Fiches pratiques

Les traitements naturels

Yannick Mouh - Mai 2007
Mise en forme de l'article : Frédéric Bridel

En macération, l'ortie permet de lutter contre pucerons et acariens.

Photographie publiée sous licence Creative Commons by-sa par Sir Iwan.

EQUIPE RÉDACTIONNELLE ABCORPUS

Les traitements naturels
Auteur : Yannick Mouh
Copyright (c) 2007 Yannick Mouh
De nos jours, les magasins de jardinage
regorgent de produits pour traiter les
maladies ou éradiquer les insectes
nuisibles pour nos chers arbres. Pourtant,
bien avant le développement de l'indus-
trie chimique, les Anciens avaient à leur
disposition des recettes et des petits trucs
pour leur permettre de lutter contre ces
petits désagréments.
Ces moyens de faire, qui peuvent paraître
un peu désuets dans notre monde moder-
ne, méritent d'être remis au goût du jour
et maintenus dans la mémoire collective,
c'est dans notre intérêt et dans celui de la
nature.
Personnellement, avant d'acheter un de
ces produits (en principe relativement
onéreux et toxiques pour moi ou l'environ-
nement), je me pose quelques questions.
La première : pourquoi mon bonsaï
est il malade ou infesté ?
Un arbre bien cultivé est très rarement
attaqué par les insectes ou les maladies, il
développe ses propres systèmes de
défense, il faut donc se remettre en
question et analyser d'où le problème
peut venir (trop ou pas assez d'eau, de
luminosité, d'engrais, substrat ou
emplacement inapproprié...). Dans tout
les cas, nous devrons isoler l'arbre immé-
diatement pour éviter toute contami-
nation, et bien l'observer afin d'identifier
le parasite ou la maladie.
La seconde : suis-je obligé d'en venir
à un produit du commerce ?
La nature est bien faite et propose tout
une panoplie de molécules qui nous
seront utiles dans la lutte (préventive ou
curative) que nous allons entreprendre, le
tout étant d'observer régulièrement nos
arbres afin de détecter un éventuel
problème le plus tôt possible.
Pour les arbres parasités, il est possible
de compléter le traitement par un moyen
mécanique tel que l'arrosage au jet fin
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mais puissant pour éliminer les acariens,
ou par l'utilisation d'un outil tel qu'une
pince à épiler, pour retirer pucerons et
cochenilles.
Traitements naturels :
mode d'emploi
Pour la préparation des différents
remèdes, il vaut mieux utiliser de l'eau de
très bonne qualité : eau de pluie, distillée,
filtrée ou en bouteille. Les quantités
données sont pour des plantes sèches. En
cas d'utilisation de plantes fraîches, il
convient de multiplier cette quantité par
dix (sauf précisions données dans la
recette). Les remèdes se préparent de
plusieurs façons :
Infusion : mettre la plante et l'eau (un
litre) dans une casserole, porter à
ébullition un bon quart d'heure, retirer du
feu et laisser infuser vingt-quatre heures,
puis filtrer avant utilisation.
Purin, macération : mettre la plante et
l'eau (un litre) dans un récipient, laisser
macérer dix à quinze jours en remuant de
temps en temps, filtrer.
Décoction : mettre la plante dans un litre
d'eau chaude, non bouillante (environ
70°C), laisser refroidir et filtrer.
Dans tous les cas, les préparations
doivent être utilisées rapidement, elles se
conservent très peu de temps, même au
frais.
Quelques recettes
Voici donc quelques recettes de traite-
ments, sans danger pour nos arbres et
peu onéreuses, elles sont à utiliser en
pulvérisation (après filtration), pas besoin
de protéger le substrat. Personnellement
j'utilise mon arrosoir à pomme fine pour
appliquer ces traitements, en retournant
éventuellement l'arbre pour que le
produit aille bien sous les feuilles.
Important
Bien que ces recettes soient naturelles, il
convient de prendre toutes les dispo-
sitions utiles pour se protéger lorsque
l'on emploie ces produits, n'oublions pas
que la nature fournit des poisons très
puissants.
En prévention
Quelques feuilles de jeunes orties,
froissées et placées au fond du pot lors du
rempotage, permettent d'éviter pas mal
de carences (azote et fer), fortifient la
plante, et ont un effet répulsif contre les
acariens et les pucerons.
Un bout de charbon de bois au fond du
substrat est un rempart efficace contre
les champignons s'attaquant aux racines
des arbres, notamment les pins.
Une macération de cinq grammes de
lavande ou de feuilles de noyer prévient
des invasions de fourmis, mouches,
chenilles et pucerons. Renouveler tous les
quinze jours. Efficace également en cas
d'invasion avérée.
Une macération de cinq grammes de
camomille, deux fois par semaine,
renforce les défenses de l'arbre, qui
devient plus résistant aux différentes
attaques.
Cinquante à cent grammes de tiges et
feuilles de tomates, mises à macérer
pendant une journée est un bon moyen
préventif, mais aussi curatif pour lutter
contre les pucerons.
Lors des grosses invasions ou de condi-
tions météorologiques très défavorables,
la prévention peut se révéler insuffisante ;
il faut donc employer des moyens curatifs,
tels que décrits ci-dessous.
Contre les insectes
90 grammes d'absinthe fraîche
(Artemisia absinthum) mis à macérer
une journée donnent une solution
efficace pour se débarrasser des puce-
rons, fourmis, mouches et chenilles.
Renouveler si nécessaire ou bout de deux
semaines. Remarque : cette plante est
potentiellement toxique. Par prudence,
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les femmes enceintes et les enfants
éviteront de la manipuler.
Le purin de fougère (Pteridium
aquilinum) fait à partir de dix à quinze
grammes de feuilles sèches et appliqué
deux fois par semaine élimine pucerons,
limaces et escargots.
25 grammes de savon noir, dilués dans
un litre d'eau tiède et additionnés de deux
cuillères à soupe d'huile végétale tuent en
les asphyxiant les insectes comme les
araignées rouges ou jaunes, les pucerons
noirs, verts, et les cochenilles de toutes
sortes.
100 grammes d'orties finement
hachées, mis à macérer 24 heures dans
un litre d'eau exterminent pucerons et
acariens facilement.
Contre les maladies
Une infusion de cinq grammes de
prêle réduite en poudre permet de lut-
ter contre l'oïdium, la rouille et autres
maladies cryptogamiques (causées par
des champignons ou autres organismes
filamenteux), à condition de l'appliquer
une fois par semaine matin ou soir.
Le tabac en macération (l'équivalent
d'une cigarette par litre d'eau) tue radica-
lement toutes sortes de pucerons et
autres insectes. Évitez tout contact avec
la peau !!!!
Une infusion de cinq grammes d'ail et
cinquante grammes d'oignons coupés
en petits morceaux est utile contre les
maladies cryptogamiques.
Avec ces quelques recettes, vous voici
donc armés pour une lutte efficace,
respectueuse de l'environnement et bon
marché.
D'autres solutions existent, par exemple
contre les insectes vous pouvez utiliser
des insectes prédateurs c'est très
efficace, toutes les informations sur le site
http://www.lamaisondesinsectes.fr
Yannick Mouh
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