Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
On connaît bien les huiles de conifères qui sont produites Les importations à l'échelle internationale sont d'environ
depuis de nombreuses années au Québec et sont un milliard de dollars. L’Europe de l'Ouest domine
commercialisées internationalement. On connaît moins, largement grâce à ses secteurs pharmaceutiques,
toutefois, le potentiel d'autres plantes qui pourraient être cosmétiques et de parfumerie. Le Canada arrive au 9ième
développées au Québec. Quelles sont-elles? Pour quels rang selon un classement international. Les grandes
marchés? Comment y accéder? régions importatrices d'huiles essentielles (millions de
dollars U.S.) sont:
Les produits Communauté européenne 412
Selon diverses études canadiennes, il y aurait une États-Unis 206
Japon 89
soixantaine de plantes qui pourraient être cultivées au Suisse 48
Canada. Sur ce groupe, la moitié des plantes sont déjà Asie 55
produites ou font l'objet de recherches pour améliorer leur Hong Kong 40
Brésil 19
potentiel commercial. Pour le Québec, on en compte 27, Corée du Sud 18
dont une bonne partie a déjà été expérimentée; une Canada 18
quarantaine de producteurs ont tenté des expériences dans Australie 10
ce domaine depuis plusieurs années. Voici ces 27 (Source: International Trade Centre (ITC), Market Research
on Essential Oils, Genève, 1993).
plantes:
Achillée Ciboulette Menthe verte Selon les données de Statistique Canada, les importations
Aneth Coriandre Onagre d'huiles essentielles auraient été de 12,3 millions de dollars
Angélique Digitale Persil
Basilic Estragon Pissenlit en 1992. Il faut aussi prendre en compte les plantes
Bourrache Fenouil Romarin fraîches, séchées et les extraits pour un montant de 19
Camomille Ginseng Raifort millions de dollars, ce qui fait un total de 31,3 millions de
Carvi Luzerne Sarriette
Céleri Marube Sauge dollars.
Cerfeuil Menthe poivrée Thym La consommation mondiale est de l'ordre de six milliards
(Source: Enquêtes Legault, Grysole et Associés, Inc.) de dollars dont près de 70% est absorbé par une dizaine de
Les marchés grands groupes internationaux tels que International
Le commerce mondial des huiles essentielles donne une Flavours and Fragrances (IFF), Givaudan-Roure, Quest,
indication de l'importance économique de ces produits. Tagasago, Haarmann and Reimer (H&R), Firmenich, PFW
Le producteur d’un produit d’origine végétale qui désire vendre celui-ci est amené, à un moment ou à un autre, à aborder le
marché international et donc à faire en sorte que son produit soit acceptable sur ce marché, c’est-à-dire qu’il réponde à des
normes, des standards de qualité.
Il existe des normes internationales que l’on nomme ISO (du grec “isos” signifiant “égal”). Cette organisation
internationale de normalisation est une fédération mondiale de 100 pays environ, à raison d’un organisme par pays comme
l’AFNOR (association française de normalisation) en France, l’EOA aux États-Unis, etc... Le secrétariat central de l’ISO est
à Genève mais les travaux techniques sont très décentralisés (2700 comités). Tous les domaines sont traités, il y a 211
rubriques comme par exemple les récipients métalliques légers (#52), les huiles essentielles (#54), la qualité de l’eau (#147),
etc...
À partir d’un consensus volontaire au niveau des fabricants, utilisateurs, laboratoires et gouvernements on élabore une
solution globale satisfaisant l’industrie et le client. Il y a donc trois phases dans l’élaboration d’une norme ISO:
1) un secteur de l’industrie fait part d’un besoin à un comité membre national (comme AFNOR) qui soumet le projet à
l’ISO. Si le besoin d’une norme internationale est retenu, des experts des pays intéressés définissent l’objet technique de la
future norme.
2) phase de recherche de consensus (cette norme s’applique à...)
3) approbation formelle (75% des membres votants).
Ici au Québec, il existe des normes BNQ (bureau de normalisation du Québec) élaborées par le ministère de l’industrie et du
commerce en 1977. Les normes 5256-001 à 5256-010 traitent de l’échantillonnage, l’emballage, la détermination des
caractéristiques physiques, etc. des huiles essentielles, alors que les normes 5256-500, 510 et 520 traitent respectivement des
huiles essentielles de cèdre, de sapin baumier, et d’épinette.
