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Face à la violence, au lieu de la peur, prendre le risque de l’écoute, introduire des mots et de la pensée ;
chercher la place de chacun dans la maîtrise des désordres, civiliser la violence, susciter l’engagement
des référents.
La violence, comme le conflit, fait partie, dès le début de la vie, de la nature humaine : "elle circule
comme une énergie qui ne se stocke pas mais se transforme"….. "la violence est acte, elle est d'emblée
réaction à une autre violence"... toutes les réponses de la société sont violentes". (D . Sibony)
- La violence fait actuellement l'objet de toutes les craintes, des préoccupations de tous les groupes de
la société, parents, adolescents, enseignants, police, élus, responsables politiques.
- Les formes et les lieux où elle s'étale font l'objet d'une grande médiatisation et de propositions
immédiates de type défensif et /ou répressif à tous les échelons des mandats politiques.
- Les sociologues et les psychologues apportent, par leurs recherches, de nombreuses corrélations entre
les faits et l'intrication complexe des facteurs multiples qui génèrent ces actes de violence : ils
s'inquiètent de la transformation de ses formes (M.Monceau, P.Molinier, Azouz Begag).
- Les psychologues sont interpellés par le risque de maltraitance et de violence subie ou agie, dès la
petite enfance, à l'Ecole, de la Maternelle au Collège ainsi que dans de multiples lieux de prise en
charge d'enfants et d'adolescents en difficulté sociale et professionnelle dans lesquels ils exercent de
plus en plus.
- Les psychologues sont interpellés aussi dans des lieux publics, tel l'hôpital, traditionnellement voué
aux malades et aux consultants, mais utilisé comme lieu d'accueil, de rencontres, voire de deal et de
drogue par les jeunes des quartiers environnants… Ils sont amenés à s'impliquer dans les confrontations
institutionnelle : mise à mal des repères symboliques, négligences
institutionnelles. Ils tentent
d'aider les personnes et groupes concernés à observer puis à penser en proposant des lieux de parole
entre les acteurs concernés et en envisageant toutes les actions de prévention (J. Maillard*).
- Les psychologues sont concernés par la violence subie par les femmes, par toutes les formes de
violence masquée dans les milieux de travail.
A- À L'ÉCOLE
Les psychologues dans l'Education Nationale disent rencontrer les prémisses des actes de violence, et, à
partir de leur pratique, soulèvent les questions :
- de la violence institutionnelle de l'école par imposition de ses normes, et de ses valeurs « reconnues
bonnes pour l'enfant », de ses punitions, ensemble visant à imposer la docilité de l'enfant ( une
soumission forcée engendre de la violence: agressivité, absences, agitation, dégradations, grossièretés
verbales, destructions...).
Les psychologues pensent que les actes de violence sont le plus souvent enracinés dans les violences
que les sujets ont subi, dans la famille, à l'école. Ils souhaitent les prévenir en proposant des groupes
de parole à tous les acteurs concernés :
· aux parents
L’Éducation Nationale doit prendre acte de ces nécessités en recrutant, comme dans les autres pays
d’Europe, des psychologues titulaires DESS, ayant titre et statut de psychologue et non recrutés
obligatoirement dans le milieu enseignant.
Un Hôpital situé dans une banlieue sensible - "envahi" par des jeunes venant y chercher autre chose
que des soins…- a senti sa sécurité menacée. Cette situation a engendré colères, peurs, et perte de
confiance dans les cadres.
- Création d'un cadre - lieu d'échanges et de parole - qui a permis d’analyser la situation et les
éléments négatifs qu’elle comportait, entraînant un début de résolution des problèmes :
"Introduire des mots et de la pensée, là où l'évitement et la peur servent trop souvent de politique. Que
des adultes prennent le risque de l'écoute des mots de ces jeunes livrant une parole envahie par les
fantasmes les plus archaiques". ( J. Maillard)
- la nécessité d'une implication dans les institutions pour y introduire des liens nécessaires : y tenir
une place de "consultant interne"
- l'urgente nécessité d'introduire une pensée multiréférencée dans les situations de violence, au lieu
de laisser certains politiques utiliser ce thème à des fins autres que celui de traiter le problème
"Civiliser la violence revient donc en premier lieu à réaffirmer le cadrage institutionnel puis à
chercher la place de chacun dans la maîtrise des désordres. Mais à l'engagement personnel doit
répondre l'engagement des référents, pairs ou responsables". (M.Monceau)
1- La première enquête nationale en France relative aux violences envers les femmes vient d'être
réalisée par l'Enveff - commanditée par le Secrétariat d'Etat aux Droits des Femmes - publiée dans le
Bulletin de l'INED (2001) :
2- Des recherches des psychologues du travail portent sur la violence et le travail des femmes et
permettent de faire surgir de nombreuses questions occultées jusqu’à ces dernières décades
(Laboratoire du Centre National des arts et Métiers - CNAM).
http://home.nordnet.fr/~behazard/dosssier/violence.htm