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N° 3 - Pr e mi è re a nn ée 15 AHil 1925

LARÉVOLUTI
SURRÉALIST

192; FIN DE L"fRE CHRH IENNE

SOM.M AIR E
L'E ur ope e t l' As ie ; Th rndo rc Le,u ng ] Ol oss11ir c ; M, chd l.c ,rio
Pamphl et co nt re J è ru H te m ; Rob, n Du no, L 'a m o11r des he ur es : B on1• min PC« I.
Descripti ons tl ' un c reYolt e pr oc ha ine Uécad~ nc e de ln vie : J »quu Duo n.
R,,bu t 0 <1no1
l .11 rc ,-c ndi c,1tion du rila isl r;
\.a 11,
upp reuio n de l'esc lavag- e: Poul Élu• rd.
Jacq u<, Btr'1n u M, ch,·I L<,ri• L' ac ti v it é du Bu rea u de R:echerc he!I:
Ré.,·u Anton,n Ar uu d.
Rh u d',n fu 1u . M .. M0ri1<_ An1oni n An avd. Tex te, aurr éa li de• :
Paul El uard. P,, rr < Nav,11• . Raymo nJ Q uencu , O . L . . M .,. Mo.,« .
J -A Bo,'t ar,J Il phr a ses tle ré., e il M our,cc BC, IKt
ll lu~t r at ion s ; G;,,,gio .:le Ch ,ri" '· p.,,1 KI«
Andr é M u,o n M•n R,y. D<d< S unb ,·am .
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U-l.l'II.\ 1ETTKf.U\ fCot[S DU 80l DDH t
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A BONNEM ENT Dépositaire générJ.I : Librairie GALLIMARD LE ~UME RO


1u , 1 N um"'''
Fr11nc.e : ◄ !. fr a nc! 1 ; , Bou le vard Ra s pail , 1 ; Fr a n ce: ◄ fra n,s
Et r an icer i jSfra n.::s PARIS { \111) ~ tr a n a-e r : S fran c11
LA REVOLUTION
SURREALISTE
Directe ur :
Andr é BR ETON
t 2 , Ru e Fonta tbe. PARIS {I~) T 6I . .Trud aine 38 -18

OUVRAGES A CONSULTER
André BRETON
Antonin ARTAUD
MANifESTE
L'OMBILICDES LIMBES DO SURREALISME
POISSON SOLUBLE
N. R. F
KRA. id .

Robert DESNOS Paul i;L UARD et Benjamin Pi;R ET

DEUIL POUR DEUIL 152 PROVERBES


MIS A O 60 0T DO JCIOR

KRA . id. Di1>01ito


lr, : Libro/rl, GALLIMA RD

Michel LEIRIS et André MASSON Georges LIMBOU R

SIMULACRE SOLEILS BAS


awc du ~ru -/orl u
par André MASSON
Colui. S IMON, id GoJ.·i< S IMON. iJ .

Pierre NAVILLE Benjamin Pi;RET

LES REINES IL ÉTAIT


DE LA MAIN GAUCHE VNE BOULANGÈRE
Dl1>0,lt
ol,c : L//i,olrlc GALLIMARD KRA. iJ.
A Table
Qui tt ez les cavernes de l'être. Venez. faut pas venir nous embêter en esprit
L'espr it souffie en dehors de l'esp rit. Qui nous juge, n'est pas né à l'esprit.
Il est temps d 'aban donner vos logis. à cet espr it que nous voulons dire et qui
Cédez à la Toute- Pensée. Le Merveil- est pour nous en dehors de ce que vous
leux est à la raci ne de l'esprit . appelez l'esprit. Il ne faut pas trop attire r
Nous sommes du dedans de l'espri t, notre att ention sur les chaînes qui nous
de l'in térieu r de la tête. Idées, logique, ra tt achent à la pét rifiante imbécillité de
ordre , Vérité (avec u n grand V}, Raiso n, l'esprit. Nous avons mis la main sur une
nous donnons tout au néant de la mort. bê te nou velle. Les cieux répo.1dent à notre
Gare à vos logiques, Messie urs, gare à atti tude d'absurdité insensée. Cette hab i-
vos logiques, vous ne savez pas jusqu'où tude que vous avez de tourner le dos aux
notre haine de la logique peu t nous mener. questions, n 'empêchera pas au jour dit
Ce n'est que par un dé tournement de les cieu x de s'ouv rir, et une nouve lle
la vie, par un arrêt imposé à l'esp rit, que langue de s'installe r au milieu de vos
l'on peut fixer la vie da ns sa ph ysionomie trac tatio ns imbéciles, nous voulons dire
dit e réelle, mais la réal ité n'est pas là- des tractat ions imbéciles de votre pensée.
dessous. C'est pourquoi, nous, qui visons Il y a des signes da ns la Pensée. No t re
à une certaine éterni té, surrée lle, nous attitude d'absurdité et de mort est celle
qu ; depuis longtemps ne nous considéro ns de la réceptivité la meilleure. A travers
plus d ans le présent, et qui sommes à nous- les fentes d 'une réali té désorma is in viable,
mêmes comme nos ombres réelles, il ne par le u n monde volontai remen t sibyllin .
REVES
allez ,·oir commen t les Russes ... A la russe ...
Coll o mbet , 10 •• • : r
etc., et c. • Il roule R d u mot Russe d'une
façon menaçan te el pronon ce l' u : ou. Vers la
Un squelette ,·in t me di re : J e veux te prend re fin du rep a.s, on distribue des fusils aux assis tants
par ce qu'il y a longtemps que tu vis, J>etil. J e cl on les en rôle de force pour leu r app rffld re à
va is prendre une fou rche pou r t'em port er chez fai re l'exe rcice. ~lais 11y a quelques récalcitr an ts
le diable. Arr iv~ chez le d iable il n'y avai t pa s et je vois l'un d'eux en trai ne r quelques hési -
assez de place pou r moi. Le diable <lit : 1 uisqu' il tant , en élevant ,le vives prot estations ; quel -
n'y a pas a.sscz de place, je ,·a is t'avaler. Dans le qu'un dit, ;\ côté de moi: .. Tou,o ur11cc Rigaut ,
,·entre du diable ,-a, vu plem de pc t1LS enfan ts . il ne peu t donc pa5 se teni r tr.mquillc. • Cependan t
Mais le diable d it · Je ne peux plus respi rer. le bonim enteur , ap rès .l\l01r expliqué que le
Et 11me dit : Sors cle mon ven tre, pe t it monst re. fascisme sera vaincu pa r un fascisme pl us for t ,
Et maintenant , va-t'en su r la t err e. Le squel ette un fascisme dans la mani hc • russe •, nous
revint me di re qu'il fallai t que je me r~·eillc . . présente le fusil d'un mod èle nouveau cl ~ton -
Mon rth·e ~t ::1.1 1 fini. nant qu'on ctistr ibu c aux trou~s: on a supp rimé
la crosse, comme acessoirc inutile, ct on l'a rem-
Du val , 11 ans: pl;\cée par une seconde baionnctte, pe rfection -
nement dont 11est fac ile de concevoir l1 1mpor-
L'nc fois j'ai rêv~ que j'f ta1s dans ma chamb re. tan ce. Puis le OOnim ent cu r ess.."lyecett e arme en
Tou t à coup mes bott es ghs,c nt sur le parquet , tira.nt en l'ai r ; une belle fusée mauve s'élève .\
monccnt au mur. Ou:rnd clic, fu rent t ou t en haut quelques mè1rcs et ret ombe en d6crivan t un e
du mu r, Je leu r c; u.• : Eswoycz-1110 1 des car tes• gracieuse pa rabole, à la grande joie du g~~ral
postales . l·.L quand dl~ furent montttl , tout à et de son état•ma,o r. Le géné ral est un penon·
coup Je , ·ois dans le mu r des di ables rouges a, ec nage ventru en uniforme d'opérett e, dou6 d'un
de longues 'lre1lles. Ils me bousculaien t , ils sau• prodigieux crân e en cart on de form e poin t ue et
taicn1 su r le ht. Il y en a un qui s'assi t su r le cou ronné de quelques cheveux roux On apporte
fauteuil. Le: fauleual se retourne \'ers le mu r et ensuite un cano n qui lance un e fusée mau ve plus
le d iable rouge esl port é dans le mu r, et les a utres belle que la première . Mais cc n'est rien enco re:
dans le p;-irquet. Le clcm 1er grnnpc :w mur. J e vo ici qu'on .apport e une sup erbe p1ke <l'art illerie
prends un lorchon que je lui Jeltc. 11le prend cl <le taille gigan tesque cl de forme mal définac, mais
s'en v:a. :i coup si1r h,zarre ; le canon en est plusi eurs fois
cou<lé. JI a pou r pro Jcct1le une sph~rc transp a•
Laz a r c, 1 1 nu .,;: rente ct mau,·c bien en tendu, semblabl e à une
bulle de savon, qui s' élève peu et vien t rctom l>cr
t.:n jou r Ja, rEvé qu·un chien cta1t venu me su r Je crâne poin t u <lu génirnl où elle ~claie.
chercher pour tuer des rats. J'ai pns un SJhot cl • Cela va ut mieux qu 'un boule t de canon •, ,lit
j'ai tapé sur un rat qua fot t ué. Alors le chien ~ celu1,c1 avec satisfa cuon . En pa1sant devanl une
pri s le rat et il l'a crt crr é dans la 1errc et 11 c;1~c où e~t enfe rmé uo mouton, le bonimenteu r
mit <les fleurs puncs et des roses fon~s et 11 se disculpe <l'une fausse accusa t ion port ée contr e
l'a rr os.'lit ave c le besoin qu' il av.li t (1 IU1r,ar le g6lér.i l : • \V •. est cre,·é, dit-il . Vous
cro)'Îez que c"éta 1t moi qui l'avais crcvl. Eh
Max Mo ris e : l>1cn,pas du tou t , c'est le mouton. Et I• moucon,
sav ez-vou s qui l'a pris ? Eh IJicn , c1 est le rena r<l
j' ass iste à un 1,anqurt <lonné en l"homH:ur du l:.t le rena rd : F.h hie.Il. c•~ l le lion qui l'a pn,o;.
Su rréali sme. De nom l, reuSl's tables son l ,lrcssttS Et le lion ? l:.h bien, c'es t la nausée . • Pendant
sur une vas t e prame. Vn personnag e qui jo ue le cc d, s-:- ours, les personnag es du r~ve se sont
rôle d'And ré Urcton, mais qui ressemble à la effacés Cl j'ent ends une voix qu i co nclut : • Pa r•
fois à 1\'1k1ta BalJ,-IT,à Jo ë Zclh et au violonis t e· fau emcn t, pa rfaitement, acqui~a le gén~ral ,
cheC du célèl>re ,an-band espagnol <les • Fu.sel- sans même se demande r quel pouvai t êtr e cet
las •, acl ucllemcnt en lù umée à Chamon ix, it range an111nl. a.
circu le par mi les conv i, 1 es cl faiL le bo111mcnt
avec une cxu~ranc,:- toute méridionale. Son Ant o nin Ar tau d :
discours est con tinuelleme nt ponctué d'c xcla•
mations tell ~ que: • Nous au tr es Ru sses ... \ "ous
C'ét ait un cinéma t ograph e aéri en. Du haut
(1) CN lr ob rf\ •H d'f'nf•nh nout tonl communlq 1Ka s-r d'un aéro plane immuabl e on cinémat ographia it
M. J . O. uwmon t. l'ciwol d' une mécanique pr&:ise qu i savai t cc
Rèv es

qu'elle faisait. L'air étant plein d'u n ron ron III


lapidai re comme la lumière qui l'e mpl issait.
~fais le phar e parfois rat ait l'a ppa reil. Nous étions rro is en robe de moine, et comme
A la fin, nous ne fûm es plus çuc deux ou tr ois sui te à la roUe de moine, Max J acob a rr iva en
su r les ailes de la machin e. L'a éroplane pendait petit mant eau. Il voulait me réconcilier av ec la
au ciel. Jt: me sentais dans un équilibre odie ux. vie, avec la vie ou avec lui-m ême, et je sentais
Mais comme la mécar,ique se renversait, il nous en avant de moi la masse mo rt e de ses raisons.
fallu t fai re un tou r dans le vide en nbus réta - Auparavan t , nous avi ons traqué quc! Gucs
blissan t su r des annea ux. A la fin l'opération femmes . Kous les possédions sur des tables, au
réussit, mais mes am is étai ent pa rtis ; il ne res· coin des chaises, dans les escaliers, et 11uncd'elles
tait plus que les mécaniciens ajus teurs qui (aj. était ma sœ ur .
saicnt tourn er leurs vilb requins dans le vid e. Les murs étaient noi rs, les port es s'y d6cou •
A cet instant, un des deux fils cassa : paient ne tt ement , et laissaien t perce r des éclai-
- Ar rl:tcz les tr avaux, leu r criai-je, je tombe 1 rages de caveaux. Le déco r tou t en tier était une
Nous étions à ci nq cents m ètr es du sol. a,ralogit volonta ire et créée. Ma sœu r était
- Patience, me répondi t-on, vous êtes né couchée su r une table, clic étai t déj~ grosse et
pou r tomber ::wait beaucoup de man teaux . Mais elle était sur
11 nous fallait é"it er de marcher su r les ailes un au tre plan que moi-memc dans un a utre
de la ma~hine. Je les sentais pou rtant résistantes milieu.
sous moi. Il y avait <les tables et des porte s lucides, des
- C'est que si je tombe, hu rlai-je , je savais escaliers. J e sen t is que tou t cela était laid . .Et
bien que je ne sais pas voler. nous avions mis des robos longues pou r masque r
Et je senti s que tout craquait. notr e péch~.
t.:n cri : • Envoyez les lance l s 1 • Or ma mère arriva en costume d'abbes se. Je
Et immédiatemen t j'imagitrai mes jambes redou tai qu'elle n'a rrivât. )lais le mante.'lu cou rt
saisies par le coup de rasoir du lasso, l'aé roplane de Max J acob démontrait quï l n'y avai t plus
quitter mes pieds, cl moi suspendu dans le vide, rien ~ cac her.
les pieds au plafond. Il avait de ux manteaux, l'un ve rt et l'a utre
J e ne sus Jamais si cëfail a"ivi. jaune, et le ve rt était plus long que le jaune.
Ils appa ruren t successivement. ~ous compul-
sâmes nos papiers.
Il
Pau l Elua rd :
Et immédiatement, j'en arrivai à la cérémonie
mat rimon iale attendue. C'étai t un ma riage où
on ne maria it que des vie rges, mais il y avait
aussi des actri ces, des prostituées; et pour Au lieu d'une fille, fai un fiJs. Il s'est tir é une
a rrive r :\ la vierge, il falla it passer un petit balle dans la tête, on l'a pansé, mais vn a oublié
fleuve, un cou rs d 1eau hérissé de joncs. Or les de lui enleve r le revolve r. li a recommencé. Je
maris se renferma ien t avec les vierges et les suis à table avec tous les gens que je con nais.
en tre prenaien t immédiatement. Soudain, quelqu'un que je ne vois pa s a rrive et
Une entr e aut res, plus vierge que les au tr es, me dit; • Ton fils s'est tiré sept balles dans la
avai t une robe à carreaux cla irs, des chev eux t ête, mais il n'est p:ls mort. • Alors seu!Cmcnt ,
frisés. Elle fut possédée par un acteu r connu. un immense désespoir m'envah it et je me détou rlle
Elle était petit e et assez forte. Je regr ett ai qu'elle pou r qu'on ne me voie pas pleurer.
ne m'aunât pas.
La cham bre dans laquelle on la mit avai t une
porte qui fermai t mal, et à tra vers la fen t e de la
porte j'assistai à son abandon. J'étai s d'ailleurs
assez loin de la fente, mais de t ous les gens qui J e feuillette Le Jo urual liUiraire, d'o rdinai re
étaient da ns la salle nul aut re que moi ne s'occ u- sans inté rêt. Le numéro que j' ai dans les 111 ~1ins
pait de ce qui se passait dans la chamb re. J e la contient de nomb reuses photog raphies de géné -
voyais déjà nue <"l debo ut , et j' adm irai s com- rau x et de camps d'Afrique. A la derniè re page
ment son impudeu r était enveloppée de fraîcheu r un e grande phot ogra phie intit ulée : • L' Armée
et d'u ne csp~e de décision réso lue. Elle sen ta it fran çaise • représente troi s solda ts , l'un de rr ière
tr ~ bien son sexe, mais comm e une chose abso - l'autr e ; mais, entr e le premier et le second se
lument natu relle et no rmale à ce moment- là : tr ouve ma femme habillée à la mode excent riqu e
clic était avec un jeune mari. Et donc nous la de 1900 et qui t ient à la main une omb relle ; sur
,poursuivîmes en bat eau. le côté un généra l Boër av ec une lon~ue barbe ,
RtVE S

