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u cours de l’année 1941, le Cabinet du Maréchal Pétain organisa, avec
le Service des œuvres françaises à l’étranger (SOFE) et par l’inter-
médiaire de l’impresario Jean Clairjois, deux grandes actions de pro-
pagande en Amérique latine : l’envoi de la troupe de théâtre de Louis Jouvet
et celle du groupe des Petits chanteurs à la Croix de Bois. Les objectifs étaient
clairs : il s’agissait de prouver que, malgré la défaite, la France existait encore,
qu’elle était unie et que son gouvernement était légitime. Comme les rela-
tions commerciales et financières entre la France et cette partie du monde
étaient pratiquement inexistantes, à cause de la guerre, le seul moyen d’action
relevait du domaine culturel, culturel étant entendu comme « propagande cul-
turelle », « propagande intellectuelle » ou « propagande artistique ». Dès 1940,
le service d’action artistique du SOFE avait d’ailleurs mis en place un nouveau
projet de propagande musicale (particulièrement invraisemblable) qui consis-
tait, dans un premier temps, à établir une liste des œuvres musicales les plus mar-
quantes de différents pays. Ces œuvres devaient ensuite être étudiées par de
jeunes artistes français qui seraient envoyés à l’étranger. Sur place, l’Alliance fran-
çaise, l’ambassade (ou tout autre institution française), aurait été chargée
d’organiser des concerts : « Chaque audition d’œuvres étrangères témoigne-
rait de l’intérêt apporté en France à la connaissance des diverses écoles et se ter-
minerait par l’exécution d’œuvres modernes françaises dont le seul rappel suf-
firait à authentifier l’influence exercée par nos écoles sur la production
internationale au cours des quarante dernières années » 1.
Le choix de Louis Jouvet n’était pas dû au hasard. En effet, suite à la défai-
te, la naissance de la « zone libre » avait divisé la France en deux et presque toutes
les troupes de théâtre étaient restées en zone occupée. Seule rescapée :
* Université de Rio de Janeiro, CREDAL.
à l’académie des Lettres ont été aussi un succès. « Ce succès triomphal a ravi-
vé chez beaucoup de Brésiliens la fierté de leur culture française. Non seulement
la critique a été unanimement très élogieuse mais plusieurs journaux dont cer-
tains, comme le Correio da Manhã qui combattent habituellement notre poli-
tique ont saisi l’occasion pour reconnaître en termes chaleureux la dette du
Brésil envers le génie français » 11. Une représentation patronnée par Mme
Vargas est organisée au bénéfice du Comité de secours français et de la Croix
Rouge brésilienne.
La troupe part pour São Paulo où elle donne encore cinq représentations.
Là aussi, le consul Maurice Pierrotet envoie un télégramme non moins eupho-
rique, puisque les cinq représentations ont été un « succès triomphal ». Seul fait
regrettable, l’action des gaullistes Albert Ledoux (représentant personnel du
général de Gaulle pour l’ensemble des États de l’Amérique du Sud, Venezuela
et Colombie exceptés) et Jacques Funke (Président du Comité France libre à São
Paulo) qui ont « approché M. Jouvet et esquissé une menace de boycottage à
Buenos Aires » 12. Comme prévu, la troupe de Jouvet part pour Montevideo et
Buenos Aires, où son triomphe reste éclatant. L’ambassadeur de France en
Uruguay considère la tournée Jouvet un succès total, malgré quelques actions
menées par d’autres partisans du général de Gaulle : « Notre prestige moral a
largement bénéficié de ce succès. On peut en trouver une preuve dans le
nombre et la qualité des personnes qui sont venues à la Légation pour y ren-
contrer M. Jouvet et ses camarades et dans l’échec complet des tentatives faites
par quelques extrémistes gaullistes, du reste peu nombreux, pour freiner cet élan
de sympathie et d’admiration vers nos compatriotes » 13. La tournée devient la
manifestation culturelle la plus importante de 1941. Pour le SOFE, elle « pré-
sente le plus grand intérêt pour notre propagande culturelle dans les pays de
l’Amérique latine. Nos chefs de poste sont d’accord pour en souligner les très
heureux résultats, et pour signaler au Département de nombreux témoignages
d’attachement que la présence de nos compatriotes a provoqué de la part des
nombreux intellectuels brésiliens, argentins, et uruguayens » 14. L’Amiral Darlan
et le ministre de l’Éducation nationale remercient Jouvet pour les services qu’il
a rendu « à la cause de l’art théâtral français », contribuant ainsi à développer
« le prestige de la France » 15.
faire face aux frais entraînés par la réalisation des décors et des costumes néces-
saires aux huit nouveaux spectacles.
