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Démonstration :
1
Soit 𝑙 = lim 𝑓(𝑡). On a lim 𝒰(𝑡) = 1 ; la transformée de Laplace de 𝒰(𝑡) est 𝑝, et bien
𝑡→+∞ 𝑡→+∞
1
évidemment lim+ 𝑝 𝑝 = 1
𝑝→0
En soustrayant 𝑙𝒰(𝑡) de 𝑓(𝑡), on est donc ramené au cas d’une fonction, de nouveau
notée 𝑓, telle que lim 𝑓(𝑡) = 0.
𝑡→+∞
𝑆𝑜𝑖𝑡 𝜀 > 0. Il existe par hypothèse 𝜂 > 0 tel que pour tout 𝑡 tel que 0 < 𝑡 < 𝜂, on a
|𝑓(𝑡)| ≤ 𝜀.
D’autre part,
+∞
𝑝∫ 𝑓(𝑡)𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡 = 𝐼1 + 𝐼2
0
avec
𝜂 +∞
−𝑝𝑡
𝐼1 = 𝑝 ∫ 𝑓(𝑡)𝑒 d𝑡 , 𝐼2 = 𝑝 ∫ 𝑓(𝑡)𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡
0 𝜂
Soit 𝛼 un réel strictement supérieur à l’abscisse de convergence de 𝐹(𝑝) et
𝑝 ∈ ℝ, 𝑝 > 𝛼.
On a
+∞ +∞
|𝐼2 | = |𝑝 ∫ 𝑓(𝑡)𝑧 −(𝑝−𝛼)𝑡 𝑒 −𝛼𝑡 d𝑡| ≤ 𝑝𝑒 −(𝑝−𝛼)𝜂 ∫ |𝑓(𝑡)|𝑒 −𝛼𝑡 d𝑡
𝜂 0
où l'intégrale de droite est convergente, donc 𝐼2 → 0 lorsque 𝑝 → +∞.
Par conséquent, il existe un réel 𝐴 > 0 tel que |𝐼2 | ≤ 𝜀 dès que 𝑝 ∈ ℝ et 𝑝 > 𝐴.
D’autre part,
𝜂
|𝐼1 | ≤ 𝑝𝜀 ∫ 𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡 = 𝜀(1 − 𝑒 −𝑝𝜂 )
0
et ce terme tend vers 𝜀 lorsque 𝑝 → +∞, donc il existe un réel 𝐵 > 0 tel que |𝐼1 | ≤ 2𝜀
dès que 𝑝 ∈ ℝ et 𝑝 > 𝐵. Finalement, pour 𝑝 ∈ ℝ et 𝑝 > max(A, B) on a
|𝑝F(𝑝)| ≤ 3𝜀.
Or, 𝜀 > 0 est arbitrairement petit, donc ce terme tend vers 0 lorsque 𝑝 ∈ ℝ et 𝑝 → +∞.
Théorème de la valeur finale :
lim 𝑓(𝑡) = lim+ 𝑝F(𝑝)
𝑡→+∞ 𝑝→0
Démonstration :
Soit 𝑙 = lim 𝑓(𝑡). L’existence de cette limite finie implique que l’abscisse de
𝑡→+∞
convergence de la transformée de Laplace F(𝑝) est ≤ 0.
1
On a lim 𝒰(𝑡) = 1 ; la transformée de Laplace de 𝒰(𝑡) est 𝑝, et bien évidemment
𝑡→+∞
1
lim+ 𝑝 𝑝 = 1
𝑝→0
En soustrayant 𝑙𝒰(𝑡) de 𝑓(𝑡), on est donc ramené au cas d’une fonction, de nouveau
notée 𝑓, telle que lim 𝑓(𝑡) = 0.
𝑡→+∞
Alors, pour tout 𝜀 > 0, il existe 𝐴 > 0 tel que pour tout 𝑡 > 𝐴, |𝑓(𝑡)| ≤ 𝜀.
