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en quelques lignes.
… mon rêve était des plus agréables : nous étions en train de nous marier, ma
compagne et moi, quand l’enfer se déchaîna. Je venais de lui passer la bague au
doigt et je m’apprêtai à l’embrasser quand soudainement une vive lueur rouge
apparut, et un mur de flammes s’abattit dans la salle. Un mur de flammes ayant
la forme d’une tête démoniaque…
C’est à ce moment-là que je me suis réveillé, couvert de sueur et tremblant de
fièvre, en train de hurler et de me tordre de douleur dans mon lit, comme si mon
corps était devenu fou. Comme si l’incroyable machinerie qui le faisait
fonctionner peinait à fonctionner, comme si mon corps allait mourir. Ma
compagne, couchée à mes côtés, subissait la même torture que moi.
Cette souffrance ne dura que quelques minutes, mais j’eu l’impression de vivre
une éternité en Enfer sous les coups des suppôts de Satan, plongé dans une
sorte de coma qui nous déconnectait de la réalité mais qui nous laissait tout de
même percevoir la douleur. J’eu quelques moments de lucidité pendant lesquels
j’entendis mes voisins hurler de la même manière que nous… Et si j’avais été
Dieu, j’aurai entendu toute l’Humanité hurler de douleur…
Malheureusement pour nous, tout cela était réel, et nous fûmes violement
ramené à la réalité. Un cri strident retentit, jetant la panique au sein de notre
groupe et en clouant certains au sol. Les créatures que nous avions senties dans
le ciel, se mirent alors à nous tomber dessus, enlevant certains d’entre nous dans
les airs dans des cris de terreur, en clouant d’autres sur le sol avant de les
déchiqueter ou bien en les propulsant loin dans les airs… Les manières dont ces
rejetons de l’Enfer nous massacrèrent étaient bien trop nombreuses et horribles
pour que je puisse vous en faire une liste complète… De toute manière, je ne me
souviens de pas grand-chose…
Je fis parti de la catégorie des gens cloués au sol par le cri : celui-ci retentissait
dans mon crâne, le mettant à mal et me déchirant les tympans. A genoux en
plein milieu de la rue, je me tenais la tête en hurlant à m’en écorcher la gorge, ne
pouvant absolument plus faire le moindre geste. Je priai pour que tout cela
s’arrête, pour que la douleur cesse, pour que quelqu’un me tue…
Quelque chose vint alors se loger dans ma gorge. Un moucheron sans doute,
perturbé par ce qui passait au dehors. Toutefois, il vint se loger au fond de ma
gorge et me fit m’étouffer. Cela fit trop pour mon corps, qui s’écroula sans
connaissance sur le goudron alors que le monde autour de moi s’effondrait
aussi…
Alors que la créature allait me donner le coup de grâce, il y eut un éclat de sang
et elle s’écroula lourdement au sol. Des gens accouraient tout autour de moi pour
m’aider et sécuriser le périmètre. Complètement déconnecté de la réalité, je les
vis me parler, tenter de communiquer avec moi. Mais pourquoi faisait-il cela,
n’avait-t-il pas compris que tout était vain ? Pourquoi m’avait-il sauvé de cette
créature ? Nous allons tous périr, l’Humanité va disparaître, alors autant ne pas
souffrir plus que mesure. J’aurai disparu comme ma compagne, décoré par une
quelconque créature, mes restes pourrissant à l’air libre et mes os nettoyés par
les charognards…
Tout ces gens n’avaient-ils pas encore compris que nous n’avions aucune
chance ? A quoi pourrai-je servir dans ce monde ? Sans ma compagne, sans
pouvoir parler, ni entendre –car à présent, je savais pourquoi je n’avais pu la
sauver… Mes cordes vocales et mes oreilles venaient de me lâcher…-, je n’étais à
présent qu’un fardeau inutile, un sac à viande inutile et tout juste bon à attirer les
ennuis.
Après avoir essayé pendant un certain temps de communiquer avec moi, les
gens abandonnèrent et me mirent debout. On m’expliqua par geste que je devais
les suivre, qu’ils allaient se réfugier dans un endroit sûr, que seul je n’étais pas
en sécurité… Ces idées me firent sourire, tellement elles étaient fausses… Il est
drôle de voir comment l’Homme peut s’accrocher à une utopie, même quand la
vérité est évidente et sous ses yeux.
On me donna une arme à feu chargée et on me fit signe de venir avec le gros de
la troupe. Cette arme était mon salut, ma délivrance. Ma décision fut prise en un
quart de seconde.