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05082017 Cosmologie Page pou Timpression COSMOLOGIE * Introduction + Llexpansion de Univers © Introduction © Dynamique de lunivers - expansion © Exercice © L’effet Doppler cosmologique © Exercices © Relevé de décalages spectraux © Exercice © La loi de Hubble © Exer e + Le continuum espace-temps de l'univers © Introduction © Les prineipes cosmologiques © La métrique de univers © Cinématique dans un univers relativiste © Le décalage spectral vers le rouge © Exercices © Les distances cosmologiques © Exercices © Equation d’évolution du terme d'accroissement © Composantes énergétique de l'univers © Influence de chaque composante © Exercice © Evolution sans constante cosmologique © Exercice © Evolution avec une constante cosmologique © Le concept du Big Bang + Le Fond Diffus Cosmologique © Introduction © La découverte du Fond Ditffus Cosmologique © L'époque de la recombinaison © Le modéle du corps noir © Exercice sur le corps noir © Le spectre du FDC © La distribution spatiale du FDC © Exercices © Le spectre de puissance du FDC + La nucléosynthése primordiale © Introduction © Les atomes © Isotopes et ions © Exercices © Lachimie dans l'univers proche © Composition de l'univers avant la nucléosynthese primordiale © Formations des élements légers © Bilan de la nucléosymthése primordiale Ieip:sima.cbspm fipublliAMCpages_cosmologisimprassion hm! Auteurs: Sylvain Fouguet, Francois Hammer 05082017 Cosmologie Page pou Timpression différentes phases de 'univers © Introduction © Les particules sub-atomiques © Exercices © L'antimatiére © Création de particules élémentaires © Exercices de physique subatomique © Terma incognita - 'ére quantique oL sre hadronique © [ére leptonique © Litre radiative oL e stellaire o Résumé © Structuration de univers © Introduction © Structuration de l'univers © L'age sombre © Laréionisation © Structuration de I'univers de la réionisation a l'époque actuelle © Les simulations cosmologiques © Résultats des simulations © Exercices © Composition de Punivers & z= 0 Ieip:sima.cbspm fipublliAMCpages_cosmologisimprassion hm! 08)0a2017 Cosmologie Page pou Timpression INTRODUCTION Ce cours est dédié a la cosmologie. II traite donc de notre univers dans sa globalité. La cosmologie a pour but de répondre a trois questions majeures : de quoi est fait notre univers ? comment s'est-il créé ? et quelle est son évolution ? Bien que les scientifiques se soient posés ces questions depuis fort longtemps, ce n'est qu/avee la relativité générale et les instruments performants du Xe siéele que les premiéres réponses crédibles, basées sur des observations et non des croyances, ont vu le jour. La cosmologie est paradoxalement une science assez récente en astronomie comparée par exemple a la planétologie. Que répond la cosmologie du début du XXIe sigele aux trois questions fondamentales que sont la composition, 1a formation et l'évolution de univers ? Premigrement, T'univers serait constitué d'étoiles, de gaz chaud ou froid mais surtout de matiére noire, invisible et toujours inconnue, et d'une énergie noire encore plus mystérieuse. Le résultat est que 97% de la composition masse-énergie de notre univers serait inconnue. Deuxiémement au sujet de sa formation, l'univers serait né dune singularité, le Big Bang, oi toute la matiére et Vespace-temps seraient réduit 4 un point. D'ot vient cette singularité, comment s'est-elle créé, est-elle réelle ou est-elle le fruit d'une connaissance physique insuffisante ? Ces questions sont encore sans réponse claire. Demiérement, au sujet de 'évolution de lunivers, grice entre autre A lobservation du Fond Diffus Cosmologique, on sait que lunivers a évolué d'un état de gaz quasi-homogéne pour arriver & une répartition inhomogene de la matiére caractérisée par des filaments de matiére remplis de galaxies qui se croisent en formant des amas entourés de vide. En définitif, 'apparition du Big Bang est un mystére, la quasi-totalité du contenu masse-énergie est trés mal comprise et évolution de univers commence 4 bien étre contrainte. Bref, la cosmologie est une science encore jeune, en plein développement, qui requiert encore beaucoup de travail et d'observations pour comprendre les ‘mécanismes du univers. Ce cours traite de ce qui est le mieux confirmé en cosmologie. Il commence par montrer que I'univers est en expansion, Cette caractéristique s‘explique dans le cadre de la relativité générale et implique que dans le passé, Munivers était plus dense. En poussant ce raisonnement & ses limites, le concept de Big Bang apparait naturellement, univers est si compressé dans le passé quiil se réduit & un point. Cette expansion induit une évolution de l'univers, d'un état trés chaud homogene et dense, il y a plus de 13 milliards d'années, & un état froid et inhomogéne, aujourd'hui. Le Fond Diffus Cosmologique permet d'avoir une image d'une époque trés reculée de Tunivers lorsqu'il n'avait que 380 000 ans. Le modéle du Big Bang explique la fabrication des atomes et la prédominance de 'hydrogane (75% de la masse totale) et de 'hélium (25%). Enfin, la physique subatomique, les observations des galaxies lointaines et les simulations numériques permettent avoir une idée de I'évolution de univers de ses premiers instants jusqu’a nos jours. Ieip:sima.cbspm fipublliAMCpages_cosmologisimprassion hm! ‘460 05082017 Cosmologie Page pou Timpression L'EXPANSION DE L'UNIVERS Auteurs: Sylvain Fouguet, Francois Hammer INTRODUCTION La découverte des galaxies et la compréhension de leur nature ont débouché sur la représentation d'un univers constitué d'iles de matiére contenant chacune des milliards d'étoiles telles que la Voie Lactée, M31 et bien d'autres encore. A échelle de l'univers ces galaxies sont presque des points qui se déplacent dans l'espace. Quelle est la cinématique de ce "gaz" de galaxies ? Est-il en équilibre, s‘effondre-t-l sur luieméme ? En fait, depuis notre point d'observation qu'est la Voie Lactée, I'écrasante majorité des galaxies ont I'air de s'loigner de nous et ceci d'autant plus vite qu'elles sont distantes. Comment comprendre cette fuite des galaxies qui est mesurée par le décalage spectral vers le rouge de la lumiére des galaxies ? Comment comprendre cette apparente répulsion alors que la loi universelle de la gravitation énonce que toutes les masses s'attirent ? Penser l'univers régi par les lois classique de la mécanique de Newton nous améne a ne plus rien comprendre 4 l'univers. Penser Vunivers avec la relativité générale d'Einstein nous donne la solution. Liespace n'est plus une donnée indépendante et statique mais bien un objet qui peut se contracter ou se dilater en fonction de la matiére qu'il contient. En effet, notre univers est en expansion, ce qui explique que les galaxies semblent s'éloigner de nous. Dans les faits, c'est lespace lui-méme qui se dilate et non les galaxies qui s’éloignent les unes des autres. C chapitre traite de observation de cette expansion, de sa mesure et de sa loi, la loi de Hubble, alors que le prochain I'expliquera théoriquement par le biais de la relativité générale. DYNAMIQUE DE L'UNIVERS - L'EXPANSION Expansion de I'Univers > 008/008 ————_@ [3 ¥ Cette animation montre le principe de expansion de I'Univers a partir du Big Bang ;les galaxies s'éloignent les unes des autres, non par leur mouvement propre mais par la dilatation de espace. Crédit: Astrophysique sur Mesure / Florence Durrt et Giles Bessou Aprés avoir compris et prouvé par des mesures de distances que les galaxies n'étaient pas des nuages de gaz de notre galaxie mais bien des galaxies & part entiére et clairement séparées les unes des autres, les astronomes se sont posés la question de leur cinématique, leur mouvement, ainsi que de leur dynamique, la cause de leur mouvement. Une méthode simple et directe consiste & observer les galaxies qui nous entourent en mesurant leur distance et & mesurer leur déplacement par rapport & nous. Cela permet d'avoir leur position en trois dimensions ct leur vitesse radiale par rapport a la ligne de visée. La vitesse tangentielle est encore inaccessible pour la quasi- totalité des galaxies, excepté les plus proches représentant seulement une dizaine de galaxies, Leur dynamique est supposée étre dominée par la force gravitationnelle entre les galaxies. La cinématique montre cependant des galaxies qui ont tendance a fuir la Voie Lactée, comme si notre galaxie exergait une force gravitationnelle négative sur les autres galaxies, ce qui est en complete contradiction avec les lois de la gravitation classique. La compréhension de la nature des galaxies et la découverte de leur cinématique apparait 4 la méme période quine autre grande découverte scientifique, la relativité générale, dans les années 1920. Trés rapidement, plusicurs scientifiques, tels que Lemattre ou Friedmann, ont compris que cette fuite n’était pas due au mouvement propre des galaxies dans l'espace mais 4 l'évolution de espace qui se dilate, éloignant ainsi les galaxies les unes des autres. L'étude de l'univers, la cosmologie, nous oblige done & étudier la matigre et son éyolution mais aussi I'évolution du continuum espace-temps qui ne peut plus étre considéré comme statique et immuable. EXERCICE ‘Auteur Sylvain Fonquet Inipsima.cbspm sipubliiAMCpages_cosmlogisimprassion ml 60 Cosmolage Page pour Fimpression Un univers sphérique en expansion Difficulté : xs Temps : 30 min Expansion de Expansion de l'univers dans le cas d'un univers en deux dimensions représenté par un ballon que l'on gonfle. Les galaxies trés proches a gauche se séparent de plus en plus, vers la droite. Crédit : James N. Imamura of U. of Oregon ‘Avant de regarder I’expansion dans notre univers, illustrons ce phénoméne dans un univers 4 deux dimensions et sphérique. Imaginons que nous vivons sur une sphére de rayon R. Cet univers a pour caractéristique d’étre de taille finie, avec une surface égale a 4-R®, mais sans bord. De fait, il est possible Galler indéfiniment en ligne droite sans jamais trouver d’obstacle. Imaginons que cet univers est en expansion, le rayon A évoluant suivant la loi R(t) = Ro(1 + Vt), € en milliards d’années, V exprimant la vitesse d'expansion qui vaut 1 Mpe par milliard d'années, et F en Mpe, avec Ro = 100 Mpe. Question 1) Quelle est la surface de cet univers f= 07 Question 2) Soit deux points proches supposés sans interaction. A t =(), leur distance est notée Dp = Roda, avec da =1°, Au fil du temps, leur distance va s'accroftre. Quelle est leur distance en Mpe au temps ¢ = 0 et quelle est la loi d’évolution de leur distance ? Question 3) Combien vaudront le rayon et la surface de cet univers 4 10 milliards d’années ? Question 4) Donner la vitesse a laquelle les deux points s'éloignent I'un de autre en fonction de la distance initiale, L'EFFET DOPPLER COSMOLOGIQUE Iripsimerkat.obspm fipubiAMCipages_cosmologsimpression im! 05082017 Cosmologe Page pou Timpression Effet doppler classique lNlustration de effet Doppler avec la siréne d'un camion de pompier. Augmentation de la longueur d'onde pour un observateur qui voit le camion s’éloigner et vice- versa. C'est I'effet Doppler classique. Crédit : lovasky, observatoire de Haute Provence, OP Effet Doppler cosmologique eruvarsercs Dilatation de la longueur d'un photon dans un univers en expansion. De la longueur donde bieu, le photon parvient au rouge passant par l'orange. Ce changement de longueur d’onde n'est pas dd a la vitesse entre deux objets comme pour I'effet Doppler classique mais a l'expansion de I'univers. C'est donc un effet Doppler cosmologique. Grédit : James N. Imamura of U. of Oregon Afin de mesurer 'évolution de lespace-temps, il convient de mesurer le déplacement des galaxies nous entourant, Une méthode théoriquement possible serait de mesurer, pendant un intervalle de temps, la distance d'une galaxie et de la diviser par Vintervalle de temps. Cette méthode est, en pratique, impossible a réaliser du fait qu'elle requiert des précisions sur les mesures de distances inaccessibles, Une autre méthode plus réaliste pour calculer une vitesse est I'effet Doppler. Ce phénoméne physique est bien connu pour la mesure de la vitesse d'un objet émettant une onde, soit un son ou de la Lumiere. Effet Doppler classique Lorsqu'un objet en mouvement par rapport & vous émet une onde, définie par une longueur d’onde, le déplacement de objet induit une dilatation ou une compression de l'onde, si l'objet s'éloigne ou se rapproche de vous. Par exemple, lorsqu’un camion de pompier s’approche de vous avec la siréne allumée, le son est plus aigu que lorsqu’il s’éloigne de vous, bien que le camion émette le méme son en continu (voir image). De li, un décalage la de longueur donde, ou, ce qui est équivalent, de la fréquence de onde, permettra de déduire la vitesse de l'objet. La relation trouvée par le physicien Christian Doppler au XIX€ siécle relie la longueur d’onde mise (Aq) a celle observée (Az) en fonction de Ia vitesse de I’émetteur (Vi, négative quand l'émetteur se rapproche et positive quand il s’éloigne) et de la vitesse de l'onde (c) do vase Si ’on connait la longueur d’onde émise, il est alors possible d'en déduire la vitesse de l’émetteur en renversant la relation précédente (ro— Ae) Ieip:sima.cbspm fipublliAMCpages_cosmologisimprassion hm! 60 ceiowz0%7 Cosmolge:Page pou Himpresion L'effet Doppler cosmologique En astronomie, le terme z = (Ap— Ac) /A¢ est défini comme le décalage spectral dune galaxie, S*il est positif, la longueur d’onde est allongée, décalée vers le rouge (le redshift en anglais) ; sil est négatif, la longueur d’onde est décalée vers le bleu (blueshift) Dans le cas des galaxies, le phénoméne physique du décalage de la longueur d'onde est un peu plus subtil Prenons le cas de deux galaxies distantes sans vitesse propre lune par rapport & l'autre, L'effet Doppler devrait tre nul ainsi que le décalage de longueur donde. Cependant, si l'univers est en expansion, cela induit une dilatation de onde lumineuse pendant son trajet de la galaxie émettrice jusqu'a nous. Si bien qu'en atteignant notre galaxie, 'onde lumincuse connait un décalage qui s'apparente a un effet Doppler classique, comme si la premiére galaxie l'avait émise avec la vitesse due a l'expansion de I'univers. On parle alors d'effet Doppler cosmologique. De ce fait, certaines galaxies peuvent avoir des décalages spectraux supérieurs a 1 et donc des "vitesses d'expansion" équivalentes supérieures & la vitesse de la lumiére. Cependant, il faut bien garder & esprit que ce n'est pas la galaxie qui a une vitesse supérieure & celle de la lumigre mais l'univers qui se dilate. En plus de leur vitesse d'expansion, les galaxies ont des vitesses propres, dues a leur mouvement dans lespace. Ces demiéres sont bien plus faibles que la vitesse de la lumiére (< 10 000 km/s). En définitif, le décalage d'une onde lumineuse provient de deux phénomenes physiques : I'effet Doppler classique da au mouvement propre de la galaxie émettrice et I'effet Doppler cosmologique dai a l'expansion de lunivers. EXERCICES ‘Auteur Sylva Fouguet Siréne de pompier - effet doppler classique Difficulté : xs Temps : 20 min Supposons un camion de pompier s’approchant de vous a 100 km/h en émettant la note La a 440 Hz se propageant a une vitesse de 330 m/s. Question 1) Quelle est la longueur d'onde de cette note ? Question 2) Quelles longueur donde et fréquence entendez vous ? Question 3) Méme question mais lorsque le camion s‘éloigne de vous 4 100 knv/h. Fouguet Doppler cosmologique et classique Soit deux galaxies distantes 'une de Vautre et sans vitesse relative. Entre le moment od la premiére galaxie a émis des photons de la raie Ho a 650 nm et celui od la deuxiéme galaxie les recoit, univers a doublé sa Question 1) Quelle est alors la longueur d’onde regue par la seconde galaxie ? Question 2) Combien vaut le décalage spectral z ? Question 3) Dans quel domaine se situe cette longueur d'onde ? Question 4) Les deux galaxies ont en fait une vitesse propre relative de +1 000 km/s, elles s'éloignent, quelle sera alors la mesure du décalage spectral en prenant en compte la vitesse propre et expansion de 'univers ? Ieip:sima.cbspm fipublliAMCpages_cosmologisimprassion hm! 60 csoaz017 Cosmolge Pag por Hmpressin RELEVE DE DECALAGES SPECTRAUX L'importance de la connaissance de la vitesse dlexpansion des galaxies pour comprendre l'évolution du continuum espace-temps de I'univers a généré plusieurs séries de relevés dédiés a la mesure d'un grand nombre de décalages spectraux. Il fallut attendre les années 1970 pour que des programmes de grande envergure prennent place (> 1 000 décalages spectraux). L'immense majorité des galaxies dans ces relevés ont des décalages spectraux positifs. Done, la lumiére provenant de ces galaxies est décalée vers le rouge. Cela signifie quentre leur émission et leur réception Punivers s'est dilaté. Cela étant confirmé pour des galaxies proches comme pour des galaxies plus lointaines, on en conclut que l'univers a connu de tout temps une expansion. Les trés rares galaxies dont la lumiére n'est pas décalée vers le rouge se situent juste 4 cété de la Voie Lactée dans le Groupe Local (< 1,5 Mpc). M31, notre galaxie voisine, en est un bon exemple avec une vitesse radiale de -120 km/s par rapport a la Voie Lactée. Leurs mouvements relatifs ne sont pas dominés par l'expansion de l'univers mais par Vattraction gravitationnelle. Dans ce cas, le décalage vers le bleu est dia l'effet Doppler classique et non cosmologique Premiéres mesures de décalages spectraux Historiquement, le premier relevé spectroscopique a été entrepris par Slipher entre les années 1913 et 1927. Il a mesuré les décalages spectraux de quelques dizaines de galaxies se situant dans 'univers trés proche (< 3 Mpe). Cela a permis par la suite & Lemaitre puis & Hubble de montrer que lunivers est en expansion. Le relevé CfA Relevé CfA2 1A2 Reasnit Survey Copyright SAO 2604 Représentation des sources du CfA2. Les couleurs correspondent a la vitesse radiale de galaxies observées. Rouge 'V'< 3000 km/s, Blou 3000 < V < 6000 km/s, Magenta 6000 < V < 9000 kmis, Cyan 9000 < V < 12000 kmi/s, Vert V > 42000 km/s. Grédit : Teé du ste web du CIA, CIA, Iripsimerkat.obspm fipubiAMCipages_cosmologsimpression im! ‘60 05002017 Cosmologe Page pou Timpression Le grand relevé australien 2dF 2AF Galaxy Redshift Survey 12h 49h 63,361 galaxies 141,402 total Distribution de 63 361 galaxies dans une tranche de 4 degrés en déclinaison obtenue par une équipe de chercheur australien. Chaque point est une galaxies dont la lumiére est décalée vers le rouge. Les décalages ‘spectraux sont compris entre 0 et 0,25. La diminution apparente du nombre de galaxie a grand décalage spectral provient du fait que les galaxies deviennent difficiles a observer car étant trop éloignées, leurs luminosités deviennent trop faibles. Crédit : Equipe 24F (Austrate) Spectres de galaxies spirales Deux spectres de galaxies spirales tirés du relevé SDSS deux décalages spectraux différents, 0,05 et 0,17, Les rales d’émission sont utilisées pour déterminer le décalage spectral. réait: irés do a base do données SDSS, SDSS En 1977, Mare Davis, John Huchra, Dave Latham et John Tonry établissent un relevé spectroscopique de grande envergure pour 'époque : le televé de décalages spectraux du CfA (Center for Astrophysics). A la différence de celui de Slipher, qui était confiné 4 univers trés proche, ce relevé sonde lunivers jusqu’a 200 Mpc. Son objectif est de mesurer la vitesse radiale des galaxies plus brillantes que la magnitude 14,5 dans Vhémisphére nord. Des vitesses de 15 000 km/s ont é&é mesurées, ce qui correspond a un décalage spectral de 0,05. La suite de ce relevé, le CfA2, comprend 18 000 décalages spectraux de galaxies mesurés entre 1984 et 1995. 