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Naissance Ordi
Naissance Ordi
Sommaire
Naissance de l'ordinateur............................................................................................................3
La longue marche des machines à calculer.............................................................................3
L'histoire des machines à calcul..........................................................................................4
Les moulins à chiffres.........................................................................................................4
Programmation : une longue histoire......................................................................................5
Le codage binaire................................................................................................................5
L'invention de la programmation........................................................................................6
Les pères fondateurs................................................................................................................6
Naissance de l'ordinateur
faites à la main. L'acte d'invention est ici motivé par la volonté de faire réaliser par une
machine ces opérations. Leibniz, l'inventeur de la première "machine à multiplier", disait lui-
même : «Il est indigne d'hommes remarquables de perdre des heures à un travail d'esclave, le
calcul, qui pourrait fort bien être confié à n'importe qui, avec l'aide de machines.»
L'histoire des machines à calcul
L'abaque des Romains et le boulier sont les premières inventions systématiquement utilisées
dans le domaine du calcul. Il ne s'agit pas à proprement parler de "machines" mais plutôt
d'"outils", car ils prolongent la main. Sur l'abaque, des cailloux (calculi en latin) sont disposés
le long de rainures gravées sur une planche de bois ou de marbre. Une rainure représente les
unités, la suivante les dizaines, la troisième les centaines, et ainsi de suite.
Le boulier utilise le même principe, mais les cailloux sont bien ronds et enfilés sur des
tringles, elles-mêmes fixées sur un cadre en bois. Malgré la souplesse et la rapidité qu'autorise
un tel dispositif, c'est toujours l'homme qui fait les opérations "à la main".
L'étape suivante va être franchie grâce au développement des arts mécaniques. L'Allemand
Wilhelm Schieckard (1592-1635), puis le Français Blaise Pascal (1623-1662) ont l'idée de
créer une machine qui réalise d'elle-même les calculs. Il suffit simplement de lui indiquer les
chiffres, puis l'opération à faire. Grâce à un système de roues dentées (très difficile à
construire à l'époque), la machine additionne ou soustrait elle-même les chiffres fournis.
Pascal invente sa machine à l'âge de dix-huit ans pour, dit-on, soulager la peine de son père.
Celui-ci est en effet "commissaire de l'impôt" (percepteur) à Rouen. Il consacre de longues
heures de travail fastidieuses aux comptes qu'exige sa charge. Son fils met au point une
machine nommée "pascaline" pour lui venir en aide. Cinquante exemplaires de sa machine
sont finalement fabriqués. Après lui, Leibniz (1646-1716) construit une machine qui non
seulement additionne et soustrait, mais également effectue des multiplications et des
divisions. La voie des machines modernes est ouverte.
Un Français, Thomas de Colmar (1785-1870), s'inspirant de la machine de Leibniz, met au
point une machine enfin pratique et d'usage facile. 1'500 exemplaires de cette machine
portable, qui obtient une médaille d'or à l'exposition de Paris en 1855, sont finalement vendus.
Cette machine inaugure le développement des calculateurs de bureau, très répandus dans le
commerce et l'industrie.
Les moulins à chiffres
Parallèlement à ces machines, en usage surtout dans les entreprises, les inventeurs
s'attachèrent à construire des machines pour les besoins du calcul scientifique. Au XIXe
siècle, le gouvernement anglais finança la construction par Charles Babbage (1792-1871) de
deux grandes machines, appelées "moulins à chiffres". Malheureusement, si la théorie était
bonne, les possibilités techniques n'étaient pas au rendez-vous et les machines de Babbage ne
fonctionnèrent jamais. Cependant, Babbage est considéré par beaucoup comme un précurseur
de l'informatique, mais l'architecture de sa "machine analytique" est plus proche des derniers
grands calculateurs que de l'ordinateur.