une redi ngote et un chapeau haut•dc•fo rm e. rega rds de l'end roit où il est. Il me semble vraî•
J' appr écie vivement. men t passer par les qua tr e saisons. Au bout d' un
long moment, la femme défai t len tement des
3 nœuds de rubans multi co lores qu'elle a su r la
G ... a ét é coquette avec son voisin ; elle a poit r ine et sur Je ,·ent re. Son visage app araît
même élé jusqu'à lui proposer sa photograp hie alors , il est blanc et du r comme le marb re.
el son adre sse - sur un ton méprisant il est vrai.
Nous sommes alors devan t la ga re du Nord.
J e tiens un pot de colle et, furieux, j'en ba r-
Pierr e Naville :
bouille le visage de G ... , puis je lui enfon ce le
pin ceau da ns la bouc he. Sa pas~ivité a ugmente
ma colère, je la jette en bas des escaliers, sa tête J e me promène en compagnie de pe rsonn es
r~nn c sur la pie rre. J e me précipite cl constate indistinctes qui sont celles que préciséme nt je
qu'elle est morte. J e la prend s alors clans mes cher che . Xous a rri vons ~ une place d'où s'é-
bras et pars à la recherche d'une pha rmacie. cha ppen t de peti t es rues bo rdées de maisons t rès
Mais je ne trouve qu 'u n ba r qui est à la fois bar, h t uyantcs; il fait une couleur d'aqu;i rium. A
boulangerie et ph armacie. Cet end roit est com- l'entrée d'une de ces rues se tient une barrière
plèt ement dése rt. Je dépose G ... su r un lit de de personnes, puis , à quelque distance, une
cam p ~L m'aperçois qu"cllc est dc, ·cnuc toute au tr e. Dans l'espace vide ent re ces deux foules,
petite. Elle sourit. .. Ma douleur ne vient pas il y a su r la d roite un comptoi r de rr ière lequel se
de sa mo rt , mais de l'impossibilité de pouvoir la t rouve une femme (?) sans parti cula rité aucune,
rend re à sa taille normale. idk qui m'affole com - qui explique quelque chose. Su r le comp t oir, une
plètement . ve rge coupée longitudinalement, semble scn •ir de
sujet de conve rsa tion . Su r la gauche, on emmène
un homme défaillan t. Tous son t vêtus de coule urs
Ce jou r-là, je n·ço,s, dans un jndin comme tr ès claires. L'atmosphère est calme. Bien q,h:
je les aime , diverse s notahilitl-s, notamment la placé loin derrière tou t le monde, je vois tr ès bien
Présidente de la Républiqul', une grande femme tous les <létails de la scène . On dit: • C'est qu'il
t rès belle, à peu près à l'image conventionnelle a voulu ... • Cette ph rase m'exci te beaucoup. Je
de Marianne. Nous nous promenons avec sa sui te me jette dans la maison à d roite; au sous-sol ,
dans des allées l>ordl:cs de buis et dïfs tr ès bien il y a un danc ing; à mon entrée, toutes les
ta illés. Au bou t d'une allée, une grande por te femme s, très fardées, et qui se ressemble nt ét ran-
compos ée dans sa su rfa ce de plusieurs autres gemen t , se lèvent. L'orchestr e joue. tout cherche
port es, un e dorée, une rou ge , une no ire, une à m'entrainer. Mais j e dési re indist inctement
verte et , au milieu , la plus petite , blanche . Tous quelqu 1 un. j e remonte. Au premier éta ge, même
les gens qui m'acco mp agnent ont chacun une c)e( scène. Les femme s se ressemblen t t oujo urs toutes .
différente. Je dois d ev ine r quelle est la bonn e. La maison occupe tout le champ de mon inq uié-
sinon tou t le monde s' en ira. J e propose de la tude. Et les personne s qui me suivaien t , qui sont
jouer aux ca rtes . Refus. Et cc n'est plus la Pré- celles que je cherche, sont quelque part ici. Il
siden te , mais Je Pr é~ident de la Républiq ue que me semble avoir cru reconnait re la voix de
j' a i à mes côt éi. JI s'e n va. j e _l'accompagn e S. B.
poliment.
li
Un homm e jeu ne , ve tu assez pauv remen t , est
l.Jne jeune femme <l'app aren ce très malheu- debout cont re un des piliers soute nant la ligne
reuse vient me voir à mon bureau. Elle tien t du métr opolitain qui passe bouleva rd Pasteu r.
dans ses bras un enfant nègre. ;'Jous ne parlons Comme je le croise, il m'arrête et me questionn e
pas, je· cherche comment cett e femme assez sur la techniqu e de la peinture ; je lui donne
j olie mais si pauv re peu t avoi r un enfant de cette tous les renseignements que je suis ca pa ble de
cou leur. Mais soudain elle s'avance ve rs moi et lui fourni r et je m'a pprC:tc à con tinue r mon che•
m'e mbrasse su r la bouche . j'ai alors l' impre ssion, min. Mais îl me retient en disan t à peu près :
mais seulement l' impression, de tout comp rendre. • Et puis , je dois vou s dire aussi, j'aime une
femm e, mais elle me repousse ... • Il a l'ai r n av ré,
6 et je suis pressé de m'éloigner. Avant de le
C'est su r un trottoi r de Paris, dans une rue quitte r, et pour para itre compatir à son chagrin,
dése rt e.-,que je la ren con tr e. Le ciel, d'une cou leur sans dou te, je lui demande son nom : • A l'occa -
indé cise, me donne.- le sen tim ent d'une gran de sion, nous pou rrons nous re,·oi r •, ajou té- je. Il
liberté physiq ue. J e ne vo is pas le vis age de la me répond : • Wcrth er •· A l'oui c de cc nom,
femme qu i est de la couleu r de l'he ure, mais j"entr e dans une violente colère, mais j e reste
je trouve un grand plaisi r à ne pas détac her mes sur pla ce à ges t iculer en disant : • Ah non, pa r
Rt V ES

ex emple ! s'appeler \Vcrt her et s'occuper de nous ne pou\'OO:, rien ,·01r t an t J.1foule est grande .
t echnique pict ura le l Ah ça c· est un peu fort , Je ,·eu x ac hete r des bonbons, mais ce qu e je
vous vous appelez \\' enhcr et ,·ous vous mêlez prenais pour des paslllles c1·cucalyptus cc son t
de cela 1 • tk~ cn~t..1.ux d"un mét,11 n.:-ccmmcnt décou\'ert.
.\ u .· mc1111L·nt,P me rq1rochc cle n e plus lui
1..-çnrc; et, :lllS'-llO t, Je me 1rouvc seul clans une
Ray mo nd Qu e nea u : rnc, ou rcmh.1rr,1s des H11tures est considé ra ble .
Je suis à 1.ondre:-, dans unl· tk:. ruc.s les plus La Ioule \'ne : Ct sonl les tu rts qui e,icombrtnl
misérables de: la , 111<.· . Je m,uchc r.,p1dc.·mcnt en lts ru~.... • Cepend.1.nt, Je n'en vois aucun. j'e ssa ie
me demandant comment se <l11urnwir cn -.lang. en v,un de tr,l\·crscr; une femme me prend le
Je passe de,·,,nl une g,u c qui me par.,it être ~,vcc hr.1s et me cht : • .\latrie, l,ypertomplexe. •
tvidcncc celle <le Bromp t nn l{oad. U,ms l.l rue,
une femme chante en lr.rnç.11!,: înt 1e1m r. Je
traverse ensu ite un pont sur la l am,~t. de, c- J ac qu es -Andr é Bo iffard.
nuc cxcb~l\·cmen t petit.: et su r l::h1uclle ccpcn•
<l.uH na, 1~uent qu,:rntllè <le nanrcs d'un très S ous roulons L. .-\.. M. ~I. c1 moi ;l bic\'d ettc
ion tonn~1g<.·.IJt..·s marm" martm1qu;us lussent ,ers le d1j1eau Ju ~larquis JI! S2Jc . Bien tôt nous
une ba rque su r le pont. 1 'an11nat1on c:.t cxt r.\or<lt· qumons l;i rout\.' pour suivre une ,·oie Je chi:min
nain~. Je me tr ou,·c ,llor:-, J.\ '-'.<.-troi~ :ums, J. 1$ P., Je ter. I.cs r;uh \lc\icnnc nt ,le 1'ois cl tr~·s Luges si
L. P. et \ '. T . Cc dernier prl:tenclant n' êtrcp,1scnco rc 1'1cn que m:1inten:mt :1ous mulon, ,lessus . Cn
,,s~cz • à sec • lionne a t.:h,lCun de nous un h11let üart inus11Cque 1c 11·:1,·;11c. p:is :1perçu cmrt Jeu,:
de cinq francs e t une pitce de c111q centimes rl1ls nh: pr<':cipÎle J.rns un trou ."lc6tc Je 12 \"Oie .
~ous passon::, de\'ant un magasm où !>Olltcx1w~lcs T.rnJis que mes :1m1spours u1,·c111leur che m in et
de:, ..i.nt1qu1tt<::, oncnt.1Je3 et <les fét1cht•:, nè~res . que 1'cs~.1yc.: de me hi,,cr hnr" ,Il.' l'c:iu oû je suis
J. B. P. fan des passes ma gnétiquts flc\'ant la plongé 1usqu'J 1111-..:orp~. je me trou,e J::ans un
•itrme en d,-...uit : • Il n·y a pa.s,f'ipoqut taltatrt. • :tpp.11h.:llh."llt du dütc.·.111 , Jc.·,.1111
une. .irmo1rc . .t
;\ ous nous trou\'Ons en sui te a 1., foire tks H.,tt• ctlll.' ,le.-l.1 ti\kh.: domc,11quc du 111.1rqu1,de S.1d,·
gnolles qui est <l'aillcur:, ,wcnu<- de Clu:hy. ~ ou~ qui c.·'1 mon 0111.:lc,1.hlll>IS'i,lllt.!Jn, un ..:,,tlrct Je"i
\'Ou lons entrer dans un mm,èc an,llom1quc, m,us muutrn et J1.:st.1b.1t1crn lu, .t,·.rnt Jpp;,1tc.:11u

f ."'iftflll d,1 tfflfJllnlJ.. / KIN.


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GLOSS AIR E

GLOSSAIRE J'Y SERRE MES GLOSES


A H
AMERTUME la m,r labrmw d'lcrmtt. /t HORLO GE - hor1du cad,a,i l'hture obrogle.
hume.la ma. H U MAIN - ln main humidt, moite. L'aJ·l11co,r-
ANNEAU ranfOÎSSt ptnd I, ,roJ llaJtilttX. 11111,
ttllt mam l
C
CADAVRE - lt radtna.s lo11vre: c'tJI le havrt, INGtNU - le finit ,m.
radastre.dt '10S livrts.
CALICE - un cilia de pllalts.
CHEVELURE , hudx dts vai ,x voleurs de.rbair. JEU - le f,11 d, joie, la joie d11/'11.
CIEL - si tilt ? o,i ,Il,? rl-tlle 011 irrl-,11, ?
CL01soN - lt cloilrt 011 ln prison,1mt loi. L
o u tsaEa - acuitl du âsttUlx nus, liuu. LANDAOE -ba/!agelmt d, ftsprit.
LAN G UE - la gnngut des ailts, tomme la /am~
D ttt tJI la hampe.
DtOIMER dllrnirt lts cimts.
- LtoeNOAIAE i'mtaJSt ln pitrruJ'anta11,durr1
otFINIR , r'tst disptrstr . Di/a,imtdtla dimtna. ou llgirts.
CENBITt - dmts srrrles : les pirrw de la citl. L UOICE - L11riftrdt flplt, q11rlmirid, ?
Dans qutl silt suons-nom rnmsâtll i LU XU RE /'urnre du luxe cbnrnu tnt.
DOMINER : dl/i re dirisoirt, dMalt dld1irl.
.,1
E
MAR ■AE, arbre im,mwblt des t'tùus .
ECLIPSE - rllipsr de rlartl. M t TAMO R~HO8E8 - maladit mltaplrysiqttedeJ
ECLOSION - lr/ 11st1 f {tlll/JlltJ, si IIOIIS t1.•Î(ttlS f m c,r/J.
ENI G ME - jt gis dans IL, flbmut. Est-a mu MI ORA TION - migraine dtJ oistaux.
digue ou tmt dime l MINE,.AL - ntif durri par la rtilts,pitrrt 1rrm1•
ENSEVELI - strni-it bimltJ/ lit dans lts sh.1t1l ,rn/e.
ENTRAILLES - f a11trtd11to1 ps,tt !li bro11ssaillu. MURAILLES - ,miru, tilts se mnrq11~,:t
dt (oil/u
EPA VES - ,lies f'Dt't11/ la "'"· ri dt craq11elurts.
ERE -fa irq,u noUJrtspirotts,tt(l/rtairt d'atJÎo,i.
N
ETAU - lu ai1, sntu lt co11lta 11.
ETIN CEL LE - l:ri111t(I clUe silôl aillt. NOMBRE fombrt. 11ilt.
EVA S ION - bors d11t'aSt, t1tr1 Et't '111 Sion !
0
p
ORSE rourbmt, l'aube du ovoùts.
FANTOME - tn{autl par lu lxaumts. O R IOI NEL /e.soJ rigidn 11aiHml : it lts liilt.
FtCONDER - profond111rdts fin, tr uromlr, tl te OSSA T U RE - roux-mires snturlu, dlprse::.,_ ltS
so,rdrr... SlntCllfftS f
FIANCtE - a11fil dts a111dlfi la11rt. p
F lt VR E - la sf'ly ""mir, jt me dl/it dt SIS lêt-rts.
FILIGRANE - lts fils dt ,ros orgmuJ nous /imt, PERSPE C TI VE - fœi/ ptru, /umihe orln't.
grom,lts.
R
FLAMME - l'Omt l tffilt fQmt11t tmt lame.
FLEU V E - fleur nmvt dts rittts. RA C I NE S - des rnus.
ÛttllOSÎlés originairts
FLORAI SON , hors dts raiso11sf/ttrits, t, flot d, RA V IN - V eutlo1lt'rt son raJ/in, sa Va/fie {)tt
broist... so,, Vagin.
FOUDRE - /1}(11m fntdrt, quant t•a·t-il 1011,J
rel Rt VO LU T I ON solulim, dt tcmtrh:t.
F .. O1O - fixe ri roidr. ROSAIRE: - /'lrosi011des prit.us.
RUMEUR brr,medes brttitr qui mn""'' au Jimd
G de.1nus.
OLAOE - mirngr qui rraqut. Il 111ms
mlart. RUS E tilt rase lts 11111rs,tilt tst ma muu .
GLOSSAIRE

s Oui vo1c1 maintenant le seul usage


SA V EUR - t ;lll la doua 11r du lnvts. auque l puisse servir désorm ais le lan-
scuu - sa11gtt en11. gage, un moyen de tolie, d'élim ination
d:PULORE - r,rnt qui slpara:,je m'y ipure. de la pensée, de rupture, le dédale des
8TRA TAOlME - étages i11rb iimx, stratifiés. déraisons, et non pas un DICTION -
8U118TANCE - Sllt "ex istmcc:. NAI RE où tels cuistres des environs de
su1c1 0E - idlt siirt dt rnrsis. la Seine canalisent leurs rétréc issements
spirituels.
T A NTON I N ARTAUD.
TRAJECTOIRE - tracejttlt : to,i bistoùt.
TENPORAIRE - l'horaire des lt mpts m'npttlft .
TRONE - nos rrâ11
rs le bausstm, outrt ln ;.ones.
J'ai dit à X.: N'es t-ce pas, faites des
V pièces, mais fait es-les, n' est-ce pas, de
V ERTIOALE - l't.nt'fTSda lrlvt.s rcrt•iralts.
t outes pièces, faites-les en coup de vent ,
vtotTAL - jrt d'a/t,o/rs. faites-les en coup de feu, faites-les en
VERBIAGE htrbogt du molJ sam ·dt. coup de silex, que vos personnages aient
VERSEAU - la mort d/r,mtTt lt t·rrso dts l/ rn. des mains de silex, et que quand ils se
VERTIOE tiKt , 1·trs qutl litige? touchent lès main s, il en sorte de la
vo L P bat dt /'aile. li li la jon ,u d'1111
ois1a11. lumière.
VOU TE IDUlt i11,un-lt, Ji /mule f

y
.•.
Y- ines dt la mort. J'y suis /mut . •
f,m,cbtJ ra11d Nous sommes du bois dent on fait les
(A sunu.) sque lett es.

