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Chapitre 2
Réponse d’un modèle d’état
Introduction
L’objectif de ce chapitre est d’étudier la réponse d’un système linéaire définit par un modèle
d’état à une excitation classique (impulsion, échelon, sinusoïde).
On considère le modèle d’état suivant :
𝑥̇ (𝑡) = 𝐴. 𝑥(𝑡) + 𝐵. 𝑢(𝑡) ∶ é𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑′é𝑡𝑎𝑡
{𝑦(𝑡) = 𝐶. 𝑥(𝑡) + 𝐷. 𝑢(𝑡) ∶ é𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒
𝑥(𝑡0 ) = 𝑥0 ∶ 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙𝑒
Avec 𝑦(𝑡) est la sortie du modèle d’état c’est-à-dire du système linéaire, 𝑢(𝑡) est l’entrée du
système.
On va voir dans ce qui suit comment peut déterminer la réponse du système 𝑦(𝑡) pour différents
types d’entrées 𝑢(𝑡) (échelon, rampe, impuslion…).
La solution d’un système homogène matriciel est analogue à celle dans le cas scalaire, donc elle
s’exprime sous la forme suivante :
x(t) = 𝑥(𝑡0 ). 𝑒 𝐴(𝑡−𝑡0)
L’exponentielle de matrice peut se calculer grâce au développement en série suivant :
𝐴2 (𝑡 − 𝑡0 )2 𝐴3 (𝑡 − 𝑡0 )3
𝑒 𝐴(𝑡−𝑡0 ) = 𝐼 + 𝐴(𝑡 − 𝑡0 ) + + +⋯
2! 3!
Si on dérive l’expression ci-dessus par rapport au temps, on aura :
𝑑(𝑒 𝐴(𝑡−𝑡0) ) 𝐴3 (𝑡 − 𝑡0 )2 𝐴4 (𝑡 − 𝑡0 )3
= 𝐴 + 𝐴2 (𝑡 − 𝑡0 ) + + +⋯
𝑑𝑡 2! 3!
𝑑(𝑒 𝐴(𝑡−𝑡0) ) 𝐴2 (𝑡 − 𝑡0 )2 𝐴3 (𝑡 − 𝑡0 )3
⟹ = 𝐴 [𝐼 + 𝐴(𝑡 − 𝑡0 ) + + + ⋯] = 𝐴𝑒 (𝑡−𝑡0)
𝑑𝑡 ⏟ 2! 3!
𝑒 (𝑡−𝑡0 )
D’où,
𝑡
𝑥(𝑡) = 𝑥0 (𝑡)𝑒 𝐴(𝑡−𝑡0) = 𝑥0 𝑒 𝐴(𝑡−𝑡0 ) + ∫ 𝑒 𝐴(𝑡0−𝜏) . 𝑒 𝐴(𝑡−𝑡0 ) . 𝐵. 𝑢(𝜏)𝑑𝜏
𝑡0
On a :
𝑥̇ (𝑡) = 𝐴𝑥(𝑡) + 𝐵𝑢(𝑡)
En appliquant la transformée de Laplace, on obtient :
𝑝𝑋(𝑝) − 𝑥(0) = 𝐴𝑋(𝑝) + 𝐵𝑈(𝑝) ⇒ (𝑝𝐼 − 𝐴)𝑋(𝑝) = 𝐵𝑈(𝑝) + 𝑥(0)
Par conséquent :
𝑋(𝑝) = (𝑝𝐼 − 𝐴)−1 𝐵𝑈(𝑝) + (𝑝𝐼 − 𝐴)−1 𝑥(0)
Par identification avec l’expression générale à 𝑡0 = 0 de :
𝑡
x(t) = 𝑒 𝐴𝑡 𝑥0 + ∫ 𝑒 𝐴(𝑡−𝜏) 𝐵𝑢(𝜏)𝑑𝜏
0
• Il est facile de calculer la matrice de transition si la matrice d’état 𝐴 est diagonale. En effet :
𝜆1 ⋯ 0 𝑒 𝜆1𝑡 ⋯ 0
𝐴𝑡
𝐴=(⋮ ⋱ ⋮ )⇒ 𝑒 =( ⋮ ⋱ ⋮ )
0 ⋯ 𝜆𝑛 0 ⋯ 𝑒 𝜆𝑛 𝑡
• Dans ce cas, on considère que la matrice d’état 𝐴 est quelconque. Pour cela, on procède de
l façon suivante :
- - On détermine les valeurs propres qui sont les solutions de l’équation : 𝑑𝑒𝑡(𝜆𝐼 − 𝐴) = 0.