Pourtant, l’argent promis n’arrive pas et la situation devient insupportable.
Saint Quentin avance une partie de ce budget en puisant dans les fonds de la
Chancellerie28. Le SOFE intervient énergiquement auprès du secrétariat d’État
aux Finances. L’action culturelle comme instrument de propagande est une
priorité. Il faut, écrit M. Rochat, faciliter « dans la plus large mesure toutes les
opérations de transfert permettant de subvenir aux besoins de notre propagande
intellectuelle et artistique au dehors. Qu’il s’agisse du transfert de subventions
à des établissements, ou de paiement de frais des conférenciers et à des artistes
en tournée officielle à l’étranger, j’estime que ce genre d’opérations doit béné-
ficier d’un traitement tout particulier. Ces opérations répondent, en effet, à
un souci dont il m’est inutile de souligner l’intérêt national, ainsi que vous le
savez, elles sont d’ailleurs toujours décidées en complet accord avec M. le
secrétaire d’État à l’Éducation nationale » 29. Le séjour de Louis Jouvet au Brésil
en 1942 devient plus difficile. Quelques jours avant la première représentation
circule la nouvelle de son arrestation. L’affaire devient tellement sérieuse que
le Préfet de Rio est obligé de faire publier un démenti. Malgré ces attaques, la
représentation est un succès. Parmi les ambassadeurs présents se trouve celui
d’Angleterre ! Même Costa Rego, rédacteur en chef du Correio da Manhã,
connu pour ses sympathies gaullistes, écrit un article exaltant le théâtre fran-
çais, « forme géniale d’affirmation de toutes les vertus d’une race… forme vive
d’analyse et donc de discussion qui, en donnant l’image plus encore que la for-
mule de la pensée française, a élevé dans toutes les circonstances la conscien-
ce du peuple jusqu’aux leçons de sa grandeur et même de ses défauts » 30.
Cependant, la situation internationale a changé. Les difficultés des transports
et des communications, ajoutées au « mauvais vouloir des services nord-amé-
ricains », limitent l’action de la troupe à trois pays : l’Argentine, l’Uruguay et le
Brésil31. À Buenos Aires, la compagnie Louis Jouvet n’a pas le même succès
qu’en 1941 : ses recettes ont diminué de 40 %. Les raisons de cet échec sont
liées au « discrédit qui s’attache aux manifestations patronnées par le gouver-
nement français » 32. La même situation se produit à Montevideo, où l’ambas-
sadeur de France souligne qu’en Uruguay la campagne est plus forte encore
qu’en Argentine et au Brésil — une « campagne orale très active menée contre
Louis Jouvet par les éléments gaullistes extrémistes qui lui reprochent de n’avoir
pas « pris parti » et de ne pas se désolidariser publiquement de la politique
collaborationniste du gouvernement français » 33.
En juillet 1942, le SOFE s’attache à faire rentrer la Compagnie en zone libre.
L’idée est d’organiser des tournées en Espagne et au Portugal, deux pays amis
de Vichy. Le ministère de l’Éducation est d’accord et un budget spécial est
réservée à la troupe. Louis Jouvet n’a plus de projet au-delà d’octobre, mais
cherche à s’établir en Amérique du Sud. À Rio, il demande à l’ambassadeur
français de lui servir d’intermédiaire auprès du SOFE. Jouvet est ouvert à toutes
suggestions qui lui garantiraient la cohésion de la troupe autour d’un
programme d’action artistique française. De Buenos Aires Georges Deniker
écrit que Louis Jouvet « maintient ici une présence française avec loyauté et
abnégation dont peu seraient capables » 34. Toutefois, Saint-Quentin donne, dans
une lettre à son ami Jean Rivière, Chef du SOFE, ses impressions sur Louis
Jouvet : « Il me parait vouloir rester en Amérique pour faire du cinéma et cher-
cher à se débarrasser n’importe comment de la troupe. Les aspérités de son carac-
tère s’étaient considérablement développées en ces derniers temps et je les
attribuais à un très réel surmenage. Mais il y a peut-être autre chose. Quant à
la charmante Madeleine Ozeray, qui a déjà plusieurs fois quitté puis repris la
couche du Maître, d’ailleurs parfaitement grossier parfois envers elle, je ne sais
pas ce qu’elle fera… Bref, Jouvet est certainement un grand acteur, un metteur
en scène de génie et un directeur d’une admirable conscience professionnelle,
mais il a, comme nous tous hélas, des défauts qui ne s’améliorent pas avec l’âge » 35.
