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Alors,
𝑡
𝑡
∫𝑡 𝑎(𝑠) d𝑠 𝑡
(∀𝑡 ∈ 𝐼 ∩ [𝑡0 , +∞[) 𝑢(𝑡) ≤ 𝑢(𝑡0 )e 0 + ∫ 𝑏(𝜎)e∫𝜎 𝑎(𝑠) d𝑠 d𝜎
𝑡0
𝑡
DÉMONSTRATION. Notons 𝐼 + = 𝐼 ∩ [𝑡0 , +∞[ et 𝐴 ∶ 𝐼 + ⟶ R, 𝑡 ⟼ ∫𝑡0 𝑎(𝑠) d𝑠 une primitive de 𝑎 qui s’annule en 𝑡0 ,
d’après le théorème fondamentale de l’analyse, 𝐴 est de classe C 1 sur 𝐽.
Considérons 𝑣 ∶ 𝐼 + ⟶ R une fonction définie pour tout 𝑡 ∈ 𝐼 + par, 𝑣(𝑡) = 𝑢(𝑡)e−𝐴(𝑡) . La fonction 𝑣 est de classe
C comme de produit de fonction de classe C 1 .
1
Par suite pour tout 𝑡 ∈ 𝐼 + , 𝑣′ (𝑡) = 𝑢′ (𝑡)e−𝐴(𝑡) −𝑎(𝑡)𝑢(𝑡)e−𝐴(𝑡) , donc par hypothèse, 𝑣′ (𝑡) ≤ 𝑏(𝑡)e−𝐴(𝑡) pour tout 𝑡 ∈ 𝐼 + .
Ensuite comme 𝑣′ est continue et par monotonie de l’intégrale on obtient, pour tout 𝑡 ∈ 𝐼 +
𝑡
𝑣(𝑡) ≤ 𝑣(𝑡0 ) + ∫ 𝑏(𝜎)e−𝐴(𝜎) d𝜎
𝑡0
c’est à dire
𝑡
𝑡
∫𝑡 𝑎(𝑠) d𝑠 𝑡
𝑢(𝑡) ≤ 𝑢(𝑡0 )e 0 + ∫ 𝑏(𝜎)e∫𝜎 𝑎(𝑠) d𝑠 d𝜎
𝑡0
Proposition 2
Alors 𝑦1 est une solution maximale de ce problème de Cauchy (il en va de même pour 𝑦2 ). Comme 𝑓 est de classe C 1
sur 𝐼 × 𝑈, par application du théorème de Cauchy-Lipschitz, il y unicité de la solution donc 𝑦1 = 𝑦2 et 𝐽1 = 𝐽2 . Ce qui
montre que deux solutions distinctes ne peuvent se croiser. 2
Proposition 3
DÉMONSTRATION. Fixons une norme ‖⋅‖ sur R𝑑 . Notons 𝐼 = ]𝑎, 𝑏[. Soit 𝑦 ∶ 𝐽 ⟶ R𝑑 une solution maximale de l’équa-
tion différentielle associée à 𝑓 tel que 𝑦(𝑡0 ) = 𝑦0 ∈ R𝑑 , avec 𝐽 = ]𝛼, 𝛽[ un intervalle ouvert contenant 𝑡0 . Pour tout
‖ 𝑡 ‖
‖𝑦(𝑡)‖ = ‖𝑦(𝑡) − 𝑦(𝑡0 ) + 𝑦(𝑡0 )‖ = ‖‖∫ 𝑦′ (𝑠) d𝑠 + 𝑦0 ‖‖
‖ 𝑡0 ‖
𝑡 𝑡
≤ ∫ ‖𝑦′ (𝑠)‖ d𝑠 + ‖𝑦0 ‖ ≤ ∫ ‖𝑓(𝑠, 𝑦(𝑠))‖ d𝑠 + ‖𝑦0 ‖
𝑡0 𝑡0
𝑡
≤ ∫ 𝑀 d𝑠 + ‖𝑦0 ‖ ≤ (𝑡 − 𝑡0 )𝑀 + ‖𝑦0 ‖
𝑡0
