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Proposition n°2 : Adopter une réponse coordonnée au niveau européen pour lutter
contre le piratage en ligne
Le piratage en ligne ne connaissant pas de frontières, il est indispensable d’adopter une
approche européenne commune pour lutter plus efficacement contre ce phénomène. L’Union
européenne (UE) devrait mener une réflexion plus poussée sur le rôle des différents acteurs
(ayant-droits, intermédiaires, diffuseurs) et sur les outils permettant d’assurer le respect des
droits de propriété intellectuelle à travers les différents Etats membres.
La directive sur le commerce électronique qui protège les prestataires intermédiaires de l’internet a été
adoptée il y a déjà près de 20 ans. Dans le même temps, le rôle et les capacités de ces intermédiaires
ont considérablement évolués, tandis que le piratage a pris son essor. Une révision de cette directive
s’impose donc. La LFP invite l’Etat français à jouer un rôle proactif auprès des institutions européennes
pour l’ouverture et la conduite de ce débat.
L’UE pourrait également proposer un mécanisme de reconnaissance des ordonnances délivrées dans
d’autres Etats membres pour les mêmes contenus illicites. A titre d’exemple, le blocage du site Pirate
Bay dans 13 Etats membres a nécessité de satisfaire à 13 règles de preuve différentes.
En outre, les organisateurs d’événements sportifs ne bénéficient pas aujourd’hui de la même
reconnaissance et protection dans les pays européens. La création d’un droit voisin européen offrirait
aux organisateurs de compétitions sportives une base légale harmonisée pour agir en leur nom propre
contre le piratage des retransmissions sportives, en particulier hors de leur territoire national. Ce droit
viserait à protéger la « première fixation » des manifestations sportives, au moyen par exemple d’une
référence aux articles 7 de la directive 2006/115/CE (droit de location et de prêt et à certains droits
voisins du droit d'auteur dans le domaine de la propriété intellectuelle) et aux articles 2 et 3 de la
directive 2001/29/CE (harmonisation de certains aspects du droit d'auteur et des droits voisins dans la
société de l'information).
Proposition n°3 : Renforcer la responsabilité des plateformes dans la lutte contre les
discours haineux et discriminatoires
En raison de sa forte médiatisation, le football est malheureusement souvent la caisse de résonance
de la violence sociale et du racisme, dans les stades et sur les réseaux sociaux. Mais le football, pas
son impact sociétal, peut aussi contribuer à construire une société plus juste. La LFP, à travers son
activité et ses compétitions, s’engage à lutter contre tout comportement raciste, sexiste, homophobe,
antisémite ou discriminatoire. Elle a déjà mis en œuvre un grand nombre d’actions de prévention et
répression (sanctions disciplinaires, dépôts de plaintes, consignes aux arbitres, signature d’une charte
contre le racisme en 2004, campagnes de sensibilisation, ateliers au sein des centres de formation
etc.). La LFP est actuellement en discussion avec la LICRA (Ligue Internationale contre le Racisme et
l’Antisémitisme) afin de conclure un partenariat, qui sera notamment construit autour de
l’accompagnement de la LFP par la LICRA à la gestion des discours de haine exprimés sur les réseaux
sociaux.
Aujourd’hui, la distinction juridique entre les éditeurs de contenu pleinement responsables et les
hébergeurs et intermédiaires techniques est à l’origine de la croissance des discours de haine sur les
réseaux sociaux. Ces réseaux sociaux sont soumis à une responsabilité allégée, car reconnus comme
des hébergeurs au sens de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie
numérique. Cela signifie que les responsables des réseaux sociaux ne peuvent pas voir leur
responsabilité civile engagée s’ils n’avaient pas connaissance du caractère illicite du message posté
par un internaute ou s’ils ont agi promptement pour retirer le contenu publié dès lors qu’ils ont pris
connaissance de son caractère illicite. Cela n’est pas suffisant. La diffusion massive sur ces réseaux
du tag raciste, antisémite et homophobe visant Kylian Mbappé en est la preuve.
Une réflexion doit donc être urgemment engagée pour étendre les responsabilités des plateformes, sur
le modèle de la nouvelle législation allemande votée l’été dernier. Celle-ci vise à sanctionner plus
durement les messages d’incitation à la haine (insultes, appels à la violence ou propagande terroriste
par exemple) et à responsabiliser les hébergeurs de ces contenus. En France, le rapport ‘Avia’ visant
à renforcer la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur Internet, appelle ainsi à la création d’un statut
particulier d’opérateur de communication au public en ligne, regroupant les réseaux sociaux et moteurs
de recherche de grande taille. Il propose de préciser que pour ces plateformes, le retrait devra intervenir
dans les 24h maximum à compter de la réception de la notification. Cette réflexion doit évidemment
aller de pair avec un débat plus large sur la révision de la directive sur le commerce électronique qui
protège les intermédiaires internet.
La LFP assure la gestion des activités et le développement du football professionnel en France. En vertu d’un
Protocole d’Accord Financier signé avec la Fédération Française de Football, la LFP est titulaire des droits
d’exploitation des compétitions qu’elle organise (Ligue 1, Ligue 2 et Coupe de la Ligue). A ce titre, nous
commercialisons ces droits d’exploitation, notamment l’exploitation audiovisuelle (y compris dans l'environnement
en ligne). Notre site : www.lfp.fr
Contact : Julien Taieb, Directeur des Affaires Juridiques et Publiques : julien.taieb@lfp.fr