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M ÉMORIAL DES SCIENCES MATHÉMATIQUES

P IERRE H UMBERT
Fonctions de Lamé et fonctions de Mathieu
Mémorial des sciences mathématiques, fascicule 10 (1926)
<http://www.numdam.org/item?id=MSM_1926__10__1_0>

© Gauthier-Villars, 1926, tous droits réservés.


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CIRL3 - C:2L!0TKZC".'
N* d'Inventaire C l A 53 f~
Date ^ / 3 / ^ 3

MÉMORIAL
DES

SCIENCES MATHÉMATIQUES
PUBLIÉ SOUS LE PATRONAGE DE

L'ACADÉMIE DES SCIENCES DE PARIS


DES ACADÉMIES DE BELGRADE, BRUXELLES, BUCAREST, COÏMBRE, CRACOVIE, KIEW,
MADRID, PRAGUE, ROME, STOCKHOLM (FONDATION M[TTAG-LEFFLER), ETC.
DE LA SOCIÉTÉ MATHÉMATIQUE DE FRANCE, AVEC LA COLLABORATION DE NOMBREUX SAVANTS.

DIRECTEUR ;
Henri VILLAT
Correspondant do l'Académie des Sciences de Paris •
Professeur à l'Université de Strasbourg.

FASCICULE X.

Fonctions de Lamé et Fonctions de Mathieu,


Par PIERRE HUMBERT,
Professeur à la Faculté des Sciences de l'Université de Montpellier.

PARIS
GAUTHIER-VILLAKS ET Cie, ÉDITEURS
LIBRAIRES DU BUREAU DES LOXGITUDKS, DE L'ÉCOLE POLYTBCHNIQUB

Quai des Grands-Augustins, 55.

1926
AVERTISSEMENT

La Bibliographie est placée à la fin du fascicule, immédiatement


avant la Table des Matières.
Les numéros en caractères gras figurant entre parenthèses dans
le courant du texte renvoient à cette Bibliographie.
FONCTIONS DE LAMÉ

FONCTIONS DE MATHIEU
Par M. Pierre HUMBERT,
Professeur à la Farullé des Sciences de l'Université de Montpellier.

AVAINT-PROPOS.

Je n'ai cherché, dans ce fascicule, qu'à exposer brièvement les


propriétés fondamentales des fonctions de Lamé et de Mathieu, ren-
voyant parfois le lecteur a des ouvrages plus complets, pour certaines
démonstrations trop longues ou délicates. On ne trouvera pas ici de
théorie générale des équations à quatre singularités, ni même des
équations à coefficients périodiques ou doublement périodiques; de
telles études auraient grandement dépassé mon but. J'espère néan-
moins avoir résumé ou indiqué d'un mot tout ce que Ton connaît
d'important sur les cas particuliers considérés. Je n'ai pas craint
d'insister sur les généralisations des fonctions étudiées : c'est vers
elles en effet que peuvent surtout se tourner à présent les chercheurs.
En ce qui concerne les fonctions de Mathieu, il m'eût été impos-
sible d'en faire un exposé complet sans les nombreux renseignements
que m'ont aimablement communiqués mes amis et correspondants
britanniques, à qui j'adresse mes remerciements : en premier lieu,
M. Whittaker, mon ancien professeur à l'Université d'Edimbourg,
le père de la théorie moderne des fonctions du cylindre elliptique;
puis MM. E. Lindsay Ince, de l'Université de Liverpool, et E. G. G.
Poole, d'Oxford.
Le travail aride de la bibliographie m'a été rendu facile par la
collaboration d'un de mes étudiants de Montpellier, M. Jean Becqué;
je suis heureux de l'en remercier ici.
PIERRE HUMBERT.

Peu de points restent à l'heure actuelle obscurs, dans la théorie des


équations différentielles du type fuchsien, admettant trois singula-
rités régulières, c'est-à-dire se rattachant à la fonction P de Ricmann
et à ses confluences. On ne saurait en dire autant des équations du
même type à quatre singularités. La forme la plus simple à laquelle
on puisse réduire ces équations est la suivante, indiquée par Karl
Hetin(l) :
x(x — \) (x — a)y" -h [ioi -h [3 -\-\) xn- — (a -4- (3 -+- ay + aS + i) x -\-i*(\y'
-r-ap(*— q)y = o,

les points singuliers étant o, i, a et co, avec les exposants respectifs


o, i — y ; o, i — S ; o, 7 + S — a — p ; a, p.
On désigne par V(a, q} a, [3, y, S; .r) l'intégrale régulière au voisi-
nage de l'origine, et correspondant à l'exposant zéro. De cette équa-
tion générale, l'équation de Lamé est un cas particulier; celle de
Mathieu un cas de confluence. Ce sont les seules de ce type dont les
solutions aient fait l'objet d'études poussées. L'intérêt de ces deux
équations spéciales provient du fait qu'on les rencontre, comme nous
le verrons, dans d'assez nombreuses applications, en particulier dans
des problèmes de potentiel, point qui les rapproche des équations du
type hypergéométrique.
La curieuse remarque suivante a d'ailleurs été faite par Klein (79)
et Bôcher (80) que toutes les fonctions jouant un rôle en Physique
mathématique satisfont à l'une ou à l'autre des équations différen-
tielles que l'on obtient par confluence à partir de l'équation la plus
générale à cinq singularités. Désignons en effet par a,, . . . , ati les
cinq points singuliers, et faisons-les confluer de toutes les manières
possibles : nous obtenons des équations à quatre singularités ou
moins, dont nous indiquons ci-dessous les noms et les applications.

i°fl4 = «5- Equation de Lame (fonctions de Laplace pour Vellip-


soïde) ;
2° a$ = a-t = a:i. Equation de Mathieu (fonctions du cylindre
elliptique)]
3° a2~ « 3 ; a.i = a6. Equation de Riemann-Gauss (fonctions
spheriques, coniques, loroïdales))
FONCTIONS DE LAME ET FONCTIONS DE MATHIEU. 5

4° a2 = a* = a.s = a.t. Equation de Weber (fonctions du cylindre


parabolique)]
5° at = a2, a,i = a = a/t. Equation de Besstd (fonctions du
cylindre circulaire)]
6° #, = a 2 = a:ï = ak = a,i. Equation de StoAes (qui se ramène au
cas précédent).
Divers fascicules du Mémorial sont consacrés à l'étude des fonc-
tions satisfaisant aux équations des quatre derniers types; nous consi-
dérons dans celui-ci les fonctions de Lamé et de Mathieu.

FONCTIONS DE LAME.

Historique de la question.— Introduites par Gabriel Lamé ( o l ) à


propos de la distribution de la chaleur dans un ellipsoïde homogène,
les fonctions auxquelles on a dès lors donné le nom de Lamé ont
fait l'objet d'un grand nombre d'études. Celles de Liouville et de
Heine, indépendantes, mais simultanées, sont les premières en date
et comptent parmi les plus importantes. Viennent ensuite les belles
recherches de Charles Hermite, continuées par divers auteurs, sur
l'intégration de l'équation différentielle à laquelle satisfont ces fonc-
tions. Plus près de nous se placent deux groupes distincts de travaux
considérables : l\ Klein et ses élèves généralisent les fonctions d<^
Lamé et les en\isagent d'une façon très nouvelle; Poincaré, Lia-
pounov et leurs disciples perfectionnent la théorie en vue de son
application au problème de l'équilibre d'un fluide tournant. Enfin
M. Whittaker a récemment rattaché les fonctions de Lamé aux équa-
tions intégrales.
Divers ouvrages généraux font une large place au sujet qui nous
occupe : celui de Todhunter (3), clair mais élémentaire, et celui de
Heine (4), trop touffu, ne sont plus à jour. On trouvera l'étude com-
plète de l'équation différentielle de Lamé dans Forsyth (2) ou dans
Halphen ( 3 3 ) , l'exposition des principales propriétés des fonctions
dans les traités sur les figures d'équilibre d'un fluide, de Poincaré (6)
on de M. Appell (5). Nous pourrons donc, dans ce qui suit, être
assez bref sur certaines démonstrations, qu'on lira ailleurs aisément.

Coordonnées elliptiques. Équation de Lamé. — Nous introduirons


4 PIERRE HUMBERT.

l'équation de Lamé en écrivant l'équation de Laplace en coordonnées


elliptiques. S o i t ' u n système de q u a d r i q u e s homofocales représentées
par l'équation
x1 r2 32 _

et soient c, u, v les trois coordonnées elliptiques d ' u n point de l'es-


pace, c'est-à-dire les trois valeurs de À définissant les trois q u a d r i q u e s
du système, passant par ce point. Nous supposerons

c < v < b < \x<a < p.

O n fait souvent c = o ] les formules obtenues sont plus simples, mais


moins symétriques.
Les coordonnées cartésiennes du point considéré sont alors expri-
mées par
, _ y/( p» — a2)( \x* — a*- ) (y* — a 2 )
v / ( a 2 — b*) (a* — c>-)

(i; i ^ = V^ft- — ^ j ) ' [^ ~ 6 2 j ( y » - 6* )^


1 l
j \JK b' — d ) ( b- — c 2 )
( y/(p2 — c 2
) (|Jta — c*-) ( y 2 — ç-2)

1 " v/( " — « 2 )(t* 2 ~ 6 2 )


c 2

Oii sait d'autre part que si l'élément linéaire

ds2 = dx* -h dy* -+- dz*

s'écrit, avec les variables p, JJI, V,

ds"- = A*</p2-h l î 2 ^ 2 + C*^y*,

l'équation de Laplace
vV d2Y <P\ à*y
(AT2 f/>'2 6*3-

prend, avec les mêmes variables, la forme

1 ; + + =
- ûp \ A d? ) d{x \ n à.J 5ï V"c" T,) °*
D a n s notre cas, les coefficients du cls'1 étant

(p2 — «2) ( p 2 _ £2, CpS__c2/


FONCTIONS DE LAME ET FONCTIONS DE MATHIEU. 5

on formera aisément l'équation de Laplace. Cherchons-en une solu-


tion qui soit un produit d'une fonction de p seul par une fonction
de u seul et par une fonction de v seul, soit

B ( p ) M ( | i ) Ni'yi.

L'équation (2) devient

+
l\(p) dp \ A ~dj) °'

ou, remplaçant A, B, C par leur valeur,

d \"v/ip'-ga)(pi-6')(p*-c«)rfR"l
- 1 - . . . = 0,
dp L ? d? J
les deux termes non écrits étant semblables au premier, toutes per-
mutations effectuées. Nous écrirons, symboliquement, le signe de
sommation ayant une signification évidente,

(;J, 3(tli_vi)v<p*-«')f?'-»')(P'-*)

d_ f y / ( p 2 — <?2) ( p 2 — &) (p*—c*) dR | _


X
dp L P <*P J °"

D'autre part, H et h étant des constantes arbitraires, on a identi-


quement

2AO*-v«;=o f

^ H p i f f i » — v *) = o.

L'équation (3) pourra donc s'écrire

y( ^ v. ) r y 7 ^ - "' J ( P' - *' ) T p ^ ^ 2 " )

l
r/p \ p <Yp / I

Elle sera vérifiée si nous annulons séparément les trois quantités


entre crochets; chacune d'elles d'ailleurs ne dépend que d'une seule
variable. On aura ainsi trois équations différentielles, la première
C) PIERRE HUMBERT.

entre R et p,

y/( p 2 — a 2 ) ( p 2 - - 6 2 ;~( p 2 ^ c2")


<4)
rv/(p2-a2)(p2-^2)(p2-cM^l | s 2 + ,
</p L p dp J v . / »

les deux autres, soit entre M et JJI, soit entre N et v, étant de forme
tout à fait semblable. Une fonction h a r m o n i q u e en c o o r d o n n é e s
elliptiques sera alors le produit R M N , R, M et N définis par les é q u a -
tions en question.
C h e r c h o n s si ce p r o d u i t peut être un polynôme en oc, y, z. Il est
évident, d'après la forme même des équations ( i ) du c h a n g e m e n t de
c o o r d o n n é e s , que R (p) devra être, soit un p o l y n ô m e entier en p 2 ,
soit un tel p o l y n ô m e multiplié par une ou plusieurs des trois q u a n -
tités y^p 2 — « 2 , y'p 2 —/> 2 , y / p 2 — c 2 ; M et N s'en déduisant alors par
simples p e r m u t a t i o n s . C'est à de telles solutions de l'équation (4"),
si elles existent, que l'on d o n n e r a le n o m de Fonctions de Lamé.
O r , si l'on c h e r c h e , par substitution, à quelles conditions doivent
alors satisfaire le*s constantes arbitraires H et A, on trouve tout
d ' a b o r d , p a r l'examen des termes du plus haut degré en p 2 , q u e H
doit être de la forme
H = — n(n -+- i),

n étant un entier. Q u a n t à h, cette quantité doit a \ o i r certaines


valeurs spéciales sur lesquelles nous reviendrons. A d m e t t a n t dès lors
que ces diverses conditions soient vérifiées, Véquation différentielle
de Lamé sera
( p 2 — g-l) ( p 2 _ &2) ( p 2 _ C 2) f/2R
.5) 2
O f/p2

2p — ( r t - h & - h c ) p ' ' - h r t 2 6 2 c 2 r / R


6 2 2 2
r , , ., ,
-+- -s- - 3—'-Ï- -7 [n(n^-i)p2-i-h] l n
R = o,
p' Up

q u ' o n pourra encore écrire, en posant p 2 = / \

(6) ('• — « * ) ( / ' — b'2) ( , - - r 2


) ^

_+_ L [3.,-2 _ 2 ( ci2 -h b'2-h c 2 ) r + a 2 6 2 + « 4 c 2 -+- 6 2 c 2 ] - ^


'i ' dr
— - [ n ( n -f-1 ) /• H- /* ] R = o.
4
FONCTIONS DE LAME ET FONCTIONS DE MATHIEU. 7

Sous cette forme, on reconnaît une équation à quatre singularités.


Faisons en effet (ce qui ne restreint pas la généralité) c = o et b = i,
une de ses solutions s'écrira, avec la notation de H e u n ,
h n n +1 i i
-> - y - ; /
/ i ( « + l) 2 2 2 2

Autres formes de l'équation de Lamé. — La présence d'un poly-


nôme du troisième o r d r e comme coefficient de la dérivée seconde
suggère l'idée d ' i n t r o d u i r e les fonctions elliptiques.

i° Notations de Jacobi. — Faisons c = o, prenons b pour unité


et a (que nous désignerons par k) comme module des fonctions ellip-
t i q u e s ; posons enfin
p = /, sn x.
L'équation ( 5 ) devient alors

(7) LLA — \n (n^- , )/r-$n2x + h] R = o.


' dxl '
2° Notations de \\ eierstrass. — Posons
>lfl*— 6 2 —c 2
e\ = 7, •>
2 2 2
_ 2& — c — a

•;.c 2 — a2— b'2


e,= 3 ;

considérons la fonction pu définie par

p'u = *\/(pu — ex) (pu — e2) (pU — ez),


et soit
«2+62+c2
P* = » " H 3

L'équation de Lamé s'écrira alors, avec la nous elle variable w,


d2 R
— — [/1(/1 + 1) na + /i] R = o.