l' nc mons t rueuse abe rra t ion fait croire aux •••
hommes que le kmgagc est né pou r factlitc r leurs
relation,; mutuelles. Ccst dans cc but d' utilité Le sur réalisme ne compre nd rien à
qu'ils rbligent des dictionnai res, où les mots quelque chose.
sont c.·nalogués, doués d'un sens bien défin i
(croient-ils) , basé sur la coutumt> et l'étymolog ie.
Or l'étymolog,c est une science pa rfai tement
vainc qu i ne renseigne c11rien sur le sens t•b-itablt
•••
d'un mot, c·est-.1-dirc la signification partu::ulièrc , Le cmema est la mise en œu vre du
personnelle, que chacun se doit de lm assigne r,
selon le bon phisir de son esprit. Quant à l.1, hasard.
coutum e, il es t supe r flu de <lire que c'es t le plus
bas cri té rium auq uel on puisse st référer .
J e sens usuel et le sens étymologique d'un
•••
mot ne peuvent rien nous apprend re su r no us•
m! mes, puisqu' ils rcprk:entcn t la fra ction collec- La diction surréaliste est trouvée.
t1vc du langage, relie qui a été faite pou r tous
et non pou r chacun de nous.
En disséquan t les mots que no•1s aimons, •••
s:ms nous sour ier de smv re ni l1 ét ymolog1e, ni la
s1g111fica1io n adm ise, nous découvrons leurs Atte ntion à l'in accessible.
, ertus les plus cac hées et les ramifications sec rètes
qui se propagent à t ravers tout le langage ,
can:lhsécs par les ascociations de sons, de formes •••
et d'idées. Alors le la ngagr se t ransfo rme en
orarl•~ et nou s avons là {si ténu quïl soit} un fil Cet homme, tous ses actes un jour nè
pou r nous guider, dans la 8:ibel de notre e,pri t . pour ront qu'êt re pris à charge contre lui,
Mich el I E IR IS. et il le sait .
PAMPHLET
CONTRE
J~RUSALEM
pou rtant légitim e, les Ju ifs se son t. int roduits en
Occid ent à la sui t e de J ésus. Une nouvelle fois
Les Juifs nous ont t oujours donné le spect~ clc la mer Rouge s'es t cnt r'ouve rte pou r ur,c con•
de J'au tofiagclla tion. Ce sont cnx qui raco nt ent quête ma gnifiqu·c, mais les persécut eurs ont•i ls
les histoires les plus méchantes sur lsrail. Ce notion de la noyad e à laquelle ils sont prédcs •
sont eux qui se ridiculisent, qui s' accusen t, qu i tinés. Su r l'océa n, le be rcea u de Moïse rencontr e
se condam nent. Drumon t petit \'ieillard, vous un puissant paquebot et l' air est plein de t em•
n'ave z pas su y faire. pêtcs su rnat urelles en instance d 1 éclate r .
Peut-être alo rs pou rrai -je a,·cc plus de libe rt é Quel c,it do nc leur rôle à ces batteurs <l'es•
qu'eux exp rime r mon admiration pou r lt>ca ract ère trade du fu t ur T3m crl an, quel ven t les pousse,
sacré de leur mission et dénoncer, dans un écrit ces nouvea ux Spa rt iat es, à la suite du Léonidas
q ui n'est pas antisémite, toute !"horreu r que crucifié et passés de la dé fensive à l'a tt aque ?
j'ép rou \"C pour un na t ionalisme naissant, toute
l'espérance que je mets en eux pour faire échec
à une certaine cléstrtion àe l' espri t. Quoiqu'ils sub issen t en app arence l'i n fluence
du pays où Ils viven t , l'at mosp hère se t ransfo rme
là où passen t les Juifs. On ne les voit sans dou te
Si l'Amé riq,1c a,·ait été découver t e (au sen s pas à la tê te des révolt es, proclam ant les vérités
où ks descendants de Colomb l"entenden t} par nécessaires à la naissance des Révolu tions , mais,
l'ouest, c'cs t -à-rlire du cûté du Pacifique, par des d2 ns la foule, rega rde z ces ne z busqués , ces
navigateurs orientaux, au lieu de l' êtr e pa r des cheveux ondulés, ces rega rds de velou rs. Issus
occidentaux du côté de l' Atlant ique, sans doute des ghett os et des paisibles bou t iques, ceux qu'on
n·aurions•nous pas à signale r le pfril cou ru pa r put croire acharnés à la seule pou rsui te de l'a r-
!"esprit du fai t que l'Asie, citadelle de tous les J!ent se révèlen t les piliers ano nymes de l'insu r•
espoirs, est att aquée à l'ouest et à l'est. Le rec t ion. Ils ouvraien t les portes des franc •maçon-
continent amé ricain aurait alors été une forte· neries du x v111 e siècle aux esp rits inqu iets , ils
resse a\'ancée, infmnch issable pou r les hommes à sorti rent au premie r boulange r pendu en place
ccn ·clles étroites du \'Îeux monde {comme ils de Gr, ,·c, st imulant l'a rd eur populai re et laissant
disent, parlant de ce nid de gul!pes, ve rrue de su r leu rs comptoi rs luisants d'usu re les t ré·
l'Asie, l'Eu rope ). buchets à pe.ser l'o r. Sain t -Merry les vit derrière
A J1heure actuelle, la question de prend re pa rt i la ba rr icade fameuse ; les plaines blanc hes de
dans la grande querelle de l'esp rit et de la matiè re Sibé rie, les isbas de Russie les ab rit èrent eux et
ne perme t plus l'indiffé rence. Des con t reforts du leurs bombes; le sikle dem ier vi t la des t inée
Th1bet aux vallées grasses des fleuves colorés , s'emp arer dr l'un d'eux et rappele r aux Français
aux plaines à éléphants, aux mar.u:. d'alliga tors, qu'ils devaien t se reconna it re et se com pt er
de l' l-limalaya :\ Coromandel, de l'Amou Daria à de rrière les deux bann ières ennemies du Te rri•
Sakk:lline, des :1111es profondes seq t cnt veni r toire et de la Liberté.
comme un océan la tempête, l'épidémie occidcn · D'aut res, cha rgés de besogne moins év idente,
t alc. Qu'o n ne s\· trompe pas. Le Japon se laissen t à leurs frères l' ingrate besogne d'agen t
con tam ine, s'eu ropéanise. La Russie balancée provocateu r de l'esp rit . Et cc sont des banqu iers
entre ses cieux fragmen ts antagonis tes n'a p:iis et cc son t des minis tr es exagéra nt en core l'in -
affirmé sa volonté dans un sens spi rituel. Pa rtout famie de la classe ennem ie qui les accue ille. L'or
ailleu rs tout fait échec: au dange r, mais pour ent re leurs mains semble dou~ d'u ne vie de rep -
coml>ien de temps ? Sans fracas la bataille de t ile, les ..Bourses oscillen t su r leurs fonda t ions
11Afrique se li,· rc ardcm mc:1t. Qu'aucune défcc • néo -classiques, les cou rs des Rio Tint o et des
t ion ne se produise pa rmi les dH cn scu rs du n œud mines de pé t role de viennen t de s ûrs inst rumen ts
ùe l' unive rs pou r lesquelles il impo rt e de pren dre de démoralis at ion .
p;1rti au nom de l'inftni et de l'éte rnit é 1 Emigran ts falot s insensibles au x cou ps d u sort,
Pa rmi les races d'O rien t la race ju ive semble oiseaux de pass.-ige d es port s h um ides, usuriers
avoir reçu mission spéciale. Déléguée chez les en lév it es noires de F és et de Nij ni-N ovgorod ,
ennemis, ne sont• ils pas, consc.icmment ou non , Monsieur le ba ron de Rot schild, ~lonsicu r Drey fus
Jcs ser viteu rs de l'esprit p rimi t if. Race étrang e. (d' aut res disent ca pit ain e), marc hand de vodka
C'es t un de ses individus que la chré t ien té adore, et de poisson fumé de la rue des Rosiers, pa r d es
crucifiés pa r ses comp a t riotes. moyens diff éren ts, à vot re insu peut•êt rc, vous
Les mys tiqu es peuve nt sur cc terra in poé tique po ursu ivez le même bu t , vous partidpez à la
spéc uler su r les ét rang es circonstan ces de la même cau se.
Passion, il n'en rest e pas moins qu e, san s lyris me F.nfants perdus I enfa nts ma ud its l l' Arab e
PAMPHLET C ONTRE J É RUS A LEM

crache à ,·otrc pas!'agc et vous êtes le rempart jou r plus agressive. La \' ic1lle Sadique de Genève
de la ~lccquc, le bouddhiste vous mép rise et prétend séquest rer l'âme. Les de rt11èrcs hbcrtés
vous dHcndcz le Gange, Lhassa vous est inte rdite son t menacées. Droit à l'opium, droi t à l'alcool,
et vou~ hcs pa rmi les sen itcu rs des Lanlas , droit à l'amour, droi t à l'avo rtement, droit de
id~ blanches dans un ciel blanc. l'md1v1du à di::tposcr de lu1-mi:mr, voilà ce que
Fable cependant que ces haines poht1qucs et les sinist res bonzes de la Société des Kations sont
utiles au bon accomplissement de la ta che qut en t ram de rumer (1).
vous est assignée. Qu'il vous déteste ou qu'il El c'est au moment où le monde a besoin des
vous défende, l'Occ ident est en proie aux pensées tr ente dcn1en. sacrés, conse rvés par vous, ttuc
élc\'écs que votre sillage ent raîne; vous êtes un vous pré t endez fuir! L'idée seule d'une retraite
élément de désord re chez l'cnncnu de l"Oncnt ;
les passions con tr e lesquelle s plusieu rs millénaires
de civilisat1on méditer ranéenne se sont élcvt'S
renaissent plus profondes et capables de pousser
les hum ains aux dé terminations extrfmcs. \"ous
êtes les plus méprisés et les :uc nfié s p:umi les
soldau de l'Asie, les bata1l1onnai rc~ isolés à la
merci des progroms et des lâches \'engeances CL
cependant vous n'a\'CZ jamais fo1ùh, jamais
\'Ot r e acti\'ité n e s'est ralentie.
Et ccr,cnd:1nt, voici que, né de la Société des
>:ations, un mou\'cmcnt sentimental pousse ,·e rs
la recon st ru ction de Sion et la fonda ti on cl"un
Etat juif aussi ric.hcule et arllficiel que la Pologne.
Alors tous ces impu rs, tous ces ce rveaux mélés
qui affaibhs:saîcn t l'Europe au 1>rofit de !'.\sic
retourne ront au pays sacré, portant 3\'CC eux l.i
pire des maladies de l'esprit, le scc pt1c1smc
contracté durant cette expédition c.lc deux mille
ans en pays ennemis. Le trouble qu·11s porten t là
ou ils ,·ont ils le porte ront à 13 \'allée étroite du
Jour dain , oux rÎYes tragiques de la mer ~lortc.
Cette force se rct oumcra contre cc qu'elle a
nuss1on de défend re en de,·cmmt le poste a\"ancé
des n~n1ons de !"ouest et au tr cmt.·nt dangt.·rcux
que les colonies angl..li~cs et fr,11\ç-aise:,. Les
Rot sch1ld cn subn·nt101111.111tl"expédition s1on1stc,
,·om :, l'encontre du génie de 13 ra ce.
Je sais b,en qu"ils sont rares ceux qui désertent
ct partent retrouver le fameux mur dt'S lamcn•
tauons ou des littérateurs 1mbécilcs ont cru ,·oir
en quelques \'ici lia rd, i"bpn1 d. Israel retourn anl
à son berceau. L"échec d'une pareille tcn tati\'c
ne fait heureusement aucun doute. Le ~lonaco po~siblc doit ,·ous révoltt·r contre les fo1bles et les
~lon te-Carl o du Lc\'ant n'.t p,ts encore ouvert son lâches parmi \"OU'i. ~ jour ,1pproche, votre Jou r.
casino et, s1 les réacti onnai res n'ont pas encore Cette f ois, c'est une qu(·st1on ,le \'ie ou ,le mort,
poussé à la roue du \'Îcux cha r biblique. ncn nÏn• pou r tout cc qui \'aut d'être v&-u et détendu.
clique dans leur atti tude un dépla1s1r ou une Les trente deniers de J udas- n·ont pao; été
inquiétude. Tout au contraire, il faut voir en cc ctonnés en , ..,.111.\'ou, lc-s .i,·n con,.t.né-s pour
quasi silence une ma rque de Jou:. Ces bons poli· racheter les rares c1u1vaknt la peine tl1 1!1rcsauvés.
ti ques se frottent les mains! leur tcrnto1rc sera Ne le-. gasp1 llcz pas ~ dl:frichcr <les tcrr.11ns
peut-étrc é\'~cué. srntimcntaux.
)lais un courant est créé. li ne faut pas qu'ils C'est un trésor que tout l'or du monde ne
p rennent d'importance.·. Il faut que l~s Jsrad1tc~ pou rrait s crvir à ,ous racheter.
restent en exil tant que la cause occ1d\.'ntale ne
sera pas perdue, tant que ne se ra pas écrasé ce t RooERT DES?--0$.
esprit latin, grec, anglo-saxon. allemand, qui est
la plus te rri ble menace contre resp r1t.
(1) A 1-ignaler au.ni t"rll e ff'mm e de, I•tire Il ne pH
Oc Pa ris à Rome, de Lond res à New York, fr+quen ter qu i , d #1#,i:utt 1\ t"C"
t at1opa J(C".• r.our mlu1on
d"Oxford à Hambourg, la malad ie devi ent chaqu e de t"om baltre la li 1t#1111turcubsc rn e ( :)
Lettre aux Recteurs
des Universités Européennes
'.\loxsu:: u n L.E RECTEUR.

D A"-S LA CIT ER SB Ê TR OIT E QUE VOUS APPEUiZ • PE'ô SÉF •, I. E~ RAYONS SPIRIT U RI .S l'Ol ' RRI SSF. NT

co~o1• : DE 1.A PA II.I .E,

.\ sse z DE Jt:t..:x DE I.ANOlll ~. o' ,\ftTU-'ICES DE S\'NTA.Xf : . 01-: JOSOl .EKIES OE •·o n,1 u1 . es, Il . Y \

A T R O l ' \ ' EI\ \I A I NTl ~SAST LA on \SO E Lo i Dl ' CCEUR, I.A Lot QL' I .... : SOIT l'AS U "'P. LO I. l ' 'E PR1s 0:,,. ,

M \IS l ' 'I' Ol."JOE P OUR L' EsPIU T PE RD U D.\NS SON i>I\OPRE 1..,0Yn1-..T11t- : . 1'1 t "S I.OIS Ql'I ·'. CE Ql ' E 1••\

SCIE!lo ' CE l'O U R R ,\ .JA~IA I S TOCCIIEH, I. A ou I. ES F\ISCEAUX D E 1. A R .\ I SON SI~ IHIISE,T co,TnE I ES

Sl:.\GES, Ct :: 1 \UYRl'-T1tt- :: EX ISTE , l'01:-.T CF.'l'T II\I , OU CON VERGP.S T TOUTP.S 1 1:~ f-'OHCh:!'1 01 . 1.' ~.lltl:,

I. ES U I.T I MK~ NERVURES Dt : 1.' ESPJHT. DANS CE OE O.\U •: Dl-: M U JU.TLI ES \I Ot' V\..,T ES I.T T(H ".IOl HS

OÊPI..A Ci .:Es, IIORS or TOUTES Ll iS t,·on,tF.S CONNl l ES l)P. PENS RR, NOTI\E E sr m T i, 1: \11 .l'T, R1•1 ,:r,..,.
S I.S

MOl ' Vt-:MENTS u ;s rl . l ' S S ECRE TS Y.T SPONTANês, CEUX QU I OST UN CAHACTt 1m DE nt:v 1~I.AT I O'-, CET

A IR ·v i-:, e D' -\I ll . El tts, To,rni; O l ' C I Ei ••

)1 \I S 1. \ R \CE r>RS l'HOPII ÊT&S s· 1-:sT l:Tl::INTI :, 1.· E uno p1,; s 1-: CR ISTA 1.I l ~ P. SE )10\IIPlt::. 1.1-:-..TF:\IF.'"T

SO l S LES U \SUEI.L"'TTES DE SES PH OS Tt t:nEs, u c SJ:S us1;,,:r,..,-,, o r~ S ES TftlUUNAUX, Ill : !,ES u-.: 1\° h R

s 1Tt~. l.'EM•HJT GEl .t CR-\Ql ' t-: F.STltL I.ES \I S ,11-.:i::,n u x Ql'.'I S F. RESSERJU-; N 'r su n l.l "I. I.A P\UTE F.N

EST,\ VOS SYSTi-:. \I ES \IOISIS, \ \ ' OTHE 10til(JUF. OE 2 ET 2 l"O-.;;T 1, I.A 1-'AUT B EN EST A \ 'OUS, BECTBUK S,

PRIS \ U P li -ET DE S SVI . I.OGIS:\11::S. \' ous FAIHU Ql ' E7. Of;s I N'Gt:i-nEuns, OF.S MAO ISTJtATS, 1>1-.:S)IBDECIS S

A Ql'I 1; c 11APl'E:O,:T •~1-


: s V R AIS '1\ 'STt:. H ES DU co m•s. 1. 1-:s 1.0 1s COS) II QU f;s 01-: 1.'P- TRE. DR FAUX S\VA:s' TS

AVEL ' OLt-.:s D-\SS 1.·ouT nt-> TE KR E, DES PIIJI .OSOl' Jll ,'.S Ql!I 1-'HÉTES l>l-: NT A ltECl)N STllUIHF. 1. ' Es1 •111T.

LE l'Ll ' S 111:.TIT ACTt- : DE CRti\TIO:-. SPO "i'T\St E F.~T l ' S \IONl)E 1•1.us CO)l1' 1.~X E F..T P l.US nRvt;LATt- : un

Qu'cs E QURI.CO.SQt.JE ~d '"TAPH\'~IQUH.

LAI SS EZ - SOUS DONC, )lt- :SS I EURS, \'OUS s'tTP.S QUR DF:S USU Rf'ATf ;c ns. l)e QUJ-:1. Dlt OIT PltITEs -
0
DEZ - VOUS CAS,\ I.ISElt L ISTE J. T IGESCE, o( ; cE RNt-: n DE S BHt-: \ 'ETS o ' E sPIUT 7

V ous NE SAV1-:z J\U•: N DE 1.' E SPRIT, vous IGSOHEZ SF..S RAMIFICATIONS LES P l.US C.\C II ÊBS ET I.E$

Pl .CS ESS ENT IEI.I . ES . C E S E\11°HEJNTF.S FOSS II . E S S I PROC II ES DES SOURCES O F. NOUS - )l ib aR, CES TIH Cr.s

QUE :,,;ocs PAH\ ' E:,,;o:,. s l' AR l"O IS A UELEVER SUR I.ES GTSE)IESTS LES PLUS O BSCURS DE NOS CE RVE .\CX .

