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Le Programme Révolutionnaire de Karl Marx

En quoi le Manifeste du Parti communiste de Karl Marx se veut-il être


un programme révolutionnaire ?

I) Le prolétariat, classe oppressée par la classe bourgeoise,


en tant que bénéficiaire du programme révolutionnaire de
Marx

1)La lutte des classes existe depuis toujours

L’histoire montre toute société a été dans le cas d’une lutte des
classes, que ce soit en Antiquité avec la relation entre l’Homme libre et
l’esclave, ou bien au temps de la société féodale entre le seigneur propriétaire
de la terre et les serfs, petits paysans ruraux constituant la classe productrice.
Cela montre que l’on avait déjà affaire à des oppositions entre oppresseurs et
oppressés , à un conflit, à une lutte — que Marx qualifie de « lutte de classes ».
La classe est déterminée par des conditions de production.

2) La classe bourgeoise et l’émergence du capitalisme, facteur de


constitution du prolétariat.

.L’époque moderne est donc l’époque de la domination bourgeoise, et l’idéologie qui


la dirige en quelques sortes est l’idéologie économique. C’est celle d’un nouveau
stade de la division du travail.
La bourgeoisie est issue de la fin de l’époque féodale et de l’attrait des villes avec le
développement de la finance et du commerce. Elle est marchande et congruente au
à l’apparition d’un monde qui n’est plus seulement européen mais de plus en plus
américain et où la circulation des richesses entraîne l’essor de l’industrie ; son essor
est lié au processus de mondialisation de l’économie due au commerce. Il dénonce
tout d’abord la bourgeoisie comme responsable d’assujettissement des peuples des
pays d’Orient (référence à la colonisation). Mais la bourgeoisie, c’est l’invention du
capital et donc d’une nouvelle forme d’exploitation.
En effet, Marx constate une société scindée en 2 grands camps qu’il qualifie
d’hostiles. Parallèlement au développement de la classe bourgeoise détentrice du
Capital s’est constituée le Prolétariat force productive.

3)La condition de la classe prolétaire.


Ces ouvriers sont « comme une marchandise » : exposés aux aléas de
la concurrence. Ceux-ci, en plus d’être mal rémunérés pendant que la
classe bourgeoise accumule les profits et donc du Capital, ne sont plus
qu’un accessoire de la machine, et l’on exige d’eux que le geste le
plus simple, le plus monotone (d’ou la perte de l’interet du travail.)
Même si la grande industrie et la machinisme n’ont pas encore remplacé le travail
manuel, l’ouvrier n’est plus l’auteur de son travail, il n’est plus propriétaire de ce qu’il
fabrique, ce qui est analysé dans les Manuscrits de 1844 comme l’aliénation du
travail. La division du travail devient une division littérale du travail et du travailleur.
De plus, les anciennes classes moyennes qui étaient donc selon Marx : les petits
industriels, commerçants, artisants, et les paysans tombent dans le prolétariat ( C’est
donc tous les gens dont le capital était insuffisant pour pratiquer dans la grande
industrie. Estimmation de Marx : 90% prolétaires et 10% de bourgeois.
Marx résume très bien la société bourgeoise en une phrase ;
« Ceux qui travaillent ne gagnent pas, et ceux qui travaillent ne travavaillent pas »

II) La dictature du prolétariat, condition antérieure à une société sans


classes.

L’objectif du Manifeste est de faire prendre conscience aux travailleurs qu’ils sont
des prolétaires et qu’ils doivent s’unir partout dans le monde (« prolétaires de tous
les pays, unissez-vous ») pour préparer une révolution rendue inéluctable par les
contradictions développées par le mode de production capitaliste
La révolution prolétarienne est le retournement de la révolution bourgeoise contre
elle-même. Elle doit substituer à la lutte des classes la société sans classe. Le
communisme en ce sens est « la réappropriation réelle de l’essence humaine par
l’homme et pour l’homme » dit Marx dans sa période encore humaniste (1844,
Ébauche d’une critique de l’économie politique, Philosophie, folio, p. 147). Il ne s’agit
plus d’une nouvelle répartition du travail, mais « la révolution communiste (…) abolit
la domination des classes en abolissant les classes elles-mêmes » (Manifeste)
Le dépérissement de l’État doit être précédé d’une phase de dictature de prolétariat.
Elle ne doit pas être laissée à sa spontanéité, mais il faut organiser la domination
provisoire du prolétariat en utilisant la domination politique du prolétariat afin de
centraliser les éléments de production dans les mains de l’Etat :
Marx et Engels énumèrent 10 réformes afin d’éradiquer la propriété individuelle ;
1) L’expropriation de la propriété foncière et l’utilisation de celle-ci pour les
dépenses de l’Etat.
2) L’impôt progressif élevé, afin de réduire fortement les inégalités entre les
prolétaires et ceux détenant le capital
3) Abolition du droit d’héritage
4) Confiscation des biens de tous les émigrés rebelles : dissuasion de fuite des
bourgeois
5) Centralisation du credit entre les mains de l’Etat au moyen d’une banque
national à capital d’Etat : un monopole de l’Etat des ressources financières.
6) Centralisation entre les mains de l’Etat des moyens de transports
7) Nationalisations
8) Union industrielle et agricole afin de réduire l’opposition entre les villes et la
campagne : écart a été creusé par les bourgeois.
9) Education publique et gratuite pour tous

