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Partie 1
−
→ − → − → →
1. On lit sur la matrice J, f (−
→
u ) = √13 k + i + j = − u.
→
−
D’autre part, soit v ∈ E et (x, y, z) ses coordonnées dans B ; f (−
→
− →
v ) a alors pour coordonnées
(y, z, x) donc
−
→
v ∈ Q ⇐⇒ x + y + z = 0
⇐⇒ y + z + x = 0
⇐⇒ f (−
→
v)∈Q
1
√
Donc f (−
→ 3−
→ − 21 →
− −
→ −2π
−
→
w) = 2 v w = − sin − 2π
3 v + cos 3 w . D’où pour θ = − 2π
3 , on a
f (−
→
v ) = cos (θ) −
→
v + sin (θ) −
→
w et f (−
→
w ) = − sin (θ) −
→
v + cos (θ) −
→
w
(d) La restriction de f au plan Q est donc la rotation vectorielle d’angle − 2π 3 . (ces deux
applications linéaires coı̈ncident en effet sur la base (−
→
v ,−
→
w ) donc aussi sur le plan Q
qu’elle engendre).
Partie 2
1 1 √ 1 √
1 1 1
−1 −1
1. (a) On obtient P = 1 + i √23 − i√ 3
c’est-à-dire P = 1 j j2 .
2 2 2
1 −1
− i 23 −1
+ i 23 1 j2 j
2 2
mais aussi
1 0 0
j 0 = X1 jX2 j 2 X3 ,
[X1 X2 X3 ] 0
0 0 j2
Par définition de M (a, b, c)d’où en posant ∆ = diag 1, j, j 2 , il vient JP = P ∆.
a1 b1 c1
3. (a) La matrice M = a2 b2 c2 commute avec J si et seulement si :
a3 b3 c3
a1 b1 c1 0 1 0 0 1 0 a1 b1 c1
a2 b2 c2 0 0 1 = 0 0 1 a2 b2 c2
a3 b3 c3 1 0 0 1 0 0 a3 b3 c3
Soit si et seulement si
c1 a1 b1 a2 b2 c2
c2 a2 b2 = a3 b3 c3
c3 a3 b3 a1 b1 c1
a1 = b2 = c3
Donc si et seulement si a2 = b3 = c1 ; ainsi M commute avec J si et seulement si
a3 = b1 = c2
il existe trois complexes a, b, c tels que M = aI + bJ + cJ 2 . Ce qui se traduit en disant
que C (J) est le sous-espace vectoriel de M3 (C) engendré par la famille I, J, J 2 .
(b) Cette famille est libre dans M3 (C), c’est donc une base de C (J) , qui par suite est de
dimension 3.
2
4. (a) Par définition de M (a, b, c), on a
P −1 M (a, b, c) P = P −1 aI + bJ + cJ 2 P
= aI + bP −1 JP + cP −1 J 2 P
2
Or P −1 JP = ∆ et par suite P −1 J 2 P = P −1 JP = ∆2 , d’où on déduit :
P −1 M (a, b, c) P = diag a + b + c, a + bj + cj 2 , a + bj 2 + cj
(b) Par la règle de Sarrus, det (M (a, b, c))) = a3 +b3 +c3 −3abc, et D (a, b, c) étant diagonale,
son déterminant est le produit des éléments diagonaux, donc
det (D (a, b, c)) = (a + b + c) a + bj + cj 2 a + bj 2 + cj .
