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Tips Analyse 2e Annee PC Psi
Tips Analyse 2e Annee PC Psi
Supérieur
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Toutes les photographies de cet ouvrage proviennent de la photothèque H ACHETTE L IVRE .
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122-4 et L.122-5, d’une part, que les « copies ou
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« les analyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou
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Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français de
l’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par
les articles 425 et suivants du Code pénal.
Avant-propos
L’objectif premier de cet ouvrage est la réussite aux concours et aux examens.
Pour cela, nous avons tenté de rendre intelligible et attrayante une petite partie des mathématiques : celle du pro-
gramme.
Dans cette optique, nous souhaitons que ce livre soit un outil de travail efficace et adapté aux besoins des enseignants
et des étudiants de tout niveau.
Le cours est agrémenté de nombreux Exemples et Applications.
Les Exercices aident l’étudiant à tester sa compréhension du cours, lui permettent d’approfondir sa connaissance des
notions exposées... et de préparer les oraux des concours.
Les Exercices résolus et TD sont plus axés vers les écrits des concours.
L’algorithmique et le calcul formel font partie du programme des concours.
De nombreux exercices prennent en compte cette exigence ainsi que des TD d’Algorithmique entièrement rédigés.
Les auteurs
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
3
Sommaire
SÉRIES NUMÉRIQUES 5
CONTINUITÉ 63
INDEX 379
Séries
numériques 1
Archimède (environ 287-212 av. J.-C.) étudie l’aire
délimitée par un arc de parabole et la corde qui le
sous-tend. Il introduit alors la série :
1 1 1 1 1
1+ , 1+ + , 1+ + ···
4 4 16 4 16
4
et détermine sa limite .
3
Le XVIe siècle apporte un double progrès : un
effort de symbolisme mathématique rend les calculs
plus aisés et la notion de fonction se dégage de son
origine géométrique.
Vers 1660, soucieux d’exprimer des fonctions (ainsi
ln(1 + x) et (1 + x)a ) comme somme de séries, les
mathématiciens s’intéressent à l’étude
O B J E C T I F S
5
Analyse PC-PSI
1 Généralités
Il arrivera que la suite u ne
1.1. Définition d’une série soit définie qu’à partir d’un cer-
tain rang, le plus souvent k = 1
Soit u = (u n ) une suite d’éléments de K . On pose, pour tout n de N : ou k = 2. La série ne sera alors
n
Sn = u k . La suite ainsi définie S = (Sn ) est une suite d’éléments de K, définie qu’à partir de ce rang.
0 En pratique, connaissant
appelée série associée à la suite u. On la note u n ou u n , s’il y a un (u n ), la suite (Sn ) des sommes
n partielles de la série u k est
risque de confusion sur l’indice.
n définie par la formule :
n
L’élément de K : Sn = u k est appelé la somme partielle d’indice n de
0
∀n Sn = uk .
0
la série uk .
Réciproquement, si la suite (Sn )
est connue, le terme général u n
1 1 de la série est déterminé par
Exemple : La série de terme général , c’est-à-dire la série , est S0 = u 0 et :
k k
appelée série harmonique. ∀ n ∈ N∗ u n = Sn − Sn−1 .
La suite u est alors parfaitement
1.2. Convergence et divergence d’une série déterminée et unique.
La série de terme général u k est dite convergente si la suite (Sn ), où Rapport Mines-Ponts, 2003
n
Sn = u k , converge dans K. Sinon, elle est dite divergente. « De trop nombreux étudiants
k=0 confondent la notion de série et
la somme d’une telle série quand
Notation elle converge. Plus généralement,
Lorsque la série u k converge, la limite de la suite (Sn ) des sommes par- on déplore un amalgame entre les
∞ ∞ notations :
+∞ n
tielles est appelée somme de la série et notée u n ou un . un , un , u n et uk . »
n=0 0 n 0 n=0 k=0
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Théorème 1
Si la série u n converge, son terme général tend vers 0. Il faut bien distinguer la série
∞
u k de la somme, un ,
Démonstration 0
de la série qui n’est définie que
Le terme général de la série est : u n = Sn − Sn−1 .
lorsque la série converge.
Une série dont le terme général ne tend pas vers 0 diverge. Elle est dite série
grossièrement divergente. Deux séries qui diffèrent par un
nombre fini de termes sont de
Exemple : Une série géométrique est une série associée à une suite géomé- même nature, c’est-à-dire sont si-
trique. La série a n converge si, et seulement si, |a| < 1. Plus générale- multanément convergentes ou di-
ment, pour |a| < 1, p fixé dans N et c fixé dans C, la série géométrique vergentes.
6
1. Séries numériques
de terme général c a k k p
converge et a pour somme : La somme d’une série géomé-
∞ trique convergente est donc obte-
c ap nue par la formule :
c ak = .
k= p
1−a
premier terme
Lorsque |a| 1 et c est non nul, la série est grossièrement divergente. 1 − raison
7
Analyse PC-PSI
Théorème 3
Soit u k une série convergente et (Rn ) la suite des restes de cette
série. Alors :
• la suite (Rn ) tend vers 0 ;
∞
• pour tout n, on a Rn = uk ;
n+1
∞
• pour tout n, u k = Sn + Rn .
0
1.4. Linéarité
Théorème 4
L’ensemble des séries convergentes à coefficients dans K est un K -
espace vectoriel et l’application qui, à une série convergente, associe sa
somme, est linéaire.
1
• Si les séries u n et vn convergent, alors la série (u n + vn ) Les séries n+ et
2n
converge.
n divergent, mais la série
• Si la série u n converge et la série vn diverge, alors la série
1
(u n + vn ) diverge. n+ n −n converge
2
• Si les séries u n et vn divergent, on ne peut rien dire, a priori, de 1
et la série n + n − 2n
2
la série (u n + vn ). diverge.
Application 1 1
Étude de la série harmonique
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
8
1. Séries numériques
ln(n + 1) Sn 1 + ln(n). N
−2
2N +1
1
N
1
= −2 −1−
Donc, Sn tend vers +∞ quand n tend vers +∞, 2n + 1 n 2n
n=1 n=1 n=1
la série harmonique diverge.
Sn = −2(ln(2N + 1) + g + o(1)) + 2
2) On obtient même, plus précisément, que +(ln(N) + g + o(1)).
ln(n)
admet pour limite 1, c’est-à-dire que : Donc :
Sn ∼ ln(n). 1
S N = −2 ln 2 + + 2 + o(1).
N
Avec Maple :
Finalement, nous pouvons conclure que la série
7 F'8*AC6#69ADDABBBB( 1
converge et que sa somme est :
95!;:3**,'8*AC6#69ADDABBBB(((< (2n + 1)n
:6*ABBBBD( <
∞
10 000 1
1 = −2 ln 2 + 2.
= 9.787606036 (2n + 1)n
n 1
n=1
9.210340372
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• la suite (bn ) est croissante ;
1
• an − bn = ln(n + 1) − ln(n) = ln 1 + tend
n
vers 0.
On note g leur limite commune. g ≈ 0,57. Le
Nicolaus Mercator (1620-1687), mathématicien alle-
nombre g est appelée la constante d’Euler. À ce
mand. Il a défini le logarithme népérien comme primitive
jour, on ignore si la constante d’Euler est rationnelle 1
ou non. de la fonction x → . C’est lui qui, le premier, a
x
n comparé la série harmonique et le logarithme. Ses tra-
1
= ln n + g + o(1) vaux concernent la trigonométrie sphérique, l’astrono-
k mie, la cosmographie. À la fin de sa vie, il participa à
k=1
la construction des jeux d’eau de Versailles.
9
Analyse PC-PSI
√
Exemple : Étude de la série sin p 4n2 + 2
Remarquons que :
√ 2p
u n = sin p 4n 2 + 2 − 2np = sin √ .
2
4n + 2 + 2n
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2p p y
Pour n 2, √ est compris entre 0 et , donc u n est 1,6
2
4n + 2 + 2n 2
positif. 1,4
2 1,2
Rappelons l’inégalité x sin x x, due à la concavité de la fonction
p
p 1
sinus sur 0, .
2 0,8
Nous en tirons : 0,6
2 2p 1 1 0,4
un √ 2 0.
p 4n 2 + 2 + 2n 2n + 1 n+1 0,2
x
1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4
Or la série diverge. Donc la série u n diverge.
n+1
Doc. 2. Inégalité de concavité de la
Pour s’entraîner : ex. 5 à 7. fonction sinus.
10
1. Séries numériques
√ √ 3
! L’hypothèse « u n est de signe
Exemple : La série n2 + n + 1 − n3 + a n2 + b n + c constant » est indispensable. Consi-
√ √ (−1)n 1
3
Soit u n = n 2 + n + 1 − n 3 + a n 2 + b n + c. dérez la série √ +
n n
Modifions l’expression de u n afin de pouvoir préciser la nature de la série. pour vous en convaincre.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
3 15 1 Pour p entier naturel non nul,
Réciproquement, si a = et b = , alors u n = O et la série on sait prouver que :
2 8 n2
∞
u n converge. 1
= p2 p × q,
n2 p
1
2.3. Les séries de Riemann où q est rationnel, mais on
ignore actuellement ce qu’il en
1 ∞
On appelle série de Riemann toute série de terme général a , où a est un 1
n est de pour p 2.
réel fixé. n p+1
2
1
Apéry a démontré, dans les an-
∞
Théorème 8 1
1 nées 1970, que la somme
La série de Riemann converge si, et seulement si, a > 1. n3
1
na est un irrationnel.
11
Analyse PC-PSI
Démonstration
• Pour a 0, la série est grossièrement divergente.
1 1
• Pour b > 0, la série de terme général u k = b − converge.
k (k + 1)b
b
1 1 b
Or u k = 1+ −1 ∼ .
(k + 1)b k k b+1
1
Ainsi, pour b > 0, la série converge, ce qui nous donne la convergence de
k b+1
1
la série de Riemann lorsque a > 1.
ka
1 1 1
• Pour a dans ]0, 1], =O . La divergence de la série harmonique
n na n
1
entraîne celle de la série de Riemann .
na
Bernhard Riemann (1826-1866),
Exemple mathématicien allemand, élève de
1 Gauss, renouvela profondément les
Étudions la nature de la série , où a est un réel fixé.
+ Arctan (n) na mathématiques de son temps.
Si a 0, la série est grossièrement divergente. Peu satisfait de la présentation trop
intuitive de l’intégrale, il en donne
Si a > 0, alors :
une construction rigoureuse, paral-
1 1 lèlement à Cauchy.
∼ a.
n a + Arctan (n) n D’autres théories de l’intégration
(Lebesgue...) verront le jour plus
1
La série converge si, et seulement si, a > 1. tard.
na + Arctan (n)
Son travail en Analyse (1851) le
conduit à considérer des fonctions
Pour s’entraîner : ex. 10.
de la variable complexe, souvent
définies comme sommes d’une sé-
rie.
2.4. Comparaison à une intégrale (PSI) Les notions qu’il introduit en Géo-
métrie différentielle (1854) permet-
Théorème 9 tront à Einstein de développer la
Soit f une application de [0, +∞[ dans R+ , continue par morceaux, théorie de la relativité générale.
positive et décroissante. y
n
La série de terme général u n = f (t) d t − f (n) est convergente.
n−1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Démonstration
f(k) y = f(t)
Puisque f est décroissante, positive, on a :
k t
k −1 k k +1
∀ k ∈ N∗ f (k) f (t) d t f (k − 1),
k−1 Doc. 3. Comparaison avec une in-
donc : tégrale.
k
0 uk = f (t) d t − f (k) f (k − 1) − f (k).
k−1 Rapport Mines-Ponts, 2003
La série est à termes positifs, étudions la somme partielle Sn .
« Les encadrements demandés pour
n n Sn s’appuient sur la technique
Sn = uk f (k − 1) − f (k) = f (0) − f (n) f (0). de comparaison série-intégrale, ils
1 1
posent des difficultés à un nombre
Les sommes partielles de la série sont majorées donc la série converge. important de candidats. »
12
1. Séries numériques
Application 2
Les séries de Riemann, encore et toujours...
13
Analyse PC-PSI
Démonstration
Soit u n une série à termes réels strictement positifs.
u n+1 Jean Le Rond d’Alembert (1717-
• Supposons que lim = L < 1.
n→+∞ u n
1783), mathématicien français,
Fixons ´ > 0 tel que L + ´ < 1 :
fut un pionnier de l’étude des
u n+1 équations différentielles et de leur
∃ N ∈ N ∀n N ∈ ]L − ´, L + ´[.
un utilisation en physique. Il tente
Donc, pour tout n > N, u n+1 < (L + ´)u n . de fournir, en 1746 , la première
Une récurrence simple nous donne alors :
preuve du théorème fondamental
de l’Algèbre. Mais celle-ci n’est
∀n > N 0 u n < (L + ´)n−N (u N ). pas exacte. Gauss, en 1799 , donne
une démonstration rigoureuse.
Par conséquent, à partir du rang N, les termes de la série sont majorés par ceux d’une Corédacteur de l’Encyclopédie,
série géométrique de raison (L +´), positive et strictement inférieure à 1. Ceci assure
d’Alembert y définit la dérivée
la convergence de la série.
u n+1 d’une fonction comme la limite du
• Supposons que lim = L > 1. taux d’accroissement (volume 4 ,
n→+∞ u n
Fixons ´ > 0 tel que L − ´ > 1. De même : article « Différentiel »).
u n+1
∃ N ∈ N ∀n N ∈ ]L − ´, L + ´[ .
un
Puis :
∀n > N (L − ´)n−N (u N ) < u n .
Le terme général de la série tend vers +∞, donc la série diverge.
Exemple
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n! u n+1
La série est telle que lim = e−1 . Donc, elle converge et son
nn n→+∞ u n
terme général tend vers 0. Nous retrouvons, n! = o(n n ).
Remarques
u n+1
• Si lim = 1, la règle de d’Alembert ne s’applique pas. On ne peut
n→+∞ un
rien dire, a priori, concernant le comportement de la série.
Il suffit de considérer les séries de Riemann pour s’en convaincre.
u n+1 u n+1
• Si → 1+ ou si 1, alors u n ne tend pas vers 0, car la suite
un un
(u n ) croît et la série est donc divergente.
14
1. Séries numériques
D’où :
∞
xn
∀x ∈ R ex =
n!
0
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n
(−1)k
x 2 p+1 x 2n+2 naître la somme .»
sin x − (−1) p k!
0
(2 p + 1)! (2n + 2)!
p=0
et
n
x2p x 2n+1
cos x − (−1) p .
(2 p)! (2n + 1)!
p=0
Nous en déduisons :
∞ ∞
x 2 p+1 x2p
∀x ∈ R sin x = (−1) p et cos x = (−1) p
(2 p + 1)! (2 p)!
0 0
15
Analyse PC-PSI
1
3.2. Les séries de Bertrand
na (ln n)b
3.2.1 Étude de la nature de la série lorsque a = 1
1
La fonction f : t → est positive, continue et dérivable sur ]1, +∞[
t(ln t)b
et :
ln t + b
f (t) = − .
t 2 (ln t)b+1
• Si a > 1 :
voir, soit dans le cas général, soit
avec des valeurs particulières de
1 a+1 a a et b, déterminer si une telle
2
série converge.
Alors :
1 1
=o .
n a (ln n)b n (a+1)/2 Rapport TPE, 1997
« Rappelons que si un résultat hors
1 programme (théorème de Césaro,
La convergence de la série de Riemann permet alors de conclure Règle de Bertrand, constante d’Eu-
n (a+1)/2
1 ler) est utilisé, l’examinateur peut
à la convergence de la série de Bertrand . en demander la démonstration. »
n a (ln n)b
16
1. Séries numériques
• Si a < 1 :
Rapport ENS Cachan, 2000
a a+1 1 « Confusion entre les o() et les O()
2 pour la convergence de séries. »
1 1
Alors : =o .
n (a+1)/2 n a (ln n)b
1 1
Puisque la série diverge, il en est de même de .
n (a+1)/2 n a (ln n)b
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
quantum mechanics. All of thy geometry, Herr Planck, is fairly hard... » Ce système de numération, dit
de position, nous vient de l’Inde,
La proposition suivante va nous aider à comprendre cette notation. en passant par les savants arabes
pour arriver en Occident au
Moyen-Âge.
Théorème 12
Soit (ak )k∈N∗ une suite d’entiers compris entre 0 et 9. Alors :
1
• la série numérique ak est convergente ;
10 k
• sa somme s est inférieure ou égale à 1 ;
• pour tout n de N∗ , on a :
n n
ak ak 1 Voir le site : « A history of Pi »
s + n. à l’adresse :
10 k 10 k 10
k=1 k=1 www.groups.dcs.st-and.ac.uk/∼history/.
17
Analyse PC-PSI
Démonstration
1 Comment apparut la notation p ?
La série ak est une série à termes réels positifs et, pour tout k :
10 k Oughtred, en 1647, utilisa le sym-
1 9
0 ak k . bole d /p pour noter le quotient du
10 10 k diamètre d’un cercle à sa circonfé-
9 rence.
Majorée par la série géométrique convergente , elle converge.
10 k David Gregory, en 1697, nota p/r
∞
9 1 le rapport de la circonférence d’un
De plus : s 9 · 10−k = = 1. cercle au rayon.
1
10 1 − 10−1
William Jones, en 1706, écrivit le
1 premier le symbole p avec sa si-
Enfin, puisque la série ak est à termes positifs, sa somme s vérifie pour tout
10 k gnification actuelle.
n de N∗ : n
1
n
1
∞
1 Euler adopta ce symbole en 1737.
ak s ak + ak . Il devint alors rapidement une nota-
10 k 10 k k=n+1 10 k
k=1 k=1 tion standard.
1 p est la première lettre du mot grec
En utilisant ak 9 et la convergence de la série 9 , on obtient :
10 k signifiant « périmètre ».
∞ ∞
1 1 9 1 1
ak 9 = = .
k=n+1
10 k k=n+1
10 k 10 n+1 1 − 10−1 10 n
∞ N −1 N −1 ∞
ak ak aN 1 bk bN bk
Donc : + + < + .
10 k 10 k 10 N 10 N 10 k 10 N 10 k
k=1 k=1 k=1 k=1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
∞ ∞
ak bk
D’où : < .
10 k 10 k
k=1 k=1
18
1. Séries numériques
+∞
9 1
Dans ce cas, l’égalité k
= permet de conclure que : On retrouve :
10 10 N 0,1234599... = 0,1234600...
k=N +1
∞ ∞
ak bk
= .
10 k 10 k
k=1 k=1
i−1
10 i x = ak 10 i−k + ai + ri , ri ∈ [0, 1[.
k=1
∞
ak
Tout réel admet donc une représentation décimale x = où :
10 k
1
Avec la TI :
ai est le reste de la division euclidienne de E(10 x) par 10. i ai = Mod(Floor (10 ˆ i ∗ x), 10)
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Théorème 13
Une série u n de complexes converge si, et seulement si, les séries
réelles Re (u n ) et Im (u n ) convergent.
19
Analyse PC-PSI
Démonstration
Soit u n une série de complexes et S la suite des sommes partielles associées.
n n n
Pour tout n de N, on a Sn = uk = Re (u k ) + i Im (u k ).
k=0 k=0 k=0
La convergence de la suite complexe (Sn ) équivaut à la convergence des deux suites
réelles :
n n
Re (u k ) et Im (u k ) ,
k=0 k=0
sin(n)
Exemple : Nature de la série
2n
cos(n)
Introduisons la série et considérons la série complexe :
2n
cos(n) sin(n) ei n
n
+i = .
2 2n 2n
ei ei
Il s’agit d’une série géométrique de raison . Or < 1, donc les trois
2 2
séries convergent. Vous calculerez leurs sommes.
20
1. Séries numériques
S2n+1 − S2n = u 2n+1 , donc la différence tend vers 0. Les suites (S2n ) et (S2n+1 ) sont
adjacentes. Par conséquent, la suite (Sn ) des sommes partielles converge et sa limite Le théorème s’applique à une sé-
S est telle que : rie u n qui ne vérifierait le
∀ n ∈ N S2n+1 S S2n .
critère qu’à partir d’un certain
Les deux premiers points sont démontrés. rang N. Les inégalités concer-
nant sa somme et son reste ne
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
L’inégalité obtenue se traduit immédiatement sur les restes par :
∞ sont alors vérifiées qu’à partir du
∀n ∈ N S − R2n+1 uk = S S − R2n . rang N.
0
Donc :
∀ n ∈ N R2n 0 R2n+1
Rn est donc du signe de u n+1 et |Rn | |u n+1 |.
+u2n+1
R2n+1 R2n
S2n
O S2n+1 S S2n+2
+u2n+2
Doc. 5. Critère spécial des séries alternées.
21
Analyse PC-PSI
Exemple
(−1)n 1
La série converge, car elle est alternée et la suite tend
ln(n) ln(n)
vers 0 en décroissant.
Pour s’entraîner : ex. 16.
Application 3
Série de Riemann alternée
1 1
1) Donner la nature de la série u n , avec (−1)n t n+1 1
Or : dt t n+1 d t .
(−1)n 0 1+t 0 n+2
un = et a est un réel.
(n + 1)a
Donc :
2) Lorsque a = 1, calculer la somme de la série.
(−1)n + p ∞
(−1)n 1
1
3) Donner la nature des séries , = d t = ln(2).
(n + 1) n+1 1+t
n
(−1) n + 1 0 0
.
n2 Avec Maple
1) Cette série est alternée. 7 F'8**"A(+6C*6%A(#69BDDABB(
Pour a 0, le terme général ne tend pas vers 0. 95!;:3**,'8**"A(+6C*6%A(#
La série est grossièrement divergente. 69BDDABB((( < 7 5!;:3*:6*@(( <
Pour a > 0, la suite (|u n |) tend vers 0 en dé- 100
(−1)n
croissant. Le critère spécial des séries alternées per- = .6980731694
met d’affirmer la convergence de la série. n+1
n=0
∞
(−1)n .6931471806
2) Calcul de la somme .
n+1
0 (−1)n + p
On a : 3) La série apparaît comme la
n n
(n + 1)
1
(−1)k somme d’une série convergente et d’une série di-
= (−t)k d t vergente, elle diverge.
k+1 0
k=0 k=0
(−1)n n + 1
1
1 1
(−1)n t n+1 La série apparaît comme la
= dt + d t. n2
0 1+t 0 1+t somme de deux séries convergentes, elle converge.
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22
1. Séries numériques
Démonstration
Soit u n une série à termes réels telle que la série |u n | converge. Pour démontrer la convergence
Remarquons que : −|u n | u n |u n |. Nous en déduisons : 0 u n + |u n | 2|u n |, absolue de la série u n , nous
puis la convergence de la série un . disposons de tous les outils
étudiés plus tôt concernant la
Une série convergente, mais non absolument convergente, est dite semi- convergence des séries à termes
convergente. positifs et, en particulier, la règle
(−1)n de d’Alembert, le théorème de
Ainsi, la série est semi-convergente. comparaison de séries à termes
n
positifs et la comparaison avec
Pour s’entraîner : ex. 17 et 18. une intégrale.
Exemples : Trois séries
(−1)n
La série √ . Elle vérifie le critère spécial des séries alternées, donc
n
converge.
(−1)n
La série √ .
n + (−1)n
− 12
(−1)n (−1)n (−1)n
√ = √ 1+
n + (−1) n n n
(−1)n 1 1
= √ − 3/2 + O .
n 2n n 3/2
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= √ − +O .
n n n 3/2
(−1)n 1
La convergence de la série √ , et la divergence de la série
n n
(−1)n
permettent de conclure à la divergence de la série √ .
n + (−1)n
23
Analyse PC-PSI
∞
xn
∀x ∈ R ex =
n!
0
∞ ∞
x 2 p+1 x2p
∀x ∈ R sin x = (−1) p et cos x = (−1) p
(2 p + 1)! (2 p)!
0 0
|z|n
La série est la série réelle convergente de somme e|z| . Pour tout
n!
zn
complexe z, la série complexe est absolument convergente. On peut
n!
alors définir la fonction exponentielle :
⎧
⎨ C → C ∞
exp : z zn
⎩ z → exp(z) = e = n!
0
∞ ∞ ∞
(i x)n x2 p x 2 p+1
ei x = = (−1) p +i (−1) p = cos x + i sin x
n! (2 p)! (2 p + 1)!
0 0 0
∀x ∈ R ei x = cos x + i sin x
dans ce cas, en séparant les termes de rang pair et les termes de rang impair :
(−1)n−1
.
∞ ∞ ∞ ∞ na
(−1)n−1 1 1 1
= −2 = (1 − 21−a ) q
na na (2 p)a pa
1 1 1 1 n
2
4.4.3 Produit de deux séries absolument convergentes 1
On appelle produit de Cauchy de deux séries u n et vn la série de 1 2 3 n p
terme général wn = u p vq . (doc. 7.) Doc. 7. wn = u p vq .
p+q=n p+q=n
24
1. Séries numériques
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
gentes.
n
∀n ∈ N 0 |wn | |u i | |vn−i | = gn (2)
i=0
25
Analyse PC-PSI
On peut écrire :
⎛ ⎞
n n n k
0 |Sn (u)Sn (v) − Sn (w)| = ui ⎝ vj⎠ − u i vk−i
i=0 j =0 k=0 i=0
= ui v j − ui v j = ui v j
(i, j )∈[[0,n]]2 i+ j n 2
(i, j )∈[[0,n]]
n<i+ j
|u i | |v j | .
(i, j )∈[[0,n]]2
n<i+ j
n
et, en notant |u n | = an , |vn | = bn et |u i | |vn−i | = gn , ceci devient :
i=0
∀ (z, z ) ∈ C2 ez+z = ez ez
∞ ∞
zn zn
On sait que ez = et ez = et que ces séries sont absolument
n! n!
0 0
convergentes. Donc, leur produit de Cauchy converge. Calculons-le.
En conservant les notations du théorème :
n
zp z q 1 n! p q 1 n (z + z )n
wn = = z z = zp z n− p
= .
p+q=n
p! q! n! p+q=n
p! q! n! p n!
p=0
D’où le résultat.
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Application 4 1
Transformation de en somme de séries
(1 − z) p+1
1) Montrer que, si z est un complexe de mo- 2) Montrer que, si a est un réel > 0 fixé, pour tout
dule < 1 et p un entier naturel, la série complexe z de module < a, on a :
n+p
z n est absolument convergente, de ∞
p 1 n+ p zn
1 = .
somme . (a − z)( p+1) p a( p+n+1)
(1 − z) p+1 0
26
1. Séries numériques
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
La suite (x n ) converge si, et seulement si, la série u n converge. en utilisant des méthodes différen-
tielles.
4.5.2 Comment montrer que la suite réelle (xn ) converge vers
=0 ?
En posant ´ = sgn( ), au-delà d’un certain rang, on doit avoir ´x n stricte-
ment positif. Il suffit de montrer que la suite (ln(´x n )) converge.
Pour cela, étudions la série de terme général :
xn
u n = ln(´x n ) − ln(´x n−1 ) = ln
x n−1
La suite réelle (x n ) admet une limite non nulle si, et seulement si, la série
xn
ln converge.
x n−1
Pour s’entraîner : ex. 20.
27
Analyse PC-PSI
Application 5
La formule de Stirling
1) Calculons wn .
u n+1
wn = ln
un
1 1
= −1 + n + ln 1 +
2 n
1 1 1 1
= −1 + n + − 2 +O
2 n 2n n3
1
=O .
n2
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Théorème 18
Formule de Stirling : √
n! ∼ 2p n n+1/2 e−n .
28
1. Séries numériques
• chercher une suite (vn ) à termes positifs telle que : ( u n = O(vn ) et vn converge) ;
• chercher une suite (vn ) à termes positifs telle que : ( vn = O(u n ) et vn diverge) ;
+∞
• Pour majorer la valeur absolue du reste Rn = u k d’une série convergente :
k=n+1
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• si la série est à termes positifs de la forme u n = f (n) avec f décroissante, alors :
N +1 N
lim f Rn lim f
N →+∞ n+1 N →+∞ n
29
Analyse PC-PSI
Exercice résolu
Procédé d’accélération de convergence
ÉNONCÉ
∞
1
Le but de cet exercice est le calcul d’une valeur approchée de S = .
n2
1
n ∞
1 1
Nous noterons Sn = , et Rn = .
k2 k2
1 n+1
1 1
Ainsi, alors que Sn fournit une valeur approchée de S avec une erreur de l’ordre de , la quantité corrigée Sn +
n n
1
nous donne une valeur approchée de S avec une erreur négligeable devant .
n
En ajoutant un terme correctif à Sn , nous avons « accéléré » la convergence.
L ’expérimentation
p2
Nous admettrons, dans cet exercice, que la valeur exacte de S est . Ce résultat sera utilisé pour comparer les
1 6
vitesses de convergence lors du calcul de S par Sn et par Sn + .
n
1 p2
a) Calculer Sn , Sn + , pour n = 10, 100 et 1 000. Que constatez-vous ?
n 6
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La majoration de l’erreur
∞
1 −1
b) Prouver que : Rn − = (2)
n k 2 (k
− 1)
k=n+1
1
En déduire que Sn + est une approximation par excès de S (que dire de Sn ?).
n
1 1 1
c) Montrer que l’erreur commise en approximant S par Sn + est majorée par − ln 1 − − .
n n n
1 1
En déduire que, pour n 2, S − Sn + .
n n2
1
d) Déterminer un équivalent de Rn −
n
30
1. Séries numériques
CONSEILS SOLUTION
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1 1
L’inégalité S − Sn + en découle.
n n2
k+1
dt 1
d) L’inégalité , est immédiate et entraîne :
k t 2 (t − 1) k 2 (k − 1)
1 1 1 1 1
ln 1 − + Rn − ln 1 − + .
n n n n+1 n+1
Cet encadrement permet de démontrer que :
1 −1
Rn − ∼ .
n 2n 2
31
Exercices
Étudier la convergence et calculer la somme des séries En les comparant à des séries de Riemann, indiquer la
de terme général suivant : nature des séries :
2 ln n ln n (ln n)3
1) u n = Arctan 1) √ ; 2) ; 3) .
n2 n n2 n2
n
2) u n = .
n4 + n2 + 1
Donner la nature de la série de terme général :
∞ n ∞ ∞
20 1 1
Montrer que = 4. 1) u n = . 2) vn =
(5n+1 − 4n+1 )(5n − 4n ) n+1
k2 n
k4
1
Donner la nature et, en cas de convergence, calculer la Nature des séries de terme général :
somme des séries de terme général : an n
1) (a ∈ R) ; 2) a 2n (a ∈ R) ;
1 (n + 1) 2
1) √ √ ;
n+ n+1
a p n (n + 1)n n
2) u n = ln cos a ∈ 0, . 3) n (b > 0) ; 4) r (r > 0) .