Au milieu du XXe siècle, ingénieurs et scientifiques s'attelèrent à la construction de
gigantesques machines à calculer. Certaines d'entre elles occupaient tout un hangar. On utilisa
d'abord des composants issus des techniques du téléphone. Cela permit notamment de
commander des calculs à distance, par l'intermédiaire de lignes téléphoniques. La plus
fameuse machine de ce type fut la "Harvard Mark 1", construite aux Etats-Unis au début des
années quarante. Construite sur la base des plans de Babbage par Howard H. Aiken (1900-
1973), cette machine mesurait 16 mètres de long, pesait 5 tonnes et comprenait 800'000
éléments. Elle était 100 fois plus rapide que les calculateurs de bureau disponibles à l'époque.
En 1943 débuta la construction d'une machine utilisant les tubes à vide. Il s'agit d'une
technologie électronique, beaucoup plus rapide que les composants téléphoniques. Ce
calculateur, nommé ENIAC, est destiné à calculer des trajectoires de projectiles pour l'armée
américaine qui fait alors la guerre en Europe et dans le Pacifique.
D'un poids de 30 tonnes et comportant 17'468 tubes à vide, cette machine additionne 5'000
nombres ensemble en une seconde, ce qui constitue une performance unique pour l'époque.
Bien qu'elle utilise des composants électroniques, cette machine ne peut toutefois pas être
assimilée à un ordinateur. L'ENIAC est le dernier des grands calculateurs. Ce n'était pas un
ordinateur, car il n'était pas véritablement automatique et il n'utilisait pas de programme
interne. Avec l'ENIAC une tradition aboutissait, celle des grands calculateurs, et une autre,
celle des ordinateurs, allait commencer.
Le codage binaire
L'invention du codage binaire est assez ancienne. On a trouvé des traces d'une mathématique
utilisant le principe de la paire, pour l'addition et la multiplication, à la fois en Egypte, au
Moyen-Orient et en Chine. On a retrouvé en Chine des documents vieux de 4'500 ans qui sont
la preuve de la découverte, à cette époque, sous le règne de l'empereur Fou-Hi, des vertus du
système numérique binaire.
L'Occident doit attendre le XVIe siècle pour découvrir à son tour les vertus du langage
binaire. L'une des premières utilisations systématiques connues est celle de Francis Bacon
(1561-1626). Bacon rêve à un moyen simple de transmettre la pensée à distance, moyen qui
ne présenterait que deux états possibles (cloche, tir de mousquet, trompettes, etc.). Bacon
invente finalement un système de codage des messages qui permet d'en cacher le sens. Une
lettre envoyée pouvait ainsi être cryptée.
Leibniz, dont nous avons vu qu'il avait construit une machine à calculer perfectionnée,
découvre lui aussi l'importance du langage binaire. Mis au courant des anciens travaux chinois
sur la question, le philosophe voit dans le binaire la base d'un langage universel. «J'ai trouvé
cette chose étonnante, disait-il, on peut représenter par les nombres toutes sortes de vérité,
(jusqu'à) l'analyse générale des connaissances humaines.»
Plus tard le mathématicien anglais George Boole (1815-1864) construit sur une base binaire
une algèbre remarquable d'élégance et de simplicité. Avec lui la logique moderne était née.
Son algèbre permet le traitement des symboles grâce des fonctions comme «et...», «ou...» et
«non...». Cette algèbre servira beaucoup aux premiers informaticiens pour développer leurs
outils de programmation.
L'invention de la programmation
Le binaire trouve une première application dans l'industrie avec les machines utilisant le
principe du «carton perforé». Le tissage des étoffes façonnées est en partie automatisé par le
Français Joseph–Marie Jacquard (1752-1834). Celui se sert de l'ancêtre des cartes perforées
pour fixer un programme d'exécution à la machine, qui est codée en binaire.
Le premier véritable dispositif moderne pour traiter l'information est sans doute la machine de
l'Américain Hermann Hollerith (1860-1929). Celui-ci projette de construire — et de vendre
— un dispositif qui permettrait d'effectuer rapidement et en partie automatiquement toutes les
opérations associées au recensement de la population.
La machine d'Hollerith constitue le point de départ de la famille des machines
mécanographiques Son inventeur crée la "Tabulating Business Machine", qui deviendra plus
tard IBM. Les machines mécanographiques seront progressivement remplacées par les
ordinateurs qui sont, eux, entièrement automatiques.