•\ U NO) I MtME D E V OT RE LOGIQU E , SOUS VOLIS DISONS: LA VIE PUE, M ESSIEURS. H F.GARDEZ US

ISSTA:s'T VOS FA CES , c oss1otn E z vos PR ODUITS. A TRAVEHS I.E CH IB LE DE vos DIPLOMES, PASSE u:,,; E

JEUNE SS E 61-'PI .ANQUtE, l'EI\DUI-:. V ol:S tTES , • .\ l'I..AIE D 'us )IOS0 : . ~ IESs l E U RS, ET c'F..sT
1- TANT

)IIE UX P Ol; II CF. MONDE, l l A IS Qt:' IL S t-.: l'F.SSE UN PEU MOIN S A I.A TtTE DE t.' II UM ASITÊ.
L ' AMOUR DES HEURES, LA HAINE DU POIVRE

Un clou, deux clous, t rois clous et vo1c1 not re ils saven t quel usage les architec tes fon t de la
maison bàuc. Devant elle se dresse une épée de vé role, mais moi qui l' igno re je suis obligé d'al•
su cre qu i, sous l1 1nflucncc d'un rayo n de soleil, t endr e l'a rr ivée de Nest or qui répand dev ant moi
t end à deven ir un monde nou\'e.:.u, une planète les tréso rs de son in t elligence sous forme de
de feuilles sèc hes don t le dki r de rotation autou r dragées remplies de fou rmis, lesquelles n'o nt rien
d'un couple de hé rons, se manifeste pas un léger . de plus pressé que de so rtir de leur abn pou r
hu lulemen t qui est le signal du dépa rt pou r les dévo rer ma chaussu re, neuve par la grâce de
48 co ureurs engagés dans la cou rse de Paris à Dieu.
l'é toile polai re en passant par tous les nouveaux - F h bien, ~ esto r, qu'attends -tu po ur me
cinémas des capitales européennes. Les voic i par ler de la vé role ?
partis; mais, t andis que dans les cou rses que nous N tstor. - Un jou r que je con temp lais, av ec
voyons de temps à aut re dans les forêts de sel , tou t e l'a tt entio n qui convie nt à un pareil examen,
les coureurs dispa raissent un à un comme des une portc-rc nêtr e qui s' agitait fa iblem ent sous
goutt es de rosée, cett e fois-ci ils se mu lt 1plicnt la poussée du pa rfum d es roses t ap issa nt un
à mesure que croit la dist ance qu , les sépare de pa rt er re voisin , u~,·is la vi tr e se couv r ir dïns·
leur poin t de dépar t, sans que, pour cela, d1mmu e cnp u ons chinoises que je ne com prena is pa s. L'n
celle qui les sé 1>arc de leur but. l:.L ,·01ci que, chien aboya si près d e moi que mon fa uteuil
mamtenant, leur ta ille devient de plus en plus fondit sous moi comme si l'émo tion lui avait
élevée, si bien qu'on ne t arde pa:, 3 les confond re coupé les ja mbes et je me trou vai ~tendu sur le
avec les monumen t s publics, puis ,wec les arbres d06 - comme un hanne t on - au mî heu d'une
des forêts, puis avec les fala1sts c l les mon t agnes, t arte aux abricots qui s'a tt endait à un tou1
puis a,cc l'omb re des montagnes et le~ vo1c1 au tr e accue il <le ma pa rt et se "engea de mon
dispa ru s. Ils ne son t pas morts comme on pou r• inconvenance en me lançan t au ,·isage un jet
ra it le uo, re, m:us ils :,ont devenus les cinq doiglS de sulfate de cu1nc, en sorte que Je rus obligé
de ma marn qui &-ri t , f:ROLE à l'usage de mes <le tenir, pendant un laps de temps que je puis
con temporàÎns. ( eux-ci n'en son t pas su rpm~ ca r (:valucr à cinq années au moins, le rôle d'un
cep de vigne atteint de phylloxe ra. Je n'en fu~
pas plus sa t isfai t que cela et m.m1festa1 haute•
ment mon mécont en tc-ment en m'obsllll,\Ot à
1,rodu1rc des h:vacots ,·crts saut •.:S au heu <lu
rai..,in qu'on ,1tti•nd,ut ,Je moi.
Au hout de cinq ans donc, une anc re Je
marine 10111l•.11H prl•s de m<,i sur un ch.:unp1gnon
qui ne '-un écut pas à rct :-icc1clcnt, me rendit
ma forme hun~ame, non s.1ns la modifier !!cn..,i-
blcnwnt; JMr escmplc, JC n·,l\·.1is plus que: quatr1:
0

or tc1lis à lh:tque p,ed; p,tr cont re J ava1s t!'o1s


tc.::,llculcs dont un, celui du m1hcu 1 qui a, ·a,t la
fonnl', la couleur Cl les dimension~ d'une fram•
hoi ...c. C"eM .dors c.1ur 1'1c.léc de la vé role se pré •
S<.·nt;.là mon esprit : un dé à Jouer dont le
chiff re :-: seul était visible se plan t a dc,·ant
mes yeux 3\'l'C l'intention de s'y ma111tcn1renvers
rt con t re tous. Z\éanmoins, vous dc,·cz bi~-npenser
que la volontc d'un dé à JOuer ne compte p,ts
dt\,Ull celle c1·un homme que n'cffr,,yc aucun
ptnl, même pas l'idée d1 un lacet de chaussu re
tournan t ,rn-dc:.su::. <le s., tête a t., , 1teS!c de
i5 nœuds à J"heu rc. En un clin d"œil, Je fis de
c.:cclé l.i paupière du macaroni. )1;us, .,e vous le
dcm.,ndt, que rc.:stcra•t ·11des paupière::. do mata•
ron1 et même du nMcaron1 lorsque les pluies
d'hiver et le.•:,vents de l'un1\ ers auront déco•
loré son ,·1sa.gc? l'eut-être n·cn subsistcrt1·t-il
mfmc pas une ~raine de plafond ! Et alo rs, que
voulc z-,·ous qu'il advienne <les rochers de céra •
m1quc t] UI marquent l'entrée dt'S fortc rcs::.cs où
L' AMO UR DES HEURES ,3

se terrent les zouaves , érolés qui veulen t évite r hoIT'œrl n'est plus qu'u ne add it ion immense des
de rencontre r les csdaves du violoncelle et les nomb res de nomb res de dix chiffres do nt le total
man s ~s f~randoles qui dévastent les océans, forme le mot : vt ROL E.
est ropient les requins, volent les carapaces des
tortues et chassent les colombes de leur colo mbier BE NJA MDl PtRET .
pou r y installer dts pe rruques. Les zouaves sont
d'anciennes fougères que la fanLaisie du lacet
de chaussure à affub lks d"un pantalon bouffan t
pour les d1tlfrencier des ma.ndolmes et des Il laut se faire une idée physique de
timbres-poste. Ils s'en vont pa r les plaines la révolution.
mcultes pècher, pour les bonnes d'enfant, des ANDRÉ MA SSON.
souris blanches dans la gueule des saumons,
lesquels se prêtent t r~ aimablement à. ccuc
opération qu 1 S-:ltisfait leur dési r de parfum. •••
L'un d'eux, un zouave p lus vérolé que les aut res,
au regard de moustache, s'éloigne de ses compa • Nous avons moins besoin d'adeptes
~nons. C'est qu' il recherche l'essence de la bière actifs que d'adeptes bouleversés.
et la profondeur des mer~ pendant les tcm 1l2:tes.
ANTONIN ARTAUD.
Il pas,;iele long d"un fleuve large comme la m,un
qui ch~wire des plumes de perroquet. JI en conclut
qu'il tra,·crse 11Aménque du su<l et ..,·.lltcnd à
rencontrer, quelques mètres plus loin, un ha~nard
.
••
occupé ,\ compter les serpents de la forêt ncrgc.
Il nc rencontre pas de ba2'tlard, ma,~ une bar rière
De divers espoirs que j'a; eus, le plus
de défenses d'éléphants. Il h franchit et m.m:he tenace était le désespoir.
maintenant sur un tapis de :,nochC's. Il ne doute Lou is ARAGON.
plus que cc t.1p1s le condu1~c :. un sofa où ..,c
quelque jeune fille, 1olic comme le feu
pntJA.,.s<.·
..nht.urc et nue qui ne dcm.mfic p,\s rr1cux que
de ,~ure l'ilmour ,vec une orrh1dée ,-.niée du rc,tt·
tlu monde et ignorante au point de ne pas con-
1uitre la couleur de ses fleurs. ~L:us l'orch1dce
n'.u:nc pas la Jeune fille. l:.llc nc songe qu'a la
\'\:foie, ~n anue. Le zouave, homme ct1espnt
s1mp:e dont la vie n'est qu'une lente reptation
.~utour dt·~ chevilles d'une musulmane, lui ré1>0n1I
p,,r un bâillement qui ne le satisfait pas. Pour se
f.urc C'omprcndre, elle entame les louangt.-s de 1.,
vcrolc :

l'ordli •tt. - Zouave !1 l.1 té-te oblique, au


crâne t ransparent comme la mrr, 101 qui naquis
une nuit sur un ht de c.tfé gc:lé, toi dont la mère
qo 1tta tout exp r~ le cou d"une girafe pour te
mettre au monclc, tu ne connai~ JMS 14' , érole,
la vérole qut descend du singe. Sache donc qu'un
jou r une ca rt omancienne qui prcn•ut un b.un vit
apparaitre une paire de lunettes dans sa ba1•
gno1re 1 au-dessus de ses pieds. Elle sursaut.1 et
les lunettes glissèrcn t à b surface de r t:.1u, par •
courant la ba1w,01re en tous i,;cns. En même temps
elle sentit ses scms I;\ quitter et les vi t auss itô t
à la surface de l'eau, ve rt s, délicieusement ve rts.
L'inévi t able se produ1s1t : les lunettes rencon -
trèrent les seins qui, secoués d'une coli!re folle,
bondirent hors de la baignoire.
0 migraine 1 6 course folle I Lesseins frappent
un guerrie r nègre qui ga rde l'appa reil à douches
si léger que la cartomancienne cra1gna1t qu'un
souffle d'ai r la fit s' envoler. Et le guerrier da.
oecADENCE DE LA VIE
et les violettes plus loin que toutes les dim en-
sions conn ues. Une voix était pr~ d'elles, plus
pr~ que l'oiseau-lyre :
• La Pr emiè re rencontre de ces deux enfan ts
de la poussière eut lieu dans le parc près des
pois de sen teu r. F.lle était grave comme ces
femmes glacées su r la couve rtur e des hvr es.
Lui sentait grandi r des désirs dïnfini, tremblant
au milieu de l'anntt de ses premières promis-
cui t és.
• L'infini, voyeZ•\'Ous, monte sa ns le,·e r les
mains, alcyon de malheur, plus pur que le pain.
A l:1 première sou rce, les anges achètent leu r
repas du soi r ; pour ma part, je me nou rri s de
mouta rde en ma rchant sur la mer comme
l'écume Fatalité 1
• Le monde OU\'re ses por te s comme un man-
teau de fourrure. ene remmc, un beau soir su r
celle route d'algues, me pa rlaî t d e cla rté, mais
.es yeux étaient pâle s sous le volet de ses sou rcils.
La belle maison que celle ma in s.11gnant e au
m1hcu cJe la mer. Pour frapper à sa porte j'ai
une ma,n de jade, ca r JC gagne ma vie à pud re
les sous de mon amour. Plus de dé tr esses à
cr ..Undre, plus de vicès à soigne r. Je n'ai jamai s
ri<:n compris aux mots magique, des ét oiles.
• Je desce nds dans un monde bas comme
Il' râle... •
Plus loin un cheval rouge buvait dans la lune
\mtr, \/,,,1.$(111. les larmes du cheval d'argen t qui n'était pas
encore ren tri.
Ce ne sort plus au,ou rd' hu i les la rmes qui
)tn"' <k l.1hrétoih .· n·osc plus rentrer t:hcz elle. \'Ous cmpl-chcnt de ma rcher, mais c'est la \'ÎC,
Elle a pt·ur c.ks \·oalt·!--•l"étoile qui pendent mysté• l'étrange \' ie avec ses fa çades de métal et de
ri euse.ment 111~<1u·:1 h·rrc. l'nc petite m:un Rrande
Oeun.. 0 l lommrs de la lumière, 1lommes de foi,
tout au plus çommt' une i<lfr de rê\'C lui tend comp ren ez-moi 1
my~térictl'•enu:n t st!li doigt~. Jls Sont op;1lc et
elle .l ocu r <h- b ,·1r~inité qui cc:t 1't:g:1lc dt la J e me suis promené tol!te la nuit dan~ cette
mort. ~111 m.m l'oiseau-lyre cha5.'-Cles pint~1dcs rue maudite aux innombrables prophètes, cet te
<le:, nti:\~l·s. Il sait que ks nua~es hkm, ron- r ue qui est tout simplement maudite comme mes
t1cnncnt ck-. lt:mmcs adorables :'IUX ycu" , ·c,;rts. pas et comme mon p:iuvrc cœu r, ce dernier
tanch:. c1m· k .. nuat,:u blann;. C'Onticnnc:nt des vestige <le ma tnste l't médiocre cx1uence. Ce
pcn~l'urs mou1:- et c!c.•sflcun et lc-s nu.,~e-- roses ù;ir san~lant ouvre son râle J. mon désc'lpo1r.
de-, t.,rmcs et k~ nu.lg,.-, pâks des perle~ d",,mour \"01c1les échafauds de chevelu re que j 1a1mc, ces
et les nuaRe-. ma.un•s des lè\' rcs de prophè tes, nuque, ciscléts par d('S cheveux gris, 6 pa rfum
m.iis les nu•tJ.!tS no,rs. J .,._ nuages du froid et du merveilleux de cette chai r de femme absolumen t
Mn~. sonl les seul,;,qui ~ontu.:tlncnt les pmu.dcs obscène. \"ous tous alcools du JOUr au genre de
étranQi·111au gl'!;te parfoit, C'CII~ qu'il , eut pou r madones, mes petites mait resses I, l'œil d'm-
expénnu. :ntc r son hcsoin d'amour! cen<he 1
Cc sont etc laq;~e~rhcs que reux que l"on fait Mais le plus terrible, ô peut-t!t re, le smoking
en m'\rch;.\nt clans 1~ laves hrl1lantes du monde. de mon ami sur le violon mon flme cet rnstru-
Pa r tn5-li.lnt Jolllhssent d~ météores hurlants, des mcnt c:lésaccordé.
êt res pror.ml-s de la souff rancc ou des fan1llmcs Cette ch~re atmosphère de fantômes :\ troi s
de km111cs frêles et ~unan t quand même en heures du matin et ces sourir es cruc1fia.i1tma folle
souvenir de leur premier l>a1C1;cr - Un ~tre jeune passion pann1 les crac hats.
et plcm de mystè re. - Elle.·~profilent leur omùre 0 jamais, jamais I Ma tête, ô ma t ête 1
avec de grandes omhrellcs f.111esp1r 1~ rrnsscaux Ici un personnace commence ~ pleurer. Tan d is
DÉCADENCE DE LA VIE 's
que reluit le soir-il neuf des flamm es de bougie Ces jou rs-ci, ïex i!ôlencc nous a apporté son
dan& l'ant re phénoménal des glaces bri~es au fracas quc.ti,licn. Les iles aux diamants bleus
fond des sou terrain s d'un e vallée lointaine. Il qu e nous rencont rons dan! nos forêts v,rrgcs sont
trem ble, il s'émeu t de ces sourcils qui r~issent dcvmus d"inacccp ta ble1 probl~mcs et tous les
les merveilles du ciel. Un personnage qui se mon,,clN des hls de la nuit «<>ntbrisés
promène dans une forêt de jeu nes filles. Cc sont ~ous somrr:cs devant le proc~ de l'exi:::tcnce
tout simplemen t les fleurs de mes étoiles. <les choses mécaniques.
~ul n'abo rdera à cette n\e de médiocrité s"1I
n'est auparavan t muni de vc'.!tcmcnrs dou teux.
Mon vaisseau n'y abordera pas!
j'élève le débat s'il s'agit de l'amour. Ce n'est :\ton vaisse.1u transporte de doux C!
tr cs pensifs.
pas le premier visage pour lequel j'ai tourné les 11n'y a rien de plus agré able que ces personnages
yeux, cett e au rore bor&le, cette aimable cend re de légende J. fleur de pea u. ~ous allons contr e
au miel d 1 œ1llet et les doigu du sole il ces la rv es toute espèce de dégoû t, amoureux de l'amou r.
ftétrtes d'un cœu r maussade! Lc!fl cris qui surgissent dcrri~re les vagues ,;ont
:--;ous sommes toujours le soi r. Che rchan t une ceux des foules immondes qui rdroid1s.,cnt le
élégance de fohc j'avais envoyé ~ cette femme cœur, mais à l'ho rizon que nous touchons du
mes rêves dans du papier de soie! Mes beaux doig t 11 y a une petite lueur d'espoir cl nos
rêves adorables et majestueux, :\ladamc de do1~t~ deviennent de fictifs chemins ou de JOhM
Librét oile, nous en sommes restés là 1 ma1uscules sur lesquels vole l'ahi;int hc en t rou-
peau.
Mon am i habite un palais corrcc l don t il fait Mme de L1brétoile vogue elle auss i dans ses
les honneurs avec ame rtum e. i\ul repos ne diama nt s et dans ses robes majestueuses à Lrainc
trou ble l'émotion de ces mar bres. C'est la belle de nuit. Elle me fait des signes du haut d' un
maison du d~spoir à face de chien. péristilc de neige.
Il n'y a pas de jou rnées qu'i1 ne m&iite sur
l'ennui, ca r il n'est pas dans sa douceur des rica • (A suurtl. JA CQUES BARON.
nemcn t s secs comme des hns de couteaux. Il
porte un monocle qui lui renvoi e à chaque minute
l'image de sa destinée.
Destinée I Destinée I guide t éméra ire, as-tu
donc jamais suiv i les routes de roseaux le long
des étangs de folie où sont ces petits poissons
multicolores des innombrables plaisirs. :\lais l<-
plais1r lm-m ême, n'cst-11 pas couvert d'abc~,
a,·cc son manteau de nuage et ses ailes de vipère.
Le pla1s1r, n'avons-nous clone jamais su cc
que c'est )

Aujou rd'hui 10 février 1925. Il ne s'est rien


passL.
J e suis sorti dans un e rue boueuse et tour•
mentée avec un éclai r de défi dans toute ma
personne et personne ne m'a répondu.
Au coin d'une impasse sordide, il y avait bien
une femme adorable ... Elle étai t habillée d' herbes
folles et de myosotis et toute s.i nujcsté renfcr •
mait la lumière, la lumière véritable, la seule
lumière indispensable qui n' est pas l'imbécile
lumière solai re qui · troubl e les rêves miraculeux,
c'es t-à-dire qu'ell e ét ait l'amour I Elle était
l'amou r en personne avec ses étincelles de lavandes
fraiches, belle matinée rieuse à l'affût des ruis-
seaux r! veurs. Elle ~tait imp assiblement belle,
la seule rout e qui pouvait me conveni r évidem•
1;;1 ,.,.,,,. lllmJH ,,,. rhnlr r i dr bron~r q11·1.n nr ffnmt1lrr
ment. qu'rn 1111111 dr• ,.,,., , qmmd I·~ m11/a,1111'tt,ir1,nt pour mlr1 u;
Aujourd'hui JO févrie r 192;, je suis dcvcnt: ~nt,n,lrr rolr.
fou de malheur
Adresse au Pape
Le Co nfess ionnal , ce n'es t pas toi, ô Pape , c'est nous , mais, compr end s-

nous et que la ca 1holici 1e nou s comprenne.