où 𝑀 ∈ R est la constante qui borne le champ de vecteur 𝑓. On en déduit que 𝑦 est bornée. Comme 𝑓 est de classe C 1 ,
par application du théorème des explosions en temps finis ; Si 𝛽 < 𝑏 alors, lim𝑡→𝛽− ‖𝑦(𝑡)‖ = +∞, or 𝑦 est bornée ce qui
serait absurde, donc 𝛽 = 𝑏. Un raisonnement analogue sur 𝛼 entraîne 𝛼 = 𝑎. D’où 𝐽 = 𝐼 et donc 𝑦 est globale. 2
Proposition 4
DÉMONSTRATION. Fixons une norme ‖⋅‖ sur R𝑑 et 𝑘 ∶ 𝐼 ⟶ R une fonction continue, qui vérifie,
Soit 𝑦 ∶ 𝐽 ⟶ R𝑑 une solution maximale de 𝑦′ (𝑡) = 𝑓(𝑡, 𝑦(𝑡)) et 𝑦(𝑡0 ) = 𝑦0 où 𝑡0 ∈ 𝐼 et 𝐽 ⊆ 𝐼, contenant 𝑡0 . Montrons
que sup(𝐼) = sup(𝐽). Fixons 𝛽 ∈ 𝐽 tel que 𝑡0 ≤ 𝛽, d’une part pour tout 𝑡 ∈ ]𝑡0 , 𝛽[,
‖ 𝑡 ‖ 𝑡
‖𝑦(𝑡) − 𝑦0 ‖ = ‖‖∫ 𝑓(𝑠, 𝑦(𝑠)) d𝑠‖‖ ≤ ∫ ‖𝑓(𝑠, 𝑦(𝑠))‖ d𝑠
‖ 𝑡0 ‖ 𝑡0
𝑡 𝑡
≤ ∫ ‖𝑓(𝑠, 𝑦(𝑠))‖ d𝑠 + ∫ 𝑘(𝑠) ‖𝑦(𝑠) − 𝑦0 ‖ d𝑠
𝑡0 𝑡0
𝛽 𝑡
≤ ∫ ‖𝑓(𝑠, 𝑦0 )‖ d𝑠 + ∫ 𝑘(𝑠) ‖𝑦(𝑠) − 𝑦0 ‖ d𝑠
𝑡0 𝑡0
𝛽
On pose 𝐶(𝛽) = ∫𝑡0 ‖𝑓(𝑠, 𝑦0 )‖ d𝑠 qui est une constante finie, puisque, la fonction 𝑠 ↦ 𝑓(𝑠, 𝑦0 ) est continue et qu’on
intègre sur le segment [𝑡0 , 𝛽]. La forme intégrale du lemme de Gronwall nous assure que pour tout 𝑡 ∈ ]𝑡0 , 𝛽[ :
𝑡 𝛽
∫𝑡 𝑘(𝑠) d𝑠 ∫𝑡 𝑘(𝑠) d𝑠
‖𝑦(𝑡) − 𝑦0 ‖ ≤ 𝐶e 0 ≤ 𝐶e 0
𝛽
Comme 𝑘 est continue, l’intégrale ∫𝑡0 𝑘(𝑠) d𝑠 est finie. On vient de montrer que 𝑦 est bornée sur ]𝑡0 , 𝛽[. Ainsi 𝑦 ne
peut pas exploser en 𝛽. On en déduit du théorème d’explosion en temps fini que sup(𝐽) = sup(𝐼). Un raisonnement
analogue nous permet de montrer que inf(𝐽) = inf(𝐼) en inversant le sens du temps. Donc 𝑦 est globale. 2
Théorème 5
Soit 𝐼 un intervalle ouvert, et 𝐴 ∶ 𝐼 ⟶ ℳ𝑑 (R) une application continue. On note (H) l’équation différentielle
𝑓 ∶ 𝐼 × R𝑑 ⟶ R𝑑 , (𝑡, 𝑦) ⟼ 𝐴(𝑡)𝑦
associé à (H).