Partie 3
an+1 = λbn + (1 − λ) cn
1. Notons que les relations traduisant les barycentres bn+1 = (1 − λ) an + λcn s’écrivent
cn+1 = λan + (1 − λ) bn
matriciellement
0 λ 1−λ
Yn+1 = 1 − λ 0 λ Yn
λ 1−λ 0
2
= λJ + (1 − λ) J Yn
= M (0, λ, 1 − λ) Yn
Passons alors à la relation de récurrence sur les vecteurs Zn = P −1 Yn :
Zn+1 = P −1 M (0, λ, 1 − λ) P Yn
Et donc d’après les résultats de la deuxième partie :
Zn+1 = D (0, λ, 1 − λ) Zn
2. Toujours d’après la deuxième partie, et sachant que les produits de matrices diagonales sont
des matrices diagonales dont les éléments diagonaux sont obtenus par produits terme à terme,
il vient :
n n n
n
(D (0, λ, 1 − λ)) = diag 1, λj + (1 − λ) j 2 = diag 1, λj + (1 − λ) j 2 , λj 2 + (1 − λ) j
3
3. (a) On met√le nombre complexe λj + (1 − λ) j 2 sous forme algébrique : λj + (1 − λ) j 2 =
− 12 + i 23 (2λ − 1) , et on en déduit
λj + (1 − λ) j 2 2 = 1 + 3 (2λ − 1)2
4 4
2
Donc λj + (1 − λ) j 2 < 1 si et seulement si 34 (2λ − 1) < 43 ce qui équivaut à λ ∈ ]0, 1[ .
2 n
On en déduit que λj + (1 − λ) j n∈N
converge si et seulement si λ ∈ ]0, 1[ .
(b) Si cette condition est vérifiée, alors on a aussi λj + (1 − λ) j 2 < 1, soit λj 2 + (1 − λ) j <
n
1 et donc la suite géométrique λj 2 + (1 − λ) j n∈N
converge aussi. Notons alors pour
xn
n
tout n ∈ N, Zn = yn . On a Zn = (D (0, λ, 1 − λ)) Z0 , donc
zn
xn = x0 n
yn = λj + (1 − λ) j 2 y0
n
zn = λj 2 + (1 − λ) j z0
et donc (xn )n∈N converge vers x0 , (yn )n∈N et (zn )n∈N convergent vers 0.
Mais de plus Yn = P Zn , donc les suites (an ) , (bn ) , (cn ) sont combinaison linéaire des
suites (xn ) , (yn ) et (zn ) . La convergence de ces dernières permet alors d’assurer que
lorsque λ ∈ ]0, 1[ les suites (an ) , (bn ) et (cn ) sont convergentes.
0 λ 1−λ
4. (a) On a montré la relation Yn+1 = 1 − λ 0 λ Yn , donc
λ 1−λ 0
(b) Lorsque λ ∈ ]0, 1[ , on peut passer à la limite dans la relation de récurrence matricielle
précédente. Posons l1 = lim an , l2 = lim bn et l3 = lim cn , il vient :
n→+∞ n→+∞ n→+∞
l1 = λl2 + (1 − λ) l3
l2 = (1 − λ) l1 + λl3
l3 = λl1 + (1 − λ) l2
Remplaçons la deuxième ligne de ce système par elle même multipliée par (1 − λ) addi-
tionnée de la première ligne multipliée par −λ, on en déduit :
l1 = λl2 + (1 − λ) l3
2
−λl1 + (1 − λ) l2 = −λ2 l2 + (1 − λ) l1
l3 = λl1 + (1 − λ) l2
puis
2 + (1 − λ) l3
l1 = λl
1 − λ + λ 2 l 1 = 1 − λ + λ2 l 2
l3 = λl1 + (1 − λ) l2
Enfin comme 1 − λ + λ2 ne s’annule pas sur ]0, 1[ on en déduit l1 = l2 puis l3 = l1 ,
donc si les suites (an ) , (bn ) , (cn ) convergent, alors elles ont même limite l.
(c) Enfin sachant que la suite (an + bn + cn ) est constante égale à a+b+c, on peut conclure
en passant de nouveau à la limite 3l = a + b + c, donc
a+b+c
lim an = lim bn = lim cn =
n→+∞ n→+∞ n→+∞ 3
4
Problème 2 – Le théorème d’Engel
1. Comme ud−1 6= 0, il existe un x ∈ E tel que ud−1 (x) 6= 0. (En particulier x 6= 0.) Soient
Pd
λ1 , ..., λd ∈ K tels que j=1 λj uj−1 (x) = 0. Montrons que les λj sont tous nuls. Par l’absurde.