2df et 6df Un autre relevé plus récent est le 2dfGR (Two degrees field Galaxy Survey, Relevé de galaxies sur des champs de 2 degrés carrés), Il a mesuré des décalages spectraux jusqu’A une valeur de 0,2 et compilé plus de 200 000 objets. Son successeur, le 6dF Galaxy Survey a commencé ses observations en 2001 et a fini six ans plus tard. Il a cartographié presque tout le ciel de 'hémisphére sud et a obtenu plus de 100 000 décalages spectraux de galaxies proches (z < 0,06). Son nom provient aussi de son champ de vue, ici de six degrés carrés, qui permet de faire en une pose plus de 150 spectres. incontournable SDSS Des exemples de spectres de galaxies spirales a différents décalages spectraux sont illustrés par les images ci- contre, Elles proviennent du relevé SDSS (Sloan Digital Sky Survey) qui en plus de cartographier une grande partie du ciel de I’hémisphére nord a aussi effectué un relevé spectroscopique des galaxies plus brillantes que la magnitude 17 en bande r. Le nombre de décalages spectraux ainsi mesurés approche le million, La majorité est entre 0 et 0,1. Cependant des quasars, bien plus éloignés, ont aussi été observés. On en trouve a des décalages spectraux supérieurs 4 2 dans le SDSS. EXERCICE ‘Auteur Sylvain Fouquet Inipsima.cbspm sipubliiAMCpages_cosmlogisimprassion ml 60 05002017 Cosmologe Page pou Timpression jues Contraintes sur les relevés spectrosco| Le but de cet exercice est de montrer les contraintes de temps liées aux relevés spectroscopiques. Question 1) Pour une magnitude limite de 14,5, le relevé CFA2 a permis de mesurer le décalage spectral de prés de 15 000 galaxies. Pour une magnitude limite de 17, le SDSS en a mesuré prés d'un million. Cela montre que le nombre de galaxies augmente de maniére exponentielle et non linéaire avec la magnitude, en supposant que Ja surface couverte par le CfA2 et le SDSS est la méme, ce qui est assez vrai. Cela permet trés grossigrement de conclure que pour une magnitude de plus le nombre de galaxies est multiplié par 10. Combien de décalages spectraux de galaxies devrions nous alors mesurer pour une magnitude limite de 20 ? Question 2) Quelle méthode instrumentale est la plus adaptée pour faire une campagne efficace de relevé de décalage spectral ? Quelles sont les contraintes observationnelles les plus génantes pour y parvenir ? La Lol DE HUBBLE Découverte de la Loi de Hubble 280-4 1010 AV jana) ss aa ance Mee) Graphique montrant la loi reliant la vitesse radiale et la distance des galaxies du Groupe Local (< 2 Mpc) : la Loi de Hubble, A gauche, le graphique du cosmologue belge Goerges Lemaitre fait en 1927 fournit une constante de Hubble de 625 kmis/Mpc. A droite, celui de Hubble, fait en 1929 et un peu affiné, fournit une constante de Hubble de 530 kmis/Mpc. Crédit : Graghe tie de “A Hubble Ecipse: Lemaitre and Censorphis", David L. Block, juin 2011 Ieip:sima.cbspm fipublliAMCpages_cosmologisimprassion hm! 1060 05082017 Cosmologe Page pou Timpression Loi de Hubble Vise Vitesse ene en kmis| Hoiatle 1929 Hubble & ea Humason 1931 A) Distance er, Mac 10 20 30 Diane en Mae Amélioration de la mesure de la constante de Hubble. La figure de gauche montre les premiers résultats obtenus par Edwin Hubble en 1929, pour des galaxies trés proches (distance inférieure 4 2 Mpc) et fournit une constante de Hubble de 530 km/s/Mpc. Celle de droite montre les résultat de Hubble et Humason en 1931, pour des galaxies ayant des décalages spectraux nettement plus grands allant jusqu’a une vitesse de 20 000 km/s. La constante de Hubble déduite de cette étude ast de 558 km/s. L'importante différence de valour avec la constante actuelle de 70 km/s/Mpc provient de la mauvaise détermination des distances. Crédit: Hubble (1929), Hubble & Humason (1931) le Hubble ‘A la suite de la mesure des décalages spectraux, des études ont tenté de relier ces demiéres 4 la distance des galaxies. Cela a débouché sur la célébre loi de Hubble qui historiquement avait déja été découverte par le cosmologue belge Georges Lemaitre. Cette relation montre une proportionnalité entre la distance d'une galaxie et son décalage spectral. Plus une galaxie est éloignée, plus son décalage spectral est grand. La constante de proportionnalité est appelée constante de Hubble et est estimée aujourd'hui & prés de 70 km/s/Mpe, alors qu'une valeur de plus de 500 kmis/Mpe a été mesurée lors de sa découverte. La relation séerit done sous la forme Découvertes de la | Vezpansion = Ho x D ott Ho est la constante de Hubble et D la distance dune galaxie. Cette relation entre vitesse d'expansion et distance a deux conséquences physiques. La premiére est qu’a faible distance ’expansion de lunivers ne se fait pas sentir. Qui sur Terre a déji vu des objets s’éloigner sans raison ! Sur une échelle un peu plus grande (<2 Mpc), l’expansion de l'univers n'est pas dominante dans la dynamique des galaxies ; la force gravitationnelle domine. Quelques dizaines de galaxies ont alors un décalage vers le bleu dans le Groupe Local. Entre 10 et 50 Mpe, "expansion bien que dominante se compose avec les vitesses particuliéres des galaxies pour produire un décalage spectral. Par exemple, dans l'amas de la Vierge & 16 Mpc, 'expansion de 'univers produit un décalage spectral de ordre de 1 100 kni’s. Or les vitesses particuligres des galaxies dans un amas tel que l'amas de la Vierge peuvent atteindre des valeurs de Vordre de 500 km/s ajoutant un effet Doppler classique 3 celui cosmologique. Ainsi, M100 a un décalage spectral de 1 470 km/s quand M49 en a un de 840 km/s. Les vitesses particuligres contribuent pour prés de 30% au décalage spectral. Au-dela de 50 Mpc, la valeur du décalage spectral est dominé par lexpansion de l'univers. La loi de Hubble - Conséquences Sur les millions de mesures de décalages spectraux effectuées depuis plus de 100 ans, léerasante majorité se révéle étre des décalages spectraux vers le rouge et non vers le bleu. Deux possibilités peuvent expliquer cette tendance. Soit la Voie Lactée connait une position trés privilégiée au sein de 'Univers et il existe un mécanisme étrange qui fait que les autres galaxies s'en éloignent et d'autant plus rapidement qu'elles sont éloignées ; soit Vunivers est homogene et isotrope et ces décalages vers le rouge ainsi que la Loi de Hubble résultent naturellement des lois 'Einstein. La loi de Hubble est un outil trés efficace pour estimer la distance des galaxies dans l'univers proche. Grace 4 cela il est possible d'accéder & la troisiéme dimension spatiale et de voir la structure de l'univers a grande échelle. EXERCICE Auteur: Sylvain Fouquet Convertir des redshifts en distance Inipsima.cbspm sipubliiAMCpages_cosmlogisimprassion ml ‘80 05082017 Cosmologe Page pou Timpression Difficulté : + Question 1) Quelle est la relation entre le décalage spectral d'une galaxie de l'univers proche et sa distan Question 2) Soit une galaxie 4 un décalage spectral de 0,08, quelles sont sa distance et sa vitesse radiale ? Question 3) Soient deux galaxies sans vitesse par rapport & nous mais en interaction a une distance de la Voie Lactée de 200 Mpe. Leur interaction mutuelle confére une vitesse radiale de 100 km/s A la premiére galaxie et de -100 km/s a la seconde. Quel est le décalage spectral de chacune des galaxies et quelle devrait étre leur distance sans tenir compte de leur interaction ? Que valent les erreurs absolue et relative de leur distance ? Carte de positions des galaxies proches 8 Right ascension 1087 galaxies Positions de 957 gal ascension droite ies dans une tranche de déclinaison en fonction de leur Crédit: de Lapparent, Galer & Huchra (1991) ApJ 369, 273 Question 1) Les amas découverts par des relevés spectroscopiques ‘Auteur Sylvain Fouguet Expliquer & quoi correspond le "bonhomme" visible sur la figure ci-dessus (dans I'elipse rouge). Inip:sima.cbspm fipublliAMCpages_cosmologisimprassion hl 1260 05082017 Cosmologe Page pou impression LE CONTINUUM ESPACE-TEMPS DE L'UNIVERS Autours: Sylvain Fouguet, Francois Hammer INTRODUCTION Le précédent chapitre a montré que les galaxies s'éloignent de la Voie Lactée, et ceci d'autant plus vite qu’elles sont éloignées de cette demitre. Pour comprendre ce phénoméne physique, il faut envisager l'espace dans le cadre de la relativité générale et non plus dans le cadre de la physique classique de Newton. Depuis Einstein, on sait que lespace et le temps ne sont pas indépendants. Le continuum espace-temps peut se dilater, se comprimer et cela en fonction de la masse et de énergie qu'il contient, Le lien entre le couple masse-énergie et le continuum espace-temps est résumé par l'équation d'Einstein : "masse + énergie équivaut & Ia courbure de Tespace-temps", Plus T'univers a une forte densité de masse et d'énergie, plus il est courbé et vice-versa, Au-dela dune densité critique, lunivers est clos et connaitra une phase de compression aprés sa phase d'expansion, alors qu'au dessous de cette limite, il se révéle infini et en continuelle expansion. La relativité générale, en plus dlexpliquer lespace-temps de l'univers actuel et futur, permet aussi de le décrire dans le passé. Cette théorie, associée a des hypothéses sur I'univers, prédit que l'univers était plus dense dans le passé et qu'il a méme existé ‘un temps oi toute la masse était réduite & un point, une singularité, le Big Bang. LES PRINCIPES COSMOLOGIQUES Distribution de la matiére stellaire Crédit: The 2MASS Showoase : the Two Micron AllSky Survey (Calforia Institute of Technology) Diaprés la relativité générale d'Einstein, pour connaitre parfaitement le continuum espace-temps, il faut prendre en compte la distribution du couple masse-énergie de l'univers : la position de chaque atome, leur vitesse ainsi que la position des photons avec leur énergie propre. C'est évidemment impossible en pratique, il faut alors faire les bonnes simplifications pour décrire la distribution d’énergie de l'univers et étre ainsi capable de résoudre V'équation d'Einstein et d'accéder au continuum espace-temps de I'Univers. Ces simplifications sont définies sous le terme de "principes cosmologiques" ; ce sont des postulats caractérisant les propriétés de I'univers. En utilisant les données observationnelles de la distribution de la matiére dans l'univers de la fin du XXe siécle jusqu'a nos jours, on s‘apergoit que ces principes tendent a étre vérifiés dans la partie de 'univers observable. Principe d'homogénéité et d'isotropie Les premiers principes de cosmologie conceme le caractére spatial de univers. Il est supposé isotrope et homogéne. Cela signifie que 'univers n'a pas de direction privilégige, il est la méme quelque soit la direction Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 160 osoarot7 Cosmologe: Page peu Timpression dans laquelle on le regarde. De plus, il n'a pas de position privilégiée, il est le méme quelque soit lendroit o0 l'on se trouve. Pp cipe d'équivalence temporelle Le second principe cosmologique conceme le temps. Peu importe oii I'on se situe dans univers, son évolution a &té le méme. Ce principe est trés important lorsque on observe des galaxies lointaines, En effet, étant te Eloignées, elles sont vues dans le passé. Ces galaxies ne sont done pas directement les aneétres de notre Voie Lactée et des autres galaxies proches de nous. Cependant grace au principe déquivalence temporelle, ces galaxies sont statistiquement les ancétres des galaxies de I'univers proche. Discussion sur les principes cosmologiques Historiquement, le principe dhomogénéité était généralisé au temps. En effet pour Einstein, univers était identique quelque soit le liew mais aussi l'époque. Cela a généré un univers statique ; ce qui est faux. L'expansion de lunivers montre que I'univers n'est pas statique, 'univers évolue. Toute la suite de ce cours présentera son évolution. En ce qui concerne les postulats sur le caractére spatial de l'univers, si ce dernier était réellement homogéne et isottope, ce serait un nuage de gaz dont la masse volumique moyenne serait de 1 atome d'hydrogéne par métre cube. Il est évident qu’a petite échelle ces deux propriétés sont fausses ; galaxies, étoiles et planetes le prouvent. Cependant 4 grande échelle, plusieurs centaines de Mpc, elles paraissent cohérentes avec les données observationnelles. Cela signifie que nous ne décrirons l'évolution de univers qu’a grande échelle ; tout comme Ton décrit la terre comme une sphére alors qu'elle est couverte de montagnes la rendant non sphérique 4 petite échelle, Il est certain que lorsque nous auront une bonne connaissance du continuum espace-temps 4 grande échelle, létape suivante sera de comprendre et de quantifier l'effet des inhomogénéités de masse tels que les amas ou les grands vides sur le continuum espace-temps. LA METRIQUE DE L'UNIVERS Ieip:sima.cbspm fipublliAMCpages_cosmologisimprassion hm! 1060 05082017 CCosmologe: Page pour impression Courbure de l'univers Représentation des trois types de courbure de l'univers : plat, elliptique et hyperbolique. Crédit: A. Fizta image de fond : Hubble Utra-Deep Field, télescope spatial Hubble, NASAIESA), Le concept de métrique Avant Einstein, lespace de la physique classique était considéré comme statique et plat. Deux masses seules supposées sans interaction et sans vitesse relative, séparées dans l'espace, ne pouvaient ni s'éloigner ni se rapprocher. L'espace de la physique classique était aussi décorrélé du temps et comprenait trois dimensions. On pouvait lui joindre un repére cartésien pour donner chaque point des coordonnées (x, y, z). Dans cette espace, la distance, dl, entre deux points trés proches s‘écrivait de la maniére suivante en coordonnées cartésiennes (x, y, 2) et sphériques (r, 8, &) dP = dx? + dy? + dz? = dr? + r2d6? + r?sin(0)?do? oi dz, dy et d2 sont les différences de coordonnées en coordonnées cartésiennes et dr, dé et do les différences de coordonnées en coordonnées sphériques entre les deux points. Ces deux relations sont ce que l'on appelle la métrique de univers dans les coordonnées cartésiennes ou sphériques car elles permettent de mesurer la distance entre deux points proches. Le temps quant a lui est séparé de I'espace et ne fait pas partie de la métrique + il est absolu, peu importe votre référentiel pour décrire un événement, le temps de ce dernier sera toujours le méme. La relativité restreinte apporte un premier changement en mélant espace et temps et définit pour cela une miétrique en quatre dimensions notée ds. Entre deux événements E1(x1, yl, 21, t1) et E2(x2, y2, 22, 12) dans un espace 4 quatre dimensions, la distance est notée Iepa:tmedo.cbspm pibcANCIpages_ccamdogimpresion | 1160 05082017 Cosmologe Page pou impression ds? = edt? — dl’, le méme dl qu'en physique Newtonienne, avec di , ot ¢ étant la vitesse de la lumiére. Ce changement de définition de distance mélant espace et temps, et surtout invariance de cette distance par changement de référentiel, provoque un grand changement conceptuel. Liespace et le temps sont maintenant lig et le temps perd son caractére absolu. Cette métrique de la relativité restreinte est appelée métrique de Minkowski, du nom du mathématicien Hermann Minkowski, La métrique de notre univers Avec la relativité générale, Einstein bouleverse encore les concepts d'espace-temps. Aprés avoir lig lespace et le temps, Einstein le courbe. En effet, lespace-temps euclidien est plat, ie. il correspond A la géométrie euclidienne. Dans ce cas deux droites paralléles ne se croisent jamais, la somme des angles d'un triangle fait 180°, etc. Einstein comprend que la métrique de l'espace-temps n'est pas définie de maniére absolue mais qu'elle dépend de la quantité de matiere et de la distribution d'nergie dans univers. Plusieurs scientifiques, Friedmann, Lemaitre, Robertson et Walker, ont aidé 4 la mise en place de la forme de la métrique de 'univers. En effet, le caractére isotrope et homoggne de l'univers contraint la forme de sa métrique. Ainsi, la métrique déduite est appelée métrique FLWR et elle s'écrit sous la forme : dr? ds’ = df — a(t)? (a +r P+ sin(o?ae?) En comparant cette nouvelle métrique avec la métrique de la relativité restreinte, trois caractéristiques apparaissent. Premiérement, la partie temporelle ne change pas, cela implique que univers évolue de maniére