Dégénérescence des fonctions de Lamé. — Avant d'étudier les •


fonctions de Lamé elles-mêmes, voyons ce qu'elles deviennent dans
le cas de dégénérescence où, l o r s q u ' o n fait b = a , les q u a d r i q u e s du
PIERRE HUMBERT.

système orthogonal primitif sont de révolution. S u p p o s o n s , pour


simplifier l'écriture, c = o. La c o o r d o n n é e p, qui est comprise
entre a et b, devient égale à ces deux q u a n t i t é s . Posons alors p = as,

v = rtcosS, e t , à la l i m i t e , ! / ^ - = coscp. Les coordonnées s, h


et s ainsi introduites sont appelées coordonnées sphéroïdales, et
l'on a p o u r les coordonnées cartésiennes les formules de transfor-
mation
x = as cosÔ,
y = a\/s^ — i sin 6 coscp,
z = a\/si— i sin 6 sin<p.

L'équation de Lamé p o u r R devient

( P 2 - " 2 ) 2 ^7-T2 + vofo 2 —a*; ^ - [ /u* ( / * + i ) pL 2 + A J] R = o,


' dp" ' ' dp

ou, avec la variable s,


d* R dR T / , h 1 R

ou encore, avec un léger c h a n g e m e n t de n o t a t i o n ,


d r ox dRl r , m» l n

équation des fonctions de L e g e n d r e associées, dont u n e solution est

R = P;;'(*).

L'équation entre N et v prend une forme analogue, et l'on en aura


une solution par
N = PJi'(cosÔ).

Mais l'équation en M se simplifie bien davantage et devient


d M
*
—— m 2 M = o,
t/cp2 '
admettant les solutions M — . m » .
sm »
O n voit ainsi apparaître un lien de limite entre les fonctions de
Lamé et les fonctions s p h é r i q u e s . Une nouvelle dégénérescence,
consistant à faire croître a indéfiniment, conduirait aux fonctions de
FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. {)

Bessel. Ces problèmes ont été étudiés de façon approfondie par


Hiinlzschel ( 1 8 ) .

Il existe d'ailleurs une relation encore plus nette entre les fonctions
de Lamé et les fonctions s p h é r i q u e s .

Lien avec les fonctions sphériques. — S u p p o s o n s en effet p c o n -


stant, et faisons c o r r e s p o n d r e , par la transformation h o m o g r a p h i q u e
o r d i n a i r e , à c h a c u n des points de l'ellipsoïde ainsi fixé les points
d'une sphère de rayon i. O n aura ainsi

x = C /p2-«2, y = 7j \/p'2-b'2, z = Ç K/p2—c-2

et, sur la s p h è r e , en introduisant les coordonnées polaires,

Ç = cos^, -r) = sin^ cosnr, Ç = sin<LsiriTO.

Si Ton passe maintenant des coordonnées elliptiques p et v aux


coordonnées nouvelles '} et ro, M et N deviendront des fonctions
de ty et Œ ; et, si l'on cherche à quelle équation aux dérivées partielles
par r a p p o r t à <]* et GJ satisfait le produit MN, on trouvera l'équation

s .m . à r . <J(MN)-| d*-(MN)
+ ^ [ s i n * - 5 f - J + - ^ ^ + » ( # i + i)sin« + .MN = o

qui est celle de la fonction s p h é r i q u e Y7I. Le produit MN, exprimé


en '} et rc, est donc une fonction sphérique générale.

Formation des fonctions de Lamé. Leur nombre. — Comme nous


l'avons vu, nous appelons fonctions de Lamé les solutions de l'équa-
tion ( 5 ) de l'un des types suivants (appelés classe de la fonction) :

(0 *=.AP 2 ),

(W) \ R = v , p î =Âî/(p«),
R
= \P2-c2/(p2),
R = v'(P,-«,)(p,-Afr/(p1),
Mil) j R = V'(p2-a2)(p2_c2)y(p2),
R=v/(p2-^) (pî_cî)/(pi)f

(IV) R = v (p -« )(p'--^2)(p2-c2)</(p2/)J
/ 2 2
PIERRE HUMBERT.

/ ( p ) désignant un polynôme dont le degré en p2 est — pour la


2

classe (I), pour la classe (11), ; i pour la classe (111 ) ou —~—


2 . 2 2
pour la classe (IV). Il n'existe donc de fonctions que des classes (I)
et (IH) si n est pair, (II) et (IV) si n est impair.
Nous pourrons dire aussi, passant aux notations de Weierstrass,
que les fonctions de Lamé sont les polynômes en pu, multipliés
par o, i, 2 ou 3 radicaux de la forme y pu — e a , solutions de l'équa-
tion (8). Elles sont donc doublement périodiques en u.
Voyons maintenant comment l'on peut déterminer la constante h
pour que les fonctions de Lamé existent. Supposons n pair, et atta-
chons-nous aux fonctions de la première classe. Une telle fonction
pourra s'écrire sous forme de polynôme en p2 d ' o r d r e - , conte-

nant h i coefficients. La substitution dans l'équation différentielle

donnera un polynôme d'ordre - + i, qui devra être identiquement


nul. Mais nous nous sommes déjà arrangés, en assignant à la constante
primitive H la valeur — n(n + î), pour que le coefficient du terme
de degré le plus élevé disparaisse de lui-même; il reste donc hi
coefficients à annuler, d'où —\- i équations linéaires et homogènes,
contenant linéairement la constante // : cette constante devra donc
satisfaire à une équation de degré - + i, dite caractéristique, obtenue
par élimination des coefficients entre les •—|-i équations en ques-
tion. Chaque valeur de h donnant naissance à une fonction de Lamé
différente, il existera donc ;—|- i fonctions de première classe.
D'ailleurs, si n est pair, il existera aussi des fonctions de troisième
classe; et le même raisonnement prouvera qu'alors l'équation carac-
téristique est de degré --• A chaque valeur de h correspondra alors
un polynôme / ( p 2 ) , et à chaque polynôme correspondront trois
fonctions R : il y aura donc — fonctions de troisième classe; et par
conséquent, en tout, pour n pair, in + i fonctions de Lamé.
On verra que ce nombre est le même quand n est impair; leséqua-
FONCTIONS DE LAAtE ET FONCT1I0INS DE MATHIEU. II

n
lions caractéristiques sont alors de degrés ^ ' pour la classe ( I f ) ,
f
d'où — - — f o n c t i o n s de cette classe, et ' ~ pour la classe ( I V ) ,

d ' o ù - - — f o n c t i o n s de classe ( I V ) ; en t o u t , in-\- \ fonctions de


Lamé.

Exemples des cas les plus simples. — Nous d o n n e r o n s ici les


valeurs des fonctions de Lamé p o u r les premières valeurs de n. O n
trouvera ces expressions j u s q u ' à n = 10 dans un travail de G. G u e r -
ritore ( 1 3 ) . P o u r plus de simplicité, nous n o u s servirons des fonc-
tions elliptiques, désignant suivant l'usage par g2 et g 3 les invariants
de la fonction pu :
i° n= \
T r o i s fonctions, de classe ( 1) :

\ P" —ea (a = i, 2, :i)

2° n = '2

Cinq fonctions de Lamé :

a. Deux fonctions de classe (I ), de la forme


h
pu--,

les valeurs de h étant données p a r l'équation caractéristique

A2-3^2=o;

b. Trois fonctions de classe (III),

s/ipu—ex) (pu —e$).

3° n = 3
Sept fonctions de Lamé :

a. U n e fonction de classe ( I V ) , pu]


b. Six fonctions de classe ( H \
e
/ cx. h \ i /
12 PIERRE HUMBERT.

avec l'équation caractéristique

/*2— §hev-\- f\ïe\ — i 5 ^ 2 = o.

4° /i = 4
Neuf fonctions de Lamé :

a. Trois fonctions de classe ( I ) ,

p '„_? A p „+ -2-/,.-^,,

équation caractéristique
/i3 — 52t^2 h + 56o g* = o ;

6. Six fonctions de classe (III),

équation caractéristique
A2 + i o / * ^ i — 3 ><?f — 7^-.2 = 0.

Notations. — Poincaré a indiqué ( o o ) une notation à laquelle il


est nécessaire de r e c o u r i r l o r s q u ' o n veut préciser une fonction de
Lamé sans aucune ambiguïté possible. Il faut i n t r o d u i r e un système
de trois indices, et écrire
R/IV-(P)«

Les conventions sont alors les suivantes : on admet tout d'abord que,
pour simplifier, on fait c = o. Puis :

i° n est Y ordre de la fonction, c'est-à-dire son degré en o.


2° Si R est un p o l y n ô m e en p 2 , ou un tel polynôme multiplié par
y/p2 — c 2 , c'est-à-dire un polynôme en p avec la simplification i n d i -
quée, on écrira k=\. Si R est un polynôme en p ou en p 2 multiplié
2 2 0 Ï 1 era
par v o &~ f k = 2] si multiplié par . '02 a2 /• = 3 ; et si
par s ( p 2 — « 2 ) ( p 2 — 62'), A ' = 4 -
3° Le dernier indice, /, est choisi de telle façon q u e , d'après le
processus de dégénérescence indiqué plus h a u t , la fonction R • se
confonde p o u r b = a, avec la fonction s p h é r i q u e Pùn. O n s u p p r i m e r a
cet indice lorsque, de ce chef, il ne pourra y avoir ambiguïté.
FONCTIONS DE LAME ET FONCTIONS DE MATHIEU. I3

Théoriquement parfait, ce mode de désignation des fonctions de


Lamé est pratiquement un peu compliqué. Dans les applications, on n'a
guère à considérer qu'une seule fonction de chaque ordre : on l'écrira
simplement R„.
Néanmoins, d'après une convention adoptée depuis le traité de
Poincaré (6), les symboles R,, R 2 , . . ., R9 s'appliquent aux fonctions
d'ordre i, 2, 3 : le tableau ci-dessous indique les valeurs de ces
fonctions et la concordance avec les symboles généraux.
Notation Notation
Ordre Valeur à 3 ou a indices simplifiée
2 2
\p -a Rf,3 Ri
lp*-&* R,2) R2
[ \P2-c2 R/ R,
2 2 2 2 2
v ( p -c )(p -& ) R2 Ri
2 2 2 2 3
]V/(P -C ;(P -« ) R2 R.

2 \s\j^r^){p2-bT) RU< R,
2 2
P -"i , ^ , R, ,2 H:
\ p 2 — a2 1*2,0 H
3

3 " v / ( p 2 - c 2 ) ( p 2 ~ 6 2 ) ( p 2 - «*) RJ-' R9

Il faut remarquer d'ailleurs que certains auteurs emploient des


notations différentes. Heine, et en général les Allemands, préfèrent
le symbole E(p) : c'est aussi celui qu'utilise Liapounov, l'affectant
d'indices analogues à ceux de Poincaré.
Enfin Darwin ( 8 ) , abandonnant complètement la forme ordinaire,
qu'il trouve impropre au calcul, et renonçant de parti pris à la
symétrie, met deux des fonctions figurant dans le produit de Lamé
sous forme de polynômes (dans certains cas multipliés par un radical^
dont les coefficients sont des fonctions sphériques ordinaires, la
troisième fonction étant sous forme de polynôme dont les coefficients
sont des fonctions circulaires. La complication de cette méthode la
rend difficilement assimilable.

Théorèmes sur les fonctions de Lamé. — On trouvera dans les


ouvrages généraux la démonstration des points suivants, fort impor-
tants, et dont nous avons admis implicitement quelques-uns.
i° Les équations caractéristiques ont toutes leurs racines réelles et
distinctes.
l4 PIERRE HUMBERT.

Cependant si les axes de l'ellipsoïde de référence étaient imagi-


naires, les équations caractéristiques pourraient avoir des racines
doubles; deux des in + i fonctions d'ordre n se confondraient alors.
Ce cas a été étudié par Fr. Cohn (17).
2° Le polynôme/(p 2 ) qui figure dans les diverses classes des fonc-
tions de Lamé a toutes ses racines réelles, distinctes, et comprises
entre c 2 et a1.
Il existe d'ailleurs, parmi les polynômes f correspondant à une
valeur n paire donnée, un polynôme ayant o racine entre c- et b2
et - e n t r e b2 et a2] un polynôme ayant i racine entre c 2 et 6 2 , et

i entre b2 et a- ; etc.
7
2
3° Propriétés d'intégrales définies. Si l'on désigne par / 0 la valeur
de la dérivée de u prise suivant la normale extérieure à Pellipsoïde E 0
défini par p = p0 (u étant la variable elliptique correspondant à p),
on aura la formule
f Ç /0 M ( [JU N (v ) M, CM-) NI (V ) da = o,

l'intégration étant étendue à tous les éléments d& de la surface de


l'ellipsoïde E 0 ; M(JJL) et M, (u.) étant, soit des fonctions différentes de
même ordre, soit des fonctions d'ordre différent; N e t N j les solutions
correspondantes en v.
Celte propriété peut s'écrire aussi

(pv — pw) M(>)N(«>) Mi(p) Nl(w)dvdw = o,


/ /
v et w étant les variables elliptiques correspondant à j/. et v; les
limites de l'intégrale sont
v— « 4ti>'
o < —^- < —,
i i
o < w — 10' < 4 <»>•

On aura également, dans les mêmes conditions,

les constantes a, . . ., [3, étant les premiers termes des décompositions


FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. l5

eii éléments simples suivants :

[ R « ( p ) ] f = * + Pj>* -+-T.P"" + • • • ,
[pu R,*(p)] s = tt! + p,ptt + Yi'p/« + . . . .

Ces formules p e r m e t t e n t de calculer les coefficients du développement


d ' u n e fonction en série de produits MN. Les conditions de conver-
gence sont les mêmes que celles des développements en séries de
fonctions s p h é r i q u e s .
D a n s un o r d r e d'idées analogue, Heine ( i ) a développé le poly-
n ô m e Pn de Legendre en série limitée de produits de L a m é .

Équations intégrales. — M. W h i t t a k e r ( 19) a établi le remarquable


résultat suivant : les fonctions de Lamé, solutions de l'équation

y" — [/1(/1 + 1) k- s u 2 x + // ] y = o,

sont solutions de diverses équations intégrales dont la plus simple est

j'(x)=}, I (dn x du z + k eux en z )n y ( z ) dz.


«-•0

Il est intéressant de r e m a r q u e r que le paramètre h ne figure plus dans


cette équation intégrale.
Le même a u t e u r a prouvé ( 2 0 ) que les solutions de l'équation de
Lamé q u i sont rationnelles en sn.r sont solutions de l'équation i n t é -
grale
»k
y(x) = K/ P„(Â su./: 5115)^(3) dz

où Pw est la fonction de Legendre d ' o r d r e /1.

SOLUTION GÉNÉRALE DE L ' É Q U A T I O N DE LAME.

