaux d'importance comparable.
La fission spontanée est un processus très peu probable vis-à-vis de la désintégration alpha.
Fission de l'Uranium 235

235
U  n  236U*  B1  B2  x neutrons
1
0
n

Noyau fissible

Schéma d'une réaction en chaîne


Aspect quantitatif

235
U  01n  140
54
Xe  93
92
Sr  3 1
0
n
( 8,3 x 140 ) + ( 8,6 x 93 ) - ( 7,5 x 235 ) = 198 MeV ( par atome subissant la fission )

ceci équivaut à une énergie de 0,8 MeV par nucléon lors de cette réaction de fission. Cela
correspond à 25 000 000 de kWh par kg ayant subi la fission.
Réaction de fusion

La fusion de noyaux légérs se traduit par une libération d'énergie considérable; énergie qui rapportée au
nombre de nucléons, est bien plus grande que celle libérée par une fission ( la courbe croît beaucoup
plus vite avant le maximum, qu'elle ne décroît ensuite ).

Exemple de fusion : ( Bombe H )

1ère étape : D + D  T + H (4,03 MeV)


deutérium tritium hydrogène "ordinaire“

Cette réaction corresond à une énergie libérée de 1 MeV par nucléon qui n'est supérieure à celle
mise en jeu dans la fission. Mais cette réaction peut être continuée par une autre :

2ème étape : T + D  He + n ( 17,58 MeV )

Cette réaction correspond à une énergie de 3,5 MeV par nucléon, près de 5 fois plus grande que
celle libérée par la fission.

Vous aimerez peut-être aussi