identique dans tout espace, cest le principe d'équivalence temporelle. Deuxiémement, la constante & peut pendre trois valeurs possibles, -1, 0 ou I. En fonction de ces valeurs Punivers sera : + hyberbolique et infini (-1), décrit par la géométrie de Lobatchevski ; + plat et infini (0), décrit par la géométrie euclidienne ; ‘+ elliptique et refermé sur lui méme done fini (1), décrit par la géométrie de Riemann. Troisigmement, cette nouvelle métrique a un terme daccroissement a(t). S'il augmente avec le temps, les distances sont dilatées, sinon elles sont compressées. Ce terme, s'il est constant avec le temps, traduit expansion de univers. La constante k et la fonction a doivent étre déterminées par l'observation pour caractériser "espace- temps de l'univers, CINEMATIQUE DANS UN UNIVERS RELATIVISTE Vitesse La meétrique de I'univers décrite précédemment conduit a des phénomenes inhabituels. Si deux masses sont supposées immobiles l'une par rapport & l'autre, leur distance relative peut tout de méme changer. Elle augmente si univers est en expansion, elle diminue s'il se comprime. On peut ainsi définir une vitesse d'expansion. Cette vitesse n'en est pas réellement une car elle ne décrit pas le déplacement d'un objet dans l'espace au cours du temps mais le changement de lespace hui méme au cours du temps. La "vitesse d’expansion” entre deux points, distants d'une longueur D, qui résulte de la métrique de l'univers, est donnée par la relation suivante : a(t , ‘ vitesse(t) = Op = H(t)D qui est la forme générale de la Loi de Hubble (qui a été présentée au chapitre sur Lexpansion de univers) pour un univers quelconque. Cette relation montre que la constante de Hubble n’en est pas réellement une. Actuellement, la constante de Hubble vaut prés de 70 km.s"!. Mpe™! Accélération Si nous suivons I'évolution entre deux masses sans interaction comment évoluera leur vitesse d'expansion ? Elle n'a pas de raison d'étre constante car Ia distance entre les masses change ainsi que la valeur de H avec le temps, Le terme d'aceélération de expansion décrit ce changement de vitess a(ta(t) ae)? a(t : acceteration(t) = Shp = —qQ) (2D ob g(t) = — Le terme q (défini historiquement de la sorte) n'est pas directement l'accélération mais son signe indique s'il y a une accélération (négatif) ou une décélération (positif) car il est multiplié 4 un terme toujours positif H(t)” Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 1860 05082017 Cosmologie Page pou Timpression Actuellement, ¢: expansion ac erme semble étre négatif et valoir -0,55 m/s?. Son signe négatif implique que l'univers est en 5. LE DECALAGE SPECTRAL VERS LE ROUGE La mesure la plus utile en cosmologie est le décalage spectral vers le rouge (redshift en anglais), Cette mesure est directement reliée 4 l'expansion de l'univers. Elle est basée sur le ratio entre la valeur de la fonction d'accroissement, a, actuelle, ao, et dans le passé, a(t) 142=% ‘Comme I'univers est en expansion ap > a(t) alors = est strictement supérieur & 0. Le décalage spectral vers le rouge tient son nom de la maniére de le mesurer. En effet, lorsque l'on recoit la lumiére d'une galaxie lointaine, la longueur donde de cette demiére, du fait de expansion de univers, entre le moment oit elle a été émise et le moment ot elle est observée par un télescope, stest dilatée. La lumigre apparait alors plus rouge ; quantitativement Aoiy = Aemise(1-+ 2). La mesure de ce décalage vers le rouge permet de connaitre l'état de expansion de univers quand la lumiére a été émise. EXERCICES Fouguet Cinématique dans un univers relativiste Question 1) Posons que ap vaut 1 4 13,7 milliards d'années. Si au temps t= 5 milliards d'années a(t) 0,2, quel est le décalage spectral d'une galaxie de cette époque ? Question 2) Si T'univers n'a connu qu'une phase d'expansion, comment classer chronologiquement les galaxies observées ? Question 3) Supposons que la constante de Hubble H(¢) soit constante & tous temps et vaille 70 km.s'.Mpe"!. Décrire qualitativement le mouvement di a expansion de univers d'une galaxie par rapport & la Voie Lactée. LES DISTANCES COSMOLOGIQUES Que peut bien signifier le terme de distance dans un univers od espace se dilate et done change continuellement les distances entres les objets ? L'astrophysicien a dai définir différentes distances qui toutes ont un intérét, Dans un univers classique, les trois distances présentées, distance propre, distance lumineuse et distance angulaire auraient la méme valeur. Leur changement de valeur est di. expansion de T'univers et elles se déduisent de la valeur du décalage spectral vers le rouge. Distance propre et distance comobile La définition 1a plus naturelle de la distance consiste figer l'univers a un instant é et a mesurer la distance entre deux points, deux galaxies en pratique. C'est la définition de la distance propre. Cette distance propre O dans un univers en expansion constante tel que le nétre. Distance lumineuse Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 1760 osoarot7 Cosmologe: Page peu Timpression Dans un univers classique, lorsqu'un objet émet de la lumidre avec une luminosité L, un observateur & une distance D percevra un flux dépendant de cette distance. Plus il est éloigné et plus faible sera le flux de humic La décroissance est inversement proportionnelle a la distance au carré : L ~ 4D? Si la luminosité intrinséque de objet, L, est connue, il est alors possible d'en déduire la distance de objet émetteur par la mesure de son flux. Cette deniére s'appelle la distance lumineuse. Dans un univers relativiste plat, l'expansion ou la contraction de univers dilue ou renforce ce flux. De fait, le flux regu est alors : ato)? a(t) Tp jt He 1 Diaminense = D' DiL+2) oli Dest la distance comobile avec ap = 1. L'expansion de livers (2 > 0) fait que les galaxies paraissent plus lointaines, Distance angulaire De méme que pour le flux lumineux, la taille angulaire dépend de la distance. Plus un objet est lointain et plus sa taille angulaire diminue. II existe une relation linéaire entre la distance d'un objet, D, sa taille réelle, d, et sa taille angulaire, a d=aD La distance D, qui découle du rapport entre la taille réelle et la taille angulaire, est appelée distance angulaire. Elle n'est plus la méme dans un univers relativiste. Un univers plat en expansion tend & faire voir un objet plus ‘grand quil ne I'est, un effet de loupe, tandis qu'un univers en contraction réduit la taille angulaire des objets. La distance angulaire devient D Dangalairve = 7 wee OE ou D est la distance comobile. La distance angulaire est alors identique la distance propre. La brillance de surface Ces nouvelles distances, Iumineuses et angulaires, ont des répercussions sur la brillance de surface des galaxies. La brillance d'une galaxie n'est rien dautre que le rapport entre sa luminosité divisé par sa surface. Cette demigre était constante dans un univers Newtonien mais décroit dans un univers relativiste avec le décalage spectral. BSemise at BSobserve = En effet, la surface apparente des galaxies est dilaté par un terme en (1+ =)’ et leur flux est divisé par le terme ? dou la puissance quatriéme. EXERCICES ‘Auteur sylvain Fouquet Les distance cosmologiques Question 1) Si aujourd'hui une galaxie se situe 4 D = $00 Mpe, quelle était sa distance propre z= 0,6, 1 et3? Question 2) Quelle est alors sa distance lumineuse et angulaire pour z= 0,6 ? Question 3) Ieipsima.cbspm fipubliAMCpages._cosmologisimrassion ml 160 05082017 Cosmologe Page pou Timpression Par combien sa brillance de surface est-elle divisée pour les trois décalages spectraux ? Question 4) Prenons des galaxies identiques de tailles 10 kpe & différents décalages spectraux. Dans notre univers, pour un décalage spectral de 0,6 une des galaxies a une distance comobile D=2206 Mpe, pour un décalage spectral de 1, une autre galaxie a une distance comobile D=3303 Mpe, pour z = 2, la troisiéme galaxie a une distance comobile D = 5179 Mpe et pour la demiére galaxie 4 z ~ 10, la distance comobile est D = 9440 Mpe. Quelles seront les distances angulaires pour chaque décalage spectral ? Calculez ensuite les tailles angulaires en secondes d'are et commentez. Question 5) Si les galaxies & grands décalages spectraux peuvent étre aussi grandes qu’ plus petits d spectraux, pourquoi est-il tout de méme plus difficile de les voir ? Question 6) Soit une galaxie a z~ 1 dans un univers en expansion. Via un modéle cosmologique, il est déduit que la lumiére de la galaxie fut envoyée il y a huit milliards d'années. Le modéle prédit aussi que la galaxie est aujourd'hui une distance propre de 3 343 Mpe. Quelle était sa distance propre quand elle a envoyé sa lumiére ? Quel distance a traversé la umiére pendant les huit milliards d'années ? EQuaTION D'EVOLUTION DU TERME D'ACCROISSEMENT Les équations de Friedmann Pour décrire le continuum espace-temps de T'univers, il suffit de connaitre sa courbure k et 1a fonction daceroissement a qui définissent la métrique de I'univers. Ces deux quantités sont déduites des équations 'Finstein dans le cadre d'un univers isotrope et homogéne. De plus, univers étant supposé étre un fluide de masse volumique constante, I'énergie équivalente a sa densité de masse est donnée par E = pc avec en plus une pression P. Les équations d’Einstein dans le cadre de la cosmologie furent obtenues dans les ant ées 1920 par le mathématicien russe Alexandre Friedmann : a(t) P+k? _ -87G OO ae? 7 2 + ke py att) +k ©) UF lic est la vitesse de la lumiére et G la constante de la gravitation. Ces équations qui dépassent le cadre de ce cours sont seulement 1a pour illustrer le fait que seules les valeurs de ( et de @ sont inconnues dans ces Equations. Des théorémes mathématiques prouvent que ce systéme de deux équations 4 deux inconnues admet des solutions. La constante cosmologique Les équations d'Einstein ont la particularité qu'il est possible de leur ajouter une constante d'intégration, notée A. La valeur de cette constante peut avoir de grandes conséquences dans les propriétés de I'univers. Sa valeur n'a pas de réelle contrainte, si bien qu'elle peut étre considérée comme un paramétre libre, Einstein, en son temps, avait utilisée pour faire de l'univers un univers statique. Aujourd'hui, cette constante sert 4 expliquer la possible accélération de l'univers. Dans le cadre de la cosmologie, les équations d'Einstein avec constante cosmologique deviennent (a) a(t) = (b) a(t)? + ke’ COMPOSANTES ENERGETIQUE DE L'UNIVERS Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 19860 05082017 Cosmologie Page pou Timpression Pour résoudre les équations de Friedmann et déterminer fet a, il faut connaitre la valeur de la densité, 9, et de la pression, P. Pour déterminer ces deux valeurs, il faut prendre en compte l'effet de chaque composante de Vunivers dans le bilan masse-énergie. La matiére non relativiste La composante la plus simple de I'univers est la matiére non relativiste, ayant des vitesses trés inférieures a la vitesse de la lumiére, avec une pression négligeable par rapport & la densité d'énergie de masse, P = 0, et une énergie équivalente E = pc. Les galaxies, les amas de galaxies et le gaz intergalactique forment cette ‘composante énergétique. Cette matiére est considérée comme un fluide a I’échelle cosmique (plusieurs centaines de Mpc). Elle est continue et d'une masse volumique constante. Parmi cette composante énergétique, en plus de Ja matidre classique, il semble y avoir une matiére dite noire car elle n'interagit que par la gravitation et est donc invisible, La masse volumique de matiére actuelle est notée pe et vaut prés de 0,6.1029 équivalente d'énergie de cette composante de l'univers diminue au cours de l'expansion de I'univers du fait de Taugmentation des volumes : g/cm}, La densité oll De manire inverse, la densité d’énergie augmente lorsque l'on remonte le temps, pour prendre des valeurs de plus en plus grandes vers lorigine de I'échelle du temps, Le rayonnement Sous lappellation rayonnement, la lumiére de méme que le gaz relativiste sont pris en compte. Les particules matérielles deviennent relativistes lorsque leurs énergies cinétiques deviennent similaire a leurs énergies de masse, mc, done a des vitesses proches de celle de la lumitre, En effet, & grande vitesse un gaz relativiste se comporte comme un gaz de photons ayant une pression, P. Cette demigre est relige par une équation d'état & sa masse volumique, p; pate oii est la vitesse de la lumiére. De méme que la matiére, dans un univers en expansion, la densité d'énergi de ce gaz. relativiste se dilue et de plus les photons perdent de I'énergie par Ia dilatation de leurs longueurs donde. De ce fait, la densité d'énergie décroit plus rapidement que celle de la matiére. A contrario, cela veut aussi dire qu'elle augmente plus vite lorsque l'on remonte le temps. Ce gaz relativiste décrit alors bien état de univers durant ses premiers instants lorsqu'll nétait qu'un plasma chaud. (a) = ntt+ pr(t) L'énergie noire Cette derniére forme d’énergie peut étre considérée de deux maniéres. Soit elle est reliée 4 la constante cosmologique A qui serait due la forme méme des équations d'Einstein ; soit elle s'explique par une matiére qui aurait des propriétés assez étranges de pression négative qui permettrait d'écrire l'€quation d'état suivante P = ~pc?. Dans tous les cas, son influence contribue a l'expansion et peut méme I'aceélérer. INFLUENCE DE CHAQUE COMPOSANTE Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmlogisimprassion hm! 2060 05082017 CCosmologe: Page pour impression Répartition de l'énergie Répartition de l'énergie parmi les différentes composantes de l'univers. Crédit: A Fozta Durant !'évolution de univers, énergie de chaque composante a évolué ; des particules relativistes, en se reffoidissant, sont devenues de la matiere froide, un plasma de particules s'est transformé en gaz de photons, Vaugmentation des volumes a fait décroitre les densités énergétiques, etc. Ces changements de la densité Energétique pour chaque composante influe sur la maniére qu'a 'espace-temps d'évoluer. Pour mieux comprendre l'influence de chaque composante, elles sont comparées & une densité critique. Les paramétres cosmologiques sont ainsi définis + Le premier est celui lig a la matigre comprenant la matiére classique et la matiére noire Pm 3H? a 3 ‘ . mq = 2 = Dsaryems + p44 AVEC Pe = FF qui vaut 2.10" gicm? actuellement. Il est estimé pour T'univers Pe nG actuel A %p = 0,3 avec ~ 0,08 pour les baryons et p41 ~ 0,27 pour la matiére noire pe _ GP be oe P=" Test aujourd'hui + Le second est le parameétre lié aux rayonnements : 9, = 2 = >> ear P= 9 r ; négligeable, valant moins de 0,01% du contenu énergétique de l'univers, alors 2, < 10-4 a bt AC 5 8 + Le troisieme est liga la constante cosmologique, aussi appelé énergie noire : a = 7775~ 0,7. Cette demiére représente done prés de 70 % du contenu masse-énergie de l'univers ke Ha + Le dernier paramétre cosmologique est lié & la courbure de espace-temps : % = Le choix de ces paramétres se comprend lorsque les équations de Friedmann sont reprises avec ces paramétres cosmologiques. Cela crée deux relations trés simples entre ces paramétres et le terme daccélération 24 = Mm + 2, 2, =m = =O EXERCICE Inip:simka.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion ml 260 05082017 Cosmologe Page pou Timpression Auteur: Sylvain Fouquet re et stellaire Transition entre I'époque radi Actuellement, la det = 10", n'est pas ité équivalente dénergie pour la composante du rayonnement, ©, dominante face A la composante de matiére, %q = 0,3. Cependant dans le passé, la composante du rayonnement était plus importante que celle de la matiére. Le but de cet exercice est avoir une idée grossiére de l'époque de transition. Question 1) Que valent actuellement les masse volumiques pm et pr? Question 2) Comment évoluent-elles lorsque l'on remonte le temps ? Question 3) Pour quel décalage spectral, leur valeur est-elle identique EVOLUTION SANS CONSTANTE COSMOLOGIQUE Evolution de la fonction d'accroissement / t Les trois cas de la fonction d'accroissement pour un univers n‘ayant pas de rayonnement ni de constante cosmologique. Aprés avoir défini les concepts importants de T'évolution du continuum espace-temps, les sections qui suivent montrent des cas particuliers d'univers en fixant les paramétres cosmologiques et la constante de Hubble. Les premiers exemples d'univers sont uniquement constitués de matiére. Le rayonnement est en effet négligeable durant la majeure partie de histoire de l'univers ; il ne joue un r6le important que pendant les premiers milliers dannées. De ce fait, "évolution de univers est bien décrit méme sans cette composante. La constante cosmologique, A, est supposée étre nulle. Le paramétre de la courbure de espace se trouve done étre Mpc". Tous les <1 car Om est plus grand que 0. La constante de Hubble est prise valant 70 km.s paramétres sont alors connus, il est possible d'en déduire k et a L'évolution de l'univers prend trois formes différentes en fonction de la valeur de Qm. Si le paramétre de densité est plus grand que 1, done si la densité de la matiére est plus grande que la densité critique, alors Q est plus petit que 0 et aprés une phase d'expansion, I'univers s'effondrera sur Iui méme. La courbure de univers est alors positive et l'univers est fini, Si le paramétre de densité vaut 1, % = 0, l'univers est plat et expansion continue indéfiniment. Les galaxies s'éloigneront avec des vitesses de plus en plus faibles jusqu’a arriver & une vitesse quasi-nulle dans un temps infini. Le troisiéme cas offre un univers hyperbolique qui ne fera qu'enfler hitps:meda4.cbspm fpubltAMipages_casmlogiimpresscn tm 2280 csoaz017 Cosmologe Page poe impression avec une vitesse d'expansion qui certes diminuera mais ne sera jamais nulle, Le graphique illustre les trois fonctions possibles pour le terme d'accroissement, a. Seul le cas %q > 1 admet pour un temps différent de 0 légalité suivante a(t) = 0. Cela représente une deuxiéme singularité appelé le Big Crunch. EXERCICE ‘Auteur Sylvain Fouguet L'univers d'Einstein de Sitter Cette exercice traite des particularités de univers d'Finstein-de Sitter. Bien que faux, cette univers est bien connu pour ces vertus pédagogiques ; en effet tout y est décrit analytiquement. Dans cette univers seule la matiére courbe lespace-temps, le rayonnement et la constante cosmologique sont supposés étre mulle. Cet univers est de plus plat. Question 1) Quelles sont les valeurs des quatre parameétres cosmologiques, Qm, Qi, M, et 2? Question 2) Dans ce modéle f ., quel est done lage de l'univers ? Est ce raisonnable ? 