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Le Rhythm 'n' Blues

est un genre musical américain des années 1940 et 1950, combinant des influences du gospel, du blues
et du jazz.

Le terme est introduit en 1949 par Jerry Wexler, alors journaliste au magazine professionnel Billboard,
qui devient un peu plus tard l'un des producteurs les plus réputés de son époque au sein de la firme
Atlantic Records. Ce terme, qui se prête davantage au marketing musical, remplace peu à peu
l'expression race music (« musique raciale »), trop péjorative. Plutôt que d'identifier un genre musical
bien précis, le terme « rhythm and blues » est utilisé petit à petit pour décrire tout type de musique
contemporaine populaire parmi la population afro-américaine.
Le terme « rhythm and blues » a toujours été employé aux États-Unis (des années 1950 à aujourd'hui) ;
mais il ne l'a plus été en Europe jusqu'à l’apparition de son sous-genre, le R'n'B contemporain.
À ses débuts, le rhythm and blues désigne une forme de blues rythmée, jouée principalement par des
musiciens noirs. Né à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce style est fortement influencé par les
orchestres de jazz noirs de l'ère du swing, le rythme boogie-woogie, les structures harmoniques du
blues, et surtout le gospel. Il se distingue du blues par ses thèmes plus gais, un tempo plus rapide, et
l'accent mis sur la batterie et les cuivres. Le saxophone est alors l'instrument roi de ce genre musical, qui
est aussi marqué par les chanteurs à la voix puissante : les blues shouters. Également appelé jump music,
le rhythm and blues préfigure le rock 'n' roll, dont il contient déjà tous les éléments.
À la fin des années 1950, le terme désigne surtout les musiciens de rock 'n' roll noirs (parfois aussi
qualifiés de black rock), et les groupes de doo-wop.

Le terme de « rhythm and blues » passe de mode dans les années 1960 parmi son public original afro-
américain, pour être remplacé par la musique soul, mais le genre sera une des influences majeures de
nombreux musiciens britanniques qui formeront les groupes qui renouvelleront le rock, des Rolling
Stones aux Who.
Le rhythm and blues, notamment dans sa version de La Nouvelle-Orléans, est aussi une influence
majeure en Jamaïque où les musiciens locaux (qui l'appellent shuffle) en font la base de ce qui deviendra
le ska.
Toujours utilisé aux États-Unis depuis, et synonyme de black music (qu'elle soit soul, funk, disco ou
urban au cours des années 1970 et 1980), le terme R'n'B réapparaît en France au milieu des années 1990.
Mais il désigne cette fois son sous genre, le R'n'B contemporain ; qui est influencé fortement par le hip-
hop ,et qui s'éloigne beaucoup du rhythm and blues originel, sauf pour la manière de chanter de certains
artistes, issue du gospel.

Origines

La migration des afro-américains dans des villes telles que Chicago, Détroit, New York, et Los Angeles
pendant les années 1920 et 1930 lance un nouveau marché dans les domaines du jazz, du blues, et autres
genres musicaux liés, souvent joués par des musiciens à plein temps, seuls ou en groupe. Les origines du
rhythm and blues sont retracées dans le jazz et le blues, populaires à cette période et joués par des
musiciens comme Harlem Hamfats, Lonnie Johnson, Leroy Carr, Cab Calloway, Count Basie, et
T-Bone Walker. La guitare électrique est également utilisée comme instrument principal, accompagné
de morceaux de piano et de saxophone.