Fonctions de Lamé de seconde espèce. — O n obtiendra comme à


l'ordinaire, par la méthode d'Euler, une seconde solution de l'équa-
tion de Lamé : cette fonction c o n n u e sous le nom de fonction de
Lamé de seconde espèce, et importante dans la théorie du potentiel,
est définie par
/*p p do
r
S „ ( p ) = ( 2 / i + ij R w < p ; / — ' •=
. U R«(PJ]2V(P2-«2)(P2-62)(P2-C2)
l6 PIERRE HUMBERT.

ou, avec la variable u,

Lorsque u tend vers zéro, ou p vers l'infini, la valeur principale de


S ;i est p ~ " _ l , alors que celle de R„ est p w .
L ' i n t r o d u c t i o n et l'étude de cette seconde solution sont, dues à
Liouville (21) et à Heine ( 2 2 ) . Divers auteurs s'en sont également
occupés. F . L i n d e m a n n ( 2 6 ) a développé la quantité ( s , — z ) ~ * i
où z et z-i sont deux quantités réelles quelconques, en série procédant
suivant des produits du type R,i(3)S„.(s, ) ; il étudie aussi d'autres
développements du même genre, en séries de fonctions de Lamé de
première ou de seconde espèce : les domaines de convergence de ces
diverses séries sont en général limités par des courbes du quatrième
ordre.
Le rôle fondamental j o u é , dans le problème de l'équilibre d ' u n
fluide t o u r n a n t , p a r des équations où figure le p r o d u i t R,*S,/, a amené
les auteurs qui se sont occupés de la question à c h e r c h e r p o u r la
fonction S une forme propre au calcul n u m é r i q u e . Liapounov ( 2 7 )
donne des expressions où figurent des fonctions symétriques des
racines des fonctions R, ou plus exactement du polynôme / ( p 2 ) qui
est attaché à ces fonctions : ces formules sont encore assez com-
pliquées. Celles qu'a indiquées Pierre H u m b e r t ( 2 8 ) sont plus simples :
elles permettent de réduire toute fonction S„ aux fonctions S du p r e -
mier o r d r e . Ainsi, dans le cas où R7i est un p o l y n ô m e en p, on aura,
en supposant encore c = o,

S,,(p) = B„(p) a nn(a) S,(p)


(2/1 + 1) R „ ( p ) Ra(p)v'(p2—a2)(p2—62) 3 nn(a) v p2_a2

b Y>n(b) S. 2 (Q)
3 Hn( b) s/?2_ fc

où B„(p) est le p o l y n ô m e , de degré en p inférieur à celui de R„,


tel que l'on ait
A „ ( p ) R / i ( p ) + B / i ( p ) R ; i ( p ) = i3

A „ ( p ) étant un polynôme de degré inférieur à celui de Rn. L'applica-


tion de cette formule au cas n = i permet d'écrire la relation

Si S2 03 3
Ri R-» R3 R9
FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. 17
Intégration de l'équation différentielle. — De très importants
résultats ont été obtenus par Hermite sur l'intégration de l'équation
différentielle de Lamé ( 2 9 , 30, 31)

y = [n(n + \)pu + h]y,

dans laquelle on suppose que h n'est plus d é t e r m i n é par les équations


caractéristiques, mais a une valeur quelconque.
O n peut alors satisfaire à l'équation par une fonction doublement
périodique de deuxième espèce. P r e n o n s en effet y sous forme d'une
telle fonction, par
•g("-*-<*|-)g-„^;
Ai vu.vai
i= 1

où les a sont des constantes. De très élémentaires transformations


(décompositions en éléments simples, e t c . ) n o u s m o n t r e r o n t que
l'on a
r" x^
— = n (n + i) pu + (in — i) /kpoj
+
S1 2 n« ~ M' X " " ') ~ ^ (" + »' > ~ C "' + » " '•] •
P P ( +
' ' ' P^/ P^/
Si donc nous a n n u l o n s séparément les coefficients des termes tels
que Ç(M + « ; ) — Ç<7/, nous trouverons (n — i) équations distinctes
entre les in quantités pat, p'aL, . . . , qui sont en plus liées par les
n formules fondamentales

p'*ai= $p*ai—gipai—gz.

E n y joignant l'équation
(2/1 — 1) ^ p « / = /i,

on aura déterminé par 2 « é q u a t i o n s les m quantités a telles que la


fonction d o u b l e m e n t périodique de seconde espèce considérée satis-
fasse à l'équation de Lamé.
D'ailleurs, si cette fonction est solution, la fonction

n *(«'-")
<T u. aat
cMg„,-

l'est aussi. En sorte que l'intégration complète de l'équation étudiée


l8 PIKRnE HUMBERT.

pourra s'effectuer par les fonctions doublement périodiques de


seconde espèce.
Ainsi, dans le cas n = i, la solution générale de l'équation

y" ={ipi, -h h)y


sera
a (u — a) y a (u -h a)
y = c] — e" * '.' + c> — e- " - "
<JU ' ?u

avec pa = II.
On trouvera, dans le traité d'Halphen (33), d'importants déve-
loppements sur la recherche pratique des constantes ai dans le cas
général. De très nombreux auteurs se sont occupés de la question.

APPLICATIONS DES FONCTIONS DE LAME.

Analyse harmonique. — Les fonctions de Lamé sont, nous l'avons


vu, associées à l'ellipsoïde en analyse harmonique : leurs applications
sont donc nombreuses; elles s'introduiront dans tous les problèmes
où l'on rencontre, conjointement, l'équation de Laplace et les
ellipsoïdes.
Divers auteurs anglais ont, à la suite de Darwin (47), considéré les
fonctions de Lamé surtout à ce point de vue de l'analyse harmonique :
on peut citer à ce propos les travaux de Niven (48), de Dixon (49),
de Hargreaves (oO); comme conséquence des équations intégrales
indiquées plus haut, M. Whittaker (20) donne d'une fonction harmo-
nique générale sur l'ellipsoïde l'expression

l,„ ( .r, y, z) = k P„ ( '-jj- I \\„ (/) dt.


«- o * /

Distribution de la chaleur. — Ce sont, nous Pavons dit, les


recherches sur cette question qui ont été le point de départ de toute
la théorie. Divers Mémoires de Lamé sont consacré* à ce problème,
en particulier à l'équilibre des températures à l'intérieur d'un
ellipsoïde homogène dont la paroi extérieure est maintenue à des
températures fixes, mais variables d'un point à un autre ( o l - 5 i ) .

Figures d'équilibre d'une masse fluide homogène en rotation. —


C'est l'application la plus importante des fonctions de Lamé, celle
FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. 19

qui a conduit aux plus belles découvertes. On en trouvera Fexposé


complet, avec une abondante bibliographie, dans l'ouvrage de
M. Appell (o). Nous serons donc très bref sur ce point (5o-60).
Si E 0 est un. ellipsoïde correspondant à la valeur p0 du paramètre p,
soient (R/)„ et ( S/)0 les valeurs connues que prennent sur cet ellipsoïde
les fonctions de Lamé de première et de seconde espèce R t et S/. On
démontre alors que le potentiel intérieur de cet ellipsoïde, supposé
homogène et de volume T, est donné par la formule

v _ _ 1 fLËiiïï *. + ( Ai° y . + ^ 1.
~ 2 LvRi)o (K 2 )o r (»Vo J
Si l'ellipsoïde tourne autour de l'axe des x, avec une vitesse angu-
laire 10, pour qu'il soit une figure d'équilibre, il faut que Féquation
de sa surface soit identique à l'équation
w2
V + — ( 7 2 + z'2 ) = const.

On peut alors, avec Poincaré, déformer l'ellipsoïde en équilibre en


lui ajoutant une couche infiniment mince, d'épaisseur tantôt positive
et tantôt négative, dont le volume total est nul, et chercher si la nou-
velle surface obtenue est une surface d'équilibre. Les résultats de
cette discussion appliquée aux ellipsoïdes à trois axes inégaux, dits
de Jacobi, sont les suivants (nous laissons de côté le cas des ellipsoïdes
de révolution ou de Maclaurin qui se traite par les fonctions sphé-
riques ) :
i° Il existe des figures d'équilibre non ellipsoïdales, infiniment
voisines de certains ellipsoïdes de Jacobi, dits critiques.
20 Les axes d'un ellipsoïde critique doivent satisfaire aux équations
de Poincaré
Ri Si R2 S 2 R// Sn

où R„ est une fonction d'ordre n, qui n'est divisible ni par y p2 — c 2 ,


ni par y/p2 — b2, et dont tous les zéros sont inférieurs à b2. On doit
prendre n ^ 3 .
3° La surface d'équilibre (ou surface de Poincaré) infiniment voi-
sine de l'ellipsoïde critique correspondant à R7l s'obtient en portant
sur la normale à cet ellipsoïde, en chaque point défini par les deux
coordonnées u. et v, une longueur dont la valeur est, en première
20 PIERRE HUMBERT.

approximation,

\"(P1-f*i)(?1-v*)

où e est une constante arbitraire, dont on néglige le carré.


On lira dans un autre fascicule du Mémorial les conséquences
cosmogoniques que l'on a cru pouvoir tirer delà découverte de Poin-
caré.
Problème de Roche. — Dans un ordre d'idées voisin, les fonctions
de Lamé s'introduisent dans le problème, posé et résolu par Edouard
Roche, de la forme et de la stabilité d'un satellite liquide au voisinage
de sa planète; en employant des méthodes partiellement graphiques,
Roche a fixé la limite à laquelle peut descendre le rayon de l'orbite
d'un satellite infiniment petit à 2,44 rayons équatoriaux de la pla-
nète (61). Darwin a repris la question de 1res près, par l'analyse
harmonique, a vérifié l'exactitude des résultats de Roche, et a généra-
lisé le problème en introduisant l'action des marées (62). Schwarzschild
a apporté aussi une contribution à cette étude (63).

Géométrie. — Plusieurs problèmes de géométrie conduisent à


l'équation de Lamé (64 bis). Ainsi la recherche de surfaces, non de
révolution, admettant un système de lignes de courbure planes, et
pouvant être divisées en carrés infiniment petits par leurs lignes de
courbure, mène à l'équation pour le cas n = -i. Le problème de Pla-
teau, surfaces minima passant par un contour fermé donné, conduit
au cas où n est quelconque. Enfin l'équation de Lamé, et d'autres
analogues mais plus générales, ont été rencontrées par Darboux (64)
dans la recherche de surfaces ayant une représentation sphérique
donnée, et par M. Henri Villat (65) dans le problème de la représen-
tation conforme d'un domaine plan doublement connexe sur une
couronne circulaire.
*
Problèmes divers de dynamique. — On est conduit, comme l'a
indiqué Hermite (66), à l'équation de Lamé où n est égal à i et h
quelconque, dans les problèmes de la rotation d'un corps solide
autour d'un point fixe, lorsqu'il n'existe point de forces accélératrices,
et de la détermination de la figure d'équilibre d'un ressort; et à la
même équation pour n = i dans la théorie du pendule sphérique.
FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. 21

La recherche de certains mouvements tourbillonnaires des fluides


conduit également au cas le plus général (65). Enfin un cas particulier
de l'équation a été rencontré dans la théorie des perturbations (07).

GÉNÉRALISATIONS DIVERSES DES FONCTIONS DE LAMÉ.

Fonctions de Lamé dans le plan. — Le problème des figures d'équi-


libre d'une masse fluide en forme de cylindre elliptique indéfini,
tournant autour de son axe de figure, conduit à un problème plan,
qu'a traité M. Globa-Mikhaïlenko avec les méthodes de Poincaré (68).
Il a pour cela défini des fonctions de Lamé dans le plan, solutions de
l'équation de Laplace à deux variables en coordonnées elliptiques
planes. Ces fonctions se réduisent, par un changement de variables
approprié, à des fonctions circulaires ou hyperboliques. Les résultats
obtenus sur les figures cylindriques à base infiniment voisine d'une
ellipse avaient déjà été signalés par- M. Jeans, qui avait suivi une
voie différente.

Fonctions du cône elliptique. — Étudiées par E. Hobson (70), elles


jouent le rôle de fonctions harmoniques pour un cône elliptique. Si
l'on introduit les trois coordonnées correspondantes r, JJL et v, l'équa-
tion de Laplace admettra la solution

\ r cos

où A satisfait à l'équation

+ ( 6 2 + a 2 ) a + (p*+L\ JJL2 A = o,

qui n'est autre que l'équation de Lamé, où l'indice n serait remplacé


par — --\-ip. Les fonctions du cône elliptique sont donc des fonc-
tions de Lamé à indices imaginaires, tout de même que les fonctions,
coniques ordinaires sont des fonctions de Legendre à indices imagi-
naires.
Lorsque les axes a et b deviennent égaux et le cône de révolution,
PIERRE HUMBERT.

A se réduit à un sinus ou à un cosinus, et B à la fonction conique de


Mehler.

Fonctions de Lamé-Wangerin. — Une nouvelle généralisation de


l'équation de Lamé s'obtient lorsqu'on cherche les fonctions de
Laplace pour des cyclides de révolution. On est alors amené à une
équation différentielle identique à celle de Lamé, mais où l'entier n
est remplacé par un paramètre égal à la moitié d'un entier impair.
C'est donc exactement le fait qui se produit pour l'équation de
Legendre, quand on passe des fonctions sphériques aux fonctions
toroïdales. Ce résultat ayant été signalé par A. Wangerin (71), cer-
tains auteurs ont proposé de donner à l'équation différentielle consi-
dérée et aux fonctions qui s'y rattachent le nom de Lamé-Wangerin,
réservant pour le cas ordinaire le nom de Lamé-Hermite.

Fonctions de Lamé généralisées. — F. Klein (75-79) et ses disciples


ont obtenu d'importants théorèmes sur des équations analogues à
l'équation de Lamé, mais admettant m singularités finies. Si l'on
désigne par eK, . . ., em les m points singuliers, et si l'on pose

f (x) •= (x — ex).. .(x — em),

le type le plus général de ces équations sera

ou, en introduisant la variable hyperelliptique,

d2y f m—4 -i

les nombres arbitraires a, b, ..., I recevant le nom de paramétres


accessoires.
Le cas m = 4 conduit simplement à l'équation

d'y
FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. 2^

de sorte que v s'\ exprime par des fonctions circulaires de la variable


elliptique /.
r\ i - i l , n- t- • m in
Dans le cas grnrral, les exposants a 1 m u n i sont — et — — i ; si
Xi
nous introduisons des variables homogènes en posant x = — > ces
O 1 ,T 2
exposants dépendront o et i. Posons alors
' " - i
y = x£'2 Y (xy, x.2),
ni
F sera une fonction homogène, de degré i ? que Klein appelle
44
Forme de Lamé. Elle satisfait à une équation aux dérivées partielles
que l'on obtiendra facilement, et qui, si l'on pose

s'écrira

= x\ (ad>™-* + bx'»-***-*-...-*- /a-J'-^F,

ce qui peut, en utilisant le théorème d'Euler sur les fonctions homo-


gènes, être mis sous la forme

'11 ^ T - _ , ')if (>ip


| *fàl* = w
' f / n - 4 ) f t t g „ l, - t + _ + /«m-*)
2
F.
/Àr| d r { ' ÔT\Ô3Cx dxi<)xi ()x'\ t)x\ l\

Le premier membre est un covariant connu, que l'on a l'habitude


d'indiquer par le symbole (/, F ) 2 ; et le second membre est le pro-
duit de F par une fonction rationnelle entière générale de xt et x2,
de degré m — 4i que l'on désignera par vm_>i. L'équation de Lamé
généralisée prend alors la forme symbolique très simple suivante :

(fin* F ( „jNj = Fi

La propriété qu'elle exprime pourrait, d'après Klein, être prise comme


définition des formes et des fonctions de Lamé générales.
Les travaux les plus remarquables de l'école de F. Klein se rapportent
à la question suivante : combien les fonctions considérées admettent-
elles de racines dans chacun des intervalles e,, e / + 1 ? Dans le cas
m = 4, où il n'y a qu'un seul paramètre accessoire, la réponse est
fournie par les classiques propositions de Sturm; la courbe représen-
2
4 PIERRE HUMBERT.

tative de la fonction, dans les intervalles où / est réel, oscille comme


une sinusoïde. P o u r m = 5, l'équation étant

le théorème fondamental de Klein, qui a donné lieu à toute une litté-


r a t u r e de thèses ( 8 0 - 8 8 ) , est le suivant : les deux paramètres
accessoires peuvent être déterminés (et d'une seule m a n i è r e ) de
façon qu'il existe une solution particulière yx qui, dans u n intervalle
arbitraire pt j>2 de l'axe des x, effectue/; demi-oscillations, c'est-à-dire
s'annule p fois, et une autre solution r 3 q u i , dans un autre inter-
valle q{c/2, effectue q demi-oscillations; les deux solutions s'annu-
lant d'ailleurs respectivement aux extrémités des intervalles.
Ce cas m = f> est fort i m p o r t a n t , car l'équation correspondante
s'introduit d'elle-même l o r s q u ' o n é t u d i e , en coordonnées penta-
s p h é r i q u e s , l'équation du potentiel p o u r des volumes limités par
des cvclides q u e l c o n q u e s . On lira, dans un ouvrage capital de
M. Bôcher ( 8 0 ) , tous les renseignements sur cette théorie, ainsi que
son extension à l'espace à un n o m b r e q u e l c o n q u e de dimensions.
Dans un cas de dégénérescence, les fonctions envisagées se réduisent
à celles de L a m é - W a n g e r i n , p o u r lesquelles le théorème des oscilla-
lions est dès lors valable.

Fonctions de Heine. — É t a n t donnés deux polynômes quel-


conques A(x) et B ( # ) , dont les degrés sont respectivement p + î
et/>, considérons l'équation différentielle

A (x)f--r- 2R (x)y' + G (x)y = o,

où C est un p o l y n ô m e de degré p — i au plus. Il existe toujours cer-


taines déterminations particulières de C telles que l'équation admette
comme intégrale un polynôme de degré m d o n n é . Cette p r o p r i é t é
est le fondement de la théorie des fonctions de L a m é , généralisées
par Heine ( 8 9 - 9 0 ) . D ' u n e façon générale, on appelle Fonction de
Lamé de première espèce, d ' o r d r e p et de degré m , u n e fonction
entière de degré m, satisfaisant à l'équation différentielle
FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. ^5

u étant une variable h y p e r e l l i p t i q u e définie par


, i dz
du = •?

où ' i ( s ) est un polynôme donné d ' o r d r e p + i , et '«?(*) étant un


polynôme d ' o r d r e p — i qui doit satisfaire à certaines conditions. Le
n o m b r e des fonctions de Lamé c o r r e s p o n d a n t à des valeurs données
de m et p est
( m + i)... (m + p — 2 ) . .
i /1,), i'2,n + /> - O-
Ces fonctions, dont Stieltjes a étudié les racines (91), s'introduisent
clans la théorie du potentiel p o u r des systèmes orthogonaux d ' h y p c r -
q u a d r i q u e s , dans l'espace à p + i dimensions. Elles se réduisent,
p o u r /y = 2 , aux fonctions de Lamé p r o p r e m e n t dites, et, dans un
cas particulier, aux fonctions de Gegenbauer.

Équations plus générales. — E n même temps que l'équation de


L a m é , Hermite a considéré les trois équations suivantes, plus géné-
rales, où n et v sont des entiers, et où l'on suppose /*^v ( 9 3 ) :•

d'2}' . , . , sn.r c.nx dy _. , . . .„ .,

d'2y . vnx c\i\x dy . . .,


-j^z — 2(v + i; -+- = [m — v) (n + v + n A 2 sn 2 a? + A j .

Elles s'intègrent, comme l'équation de L a m é , par les fonctions


d o u b l e m e n t périodiques de seconde espèce. L e u r étude a été faite
par Brioschi ( 9 4 - ^ 6 ) et par Elliot ( 9 7 ) . Par un changement d'in-
c o n n u e , la première de ces trois équations peut s'écrire

—, \ h + n ( n + i) k2 sn2 x + ni ( m — i ) —-—-— \ z = o.
dx'2 L tln 2 # J
Sous cette forme, elle a p o u r solutions les fonctions appelées Fonc-
tions de Lamé associées, j o u a n t par r a p p o r t aux fonctions de Lamé
ordinaires le rôle q u e j o u e n t les fonctions associées P,'" de L e g e n d r e
par r a p p o r t aux polynômes Pn. l'a. Ince a i n d i q u é une équation i n t é -
grale à laquelle satisfont ces fonctions (100).
^ PIERRE HUMBERT.

Darboux intègre par la méthode d'Hermite l'équation

+ dnl
</*• - ^ L ~ ^ ^ ~ en» g *

H- dn2,r ^sn»^ + w(/i + i)A-.sn.a- + A|

qu'il a rencontrée dans un problème de géométrie (99), et M. de


Sparre étudie l'équation plus générale encore (98)
'HZ -L- L,. ^ 2 sn^cn37 snardnar cnxdnxl dy
+ av
dx* + L" dn* ' - 5 T F - - ^ 2 -^x—\ Tx
7
^ [ Slib ( ^ " Vt) ( a + V +
^ * 0 + ^ ^ (/«!--V, )(/1, + 7, + 1)
/f2 en 2 .r
+
"J»ÏÏ5"(|?I""V^/Il + V+ I
)
2
-+ A s n 2 ^ ( , i H_ v + v, + v,) (/? — v — v , — v 2 + i ) + h\ .

M. Whittaker (101) rattache à la théorie des équations intégrales


une équation différentielle à quatre singularités dont une solution,
écrite avec la notation de Heun, serait

Enfin A. Markov établit divers théorèmes (séparation des


racines, etc.) sur certaines fonctions introduites comme déno-
minateurs des réduites successives dans le développement en fraction
continue d'une intégrale très générale, et qui comprennent les fonc-
tions de Lamé comme cas particuliers (102).

FONCTIONS DE MATHIEU.

Historique. — Comme les fonctions de Lamé, dont elles sont un


cas limite, les fonctions de Mathieu s'introduiseat dans la théorie du
potentiel : elles jouent le rôle de fonctions harmoniques pour un
c>lindre droit à base elliptique. Mais c'est en étudiant le problème
des vibrations d'une membrane elliptique qu'Emile Mathieu a été
conduit à leur équation différentielle. Heine et, après lui, un très
grand nombre d'auteurs allemands, ont cherché quelles pouvaient
être les propriétés des solutions de cette équation, qu'ils appelaient
FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. 27

équation du cylindre elliptique; mais ils n ' o n t pas obtenu de résul-


tats bien intéressants; nous ne les m e n t i o n n e r o n s que p o u r m é -
moire (104-1 l i ) . Ce n'est q u e b e a u c o u p plus tard que M. E . T . W h i t -
taker (119) trouva l'équation intégrale à laquelle satisfont toutes
les solutions périodiques de cette équation différentielle, découverte
fondamentale, qui a suscité de n o m b r e u x travaux de l'école b r i t a n -
nique c o n t e m p o r a i n e , et qui a rejeté dans l'ombre presque tout ce
q u i avait été fait auparavant, si ce n'est les belles recherches de Lin-
d e m a n n sur la solution générale de l'équation.
La théorie des fonctions de Mathieu, dont les applications p h y -
siques, mécaniques et astronomiques sont assez n o m b r e u s e s , ne se
trouve exposée, sous cette forme nouvelle, q u e dans quelques pages
d e Modem Analysis, de MM. W h i l t a k e r et W a t s o n ( 1 1 7 ) ; elle est
bien peu c o n n u e , s u r t o u t en F r a n c e , et ne doit pas être regardée
c o m m e définitivement fixée.

Équation différentielle de Mathieu. — P r i v o n s l'équation de


Laplace dans le c h a n g e m e n t de variables suivant, qui introduit des
cylindres droits ayant p o u r base des coniques homofocales :

X = C<>s£ C i l Y;,

y = sinÊ-slir,.

O n trouve
02V (T-IJ . ,,>2U
+ +,c,1T| cosS)
^ 7v " ^-
et, si l'on en c h e r c h e des solutions de la forme

U = X(È) Y (r,;*'•*=,

o n obtient pour X et \ les équations, où A est arbitraire :

_ + (A + /i«cos*Ç)X = o,

(A •+ /«ch-2-rJ Y = o,
dr?
q u ' u n changement de variables évident ramènera l'une à l'autre.
O n d o n n e le n o m à?équation de Mathieu à l'équation

(I) '-j-=Ç + (A + /:*cos2.2?)7 = o


28 PIERRE HUMBERT.

ou (le changement de notation avant pour but de la rendre plus


maniable)
dzy
(") —r^ + (a + iG q C 0 S 2 . r ) j = o,

avec k = \/3iq.
La recherche des fonctions de Laplace pour le système orthogonal
de paraboloïdes

/9 -H A q + A

conduit à la même équation différentielle.

Fonctions de Mathieu. — Les applications physiques de l'équation


conduisent à considérer spécialement ses solutions périodiques, de
période 27c. Pour que de telles solutions existent, il est nécessaire,
d'après la théorie générale des équations à coefficients périodiques,
que les constantes a et q soient liées par une relation, d'ailleurs com-
pliquée. Nous admettrons toujours que q est considéré comme donné,
et nous supposerons que a est choisi, en fonction de q, de telle sorte
que l'équation admette des solutions périodiques. Ainsi, dans l'équa-
tion de Lamé, supposions-nous la valeur du paramètre h fixée de telle
sorte que l'équation admette des solutions du tv pe R„.
Dans le cas particulier où q == o, l'équation de Mathieu se réduit à

et l'étude de ce cas de dégénérescence va jeter-quelque clarté sur le


problème général. L'équation (III) admet une infinité de solutions
périodiques, obtenues en donnant à a l'une des valeurs i 2 , i-, . . . ,
m2, . . . ; e t ses solutions périodiques correspondant à a = m- sont
cosmx elsinmx. On appellera Fonction de Mathieu d'ordre m ,
toute solution périodique (de période nz) de l'équation ( I I ) , se
réduisant, lorsque q = o (ela = ni'1), à cosmx ou à sin/>?.r. On dési-
gnera par cem(x, q), ou plus simplement par cem(x) une fonction
de Mathieu paire eii x, et se réduisant pour q = o à cosmx; par
sem(x, q) ou plus simplement sem(x), une fonction impaire se rédui-
sant à s'mmx; en supposant, ce qui achève de les déterminer, que,
dans leurs développements respectifs en série de Fourier, les coeffi-
cients de cosmx ou de sin//?tr soient égaux à l'unité.
FONCTIONS DE L U l É I.T FONCTIONS DE MATHIEU. 29

Il peut ainsi exister quatre formes différentes pour les fonctions de


Mathieu, dont les développements sont des types suivants :
a
I celn ( x. q) — y ^ ^ c o s - j / ' . r ,

ce.-},,-^! ( .r, y " ) = > a # .cos(2/' + i ) ^ ,


(IV) ' ' **

1 se.ln ( .r, y ) = \ /;,. sin 2/\r,

se2/i-M (.r, 7 ) = ^8,.^11(2/- + 1 )./•.

Un problème vient ici se poser naturellement : dans le cas de d é g é n é -


rescence q = o, à la même valeur de r/, = //?- c o r r e s p o n d e n t deux solu-
tions périodiques, cos/??.r et s i n m r , formant un svstème fondamental.
Peut-il de même, pour des valeurs convenablement choisies de q et
de a, exister simultanément deux fonctions de Mathieu? O n . a l o n g -
temps pensé qu'il pouvait en être ainsi, et que l'équation de Mathieu
admettait, au moins dans certains cas, pour les mêmes valeurs de q
et de a, une solution du type ce et une solution du type se. M. Ince
a m o n t r é récemment qu'il n'en était rien, par un raisonnement simple
et élégant que nous r e p r o d u i s o n s , en nous bornant à considérer le
cas où m est i m p a i r ; le cas m pair se traiterait de façon identique (120).
Supposons que l'équation de Mathieu soit satisfaite simultanément
par C(?o Wf ,(.r, q) et par se.ln+x(x, q). En portant dans cette équation •
les séries ( I V ) , on trouve entre les coefficients les relations
( a — I + 8 q ) a 0 + X q a, = o,
[(2/;-+- i ) 2 — a] y.p= 8 ( 7 ( 2 , , + ! + * y ,-i),
((l _ , _ Sq) P o + S t f P i ^ o,
[(•ip-hi)*— a] $p= 8 7 ( p / l + l + [},,_, ».

Nous excluons a priori le cas de dégénérescence où q est nul et a


égal au carré d'un entier i m p a i r ; on voit alors que tous les coeffi-
cients a et [3 sont finis, et que a 0 et [30 n e peuvent être nuls. Mais de
ces relations, on tire, quel que soit p,
7
P+-\
2 20p0.
$P fil* H 1 h
Ces d é t e r m i n a n t s doivent d o n c conserver une valeur constante, n o n
l'IERRE HUMBERT.

nulle, p o u r toutes les valeurs de //; mais d'autre part, p o u r que les
développements ( I V ; convergent, il est nécessaire q u e a ; , et [3;, tendent
vers zéro quand p augmente indéfiniment, d'où u n e contradiction,
qui permet d'établir la non-existence simultanée de deux fonctions
de Mathieu du même o r d r e , c o r r e s p o n d a n t aux mêmes valeurs de q
et a.

Équation intégrale des fonctions de Mathieu. — E n utilisant un


résultat établi p a r l u i - m ê m e , s u r u n e expression très générale d u
potentiel p a r u n e intégrale définie ( 1 1 8 ) , M. W h i t t a k e r a obtenu
diverses équations intégrales fondamentales, auxquelles satisfont les
fonctions de Mathieu (119). Ainsi, toute fonction de Mathieu, paire
ou i m p a i r e , est solution de l'équation intégrale

(V) y(.r) = \ / g'Â-.ln.r*liiO^(0)</0.