3Ho Question 3) La densité vaut p(t) = Que vaudrait-elle a présent et lorsque l'univers avait 380 000 ans ? Question 4) 29 2 Pour ce modéle, a(t) = a () et H(t) = jo Est-ce cohérent avec un univers plat ? Comment seront distribuées les galaxies dans une époque trés lointaine ? EVOLUTION AVEC UNE CONSTANTE COSMOLOGIQUE Evolution de la fonction d'accroissement Ae Fonctions du torme d'accroissement dans le cas d'un univers plat. Les trois cas dépendent de la valeur de la constante cosmologique : un univers accéléré (gauche), un univers qui décélére mais toujours en expansion (millieu), un univers qui s'effondre sur lui-méme aprés une phase d'expansion (doi La découverte assez récente de la possible accélération de l'expansion de lunivers oblige les astronomes a revoir leurs modéles d'univers composés uniquement de matiére. En effet, dans ce dernier cas 'expansion de Tunivers ne peut que ralentir. La seul fagon d'expliquer une aceélération dans le cadre d'un univers homogene et isotrope est l'ajout d'une composante de pression négative : !'énergie du vide ou la constante cosmologique. La valeur du paramétre de 1a constante cosmologique avoisine a = 0,7. La valeur de la densité de matire actuelle, Qq, est 0,3. Ces deux paramétres impliquent un paramétre de courbure égal 4 1 - 0,7 - 0,3 = 0, done un univers plat. De plus, 'apport de la constante cosmologique permet davoir un univers dont expan accélérée, L'univers ne se contente plus de se dilater en décélérant mais il accélére sa dilatation, jon est Ce modéle de univers ob He = 70 km.s! Mpe"!, Qn =0,3 et 2 = 0,7 est nommé le modéle ACDM, pour rappeler que la majorité de I'énergie actuellement est sous la forme de la constante A, prés de 70%, et quiune Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 260 sa20%7 Cosmologe: Page peu Timpression grande partie du reste est contenu dans la matiére noire froide (cold dark matter en anglais, dot le CDM), c'est & dire non relativiste, avec 27% de énergie totale. Les 3% restant sont l'univers visible que nous connaissons. Pour l'instant, ce modéle est le modéle standard dans la communauté scientifique, cependant il est frustrant de se rendre compte que 97% du couple énergie-masse de l'univers soit inconnu, Aucun modéle n'explique a ce jour doit peut provenir I'énergie noire et aucune détection directe n'a permis de metire en évidence la matiére noire. Tout reste encore a faire dans ce domaine. LE CONCEPT DU Bic BANG A la suite de ces deux premiers chapitres de cours, deux aspects essentiels de l'univers sont & noter. L'univers est constitué d'un espace-temps qui n'est pas statique, et ce dernier est en expansion done l'univers évolue. Si espace de Tunivers se dilate cela signifie que l'univers était plus dense dans le passé. Les modéles cosmologiques nous apprennent qu'il doit exister un instant dans le passé oi la fonction d'accroissement, a, vaut zéro et ot 'univers serait donc sans espace ni temps réduit un point. Aprés cette époque l'univers aurait connu une phase d'expansion. Cette idée a pris le nom de Big Bang comme une explosion qui éjecterait tout autour delle de la matiére. Cependant, cette comparaison fausse la bonne compréhension du Big Bang. En vérité, la matigre n'est pas éjectée & partir d'un endroit de univers mais c'est l'espace de l'univers lui-méme réduit en un point qui se serait dilaté. De plus, cet instant od tout ne serait réduit un point est une vision purement ‘mathématique. Physiquement nous ne savons pas comment se comporte la matiére et done l'univers quand il atteint de trés fortes densités. La singularité du Big Bang signific un univers sans espace, avec une densité infinie. Les physiciens se méfient des valeurs infinies, elles montrent surtout la méconnaissance du physicien face 4 un phénoméne et le besoin de nouveaux outils mathématiques pour décrire le phénoméne physique. Dans la suite de ce cours, les différentes étapes de univers seront exposées. L'époque de recombinaison puis celle de la nucléosynthése primordiale seront mises en valeur. Ces deux époques sont importantes car leurs conséquences sont visibles actuellement via le Fond Ditfus Cosmologique et la répartition de la quantité des atomes dans l'univers. Enfin, Vhistoire de 'univers sera détaillée étape par étape, des premiers ges trés denses, trés chauds et trés homoganes jusqu’a notre univers actuel, froid et trés inhomogene. Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 24160 05082017 Cosmolage Page pour Fimpression Le Fonp DiFrus CoSMOLOGIQUE Auteurs: Sylvain Fouguet, Francois Hammer INTRODUCTION Liexpansion de I'univers décrite au précédent chapitre révéle un univers régi par les lois de la relativité générale confortant la théorie du Big Bang, L'expansion prédit que la lumigre qui nous parvient des galaxies Gloignées est décalée vers les grandes longueurs donde, vers le rouge. Done regarder a de grandes longueurs donde, c'est pouvoir regarder les galaxies dans le passé. Cependant d'aprés la théorie du Big Bang, au début de univers, il y a plus de 13 milliards d'années, il n'y avait pas de galaxies, il n'y avait qu'un plasma mélant de la lumiére en interaction avec de la matiére. Ce chapitre traite de la signature observationnelle de cette époque en présentant le Fond Diffus Cosmologique (FDC). Alors que nos instruments modernes détectent difficilement des galaxies a des décalages spectraux plus grands que 4, la lumiére du Fond Diffus Cosmologique nous parvient d'un décalage spectral de prés de 1 100, décalée 4 des longueurs d'onde si grandes, de l'ordre du centimetre, que nos yeux ne peuvent la percevoir. Cette lumiére des tous premiers ages de notre univers est une ressource irremplagable pour comprendre l'état de la matiére au début de univers (380 000 ans) ; un plasma quasi- homogéne a léquilibre, d'une température de prés de 3 000 K. Plusieurs sondes ont cartographié cette lumigre, la demiére en date, encore active, est la sonde Planck qui délivra ses premiers résultats en mars 2013, La DECOUVERTE DU FOND DIFFUS COSMOLOGIQUE Le radiotélescope de Holmdel Radio télescope de Holmdel (laboratoires Bell Labs) ayant permis a Penzias ot Wilson la découverte du fond diffus cosmologique. Crédit : Boll Labs Jusqu'a la seconde guerre mondiale, les observations astronomiques étaient limitées aux longueurs d’onde visibles. Pendant la seconde guerre mondiale, la technologie des radars a énormément évolué, en premier liew pour des applications militaites, puis pour des applications civiles avec le retour de la paix. Durant les années 1959 - 1961, un cornet de 6 m a été construit aux Etats-Unis, installé sur la colline de Crawford, 4 Holmdel dans le New Jersey par le Bell Telephone Laboratory, pour recevoir le signal du satellite Echo puis Telstar. En 1963, ce cornet a été transformé en radiotélescope par Alan A. Penzias et Robert W. Wilson pour observer le halo de notre Galaxie 4 la longueur donde d'environ 7,35 cm. Durant leurs observations pendant les années 1963 - 1965, Penzias et Wilson ont détecté un signal supérieur & celui prévu. Ils ont dabord cherché a micux estimer les contributions "parasites" qui pouvaient étre dues au ciel, 4 lantenne, au guide d'onde, aux détecteurs. Mais toutes ces contributions étaient trop faibles pour pouvoir rendre compte de lexcés observé. De plus, le Fripsimetka.obspm frpubiAMCipages_cosmologsimpression im! 25160 sa20%7 Cosmologe Page poe "impression signal observé était identique dans toutes les directions, done ne pouvait pas provenir de sources ponetuelles. II était aussi constant dans le temps. En résumé, nous baignons dans un flux permanent de photons de grandes longueurs donde. Dans le but de tenter de comprendre le phénoméne observé, Penzias et Wilson ont alors pris contact avec des théoriciens (Dicke, Peebles, Roll, Wilkinson) de l'Université de Princeton, l'une des meilleures Universités des Etats-Unis. Deux premiers articles ont paru en 1965 dans la revue américaine The Astrophysical Jounal (volume 142, pages 414 et 419) présentant la découverte et I'interprétation de ce rayonnement comme étant un "fond diffus cosmologique", que nous noterons désormais FDC. Leur interprétation était la suivante : le FDC est le résidu d'un rayonnement émis par I'Univers lorsqu'il était dans une phase trés chaude et dense, Un tel rayonnement avait été prédit par Lemaitre dans les années 1920, puis par Gamow, Alpher et Herman dans les années 1950. Ce rayonnement aurait été émis par univers tout entier environ 380 000 ans aprés le Big Bang et aurait aujourd'hui un spectre de corps noir & la température de quelques Kelvin, refroidi par l'expansion de l'univers. observation de ce rayonnement qui sera détaillée et expliquée dans ce chapitre est 'argument le plus fort en faveur du modéle du Big Bang, L'EPOQUE DE LA RECOMBINAISON Avant la recombinaison () (@) Univers opaque. Les photons sont arrétés par la matiére en interagissant avec cette derniére. Crédit : Astrophysique sur Mesure / Florence Durrett Giles Bossou Inip:sima.cbspm fipublliAMCpages_cosmologisimprassion hl 2a160 03082017 Cosmologe Page pou Timpression Aprés la recombinaison @) 76 Univers transparent. Les photons moins énergétiques n‘interagissent plus avec la matiére, IIs peuvent se déplacer sur de longues distances. Q eo @) @) Crédit : Astrophysique sur Mesure / Florence Durret ot Giles Bessou Avant de décrire plus en détail les propriétés du FDC, ce demier doit étre remis dans son contexte cosmologique afin d'étre bien compris. Pour cela, il faut revenir & prés de 380 000 ans aprés le Big Bang, quand Vunivers était trés jeune. Avant la recombinaison A cette époque qui correspond & un décalage spectral de 1 100, Tunivers était bien différent de celui que Yon connait aujourd'hui : pas de structure cosmologique, pas de galaxie ni méme d'étoile ou de molécule, L'univers gé de 380 000 ans était constitu essentiellement de photons, de noyaux d’hydrogéne et d’hélium ainsi que dlélectrons. L'univers était un plasma en équilibre thermique 4 la température de plus de 3 000 K ott les photons interagissaient violemment et rapidement avec les électrons, les protons et les quelques autres noyaux atomiques formés alors (hélium en grande majorité). Cet équilibre thermique a plus de 3 000 K conditionne l'énergie des photons qui est rassemblée autour d'une énergie moyenne, c'est le modéle du corps noir qui sera vu par la suite. Cette énergie moyenne était si grande cette époque qu'elle pouvait arracher un électron lié & un proton. Dans ces conditions, la lumiére ne pouvait pas se propager librement, I'Univers était done complétement opaque, et les noyaux atomiques ne pouvaient pas se combiner avec les électrons. On ne peut done pas observer ce qui a pu se passer durant et avant cette période, car aucun photon n’a pu s’en échapper pour parvenir jusqu’a la Terre, tout comme il est impossible de voir & travers un épais brouillard. Aprés la recombinaison Passés 380 000 ans aprés le Big Bang, I'expansion de I’Univers fait chuter la température de I'univers en dessous de 3 000 K. Les photons perdent alors de I'énergie via l'augmentation de leur longueur d'onde due & expansion de lunivers (voir le chapitre sur "expansion de l'univers). Ils ne peuvent plus arracher d'électrons aux atomes, il n'y a plus d'interaction entre les photons et les noyaux. Les photons alors se découplent de la matiére et peuvent parcourir des distances infinies. L'univers devient alors transparent. De leur cété, les noyaux atomiques peuvent enfin se combiner avec les électrons pour donner des atomes d"hydrogene et d’hélium neutre : ¢’est la phase dite de recombinaison bien qu'il n'y ait jamais eu de phase de combinaison. A la suite de cette phase, les photons libres constituent le FDC (aussi appelé rayonnement « fossile »). Avec Pexpansion de T'Univers, la longueur donde de ces photons continue augmenter et leur énergie & diminuer. Il en est de méme de la température du corps noir correspondant ; de 3 000 K au moment de la recombinaison la température est tombée actuellement (13,7 milliards d'années aprés I’émission du FDC) & 2,728 K. LE MODELE DU CORPS NOIR Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmlogisimprassion hm! 260 05082017 Cosmologe Page pou impression Courbes de luminosité de corps noirs 14 12 5000 K dassical theory (S000 K) intensity (arb.) 0 500 1000 1500 2000 2500 3000nm wavelength (nm) Exemple de courbes de luminosité pour trois corps noirs de températures différentes. On reconnait la forme de cloche des courbes des corps noirs. La courbe noire représente la courbe de luminosité en mécanique classique sans tenir compte des quanta ; elle se révéle fausse aux petites longueurs d’onde. Plus la température est grande plus le pic est décalé vers les faibles longueurs d'onde. Cela illustre la loi de Wien. Crédit : Wikiodsia Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! csoazo17 Cama Page pur Hmpressen Exemple de spectres d'étoiles 04, Fiber=169, mup—52900 No warnings. 3 80 = g 8 a gg 60 3 # & ° = 40 Beg 20 Lua 1 1 1 L 1. 4000 5000 6000 7000 8000 9000 Wavelength (angstroms) Survey: segue? Program: sopusd Targot RAW148,20050, Dac= 6.72063, Pla ca=74+/-2 km/s Class~STAR KS No warnings. 60 om & 50 = g 8 40 a 3 § 30 © 20 “10 | 4 & OF L L 1 1 1 4000 5000 6000 7000 8000 9000 Wavelength (angstroms) Exemples de spectres d'éolles ayant des températures différentes. On y reconnalt deux spectres de corps nolrs avec en plus des rales d'absorption et q’émission. Le pic est indiqué par un tralt rouge. En haut, le ple rest pas Clalrement visible (attention ane pas le confondre avec la rale d'absorption), la température est de plus de 10 000 K. En bas, le pic semble étre 4 520 nm, la température avoisine les 5400 K. Crédit : Le relevé SDSS, Le FDC est um rayonnement issu d'un univers dense et chaud lequel peut étre modélisé par un corps noir. Afin de comprendre li propriétés de ce reliquat des premiers temps, il faut connaitre les propriétés des corps noirs et de leur rayonnement. Definit Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! ion d'un corps noir 05082017 Cosmologie Page pou Timpression La branche de la physique qui étudic les propriétés liges a la température des corps et aux échanges d’énergie entre eux (échanges de chaleur, émissions de rayonnement) s’appelle la thermodynamique. Un corps noir y est défini comme un corps en équilibre thermodynamique qui absorbe tout le rayonnement électromagnétique qu’il recoit, contrairement & un miroir par exemple. Noir ne signifie pas qu'll est invisible comme un trou noir mais quill absorbe toute la lumiére. En raison de sa température, un corps noir émet un rayonnement dit thermique qui est caractérisé par sa température, Le nombre de photons produits en fonction de leur longueur d'onde est une fonction qui a une forme de cloche asymétrique. Le pic de ce rayonnement est directement lié a sa température par la loi de Wien : AmarT = 2,898.10-' m.K Ainsi le corps humain, qui est & une température d’environ 37°C (soit environ 37+273 = 310 K) émet un rayonnement principalement dans l'infrarouge & 9,3 jm (d°oi les jumelles & infrarouge utilisées pour repérer des étres humains la nuit). La température étant inversement proportionnelle a la longueur donde du pic démission, plus un corps est chaud, plus son rayonnement a lieu vers les hautes énergies, c’est a dire vers les petites longueurs d’onde. Ainsi au fur et 4 mesure que l’on chauffe un morceau de fer il apparaitra d’abord rouge, puis orange, et enfin bleu, dimimuant sans cesse de longueur donde. Passée une certaine température, le pic se trouvera dans ultra-violet et Voeil ne verra que la queue de distribution des photons des grandes longueurs d’onde. Exemple de corps noirs en astrophysique Les poussiéres dans le milieu interstellaire sont un exemple de corps noir dont la température est de quelques centaines de Kelvin, Elles émettent principalement a des longueurs d’onde dans "InfraRouge. Les étoiles dont la température superficielle peut prendre des valeurs entre quelques milliers et quelques dizaines de milliers de Kelvin sont aussi des corps noirs (voir figure). Leurs pics ’émission se situent entre 1000 et 100 nm. A noter que l'atmosphére des étoiles erée des raies d'émission et d'absorption dans le spectre dune étoile, ce qui I'éloigne du corps noir parfait. Cependant, elles restent de meilleurs corps noir que le corps humain ou le fer. Rayonnement du corps noir La loi de rayonnement du corps noir, découverte par Max Planck & la toute fin du XIX® siécle, relie "énergie rayonnée par unité de volume, u, ou le nombre de photon par unité de volume la fréquence, v, des photons pour un corps noir d'une température 7’, Elle englobe la relation de Rayleigh-Jeans qui décrivait cette loi pour les grandes longueurs donde, au-dela du pic central de rayonnement. Elle est historiquement importante car la compréhension physique de la partie des courtes longueurs d'onde a requis l'ajout d'un concept nouveau en physique, le quantum d’énergie qui sera développé ultérieurement pour la mécanique quantique. Le loi de Planck est la suivante : u(v) oitc est la vitesse de la lumiére (300 000 km/s), h la constante de Planck (6,6 x 10 J.s) et ky la constante de Boltzmann (1,38 x 10-*/K). EXERCICE SUR LE CORPS NOIR ‘Auteur Sylvain Fouquet Exercice sur le corps noir Un corps noir a la température T émet un rayonnement qui dépend de sa température