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Université Hassan II-Casablanca Année universitaire 2017-2018

Faculté des Sciences Aïn chock


Département de Mathématiques et Informatique

Filière : SMIA
Module : Algèbre 1

Examen correction

Exercice 1

1. Soient z; t 2 N tels que z > t. Montrer que z et t sont premiers entre eux si et
seulement si z et z t sont premiers entre eux.
Supposons que z et t sont premiers entre eux et posons pgcd(z; z t) = d.
On a alors d j z et d j z t.
donc z = du et z t = dv avec u, v 2 Z.
donc t = du dv = d (u v) et par suite d est un diviseur commun de z; t.
Il s’ensuit que d = 1 car z et t sont premiers entre eux.
Par conséquent, z et z t sont premiers entre eux.
Inversement, supposons que z et z t sont premiers entre eux et posons pgcd(z; t) = d.
On a alors d j z et d j t.
donc z = dk et t = dh avec k, h 2 Z.
Il s’ensuit que z t = dk dh = d (k h).
donc d est un diviseur commun de z; z t.
Il s’ensuit que d = 1 car z et z t sont premiers entre eux.
Par conséquent z et t sont premiers entre eux.
2. Soit x; y, z et t des entiers naturels non nuls tels que x; y sont premiers entre eux
et z; t sont premiers entre eux.
x z
Montrer que = si et seulement si x = z et y = t (utiliser le théorème de Gauss
y t
).
x z
Il est clair que si x = z et y = t alors = .
y t
x z
Supposons alors = et montrons que x = z et y = t.
y t
x z
L’égalité = est équivalente à xt = zy.
y t
On a donc x j zy
Or x est premier avec y, donc d’après le théorème de Gauss x j z
De même, on a z j xt et z est premier avec t, donc d’après le théorème de Gauss z j x.
Il s’ensuit que x = z car x; y 2 N .
x z
En remplaçant dans l’égalité = , on aura y = t.
y t

1
3. Soit a; b deux entiers naturels non nuls et d := pgcd(a; b).
a b
Montrer que ; sont premiers entre eux.
d d
a b
Posons pgcd( ; ) = d0 .
d d
a b
On a alors d0 j et d0 j
d d
a b
Donc = d0 k et = d0 h avec k, h 2 Z.
d d
Il s’ensuit que a = dd0 k et b = dd0 h.
donc dd0 est un diviseur commun de a et b.
Il s’ensuit que dd0 d car d est le plus grand diviseur commun de a et b
donc d0 1 et par suite d0 = 1 car d0 1.
a b
Par conséquent, ; sont premiers entre eux.
d d
4. En déduire que tout nombre rationnel r > 0 s’ecrit de manière unique comme
rapport de deux entiers naturels non nuls et premiers entre eux.
Soit r un nombre rationnel strictement positif.
Existence
a
Par dé…nition, r = avec a; b 2 N .
b
a b
Posons pgcd(a; b) = d, u = et v = .
d d
u
On a alors r = et u; v sont premiers entre eux d’après la question 3.
v
Unicité
x z
Supposons que r = = où x; y, z et t des entiers naturels non nuls tels que x; y sont
y t
premiers entre eux et z; t sont premiers entre eux.
D’après la question 2, on a x = z et y = t.
D’où l’unicité de l’écriture.

Exercice 2
Soit f l’application de N dans N dé…nie par :
8
< f (0) = 1
f (2n + 1) = f (n)
:
f (2n + 2) = f (n) + f (n + 1)

1. Calculer f (1); f (2); f (3) et f (4).


On a :
f (1) = f (2 0 + 1) = f (0) = 1
f (2) = f (2 0 + 2) = f (0) + f (0 + 1) = f (0) + f (1) = 2
f (3) = f (2 1 + 1) = f (1) = 1
f (4) = f (2 1 + 2) = f (1) + f (1 + 1) = f (1) + f (2) = 3

2
2. Montrer, par récurrence sur m 2 N, la proposition suivante:

P (m):"f (m) et f (m + 1) sont premiers entre eux"