On a
𝐴 +∞
𝑝𝐹(𝑝) = 𝑝 ∫ 𝑓(𝑡)𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡 + 𝑝 ∫ 𝑓(𝑡)𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡
0 𝐴
Prenons 𝑝 ∈ ℝ, 𝑝 > 0. On a
𝐴 𝐴
|∫ 𝑓(𝑡)𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡| ≤ ∫ |𝑓(𝑡)|d𝑡 < +∞
0 0
et par suite
𝐴
lim+ 𝑝 ∫ 𝑓(𝑡)𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡 = 0
𝑝→0 0
Par conséquent, il existe un réel 𝛼 > 0 tel que pour 𝑝 ∈ ℝ et 0 < 𝑝 < 𝛼
𝐴
|𝑝 ∫ 𝑓(𝑡)𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡| < 𝜀
0
D’autre part,
+∞ +∞
𝜀
|∫ 𝑓(𝑡)𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡| ≤ ∫ 𝜀𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡 =
𝐴 0 𝑝
donc il existe 𝛽 > 0 tel que pour 𝑝 ∈ ℝ et 0 < 𝑝 < 𝛽
+∞
|𝑝 ∫ 𝑓(𝑡)𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡| ≤ 𝜀
𝐴
Par conséquent, si 𝑝 ∈ ℝ et 0 < 𝑝 < min(𝛼, 𝛽)
+∞
|𝑝 ∫ 𝑓(𝑡)𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡| ≤ 2𝜀
0
Ce qui entraîne que
+∞
𝑝∫ 𝑓(𝑡)𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡 → 0
0
lorsque 𝑝 ∈ ℝ tend vers 0+ .
Théorème du retard
Démonstration :
En utilisant la relation de Chasles, on a
𝑥
ℒ{𝑓(𝑡 − 𝑎)} = lim ∫ 𝑓(𝑡 − 𝑎)𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡
𝑥→+∞ 0
𝑎 𝑥
= ∫ 𝑓(𝑡 − 𝑎)𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡 + lim ∫ 𝑓(𝑡 − 𝑎)𝑒 −𝑝𝑡 d𝑡
0 𝑥→+∞ 𝑎
Or, la première intégrale est nulle car 𝑓(𝑡 − 𝑎) = 0 si 𝑥 ∈ [0 ; 𝑎] (voir image).
Dans la deuxième intégrale, on effectue le changement de variable 𝑢 = 𝑡 − 𝑎.
Il vient :
𝑥−𝑎
ℒ{𝑓(𝑡 − 𝑎)} = lim ∫ 𝑓(𝑢) 𝑒 −𝑝(𝑢+𝑎) d𝑢
𝑥→+∞ 0
𝑥−𝑎
−𝑎𝑝
= lim (𝑒 ∫ 𝑓(𝑢) 𝑒 −𝑝𝑢 d𝑢)
𝑥→+∞ 0
+∞
= 𝑒 −𝑎𝑝 ∫ 𝑓(𝑢) 𝑒 −𝑝𝑢 d𝑢
0
= 𝑒 −𝑎𝑝 ℒ{𝑓(𝑡)}, cqfd
Théorème d’amortissement
Amortir une fonction, cela signifie la multiplier par 𝑒 −𝑎𝑡 , où 𝑎 > 0.
Le théorème d’amortissement s’énonce ainsi : posons F(𝑝) = ℒ{𝑓(𝑡)} ; alors
ℒ{𝑒 −𝑎𝑡 𝑓(𝑡)} = F(𝑝 + 𝑎)
Démonstration :
+∞
ℒ{𝑓 ′ (𝑡)} = ∫ 𝑒 −𝑝𝑡 𝑓 ′ (𝑡) d𝑡
0
𝑢 = 𝑒 −𝑝𝑡 → 𝑢′ = −𝑝𝑒 −𝑝𝑡
𝑣 ′ = 𝑓 ′ (𝑡) → 𝑣 = 𝑓(𝑡)
Intégration par parties :
+∞
∫ 𝑒 −𝑝𝑡 𝑓 ′ (𝑡) d𝑡
0
+∞
= [𝑒 −𝑝𝑡 𝑓(𝑡)]+∞
0 −∫ −𝑝𝑒 −𝑝𝑡 𝑓(𝑡) d𝑡
0
+∞
= [𝑒 −𝑝𝑡 𝑓(𝑡)]+∞
0 +𝑝∫ 𝑒 −𝑝𝑡 𝑓(𝑡) d𝑡
0
= −𝒇(𝟎) + 𝒑𝐅(𝒑)
Dérivée seconde :
ℒ{𝑓 ′′ (𝑡)} = 𝑝[𝑝𝐹(𝑝) − 𝑓(0)] − 𝑓 ′ (0)
ℒ{𝑓 ′′ (𝑡)} = 𝒑𝟐 − 𝒑𝒇(𝟎) − 𝒇′(𝟎)
Dérivée n-ième :
Si 𝑓(0) = 𝑓 ′ (0) = ⋯ = 𝑓 (𝑛−1) (0) = 0
ℒ{𝑓(𝑡)} = 𝐹(𝑝)
ℒ{𝑓 ′(𝑡) } = 𝑝𝐹(𝑝)
⋮
ℒ{𝑓 (𝑛) (𝑡)} = 𝑝𝑛 F(𝑝)
En Sciences de l’ingénieur :
Bonus : Transformée de Laplace de ln 𝑡 À noter :
+∞ +∞