et dont I'intensité J en fonction de la longueur d'onde est visualisée par 'applet suivant Le rayonnement du corps noir Question 1) De quel cété de I'échelle en longueur donde se trouve I'ultraviolet ? l'infrarouge ? Question 2) Iripsimat.cbspm sipubliiAMCpages_cosmologisimrassion ml 060 soaz017 Cosmologe Page poe "impression Dans quel domaine de longueur d'onde un corps assimilable 4 un corps noir & la température ambiante émet-il ? Question 3) Queest-ce qui est le plus chaud : une une étoile rouge ou une étoile bleue ? Question 4) Quand on augmente la température d'un corps, le maximum d’émission se déplace-t-il vers les plus grandes longueurs d ‘onde ? Question 5) En décochant "normaliser”, l'échelle des ordonnées est maintenant absolue, c'est-i-dire qu'elle va de zér0 au maximum d'intensité pour une température de 30 000K. Un corps 4 15 000 K est-il plus ou moins lumineux qu'un corps 4 5000 K ? LE SPECTRE Du FDC Spectre du Fond Diffus Cosmologique Wavelength (cm) 10 1.0 0.1 Dicke et al. 1965 Penzias & Wilson & = a —— 2.126 K blackbody 8 = + FIRAS — COBE satellite q = * DMR COBE satellite x UBC sounding rocket © LBLItaly White Mt. & South Pole | © Princeton ground & balloon | ® Cyanogen optical 1 10 100 1000 Frequency (GHz) Spectre du FDC obtenu avec divers instruments au sol et dans I'espace. Les points correspondent aux observations, la courbe en pointillés correspond a I'émission théorique d'un corps noir a la température de 2,728 K. On remarque l'accord excellent avec les points d’observation sur trois ordres de grandeur en fréquence et quatre ordres de grandeur en intensité, Attention, les petites longueurs d'onde (wavelength) sont ici du c6té gauche et non droite. Grédit: Ste web do !APC de Pars VIL Le FDC a été émis par univers quand il était sous la forme d'un plasma. Llunivers & cette époque était un corps noir d'une température de prés de 3 000 K. Le FDC est done le spectre de ce corps noir mais décalé vers le rouge. En mesurant les propriétés de ce spectre, il est possible de connaitre la température actuelle du FDC qui est de 2,728 K. En faisant le lien entre la température du FDC aujourd'hui et 4 l'époque de la recombinaison via le décalage spectral, on trouve un redshift de prés de 1 100 pour 'époque de la recombinaison, que l'on associe a un age de 380 000 ans aprés le Big Bang dans le modéle ACDM. Limage ci-jointe montre les mesures du flux du FDC pour différentes longueurs d'onde. Le pic se situe a proximité de 0,1 cm, ce qui équivaut daprés la loi de Wien & une température de 2,7 K. Penzias et Wilson avaient mesuré le FDC 4 7,3 cm. L'intensité 4 cette longueur donde est prés de 100 fois inférieure a celle du p utilisation de ballons stratosphériques et le manque de mesure terrestre a faible longueur d’onde sont dus 4 Vabsorption d'une partie du FDC par l'atmosphére pour les faibles longueurs donde. Afin de résoudre ce probléme et d'avoir une meilleure résolution spectrale et spatiale les missions suivantes dobservations du FDC se feront exclusivement dans I'espace. Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 60 osoaaot7 Cosmologe: Page peu Timpression Connaissant la loi de rayonnement du FDC, il est possible d'en déduire la densité volumique le nombre de photons da au FDC par litre. Il est proche de 400 000, ce qui équivaut 4 400 photons par cm®. Il est ergie et done intéressant de le comparer aux nombres de particules massives, protons et neutrons. Ce dernier semble approcher -$ 0,5 atomes pat litre. Cela conduit & un rapport de | particule massive pour | milliard de photons. Le nombre de particules et celui des photons du FDC n'ayant que peu évolué depuis la recombinaison, leur rapport est resté constant depuis plus de 13 milliards d'années. La DISTRIBUTION SPATIALE DU FDC Le FDC par COBE Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 3260 05082017 Cosmolage Page pour Fimpression Le FDC par Planck COBE WMAP. Planck Le FDC vu par Planck aprés traitement des données. Le gain de résolution comparé a WMAP est moins flagrant. Ce n'est qu'en zoomant que I'on s‘apercoit du progrés accompli A basse résolution spatiale et de température, le FDC est isotrope (le méme dans toutes les directions du ciel). Pourtant des anisotropies étaient attendues par le modele théorique du FDC, de lordre de quelques uK, 10-8 K. Les résultats du satellite COBE, Cosmic Background Explorer, ont été les premiers & mettre en évidence sur tout le ciel des fluctuations du FDC. Ces résultats ont ensuite été affinés par des expériences utilisant des ballons envoyés dans l'atmosphére qui couvraient des parties plus petites du ciel mais avec une meilleure résolution (Archeops et Boomerang). Des résultats spectaculaires sur tout le ciel sont obtenus par la sonde WMAP en 2003. Le satellite Planck, lancé en 2009, a encore permis un bond en avant dans l'étude du FDC. Plusieurs phénoménes peuvent expliquer les fluctuations du FDC. Il y a des raisons physiques dues a l'état de univers gé de 380 000 ans qui n'était pas complatement isotrope (ceci cause des fluctuations dites primaires) et des interactions entre le FDC et les composantes de l'univers durant le voyage de treize milliards des photons pour parvenir & la Voie Lactée (ceci cause des fluctuations dites secondaires). Certaines fluctuations primaires sont dues aux oscillations acoustiques. Dans l'univers chaud du début de univers, le fluide formé de photons, baryons et électrons oscille 4 la maniére d'une onde acoustique. Le potentiel gravitationnel est contrebalaneé par la force de pression de radiation, eréant des bulles de légéres sur- densités ou sous-densités. A la suite de la recombinaison la force de pression radiative due aux photons disparait et les anisotropies sont figées. Ces oscillations du plasma primordial eréent des changements dans la température done dans le spectre du FDC et expliquent en partie ses anisotropies. Certaines fluctuations secondaires sont dues 4 I'effet Sunyavev-Zel'dovich. Durant le long voyage des photons du FDC de leur lieu d'émission 4 la Voie Lactée, treize milliards d'années se sont écoulés et les photons ont parcouru une distance qui fait aujourd'hui prés de 15 Gpe soit prés de 50 milliards d'années lumiere en prenant Iip:tmeda.cbspm rpubcAMCIpages_ccamdlogiimpression tm! saiso osoarot7 Cosmologe: Page pus impression en compte lexpansion de T'univers (voir chapitre sur le continuum espace-temps de univers). Sur leur trajectoire, certains photons ont traversé des amas de galaxies formés bien aprés le Big-Bang, L'interaction (par diffusion) avec ce milieu rempli de gaz chaud et d’électrons libres a modifié leur température. En dé nitif, les fluctuations de température mesurées sont de l'ordre de 10 jiK en erreur absolue et done de 10-5, 1 sur 100 000, en valeur relative. Le FDC a gardé I'empreinte du profil de densité de univers au moment du découplage lumiere-matiére EXERCICES ‘Auteur Sylvain Fouquet Influence du mouvement du systéme solaire sur le FDC Le FDC sans correction Le FDC sans la correct Le systéme solaire se meut dans le référentiel du FDC qui est en moyenne & 2,728 K. Cela donne lieu a un dipéle lorsque Ton observe le FDC (voir figure). Les parties qui se rapprochent de nous sont moins décalées vers le rouge que celles qui s’éloignent de nous. C'est leffet Doppler classique. Question 1) Sachant que la différence de température entre les deux péles peut atteindre prés de 10 mK, quelle est la Jongueur donde minimale des photons du FDC comparé a celle moyenne ? Question 2) Quel redshift est déduit de cette compression de la longueur d'onde moyenne ? Question 3) Quelle est alors la vitesse du systéme solaire par rapport au FDC ? LE SPECTRE DE PUISSANCE Du FDC Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 460 05082017 Cosmologe Page pou Timpression Le spectre de puissance du FDC Angular scale 90° 2° 0.5° 0.2° 6000 T T WMAP Acbar 5000 Boomerang cel ss YSA ¥ 4000 4 & \ 3000 4 = g \ a \ | & 2000 \ i 4 a J i 1000 1 ty 4 OF dsl po H 10 100 500 1000 1500 Multipole moment J Spectre de puissance du FDC. En abscisse, ce sont les moments multipolaires, et, en ordonnée, leur intensité. Crédit : Whips, creative commons Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 60 051082017 CCosmologe: Page pour impression Le spectre de puissance du FDC od Animation montrant composition en moments mul sur la sphére céleste (une zone de 2°x2* est agrandie en haut a droite) et le spectre de puissance qui en résulte (en haut a gauche). Crédit: Ste 60 1APC, AEC Définition du spectre de puissance Aprés les images du FDC montrées dans la section précédente, il faut maintenant quantifier les inhomogénéités du FDC. Comment caractériser par des chiffres les anisotropies du FDC ? La méthode est de décomposer le FDC en une somme de moments multipolaires. Tout comme le nombre x se décompose en la somme de 3 + 0.1 + 0.04 + 0.001 + 0.0005... le FDC peut se décomposer par une somme d'images ayant des résolutions spatiales de plus en plus grandes (voir l'animation). Le premier moment est age homogene correspondant & un corps noir parfait sur tout le ciel de 2,728 K. Les autres images servent & affiner l'image pour retrouver l'image du FDC. Le résultat de cette décomposition s'appelle la loi de puissance du FDC. Elle donne Vintensité de chaque moment (voir graphique ci-joint). Les pics donnent une information sur la taille typique des anisotropies, Le premier pic est proche de 0,75°, c'est la taille typique des petites taches visibles sur la carte de WMAP. Elles seraient dues aux oscillations acoustiques de T'univers primordial Déductions a partir de ce spectre Le spectre de puissance est trés important pour contraindre les paramétres cosmologiques. En effet, pour de reproduire ce spectre dans le cadre du modéle ACDM, les paramétres cosmologiques sont ajustés : la densi Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmlogisimprassion hm! 60 05082017 Cosmologie Page pou Timpression matiére baryonique, celle de matiére noire, la constante cosmologique, ete. Chaque mission dobservation du FDC (COBE, WMAP, Planck) a fourni et affiné la valeur des paramétres cosmologiques. Les données ont montré que le FDC était trés faiblement inhomogene ; une précision de Vordre du pK est nécessaire pour déceler les anisotropies. Cette faible inhomogénité sur tout le ciel pose un probléme. De fait, deux directions opposées lors de lémission du FDC, il y a plus de 13 milliards d'années, étaient distantes de prés 81 millions d'années lumiére. Or Iunivers n'ayant que 380 000 ans, il est impossible que ces deux zones aient pu interagir l'une avec autre pour établir un équilibre de quelques Ka cause de lexistence d'une vitesse limite : la vitesse de la lumiére. Ces infimes fluctuations pourraient étre expliquées par une phase d'inflation de l'univers. I] Sagit dune période au tout début de Tunivers pendant laquelle univers aurait connu une expansion exponentielle, De ce fait, elle aurait transformé des inhomogénéités microscopiques en inhomogénéités macroscopiques. Inip:sima.cbspm fipublliAMCpages_cosmologisimprassion hl 60 05082017 Cosmolage Page pour Fimpression La NUCLEOSYNTHESE PRIMORDIALE Auteurs: Sylvain Fouguet, Francois Hammer INTRODUCTION La terre est riche d'une diversité chimique exceptionnelle. On y trouve des molécules chimiquement simples, formées de seulement deux atomes, comme le dihydrogéne (H) jusqu’d des molécules géantes combinant des tilliets d'atomes telles que ' ADN en passant par des cristaux de toutes sortes, ete. Cette diversité est trompeuse. A Péchelle de lunivers deux éléments régnent sur les composants chimiques, 'hydrogéne et lhélium, le reste ne représente qu'une infime fraction laborieusement formée dans les étoiles massives depuis plus de 13 milliards dannées. Plus de 99% des atomes de lunivers (75% d/hydrogéne et 25% d'hélium en fraction de masse) ont été formés pendant la nucléosynthése primordiale qui date des trois premieres minutes de l'univers. LES ATOMES Avant d'en venir 4 la nucléosynthése primordiale, un rapide bilan des connaissances sur les atomes et leur structure est entrepris. Historique Tableau de Mendeleiev vs: TABLEAU PERIODIQUE DES ELEMENTS Ms ; Bl C)N OF Ne MME oe op neng een ng at PS Oe 1" Vee]'se| 1 |'V'|'er sta] te] Go| ni | Gu| 2m] Ge] Go| Ax] So Be | Ke! + Rb Sr YZ) Nb Mo” Ru/Rh Pd Ag Ca In Sn Sb Te I Xe. © Cs Ba Fr Ra | W Re Os| Ir | Pt Au Hg) TI) Pb Ge Pe Nd) | sm, tu Ga, To) by) Ho| Er Tm yD, Lu) [se sani/r em]92 soailsa car[se ules aealee aerlor joulon aslo ca] wo cxr]vor ase] ier aan] rs ol Th Pa U 1 ique des éléments. Ce tableau classe les atomes par leurs nombres d'électrons. Crédit : Fururama Sciences tripsimetka.obspm fpubiAMCpages_cosmologisimpression im! 2360 05082017 Cosmologe Page pou impression Vision classique de I'atome Vision classique de I'atome. Les protons sont représentés en rouge, les neutrons en vert et les électrons en bleu. L’échelle des tailles n'est pas respectée car le taille du noyau atomique est prés de 1000 fols plus petite que la distance entre le centre at les électrons. Grédit: EOE Le terme atome a été utilisé, au XIX® sitele, pour désigner des particules qui ne peuvent se easser, du gree a- tomos. A cette époque, on croyait avoir découvert les briques élémentaires de la physique, classées dans le célébre tableau de Mendeleiev. Le XX® siécle a cassé cette vision. Les atomes sont en vérité constitués de protons, de neutrons et d'électrons. Structure d'un atome Un atome est composé de trois types d'éléments, neutrons, protons et électrons. Les neutrons et protons sont unis par la force nucléaire forte au sein d'un noyau d'une taille de l'ordre du femtométre (10-"* m). Les électrons sont liés par la force électromagnétique et "orbitent" autour du noyau atomique. Le terme "orbiter" comme pour les planétes est faux mais bien commode. Pour bien appréhender l'électron, il faudrait utiliser la mécanique quantique, parler d'onde de probabilité et de quantification de l'énergie, etc. Pour ce cours, on supposera que toutes les particules sont des billes trés petites ; la vérité est plus complexe mais cette simplification est suffisante pour notre propos, Les électrons orbitent done a une distance de 10-" m du noyau, Les masses du proton et du neutron sont sensiblement les mémes, 1,6.10- kg, alors que celle de I'électron est de l'ordre de 10 kg ; l'électron est done 1800 fois moins massif qu'un proton, Cela entraine qu'un atome est constitué d'un noyau trés dense contenant 99.99 % de la masse autour duquel orbitent des électrons de masses négligeables. Un tome est done principalement constitué de vide. Propriétés des constituants atomiques Masse _|Charge Proton |1,672.102"|e Neutron |1,674.10°27|0 Electron|9,1.10°31_|-e ISOTOPES ET IONS Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 960 05082017 Cosmologe Page pou Timpression Isotopes Hydregine Deutérium a Be Lithium Exemples disotopes pour les atomes légers. Les billes bleues représentent les neutrons et les rouges les protons. Le noyau dhydrogéne (H) et son isotope le deutérium (D ou 2H). De méme pour helium (He et “He) et le lithium (Li et 7Li). Crédit: Asrophysave su Masure Les isotopes Les neutrons, comme leur nom I'indique, sont électriquement neutres. Les protons ont eux une charge positive +e 1,610" Coulomb) alors que Mélectron a une charge négative de -e, exact opposé. Ainsi, pour qu'un atome soit neutre, il faut quil y ait autant de protons que d nombre de neutrons n'est pas contraint pour la neutralité ; cependant il est défini afin que le noyau soit le plus stable possible, Les petits noyaux (hélium, carbone, azote) ont autant de neutrons que de protons tandis que les noyaux plus massifs (Uranium) ont un exeés de neutrons. Le nom de I'atome est déterminé par son nombre de proton. Ainsi un atome de carbone a 6 protons et un atome de Fluor 9, etc. Deux atomes ayant le méme nombre de protons mais un nombre différent de neutrons sont appelés des isotopes, du grec iso (méme) et topos (lieu dans le tableau périodique). Seule leur masse totale change. Parmi les isotopes d'un atome, certains sont stables tandis que d'autres subissent des réactions nucléaires de désintégrations qui les transforment en un nouvel atome stable. L'exemple le plus connu est Tisotope !4C’ (carbone 14), un noyau de carbone avec 6 protons (done du carbone), 6 électrons pour étre neutre, et 8 neutrons. Cet atome instable se transforme au bout d'un temps caractéristique de 6 000 ans, en !4.V (Sept protons et sept neutrons). Une réaction nucléaire change un neutron en un proton en éjectant un électron pour conserver la charge électronique totale. Cet isotope existe encore sur terre méme aprés des milliards dannées dévolution séculaire car il est régénéré par les rayons cosmiques qui frappent quotidiennement la terre, changeant un atome d'azote en carbone 14. Lorsqu'un corps meurt, il devient un systéme fermé sans échange avec l'extérieur et alors son rapport entre le “#C et le 2’ ne cesse de décroitre par désintégration, La mesure du rapport permet de déterminer 4 quelle date I'étre vivant est mort. Cela est trés utilisé pour déterminer lige des momies. Cette méthode ne peut permetire des datations plus anciennes que quelques dizaines de milliers d'années car aprés cela tout le “C est désintégré. Les ions Les atomes sont par définition neutres, cependant des réactions chimiques peuvent faire qu'un atome gagne ou perde un électron. L'atome résultant devient un ion, négatif s'il a gagné un électron, positif s'il en a perdu un. Etant chargé, un ion aura tendance a fortement interagir avec une autre particule chargée de signe contraire pour reformer un élément neutre ; un atome ou une molécule. EXERCICES Fouquet Densité d'un atome Question 1) Avec les ordres de grandeurs donnés dans le cours, retrouver la masse volumique d'un atome d'hydrogéne et celle de son noyau. Ieipsima.cbspm fipubliAMCpages._cosmologisimrassion ml 4060 csoaz017 ‘cosmolge Page pou impression Question 2) Expliquer la différence de masse volumique