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Contribution de la FCPE

Pour la mission parlementaire sur le sport tout au long de la vie

Force est de constater que la France est une nation d’élite sportive, au vu de ses résultats dans
diverses compétitions internationales, mais pas une nation sportive, au vu des habitudes des français
en matière de pratique sportive. C’est pourtant un enjeu de santé publique mais aussi de vivre
ensemble car le sport véhicule des valeurs qui rassemblent. Pour la FCPE, que ce soit au niveau de
l’EPS, en particulier dans le premier degré, comme du sport scolaire, il reste encore beaucoup à faire.

La place de l‘EPS à l’Ecole :

La FCPE partage les objectifs assignés à l’éducation physique et sportive : lutte contre l’échec
scolaire, éducation à la santé et à la citoyenneté, réduction des inégalités sociales et culturelles et
prévention des dangers (noyades, accidents de vélo, …). C’est dès le plus jeune âge que les bonnes
habitudes en matière de pratiques sportives et d’hygiène de vie se prennent. L’EPS doit avoir
vocation à cela.

La FCPE a salué la place faite à l’EPS dans le socle commun et l’opportunité de développer de
l’interdisciplinarité avec d’autres disciplines grâce aux EPI de la réforme du collège. C’est une
démarche qui devrait aussi être développée au lycée. L’EPS est un enseignement indispensable et il
doit être dispensé par des enseignants formés, en cohérence avec un projet pédagogique établie par
l’équipe éducative. Il est aussi important de valoriser davantage les réussites des élèves dans cet
enseignement, qui passe souvent au second plan.

Cependant, dans le premier degré, force est de constater que l’EPS est insuffisamment enseignée
alors qu’elle fait pourtant partie du socle et des programmes. Enseignants trop peu formés,
enseignement perçu comme facultatif, structures et équipements sportifs non adaptés voire
absents…. Pour la FCPE, l’EPS qui n’est pas de la simple pratique sportive, doit être enseignée de
manière plus importante pendant les heures de classes. La formation des enseignants est centrale
pour atteindre cet objectif.

Enfin, la continuité du parcours sportif de l’élève n’est globalement pas assurée, notamment entre
premier et second degré mais aussi entre EPS et sport pratiqué en dehors de la classe. Une réflexion
sur ce sujet, notamment entre premier et du second degré doit être menée. Certains outils existent
désormais pour favoriser ce rapprochement, comme le conseil école/collège ou une convention
récemment signée entre l’USEP et l’UNSS. Mais ce n’est qu’un début. Cette démarche doit être
développée au quotidien sur les territoires et portée par les acteurs locaux (enseignants, parents,
associations, collectivités…).

Le sport après la classe :

En complémentarité de l’EPS, la FCPE soutient le développement du sport scolaire (USEP et UNSS) et


des activités sportives dans le cadre du PEDT. Ce sont des espaces sportifs de proximité. La FCPE
porte l’ambition d’un sport scolaire qui rende accessible à tous la pratique sportive avec des
professionnels formés, qui favorise l’engagement des enfants et des jeunes, que ce soit dans le cadre
des rencontres inter-établissement ou dans la vie de l’association sportive (AS). Ces dernières sont

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aussi un moyen de faire des établissements de véritable lieu de vie et de rassembler les élèves autour
d’objectifs communs. Projet d’établissement et projet d’AS devraient être complémentaires.

Cependant, dans le premier degré, le sport scolaire est insuffisamment développé. Les associations
USEP (union sportive de l’école publique) sont trop peu nombreuses. Il faut favoriser leur
développement et leur pérennité grâce notamment à un soutien financier plus important (elles ne
reposent que sur le bénévolat des enseignants et parents qui s’investissent) et un accès facilité aux
équipements.

La pratique sportive en dehors de la classe peut aussi être développée par les collectivités
territoriales, lors des temps périscolaire et extrascolaires, notamment dans le cadre des PEDT. A ce
titre la FCPE note que la diminution du nombre d’école à 4, 5 ou 5 jours de classe a abouti à une
baisse d’enfant bénéficiant de temps éducatifs à côté de l’école et donc d’activités sportives. Il est à
craindre que le plan mercredi ne permette pas de revenir aux avancées de la réforme des rythmes
scolaires de 2013 car moins d’enfants vont en bénéficier, notamment pour des raisons financières.

Enfin, les clubs sportifs peuvent aussi trouver une place parmi les activités périscolaire et
extrascolaire mais il faut que leur pratique s’inscrive dans le PEDT (et non pour « recruter » leurs
futurs licenciés).

