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La définition:

L’assainissement est un processus par lequel des personnes peuvent vivre dans un
environnement plus sain ; pour cela, des moyens physiques, institutionnels et
sociaux sont mis en œuvre dans différents domaines, tels que l'évacuation des
eaux usées et de ruissellement, l'évacuation des déchets solides, l'évacuation des
excréta et le traitement de tous ces éléments1.

Objectifs :

Absence d'assainissement à Cap-Haïtien, Haïti : les déchets à même le sol (incluant


des sacs plastiques remplis d'excréments) bloquent les canaux de drainage qui
débordent à la moindre pluie, et endommagent les infrastructures riveraines
(routes, bâtiments…).
L'assainissement est fortement lié à la santé publique en raison des nombreuses
maladies liées à un milieu malsain.
La proximité avec les eaux usées peut engendrer des maladies à transmission
fécale-orale (diarrhée, typhoïde, hépatites, choléra), ou liées à un vecteur
(paludisme, filariose, dengue)2. D'autres maladies sont également liées à un
mauvais assainissement de base et en particulier à des latrines défectueuses ou
inexistantes : bilharziose, nématodes ou autres vers. L'assainissement vise à
assurer l'évacuation et le traitement des eaux usées et des excrétas en minimisant
les risques pour la santé et pour l'environnement.
Les déchets solides (reliefs de repas…) subissent une rapide décomposition, et
peuvent être des sources pathogènes. Leur collecte et leur élimination contribue
également à maintenir un environnement salubre.
Les eaux de ruissellement peuvent entraîner, lors des fortes pluies, des
inondations, des éboulements et une détérioration des routes et des bâtiments.
L'assainissement vise ainsi à assurer la protection des biens et des personnes
jusqu'à une certaine intensité de pluie.
Les eaux usées :
Les eaux usées, aussi appelées eaux polluées (voir pollution de l'eau) sont toutes
les eaux qui sont de nature à contaminer les milieux dans lesquelles elles sont
déversées.
Ces eaux sont en général le sous-produit d'une utilisation humaine soit
domestique soit industrielle (d'où le terme "eaux usées" dont il a été fait usage).
Les eaux usées sont des eaux altérées par les activités humaines à la suite d’un
usage domestique, industriel, artisanal, agricole ou autre. Elles sont considérées
comme polluées et doivent être traitées.
Elles sont parfois qualifiées d'eaux grises quand il s'agit d'eaux peu chargées en
matières polluantes par exemple des eaux d'origine domestique, résultant du
lavage des assiettes, des mains, des bains ou des douches, et d'eaux noires lorsque
elles contiennent diverses substances plus polluantes ou plus difficiles à éliminer
tels que matières fécales, produits cosmétiques, ou tous types de sous-produit
industriel mélangés à l'eau.
Il peut également s'agir d'eau d'écoulement de surfaces imperméables, ainsi les
eaux de ruissellement des places de stationnement sont considérées comme des
eaux usées du fait de la présence de divers polluants comme les hydrocarbures ou
les poussières d'usure des pneumatiques.
Dans la plupart des pays et en particulier dans les milieux urbanisés, les eaux
usées sont collectées et acheminées par un réseaux d'égout (aussi appelé réseau
d'assainissement) soit directement dans le milieu récepteur, soit dans une station
de traitement.
L'épuration de ces substances est le plus souvent assurée par des stations
d'épuration des eaux usées. Dans les cas où de telles installations n'existent pas, le
milieu naturel est capable, dans une certaine mesure, d'assurer son
autoépuration.

Traitement des eaux usées

Bassins utilisés dans une usine de traitement des eaux usées (ici vides)
Les eaux usées sont toutes les eaux chargées de différents éléments du fait
qu'elles ont été utilisés pour le lavage ou les toilettes, qui sont de nature à polluer
les milieux dans lesquelles elles seront déversées. C'est pourquoi, dans un soucis
de respect de ces différents milieux, des traitements sont réalisés sur ces
effluents.
Ces traitements peuvent être réalisés de manière collective dans une station
d'épuration ou de manière individuelle. La plupart des stations d'épuration
fonctionnent selon les mêmes processus de base, mais des différences plus ou
moins importantes peuvent exister dans la manière de mettre en place ces
processus. Le traitement se divise généralement en plusieurs étapes.
Traitement primaire
En épuration des eaux usées le traitement primaire est une simple décantation qui
permet de supprimer la majeure partie des matières en suspension. Ce sont ces
matières qui sont responsables du trouble des eaux usées.
L'opération est réalisée dans des bassins de décantation dont la taille dépend du
type d'installation et du volume d'eau à traiter. De la même manière, le temps de
séjour des effluents dans ce bassin dépend de la quantité de matière à éliminer et
de la capacité de l'installation à les éliminer.
La décantabilité des matières dans un bassin est déterminée par l'indice de
Mohlman. Cet indice est déterminé chaque jour dans les stations d'épuration
importantes afin de vérifier le bon fonctionnement du système.
À la fin de ce traitement, la décantation a permis de supprimer environ 60% des
matières en suspension, environ 30% de la demande biologique en oxygène (DBO)
et 30% de la demande chimique en oxygène (DCO). Cette part de DBO supprimée
était induite par les matières en suspension. La charge organique restant à traiter
est allégée d'autant.
Les matières supprimées forment au fond du décanteur un lit de boues appelé
boues primaires.

Que sont les eaux usées ?

On distingue trois grandes catégories d'eaux usées : les eaux domestiques, les
eaux industrielles, les eaux pluviales.

Les cours d'eau ont une capacité naturelle d'épuration. Mais cette capacité a pour
effet de consommer l'oxygène de la rivière et n'est pas sans conséquences sur la
faune et la flore aquatiques. Lorsque l'importance du rejet excède la capacité
d'autoépuration de la rivière, la détérioration de l'environnement peut être
durable. Les zones privées d'oxygène par la pollution entrainent la mort de la
faune et de la flore ou créent des barrières infranchissables empêchant
notamment la migration des poissons. La présence excessive de phosphates, en
particulier, favorise le phénomène d'eutrophisation, c'est-à-dire la prolifération
d'algues qui nuisent à la faune aquatique, peuvent rendre la baignade dangereuse
et perturbent la production d'eau potable.

Les eaux usées domestiques

Elles proviennent des différents usages domestiques de l'eau. Elles sont


essentiellement porteuses de pollution organique. Elles se répartissent en eaux
ménagères, qui ont pour origine les salles de bains et les cuisines, et sont
généralement chargées de détergents, de graisses, de solvants, de débris
organiques, etc. et en eaux "vannes" ; il s'agit des rejets des toilettes, chargés de
diverses matières organiques azotées et de germes fécaux.

La pollution journalière produite par une personne utilisant de 150 à 200 litres
d'eau est évaluée à :
- de 70 à 90 grammes de matières en suspension
- de 60 à 70 grammes de matières organiques
- de 15 à 17 grammes de matières azotées
- 4 grammes de phosphore
- plusieurs milliards de germes pour 100 ml.

Les eaux pluviales


Elles peuvent, elles aussi, constituer la cause de pollutions importantes des cours
d'eau, notamment pendant les périodes orageuses. L'eau de pluie se charge
d'impuretés au contact de l'air (fumées industrielles), puis, en ruisselant, des résidus
déposés sur les toits et les chaussées des villes (huiles
de vidange, carburants, résidus de pneus et métaux lourds...). En outre, lorsque le
système d'assainissement est dit "unitaire", les eaux pluviales sont mêlées aux eaux
usées domestiques. En cas de fortes précipitations, les contraintes de préservation
des installations d'épuration peuvent imposer un déversement ("délestage") de ce
"mélange" très pollué dans le milieu naturel. Enfin, dans les zones urbaines, les
surfaces construites rendent les sols imperméables et ajoutent le risque d'inondation
à celui de la pollution.
Les eaux industrielles
Elles sont très différentes des eaux usées domestiques. Leurs caractéristiques
varient d'une industrie à l'autre. En plus de matières organiques, azotées ou
phosphorées, elles peuvent également contenir des produits toxiques, des solvants,
des métaux lourds, des micropolluants organiques, des hydrocarbures. Certaines
d'entre elles doivent faire l'objet d'un prétraitement de la part des industriels avant
d'être rejetées dans les réseaux de collecte. Elles sont mêlées aux eaux domestiques
que lorsqu'elles ne présentent plus de danger pour les réseaux de collecte et ne
perturbent pas le fonctionnement des usines de dépollution.
Les eaux industrielles
Elles sont très différentes des eaux usées domestiques. Leurs caractéristiques
varient d'une industrie à l'autre. En plus de matières organiques, azotées ou
phosphorées, elles peuvent également contenir des produits toxiques, des
solvants, des métaux lourds, des micropolluants organiques, des hydrocarbures.
Certaines d'entre elles doivent faire l'objet d'un prétraitement de la part des
industriels avant d'être rejetées dans les réseaux de collecte. Elles sont mêlées aux
eaux domestiques que lorsqu'elles ne présentent plus de danger pour les réseaux
de collecte et ne perturbent pas le fonctionnement des usines de dépollution.
Les boues des stations d'épuration urbaines
L'épuration des eaux usées urbaines s'inscrit dans une démarche de protection de
notre environnement et de préservation de nos ressources en eau. Elle est
concrètement mise en œuvre par les collectivités locales, selon une
réglementation abondante et en fonction de critères tenant compte du milieu
naturel local..
Le processus de dépollution des eaux usées urbaines produit d'un côté de l'eau
épurée, de l'autre des sous-produits en grande quantité : les boues. Représentant
chaque jour un volume considérable, ces boues doivent trouver une destination
en continu, au même titre que les eaux débarrassées de leur pollution retournent
en permanence dans le milieu
naturel. Un blocage même momentané du processus, qu'il intervienne au niveau
de la filière de traitement des boues ou au niveau de leur vacuation, peut
rapidement avoir des conséquences néfastes sur la dépollution elle-même, et
donc sur l'environnement.
Il existe aujourd'hui trois filières principales pour traiter et évacuer les boues :
l'épandage agricole, qui consiste à les recycler en valorisant leurs matières
fertilisantes, la mise en décharge et l'incinération. Néanmoins, du fait de
l'accroissement du volume de boues produites, de l'abandon programmé de la
mise en décharge dans ses proportions actuelles, des difficultés rencontrées pour
développer aussi bien le parc d'incinérateurs que les surfaces d'épandage agricole,
l'ensemble des acteurs de l'eau (professionnels, collectivités, pouvoirs publics…)
devront probablement de plus en plus s'orienter vers des filières d'élimination,
pour l'heure plus marginales mais faisant l'objet d'efforts constants de recherche
et développement.

En France, l'épandage agricole a été privilégié du fait de son triple intérêt


économique, agronomique et environnemental. Le monde agricole a d'ailleurs été
très tôt associé à la définition de bonnes pratiques d'utilisation des boues. De fait,
l'épandage, dans les conditions réglementaires, est aujourd'hui reconnu comme
une filière très performante, tant du point de vue environnemental
qu'économique. Pour autant, cette utilisation est conditionnée par la qualité des
boues considérées. Dans la pratique, son choix doit être étudié à la lumière du
contexte local, tout comme les autres filières d'évacuation des boues. L'épandage
doit en effet répondre à un besoin de l'agriculture, dans une zone géographique
suffisamment proche de la station d'épuration. Parce qu'il ne se pratique qu'à
certains moments de l'année, il exige également de disposer d'équipements de
stockage suffisants. En outre, dès lors qu'une collectivité choisit cette option, elle
doit obligatoirement prévoir une solution alternative, pour pallier toute
impossibilité momentanée de recourir à cette forme de recyclage.
En tout état de cause, quels que soient les choix opérés, ils doivent être faits au
stade de la conception de la station d'épuration, car ils onditionnent les procédés
à mettre en place, dès le départ, dans cette usine.
Les différents types de boues brutes
Ce document traite spécifiquement des boues d'épuration urbaines issues de
l'assainissement collectif. Les boues sont dites urbaines lorsqu'elles sont produites
par une station d'épuration traitant les eaux usées collectées par le réseau public
d'assainissement. Les boues sont dites industrielles (ou "non domestiques")
lorsqu'elles résultent du traitement des rejets d'un ou plusieurs établissements
industriels. Les eaux usées industrielles peuvent être rejetées dans le réseau
municipal de collecte des eaux usées sous certaines conditions (autorisation de
déversement) ; elles peuvent aussi faire l'objet d'un traitement autonome
effectué par l'industriel. Ces deux catégories de boues se différencient par leur
composition et les textes réglementant leur devenir.
Les boues urbaines sont produites à plusieurs stades du processus
d'assainissement* des eaux usées. Selon les étapes du traitement au cours
desquelles elles sont recueillies, on distingue :
Les boues primaires dites "fraîches", qui sont obtenues au niveau du décanteur
primaire, après séparation physique des matières en suspension par décantation ;
Les boues physico-chimiques, qui sont les agrégats formés après des traitements
physico-chimiques. Dans ce cas, la décantation est rendue plus efficace par
l'agglomération des particules solides en suspension obtenue grâce à l'adjonction
préalable de faibles quantités de réactifs chimiques
Les boues biologiques, qui proviennent des
traitements biologiques des eaux usées dont le principe est de faire dégrader les
substances organiques présentes dans l'eau par les microorganismes qu'elles
contiennent et que l'on cultive à cet effet. A la différence des deux types de boues
précédentes, qui sont des matières brutes décantées,
les boues biologiques résultent de la transformation des matières organiques
contenues dans les eaux usées. Elles représentent la majorité des boues produites
en France
*cf. brochure C.I.EAU "Les traitements des eaux usées
Ces trois catégories de boues composent ce que l'on nomme les "boues brutes", à
savoir des boues n'ayant pas encore fait l'objet de traitements spécifiques. Les
boues "brutes" sont caractérisées par un certain nombre de critères définissant
leur composition physique et chimique :
leur siccité, c'est-à-dire leur taux de matière sèche
ou l'inverse du taux d'humidité. La concentration en
matières sèches est exprimée en grammes de
matière par litre de boues (ou en pourcentage pour
la siccité) ;
leur teneur en matière volatile ou matières
organiques, par opposition aux matières minérales.
La teneur en matière volatile s'exprime en pourcentage
du poids des matières sèches. Elle permet d'évaluer
le degré de stabilisation* des boues et leur aptitude
à subir divers traitements (digestion, incinération, ...) ;
leur teneur en matière minérale (différence entre
matière sèche et matière volatile) ;
leur pouvoir calorifique inférieur qui permet
d'évaluer leur aptitude à l'incinération. Il correspond
à la quantité de chaleur pouvant être dégagée par
une certaine masse de boue ;
leur composition en matières fertilisantes (carbone
organique, phosphore, azote, oligo-éléments), en
éléments indésirables (traces métalliques et en
composés traces organiques) et en micro-organismes.