(Indication : Remarquer d’abord que P (0) est vraie; prendre ensuite m 1, sup-
poser que P (0); : : : ; P (m 1) sont vraies et montrer, en distinguant les cas m pair
et m impair, que P (m) est vraie).
On a f (0) = 1 et f (1) = 1 sont premiers entre eux, donc P (0) est vraie.
Soit m 1. Suppsosons que P (0); : : : ; P (m 1) sont vraies. Nous devons montrer que f (m)
et f (m + 1) sont premiers entre eux.
Nous alons distinguer deux cas:
Cas 1 : m est pair
Comme m 1, on peut écrire m = 2n + 2 avec n 2 N.
On a alors f (m) = f (2n + 2) = f (n) + f (n + 1) et f (m + 1) = f (2n + 3) = f (2(n + 1) + 1) =
f (n + 1)
Soit d un diviseur commun de f (m) et f (m + 1) tel que d 1.
On a d j f (n) + f (n + 1) et d j f (n + 1) car f (m) = f (n) + f (n + 1) et f (m + 1) = f (n + 1)
Donc f (n) + f (n + 1) = dh et f (n + 1) = dk avec h; k 2 N
Il s’ensuit que f (n) = d(h k) et f (n + 1) = dk
donc d j f (n) et d j f (n + 1)
m 2
Or n = 2 m 1, donc la proposition P (n) est vraie.
Il s’ensuit que f (n) et f (n + 1) sont premiers entre eux et par conséquent d = 1.
D’où f (m) et f (m + 1) sont premiers entre eux.
Cas 2 m est impair
Posons m = 2n + 1 avec n 2 N.
On a alors f (m) = f (2n + 1) = f (n) et f (m + 1) = f (2n + 2) = f (n) + f (n + 1)
Soit d un diviseur commun de f (m) et f (m + 1) tel que d 1.
On a alors d j f (n) et d j f (n) + f (n + 1)
Donc f (n) = dh et f (n) + f (n + 1) = dk avec h; k 2 N
Il s’ensuit que f (n + 1) = d(k h) et f (n) = dh
donc d j f (n) et d j f (n + 1)
m 1
Or n = 2 m 1 , donc la proposition P (n) est vraie.
Il s’ensuit que f (n) et f (n + 1) sont premiers entre eux et par conséquent d = 1
D’où f (m) et f (m + 1) sont premiers entre eux.

3. On considère l’application :

N ! Q +
f (n)
n 7 ! f (n+1)

3
(a) Calculer (1); (2) et (3).
D’après la question 1, on a: f (1) = 1, f (2) = 2, f (3) = 1, f (4) = 3
f (1) 1 f (2) 2 f (3) 1
donc (1) = = , (2) = = = 2, (3) = = .
f (2) 2 f (3) 1 f (4) 3
(b) Montrer que 0 est l’unique antécédent de 1 par .
f (0) 1
On a (0) = = = 1, donc 0 est un antécédent de 1 par .
f (1) 1
Soit n 1. On va montrer que (n) 6= 1
Pour cela, on va distinguer deux cas:
n est pair
On a alors n 2 et par suite on peut écrire n = 2l + 2 avec l 2 N.
donc f (n) = f (2l + 2) = f (l) + f (l + 1) et f (n + 1) = f (2l + 3) = f (2(l + 1) + 1) = f (l + 1)
f (n)
Comme f (l) 2 N , on a f (n) 6= f (n + 1) et par suite (n) = 6= 1
f (n + 1)
n est impair
On a alors n = 2l + 1 avec l 2 N
donc f (n) = f (2l + 1) = f (l) et f (n + 1) = f (2l + 2) = f (l) + f (l + 1)
Il s’ensuit que f (n) 6= f (n + 1) car f (l) 2 N
f (n)
Par conséquent (n) = 6= 1
f (n + 1)
(c) Soit y un nombre rationnel avec y > 1 et n 2 N.
Montrer que (n) = y 1 si et seulement si (2n + 2) = y
f (2n + 2) f (2n + 2) f (n) + f (n + 1)
On a (2n + 2) = = =
f (2n + 3) f (2(n + 1) + 1) f (n + 1)
f (n)
donc (2n + 2) = + 1 = (n) + 1
f (n + 1)
On en déduit que (n) = y 1() (n) + 1 = y() (2n + 2) = y
(d) Soit y un nombre rationnel avec 0 < y < 1 et n 2 N.
y
Montrer que (n) = si et seulement si (2n + 1) = y
1 y
f (2n + 1) f (n) 1
On a (2n + 1) = = =
f (2n + 2) f (n) + f (n + 1) f (n) + f (n + 1)
f (n)
1 1
donc (2n + 1) = = 1
f (n + 1) (n) + 1
+1
f (n)
On en déduit que :
1 y
(2n + 1) = y() 1 = y() 1+ (n) (n) = y() (n) = 1
(n) + 1
y