(a) La fonction 𝑡 ⟼ 𝐴(𝑡) est continue, donc 𝑓 est continue. Pour établir que toutes les solutions maximales de (H)
sont définies sur 𝐼, il suffit de montrer que 𝑓 est globalement lipschitzienne. On fixe une norme sur R𝑑 et on a :
L’application 𝑡 ⟼ |||𝐴(𝑡)||| est continue, donc le champ de vecteurs est globalement lipschitzien, ainsi par appli-
cation du théorème de Cauchy-Lipschitz et le fait que tout champ de vecteurs continue globalement lipschitzien
vérifie que toute solutions maximales associés à 𝑓 sont globales.
(b) Fixons 𝑡0 ∈ 𝐼. Montrons que 𝒮𝐻 est un sous-espace vectoriel de C 1 (𝐼, R𝑑 ) de dimension 𝑑. Considérons l’ap-
plication 𝛷(𝑡0 ) ∶ 𝒮𝐻 ⟶ R𝑑 , 𝑦 ⟼ 𝑦(𝑡0 ), on constate que 𝛷(𝑡0 ) est linéaire, en effet, pour tout 𝑦1 , 𝑦2 ∈ 𝒮𝐻 et
𝜆 ∈ R.
𝛷(𝑡0 )(𝑦1 + 𝜆𝑦2 ) = (𝑦1 + 𝜆𝑦2 )(𝑡0 ) = 𝑦1 (𝑡0 ) + 𝜆𝑦2 (𝑡0 ) = 𝛷(𝑡0 )(𝑦1 ) + 𝜆𝛷(𝑡0 )(𝑦2 )
Le théorème de Cauchy-Lipschitz affirme que pour tout 𝑦0 ∈ R𝑑 il existe un unique 𝑦 ∈ 𝒮𝐻 telle que 𝛷(𝑡0 )(𝑦) =
𝑦(𝑡0 ) = 𝑦0 , autrement dit 𝛷(𝑡0 ) est bijective. D’où 𝒮𝐻 et R𝑑 sont isomorphes. Donc dim(𝒮𝐻 ) = dim(R𝑑 ) = 𝑑
2
Exemple 6
Le problème de Cauchy :
𝑦′ (𝑡) = √|𝑦(𝑡)|, 𝑡∈R
{ (PC)
𝑦(0) = 0
admet plusieurs solutions maximales
DÉMONSTRATION. Soit 𝑓 ∶ R2 ⟶ R, (𝑡, 𝑦) ⟼ √|𝑦| le champ de vecteurs associée à l’équation différentielle de (PC).
La fonction 𝑓 est continue sur R. En étudiant les solutions stationnaires de ce problème de Cauchy, on constate que
seul la fonction nulle est solution stationnaire de (PC). On constate en posant la fonction
𝑡2
si 𝑡 ≥ 0
𝑦1 ∶ R ⟶ R, 𝑡 ⟼ { 4
−𝑡2
si 𝑡 < 0
4
On constate que pour tout 𝑡 ∈ R∗ , 𝑦′1 (𝑡) = √|𝑦1 (𝑡)|. Donc 𝑦1 est solution de l’équation différentielle associée à (PC).
De plus au voisinage de 0, on a 𝑦1 (0) = 0 et,
Ce qui prouve que 𝑦1 est dérivable en 0 de dérivée nulle et on a : 𝑦′1 (0) = √|𝑦1 (0)| ce qui prouve que 𝑦1 et la fonction
nulle sont toutes deux solutions maximales de (PC). 2