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Milieu Familial Des Auteurs Des Infractions.
Milieu Familial Des Auteurs Des Infractions.
Introduction
Dans 64,5% des cas, la famille d’origine des auteurs de crimes d’homicides
occupe un domicile en milieu rural et seulement à supprimer 35,5% des cas celle-
ci habite en milieu urbain. 75,5 % des sujets sont issus de familles légalement
constituées, où les deux parents sont présents. Le restant à savoir de 14,1% des
sujets ont grandi au sein d’une famille monoparentale ou reconstituée (4,3%),
auprès des grands-parents (5,9%), d’autres membres de la famille (oncles, tantes,
cousins) et dans des centres de placement. Puisque la plupart des personnes
enquêtées ont grandi dans une famille nucléaire, nous pouvons affirmer que le
type de la famille n’est pas forcément un prédicteur du comportement
homicidaire. Un exemple concluant repose sur le fait que les sujets évoluant au
sein d’une famille nucléaire, monoparentale ou reconstituée ont commis le délit
d’homicide dans une proportion d’approximatif 50%.
De même, l’analyse a révélé le fait que la majorité des sujets est issue à hauteur de
32,9% de familles ayant 2 enfants, 25,2% de familles composées de 3 enfants et,
enfin, 17,4% de familles ayant 4 enfants. Etant donné que la proportion de
familles dans lequelles ont été élevés 3 ou 4 enfants est élevée, nous considérons
qu’il y a un lien entre le contrôle parental réduit et le risque de manifestations
délinquantes, chez les personnes de notre échantillon. Par exemple, parmi les
sujets qui ont plus de cinq frères, 70,4% ont commis des actes d’homicide, et
parmi ceux qui ont deux frères, seulement 44,8% ont commis ce type d’infraction.
En vue de connaître le mode par lequel la famille d’origine a influencé le
comportement criminel des personnes enquêtées, nous avons jugé nécessaire
d’obtenir des informations concernant aussi le niveau d’instruction, le statut
occupationnel et les sources de revenus des tuteurs (voir Tableau 1).
*Ecole primaire, secondaire (premier cycle) **Lycée, école professionnelle *** Ecole post-
secondaire, université, master.
J’ai eu une enfance difficile. Nous étions sept frères, et papa avait une maladie
du cœur. Mes frères ont commencé à travailler avec maman durant la journée,
chez les voisins, depuis qu’ils avaient six, sept ans. Moi, étant le benjamin, je
restais plutôt à la maison avec papa, je cuisinais et faisais le ménage. A onze ans
j’ai commencé aussi à travailler sur les champs et chez les voisins. Je recevais
de l’argent ou des vêtements que leurs enfants ne mettaient plus. Même ainsi, on
n’était jamais à l’aise. L’argent ne suffisait pas, on était nombreux, les
médicaments de papa nous coûtaient trop cher, il devait aller souvent au
dispensaire et à l’hôpital. Lorsqu’ils ont grandi, mes frères ont commencé à
boire l’argent gagné et à fréquenter des filles et ça a été de plus en plus difficile
pour nous. Toute mon enfance j’ai dû travailler dur pour chaque bouchée de
pain et pour chaque chemise que je mettais. Rien n’a pas été facile pour moi.
Ni maman ni papa ne sont pas allés à l’école. Eux aussi ont vécu durement leur
enfance, ils n’avaient pas d’argent, leurs parents les ont aussi mis à travailler
dans les champs et durant la journée chez les voisins. Maman ne savait même
pas lire les boîtes de médicaments de papa, elle devait aller chez une voisine qui
lui disait quoi et comment les prendre.