avec celle de 'eau ? Isotopes de I"hélium Question 1) Combien le noyau d'3He contient-il de neutrons et de protons ? Méme question pour le noyau d’“He. Question 2) Comment noter le deutérium sous la forme *H ? Méme question pour le tritium. Quels sont ces éléments ? Question 1) Schémas d'élements Crédit: Astrophysique sur Mesure / Florence Duret, Fabienne Casoli et Giles Bessou De quels éléments chimiques s‘agit-il ? LA CHIMIE DANS L'UNIVERS PROCHE Proportions des éléments dans l'univers Table d’abondance des éléments Abondance relative (Si =10) 120. Abondance des éléments chimiques dans 'Univers rapportée & celle du sili arbitrairement a 10°, Nombre de nuckone (protons + neutrons) dans le noyau Crédit : CEA, La chimie moléculaire Iripsimerkat.obspm fipubiAMCipages_cosmologsimpression im! 60 05082017 Cosmologie Page pou Timpression 0’ trouve-t-on des molécules dans lespace ? Sur Terre, il existe des milliers de molécules différentes ; de simples molécules comme le dihydrogéne dans I'air, Hp, & des molécules géantes telles que I'ADN. De méme, les autres planétes telluriques mais aussi les planétes gazeuses contiennent des molécules. Des molécules assez simples (moins d'une dizaine d'atomes) se trouvent aussi dans les nuages moléculaires (CO, HCN, ...). Les masse volumiques atteintes dans ces régions permettent de refroidir le gaz et de créer assez de collisions pour assembler des molécules. On trouve méme des molécules d'eau, H0, jusqu'aux confins de univers (dans environnement de noyaux actifs de galaxies trés distantes). II peut paraitre surprenant de trouver des molécules 4 la surface de certaine étoiles. Cependant, bien que les étoiles soient des environnements trés chauds et done impropres & conserver des molécules stables, les étoiles les plus froides 2 000 - 3 000 K (les étoiles K et surtout ‘M) peuvent héberger des molécules simples sans les casser par collisions. Bien que l'on trouve des molécules dans divers endroits de I'univers, leur masse totale est négligeable comparée & la masse totale des éléments chimiques de I'univers. La chimie des métaux Les métaux en astrophysique englobent tous les éléments plus lourds que l'hélium. Tl est assez. facile d'en détecter dans les nuages de gaz galactique peu denses et chauds, par leur raies d'absorption ou d'émission. Certaines raies du calcium, de Toxygéne ou du fer ionisés sont maintenant bien connues et étudiées. De maniére similaire, les métaux sont aussi visibles par les raies ‘absorption qu'ils générent dans le spectre d'une étoile. Bien que la totalité des métaux soit plus massifs que les molécules, ils ne représentent toujours qu‘une infime partie de la masse totale de l'univers, moins de 1%. Hydrogane et Hélium Les éléments qui forment Iécrasante majorité de la matiére ordinaire dans lunivers sont Vhydrogéne, & prés de 75% de la masse, et Vhélium a prés de 24%, Ces deux éléments se retrouvent presque partout. Les étoiles en sont remplies et s'en servent comme carburant pour leurs réactions thermonucléaires. Les nuages interstellaires et intergalactiques sont des réservoirs de gaz qui pourront potentiellement se transformer partiellement en étoiles Seules les zones de trés fortes masse volumiques et froides sont moins fournies en hydrogene et en hélium. La terre par exemple n'a que peu dhhydrogéne et d'hélium dans son atmosphére comparé A I'azote et loxygéne. L’hélium fut ainsi découvert non pas sur terre mais sur le soleil en essayant 'expliquer ses raies d'absorption ; hélium vient de hélios, le Soleil en grec. COMPOSITION DE L'UNIVERS AVANT LA NUCLEOSYNTHESE PRIMORDIALE Lihydrogéne et 'hélium ne peuvent pas s'étre formés dans les étoiles comme pour les autres atomes car c'est justement l'endroit od ils sont détruits, fusionnés pour former les métaux. Trés vite les modéles de Big Bang ont prédit une production de ces atomes dans les premiers instants de I'univers quand les températures étaient bien plus élevées que dans les étoiles. Cette période de formation des atomes légers, hydrogéne, hélium (*He et 4He) mais aussi du deutérium (D ou 7H) et du Lithium 7 s'appelle la nucléosynthése primordiale, 4 différencier de celle stellaire actuellement en cours dans les étoiles. Elle s'est déroulée prés de trois minutes aprés le Big Bang. Lunivers avant cette nucléosynthése primordiale avait une température de 10° K et était un plasma. On est bien avant 'époque de la recombinaison. La matidre se divisait en deux catégories : les protons (87% de la masse) et les neutrons (13% de la masse). Du deutérium et du tritium pouvaient se former mais ils étaient instables du fait des collisions et de 'énergie des photons qui existaient & cette époque. FORMATIONS DES ELEMENTS LEGERS Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 2260 05082017 Cosmologe Page pou impression Réaction de formation de I'hélium ” 6:6 "" @6+06>¢6+©@ +6 o> ge ec-eo > +o Réactions de synthése de I'hélium, en bleu les neutrons, en rouge les protons, en jaune les photons. Crédit : Astrophysique sur Mesure / Florence Durret, Fabienne Casol et Giles Bessou Réaction de formation du deutérium Le deutérium est formé par l'addition d'un proton et d'un neutron, Au dessus d'un milliard de Kelvins, il est instable car des photons peuvent facilement le dissocier. p +n D 49, of 7 est un photon résultant de la réaction. Réaction de formation de I'Hélium et du tritium Une fois la température descendue en dessous d'un milliard de Kelvin, il est possible de eréer des noyaux plus massifs que le deutérium, le tritium, Vhélium 3 et 4, par le biais de plusieurs reactions nucléaires. D+p—3He +7 puis He +n > 4He +7 D+n+T+ypuisT+p—>4He+ 7 DtD3%He+netD+D3T+p D+5He > “He +p 3He + He 4He +2p Proportion des atomes légers La nucléosynthése a commencé prés de trois minutes aprés le Big Bang quand les protons représentaient 87% de la matiére et quand les neutrons en représentaient 13%, Cette dissymeétrie est due au fait qu'un neutron libre est instable et se transforme en proton avec un temps caractéristique de 10 min, La quasi-totalité des neutrons a servi a eréer des noyaux dhhélium. Cela conduit & une masse dhélium comprenant les 13% de neutrons ainsi que 13% de protons pour faire des noyaux d'hélium (2 protons, 2 neutrons). Le tout comprend 26% de la masse totale. Les 74% restant sont des protons qui formeront ultérieurement les atomes d'hydrogéne & I'époque de la recombinaison. BILAN DE LA NUCLEOSYNTHESE PRIMORDIALE Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! «360 05082017 Cosmologe Page pou impression Les trois minutes de la nucléosynthése primordiale 10) g 1 --—<—<$—_————— P 8 oot “He 2 0.01 \ = 0.001 5 B 0.0001 D 5 105) SHe oe 10° 2 ——T 5 10 5 108 2 109 nh 10 ‘ ‘ 1g 1 Out Température (milliards de degrés) L’abondance des éléments pendant les premiéres minutes de I'Univers, par rapport a celle des protons. (Crédit: E. VangionéFlam, IAP Apres 'hélium 4 (deux neutrons, deux protons), qui est un noyau particuligrement stable, le processus de construction des noyaux par addition d'un neutron ou d'un proton tourne court. En effet, il n'existe pas de noyau stable de masse 5. Pour sauter le pas, il faudrait fusionner de 'hélium avec du deutérium ou un autre noyau dhélium, mais a cause de expansion de "Univers, température et masse volumique ne sont plus suffisantes pour vainere la répulsion entre les noyaux chargés positivement. C'est un goulot d'étranglement de la nucléosynthése. Pendant la nucléosynthése primordiale, il se forme donc extrémement peu d’éléments plus lourds que 'hélium, juste un peu de lithium (Li) et de béryllium (“Be). Il n'y a pas de noyau stable de masse 8, ce qui forme un nouveau goulot d'étranglement pour la formation nucléaire. La figure ci-contre représente l'évolution des éléments légers pendant la nucléosynthése. L'axe des abscisses est la température en unités de milliards de degrés : 4 t= 1 s, la température est de 15 milliards de degrés. En trois minutes, elle diminue a 1,1 milliard de degrés. Au début de la nucléosynthése, !'Univers ne contient que des protons et des neutrons. Trois minutes aprés, le paysage s'est considérablement enrichi, et presque tous les neutrons ont été consommés pour fabriquer des noyaux d’hélium 4. Les autres neutrons vont rapidement disparaitre car les neutrons libres (en dehors d'un noyau) sont instables avec un temps de demi-vie de 10 minutes, ils se transforment alors en protons, Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 44160 05082017 CCosmologie: Page pour impression LES DIFFERENTES PHASES DE L'UNIVERS Autours: Sylvain Fouguet, Francois Hammer INTRODUCTION Les sections précédentes ont décrit trois résultats concrets et observables du modéle du Big Bang, un univers en expansion, le Fond Diffus Cosmologique et les proportions d'hydrogéne et dhhélium de notre univers. Ce trois phénoménes sont de puissants arguments en faveur du modéle du Big Bang. Par la suite, les différentes étapes de univers seront décrites dans le cadre du Big Bang, des premieres milliémes de secondes jusqu’ nos jours. L'univers y est déerit comme une fournaise primordiale composée d'éléments subatomiques mélangés interagissant fortement avec la lumiére, Cet univers, du fait de son expansion, se refroidit rapidement permettant la création d'éléments plus complexes tels que des protons, des neutrons et ensuite des noyaux d'hydrogéne et dhélium. Aprés 380 000 ans, la lumiére et la matiére se découplent enfin, laissant un univers composé de 75% datomes d'hydrogene et 25% d'atomes d'hélium. Cet univers qui est devenu froid et neutre rentre dans age sombre et connaitra, des centaines de millions d'années plus tard, une phase de réionisation oft le gaz neutre deviendra ionisé, La demiére grande étape de univers qui dure plus de 13 milliards d’années correspond a la formation et surtout a 'évolution des étoiles et des galaxies. Formation des structures de I'univers Peed ett ree oe ad Ch aa Galaxies, Planets, ete. Tr pee cay Ceo ieee cere Crédit: La mission LES PARTICULES SUB-ATOMIQUES Dans ses premiers instants, l'univers s'apparente a un plasma de particules élémentaires qui interagissent entre elles et avec la lumiere, formant un systéme a l'équilibre. Des connaissances sur la physique des particules est alors primordiale pour comprendre ces premiers instants. L'expansion de 'univers ne remet pas en cause cet état dléquilibre mais oblige la matiére & passer d'un état en équilibre a un autre. Les premiers instants de l'univers sont I'unique moment oi I'univers connait des températures de plusieurs milliards de Kelvin et des densités de plusieurs milliards de fois celle de l'eau, Bien que homme ait construit des accélérateurs de particules pour reproduire des chocs trés nergétiques similaires a ceux du début de l'univers pour obtenir des particules subatomiques, il n'accéde pas encore aux énergies des tous premiers instants (les premiéres 10 secondes). Par la suite, nous utiliserons une nouvelle unité pour la masse des particules. Cela tient au fait que leurs masses sont si faibles que la notation en kg est assez lourde et peu parlante. Par la suite, les masses seront données en eV (électron-Volt), qui est une unité d'énergie, Chaque masse peut étre considérée comme une énergie par la formule d'équivalence E = me, La conversion de la masse en énergie qui en découle donne des. Inip:sima.cbspm fipubliAMCpages_cosmologisimprassion hm! 4si60 05082017 Cosmolage Page pour Fimpression Joules, 'unité standard. Puis, cette énergie est convertie en eV (électron-Volt, énergie que gagne un électron dans un champs de 1 Volt en une seconde) par la relation suivante : 1 eV ~ 1,60218 x 10-*9 J. Par exemple, un proton ayant une masse de 1,67 x 10-2” kg a une énergie de 1,44 x 10-!° J qui équivaut 4 900 MeV (Mega eV). De méme, pour parler de l'énergie d'un photon, on sera amen a utiliser l'énergie propre d'un photon donnée par la relation E = hv, oi h est la constante de Planck 6,6 x 10- J.s et v la fréquence du photon mais aussi I'énergie statistique moyenne des photons qui découle de la loi de Wien, Pour une température donnée, l'énergie des photons se situe au alentour du pic du corps noir. En moyenne, un photon, dans un corps noir d'une température de 10° K, aura, d'aprés la loi de Wien, une longueur donde de 2,9 nm ce qui correspond 4 une énergie de 6, 810-" J ou 426 eV. Engin, pour les particules, on peut parler de I'énergie cinétique d'une particule, E. = zm 0? oil m est sa masse et v sa vitesse, On peut aussi dans le cas d'un corps noir parler d'énergie statistique des particules reliant leurs 38 x 10° m2.kg.s*.K"! est la constante de vitesses et la température du corps noir : E, = Stat ot ky Boltzmann et 7’ la température du corps noir, En moyenne, un proton dans un plasma de corps noir a la température de 10° K aura une énergie cinétique égale 4 2.10-"” J = 129 eV qui correspond une vitesse de 160 kmis. Les hadrons Liste des particules subatomiques Classement des particules subatomiques en fonction de leur familles : photon, lepton et hadron. Crédit : Wikioesia tripsimetka.obspm fpubiAMCpages_cosmologisimpression im! 48160 05082017 Cosmolage Page pour Nimpression Tableau des particules élémentaires fermions bosons (3 générations de la matiére) (forces) I I Ml masse 3| charge >| spin | nom 3 a0} voqDerequ) auisnguBewon3a) Quarks BjqIesuoAeLeyU ajqle) uoRDeIAIU Leptons Tableau des particules élémentaires d'apras le modale standard. On y retrouve la famille des leptons. Les photons appartiennent a la famille des bosons avec le gluon et les bosons Z et W. Les six quarks sont les particules élémentaires dont les combinaisons forment les hadrons. Crédit: Wikinésia Les hadrons forment la famille de particules subatomiques la plus riche. Elle compte des représentants trés connus tel que le proton et le neutron (les nucléons), mais aussi une flopée de particules instables qui ne s‘observent qu’assez rarement. Parmi elles se trouve la sous famille des mésons (II, 7, ...), ou celle des hypérons ( A, 5, ...). Le schéma ci-joint résume clairement ces différentes familles. Les hadrons forment une structure complexe car ce ne sont pas des particules élémentaires. Elles sont elle-mémes l'association de particules élémentaires, les quarks, jusqu'd preuve du contraire. Par exemple, le proton est I'assemblage de trois quarks : deux quarks up et un quark down, A l'inverse, le neutron est constitué de deux quarks down et d'un quark up. Les hadrons ont une masse, une charge et un spin. Ils peuvent done ressentir les interactions gravitationnelles et électromagnétiques sauf si leur charge est nulle comme pour le neutron. En plus de cela, ils sont sujets par définition a T'interaction forte et faible. A chaque hadron est associé un nombre hadronique. Par exemple, le neutron et le proton ont un nombre hadronique de 1. Ce nombre doit étre conservé dans une transformation tout comme est conservée la charge électrique. Les leptons Les leptons sont de vraies particules élémentaires pour autant que l'on sache, Les leptons les plus conus sont Télectron et le neutrino, découvert plus récemment. Ils ont une masse, méme le neutrino qui auparavant était jugé sans masse, et peuvent aussi étre chargés. Ils ont un nombre leptonique qui a I'instar du nombre hadronique est constant dans les réactions nucléaires. Par exemple, l'électron et le neutrino électronique, v,, ont un nombre leptonique de 1 Les photons Les photons sont les premiéres particules élémentaires connues. Elles nous entourent et sans elles le monde serait invisible pour homme. Elles ont la particularité de ne pas avoir de masse, ni de charge mais un spin de valeur 1. Elles font partie de la famille des bosons. EXERCICES tripsimetka.obspm fpubiAMCpages_cosmologisimpression im! ar60 05082017 Cosmologe Page pou Timpression Grandeurs caractéristiques Question 1) Quel est la masse en MeV de I'Uranium 235 et de !'Uranium 238 ? Question 2) Pour un plasma a une température 7, la vitesse moyenne d'une particule vaut Skat m ou kp est la constante de Boltzmann, 1,38 x 10- m*.kg.s*.K"!, T Ia température en Kelvin et m la masse en kg. Quelle est la vitesse d'un proton a 3 000 K et 3x10? K 2 V un régime classique et non relativiste. fier que nous sommes bien dans Question 3) Soit 'électron de masse 0,511 MeV, a quelle température la collision de deux neutrons pourrait donner un couple électron-positron en plus des deux neutrons de base ? Question 4) Quel photon a I'énergie de masse d'un proton ? L'ANTIMATIERE Propriétés de I'antimatiére L’antimatiére, contrairement a ce que son nom indique, est de la matiére dans le sens oli elle a une masse, une charge, un spin, etc, comme la matiére classique. Le suffixe "anti" met en exergue le fait que chaque particule de matiére que Yon connait a un jumeau dantimatiére ayant la méme masse mais dont toutes les autres grandeurs sont opposées. Par exemple, la particule d'antimatiére la plus connue et utilisée a ce jour est sans doute le positron, Manti-électron ou électron positif. Le positron a la méme masse que lélectron mais sa charge est positive, d’oit son nom. Cette inversion vaut aussi pour le nombre leptonique qui passe de +1 pour I'électron -1 pour le positron, De méme, le neutron a son anti-neutron et Je proton son anti-proton, etc. Le photon a la particularité d'étre sa propre anti-particule. L'antimatiére dans notre univers Od est I'antimatire ? A I'état naturel, I'antimatiére s‘observe au cours de la désintégration dite 9+ qui transforme un proton en neutron et libére un positron. Cette désintégration intervient au sein des noyaux atomiques dans la matiére dite radioactive comme I'Uranium 235. Les rayons cosmiques peuvent aussi générer des anti-particules. En effet, ces demiers sont des particules provenant de l'espace et ayant une grande énergie cinétique, done une vitesse proche de celle de la lumiére. Ce sont souvent des protons. En pénétrant dans 'atmosphére, ils rentrent en collision avec des particules de gaz et forment une gerbe de particules contenant des anti-particules. Historiquement, le