*aptitude à la fermentation. Le degré de stabilisation est inversement


proportionnel à la teneur en matière organique.
Les "éléments traces métalliques" et les "composés traces organiques" sont des
éléments présents en quantité infime dans l'environnement et dans les boues,
d'où le terme de "traces". Certains d'entre eux peuvent être utiles au
développement de la vie, comme par exemple les oligo-éléments, d'autres sont
susceptibles d'être dangereux pour les êtres vivants lorsqu'ils sont accumulés en
trop fortes quantités, comme certains métaux lourds. Leur concentration dans les
boues destinées à l'épandage et les flux limites autorisés sont donc très
strictement suivis et réglementés. Les "micro-organismes" jouent un rôle essentiel
dans le processus d'épuration. Seule une petite partie est potentiellement
pathogène et peut être éliminée par des traitements et des délais d'usage (la
plupart des micro-organismes pathogènes ont une durée de vie très courte, dans
les stations d'épuration et dans l'environnement).
D'autres critères physiques sont utilisés également pour évaluer la nature des
boues "brutes", leur viscosité, leur aptitude à l'épaississement, leur friabilité, etc.
Ces critères permettent d'apprécier le niveau de déshydratation qui pourra être
obtenu et leur capacité à tenir en tas pour le stockage. Bien entendu, les
caractéristiques physiques et chimiques des boues "brutes" sont directement liées
à celles des eaux usées reçues par la station d'épuration et au type de traitement
des eaux pratiqué dans ladite station, qu'il s'agisse d'eaux usées domestiques,
d'effluents industriels ou d'eaux pluviales.
Une fois recueillies, ces boues "brutes" vont subir divers traitements spécifiques,
adaptés d'une part à leur nature, mais également à leur destination finale.
La collecte des eaux usées
Le réseau d'assainissement des eaux usées d'une agglomération a pour fonction
de collecter ces eaux pour les conduire à une station d'épuration
La collecte s'effectue par l'évacuation des eaux usées domestiques, (et
éventuellement industrielles ou pluviales) dans les canalisations d'un réseau
d'assainissement appelés aussi collecteurs. Le transport des eaux usées dans les
collecteurs se fait en général par gravité, c'est-à-dire sous l'effet de leur poids. Il
peut parfois s'effectuer par refoulement, sous pression ou sous dépression. Les
canalisations sont en ciment, parfois en fonte ou en PVC, plus rarement en grès ou
en acier. Lorsque la configuration du terrain ne permet pas un écoulement
satisfaisant des eaux collectées, on a recours à différents procédés (pompage et
stations de relèvement) pour faciliter leur acheminement. La protection du réseau
contre l'encrassement et la corrosion est assurée en premier lieu par le
prétraitement de certaines eaux industrielles avant leur rejet dans le réseau.
Divers ouvrages, en amont, le protègent contre l'intrusion de matières
indésirables : citons les "boîtes à graisse" sur les branchements des restaurants ou
les séparateurs à hydrocarbures dans les stations-service ou dans les aéroports. La
régulation du flux, lorsque les eaux usées et les eaux pluviales sont mélangées, est
assurée par des équipements destinés à retenir temporairement des arrivées
d'eau importantes et soudaines. Elle permet de ne pas perturber le bon
fonctionnement des stations d'épuration et de limiter les risques d'inondation.
Réseaux séparatifs ou unitaires
S'il est relativement facile de prévoir et de contrôler les volumes d'eaux usées
domestiques, il en va tout autrement des eaux pluviales. Il existe deux types de
réseaux de collecte :
Les réseaux unitaires évacuent dans les mêmes canalisations les eaux usées
domestiques et les eaux pluviales. Ils cumulent les avantages de l'économie (un
seul réseau à construire et à gérer) et de la simplicité (toute erreur de
branchement est exclue, par définition) ; mais nécessitent de tenir compte des
brutales variations de débit des eaux pluviales dans la conception et le
dimensionnement des collecteurs et des ouvrages de traitement.
