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Depuis ces dernières années, on assiste partout à travers le monde à une recrudescence

exceptionnelle de regroupement en association, dans plusieurs sous régions du globe. C’est en


effet le cas des Etats de l’Afrique Centrale, qui rejette l’idée de rester en marge de l’évolution
du continent et par elle, celle du monde entier, d’où l’organisation en association des pays
d’Afrique Centrale, créée en 1994 : la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique
Centrale (CEMAC). La CEMAC regroupe six pays,à savoir le Gabon, le Cameroun, le Tchad,
la Guinée Equatoriale, le Congo et la République Centrafricaine. Composée de 38,6 millions
d’habitants. La structure à pour objectif de dynamiser l’activité économique d’Afrique
Centrale en vue de favoriser le développement économique de la sous région. Cependant, le
constat qu’on peut faire aujourd’hui, c’est que la structure est plus une représentation de
l’esprit qu’une réalité. Pour être plus clair, c’est une simple théorie, car nombreux problèmes
graves et abyssaux obstruent au bon fonctionnement de la CEMAC, mais bien que cela, il faut
noter des avancées plausibles et louables.

En effet, depuis sa mise en œuvre, la CEMAC laisse libre cours à un certain nombre
de remarques choquantes, voir alarmantes. Les différents objectifs assignés à l’organisation
sont loin d’être réalisés, car de nombreux problèmes graves constituent un obstacle majeur au
fonctionnement effectif de la communauté. Outre la confusion monétaire et financière
d’Afrique, qui affaiblit la structure (les 65% des réserves étrangères versés dans les caisses du
trésor français à Paris, en vertu d’un accord archaïque datant de l’époque coloniale, rattachant
le FCFA au Franc français et aujourd’hui l’Euro), la CEMAC est soumise à d’autres type de
problèmes internes, parmi lesquels la fastidieuse et récurrentes question de routes et le trafic
aérien.
En effet, partout dans les Etats de la CEMAC le trafic routier est loin d’être praticable, et c’est
également le cas quand au transport aérien. Ce qui justifie la censure provenant de la France,
qui pèse lourdement sur plusieurs sociétés aériennes en Afrique, car les avions sont pour la
plupart placés hors d’état de voler. De plus, la libre circulation des personnes et des biens
n’est pas encore effective, aussi bien à l’intérieur des pays CEMAC que entre les différents
Etats. Le commerce intracommunautaire tarde à se mettre en œuvre, cela se justifie par le taux
des échanges régionaux de la CEMAC qui est de 2% en nette régression comparable aux
années 1990.
En plus de ce problème du commerce intracommunautaire, s’ajoute celui des barrières
douanières. En effet, compte tenu du simple fait que les recettes des Etats CEMAC,
proviennent plus des importations, les barrières tarifaires intracommunautaires entre les
différents pays, demeurent hermétiquement fermées, la tendance est à un protectionnisme
quelque peu voilé, alors que l’intégration communautaire prône sans cesse pour une ouverture
des barrières douanières, que la CEMAC clame de tout temps. Ceci dit, la libre circulation des
personnes et des biens, demeure un combat, voir une utopie auquel la victoire reste escarpée.
Outre, les barrières douanières, il faut adjoindre, les nombreux conflits et contentieux, qui
représentent une véritable hydre pour le développement des pays de la CEMAC. En effet, les
conflits latents, ardents ou encore en pleine extinction qui minent certains pays de la sous
région, à l’instar du Tchad pour ne citer que celui-là, entravant profondément au
développement économique, social et culturel de la CEMAC.
Un autre problème de la communauté non moins négligeable, est celui du leadership. Fort
de remarquer que l’Afrique Centrale, comme partout en Afrique d’ailleurs, est confrontée à
une abyssale problématique de formation de l’élite future, elle éprouve d’énormes difficultés à
former une intelligentsia nouvelle et idoine aux problèmes du nouveau conteste international.
Ce problème de leadership s’étend malheureusement jusqu’au niveau des chefs d’Etats ne
veulent pas laisser le pouvoir, ils refusent d’abandonner leur souveraineté et s’accrochent au
pouvoir telle étreinte.
Enfin, et pour finir avec l’énumération des avatars qui entravent au bon fonctionnement de
la structure CEMAC, nous avons l’épineuse question de la gouvernance de la Banque des
Etats de l’Afrique Centrale (BEAC).
En effet, les Etats membres de la CEMAC aspirent tous un jour à diriger la BEAC,
gouvernance que l’on ne confit qu’aux pays les plus riches. C’est ainsi que depuis un certain
nombre d’années le gouverneur de la BEAC demeure un gabonais. Mais, il faut dire que
depuis que la Guinée-équatoriale connaît une croissance exponentielle, occasionnée par leur
abondance en or noir, elle devient un antagoniste omnipotent au Gabon, ajouté à l’îlot de
Mbanié, cela fait un problème scabreux à résoudre. A tous ces problèmes, il faut ajouter bien
entendu l’endettement.