Au nom de la Patrie, au no m d e la Fam ille, IU po usses à la ve nt e des

âmes, à la libr e 1ri1ura1ion de s corps.

Nous avo ns encre noi re âme et nous asse z de chemins à franchir, assez

de dist an ces pour .Y interpo se r 1es prêtr es branl ant s e1 ce 1 amoncellement

d'a ventureu ses doctrines dont se nourris sen t 1ous les cha 1rés du libéralis me

mondial.

T on Dieu catho lique e t chré tien Qui, co mme les autre s dieux a pensé

tout le mal :

1• Tu l'a s mis dans ta poc he.

2' Nous n'avo ns que faire de tes canons , ind ex, péché, confession nal ,

pré1raille, nous pensons à une aut re guerre , guerre à toi, Pape, chien.

Ici l'esprit se confesse à l'esprit.

Du haut en bas de ca mascarade romaine cc qui criomp he c'es1 la haine

de s ~éri 1és immédia tes de l'âm e, de ces Rammes qui brûlent à même l'esp rit. Il

n' y a Dieu , Bib le ou Evangile, il n'y a pas de mocs qui arrêcenc l'esprit .

ous ne somm es pas au monde. 0 Pape confiné dans le mond e, ni la

terre, ni Dieu ne parlent par toi.

Le mon de, c'es t l'abîme de l'âme, Pape déje té, Pape ex té rieur à l'âme,

laisse-n ous nager dan s nos co rp s, laisse no s âmes dans nos âme s, nou s n'avons

pas be soi n de ton couteau de clartés.


Adresse au Dalaï-Lama
Nous somme s tes très fidèles se rviteur s, ô Grand Lama, donne-nous ,

adre sse -n o us tes lumière s, dan s un langage que nos esp rits con taminés

d'Eu ropée ns puissent comprendre, et au be soin, change-nous notre Esp rit,

fais-nous un esp rit tout tourn é ver s ces cimes parfait es où !'Espri t de l'Ho mme

ne so uffre plus.

Fais-n ous un Esp rit sans habitude s, un espr it gelé véri tablement da ns

!'Esprit, ou un Esprit avec des habitude s plus pure s, les tienne s, si e lles son t

bonne s pour la libe rté.

Nous sommes env ironn és de papes ru gue ux, de lin érate urs, de critique s,

de chiens, notre Esp rit es t parmi les chien s, qui pense nt imméd iatement avec

la terr e, qu i pen se nt ind éc ron ab leme nt dan s le présent.

Enseigne -nous, Lama, la lévitation matérielle des corps et commen t

nou s pourrion s n'ê tr e plus tenu s par la terr e.

Car, tu sais bie n à quelle libéra tion transparen te de s âmes, à quell e

liberté de !' Esprit dan s !'Espri t, ô Pape acceptabl e, ô Pape e n !'E sprit véri tabl e,

nou s faison s allu sio n.

C'est ave c l'œil du dedan s que je 1e regarde, ô Pape , au so mmet du

dedan s. C'est du dedan s que je te resse mble , moi, poussée, idée, lèvre,

lév itation, rêve, cri , re nonc iation à l'idée, suspendu entr e toute s les forme s,

e t n'es pé rant plu s que le vent.


TEXTES SURRÉAL!STES

fils sodomi..;cra le père, et le va ccin châti era


l\\ ax M or is c : l'cnrngé. Le flot des carapa ces vermeilles corn•
Sources de l"011lungh1, gonflement des péripa- mcnn: à coulrr. Le lit de la Seine déborde du
téticiennes dont k \'f,•ntn.· porte le fu•tus mercc• suc t:-ht n quc des faux prophètes. Le tonnerr e
n a.ir e, simul:\1 ion du <lt't.·,poir , exécutions arln• a de~ hornC5, les fromages son t accoupl~ au:,,
tr ;:ures de meurtriers l11t~n(.11s;.uits, lys purs, lnquc .., c.:t tes desseins de la Providence ne sont
ch.h.d!t ri,dants, ffr,witl' ,ks h1t:roglyphcs, l>orho- plus dl' mise. Il y a une différence capitale entre
ryJ!mc de J"<•<.to111.1l·clc Jého\"ah, dynasties l<l guerre et la supe rstition : cette différence,
pcn·l·rt1l·.S Jl.lr ,le Jonc~ sil'1.h:s <le triomphe et c·cst le poulpe aux yeux bleus, c'est le 1 z~bre
des crimes rnnnmhr.,hln,. lltttcurs musclés, clu d~ rt, c'est la figure succule nte, c'cs~ 1 Indo-
saucissons d'Arl'-'s , n,lck:i sn .t.11t:urs tk• l'.,mou r Chine tout entière a,cc st"Sfilks, avec ses coll ines,
et de la d,UtUl.ltÎon. 11lkit-m1.:res,Ca.ligulas à <Wt..'C ses soubresauts, ses pâtisscnes et ses lim:\•
la lnni:::ut..·
h.uln,: d .1.l"1l'il pct11, tritons et n:uadt'S, (Ons ; r'cst aussi le fond de mon palais et le
marnllllJllS <:l lllks de Clll~llll', J-1(.tllJ. f S m<lompt~'S scllll de mon œsophage, avec ses capitales, av ec
clcs m1.:rs t>tt,miwncs, 1 mio1p1cs et ~•arabC:cs, ses divin it és de bois et de heurre frais , avec ses
ra1h11houcs et c.11h:nc.·us, fnrmcb mdt'1.·nu,cr tcs ~énéraux à la poitrine [écale . La jou te commence ;
de l.1 !01 clc b J:rJ , 1t.i1111n uniYer~dlc, p61cs, fcn tn: en lice et je t ire un cou p de revolver
JC ,·nu~ porte l'O mon rn·ur \ 1•us ~tes les cn~ou- clans la direct ion du Pr ésiden t de la Républiqu e,
lc, l·nts ra pa1 u qui arr,tdh:nt .,ux entrailles des qui pa r bonheu r n'a tt cm t que le Président du
<km1•d1t.•ux la fiè, n: du dnuh: 11ui )' dl:roulc St:nat. Il est mort, mais la jo ute co otinu t et 1I
~on mtc r minahh: et m.tjl·~tucuM' prote~1o n ne reste qu"unc heure avant le couche r du solc1I.
\"ou!; ~tes ks l;<hala~ ou s\·nl,,ccnt ll-.s harn:ots Les pigeons ,·oyagcurs se hât en t. Leur vol se
vcrt!i 11L- Jltoll asp1r,1t1on. \ ·ous êt es météon·s. fJ1t plus lent et soudain leurs ailes se figent.
J'cn gaJ41:1t~ hommes <lq1oun·us <le sens commun Quel l'Sl cc bruit de coups de poings qu e ftn·
cl i:,cht•!, ù se dé, l·tir dl·S ,·êtcmt·nts de bouc tends sur ma nu que ? Quelle est cette voiture
séchée qu·11s portcnt l'll i,:.mscde gilet de flanelle hcrml·t1qucment close qui passe devant mes
cl à st· pn•s t crnu. 1:~poux tuera l'épou~c, le yeux ~ Où ,·ont ces régiment s en mar che ?
TE XT E S SURR ÉA LI S T ES ,.
Mais, douleu r, ma main s'es t consumée et du hie po ur mieux se quiucr, car S:ninlouchc aime le
t.as de cendres sort un pmRo uin grotesque qu i vinaigr e et BleuJi\'oi rc l:l messe. Chemin che m ine,
ne porte aucun insigne. p:1r,a g.ibonJ et par Montrouge, la vitillc chic:anc
qui rc, icnt encore et l'innombr:ible uut Ju di:ablc
D . L .: s'êcor ~hc les cu1ssts pour s'agr2flcr un p:m Je nuage
Je suis allée dans une chanson ,·ertc qui bleu is- le long des h:rnches. Pour tout ccl:a n'es t pas une
atl de champar adis. J'y ai tr ou\'é uneglo riolc excuse c1 mieux \',lUdui t escalader le ciel carr~ment
en chem in qui, en m' offrant le bras, cognai t un et a\'eC fr:mchi sc. M:1is tr op Je malveillance et d'é-
&:urcuil de cire. Il avait une pan e de li~vre et ternel s retours en toutes ces nuus innombrables
Jongla it glo rie usement son avant-scène a u sin~c- bal.inçen t toujours ma ccnellc échaffauJée et pour
métaphor('. Cirque dt" fant'.l1~1e, le Champarad1s ce qui est Je 1.2vanité:, S:uin lo uche l'a pri se en une
Ocurts'lait sa ba1gno1re et alla la pro men er en telle affection que les chauves•souris s'cn hattcut en
fu ribonde de con tr ebande. Chemin fais'lnt il fut Jucl. Néanmoins les cascades ,·ermoulucs J'une
assa1lh par l'éléphant1magc, qui, ap rès une lutte :m1re sphèr e rc:par:1issa1ent c mst:1mmcnt Jc,·ant
,lu bord de la quelconque route s'en alla en (.u- mes fenétrc s isolêes et J'irréproch:ablc oubli ,•int
sa.nt fr éné t1quem cnt des signes de croix. Le p::t.ra- les fermer ,·io lemmem. Si \"Îte la fun èhre destinée
d1s qu1tt'\ alor:, le champ terrestre et se vapo- Je ces Jeus \'.trcs ré s un lu11Ji rn.:nt s':iccrochc r .1
risa en cc lieu qu'on sa11, et comme pour être du la m ienne cl je suis enc ore a les tr :1incr ,h :acun
rid1cul-sauvagc . D'a\'ant tout c~L en écharpe de d 'une main.
léopa rd l"élé1,hant-imagc s'igno ra du lendemain
au lcndcma 1n et toujour~ plus vite de rn,rnihc
c1u·i1 nt resta finalement plfü qu'une seule ,·cille
t ransl\lcidc cl ùurlcs<111cqui fut nommlc Beige La s up pr essio n de t'esc la v age
ck:, Prés •· Uc!> ba1~crs rn ca~ade cl ,rn rouleau I.H swupl" qui 1ultrn1 pour lt'ur lnd l-pt"ml11nct'. quJ1nd
<ll· phonoe raphc y t1gura1cnt et noblemen t Ils auronl uu,ë kur sol . kur~ tradition,, lt'Un r-oulumn
,mrcnt ~•,\gcnouillcr devant l'étrange auc- "' kur ttlillon, s'aprrc.(',·ront qu'il s .ont CHpabtn dt- k
d êbAn11q,tt d t' tous lt'ur, m • ltrn. tlmngcn ou 1111tlon■ux.
h1,tom: qui vient <l'êtr e r,h:Ontéc. IA",ro(it dt' la Jlbt'rU: , lf'nt t'n co,nbatlnnt pour f'llt', fknux
rhlllwi t t'U!'Y. dirpul, ,lbm Jm.qu'i\ f'C' ~une f'I hrllbmt
BlcuJ1\'0lfl: et S:nmlouc::hc Ct:11cnt Jeux copJ in- 1n1Al ru r, pulols dc,·■nt dM. ttlr1 cou~. 1111
0 11 d l'! ,·otr<"
rf-gn l'! marquera Il' th'bu t de- 1'tm11nc::i1)Allon tot al.- d f' fhomml"
cnp1n e. lb )Ollt n\.'s tt,m. Jeu, un lunJi : Cl" qui t'I df' l'Nprlt . l..a 1uprbnallc de l'l::uro11oene- ,·nflpUlf' qu i"
n'~M p2~ suffis:rnt. Bicn lÔI 11s HCHll en futtc <:nsem- ,-ur lh amu•, t'I ln crvlx. lu <rob: t1U ~n let' tin 11m1H. mal ,
les hommt"I dornln b nt' rnontttnl t1UX con qu fra nts qu'on
m■MfUC lmptH$ibl,e d torr'f tt lequc-1 1A pt'R'ltt M' nourrit
d'f'Ur -mfmc-, a ,·N: t oute- la for ce d t: ln halM. l 'k-s bn.11.-.,
m•I" dN brutes plus dllRt(Cf'CUS,,-.. f'l\('(ln' pour \'OU'I que , ·~
plrd éw•n,tèllilH pultqU'f'lln " " ,;ont W'Mlbk-t qu"à <'lies•
m t mn et que vo1u 1>0rtn c-n ,·ou_. k- nfant dtm _.k-q1K'I clin
\ OUI pr«:lpltt'ronl .
Comme-nt ,•oudrlu •, ·ou, q1K' ltt pl\ü , 10Tqun d't,nlrt>
ttS ncla,·n a-uppor-ltnl ilt'mtllt'fll l' RI lf'I cnum t k lmbklln
de- hl dkadC'RCC' blandie: l'R l::«J, pie ('I aux ln d~. k-. AnKlah,
ont peut toull' II\M,1U1" f'I lrt r+,oltf' irondc, IOU'i lh 1111.-1
ltttuc-ls ,·1mul'fCl"UI «in lr r l'Anp;k-tf'rtt: "" lndn l~hÏIIC'
lt' bl11nr n'Nl qu ' un mda\N" r i "" t"nd tff ft' jrlll" \b or,lu~
AU IIN IIU Jm1nf' ; :, J,on, lt' llolht11d111) hourri ,nntC' If,
nomhno dr ~ domC'~tlqu~. mAI, 11<"tl'nllK t\ nuln- 011 l'~U( C'
C'I l'on l(Ardc ptf'UM"mt' nl k- WU\f'lllr thl P1f'IC'f l~r~r,ckl
qui, d ijà "" 1722 . n-,11 d'une- h ttn tombe cklèralr; par1out
c-n Af rltfU<' l'hom111r ...,, 1>lut lx.llu qu 'un <hif'n : quimd o n
!l~ra ~ ~la , n dt' la M11rtîni(IIH' ri d e ln CiuMlt'klUPf!,
qiumd C:t'U"-cl mo:r...<JKtt'ttnl t.An, pltli ~ colon,-, brultrr-nl
IOUI, r ,mnèt- cul lliC'Ut l"I n'int rn lnl p,a,; 0 11 llllil Ali \ l•ro.-
l'f'Xt'mJIII" dl" I• al.nlJmJC"t' d f' C.hirM': l'on.IN' M l donnt d t'
IIN't sur 11'1 IAboUrt'Un. qui f'QR'nlC'n<'t'nt MU!!:('11\lrons de.
po,lt"l <'l d<' n" p:u. 1pklfll"t I• .,. , ,. <"1 I' \"r t-n indiquant
k- nomb re d"' tll»ltl f'nl, tu k ou b~sk : 1mrt1Jul d r-, m illio n
no.lm ... d t"• IOklat,, tlM «itl>f'IHI~ ('( d h c:hitC'al,. IN uni.
couvt111nl ~ au l «"' dt' lf'un. t i n i b,....., nmb p,urtoul • u~i
1lt'f rf, o lln. d Moloc t'nrlln.. t in ,mpoi"6111lf'lll"llb. imrthUI
1I~ a tt f'n l11l1 t'l 11" ('Omplots . An,r,lnis F tMll('IIÎI. ll l\lla.ndAls.
lt alir us. R,paJ,tnolJ, Pf"UJllC'S dt"i KnmdC', men, pcu111N
d'Exlrfm f'•Ck-c'ldM11, tt n·nt pa!I t"II t ou t ('n, dnn, ' "Oi
colonlf"" qu <' \011\ l rGU\'Cl'f'& un ttl Ui;tf' quond ln IIIRSSC'di"
l'Orlf'nl fomJrP lnc,•,iorabll" ,ur , ·ous, 111mn ss.e tl<' ,otrf' Orlr11I,
,I<" CN pa) !i "'"!li cokmlt',, plu• lib,,...., plu~ fort.- l'i plu, 1111n
(llll' ,ou,: l"AlkmAKf) C",ID Hu~,,l', la Chln(' , CC"jour-li\ IOUl("l,
ln. honqu.-.. du Chrl11lanl1111r ,.,rrool fl'rmtt'S, le Mitn<' ''"
l'aube- rt'mplar c-m uu df'I f'I dans ln t"'lprUs Il" ,-lir;nf' du
,upplirl', IIU('Ull<' JJIINtlt' IH! ..-rn plu!- ..ouml.M' à IR 11111llt"t f'
l'i ln honun"' dl" Ioule, coulrun , rro nt 111t~h11nrnt lihf'N
..ou, lt" r,•1,tt1rd mlomblc d e Ill lil)('rt f nb-.OhJf'.