- Puis, on détermine les vecteurs propres définies par : 𝐴𝑉𝑖 = 𝜆𝑖 𝑉𝑖 , avec 𝑉𝑖 sont les vecteurs
propres et 𝜆𝑖 sont les valeurs propres.
- On calcule ensuite la matrice modale 𝑇 formée par les vecteurs propres.
𝑇 = [𝑉1 𝑉2 … 𝑉𝑛 ]
- La matrice diagonale 𝐷 formée des valeurs propres de 𝐴 est obtenue comme suit :
𝜆1 ⋯ 0
𝐷= ⋮
( ⋱ ⋮ ) = 𝑇 −1 . 𝐴. 𝑇 ⇒ 𝐴 = 𝑇. 𝐷. 𝑇 −1
0 ⋯ 𝜆𝑛
- Enfin, on calcule la matrice de transition en utilisant la relation précédente comme suit :
𝑒 𝜆1𝑡 ⋯ 0
𝑒 𝐴𝑡 = 𝑇. 𝑒 𝐷𝑡 . 𝑇 −1 = 𝑇. ( ⋮ ⋱ ⋮ ) . 𝑇 −1
0 ⋯ 𝑒 𝜆𝑛𝑡
Exemple :
−2 −2
Soit la matrice 𝐴 = ( ), calculer la matrice de transition 𝑒 𝐴𝑡 .
−1 −3
Réponse impulsionnelle
La réponse du système décrit par des équations d’état obtenue s’écrit par :
𝑡
𝑦(𝑡) = 𝐶𝑒 𝐴(𝑡−𝑡0) 𝑥0 + C (∫ 𝑒 𝐴(𝑡−𝜏) 𝐵𝑢(𝜏)𝑑𝜏) + 𝐷. 𝑢(𝑡)
𝑡0
En absence de transmission directe 𝐷 = 0, pour une entrée de type impulsion de Dirac 𝑢(𝑡) =
𝛿(𝑡), la réponse est alors exprimée par :
𝑦(𝑡) = 𝐶. 𝑒 𝐴𝑡 𝑥0 + C. B. 𝑒 𝐴𝑡 = C. 𝑒 𝐴𝑡 ( 𝑥0 + B)
On constate d’après la réponse impulsionnelle de 𝑦(𝑡), que les valeurs propres de 𝐴 ont une
influence sur la réponse du système.
Réponse indicielle
On considère la même réponse du système considérée dans le cas de réponse impulsionnelle,
mais on prendre une entrée de type échelon 𝑢(𝑡) = 1(𝑡) qui également appelé fonction
Heavyside. L’expression de la réponse indicielle 𝑦(𝑡) est alors :
𝑦(𝑡) = 𝐶. 𝑒 𝐴𝑡 ( 𝑥0 + 𝐴−1 . B) − 𝐶. 𝐴−1 . B
Dans cette expression, 𝐴 est supposé inversible. C’est le cas si la réponse est convergente
(𝑅𝑒(𝜆𝑖 ) < 0 ∨ 𝑖 ∈ {1, … , 𝑛}).
Analyse de stabilité
La stabilité de l’état est conditionnée par celle de la matrice de transition 𝑒 𝐴𝑡 . En effet, la
solution de l’équation homogène : 𝑥(𝑡) = 𝑒 𝐴𝑡 𝑥0 tend vers 0 quelque soit la condition initiale si
𝑒 𝐴𝑡 tend vers 0 quand 𝑡 → +∞.
En examinant le lien entre les matrices (𝐴, 𝐵, 𝐶 𝑒𝑡 𝐷) et la fonction de transfert du système, on
remarque que les pôles de cette dernière ne sont autres que les valeurs propres de 𝐴.
On retient donc que 𝑒 𝐴𝑡 converge si et seulement si les valeurs propres de la matrice 𝐴sont à
partie réelle strictement négative.
Théorème :
𝜆 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝐴 𝑠𝑖 𝑒𝑡 𝑠𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑖 det(𝐴 − 𝜆𝐼) = 0
Exemple :
−1 1 −1 − 𝜆 1
𝐴=( ) ⇒ 𝐴 − 𝜆𝐼 = ( )
0 −2 0 −2 − 𝜆
det(𝐴 − 𝜆𝐼) = 0 ⇒ (−1 − 𝜆)((−2 − 𝜆) − 0 = 0 ⇒ 𝜆1 = −1 𝑒𝑡 𝜆2 = −2 sont les
valeurs propres de la matrice 𝐴 .
𝜆1 = −1 < 0 𝑒𝑡 𝜆2 = −2 < 0 , donc le système lui associé est stable.