Sinon il existe un plus petit entier r tel que λr 6= 0.
Pd
On a alors 0 = λr ur−1 (x) + j=r+1 λj uj−1 (x). On applique la fonction ud−r : on a alors
d
X
d−r d−1
0=u (0) = λr u (x) + λj udr +j−1 (x) = λr ud−1 (x)
j=r+1
car Ker ud = E.
Montrons maintenant que pour tout entier r compris entre 0 et d−1, on a Ker ur 6= Ker ur+1 .
Par l’absurde. On a alors Ker ur = Ker ur+1 pour un certain r < d. Montrons par récurrence
sur k que pour tout entier k, Ker ur = Ker ur+k . C’est vrai si k = 0 ou 1. Supposons que
c’est vrai pour k. Alors si x ∈ Ker ur+k+1 , ur+1 (uk (x)) = 0, d’où uk (x) ∈ Ker ur+1 = Ker ur ,
et donc ur (uk (x)) = 0 et x ∈ Ker ur+k = Ker ur , ce qui conclut la récurrence. On a alors
Ker ur = Ker ud−1 = Ker ud , absurde car Ker ud−1 6= Ker ud par définition de l’ordre de
nilpotence.
2
4. Par l’absurde
: si B1 estune base de K dans laquelle u et v ont pour matrices respectives
0 α 0 β
A= et B = . Alors puisque AB = 0, on a par isomorphisme d’algèbre
0 0 0 0
0 1 0 0 1 0
u ◦ v = 0. Or = . Contradiction.
0 0 1 0 0 0
k
A B
5. Soient A ∈ M(r, K) et D ∈ M(n−r, K). Montrons par récurrence sur k ≥ 1 : =
0 D
k
A ∗
. C’est clair si k = 1. Supposons que c’est vrai pour k, k ≥ 1.
0 Dk
Alors
k+1 k k k+1
A B A B A B A B A Bk A ∗
= = = .
0 D 0 D 0 D 0 D 0 Dk 0 Dk+1
Ce qui conclut la récurrence.
d
A B
En particulier, si d et supérieur à l’ordre de nilpotence de A et D, alors =
0 D
2
0 C 0 C 0 0
. Mais = en vertu de la formule du produit par blocs.
0 0 0 0 0 0
2d
A B
Donc = 0.
0 D
5
0 1
6. Première méthode : on part de A = et on conjugue par une matrice de passage
0 0
2 1
au hasard et on espère que les coefficients seront tous non-nuls. Par exemple P = .
1 1
1 −1 −2 4
Donc P −1 = . Donc P AP −1 = . Gagné !
−1 2 −1 2
Deuxième méthode : on regarde de quel coté il faut chercher. Pour une matrice 2 × 2, il faut
avoir le noyau égalà l’image.
Soit donc (a, b) un vecteur non nul de K2 et F = Vect((a, b)).
a
La matrice A = b −a a bien pour noyau la droite d’équation bx − ay = 0,
b
x a
c’est-à-dire F , et pour image F . En effet A = (bx − ay) .
y b
1. (a) Il s’agit de montrer que adu est linéaire. Or pour tous v, w ∈ L(E) et λ, µ ∈ K, on a
Or Ruk = Ruk et de même pour L. Donc si u est nilpotent d’ordre d, on a ad2d u = 0 car
pour tout entier j compris entre 0 et 2d, on a uj = 0 ou u2d−j = 0.
2. On a N = Ku où u est nilpotent non nul, donc d’ordre d ≥ 1. Ker u 6= {0} par la question
I.3 et donc tout x ∈ Ker u convient.
3. Soit H l’ensemble des sous-espaces vectoriels distincts de N , stables par [, ]. H est non-vide
car contient {0}, mais aussi toute les droites de N car [u, u] = 0. Soit X = {dim F | F ∈ H}.
Comme X est une partie non vide majorée majoré par dim N = d de N, r = max X existe.