Au niveau fédéral, il existe un conseil canadien des normes qui oeuvre dans divers domaines comme l’alimentation, les
cosmétiques, etc... Par contre il n’existe pas de normes détaillées sur les huiles essentielles, comme celles produites par
l’AFNOR, en France par exemple.
C’est bien sûr que la production d’huiles essentielles canadiennes est moins importante et plus récente que celle de l’Europe,
mais il serait quand même sage de penser à développer nos propres normes pour les huiles essentielles, autres que les
conifères, produites au Québec ou ailleurs au Canada. Pour une production qui va en grandissant, cet instrument qu’est la
norme prend de plus en plus d’importance.
France-Ida Jean
Références:
Garry R.P., Chalchat J.-C., La qualité des produits naturels, Actes du Colloque St-Jean-sur-Richelieu, 1995.
AFNOR, Huiles essentielles-recueil de normes françaises, Paris,1989.
Cet arbre, d’environ 50 cm de diamètre pouvant atteindre 16 m de hauteur, est faussement dénommé cèdre; en réalité c’est un
thuya, le vrai cèdre est un arbre complètement différent qui ne fait pas partie de la même famille. Les feuilles du thuya sont
en forme d'écailles d'un vert jaunâtre et il dégage une odeur caractéristique. Cet arbre pousse bien sur toutes sortes de sols,
mais il préfère les sols calcaires et humides. On le retrouve en peuplements purs, mais aussi avec des résineux et des
feuillus. Le bois est odorant et léger, facilement fendable et réfractaire à la pourriture. On distingue deux variétés de cèdre de
l’est: le cèdre dit de “montagne”, qui pousse sur des terrains secs et fournit une moins grande quantité d'huile, et le cèdre dit
de “marécage”. Ce dernier fournit de bons rendements et une huile riche en thujone. La distillation des feuilles et des
rameaux donne une huile d'aspect liquide, incolore ou jaunâtre, ayant une odeur de camphre et de sauge. L'huile essentielle
du thuya occidental doit répondre à la norme québécoise BNQ 5256-500 et à la norme américaine EOA No.86, dont les
paramètres physiques sont les suivants:
- densité (25°C): 0,910-0,920;
- indice de réfraction (20°C): 1,4560-1,4590;
- pouvoir rotatoire (20°C): -14 ° à -10°;
- solubilité : 1 volume dans 3 volumes d'éthanol à 70% ;
- teneur en cétones, calculée en thujone: un minimum de 60 %.
Les produits importants retrouvés sont l'α-thujone (42,5 à 56,7%), la β-thujone (6,8 à 12,2%) et la fenchone (6,2 à 13,0%).
Généralement, le rendement obtenu pour la production commerciale est de l'ordre de 0,6 à 1,0%. Le rendement dépend de
plusieurs facteurs dont, entre autres, l'âge de l'arbre, la saison, l'exposition au soleil, et la façon dont est placé le feuillage
dans la cuve à distiller. Les rendements les meilleurs sont obtenus en février et mars, et les plus faibles du milieu de juin à
septembre.
Applications: l'huile est utilisée en parfumerie pour des nuances sèches en citron et pour des compositions boisées. Le
thuya est très employé dans la médecine populaire et la pratique indienne. On dit qu’il éloigne certains insectes comme les
mites, ce qui se vérifie par l’utilisation traditionnelle des coffres et des garde-robes de cèdre pour la protection des vêtements.
Hélène Gagnon
APERÇU DE L’AROMATHÉRAPIE
L'aromathérapie est l'utilisation des huiles essentielles à des fins thérapeutiques. C'est une "chimiothérapie" naturelle qui
repose sur la relation existant entre les composantes chimiques des huiles essentielles et les activités thérapeutiques qui en
découlent. Elle s'appuie sur une méthodologie précise et des données scientifiques solides, confirmées tant par la clinique
que par le laboratoire. À condition d'utiliser des huiles essentielles "authentiques" et à condition de les utiliser correctement,
on peut obtenir des résultats remarquables souvent impossibles à obtenir autrement.
Pour être utilisées en aromathérapie, les huiles essentielles doivent répondre à des normes très élevées et offrir une triple
garantie au niveau de la récolte, du mode d'extraction et du contrôle de qualité du produit final. En voici un résumé: