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Les naufragés de la Calypso /

Mayne-Reid ; traduit de
l'anglais... par Mme Gustave
Demoulin...

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Reid, Thomas Mayne (1818-1883). Les naufragés de la Calypso /
Mayne-Reid ; traduit de l'anglais... par Mme Gustave Demoulin....
1896.

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Qn'avons-noMsà craindre de la tribu de Jemmy
BuUon* demanda Hem y. Aproa rexpënence qt'e nous
venons de faire, it y a gros à parier qu'il ne se mon-
trera pas plus ingrat envera nous que ses compagnons.

fn t't~(ti~)) !')' mit li t'rfut'tir un ttit')ue bhnc.

Sachez, monsieur Henry, qu'tt y a Tpkeniekas et


Teken!cha9. Les uns sont amis des btancs, les autres,
appelés Yapoos, sont leurs ennemis jurés. Le tout est
de savoir & quelle tribu appartient Jemmy Button.
Remettons-nous entre tes mains de Celui qui
nous a sauvés de ptus d'un pétft.dit le capitaine; il
ne nous abandonnera pas.
La nuit s'éeoula paisiMemont. Après un sommeil
réparateur, tes naufragés se rembarquèrent au point
du jour par un brouittard épais, mais avec bonne
brise.
Vers midi, une éclaireie leur permit de distinguer
dans te lointain des fumées qui, disséminées à des
intepvnttes rapprochés, s'etevaient de la surface du
canal. Le douto n'é<a!t pas possible c'était une Hot-
<!Mc de pirogues, & l'ancre, dont !'equ!paga était au
eomptet.
PuMqm'on ne pouvait espérer passer inaperçus au
milieu de cette ligne de pirogues qui barraient le
chenal, it fallait bien courir les risques d'une fMt-
contre. On laissa donc le canot Mer à toute vitesse
avec l'espoir que tes sanvages, absorbas par la pêche,
seraient aussi peu bottiqueux que !e comportait leur
pacifique occupation.
L'embarcation ne fat pas plus tôt en vue que les
pêcheurs, as~!a sur le plat-bord et les baux d'assem.
blage, ae levèrent comme un seul homme, en enton-
nant un concert d'aeetamattonsque répercutèrent tes
échos du rivage.
Un Fuégien, juché à t'ayantde ta première pirogue,
se mit ai brandir au-dessus de sa tête un disque
bhme c'était sa manièred'arborer pavillon.
A mesure qu'ils approchaient, les chuneurs deve-
naient plus bruyantes et plus terrifiantes. SeagriCF fit
promptement savoir aux naufragés, à leur agréable
surprise, que ces cris discordants étaient d'amicales
salutations, et que te disque blanc était un signal de
paix.
« Ohé du bateau amenez votre voUe! Ne era~nea
rien s'écria l'homme au disque blanc. Je suis Jemmy
Button et mes compagnons sont de bons TekenickM
amis des blancs. Vivent nos frères! n
C'était bien Jemmy Button en personne) Ned et
Henry n'hésitèrent pas à le reconnattre. Jemmy, de
son côté, en s'entendant appeler Orundelico par les
hommes blancs, reconnait Ned et Henry. Il n'attend
pas que sa pirogue puisse les aborder; i! plonge, la
tête la première, et nage Tigeurousentont ven ses
amis.
Parvenu auprès du canot, il s'accroche au plat-bord,
s'etance hora de l'eau comme un poisson volant et
retombe daa~ ~es bras de Chester, qu'il ne quitte que
pour s'élancer dans les bras de Ned, s'écriant avec
joie
e Les blancs de Portsmouth Les blancs de Ports-
moath! p
XXI