2n 2 n n+1
(1 + bk )
1
Soit (u n ) une suite à termes positifs telle que : (PSI) 1) Écrire, sous forme rationnelle, le réel :
32
1. Séries numériques
*
Étudier les séries de terme général : 1) Soit u n une série à termes positifs, conver-
∞
3n n
1 3 gente et Rn = uk .
1) u n = 1+ − 1+ .
n+1 n + a2 n+1
1
2) u n = (discuter suivant z). Montrer que les séries n u n et Rn sont de même na-
1 + zn
ture.
2) Lorsque ces séries convergent, donner une relation entre les
Montrer la convergence et donner la somme de la série sommes.
n
1
de terme général wn = . *
p2 (n − p)!
1 1) Montrer la convergence et calculer la somme de la
série :
n (−1)k
(−1)k
Soit u n = 1+ √ . (2k + 1)
k=2
k
√ 2) En déduire la nature de la série de terme général :
Étudier la suite n u n , puis la série un . n
(−1)k
u n = ln tan
0
(2k + 1)
Soit (u n ) une suite de réels > 0.
un ** (−1)n
On pose vn = . Montrer que la série √ converge.
(1 + u 0 )(1 + u 1 ) . . . (1 + u n ) n + (−1)n+1 n
Montrer que : On note S sa somme.
1) la série vn converge et calculer sa somme ; Déterminer N pour que |S − S2N+1 | 10−2 . En déduire une
∞
valeur approchée de la somme à 2 · 10−2 près.
2) vn = 1 si, et seulement si, la série u n diverge.
0
1) Montrer que, pour tout n dans N, l’équation
* tan x = x a une unique racine xn dans l’intervalle :
Soit une suite (an ), à termes > 0, telle que la série p p
− + n p, + n p .
an diverge. 2 2
On note (Sn ) la suite des sommes partielles. 2) Donner un développement asymptotique de xn à trois
an termes.
1) Montrer que la série diverge.
Sn Comparer avec le développement fourni par Maple.
an
2) Montrer que la série converge. p
Sn2 3) On pose u n = + n p − xn . Étudier la nature des séries
2
a n a
un , (−1) u n (a > 0) et cosm (xn ) (m ∈ N∗ ).
** ei nx
On considère la série , x étant un réel fixé
n
de ]0, 2p[. **
Soit (u n ) une suite positive. On pose :
1) Montrer que cette série converge.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
u n + u n+1 + · · · + u 2n−1
vn =
2) Calculer sa somme. n
3) En déduire la convergence et la somme des séries : et on note Sn (u) et Sn (v) les sommes partielles des séries
u n et vn .
cos n x sin n x
et .
n n
1) Montrer que, pour tout n, il existe 2 n − 1 réels de [0, 1]
* tels que : 2n−1
Soit (u n ) une suite strictement croissante de réels Sn (v) = ak, n u k .
> 0, divergente, telle que la suite (u n+1 − u n ) soit bornée. k=1
n
u k − u k−1 En déduire que, si la série u n converge, alors la série
Montrer que ∼ ln(u n ).
uk
1 vn converge.
1
2) Prouver que : ∀ k ∈ [[1, n]] ak, n .
2
Préciser la nature de la série de terme général :
(−1)n En déduire que les séries u n et vn sont de même na-
un = a , en fonction de a et b. ture.
n + (−1)n n b
33
Analyse PC-PSI
A
(D’après Navale, 1992.) b) En déduire qu’il existe A > 0 tel que u n ∼ .
nl
1) Soit (an ) une suite de réels > 0 telle que la série an c) Étudier la série de terme général :
diverge et (bn ) une suite de complexes. On note Sn (b), Sn (a) 1 · 3 · · · (2 n − 1)
un = .
les sommes partielles des séries bn et an . 2 · 4 · · · 2 n(2 n + 2)
a) On suppose que bn = o(an ). Montrer que :
**
Sn (b) = o(Sn (a)). Soit u n une série convergente à termes posi-
tifs, de somme S.
b) Les bn sont des réels > 0 et les suites (an ) et (bn ) sont
supposées équivalentes. Étudier :
n
Montrer que les suites (Sn (b)) et (Sn (a)) sont équivalentes. 1
1) la série vn , avec vn = u k . En cas de conver-
n
1 n 1
c) En déduire un équivalent de . gence, donner la somme ;
1
k
n
2) a) Montrer que, si (u n ) est le terme général d’une série po- 1
2) la série wn , avec wn = k uk ;
u n+1 l n (n + 1)
sitive et que, pour n 1, = 1 − + vn , où vn est le 1
un n
terme général d’une série absolument convergente, alors : n
3) la série xn , avec xn = n
uk .
u n+1 l
ln =− + wn , 1
un n
n
où wn est le terme général d’une série absolument conver- (k + 1)k
(On pourra calculer et considérer (n + 1) xn .)
gente. 1
k k−1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
34
Espaces vectoriels
normés 2
La démarche que nous vous proposons est illustrée
par cet extrait de l’introduction de la thèse
de Stefan Banach (1920) qui fonde la théorie des
espaces vectoriels normés :
« L’ouvrage présent a pour but d’établir quelques
théorèmes valables pour différents champs
fonctionnels, que je spécifie dans la suite.
Toutefois, afin de ne pas être obligé de les
démontrer isolément pour chaque champ
particulier, ce qui serait bien pénible, j’ai choisi
une voie différente que voici : je considère d’une
O
façon générale les ensembles d’éléments dont je
postule certaines propriétés, j’en déduis des B J E C T I F S
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
théorèmes et je démontre ensuite de chaque champ
fonctionnel particulier que les postulats adoptés Étude des propriétés fondamentales des es-
sont vrais pour lui. » paces vectoriels normés.
Vous avez défini, en Première année, la structure Notion de suite convergente.
d’espace vectoriel qui englobe aussi bien Rn que
Comparaison des normes sur un espace
des espaces de suites et de fonctions. Vous avez vectoriel.
également étudié les suites et les fonctions à
Étude du cas particulier d’un espace vecto-
valeurs réelles ou complexes. riel normé de dimension finie.
Dans le but d’étendre les notions de convergence et
Suites de Cauchy (PSI).
de limite à des suites et des fonctions à valeurs
Quelques notions topologiques.
vectorielles, nous allons, dans ce chapitre et les
suivants, introduire différentes notions. Comparaison des suites.
35
Analyse PC-PSI
1 Norme et distance
y
1.2.2 E = Kn x−y
Pour tout x = (x 1 , . . . , x n ) de E, on pose :
n
x
N1 (x) = |x i | et N∞ (x) = max { |x i |, 1 i n} .
1
Doc. 1.
Les deux applications N1 et N∞ sont des normes sur Kn . Nous vous lais- z
sons le soin de le contrôler.
De plus, si K = R, vous avez vu en Première année que l’application :
⎧
⎨ E×E → R
⎪
n
x y
⎩ (x, y)
⎪ → x|y = x i yi
1
est un produit scalaire sur E. Doc. 2.
36
2. Espaces vectoriels normés
N2 (x) = x|x .
N2 (x) = x|x
Au VIe siècle av. J-C, dans les cités grecques d’Asie Mineure
apparaît une forme de pensée nouvelle. Dans un effort d’expli-
cation du monde, hors des mythes et de la religion, la science
grecque se construit, nourrie des connaissances du monde an-
tique.
Abrégé des Éléments d’Euclide. (Manuscrit arabe) c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
37
Analyse PC-PSI
m n
nor m( A) = |ai j |2
i=1 j =1
m
colnor m( A) = max |ai j |
1 j n
i=1
⎛ ⎞
n
r ownor m( A) = max ⎝ |ai j |⎠
1 i m
j =1
1.2.5 E = K[X] n
Soit P un polynôme de degré inférieur ou égal à n : P = ak X k . On
pose : 0 Rapport TPE, 2002
n n « Certains candidats ne connaissent
N1 (P) = |ak | ; N2 (P) = |ak |2 ; N∞ (P) = sup |ak | pas la définition d’une norme et
k∈N
0 0 confondent norme, norme eucli-
Vérifiez que N1 , N2 et N∞ sont des normes sur K[X]. dienne et produit scalaire. »
1.3. Complément
Notons :
1
(K) = (u n ) ∈ KN ; |u n | converge et 2
(K) = (u n ) ∈ KN ; |u n |2 converge .
1
1.3.1 L’ensemble (K)
1
• (K) est le K -espace vectoriel des séries absolument convergentes.
∞
1
• L’application N1 , définie sur (K) par N1 (u) = |u n |, est une norme
sur 1 (K). 0
1
• De plus, pour toute suite u de (K), on a :
∞ ∞
un |u n | = N1 (u).
0 0
2
1.3.2 L’ensemble (K)
• Si les séries |u n |2 et
|vn |2 convergent, alors la série u n vn
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1
converge absolument. En effet, |u n vn | |u n |2 + |vn |2 .
2
• 2 (K) est un K -espace vectoriel.
• 1 (K) est un sous-espace vectoriel de 2 (K) , car si |u n | < 1, alors
|u n |2 < |u n | . ∞
• L’application w, définie sur 2 (K) × 2 (K) par w(u, v) = u n vn ,
si K = C, est un produit scalaire sur 2 (K). 0
∞
Si K = R, on prendra w(u, v) = u n vn .
0 ∞
• La norme N2 associée à ce produit scalaire est N2 (u) = |u n |2 .
0
38
2. Espaces vectoriels normés
1.4. Distance
L’intérêt de la notion de distance
G étant un ensemble non vide, une distance sur G est une application de provient du fait que, si l’on se
G × G dans R telle que : restreint à une partie non vide
1) ∀ (x, y) ∈ G × G d(x, y) 0 A de l’espace vectoriel normé
(E, ), la restriction de la dis-
2) ∀ (x, y) ∈ G × G d(x, y) = 0 ⇔ x = y
tance d à l’ensemble A × A
3) ∀ (x, y) ∈ G × G d(x, y) = d(y, x) définit toujours une distance sur
4) ∀ (x, y, z) ∈ G × G × G d(x, y) d(x, z) + d(z, y) A , sans que A soit nécessai-
rement un sous-espace vectoriel
de E. Aucune structure algé-
Théorème 1 brique n’est nécessaire pour par-
Soit (E, ) un K -espace vectoriel normé. L’application : ler d’une distance sur un en-
semble, alors que, pour parler
d : E × E → R+ d’une norme, il faut un espace
(x, y) → d(x, y) = x − y vectoriel.
est une distance sur E. Elle est appelée distance associée à la norme
sur E. On a : x = d(0 E , x).
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2.1.2 Boule fermée
La boule fermée de centre x et de rayon r est notée B F(x, r ) et définie
par : y
B F(x, r ) = {y ∈ E | y − x r} 1
BN2 (0,1)
Exemples
E = (R, | |)
La boule ouverte de centre x et de rayon r est l’intervalle ]x − r , x + r [, la
BN1 (0,1) 0 1 x
boule fermée de centre x et de rayon r est l’intervalle [x − r , x + r ].
E = R2 . x = 0 E , r = 1.
E est muni des normes : BN¥ (0,1)
N1 (x, y) = |x| + |y| ; N2 (x, y) = x2 + y2 ; N∞ (x, y) = max(|x|, |y|). Doc. 3. Trois boules dans R2 .
39
Analyse PC-PSI
Les boules B N1 (0, 1), B N2 (0, 1), B N∞ (0, 1) ont été représentées.
On constate que les boules obtenues dépendent de la norme choisie.
y
Théorème 2
Les propriétés suivantes sont équivalentes : A 1
1) A est une partie bornée de (E, ) 12
0
2
2) Il existe un réel M tel que : ∀ (x, y) ∈ A x−y M 1 x
−1 2
3) La partie A est incluse dans une boule de l’espace vectoriel normé
(E, )
Exemple
B ((12 , − 12), 2)
Toute boule est bornée. Un sous-espace vectoriel non réduit à {0 E } n’est pas Doc. 4. Une partie bornée de R2 .
borné.
Application 1
L’ espace vectoriel B( A, F)
Soit (F, N) un espace vectoriel normé. Montrer que ∞ est une norme sur B( A, F).
1) Montrer que B( A, F) est un sous-espace vec- 3) Définir une norme sur l’espace vectoriel B(E)
toriel de F A . des suites bornées de l’espace vectoriel normé
(E, N).
2) Pour tout f de B( A, F), on pose :
1) B( A, F) est une partie non vide de F A (la
f ∞ = sup N( f (x)). fonction nulle est bornée).
x∈ A
40
2. Espaces vectoriels normés
Si f et g sont deux fonctions bornées sur A et Les propriétés 1), 2), 3) de la définition d’une norme
a, b deux scalaires, alors : sont simples à vérifier.
∀x ∈ A Soit f et g deux applications bornées sur A.
Alors : ∀ x ∈ A
N (a f + b g)(x) = N (a f (x) + b g(x)
|a| N( f (x)) + |b| N(g(x)) N (( f + g)(x)) = N ( f (x) + g(x))
|a| K f + |b| K g N ( f (x)) + N(g(x))
f ∞ + g ∞
avec K f et K g deux réels tels que :
Donc :
∀x ∈ A N f (x) Kf et N(g(x)) Kg
f +g ∞ = sup N ( f + g)(x)
x∈ A
B(A, F) est donc stable par combinaison linéaire,
c’est un sous-espace vectoriel de F A . f ∞ + g ∞.
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Une suite (x p ) d’éléments de l’espace vectoriel normé, (E, ), est
convergente dans (E, ) (ou encore converge pour la norme ) si :
! L’ordre des quantificateurs est
fondamental.
∃x ∈ E ∀´ > 0 ∃ N ∈ N ∀ p ∈ N (p N) ⇒ ( x p − x ´)
Théorème 3
Soit (x p ) une suite convergente d’éléments de l’espace vectoriel normé,
(E, ). Alors, l’élément x de E tel que lim x p − x = 0 est
p→+∞
unique.
Il est appelé la limite de la suite (x p ) et noté :
x = lim x p .
p→+∞
41
Analyse PC-PSI
Théorème 5
Si (x p ) est une suite convergente de l’espace vectoriel normé, (E, ),
de limite x, alors toute suite extraite de (x p ) converge aussi vers x.
Théorème 6
Toute suite convergente d’éléments d’un espace vectoriel normé, (E, ),
est bornée.
42
2. Espaces vectoriels normés
∀x ∈ E ∃ ´ > 0 ∀N ∈ N ∃ p ∈ N (p N et x p − x > ´)
Théorème 7
Soit E un K -espace vectoriel et N1 et N2 deux normes sur E. Les
deux propriétés suivantes sont équivalentes :
1) ∃ a ∈ R+∗ ∀ x ∈ E N2 (x) a N1 (x) .
2) Toute suite (x p ) d’éléments de E qui converge vers 0 E relativement
à la norme N1 converge aussi vers 0 E pour la norme N2 .
Démonstration
• On suppose 1). Soit (x p ) une suite d’éléments de E qui converge vers 0 E pour la
norme N1 . Alors : lim N1 (x p ) = 0.
p→+∞
Donc lim N2 (x p ) = 0. La suite converge vers 0 E pour la norme N2 .
p→+∞
Nous en déduisons que N2 (xn ) > 0, puis que xn = 0 E et que N1 (xn ) > 0.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Posons alors :
1
yn = xn
n N1 (xn )
Par construction :
1 1 1
N2 (yn ) = N2 (xn ) > 1; N1 (yn ) = N1 (xn ) = .
n N1 (xn ) n N1 (xn ) n
Donc, la suite (yn ) ne converge pas vers 0 E pour la norme N2 . Mais elle converge
vers 0 E pour la norme N1 .
43
Analyse PC-PSI
Application 2
Cas de K n
Soit E = Kn et, pour x = (x 1 , . . . , x n ), posons : Les deux normes N1 et N∞ sur Kn sont équi-
valentes.
n n
• Avec N2 , on a aussi :
N1 (x) = |x i | ; N2 (x) = |x i |2 ;
1 1 n
2 (x) =
√
N∞ (x) = max {|x i |, 1 i n} N2 (x) N∞ n N∞ (x)
1
Montrer que ces normes sont équivalentes.
De même si |x i0 | = N∞ (x) :
• On peut écrire :
n N2 (x) |x i0 |2 = |x i0 | = N∞ (x)
N1 (x) N∞ (x) = n N∞ (x).
1 Donc, les normes N2 et N∞ sur Kn sont équi-
valentes.
Et, si i 0 est tel que |x i0 | = N∞ (x), alors :
• On en déduit :
n
N1 (x) = |x i | |x i0 | = N∞ (x) 1
∀ x ∈ Kn N1 (x) N∞ (x) N2 (x)
1 n
√ √
Donc : n N∞ (x) n N1 (x).
Théorème 8
Si E est un K -espace vectoriel, la relation définie sur l’ensemble des
normes de E, « N1 et N2 sont deux normes équivalentes », est transi-
tive.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Théorème 9
Soit E un K-espace vectoriel, N1 et N2 deux normes sur E. Les
propriétés suivantes sont équivalentes :
1) Les normes N1 et N2 sont équivalentes.
2) Une suite (x p ) d’éléments de E converge vers 0 E relativement à la
norme N1 si, et seulement si, elle converge vers 0 E pour la norme N2 .
3) Une suite (x p ) d’éléments de E converge vers un élément x de E
relativement à la norme N1 si, et seulement si, elle converge vers x pour
la norme N2 .
44
2. Espaces vectoriels normés
Application 3
Normes sur C([0, 1], R)
Théorème 11
Toutes les normes sur un espace vectoriel de dimension finie sont équiva-
lentes.
Doc. 5. Dans R2 .
45
Analyse PC-PSI
Remarque
Théorème 12 L’intérêt de ce théorème réside
Soit E un K -espace vectoriel de dimension finie, B = (e1 , . . . , en ) une dans le fait fondamental que, sur
base de E et x p p une suite d’éléments de E. un espace vectoriel de dimen-
n sion finie, les suites convergentes
On note x p = x i, p ei . sont toujours les mêmes indépen-
i=1 damment de la norme choisie.
n
On se permet alors d’utiliser des
Alors, la suite (x p ) p converge dans E vers l’élément x = x i ei phrases telles que : « Soit (x p )
i=1
une suite convergente de Kn »,
si, et seulement si, pour tout i de [[1, n]] , la suite de scalaires x i, p p sans préciser la norme utilisée
converge vers x i . pour définir la convergence.
A contrario, dire « Soit ( f n )
Démonstration une suite convergente de
C([0, 1], R) » n’a pas de sens,
E étant de dimension finie, toutes les normes sur E sont équivalentes. Nous allons
utiliser : car on ne précise pas de quel
n n
type de convergence il s’agit.
x 1= xi ei = |xi |
i=1 1 i=1
∀p∈N 0 |xi, p − xi | xp − x 1
D’où lim xi p = xi . Rapport X-ESPCI, 2001
p→+∞
Application 4
Normes sur K [X]
n
Nous avons déjà rencontré les normes suivantes.
En effet, en prenant Pn (X) = X k , on a :
n
0 √
Si P(X) = ak X k : N∞ (Pn ) = 1 ; N2 (Pn ) = n + 1 ;
0
n n N1 (P) = n + 1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
46
2. Espaces vectoriels normés
Théorème 13
Toute suite convergente de (E, ) est une suite de Cauchy de E.
Démonstration
Soit (x p ) une suite convergente de limite x. Fixons ´ > 0. On sait que :
´
∃N ∈N ∀p N xp − x .
2 Richard Dedekind (1831-1916),
mathématicien allemand.
D’où : ∀ p N x p − x p+k ´.
Une théorie complète des nombres
réels a été nécessaire pour que
Théorème 14 le critère de Cauchy, d’abord ad-
mis, puisse être démontré. Ces théo-
Toute suite de Cauchy de (E, ) est bornée.
ries datent des années 1860-1870 et
sont l’œuvre de Dedekind, Weiers-
trass et Cantor.
Théorème 15
Toute suite de Cauchy d’un espace vectoriel normé de dimension finie est Rapport Mines-Ponts, 2000
bn bn−1
convergente. « La condition − tend
an an−1
vers 0 n’assure pas que la suite
Ce théorème est admis. Il sera traité dans le livre d’exercices, mais sa démons- bn
soit de Cauchy... »
tration est hors programme. an
Application 5
Une suite de Cauchy dans R 3
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
On considère, dans ⎛ l’espace
⎞ vectoriel euclidien La norme euclidienne est notée .
un
R3 , la suite (Z n ) = ⎝ vn ⎠ définie par : 1) Montrer que la suite (Z n ) vérifie une relation
⎛ ⎞ wn matricielle de la forme Z n+1 = A Z n + B.
u0
Z 0 = ⎝ v0 ⎠ et, pour tout n : Préciser A et B.
w0
⎧ 2) Montrer que, pour tout vecteur X de R3 , on a
⎪ 1 1 AX k X , où k est un réel de ]0, 1[.
⎪
⎪ u n+1 = u n − wn − 61
⎪
⎪ 3 6
⎪
⎨
1 1 1 3) En déduire que la suite (Z n ) est une suite de
vn+1 = u n + vn − wn + 61
⎪
⎪ 3 2 3 Cauchy de R3 .
⎪
⎪
⎪
⎩ wn+1 = u n + vn − 1 wn + 61
⎪ 1 1
3 3 3 4) Montrer qu’elle converge et calculer sa limite.
47
Analyse PC-PSI
Un point x d’une partie A de E est appelé point intérieur à A s’il existe BO(x,r)
une boule ouverte de centre x incluse dans A (doc. 6) : A x
∃r > 0 B O(x, r ) ⊂ A u
1 1 1 1 3
est un point intérieur à A car B O , = , ⊂ A (doc. 7).
2 2 4 4 4 ] ] [ [ x
1 n’est pas un point intérieur à A. 0
1 1 3
1
4 2 4
Pour s’entraîner : ex. 8. Doc. 7.
48
2. Espaces vectoriels normés
Exemples
E et [ sont des ouverts de (E, ). ]0, 1] n’est pas un ouvert de R.
Application 6
Les boules ouvertes
Montrer que toute boule ouverte de E est un ou- Puisque y est dans B O(x 0 , r0 ) : d(y, x 0) < r0 .
vert de E.
L’intuition issue de la géométrie invite à poser :
Soit x 0 dans E, r0 > 0 et A = B O(x 0 , r0 ).
Nous voulons prouver que : d = r0 − d(y, x 0 )
∀ y ∈ A ∃d > 0 B O(y, d) ⊂ B O(x 0 , r0 )
Prouvons que B O(y, d) ⊂ B O(x 0 , r0 ) = A.
BO(x0,r0)
Soit z dans B O(y, d), alors :
x0
y d(z, x 0 ) d(z, y) + d(y, x 0)
d
< d + d(y, x 0) = r0 .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Théorème 16
L’intersection de deux ouverts de E est un ouvert de E.
Démonstration
Soit A 1 et A 2 deux ouverts de E (doc. 9).
B(x,r1)
1) Si A 1 ∩ A 2 = [, le résultat est acquis.
A2
2) Si A 1 ∩ A 2 = [, soit x dans A 1 ∩ A 2 . A1 x
A 1 est ouvert : ∃ r1 > 0 B O(x, r1 ) ⊂ A 1 . B(x,r2)
De même, A 2 est ouvert : ∃ r2 > 0 B O(x, r2 ) ⊂ A 2 .
Notons r = min(r1 , r2 ). Alors :
Doc. 9. Intersection de deux ou-
B O(x, r ) ⊂ B O(x, r1 ) ∩ B O(x, r2 ) ⊂ A 1 ∩ A 2 . verts.
49
Analyse PC-PSI
Théorème 18
Si (x p ) est une suite convergente de E, de limite x, alors tout ouvert de
E contenant x contient tous les termes de la suite à partir d’un certain
rang.
Théorème 19 (PSI)
Le point x de E est adhérent à la partie A de E si, et seulement s’il
existe une suite d’éléments de A qui converge vers x, c’est-à-dire :
∃ (x p ) ∈ AN lim x p − x = 0.
p→+∞
Démonstration v
• Soit (xn ) une suite d’éléments de A qui converge vers x et r > 0. Puisque
la suite (xn ) converge vers x, il existe p tel que x p ∈ B O(x, r ). Donc :
x1
B O(x, r ) ∩ A = [. A
1 x2
• Réciproquement, pour tout p de N, il existe x p dans A tel que x p ∈ B O x, p .
2 u
La suite (xn ) d’éléments de A converge vers x.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Exemples
Tout point de A est un point adhérent à A (doc. 10). Doc. 10. Les points x 1 et x 2 sont
adhérents à A.
E = R, x = |x|, A = ]0, 1].
0 n’appartient pas à A, mais il est adhérent à A (doc. 11).
Si A est une partie majorée non vide (respectivement minorée) de R, la
borne supérieure (respectivement inférieure) de A est un point adhérent à A.
En effet, A étant une partie non vide et majorée de R, elle admet une borne
supérieure a. ] [
x
Soit alors r > 0. a est le plus petit des majorants de A : ]a−r , a]∩A = [. 0 1
On en déduit que a est adhérent à A. Doc. 11. 0 est adhérent à A.
Pour s’entraîner : ex. 10 (PSI).
50
2. Espaces vectoriels normés
Exemples
x n’est pas adhérent à A. Les seuls points adhérents à A sont les points de A. A
est fermé.
Exemple
Toute boule fermée de E est une partie fermée de E. En effet, si x appar-
( x − a − r)
tient au complémentaire de B F(a, r ), la boule B O(x, ) est
2
contenue dans le complémentaire de B F(a, r ) .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
On en déduit, par récurrence, que
la réunion d’une famille finie de
Théorème 21 fermés de E est un fermé de E.
La réunion de deux fermés de E est un fermé de E. Mais, l’exemple suivant montre
que ceci est faux pour une famille
infinie.
E = R et, pour n dans N∗ ,
Théorème 22
Soit (Fi )i∈I une famille quelconque de fermés de E. 1 1
Fn = ,2−
L’intersection de cette famille : n n
Fi = {x ∈ E | ∀ i ∈ I , x ∈ Fi } Alors :
i∈I
Fn = ]0, 2[
est un fermé de E. n∈N∗
51
Analyse PC-PSI
Démonstration
Fixons un point x adhérent à Fi . Rapport X-ESPCI, 2001
i∈I « Dans le cas borné, la compacité
Pour tout réel r > 0, B O(x, r ) ∩ Fi = [. de F est souvent invoquée mais
i∈I des démonstrations ... sont franche-
Pour tout i de I , x est donc un point adhérent à Fi . Mais Fi est fermé, donc x ment absurdes, en particulier celles
appartient à Fi .
qui se réfèrent à l’existence de ma-
Fi est donc bien un fermé de E. jorants pour des parties de Rn . »
i∈I
52
2. Espaces vectoriels normés
∀´ > 0 ∃ N ∈ N ∀n N un ´|an |
Théorème 24
Lorsque la suite scalaire (an ) ne s’annule pas, la suite (u n ) est né-
1
gligeable devant (an ) si, et seulement si, la suite vectorielle un
an
converge vers 0 E .
On écrit alors : an ∼ bn .
! Les équivalents ne s’addi- c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
53
Analyse PC-PSI
Application 7
Exponentielles et logarithmes de suites équivalentes
exp(vn ) 1 ln(x n )
= exp(− ln(n) = , lim = 1.
exp u n ) n n→+∞ ln(yn )
donc les suites exp(u n ) et (exp(vn )) ne sont Les suites ln(x n ) et ln(yn ) sont équiva-
pas équivalentes. lentes.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
54
2. Espaces vectoriels normés
• Pour montrer qu’une partie A de l’espace vectoriel normé ( E, ) est bornée, on prouve que :
∃ K ∈ R+ ∀x ∈ A x K ou ∃ B O(x, r ) A ⊂ B O(x, r )
• Pour montrer que la suite (x p ) converge vers 0 E dans ( E, ) , prouver que lim
p→+∞
x p = 0.
• (PSI) Pour montrer qu’un point x de A est intérieur à A , on peut chercher une boule ouverte
de centre x, contenue dans A.
• Pour montrer qu’un point x de E est adhérent à A , on peut :
• montrer que toute boule ouverte de centre x rencontre A ;
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• (PSI) chercher une suite d’éléments de A convergeant vers x ;
55
Analyse PC-PSI
Exercice résolu
1. Une curieuse boule dans R2
ÉNONCÉ
1 √
1) Montrer que l’application (x, y) −→ N(x, y) = x+ 2t y dt est une norme sur R2 .
0
2) Déterminer la boule unité B = (x, y) ∈ R2 | N(x, y) 1 .
−
→ − →
3) La représenter graphiquement dans le plan rapporté à un repère orthonormé (O; i , j ).
On montrera que B est délimitée par des segments et deux courbes dont l’équation se simplifie en effectuant une
rotation du repère.
CONSEILS SOLUTION
√
La seule difficulté réside dans : 1) Soit (x, y) tel que N(x, y) = 0. La fonction : t → x + 2 t y est
continue et positive sur [0, 1]. Donc, pour tout t de [0, 1], on a :
N(x, y) = 0 ⇒ (x, y) = 0 √ √
x + 2 t y = 0, puis x + 2 t y = 0.
2.5 B ∩ {(x, y) | y 0} .
√
1 √ 2
2 • Si x 0 et y 0, alors N(x, y) = x + 2 t y d t = x+ y.
0 2
1 √
1.5 • Si x 0 et y 0, alors N(x, y) = x + 2 t y d t.
0
√ √
La fonction : t → x + 2 t y est affine, elle croît de x à x + 2 y lorsque
1
t croît de 0 à 1.
√
√ 1 √ 2
0.5 Si x+ 2y 0, alors N(x, y) = − x + 2t y dt = − x + y .
0 2
√ 2 √
√ 2 x 2
Si x + 2y > 0, alors y > 0 et N(x, y) = +x+ y.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
−2 −1.5 −1 −0.5 0 x
2 y 2
Doc. 1. 0 <*&,'.4/&)% 6 3) • Si x 0 et y 0, alors B est délimitée par la droite d’équation :
0 *1.4*2*&.4/&';(8 √
#)-+&'8%$;$:#:(8 2
x+ y=1
!)-+&'8%$:" 2
;3!7997":3!7997%5 √
• Si x 0, y 0 et x + 2 y 0, alors B est délimitée par la
droite d’équation : √
2
x+ y = −1
2
√
• Si x 0, y 0 et x + 2 y > 0, alors B est délimitée par la
courbe (C) d’équation (doc. 1) :
√ 2 √
2 x 2 √ √
+x+ y = 0, soit x 2 + 2x y + y 2 − 2y = 0.