4. Soit q un nombre rationnel strictement positif et distinct de 1.


8
< 1 si qn = 1
On considère la suite (qn )n 0 dé…nie par : q0 = q et qn+1 = qn 1 si qn > 1
: qn
1 qn si qn < 1

4
(a) Montrer que tous les termes de la suite sont des nombres rationnels stricte-
ment positifs.
Par hypothèse, on a q0 = q 2 Q+
Soit n 0 Supposons que qn 2 Q+
si qn = 1 alors qn+1 = 1 2 Q+
Si qn > 1 alors qn+1 = qn 1 2 Q+
Si si qn < 1alors qn+1 = 1 qnqn 2 Q+
On a donc établi par réccurence sur n que tous les termes de la suite sont des nombres
rationnels strictement positifs.
(b) On suppose dans cette question que q n’a pas d’antécédent par . En raison-
nant par récurrence sur n montrer que "qn 6= 1 et que qn n’a pas d’antécédent
par ".
On considère la proposition P (n): "qn 6= 1 et que qn n’a pas d’antécédent par ".
Par hypothèse q 6= 1 et q n’a pas d’antécédent par . De plus q0 = q, donc q0 6= 1 et q0
n’a pas d’antécédent par . Ceci montre que P (0) est vraie.
Soit m 1. Suppsosons que P (0); : : : ; P (m 1) sont vraies. Nous devons montrer que
qm 6= 1 et que qm n’a pas d’antécédent par ".
Montrons d’abord que qm 6= 1. Pour cela, supposons que qm = 1. Pour obtenir la
contradiction, on va distinguer trois cas
*Si qm 1 = 1 alors (0) = 1 = qm 1 ceci contredit le fait que qm 1 n’a pas d’antécedent
par .
*Si qm 1 > 1 alors qm = qm 1 1 = 1 et par suite qm 1 = 2.
Or (2) = 2 = qm 1 . Ceci contredit le fait que qm 1 n’a pas d’antécedent par .
qm 1
*Si qm 1 < 1 alors qm = =1
1 qm 1
1
donc qm 1 = 1 qm 1 et par suite qm 1 =
2
1
or (1) = = qm 1 et ceci contredit le fait que qm 1 n’a pas d’antécedent par
2
Montrons, à présent, que que qm n’a pas d’antécédent par . Supposons au contraire que
qm admet un antécédent l par .
Pour obtenir la contradiction, on va distinguer deux cas :
*Si qm 1 > 1 alors qm = qm 1 1 = (l)
Donc d’après la question 3c, (2l + 2) = qm 1 absurde car qm 1 n’a pas d’andécédent
par
qm 1
* Si qm 1 < 1 alors qm = = (l)
1 qm 1
Donc d’après la question 3d, (2l + 1) = qm 1 absurde car qm 1 n’a pas d’andecédent
par
(c) On suppose dans cette question que q admet au moins deux antécédents par
. En raisonnant par récurrence sur n montrer que "qn 6= 1 et que qn admet
au moins deux antécédents par ".
On considère la proposition P (n): "qn 6= 1 et que qn admet aux moins deux antécédents
par "
Par hypothèse q 6= 1 et q n’a pas d’antécédent par . De plus q0 = q, donc q0 6= 1 et q0
admet au moins deux antécédents par . Ceci montre que P (0) est vraie