Nous avons égrené les différents éléments constituant un écueil au bon fonctionnement
des activités économiques de la CEMAC, à travers le commerce intracommunautaire, les
barrières douanières, le leadership et les conflits…Montrons ici et maintenant que ces maux
bien que grave ne constituent pas une fatalité pour la CEMAC.

Au regard de l’activité qui anime la CEMAC, nous pouvons conclure franchement


qu’elle n’est pas condamnée à l’échec, la CEMAC n’est pas damnée. Car les Etats-Unis
d’Amérique ne se sont pas fait en un jour, nous tenons pour preuve palpable la personne du
président BARACK OBAMA (premier président noir des USA, le 40ème en date). Fort est de
remarquer que des avancées considérables vers une intégration régionale effective, commence
à se faire ressentir, dans la sous région, nous avons des exemples plausibles. Nous pouvons
citer avec fierté et encouragement, la libre circulation des biens et des personnes entre le
Tchad de DEBY et le Cameroun de BIYA. Il faut dire que le pétrole du Tchad transite via le
port Camerounais pour être vendu sur le marché international.
Nous pouvons citer comme exemple d’intégration régionale, le rassemblement des pays
CEMAC en vue de soutenir leur compatriote IDRISS DEBY ITNO, contre l’attaque rebelle
de 2003 encouragée par le Soudan voisin, et les 1 milliards de FCFA soit 1,52 millions d’Euro
que le président TEODORO OBIANG NGUEMA à offert à DEBY pour l’aider à reconstruire
sa capitale meurtrie par l’attaque rebelle. Nous avons aussi le cas de l’ouverture d’une
ambassade du Tchad en Guinée-équatoriale par DEBY.
Enfin et pour finir avec les efforts consenties par les pays CEMAC , les partenariats avec
les pays européens pour les grands travaux, comme la construction des routes, notamment les
tronçons :
- Maroua (Cameroun) N’Djamena (Tchad) Médina (Cameroun)
– Souake/ Duesso (Congo).
– Mouila/Ndende (Gabon)
– Dolisie/Brazzaville (Congo)
– …
Cependant il serait inutile de mettre un point final à notre commentaire, en occultant de parler
de la positive avancée louable, mise en œuvre récemment et qui marque un point important
dans le processus d’intégration des pays CEMAC, en effet, il s’agit du passeport biométrique
qui devrait facilité la libre circulation des personnes et des biens…

En somme, nombreux problèmes graves entravent au processus d’intégration des Etats de


la CEMAC, mais cela ne veut en aucun cas faire allusion au fait que l’intégration
communautaire soit une gageuse. Car, en faisant une sorte de bilan, nous remarquons que des
avancées considérables se font, et qu’au fur et à mesure, la théorie de la CEMAC devient une
réalité.

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