2 y 2
56
2. Espaces vectoriels normés
x cos a − sin a X
=
y sin a cos a Y
Par conséquent :
√ √
M ∈ (C) ⇔ x 2 + 2 x y + y 2 − 2 y = 0 ⇔ (cos a X − sin a Y )2
√
+ 2(cos a X − sin a Y )(sin a X + cos a Y )
√
+(sin a X + cos a Y )2 − 2(sin a X + cos a Y ) = 0.
√
Le terme en X Y a pour coefficient 2 cos 2 a.
p
Choisissons a = , l’équation se simplifie et après factorisation cano-
4
nique :
√ √ 2 √ √ 2
2 2 2 2
1+ X− 1− + 1− Y− 1+ = 1.
2 2 2 2
y
Y
p
x + 2y = 0 p X
2
1
x+
p 2 y=
p
1− 2
2
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Doc. 2. N .7=!8FMRC.41,F(EDP0(O+ARB(C.41,F(EDRDPCPB(
@.41,F(EDPO-LAMRAPLES −2 O 1 2 x
√ √
y= 2, x = 0 , y = 2, x = 0
x+
p 2 y=
N .7=!8FMRC.41,F(EDP0(O@+ARB(C.41,F(EDRDPCPB(
2
@.41,F(EDPO-LAMRAPLES
1 −
√ √
y= 2, x = −2 , y = 2, x = −2
N .7=!8FMRC.41,F(EDP0(O@+ARC.41,F(EDPO-LAMRAPLES
√
y= 2, x = −2
57
Analyse PC-PSI
Exercice résolu
2. L’algorithme de Héron
ÉNONCÉ
montrer qu’il est possible de choisir z 0 tel que la suite (z n ) converge vers a (respectivement −a). Interpréter
géométriquement ce choix.
b) Montrer que, si la suite (z n ) s’annule, le point d’affixe z 0 appartient à une droite d’origine O que vous décrirez
géométriquement. Précisez les points de cette droite dont l’affixe conduit à une suite stationnaire nulle.
c) Décrire, en fonction de la position du point d’affixe z 0 , la nature de la suite (z n ).
d) On fixe a = i et z 0 = 1. Déterminer la limite a de la suite (z n ).
CONSEILS SOLUTION
58
2. Espaces vectoriels normés
0
t 7238946623297
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2 4 6 8 2736064645568
I .5+):.)ON,)/B294)+@O
2.64575131111
I 3 OJL;IB(-&@?BL="-L@M
2.64575131106
1 7 1
f := x → x+
2 2 x
2) a) Le terme wn est défini si, et seulement si, z n = −a. C’est-à-dire
I LOJCLCO 1(OJ294) BH3B)@<)<)-&G<
)J*00!< KJ*00(*< si, et seulement si, z 0 = −a.
7,+846)J).'5@O Si z 0 = −a ou z 0 = a, la suite (z n ) est constante, donc convergente.
I .5+OJEDFFM L OJ*0$O
Supposons z 0 différent de a et −a et calculons wn+1 .
res := n
wn+1 = (wn )2 . Par conséquent, pour tout n, on a wn = (w0 )2 .
I )4 (% 74 .5+OJ.5+<AL<3BL@><
A3BL@<3BL@>M LOJ3BL@ 47O Si |w0 | < 1, la suite (wn ) converge vers 0, donc la suite (z n ) converge
I 1(*OJ 294) BA.5+>@O vers a. Il suffit pour cela de choisir z 0 tel que |z 0 − a| < |z 0 + a|.
I 7,+29:KBH1(<1(*G@M
Doc. 2. Si |w0 | > 1, (|wn |) converge vers +∞, et (z n ) converge vers −a.
Il suffit pour cela de choisir z 0 tel que |z 0 + a| < |z 0 − a|.
59
Analyse PC-PSI
1 1
z n = i kn a, avec kn+1 = kn − .
2 kn
La suite (kn ) est bien définie mais elle diverge ainsi que (z n ).
d) La limite de la suite (z n ) est alors le complexe :
√ p
2 1 − ei p/4 sin p
a= (1 + i) et |w0 | = = 8 = tan .
2 1 + ei p/4 p 8
cos
8
60
Exercices
Montrer que, dans un espace vectoriel normé, l’applica- Soit A une partie de l’espace vectoriel normé (E, )
tion norme est convexe, c’est-à-dire vérifie : et O un ouvert de E.
∀ (x, y) ∈ E 2 ∀ t ∈ [0, 1] Montrer que A + O est un ouvert de E.
Soit E = R2 et, pour tout x = (a, b) de R2 : (E, ) est un espace vectoriel normé de dimension
√ finie.
N(x) = a 2 + 2ab + 5b2 .
Soit l un scalaire non nul et A un compact de E.
Montrer que N est une norme sur R2 . Montrer que l A est un compact de E.
*
f est une fonction continue de [0, 1] dans R+ . On On pose E = C2 ([0, 1], R). Pour tout f de E, on
considère l’application : définit :
⎧ + 1
⎨K[X] → R N( f ) = | f (x)| d x
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Nf : P → N f (P) = sup | f (x)P(x)| 0
⎩
x∈[0,1] 1
N ( f ) = | f (0)| + | f (x)| d x
Donner une condition nécessaire et suffisante sur f pour que 0
N f soit une norme sur K[X]. 1
N ( f ) = | f (0)| + | f (0)| + | f (x)| d x
0
Montrer que, dans l’espace vectoriel normé, (E, ) : 1) Montrer que ces trois applications sont des normes.
2 +∗
1) ∀ (x, y) ∈ E ∀ r ∈ R x + B(y, r ) = B(x + y, r ) 2) Prouver que, pour tout f de E, N( f ) N ( f) N ( f ).
2) ∀ x ∈ E ∀ r ∈ R+∗ ∀ l ∈ K\ {0} l B(x, r ) = B(lx, |l|r ) 3) Prouver que, deux à deux, ces normes ne sont pas équiva-
lentes.
61
Analyse PC-PSI
62
Continuité 3
Leibniz, en 1692 , utilise, dans un cadre
géométrique, le terme de fonction.
En étudiant la solution de l’équation des cordes
vibrantes donnée par d’Alembert en 1747, Euler ,
en 1748 , libère la notion de fonction de ce cadre et
introduit la notation f (x). L’idée intuitive suivant
laquelle une fonction est continue si son graphe
peut être tracé sans lever le crayon est attribuée à
Euler. Mais cette idée ne s’applique qu’aux
fonctions définies sur un intervalle et à valeurs
dans R.
Bolzano et Cauchy, vers 1820, définissent
O B J E C T I F S
correctement les fonctions continues Limite en un point d’une fonction d’un es-
pace vectoriel normé dans un autre.
de R dans R.
e Principales opérations sur ces limites.
Au début du XX siècle, cette définition sera
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
généralisée à des fonctions vectorielles d’une Comparaison des fonctions au voisinage
variable vectorielle. d’un point.
La notion de limite d’une fonction en un point et Continuité en un point, sur une partie.
plus généralement l’étude de son comportement et Utilisation de la continuité : images réci-
sa comparaison à d’autres fonctions au voisinage proques d’ouverts et de fermés (PSI), image
d’un point est fondamentale en analyse (c’est directe d’un compact.
l’étude locale d’une fonction en un point). Applications lipschitziennes.
Dans ce chapitre,nous étudierons cette notion dans Continuité des applications linéaires entre
le cas d’une fonction d’un espace vectoriel dans un espaces vectoriels normés de dimension finie.
autre, puis les fonctions continues sur une partie. Continuité des applications bilinéaires
Nous considérerons ensuite le cas entre espaces vectoriels normés de dimension
des applications linéaires. finie.
63
Analyse PC-PSI
1 Limites
1.1. La définition
Considérons un point a adhérent à A et un point b de F.
On dit que f admet b comme limite au point a si :
Théorème 1
La limite de f en a, lorsqu’elle existe, est unique.
Théorème 2
L’application f admet b comme limite en a si, et seulement si :
Exemple
x 2 y2
Prenons E = R2 , F = R, A = E\{(0, 0)} et f (x, y) = .
x 2 + y2
Montrons que f admet une limite en a = (0, 0) et déterminons cette limite.
64
3. Continuité
L’utilisation des coordonnées polaires est très efficace. En effet : Rapport Mines-Ponts, 2003
« Quand on demande d’étudier les
0 f (r cos u, r sin u) = r2 cos2 u sin2 u r2 . variations d’une fonction sur l’in-
tervalle [1, +∞[, il ne faut pas ou-
Donc :
blier d’étudier le comportement de
0 f (x, y) x 2 + y2
la fonction aux deux bornes de l’in-
et tervalle. »
lim f (x, y) = 0.
(x,y)→(0,0)
1.1.1 Limite en +∞ et en −∞
Supposons ici que E = R et notons b un point de F. Si f est définie De même, donner un sens à :
sur un intervalle de la forme A =]x 0 , +∞[, on dit que f admet b comme lim f (x) = b
limite en +∞ si : x→−∞
ou :
∀´ > 0 ∃ y ∈ R ∀ x ∈ A (x y) ⇒ ( f (x) − b F ´) lim f = b.
−∞
∀ K ∈ R ∃d > 0 ∀x ∈ A ( x −a d) ⇒ ( f (x) K) ou :
E
lim f = −∞.
a
Et l’on note : lim f (x) = +∞ ou lim f = +∞
x→a a
Théorème 3
L’application f admet b comme limite en a si, et seulement si,
pour toute suite (x p ) p∈N d’éléments de A qui converge vers a dans
(E, E ), la suite ( f (x p )) p∈N converge vers b dans (F, F ).
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Démonstration
• On suppose que f admet b comme limite en a et on fixe une suite (x p ) p∈N
d’éléments de A qui converge vers a dans (E, E ).
Soit ´ > 0 .
f admet b comme limite en a, donc :
∃d > 0 ∀x ∈ A x −a E d⇒ f (x) − b F ´.
La suite (x p ) p∈N converge vers a :
∃ N ∈ N ∀n N xn − a E d.
En combinant les deux : ∀n N f (xn ) − b F ´.
La suite ( f (x p )) p∈N converge donc vers b dans (F, F ).
65
Analyse PC-PSI
1
En prenant d = , on obtient :
2p
1
∃ ´ > 0 ∀ p ∈ N ∃ xp ∈ A xp − a E et f (x p ) − b F ´.
2p
La suite (x p ) p∈N converge donc vers a dans (E, E ), mais la suite ( f (x p )) p∈N
ne converge pas vers b dans (F, F ).
Exemple
Montrons que la fonction f définie sur R∗ par :
1
f (x) = sin
x
n’a pas de limite en 0.
1
Pour p dans N, posons x p = p , f (x p ) = (−1) p
+ pp
2
La suite (x p ) p∈N converge vers 0 et la suite ( f (x p )) p∈N di-
verge. Donc f n’a pas de limite en 0.
Doc. 1. Représentation, sur calculatrice, du
1 p p
graphe de x → sin avec x ∈ − , .
1.3. Limites d’applications à valeurs x 2 2
dans un espace vectoriel normé de dimension finie
Supposons que l’espace vectoriel F soit de dimension finie et notons Rapport Mines-Ponts, 2003
B = (v1 , . . . , vn ) une base de F. « Des limites aussi classiques que :
Pour tout x de A, il existe ( f 1 (x), . . . , f n (x)) dans Kn tel que :
n ln(t)
lim , lim t ln(t)
f (x) = f i (x) vi . 1 t −1 0
1 x
L’application f i : A → K est appelée la i -ième application composante de et lim(1 − )n permettent d’obte-
+∞ n
f relativement à la base B (on peut aussi parler d’application coordonnée nir les résultats les plus farfelus. »
ou de fonction composante ou de fonction coordonnée).
Théorème 4
n
L’application f a pour limite b = bi vi au point a si, et seulement
1
si, pour tout i de [[1, n]], l’application composante f i a pour limite bi
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
au point a.
66
3. Continuité
Démonstration
On peut écrire :
Théorème 7
Étant donné une fonction u de A dans K, de limite b en a, avec
b = 0. Alors :
• ∃ r > 0 ∀ x ∈ B F(a, r ) ∩ A u(x) = 0
1
• En posant B = B F(a, r ) ∩ A, la fonction est définie sur B, a est
u
1 1
un point adhérent à B et admet pour limite au point a :
u b
1 1 c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
lim = .
x→a u(x) lim u(x)
x→a
Démonstration
b
• Puisque b = 0, > 0. Il existe r > 0 tel que :
2
b
∀x ∈ A x −a E r ⇒ |u(x) − b|
2
On pose B = B F(a, r ) ∩ A.
b
∀x ∈ B ||u(x)| − |b|| |u(x) − b|
2
b b
D’où 0< |u(x)| 3 .
2 2
67
Analyse PC-PSI
• Montrer que a est adhérent à B est un exercice élémentaire. De plus : Rappelons qu’un quotient de termes
positifs se majore en majorant son
1 1 |u(x) − b| |u(x) − b| numérateur ou en minorant son dé-
∀x ∈ B 0 − = 2 .
u(x) b |u(x)| |b| |b|2 nominateur.
Théorème 8
Si f est une application de A dans B qui admet comme limite b au
point a, alors :
• le point b est adhérent à B ;
• si, de plus, l’application g de B dans G admet la limite c en b,
l’application g ◦ f admet c comme limite en a.
En d’autres termes :
lim g ◦ f (x) = lim g(y).
x→a y→b
Démonstration
• Le point a est adhérent à A, donc il existe une suite (x p ) p∈N d’éléments de
A qui converge vers a. La suite ( f (x p )) p∈N est une suite d’éléments de B qui
converge vers b, car f admet b pour limite en a. Donc, b est adhérent à B.
• Fixons ´ > 0. L ’application g admet c comme limite en b :
On en déduit :
∀x ∈ A ( x −a E m ⇒ g( f (x)) − c G ´).
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68
3. Continuité
R2 \ {(0, 0)} → R
f : xy z
(x, y) → f (x, y) =
x2 + y2
f est-elle prolongeable par continuité en (0, 0) ?
1 1 1 1 1
Remarquons que ∀ n ∈ N∗ f , = et f 0, = 0. 2
n n 2 n
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z = f(x,0) = 0 0 1 y
1 1 1
Les deux suites , et 0, convergent vers (0, 0) dans R2 .
n n n 1
x=y z = f(x,x) = 1
Donc f n’est pas prolongeable par continuité en (0, 0) (doc. 3). x 2
69
Analyse PC-PSI
3 Relations de comparaison
des fonctions
Dans ce paragraphe, (E, E ) et (F, F ) sont deux espaces vectoriels Rapport Mines-Ponts, 2003
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
normés, f désigne une application de A dans F et w une application de « Les notions de limite et d’équi-
A dans K, a est un point adhérent à A. On suppose que w ne s’annule valent sont vagues... »
pas au voisinage de a, sauf peut-être en a, c’est-à-dire :
70
3. Continuité
Théorème 10
La fonction f est dominée par w au point a si, et seulement si, la
1
fonction f est une fonction bornée au voisinage de a.
w
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• h(x) = g(x)(1 + w(x)) Les mêmes précautions que pour
⎩ lim w(x) = 0 les suites équivalentes sont à
x→a
prendre avec les fonctions équi-
• h(x) =a g(x) + o(g(x)).
valentes.
71
Analyse PC-PSI
Application 1
Étude d’une fonction décroissante
(extrait de Centrale 93, math 1)
x+1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
On a donc :
sentée par f (t) dt est plus petite que la
x
somme des aires des rectangles tramés. (x A) ⇒ (0 f (x) − f (x + 1) ´ f (x)).
x+1
Ceci prouve que :
• Notons G(x) = f (t) d t et fixons ´ dans
x
]0, 1]. D’après (1), on a : f (x) − f (x + 1) =+∞ o( f (x))
⎛´ ⎞
´ ´ ´ f 2 ⎠ c’est-à-dire :
0 G(x) f (x)+ f = f (x)⎝ +
2 2 2 f (x) f (x) ∼ f (x + 1). +∞
Sachant que lim+ f (x) = +∞, il existe d > 0 • L ’application f est de classe C1 et le théorème
x→0
tel que : des accroissements finis permet de dire que :
´
f ´ ∀ x > 0 ∃ c ∈ ]x, x + 1[ f (x + 1) − f (x) = f (c).
∀ x ∈ ]0, d[ 2 .
f (x) 2
72
3. Continuité
Notation
L’ensemble des applications continues de A dans F est noté C( A, F) ou
C0 ( A, F). Lorsque F = K, on abrège C( A, K) en C( A).
Exemples
Rn → R
Soit f :
(x 1 , . . . , x n ) → f (x 1 , . . . , x n )
73
Analyse PC-PSI
Application 2
Trois exemples de fonctions continues
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1) Montrer que la fonction f , définie sur R3 par De même, l’application (x, y, z) → x y est une
f (x, y, z) = (x 2 + y 2 , sin(x y), z −2x), est continue fonction polynôme en (x, y, z) et la fonction si-
sur R3 . nus est continue sur R. Le théorème de composi-
t n et x tion des applications continues permet d’en déduire
2) Montrer que l’application g : (x, t) → que f 2 est continue sur R3 . Donc f est conti-
1 + t2 + x2
est continue sur R2 . nue sur R3 .
3) Montrer que l’application h, définie par
2) L ’application g est le produit des deux appli-
h(x, y) = y x est continue sur R × R+∗ . tn
cations (x, t) → et (x, t) → ext .
1 + t2 + x2
1) L ’application f est une application de R3
dans R3 . Notons f 1 , f 2 et f 3 les applications tn
L’application : (x, t) → est une fonc-
composantes de f . On remarque que f 1 et f 3 1 + t2 + x2
sont des fonctions polynômes en (x, y, z). tion rationnelle continue sur R2 .
74
3. Continuité
Théorème 13
E F
Soit f une application continue de E dans F.
Pour tout fermé (respectivement ouvert), W , de (F, F ), l’image ré- W
ciproque de W par f , f −1 (W ) = {x ∈ E | f (x) ∈ W } , est un fermé
(respectivement ouvert) de (E, E ).
−1
f (W)
Démonstration
• Soit W un fermé de F et x un point adhérent à f −1 (W ).
Il existe une suite (x p ) d’éléments de f −1 (W ) qui converge vers x dans (E, E ) .
Or f est continue sur E, donc la suite ( f (x p )) converge vers f (x) dans
Doc. 5. f −1 (W ) est l’ensemble
(F, F ). De plus, pour tout p, f (x p ) est dans W , car x p appartient à f −1 (W ).
des antécédents des éléments de
Donc f (x) est la limite d’une suite d’éléments de W . Il est adhérent à W . On a W.
prouvé que f −1 (W ) est un fermé de (E, E ).
• Soit W un ouvert de F. Rappelons que :
f −1 ( F W ) = {x ∈ E | f (x) ∈ W }
= E( f −1 (W )).
−1
W étant un ouvert de F, F W est un fermé de F, donc f ( F W ) est un
−1
fermé de E. Finalement, f (W ) est un ouvert de E.
Exemple
Soit g ∈ C(E, C). Déterminons la nature topologique des ensembles :
B1 = {x ∈ E | Re (g(x)) > 0} B2 = {x ∈ E | Im (g(x)) = 1}
B3 = {x ∈ E | 0 < Im (g(x)) 2p}
• Notons W = {z ∈ C | Re (z) > 0} . Par définition, B1 = g −1 (W ). Or,
l’application partie réelle est continue de C dans R et W = Re −1 ( ]0, +∞[ ) , w = 2pi
donc W est un ouvert de C. Sachant que B1 = g −1 (W ) et que g est conti- 2p
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
nue, B1 est un ouvert de E. B3
• Posons V = {z ∈ C | Im (z) = 1} .V est un fermé de C et B2 = g −1 (V ).
La continuité de g permet de conclure que B2 est un fermé de E. 0
• Lorsque E = C et g = IdC (doc. 6), z=0 1
75
Analyse PC-PSI
Corollaire 14.1
Soit A une partie compacte non vide de l’espace vectoriel normé
(E, E ) et f une application continue de A dans R, alors f
est bornée et atteint ses bornes sur A.
Démonstration
D’après le théorème précédent, f (A) est un compact de R, donc une partie fer-
mée, bornée de R. L’application f est donc bornée. De plus, la borne supérieure
d’une partie non vide et majorée de R est un point adhérent à cette partie. Donc
Rudolph Lipschitz (1832-1903) ,
sup( f (A)) est un point adhérent à f (A), mais f (A) est une partie fermée de R, mathématicien allemand.
donc sup( f (A)) est dans f (A). Son travail sur les équations diffé-
Le raisonnement est identique pour la borne inférieure.
rentielles le conduit à introduire la
notion de fonctions que nous appe-
Pour s’entraîner : ex. 7.
lons maintenant lipschitziennes.
4.4. Applications lipschitziennes
L’application f de A dans F est dite lipschitzienne sur A si :
R+∗ → R
Étant donné un espace vectoriel normé (E, E ), on sait que : f : 1 .
x →
∀ (x, y) ∈ E | x − y x
E E| x−y E
76
3. Continuité
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
4) Supposons que f soit A -lipschitzienne.
Prouver que f est lipschitzienne sur R.
Alors :
1) • Supposons f K -lipschitzienne sur R.
Pour tout couple (x, y) de réels distincts, on a : ∀ (x, y) ∈ R2 | f (x) − f (y)| A|x − y|
| f (x) − f (y)|
K.
|x − y| En prenant y = 0, on trouve :
Puisque f est dérivable, passons à la limite quand
y tend vers x, nous obtenons : ∀x ∈ R | f (x)| | f (x) − f (0)| + | f (0)|
∀x ∈ R | f (x)| K. A|x| + | f (0)|
• Réciproquement, l’inégalité des accroissements
finis permet d’affirmer que, si f est bornée, alors 5) Fixons x et y deux éléments distincts de R.
f est lipschitzienne. Pour la rédaction, supposons : x < y.
77
Analyse PC-PSI
n est un endomorphisme de E ;
Posons M = max f (ei ) F, alors : f (x) M |xi |. Mais nous savons que • pour tout n :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
F
1 i n n
l’application N1 définie sur E par : N1 (x) =
i=1
|xi | est une norme sur E qui est N(D(X n )) = n,
de dimension finie, donc : i=1 alors que : N(X n ) = 1.
En fait, D n’est pas une appli-
∃ c ∈ R+∗ ∀ x ∈ E N1 (x) c x E.
cation continue de (E, N) dans
L’existence de K = cM est donc établie. (E, N).
Xn
• Pour le second point, la constante K déterminée au premier point et la linéarité de Regarder la suite et la
f permettent d’écrire : n
n
X
∀ (x, y) ∈ E 2 f (x) − f (y) = f (x − y) K x−y
suite image D .
F F E. n
Exemple
On munit E = R2 du produit scalaire canonique et l’on note la
norme euclidienne associée. Soit f un automorphisme orthogonal de E.
∀x ∈ E f (x) = x . Ici, K = 1 convient.
78
3. Continuité
Application 4
Linéarité et majoration
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Théorème 18
(E, E ), (F, F ), (G, G ) étant trois espaces vectoriels normés de
dimension finie et B une application bilinéaire de E × F dans G, alors :
• ∃ K ∈ R ∀ (x, y) ∈ E × F B(x, y) G K x E y F
• B est continue sur E × F.
Démonstration
• Notons (e1 , . . . , en ) une base de E et ( f1 , . . . , f p ) une base de F.
n p
Un élément x de E s’écrit : x = xi ei et un élément y de F : y = yj f j,
i=1 j =1
⎛ ⎞
n p n p
B(x, y) = B ⎝ xi ei , yj f j⎠ = xi y j B(ei , f j )
i=1 j =1 i=1 j =1
79
Analyse PC-PSI
n p
Donc B(x, y) G |xi | |y j | B(ei , f j ) G.
i=1 j =1
Procédons de manière analogue à ce que nous fîmes pour les applications linéaires.
Notons :
⎛ ⎞
n p
NE xi ei = max |xi | et NF ⎝ y j f j ⎠ = max |y j |.
1 i n 1 j p
i=1 j =1
n p
Posons M3 = B(ei , f j ) G , on obtient :
i=1 j =1
∀ (x, y) ∈ E × F B(x, y) G M1 M2 M3 x E y F.
Donc :
B(x, y) − B(x0 , y0 ) G B(x, y − y0 ) G + B(x − x0 , y0 ) G
Exemples
Soit E un R-espace vectoriel de dimension finie, | un produit scalaire
sur E et la norme euclidienne associée.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
∀ (x, y) ∈ E × E | x|y | x y .
80
3. Continuité
A = (v, w) ∈ E 2 | v w −| v |w |>0 .
Définissons l’application :
E×E→R
f :
(v, w) → f(v, w) = v w −| v |w |
Les applications :
7.1. Définition de |f |
(E, E ) et (F, F ) étant deux espaces vectoriels normés de dimension
! La valeur de | f | dépend
finie et f une application linéaire de E dans F, nous savons qu’il existe des normes E et F utilisées,
un réel K tel que : même si la notation | f | n’y fait
pas référence.
∀x ∈ E f (x) F K x E.
Rapport Centrale, 2001
En particulier : « L’idée de norme d’une applica-
∀x ∈ E x E 1⇒ f (x) F K. tion linéaire est manifestement très
mal comprise de la très grande ma-
Donc, l’ensemble { f (x) F ; x E 1} est une partie non vide et majorée jorité des candidats. En effet, très
de R. Il admet une borne supérieure que nous notons | |. Ainsi : peu ont compris que c’est de cela
qu’il s’agissait et ... beaucoup de
| f | = sup f (x) F. mal à traiter la question qui repo-
x E 1 sait sur le simple fait que la norme
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
calculée du projecteur est 1. »
7.2. Propriétés de | |
On désigne par f une application linéaire de E dans F.
Théorème 19
Pour tout x de E, on a :
f (x) F |f | x E.
Démonstration
x
Pour x = 0 E , on utilise le vecteur unitaire y = .
x E
81
Analyse PC-PSI
Corollaire 19.1
Pour tout x de E, on a :
f (x) F
| f | = sup .
x=0 E x E
Démonstration
Du théorème 19, nous déduisons l’inégalité :
f (x) F
sup | f |.
x=0 E x E
Pour l’inégalité inverse, pour tout y non nul de E tel que y E 1, on remarque
que :
f (y) F f (x) F
f (y) F sup .
y E x=0 E x E
Et comme | f | = sup f (y) F, on obtient bien :
y E 1
f (x) F
|f | sup .
x=0 E x E
Théorème 20
Pour tout u de L(E, F) et tout v de L(F, G), on a :
|v ◦ u | |v | |u |.
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∀x ∈ E 0 f (x) F |f | x E = 0.
82
3. Continuité
• ∀l ∈ K ∀ f ∈ L(E, F)
|l f | = sup l f (x) F = sup |l| f (x) F = |l| | f |.
x E 1 x E 1
• Enfin, étant donnés deux éléments f et g de L(E, F), on peut écrire, pour tout
x tel que x E 1,
( f + g)(x) F f (x) F + g(x) F | f | + |g |.
Ainsi :
| f + g | = sup ( f + g)(x) F | f | + |g |.
x E 1
Application 5
Quelques calculs de normes d’endomorphismes
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(x,y) 1
On en déduit f L = 1.
y b) Soit f le projecteur sur R(1, 0) parallèlement
à R(1, 1). L’égalité (x, y) = (x − y, 0) + (y, y)
(x,y)
(0,y) prouve que f (x, y) = (x − y, 0). Donc :
(y,y)
2
(0,1) f (x, y) = (x − y)2
(1,1)
= x 2 + y 2 − 2x y 2(x 2 + y 2 ).
√ √
(0,0) (1,0) (x−y,0) (x,0) x Donc f (x, y)2 (x, y) . et f L 2.
√
De plus f (1, −1) = 2 = 2 (1, −1) .
Doc. 8. Le projecteur sur R(1, 0) parallèlement √
à R(1, 1). On en déduit f L = 2.
83
Analyse PC-PSI
7.4. Exemples
Les vecteurs sont notés matriciellement et on identifie L(E, F) et
M p,n (K). (Ici E = Kn et F = K p .)
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
x1 y1 n p
⎜ .. ⎟ ⎜ .. ⎟
Pour X = ⎝ . ⎠ et Y = ⎝ . ⎠ , X E = |x j | et Y F= |yi |.
xn yp j =1 i=1
84
3. Continuité
• Pour prouver que la fonction f est continue au point a, on montre que f admet f (a) comme
limite en a.
• Pour prouver que la fonction f n’admet pas b comme limite au point a, on construit une
suite (x n ) d’éléments de E qui converge vers a et telle que la suite ( f (x n )) ne converge pas vers b.
• Pour prouver que la fonction f n’admet pas de limite au point a, on peut :
• trouver une suite (x n ) d’éléments de E qui converge vers a et telle que la suite ( f (x n )) n’ait
pas de limite ;
• montrer que f n’est bornée dans aucune boule de centre a ;
• construire deux suites (x n ) et (yn ) d’éléments de E qui convergent vers a et telles que les suites
( f (x n )) et ( f (yn )) ne convergent pas vers la même limite.
• Pour pouvoir prolonger par continuité la fonction f au point a, il suffit de montrer que f
admet une limite en a.
• Pour prouver qu’une fonction f est continue sur A, on peut :
• décomposer f en fonctions plus simples (polynômes, fractions rationnelles, produits, compo-
sées,...) et utiliser les opérations sur les fonctions continues ;
• montrer que f est continue en chaque point de A ;
• montrer que f est lipschitzienne sur A .
Programme PSI
• Pour prouver qu’une partie V de E est fermée (respectivement ouverte), il suffit de trouver une
application continue de E dans F, f , et une partie fermée (respectivement ouverte) de F, W , telle
que f −1 (W ) = V .
• Sur L(E, F), la norme d’application linéaire subordonnée à E et F est définie par :
f (x) F
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
| f | = sup f (x) F = sup .
x E 1 x=0 E x E
85
Analyse PC-PSI
Exercices résolus
1. Une équation fonctionnelle
ÉNONCÉ
Nous allons déterminer l’ensemble des fonctions de R dans R, continues en un point et vérifiant la relation suivante
dans laquelle a désigne une constante réelle :
1) Que remarquez-vous ?
2) Prouver que ∀ (u, v) ∈ R2 f (2u) + f (2v) = a f (u + v) f (u − v). En déduire la continuité de f en 0.
3) On fixe f . Calculer lim f (x + y) + f (x − y) et lim f (x + y) f (x − y). En déduire que f est continue sur R.
y→0 y→0
4) Prouver que f est de classe C∞ sur R.
