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Atelier d'initiative citoyenne :

Sondage/Quizz : autres inégalités à considérer pour une vision globale de la problématique de l'égalité
entre les femmes et les hommes dans le monde du travail.

Résumé de la démarche

La consultation citoyenne en ligne du secrétariat d'état chargé de l'Egalité entre les femmes
et hommes, organisée entre le 30 octobre au 22 décembre 2017 nous semblait insuffisante dans les
questions et problématiques abordées et très fermée pour y apporter une contribution intéressante.
Afin d'y apporter un complément, une initiative citoyenne a proposé un autre sondage, sous
forme de quizz avec correction riche de données officielles et citations de personnalités de premier
rang.

Cette consultation, faite en à peine plus d'un mois, a recueilli près de 250 réponses et aboutit
à deux conclusions majeures:

→ On ne peut combattre les inégalités entre les femmes et les hommes dans le monde du travail
sans avoir une vision globale de toutes les causes et y apporter des éléments de réponse ; en
particulier à la complémentarité femme-homme nécessaire sur le plan familial.

→ Le combat pour l'égalité entre les femmes et les hommes pour réussir et susciter l'approbation
citoyenne a un besoin d'une réelle justice et d'une réelle égalité non genrée.
Le constat est qu'actuellement il existe aussi des inégalités passées sous silence dont sont victimes
les hommes.

Vous trouverez ci-dessous les réponses à ce sondage, ainsi que des éléments d'analyse.

Il est intéressant de constater que les citoyens ont visiblement conscience de la réalité des
inégalités polymorphes souvent plus complexe que l'inégalité stéréotypée généralement mise en
avant. Leurs réponses concordent majoritairement avec les chiffres des rapports officiels (INSSE,
rapport du ministère la justice, document de l'union européenne...) et également avec la vision de
Marlène Schiappa.

Atelier citoyen du tour de France : sondage complémentaire 1/8


Résultats du sondage et analyse
Préambule : Population, une répartition équilibrée.

Analyse et compléments :
La participation est plutôt équilibrée entre les hommes (58%) et les femmes (39%). Quelques
associations ont également participé à cette consultation.
Toutes les tranches d'âge sont investies, avec une très large majorité de personnes entre 25 et 55 ans
(fourchette large également)

A contrario, le sondage réalisé par le secrétariat peut susciter de légitimes interrogations :


→ Près de 50% des personnes ayant répondu ont moins de 25ans ! Elles sont donc bien loin de
certaines problématiques (problématique familiale par exemple)
→ Et pire, 85% sont des femmes !? Il convient de s'interroger sur ce chiffre très surprenant :
Sommes-nous en train d'agir pour une « égalité clivante » ? Pourquoi les hommes sont, ou se
sentent-ils, exclus de ce débat ?

Atelier citoyen du tour de France : sondage complémentaire 2/8


I Plafond de mère, inégalité dans le monde du travail

Analyse et compléments :
85% des personnes ayant répondu ont la même approche globale et d'analyse qu'implique
toute résolution de problème, dans le monde de l'entreprise, de l'industrie : Ne pas occulter une
partie du problème, le regarder dans sa globalité puis identifier les causes et ensuite les traiter en
remédiant.
Traiter les symptômes peut s'avérer une mesure d'urgence parfois nécessaire, mais qui ne
résoudra pas le problème sur le fond. Changer les indicateurs est aussi une étrange solution
qu'expérimentent parfois les décideurs.

Au sujet de la problématique de l'égalité entre les hommes et les femmes dans le monde de
l'entreprise, il conviendrait d'avoir la même approche. Une des causes, identifiée par 77% des
participant est l'inégalité première qui a lieu dans le domaine familial. Cette inégalité n'est pas une
chimère et est reconnue officiellement. Citons (entre autres) :
→ la Commission Européenne : « Stratégie pour l’égalité entre les femmes et les hommes » (2010-
2015) : "L'influence de la parentalité sur la participation au marché du travail est encore de nos
jours très différente pour les femmes et pour les hommes dans l’Union européenne, parce que les
femmes continuent à assumer une part disproportionnée des tâches liées au fonctionnement
d’une famille."

→ Marlène Schiappa qui a utilisé la notion de "plafond de mère" : ensemble des mécanismes
économiques, managériaux, psycho-sociaux, qui conduisent à entraver la vie professionnelle des
femmes et à brider la carrière des mères.

→ Ou encore, la pétition des femmes en faveur de la résidence alternée signée par Marlène
Schiappa : "Il est difficile de concilier vie de famille en solo et carrière professionnelle.
L’égalité des hommes et des femmes dans le monde du travail doit impérativement passer par
le partage des contraintes d’organisation et de garde. Et surtout parce que je suis une femme :
culpabilité, fatigue, manque de temps... pas facile de se reconstruire et de retrouver une vie. Le solo
maternel est austère si le papa des enfants n’assure pas le relais."

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II L'inégalité femmes-hommes face au traitement judiciaire :

Analyse et compléments :
Le bon sens ou l'intuition des participants confirment la triste réalité d'une inégalité trop
souvent passée sous silence.