DE PÉTAIN À DE GAULLE
Cependant, le gouvernement vichyste qui n’avait plus de projets pour lui en
Amérique du Sud commence à s’inquiéter à son égard, apprenant l’existence
de « sollicitations tendant à lui faire prendre position sur des questions d’ordre
politique » 36. Pour Louis Jouvet le moment est venu de faire le choix de rester
ou rentrer en France. Le gouvernement vichyste désire son retour. Ses affaires
à Paris exigent aussi une décision dans le même sens. Avant de partir en tour-
née il avait confié à un intermédiaire ses intérêts dans la société théâtrale Louis
Jouvet, qui exploitait le Théâtre de l’Athénée. Sans nouvelle de lui, la tournée
était-elle officiellement finie ou non ? Louis Jouvet désirait-il rester en Amérique
du Sud ou non ? Si tel était le cas, la société ne renouvellerait pas son mandat
de président et Pierre Renoir prendrait sa place. À toutes ces inquiétudes, s’ajou-
tait le fait que, n’étant pas de retour en France avant la fin 1942, comme pré-
vu dans ses congés, il avait été considéré comme démissionnaire de sa chaire
au Conservatoire national de musique et d’art dramatique. Seul lui restait son
titre de professeur « honoraire ».
Fin 1942, le gouvernement de Vichy n’a plus de grands projets à lui proposer
en Amérique latine. Louis Jouvet, est alors déjà en contact avec Paul Rivet qui
l’aidera à s’installer à Caracas. Paul Rivet, de passage en Colombie lui écrit pour
lui suggérer de s’installer au Mexique, où il pourrait s’occuper de la préparation
de sa tournée : « En qualité de représentant culturel dans ce pays où je comp-
te beaucoup d’amis et de relations. Vous avez une magnifique œuvre culturelle
à remplir. Ici, à Bogota, le succès a été unanime et à chaque instant votre nom
revient dans les conversations. On parlera longtemps de votre passage. C’est
de la bonne propagande, de la meilleure et de la plus pure. Sur le terrain cul-
turel, nous avons une belle bataille à gagner et toutes les chances de la gagner.
Après la guerre, il faudra y penser et agir vite et bien » 37. Toutefois Paul Rivet
reconnaît que, malgré le « succès extraordinaire » de la tournée au Pérou, en
Équateur, en Colombie et au Venezuela, la situation a été bien différente au Brésil,
en Uruguay et en Argentine « où ce succès a été compromis par certaines mal-
adresses du directeur de la troupe et par certains malentendus » 38.
vraiment de l’admiration pour Louis Jouvet, avec qui il avait créé des liens
d’amitié à Bogota et à Mexico. Il lui écrira en décembre 1945 : « J’ai dit à
Charles de Gaulle ce que vous aviez fait pour la France. J’ai lieu de croire qu’il
a compris. Mais je dois aussi vous recevoir en tant que président d’honneur des
« Résistants de 1940 ». Je n’oublierai jamais le générosité de votre geste et je
vous en suis profondément reconnaissant ainsi que tous mes compagnons » 46.
Ainsi, Louis Jouvet, envoyé en tournée par le gouvernement vichyste est
accueilli par le gouvernement de la Libération comme un résistant. Suzanne
Bidault écrira même, en 1973, que la décision d’envoyer Louis Jouvet en
Amérique du Sud fut une décision du réseau résistant à l’intérieur du SOFE :
« Quand nous résolûmes de l’envoyer avec sa troupe en Amérique du Sud
(nous savions qu’il ne pourrait pas revenir mais qu’au moins des comédiens fran-
çais joueraient en Amérique pendant tout le temps de l’occupation), je vis sou-
vent Jouvet, accompagné de Madeleine Ozeray. Je lui dois le seul bouquet de
fleurs que j’aie reçu à Vichy : de merveilleuses roses jaunes et j’entends enco-
re, au moment des adieux, la voix saccadée dire : « Nous vaincrons parce qu’ils
sont les plus bêtes ». Nous voulûmes refaire le coup avec Gaston Baty. Les
Allemands nous en empêchèrent en lui interdisant de franchir la ligne de démar-
cation. » (Bidault, 1973 : 108).