Dans le second degré où le sport scolaire est présent dans tous les établissements. Pour autant, la
FCPE constate encore des difficultés à rendre le sport accessible à tous. Les filles en particulier y sont
moins présentes et leur nombre baisse à l’arrivée au lycée. En lycée professionnel ou en éducation
prioritaire, il y a aussi moins d’élève licenciés. Enfin l’accès de l’AS aux élèves en situation de
handicap est primordial. D’une part, cela permet à des enfants et des jeunes trop souvent exclus des
activités sportives de pouvoir pratiquer et d’intégrer un collectif. Pour eux, comme les autres élèves
de l’AS c’est une expérience réussie de vivre ensemble. D’autre part, le développement du sport
partagé, de par sa démarche inclusive, a aussi comme effet de rendre plus accessible à tous la
pratique sportive.

La FCPE note que de nombreuses AS sont d’abord tournées vers la compétition en omettant le
développement d’activités sportives de loisirs. Ainsi, les élèves licenciés sont souvent déjà habitués à
faire du sport après l’Ecole, parfois même inscrits en parallèle dans un club sportif (plus de la moitié
des jeunes inscrits à l’UNSS sont aussi membre d’un club sportif). Sans opposer les deux (il faut aussi
poursuivre le développement de partenariat avec les fédérations sportives), l’accès à la pratique
sportive pour toutes et tous, doit être un des enjeux forts du sport scolaire.

Plusieurs pistes sont à développer :

- Proposer des activités sportives sur des temps plus variés : pause méridienne trop courte,
problèmes de zones périphériques ou rurales où les transports sont moins nombreux…. Une
réflexion sur ce point doit être lancée au sein des établissements, avec les élèves, en lien
avec la question de leur rythme (besoins physiologiques, examens et stages, transport…). Les
activités pourraient être mises en place sur un temps libéré pour tous les élèves, par exemple
le vendredi en fin d’après-midi à l’image des anciennes demi-journées plein air. Ou sur des
temps courts au moment de la pause méridienne, durant lesquelles des activités plus variées
peuvent être proposées.
- Diversifier les pratiques sportives : le développement plus important des activités de loisirs et
physique d’entretien est aussi un moyen de donner aux élèves de bonnes habitudes. Au
lycée notamment, développer l’autonomie des jeunes dans leur pratique sportive
permettrait notamment une poursuite du sport après la scolarité.

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- Rythmer la vie de l’établissement avec des évènements organisés par l’AS : en début d’année
pour recruter des licenciés, des journées de découverte peuvent être organisées, avec la
possibilité de tester plusieurs activités sportives. En fin d’année, l’AS peut proposer un temps
festif, pour valoriser les licenciés et rassembler tous les élèves dans un moment convivial.

Trop peu de place est laissée aux élèves et à leurs parents dans l’animation et la gouvernance des AS
et aux différents échelons de l’UNSS. Ils ont par exemple la possibilité de devenir vice-président des
AS, mais seulement 14% des As ont un VP parent. Cela permettrait pourtant de mieux répondre aux
besoins et attentes des jeunes et donc d’augmenter le nombre de pratiquants. Et de favoriser
l’engagement et la prise de responsabilités qui participent à la construction citoyenne.

Toutefois, la FCPE note que depuis quelques années, des efforts ont été faits pour inverser cette
tendance (ex : formation UNSS pour les parents), mais il reste encore beaucoup à faire.

Le rôle des collectivités territoriales :

L’Education nationale n’est pas le seul acteur dans le développement du sport à l’Ecole. Les
collectivités territoriales, acteur éducatif de plus en plus reconnu comme tel, ont aussi un rôle à
jouer, notamment dans l’accès des jeunes à la pratique sportive. Plusieurs d’entre-elles aident
financièrement les familles pour l’inscription à l’AS et/ou au club sportif. De même, les collectivités
subventionnent de nombreuses AS. La réforme territoriale ne doit donc pas aboutir à un lissage par
le bas de ces différentes formes de soutien financier et devrait au contraire permettre de renforcer
l’accès au sport pour tous.

Les collectivités sont aussi en charge des équipements sportifs qui sont parfois en nombre insuffisant
et/ou déjà anciens. La FCPE fait d’ailleurs le constat que dans les territoires où les acteurs de terrains
disent manquer d’équipement, cette problématique se retrouve à la fois pour l’EPS, le sport scolaire
et les activités sportives proposées dans le cadre du PEDT. Rénover et construire des équipements
sportifs de qualité sur tous les territoires est un enjeu majeur pour le développement du sport à
l’Ecole. Enfin les collectivités ont un rôle à jouer dans le transport lors des déplacements vers les
équipements sportifs. Développer des conventions entre collectivités et établissements scolaires est
indispensable.

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