positron fut découvert & la suite d'un rayon cosmique. Les accélérateurs de particules sont un autre moyen de créer des anti-particules. Le prineipe est le méme que pour les rayons cosmiques sauf que c'est un accélérateur de particules créé par "homme qui accélére un proton grace 4 de puissants champs magnétiques et le fait collisionner dans une immense chambre pour étudier avec précision les particules résultantes de la collision. Néanmoins, exceptés ces trois processus, univers semble dépourvu d'antimatiére. En effet, au contact de la matiére, l'antimatiére s'annihile pour former des photons trés énergétiques. Si une partie de notre univers était faite d'antimatiére nous devrions voir la limite avec la zone de matiére par un dégagement de lumiére intense, or il n'en est rien. On peut toujours réver 8 une zone de l'univers si bien isolée et éloignée de nous que l'antimatiére aurait survécu, mais cela est de plus en plus improbable. CREATION DE PARTICULES ELEMENTAIRES Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 4260 05082017 CCosmologe:Page pour impression Disparition de I'antimatiére 10-* seconde aprés le Big Bang, I'Univers contenait des nombres de particules (représentées par des points jaunes) et d’antiparticules (en bleu) proches, mais avec un nombre trés légérement plus grand de particules. Cette animation montro le processus d'annihilation des particules et d'antiparticules. Copendant, il subsiste le léger déséquilibre entre particules ot antiparticules. Crédit: Astrophysique sur Mesure Florence Dutret, Fabienne Casoll et Giles Bessou Création de particules élémentaires Comment créer des particules élémentaires ? La maniére de créer des particules subatomiques est liée 4 la relation la plus eélébre de la physique E = mc oi E est I'énergie de masse d'une particule, m sa masse et ¢ la vitesse de la lumiére. Cette relation nous dévoile le fait qu'il existe une équivalence entre matiére et énergie. IL est alors possible de transformer l'une en l'autre. Cependant, comme dans une réaction nucléaire, la charge, le nombres baryonique et leptonique doivent étre conservés, done cela interdit certaines réactions. Par exemple, la réaction suivante : proton — neutron + électron ne conserve pas la charge (+1 avant, -1 aprés), ni le nombre leptonique (0 avant, | aprés) Lorsqu'une anti-particule rencontre une particule, les deux se transforment en photons, il y a annihilation de la matiére. En revanche, lorsque deux photons collisionnent, il peut se former une particule et son anti-particule 4 condition que les photons aient une énergie totale supérieure a l'énergie de masse des particules créées. Par exemple, pour créer une paire électron-positron, d'énergie deux fois 0,511 Mey, il faut des photons d'une énergie ‘est a dire ayant une longueur donde d'au moins 2, 4.10~' nm, soit des rayons totale de plus de 0,511 Mev, gamma, Le rayonnement visible (400-800 nm) est bien trop faible énergétiquement pour eréer des particules élémentair er de nouvelles particules. Ce phénoméne pour la Recherche Diun autre cété, des chocs trés énergétiques peuvent aussi er physique est utilisé dans les collisionneurs de particules au CERN (Conseil europ nucléaire). Ce processus requiett des conditions extrémes. Créer une paite électron-positron exige des températures de plusieurs milliards de Kelvin done des vitesses proches de celle de la lumiére. Par comparaison, les températures atteintes au centre des étoiles ne sont que de quelques centaines de millions de Kelvin Comprendre la disparition de l'antimatiére Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 4960 sa20%7 Si la création d'une particule entraine celle d'une anti-particule et si leur destruction est aussi symétrique, comment expliquer la prédominance des particules sur les anti-particules ? Ce probléme reste 4 ce jour mal compris et sans réelle réponse, Une possible piste serait que certaines réactions nucléaires, plus compliquées que la simple collision de deux photons, aient créé une dissymétrie rendant prédominante la matiére sur "antimatiére Cela se serait passé dans les tous premiers instants de univers. Cosmologe Page pou Timpression EXERCICES DE PHYSIQUE SUBATOMIQUE ‘Auteur Sylvain Fouquet Les nombres quantiques Question 1) Sachant que le proton est constitué de deux quarks u et d'un quark d et que le neutron est constitué de deux quarks d et d'un quark u, donnez la charge du quark u et d. Question 2) Le méson pion z* est constitué d'un quark w et d'un antiquark d. Quelle est sa charge ? Quelle est son antiparticule et la charge de celle-ci ? ‘Auteur Sylvain Fouquet Désintégration du neutron Difficulté : seo Question 1) Lorsque un neutron est 4 l'état libre, il est instable et se transforme en proton. Dans un noyau, il devient stable. Son temps de désintégration est de 885,7 s soit prés de 15 min. Il se désintégre en un proton, un électron et un antineutrino électronique. noptetie Verifier que la charge, le nombres baryonique et le nombre leptonique sont conservés, Question 2) Une fois que le neutron s'est désintégré, les trois particules résultantes prennent des directions différentes, Il est possible de détecter le proton et Iélectron mais le neutrino n’interagit quasiment pas avec la matiere. Arréter la moitié d'un flux de neutrinos requiert un mur d'une année lumiére de plomb. Comment montrer alors son existence sans recourir 4 I'argument de la conservation du nombre leptonique ? TERRA INCOGNITA - L'ERE QUANTIQUE La théorie du Big Bang s'attache & décrire univers depuis ses premiers instants. Plus on remonte da passé, plus l'univers est dense et chaud. En théorie, la température et la densité croissent de maniére infinie jusqu'au temps zéro. Cela crée un univers avec des conditions que nous n'avons jamais rencontrées sur terre et que nous n'avons jamais reproduites dans un a Jérateur de particule Cette époque de l'univers, les 10 premiéres secondes, sont terra incognita. Cela n'empéche pourtant pas les chercheurs d'échafauder de nombreuses théories pour expliquer cette époque de l'univers. II en est méme qui tentent d'expliquer ce qu'il y avait avant le Big Bang. Ce processus est normal en nce, mais seule la contrainte observationnelle pourra trancher entre les différentes théories : théorie des supercordes, Mecordes, gravitation quantique, grande unification des lois fondamentales. C'est & cette Epoque de lunivers que pourrait avoir eu lieu I'inflation qui permet d'expliquer la grande homogénéité du FDC. En une fraction de seconde, l'univers se serait étendu d'un facteur 10° faisant passer des inhomogéneités sur des échelles microscopiques a des échelles macroscopiques. C'est aussi a la fin de cette époque que les quarks se seraient assemblés pour former les hadrons : muons, protons, neutrons, Tout cela est encore une serra incognita. II faut des instruments plus performants pour eréer des conditions de température et de pression qui avoisinent celles de 'univers durant les 10-® premign s secondes. Le Large Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 060 sa20%7 Cosmologe: Page peu Timpression Hadron Collider (LHC large collisionneur d’hadron) devrait donner des pistes en produisant des énergies de Vordre du Tev (10'? eV) ce qui correspond a une température de l'ordre de 10" K. L'ERE HADRONIQUE Revenons vers des contrées plus connues de la science avec l'ére hadronique de l'univers. Cette ére commence A une température de plus de 10" K jusqu’a une température de 10? K, lorsque la température seuil du plus léger des hadrons est atteinte : Je méson 7 neutre (mz ~ 135 Mev/e?), Cette ére dure seulement un dix-millioniéne de seconde. Les hadrons et leurs antiparticules forment alors un systéme en équilibre thermodynamique. Leurs masses imposantes face aux leptons en font la composante dominante de la matiére de cette époque. L’origine de la prédominance de la matiére sur lantimatigre dans univers contemporain est a situer au coeur de ces éres, comme une conséquence possible de l'asymeéirie de leurs propriétés dans les processus de création-annihilation qui régissaient I'équilibre thermodynamique. Cependant, cela reste encore une question tres débattue. L'ERE LEPTONIQUE Entre les température 10! K et 10" K, pendant un peu plus dune seconde, I'univers se situe dans l'ére leptonique. La température de seuil des hadrons n'est plus atteinte. Les hadrons et leurs anti-particules se sont annihilés pour la plupart. Du fait d'une trés légére dissymétrie avant V'annihilation, quelques hadrons ont survécu, tun sur un milliard en ordre de grandeur. I! ne reste alors que des protons et des neutrons. L'univers est rempli de photons, de neutrinos, d'anti-neutrinos, d'électrons et de positrons. Le rapport entre les hadrons et les autres composantes est de I pour | milliard & peu prés. Il y a presque autant de neutrinos, 'antineutrinos, d'électrons et de positrons. Des réactions incessantes se produisent, changeant protons en neutrons et vice-versa. Cependant, 'égalité du nombre des leptons assure l'égalité entre la proportion de neutrons et de protons. Aprés 0,11 s, la température descend a 3.10" K, rien ne change de nature mais il est maintenant plus facile aux neutrons, plus lourds, de se transformer en protons, Les proportions ne sont plus symétriques : 38% de neutrons contre 62% de protons. Aprés 1,09 s, a une température de 10" K, les neutrinos et antineutrinos qui interagissent bien moins fortement avec les autres particules deviennent libres. Ils peuvent alors se déplacer sans interagir avec la matitre environnante. C'est le premier découplage. Ainsi, les neutrinos ont df garder l'empreinte des conditions de univers a ses tous premiers instants de méme que le FDC le fera plus tard. C'est done une nouvelle voie pour étudier directement univers a des ages trés reculés. La difficulté provient évidemment de la trés faible teraction neutrino-matiére qui rend quasiment impossible une observation fiable Theure actuelle, Le découplage interdit aux neutrons de se transformer en protons. Etant instables dans le vide, les neutrons sont alors voués & disparaitre. Leur nombre continue de décroitre : 76% de protons contre 24% de neutrons. L'ERE RADIATIVE 13,82 s aprés la fin de lére hadronique, la température est descendue jusqu'a 3.10° K. Les électrons et positrons se sont annihilés en photons et il reste seulement 1 électron sur 1 milliard, rejoignant le nombre de protons. Les photons sont maintenant majoritaires en densité d'énergie. L'ere leptonique est terminée et l'ére radiative a pris place. Les nucléons commencent a s‘associer en deutérium, tritium et Hélium 3. Cependant, ces nouveaux noyaux atomiques ne sont pas assez stables 4 ces températures pour former un atome d’hélium qui, lui, aurait pu I'étre. La proportion de neutrons continue de chuter : 17% de neutrons et 83% de protons. Aprés trois minutes, la température est de 10° K, le nombre de neutrons a encore chuté & 14 %, Si le tritium et Thélium 3 sont stable, le deutérium est quant 4 lui encore trop instable pour former des atomes plus complexes. Passé le cap de I'nstabilité du deutérium, 8 3 min 46s, 4 900 millions de Kelvins, la nucléosynthese primordiale peut se mettre en marche. Il se forme des noyaux d'hélium avec les neutrons disponibles qui représentent maintenant 13% du nombre total des atomes. La température est trop élevée pour la formation de noyaux plus lourds que I'hélium en grand nombre, Il en résulte des fractions de masse de 25% «'hélium et de 75% de protons. C'est la nucléosynthése primordiale. L'expansion de l'univers fait décroitre la densité d'énergie de la matiére en diluant la masse. La densité énergie de la matiére évolue en a(t)~*, of a est le facteur d'expansion de I'univers vu au chapitre sur la relativité générale, De méme, les photons sont dilués et leur longueur donde est dilatée par l'effet Doppler cosmologique. Leur densité d’énergie décroit done plus vite, en a(t)~. L'équilibre entre I'énergie radiative et Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! sto sa20%7 Cosmolage: Page peu impression énergie de la matiére se situe 60 000 ans aprés le Big Bang a > = 3000 A une température de plus de 8 000 K. Suit alors l'ére stellaire oi la matiére domine le contenu énergétique. L'ERE STELLAIRE Litre stellaire connait vraiment ses débuts lorsque, vers 380 000 ans aprés le début du Big Bang, la température a chuté vers 3 000 K. A ce moment, les électrons peuvent se stabiliser autour des noyaux atomiques et la lumiére se découple de la matiére. La lumiére de cette époque deviendra aprés 13,7 milliards d'années le Fond Diffus Cosmologique étudié au chapitre précédent. Passée I'époque de la recombinaison, l'univers est composé de trois systémes indépendants : le systéme neutrino-antineutrino, le systéme de photons du FDC et la masse composée dhydrogéne et d’hélium. Chacun de ces systémes évolue de maniére quasi-indépendante. Les deux premiers ne feront que se refroidir tandis que la matiére connaitra une évolution plus complexe. La distribution de la matigre va devenir de plus en plus inhomoggne. Cette structuration de univers est l'objet du prochain chapitre. RESUME Pour ce chapitre qui résume T'histoire de l'univers des premiers instants jusqu’a aujourd'hui, un schéma est présenté pour résumer les différentes étapes, et pour donner les ordres de grandeurs associés & ces demniéres. Les éres cosmologiques eens Re ray CC Trees cTy eeu ere Boe : Ere radiative Grande ‘ ecole eaten ieee} Ui cee Fe =4012K) rol) cue Cree i b pee Formation des Systéme solairo Ce rae Saco jne du temps et histoire thermique de Univers. On remarquera les échelles de temps trés différentes entre les res : are stellaire dure a elle seule plus de 10 milliards d'années tandis que les éres précédentes durent de quelques infinitésimales fractions de seconde a quelques milliers d'années. Cua coy Crédit : A, Fozta Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 260 05082017 Cosmologie Page pou Timpression STRUCTURATION DE L'UNIVERS Auteurs: Sylvain Fouguet, Francois Hammer INTRODUCTION Aprés la période de recombinaison, 380 000 ans aprés le Big Bang, jusqu’a nos jours, 'univers a évolué d'un ‘gaz neutre presque homogéne & un état trés inhomogéne avec comme composantes du gaz neutre, du gaz ionisé et des étoiles regroupés gravitationnellement dans des galaxies qui sont elles-mémes structurées suivant des filaments séparés par des zones de quasi-vide. Ce changement radical de structure a connu plusieurs phases, un ge sombre qui est la suite directe de l’époque de recombinaison, une époque de réionisation oi se sont formées les premiéres structures (étoiles et galaxies), et od tout le gaz de univers s'est ionisé, et enfin une évolution higrarchique qui dure depuis plus de treize milliards d'années et qui a vu principalement la formation des galaxies par des fusions successives. STRUCTURATION DE L'UNIVERS Structuration de l'univers ‘Simulation cosmologique a haute résolution ot petite échelle, Partant d'un u quasi-homogane, des structures se forment et fusionnent entre elles ; c'est le modile hiérarchique. Crédit : Sulton tré du projet Va Lact Les facteurs de la structuration de I'univers Si univers était tres homogéne avant la recombinaison avec des inhomogénéités de l'ordre de 1 pour 100 000, univers aujourd'hui est tres inhomogane mais aussi trés structuré. Plusieurs facteurs ont rendu ce changement détat possible. Le premier est évidemment le découplage lumiére-matiére qui a permis a la matiere de ‘effondrer sur elle-méme sans en étre empéchée par la pression du flux lumineux et ainsi d'augmenter les faibles inhomogénéités du FDC. Le second facteur est le temps. Depuis plus de 13 milliards d'années T'univers évolue et devient de plus en plus inhomogéne et structuré. Le troisiéme facteur est la possible présence d'une grande quantité de matiére noire qui aurait accéléré la formation des structures, En effet, la matiére noire a pu se condenser sans entrave avant la recombinaison car elle n’était pas sujette a la pression lumineuse. Cela aurait permis la création de puits de potentiel gravitationnel qui auraient pu aprés la recombinaison étre des catalyseurs pour condenser la matiére baryonique Liexpansion de univers ne crée pas d’inhomogéngité mais entrave plutét la formation des structures de univers. Un univers connaissant une expansion trop rapide niaurait pas permis l'effondrement de grandes quantités de gaz sur lui-méme et la création de grandes structures cosmiques telles que les galaxies. A linverse, une expansion moins rapide permet une plus grande interaction entre la matiére et done la création de structures plus massives. La masse de Jeans Un concept utile pour résumer et quantifier ce qui vient d'étre présenté est la masse de Jeans. Pour une distribution de masse quelconque connaissant une force de pression p (la pression cinétique due aux chocs des patticules qui est donnée par la température), une température Tet une densité p, la masse de Jeans se définit comme suit La température n'apparait pas ear elle se déduit de la pression et de la densité par une équation d'état. Une sphére englobant une masse supérieure & la masse de Jeans peut s'effondrer sur elle-méme sinon elle nen est pas capable par manque d’énergie gravitationnelle comparée 4 I'énergie cinétique, Plus la pression entre les particules dans la sphére de matiére est forte plus la masse totale contenue dans la sphere doit tre grande, et & Tinverse plus la densité est élevée plus la masse peut étre petite. Ce concept ne dépend pas de la nature de la masse, il s'applique aussi bien & univers tout entier qu'a un nuage de gaz qui s'effondre pour former des étoiles. L'AGE SOMBRE Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! suo 05082017 CCosmologe: Page pour impression Effondrement gravitationnel Distribution du gaz et de la matiére sombre crédit : La premiére image de l'univers est donnée par lobservation du Fond Diffus Cosmologique 380 000 ans aprés le Big Bang (voir FDC), La grande homogénéité et isotropie de "univers permet d'utiliser des lois analytiques et la physique linéaire pour prédire l'évolution de sa densité. Les fluctuations de densité, notées (r,t), dépendant du temps et de la position, sont trés petites (1 partie pour 100 000) devant la densité moyenne de lunivers, notée p(t) et ne dépendant que du temps. Tandis que cette densité moyenne chute avec l'expansion de univers d'aprés la loi p(t) = pyec/a(t)', les fluctuations croissent linéairement avec la baisse de la température, 14 ree 6(r Liindice "rec" dénote les conditions au moment de la recombinaison. Les fluctuations deviennent non négligeables pour des décalages spectraux proches de 100. A cette époque, la physique linéaire doit étre remplacée par une physique non linéaire. Pour ce faire les astronomes utilisent des simulations cosmologiques. Cette période de croissance linéaire a duré prés de 16 millions d'années. Du décalage spectral 100 & 25, c'est a dire de 16 & 132 millions d'années, les inhomogénéités de l'univers augmentent sans rencontrer de force pour les en empécher, pas de pression lumineuse ni de force de pression mécanique, les collisions entre les atomes sont rares et peu énergétiques. L'univers reste sous la forme d'un gaz majoritairement composé en masse d'Hydrogéne (75%) et d'Hélium (25%) avec un peu de Lithium et de Deutérium (voir cours sur la ). Les galaxies, les étoiles, les planetes, tous les objets astronomiques conus dans l'univers proche n'existent pas encore. Cette époque qui dura presque 150 millions d'années, sans étoile et sans création de lumiere, est appelée I'age sombre. LA REIONISATION Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! 