aOSMTAUTË CE iEMMIT 8UTTON

i~TOcs retrouvons encore nos naufragés dans un


i~t havre bien abrité, entouré de hautes cotiines
boisées leur tente est dressée sur la ptage et leur
embarcationmouillée au fond de la rade.
Cette fois, ils ne sont pas seuls. Une dizaine de
pirogues fuégiennes sont échouées sur !e sable A
droite et à gaucho du canot. Autour de la tente
s'é!eveut plusieurs huttes construites avec de solides
troncs d'arbres et dont !e toit pointu, recouvert de
roseaux et de fragments d'écorce, laisse échapper une
colonne de fumée.
Ce sont là tes demeures qu'habitent !es sujets de
Orundolico pendant la saison de la pèche. Les rési-
dences permanentes sont situées dans une Mo du
détroit de Murray, ou sont restés les femmes, les
vieillards et tes enfants.
Pendant leur séjour chez les Ailikolips, les nau-
fragés tvMent cm vivre parmi les' êtres occupant le
dernier degré de t'éeheUe sociale; maisles Tekenickas
lour eurent bientôt démontré qa'U existait des créa~
tares plus misérables, p!aa iaforttta~ea, touchant
encore de plus près au type de la brute.
Les peuplades de l'intérieur n'ont pas la férocité
des indigènes des cotes, mais leur intelligence est
inférieure eMea sont moina avisées pour aabveair à
leurs besoins, moins énergiques pour supporter leur
misère abjecte, moins courageuses pour lutter contre
leurs ennemis.
Étonnons-nous donc que le chef d'un pareil peuple
ait subi une métamorphose aussi complète que celle
qu'ont subi~ E!eparu et Ocustttu!
Le Jemmy Button de !a Terre de Feu n'a plus rien
du dandy de Portsmouth He!as t it est redevenu
!e sauvage Orundelico dans toute t'acception du
terme.
Son costume (ou mieux, l'absence de tout costume)
laisse voir un corps macuM de boue, do graisse, et
sillonné de tatouages. Sa lopgue chevelure, en brous-
sailles, l'expression animatesque de son visage, tout
atteste qu'il est retombé en pleine sauvagerie. Il no
reste plus en lui le moindre vestige de thomme civi-
lisé, rien qui puisse donner à penser qu'il ait jamais
mis le pied hors du détroit de Murray. Toutefois
rendons-!ai justice M n'a pas encore eubtié complè-
tement cette langue étrangère qu'il a commencé à
bégayer à bord du Beagle et qu'i! a parlée pendànt
son séjour enAngteterre. Ccqnitui fait plusd'honneur,
c'est qu'il n'a pas oaMié non plus la protoctinn qoe
lui ont accordée, dans un moment critique, des étran-
gers et des inconnus.
Si la chef desTekemekaa no peut pas payer fastueu-
sement sa dette de reconnaissance, il cherche du
moins à s'en acquitter de son mieux. A force de sup-
plications, il a décidé le capitaine Ganey à passer
quelques jours dans ses quartiers de pèche.
La bienveillance n'a pas seule déterminé le capi-
taine à accepter cette invitation it désire surtout
obtenir ainsi de plus amptes informations sur les
Yapoos, et i! espère trouver le moyen de renouveler
ses vivres, tes provisions fournies par Eleparu étant
alors défraîchies et tout au plus bonnes pour des
chiens.
Jemmy Button traite donc ses hôtes avec toute la
généroaiM que lui permettent ses ressources. Il les
régale de viande fratohe, luxe de table qui leur est
inconnu depuis longtemps.
Les Tekenickas sont aussi bien chasseurs que
pécheurs, et vers le nord, le pays abonde en ~«atMeos,
espèce de vigogne qui leur est fort utile la chair les
nourrit, la peau leur fournit des vêtements. Un déta-
chement de ta tribu est en expédition a la chasse de
ce timidegibier, et nos voyageurs attendent le retour
des chasseurs pour se mettre en route.
Pendant ce temps, Jemmy Button emploie toutes tes
ressources de son esprit pour rendre son hospitalité
aussi agréable que possible. JI entreUent ses hôtes
des moMtra et coutumes étranges de son pays ainsi
que des phénomènesnaturels particutiers â la contrée.
Nous autres Tekenickas, dit-it, nous sommes
gens pacifiques, qui ne combattonsque pourla défense
de nos foyers. Nous n'allons en guerre que contraints