''•Ill 1.1.Y
L 'EVR0PE ET L 'ASIE
L' Orient r~vc et respi re dans une sub st ance rien qu'o n n 'ent ende auta nt ra bâche r que ce
v ital e dans laquell e l' homme et le monde <le sa chant repo ussant à la louang e de la vie de
conscience son t p longés une fois pou r toul es : Ficht e:
hors du temps et d'u ne man ière absolue I Tandis • R ien n'a de vale ur et de significat ion que la
que nous, en Europe, no"Js pensons même à ce vie. Tout ce qui est pend e, po~ ic, science n'a
qu'il y a derriè re le monde, .i la • métaphys ique • de valeur que par un rappo rt quelconque ent re
comme • processus h1s1onque •, donc ttmpor~l elles et la vie, qu'elles en découlen t ou qu'e lles
en somme. Nous en parlons en usan t de dés.i- comptenr y abou tir . •
gn a ttons t elles que : esprit mond ial, volon té
mondiale, consc icnrc mond 1alc, ént rg1c. Ma is
toujours au moyen d'express ions comp renant
1'act1on, et pa r là, le changement: image de no t re En écrivant ceci, je sais très bien que mon
prop re cxistcncf' active, tou,ou r, ag1tée, tendant contempo rain qui le ht (s1 un contempo ra111le lit)
t0 UJ0u rs , ers un but.· Même Shopcn hau,cr et au ra immédia tement quelque chose de bien plus
Spinoza, les deux penseu rs les plus contemplaJi/s in tell igen t à dire su r ce même suje t , et que u av ré,
de l'Eu rope ont cherché dans la réalité du monde je dev rai reconna it re, dema in, qu'un professeur
moins une Esse,,u au de là du temps et de l'ac t ion, de ph ilosop hie aura déJà p lus a m plemen t
qu'une Vit tem1>0relle et agissante . expliqué, un poèt e m ieux formul é ce qui me scm ·
... Scion tou t ce--i, il nous semble que la pensée bla 1t créé pa r moi avec le san g de mon corps.
de l'Orient (comme une femme aimante s'aban• Car il n'y a p,1s de produc 1ion qu 1 ne soit, comme
donne int1mcment l se sern: con tre le rœur de t elle, 1mméd1atemcnt su rpassée . ~lais l'l,omnu,
la na t ure, t andis que la conscience de l"homme le porteu r de t oute cette prod uct 1b1h1é. de tou t
occ iden t al es1 t endue et menaçante en /au cl'elle, cc savoi r ? Les rappor t s ent re ses • œuv rcs
toujours aux ,guets et cherchant pa r quels posi t ives • et l.1 vie qui les engend re et les porte
moyens il pourra Il en • 1rouver la clé • et êt rc son t ~1 vagues, que même le meilleu r de notre
mis en état de J'm11tcr1 de la corrige r même; cult ure est plutô t su, appris, compris q ue vé cu
puis toute la vnalué bariolée<le l'Eu rope n'aboutit et souffe rt. C1est pou r ce la que • ceux qui pro-
finalement qu':\ l'appa rition fantoma tique de la duisent • chez nous font pour ainsi dire un Jour
.\l ac/Wu qui, comme u n vampire, un fan t ôme férié en t r~wa1llant et une telle affaire d'état de
spmtuahsé de cc qui <·st VJ\',mt, se met à englouti r leu rs œuvrcs . ~ous d emandons qu'un liv re nou!
la \'IC. ra r notre art con,;;tructcur et rrf.,teur lui exa lte, qu ' un tableau nous f.issc ouhhcr, les
aussi, est comme la synthèse de la ch1mit.·, pure- • œuv rts • doivent nous dt/fr.ru de la réalité.
ment • aruficiel •, relevant d'avance <le dl-corn• T ant q ue la grande idée unive rselle du cathoh-
positions ml-caniqucs, de mnr,•dlcmcnts .ma to• r1sme sut créer pou r l'Eu rope une atmosphè re
misants de la vie. commu ne, une simple beauté nais.s.11t de l'aride
C'est pou r de tdlc~ raisons que nous ne com- vie quotidienne. Tanchs qu'à présen t l'un est
prenons pas l'adoration na1\·e des symholcs romantisme et l'autre lutte pou r la pu issance,
simples et Rr1nds de la nativité, de la concept1vn, cl l' homme européen • fo1t • des valeu rs. t:ne
de la fe rt1li1é, de la \ 1c et tle 1,.,morl. l-.l nous des plus belles odes d'tm poète allcmard com -
ne comp renons pas que l'Oncnt plac-c sa véné- mence par ces mots :
ra tion dans les homme.!i qui n'ont absolument • Oéj, arn\'e l'heure pl-n1ble de la na issance
n en tau, rien accompli, rien écnt, mais qm, Ol1 il nait de 1111-mtmc,l1 hoinmc rn~tablc. •
ainsi que Bouddha et J.aotse, ne \'écurent de Mais c·es t là jus1cmen1 le ,nmc des • hom mes
tou! leurs sens que de la ,·ontcmpbum, de 1'11n• productifs •; dans lea rs œu\ rc~ 11sse font naître
muablc \ i\'ant. · 11111nuhilt.•-., itamts, solns CON - .1u heu de se rhtlc r . La nature même de toute
DUITE DANS L' EXI S TENCE , .ans .,ct,ons. \' 1c crf:llricc cxuz.c qu'elle s'offre dk-mc!me d'une
T ;md1~qt1t.'nous, nous I rou\'011~ 1101 rcjus l 1fica t1on. maniè rè s11nple et 111notcntc; m:1.1sla formation,
souvent 111ém,•notn .. cxcu.!it,:da.ns L1ct1nté. ('"c!)t la créa 11on, le trava il conscient n'augmente que
Justement parce que nous scnton~ u· que nous lui•m~mc au dcl;J. de la nature et fa1l parai t re
avon::, perdu que nous nous .1ch.uno11::,, plus de soi plus <1ue le sang \'ivant ne donne, comme
pau\' rCS de \lie, sur la COllCt:'pllon: • \' Il' •. les chats aiment manf!c r plus qu"1Js ne sont
Dans la toute jeune philo:t0p h1e eu ropée nne_ les lou rds. Ces hommes cl' Eu rope ont leu rs ta len t s.
formules favo rit es de tous les oracles sont en leu rs adresses, leu rs capacités, leu r érudiuon et
cc moment les dénomina t 1ons telles que: vie , leurs tcc h,,iques comme on na it a-\'eC un os
ph ilosop hie d e la \'Îe, contempla tion immédia te, surnumérai re. L"un en ~; l'aut re n'en a pas.
évide nce adéqua te, puissance de vie, mtuition de Ces célèbres imbéciles aime raien t su rtout se
J1élément vita l. Et dans l'Eu rope actutllc il n"cst ba rricade r de rr ière leur art ou leur science, de
L ' E UROP E ET L' A SI E

manière que l'ho~mc vivan t soit simplement Condi les connexions in!éparables de la matu rité
une • pe rsonnalité • empirique • avalü par la sp ir ituelle avec la souffrance. Elle pén~tre la
• production objective •· La misère de cette dépendance récip roque de la connaissance et de
• culture • est qu'elle extorque de l'âme la la douleur et SAIT QUE LA CONSCIENCE
puissance et la production comme on fait fleurir EST FONCTION INALTÉRABLE DE LA
en hiver du lilas dans une serre. Ces célèbres DÉTRESSE . Son enseignement le plus profond
imbéciles s'imaginent que par leurs œuvres ils (le plus profond de toute la terre ) est celui de la
justifieront leur personne. Les machines de Dukha•Satya des Indes: tout savo ir est éloigne-
l'Europe ont plus d'esprit que ceux qui les ment d'une petite douleu r, chaque douleur la
const r uisent. Les livres etc l'Europe son t plus po rt e d'une' nouvelle perfection, l'augmenta tion
nobles que ceux qui les ont écrits. Qu'on se garde du jugement présume une 3ugmen tation de dé-
de rega rder de près un de ces • travailleurs • l ceptions ; la c-onnaissance est désillusio n ; cons •
Et c' est cc qu'ils nomment leur objectivité. cicnce: a rr êt de la vie. En der ni<'r lieu l'esp rit
Ils perdent toute valeur pour eux-mêmes en est un impasse. ET CONNAISSANCE PAR -
s'adonnant cons tamment à des œuvrcs et des FAI T E - DÉTOURNEMENT DE LA VIE .
valeu rs objectives. Car il est bien entendu qu'ils Cette philosophie n'est pas européenne.
pourra.h~nt tou s aussi bien faire autre chose. Et THÉODORE LESSISG.
même si cc sont des rêv eurs ou des mystiques;
(Trad . •d, rallmrand par Denise U,,,, .)
alors il s rêvent devant un public et disent des
oracles sur la place du marché. Qu'on regarde
les visages de ces penseurs, de ces artistes d'au• Je les ferai revenir à l'usage des cordes
jourd'hui I Ne pour rait-on pas, dans ce rtaines
limites, tous les interchanger, les prendre les
nouées.
uns pour les aut res? Ils deviennent martials L AO-T SEU.
quand le canon gronde et pieux quand les cloches
Dan, l.u hautr nntlqufll , lor,qur fkrf!urr n·l-tcdt po• rncore
son nent. fnwnlit> , lt• hommu u uroounl dr NWdrl t lll II nouh , pour
Il est caractéristique pour toute la science et comn11mfqurr lwt• p,r.n/lt,11.
la philosophie européenne , qu'elles restent LOU•
jours enracinées daris le grand mensonge humain
de la • causalité •·
NOUS VOULONS CONNAITRE LA RÉA -
LI SATION , LE FAIT A CCOMPLI , LE S
CAU S ES RÉELLE S DE S CHOSES ET PAR
LA MtME NOU S PERDON S DE VUE
LEUR VIE , T O UTES NOS SCIE NCES
DISSOLVENT LE MONDE EN UN NÉA N T
DE RELATION S.
Le soi-dis..1.nt fvolutionnismc n'est au tre chose
que la plus faible et dernière infusion du chns
tianasme devenu européen. l...'\ réformation mon•
dame de Luther était la seconde infusion. Mais
depuis, la foi chrétienne est devenue de plus en
plus optimiste-prog ressiste. • Concep tion satis•
(aisantc •, c-e qui veut dire: religion qui peut
s'accorder avec les aflairts européennes ; ceci est
le bu t reconnu et cependan t secret des sciences
européennes et rien ne démontre plu s cl:urcment
la décadence de la pensée philosophique que le
fai t suivant: même les cerv eaux qui pensent
rcconnaissm t la faculté d' • agir d ' une manière
sa ti sfaisante • comme un cri térium de vénté;
comme d'ailleurs I' Européen croit résoudre la
question de la vérité du bouddhisme ou du
nihilisme en prou,·ant qu'avec le bouddhisme ou
le nihilisme en Europe la vie de\"Îcndrait impos
si bic.

Pau l Kltt.
La sagesse de J1Asie est invinciblement pessi •
miste. Dans des milliers d'ouvrages, elle a appro • Porok, po, d o1onltt 111 dr roocrrr.
Lettre aux écoles du Bouddha
Vou s QU I N'frTES PAS DANS LA C IIAIR, ET OUI SAVEZ A OVEL POIST D E SA TRAJECTOIRE
1
CHAR N ELL E , DE SOS VA·ET• VI ENT INSEss?:, L A ME T RO UVE LE V ERB E AHSOLC, LA PAROLE NOU VELL E,

LA TERRE I NT É RIEl'RE, VOl ' S QUI SAVEZ COMMEST ON SE RETOl'RSE D ANS SA PENSÉ E, ET COM~IE:-.T

L 'ESP RIT PEUT SE SAUVER DE l~Ul • M f: ~m . vous Ol" I 11TES I NTf:I\IEtms A VOPS· M ÊMES. voi.:s D Or--T
1
L'E SPR IT N E!'tT PL US SU R LE Pl .A:,,; DE LA C IIAIR, I L Y A IC I DES MA IS S POCR Ol ' I PHENDI\E :,.:'EST

PAS TOUT, DES CE RVELLES 0 1· 1 vo11,:sT PLl ' S LO IS ou't.:SE ..~ORÊT OF. TOIT S, CNE t-·t ORAISOS DE

FAÇADES, l ' N PE UPl.l• : D& ROUES, UNE ACTIV ITb DE FEC ET DE MARRRES. AVASCE CE PE l!J•I.E DE

FER, A V ASCRST u:s MOTS t :cnrTS AVEC LA VITESSE DE LA l.l "\IJÈRE, AVASCESTL'L ' S VERS L AC TJ\ E
1

LES SEX l: S AVEC l~A FORCE DES OOL' I.E.TS, Qt'' l~ST· CE Ql I Sl:HA C IIA'- Gh SASS LES HOL'TF.S DE

J}AME '! l'ANS LES SPAS\IF.S Dt ' CO;tR, DAS~ L'ISSATISFACTIOS D F. L1 1::Sl'RIT.

CF:ST POl HQl ' OI JET EZ\ t .' EAL' TOL'S C E S BL\ SCS Qt'I AHRIVE'lôT A\'t- :C LEUHS T IIT°ES l'ETITCS,

ET LEL'RS ESPR ITS S I OI F.X COS D L JT S. I L FAUT ICI QUE CES CIIJESS SOl ·'i 1;.:STES Ol ':'-T. SOCS .-.:E

P ARLOr-;S l'AS 01 " \'IU X MAI~ lll"MAIX". C'E::tT D'ACTI\J:S HESO J ....S Qlï·~ '-OTRE ESf'IO l ' SOl "FFRE

QUE CEl."X I Nlt~RESTS A LA VIE . Nous SOUF FRO NS n"us,:c:POl ' RRI Tt:n 1: . DE I.A POl l\nJTl ' IΠDE

LA 1-lAISO:\.

L 'Ee uo 1•i:: I.OGIQCE (.CHASE 1.'t-::SPR IT SA:'1-S ...


~,:-: ESTRE l. ES MA.RTF. \l X DE DEt ' X TEJ\\IF.S,
0 1
ELLE Ol \ ' HE ET REFER\Œ L'ESPR IT . )IAIS MAl "l ffi NAN T 1. 1ITRA ....G I.EMt.;\. T t:ST A ~o .... cri· ,, u1 .r,

I L Y A TllO f' LOSGTE:O. I PS QI E ~Ol ' S PAT ISSONS SOl S I. E II AR',A IS. 1.'ESPJHT E::tT l'LlS GRA:,..O

Qt:E 1.'FS l'R IT, LES Mf~TAMORPIIOSES DE I. A V I E so:,,:y M U LTIPLES . CO MM E ,·ous, NOCS REl' Ol ' SSOSS

LE PHOGRl~S : VENEZ JETEZ B \S :'1-0S \ I AI SONS.

(Jl."E SOS SC HID E.S COST I NllEST E:,,;'CORE PO l ' R Ql."EL QL"F.S TE) IP S A lkRIRE. :'1-0'j JOL ' R:,,;'A •

LI ST ES DE PAPOT E R. :-.os CR IT IQl'ES D'ASONNE R, NOS Jl IFS DE SE COLLER DA~S LELRS

MO U LE S A RAP I NES, NOS POI.IT IQL ES DE Pf:Ront- ; R, ET SO:, ASSASs1:,,;:s JL 10JCIAII\C::. UE COL"\"E H

ES PA IX LEUR S F0R t 'A IT S . :'\ous SAVONS. :,mus, CE QL' E C'EST QUE J.,\ \I I F.. ~os .;;CRl\l,\J',S,

SOS PENSEURS, NOS DOCTEl ' R S. NOS GIH DO L' ILL ES


1
S Y E XTEXO E XT A RATER LA vrn. Qce T Ol'S

CES SC IHBES BAVEXT SUR NOl'S, Qt:'ILS Y HAVENT PAR HA BIT U D E Olo' MA ;-.;I E, QU' ILS Y

B AVENT l'AI\ CHATRA.GE D' ESPRIT, PAR U ll >oSS IBILJT É o 'AcCt.D EJl AUX NUAXCES, ,\ CES LIMO:,."S
1
VIT REUX, A CES TF.RHE S T OURNANTES, OU L'ESPRIT llA CT PI.ACÉ D E L IIO~lME S, ISTEH C IIAS C E

SASS FIN . S O VS AVONS CA.PT~ : LA PENSÉE I. A M E ILL EU R !::. \ 'ESE Z. SAl.:VEZ·NOL'S DE CES LA IWES.

I NVE:'1-TEZ NOUS DE XO l.'VE LI.ES MAISO NS.


. t lk/rl ,\l .a,on
,. LA REVENDICATION OU PLAI S IR

ltndrl Ma .1,on.

sons avec .not re esprit boursouflé d'ame rtu me,


La r evcndicntion du plaisir nous les serrons dans nos bras apr , s les momcnb
d'iv resse. Nous les bouleversons pour établi r des
Le cristal, les veines du bois et de la lumière, ba rricades, afin d'empoisonne r l'ai r av ec notre
et ta lumière même des alcools ne!cessair cs à une éternité. Entr e !espôles de la lumi~re et de l'obscu-
exi sten ce prophétiquc 1 les musiques trop légères ritl, les larmes jaunes <le la vie prépa ren t les
po ur que nous les maudissions. les étoiles achctk couleu rs de la mort.
à des prix dé risoires, les perles nées des jeux de Il n'y a que les coul~urs t ragiques, celles qui
l'air avec la'peau des femmes, toute s ces exigcncçs se lovent comme les serpen ts entre les lianes de
font 13 moelle de nos sens, cc ruissea u où nous 11atmosphère. Il n'y a. disons-nc-u!I, que ces
déversons le sang pur des rêves. pigments solaires qui pmssènt nou s prendre
Nous n'aimons que la neige et le feu, les sang et eau. Lorsque les ru es ,ont la proie de
tou rment es glacées du pôle. les victimes enco re l'électricité, toutes les annonce s rapac es nous
chau des de l' espoir , les a rête s vives de flammes attirent. ~ ous devenons phospho rescents, et cc
ou d'eau qui ron gen t no tr e ossature. Nous n'aj. n'es t pas la lcp rc. Pou r ne pas leur faire honte
mons que la nei ge et le feu de la chai r, vraie den- nous tentons de port er des vitements idéaux.
sité de notre esprit. Le cou rs des astres dirige nos Kous regardons b ien en face les sphynx à tête·
pas comme cts baucments fiévreu x d'a rth es d'épingles. Xous déjouons les complots des ban-
qu :ind un rega rd ou un breuvage parsème nos quiers enff'rm~ dans leur Bourse ma ussade,
yeux d'aigu illes ceux-là qui ne lisent l'av eni r que pour les besoins
Les belles coul eurs nous charment. Il en est qui croupis de leurs Marchés et qui se permettent
son t pareille s aux multiples yeux de l'amour, au d'insulte r la face du ciel au nom de leur richesse
reflet du crim e sur la lame d'un couteau , aux pas d'ordu re. Prairie mouvante et molle où tou s les
d'une vie rge impure su r le miroir étrange de la reptil es son t ta pi" nous te défions I Nos pas sont
mémoire. Ces couleurs, nous en par ons la cita- asset purs pour 6chapp er à t es traqu ena rds.
dell e de ros membres, quand noJ ma ins voudraient Nos !ron ts son t assci hauts pou r émerg er meme
lt rc des faux ou des cou ps de feu. Nous les bras- si nou s som mes engloutis et nos chevelure s
D ESC RIPTI ON D ' UNE RÉVOLT E PR OC HA INE ,s
surnageront touj ours pour te jete r de mauvais reviennen t , les a mies luxue uses qu i portent nos
sort s 1 couleurs, -· en vertu d'une seconde de regr et qui
Les femm es que nous aimons , corbeaux, vous . pa ssa parfois dan s leurs yeux , - au nom de
les avez vol ées. Dans les cavernes mobiles de vos l'amour essent iel que seuls nous savons traîner
au tos vous les tenez prisonnières de par la dan s not re omb re
dégradati on universelle. P our ceaux vendu s 1 Car nous valons mieux que vous, m ieux que
Chiens prosti t u~ l Vou s êtt-s les ~outiers du ciel. la vie de verre brisé, mieux même que l'insta nt
Tou t ce quev ous touc hez se change en exc réments . fat al où notr~ bouche et notre éterni t é ne feront
Et ces femmes ador«'s, nous ne les reconnaisso ns que deux lèv res.
plus dè, qu'elles vous appa rt iennent.
l'\ous réclamo ns celles qui de d roit nous J ACQUES B ARON cl MICHEi. LE I RIS.