Notes
1 CADN, Série B-RJ, vol. n° 62, Télégr. n° 203 à 205, MAE à Saint Quentin,
ambassadeur de France au Brésil, Vichy, 13 sept. 1940.
2 AMAE, Guerre 1939-45 Vichy, œuvres-Brésil, vol. n° 96, SOFE. Note pour le
ministre, Vichy, 21 avril 1941.
3 Ce ministère s’adresse au SOFE pour l’informer du projet dans les termes
suivants : « M. Jouvet souhaiterait être aidé par le gouvernement » […] « Étant
donné l’intérêt considérable que présente, au point de vue de notre expansion
artistique, une telle tournée que nos deux départements désiraient depuis
longtemps, vous serez certainement d’accord avec moi-même pour considérer
que nous devons en principe, réserver un accueil favorable à la demande de M.
Jouvet ». AMAE, Guerre 1939-45 Vichy, œuvres-Brésil, vol. n° 96, lettre n° 507
du secrétaire d’État à l’Instruction publique et à la Jeunesse à SOFE, Vichy, 30
sept. 1940. Le projet initial est modifié une première fois. La troupe intègre
dans la tournée également la France occupée. Louis Jouvet obtient des autorités
allemandes l’autorisation de jouer les scènes de Knock (de Jules Romains). Par
contre, le texte originel serait remanié « au point de n’être plus qu’une
adaptation, le nom de cet auteur ne devant du reste figurer ni sur les affiches,
ni sur les annonces ». AMAE, Guerre 1939-45 Vichy, œuvres-Brésil, vol. n° 96,
SOFE : Note pour le directeur politique, Vichy, 31 déc. 1940. Le ministère des
Affaires étrangères réagit en interdisant de donner « du Romains sous quelque
forme que ce soit à l’étranger ou en France occupée ou libre ». Louis Jouvet
sera contre cette décision. AMAE, Guerre 1939-45 Vichy, œuvres-Brésil, vol. n°
96, Note du SOFE, 7 janvier 1941.
4 Le Commissaire général aux questions juives reçoit une lettre anonyme de
dénonciation. Une copie de cette lettre est envoyée au MAE demandant des
informations et éventuellement des mesures, car il n’est pas possible que la
tournée soit organisée « par le juif Marcel Weil Karsenty, et par un Belge, le
nommé Clairjois ». AMAE, Guerre 1939-45 Vichy, œuvres-Brésil, vol. n° 96, lettre
sans n°, du Commissaire général aux questions juives à MAE, Vichy, 26 mai 1941.
5 Le SOFE disposait au total de 500 000 F par an pour toutes les activités. Sur ce
crédit, 322 000 F avaient déjà été engagés en 1941 exclusivement pour la
tournée Jouvet. Le SOFE demande aussi des contributions au Cabinet du
ministre. Par exemple, en août 1941, une subvention exceptionnelle de
164 000 F est demandée pour la manifestation qui est considérée comme la
plus importante de l’année, justifiée par son intérêt « pour notre propagande
culturelle dans les pays de l’Amérique latine ». AMAE, Guerre 1939-45 Vichy,
œuvres-Brésil, vol. n° 96, Note n° 129 du SOFE : Note pour le Cabinet du
ministre, Vichy, 30 août 1941.
6 AMAE, Guerre 1939-45 Vichy, œuvres-Brésil, vol. n° 96, Note sans n° du SOFE :
Note pour Monsieur le directeur politique, Vichy, 28 février 1941.
7 AMAE, Guerre 1939-45 Vichy, œuvres-Brésil, vol. n° 96, Télégr. n° 175 à 177,
SOFE signé Rochat à Rio de Janeiro, Vichy, 05 mai 1941.
8 AMAE, Guerre 1939-45 Vichy, œuvres-Brésil, vol. n° 96, Télégr. n° 345/346, Saint
Quentin, ambassade de France au Brésil à MAE, Rio de Janeiro, 27 mars 1942.