En matière de jugement pénale, le rapport de l'INSEE « Femmes et hommes, l’égalité en


question » (2017) est édifiant. Quelques exemples non exhaustifs :
→ en cas de vol simple, 17 % des femmes sont poursuivies, 31 % des hommes ;
→ en cas de réponse pénale, les mesures alternatives sont retenues dans 60 % des cas pour les
femmes, 41 % des cas pour les hommes ;
→ les condamnés pour délits sont emprisonnés dans 10 % des cas (femmes) mais 23 % des cas
(hommes)
→ les infractions commises en duo mixte (un homme et une femme) ne démentent pas ces
différences, que ce soit sur la fréquence des condamnations que sur la lourdeur des peines ; à égalité
d'infractions et d'antécédents judiciaires, l'homme est condamné plus lourdement dans 38 % des cas,
la femme dans 8 %

En matière de jugement familial, la résidence alternée est refusée au père qui la demande
dans 75 % des cas dès lors que la mère s'y oppose! C'est clairement un droit de véto donnée à la
mère dans les décisions de justice. " La résidence des enfants de parents séparés, de la demande
des parents à la décision du juge", étude statistique du Ministère de la Justice, direction des
Affaires Civiles et du Sceau, Pôle d'évaluation de la Justice Civile, par Maud Guillaunneau et
Caroline Moreau, Novembre 2013

Le Rapport de l'Assemblée Nationale « Au nom de la mission d'information sur la famille et


les droits des enfants » de 2006 rédigé par M. Patrick Bloche et Mme Valérie Pécresse confirme
cette inégalité : Au moment de la discussion du projet de loi, le débat portait sur le point de savoir
si la résidence alternée pouvait être ordonnée par le juge lorsque les parents n'étaient pas d'accord.

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« Ce désaccord rend le partage de la résidence de l'enfant plus difficile dans la pratique, mais
exiger un accord des parents reviendrait à donner un droit de veto à l'un d'eux. Or, il est à craindre
que la mère, qui a beaucoup de chance d'obtenir la garde de l'enfant si celle-ci n'est pas
partagée, utilise ce droit de veto contre le père, même si le partage est matériellement
possible. »

Marlène Schiappa est signataire de la pétition des femmes en faveur de la résidence alternée
dont le texte dit clairement : " Bien que la loi ne prévoie aucune discrimination entre les deux
parents, les pratiques actuelles conduisent à privilégier un parent, principe contraire à une
vraie parité et égalité entre les hommes et les femmes. La liste des signataires est un premier acte
de révolte. Pour la première fois, des femmes ont décidé de briser le tabou de la toute-puissance des
mères"

En 2006 sur les 85 % d’enfants de parents séparés qui vivent avec leur mère, 42 % voient
leur père plus d’une fois par mois, 19 % moins d’une fois par mois, 34 % ne le voient jamais.

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III proposition et perspective :

Analyse et compléments :
Nous citerons simplement un exemple pris à l'étranger :

« Mme LAILA DAVOY, Ministre de l’enfance et de la famille de la Norvège, a estimé


que des mesures ciblées et une action volontaire étaient efficaces pour combattre la ségrégation
entre les sexes. Elle a indiqué qu’à partir du mois de juin, 560 entreprises publiques norvégiennes
disposeraient d’un délai de deux ans pour avoir au moins 40% de femmes dans leur conseil
d’administration. Le Parlement norvégien a par ailleurs décidé d’étendre la durée du congé-
paternité de quatre semaines établi il y a 12 ans, a-t-elle dit, ajoutant que la parité passait
aussi par une évolution du rôle de l’homme au sein de la famille »
Extrait du communiqué de presse des Nations Unies Sur LA PARITÉ HOMMES/FEMMES CONDITION
INDISPENSABLE AU DÉVELOPPEMENT, RÉAFFIRMENT LES PARTICIPANTS À LA COMMISSION DE LA
CONDITION DE LA FEMME (mars 2005)...

Remarque : la Norvège a plus de 10 ans d'avance et remarquons au passage l'intitulé de son


ministère à l'époque (« Ministre de l’enfance et de la famille ») leur gouvernement a visiblement
dépassé le stade des inégalités et offre un ministère à l'intitulé non clivant où femmes et hommes
peuvent se reconnaître à égalité.

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IV Conclusion :

Analyse et compléments :

Encore une fois, l'intuition des personnes ayant répondu au questionnaire rejoint l'expertise
de Marlène Schiappa : "Si la société décide d'agir et par exemple, légifère, cela ne sert à rien si
ce n'est pas conjugué avec une véritable volonté de chaque parent d'aller vers l'égalité."
http://www.huffingtonpost.fr/marlene-schiappa-bruguiere/le-plafond-de-mere-questce-que-
cest_b_12326388.html

Nous pouvons donc légitiment penser que la lutte contre les inégalités entre les femmes et
les hommes seraient plus efficace si elle impliquait à la fois les femmes et les hommes.

Il existe une contradiction entre fustiger les discriminations dont sont victimes les femmes
sur le marché du travail et dans la vie civile, et ne pas lutter contre les discriminations dans la vie
privée qui en sont la cause. Tant que cette lutte ne sera pas prioritaire, les discriminations dans le
domaine du travail se poursuivront.

Cette contradiction est apparue à son paroxysme fin novembre dernier lors des débats
relatifs à la proposition de loi n°307 sur la « Résidence de l’enfant en cas de séparation des
parents ».
Ainsi, le Haut Conseil à l'Egalité ( « instance rattachée » au secrétariat d'état) dont une
des missions est la "lutte contre les stéréotypes sexistes et la répartition des rôles sociaux",
s’oppose tranquillement dans un communiqué pour le moins choquant à ce que les pères aient
les mêmes droits que les mères" en avançant des stéréotypes sexistes et en prônant le maintien
des rôles sociaux?! C'est à n'y rien comprendre...

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V Prolongement de la réflexion :

De quelle égalité le gouvernement parle-t-il?

Quelles inégalités légitime-t-il?

« La violence se donne toujours pour une contre-violence, c’est-à-dire pour une riposte à la violence
de l’autre. »
Jean-Paul SARTRE

Pour information, copie du quizz proposé.

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