Les réseaux séparatifs collectent les eaux domestiques dans un réseau et les eaux
pluviales dans un autre. Ce système a l'avantage d'éviter le risque de
débordement d'eaux usées dans le milieu naturel lorsqu'il pleut. Il permet de
mieux maîtriser le flux et sa concentration en pollution et de mieux adapter la
capacité des stations d'épuration.
L'entretien du réseau
Les canalisations transportant en permanence des eaux chargées de pollution, il
est inévitable qu'elles s'encrassent. Elles sont également menacées par l'érosion
et la corrosion. Elles font donc l'objet de visites et de curages périodiques.
L'entretien des ouvrages annexes comprend notamment le curage des bouches
d'égout, l'entretien des bassins de retenue, des déversoirs d'orage, des postes de
relèvement des eaux usées et des branchements. Une exploitation efficace du
réseau suppose un travail d'entretien rigoureux et permanent du personnel
qualifié du service d'assainissement.
Gestion de l'eau
L'eau recouvre la majeure partie du globe, et cependant, on estime que moins de
1 % de l'eau existant sur Terre est de l'eau douce exploitable pour les activités
humaines. De plus, elle est bien souvent gaspillée et polluée du fait des usages
domestiques, agricoles et industriels.
L'eau est un bien commun, une ressource indispensable à la vie ; nous devons
réfléchir à des solutions pour mieux la gérer, mieux la recycler
Économiser l'eau
Des idées pour économiser l'eau :
Ne pas laisser couler l'eau quand on fait la vaisselle.
Mettre un pichet d'eau potable au réfrigérateur de manière à éviter de faire
couler souvent l'eau du robinet jusqu'à ce qu'elle refroidisse pour boire frais.
Démarrer la machine à laver uniquement lorsqu'elle est pleine.
Un cycle de lavage du linge à 30/40°C consomme trois fois moins d’énergie qu’un
cycle à 90°C. (L'énergie sert à chauffer l'eau)
Démarrer le lave-vaisselle uniquement lorsqu'il est plein.
Installer des régulateurs de débits d'eau.
Arroser les plantes avec l'eau de rinçage des légumes.
Laver la voiture avec un seau plutôt qu'au jet d'eau, en se limitant aux pare-brise
et phares (voir et être vu). Ne faire un nettoyage complet que lorsqu'il est
vraiment nécessaire : le réaliser alors dans une station de lavage qui récupère et
traite convenablement les eaux usées fortement chargées en polluants.
Laver la voiture les jours de pluie ;
En zone montagneuse, utiliser l'eau non potable d'une rivière ou d'un ruisseau ;
Pour éviter la pollution, ne laver la voiture qu'avec les produits suivants : savon
noir (100% huile végétale), liquide vaisselle biodégradable 100%, amoniac et
alcool ;
Récupérer, stocker et utiliser l'eau de pluie pour les usages non alimentaires
(lessive, entretien de la maison, lavage des véhicules, arrosage des plantes,
renouvellement de l'eau de la piscine).
Réparer les fuites d'eau sans attendre. Pour détecter une fuite, on peut consulter
le compteur d'eau le soir avant de se coucher puis le matin au lever. Si la valeur du
compteur a augmenté, c'est qu'il y a une fuite quelque part.
Vérifier de temps en temps le bon fonctionnement du robinet qui permet de
couper l'arrivée d'eau pour le logement. En cas de fuite soudaine, ce robinet peut
vous éviter d'inonder tout l'appartement.
L'industrie consomme de l'eau (20% de l'eau potable à l'échelle mondiale) de
sorte que vous économisez de l'eau en limitant vos consommations de produits
manufacturés (principe de la simplicité volontaire). Une voiture, c'est plusieurs
dizaines de milliers de litres d'eau. Cela ne jouera pas sur votre facture d'eau, mais
sur celle de la planète.
La salle de bain
L'eau issue des stations d'épuration des eaux usées n'est pas potable.Prendre une
douche (20 à 60 litres d'eau) plutôt qu'un bain (100 à 150 litres).
Ne pas laisser couler l'eau quand on se savonne sous la douche. (Faire du sport
avant de se doucher permet de ne pas avoir froid)
Ne pas laisser couler l'eau quand on se brosse les dents. Utiliser un verre pour se
rincer la bouche et ne pas mouiller sa brosse à dents, car cela ne rendra pas les