O n vérifiera bien aisément ce résultat : portons en effet cette valeur


de v(x) dans l'équation différentielle, il vient

r71 2 2
I c « * s i n . r s i n 8 [ _ £2 c o s a r s i n 0 — ik s i n # s i n 0 + a + k* c o s 2 . r ] y (G) d® = o,
J—Tl

ou, en remplaçant c o s 2 . r s i n 2 9 par (i — sin-,Z'v)(i — cos^O),

(VI) / e //!sin.rsin6|-__ A ' 2 s i n 2 ^ c o s 2 6 — i / » s i n . r s i n 6 + a + A 2 C O S 2 Ô | y ( § ) d b = o.

Mais une intégration p a r parties nous donnera

— / A-2 si n*.a?cos20e'"*si'' ^sine^ (0) dO

= [ik sin^ cosG eifcsinjCiin^y (0)]^

— / ?Asina7Cos6e //;sin ^ sin6 -^rff)


J-K dQ

-4- / ik s'inx s'inQ eik*inJC*inby (Q) dft.

La relation ( V I ) s'écrira d o n c , en observant q u e le terme tout intégré


est n u l , puisque y(h) est périodique,

j etfsInxsInO f ^ s jn x cosô -L + (a + À2 cos2 6 ) y ( 6 )1 dQ = o,


FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. 3l

ou encore, après une seconde intégration p a r parties,

_ e // lS in.rsinO£Z 1 * + C c /* S ln.rsii.O \ f__Z + (a; + ^-2 C 0 S 2 fi )y ( 0 ) 1 rffl = 0.

O r , si y est une fonction paire, —• s'annule pour 8 =±TZ; et si y est

impaire, ^~ p r e n d les mêmes valeurs p o u r 6 — + 71; le terme tout


intégré est d o n c , là e n c o r e , n u l ; et la relation est bien vérifiée,
puisque y vérifie l'équation de Mathieu, d o n t le p r e m i e r m e m b r e se
retrouve, avec la variable S, en facteur sous le signe d'intégration.
O n a, de plus, p o u r chaque type de fonctions de Mathieu-, les
équations intégrales particulières suivantes :

cem (x) = À f e1'™**co* ° cem (6) dO,


•o
(VII)
\seln(x) = \ l sin (k sin.r sinO)se/;i CO) <:/6.

O n r e m a r q u e r a que le paramètre a ne figure pas dans ces diverses


équations.
M. Poole (128) a d o n n é plusieurs autres équations de ce g e n r e ; il
a m o n t r é , par exemple, que la fonction se2n+^(x) vérifie u n e équation
intégrale dont le noyau est

sinjr sinO cos (k cos;r cosO),

alors q u e , p o u r la fonction se2n(x), on peut p r e n d r e le noyau

COSJT cosO <li (X sin x si 116 \.

Il y a lieu de noter q u ' a n t é r i e u r e m e n t à M. W h i t t a k e r , u n e équation


intégrale pour les fonctions du cylindre elliptique avait été indiquée
par M. A b r a h a m ( l l o ) (qui y était d'ailleurs parvenu en suivant u n e
voie discutable) et par M. Brillouin (116). A u c u n de ces auteurs
n'avait soupçonné l'importance mathématique de cette équation.

Calcul effectif de la fonction d'ordre zéro. — La fonction de


Mathieu la plus simple, ce0(x), est celle qui se réduit à l'unité
p o u r q = o. Nous allons calculer les coefficients de son développe-
3¾ PlEltRE HUMBERT.

ment en série,
/• = ce

ce[)(x, y) = i + Jy arc<)>'irx,
r = 1

en nous servant de l'équation intégrale ( V I I ) qu'elle vérifie.


r
R e m a r q u o n s tout d'abord q u e , si l'on fait dans cette équation .r = ,
on obtient
ce() (~j=\ f ce0 ( 0 ) dO = >i~ A.
«- 'o

L'équation s'écrira donc

(VIII) Ce»(x ) = — C^0 (^ ) / e/.eos^cosOç.^f) } ,/o.

O r on connaît, p a r l a théorie des fonctions de Bessel, le d é \ e l o p p e -


m e n t , où h est q u e l c o n q u e ,
00

e'< cosu- = j 0 ( lu ) __ .2 2 j . / 4 ( £-/4 j c o s „ r

O n tirera donc de l'équation ( VIII), en égalant dans les deux m e m b r e s


les coefficients de cos2/".r

( — n'' /7:\ r'1'


«/•= — - — c e 0 [ - ) J hr(Mcosb)ce0( 0 ) rfO.

Remplaçant alors, au second m e m b r e , les fonctions de Mathieu et de


Bessel p a r leurs développements et appliquant la formule

i r'171
- / cos 2 '"0 cos 27? 0 </8 = '11m-\(in -+.p}\ (,n-.p)\

nous obtenons a,-sous forme de série procédant suivant les puissances


croissantes de A, à coefficients d'ailleurs très compliqués, et dont les
premiers termes sont

/•*'• /-(3/- + 4) A~2'+*


iir~lr\rl 24|,+:i/--HI)! ( / • + i ; ! " '

d'où le développement de ce0(x), q u e l'on pourra é c r i r e , en i n t r o -


FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. 33

duisant, au lieu de k, le paramètre q,

^< \l'-+lqr 2' 1 + - 3 /-(3/- + 4 ) ( 7 ^ 2 "1


ce0ix) =.+y / , i f i i r • . . COS AI' X.
• J L /•! /•! (/- + 1 ) 1 ( / + 1 ) 1 |

La valeur du paramètre a d o n n a n t naissance à cette; solution pério-


dique peut s'écrire sous forme de série dont les premiers termes sont

a = — 3-2 <72+ 2>4 q'* - 2,0<7* + .

O n p o u r r a écrire de la même manière les développements des fonc-


tions du premier o r d r e ,

ceAx) = cos r + > — 1 . L


/• = 1

2''.<7'-+2
+ ^ COS (-21' + II21
/'-— i ) ! ( r + ?. ) !
( /*
avec
a = \ — Sq — 8<72 + 8(73 — ^ v
+ .
et
, N V1 r ir.qr l'^r.q'-i i
„ e j (x) = sin.z* + > — '- . H L
/• = i

2 ' . t f ' +2 "1 .


H ~ : + . .. sinC ir + i ï a?
( /• — i ) ! ( / • + 2 ) ! J
avec
a = i + 8<7 — 8<72 — 8^ s — -<7* +

D'ailleurs, ordonnées suivant les puissances de q, ces séries se met-


tront sous la forme

cex ('x) = cosa; + q cos3# + q'- l- cos5a; — cos3x ) + . . .,

seY (x) = sina? + q sin3.r + q'2 I T b\\\5x + sin3.r) +

La relation qui doit, dans c h a q u e cas, avoir lieu entre les constantes q
et a p o u r que la solution p é r i o d i q u e existe, a été spécialement étudiée
par M. Burgess (122).

Propriétés diverses des fonctions de Mathieu. — Les relations


3j PIERRE HUMBERT.

d'orthogonalité suivantes s'établissent immédiatement, lorsqu'on sait


que toutes les fonctions de Mathieu sont solutions d'une équation
intégrale homogène à noyau s y m é t r i q u e :

/ celn (x, q ) sen (x, q ) dx = o,

/ cein (x, q ) ce„(x. q ) dx = o,

/ se,a (x, q ) se,i (x, q ) dx = o.

«-- — T:

Citons aussi la relation intéressante

Cé?.2//+, ( r , q) = (—i)"seÎN+i (x + -^, — q) •


Q u a n d l'excentricité de l'ellipse fondamentale tend vers zéro, les
fonctions cem et sem se réduisent l'une et l'autre à la fonction de
Bessel im ( ik cos x ) .
Si cette excentricité tend vers l'unité, on est conduit aux fonctions
de W e b e r ou du cylindre parabolique (cas particulier de la série de
K u m m e r ).
Divers auteurs ont traité la question de la convergence des séries
r e p r é s e n t a n t les fonctions de Mathieu. L'extrême complication des
coefficients de ces séries rend cette étude fort a r d u e . M. W a t s o n , en
considérant une série majorante, a établi assez simplement la conver-
gence de la série ce0 (121).
La distribution dans le plan complexe des zéros des fonctions de
Mathieu a été étudiée en détail par M. Einar Hille (126).
Enfin, à la r e c h e r c h e de séries représentant a s > m p t o t i q u e m e n t les
solutions de l'équation de M a t h i e u , sont attachés les noms de
MM. Maclaurin, Marschall, Dougall ( 1 4 8 , 123-125), tandis q u e
M. Jeffreys (126 bis) indique des valeurs approchées de ces solutions
q u a n d k est très grand.

SOLUTION GÉNÉRALE DE L'ÉQUATION DE MATHIEU.

Fonctions de Mathieu de seconde espèce. — Une seconde solution,


non périodique, de l'équation de Mathieu où l'on suppose a choisi
comme ci-dessus, s'écrira par la lormule d'Euler. Les diverses fonc-
FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. 3)

lions de ce type, que l'on appellera Fonctions de Mathieu de seconde


espèce, et q u i , comme dans tous les cas a n a l o g u e s , s'introduisent
d a n s les problèmes de potentiel e x t é r i e u r , sont désignées par les
notations
"x dz
inm (x) = cem(x) / — r
(*)
jnm(x) = se,lt (x) f
se?ni.z)

la limite inférieure des intégrales étant a r b i t r a i r e . L'étude de ces


fonctions a été faite par M. Ince (127).
P o u r les premières valeurs de l'indice, on aura

in0(x) = xce0(x) — 4*7 si 11257 — 3 q'2 Hii4-r + </3 ^sinG-r + î\ sin 2r -h...,

inx (x) — — tiqxcei (x ) \ 1 — 3 q2 + 6q'à H q* +... + sin x + q sin 3a? +...,

jti\ (x) = — tiqxsex < x)\ 1 — 3q'2 — G73 H q* +... + cos.r + <7C0s3.r +....

11 existe p o u r ces fonctions des propriétés de quasi périodicité


d o n t la plus» simple est

in0(x + 27:) = in0(x) + IT. ce0(X).

Solutions à période 4^- — La très intéressante r e m a r q u e suivante


a été faite récemment par M. Poole (128) : q étant toujours considéré
c o m m e d o n n é , on p e u t d é t e r m i n e r une valeur de a, se réduisant

p o u r r/ = o à l n -h -) ,11 étant un entier, et telle q u e l'équation dif-


férentielle admette des solutions périodiques de période /\iz,
se réduisant p o u r q = o, soit à c o s ( / i -\- - jx, soit à s i n ( / i -\— )x.
O n les désigne par ce A(x) ou se {(x). Ce ne sont pas de véri-
L
« -h - n+ -

tables fonctions de M a t h i e u , mais leur intérêt est q u e , p o u r une


même valeur de a, une solution ce et une solution se existent simul-
t a n é m e n t , formant u n système fondamental, à l'inverse de ce qui a
lieu dans le cas des solutions à période IT.. O n a d'ailleurs la relation

ce„ + l(K — x) r= se„+i (x).

M. Poole a indiqué p o u r ces fonctions des équations intégrales telles


36 PIERRE HUMBERT.

que la suivante :
sen+.^(x) = X I G(x,y)setl + ±(y)dy,
* o

. x . r
*sni-ssir-
G(x, y) = e^-cosjrcosjr / " ~elfa*dt.
*-' 0

Il existe également des couples de solutions périodiques de période 6 TU,


8 - , etc.

Intégration de l'équation générale. Méthode de Whittaker. — Si*


nous supposons à présent le paramètre a q u e l c o n q u e , l'équation de
Mathieu n ' a d m e t t r a plus de solutions p é r i o d i q u e s . O n sait alors,
d'après la théorie générale des équations à coefficients p é r i o d i q u e s ,
due à Floquet, qu'elle admet une solution du type

(IX) y = eV-^^ix),

JJL étant une constante, et 'f(x') une fonction p é r i o d i q u e , de période ITZ.


Le changement de x en — x n ' a l t é r a n t pas l'équation différentielle,
on voit que la solution générale sera de la forme

y = keV-xo(x) + he~V-xo(—x),

A et B étant des constantes arbitraires.


Le problème revient donc à d é t e r m i n e r l'exposant JJL en fonction
de a et de q; il est très a r d u . C'est à propos de recherches semblables
que Hill, étudiant u n e équation différentielle dont, comme nous le
verrons plus loin, l'équation de Mathieu est un cas particulier, a
introduit dans l'Analyse les déterminants infinis. M. W h i t t a k e r (129)
est parvenu, au moyen d'un changement de p a r a m è t r e , à exprimer u
d'une façon moins compliquée et plus p r o p r e aux calculs n u m é r i q u e s .
11 d é t e r m i n e u et a sous forme de séries procédant suivant les p u i s -
sances de q et d o n t les coefficients sont fonctions d'un nouveau para-
mètre c, de telle sorte que l'équation sera vérifiée par une fonction d u
type ( I X ) , où
<p (x) = sin (x — cr) + « 3 cos ( 3# — a) + (î 3 ?in ( 3x — cr)
+ a;j cos (5x — <r ) + 3 5 sin (5x — a )
+ ...,

a 3 , J3.J, . . . étant des fonctions de q et de <r. Le cas particulier où n = o


FONCTIONS DE LAME ET FONCTIONS DE MATHIEU. 3j

conduirait à la fonction de Mathieu se{, le cas n = - à la fonction ceK.


Les premiers termes de la série donnant [JL sont alors

4 q si n 11 — i 2 </3's i n 2 J — 11 q ' s i n 4 ? — . . . ,

ceux de la série d o n n a n t a sont


i + 8 q o s 2 7 + C— iG + 8 co§4 T ) 7 2 — $ </3 cos 2 7 + . . . ,

et les coefficients successifs des séries représentant a 3 , ,3;], ... s'ob-


tiennent par une formule de r é c u r r e n c e assez simple. Si l'on désigne
par \(x, ?, q) la solution ainsi d é t e r m i n é e , une seconde solution
sera A(.r, — T, c/\.
Une contribution à l'étude des solutions de ce genre a été apportée
par A. W . i o u n g (130).

Méthode de F. L i n d e m a n n . — O n p e u t , comme l'a fait L i n d c -


m a n n (131), étudier et former, en suivant une tout autre voie, la
solution générale de l'équation de Mathieu. Faisons en effet dans
cette équation le c h a n g e m e n t de variable
COS"2J7 = Z.

Nous obtenons une équation à coefficients rationnels,

(X) 43(1 — «) - ^ - + 2( [ ~ ' 2 - ' ) - r + ( a - i ( H / + 3^qz)y = o,


ciz~ cl z

qui possède deux singularités régulières ( a u x points o et 1) et une


singularité irrégulière à l'infini. C'est donc un cas de confluence de
l'équation générale à quatre singularités r é g u l i è r e s ; et l'une de ses
solutions pourra s'écrire, dans la notation de H e u n ,

p > oo \ 2 A- 2 2

Les exposants, p o u r c h a c u n e des singularités o et 1, sont o e t - ,


l'équation a donc des solutions de la forme

jKoo = 2 an z»,
yol= \zZbnZ»,
yl0= Za'tlû - z)»,
yn = \ i — zZb^i
38 PIERRE HUMBERT.

et il existera des relations telles que


^ 1 0 = CjjKoo + C2J01
yu = Kj r 0 0 + K2jKoi.

S u p p o s o n s q u e ^ décrive u n circuit fermé a u t o u r de l'origine :


alors r 0 , change de signe, v o 0 restant le m ê m e , donc r l 0 devient
Cj >' 00 —Ci» ^01 ? et y 11 devient K , V o o — r v 2 y o l ; de sorte que, en posant

la fonction Y de 3 restera i d e n t i q u e à elle-même quand z aura décrit


le circuit, si l'on a la relation
A s ( C i jKoo-H C 2 j 0 i / 2 - + - B*(K, j 0 l ) + KoJ'oi) 2
= A 2 ( C , j ' 0 o — C,yQl ) ï + J î > ( I M J O O — K , J > ' 0 I ) - ,

c'est-à-dire si les constantes initiales sont liées par


A 2 <:,C,+ B a K,K, = o.

D'ailleurs la fonction Y n'est pas altérée par un circuit décrit,


par z a u t o u r du point v = 1 : et comme elle ne saurait évidemment
avoir d'autres points singuliers, à distance finie, que o ou 1, c'est une
fonction entière de ; .
Ainsi nous parvenons au résultat fondamental suivant : il existe
deux solutions de l'équation de Mathieu,

"1 = A v , ( , + iUyw,
u,= A j - 1 0 — iV>yn,

dont le pro luit est une fonction entière de z.


P o u r intégrer complètement l'équation de M a t h i e u , il faut donc
commencer par d é t e r m i n e r la fonction \ , ce qui peut se faire assez
aisément. O n sait former en effet l'équation différentielle ( d u t r o i -
sième o r d r e ) à laquelle satisfont les carrés des intégrales de l'équa-
tion de Mathieu, et par conséquent toute combinaison linéaire de ces
carrés ; on trouve ainsi pour \ l'équation
d*Y ,Q .d2X , . , dX . v
* ( 1 — z)— — + ( 3 — z) —j—r + ( a — 1 — \Ç>q -\-J Siq z)— Jh 1 G<7 1 = 0
dz* dz- ' dz

et, en y posant
00

Y= Y 2
S " "'
FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DK MVTHIEU. 39

on obtiendra p o u r les coefficients y des formules de récurrence suffi-


samment maniables, pouvant d'ailleurs être rattachées à la théorie
des fractions continues.
La fonction Y étant c o n n u e , on pourra former sans difficulté les
solutions u{ et //, de l'équation de Mathieu, telles que

u] u.2 = V.

En effet, de cette relation on tire

«xii, îli + ^ = L'


ii\ u.> Y

et de l'équation de Mathieu elle-même,


C
U | u, — U .2ll\
\ Z(l— Z)
Donc
C
<\III, ^ _ ^ <
"1 "2 \ \ Z ( l — Z)

C étant une constante. Les équations ( X I I ) et (XI11) p e r m e t t r o n t de


calculer les rapports
1 1
^ - , ^ , d'où lpar intégration
11,1t., o

//, = sfX eÎJ* v


^'-;i,

et la constante C pourra se calculer en portant dans l'équation de


Mathieu les premiers termes du développement de //, autour de l'ori-
gine. O n a ainsi entièrement résolu le problème proposé.

CI-.NÉRALISATIONS DIVl.R.sES DE l/ÉQUATlON DE MATHIEU,

F o n c t i o n s de Mathieu associées. — L ' é q u a t i o n suivante


, v 11 ' \ d'2 y dy
9 v
{ XI \ ) -j-^ ~^ - col g a: -j + (a + k'2 QO$'2X ) y = o,

que l'on peut écrire e n c o r e , en posant c =ys\ri'x,

,^\> d-z T v( v — i) "1


dx2 [ si n 2 a? J
40 PII RRE HUMBERT.

est une généralisation de l'équation de Mathieu, à laquelle elle se


réduit pour v = o ou v = i. Ses solutions périodiques ont été étu-
diées simultanément p a r E . L. l n c e ( 133-134) et P . H u m b e r t ( 13o ), :
on les désigne sous le n o m de F o n c t i o n s de Mathieu associées, ou
d ' o r d r e supérieur.
Comme p o u r l'équation de Mathieu, les solutions p e u v e n t être de
quatre types. O n représente p a r ce\u(x) ou ce\n+K (x) celles q u i se
réduisent p o u r v = o à ce.>n(x) ou ce.lfl^ l (x). Elles sont solutions de
l'équation intégrale

(XVI) u(x) = \ f e*«-,0S-rc08Ôsiiiva7siiiv6 M(6)</6


«' o

et peuvent se développer en séries de fonctions de Mathieu,


oc

ce*!t N(x) = s i n v x N A,. ce.», (x),


o

D ' a u t r e s solutions, du type se, o n t des propriétés analogues, et


l'on a d'ailleurs les relations
se\ni.K) = ce^/;>_l(x),

P o u r k = o, ces diverses fonctions se réduisent aux fonctions de


Gegenbauer.
Les solutions d'une équation analogue à ( X V ) , mais où le s\n'2x
du d é n o m i n a t e u r est remplacé par cos 2 .r, satisfont à une équation
intégrale analogue à ( X V I ) .

Équation de Hill. — L e problème des petites oscillations d ' u n pla-


nétoïde a u t o u r d'une de ses orbites périodiques conduit à u n e é q u a -
tion, célèbre en analyse et en astronomie, étudiée p a r Hill à propos*
du mouvement du périgée lunaire, et dont l'équation de Mathieu est
un cas très particulier. S i , au temps t, on désigne p a r o> la dislance
normale du planétoïde à l'orbite c o n n u e , on a en effet e n t r e to et t
l'équation différentielle ( 1 3 6 )

-jx + (^0+ 6i cos2^ + 0.2cos4* + • •.) w = o,


FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. 4l

où les 9 sont des constantes, décroissant r a p i d e m e n t . E n se b o r n a n t


donc dans la parenthèse aux deux premiers t e r m e s , on retrouve
l'équation de Mathieu générale. Divers travaux ont été faits sur
l'équation de Hill; on en trouvera le détail dans le Traité de
Mécanique céleste de Tisserand ( 1 3 9 ) . I n d i q u o n s simplement la
marche suivie par Hill p o u r en obtenir la solution.
D'après la théorie générale, cette solution est de la forme

(o = A e"'* / i ( t) + B e-'ct /»(/.),

f\ et / 2 étant des fonctions périodiques, et les constantes ic et — i c


ayant reçu de Poincaré le nom d'exposants caractéristiques. P o u r
d é t e r m i n e r c, Hill pose
e" = Ç ;

le coefficient de <o dans l'équation différentielle est alors

2<u«».
Faisant

—»

portant dans l'équation et identifiant, Hill trouve p o u r les b des


équations linéaires en n o m b r e infini, d'où l'on tire, en éliminant
les b, un d é t e r m i n a n t d ' o r d r e infini ne c o n t e n a n t que les quantités
connues 9 et l ' i n c o n n u e c. P o i n c a r é ( 1 3 7 - 1 3 8 ) d é m o n t r e la conver-
gence de ce d é t e r m i n a n t , et que les solutions sont stables si les e x p o -
sants caractéristiques sont p u r e m e n t imaginaires. Le calcul de c est
chose malaisée : Hill a indiqué q u ' o n avait une approximation très
suffisante en ne considérant que les trois lignes et colonnes centrales
du d é t e r m i n a n t infini.
M. Irice a appliqué avec succès à l'équation de Hill la méthode du
c h a n g e m e n t de p a r a m è t r e donnée par M. W h i t t a k e r p o u r celle de
Mathieu ( 1 4 0 ) .

Équation de Whittaker. — L'équation différentielle


d^ y dy
(XVII) ~^ + {• sin ix-~ -+- ('/] — p\ cos ix) y = o,
ri PIERRE HUMBERT.

où p, i,r{ désignent des constantes, j o u i t de propriétés intéressantes


qui ont été indiquées par M. \ \ hittaker ( 1 4 4 ) . Si l'on fait tendre p
vers l'infini et ç vers zéro, le p r o d u i t pq restant fini, l'équation se
réduit à celle de Mathieu. Si d'ailleurs dans ( X V I I ) on pose

- \ cos 2.v
y = e* u,

on trouve p o u r u l'équation

d*u
-3 + U — ô£" 2 — (P "T" ' ) Ç C O S 2 3 7 + - Ç2 COS 4 x\ U = O.
dx'2

Donc ( X V I I ) , plus générale que l ' é q u a t i o n de Mathieu, est n é a n -


moins un cas particulier de l'équation de Hill.
Le point intéressant est q u e , si p est un entier positif, l'équation
admet comme solutions des polynômes d'ordre p en sin x e t e o s . r ,
lorsque certaine relation existe e n t r e ç et 7,. Ces solutions satisfont
également à l'équation intégrale

y( x ) = A I cos/' ( x — s ) e ' y( s ) as.

La relation entre ç et 7,, F,,!;, TJ) = o, donne p -f- 1 valeurs d i s -


tinctes de 7j, fonctions de ç. \ chacune de ces valeurs de r\ c o r r e s -
pond une solution du type p o l y n ô m e . M. Ince a étudié de très près
les familles de courbes planes définies par l'équation F 7 ,(£, 7|) = o ;
il a obtenu ainsi diverses propriétés des fonctions considérées, et, en
passant à la limite, des fonctions de Mathieu (145).

Fonction de l'hyper cylindre elliptique. — Le c h a n g e m e n t de


variables dans l'espace à quatre dimension,
x = a sin u sin v coscp,
y = a «in u sin v s i n o ,
s = ai cos M cose,
t = t,

i n t r o d u i t des hypercylindres parallèles à l'axe des t, ayant p o u r base


dans l'espace des xyz des q u a d r i q u e s de révolution. L'équation de
Laplace à quatre variables AU = o peut être vérifiée par le p r o d u i t

U = eht cosjjicp sinl^M sin^f V(if, v),


FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. 4^

V, fonction de l'hypercylindre elliptique, étant solution de


<r-\ (P-V d\ àV

+ li-a-(cos2 u — cos- v) V = o.

O n p o u r r a p r e n d r e , comme solution de cette é q u a t i o n , s o i t l e p r o d u i t


de deux fonctions de Mathieu associées, soit un cas très particulier
d'une fonction M ( / / , e ) , généralisation des fonctions de Mathieu, et
pour cette raison appelée Fonction de Mathieu à deux variables,
et dont les principales propriétés, i n d i q u é e * par P . H u m b e r t , sontles.
suivantes ( 146 ) :

i° Elle vérifie le système de deux équations aux dérivées par-


tielles
^M ôn\ àM r)M
-—-i — coi^f/, coini> // cm rg u h ( m + i)N cot£(> -T-
Ott n r
ou dv; <)u ' p
(h
2 2
+ (a +Â- cos *0 M = o,
<)*M <)2M <)\\ , N àM
-i—: cot^ u cotq- v - — ; m cotç r h-(n
(n ++ ii); cotg
c o t ug «• >^
ôv'L ° ()a t)v ' <h ou
• ('<?' + k2 COS2P) M = o.

2° O n suppose q u e , p o u r k — o, a et a! se réduisent respective-


ment à (m -f- i ) (/M H- /* + i ") et (// -\- i ) ( m + /*'-+- ' )) l a fonction
de Mathieu à deux variables se réduit alors à 'U,,, „ (cos u, cos e ) , l'un
des polynômes h y p e r g é o m é t r i q u e s à deux variables étudiés par H e r -
mite, et qui généralise la fonction cos nx.
3° Il existe une relation telle que

Ml M, 1 M = A / / e ^'cos/#cos ? f cnsrcosTi s j n p s j n c r N ( p, <5)dpd<J,

*- —T: *- —Ti

où la fonction N, périodique en p et T, satisfait au système


à2N ()2N , n rA\ r>N
-—- cotise c o t g 7 - — ; h (n + 3) col go - h m cotga-r-
<)/2 "l dp (h K l
c/p ° ^7
+ ( a + m — /i — i + / 2 cos 2 p ) N = o,
— r — colgpcolgtx j—j- + i m + o;colg7^ +/iCotgp^-

+ ( « ' + /« — m — i + A2 cos 2 a) N = o.

Pour / - • = o, ce système se réduit précisément à celui que vérifie le


polynôme ' s ^ j c o s c , cos a-), associé de 1 1 .
44 PIE RU:-: I I I \ I I $ ; . R I \

APPLICATIONS DI:S FONCTIONS DE MATHIEU.

Mouvements vibratoires. — Ainsi que nous l'avons dit, c'est le


problème des vibrations d'une m e m b r a n e elliptique qui a conduit
Mathieu ( 1 4 7 ) à l'équation différentielle considérée. L n e membrane
tendue dont le c o n t o u r est une ellipse étant mise en vibration, les
lignes nodales qui se forment sont des coniques homofocales; le dépla-
cement to, normal au plan de la m e m b r a n e , pour un point de coor-
d o n n é e s x: y, étant d o n n é par

ô-iii d2to i ô-u>


<)x- dy'2 ni- dt-

où 1)1 est une constante, il est indiqué de faire le changement de


variables
x = c cos y. ch p.
y = c sina sli (3,
q u i , si l'on pose
(o = s'iwilml P(a) Q( p),
amène aux équations
d2P
• — h ( N — 4 A2 C2 COS2 X ) V = o,
dy.1
^ - ( N - 4 À 2 c 2 c h 2 f J , Q =o,
c'est-à-dire à l'équation de Mathieu.
O n rencontre également cette équation dans un grand n o m b r e de
problèmes du mênre genre, en rapport avee le cylindre elliptique :
vibrations de l'air dans un tuyau eylindro-elliplique, ondes de marée
ou tourbillons dans un vase de même forme ou dans un lac ellip-
tique ( 1 5 6 ) , etc. Toutes ces questions sont étudiées avec grands détails
dans un fort important Mémoire de IL Maclaurin, malheureusemenl
un peu ancien, mais où théorie et applications sont exposées de façon
remarquable ( 1 i 8 ) .

Questions diverses. — Le même travail fait intervenir, soit l'équa-


tion de Mathieu elle-même, soit l'équation des fonctions associées, à
propos de problèmes analogues pour des sphéroïdes. L'étude des
oscillations hertziennes à la surface d ' u n sphéroïde conduit à f é q u a -
FONCTIONS DE LAME ET FONCTIONS DE MATHIEU. 4)
tion
(XVIII) ( ^ , / ^ + ^ + ^ - ^ ) 7 = 0,

qui s'avère identique à l'équation de Mathieu par le changement de


variables i* = cos;r. L'intérêt mathématique de cette question est que
les développements asymptotiques des solutions s'introduisent natu-
rellement. Un autre problème d'électricité, l'étude du courant obtenu
en faisant varier les constantes d'un circuit oscillant, par modulation
sur la fréquence, amène aussi à l'équation de Mathieu (155).
Les vibrations des couches sphéroïdales d'air, la dispersion d'ondes
planes brisées par un obstacle sphéroïdal, la propagation delà chaleur
dans les sphéroïdes, etc., sont autant de problèmes conduisant à une
équation semblable à (XVIII), mais où le coefficient de -^- est
i(n -f- i)£ : le même changement de variable la ramènera à l'équation
des fonctions de Mathieu associées. Elle a d'ailleurs été rencontrée
dans des questions du même genre par M.Abraham, et, d'après
M. Poole, dans la théorie des marées sur un globe tournant (149-152).
Une équation très analogue à celles qui nous occupent,

-—- + A- - — i - v(n2 —2a sin int) 0 = o,


dl2 dt '

définit, comme l'a montré Lord Rayleigh, la vibration d'une corde


lorsque le point d'attache est lui-même soumis à une vibration de
période connue (153).