4160 05082017 Cosmologe Page pou Timpression La réionisation <________Age of the Universe (Gyr) 10 1 0.1 Fully Ionized ¥ . a” ee = & > TE ad ae anos ae oe ae Lae eee eee ey Suny Pert 100 1 + Redshift Crédit: NAOJ Réionisation autour d'une étoile Crédit: La phase suivant 'age sombre est appelée 'époque de réionisation. Au cours de cette période qui se déroule grossi¢rement du décalage spectral 25 au décalage spectral 6 se déroulent deux évolutions majeures pour l'univers : l'ionisation de tout le gaz neutre, l'univers redeviendra ionisé comme il I’était avant la recombinaison, et la formation des premiéres étoiles et des premieres structures contenant ces étoiles. La réionisation de l'univers Entre les décalages spectraux 25 et 6, de 132 millions d'années 4 951 millions d'années aprés le Big Bang, les inhomogénéités de densité deviennent telles que les atomes du gaz commencent A s'entrechoquer fortement et & chauffer, le gaz émet alors de la lumire dans l'infrarouge. Pour continuer a s'effondrer sur eux-mémes, les nuages de gaz doivent perdre de lénergie sous forme de photons pour se refroidir. Cependant, 'hydrogéne et Vhélium requigrent de grandes énergies pour exciter leurs électrons et ainsi émettre de la lumiére. Cela conduit & hp. cbspm fipubltAMipages_casmcogiimprssicn fm 5160 sa20%7 Cosmologe Page poe impression un mécanisme de refroidissement lent qui permet une grande accumulation de matigre. De ce fait, les premiéres Gtoiles devraient étre des étoiles trés massives évoluant en supernovae et des hypernovae. Ces étoiles tres instables brOlent rapidement leurs carburants et émettent un rayonnement trés fort dans lultra-violet (UV). Ce flux UV est dabord absorbé par les atomes (ou le gaz neutre) 'entourant. Ce phénoméne se répétant au niveau global de Iunivers, un flux UV va bientdt baigner le cosmos et exciter de plus en plus d'atomes neutres formés Tépoque de la recombinaison. En plus des étoiles massives, les premiers trous noirs supermassifs se forment et acerétent le gaz neutre dans leur environnement devenant des noyaux actifs de galaxie et émettant une lumiére trés énergétique. L'effet combiné des étoiles massives et des noyaux actifs de galaxies ionisera complétement univers, si bien que le parcours moyen d'un photon énergétique ne sera plus stoppé par absorption d'un atome et pourra ainsi nous parvenir. STRUCTURATION DE L'UNIVERS DE LA REIONISATION A L'EPOQUE ACTUELLE A la fin de la réionisation, bien que univers ait formé les premiéres structures, l'évolution de l'univers est loin dlétre terminge. Trois processus vont transformer I'univers distant en notre univers proche. Le premier est la formation stellaire qui convertira une partie du gaz présent & cette époque en étoiles. Le second processus est la fusion entre les galaxies qui est le mécanisme a la base du modéle de structuration des galaxies, le modéle hiérarchique. Partant d'une multitude de petites galaxies, de nouvelles galaxies plus massives se forment. Les galaxies géantes au centre des amas de galaxies en sont le symbole. Enfin le dernier changement structurel de Tunivers est le renforeement d'une structure filamentaire de la distribution spatiale des galaxies. En effet, les galaxies ne sont pas distribuées de maniére isotrope et homogéne mais elles forment des filaments qui semblent entourés de sphéres quasiment vides, La description de la structure de notre univers A différentes échelles, du Mpe au Gpe, est traité dans le premier cours sur la découverte de notre univers, LEs SIMULATIONS COSMOLOGIQUES ultat d'une simulation Résultat de la distribution de matiére noire d'aprés la Millennium |. On raconnait la distribution filamentai ulation cosmologique de l'univers. Crédit: Vidéo tr de la simulation cosmologique Milensium | ‘Afin de suivre lévolution des structures de la matiére depuis ge sombre jusqu'a nos jours, des simulations cosmologiques de plus en plus précises ont été entreprises. Leur but est de décrire l'univers & différentes époques et a différentes échelles. Concept des simulations cosmologiques Dans le premier chapitre de ce cours de cosmologie, les lois de I’évolution de I’univers ont été expliquées en ‘mettant en avant la relativité générale. Le contenu énergétique a aussi été défini, baryons (atomes, gaz et photons), matiére noire et énergie noire. Cela a fourni le modéle ACDM ; A représentant I’énergie noire et CDM correspondant & Cold Dark Matter pour notifier la présence importante de matiére noire froide, Dans ce modéle, la matidre baryonique est négligeable et n'influence donc pas la structure de I’univers aux grandes échelles ; elle suit la matiére noire, En partant de ce postulat et avec l'aide d'ordinateurs multi-processeurs, les scientifiques des années 1990 ont commencé a modéliser P’évolution de cubes d’univers de plusieurs Mpc de cété depuis un décalage spectral z = 100 (il y a plus de 13 milliards d'années) lorsque la physique de I'univers devient non linéaire jusqu’a nos jours, z= 0. Ces simulations ne prennent en compte que la matire noire, la force de gravité entre ces particules et l’expansion de l’univers. Les conditions initiales correspondent & un univers de densité constante avec des inhomogénéités générées de maniére aléatoire, Les limites des simulations Llunivers est constitué de milliards de milliards de milliards, ete, de particules baryoniques et encore plus de matiére noire ; il est impossible de suivre 'évolution de chacune delles, cela demanderait beaucoup trop d’heures de calcul. Les simulations cosmologiques les plus importantes simulent au maximum plusieurs milliards de particules. Dans le cas des simulations cosmologiques couvrant un grand volume spatial (cubes de plusieurs centaine de kpc), seule la matiére noire est simulée par le biais d'éléments de masse appelés particules. Elles ont une masse allant du million au milliard de fois la masse du soleil. Cette taille crée une limite dans la résolution de la simulation. Elle ne rend pas fausse les simulations mais elle les rend incapables de simuler des objets de plus petite masse que la masse de base. Ces types de simulations ne sont done pertinentes que pour reproduire les galaxies les plus massives et les grandes structures qu'elles forment. II est a noter qu'il existe de plus en plus de simulations cosmologiques simulant de petits cubes d'univers (10-20 kpc) mais introduisant la matiére baryonique. De plus, un autre type de simulation cosmologique se focalise sur les petites structures, telles les galaxies naines, en simulant de petit volume d'univers mais avec une grande résolution. Le domaine des tpsmedi.cbspm publ AY Ipages,cosmelogisimpressien | a0 05082017 CCosmologe:Page pour impression simulations est done trés vaste et dépend de ce que l'on veut étudier : l'univers dans son ensemble, la formation des baryons dans les galaxies ou encore la formation des petites structures. L'univers visible mesurable est celui des étoiles et gaz. Cependant, les simulations cosmologiques & grandes Echelles nous montrent surtout l'univers invisible de la matiére noire. Cela peut paraitre de prime abord trés profitable, nous aurions 4 notre portée les deux faces de lunivers. Cependant, cela empéche de vérifier directement si les simulations cosmologiques sont bonnes et décrivent bien l'univers. Il est donc primordial de faire le lien entre la matiére baryonique et la matiére noire, ce qui n'est pas chose aisée. Il parait normal de supposer qu'un halo de matigre noire abrite une galaxie. Mais une galaxie de quelle masse, de quelle type, et quelle est la nature de la matiere dans cette galaxie, gazeuse ou stellaire ? Toutes ces questions ont donné lieu & des modéles semi-analytiques qui remplissent les halos de matiére noire de matiére baryonique et les font évoluer analytiquement, Ce procédé est rapide mais sujet & caution. Les lois analytiques sont-elles les bonnes, peut-on simplifier par quelques lois des phénoménes aussi complexes qu'une fusion de galaxies et connait-on réellement ces lois & grands décalages spectraux ? Bien que les simulations soient un outil irremplagable, les limites dues a la résolution et les limites dues a la physique implémentée dans les simulations montrent que les simulations sont aussi un outil a utiliser avec précaution. RESULTATS DES SIMULATIONS Simulation Millennium Crédit: La simulation millennium Un des exemples les plus connus de simulation cosmologique est la simulation Millennium. Lancée en 2003 au Max Planck Institut, elle simule plus de 10 milliards de particules couvrant un volume cubique de 00 Mpe de e618, Ses données de sortie sont 63 snapshots (données sur les positions et vitesses de chaque particule & un temps défini) répartis de z= 127 4 z= 0 qui représentent plusieurs téraoctets de données. La masse de chaque particule est de 8, 6 x 10° masses solaires. Une seconde version a été laneée, Millennium II, dans le but de mieux contraindre les moyennes échelles. La taille du cube est dans ce cas de 125 Mpe avec une masse par particule de 6,9 x 10° masses solaires. Résultats Le principal résultat de telles simulations numériques est l'accord entre la distribution spatiale de la matiére observée et de celle simulée, Dans ces simulations, la matiére se distribue bien suivant des filaments remplis de galaxies isolées ou en petits groupes. Les intersections de ces filaments forment des amas. La resemblance entre les résultats des simulations numériques et la distribution des galaxies et des amas de galaxies observée & grande Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! sr60 csoaz017 Cosmologe Page poe "impression échelle est frappante, et semble indiquer que les simulations numériques rendent bien compte de la maniére dont les grandes structures ont pu se former dans univers. EXERCICES Fouguet Ordre de grandeurs des simulations cosmologiques Question 1) La simulation Millennium simule un cube d'une taille de 500 Mpe de cété avec prés de 10" particules dune masse de 10° masses solaires environ chacune, Quelle est la masse totale simulée et 1a masse volumique moyenne & z= 0 en g/cm, & comparer l'eau ? Question 2) Combien de halos de matiére noire de 10'? masses solaires (la valeur lement admise pour la Voie Lactée) peuvent étre simulés ? Question 3) De combien de particules est constitué le halo de la Voie Lactée dans une telle simulation ? COMPOSITION DE L'UNIVERS A z= 0 La matiére dans 'univers proche s'est répartie suivant une structure filamentaire mais elle a aussi changé de forme. Depuis la matiére froide et neutre des ages sombres en passant par du gaz ionisé a la réionisation, la matiére aujourd'hui prend plusieurs formes. Les étoiles Si vous levez les yeux au ciel le soir vous verrez sous quelle forme se présente une partie de la matigre dans univers : les étoiles. Il est assez facile de déterminer la masse des étoiles. I] suffit de mesurer la quantité de lumiére qui nous parvient de ces demiéres et de la convertir en masse. Bien que simple en théorie, cela s'avere plus difficile en pratique et certains piéges sont éviter. La valeur déterminante dans cette recherche est le rapport M/L, masse sur uminosité, Si ce rapport était constant lexercice serait trivial. Tl change en fait en fonction de l'étoile observée, Une étoile géante 4 20 000 K émettant beaucoup dans le bleu a un M/L plus petit qu'une étoile rouge moins massive de 4 000 K. La masse stellaire représente prés de 20 % de la masse baryonique totale. Le gaz HI Liautre forme de la matire est le gaz neutre d'hydrogéne, HI. I est généralement le résultat d'une absence dévolution depuis l'époque de la recombinaison. Ce gaz se raréfie. Pour la Voie Lactée, il compte pour seulement 12 % de la masse baryonique totale, le reste étant principalement des étoiles. Pour la galaxie «'Androméde c'est encore moins, 6%, Les galaxies elliptiques sont quant a elles presque dépourvues de gaz HI Ce sont les galaxies naines irréguliéres qui sont encore les plus riches en gaz avec des proportions pouvant atteindre plus de 50%, C'est le cas du Petit Nuage de Magellan, Les grands nuages de gaz neutre intergalactiques isolés sont rares 4 z= 0. Le gaz chaud Les amas de galaxies sont connus pour deux caractéristiques : une forte concentration de galaxies, principalement elliptiques, et une grande masse de gaz chaud. Comment cela esteil possible quand on sait que les elliptiques sont quasiment dépourvues de gaz HI ? Il se trouve que le gaz dans les amas de galaxies n'est pas sous sa forme habituelle, neutre et attaché & une galaxie, mais il est trés chaud, ionisé et en équilibre avec l'amas dans sa globalité. Ce gaz est facilement détectable car il émet trés fortement dans le domaine des rayons X. De plus son interaction avec le FDC via leffet Sunyaev-Zel'Dovitch permet de mesurer son décalage spectral. Ce ‘gaz constitue plus de 90 % de la masse des amas de galaxies. Le gaz chaud d'un amas est le résultat de l'agglomération successive de nombreuses galaxies dans lamas. Lorsqu'un amas se forme, il commence par aceréter des galaxies et par les faire interagir entre elles. Leur gaz.est brilé pour former des étoiles ou chauffé et éjecté dans leurs environnements, Au fur et & mesure que des galaxies peuplent un amas, le gaz environnant de l'amas devient chaud et surtout dense, si bien que les nouvelles galaxies riches en gaz qui tombent dans un amas sont dépouillées de leur gaz qui est chauffé et qui contribue au gaz Inip:sima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimprassion hm! sai60 csoaz017 Cosmologe Page poe impression chaud de I'amas, Cette formation ayant lieu dés le début de la formation des structures galactiques, pendant et aprés l'époque de réionisation, les galaxies acerétées étaient trés riches en gaz, ce qui explique la fraction importante de gaz dans les amas. Poussiére Une demiére composante de la matigre visible est 1a poussiére. Cette demiére dans son sens général inclut tout ce qui n'est pas du gaz, ou un plasma de gaz tel quiune étoile. La poussia petites particules d'une taille de 0.001 & 0.2 jm. Cependant, 'accumulation de cette poussitre peut former des objets plus massifs comme les astéroides ou les planétes avec nous y vivant. Cette composante est le résultat de la nucléosynthése des étoiles massives et de I'éjection de cette matiére par les étoiles. Nous sommes donc de la poussiére d'étoiles comme il est fréquent d'entendre dire. Sa masse totale est assez faible, moins d'un pourcent de Ja masse baryonique. Masse manquante - le gaz diffus et chaud Lorsque toute la masse baryonique est comptabilisée & z = 0 et qu’elle est ensuite comparée & la masse baryonique mesurée 4 z= 2, il y a un déficit de prés de 50% ; la moitié de la masse baryonique manque. Comme il n'existe pas de processus possible pour faire disparaitre une aussi grande quantité de masse durant les 13 derniers milliards d'années, cela implique qu'elle est cachée, invisible. L’hypothase la plus tangible est qu'elle soit sous la forme d'un gaz diffus froid ou d'un gaz tiéde ou chaud. Le fait d'étre diffus rend difficile sa détection car le gaz n'absorbe ou n'émet pas assez de lumiére. Le fait que le gaz soit tiéde ou chaud implique une émission de lumiére dans des longueurs donde non observées intensivement par les astronomes, entre I'UV et les rayons X. Le gaz chaud des amas est facilement observable car il est concentré et émet beaucoup de rayons X. La matiére noire Un autre type de matigre semble aussi étre présente bien qu'elle n’ait jamais été observée directement : la matiére noire. Elle formerait des halos autour des galaxies et dans les amas, Sa particularité est de n’interagir que gravitationnellement, donc d'étre totalement invisible. La propriété la plus surprenante de cette matiere est que sa masse serait plus de six fois supérieure & la masse baryonique. Inip:sima.cbspm fipublliAMCpages_cosmologisimprassion ml sa60 05082017 Cosmologe Page pou Timpression Réponses aux exercices pages_univ-debut /exo-suba. html Exercice ‘Grandeurs caractéristiques’ + Question 1 * Question 2 * Question 3 * Question 4 Aide L'énergic de masse est F = me’ ot ¢ est Ja vitesse de la lumiére, celui d'un photon est E = hv avec h la constante de Planck et v a fréquence du photon Inipsima.cbspm fipubliiAMCpages_cosmologisimrassion hm! e060

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