et forcés, lorsque des pittards, tels que !ea Ailiholipa
et les Yapoos, veulent nous rançonner trop durement
ou que les redoutées Œnsmen tombent sur nous
à l'improviste.
<
Ces Œnsmen, nos ennemis tes plus à craindre,
habitent la partie septentrionale du canal, au delà de
la chatne de montagnes qui le bordent. Ce sont de
véritables géants qui font de leurs botas une arme
terrible qu'ils excellent à manier. Exclusivement
chasseurs, ils ne construisent pas de pirogues. Lors-
qu'ils ont besoin de traverser le Beagle, ils mettent
en réquisition les canots des Yapoos, qu'ils contrai-
gnent à leur servir de pilotes et de rameurs.
Nous avons souvent à souurir de leurs incursions
au momentdes grandeschasses et des grandes pèches,
car it faut que vous sachiez que, outre le guanaco et le
phoque, nous chassons la loutre de mer et le myo-
potame, espèce de castor de l'Amérique du Sud. La
chasse de la loutre se fait en pleine mer avec l'aide
de nos chiens, qui sont admirablement dressés à cet
exercice. Ils forcentl'animal, le cernentet l'enferment
dans un cercle qui va toujours se rétrécissant; pton-
geant quand it plonge pour l'empêcher de franchir
leur ligne de circonvallation.
< Four la pèche, nous n'employons ni Bêches ni
harpons, ni crochets, ni hameçons, mais un simple
morceau de phoqueattaché à l'extrémité d'une ligne
de crin. Lorsque le poisson mord à l'appât, nous
l'amenons tout doucement à la surface, contre la
pirogue, et nous le saisissons de la main gauche avant
qu'il ait eu le temps de se dégager.
< La chasse au guanaco ne nous donne pas plus de
peine. Nous grimpons sur une branche d'arbre sur-
plombant la voie fréquentée par ces animaux, qui ont
coutume de se suivre à la file. A t'atfût, dans une
sorte de nid qu'il s'est construit avec des broussailles
et de la mousse, le chasseur attend le moment où,
un guanaco passant à sa portée, il peut le transpercer
de son harpon garni d'un os aigu.
Le capitaine, au nom de ses compagnons,remercia
lemmy Button de tous les détails intéressants qu'il
leur donnait de si bonnegrâce, en ajoutant que Eleparu
s'était, sur ce point, montré plus réservé à leur
regard.
< Oh cela no
m'étonne pas réprit Jemmy, Eleparu
est un méchant homme. Lorsque l'officier anglais
nous a débarqués ensemble à Woolya, it me vota
tous mes vêlements, tous mes effets,.tous mes outils.
Eleparu n'est qu'un Aitikotip! un vil mangeur de
lard de baleine 1 Il
1 Les naufragés curent quelque peine à dissimuler
leur envie de rire, en-entendant parler avec un tel
mépris d'un mangeur de lard, par un homme qui était
justement en train de dévorer à belles dents une
tranche de phoque cru.
Ce ne sont donc pas seulement les nationscivilisées,
mais encore les plus misérables peuplades qui se
targuent de supériorité sur leurs voisins!
Bien qu'émus encore de reconnaissance pour les
bonsofHces d'Eteparu, les naufragésfurent chagrinés
d'apprfadra aa eanduita ind&tieatp envo~ !c pauvre
Button et rcgfatterfnt <!f ne pouvoir dédommagw
eetui-ei. tta cempFCHaiont maintenant la t~aerve
qu'Eteparu avait gardée sur aos retationa avec OfHn'
<!eUeo, et coMa féserva leur conttmw la vén<& du
t~it <!e Jemmy.
!jeune ehM ne manqua paa tte pnMentt't' aM~s! aa
fftMMM à .tes h&tea on lour tMaam~ue aot) ~emicF-a~,
MsM au campement, ~tait uno petite fille deMt te~
gt-acM naiaaa~tM promottaient <<gatwcet!ea de ea
mère.
Or il se trouva quo Mme Oruodolioo ou mistress
Jemmy Button, comme it plaira, était tout simplo-
ment un &<fre<txtatdefonqae,aeN!e,rat!~ct!on da son
mari parait do charmes fictifs. Toutefois cotte jeune
femme, d'un aimable caractère et aussi généreuse
qu'OeusMa, s'ingénia de tout son cooup à bien traiter
los amis de son mari.
En dépit d'un si bon accueil, les naufrages, impa-
tients de continuer leur route, entendirent avec un
joyeux battement do cœur tes acclamationsqui annon-
çaientle retour des chasseurs. Ceux-ci teurapportaient,
