O sang du premier jour ce ventre navr Ton souffle aura cueilli la rose et ce visage A peine clos et plein de tranquilles beauts
Les joncs seront courbs sous le pommeau des nuages
L'aile noire d'un fouet coupera le village Mais en voyant tes yeux je m'y reconnatrai Dj la maison rit de ses fentres blanches La fume a tress le ciel avec les branches Le pommier tend ses poings gonfls de sable d'or Je croise des vieillards qui me beraient nagure Beaux vieillards attards racines de bruyre De quel nom appeler ce qui me berce encore
Ne serait-ce que toi roulant dans tes mtures
Chair si faible qu'un fil a pu te diviser Ou dans le vent lger un nuage de verdure Que la main du Seigneur aura divinis Peut-tre simplement quelques mots trangers Ah qu'importe le nom quand la lucarne ouverte Agite dans le soir les primes du pass Quand la peau s'attendrit sur la poitrine offerte
Il comble l'horizon l'enfant de mon pays
J'entends son pas mordu par le fiel de la terre Et ses graves chevaux dans les glaises fleuries C'est le retour enfin l'inclinaison promise Mon sang dessine un cur au bord de ma chemise Une larme perdue se glace dans ma main Et je pousse en tremblant les verrous du chemin.