De sc r iption d'un e Ré volte pro chain e


Issus de l'Est ténibreuxz. les civilisés conti• Qua nd l'a rr i~re•ga rde rejoigni t le gros de 1a
nuent la même ma rche vers l'Ou est qu ' Atti la, fou le, à ta t ête Cha rles Mart el, tu la combatti s,
Tamerlan et tant d'au t res inconnus. Qui dit comm e aux Champ s Catalaun iqu es tu te heurtas
civilisé, d:t anciens ba rba res, c'es t- à-di re bata rds au x archanges d'Attila .. Les langues que tu parles
des aventu riers de b n ui t, c'es t -à-d ir e ceux que son t celles de tes anciens adversai res. Dep uis un e
l'ennemi (Romains, Grecs) co rrompi t. Expul sées pet it e vingtaine de siècles tu laisses des rh uma •
des rives du P acifique et des pent es de !'H ima- ti smes histo riqu es gagne r t es mentb rcs. fi Ci !
laya, ces • grandes rom pagnics •, infidèles à leur t emps que tu demandes aux ho mmes du Levan t
mission, se tr ouvent maintenant fa ce à ceux qui le mot d' ordr e que tu as perdu. La route que tu
les r has sèr~ t aux jou rs pas tr ès loint~ins des suis, malg ré la rot ond ité de la terr e, ne te mon-
In vas ior s. tr era jamais que le couchan t. Reb rousse che ·
Fils de Kalmou ck, pe t it -fils des 1-funs, dépouil• min (t ) ...
lez un peu ces robes em prunt ées aux ves ti aires Mais quoi ? 11me semble qu e t u te p rend s au
d' Athb\es et de Thèbes, ces cuira sses rama ssées sérieu x ?
à Spart e et à Rome et apparaissez nus comme Ce tapi s ve rt ? Ces messieurs impotents, cette
l'étaien t vos pè res su r leur s peti t s chev aux , et stu pide femme de letl res? Soâ l tl dts N ations,
v ous, Normands labou reu rs, pêcheu rs de !la.r• comme tu dis, en o mett ant , na t urellemen t, de
dines, fa briC3nts de cidre , montez un peu sur ces d ire à quel capital : di x millions de cada v res frai s
ba rques ha sa rdeuses qui, par de là le cercle et ce qu'il faut pou r entreteni r les sto c-ks. 0 diplo•
polai re, tr acè rent un lon g siUage avan t d'a tt eindre mate s vére ux assemb l~ pou r rendre impo ssible
ces p rés humid es et ces forêt s giboyeuses. Meut e, toute gu erre examino ns un peu votre tra va il de
reconnais ton maî tr e I Tu croyais le fuir cochons.
cet Orient qui te chassait en t'investissant du li me semble qu e vo tr e Sociét é a su rtout pou r
droit de des tru cti on que t u n 'as pas su cons erve r b ut la lu tt e con tre la liberté.
et voici que tu le retro uves de dos, une fois le En vertu de qu el monstrueux p rincipe de conser-
tou r du mond e achevé. J e t'en prie, n 'imi te pas vation de l'espèce, admettez-vous encore que vos
le chien qu i veut att rapc .r sa queue, tu cou ~ associés conda mnent 11 .avo rt cmcnt. Du côté du
perpétuellemen t aprbl l'Ouest , arr ete•toi. crime, l'amou r s'év eille et pri!pare ses cou teaux i
Rend s•nou s compte un peu de t a mission , il se pou rrait qu ' avant peu, et en son nom qui
gran de armé e orien tale d evenue aujou rd'hui n' a jamais signifil Paix , il y ai t du sang de
/ .es Octidnrtawx. n!pan du.
Ro u E ? Tu l'as dé t ruite, d'un cou p de En ve rtu de qu el droi t interdisez -vo us l'usag e
ven t ou du glaive de ton allié Brennu s. des stupi!fian ts (2) ? Bicnt6t, san s doute, 6 gri-
Rome ? Tu l' as rC<"onstru itc , tu lui as même bouilles, condamne rez-vou s à mo rt ceux qu i
emprunté ses lois (Droit romain, comme disen t t enteron t de se suicide r sa n s y ri ussir . j'entends,
tes vieillards d es tri bunaux ) et tu lui as don né
un P ape pou r bien détourner l'esprit d'Orien t
de son but. (1) Ainsi devais-tu falre quand, arrlv t · aux rt, •u de
ATtt iNE~? Celle-là, tu l'as pa rta gée comme l'Atl anUque, ap rb a, •olr ruln l le monde grfc ~laUn,
de l'étoffe et tu as. modelé tes visage s su r les t u trans fom1as lu blvacs en cltfs.
visages de ses stat ues br isées. (2) Il n'es t pas Inutile de t11lgnale
r Ici la conduite de
Tu as m!me d6t ruit en passant THt BES et certains mouchards W:nh ·olu: J .-P. U ausu, Marcel
Nadaud, qui mtnent une Imm onde campagne de dlla-
MEMPHt'!I, mais t u te ga rd.u b ien de leur prend re llon dAns la presse. Plus que tou s autru ceux-là ont
quoi que ce la so it. Tu ne ris pas si fort q111
and on droit au mfprt s lntt,ual. En l'esptte, ces • musleu n •
te parl e d e Tou k ank Amon. If' <'ondul1ent comme dt s fripouilles a«ompllu .
DESCRIPTIO N O"UNE RÉVOLTE PROCHAINE

il faut des soldats pou r vos généraux et des LA RtvOLUTION,


cont ribuables pour vos finances. c·e :t-l-dlN
N'es t -il pas odieux, en tous cas, ce contrôle
exercé sur la façon de vi-..re et de mouri r pa r' LA TltRRltUR
ceux mêmes qui sont prêts à exiger le • sacrifite
de la vie •, • l',mpAl du sang • pour une ca use Ce st l'instauration de celle -ci qui m'inté resse
que pcrsonncllcm mt je réprouve. Le soin de et son avfflemcnt seul aujou rd'hui me fait encore
m a mort et de ma vie n'impo rte qu'à mni ; espé rer la dispa rition d es ëa naill es qu i encomb rent
la pauic? je vqus dcm;mdc un peu qu'cst•cc la vie. L"atmosphe re in fernale ac tu elle aura raison
que ..::
ela signifie maintenant ? de s plus nobles imp ulsions. Stu le la guillo tine
Cette même haine de l'individu et de ses droits peut, par des coupes somb res, écJairêir cett e foule
vous a condu it ~ régle menter la • lillèr aJure por- d'adve rsaires aux qu el, nou s no us heu rt ons. Ah !
nngraphiqut •· Bonne occasion pour la vie ille qu'elle se dresse enfin su r une place publique la
pucelle ran r ie qui rep résentait la France et les sy mpathique ma<"hinc de la déli, iran ce. Elle sert
paralytiques qui rep rkentaicn t les ant res pays depuis trop longte mps aux fins de la crapu le.
de se frotter le nombril p;ir la pensée. Admirable Assassins, bandi ts, forbans, vous fûtes les
spectacle: une femme de lett res, au seins tom • p remiers révoltis. Le parti immonde des honnê tes
ban t.s, discutant, avec quelle science , du crime gens vous a consac ré au dieu de la lâchet é et de
de ces livres qui lui rappellent que voici long- l'hypo cr isie. Ce que je n'au ra i sans doute jamais
temps déjà que sa déc répitude éloigne d'elle les le courage d'ac comp lir, vous l'avez tenté et vos
amants vigoureux (1). têtes coupées, rou lées par quelque invisible
Socifté Ces Nations ! vieille putain I Tu peux océan, s'ent rechoquent ténéb reusement, quelque
être fière de ton œuvre . Demain, par les forêts part dans un coin de l'âme unive rselle.
et les plaines des soldats encad rés de genda rme,: Souhait pu~ril, enfantillage risible, il me p laît
revolve r au poing, s'ent retueront de force. Ces à moi d e l' imagine r, cc • l{rand .toir • tel q u'il
mimes soldats que tu fis nait re à coups de lois sera.
et de décrets. Dcmain 1 PAmérique prot esta nte Avec ses ca ravanes d'offic iers enchainés con-
plus imb&'.ilc que jamais, à force de prohibition , duits ve rs l'estrade .
se ma stur ban t seulemen t derriè re ses co ffres-forts Avec vêtements noi rs déco rés de sang caillés,
et 13 stat ue de la Libe rt é, aura puissamment les diplomates et les politiciens décapi t é-sentassés
secondé l'effort du Conseil des Prud 'homm es au pied de s rév erbè res. Et la trogne de Léon
eu ropée ns. Oaude t , et la tirelire creuse de Charles Maurra s,
Alors l'aman t lyrique et le sage se <liron.. que pêle-mêle avec le gros muffie de Pa ul Claudel,
le t emps de la révo lte de l'esp rit con t re la matière celui de ce tt e vieille conna issan ce, le maraischal
est venu. Le mot d'ordre pr imitif enfin ret rouvé , de Cas teln au, et tous les cu rés, oui tous les cu rés f
su rc.xcit era la poignée des dernie rs survivants à Quel beau tas de soutanes et de su rplis, rév~lant
l'inquisi t ion utilitai re. Cc que sera cette révolte des CUÏ$SeSdécha m ûs par le pou de corps de la
spon t anée, case rn es et cat héd rales en flammes, luxure hyp<'crite et les se rgen ts de ville, i;ventrés
ou prise de pouvoir irrésisti ble dans un monu• au prhlablc et ces messieu rs " en hou rgcois •
ment public : devan t une tabl e, à tapi s vert, un châ tr és, et les femmes de lett res depuis la Noailles
président de Répu bliq ue, légion d1honncu r en jusqu 'à Jean Cocteau, savammen t martyrisées
sauto ir, et ses ministres en veston emmenés pa r par les bour reaux que nous saurions si bi,::.nêtre.
des insurgés corrc<:ts, peu impor te. Cc qui import e, Ah ! ret rouver le lan,zagc du ~ Père Duchesne •
c'est le régim e au quel abou tira cc renversement pour te célébre r, époque future . Je nr p1 rle pas
des pouvoi rs. des r~uct ions à entreprendre dans le matériel
J'a i toujou rs méµrisé ces révolutionnai res qu i, des musées et des bibliothèques, mesure acces -
pour avoir mis un drapeau tricol ore à la pla ce soire où le plus radical sera le mieux.
cfun drapeau blanc, s'estimaien t sa tisf:uu et Mais l'épuration mé th odique de la populat ion :
viva ient tranquill em ent , décC1rés par le nouvel les fondateu rs de famille, les néateu rs d'œuvres
Et at , pensionnés par le nouveau gouvernement. de bienfaisance (la charité est une tare }, les curés
!\on, pour un rh olutionnairc, il n'>• a qu'un et les pas t eu rs (je ne veux pas les oublie r, ceux-1:\),
régime possible : les militaires, les ~ens qui rappo rtent :\ leu r
. prop riétai re les portef euilles trouvés dans la rue,
les p~res co rné ' iens , les mè res de famille nom•
brcuses, les adhérents :\ la caisse d'épargne
( 1) l.a vu.~uc de pmltu r ("l\ir " nux lounrnllsla-'ln',.st (plus méprisable s que les capitalis tes), la police
1>as lma ~lnnln·. Ell e fu t la 1m•mlil-rc nrnnitt'sta t bn d e en bloc, les hommes et les femmes dt lettres, les
cet Hnt d '<'!'illrit ,ul g~.lrc <1111u dl>10t1n· t- dt' son ~ns inventeurs de sérums contre les épidémies, les
le mot : morrrlr . l>Ollt n ' y rlus \'nlr c1u' 1•nc clhti11r t.io11
u t lll lnir,• en t re u u • 1,it'n , p rohl~nrn li, 1u" cl 1111 • 11u1I • c bienfaiteu rs de !"humanité •, les pratiquan ts et
:1rbitr:1 !rc. les bénéficiaires de la piué. toute cell e tourbe
BEAU X - ARTS 17

enfin dispa rue, q uel soulage m ent I Les grandes Songn que, de cette manihe, l'esp rit en est
Révolut ions naissent de la reconnaissance d'un venu à n'admettre que des f igures invanablemcnt
principe unique: celui de la libert é absolue sera rectangulai res : let coins, les bo rds d'un tableâ.u,
le mobile de la prochaine. l'~uilibre, la hau teur et la largeur, etc...
Toutes ces libc rt~ individuelles se heurtero nt
Pa r sélect ion naturelle l'humanité d6croîtra jus •
qu'au jou r où, déliv rée de ses para sites, clic
pou rra se dire qu'il exis te des qucsuons aut rement Commen t se fait- 11 que cc qu'on nomme la
impo rt ante.!; que la cultu re des céréales. littérature s'alimen te prcsqu'umquement dt
1
Qu' JL EST TEMPS ENFIN DE S 0CCUPER DE l'amour, et que le,s mots trouv ent si fol ilement
r.'ETER SITÉ . leL•r compte dans cet abandon. tandis qu e les
R OB ERT D E!it~OS ar ts plastiques en !Ont v.v rés, ou qu'il n'y tra ns•
paraît que voilé d 1 unc façon tr ~ amb,gue? -
Il n1 y a vraicmcn t pas d'équivalent du nu clans

Beaux -Art s
les livres.
...
J e ne connais du goût qu e le dégoût. Le cillt:ma, non pa rc:! qu ·11est la vie , mais le
Maîtr t"s, m~ît rcs chanteurs, barbouillez vos merveilleux, l'agenc.ement d'é!é mcnts fortuit s.
toiles. La rue, les kiosqu es, les automob1les, les po rt e,s
Plue personne n'igno re qu 'il n 1 y a pas de pein- hurlantes, les lampes éclatant dans le d el.
ture surr ta/r".su. Ni les tra its du cr1yo n hv ré au Les photographies : Eusèbe , I' Etoile, Le ~lat in,
hasard des gestes, ni l'image retraçan t les figures Exccls1or La Nature, - la plus pet ite ampoule
de rl ve, ni les fantaisies imJ.ginativcs, c'est bien du monde, chemin suivi par le meurtri er. La ci r•
ent endu, ne peuvent ét re ainsi qualifihs. culnion du sang 1b ns l'épaisseur d 1 unc mem•
~la is il )' a des sptclacùs. brane.
La mémoire et le plaisir des yeu x : voilà toute S'habille r, - se dévêti r.
l'ci::thét1quc. PIERRE NAVILLE.
28 PHRASES DE RÉVEIL

- Bcmev.11 su r Bar-el-Loth
Dou7<e phrases de Réveil N3vrc mais crânes-cailloux pour ~ba5tien Mel•
[mot h.
- Moisi sourire de Voltaire - Yonck adieu 1
Au blond giron d"Ophélla - L1. te:tc s1éc2rte du linge
Salvatîo et spcs, spes, spes untca ! Le temporal gris gN>graphiquement s'incurve et
(tourne
La rcgénèsc déjà s'élabo re au sous-vent re
- Mer de Hùmboldl' inchangée Le signal bref ultime à la m~re s'~ t figé
Ty cho quarante brasses de pénombre La glaise lourde d'un spectre neuf colle au visag e
Anachcl sans infra-rouge Jusqu'à J eudi. La limace du rouge durcit.

- Farrago et chacal ver t - Autour de la mort Monnaie


0 souffle Chihili 1 Monnaie autour de l'autruche de la Mort .

- Cadav re sitôt,zinc-sonnerie au
[vcrw.
Sans lassitude et trè, disposé m:un-
[tenan t
A commencer le voyage cosmique, il
[sait que si
L'amour éthérique vient à manque r,
(il mourr a.

- Couturière à implantation art ifi•


[ciclle ins tru mentale
de Globe road Cephas tr eet 42 rétr 6cit
de gré à gré les gants for winte r time.
Curieux s'absteni r. GoOts: raffin~,
free and casy sans riccnce.
Arlcston dit qu'elle préconise (sic)
Splendidemen t sa r.uc et qu'on doit
aller à Holbom pour t rouvc r mb:a-
[niquc pa reille.