Problème des deux équilibristes. — Enfin l'équation de Mathieu se


rencontre, fait assez inattendu, dans un problème de mécanique de
genre entièrement différent, dont on peut donner l'énoncé sous la
forme suivante :
Un équilibriste E! se tient sur une sphère qui peut rouler sur le
plan horizontal. Il supporte, sur sa tête, une longue perche verticale,
rigide, à l'extrémité de laquelle se tient un deuxième équilibriste E 2 .
Déterminer les petits mouvements que doit imprimer nécessairement
à la sphère l'acrobate E, pour que le système entier demeure en
équilibre.
Tel qu'il est posé, le problème est fort compliqué. Hamel, qui l'a
étudié (154), est arrivé, en le schématisant et en le simplifiant autant
•ffi PIERRE HUMBERT.

que faire se pouvait, au résultat suivant : l'abscisse x du centre de la


sphère, à partir d'une origine convenablement choisie, satisfait à
l'équation différentielle, où T est proportionnel au temps,
d2 x
—j— + ( A + B COS2T) x — o.

d~l

qui n'est autre que l'équation de Mathieu.


CONCLUSION.

Le bref exposé qui précède montre que les fonctions de Lamé, et


surtout celles de Mathieu, offrent encore aux recherches un champ
étendu.
C'est probablement dans le domaine des équations intégrales que
l'on pourra obtenir les plus fructueux résultats. Ainsi, nous l'avons
vu, l'équation intégrale des fonctions de Mathieu a jeté un jour nou-
veau sur leur théorie : il serait intéressant de refaire l'étude des
fonctions de Lamé à partir de leur équation intégrale : peut-être
arriverait-on ainsi à des propriétés nouvelles.
11 y aurait lieu également de rechercher les équations intégrales
attachées à des équations différentielles plus générales que celles de
Lamé et Mathieu, ce qui n'a été fait que partiellement.
D'autre part, existe-t-il quelque chose d'analogue à ces équations
intégrales lorsqu'on passe aux équations différentielles ayant plus de
quatre singularités? Problème qui mérite fort d'être étudié, et qu'on
pourrait aborder en commençant par les équations de Klein et
Bôcher.
Il serait curieux aussi de généraliser les fonctions de Mathieu dans
le sens de Klein; peut-être pourrait-ori rattacher de telles fonctions à
des problèmes de potentiel.
Enfin, puisque les fonctions de Klein permettent d'exprimer le
potentiel des cyclides, ne pourrait-on pas, leur appliquant les
méthodes de Poincaré, arriver à répondre à la question suivante,
jadis posée par M. Appell, très difficile mais du plus grand intérêt :
Existerait-il, pour un fluide tournant, des figures d'équilibre en forme
de cyclides ?
FONCTIONS DE LAME ET FONCTIONS DE MATHIEU.

INOEX BIBLIOGRAPHIQUE.

I. — ÉQUATIONS A QUATRE SINGULARITÉS.

1. H E U N (Karl). — Zur Théorie der Riemannschen Functionen. . . (Malli.


Ann., t. 33, 1889).
2. FORSYTH (A.-R.). — Theory of difïerential équations, vol. IV (Cambridge
Univ. Press, 1902).

II. — FONCTIONS DE L A M É . EXPOSÉS GÉNÉRAUX.

3. TODIIUNTER (L). — An elementary treatise on Laplace's functions, Lamé's


functions and Bessel's functions (London, 1875).
4. H E I N E (H.-E.). — Handbuch der Kugelfunktionen (Berlin, 1878).
o. A P P E L L (P.). — Traité de Mécanique rationnelle, l. IV (Paris, 1921).
6. POINCARÉ (II.)- — Figures d'équilibre d'une masse fluide (Paris, I903).
7. BIERLY. — An elementary treatise on Fourier séries, and spherieal, cylin-
drical and ellipsoïdal harmonies (Boston, 1895).
8. DARWIN (G.-H.). — Ellipsoidal harmonie analysis (Scientifîc papers,
vol. I I I , Cambridge, 1910).
9. YVANGERIN (A.). — Encijklop. Math. Wiss., II, A. 10 (Leipzig, 1904).
Édition française par A. LAMBERT (Encyclopédie, II, 28).

III. — P R O P R I É T É S DES FONCTIONS DE LAMÉ.

10. LiouVILLE (J.). — Lettres sur diverses questions... [Journal de Liouville,


i r e série, t. 11, 1846).
11. H E I N E (E.). — Auszug eines Schreibens iiber die Lamc'sehen Funktionen an
den Herausgeber (Crelle, t. 56, i85g, p. 79).
12. H E I N E (E.). — Einige Eigenschaften der Lame'schen Functionen (Ibid.,
p- 87).
13. (iuERRiTORE. — Caleolo dcllc funzioni di Lame fino a quelle di grado 10
(Giornale di Matematica, 1909).
14. SCHLAFLI. — Einige Bemerkungen ùber die Lame'schen Functionen
(Collectanea... in memoriam D. Chelini; Milan, 1881).
15. H E U N (K.). — Beitriige zur Théorie der Lame'schen Functionen (Math.
Ann., t. 33, 1889)/
10. H E U N (K.)- — ^lG Kugelfunctionen und Lame'schen Functionen als
Detcrminanten (Dissert. Gottingen, 1881).
48 PIERRE HUMBERT.

17 COHN (Fr.). — Ueber Lame'sche Functionen mit complexen Parametcrn


(Dissert. Konigsberg, 1888).
18. HANTZSCHEL. — Ueber dcn functionentheoretischen Zusammenhang
zwischen den Lameschen, Laplaceschen und Besselschen F u n k t . (Zeitsch.
Math. Phys., 1886).
19. WHITTAKER (E.-T.). — On an intégral équation whose solutions are the
functions of L a m é (Proceedings Royal Soc. Edinburgh, 1914-19^)-
20. WHITTAKER (E.-T.). — On L a m é ' s difïerential équation and ellipsoidal
h a r m o n i e s (Proceedings London Math. Soc, v o l . 14, 1914)-

IV. — FONCTIONS DE LAMÉ DE SECONDE ESPÈCE.

21 L i o u V I L L E (J.). — S u r diverses q u e s t i o n s d ' A n a l y s e et de P h y s i q u e m a t h é -


m a t i q u e (Journal de Liouville, i r e s é r i e , t. 1 0 , i 8 4 5 ) .
22. HEINE. — Beitrag zur Théorie der Anziehung und der W a r m e (Crelle,
t. 2 9 , i 8 4 5 ) .
23. H E I N E . — M i t t h e i l u n g ù b e r K e t t e n b r û c h e (Crelle, t. 6 7 , 1867).
24. BIGLER (U.). — Einige Bemerkungen l i b e r die L a m e s c h e n Functionen
z w e i t e r A r t (Archiv. Math. Phys., t. 1 2 , 1893).
25. E S C A R Y . — S u r q u e l q u e s r e m a r q u e s r e l a t i v e s à l ' é q u a t i o n d e L a m é (C. B.
Acad. se, t. 9 1 , 1880).
26. L I N D E M A N N (F.). — E n t w i c k l u n g der F u n c t i o n e n einer complexen V a r i a b e l n
n a c h L a m e s c h e n F u n c t i o n e n (Math. Ann., t. 1 9 , 1882).
27. L I A P O U N O V . — S u r les figures d ' é q u i l i b r e p e u d i f f é r e n t e s d e s e l l i p s o ï d e s . . . ,
I I I e P a r t i e (Acad. des se. de Saint-Pétersbourg, 1912).
28. HUMBERT (Pierre). — Sur les surfaces de Poincaré (J. Ec. Po1yt.y
2e série, t. 2 0 , 1919).

V. — SOLUTION GÉNÉRALE DE L'ÉQUATION DE LAMÉ.

29. H E R M I T E (Ch.). — S u r l ' é q u a t i o n d e L a m é (Œuvres, t . I I I , p . 118).


30. HERMITE (Ch.). — Sur quelques applications des fonctions elliptiques
(Ibid., t. I I I , p . 2 6 6 ) .
31. H E R M I T E (Ch.). — S u r l ' i n t é g r a t i o n de l'équation différentielle de Lamé
(Ibid., t. I V , p . 8 ) .
32. H A L P H E N ( G . - H . ) . — S u r les i n v a r i a n t s d e s é q u a t i o n s . . . (Acta math., t. I I I ,
1884).
33. HALPHEN (G.-H.). — T r a i t é des fonctions elliptiques et de leurs a p p l i c a -
t i o n s , t . I I , p . 4 6 2 ( P a r i s , 1888).
34. APPELL et L A C O U R . — P r i n c i p e s d e la t h é o r i e d e s f o n c t i o n s elliptiques
( P a r i s , 1897).
35. C H I T T E N D E N ( J . - B . ) . — A p r é s e n t a t i o n of t h e t h e o r y of H e r m i t e ' s f o r m of
L a m é ' s é q u a t i o n . . . (Dissert. Kônigsberg, 1893).
36. G R E E N H I L L . — L a m é ' s d i f ï e r e n t i a l é q u a t i o n (Proc. London Math, soc, IÉ
FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. 49

37. BRIOSCHI (F.). — Sur l'équation de Lamé (C. R. Acad. se, t. 85, 1878).
38. BRIOSCHI (F.). — Théorèmes relatifs à l'équation de Lamé (Ibid., t. 92,
1881).
39. BRIOSCHI (F.). — Sur l'équation différentielle Lamé-Hermite (Bull. Saint-
Pétersbourg, t. 35, 1893).
40. K L E I N (F.). — Ueber den Hermiteschen Fall der Lameschen Différent ial-
gleichung (Math. Ann., t. 40, 1892).
41. STENBERG (E.-A.). — Sur un •cas spécial de l'équation différentielle d©
Lamé (Acla math., t. 10, 1887).
42. HUMBERT (Georges). — Sur une formule de M. Hermite (Bull. Soc. math.
France, t. 9, 18S1).
43. LINDEMANN (F.). — On Lamé's difïerential équation (British Assoc. Report.,
i883).
44. CRAWFORD (L.). — On the solution of Lamé's équation... (Quarterly J., t. 27,
1894).
45. PALMSTROM (A.). — Sur l'équation de Lamé (Christiania, 1894).
46. R o c v y TORRERS. — Algunas consideraciones sobre la ecuazione de Lame
(Cronica cientifica, Barcelona, 1878).

VI. — APPLICATIONS DES FONCTIONS DE L A M É .

A. — Analyse harmonique.

47. DARWIN (G.-H.). — On the intégrais of the squares of ellipsoïdal surface


harmonie functions (Scientific Papers, vol. I I I ; Cambridge, 1910).
48. NIVEN (W.-D.). — On ellipsoïdal harmonies (Philos. Trans., London,
182 A, 1891).
49. DIXON. — Expansions by means of Lamé's functions (Proc. London Math.
soc, t. 35).
50. HARGREAVES. — Ellipsoïdal harmonies, aelotropic and isotropic (Phil.
Magazine, t. 12).
B. — Distribution de la chaleur.
51. LAMÉ (G.). — Mémoire sur les surfaces isothermes... (Journ. Liouville,
i r e série, t. 2, 1837).
52. LAMÉ (G.). — Mémoire sur l'équilibre des températures... (Ibid., i r e série,
t. 4, 1839, p. 126 et 35i).
53. LAMÉ (G.). — Mémoire sur les surfaces orthogonales... (Ibid., i r e série,
t. 8, i843).
54. LAMÉ (G.). — Leçons sur les fonctions inverses des transcendantes et les
surfaces isothermes (Paris, 1857).

C. — Figures d'équilibre d'un fluide tournant.

55. POINCARÉ (H.). — Sur l'équilibre d'une masse fluide animée d'un mouve-
ment de rotation (Acta math., t. 7, i885).
DO PIERRE IIUMRERT.

56. POINCARÉ (H.). — Sur la stabilité de l'équilibre... (Phil. Trans., London,


198 A, 1902).
57. DARWIN (G.-H.). — The pear-shaped Figure of equilibrium... (5c. PaperS}
vol. III).
58. LIAPOUNOV. — Sur un problème de Tchebych v (Mémoires de r Académie
des sciences de Saint-Pétersbourg, 8 e série, vol. 17, n° 3, 1906).
59. BÉNÈS (Ladislav). — Ueber das Vorzeichcn des Poincarési'hen Ausdriïckes...
(Aslr. Nachr., t. 186, n° 4459, 191«).
60. J E A N S (J.-H.). — Problems of cosmogony and stellar dynamics (Cambridge,
1919). (Bibliographie complète de la question dans P. APPELL, op. cit.)

D. — Problème de Roche.

61. ROCHE (Edouard). — La figure d'une masse fluide soumise à l'attraction


d'un point éloigné (Acad. des se de Montpellier, vol. I, 18Î7-18D0).
62. DARWIN (G.-H.). — On the figure and stability of a liquid satellite (Se.
Papers, vol. III).
63. SCHWARZSCHILD. — Die Poincarésche Théorie des Gleichgewichts (Annalen
der K. Stemwarle Munchen, Bd I I I , 1889).

E. — Géométrie.

64. DARBOUX (G.). — Sur la représentation sphérique des surfaces (C. R. Acad.
se, t. 94, 1882, p. 1290).
64 bis. DARBOUX (G.). — Théorie des surfaces, passim.
65. VILLAT (H.). — Sur certaines équations différentielles du second ordre à
coefficients doublement périodiques (C. R. Acad. se, t. 178, 1921, p. Go4)«

F. — Mécanique.

66. HERMITE (Ch.). — Sur quelques applications des fonctions elliptiques


(Œuvres, t. III).
67. GYLDÈN. — Sur une application nouvelle de l'équation de Lamé (C. R. Acad.
se, t. 93, 1881).

VIL — GÉNÉRALISATIONS DIVERSES DES FONCTIONS DE L A M É .

A. — Fonctions de Lamé dans le plan.

68. GLOBA-MIKIIAILENKO. — Sur quelques nouvelles figures d'équilibre d'une


masse fluide en rotation (J. Math, pures et appl., 7 e série, t. II, 1916).
69. IIUMBERT (P.). — Sur une figure cylindrique d'équilibre des fluides en
rotation (Bull, aslr., t. 35, 1918).
FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. 5l

B. — Fonctions du cône elliptique.

70. HOBSON (E.). — The harmonie functions for the elliptic cône (Proe London
Math. Soc, t. 23, 1891).

C. — Fonctions de Lamé-Wangerin.

71. WANGIZRIN (A.). — Reduktion der Potentialgleichung fur gewisse Rotations-


korper (Leipzig, 187J).
71 bis. WANGEIIIN (A.). -— LTeber ein dreifach orthogonales Fliichensystem..
(Crelle, t. 82, 1877).
72. HANTZSCTIEL ( E . ) . — Studien iïber die Reduktion der Potentialgleichung...
(Berlin, 1893).
73. HANZTSCHEL. — Rotationscykliden und Lamésche Produkte (Archiv.
Math. Phys., t. IV).
74. SAFFORD. — Surfaces of révolution in the theory of Lamé's products
(Bull. American Math. Soc, t. 5, 1899).