5) Montrer que ∀ (x, y) ∈ R2 f (x) f (y) = f (y) f (x).
6) Déterminer toutes les solutions de (1).
CONSEILS SOLUTION
Cherchez les fonctions constantes solu- 1) Soit k un réel. L’application constante (x → k) est solution si, et
tions du problème. seulement si, 2 k = a k 2 .
Que dire si a = 0 ? 2
On trouve k = 0 et, lorsque a = 0, k = .
a
Peut-on calculer facilement certaines
Si a = 0, on prend y = 0 dans (1). La fonction nulle est la seule solution
valeurs de f ?
de (1).
Si a = 0, le problème a une solution constante non nulle. Dans la suite,
on suppose a = 0 et on désigne par f une solution non nulle de (1).
2
Soit x un réel tel que f (x) = 0 et y = 0. D’après (1), f (0) = .
a
La recherche de « propriétés évi- 2) Il suffit de poser x = u + v et y = u − v pour obtenir :
dentes » est toujours ouverte. À vous,
le jour de l’oral, de l’enrichir de re- ∀ (u, v) ∈ R2 f (2u) + f (2v) = a f (u + v) f (u − v). (2)
marques pertinentes.
Dans (2), prenons pour u un point de continuité de f et faisons tendre
v vers 0.
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On en déduit la continuité de f en 0.
2
3) Fixons x dans R. On sait que lim f (y) = f (0) = . Donc :
y→0 a
2
Donc : lim f (x + y) + f (x − y) − 4 f (x + y) f (x − y) = 0.
y→0
86
3. Continuité
Ainsi :
f (x + y) + f (x − y) = a f (x) f (y).
f (x + y) + f (x − y) = a f (x) f (y).
f (x + y) + f (x − y) = a f (x) f (y).
Donc :
∀ (x, y) ∈ R2 f (x) f (y) = f (x) f (y).
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
f (y)
6) Soit y un réel tel que f (y) = 0. Notons k = . La fonction f
f (y)
est solution de l’équation différentielle :
f = k f. (4)
f (x) = c1 ch (a x) + c2 sh (a x).
87
Analyse PC-PSI
1) Soit B, C deux matrices de Mn (C) et (M p ) une suite convergente de Mn (C). Prouver que :
2) Montrer que, si N( A) < 1, alors In − A est inversible. Exprimer alors (In − A)−1 en fonction des puissances
de A.
3) Soit A et B deux matrices de Mn (C). Prouver que In − AB est inversible si, et seulement si, In − B A est
inversible et exprimer alors (In − B A)−1 en fonction de (In − AB)−1 .
CONSEILS SOLUTION
lim (B M p C) = B lim M p C.
p→+∞ p→+∞
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Utiliser la suite géométrique de ma- 2) Notons In la matrice identité Mn (C) et convenons que A0 = In .
trices ( A p ) . Il est élémentaire de prouver :
p
(In − A) Ak = In − A p+1 (2)
0
p
Si nous posons S p = Ak , nous définissons une suite d’éléments de
Mn (C) et : 0
m+ p m+ p
N(Sm+ p − Sm ) = N Ak N( Ak )
m+1 m+1
m+ p
1
(N( A))k = (N( A))m+1 .
1 − N( A)
m+1
88
3. Continuité
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89
Exercices
Montrer qu’il existe l > 0 tel que :
Soit a un réel. Pour tout x de R∗ , on pose :
∀ x ∈ [a, b] f (x) l + g(x).
1
a + sin
x
f (x) = .
x (PSI) Soit (E, | ) un espace préhilbertien.
Étudier, en fonction de a, les limites à droite et à gauche de
f en 0. 1) Montrer que, pour tout a de E, l’application :
E → C
fa : est continue sur E.
Soit (E, ) un espace vectoriel normé de dimension x → x|a
finie et h une application de E dans E. On suppose que : 2) En déduire que, pour toute partie A de E, l’orthogonal de
A est un sous-espace vectoriel fermé de E.
• h admet une limite, L, en 0 E .
x
• ∀x ∈ E h = h(x).
2 Soit N une norme sur Mn (K). Prouver :
Prouver que h est constante.
∃ k ∈ R+ ∀ (A, B) ∈ Mn (K)2 N(A B) k N(A)N(B)
Dans cet exercice, a et b sont des réels > 0 et E
désigne la fonction partie entière. (PSI) L’espace vectoriel R2 est muni de sa structure
x b b x euclidienne usuelle et désigne la norme euclidienne :
1) Calculer lim+ E et lim+ E .
x→0 a x x→0 x a
(x, y) = x 2 + y2.
x b b x
2) Calculer lim E et lim E . On note
x→0− a x x→0− x a L la norme d’endomorphisme subordonnée à
sur L(R2 ) :
h(x) − h(y)
f (x, y) = .
x−y c) Soit u un endomorphisme autoadjoint de R2 .
Prouver que f est prolongeable en une fonction continue Exprimer u en fonction des valeurs propres de u.
L
sur R2 .
*
Soit la fonction f définie par : Soit f une application convexe de R+ dans R.
ln(1 + x y) 1) Montrer que, pour tout a de R+ , la fonction :
si x = 0
f (x, y) = x f (x) − f (a)
y si x = 0 . x −→ est croissante sur ]a, +∞[ .
x −a
Déterminer son domaine de définition et prouver qu’elle est
f (x)
continue sur ce domaine. 2) Montrer que admet une limite dans R lorsque x
x
tend vers +∞.
Soit f et g deux fonctions continues de [a, b] dans f (x)
3) On suppose que la limite l de est réelle.
R telles que : x
∀ x ∈ [a, b] f (x) > g(x). Montrer que f (x) − l x admet une limite l dans R.
90
3. Continuité
* que :
Soit f et g deux fonctions de [0, 1] dans [0, 1],
croissantes et telles que f ◦ g = g ◦ f . ∀ (x, y) ∈ K 2 (x = y ⇒ f (x) − f (y) < x − y ).
Montrer que f et g ont un point fixe commun. Montrer que f admet un point fixe et un seul.
Indication : Considérer :
A = {x ∈ [0, 1] | f (x) x et g(x) x} Soit (E, ) et (F, N) deux espaces vectoriels nor-
més, et f une application linéaire de E dans F telle que,
et sa borne supérieure.
pour toute suite bornée (u n ) de E, la suite ( f (u n )) soit
* bornée. Montrer que f est continue sur E.
Déterminer toutes les applications h de R dans R
ayant une limite finie en 0 et telles que :
Soit (E, ) un espace vectoriel normé de dimension
∀t ∈ R h(2t) = h(t) cos(t).
finie, F une partie fermée et non bornée de E et une appli-
* cation f continue de F dans R telle que :
Soit (E, ) un espace vectoriel normé et A une
lim f (x) = +∞.
partie de E. x →+∞
x∈F
*
On utilise les notations de l’exercice 15. (PSI) Soit (wn ) une suite d’éléments de L(E) où
E est un espace vectoriel de dimension finie.
1) Soit A et B deux fermés non vides de (E, ).
1) On suppose que, pour tout x de E , la suite (wn (x))
Prouver que :
converge dans E et l’on note f (x) = lim wn (x).
n→+∞
(A ∩ B = [) ⇔ (∀ x ∈ E d(x, A) + d(x, B) = 0).
Montrer que f est un endomorphisme de E.
2) Soit A et B deux fermés non vides et disjoints de
2) Montrer que la suite (wn ) converge dans L(E) si, et seule-
(E, ).
ment si, pour tout vecteur x de E, la suite (wn (x)) converge
Construire une application f , continue de E dans R et dans E.
telle que :
f | A = 0 et f | B = 1.
(PSI) Soit (E, ) un espace vectoriel normé de di-
En déduire l’existence de deux ouverts disjoints U et V tels
mension finie.
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que :
A ⊂ U et B ⊂ V . On note L la norme de L(E) associée à la norme
* de E.
Soit (E, ) un K -espace vectoriel. On note L
1) Montrer que, si p est un projecteur non nul, alors
l’ensemble des applications lipschitziennes de (E, ) dans
p L 1.
lui-même qui s’annulent en 0 E . Pour tout élément f de L,
on note I f l’ensemble des réels k 0 tels que f soit 2) On suppose que la norme est la norme associée à un
k -lipschitzienne. produit scalaire, | , sur E.
1) Prouver que, pour tout f de L, I f est un intervalle. Caractériser les projecteurs de E tels que p L = 1.
2) Montrer que ∀ ( f , g) ∈ L 2 I f + Ig ⊂ I f +g . *
3) Pour tout f de L, on pose N( f ) = inf I f . (PSI) On désigne par N1 , N2 et N∞ les normes
usuelles sur Mn (K)
Montrer que N est une norme sur L.
Sur L(Mn (K), K), on définit les trois normes d’applications
* linéaires correspondantes 1, 2, ∞
Soit K une partie compacte d’un espace vectoriel
tr est la fonction trace.
normé (E, ) et f une application de K dans K telle
Calculer tr 1 , tr 2 et tr ∞.
91
4
Suites
et séries
de fonctions
O B J E C T I F S
92
4. Suites et séries de fonctions
K désigne R ou C. Les fonctions considérées sont définies sur un intervalle René Baire (1874-1932), mathéma-
I de R, (non vide et non réduit à un singleton) et, sauf mention explicite ticien français. On lui doit ce ré-
du contraire, à valeurs dans K. On note F(I ) le K-espace vectoriel de sultat étonnant : « l’ensemble des
ces fonctions. L’ensemble des fonctions bornées de I dans K, B(I ), est points de continuité d’une fonction
un sous-espace vectoriel de F(I ). De même, l’ensemble C(I ) des fonctions dérivée est dense. »
continues de I dans K est un sous-espace vectoriel de F(I ).
1 Modes de convergence 1
0,8
y
k=1
k=2
1.1. Convergence simple k=3
k=4
0,6 k=5
1.1.1 Convergence simple d’une suite de fonctions
Une suite ( f n ) de fonctions de I dans K est dite simplement convergente 0,4
sur I si, pour tout x de I , la suite numérique ( f n (x)) admet une limite.
En désignant cette limite unique par f (x), on définit une application f de 0,2
I dans K, appelée limite simple de la suite ( f n ) ; on dit que la suite de
fonctions ( f n ) converge simplement sur I vers f . 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 x
Doc. 1. Convergence simple sur
( f n ) converge simplement sur I vers f si : [0, 1] de la suite de fonctions ( f n )
N >..);8F,NO-A,QO+ES
∀x ∈ I ∀´ > 0 ∃ N ∈ N ∀n N | f n (x) − f (x)| ´ (1) 69UOF9A,E@N,B9S
6UO)9>55=PF=/;/,F69F9A,EA
9O/96/9/,PEA,ES
5=7,FM6F,EA.84F69F*A,EA
Exemples *O+33%ELA,O-33+ES
f n := (n, t) → t n
f n (t) = t n sur I = [0, 1]. f := 0
La suite ( f n ) de fonctions converge simplement vers la fonction f définie
sur [0, 1] par f (1) = 1 et, pour t < 1, f (t) = 0. (doc. 1.)
Application 1
La fonction z de Riemann et la fonction m
y
On considère les fonctions : 1
∞
1
∞
(−1)n+1 y = S 7( x )
z(x) = et m(x) = . 0,8
nx nx
1 1
y = S 15( x )
z est appelée la fonction z de Riemann. 0,6
0,2
0
y 1 2 3 4 5 6 7 x
n
1,5 Sn := (n, x) → (−1)( k + 1) k (−x)
k =1
S4(x)
1
La fonction z et son prolongement à C sont fon-
2 3 4 5 6 7 x
damentaux en théorie des nombres. Cette fonction
Doc. 3. La fonction z de Riemann. est en particulier l’objet d’une conjecture de Rie-
N 18.,>1,S69UOF9ARE@N9BF@RES mann (1826-1866), reprise par Hilbert dans son
I9UOF9ARE@N.);FH*HBF@REAH*HO+339ES
huitième problème, et toujours non élucidée. Aussi
5=7,FMI9F&AREAI9F#AREA
I9F+%ARELARO+3-+33#ES cette fonction, et la fonction m, ingrédients clas-
siques des problèmes de concours, nous fourniront-
f n := (n, x) → n (−x) elles un fil conducteur pour les chapitres d’étude
n des suites et séries de fonctions. Au fur et à me-
Sn := (n, x) → k (−x)
sure de l’approfondissement de nos connaissances,
k =1
94
4. Suites et séries de fonctions
(−1)n+1
nous en verrons la mise en œuvre avec ces deux 2) De même, la série numérique est
nx
fonctions. grossièrement divergente pour x fixé, inférieur ou
1 égal à 0. Elle converge pour x > 0 comme le
1) La série numérique converge si, et montre le critère spécial des séries alternées.
nx
seulement si, x > 1. Le domaine de définition de La fonction somme m de cette série de fonctions
la fonction somme z est ]1, +∞[ (doc. 3). est donc définie sur ]0, +∞[ (doc. 4).
95
Analyse PC-PSI
y
Théorème 1
y = f(x)
Si ( f n ) est une suite de fonctions de B(I ) convergeant uniformément
ε y = fn(x)
sur I vers f , alors la suite de fonctions ( f n ) converge simplement sur
I vers f . [ ] x
a O b
Doc. 5. Convergence uniforme sur
Théorème 2 : Condition suffisante de non-convergence uniforme [a, b].
I étant un intervalle de R et ( f n ) une suite de fonctions de I dans
K convergeant simplement vers f , s’il existe une suite (x n ) de points
de I tels que la suite numérique ( f n (x n ) − f (x n )) ne tende pas vers 0,
alors la convergence de la suite ( f n ) vers f n’est pas uniforme sur I .
Démonstration
En effet : ∀ n ∈ N | fn (xn ) − f (xn )| fn − f ∞
2 4 −2
∀ x ∈ R+ | f n (x)| fn = e .
n n2
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
y
La suite de fonctions ( f n ) converge donc uniformément sur R+ vers la fonc-
2
tion nulle.
Exemple 2 : Fonction « bosse glissante »
y = f2(x)
+
Soit la fonction f n définie sur R par (doc. 6) :
⎧
⎪ 1
⎪
⎪
⎪ f n (x) = 2 n 2 x si x ∈ 0,
⎪
⎪ 2n y = f1(x)
⎪
⎪
⎪
⎨
1 1 1
⎪ f n (x) = −2 n 2 x − si x ∈ ,
⎪
⎪ n 2n n O 1 x
⎪
⎪
⎪
⎪ 2
⎪
⎪ 1
⎩ f n (x) = 0 si x Doc. 6. Fonction « bosse glis-
n sante ».
96
4. Suites et séries de fonctions
• Vous prouverez que la suite de fonctions ( f n ) converge simplement vers Rapport X-ESPCI, 2002
la fonction nulle. « Il est fortement conseillé aux fu-
• La convergence n’est pas uniforme sur R+ , car : turs candidats de réviser les diffé-
rents types de convergence des sé-
fn − 0 ∞ = sup | f n (t)| = n. ries de fonctions. »
t∈R+
• Toutefois, si nous choisissons a > 0 et si nous considérons la restriction Rapport Mines-Ponts, 2003
des fn à [a, +∞[, la suite de fonctions ( f n |[a,+∞[ ) converge uniformément « La convergence a été encore plus
vers la fonction nulle sur [a, +∞[. rarement étudiée. »
y
y = f (x ) + ´
y = f (x )
1.2.3 Convergence uniforme sur tout segment y = f (x ) − ´
a
J étant une partie de I , lorsque ( f n − f ) est bornée sur J , on note : y = fn(x)
[
O
]
x
b
sup | f (x) − f n (x)| = f n|J − f |J ∞.
x∈J
Une suite de fonctions ( f n ), définies sur I et convergeant simplement sur Doc. 7. Convergence uniforme sur
I vers une fonction f , converge uniformément vers f sur tout segment tout segment.
contenu dans I si, pour tout segment J de R contenu dans I , la suite
( f n|J ) des restrictions de f n à J converge uniformément vers la restriction
f |J de f à J .
Les fonctions fn − f doivent
En d’autres termes, la suite de fonctions ( f n ) converge uniformément vers donc être bornées sur tout seg-
f sur tout segment contenu dans I si, pour tout segment J de R contenu ment J de I , à partir d’un cer-
dans I , on a : tain rang.
lim f n|J − f |J ∞ = 0.
n→+∞ La convergence uniforme sur
Nous utiliserons aussi la convergence uniforme sur des intervalles contenus I entraîne la convergence uni-
dans I . Vous en verrez un exemple dans l’Application 2. forme sur tout segment de I .
Mais la réciproque est fausse. Il
Pour s’entraîner : ex. 4.
suffit de considérer le premier
exemple ci-contre.
1.2.4 Exemples
Exemple 1
Soit f n : [0, 1[→ R, t → t n . 1
n
Le graphe et le calcul nous indiquent que : fn − 0 ∞ = sup t = 1 n=1
t∈[0,1[ 0,8
La convergence de la suite de fonctions ( f n ) vers la fonction nulle n’est pas n=2
0,6
uniforme sur [0, 1[.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Mais, si J = [a, b] est un segment de [0, 1[, on a : f n|J − 0 ∞ = bn 0,4 n=3
n=4
Lorsque n tend vers +∞, bn tend vers 0, donc la suite de fonctions ( f n ) 0,2
converge uniformément sur tout segment de [0, 1[ vers la fonction nulle. n=5
x
(doc. 8.) 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
97
Analyse PC-PSI
Démonstration
∀x ∈ I | f (x)| f − fn ∞ + fn ∞.
Théorème 4
Soit ( f n ) une suite de fonctions bornées sur I convergeant uniformé-
ment vers f sur I , alors la suite ( f n ) vérifie le critère de Cauchy de
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convergence uniforme :
98
4. Suites et séries de fonctions
La série de fonctions u k de I dans K est dite convergente uniformé- Rapport Mines-Ponts 2003
ment (ou uniformément convergente) sur I lorsque la suite des fonctions « Il y a toujours confusion entre
sommes partielles (Sn ) associée converge uniformément sur I . convergence uniforme sur tout seg-
ment de I et convergence uni-
forme sur I . »
Théorème 5
Une série de fonctions u k de I dans K est uniformément conver-
gente si, et seulement si, la série de fonctions u k converge simplement Rapport X-ESPCI, 2000
sur I et si la suite des fonctions restes (Rn ) converge uniformément sur « graves confusions entre conver-
I vers la fonction nulle. gence simple, uniforme, uniforme
sur tout segment. »
Application 2
Utilisation du critère spécial des séries alternées : la fonction m
La fonction m est définie sur R+∗ par Le majorant est indépendant de x et tend vers 0.
∞
(−1)n−1 La série de fonctions de somme m(x) converge
m(x) = .
nx uniformément sur [b, +∞[, pour tout b > 0.
1
1) Étudier la convergence uniforme sur tout seg- 2) Montrons que la convergence de cette série de
ment de R+∗ de la série de fonctions définissant fonctions n’est pas uniforme sur R+∗ .
la fonction m. Pour tout n, (−1)n u n+1 = Rn − Rn+1 . Les
2) Montrer que cette convergence n’est pas uni- fonctions u n , différences de fonctions bornées sur
forme sur R+∗ . R+∗ , sont bornées sur R+∗ .
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Si la convergence de la série de fonctions était uni-
1) Soit b > 0 fixé. Le critère spécial des séries forme sur R+∗ , la suite (u n ) aurait pour limite
alternées s’applique. 0 dans l’espace vectoriel normé des fonctions bor-
(−1)n 1 nées sur R+∗ , muni de ∞ . Or, u n ∞ = 1,
∀x b |Rn (x)| . ce n’est pas le cas.
(n + 1)x (n + 1)b
99
Analyse PC-PSI
Démonstration
Soit u k une série de fonctions normalement convergente sur I et x un point Rapport Mines-Ponts 2003
de I . « La notion même de convergence
normale est mal connue et encore
Alors, la série numérique |u k (x)| est à termes positifs, et majorée par la série
moins bien maîtrisée. »
convergente uk ∞, donc converge. La série numérique u k (x) converge ab-
solument, donc la série de fonctions u k converge simplement sur I .
On dit que la série de fonctions u k converge normalement sur tout seg- donc la série de fonctions converge
ment de I si, pour tout segment J de I , la série u k|J ∞ converge. uniformément sur R.
Exemple
xn Rapport Mines-Ponts, 2003
La série qui définit la fonction exponentielle converge normalement « Encore cette année le jury rap-
n!
sur tout segment de R. pelle qu’il faut préciser sur quel en-
semble a lieu telle ou telle conver-
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Théorème 8
Soit u k une série de fonctions définies sur I , à valeurs dans K. Rapport E3A, 2002
« Les majorations permettant d’éta-
S’il existe une suite de réels (´n ) telle que : blir la convergence normale sont
• ∀n ∈ N ∀x ∈ I |u n (x)| ´n presque toujours inexactes voire
• la série ´k converge, farfelues. »
100
4. Suites et séries de fonctions
Démonstration
n ∞ (PSI) Lorsqu’une série de fonc-
Posons Sn (x) = u k (x) et S(x) = u k (x) . tions converge normalement sur
0 0 n ∞ tout segment de I , elle converge
On sait que : ∀ n ∈ N ∀ x ∈ I |Sn (x)| uk ∞ uk ∞. uniformément sur tout segment
∞ 0 0 de I .
Il en résulte : ∀ x ∈ I |S(x)| uk ∞ .
0
∞ ∞
Puis : S ∞ = un ∞ un ∞ .
0 0
Application 3
Les fonctions z et m
Rappelons que :
∞ ∞
2) (PSI) Si la convergence de la série de fonctions
1 (−1)n+1 n −x était uniforme sur ]1, +∞[, on aurait :
z(x) = et m(x) =
nx nx
1 1
2n
et que z est définie sur ]1, +∞[ et m sur 1
]0, +∞[. ∀ x ∈ ]1, +∞[ Rn (x) Rn ∞.
kx
n+1
1) Étudier la convergence normale de la série de
fonctions définissant z . En faisant tendre x vers 1, on obtiendrait :
2) (PSI) Étudier la convergence uniforme de la sé-
2n
rie de fonctions définissant z . 1 1
Rn ∞,
3) Étudier la convergence normale de la série de 2 k
n+1
fonctions définissant m.
4) Donner une relation entre les fonctions z et m. ce qui contredit la convergence uniforme.
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3) On en déduit que la série de fonctions
(−1)n+1
1) Montrons d’abord que z est normalement converge normalement sur tout inter-
nx
convergente sur tout intervalle [a, +∞[ (a > 1 valle [a, +∞[ (a > 1 fixé).
fixé).
1 1 4) Relation entre m(x) et z(x).
∀ x ∈ [a, +∞[ ,
nx na Pour tout x > 1 :
1
La série numérique converge, donc la série ∞
1
∞
1
na m(x) = −2
1 nx (2n)x
de fonctions est normalement convergente 1 1
nx
sur [a, +∞[. ∞
Mais la convergence de la série de fonctions défi- 1
= (1 − 21−x ) = z(x)(1 − 21−x ).
nissant z n’est pas normale sur ]1, +∞[. nx
1
101
Analyse PC-PSI
1.4. Extension
A est une partie de C. Étant donnée une suite (u k ) de fonctions bornées de
A dans K, on dit que la série de fonctions u k converge normalement
sur A si la série uk ∞ converge.
On dit que la série de fonctions u k converge normalement sur tout com- Cette extension nous sera utile
pact de A si, pour tout compact J de A, la série u k|J ∞ converge. lors de l’étude des séries entières.
Les théorèmes 6 et 7 se généralisent à des séries définies sur une partie A
de C.
Exemple
Considérons la série de fonctions définies sur C, u n , avec :
y
zn 50
u n (z) = .
n!
40
Convergence simple k=7
30
zn
Nous avons déjà établi que, pour tout z de C, la série numérique k=9 20
n!
converge absolument et nous avons nommé exponentielle la fonction somme :
10
∞ n x
z
exp(z) = = ez . −6 −4 −2 0 2 4
n!
0
−10
k=10
La série de fonctions converge donc simplement sur C. −20
k=8
(doc. 10.)
Doc. 10. Sommes partielles de la
Convergence normale sur tout compact de C xn
série .
n!
Soit J un compact de C. On a : N 18.,>1,U
N KUO5=7,FM.84F<79!81,
F.81/8.F8R5FREARA*EA57=P97;EA
∃M ∈R ∀z ∈ J |z| M. *O#33+-ELARO@$33&EU
N JUO5=7,F8R5FREARO@$33&EU
Ainsi : N T/,2F5=7,.EU:/.5=>PFMKAJLA
,/,=8O?PO8R5FRE?ES
Mn Mn
∀z ∈ J |u n (z)| et u n|J ∞ .
n! n!
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Mn
La série numérique converge. La série u n converge donc nor-
n!
malement sur tout compact de C.
102
4. Suites et séries de fonctions
Démonstration
Rapport Mines-Ponts, 2001
• Montrons que la suite (bn ) est une suite de Cauchy de K.
Fixons un ´ > 0. « L’interversion des passages à la
limite ou la justification de la
La suite ( f n ) converge uniformément vers f sur I , et :
convergence de la série sont mal
traitées ou passées sous silence. »
∃ N ∈ N ∀n N ∀p∈N f n+ p − f n ∞ ´.
Donc : ∃ N ∈ N ∀n N ∀ p ∈ N ∀x ∈ I | fn+ p (x) − fn (x)| ´.
L’application (x → |x|) est continue. Faisons tendre x vers a :
∃ N ∈ N ∀n N ∀p∈N |bn+ p − bn | ´.
La suite (bn ) est donc une suite de Cauchy de K, elle converge vers un scalaire b. Le théorème s’applique donc
• Montrons que f admet en a la limite b. aux extrémités des intervalles
de définition des fonctions f n .
| f (x) − b| | f (x) − f n (x)| + | f n (x) − bn | + |bn − b|. Il s’applique aussi en +∞ si
Fixons ´ > 0. Il existe N tel que : I contient un intervalle de la
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
forme [c, +∞[ et en −∞ si I
∀n N f − fn ∞ ´ et |bn − b| ´. contient un intervalle de la forme
] − ∞, c].
On en déduit :
∀n N ∀x ∈ I | f (x) − b| 2´ + | fn (x) − bn |.
∃ a > 0 ∀ x ∈ ]a − a, a + a[ ∩ I | fn (x) − bn | ´.
Lorsque a = +∞, on sub-
En définitive, pour cet ´ fixé, pour ce n et pour tout x de ]a − a, a + a[ ∩ I , on a : stitue à a un réel M et
à ]a − a, a + a[ l’inter-
| f (x) − b| | f (x) − fn (x)| + | f n (x) − bn | + |bn − b| 3´.
valle ]M, +∞[ . Adapter pour
On a prouvé que : lim f (x) = b. a = −∞ .
x→a
103
Analyse PC-PSI
2.1.3 Exemples
La fonction z de Riemann
Supposons la série de fonctions uniformément convergente sur ]1, +∞[. On
peut alors appliquer à la fonction z le théorème d’intervention des limites,
car :
1 1
lim = .
x→1 n x n
1
On en déduit que la série converge. Ce qui est faux.
n
104
4. Suites et séries de fonctions
La fonction m
Si l’on suppose la série de fonctions définissant m uniformément convergente
sur ]0, +∞[, on peut appliquer le théorème d’interversion des limites, avec :
(−1)n+1
lim = (−1)n+1 .
x→0 nx
t2 − 1
u k (t) = (−1)k ln 1 + y
k(2 + t 2 ) y = S20(x)
0,5
y = S5(x)
Si t est un réel fixé, la série numérique u k (t) est une série alternée qui
0,4
vérifie le critère spécial des séries alternées, et donc converge. De plus, pour y = S10(x)
tout n, on a : 0,3
0,2
t2 − 1
|S(t) − Sn (t)| = |Rn (t)| |u n+1 (t)| ln 1 + 0,1
(n + 1)(2 + t 2 ) −1 1 x
En distinguant les cas |t| 1, et |t| < 1, on obtient : −2 0 2
−0,1
1 −0,2
Rn ∞ ln 1 + .
n+1 −0,3
La série de fonctions u k converge uniformément sur R vers S (doc. 12). Doc. 12. Convergence uniforme sur
R de la série de fonctions.
1
De plus, lim u k (t) = (−1)k ln 1 + . Donc, nous pouvons appliquer le
t→+∞ k
théorème d’interversion des limites. On obtient :
1
• la convergence de la série numérique (−1)k ln 1 + ;
k
∞
1
• lim S(x) = (−1)k ln 1 + .
x→+∞ k
1
2n 2n
1 k+1
S2n = (−1)k ln 1 + = (−1)k ln
k k
k=1 k=1
32 52 . . . (2 n − 1)2 (2 n + 1) (2 n + 1)((2 n)!)2
= ln = ln .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
22 42 . . . (2 n − 2)2 (2 n)2 24 n (n!)4
√
Utilisons la formule de Stirling : n! ∼ n n+1/2 e−n 2 p, on en déduit :
2 2
S2 p ∼ ln . Donc lim S2n = lim Sn = lim S(x) = ln .
p n→+∞ n→+∞ x→+∞ p
105
Analyse PC-PSI
La démonstration n’est pas exigible des candidats et nécessite des outils qui ne
sont pas à notre programme.
Application 4
Les fonctions z et m
préciser a.
5) Retrouver ce résultat en utilisant la relation éta- 5
blie entre z et m dans le chapitre précédent.
6) Montrer la continuité des fonctions z et m sur 4
]1, +∞[.
7) (PSI) Préciser le domaine de continuité de la 3
fonction m.
2
Rappelons que :
∞
1 1
z(x) =
nx 2 4 6 8 10 x
1
et : ∞ Doc. 13. La fonction z.
(−1)n+1
m(x) = N 5=7,FG8,>FREARO+33+-ES
nx
1
106
4. Suites et séries de fonctions
∞
y (−1)n+1
1 2) m(1) = = ln 2.
n
1
3) De même, les séries de fonctions définissant les
0,8
fonctions z et m étant normalement convergentes
sur l’intervalle [2, +∞[, on peut appliquer pour
0,6 chacune le théorème de la double limite et on ob-
tient :
0,4
lim z(x) = 1 et lim m(x) = 1.
x→+∞ x→+∞
0,2
x 1
4) Procédons également en comparant x à une
n
0 1 2 3 4 5 6 7 intégrale. Soit x > 1 fixé.
Doc. 14. La suite de fonctions converge vers la k+1 k
dt 1 dt
fonction m. ∀k 2 .