5
Soit m 1. Suppsosons que P (0); : : : ; P (m 1) sont vraies. Nous devons montrer que
qm 6= 1 et que qm n’a pas d’antécédent par ".
Montrons d’abord que qm 6= 1. Pour cela, supposons que qm = 1. Pour obtenir la
contradiction, on va distinguer deux cas: ( le cas qm 1 = 1 est exclu par hypothèse de
réccurence)
*Si qm 1 > 1 alors qm = qm 1 1 = 1 et par suite qm 1 = 2.
Par hypothèse de récurrence qm 1 admet au moins deux antécédents h et k
On a alors (k) = (h) = 2 et k 6= h
Si k est impair alors k = 2r + 1 donc (k) = ff (2r+1) f (r)
(2r+2) = f (r)+f (r+1) 1 absurde
donc k est pair
On montre de la même façon que h est pair
Posons k = 2r + 2 et h = 2s + 2
on a alors (2r + 2) = (2s + 2) = 2
D’après 3c, (r) = (s) = 2 1 = 1 et r 6= s, mais ceci contredit le fait que 1 possède
un seul antécédent qui est 0
qm 1 1
*Si qm 1 < 1 alors qm = = 1 donc qm 1 =
1 qm 1 2
Par hypothèse de récurrence qm 1 admet au moins deux antécédents h et k
1
On a alors (k) = (h) = et k 6= h
2
Si k est pair alors k 6= 0 et donc k = 2r + 2 avec r 0
donc (k) = ff (2r+2)
(2r+3) =
f (r)+f (r+1)
f (r+1) 1 absurde
donc k est impair
On montre de la même façon que h est impair
Posons k = 2r + 1 et h = 2s + 1
1
on a alors (2r + 1) = (2s + 1) =
2
1
Donc d’après 3d, (r) = (s) = 2 = 1 et r 6= s, mais ceci contredit le fait que 1
1
1
2
possède un seul antécédent qui est 0.
Montrons, à présent que qm admet au moins deux antécédents par . Par hypothèse de
récurrence qm 1 adment au moins deux antécédents h et k. On va distinguer deux cas
(le cas qm 1 = 1 est exclu car qm 6= 1)
*Si qm 1 > 1 alors (h) = (k) = qm 1
de plus h et k sont pairs
Posons k = 2r + 2 et h = 2s + 2
On a alors (2r + 2) = (2s + 2) = qm 1
donc (r) = (s) = qm 1 1 = qm
d’où qm adment au moins deux antécédents r 6= s
*Si qm 1 < 1 alors (h) = (k) et h et k sont impairs
Posons k = 2r + 1 et h = 2s + 1
on a alors (2r + 1) = (2s + 1) = qm 1
qm 1
donc d’après 3d, (r) = (s) = = qm
1 qm 1
d’où qm admet au moins deux antécédents r 6= s

6
x z
5. Soit n 2 N tel qn 6= 1. Posons qn = et qn+1 = avec x; y sont premiers entre eux
y t
et z; t sont premiers entre eux.

(a) Ecrire z et t en fonction de x et y ( distinguer les cas qn > 1 et qn < 1) puis


en déduire que z + t < x + y.
x x y
*Si qn > 1 alors qn+1 = qn 1 = 1=
y y
z x y
donc =
t y
Or z; t sont premiers entre eux et x y et y sont premier entre eux car x; y sont premiers
entre eux, donc d’après l’exercice 1, z = x y et t = y
De plus z + t = x y + y = x < x + y.
x
qn y x
*Si qn < 1 alors qn+1 = = x =
1 qn 1 y x
y
z x
donc =
t y x
Or z; t sont premiers entre eux et y x et x sont premiers entre eux car x; y sont premiers
entre eux, donc d’après l’exercice 1, z = x et t = y x
De plus z + t = x + y x = y < x + y.
(b) Montrer qu’il existe m 2 N tel qm = 1.
Supposons au contraire que qm 6= 1 pour tout m 2 N.
xm
Posons qm = avec xm ; ym des entiers naturels premiers entre eux.
ym
D’après la question précédente, on a
0< x2 + y2 < x1 + y1 < x0 + y0
On aura donc une suite strictement décroissante d’entiers naturels et ceci est absurde.
(c) En déduire que l’application bijective.
+
Soit q 2 Q .
Si q = 1 alors d’après la question 3b, q possède un unique antécédent par qui est 0.
Supposons que q 6= 1 et considérons la suite (qn )n 0 .
D’après la question 5b, il existe m 2 N tel qm = 1.
donc d’après la question 3b, qm possède un unique antécédent par qui est 0.
Il en résulte d’après les questions 4b et 4c, q admet un unique antécédent par
D’où est bijective.

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