Notons que ces mesures sont applicables dans les pays ayant connu la
révolution industrielle ou pays développés.

L’ancienne société bourgeoise, caractérisée par la lutte des classes est donc
remplacée par une société sans violence des anciennes conditions de production
et sans la propriété privée, jugée responsable des disparités entre classes.

III) Le Communisme, véritable révolution à la différence du Socialisme.

Entre en jeu alors le programme révolutionnaire de Karl Marx ;


« Le mouvement du prolétariat est donc le mouvement de l’immense majorité
dans l’intérêt de la majorité »

Bien que l’on associe souvent socialisme et communisme,


Marx et Engels livrent une critique « réelle » des mouvements socialistes et même
de ceux qui se disent communistes mais demeurent utopistes. Ils considèrent que
les travailleurs sont victimes d’une injustice, mais précisément, celle-ci n’est pas
réparable par les reformes ou le système d’assistance des personnes. Vouloir la
révolution, ce n’est pas vouloir des améliorations, non seulement parce que celles-ci
alors ne seraient que ponctuelles, mais parce qu’elles ne procèdent pas de l’analyse
de ce qui peut et doit se produire dans l’histoire. Si les autres mouvements
socialistes se trompent, c’est parce qu’ils leur manque cette analyse matérialiste de
la société. Voilà pourquoi, comme Marx le montre dans la troisième partie du
Manifeste du parti communiste intitulée « Littérature Socialiste et Communiste » :
Le socialisme peut être par exemple conservateur ou bourgeois (dans ce cas précis,
un partie de la bourgeoisie souhaite remédier aux anomalies sociales du prolétariat
pour éviter un mouvement révolutionnaire).
Marx qualifie cette forme de socialisme comme témoignant de son, je cite,
« incapacité à comprendre la marche de l’histoire moderne » (Manifeste du parti
communiste) (socialismes)Eux aussi visant le bien, et ils sont pacifistes et donc
incapables de prendre réellement parti. Dans tous les cas le socialisme est dans
une impasse.
A l’inverse Marx et Engels critiquent « l’égalitarisme grossier » des premiers essais
du communisme. Afin d’illustrer je prends l ‘exemple que nous a présenté Hyacinthe
la semaine dernière qui était L’icarie selon Cabet.
Marx considèrent donc que les fins des prolétaires ne peuvent être atteints que par
l’action Révolutionnaire càd« le renversement par la violence de tout ordre social du
passé » et non pas par des petites reformes n’améliorant que substantiellement la
condition du prolétariat.
Conclusion

Si la révolution prolétarienne procède d’une juste compréhension de la violence de


classe, elle doit être violence contre la violence, et ne peut semble-t-il que succéder
à la société bourgeoise. C’est la condition à la fois du retournement et du caractère
provisoire de la dictature du prolétariat. Il faut que cette classe qu’est le prolétariat
soit à ce point la masse populaire qu’elle ne trouve pas intérêt à une quelconque
domination, car elle n’est pas propriétaire de rien et ne peut souhaiter l’accès à la
propriété que collectivement. Le sujet de l’histoire, celui qui va sauver l’humanité,
selon Marx, ne peut que le prolétaire précisément parce qu’il est tombé plus bas que
le serf et l’esclave. Telle est la dimension prophétique voire messianisme de la
pensée de Marx — contrepartie de son refus de l’utopie.
Marx envisageait que la révolution partirait de Grande Bretagne ou de France. D’où
le problème qui lui est posé, à la fin de sa vie, quand la situation russe lui est
soumise et qu’il voit progresser les idées révolutionnaires en Russie, pays féodal qui
n’a pas connu l’industrialisation

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