N 18.,>1,S69UOF9ARE@NF@+EBF9C+ED9BF@RES k tx kx k−1 tx
I9UOF9ARE@N.);FF@+EBFH*HC+EDH*HBF@REA
H*HO+339ES ce qui donne :
5=7,FMI9F(#AREAI9F("ARELARO-3-+33#ES
1
[(k + 1)−x+1 − k −x+1 ]
f n := (n, x) → (−1)(n+1) n (−x) −x + 1
n
Sn := (n, x) → (−1)( k +1) k (−x) 1 1
[k −x+1 − (k − 1)−x+1 ].
k =1 kx −x + 1
1) Décalons les termes dans l’expression de m(x). D’où :
∞
(−1)n+2 1
m(x) = 1 + . [−(n + 1)−x+1 + 1]
(n + 1)x x−1
n=1
n
1 1
D’où : 1+ [−n −x+1 + 1].
kx x−1
1
∞
n+1 1 1
−1 + 2 m(x) = (−1) x
− . Faisons tendre n vers +∞, on obtient :
n (n + 1)x
n=1
1 1
z(x) 1+ ,
L’étude, sur [1, +∞[, de la fonction : x −1 x −1
1 1 1
u→ − d’où : z(x) ∼1 .
u x (u + 1)x x −1
5) Immédiat.
permet d’appliquer le critère des séries alternées.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Nous pouvons écrire : 6) Il suffit de rappeler que les séries définissant ces
fonctions convergent normalement sur tout segment
1 1
0 −1 + 2 m(x) 1− . de ]1, +∞[ et que la fonction : x → x est conti-
2x k
1 1 nue sur R+∗ pour obtenir le résultat souhaité.
Puis, m(x) 1− . Donc : 7) (PSI) Nous avons, dans l’application 2, établi la
2 2 · 2x
1 convergence uniforme, sur tout segment de R+∗ ,
lim m(x) = . de la série de fonctions définissant m.
x→0 2
2.3. Extension
Dans ce paragraphe, les applications considérées sont définies sur une partie
A de C et à valeurs dans K.
107
Analyse PC-PSI
Théorème 12 : Théorème d’interversion des limites pour une série Le choix d’une partie A de C
de fonctions a été dicté par la nécessité d’étu-
dier plus loin la continuité de
Soit (u n ) une suite de fonctions de F( A) et a adhérent à A. Si :
fonctions sommes de séries en-
• la série de fonctions u n converge normalement sur A vers S ; tières sur le disque ouvert de
• chaque fonction u n admet une limite bn en a ; convergence.
alors :
• la série bn converge vers un scalaire b ;
• la fonction somme S admet en a la limite b.
∞ ∞
lim u n (x) = lim u n (x)
x→a x→a
0 0
Corollaire 12.1
Soit u k une série de fonctions continues sur A, normalement conver-
∞
gente sur tout compact de A. Alors la fonction somme S = u k est
k=0
continue sur A.
Exemple
zn
Nous avons établi que la série de fonctions est normalement conver-
n!
gente sur tout compact de C. C’est une série de fonctions continues sur C,
donc la fonction somme, l’exponentielle, est continue sur C.
3 Approximations
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
108
4. Suites et séries de fonctions
Démonstration c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
(PSI) Soit f une fonction continue par morceaux sur [a, b], à valeurs dans K.
Fixons un réel ´ > 0 et notons A l’ensemble des c de [a, b] tels que f puisse
être approchée uniformément sur [a, c], à ´ près, par des fonctions en escalier sur x
[ ]
[a, c]. A est une partie non vide de R, majorée par b. Elle possède une borne su- a O b
périeure M. Montrons que : M = b.
Posons lim f (x) = l. Doc. 18. Fonction non continue par
x→a morceaux sur [a, b] .
∃ a > 0 ∀ x ∈]a, a + a[ | f (x) − l| ´
La fonction g définie sur [a, a + a] par : g(a) = f (a) et ∀ x ∈]a, a + a] g(x) = l
est en escalier sur [a, a + a] et approche uniformément f à ´ près sur cet intervalle. La démonstration est hors pro-
Donc : M a + a. Si a < M < b, un raisonnement analogue, construit avec les gramme en PC
limites à gauche et à droite de f en M, permet de montrer l’existence de b > 0
tel que f soit approchée uniformément à ´ près sur [a, M + b] par une fonction en
escalier sur cet intervalle. Donc : M = b.
109
Analyse PC-PSI
110
4. Suites et séries de fonctions
• L’étude d’une suite (ou d’une série) de fonctions commence le plus souvent par celle de la conver-
gence simple. On fixe la variable x et on étudie la suite (ou la série) numérique associée.
• Pour étudier la convergence normale d’une série de fonctions bornées sur I , on essaye de majorer
|u n (x)| par le terme général an ne dépendant pas de x d’une série convergente :
∀ x ∈ I |u n (x)| an et an converge.
• Pour montrer qu’une fonction S, somme d’une série de fonctions u n , est continue sur I ,
il suffit d’établir que :
• les fonctions u n sont continues sur I ;
• la convergence de la série u n vers S est normale (ou uniforme (PSI)) sur tout segment de I .
Programme PSI
• La convergence uniforme d’une suite (ou d’une série) de fonctions est l’étude de la convergence
dans l’espace vectoriel normé (B(I ), ∞ ).
• Pour étudier la convergence uniforme d’une suite de fonctions bornées sur I , on peut :
• chercher à majorer | f n (x) − f (x)| par un réel an ne dépendant pas de x et tendant vers 0 lorsque
n tend vers l’infini ;
• faire l’étude, n étant fixé, de la fonction f n − f , dans le but de déterminer fn − f ∞ .
• Lorsque les fonctions fn ne sont pas bornées sur I , ou lorsque la suite de fonctions ne converge
pas uniformément sur I , on peut chercher à établir la convergence uniforme sur tout segment de I.
111
Analyse PC-PSI
TD
Polynômes d’interpolation de Lagrange et convergence
(D’après ENSI, 1990.)
Dans tout cet exercice, n désigne un entier naturel non nul, Rn [X] l’espace vectoriel des polynômes à coefficients
réels de degré n, a et b deux réels tels que : a < b et x 0 , x 1 , . . . , x n , n + 1 réels distincts tels que :
a x 0 < x 1 < · · · < x n b. f est une fonction continue sur [a, b].
1) Donner l’expression du polynôme Pn de Rn [X] tel que, pour tout j de [[0, n]] : Pn (x j ) = f (x j ).
Nous allons étudier la convergence de la suite (Pn ) dans deux cas particuliers.
A) Premier exemple : f est de classe C∞ sur [a, b] et toutes les dérivées de f sont bornées sur [a, b] par une
même constante réelle M.
1) x étant un réel de [a, b] différent de tous les x j , on note w la fonction définie sur [a, b] par :
f (x) − Pn (x)
w(u) = f (u) − Pn (u) − qn (u),
qn (x)
n
où qn est le polynôme défini par qn (x) = (x − x j ).
j =0
En utilisant plusieurs fois le théorème de Rolle, montrer qu’il existe un réel v de [a, b] tel que :
f (n+1) (v)
f (x) − Pn (x) = qn (x).
(n + 1)!
2) Pour chaque entier n 1, on choisit arbitrairement les réels x 0 , x 1 , . . . , x n tels que :
a x0 < x1 < · · · < xn b
et on définit ainsi une suite de fonctions polynômes (Pn ).
Montrer que la suite de fonctions (Pn ) approche uniformément f sur [a, b].
Donner un exemple pour f et [a, b] .
B) Second exemple : La fonction f est définie sur [−1, 1] par f (x) = |x| et, pour tout entier j de [[0, n]], on
2j
pose : x j = −1 + .
n+1
1) p et q étant des entiers naturels tels que 0 p < q, montrer :
p
q q − 2k − 1 q −1 q − 2p − 2
(−1)k = 1 + (−1) p (1)
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
k k +1 p p+1
k=0
n
m désignant la partie entière de , on pose :
2
m n
n n − 2k − 1 n n − 2k − 1
A(n) = (−1)k et B(n) = (−1)k .
k k+1 k k+1
k=0 k=m+1
2) Montrer que Pn (1) = A(n) − B(n).
3) Calculer A(n) + B(n) et en déduire Pn (1) en fonction de n et de m.
4) Calculer Pn (1) lorsque n est pair.
5) Calculer Pn (1) lorsque n est impair.
Donner alors un équivalent en +∞ de | f (1) − Pn (1)|.
6) En déduire que la suite (Pn ) n’est pas simplement convergente sur [−1, 1].
112
4. Suites et séries de fonctions
Exercice résolu
1
La série de fonctions
sh (nx)
ÉNONCÉ
1
On considère la série de fonctions u n où, pour n > 0, u n est définie sur R+∗ par u n (x) = .
sh (n x)
+∞
1) Donner le domaine de définition de la fonction somme S = u n . Etudier la convergence normale.
1
2) Donner un équivalent en 0 et en +∞ de S.
CONSEILS SOLUTION
Regarder le domaine de convergence 1) Étudions d’abord la convergence simple de la série de fonctions. Soit x
simple de la série de fonctions. fixé, strictement positif. u n (x) ∼ 2e−n x . La série numérique e−n x
y est une série géométrique de raison e−x . La série de fonctions un
1
converge simplement sur R+∗ .
Précisons le mode de convergence de la série de fonctions.
0,5
Si n est un naturel non nul fixé, la fonction x → sh (n x) est croissante
sur R+ , de 0 à +∞. La fonction u n n’est pas bornée sur R+∗ .
−10 − 5 0 5 10 x 1
Considérons un réel a > 0. u n|[a,+∞[ ∞ = . La convergence
sh (n a)
− 0,5 1
de la série numérique entraîne la convergence normale (donc
sh (n a)
−1
uniforme) de la série de fonctions sur [a, +∞[.
& /60'5)%457!#)*2+521937. 2) • Si x > 0 :
727(!$$!""3.
9(-!"$$!".8(-!$$!3 , N +1 N N
dt 1 1 dt
+ .
Utiliser la décroissance de la fonction 1 sh (t x) sh (n x) sh (x) 1 sh (t x)
1 1
positive t → pour encadrer
sh (t x) b
son intégrale sur [n, n +1] et comparer dt
Calculons, pour 0 < a < b et x > 0, .
S(x) à une intégrale. sh (t x)
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
a
b bx bx
dt 1 du 1 du
= = u u
a sh (t x) x ax sh (u) x a x 2th ch 2
2 2
⎛ ⎞
bx
th
b
dt 1 u bx 1 ⎜ 2 ⎟
= ln th = ln ⎜ a
⎟
x ⎠.
a sh (t x) x 2 ax x ⎝ th
2
Puis :
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
(N + 1) x Nx
⎜ th ⎟ N th
1 ⎜ 2 ⎟ 1 1 1 ⎜ 2 ⎟
ln x + ln ⎜ x
⎟
x ⎝ th
⎠ sh (n x) sh (x) x ⎝ th ⎠
1
2 2
113
Analyse PC-PSI
Les termes de cette inégalité ont une limite lorsque N tend vers +∞ :
1 x 1 1 x
− ln th S(x) − ln th (1)
x 2 sh (x) x 2
ln(x)
Nous en déduisons, lorsque x tend vers 0 : S(x) ∼0 − .
x
1 x x
• ∼+∞ 2e−x et ln th ∼+∞ th − 1 ∼+∞ −2e−x .
sh (x) 2 2
Pour l’étude en +∞, l’inégalité (1) ne suffit plus. Procédons plus finement
1
en isolant .
sh (x)
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
(N + 1) x Nx
th N th
1 ⎜ 2 ⎟ 1 1 ⎜ 2 ⎟
ln ⎜ ⎟ ln ⎜ ⎟
x ⎝ th (x) ⎠ sh (nx) x ⎝ th x ⎠
2
2
D’où :
1 1 1 1 x
− ln(th (x)) S(x) − ln th
sh (x) x sh (x) x 2
Avec :
1 1 x e−x 1 e−2x
∼ 2e−x , ln th ∼ −2 , ln(th (x)) ∼ −2 .
sh (x) x 2 x x x
Les deux derniers termes sont donc négligeables devant le premier. Nous
en déduisons, lorsque x tend vers +∞, S(x) ∼ 2e−x .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
114
Exercices
Soit ( f n ) une suite de fonctions monotones conver- ∞
cos(n x)
geant simplement vers f sur un intervalle I de R. On pose f (x) =
1
n 3/2
Montrer que la fonction f est monotone.
Montrer que f est définie et continue sur R.
n + x2
(PSI) Étude de la série de fonctions (−1)n .
n2 Soit f une fonction continue de [0, 1] dans R telle
1
Soit la série de fonctions u n définie sur R+ par : que, pour tout n de N, on ait t n f (t) d t = 0.
0
⎧ Montrer que f est la fonction nulle.
⎨ sin x si x ∈ [n p, (n + 1) p[
u n (x) = (n + 1)
⎩ 0 si x ∈ [n p, (n + 1) p[
Soit la suite de fonctions ( f n ) définie, sur R+∗ , par :
Étudier la convergence de cette série de fonctions.
2
fn (x) = n x a e−n x .
Étudier la convergence simple, normale de la série de Étudier, selon les valeurs du réel a, la convergence de la série
xe−n x de fonctions fn .
fonctions (et uniforme en PSI).
ln n
*
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
(PSI) Peut-on trouver une suite de fonctions polynômes (PSI) Soit (Pn ) une suite de polynômes de R p [X]
( p > 0 fixé). On suppose que la suite de fonctions polynômes
1
convergeant uniformément sur ]0, 1] vers t→ ? associée converge simplement sur R vers une fonction f .
t
1) Montrer que f est une fonction polynôme de degré p
et que la convergence est uniforme sur tout segment de R.
(PSI) On considère la suite de fonctions ( f n ) définies
2) Que dire si cette suite converge uniformément sur R ?
par : fn (x) = exp(−x n ).
Étudier la convergence simple de la suite ( f n ).
Est-elle uniforme sur [a, +∞[ lorsque 0 < a < 1 ? On considère la fonction définie par :
∞
Soit a > 1. Même question sur [a, +∞[ ? 1
f (x) = Arctan (n x).
1
n 2
115
5
Dérivation,
intégration
des fonctions
vectorielles
O
vitesse et d’accélération.
Faute de culture mathématique suffisante, ces B J E C T I F S
travaux n’ont rencontré aucun écho en Europe
avant le XVIe siècle. Les recherches de nombreux Dérivabilité en un point, fonction dérivable
savants (Stevin, Kepler, Galilée, Cavalieri, Pascal, sur un intervalle.
Fermat, Descartes...), aux XVIe et Opérations sur les fonctions dérivables.
e
XVII siècles, sur les centres de gravité, les mesures Fonctions de classe Ck ou Ck par mor-
de volume, la tangente, la cycloïde,... préludent à ceaux sur un intervalle.
la naissance, à la fin du XVIIe siècle, du calcul
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
116
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
1
Isaac Newton (1643-1727), physi-
cien, mathématicien et astronome
Dérivation anglais.
Théorème 1
Soit x 0 un point de l’intervalle I et f une application de I dans E.
L’application f est dérivable en x 0 si, et seulement s’il existe une ap-
plication ´ de I dans E et un vecteur V de E tels que :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
∀x ∈ I f (x) = f (x 0 )+(x − x 0) V +(x − x 0) ´(x) et lim ´(x) = 0 E (1)
x→x0
f (x) = f (x 0 ) + (x − x 0 ) f (x 0 ) + o(x − x 0 )
117
Analyse PC-PSI
La cinématique du point permet de donner l’interprétation suivante à l’étude Tt0 = f (t0 ) + R f (t0 )
d’une courbe (I , f , S).
est tangente à la courbe
Le paramètre t est appelé le temps ; il varie dans l’intervalle I .
(I , f , S) au point f (t0 ) lorsque
Le support S de la courbe est la trajectoire du point mobile dont on étudie le f (t0 ) = 0 E .
mouvement.
La fonction f est la loi horaire du mouvement. Rapport Mines-Ponts, 2001
La vitesse moyenne du point mobile sur sa trajectoire S entre les instants t « Confusion entre continuité et dé-
et t0 est : rivabilité. »
f (t) − f (t0 ) f (t) − f (t0 )
= .
|t − t0 | t − t0
Rapport E3A, 2002
f (t) − f (t0 ) « ...oubliant malheureusement sou-
La limite en t0 de la fonction numérique t → , lorsqu’elle
t − t0 vent la justification de l’existence
existe, est la vitesse instantanée du point mobile à l’instant t0 . des dérivées. »
118
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
f (t) − f (t0 )
La limite en t0 de la fonction vectorielle t→ , lorsqu’elle Rapport Centrale, 2000
t − t0
« Ce n’est pas parce qu’on a pu cal-
existe, est le vecteur dérivé f (t0 ). Il est appelé vecteur vitesse du point mo-
culer la dérivée d’une fonction que
bile à l’instant t0 .
celle-ci est dérivable, mais parce
On remarque que si f est dérivable en t0 , alors la vitesse instantanée du que la fonction est dérivable qu’on
point mobile en t0 est la norme du vecteur vitesse en ce point. peut calculer sa dérivée. »
Application 1
valeurs dans un espace euclidien.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
dérivable sur ]a, b[ ; on peut donc lui appliquer le L’inégalité recherchée en découle.
119
Analyse PC-PSI
Théorème 4
• C1 (I , E) est un sous-espace vectoriel de C0 (I , E).
• L’application D de C1 (I , E) dans C0 (I , E), définie par D( f ) = f
est linéaire.
Théorème 5
Soit E et F deux espaces vectoriels de dimension finie, u une appli-
cation linéaire de E dans F, f une application de I dans E et x 0
un point de I .
• Si f est dérivable en x 0 , alors l’application u ◦ f est dérivable en
x 0 et :
(u ◦ f ) (x 0 ) = u f (x 0 )
• Si f est de classe C1 sur I , alors u ◦ f l’est aussi et :
(u ◦ f ) = u ◦ f
Démonstration
Si f est dérivable en x0 , il existe une application ´ de I dans E telle que :
Par conséquent :
De plus, toute application linéaire entre espaces vectoriels normés de dimension finie
est continue, donc lim u ´(x) = 0 F .
x→x 0
120
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
⎧
⎪ I → E
⎨
p
f :
⎪
⎩x → f (x) = fi (x) ei
i=1
Théorème 6
Soit B = (ei )i∈[[1, p]] une base de l’espace vectoriel E, x 0 un point de
l’intervalle I et f une application de I dans E.
• f est dérivable en x 0 si, et seulement si, les applications coordonnées
de f relatives à la base B sont dérivables en x 0 . Alors :
p
f (x 0 ) = f i (x 0 ) ei .
i=1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Alors f est constante sur I si, et seulement si, pour tout x de cet
intervalle f (x) = 0 E .
121
Analyse PC-PSI
Corollaire 6.2
Soit I un intervalle de R et f une application de I dans C. Les
propriétés suivantes sont équivalentes :
• f est dérivable sur I ;
• Re f et Im f sont dérivables sur I ;
• f est dérivable sur I .
D f = D(Re f ) + i D(Im f ),
D f = D f = D(Re f ) − iD(Im f ).
Corollaire 6.3
Soit I un intervalle de R et f une application de I dans C. Les
propriétés suivantes sont équivalentes :
• f est de classe C1 sur I ;
• Re f et Im f sont de classe C1 sur I ;
• f est de classe C1 sur I .
Théorème 7
Soit E, F et G trois espaces vectoriels de dimensions finies, I un
intervalle de R, f une application de I dans E, g une application
de I dans F et B une application bilinéaire de E × F dans G.
On définit l’application B( f , g) de I dans G en posant :
I → G
B( f , g) :
x → B( f , g)(x) = B( f (x), g(x))
B( f , g) (x 0 ) = B f (x 0 ), g(x 0) + B f (x 0 ), g (x 0 ) .
Démonstration
• La dérivabilité de f et de g en x0 se traduit par l’existence des applications ´1
et ´2 , définies sur I , à valeurs dans E et F respectivement et telles que :
122
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
Or, toute application bilinéaire entre espaces vectoriels normés de dimension finie est
continue. De plus :
B 0 E , g(x0 ) = B f (x0 ), 0 F = 0G .
On en déduit que lim ´(x) = 0G . Le théorème en découle.
x→x 0
1.3. Exemples
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
−−→ −−→ −−→
f (t) = O M (t) = O A + AM(t)
I → K −−→
f |g : Le vecteur O A est constant,
x → f |g (x) = f (x)|g(x) donc :
Le produit scalaire étant une application bilinéaire de E × E dans K, l’ap- ∀t ∈ I
−−→ −−→
plication f | g est dérivable sur I et f | g = f | g + f | g . d OM d AM
f (t) = (t) = (t)
En particulier, l’application : dt dt
Donc, le vecteur vitesse du point
I → K mobile M sur sa trajectoire ne
f | f : 2 dépend pas de l’origine utili-
x → f | f (x) = f (x) | f (x) = f (x)
sée pour effectuer les calculs.
est dérivable sur I et de dérivée f | f = 2 f | f . C’est pourquoi on le note souvent
−−→
On sait que la fonction racine carrée est dérivable sur R+∗ . Supposons que la dM
(t).
fonction f ne s’annule pas sur I , alors la fonction f | f est strictement dt
positive.
123
Analyse PC-PSI
∀t ∈ I f (t) = R.
0
• de classe C sur I si elle est continue sur I ;
n’a été établi que par un petit
• de classe Ck+1 sur I si elle est dérivable sur I et si sa dérivée f est de nombre... »
classe Ck sur I ;
• de classe C∞ sur I si elle est de classe Ck sur I pour tout entier k.
Pour tout k ∈ N ∪ {∞} , on note Ck (I , E) l’ensemble des applications de
classe Ck sur I , à valeurs dans E. Il est clair que :
Si E = K, on note Ck (I ) .
∀k ∈ N Ck (I , E) ⊃ Ck+1 (I , E) ⊃ C∞ (I , E) Pour k 1, la formule de Leib-
niz donne la dérivée à l’ordre
Si f est de classe C2 sur I , l’application dérivée de l’application f est p, 1 p du produit de deux
d2 f fonctions de Ck (I ). Ck (I ) a la
notée f , f (2) , D2 f ou encore . structure de K -espace vectoriel
d x2
Elle est appelée dérivée seconde de f . et d’anneau.
124
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
Théorème 8
L’ensemble Ck (I , E) des applications de classe Ck de I dans E est
un espace vectoriel sur K. Si k ∈ N, l’application « dérivée k -ième »,
définie par : ⎧
⎨ Ck (I , E) → C0 (I , E)
Dk :
⎩ f → Dk ( f ) = f (k)
est linéaire.
Théorème 9
Soit E un K-espace vectoriel de dimension p, B = (ei )i∈[[1, p]] une
base de E, k un élément de N ∪ {∞} et f une application de I
dans E dont les applications coordonnées relativement à la base B sont
notées f 1 , . . . , f p . Gottfried Wilhelm von Leibniz
Alors : (1646-1716), mathématicien et phi-
f ∈ Ck (I , E) ⇔ ∀ i ∈ [[1, p]] f i ∈ Ck (I , K) losophe allemand. Il étudie d’abord
la philosophie, le droit et la théolo-
De plus, si k est dans N et si f est de classe Ck sur I , alors : gie. Agé de 26 ans, lors d’une mis-
sion diplomatique à Paris, il ren-
p
contre Huygens qui l’incite à ap-
∀x ∈ I f (k)
(x) = f i(k) (x) ei
profondir sa connaissance des ma-
i=1
thématiques et de la physique. Nous
lui devons les notations modernes
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1.4.3 Composée de fonctions de classe Ck du calcul différentiel et intégral :
dy
, ...
Théorème 10 dx
Ses très nombreux écrits témoignent
Soit J un intervalle de R, w une fonction de classe Ck de J dans d’un esprit universel.
I et f une application de classe Ck de I dans E, alors l’application
f ◦ w est de classe Ck sur J .
125
Analyse PC-PSI
Application 2
Utilisation de la formule de Leibniz
Soit y = f (x) = x 2 − 1, x réel > 1. Donc P2 (x) = −1, son monôme de plus haut de-
1) Établir que : gré est −1.
L’égalité (1) vous permettra de prouver que, pour
dn Pn (x) n 2, le monôme de plus haut degré de Pn (x)
f (x) = f (n) (x) = 2 ,
d xn (x − 1)n−1/2 est :
où Pn est une fonction polynomiale. (−1)n−1 n! n−2
x .
2
2) Préciser le mônome de plus haut degré de Pn (x).
[Distinguer les cas n = 0, n = 1 et n 2.] x
3) De l’égalité f (x) = √ , on déduit :
3) Établir que : x2 −1
Pn+1 (x) + An (x) Pn (x) + Bn (x) Pn−1 (x) = 0, x 2 − 1 f (x) = x f (x) (2)
126
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
Sachant que P1 (1) = 1, on en déduit par récur- On sait que (−1)n Pn+1 (1) > 0 et, d’après (4) :
n
rence que Pn+1 (1) = (−1)n (2 i − 1) et :
d
i=1 [(−1)n Pn+1 (x)]
(2 n − 2)! dx
Pn (1) = (−1)n−1 = (−1)n−1 (n + 1) (n − 1) Pn (x) > 0
2n−1 (n − 1)!
5) Le signe de (−1)n−1 f (n) (x) sur ]1, +∞[ est
celui de (−1)n−1 Pn (x). Donc la fonction x → (−1)n Pn+1 (x) est stricte-
ment positive sur [1, +∞[.
Pour n = 2, (−1)n−1 Pn (x) = 1 > 0.
Supposons que, pour un entier n 2, on ait On a prouvé par récurrence que, pour tout n 2,
(−1)n−1 Pn (x) > 0 pour tout x 1. (−1)n−1 f (n) (x) > 0 pour tout x > 1.
1.4.4 Ck -difféomorphismes
Dans ce paragraphe, I et J sont deux intervalles de R d’intérieurs non
Rapport ENSAM, 2002
vides et k est un élément de N∗ ∪ {∞} .
« Peu de candidats savent ce qu’est
Une application w de J dans I est un C k -difféomorphisme de l’intervalle un difféomorphisme et ceux qui s’en
J sur l’intervalle I si : souviennent, tout en ignorant le
théorème qui s’y rapporte... »
• w est bijective ;
• w est de classe Ck sur J ;
• w−1 est de classe Ck sur I .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
– La fonction t → a + t (b − a) définit un C∞ -difféomorphisme de [0, 1]
sur [a, b].
a+b b−a
– La fonction t→ +t définit un C∞ -difféomorphisme de
2 2
[−1, 1] sur [a, b].
Théorème 11
Soit J un intervalle de R, k un élément de N∗ ∪ {∞} et w une
application de classe Ck de J dans R. L’application w induit un Ck -
difféomorphisme de l’intervalle J sur l’intervalle w(J ) si, et seulement si :
∀ t ∈ J w (t) = 0.
127
Analyse PC-PSI
Démonstration
• Supposons que w soit un Ck -difféomorphisme de l’intervalle J sur w(J ).
Alors w−1 est de classe Ck . De plus, w−1 ◦ w = Id J . Dérivons cette expression.
Donc :
∀t ∈ J w (t) = 0
• Supposons que :
∀t ∈ J w (t) = 0.
w est une application continue de J dans R qui ne s’annule pas sur l’intervalle J .
Elle est donc de signe constant et la fonction w est strictement monotone, donc injec-
tive sur J . On a prouvé que w induit une bijection de J sur w(J ).
w est continue, strictement monotone, donc w−1 est continue.
Soit t0 un point de w(J ) et t dans w(J ) \ {t0 } . Alors, en posant w(x) = t et
w(x0 ) = t0 :
w−1 (t) − w−1 (t0 ) x − x0
=
t − t0 w(x) − w(x0 )
w−1 (t) − w−1 (t0 ) 1
admet la limite car w (x0 ) n’est pas nul. L’application
t − t0 w (x0 )
−1
w est donc dérivable en t0 .
De plus :
1
w−1 =
w ◦ w−1
est continue sur w(J ).
• Si k > 1, on montre par récurrence que w−1 est de classe Ck sur w(J ).
Application 3
Étude d’un C∞ -difféomorphisme
y y = f (x ) y=x
Soit la fonction f définie par f (x) = x + ln x y = 2 x −1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
sur R+∗ .
y = f −1(x)
∞
1) Montrer que f est un C -difféomorphisme de
R+∗ sur R.
3
2) Donner un développement limité à l’ordre 3 de y= x +1
2
f −1 au voisinage de 1. 2
0 1 2 3 x
1) Vous montrerez que f est de classe C∞ sur
R+∗ , que sa dérivée ne s’annule pas sur R+∗ −1
et que : f (R+∗ ) = R f est donc un C∞ -
Doc. 4. Les graphes de f et f −1 .
difféomorphisme de R+∗ sur R.
128
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
2) Première méthode h2 h3
• Notons u = 2 h − + + o h 3 . Lorsque h
L’application f −1 est de classe C∞ sur R. La 2 3
tend vers 0, u tend aussi vers 0.
formule de Taylor-Young nous en donne un déve-
loppement limité à tout ordre au voisinage de 1. À f −1 (1 + u) = 1 + a1 u + a2 u 2 + a3 u 3 + o u 3 (2)
l’ordre 3, il s’écrit :
Calculons les puissances de u :
f −1 (1 + h) = f −1 (1) + h f −1 (1)
h2 h3 (3) h2 h3
+ f −1 (1) + f −1 (1) + o h 3 u = 2h − + + o h3
2 6 2 3
De plus : u2 = 4 h2 − 2 h3 + o h3
f −1 (1) = a ⇔ a + ln a = 1 ⇔ a = 1 u3 = 8 h3 + o h3
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
f −1 (1 + h) = 1 + + − + o(h 3 )
2 16 192 avec :
lim ´(x) = 0.
Seconde méthode x→+∞
f (1 + h) = (1 + h) + ln(1 + h) soit :
h 2
h 3 ln x + ln 1 + ´(x) = −x ´(x),
= 1+2h − + + o h3
2 3 d’où :
Donc :
x ´(x) = − ln x + o(1).
f −1 f (1 + h) = 1 + h
Finalement,
−1 h2 h3
= f 1+2h − + + o h3 (1) f −1 (x) = x − ln x + o(1) .
2 3
129
Analyse PC-PSI
2
y 1,73
1,41
p 1
0,71
x x
−2p −p 0 p 2p 3p −4 −3 −2 −1 0 0,5 1 2 3 4
Doc. 6. La fonction Arccos ◦ cos . Doc. 7. La fonction x→ |x| .