- Adomeu r de sa sainteté secr~tc


Fur tif asd: t e volup tueux
Padoubni trk bas prononcera :
[ • bakkalonm •.
Au vort ex-cylind re ch~ir rcvom ie.
Sa vioq ue a clamsé. Alas Marnai 1

- Pic-mè re assoupie ol1 rêve le lichanorc - Crfmc-oa rsin, sexe -gasté ropode, diap hragm e
Coma c l d~part et foie-carapace to rt ue, lèvres-limac es,
Adieu au devoi r terrest re. cœu r-m&luse prisonni~re; toujo urs la ch~re
et fra ternelle iden tité terrestr e; mais, 1 1 bis
rue Vcm iquet, tr ès ta rd dans le t oit
extase des lucarnes vers le ciel ve rt .
- Ellmcnt 7, Int égral 120 L' Héréti que aussi esl vivant .
Mort ?.•• Oui, mais no n, point et virgale
La phra se cont inue.
E ucharist ie à l'U nivcrsel. Maurice Bt cHET.
A d hésion a, Multiple.
Lettre aux Médecins-Chefs
des Asiles de Fous
~IESSIEURS,

LES LO IS, LA COUTUME vous cosctoENT LE DROIT DE ) I ESURBR L'ES P R IT. CETTE JURID I CTION

S0UVERAIXE 1 REDO UTA BLE, C'EST AVEC VOTRE ENTE:,,l0EME NT QUB VOUS L'EXERCEZ. L A ISSEZ•NOUS
RIRE . L A CRtou1.1n~; DES PEUPLES CIVII.JSÉS , DES SAV A NTS, DES GOUVERNANTS PARR I.A PSVC HI ATRIR
D 'ON NB SAJT QUELLES LU) l1 tRES SURNATUR E LLES. LE PROcts DE VOTRE PROFESSI ON EST JUGÉ

l''AVANCB. :o-;ousN' E NT E NDONS PAS DISC UTER I CI LA VA LEU R OB VOTRE SC I ENCE, N I L'EX ISTENCE
DOUTEUSE DES MALADIES lt: ENTALES, MAIS POUR CENT PATHOGÉN I ES PR lhENTJEUSES OU SE OtCUA J:-;E
l.A CONFUSION DE LA )JATIÈR~ ET DE L'ESPR IT, P OUR CE:,,,"T CLASSI FI CATIONS DONT LES Pl.US VAGUES

I ONT ENCORE LES S E ULES UT I LISA Hl.ES, COM BI NE DB TEN TATIVES NOBLES POUR ArPROC H ER LE l lON DE
CÉRÉBRAL ou V IVEST TANT DF. VOS PRISONN I ERS? CO MBIEN tTES•VOus, PA R EXE),IPLE, POUR QU I LE
RàVB DU DÉ"1BNT PRÉCOCE , LES IMAGF: S DONT IL EST LA PROIE SOST AUTRR C HOS E QU'UNP. SALADE DE
)IOTS ?

~ous SE NOUS ÉTONNONS PAS DE vous TRO U VER I N l-' Élt'IEURS A UN E: TAC II E l'OUR I.AQUEL LE IL

s'y A QU E PEU D E PR ÉDES TI NÉS. MAIS :-;ous NOUS ét . EVOSS CONT R E L E DROIT ATTRIBUt A OF..S II C"l)OIES,
BO RNÉS OU SOS, DE SASCT IOS'SER P AR L ' IS CA RC é.RA TI ON PBRPÉTUE-LI .E LEURS ISVF' .STIGA 'n OSS

DANS LE DOMA INE DE t 'ES PRIT.


ET QUELLf: INCARCÉltATIOS 1 Os SAl'T, - ON NE SAIT PAS ASSEZ -QU E LBS AS I LES LO I N o'tTR E.

DES ü.SilU, SOST D'EFFRO\"A B LBS OBO L E S, OU L ES D É TEN US FOURNISSE.NT UNP. MAI N·D'ŒUVRE ORA•
T U JT E ET CO)UIODE, OU LES SéVJCES SO NT LA RÈO LB , BT CELA EST TOL ! Ré P AR VOUS. L ' AS II E D ' Al ,I É~

NÉS, SOUS LE COUVF. JtT DE LA SCI EN CE ET DB L A JUSTICE, EST COMPARABLE A 1-A CASERNE , A LA PRtSOS,
AU BAG NE.
~ous NB SOULtVERONS PA S I C I I.A QU E ST I ON D&S INTKRNE'-IESTS ARB ITRA IR ES, P OUR VOUS

É VI TER I.A PBINR OH DÉNÉGA TI ONS YAC II .ES. :,.,locs AF FIRMONS QU'UN GRAND NOMBRE OB v os PEN -
SI O:,n,IA IR BS, PARFAITEMENT FOUS SUIVANT LA D é FI NI T IOS OFFIC I ELLE , SONT, EUX AU SSI, A RBI TRA l -
•EM BNT INTBRNt s. Nous N'ADMETTONS PA S QU'ON BNTRAVE LE LIBRE o éVELO PPEME NT D 'U N D.ê.LJR&,

A USSI LéO ITIM B, AUSS I LOG I QUE QUE TOUTE AUTRE SUCCESSION D ' IDÉES OU D'ACT&S H UMA IN S. LA
Ré PRBSSJON DES RÉACT I ONS ANT ISOCI ALES EST AUSS I CHJ MéR t QU E QU' I NACCEPTABLE ES SON PR IN -

CIPE. Tous LBs ACTE S I NDIVIDUELS SON T A S TISOCIAUX. LES POUS SON T L ES VI CT I MES INDIVIDUELI . ES
PAR BXCBLLBN'CB DE LA DICTAT U RE SOCIALE; AU NOM OB CETTE INDIV ID UALITt flU I EST LE PR OPfl E
DE L' H OMM E, N OUS RéCLAMONS QU'ON LIBtRE CES FORÇATS DE LA S EN SIHILJ T .ê., PUtS QU' AUSS I BIEN IL

N ' EST PAS AU PO UVOIR DES LOIS D ' ENFERMER TOUS LES HOMMES QUI P6 N'SEN'.T ET AGISSENT .
SAN S INSISTER SU R LE CARACTtRB PARFAITEMENT Ot NJAL DES lCANIPESTAT IONS DB CERTA I NS

1-
·ous, DAN S LA MESU RE ou !IIOUS SO MME S APTES A L ES APPRtCJER, NO US A FF IRMONS LA L.ê.OITUII T É
ABS OLUS DB LEUR CONCBPTION DE LA RtAUTÉ , ET DE TOUS LES ACTES QUI EN DtCOULENT.

PUI SS ll l!Z• VOUS VOUS ES SOU VEN IR DB!IIAl:'i )tAT IN' A L ' H EURE DB LA VIS ITE, QUAND VO US TES •

TEREZ SANS LEX I QUE DE CONVERSER AVEC CES H O MMES SUR LESQUELS , REC ON:-;'AISS EZ·LB, VOUS
NJAVEZ D ' AVANTA GE QUE CELUI DE LA FORCE.
)o IDEES

•••
li n'est d'amour que du
concret.

• ••
...Et puisqu'ils tienn·ent
à écrire, il leur reste à écrire
une métaphysique de
l'amour.

•••
Pour répondre à une cer-
taine objection au nomina-
lisme, forcer les gens à re-
marquer ce qui passe au
début du sommeil.Comm en t
l'homme alors se parle, et par
quelle insensible progression
il se prend à sa parole, qui
app araît, se réalise, et lors-
qu'enfin elle atteint sa valeur
concrète, voilà que le dor-
meur rêve, comme on dit.

•••
Le concre t c'est l'ind es-
criptible : à savo ir si la
La réalité est l'absence apparente de
terre est ronde, que voulez-vous nue ça
contr adiction. me fasse ?
Le merveilleux, c'est la contradiction
qui apparaît dans le réel.
•••
•••
..
Un homme que la psychologie décon-
L'a mour est un état de confus,on du certe .
réel et du merveilleux. Dans cet ét at les •
contrad ict ions de l'être appara issent
comme riellemenl essent ielles à l'être . L'inventeur du mot phy sionomi ste .

••• • ••
Où le merveilleux perd ses droits Dieu est rar ement dans ma bouche.
commence l' abstrait.
,. •••
••
Le fan tas tique , l' au-delà, le rêve, la li y a un style noble, quant à la pensée.
survie. le paradis. l'enfer, la poésie, autant
de mots pou rsignifier le concret. Louts ARAGON.
BUREAU DE RECHERCHES l'
L ' Acti, •ité du Bureau de Recher che<! Surr é alistes
IÂ lail d'unt rt,\olullon surriallste d1111 lu choffs Ces noles crue les imh éc iles jugeront d u
tsl app licable à tous lu llats de l'tsprit, poin t de vue du sérieux cl les malins du poin L
à tous lts 5ttnrts d'act1, ·lt f humaine,
à tous lu éla ls du monde au milieu de l'esprit, de vue de la langue sont un des premiers
li tous les ralh ttablls de morale, modèles, un des premiers aspects de cc que
:'t tous lu ordn:s d'tsprll. j'entends par la Conrusion de ma langue.
C:tllt rholullon ,lst :l une d~,·alorlsnllon ~tntralt
dt>S , Alturs, fi lo dlpr,"C'hrnllon dl' l'uprit. à la M:mlnl-
Elles s'3drcsscnt aux conrus de l'esprit, aux
rnllsatlon df' l'f,ltknc<', u une confusion absolue et aphasiques par arrêt de la lang ue. Que voilà
rcnou, cite des 1::mi:uu. pourtant bien des notes c1ui son t au centre
au dtnhcllcment de lu IH'llll'e, de leur obJeL Ici la pensée !ail défaut, ici
Elll" ,-1~ :'I la ru1>turc f'l a ln 1füqunllfü::atlon dt ln
loi:lque qu'elle pourchosMrn jUS<lli°:\ e~tlrpatlon dc su
l'esprit laisse :ipcrccvoir ses membres . Que
rctran<'hemcnls prirnlllfs. vc,ilà des notes imbéciles. des not es, pr ima ires
Elle ,Ise au reclnut.-111t11l spo11L1né dts d1osr-s <ul- comme dit cel autre. dans les articulations
,aut un ordrc plus profontl r l 111t1,lin. el imposslblt- ,\ de leur pcnsl'c •· '.\Jab des notes fines vrai•
('!uddtr par lu rno~ rns dc ln ruison ordinal~. mals un
ordre tout ,Ir mém<', rt 1wrcC"pllhlr ù l'on ne sai t qurl
ment.
11,t•ns IM'rt'rptlblr tout dr mfuw. fi un ordre <1ul
•. • 111111, Quel esprit hîet1 placé n'y dècounira un
11·a1lparllenl pu tout 1\ fait ia ln morL redressement pcrpllucl clc l:1 longue, el la
Entre Ir montlr et nou.; l:1 nqllurr ut blt'.'11Nablir. ten sio n après le nrnnqu c. la • on1rniss..'1
1H:e du
:-.:ous 11t•pnrlon~ pas pour nous ralrr comprt•nd rr, mais
M·Ulrmrnt , à 1ïntlrlf't1t dt' nous•mfmes a,tt des .soc, détour, l'atccptal ion du rnal•formull-. Ces notes
i.l"an~oissc, :l\ N: lt' tranrhnn l d"unt' ob.st.lnatlon achamle qui m"épriscnt la lanAUC, qui cr:ichcnl sur l:1
nous retournons, nous dénl,tlons la prn.sN'. pe.nst'e.
I.e buri:-au ctnlnil dl"'S rNht'tchH surttaJistrs s'a1>-- Et toutefois entre les failles d' une pcn~c
lllique de toutes su forct'S ~ cc rccla.s.St'mcnt de ln ,·Je.
humainement mal construite, inl'galemenl cris•
Il y a toute unC" phllosophlc du surrlnllsmr :1 lnsll• talliséc . hrill c une volonté de sens. La volonté
turt, ou CC' !1111 IM.:Ut l'II trnir llt'U.
Il ne s'n),!il pa~ 11 prnprrmtnt parlrr tt'Habllr des de mclt rc au iour les dClours d'une chose encore
t':rnons, St'S pr&:r11t..-s. mal faite. un e voloull • de crovance.
\fais de tr Oll\t•r: Ici s'ins t alle une certain~ Foi.
t • Dts moyens dïnwsll~ation •mrrt';1llste Ru sein de
111IM'nsée surr~allsk:
mais q ue les coprolaliques m' entendent. les
2• De thcr ,tes reptrcs des moyens de rec::onnnis- aphas iques, cl en ~énl>ral tous les diS<'n:•ditl's
sanc-r. drs <"Onduils. drs Ilots. des mots cl du verbe. les parias etc l:i Pen, te.
On ptut, on doit mlmrttre J11s<111':\
1111<"rrt::1in 1>0int Je ne parle. c1ue pour ceux •Fi
1111emysti<1ur !mrrl!alistr. un crrtnin ordre de noyancu
<·,ashcs par nll)J)Orl /i la rn.lson unllnnin•, nrnts toute •
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prt."Conisc p:is dl' n «l'l 1t,
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::-.:111
surrcallstr n°f'Sl au mo111le, nt• -.c llCn.se dans
Il' 1ntscnt, ne troll :\ l'tfficacilè de l'cspril •é1>eron
de l'esp riH tulllo tine, clr l'e.s11rit-j11J,te. dt· l'espri l•4IOC•
leur , et rkolumcnl Il s'rs1>tre à côté de l't·sprlt.
U surrtallslc a Jugt l'rspral.
Il n'a pns df' srnUmcnU qui f:u ..nnt parlll' ile lul•
même, Il nt k r,-conn alt 1mcunc 1>ens{·-e. Jl('llStt ne
lui fabrique llas tic monde auquel rat.101,n"blrmrnl li
,u
ncquitscc.
Il d besplrt de s' ntMndr c l'rspril
\fais cnlln Il est d:ms l'esprit, c'rsl de l'lntc ricur <111·11
se ]U!ll', et denrnt sa J>cnsê-c le momie 11c Jl~C pas
lou rd. ~fais dans l'lnten·nlle de qurlquê ptrlc, de
quelque manquement il Jul-m~me, de quelqu r rfso rbp-
llon lnstanUrn~ ile l'esprit, li , erra a111,acaltrc la hHe
blanche, la bête vitreuse et qui J>Vlst.
C'est pourquoi Il est une TMc, Il rst la seule Tft.e
qui émrrtte dans le 1•rtse11t. Au nom de sa libtrté int~
rieurt, d es exlJ'encrs de sa J>alx, de sa perfection. de
sa 1>uretl, Il crache s ur toi, monde livré à ln dcsskh:mtc
raison. au mlmclismc em bourbé dts slklts . et qui 11.5
bdti tes moisons de mou et t tabll tu rtprrlolries dt
prktptu où Il se ptu t plus que lt surrtcl rspri t uplose,
le ~ul qui , am~ de nous d/raclnrr.
A:r-.'TOS l S ARTAUD. .\f ,n ll(IU ,

Le Gb-ant : Lo uis A RA GO'ô


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ANTHOLOGIE
DE LA NOUVELLE
POÉSIE FRANCAISE
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Pierre AUEIT•BIROT. - Guillaume APOUI NAUIC. - René ARCOS. - Marcel ARLANO.-CharlesBAUDtLAIH -
Fnnci, C.-.aco. - Blaise CENDRARS. - Paul CLAUDEL, - J ean Cocruu. - Tri,tan Dubn. - Fernand
D1vou 1c. - Pierre Da1cu LA ROCHELLE.- George, DUHAMEL. - L ...P. FARCUC. - Ccorges Cuoav. -
Francis Ctu10. - André CcaMAIN. - André Crot. - Jun Cnu.uooux. - Ivan Cou. - Mu JAcoa. -
Francis JAMM ES. - Alfred !Auv. - P .•J, Jouvi:. - Jules LAF' ORCUE. - Valcry_LARUUD.- Camlc oc
LAU'TltAMOl'\ï.

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-

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1 1~EJ~~Np:~~:~:
H. J...M. Ltvn. - Mathias LuatcK - Pierre MAC-ÛRLAN.
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~(~!iic;-P~~~;. ~~~:;:J
- Maurice MAETDLINCIC -

PROUST. - Raymond RAnJCUE'l.- Pierre RtVEID'a'. -Cco r1ra RIBEMONT. -OESSAICNES.-Arthu r R11rnAUD.
Ju.Ju Rm.u,1Ns. - Raymond Roussu. - André SALMor,,..- Philiprt SouPAULr - Andre SPIRE. - Julct
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de l'A ca démie Franç•Îse. JACQUESet MARCEL Bo uLENCER. PAUL BouRcET. de l'A ca démie Française,
ÀNDRÉ BRETON, FRANCIS CARCO, JEAN CocTEAU, MARCEL CouLON, REN t CREVEL, FERNAND DIVOIRE,
ÀNDRÉ DoDERET, ROLAND DoRCELÈS, DRIE U L A ROCHELLE, HENRI DuVERNOIS, CLAUDE FARRÈRE,
LUCIEN FABRE, BERNARD FAY, PAUL f1ERENS, ANDRÉ GIDE, GEORCES GRAPPl, [)r Gtm.1ANN, EMILE
HENRIOT, CAMILLE J uLLIAN, de l'Acad,mie Française, JACQUES DE LACRETELLE. PIERRE LASSERRE,
ANDRÉ LEBEY, PAUL LOMBARD, EucÈNE MARSAN, H ENR1 MAss1s, FRANÇ01s MAURIAC, CHARLES
MAURRAS, PIERRE M1uE. P . DE NOLHAC, de l'Académie Française , H ENRY DE M ONTHERLANT, PAUL
MORAND, C• 0 • DE NOAIUES, ANDRt ROUVEYRE, PAUL SouDAY , ÀNDRt SPIRE, FORTUNAT STROWSKI,
FRANÇOISDE TtssAN, Loui s THOMAS, ROBERT Dl TRAz, LtoN TREICH, PAUL VALOY, VALERY LARBAUD
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français,:,, par B ENJAMIN CRtM1tux. - Le LitJrecaJholique,pa r L. MARTIN-CHAUFFIER. - Le L wre
protestant,par RENÉ GILLOUIN. - les Chroniques,de MAURICE Bo1SSARD. - L'Editoria/, de J..J.
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