dents plus propres !
Ne pas laisser couler l'eau lorsqu'on se rase. Utiliser le clapet de lavabo
Ne pas prendre plusieurs douches par jour.
Ne pas se doucher tous les jours. On peut aussi se laver au lavabo.
Un mitigeur permet de régler plus facilement la température de l'eau.
Installer un stop-douche permet d'arrêter l'eau tout en gardant le réglage de la
température. Cela évite de perdre une nouvelle fois de l'eau le temps de régler la
température quand on commence le rinçage.
Récupérer l'eau des lavabos en enlevant le siphon et en plaçant un récipient en
dessous. Cette eau peut ensuite servir pour les toilettes.
Récupérer l'eau de la douche en plaçant une bassine au sol. Cette eau peut
ensuite servir pour les toilettes.
Les toilettes
Chaque fois que nous tirons la chasse d'eau, nous gaspillons 10 à 12 litres d'eau
rendue potable à grands frais. Cette consommation représente 35 % de notre
facture ! (idéalement, l'eau qui alimente la chasse pourrait être de l'eau non
potable, de l'eau de pluie, en aménageant un réservoir de récupération 3 mètres
au-dessus des toilettes).
Dans les WC, installer une chasse d'eau avec un double bouton-poussoir. À défaut,
une bouteille remplie d'eau placée dans le réservoir permet d'économiser de l'eau
à chaque fois que l'on tire la chasse d'eau. Éviter de mettre une brique qui
pourrait se désagréger à la longue.
L'alternative à ce non-sens est le compostage direct des déjections humaines
grâce aux toilettes sèches. Le compostage évite de polluer l'eau et produit un
amendement organique fertilisant. La mise en oeuvre de ce système est facile en
zones rurales et quartiers périurbains. Pour en savoir plus, lire l'article sur les
toilettes sèches.
Attention : il faut néanmoins savoir que les déjections humaines peuvent, dans
certains cas, être biotoxiques et par conséquent impropres à une récupération par
compostage ou biodégradation. C'est le cas de l'urine et des selles des personnes
suivant un traitement aux antibiotiques, une chimiothérapie, une trithérapie et
d'une façon générale prenant des médicaments. Les déjections ne sont 100%
biodégradables que si l'on mène une vie saine.
Une autre alternative consisterait à utiliser de l'eau de pluie ou même de l'eau de
puits impropre à la consommation (en alimentant les wc, toilettes, douche, lave-
linge... bref tous les robinets où l'on ne boira pas l'eau). Elle serait alors retraitée
dans les stations d'épuration et de plus, vous ne paierez à la compagnie des eaux
que la moitié du prix que vous coûte l'eau (traitement de l'eau, pollueur-payeur).
Quand on vit en appartement et qu'on ne peut pas utiliser l'eau de pluie ou du
puits, on peut aussi réutiliser l'eau de vaisselle ou de machine à laver. Il suffit de
mettre un seau dans l'évier et pour la machine à laver, il suffit de mettre un seau à
la sortie du tuyau d'évacuation. On peut alors verser l'eau récupérée dans ses
toilettes et ainsi utiliser la chasse d'eau le moins possible.
Si on fait couler l'eau avant de prendre sa douche pour attendre qu'elle atteigne la
bonne température, on peut la faire couler dans un seau pour la réutiliser.
Nettoyer l’eau usée :
Lorsqu'elles sont usées, c'est-à-dire qu'elles ont été utilisées, les eaux sont
collectées dans les égouts. Avant d'être rejetées dans la nature, ces eaux doivent
être traitées pour protéger la santé des individus et sauvegarder la qualité du
milieu naturel. C'est l'épuration avant rejet. L'assainissement peut être individuel
ou collectif.
L'assainissement individuel
Dans les zones rurales, l'habitat est dispersé. Le système d'assainissement, réalisé
pour une ou plusieurs habitations, comprend :
- une fosse septique qui décante, liquéfie les matières solides et épure très
partiellement les eaux usées.
- un réseau de canalisations souterraines qui assure l'épandage des effluents dans
le sol.
- un lit filtrant destiné à recueillir les effluents, lorsque la nature du sol se révèle
inadaptée à un épandage naturel (imperméabilité, perméabilité trop forte