En pratique, pour prouver que f est de classe Ck par morceaux sur [a, b],
il suffit de trouver une subdivision (a0 , a1 , . . . , an ) de [a, b] telle que, pour
tout i ∈ [[1, n]] :
• f est de classe Ck sur ]ai−1 , ai [ ;
• f admet une limite à droite en ai−1 ;
• f admet une limite à gauche en ai ;
• l’application f i , définie sur [ai−1 , ai ] par :
⎧
⎪ lim+ f (t) si x = ai−1
⎪
⎪ t→ai−1
⎨
f i (x) = f (x) si x ∈ ]ai−1 , ai [
⎪
⎪ lim f (t) si x = a
⎪
⎩ i
−
t→ai
130
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
Exemples
• La fonction valeur absolue est continue et de classe C1 par morceaux
On retrouve la caractérisation
sur R.
des fonctions constantes parmi
• Pour tout n de N, l’application x → |x|2n+1 est de classe C2 n sur R les fonctions continues sur I
et aussi de classe C2 n+1 par morceaux. et dérivables sur l’ensemble des
points intérieurs à I (cf. corol-
Soit k ∈ N∗ et f ∈ F(I , E). On remarque que, si f est de classe Ck par laire 6.1).
morceaux sur I , alors les dérivées successives de f :
Théorème 12
Soit I un intervalle de R et f une application de I dans E. Si f
est continue sur I et de classe C1 par morceaux sur cet intervalle, alors
f est constante sur I si, et seulement si, D f = 0.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2.1. Intégrale d’une fonction en escalier valeurs prises par w aux points
de la subdivision.
2.1.1 Définitions
Si w est une fonction
Soit Esc ([a, b], E) l’ensemble des fonctions en escalier de [a, b] dans E, constante sur J , de valeur l :
w un élément de Esc ([a, b], E) . Notons (ai )i∈[[0,n]] une subdivision de
J = [a, b] subordonnée à w et li la valeur prise par w sur ]ai−1 , ai [ . w= w = (b − a) l
n
[a,b] J
Le vecteur de E : I (w) = ai − ai−1 li est indépendant de la subdivi-
i=1
sion subordonnée à w utilisée pour le calculer. Dans le cas d’une fonction à
valeurs réelles positives, on re-
n
trouve l’interprétation classique
Le vecteur I (w) = ai − ai−1 li est appelé intégrale de la fonction w
en terme d’aire. C’est d’ailleurs
i=1
l’origine historique de la notion
sur le segment [a, b]. Nous le noterons w ou w. d’intégrale (doc. 8).
[a,b] J
131
Analyse PC-PSI
2.1.2 Propriétés
Théorème 13
l3
Soit J un segment de R. L’application de Esc ( J , E) dans E , qui à
w associe w, est linéaire :
J l1
2 2 l2
∀ (a, b) ∈ K ∀ (w, c) ∈ (Esc ( J , E))
0 a=a0 a1 a2 a3 a4=b
(aw + bc) = a w+b c. Doc. 8. Ici, w est à valeurs dans
J J J
R+ et :
n
w= ai − ai−1 li
[a,b]
Théorème 14 i=1
Soit E et F deux K -espaces vectoriels de dimension finie, J = [a, b] représente l’aire de la portion colo-
un segment de R, w une application en escalier de J dans E et u une rée.
application linéaire de E dans F. Alors :
• u ◦ w ∈ Esc ( J , F) ;
• u◦w=u w .
J J
a= b0 b1 b2 b=b3
= c0 c1 c2 c3 c4 c5
Théorème 15 a0 a1 a2 a3 a4 a5 a6
Soit J un segment de R et w un élément de Esc ( J , E) . Si est
Doc. 9. Construction d’une subdivi-
une norme sur l’espace vectoriel E. Alors :
sion subordonnée simultanément à
• w ∈ Esc ( J , R) deux fonctions en escalier.
• w w .
J J
Démonstration
Soit (ai )i∈[[0,n]] une subdivision de J subordonnée à w. Sur chaque intervalle
]ai−1 , ai [, la fonction w est constante, donc la fonction w l’est aussi.
Notons li la valeur prise par w sur ]ai−1 , ai [. On a :
n n
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Corollaire 15.1
Soit [a, b] un segment de R, w un élément de Esc ([a, b], E) ,
une norme sur l’espace vectoriel E et M un réel 0 tel que :
∀ x ∈ [a, b] w (x) M. Alors :
w w M (b − a) .
[a,b] [a,b]
w w w ∞ (b − a) .
[a,b] [a,b]
132
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
lim wn = lim cn
n→+∞ [a,b] n→+∞ [a,b]
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
∞
[a,b] [a,b] E [a,b] E
qu’elle avait été définie dans le
paragraphe précédent.
On en déduit que la suite de vecteurs wn est une suite de Cauchy de E ; elle L’intégrale qui vient d’être défi-
[a,b] nie pour les fonctions continues
converge donc dans E.
par morceaux sur un segment est
• Notons (wn ) et (cn ) deux suites de fonctions en escalier de [a, b] dans E telles bien une généralisation de l’inté-
que :
grale des fonctions en escalier.
lim f − wn ∞ = lim f − cn ∞ = 0.
n→+∞ n→+∞
– On peut écrire : wn − cn ∞ f − wn ∞ + f − cn ∞ . On en déduit :
lim wn − cn ∞ =0
n→+∞
133
Analyse PC-PSI
– On sait que :
∀n ∈ N 0 wn − cn = (wn − cn ) wn −cn ∞ (b − a) .
[a,b] [a,b] E [a,b] E
L (w) = L (c) .
de la suite wn . On la note f ou f ( t) d t.
[a,b] [a,b] [a,b]
134
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
Application 4
Utilisation des sommes de Riemann
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n
1 ip est continue sur [0, 1] et que Sn est une somme
1) Calculer lim i sin .
n→+∞ n 2 n de Riemann de f sur [0, 1].
i=1
2) On fixe un réel a = 1. Déterminer un équi- Donc :
2n
1
valent de la suite (u n ) définie par u n = . 1
ka lim Sn = t sin (pt) d t = .
k=n+1 n→+∞ [0,1] p
3) Traiter la question 2) dans le cas où a = 1.
2n n n
1 1 1 1
1) Notons : 2) = = a a.
ka (n + i )a n i
k=n+1 i=1 i=1 1+
n n
1 ip 1 i ip n
Sn = i sin = sin
n2 n n n n 1
i=1 i=1 Posons g (x) = . La fonction g est
(1 + x)a
En posant f (x) = x sin (px) , on constate que f continue sur [0, 1].
135
Analyse PC-PSI
n
1 i 3) Lorsque a = 1 :
g est une somme de Riemann de g
n n 2n
1
n
1 1
n
1
i=1
= =
sur [0, 1], donc : k n +i
i n
k=n+1 i=1 i=1 1+
n n
1 i 21−a − 1
lim g = . On reconnaît là une somme de Riemann de la
n→+∞ n n 1−a
i=1 1
fonction continue t −→ sur le segment
On en déduit que : 1+t
[0, 1] . Donc :
2n 2n
1 21−a − 1 1 1 1
un = a
∼ . lim = d t = ln(2).
k 1 − a n a−1 n→+∞ k [0,1] 1+t
k=n+1 k=n+1
Théorème 17
Soit J un segment de R. L’application de CM ( J , E) dans E, qui à
f associe f , est linéaire :
J
Démonstration
Soit (wn ) et (cn ) deux suites de fonctions en escalier de J dans E convergeant
uniformément vers f et g respectivement.
La suite de fonctions en escalier (awn + bcn ) converge uniformément vers a f + bg
et :
(a f + bg) = lim (awn + bcn ) = a f + b g.
J n→+∞ J J J
Théorème 18
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
136
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
f ou f.
J [a,b]
Théorème 19
Soit E et F deux espaces vectoriels de dimension finie,
u une application linéaire de E dans F, J un segment
de R et f une application continue par morceaux de J
dans E. Alors :
• u ◦ f ∈ CM (J , F)
• u◦ f =u f .
J J
Doc. 14. À vous de prouver, le plus brièvement
possible, ce résultat.
Démonstration
On note E une norme sur E et F une norme sur F. Puisque u ∈ L (E, F) ,
on sait qu’il existe un réel M tel que ∀ v ∈ E u(v) F M v E (cf. Analyse ,
chapitre 3 ).
Pour toute application f de CM (J , E) , on pose f ∞ = sup f ( t) E.
t∈ J
Pour toute application g de CM (J , F) , on pose g ∞ = sup g ( t) F.
t∈ J
L’application f de CM (J , E) étant fixée, on introduit une suite (wn ) de fonctions
en escalier de J dans E qui converge uniformément vers f sur J . On a donc :
lim f − wn ∞ =0
n→+∞
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
M f ( t) − wn ( t) E M f − wn ∞
On en déduit :
∀n ∈ N 0 u ◦ f − u ◦ wn ∞ = sup u ◦ f ( t) − u ◦ wn ( t) F M f − wn ∞
t∈ J
u ◦ f = lim u wn =u lim wn =u f
J n→+∞ J n→+∞ J J
137
Analyse PC-PSI
Corollaire 19.1
Soit J un segment de R et f une application continue par morceaux
de J dans E. On note ( f i )i∈[[1, p]] les applications coordonnées de f
relatives à la base B. Le calcul de l’intégrale de f peut être effectué
composante par composante :
p
f = fi ei
J i=1 J
Démonstration
En notant ei∗ la fonction i-ième composante dans la base B :
Donc :
p
f = fi ei .
J i=1 J
• f = Re f + i Im f ;
J J J
• Re f = Re ( f ) , Im f = Im ( f ) ;
J J J J
• f = f = Re f − i Im f .
J J J J
Application 5
Utilisation de fonctions complexes
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138
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
p
1) Notons bn = cosn (x) d x. Pour tout x de 0, , − cos (x) eix = 1, donc :
[0, p2 ]
2
p n
Pour tout x de 0, : 0 bn+1 bn . La suite Sn = (−1)k ak
2
(bn ) converge. k=0
n+1
1 1 − − cos(x)eix
b2n = 2n
cos (x) d x = cos2n (x) d x = Im dx
4 [0,2p] [0, p2 ] 1 + cos(x)eix
[0, p2 ]
1 2n
= n+1 eix + e−ix dx 1
4 [0,2p]
= Im dx − Rn (x).
[0, p2 ] 1 + cos(x)eix
Développons par la formule du binôme de Newton.
3) On sait que, pour tout nombre complexe
On sait que, si k est un entier non nul, z, | Im (z) | | z | , donc :
eikx d x = 0. On en déduit :
[0,2p] | cos(x) |n+1
2n | Rn (x) | dx
[0, p2 ] | 1 + cos(x)eix |
i
2p 2n p i=1
b2n = = Or | 1 + cos (x) eix | 1, donc | Rn (x) | bn+1 .
4n+1 n 2 n 2
Cette majoration prouve que lim Rn (x) = 0.
(2i ) n→+∞
i=1 4) De ce qui précède, on déduit la convergence de
n
p 1 la suite (Sn ) et :
= 1− .
2 2i ∞
i=1
s = lim Sn = (−1)k ak
n n→+∞
p 1 k=0
Donc ln (b2n ) = ln + ln 1 − .
2 2i 1
i=1 = Im dx
1 [0, p2 ] 1 + cos (x) eix
Or la série à termes négatifs ln 1 − est
2i − cos (x) sin(x)
divergente. = dx
[0, p2 ] 1 + 3 cos2 (x)
Donc lim ln (b2n ) = −∞ et lim b2n = 0.
n→+∞ n→+∞
En posant u = cos(x), on trouve :
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• f 0⇒ f 0 ;
[a,b]
• f g⇒ f g.
[a,b] [a,b]
139
Analyse PC-PSI
Démonstration y
• Soit (wn ) une suite de fonctions en escalier convergeant uniformément vers f sur
y=f(x)
[a, b]. Pour n fixé dans N, définissons la fonction cn en posant :
y = wn ( x )
∀ t ∈ [a, b] cn ( t) = max (0, wn ( t)) .
0 ai−1 ai x
Vous prouverez que :
• cn est une fonction en escalier sur [a, b] ; Doc. 15. Si sur ]ai−1 , ai [ :
• cn est une fonction positive sur [a, b] ; wn (x) = li 0,
• ∀n ∈ N 0 f − cn ∞ f − wn ∞. alors :
La suite de fonctions (cn ) est une suite de fonctions en escalier sur [a, b] qui ∀ x ∈ ]ai−1 , ai [
converge uniformément vers f sur [a, b]. Donc :
[wn (x) = li cn (x) = 0 f (x)
f = lim cn 0
[a,b] n→+∞ [a,b]
Démonstration
Considérons une fonction f continue positive sur J et non identiquement nulle.
Alors il existe un point intérieur à J , que l’on notera c , tel que f (c) > 0. La
continuité de f en c entraîne (doc. 16) :
f (c)
L’hypothèse de continuité est
∃ a > 0 ∀ x ∈ [c − a, c + a] f (x) fondamentale comme l’illustre le
2
schéma suivant (doc. 17).
y
y
f(c)
f(c) y=f(x)
2
x
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140
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
Démonstration
• Soit (wn ) une suite de fonctions en escalier de [a, b] dans E convergeant unifor-
mément vers f sur [a, b].
Pour tout entier n, la fonction wn est une fonction en escalier de [a, b] dans R.
De plus :
∀ t ∈ [a, b] | f ( t) − wn ( t) | f ( t) − wn ( t) f − wn ∞
wn wn (1)
[a,b] [a,b]
f f
[a,b] [a,b]
• ∀ t ∈ [a, b] f ( t) f ∞.
Donc : f ( t) d t f ∞ = (b − a) f ∞
[a,b] [a,b]
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Pour s’entraîner : ex.10.
Application 6
L’égalité f = | f|
[a,b] [a,b]
Si f est une application continue par morceaux Dans cette application, nous allons étudier le cas
de [a, b] dans C, alors : d’égalité lorsque f est continue.
1) Soit f une application continue de [a, b]
f |f| dans R.
[a,b] [a,b]
141
Analyse PC-PSI
f = | f|
[a,b] [a,b] f = | f|
[a,b] [a,b]
si, et seulement si, f ne change pas de signe sur
[a, b].
Cas particulier : f =0
2) Soit f une application continue de [a, b] [a,b]
dans C.
Prouver que : Alors | f | = 0. La fonction | f | est conti-
[a,b]
nue et positive sur [a, b]. Son intégrale est nulle.
f = | f| Elle est identiquement nulle et le problème est ré-
[a,b] [a,b]
solu.
si, et seulement si,
Cas général : f =0
∃ a ∈ R ∀ x ∈ [a, b] f (x) ∈ R+ eia . [a,b]
Remarque : Géométriquement, cela signifie que les f est un nombre complexe non nul que l’on
[a,b]
valeurs prises par f sont toutes sur une demi- met sous forme trigonométrique :
droite du plan complexe issue de 0.
| f | − f =0 = Re f e−ia + i Im f e−ia
[a,b] [a,b]
[a,b]
On en déduit :
La fonction | f | − f est continue et positive sur
[a, b]. Son intégrale est nulle, donc elle est identi- Im f e−ia = 0
[a,b]
quement nulle.
Si f < 0, on applique le cas précédent à la et | f| = f = Re f e−ia
[a,b] [a,b] [a,b]
[a,b]
fonction − f . Donc :
2) • Supposons que :
| f | − Re f e−ia = 0.
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+ ia [a,b]
∃ a ∈ R ∀ x ∈ [a, b] f (x) ∈ R e
142
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
Application 7
Encore un peu de cinématique
Il semble évident que la distance parcourue par un que l’on suppose de classe C1 , comme toujours en
point mobile de l’espace E est inférieure au pro- cinématique.
duit du temps de parcours par la vitesse maximale La distance parcourue par le point mobile entre les
du point. Prouvez-le. instants a et b est :
Notons a et b les instants de départ et d’arri- b
vée du point mobile et une norme euclidienne d= f ( t) d t.
sur E. La trajectoire du point est paramétrée par a
l’application :
La vitesse maximale du point mobile est f ∞.
[a, b] → E On a :
f :
t → f ( t) d (b − a) f ∞.
1
f.
b−a [a,b]
1 1
f f f ∞.
b−a [a,b] b−a [a,b]
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Dans ce paragraphe, E, E , F, F et G, G sont trois espaces
vectoriels normés de dimensions finies.
Corollaire 22.2
Soit [a, b] un segment de R , f ∈ CM ([a, b], E) , g ∈ CM ([a, b], F) .
On note f ∞ = sup f ( t) E et g ∞ = sup g( t) F.
t∈[a,b] t∈[a,b]
Si B est une application bilinéaire de E × F dans G, alors :
• B( f , g) ∈ CM ([a, b], G) ;
• ∃ K ∈ R+ B ( f , g) K f ∞ g( t) F dt
[a,b] G [a,b]
K (b − a) f ∞ g ∞ .
143
Analyse PC-PSI
Démonstration
• Lorsque E, F et G sont de dimension finie, toute application bilinéaire B de
E × F dans G est continue et il existe un réel K tel que :
∀ (v, w) ∈ E × F B (v, w) G K v E w F.
Puisque f et g sont continues par morceaux sur [a, b], l’application suivante :
[a, b] → E × F
t → ( f ( t), g( t))
Donc :
B ( f , g) K f ( t) E g( t) F dt K (b − a) f ∞ g ∞
[a,b] G [a,b]
Théorème 23 x
a 0 c d b
Soit J et K deux segments tels que K ⊂ J et f une application
continue par morceaux de J dans E. On note f la restriction de f à Doc. 19. Sur ce schéma :
K . Les deux propriétés suivantes sont vérifiées : J = [a, b], K = [c, d], f est
une fonction de [a, b] dans R+ .
• f ∈ CM (K , E) ;
En noir, se trouve le graphe de f .
En couleur, se trouve le graphe
• f xK = f.
J K
de f x K .
L’aire de la partie grisée représente
144
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
Théorème 24
Soit [a, b] un segment de R , f une application continue par morceaux
de [a, b] dans E et c un point de ]a, b[. Alors :
f = f + f.
[a,b] [a,c] [c,b]
Démonstration
Les fonctions x[a,c] f + x[c,b] f et f sont continues par morceaux sur [a, b] et
diffèrent uniquement en c . Donc leurs intégrales sur [a, b] sont égales.
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Théorème 25 : Invariance par translation
Soit [a, b] un segment de R, f une application continue par mor- b b+x0
• f = g. f.
[a,b] [x0 +a,x0 +b] [a,b]
145
Analyse PC-PSI
Théorème 26
Soit f une fonction continue de [a, b] dans K et ( f n ) une suite de
fonctions de C ([a, b], K) convergeant uniformément vers f sur [a, b].
Alors :
• la suite ( f n ) converge en moyenne vers f : lim N1 ( f n − f ) = 0 ;
n→+∞
• lim fn = f.
n→+∞ [a,b] [a,b]
Exemples
1 1
ne−x
Étudier la suite (u n ) où u n = dx = fn .
0 2n + x 0
e−x
vers la fonction f définie sur [0, 1] par f (x) = .
2
La convergence est-elle uniforme ? Doc. 20. Sur cet écran de TI, se trouvent, de bas
en haut, les graphes de f 1 , f 5 et f . La fenêtre
xe−x 1 utilisée est 0 x 1 et 0 y 0,5.
∀ x ∈ [0, 1] | f (x) − f n (x) | =
2 (2n + x) 4n Les graduations sur les axes sont espacées de 0,1.
La suite de fonctions ( f n ) converge uniformément vers f
sur [0, 1].
La suite (u n ) converge et : ! Si la suite de fonctions conti-
nues ( f n ) converge simplement,
1 1
ne−x e−x 1 − e−1 mais non uniformément vers f ,
lim dx = dx = . le théorème ne s’applique plus (cf.
n→+∞ 0 2n + x 0 2 2
exercice 12).
146
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
Théorème 27
Soit u n une série d’applications continues de [a, b] dans K,
convergeant uniformément sur [a, b] vers S, alors la série numérique
u n est convergente et :
[a,b]
∞ ∞
u n (x) d x = S= u n (x) d x.
n=0 [a,b] [a,b] [a,b] n=0
Théorème 28
Soit u n une série de fonctions continues de [a, b] dans K, conver-
geant normalement sur [a, b], alors :
• la série numérique N1 (u n ) = | u n | est convergente ;
[a,b]
• on note S la fonction somme de la série, elle est continue sur [a, b] et :
∞ ∞
u n (x) d x = S= u n (x) d x
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n=0 [a,b] [a,b] [a,b] n=0
∞ ∞
S N1 (S) N1 (u n ) (b − a) un ∞.
[a,b] n=0 n=0
Démonstration
La série à termes réels un ∞ est convergente. De plus, nous savons que :
∀n ∈ N 0 N1 (u n ) (b − a) u n ∞ (1)
147
Analyse PC-PSI
• S |S| = N1 (S).
[a,b] [a,b]
n n n n
∀ n ∈ N N1 (Sn ) = uk |u k | = |u k | = N1 (u k )
[a,b] k=0 [a,b] k=0 k=0 [a,b] k=0
Application 8
Développement en série de la fonction logarithme sur ]0, 2]
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Pour tout entier n et tout réel x de ] − 1, 1[, on 3) Que dire des deux fonctions et des deux séries
pose u n (x) = (−1)n x n . apparaissant à la question précédente lorsque x
n’est pas dans ] − 1, 1[?
1) Soit a ∈ ]0, 1[. Montrer que la série de fonc- 4) Montrer que, pour tout x de ]0, 2] :
tions u n converge normalement sur [−a, a].
∞ n+1
(x − 1)
ln x = (−1)n .
2) Montrer que, pour tout x de ] − 1, 1[, n+1
n=0
∞
x n+1
ln (1 + x) = (−1)n
n+1 1) Ce résultat a déjà été vu. On peut écrire :
n=0
∞
x n+1 ∀ x ∈ [−a, a] 0 |u n (x)| an
ln (1 − x) = − .
n+1
n=0
148
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
N2 ( f ) = f2
[a,b]
| f |g | N2 ( f ) N2 (g)
L’égalité a lieu si, et seulement si, f et g sont liées. Hermann Schwarz, mathématicien
allemand (1843-1921).
149
Analyse PC-PSI
N2 ( f ) = | f |2
[a,b]
2
L’égalité fg = | f |2 | g |2 a lieu si, et seule-
[a,b] [a,b] [a,b]
ment si, f et g sont liées.
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Exemples
En utilisant la fonction constante g = 1, vous prouverez que :
2
f (b − a) | f |2 .
[a,b] [a,b]
150
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
Application 9 b b
1
Étude de f
a a f
Soit a et b deux réels tels a < b. On dé- De plus, si f est une application constante, alors :
signe par F l’ensemble des fonctions continues de
b b
[a, b] dans R qui ne s’annulent pas sur [a, b]. 1
f = (b − a)2
b b a a f
1
1) Calculer inf f .
f ∈F a a f Donc :
b b
1
2) Déterminer pour quels éléments de f cette inf f = (b − a)2
f ∈F a a f
borne inférieure est atteinte.
b b
1 2) On vient de voir que cette borne inférieure est
3) Calculer fn dans le cas où
a a fn atteinte pour toutes les fonctions constantes. Réci-
f n (x) = enx . Qu’en concluez-vous ? proquement, pour tout élément de G tel que :
b b
1) D’après le théorème des valeurs intermédiaires, 1
f = (b − a)2
tout élément de F est de signe constant sur a a f
[a, b] . De plus : on a :
2 2
b b b
b b
1 b b
1 2 1 1
f = −f − f √ = f√
a a f a a f a a f a f
b b b b 2
1 2 1 en(b−a) + e−n(b−a) − 2
f = f √ = .
f f n2
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a a a a
On trouve que :
2
b
1 b b
f √ = (b − a)2 1
f sup f = +∞.
a
f ∈F a a f
Théorème 30
Pour toute application f de C ([a,
√ b], K) :
N2 ( f ) b−a f ∞
151
Analyse PC-PSI
lim N2 ( f − f n ) = 0 ⇒ lim N1 ( f − f n ) = 0.
n→+∞ n→+∞ y
n2
Mais les réciproques de ces implications sont fausses.
Exemples
152
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
f (x) − f (x 0 )
• montrer que la limite, lorsque x tend vers x 0 , de existe ;
x − x0
• choisir une base de E et montrer que les applications coordonnées de f sont dérivables en x 0 .
• Pour montrer qu’une application f de I dans E , de classe C1 par morceaux, est constante
sur I , il suffit de prouver que :
• f est continue sur I ;
• D f = 0.
• (PSI) Soit [a, b] un segment de R, E un espace vectoriel normé de dimension finie, f une
fonction de C([a, b], E) et ( f n ) une suite de fonctions de C([a, b], E) convergeant simplement vers
f sur [a, b].
Pour montrer que lim fn = f , il suffit de prouver que la suite de fonctions ( f n )
n→+∞ [a, b] [a, b]
converge uniformément vers f sur [a, b].
• Soit u n une série d’applications continues de [a, b] dans E, convergeant simplement sur
[a, b] vers S.
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Pour montrer que la série numérique u n converge, on peut :
[a, b]
• (PSI) établir que la série de fonctions u n converge uniformément sur [a, b] vers S ;
∞
• prouver que u n (x) d x tend vers 0 lorsque N tend vers +∞.
[a, b] n=N
∞ ∞
On a alors : u n (x) d x = S= u n (x) d x.
n=0 [a, b] [a, b] [a, b] n=0
153
Analyse PC-PSI
TD
Les formules de quadrature de Gauss (formules d’intégration approchée)
Cette méthode a été publiée en 1816.
Notations (les résultats énoncés ici seront admis)
• On désigne par E = C0 [−1, 1], R l’espace vectoriel des applications continues de [−1, 1] dans R que l’on
munit de la norme ∞ . Pour g ∈ E :
Première partie
4) On suppose que n 2 et que pn−1 et pn−2 sont connus. Soit alors an et bn les nombres réels :
Montrer que :
pn = (x − an ) pn−1 − bn pn−2 (2)
vérifie (a) et (b) si les pm , pour m ∈ {0, . . . , n − 1} , vérifient (a) et (b). Conclure à l’existence des ( pn ).
5) Application
On suppose que w(x) = 1.
Calculer p0 , p1 , p2 , p3 , et p4 .
On revient au cas général où w est quelconque.
On désire montrer que pn possède n racines simples et réelles. Prenons donc n 1.
6) Montrer que pn possède dans ] − 1, 1[ au moins une racine réelle de multiplicité impaire (on pourra remarquer
1
que pn (x)w(x) d x = 0).
−1
154
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles
7) Soit alors (x 1 , . . . , x m ) pour m 1 les racines de pn qui appartiennent à ] − 1, 1[ et qui sont de multiplicité
impaire. En considérant le polynôme p tel que p(x) = (x − x 1 ) . . . (x − x m ) et l’intégrale ( pn , p) , montrer que
m = n et conclure que pn possède n racines distinctes qui appartiennent à ] − 1, 1[.
Deuxième partie
Une formule d’intégration approchée sur [−1, 1] est la donnée de k + 1 éléments distincts de [−1, 1] notés
(x i )0 i k et de k + 1 nombres réels li : (li )0 i k . On écrit alors :
1 k
f (x) w(x) d x ≈ li f (x i ) (3)
−1 i=0
Dans cette définition, k est un entier naturel arbitraire, on dira que (3) est une formule à k + 1 points. On associe
alors à (3) une application D de E dans R définie ainsi. Pour f ∈ E,
1 k
D( f ) = f (x) w(x) d x − li f (x i ) (4)
−1 i=0
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4) Montrer que :
k 1
li f (x i ) = p( f )(x) w(x) d x (7)
i=0 −1
5) En déduire que, pour ce choix de x i et li , la formule d’intégration approchée (3) est au moins d’ordre k.
k
6) Soit p ∈ P2k+1 . Montrer qu’il existe q ∈ Pk et r ∈ Pk tel que p = ql + r , où l est le polynôme (x − x i ).
i=0
7) Montrer que (avec les notations de la question précédente) :
1 1
p(x) w(x) d x = r (x) w(x) d x
−1 −1
8) Conclure que si les (x i ) sont les racines de pk+1 et les (li ) sont donnés par (6), alors (3) est une formule
d’intégration approchée à k + 1 points qui est d’ordre 2k + 1.
155
Analyse PC-PSI
Troisième partie
Dans cette partie, on suppose que w(x) = 1 pour tout x de [−1, 1] et on choisit pour (x i ) et (li ) ceux obtenus
à la question de la deuxième partie de sorte que (3), qui s’écrit ici :
1 k
f (x) d x ≈ li f (x i ) (8)
−1 i=0
3
1) En utilisant que p3 (x) = x 3 − x, montrer que (8) s’écrit pour k = 2 :
5
1
1 3 3
f (x) d x ≈ 5 f − + 8 f (0) + 5 f (10)
−1 9 5 5
156
Exercices
1) Soit f une fonction dérivable sur l’intervalle I et à Soit f une application continue de [0, 1] dans R
valeurs réelles. Écrire l’équation de la tangente et de la normale 1
telle que f = .
au graphe de f au point d’abscisse x0 . [0,1] 2
2) Soit I un intervalle de R et G une application de classe Prouver l’existence d’un x de ]0, 1[ tel que f (x) = x.
C1 de I dans R2 : G(t) = (x(t), y(t)).
Écrire l’équation de la tangente et de la normale à la courbe Dans cet exercice, E est un R -espace vectoriel de di-
paramétrée par G en G(t0 ), lorsque le vecteur vitesse en ce mension finie, [a, b] un segment de R d’intérieur non vide
point n’est pas nul. et f une application continue par morceaux de [a, b] dans
3) Écrire l’équation de la tangente au point (x0 , y0 ) du cercle E. Pour tout entier n > 0, on pose :
de centre O et de rayon R. n−1
b−a b−a
Rn = f (t) d t − f a+k .
[a, b] k=0
n n
1 1
1) Montrer que la fonction définie par f (x) = − 1) E = R et f est croissante. Prouver que :
sin x x
est prolongeable par continuité à ] − p, p[. b−a
0 Rn ( f (b) − f (a)) .
2) Le prolongement obtenu est-il de classe C1 sur ] − p, p[ ? n
2) désigne une norme sur E et c un réel > 0 . On
suppose que f est c-lipschitzienne par rapport à cette norme.
Calculer les dérivées n-ième de g et h définies par :
c(b − a)2
Prouver que : Rn .
x −4 8x 2n
g(x) = ; h(x) = .
x2 − 5 x + 6 (x − 1)2 (x 2 − 1)
Dans cet exercice, t est un réel 0 fixé. Pour tout x
dn x 314 16 de [0, 1] et tout entier n 0, on pose :
Calculer la valeur de en 0 pour tout n.
d xn x2 − 1 n
xt
u n (x) = (−1)n x n+t , Sn (x) = u k (x), f (x) = .
k=0
x +1
Soit f (x) = Arctan (x). Utiliser la relation 1) Prouver que la série de fonctions u n converge en
(1 + x 2 ) f (x) = 1 et la formule de Leibniz pour calculer
moyenne vers f sur [0, 1].
f (n) (0).
