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En effet, depuis sa mise en œuvre, la CEMAC laisse libre cours à un certain nombre
de remarques choquantes, voir alarmantes. Les différents objectifs assignés à l’organisation
sont loin d’être réalisés, car de nombreux problèmes graves constituent un obstacle majeur au
fonctionnement effectif de la communauté. Outre la confusion monétaire et financière
d’Afrique, qui affaiblit la structure (les 65% des réserves étrangères versés dans les caisses du
trésor français à Paris, en vertu d’un accord archaïque datant de l’époque coloniale, rattachant
le FCFA au Franc français et aujourd’hui l’Euro), la CEMAC est soumise à d’autres type de
problèmes internes, parmi lesquels la fastidieuse et récurrentes question de routes et le trafic
aérien.
En effet, partout dans les Etats de la CEMAC le trafic routier est loin d’être praticable, et c’est
également le cas quand au transport aérien. Ce qui justifie la censure provenant de la France,
qui pèse lourdement sur plusieurs sociétés aériennes en Afrique, car les avions sont pour la
plupart placés hors d’état de voler. De plus, la libre circulation des personnes et des biens
n’est pas encore effective, aussi bien à l’intérieur des pays CEMAC que entre les différents
Etats. Le commerce intracommunautaire tarde à se mettre en œuvre, cela se justifie par le taux
des échanges régionaux de la CEMAC qui est de 2% en nette régression comparable aux
années 1990.
En plus de ce problème du commerce intracommunautaire, s’ajoute celui des barrières
douanières. En effet, compte tenu du simple fait que les recettes des Etats CEMAC,
proviennent plus des importations, les barrières tarifaires intracommunautaires entre les
différents pays, demeurent hermétiquement fermées, la tendance est à un protectionnisme
quelque peu voilé, alors que l’intégration communautaire prône sans cesse pour une ouverture
des barrières douanières, que la CEMAC clame de tout temps. Ceci dit, la libre circulation des
personnes et des biens, demeure un combat, voir une utopie auquel la victoire reste escarpée.
Outre, les barrières douanières, il faut adjoindre, les nombreux conflits et contentieux, qui
représentent une véritable hydre pour le développement des pays de la CEMAC. En effet, les
conflits latents, ardents ou encore en pleine extinction qui minent certains pays de la sous
région, à l’instar du Tchad pour ne citer que celui-là, entravant profondément au
développement économique, social et culturel de la CEMAC.
Un autre problème de la communauté non moins négligeable, est celui du leadership. Fort
de remarquer que l’Afrique Centrale, comme partout en Afrique d’ailleurs, est confrontée à
une abyssale problématique de formation de l’élite future, elle éprouve d’énormes difficultés à
former une intelligentsia nouvelle et idoine aux problèmes du nouveau conteste international.
Ce problème de leadership s’étend malheureusement jusqu’au niveau des chefs d’Etats ne
veulent pas laisser le pouvoir, ils refusent d’abandonner leur souveraineté et s’accrochent au
pouvoir telle étreinte.
Enfin, et pour finir avec l’énumération des avatars qui entravent au bon fonctionnement de
la structure CEMAC, nous avons l’épineuse question de la gouvernance de la Banque des
Etats de l’Afrique Centrale (BEAC).
En effet, les Etats membres de la CEMAC aspirent tous un jour à diriger la BEAC,
gouvernance que l’on ne confit qu’aux pays les plus riches. C’est ainsi que depuis un certain
nombre d’années le gouverneur de la BEAC demeure un gabonais. Mais, il faut dire que
depuis que la Guinée-équatoriale connaît une croissance exponentielle, occasionnée par leur
abondance en or noir, elle devient un antagoniste omnipotent au Gabon, ajouté à l’îlot de
Mbanié, cela fait un problème scabreux à résoudre. A tous ces problèmes, il faut ajouter bien
entendu l’endettement.
Nous avons égrené les différents éléments constituant un écueil au bon fonctionnement
des activités économiques de la CEMAC, à travers le commerce intracommunautaire, les
barrières douanières, le leadership et les conflits…Montrons ici et maintenant que ces maux
bien que grave ne constituent pas une fatalité pour la CEMAC.