en même temps que leur congé, un superbe quartier
de guanaco, qui fut reçu avec enthousiaame.
Les informations recueillies sur tes Yapoos, de la
bouche même de Jemmy Button, les représentaient
comme des êtres sans foi ni loi.
Le capitaine et SeagrMf résolurent,en conséquence,
d'éviter leur territoire en sortant, par l'est, du détroit
de Murray.
Le petit bras de mer dans lequel ils se trouvaient
était aitue à i'euest, tout à t'enta du détroit, et Ha
n'avaient qu'un cap a doubler pour s'y engager. Une
hrisa d'est favorisait justement ce projet, qu'on mit
sur !'hcMM & exécution.
En un instant la tonte fut pHéa et tes previsiens
furent «m~FtjMëea.
tte9&tt!eux eta!eat fails, on 8'eta!t. <to paFtett!'aMt?e,
Neahaite mille et <)t!tte pMaperiMa), tea piMaageFa
a!ta!ent prendre placo dans le cattot, qo~n~ teMt &
euMp OrHntteMco, profondément et)tu. s'écria teFF!(t<i
< Les
Yapaos! grantl Diout les Œnatnon Mmt avec
e<fm!
Le eapttaine, ayant recours & sa lunette, dMtingut
on ettet une OoMMte de ptfogoes qui ae détachaient
de la rive opposée du canal, pointant droit sur la baie.
Deux espèces d'hommes absolument diNerents de
taille, d'aspect, de viattge, montaient ces piroguea.
Les uns aemNaientdesgéants, tes autres des pygmees.
Les premiers, vêtua d'amples manteaux de four-
rure percés au milieud'un trou par lequel passait leur
tête, se tenaient debout, drapés comme dans une toge.
Les autres, absolument nus, mais peints de diverses
couteurs, manoeuvraienttes pagaies.
Les pirogues, accoupléesau moyen de courroies,
formaient des sortes de radeaux à double quille;
ce qui, en éh'rgissant leur base, leur donnait plus
d'assiette sur l'eau. On pouvait supposer que les
gigantesques hommes, habitants de la terre ferme,
n'avaient pasvoulu confier leurs précieuses personnes
à une seule de ces légères et vacillantes embarcations.
Seigneur! Seigneurl gémissait OrundeMco, trem-
blant da la tMo aux pieda, les CEnamen! !fa GEnamen!1
Si noua foatonaiei, ils vont toua neua massacrer sans
pitié; fuyons eacatadonataeoHine! aMonanouscaeher
dans les bo!a. <'
A ee nom terrifiant d'Œnsmon que, <!&a l'Ago le
plus tendre, on teur a appt!a& redouter, tes henMtMs
et tpa fetMtaos ao ment dans les hMthM et on ttrent &
la hMe loura objets les plus précieux, qM'!tap<npeF<ent
en Rt~eipitant teur f«!tc.
OfM<t<!ft!e<t était MsM seul avec les btancs, et bien
contre son gr~; mais tes to!a de l'hospitalité ne lui
pormottaient pas de les abandonner. Pour tout con-
cilior, il sollicite Ma hMes de fair avec lui aussi v!te
que p<Ma!Me.
Venez, venez, rép~ta!t-!t etTrayé jasqu'a t'egarc'
«tunt, bM Œnsmen sont cent fois plus craets que les
Ailikolips. Ma M laisseront pas échapper un sent
d'entre vous. Sutvez-mo!, je vous eondutrat au plus
profond do la forêt; là vous serez en sûreté.
Et notre canot? dit le capitaine en consultant
SeagritT du regard; si nous l'abandonnons, le retrou-
verons-nous ?y
Certes non Ces gens-là ne viendront ici que
pour faire une raQe complète. Moi, je ne partage pas
l'avis de Jemmy Button qui nous propose de nous
sauver ainsi que des lapins à travers bois.
Je ne go&te guère non plus sa proposition. Mais
nous devons penser quo nous avons charge d'âmes,
répliqua le capitaine; si nous restera, quel sort attend
ma femme et ma CMe?
Soyons expéditMs, capitaine, j'affirme que nf<us
peovoMa sortir de celle baie avant d'~tfo tfaqw~a.
Si nous réussissons à doMbkr 10 cap, tMwa sMMtMea
aaMv6a.
Ou!, a! neM«r~MM!aaatMt
t
Noua n'avons paa d'autra {asMa.
En etM. eoMMOtent fuir pap teFfe avec coa deux
paMVMa temmoa exMnu~Sea do fnUgMe! NoM< noua
semnMa des madas, Ja mer eat notre aM)!a fewte!1
Oui, <M)t! ~cn<)fe<tt Ned Uenty. nsqMena
tout ptuKUque de perdre notro précieux canot.
jMnab ~qMipagono fut ptua prontptement etnbaf~MÔ.
Quant à OfumdeMce, aussi pMM6 de partir que soa
Mtes, it tourna tes talons et disparut a tr&?8fa tes
taillis avec t'agitiM d an êcMreMit.
XX!!