2) Cette série converge-t-elle simplement sur [0, 1] ?
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1/n
n
n+k 1
n le segment [0, 2] à l’aide du schéma suivant.
un = ; vn = (k + n)
k=1
n2 + k 2 n k=1
y
1 n
On note a et b les racines du polynôme X 2 −X + .
10
Prouver que, pour tout P de R5 [X] : y = fn(x)
1 1
P= 5 P(a) + 8P +5P b .
[0,1] 18 2
e−nt
1) Calculer lim d t.
n→+∞ [0,1] 1+t
0 1 2 1 2 x
2) Calculer lim cos a sin(t) d t.
a→0 [0,p/2] n n
157
Analyse PC-PSI
(−1)n 1 1) Montrer que f prend ses valeurs dans une demi-droite vec-
fn(n) (x) = f (n) (1) torielle de E.
x n+1 x
2) En est-il de même si la norme de E ne provient pas d’un
2) En déduire que :
produit scalaire ?
dn (−1)n e1/x
∀ x ∈ ]0, +∞[ [x n−1 e1/x ] = .
d xn (x n+1 ) *
Soit (E, ) un espace vectoriel normé de dimen-
3) Prouver de même que :
sion finie et f une application continue de [0, 1] dans E.
dn (n − 1)! Calculer :
∀ x ∈ ]0, +∞[ [x n−1 ln(x)] = . 1
d xn x
lim n t n f (t) d t.
n→+∞ 0
*
Théorème de Darboux
Soit I un intervalle de R contenant au moins deux points et 1) Prouver que, pour tout entier n > 0 , il existe un
f une fonction de I dans R, dérivable sur I . Prouver que unique polynôme Pn de R[X] tel que :
f (I ) est un intervalle.
(1 − X)4n = Pn (X)(1 + X 2 ) + (−1)n 4n .
N. B. : Ici, on ne suppose pas f continue.
2) Déterminer une suite (u n ) telle que :
* 1
1
Soit (P, Q) un couple de polynômes réels, non Pn (t) d t = u n + O .
0 n
constants, scindés dans R[X] et n’admettant que des racines
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
158
6
Lien entre
dérivation et
intégration
O B J E C T I F S
Propriétés de l’application :
x
Dans ce chapitre, nous définissons les primitives x→ f (t) d t .
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d’une fonction continue par morceaux sur un a
159
Analyse PC-PSI
∀ x ∈ I F (x) = f (x).
Généralisation
Considérons le cas où f est continue par morceaux sur l’intervalle I . Nous
allons d’abord introduire quelques notations.
Notations (doc. 1) :
I=II
Lorsque I est un intervalle majoré, nous désignerons par IS l’intervalle
I \ {sup I } . Lorsque I n’est pas majoré, IS = I . 0 1
160
6. Lien entre dérivation et intégration
Démonstration
Rapport Mines-Ponts, 2001
Notons une norme sur E.
« Les primitives usuelles ne font pas
Soit x un point de IS , il existe a > 0 tel que ]x, x + a[ soit contenu dans I et : toujours partie du bagage de cer-
F(x + h) − F(x) 1 x+h
1 x+h tains candidats admissibles, ainsi
∀ h ∈ ]0, a[ − f d (x) = f (t) d t − fd (x) d t que certaines propriétés élémen-
h h x h x
Donc :
x+h
taires des fonctions hyperboliques.
F(x + h) − F(x) 1 De manière générale, le calcul pra-
0 − f d (x) f (t) − fd (x) d t (1)
h h x tique des intégrales est un écueil,
Fixons alors ´ > 0. même pour les meilleurs. »
Par conséquent, pour tout h tel que 0 < h d, et tout t dans ]0, h], d’après (1),
on a :
F(x + h) − F(x) 1 x+h
0 − f d (x) ´dt = ´.
h h x
Ceci permet de conclure que :
F(x + h) − F(x)
lim − f d (x) = 0 E .
h→0+ h
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∀x ∈ I F (x) = f (x). F = f.
Le théorème 1 prouve qu’une
fonction continue sur un inter-
Soit f une application continue par morceaux de I dans E. On appelle valle admet toujours une primi-
primitive de f toute application F continue sur I , de classe C1 par mor- tive sur cet intervalle.
ceaux sur I et telle qu’en tout point x de I en lequel f est continue, F
est dérivable et F (x) = f (x).
Le corollaire 2.1 peut s’énoncer ainsi :
161
Analyse PC-PSI
Application 1
Interprétation cinématique de la formule de la moyenne
Soit M un point mobile du plan dont la trajectoire • La valeur moyenne de la vitesse vectorielle entre
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
162
6. Lien entre dérivation et intégration
La valeur moyenne de la vitesse numérique entre Or s(t1 ) − s(t0 ) est la distance parcourue par le
les instants t0 et t1 est : point mobile entre les instants t0 et t1 , donc :
t1 t1
1 1 ds s(t1 ) − s(t0 )
f (t) d t = (t) d t
t1 − t0 t0 t1 − t0 t0 d t t1 − t0
s(t1 ) − s(t0 ) est la vitesse moyenne du point mobile entre les ins-
= . tants t0 et t1 .
t1 − t0
Application 2
La pente moyenne d’une ligne brisée
On considère une ligne brisée du plan « Chantier » de l’A.P.M.E.P. de janvier 1998, article
(M0 , . . . , Mn ) telle que les abscisses (x 0 , . . . , x n ) de Sylviane Gasquet.)
des points (M0 , . . . , Mn ) forment une suite stricte-
On veut prouver que :
ment croissante. n
y 1
M5 m= pi (x i − x i−1 ).
xn − x0
i=1
Notons f la fonction affine par morceaux dont
M0 M3 le graphe est la ligne brisée (M0 , . . . , Mn ). Cette
M2 fonction est continue et C1 par morceaux sur
x1 [x 0 , x n ]. Donc :
M4 xn
x0 x2 x3 x4 x5 x f (t) d t = f (x n ) − f (x 0 ).
M1 x0
163
Analyse PC-PSI
Démonstration
D’après les hypothèses sur f et V , la fonction produit f V est une application Rapport Centrale, 2000
continue de I dans E et de classe C1 par morceaux sur I . En tout point x en « Il est inadmissible de ne pas sa-
lequel f et V sont dérivables, on peut écrire : voir intégrer une fraction ration-
nelle ; en revanche, il est illusoire
( f V ) (x) = f (x)V (x) + f (x)V (x).
de rechercher les primitives de cer-
On applique le théorème 3 pour terminer. taines fonctions. »
Application 3
Intégration par parties généralisée
ln 2 ln 2
(ln 2)2 5 ln 2 49
2) Calculer : e−3x (x 2 + x + 1) d x. e−3x (x 2 + x + 1) d x = − − +
0 0 24 72 108
164
6. Lien entre dérivation et intégration
Corollaire 5.1
Soit I et J deux intervalles de R, w une application strictement mono-
tone et de classe C1 de J dans I , et f une application continue par
morceaux de I dans E. Alors : Rapport CCP, 1997
w(b) b L’extrait du rapport suivant montre
∀ (a, b) ∈ J 2 f (t) d t = f (w(u))w (u) d u l’importance de la remarque précé-
w(a) a
dente :
« Certains n’hésitent pas à faire des
Démonstration changements de variable disconti-
Introduisez une subdivision du segment d’extrémités w(a) et w(b) adaptée à f . La nus ou du genre logarithme com-
relation de Chasles et le théorème 5 vous permettront de conclure. plexe et s’étonnent d’aboutir par-
fois à des intégrales dont les deux
Exemples bornes (réelles ou complexes) sont
Soit T un réel > 0 et f une application continue par morceaux, T - égales. »
périodique de R dans C. Prouvons que :
x x+T
∀ (a, x) ∈ R2 , f (t) d t = f (t) d t.
a a+T
T a+T
∀ a ∈ R, f (t) d t = f (t) d t.
0 a
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
y
Avec : t = u + T :
x+T x x
f (t) d t = f (u + T ) d u = f (u) d u.
a+T a a
T
+ f (t) d t. 0 T a a+T x
a+T
D’après ce qui précède : Doc. 3. Deux propriétés de l’intégrale d’une fonc-
T 0 a tion périodique.
f (t) d t = f (t) d t = − f (t) d t.
a+T a 0
D’où l’égalité demandée.
165
Analyse PC-PSI
Alors :
f (b) − f (a) l(b − a).
Démonstration
f est continue sur [a, b] et de classe C1 sur ]a, b[. Pour tout ´ > 0 tel que
b−a
´< , f est de classe C1 sur [a + ´, b − ´] :
2
b−´
f (b − ´) − f (a + ´) = f (t) d t.
a+´
Soit :
b−´
f (b − ´) − f (a + ´) = f (t) d t l(b − a − 2´) l(b − a).
a+´
Or, f est continue sur [a, b] et l’application norme est continue de E dans R ;
donc, en faisant tendre ´ vers 0, f (b) − f (a) l(b − a).
166
6. Lien entre dérivation et intégration
Interprétation cinématique
Lorsque E est de dimension 2 ou 3, l’application f : (t → f (t)) représente
la trajectoire d’un point mobile en fonction du temps et le théorème précédent
se lit ainsi :
Si, entre les instants a et b, la norme du vecteur vitesse est toujours majorée
par l, alors la distance parcourue par le mobile entre ces deux instants est
inférieure à l(b − a).
Théorème 7
Soit [a, b] un segment inclus dans I et f une application continue de
I dans E, de classe C1 par morceaux sur ]a, b[.
On suppose qu’il existe un réel l tel qu’en tout point t de ]a, b[ en
lequel f est dérivable, on ait f (t) l.
Alors :
f (b) − f (a) l(b − a).
Démonstration
Il existe une subdivision (ai )i∈[[0,n]] du segment [a, b] telle que f soit de classe C1
sur tout intervalle ]ai , ai+1 [. Le théorème précédent s’applique sur le segment [ai , ai+1 ]
et :
∀ i ∈ [[0, n − 1]] f (ai+1 ) − f (ai ) l(ai+1 − ai ).
Sommons ces inégalités. On obtient :
n−1
f (b) − f (a) f (ai+1 ) − f (ai ) l(b − a).
0
Démonstration c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
167
Analyse PC-PSI
et la continuité de G et de f sur [a, b] permet d’affirmer que (1) est aussi vraie
pour x = b.
Donc :
∀ x ∈ [a, b] f (x) = f (a) + G(x) et f ∈ C1 ([a, b], E)
Corollaire 8.1
Soit f une application de [a, b] dans E et k un entier > 0 tels que :
• f est continue sur [a, b] ;
• f est de classe Ck sur [a, b[ ;
• pour tout r de [[1, k]], f (r) a une limite lr (lr ∈ E) en b.
Alors f est de classe Ck sur [a, b] et, pour tout r de [[1, k]],
f (r) (b) = lr .
Application 4 1
La fonction x → exp −
x2
Considérons la fonction définie sur R par : 2) La formule est vraie pour n = 0 en posant
⎧ Pn (x) = 1.
⎨ f (x) = exp − 1
⎪
si x = 0 Supposons que, pour un entier n 0 :
x2
⎪
⎩ f (0) = 0
Pn (x) 1
f (n) (x) = exp − 2
x 3n x
1) Prouver que f est continue sur R.
2) Prouver que f est de classe C∞ sur R∗ et où Pn est un polynôme.
que, pour tout entier n, il existe un polynôme Pn
Alors :
tel que :
Pn (x) 2 1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1) La continuité de f sur R∗ est immédiate. De Pn+1 (x) = 2Pn (x) + x 3 Pn (x) − 3nx 2 Pn (x).
plus :
1
lim exp − 2 = 0. Puisque Pn est un polynôme, Pn+1 en est un aussi
x→0 x
et la formule annoncée est démontrée par récur-
Donc f est continue sur R. rence.
168
6. Lien entre dérivation et intégration
3) On sait que :
1 1
lim 3n
exp − 2 = 0.
x→0 x x
Donc :
Une des idées menant à l’étude des formules de Taylor est la généralisation
de la relation caractérisant la dérivabilité d’une fonction f en un point a :
Théorème 9
Soit f une fonction de classe Cn de I dans E, de classe Cn+1 par
morceaux sur I . Alors :
n b
(b − a)k (k) (b − x)n (n+1)
∀ (a, b) ∈ I 2 f (b) = f (a) + f (x) d x.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
k! a n!
k=0
Brook Taylor, Mathématicien anglais (1685 - 1731). Il invente l’intégration par par-
ties. En 1715, il publie Methodolus incrementorum directa et inversa, qui contient sa
formule :
h2
f (a + h) = f (a) + h f (a) + f (a)
2
h3
+ f (a) + . . .
6
sans précision sur le reste. L’intérêt de cette formule n’apparaît qu’en 1772 lorsque
Lagrange y voit une des bases du calcul différentiel. Il donne en particulier le premier
encadrement du reste. La formule de Taylor avec reste intégral est due à Cauchy. Il la
démontre dans sa 35e leçon à l’École polytechnique (1823). Il donne, dans la 38e leçon,
2
l’exemple (x → e−1/x ) étudié à l’application précédente.
169
Analyse PC-PSI
L’application g (n+1) est continue et de classe C1 par morceaux sur I . Intégrons par
parties le reste intégral, nous obtenons la formule à l’ordre n + 1.
Remarque
Cette égalité s’écrit également f (b) = Tn (b) + Rn (b), avec :
n b
(b − a)k (k) (b − x)n (n+1)
Tn (b) = f (a) et Rn (b) = f (x) d x.
k! a n!
k=0
170
6. Lien entre dérivation et intégration
Donc :
n
(b − a)k (k) |b − x|n
f (b) − f (a) dx sup f (n+1) .
k=0
k! Ja,b n! Ja,b
|b − x|n |b − a|n+1
dx = .
Ja,b n! (n + 1)!
Application 5
Développement en série de x → (1 + x)a
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2
Nous verrons ultérieurement, en utilisant une mé-
1) Montrer que, pour tout réel x > 0 et tout entier
n−1 thode différente, que la formule :
∞
n > a, Mn (x) |i − a|. xn
i=0
f (x) = f (n) (0)
n!
En déduire que : n=0
est valable sur ] − 1, 1[.
∞
xn 1) Fixons un entier n > a. Pour tout réel t 0,
∀ x ∈ [0, 1[ f (x) = f (n) (0) .
n! on a (1 + t)a−n 1.
n=0
n−1
2) Montrer que, pour tout réel x de ] − 1, 0] et Or : f (n) (t) = (a − i ) (1 + t)a−n .
tout entier n > a : i=0
n−1
n−1 Donc : ∀ x > 0 Mn (x) |i − a|.
Mn (x) (1 − |x|)a−n |i − a|. i=0
i=0
171
Analyse PC-PSI
1 |x|
(1 + t)a−n (1 + x)a−n . − <x <0⇒0< < 1.
Donc : 2 1 − |x|
Démonstration
Notons, pour tout x de I \ {a} :
Rapport CCP, 2000
« Il y a une grande méconnaissance
n
1 des développements limités (même
r (x) = ( f (x) − (x − a)i Vi ) et r (a) = 0 E
(x − a)n des plus simples comme ln(1+x). »
0
172
6. Lien entre dérivation et intégration
n
(x − a)i+1 Rapport E3A, 2002
= F(a) + Vi + Rn+1 (x), « Les correcteurs espéraient un peu
0
(i + 1)
x plus qu’une simple évocation de la
n
avec Rn+1 (x) = (t − a) r (t) d t. formule de Taylor-Young. »
a
∀t ∈ I |t − a| d ⇒ r ( t) ´
On en déduit :
max(a,x) L’hypothèse « f admet en a
∀x ∈ I |x − a| d ⇒ Rn+1 (x) |t − a|n r (t) d t un développement limité d’ordre
min(a,x)
n » est fondamentale comme le
max(a,x)
|x − a|n+1 prouve l’exemple suivant :
´ |t − a|n d t = ´ On pose :
min(a,x) n+1
Donc Rn+1 (x) = o((x − a)n+1 ). 1
x 3 sin si x = 0
f (x) = x
0 si x = 0
Corollaire 11.1 : Développement limité de la dérivée d’une application Vous montrerez que :
de classe C1 • f ∈ C1 (R).
Soit f dans C1 (I , E) et a un point de I . Si f admet en a un dé- • f admet un développement
veloppement limité d’ordre n, alors f admet en a un développement limité à l’ordre 2 en 0.
limité d’ordre n + 1. • f n’a pas de développe-
Si celui-ci est : ment limité à l’ordre 1 en 0.
n+1
f (x) = (x − a)i Vi + o((x − a)n+1 )
0
alors le développement limité de f en a est :
n+1
f (x) = i (x − a)i−1 Vi + o((x − a)n )
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1
173
Analyse PC-PSI
Les fonctions considérées dans ce paragraphe sont définies sur un intervalle I On prouve aisément que :
de R et à valeurs dans K. • f est de classe C∞ sur
R∗ .
• ∀ x ∈ R | f (x)| |x|n+1 .
4.1. Suites de fonctions (PSI)
Donc f est continue sur R.
4.1.1 Convergence uniforme et intégration • f (x) =0 o(x n ).
Nous avons établi dans le chapitre précédent que la convergence uniforme en- Donc f admet un développe-
traîne la convergence en moyenne. En voici une conséquence. ment limité à l’ordre n en 0.
• f (x) n’a pas de limite en 0
et f n’a pas de dérivée seconde
Théorème 13
en 0.
Soit a un point de l’intervalle I , ( f n ) une suite de fonctions continues
sur I à valeurs dans K et, pour tout n, h n la primitive de f n sur I
telle que h n (a) = 0.
Si la suite de fonctions ( f n ) converge uniformément sur tout segment de
I vers f , alors la suite de fonctions (h n ) converge uniformément sur
tout segment de I vers la primitive h de f telle que h(a) = 0.
Et, pour tout x de I , on a :
x x Ce théorème découle des inéga-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Théorème 14
Soit ( f n ) une suite de fonctions de I dans K telle que :
• pour tout n, fn est de classe C1 sur I .
• la suite ( f n ) converge simplement sur I vers f .
• la suite ( f n ) converge uniformément sur tout segment de I vers g.
Alors f est de classe C1 sur I et f = g.
174
6. Lien entre dérivation et intégration
Exemple
Considérons, pour tout n de N∗ , la fonction f n définie sur ]0, +∞[ par
x n
f n (x) = 1 + .
n
La suite de fonctions ( f n ) converge simplement sur ]0, +∞[ vers la fonction
exponentielle.
Les fonctions f n sont de classe C∞ sur [0, +∞[ et, pour tout p 1 et
tout n p, on a : 0 ex − ( f n )( p) (x) = h(x).
La fonction h est de classe C∞ sur [0, +∞[ et :
n(n − 1) . . . (n − p) x c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n− p−1
h (x) = ex − ( f n )( p+1) (x) = ex − 1+ .
n p+1 n
Or :
La fonction h est croissante sur [0, +∞[. Pour tout b > 0 et tout x de
[0, b], on a : 0 h(x) h(b).
Sur tout segment de ]0, +∞[, la suite de fonctions (( f n )( p) ) converge
uniformément vers la fonction exponentielle. Nous retrouvons le fait que
la fonction exponentielle est de classe C∞ et que sa dérivée est elle-
même.
175
Analyse PC-PSI
5 Séries de fonctions
Exemples
∞
1
∀ t ∈ ] − 1, 1[ = t n . Les hypothèses du théorème ci-dessus Les élèves de PSI savent que ce
1−t
0 théorème s’applique dès que la
série de fonctions converge uni-
sont vérifiées, donc :
formément sur tout segment de I.
1/2 ∞
dt 1
= ln 2 =
0 1−t 2n+1 (n + 1)
0
∞
tk
∀t ∈ R et = . De la même façon, nous obtenons, pour tout x : Rapport E4A, 2002
k!
0 « les théorèmes d’interversion
∞ ∞
série-intégrale ne sont pas toujours
x x
tk x k+1 bien maîtrisés. »
et d t = dt = = ex − 1
0 0 k! (k + 1)!
0 0
Théorème 16
Soit (u n ) une suite de fonctions de I dans K telle que :
• pour tout n, u n est de classe C1 sur I ;
• la série de fonctions u n converge simplement sur I ;
• la série de fonctions u n converge normalement sur tout segment
de I .
Alors, la fonction somme S de la série de fonctions u n est de classe
C1 sur I et : ∞
∀x ∈ I S (x) = u n (x).
0
176
6. Lien entre dérivation et intégration
un .
Corollaire 16.1
Soit k ∈ N∗ ∪ {+∞} et (u n ) une suite de fonctions de I dans K telle
que :
• pour tout n, u n est de classe Ck sur I ;
• la série de fonctions u n converge simplement sur I ;
• pour tout entier non nul p k, la série de fonctions u (np) converge
normalement sur tout segment de I .
Alors la fonction somme S de la série de fonctions u n est de classe
Ck sur I et, pour tout entier non nul p k :
∞
∀x ∈ I S ( p) (x) = u (np) (x).
0
Application 6 ∞ ∞
1 (−1)n+1
Les fonctions z(x) = et m(x) =
1
nx 1
nx
177
Analyse PC-PSI
∞
2) En particulier, z (x) = (− ln n)n −x et Montrons que la série numérique :
∞
1
z(2) (x) = (− ln n)2 n −x . La fonction z est
1
(−1)n+1+ p (ln n) p n −x
donc décroissante et convexe. Nous savons que
lim z(x) = +∞ et lim z(x) = 1 est, lorsque x est fixé, une série alternée vérifiant
x→1+ x→+∞ le critère spécial. Dans ce but, notons v la fonc-
tion définie sur R+∗ par v(t) = (ln t) p t −x . Cette
Avec Maple : fonction est dérivable et :
7 2:4)*>5);*G(#G9ADDAB(<
v (t) = (ln t) p−1 t −x−1 ( p − x ln t)
p
Lorsque n est supérieur à exp , la fonc-
5 x
tion est décroissante. La série numérique
4 (−1)n+1+ p (ln n) p n −x vérifie donc le critère spé-
cial. La série de fonctions associée converge sim-
3 plement sur ]0, +∞[.
• Considérons ensuite 0 < a < b, p 1 fixé
2 p
et x dans [a, b]. Si n exp , alors la sé-
a
1 rie (−1)n+1+ p (ln n) p n −x vérifie le critère spé-
2 4 6 8 10 x cial et :
Doc. 5. La fonction z .
|Rn (x)| (− ln(n + 1)) p (n + 1)−x
n+1 −x
3) (PSI) Posons vn (x) = (−1) n
pour x ∈ ]0, +∞[. (ln(n + 1)) p (n + 1)−a
Nous remarquons que :
Donc, la série de fonctions vn( p) converge uni-
• pour tout n de N∗ , la fonction vn est de
formément sur tout segment de ]0, +∞[.
classe C∞ sur ]0, +∞[ et, si p 1 ;
La fonction m est donc de classe C∞ sur
vn( p) (x) = (−1)n+1(− ln n) p n −x ;
]0, +∞[ et, pour tout x de ]0, +∞[ et tout
• la série de fonctions vn converge simple- p 1, on a :
ment sur ]0, +∞[ car elle vérifie, pour tout x de
∞
]0, +∞[, le critère spécial des séries alternées.
m( p) (x) = (−1)n+1(− ln n) p n −x
Soit p 1 fixé, pour tout x de ]0, +∞[ et tout 1
n de N∗ , on a :
vn( p) (x) = (−1)n+1(− ln n) p n −x .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
178
6. Lien entre dérivation et intégration
3) Montrer que la fonction somme de cette série de fonctions que l’on notera ez
est de classe C∞ sur R et est la solution de l’équation différentielle linéaire
y (t) = z y(t), vérifiant la condition initiale y(0) = 1.
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De plus, ez (0) = 1.
Donc ez est bien la solution de l’équation y = z y vérifiant la condition
initiale y(0) = 1.
Pour conclure que ez est de classe C∞ , il suffit de rédiger une récurrence en
partant de ez est de classe C1 et ez = z ez .
179
Analyse PC-PSI
• Pour montrer qu’une application f de [a, b] dans E, de classe C1 sur [a, b[, est de classe
1
C sur [a, b], on peut montrer que :
• Pour montrer qu’une application f de [a, b] dans E, de classe C k sur [a, b[, est de classe
k
C sur [a, b], on peut montrer que :
f est continue sur [a, b] et, pour tout r de [[1, k]], f (r) a une limite lr (lr ∈ E) en b .
Soit (u n ) une suite de fonctions de I dans K telle que la série de fonctions u n converge sim-
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180
6. Lien entre dérivation et intégration
TD
1. Suites récurrentes et point fixe
1) Justifier que, pour tout élément u 0 de F, on peut définir une suite (u n ) telle que :
∀n ∈ N u n+1 = f (u n ) (1)
Dans la suite de cette partie, u 0 est fixé dans F et la suite (u n ) est définie par (1).
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Dans la suite, on suppose f de classe C1 sur I .
2) Montrer que, si | f (l)| < 1, il existe un réel a > 0 tel que la restriction de f à J = I ∩ [ − a, + a] soit
une application contractante de J .
En déduire que est un point fixe attractif de f .
181
Analyse PC-PSI
1
e) f (x) = + 0, 5(x − 1)2 et =1 ;
x
1
f) f (x) = − 0, 5(x − 1)2 et =1 ;
x
∀p∈N (g − ´) p |u n − | |u n+ p − | (g + ´) p |u n − |
Pour simplifier, on peut dire qu’à partir du rang n, à chaque itération du calcul de u k on double le nombre de
décimales connues dans l’approximation de par u k . Attention, toutefois, aux cas particuliers.
La vitesse de convergence est beaucoup plus rapide que dans le cas précédent.
TD
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182
6. Lien entre dérivation et intégration
b
5) Prouver que, si f est convexe (ou concave) sur [a, b], alors les deux approximations précédentes de f (t) d t
a
en fournissent un encadrement.
B. la méthode de Simpson
Dans les deux méthodes qui viennent d’être exposées, on approxime d’abord l’intégrale de f sur [a, b] par une
formule utilisant la valeur de f en un (ou deux) point(s).
La méthode de Simpson donne une approximation de l’intégrale de f en utilisant, au départ, trois points d’interpo-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
lation.
Dans la suite, pour toute application f continue de [a, b] dans C, on note :
b
b−a a+b
D( f ) = f (t) d t − f (a) + 4 f + f (b) .
a 6 2
k
a+b
1) On pose Pk (t) = t−.
2
Calculer D(Pk ) pour k dans {0, 1, 2, 3} .
En déduire que D(P) = 0 pour toute fonction polynôme P de degré 3.
183
Analyse PC-PSI
2) Dans cette question et dans la suivante, f est une application de classe C4 de [a, b] dans C.
On note M4 = sup | f (4) (t)| et :
t∈[a,b]
x
(x − t)3 (4)
R4 (x) = f (t) d t.
a+b
2
3!
a) Prouver que D( f ) = D(R4 ).
b) Montrer que :
4
M4 a+b
∀ x ∈ [a, b] |R4 (x)| x− .
4! 2
M4 (b − a)5
En déduire que |D( f )| .
720
M4 (b − a)5 M4 (b − a)5
Remarque : Un travail plus fin permet de majorer |D( f )| par au lieu de .
2880 720
La recherche de ce meilleur majorant n’est pas dans l’esprit des sections PC et PSI. Aussi, nous contentons-nous de
signaler ce résultat.
M4 (b − a)5
Les amateurs de calculs vérifieront aisément que, si f = P4 , alors |D( f )| = .
2880
On ne peut donc pas améliorer cette majoration valable pour l’ensemble des fonctions de classe C4 .
3) Pour tout entier n > 0, on pose :
n−1
b−a b−a
Sn ( f ) = f (a) + 2 f a+k + f (b)
6n n
k=1
n
1 b−a
+4 f a+ k−
2 n
k=1
Prouver que :
b
M4 (b − a)5
f (t) d t − Sn ( f ) .
a 720 n 4
4) Comparez avec votre calculatrice les valeurs approchées obtenues par ces trois méthodes pour :
p
sin(t) d t
0
Algorithmique, TD 1
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184
6. Lien entre dérivation et intégration
La suite définie par u 0 et, pour tout n entier, u n+1 = g(u n ) , converge vers c . La convergence est d’autant plus
rapide que k est proche de 0.
f (x)
Si f est de classe C1 sur [a, b] , la fonction g est alors choisie de la forme : g(x) = x − , avec a proche
a
de f (c) .
Toutefois f (c) n’est pas connu, mais, lorsque f ne s’annule pas au voisinage de c , le choix de a = f (x) y
remédie.
c est alors un point fixe attractif pour la fonction h définie par :
f (x)
h(x) = x − .
f (x)
La suite définie par x 0 et, pour tout n : x n+1 = h(x n ) converge vers c et la convergence est quadratique. Le
nombre de décimales correctes est approximativement doublé à chaque itération.
L’expression de la suite correspond à une linéarisation de la fonction f au voisinage de x n .
En effet, si x n est calculé, on cherche x n+1 tel que :
f (x n+1 ) = 0 = f (x n + h) = f (x n ) + f (x n )h + h´(h).
0.5
0
2 2.02 2.04 2.06 2.08 2.1 2.12 2.14 2.16 2.18 2.2
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x
-0.5
-1
Partie informatique.
En calcul formel, les nombres flottants (décimaux) sont représentés par des couples (m, e) d’entiers, respectivement
la mantisse et l’exposant.
Tous les calculs flottants en grande précision (précision de la machine) sont basés sur les calculs entre grands entiers.
Les algorithmes entre grands entiers réalisent les calculs élémentaires comme la somme, la différence et le produit.
185
Analyse PC-PSI
Le premier qui ait mis au point une méthode de multiplication rapide semble être A. Karatsuba. Il remarque en 1962
qu’un entier de taille 2k peut s’écrire a + b10k La multiplication de deux tels entiers :
nécessite donc trois multiplications d’entiers de k chiffres, plus des décalages et des additions.
1) En utilisant la méthode de Newton-Raphson, indiquer un algorithme de calcul de l’inverse d’un entier n’utilisant
que des additions et des produits.
890109842964375156914321919557643785687481429337130104118073571
x :=
10000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
√
2) Indiquer un algorithme de calcul de 2.
Modifier cet algorithme pour prendre en compte le nombre de décimales calculées. Comparer avec la version précé-
dente.
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186
6. Lien entre dérivation et intégration
L’instruction Maple suivante donne 1000 décimales exactes de racine 2. Nous vous laissons la joie de les découvrir.