Soit N1 ∈ H tel que dim N1 = r. On a bien sûr r ≤ d − 1 car N1 6= N par définition de H.
4. On regarde adu comme endomorphisme de N . Il s’agit de montrer que si j ≤ r et u ∈ N − 1,
adu (ej ) a toutes ses coordonnées nulles suivant er+1 , ..., ed . Mais adu (ej ) = [u, ej ] ∈ N1 car
N1 est stable pour [, ]. Donc adu (ej ) = Vect(e1 , ..., er ).
5. Montrons d’abord que ad[u,v] = [adu , adv ]. En effet, pour tout w :
6
6. Par hypothèse de récurrence, on peut appliquer le théorème d’Engel à N 0 = {ρ(u) | u ∈ N1 }.
C’est bien un sous-espace vectoriel d’une algèbre d’endomorphismes de dimension finie stable
par [, ], dont tous les éléments sont nilpotents car ρ(u) est nilpotente d’après la question I.5.
D’où l’existence de X0 .
7. Soit X = X00 ∈ Md,1 (K)
et v0 le vecteur de N représenté dans B par X. Si M =
A B
, M X = BX
MatB (adu ) = 0
0
car ρ(u)X0 = 0 par définition de X0 . D’où
0 ρ(u)
adu a toutes ses coordonnées suivant D nulles, i.e. adu (v0 ) ∈ N1 .
8. Soit N2 = Kv0 ⊕ N1 . Montrons que N2 est stable par [, ]. Soient u, v ∈ N1 , λ, µ ∈ K. Alors
[λv0 + u, µv0 + v] = λµ[v0 , v0 ] + λ[v0 , v] + µ[u, v0 ] + [u, v]. Or [v0 , v0 ] = 0, [u, v] ∈ N1 car
N1 stable par [, ], [u, v0 ] = adu (v0 )N1 par définition de v0 et parce que u ∈ N1 et enfin
[v0 , v] = − adv (v0 ) ∈ N1 . Par maximalité de N1 , N2 = N . D’où dim N1 = dim N − 1.
Remarquons qu’on a de plus pour tout u ∈ N et v ∈ N1 , [u, v] ∈ N1 .
9. Soit x ∈ E1 et v ∈ N . Il s’agit de montrer que pour tout u ∈ N1 , uv(x) = 0. Or uv(x) =
[u, v](x) + vu(x) = w(x) + v(0) = 0 car w = [u, v] ∈ N1 d’après la question précédente.
10. Remarquons déjà que E1 6= {0}. En effet, puisque dim N1 ≤ d − 1, par hypothèse de ré-
currence, il existe un x 6= 0 annulé par tous les éléments de N1 . Mais v0 restreint à E1 est
encore nilpotent en tant qu’endomorphisme de E1 . Donc son noyau n’est pas réduit à {0}.
Tout vecteur x de ce noyau convient. Le théorème d’Engel est démontré.
11. Application : On raisonne par récurrence sur dim E. D’après le théorème d’Engel, il existe
x 6= 0 tel que pour tout u ∈ N , u(x) = 0.
Si dim E = 1, N est réduit à {0} car tout endomorphisme de E est une homothétie ; elle
n’est nilpotente que si elle est nulle. Supposons le résultat vrai pour dim E = n − 1. Soit
0 0 0
E de dimension n. Considérons
B = (x0 , e2 , ..., en ) une base de E. Dans cette base, tout
0 ∗
élément de N s’écrit . D’après I.5, Au est nilpotente. Pour tout u, Au représente
0 Au
un endomorphisme de F = Vect(e02 , ..., e0n ). Comme les Au sont nilpotente et forment un
espace vectoriel stable par produits (conséquence du produit par blocs), on peut appliquer
le théorème d’Engel à N 0 = {Au | u ∈ N }. Donc il existe une base (e2 , ..., en ) de F dans
laquelle les matrices des éléments de N 0 sont toutes triangulaires supérieures strictes. Dans
B = (x0 , e2 , ..., en ), les matrices des u ∈ N sont toutes triangulaires supérieures strictes.