XRMMM M!Mt.S

TT toupie; pirouetta sur


JLj'KMMXKAT'ON ette-môme ainsi qu'une
son avant fendit l'eau, et les quatre
rameurs la tirent bondir plutôt que glisser sur l'eau.
Au moment où elle allait sortir de la baie, les
pirogues s'espacèrent pour lui intercepter le passage.
Les géants, se dépouillant des manteaux de peau
qui tes enveloppaient découvrirent leurs larges
epautes et leur torse semblables & ceux de colosses
de bronze. Chacun d'eux tenait à la main deux petites
balles de pierre de la grosseur d'une orange, Oxees
aux deux extrémités d'une longue lanière. C'étaient
tes fameuses MM, qui, en apparence inoffensives,
sont, dans la main de tout Pampéen, un engin de
guerre ou de chasse des plus redoutabtes.
Les Œnsmen tes faisaient tourbillonner au-dessus
de leur tête, prêts à tes lancer eur leurs adversaires
dos qu'ils seraient à portée. La justesse de leur coup
d'eaM n'est pas moindfe qMeteupdoxMriM.Ita tancent
les hautes aur teufa ennemis ou auf leur proie aveu
une adrosae eoasotHmee et tes frappent tonjttufa A
t'enduit désigne. t<& victime, <it~M)r~!c ou Meas~e,
so trouve ëMt<MMent gMfotMe et tombe pieds et
poings tMs au pouvoir de son bourreau. Les fug!<!&
~pMent tous tea goslos des CEnsman, Mdoxbh)nt't
d'etRtptapourae a<hMfe h<Mw datteinte. !<agettvefMa!~
haMtea~aMt KMn«MVF&, fait virer do ha~ ~embat~*
tien, qui sort do la Me et s'engage enOn dans te canal.
Ned et Henry abandonnent un iustant tea avirons
pour dennw de la toile, car !a Mao est favoraMo et
aagmentMa!tprad~teMsament!eMf vitesse. Un aisé-
ment aigu passe au-dessus de leurs tètes. Une bota, n:'
sans tes aMeindFe, enroulo sa tanitFe autour de !a
voMe avec la force prodigieuse que lui ont imprimée
eon poida et son mouvement de rotation. r
La- vottese trouve instantanément emrouMe autour,
du )nat, et Ceetee solidement. Tout semble pcfdu
Quel espoir d'échapper 4 la poaMuite, maintenant
que la voMure est hom de service et que d~ux avirons
somtïmmeMHsésî
Mais patience N09 naufrages n'ont-its pas pris
depuis longtemps poufdevise cette maxime < Aide~
toi, le ciel t'aidera'î
Avec un' sang-froid admirable, prompt comme
Fectaif, Henry Chester s'éhhce après le mat, le cou-
teau levé, e~d~un coup vigoureux, tranche le noeud
~M..
LetraveNed, qui n'avait pas
J
tâché tes drisses,
hisse la voile, que le vent gonûe anasitet.
:'C
BM voh jeyetMm tes acctMnent.
Tel qu'un eouraior ardent dont l'impétuosité est
d'autant plus grande qu'elle a été plus contenue,
l'embarcation, dégagée de aea entraves, prend un
nouvel essor et a'étoigne en dansant sur tes vagues
comme pour narguer tea sauvages désappointëa et
furieux.
Ce fut le dernier péril sérieux que los naMfragës
eurentà courir.
Protégea par la main de Dieu, ils arrivèrent enfin
sains et saufs dans la baie da Succès vers le milieu
du troiaiëmc jour. Leurs yeux se mouillèrent, leurs
cmura bondirent en apercevant un navire à t'anere.
SeagritF donna cours à toute sa joie en reconnais-
aant un bâtiment de pêche sur lequel, quelquesannées
auparavant, it avait croisé dans les détroits do la
Terre de Feu.
Une joie plus grande était réservée à nos amis.
En approchant du baleinier, ils voient, ae balançant
à ~ea cotéa, un grand canot t'arriére duquel se lit
le nom de Calypso.
Des voix joyeuses les acctame<tt; et, levant les
yeux, ils aperçoivent au'deaaua de la lisse de bord
des figures de connaissance. Ce sont celles du brave
timonier Lyona et de ses neuf compagnons qu'ils
avaient cru ne jamais revoir!
Des mains amies se tendent vers les naufragés et
les hissent à bord. Nos br&vea gens, miraculeusement
aaaYéa, exhalent avec effusion leur joie et leur recon-
naissance.
De part et d'autre on se raconte les péripéties de
ce drame douloureux mais les aventures des matelots
du grand canot M'étaient pas eomparaMea aux pérHa
courus par les gens de la baleinière.
Ceux-ci surtout pouvaient adresser de véritables
actions de grâces au capitaine Fitzroy. En ramenant
choa eux les trois Fuégiens qu'il avait v oulu civitiser,
10 noble otNeier s'était dit