Pour comprendre si les trois variables (la relation entre tuteurs, sujets et tuteurs,
sujets et frères/soures) sont différentes ou similaires en tant que forme, nous avons
utilisé l’analyse des dispersions ANOVA (Tableau 3), dont les résultats sont
présentés ci-après:
Même si 58,8% des personnes enquêtées considèrent que dans la famille d‘origine
ont prédominé les relations basées sur la tranquillité et la compréhension, nous ne
pouvons pas apprécier si celles-ci ont bénéficié durant leur enfance d’un climat
adéquat pour le développement psychique, émotionnel et social. Suite aux
dialogues avec les sujets, nous avons constaté qu’il y a eu des épisodes de
violence même dans le cas de ceux qui pensent avoir vécu dans un milieu basé sur
la tranquillité et la compréhension.
Nous pouvons affirmer qu’avec le temps, ils se sont habitués à certaines actions
violentes, qu’ils sont parvenus à considérer comme naturelles.
J’ai vécu dans une famille tranquille. Mes parents s’entendaient bien, papa
frappait quelques fois maman mais seulement lorsqu’il était fâché. On était
beaucoup d’enfants, papa était le seul qui travaillait et maman s’occupait de la
maison et de nous. Papa nous tapait aussi quelques fois, mais également, à
l’occasion ou lorsqu’il était ivre. Alors il s’énervait et c’était assez grave si lʼon
était dans son chemin.
De plus, ces relations peuvent être décrites avec une note positive, dans la mesure
où plus de ¾ des sujets sont visités seulement par les membres de la famille, en
particulier les parents ou les frères.
La famille est la seule qui vient me visiter. Lorsque j’étais dehors et que je
pouvais aider et donner de l’argent à tous ceux qui en avaient besoin, j’étais
bien, maintenant je ne le suis plus. Dans des situations comme celle-ci, on
réalise que rien nu personne ne se compare avec la famille. Eux t’aiment quoi
qu’on fasse, même si l’on s’est trompé.
Ma mère et mon père ont travaillé toute leur vie dans le pénitencier. Mon père a
été directeur du pénitencier des mineurs et maman était comptable en chef.
Lorsque j’étais petit, ils me prenaient avec eux au boulot parce qu’ils n’avaient
personne pour prendre soin de moi à la maison. J’entrais dans les sections, je
sortais dans la cour, je trainais derrière les gardiens, et c’est ainsi que j’ai
grandi, parmi les infracteurs. Après avoir fini le lycée, ils m’ont obligé à aller à
une école pénitentiaires et j’ai été embauché avec eux, au pénitencier.
Maintenant, adulte, j’ai commencé à parler avec les détenus, à lier des amitiés et
on a créé des réseaux. Moi à l’extérieur, eux à l’intérieur. Tout allait très bien,
eux, ils me mettaient en contact avec les gens et moi, je résolvais le problème. Je
faisais divers échanges, je prenais et donnais de l’argent avec intérêts, j’étais
aussi récupérateur, je faisais tout. Ainsi, au boulot comme dans le temps libre, je
ne faisais que ça, des affaires, et je gagnais dix fois plus que mon salaire (il
sourit).
C’est vrai que j’étais coupable, mais pas seulement moi. On ne s’est jamais
entendu avec J., mon ex-femme. En fait, nous nous sommes mariés parce nos
parents avaient insisté. Moi, j’ai aimé une autre femme, pauvre aussi (la
victime) elle a aimé un autre. Parce cette femme-là était pauvre, et mes parents
avaient de l’argent, ils ne m’ont pas laissé l’épouser. J’ai eu avec J. deux enfants
et on a essayé de les élever le mieux possible. Mais on se disputait souvent, je
buvais assez beaucoup, elle, en échange, ne buvait pas et était tout le temps
absente de la maison. On s’est frappé plusieurs fois, même en présence des
enfants.
Je sais qu’il n’y a pas d’excuses pour ce que j’ai fait, elle avait une vie et
méritait de la vivre, mais quoique j’ai essayé, je n’ai pas réussi à m’approcher
d’elle, au contraire, chaque jour ensemble nous éloignait même plus. Notre
mariage me fatiguait, j’étais tout le temps irascible, moi ou elle, on trouvait
toujours des raisons pour se disputer et, je vous l’ai dit, pour nous frapper.
Bibliographie