D. — Fondions à n singularités finies.

75. K L E I N (F.). — Ueber Lamé'sche Funktionen (Math. Ann., t. 18, 1881).


76. K L E I N (F.). — Uobor Korper, wclche von eonfoealen Fhichen zvveilen
Grades begrenzl sind (Math. Ann., t. 18, 1881).
77. K L E I N (F.). — Zur Théorie der allgemeinen Lameschen Funktionen (Nach.
der Kgl. Gesellschaft der }\iss., Gœttingen, 1890).
78. K L E I N (F.). — Gcsammclte Mathematische Abhandlungen, Bd II (Berlin,
1922).
79. K L E I N (F.). — Vorlesungen ùber linearc Differonlial glcichungcn der
zweiten Ordnung (autographié) (Gœttingen, 1891).
80. ROCHER (M.). — Ueber die Reihcncntwiekelungen der Potentialtheorie
(Gœttingen gekronte Preisschrifl) (Leipzig, 1891).
81. JACOTTET (Ch.). — Ueber die allgemeine Rcihenentwickohmg der Potential-
function nach Lameschen Producten (Dissert. Gœttingen, 1 8Q5).
82. HANTZSCHEL. — Ueber die Réduction des Gleichung AU = o (Dissert.
Icna, i883).
83. PICK. — Ueber die Intégration des Lamésche Differcntialgleichung (Wicn,
189G).
84. H I I . B . — Bcitriige zur Théorie der Lameschen Funktionen (Dissert. Munchen,
1903).
85. H I L B . — Eine Erweiterung des Kleinschen Oszillationtheorem (Jahresbc-
richt D. Math. }'erein, 1907).
86. R O T H . — Ueber das Grundt.hcorem... (Monalshefte ^Yicn, 1908).
87. Ric.iiARDsoN. — Die notwendigen.. Oszillation (Math. Ann., 1913).
88. CRAWFORD. — A proof of Klcin's Theorcm in connection with Lamé&
functions (Quarlerly J., t. 30).
52 PII.RRE HUMBERT.

E. — Fondions de Heine.

89. H E I N E (E.). — Die Lameschen Functionen verschiedener Ordnung (Crelle,


t. 60, 1862).
90. H E I N E (E.). — Ueber einige bestimmte Intégrale (Ibid., t. 61, i863).
91. STIELTJES (T.-J.). — Sur certains polynômes qui vérifient une équation
différentielle linéaire du second ordre, et sur la théorie des fonctions de
Lamé (Acta math., t. VI, 188\).
92. JOHANSON. — Laméske funktioner med gifvet antal nollstallen (Ofuersigt
af vetenskapakademiens fcrhandlingar, Stockholm, 1900).

F. — Equations plus générales.

93. H E R M I T E (Ch.). — Œuvres, t. IV, p. 18.


94. BRIOSCHI (Fr.). — Sopra una classe di equazioni... (Opère Matemaliche, t. I I ,
P- 177).
95. BRIOSCHI (Fr.). — Di una propriété délie equazioni... (Ibid., p. 199).
96. BRIOSCHI (Fr.). — Sopra une classe... (Ibid., p. 2o3).
97. ELLIOT (V.). — Sur une équation linéaire du second ordre à coefficients
doublement périodiques (Acta math., t. II, 1882).
98. D E SPARRE (M.). — Sur l'équation... (Acta math., t. III, i883).
99. DARBOUX (G.). — Sur une équation linéaire (C. R. Acad. se, t. 94, 1882).
100. INCE (E.-L.). — Proceedings Edinburgh Math. Soc, t. 41, 1923-192f (voir
plus bas).
101. WHITTAKER (E.-T.). — Proceedings Edinburgh Math. Soc, t. 33, 19 r j -1915
(M)
-
102. MARKOV (A.). — Sur les racines de certaines équations (Math. Ann.,
t. 27, 188G).
103. SOCHOTZKY. — Sur les intégrales définies et les fonctions dont on se sert
pour les développements en séries (1873, en russe).

VIII. — FONCTIONS DU CYLINDRE E L L I P T I Q U E . TRAVAUX ANCIENS.

104. H E I N E . — Kugelfunctioncn (cit. supra).


105. HANTZSCHEL. — Zur Théorie der Functionen des ellipt. cylinders (Progr,
Duisburg, 188G).
106. HANTZSCHEL. — Beitrag zur Théorie der Functionen des elliplischen und
der Kreiseylinders (Progr. Berlin, 1889).
107. POCKELS (Fr.). — Ueber die partielle Differentialgleichung... (Leipzig, 1891).
108. SARCHINGER. — Beitrag zur Théorie der Functionen des cllip. cyl. (Progr.
Chemnilz, 1894).
109. BURKHARDT. — Z u den Funct. des ellipt. Zyl.... (D. Math. Verein, Bd 15).
110. BUTTS. — The elliplic eylinder function of class K (Amer. Journal, 1908).
111. LERCH. — Functionen des elliptischen Zylinders (D. Math. Verein, 1906).
FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. 53

112. LERCH. — Le problème du cylindre elliptique (C. R. Acad. se, t. 142, 1906).
113. WIESMANN. —Dissert. Zurich.
114. DANNACHER. — Zur Théorie der Funclionen des ellipt. cyl. (Dissert.
Frauenfeld).
115. ABRAHAM (Max). — Ueber einige bei Schwingsproblem auftretendc Diffe-
rcntialgleiehungcn (Math. Ann., t. 51).
116 BRILLOUIN. — Propagation de l'électricité, Cours du Collège de France
1901-1902 (Paris, 190 f).

IX. — FONCTIONS DE MATHIEL^. TRAVAUX RÉCENTS.

117. WHITTAKER and WATSON. — Modem Analysis, ch. 19 (Cambridge, 1920).


118. WHITTAKER (E.-T.). — On the partial differential-equations of mathema-
tical physics (Math. Ann., t. 57).
119. WHITTAKER (E.-T.). — On the functions assoeiated vvith the elliptic-
cylinder in harmonie analysis (Inlern. Congress of Math., Cambridge,
1912).
120. INCE (E.-L.). — A proof of the impossibility of the coexistence of two
Mathieu functions [Proceed. Cambridge Phil. Soc, t. 21, 1922).
121. WATSON (G.). — The convergence of the séries in Mathieu functions (Proc
Edinburgh Math. Soc, t. 33, 191 \-1915).
122. BURGESS. — Déterminants conncctcd with the periodic solutions of Mathieu
équation (Ibid., t. 33, 1914-1915).
123. DOUGALL. — On the solutions of Mathieu difïerential équation of hyper-
bolic type (Ibid., t. 41, 1922-1923).
124. MARSCHALL. — The asymplotic représentation of the elliptic-cylinder
functions (Amer. Journal Math., t. 31, 1909).
125. MARSCHALL. — Détermination of the arbitrary constants... (Proc. Edinburgh
Math. Soc, t. 40, 1921-1922).
126. ÏIILLE (Einar). — On the zéros of Mathieu functions (Proc. London Math.
Soc, t. 23, 1924).
126 bis. J E F F R E Y S (Jlarold). — On certain solutions of Mathicu's équation
(Proc. London Math. Soc, t. 23, 1923).
1261er. J E F F R E Y S (Harold). — On the modificd Mathicu's équation (Ibid,
t. 23, 1923).

X. — SOLUTIONS PARTICULIÈRES ET SOLUTION GÉNÉRALE


DE L'ÉQUATION DE M A T H I E U .

127. INCE (E.-L.). — Elliptic cylindcr functions of the second kind (Proc
Edinburgh Math. Soc, t. 33, 1914-1915).
128. POOLE (E.-C.-G.). — On certain classes of Mathieu functions (Proc.
London Math. Soc, t. 20, 1921).
129. WHITTAKER (E.-T.). — On a gênerai solution of Mathieu équation (Proc.
Edinburgh Math. Soc, t. 32, 1913-T91Î).
54 PIERRE HUMRERT.

130. YOUNG (A.-W.). — On the quasi-periodic solutions of Mathieu difïerential


équation (Ibid., t. 32, 1918-191 'î).
131. LINDEMANN (F.). — Di Aèrent ialgleichung der Funct. des ellipt. Cylinders
(Math. Ann., t. 22, i883).
132. STIELTJES (T.-.J.). — Quelques remarques sur l'intégration d'une équation
différentielle (Astron. Nadir., t. 109, 188\).

XI. — GÉNÉRALISATIONS DES FONCTIONS DE M A T H I E U .

A. — Fonctions associées.

133. INCE (E.-L.). — On the connexion between linear difïerential Systems and
intégral équations (Proc Roy. Soc. Edinburgh, t. 42, 1922-1923).
134. INCE (E.-L.). — Associated Mathieu functions (Proc. Edinburgh Math.
Soc, t. 41, 1922-1923).
135. HUMBERT (P.). — On Mathieu functions of higher order (Ibid., t. 40,
1921-1922).
B. — Équation de Hill.

136. HILL. — On the part of the motion of the lunar périgée... (Acta math., t. 8).
137. POINCARÉ (H.) — Sur les déterminants d'ordre infini (Bull. Soc math.
Fr., 1886).
138. POINCARÉ ( I L ) . — Sur le problème des trois corps... (Acta math.,t.\3, 1890).
139. TISSERAND. — Traité de Mécanique céleste, t. III.
140. INCE (E.-L.). — On a gênerai solution of Hill's équation (Monlhly Notices,
t. 75, 76, 77).
141. BRUNS. — Ueber einc Differentialgleichung der Storungstheorie (Aslr.
Nachr., t. 106, 107).
142. CALLANDREAU. — Sur une équation différentielle de la théorie des pertur-
bations {Ibid., t. 107).
143. RIEHLMANX. — Ueber einen besonderen Fait der Differentialgleichung
x" + x (q2 -f- 2 qx cos 2 t -f- 2 q2 cos \ t) = O (Dissert. Zurich, 1908).

C. — Equation de Whittaker.

144. WHITTAKER (E.-T.). — On a class of difïerential équations whose solutions


satisfy intégral équations (Proceedings Edinburgh Math. Soc, i. 33,
1914-1915).
145. INCE (E.-L.). — A linear difïerential équation vvith periodic coefficients
(Proc. London Math. Soc, 2 e série, t. 23, 1923).

D. — Fondions de l'hypercylindre elliptique.

146. HUMBERT (P.). — Sur le produit de Laplace relatif à certains hypercylindres


(C. R. Acad. se, t. 174, 1922).
FONCTIONS DE LAMÉ ET FONCTIONS DE MATHIEU. 55

XII. — APPLICATIONS DES FONCTIONS DE MATHIEU.

147. M A T H I E U ( E . ) . — S u r le m o u v e m e n t v i b r a t o i r e d ' u n e m e m b r a n e (Journal


de Liouvitle, 2 e série, t. 1 3 , 1888).
148. M A C L A U R I N ( R . ) . — O n i h e s o l u t i o n s of t h e é q u a t i o n (V 2 -j- K 2 ) <l> = o in
elliptie co-ordiuates, and their physical applications (Transactions
Cambridge Philos. Soc, t. 2 7 , 1899).
1 4 9 . A B R A H A M ( M a x ) . — Op. cit. supra.
150. POOLE (E.-C.-G.). — A point in t h e d y n a m i c a l T h e o r y of t i d e s (Proc
London Math. Soc, ->c série, t. 19).
151. POOLE (E.-C.-G.). — S o m e notes on spheroidal wave-functions (Quart.
Journal, t. 4 9 ) .
152. POOLE (E.-C.-G.). — A nevv i n t é g r a l é q u a t i o n s a t i s f i e d b y . . . (Messenger
Math., 1. 4 9 ) .
153. R A Y L E I C H . — O n m a i n t a i n e d v i b r a t i o n s (Phil. Magazine, 5 e série, t. 1 5 ,
i883).
15'i. H A M E L . — Lineare Differentialgleichung mit periodischen Koeflicienten
(Math. Ann., t. 7 3 , 1913).
155. C A R S O N ( J . - R . ) . — j N o t e s on t h e t h e o r y of m o d u l a t i o n (Proc. Institute oj
Radio Engineers, N e \ v - \ o r k , 1922).
156 JEFFREYS (Harold). — T h e froc o s c i l l a t i o n , of w a t e r in a n clii].<tic l a k e
(Proc London Math. Soc., t. 2 3 , i>;23).
TABLE DES MATIÈRES

roues
AVANT-PROPOS l

FONCTIONS DE LA Ml"..

Historique de ia question 3
Coordonnées elliptiques. Équation de Lamé 3
Autres formes de l'équation de Lamé 7
Dégénérescence des fonctions de Lamé 7
Lien avec les fonctions sphériques 9
Formai ion des fonctions de Lamé. Leur nombre 9
Exemple des cas les plus simples 11
Notations 12
Théoicmes sur les fonctions de Lamé i3
Équations intégrales 15

SOLUTION GÉNÉRALE DE L'ÉQUATION DE LAMÉ.

Fonctions de Lamé de seconde espèce i5


Intégration de l'équation différentielle 17

APPLICATIONS DES FONCTIONS DE 1 AME.

Analyse harmonique 18
Distribution de la chaleur 18
Figures d'équilibre d'une masse fluide en rotation 18
Problème de Roche ' 20
Géométrie 20
Problèmes divers de dynamique 20

GÉNÉRALISATIONS DIVERSES DES FONCTIONS DE LAMÉ.

Fonctions de Lamé dans le plan 21


Fonctions du cône elliptique 21
Fonctions de Lamé-Wangerin 22
Fonctions de Lamé généralisées 22
58 TABLE DES MATIÈRES.
Papes.
Fonctions de Heine 24
Équations plus générales 25

FONCTIONS D E MATHIEU.

Historique 26
Équation différentielle de Mathieu 27
Fonctions de Mathieu 28
Équation intégrale des fonctions de Mathieu 3o
Calcul effectif de la fonction d'ordre zéro 3i
Propriétés diverses des fonctions de Mathieu 33

SOLUTION GÉNÉRALE D E L'ÉQUATION DE MATHIEU.

Fonctions de Mathieu de seconde espèce 34


Solutions à période 4 T: 35
Intégration de l'équation générale. Méthode de Whittaker 3G
Méthode de F. Lindemann 37

GÉNÉRALISATIONS DIVERSES DE L'ÉQUATION D E MATHIEU.

Fonctions de Mathieu associées 39


Équation de Hill /\o
Équation de Whittaker . . . t- \i
Fonctions de Thypercylindre elliptique ù\i

APPLICATIONS DES FONCTIONS DE MATHIEU.

Mouvements vibratoires 44
Questions diverses 44
Problème des deux équilibristes 45
CONCLI SION 46

INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 47

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