< Qui
sait si ma tentative sera perdue? Qui sait si L
quelque jour les enfants de Jemmy Button et d'Ele-
,c
paro, inspires par des sentiments chrétiens, mus par
l'amour du prochain auetearontenseigné les Nanos,
ne se feront pas un devoir de secourir tes pauvres
naufragés et de tes traiter avec humanité?
Cette prédiction do bon augure s'accomplit plus
tôt que no t'avait espéré son auteur. Sans l'acte
philanthropique du capitaine Fitzroy, le capitaine
Gancy, sa famille et ses chers compagnons seraient
morts privés do sépulture dans quelque coin perdu de
la «Terre de Fea*.
TABLE DES CHAPITRES

<-
1.
Il.
ML
tV.
V.
Vt.
V!).
La
Une rixe.
tamerthtpMnemtr*
banntereetoMêe.
La mer)

AuM-in<)estFMr!es.
Le~MMtraeea.
Ba)ait)eavee)eso!wn)!t.
Po)M)t<ttionden)e<M!M!rte.
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21
93
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VMt.
tX. Cneten<fren)tre.
Une alerte

Stm~~paronetretnt'e. il
69

X.
XI.TerfetteFea.
CtHastrephe.
La
M
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harpon.
Xt' F)t~eM'LeeFu<gteM'
X)L

dttaeite.
Les
<M

visite.
X~V. Cneptche au <n
'<V.
campement.
Une route <~

..i:
XVL Nouveau <33
XVII.

barbarie.
Une désagréable
fonnaismnces.
Oa t'en retrouve de vieilles
XVIII.
XIX. Retemrata
XX..OM!<t)t bateaul
Button.
t39
i5t
<59
M7
XXL
XXtL BemteMt)erik.
Hospitalité de Jemmy n3
M3

Imp. P.m MnDAM. i9Me:


OM)MMO)M~

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