.
Réseau municipal d'approvisionnement en eau et d'épuration des eaux usées
Exemple d'un autre cycle d'eau
D'autres parties du Canada comptent sur des puits et des fosses septiques
individuels – mais c'est encore une partie d'un autre cycle – de notre puits aux
robinets de la maison, puis vers la fosse septique.
Un regard plus attentif sur l'origine de votre eau
Si vous en avez l'occasion, essayez de visiter une usine de purification de l'eau et
découvrez par vous-même le processus de traitement par lequel passe l'eau avant
d'entreprendre son voyage vers les robinets de votre maison ou la fontaine d'eau
de l'école. Rappelez-vous, peu importe la limpidité de l'eau, elle ramasse
habituellement des impuretés le long de son passage à travers le cycle
hydrologique.
Ce qui se passe dans une usine de purification :
1. Il doit d'abord y avoir une source d'eau à proximité. Il peut s'agir d'une rivière
ou d'un lac, ou il pourrait s'agir d'un réservoir créé par la construction d'un
barrage pour retenir l'eau.
2. Au fur et à mesure qu'on a besoin de cette eau, elle est amenée par des tuyaux
dans une usine de purification, où elle est rendue potable en passant par les
traitements suivants :
o D'abord et avant tout, l'eau est pulvérisée dans l'air, où elle se mélange à
l'oxygène. Cette étape s'appelle l'aération. L'oxygène aide les bactéries à croître
qui, à leur tour, détruisent certaines des impuretés.
o La prochaine étape est la coagulation, où on ajoute de l'alun à l'eau. L'alun
forme des particules collantes auxquelles s'accrochent la terre est autres
particules.
o À l'étape suivante, celle de la sédimentation, ces impuretés se déposent au fond
d'un réservoir de sédimentation.
o L'eau passe ensuite dans un ensemble de filtres où la filtration se produit.
Toutes les impuretés restant dans l'eau sont enlevées par filtration au moyen de
couches de sable, de charbon de bois et de gravier.
o Dans beaucoup de localités, on ajoute à l'eau du chlore pour détruire tout
germe susceptible de causer des maladies, et, dans un nombre de plus en plus
grand de collectivités, on ajoute du fluorure.
Lorsque l'eau est passée par ces étapes, elle est prête à être utilisée. L'eau propre
est pompée dans d'immenses réservoirs d'entreposage et de là dans les tuyaux
qui l'amène à vos maisons, vos écoles, les entreprises et les industries.
Un aperçu de plus près d'une usine de traitement des eaux usées
Les déchets sont faciles à enlever de la plupart de nos maisons, il suffit d'un tour
de poignée ou de robinet et « whoosh! » C'est parti. Mais dans quelle direction?
Vers une usine de traitement des eaux usées où elle passe par une ou plusieurs
des étapes suivantes :
• Traitement primaire – le sable, le gravier et les autres solides sont séparés des
liquides au moyen de grillages et de réservoirs de sédimentation.
• Traitement secondaire – de l'air est ajouté (aération) pour stimuler la croissance
de bactéries afin de consumer la plupart des matériaux de déchets qui restent.
• Traitement tertiaire ou avancé – des produits chimiques sont ajoutés pour
enlever les matières nutritives qui stimulent les algues (plantes minuscules qui
absorbent l'oxygène dont les poissons ont besoin).
La boue est ce qui reste du traitement des eaux usées. Une fois que les
microorganismes nuisibles sont enlevés, la boue est soit brûlée, portée aux sites
d'enfouissement, ou utilisée pour conditionner le sol.
Les eaux usées traitées sont appelées effluent ou « eau grise ». Elle est
désinfectée, testée et retournée vers les rivières ou les ruisseaux où le cycle
recommence de nouveau.
Procédé type de traitement des eaux usées dans les municipalités canadiennes

Vous ne voudriez pas boire tout de suite de cette eau usée traitée. Mais d'ici à ce
qu'elle vienne jaillir de votre robinet elle aura reçu un autre nettoyage en
profondeur à l'usine de purification de l'eau. Rappelez-vous, ne confondez pas les
deux usines de traitement!
En tant que race humaine, nous n'avons pas pris très bien soin de l'eau. Vous avez
vu comment nous avons souillé la qualité originelle d'un grand nombre de lacs et
de rivières, et vous savez que nous ne serions pas en très bonne santé si nous
étions obligés de boire l'eau qui vient directement des lacs et des rivières qui se
trouvent près de chez nous. Heureusement, ce n'est pas le cas. Notre propre cycle
de l'eau (usines de purification de l'eau et de traitement des eaux usées) aide à
nous tenir exempts de maladies qui gênent les pays en voie de développement

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