Fin des années 1940

En 1948, RCA Victor distribue de la musique sous le nom de « Blues and Rhythm ». La même année,
Louis Jordan domine le top 5 des classements Hot R&B/Hip-Hop Songs avec trois chansons, dont deux
inspirées du rythme du boogie-woogie populaire dans les années 1940. Le groupe de Jordan, Tympany
Five (formé en 1938), se compose de lui au saxophone et au chant, accompagné d'autres musiciens à la
trompette, au saxophone, au piano, à la basse et à la batterie. Robert Palmer le décrit comme « un
rythme insistant inspiré du jazz. » La musique de Jordan, avec celle de Big Joe Turner, Roy Brown,
Billy Wright, et Wynonie Harris, est désormais considérée comme du jump blues. Paul Gayten, Roy
Brown, entre autres, avait déjà composé des chansons du style rhythm and blues. En 1948, la reprise de
Wynonie Harris (Good Rockin' Tonight de Brown en 1947) atteint la deuxième place des classements,
après Long Gone de Sonny Thompson à la première place.
En 1949, le terme de « Rhythm and Blues » remplace la catégorie Harlem Hit Parade du magazine
Billboard. Également la même année, The Huckle-Buck, enregistré par le chef de groupe et saxophoniste
Paul Williams, est classé à la première place du R&B, et y reste pendant toute l'année. Écrite par le
musicien Andy Gibson, la chanson est décrite de « dirty boogie ». Les paroles de Roy Alfred (plus tard
auteur du hit (The) Rock and Roll Waltz en 1955), sont à caractère sexuel. En 1949, une nouvelle version
de la chanson blues des années 1920, Ain't Nobody's Business est un quatrième succès de Jimmy
Witherspoon, et Louis Jordan et la Tympany Five atteignent une nouvelle fois les classements avec la
chanson Saturday Night Fish Fry. La plupart de ces chansons sont publiées par de nouveaux labels
indépendants comme Savoy (fondé en 1942), King (fondé en 1943), Imperial (fondé en 1945), Specialty
(fondé en 1946), Chess (fondé en 1947), et Atlantic (fondé en 1948).

Début et milieu des années 1950

Johnny Otis, signé avec le label Savoy Records, basé à Newark dans le New Jersey, est l'auteur de
plusieurs hits de R&B en 1951, incluant : Double Crossing Blues, Mistrustin' Blues et Cupid's Boogie,
tous classés à la première place. Otis totalise dix chansons au top 10 cette année. D'autres hits incluent
Gee Baby, Mambo Boogie et All Nite Long. The Clovers, un trio vocal qui chante un mélange de blues et
de gospel, est classé à la 5e place avec sa chanson Don't You Know I Love You publié par Atlantic
Records. Aussi en juillet 1951, le DJ originaire de Cleveland (Ohio) Alan Freed se lance dans une
émission de radio intitulée The Moondog Rock Roll House Party sur WJW31.
En 1951, Little Richard Penniman commence à enregistrer chez RCA Records dans le style jump blues
de Roy Brown et Billy Wright à la fin des années 1940. Cependant, ce n'est pas avant la publication
d'une démo en 1954, qui attirera l'attention de Specialty Records, que le public connaîtra sa musique
rhythm and blues funky et uptempo qui l'aidera à catapulter sa popularité en 1955 et aidera à définir le
son du rock 'n' roll. Une succession rapide de hits rhythm and blues, à commencer par Tutti Frutti et
Long Tall Sally, inspireront des musiciens comme James Brown, Elvis Presley et Otis Redding.
Ruth Brown du label Atlantic, place plusieurs chansons dans le top 5 chaque année entre 1951 et 1954 :
Teardrops from My Eyes, Five, Ten, Fifteen Hours, (Mama) He Treats Your Daughter Mean et What a
Dream. Shake a Hand de Faye Adams atteint la seconde place en 1952. En 1953, le public adepte de
R&B fait de la chanson Hound Dog de Leiber and Stoller troisième des classements la même année.
Ruth Brown est très populaire parmi les fans féminines de R&B. La même année The Orioles, un
groupe doo-wop, atteint la quatrième place des classements avec la chanson Crying in the Chapel.
Fats Domino atteint le top 30 des classements pop en 1952 et 1953, puis le top 10 avec Ain't That a
Shame. Ray Charles se popularise à l'échelle nationale en 1955 avec I Got a Woman. En 1954, Sh-Boom
des Chords devient le premier hit à atteint le classement R&B et le top 10 plus tôt dans l'année. À la fin
de l'année, et en 1955, Hearts of Stone des Charms atteint le top 20.

Depuis les années 1960


Chain Gang de Sam Cooke est une chanson significative du R&B en 1960, idem pour la chanson The
Twist de Chubby Checker. Au début des années 1960, la catégorie musicale auparavant connue sous le
nom de rhythm and blues est renommée soul, et une musique similaire jouée par des musiciens blancs
est appelée blue eyed soul . Motown Records publie son premier single rentable en 1960 : Shop Around
des Miracles, et en 1961, Stax Records fait paraître son premier hit Gee Whiz! (Look at His Eyes) de
Carla Thomas

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