9 AMAE, RC 1945-59, Années 1945-47-œuvres diverses, vol. n° 233.
10 AMAE, Guerre 1939-45 Vichy, œuvres-Brésil, vol. n° 96, Lettre, Louis Jouvet à
Monsieur Hautecloque, SOFE, Lisbonne, 03 juin 1941.
11 AMAE, Guerre 1939-45 Vichy, œuvres-Brésil, vol. n° 96, Télégr. n° 334, Saint
Quentin à MAE, Rio de Janeiro, 26 juillet, 1941.
12 AMAE, Guerre 1939-45 Vichy, œuvres-Brésil, vol. n° 96, télégr. n° 36,
Pierrotet à MAE, 02 août 1941.
13 AMAE, Guerre 1939-45 Vichy, œuvres-Brésil, vol. n° 96, Télégr. n° 236,
Hoppenot au MAE, Montevideo, 29 sept. 1941.
14 AMAE, Guerre 1939-45 Vichy, œuvres-Brésil, vol. n° 96, Note n° 129 a/s
Tournée Jouvet en Amérique du Sud, Rivière, SOFE, « Note pour le Cabinet du
ministre », Vichy, 30 août 1941.
15 AMAE, Guerre 1939-45 Vichy, œuvres-Brésil, vol. n° 96, Télégr. n° 448,
Darlan à Saint Quentin, Vichy, 07 nov. 1941.
16 AMAE, Guerre 1939/45 Londres-CNF, Brésil, vol. n° 238, Lettre n° 20.077 a/s
Exposition Art Français. Tournée Jouvet, Albert Guérin, Délégué du Comité
National à Forces françaises libres à Services des affaires extérieures, Buenos
Aires, 08 sept. 1941.
17 AMAE, Guerre 1939-45 Vichy, œuvres-Brésil, vol. n° 96, Télégr. n° 387 à 391
a/s Projet de saison française en Amérique du Sud, Rochat, MAE à Saint
SIGLES UTILISÉS
AMAE : Archives du ministère des Affaires étrangères
CADN : Centre des Archives diplomatiques de Nantes
CFLN : Comité français de libération nationale
CNF : Comité national français,
GPRF : Gouvernement provisoire de la République française
MAE : Ministère des Affaires étrangères
SOFE : Service des œuvres françaises à l’étranger
BIBLIOGRAPHIE
BIDAULT, Suzanne, 1973, Souvenirs de guerre et d’occupation. Paris, Éditions de la
Table Ronde.
CARCOPINO, Jérôme, 1953, Souvenirs de sept ans (1937-1944). Paris, Flammarion.
DUROSELLE, Jean-Baptiste, 1979, L’Abîme. Politique étrangère de la France (1939-1945).
Paris, Points Histoire.
MOISSAN, Catherine, 1947, Pampa, Vaudou, Samba. Paris, Éditions Fasquelle.
ORY, Pascal, 1994, La belle illusion. Culture et politique sous le signe du front populaire
(1935-1938). Paris, Plon, collection « Civilisations et mentalités ».
RAGACHE, Gilles et Jean-Robert, 1988, La vie quotidienne des écrivains et des artistes
sous l’occupation (1940-1944). Paris, Hachette.
R ÉSUMÉ - R ESUMO
L’analyse de la tournée de théâtre Louis A análise da tournée de teatro Louis
Jouvet, principale action culturelle du Jouvet, principal ação cultural do governo
gouvernement de Vichy en Amérique Vichysta em América Latina, revela suas
latine, dévoile ses ambiguïtés. Elle a été ambigüidades. Ela foi concebida como um
conçue comme un instrument de la pro- instrumento da propaganda política e cul-
pagande politique et culturelle destinée tural destinada às elites locais. Como a
aux élites locales. Pourtant, comme la política cultural francesa no estrangeiro
politique culturelle française à l’étran- estava acima dos interesses políticos e
ger était au dessus des intérêts poli- ideológicos partidários, a tournée sera
tiques et idéologiques partisans, la tour- ulteriormente recuperada na estratégia
née sera ultérieurement récupérée dans gaulista. Desta forma, a nação se une na
la stratégie gaulliste. De cette façon, la defesa da língua francesa no continente
nation se rassemble pour défendre la Iatinoamericano.
langue française sur le continent latino-
américain.