> restart:Digits:=1000:x:=1.4:st:=time(): to 9 do x:=x/2.+1/x:
od:R:=x;evalf(sqrt(2));time()-st;
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187
Analyse PC-PSI
Exercice résolu
Une série de fonctions
ÉNONCÉ
e−nx
On considère la série de fonctions de terme général u n (x) = 2
sur R+ .
1 + n
1) Montrer que la série converge normalement sur R+ . Qu’en déduisez-vous ?
∞
e−nx
2) Montrer que la fonction S = est de classe C∞ sur R+∗ .
1 + n2
0
3) Montrer que S vérifie une équation différentielle simple du second ordre sur R+∗ .
4) Montrer que la fonction S n’est pas dérivable en 0.
5) Calculer lim S(x).
x→+∞
CONSEILS SOLUTION
e−nx 1
1) Pour tout n de N, et tout x 0 : |u n (x)| =
2
.
n +1 n2
Les fonctions u n sont continues sur R+ et u n converge normale-
ment sur R+ . Sa fonction somme, S, est continue sur R+ .
On montre, pour tout k 1, la 2) Les fonctions u n sont de classe C∞ sur R+ et, pour tout p 1 :
convergence normale de la série des e−nx
dérivées k -ièmes sur tout intervalle u (np) (x) = (−n) p 2 .
n +1
[a, +∞[ avec a > 0.
Soit a > 0. ∀ x ∈ [a, +∞[ |u (np) (x)| e−na n p−2 .
La série e−na n p−2 converge, la série de fonctions u (np) converge
∞
normalement sur [a, +∞[. La fonction S est de classe C sur R+∗ .
3) Pour tout x > 0, on a :
∞ ∞ ∞
1
S (x) + S(x) = u n (x) + u n (x) = e−nx = .
1 − e−x
0 0 0
∞
e−nx
4) Pour x > 0, S (x) = −n .
1 + n2
0
∞ N
e−nx e−nx
Donc pour tout N de N∗ : |S (x)| = n > n .
1 + n2 1 + n2
0 0
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N
n
Soit A > 0, il existe un entier N tel que > A et il existe
1 + n2
0
1
a > 0 tel que, pour tout x de [0, a[ et tout n N, on a e−nx > .
2
Finalement, on obtient :
A
∀ A > 0 ∃ N ∈ N ∃ a > 0 ∀ x ∈ [0, a[ |S (x)| > .
2
En d’autres termes : lim S (x) = −∞.
x→0
Le graphe de S admet une tangente verticale au point d’abscisse 0.
5) La convergence normale sur R+ de la série de fonctions u n permet
∞ −nx
e
d’écrire : lim S(x) = lim = 1.
x→+∞ x→+∞ 1 + n2
0
188
Exercices
x
Soit F la fonction définie par F(x) = ln(1+xt) d t. (PSI) Étudier la convergence de la suite ( f n ) sur [0, 1]
0
vers f.
Étudier la dérivabilité de F.
Peut-on en déduire que :
Indication : Poser u = xt. 1 1
f = lim fn ?
0 n→+∞ 0
Soit f une application continue de [a, b] dans R
1) f n (x) = nx exp(−nx 2 ) ;
telle que :
b 2nx
2) fn (x) = ;
f (t) d t = 0. 1 + n2 x 4
a x n
3) fn (x) = 1 + .
On fixe un entier n > 0. n
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t ∈ 0, (a > 0, fixé)
y(t) = a sin3 (t) 2
Soit f une fonction continue de [0, 1] dans R, déri- 1) Tracer cet arc.
vable en 0. 2) On le découpe en n arcs de même longueur délimités par
Montrer que la fonction F définie sur ]0, 1] par les points M0 , M1 , . . . , Mn−1 , Mn .
x
1 n
O Mi
F(x) = 2 t f (t) d t peut être prolongée en une fonction Déterminer la limite de .
x 0 n+1
de classe C1 sur [0, 1]. i=0
*
Soit f une fonction de classe C1 de R+ dans R+∗ 1) Soit g une application de classe C2 de [a, b]
et a un élément de ] − ∞, 0[ ∪ {−∞}. dans C. On note M = sup |g (t)|.
t∈[a,b]
f (x) Montrer que :
On suppose que lim = a.
x→+∞ f (x)
a+b M(b − a)2
Déterminer la nature de la série f (n). g(b) + g(a) − 2g .
2 4
189
Analyse PC-PSI
Indication : utiliser l’égalité de Taylor avec reste intégral. 2) Étudier l’injectivité et la surjectivité de F.
2
2) Soit f une application de classe C de [0, 1] dans C. 3) Déterminer les éléments propres de F.
On pose :
n−1
k+1 2k + 1 *
un = f − f ; 1) Montrer que, pour tout entier n 3, l’équation
k=0
n 2n
x n = ex admet une unique solution sur [0, n], notée u n .
n−1
2k + 1 k 2) Démontrer que la suite (u n ) est convergente et préciser sa
vn = f − f
2n n limite L.
k=0
Montrer que les deux suites (u n ) et (vn ) convergent vers une 3) Déterminer un développement limité de u n à la précision
1
même limite que l’on déterminera. o .
n2
Indication : Étudier u n + vn et u n − vn .
3) En déduire *
(2n + 1)(2n + 3)...(4n − 1) 1) Montrer que, pour tout réel x > 0, on peut poser
lim .
n→+∞ (2n)(2n + 2) . . . (4n − 2) x2 2
e−t
f (x) = d t, et déterminer le signe de f (x).
x t
*
Trouver toutes les fonctions de classe C2 de R dans 2) Prouver que f est de classe C1 sur R+∗ .
R telles que :
x
3) Calculer f et prouver que f s’annule une seule fois sur
∀x ∈ R f (x) + (x − t) f (t) d t = 1 (1) R+∗ en un point a de ]1, 2[.
0 2
4) En utilisant la décroissance de la fonction (t → e−t ), dé-
* terminer un encadrement simple de f (x) et déterminer les
Dans cet exercice, E = R3 [X] et, pour tout réel x limites de f en 0+ et en +∞.
et tout élément P de E, on pose f x (P) = P(x) ainsi que
5) Dresser le tableau des variations de f et donner l’allure de
b
F(P) = P(t) d t. son graphe.
a
b
(t − a)(t − b)(t − c) d t = 0. **
a
On note E = C0 (R, C) et on définit l’endomor-
phisme T de E par :
2) Trouver une condition simple liant a, b et c pour que x
b T ( f )(x) = f (t) d t.
(t − a)(t − b)(t − c) d t = 0. 0
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a
Par récurrence, on définit T 0 = Id E et, pour n 0 :
b n+1 n
3) On suppose que (t − a)(t − b)(t − c) d t = 0. T =T ◦T .
a 1) Montrer que :
Déterminer a, b et g tels que : x
(x − t)n−1
F = a fa + b fb + g f c . ∀ n ∈ N∗ ∀x ∈ R T n ( f )(x) = f (t) d t
0 (n − 1)!
b
2) Déterminer Ker(T n ) et Im(T n ) pour tout entier n > 0.
En déduire une expression simple de P(t) d t valable pour
tout polynôme de degré 3.
a
En déduire que (T n ) induit un isomorphisme de C0 (R, C)
dans Im(T n ).
3) Déterminer les spectres de T et T 2 .
Dans cet exercice, E = C0 (R) et, pour tout élément
f de E, on définit l’application F( f ) en posant : 4) Montrer que, pour tout élément f de E, la série de fonc-
x tions T n ( f ) converge simplement sur R et donner une
F( f )(x) = t f (t) d t. ∞
0
expression intégrale de T n ( f )(x).
1) Prouver que F est un endomorphisme de E. n=1
190
6. Lien entre dérivation et intégration
∞
xn
On considère la fonction f définie par : Pour x réel, on pose f (x) = quand la série
1
n2
∞ converge.
(−1)n−1 n
f (x) = 1) Déterminer l’ensemble E de définition de la fonction f .
1
x 2 + n2
2) Donner pour la dérivée f (x) une expression simple va-
1) Donner le domaine de définition de f . Calculer f (0). lable sur ] − 1, 1[. En déduire le tableau de variations de f .
2) Donner une expression de f (x) − ln 2 sous la forme de la 3) On donne :
somme d’une série de fonctions. p2
f (1) = .
En déduire la limite de f en +∞. 6
Calculer f (−1).
3) Montrer que f est continue, puis de classe C∞ .
4) Préciser les tangentes en x = −1 et x = 1 à la courbe
d’équation y = f (x).
**
Soit g une application continue de [0, T ] dans 5) Trouver l’ensemble D de définition de la fonction w telle
R. Montrer que : que :
x
∀ t ∈ [0, T ] w(x) = f (x) + f − .
1−x
t ∞ T
(−1)k−1 1
g(u) d u = lim ekx(t−u) g(u) d u Calculer w (x). En déduire la valeur de f .
0 x→+∞
k=1
k! 0 2
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191
Fonctions
intégrables 7
L’histoire de la théorie de l’intégration est typique
du cheminement des idées mathématiques.
Les mathématiciens du XVIIIe siècle ont utilisé le
calcul différentiel et intégral sur des bases
intuitives.
En 1832, les travaux de Cauchy sur la notion de
limite lui permettent de définir rigoureusement
l’intégrale d’une fonction f continue sur un
segment [a, b].
En 1854, Bernhard Riemann, dans son mémoire
sur les séries trigonométriques, élargit le problème
en cherchant à préciser les fonctions
auxquelles cette définition s’applique. Il introduit
les fonctions intégrables au sens de Riemann, un
ensemble complexe, difficile à manipuler.
O B J E C T I F S
Au début du XX e siècle, Émile Borel définit les Convergence d’une intégrale généralisée.
ensembles de réels de mesure nulle. Intégrale absolument convergente.
Henri Lebesgue, dans sa thèse de 1902, reprend Fonction continue par morceaux sur un in-
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192
7. Fonctions intégrables
On définit, de manière analogue, si f est une fonction de CM (]a, b], K) , Lorsque I = [a, b], et f
b est dans CM [a, b] , l’inté-
(a ∈ R), lorsqu’elle converge, l’intégrale f = f. b
a ]a,b] grale f définie dans le cha-
a
2 pitre 5, est la limite en b de
Soit f une fonction de CM (]a, b[, K) (a, b) ∈ R , et c un point x
(x → f ). Il est cohérent
de ]a, b[. a
c x d’utiliser la même notation.
Si les fonctions x→ f (t) d t et x→ f (t) d t admettent
x c
une limite, réelle ou complexe, respectivement en a et en b, la somme
b
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de ces limites est notée, de manière impropre, f = f . On dit
a ]a,b[
b
alors que l’intégrale f ( ou f ) est convergente.
a ]a,b[
Une intégrale généralisée qui ne converge pas est dite divergente.
Exemple
1 2
La fonction [p, +∞[→ C, x → 2i − eix est continue sur [p, +∞[ .
x2
2 x 2 2
x
1 it 2 eit eix eip
2i − 2 e dt = = − .
p t t x p
p
Donc : 2
x
1 2 eip
lim 2i − eit d t = − .
x→+∞ p t2 p
193
Analyse PC-PSI
+∞
1 2
L’intégrale 2i − eit d t est convergente et :
p t2
+∞ 2
1 2 eip
2i − eit d t = − .
p t2 p
x x
dt t −a+1 1
= − = 1 − x −a+1 .
1 ta a−1 1 a−1
Finalement :
+∞
dt Rapport TPE, 2002
L’intégrale généralisée converge si, et seulement si, a > 1 .
1 ta « On a ainsi vu des candidats af-
Dans ce cas : firmer (et même tenter de démon-
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+∞
dt 1 1
= . trer) l’intégrabilité de (x → )
1 ta a−1 x
sur ]0, 1[. »
1
dt
Nature de l’intégrale , où a est réel.
0 ta
1
Les fonctions f a définies sur ]0, 1] par fa (x) = sont continues sur
xa
]0, 1].
• Si a = 1, alors l’intégrale diverge. L’intervalle ]0, 1] est borné,
• Si a = 1 alors, pour tout x > 0 : mais les fonctions f a ne sont
pas bornées sur cet intervalle si
1
dt t −a+1
1
1 a > 0.
= − = 1 − x 1−a .
x ta a−1 x 1−a
194
7. Fonctions intégrables
1
dt L’intégrale généralisée :
L’intégrale converge si, et seulement si, a < 1 . Dans ce cas :
0 ta +∞
dt
1
dt 1 ta
a
= . 0
0 t 1−a
est toujours divergente.
1
Nature de l’intégrale ln(t) d t.
0
La fonction définie sur ]0, 1] par f (x) = ln(x) est continue sur ]0, 1]. L’intervalle ]0, 1] est borné,
Pour tout x > 0 : mais la fonction ln n’est pas
1 bornée sur cet intervalle.
ln(t) d t = [t ln(t) − t]1x .
x
1
L’intégrale converge et ln(t) d t = −1.
0
+∞
Nature de l’intégrale exp(−at) d t, où a est réel.
0
Les fonctions f a , définies sur [0, +∞[ par f a (x) = exp(−at), sont conti- L’intervalle [0, +∞[ n’est pas
nues sur [0, +∞[. borné.
Si a = 0, l’intégrale diverge.
Si a = 0, pour tout x > 0 :
x x
exp(−at)
exp(−at) d t = − .
0 a 0
+∞
L’intégrale exp(−at) d t converge si, et seulement si a > 0.
0
La notation I(I , K) n’est pas
universelle. Vous rencontrerez
1.3. Intégrales absolument convergentes. parfois L1 (I , K).
Attention ! Dans les ouvrages
Soit I un intervalle qui n’est pas un segment de R. On dit qu’une fonction de mathématiques plus avancées,
f de CM(I , K) a une intégrale absolument convergente sur I , ou est cette notation désigne un en-
intégrable sur I si l’intégrale | f | converge. semble plus vaste que I(I , K),
I dans le cadre d’une théorie plus
L’ensemble des fonctions continues par morceaux et intégrables de I dans complexe.
K est noté I(I , K).
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Théorème 1 Ce résultat est admis en section
Une intégrale absolument convergente est convergente. PC
Démonstration
Rédigeons la démonstration dans le cas où I = [a, b[ et K = R. Soit f dans
I(I , R). Nous savons que : 0 f + | f | 2| f |.
x
La fonction (x → ( f + | f |)(t) d t) est croissante sur [a, b[, majorée par
a
b x
2 | f |(t) d t . Elle admet une limite réelle en b. L’intégrale généralisée f (t) d t
a a
converge.
Lorsque la fonction f est à valeurs complexes, on utilise :
f = Re( f ) + i Im( f ).
195
Analyse PC-PSI
b
e−t d t = [−e−b + e−a ] 1.
a
2
La fonction f : (x → |x| sin(x)e−x ) est continue sur R.
Sur R+ , la fonction f est intégrable car, pour tout [a, b] ⊂ R+ :
b b
2 1 −a 2 2 1
| f (x)| d x xe−x d x = e − e−b
a a 2 2
Elle est également intégrable sur R− , car, pour tout [a, b] ⊂ R− : Rapport Centrale, 2001
« Les théorèmes généraux sur l’in-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
b b
2 1 tégrabilité sont en général connus,
|f| |x|e−x d x . les définitions le sont beaucoup
a a 2
moins ! »
Elle est donc intégrable sur R.
En pratique, pour montrer que l’intégrale converge, nous essaierons d’abord Rapport ENSAM, 2002
de prouver que la fonction f est intégrable sur I . Lorsque I =]a, b[, l’in- « La notion d’intégrabilité de fonc-
tégrabilité sur I de f équivaut à l’intégrabilité sur ]a, c] et sur [c, b[, de tions à valeurs complexes est maî-
f avec a < c < b. trisée par trop peu d’étudiants. »
Toutefois, il existe des fonctions non intégrables sur I dont l’intégrale
converge.
196
7. Fonctions intégrables
Application 1 ∞
sin t
L’ intégrale dt
0 t
x
On considère la fonction définie sur R+ par sin t
L’intégrale d t admet donc une limite fi-
sin t 0 t
f (t) = si t = 0, f (0) = 1. nie lorsque x tend vers +∞ et :
t
1) Montrer que la fonction f n’est pas intégrable x ∞
sur R+ . sin t sin t
lim dt = dt
∞
sin t
x→+∞ 0 t 0 t
2) Montrer que l’intégrale d t est ∞
1 − cos t
0 t = dt .
convergente. t2
0
+∞
t
3) En déduire que l’intégrale sin(e ) d t est
−∞ 3) La fonction h : (t → sin(et )) est continue
convergente, mais non absolument convergente. sur R.
1) f est continue sur R+ . Soit a et b deux réels, b > 0.
np Nous avons :
Considérons les intégrales | f |.
0 b eb
sin u
n−1 | sin(et )| d t = du.
np (k+1)p
| sin u| 0 1 u
| f|= du
0 kp u
k=0 La fonction h n’est pas intégrable sur R+ .
n−1 p
sin t Mais :
= dt
0 t + kp
k=0 b eb
sin u
n−1 p sin et d t = du
1 a ea u
sin t d t.
(k + 1)p 0
k=0
+∞ ∞
np sin u
Donc, lim | f | = +∞ et f n’est pas in- sin(et ) d t = d u.
n→+∞ 0 −∞ 0 u
tégrable sur R+ .
+∞
2) Intégrons par parties. Pour tout x > 0 : On en déduit que l’intégrale sin(et ) d t est
−∞
x
sin t 1 − cos t
x x
1 − cos t convergente, mais non absolument convergente.
dt = + d t.
t t t2
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
0 0 0 1
1 − cos t
La fonction g : t→ est continue sur 0,5
t2
R+∗ et prolongeable par continuité en 0. g est bor-
née et donc intégrable sur ]0, 1]. Pour tout t 1 :
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 t
1 − cos t 2
.
t2 t2 −0,5
Donc g est intégrable sur [1, +∞[ car son inté-
grale sur tout segment contenu dans [1, +∞[ est −1
2
majorée par 2
d t. Doc. 1. (t → sin(e )). t
[1,+∞[ t
197
Analyse PC-PSI
Théorème 3
Soit f une fonction continue par morceaux de I dans R+ et F une
primitive de f sur I . Alors :
• f est intégrable sur I si, et seulement si, la fonction F est bornée
sur I ;
• si f est intégrable sur I , on a :
Exemple
1
Posons f (t) = . f est continue, positive sur R. Sa primitive
1 + t2
F : (t → Arctan t) est bornée sur R . Elle est intégrable sur R et
dt
= p.
R 1 + t2
Pour s’entraîner : ex. 2 et 3.
Application 2 n−1
1
Convergence et limite de la suite u n = √
1
k(n − k)
Étudier la suite définie par : Cette primitive est bornée sur ]0, 1[, donc f est
n−1
intégrable sur ]0, 1[.
1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
un = √ .
1
k(n − k) n−1
1 1
n−1
1
un = √ =
1 k(n − k) n k k
1 1
Posons f (t) = √ sur ]0, 1[. 1−
t(1 − t) n−1 n n
La fonction f est continue et positive sur ]0, 1[. 1 k
= f .
1 n n
Son graphe admet la droite d’équation x = pour 1
2
axe de symétrie. Une primitive de f sur ]0, 1[ est
E(n/2)
la fonction (t → Arcsin (2t − 1)) (doc. 2). 1 k
Posons vn = f . Lorsque n est pair,
n n
Avec Maple : 1
2
7 -6)*AC,0/)*)&*A")((#)(< 2vn = u n + et lorsque n est impair, 2vn = u n .
n
Arcsin (2t − 1) De plus, la fonction f est décroissante sur
1
Doc. 2. Une primitive de f . 0, .
2
198
7. Fonctions intégrables
3
y
Pour tout k de [ 1, E n
2
−1 ]:
(k+1) k
n 1 k n
f f f.
k
n
n n (k−1)
n
2
k
n 1 k n
Et pour tout k = E : f f.
2 n n (k−1)
n
( )
E n
2 1
n 2
1 Nous en déduisons : f vn f.
1
n 0
( )
E n
2 1
n 2
Puis lim f = f . D’où :
n→+∞ 1
0
0 1 1 1 x n
n 2
Doc. 3. Comparaison intégrale et suite lim u n = lim 2vn = f = p.
n→+∞ n→+∞ ]0,1[
f ∈ I R+ , R+ ⇔ f (n) converge.
n−1 n+1 x
Doc. 4. Comparaison d’une inté-
Démonstration grale à une série numérique.
Reportez-vous au chapitre 1 sur les séries numériques.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
et positives sur [1, +∞[.
Lorsque a > 0, la fonction f a est positive, continue et décroissante sur R+ .
Le théorème précédent nous indique qu’elle est intégrable si, et seulement si,
1
la série converge, donc si, et seulement si, a > 1.
na Rapport Centrale, 2000
Lorsque a 0, la fonction f a n’est pas intégrable sur R+ car ses primitives « Les erreurs les plus fréquentes
ne sont pas bornées. 1
sont de croire que 2 est inté-
t
Si b est un réel fixé, les fonctions ga , définies sur ]b, +∞[ par : grable sur R+ . »
199
Analyse PC-PSI
0 f g.
I I
Démonstration
• Si g est intégrable sur I , alors, pour tout segment [a, b] contenu dans I , on a :
0 f g g= M.
[a,b] [a,b] I
Application 3
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1 1
1) Montrer que la fonction t→√ est 1) La fonction t→√ est continue et
t(1 + t 2 ) t(1 + t 2 )
dt +∗
positive sur R .
intégrable sur R+∗ et calculer √ .
R +∗ t(1 + t 2 )
1 1
2) Soit a > 0. Préciser pour quelles valeurs de De plus, √ √ et la fonction
t(1 + t 2 ) t
Arctan t 1
a, la fonction t → est intégrable sur t→√ est intégrable sur ]0, 1].
ta
+∗ t
R .
Arctan t 1 1
3) Calculer dt. Pour tout t 1, on a √
R+∗ t 3/2 t(1 + t 2 ) (1 + t 2 )
200
7. Fonctions intégrables
On obtiendrait un théorème
Théorème 6
analogue avec des fonctions
Soit b dans R ∪ {+∞} et f , g deux fonctions de CM [a, b[, R+ . continues par morceaux sur
Si f =b O(g) et g est intégrable sur [a, b[, alors f est intégrable ]a, b] , a ∈ R ∪ {−∞} et
sur [a, b[ . f =a O(g)
Démonstration c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Rapport Centrale, 2001
Soit f et g deux fonctions de CM [a, b[, R+ .
« Pour l’étude de l’intégrabilité,
Si f =b O(g), alors : on affirme (plus qu’on ne montre)
1
∃ K > 0 ∃ c ∈ ]a, b[ ∀ x ∈ [c, b[ 0 f (x) K g(x). qu’on a affaire à un o( 2 ). Le
t
f est donc intégrable sur [c, b[. Elle l’est sur [a, b[. désarroi est grand lorsqu’on ne
peut pas conclure ainsi. Étudier
sin x
l’intégrabilité de x →
Corollaire 6.1 (x + sin x)
est un exercice insurmontable. »
Soit b dans R∪{+∞} , et f et g deux fonctions de CM [a, b[, R+ .
Si f ∼b g, alors f est intégrable sur [a, b[ si, et seulement si, g
l’est.
201
Analyse PC-PSI
e1/x
Soit la fonction f définie sur [1, +∞[ par f (x) = .
1 + x2
f est continue sur [1, +∞[, positive.
1
Au voisinage de +∞, f (x) = O , qui est intégrable sur [1, +∞[. f
x2
est donc intégrable sur [1, +∞[.
Application 4
Intégrales de Bertrand
Considérons les fonctions définies sur R+∗ \ {1} 1) Pour quelles valeurs de a et b, ces fonctions
par : 1
sont-elles intégrables sur 0, ?
1 2
f a,b (x) = a ,
x | ln x|b
où a et b sont deux réels fixés. Ces fonctions sont 2) Pour quelles valeurs de a et b, ces fonctions
continues et positives sur R+∗ \ {1} . sont-elles intégrables sur [2, +∞[ ?
202
7. Fonctions intégrables
3 Propriétés de l’intégrale
Théorème 7
• I(I , K) est un K-espace vectoriel.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• L’application f → f est une forme linéaire sur I(I , K).
I
Théorème 8
Soit f une fonction continue par morceaux et intégrable sur deux inter-
valles I et J . Si I ∪ J est un intervalle et si I ∩ J est vide ou réduit
à un point, alors f est intégrable sur I ∪ J et :
f = f + f.
I J I J
203
Analyse PC-PSI
Démonstration
Ces résultats se démontrent en utilisant des primitives de | f | et f sur I ∪ J .
Application 5
Des équivalents
x
1) Soit f et g deux fonctions continues par La fonction x→ f tend vers +∞ lorsque
morceaux sur [a, b[ (b ∈ R ∪ {+∞}), à valeurs c
c
respectivement dans R+ et dans C, telles que
x tend vers b et |g| est un réel fixé. Donc :
g =b O( f ). a
a) Montrer que, si f est intégrable sur [a, b[, x x
b b
g =b O f .
alors g =b O f . a a
x x
b) Montrer que, si f n’est pas intégrable sur
x x 2) a) Si f ∼b g, alors f − g =b o( f ).
[a, b[, alors g =b O f . Démontrer, de même que dans la question 1) b),
a a
2. a) En déduire que, si f ∼b g et si f n’est pas qu’alors :
x x
intégrable sur [a, b[, alors g ∼b f. x x
a a ( f − g) =b o f .
x
Arctan t a a
b) Donner un équivalent de dt
0 t x x
lorsque x tend vers +∞. Donc f ∼b g.
a a
1) a) Il existe K > 0 et c dans [a, b[ tels que, Arctan t
pour tout x de [c, b[ : b) La fonction t→
est continue sur
t
|g(x)| K f (x). ]0, +∞[ et se prolonge en 0 par continuité.
Alors, pour tout x c, on a : Arctan t p
De plus ∼+∞ . Donc elle n’est pas
t 2t
b b b
intégrable sur ]0, +∞[ et :
g |g| K f.
x x x x x
Arctan t Arctan t
d t ∼+∞ dt .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
b b t t
0 1
D’où : g =b O f .
x x
Or :
b) Utilisons les mêmes notations que dans la ques-
x x
tion précédente. Arctan t p
d t ∼+∞ dt .
x x c x 1 t 1 2t
g |g| = |g| + |g|
a a a c Soit :
c x x
Arctan t p
|g| + K f. d t ∼+∞ ln x .
a c 0 t 2
204
7. Fonctions intégrables
Démonstration
Rapport Mines-Ponts, 2001
f est une fonction continue, positive et intégrable sur I .
« Un tracé rapide, direct ou à l’aide
Supposons que f = 0 et rédigeons la démonstration dans le cas où I = [a, b[. de la calculatrice, de la fonction à
I
intégrer peut permettre d’orienter
Pour tout x de [a, b[ : 0 f f = 0.
[a,x] I
son étude. »
f est continue et positive sur [a, x], elle est donc nulle sur [a, x]. Donc f est
nulle sur I .
Application 6
La fonction Gamma : G(x) = e−t t x−1 d t
R+∗
Le réel x étant fixé, on définit la fonction f sur 2) Soit x > 0, A > 0 et ´ > 0, fixés. Intégrons
R+∗ par f (t) = e−t t x−1 . par parties sur [´, A] :
2) On définit sur R +∗
la fonction G par e−t t x d t = [−e−t t x ]´A + xe−t t x−1 d t
´ ´
A
G(x) = e−t t x−1 dt. = −e− A A x + e−´ ´x + xe−t t x−1 d t.
R+∗ ´
Montrer que :
Lorsque A tend vers +∞ et ´ vers 0, on ob-
∀ x ∈ R+∗ G(x + 1) = xG(x). tient :
3) Expliquer pourquoi la fonction G peut être lim e− A A x = 0 ; lim e−´ ´x = 0 .
A→+∞ ´→0
considérée comme un prolongement de la facto- Donc :
rielle.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
G(x + 1) = x G(x) .
1) f est continue et positive sur R+∗ , que nous
allons scinder en ]0, 1] et [1, +∞[. 3) En particulier :
Au voisinage de 0, f (t) ∼ t x−1 . Donc : G(1) = e−t d t = 1,
R+∗
f ∈ I (]0, 1], R) ⇔ x > 0 . puis par récurrence :
1
Au voisinage de +∞, f (t) = o . Donc :
t2 G(n + 1) = t n e−t d t = n!
R+∗
f ∈ I ([1, +∞[, R) .
Cette égalité nous permet de comprendre que la
f est intégrable sur R+∗ si, et seulement si, fonction G, introduite par Euler, peut être consi-
x > 0. dérée comme un prolongement de la factorielle.
205
Analyse PC-PSI
Théorème 10
Soit f une fonction intégrable de I dans K. Alors :
f | f |.
I I
Théorème 11
Soit f une fonction intégrable sur un intervalle I et w une bijection
d’un intervalle J sur I , de classe C1 sur J . Alors :
f = f ◦ w |w | .
I J
Démonstration
Nous allons effectuer la démonstration dans le cas où J = [a, b[ .
Le C1 -difféomorphisme w est une application strictement monotone, on pourra sup-
poser que w est strictement croissant. Dans ce cas, w est de classe C1 et w est
strictement positive sur J , de plus :
w−1 (x)
= lim | f ◦ w(u)| |w (u)| d u
x→b a
w−1 (x) y
lim | f ◦ w(u)| |w (u)| d u = lim | f ◦ w(u)|w (u) d u.
x→b a y→b a
y
Or la limite lim | f ◦ w(u)|w (u) d u existe si, et seulement si, ( f ◦ w)w est
y→b a
intégrable sur J .
Nous obtenons finalement | f | est intégrable sur I si, et seulement si, ( f ◦ w)w est
intégrable sur J .
206
7. Fonctions intégrables
y
= lim f ◦ w(u)w (u) d u = ( f ◦ w)w .
y→b a J
∞
ln t
Exemple : Calcul de dt
0 + t2 a2
ln t
• La fonction f : t → 2 2 est continue sur ]0, +∞[.
a +t
De plus :
ln t 1 ln t 1
∼0 2 ln t et =∞ o .
+t 2 a2
a a + t2
2 t 3/2
Cette fonction est donc intégrable sur ]0, +∞[.
• La fonction (u → t = au) est bijective et de classe C1 de R+∗ dans
R+∗ . Posons t = au, alors :
+∞ ∞ +∞
ln t ln(au) ln a p 1 ln u
dt = adu = + du .
0 a2 + t 2 0 a 2 (1 + u 2 ) a 2 a 0 1 + u2
1
• La fonction t →u= est bijective et de classe C1 de ]0, 1] dans
t
1
[1, +∞[. Posons u = , alors :
t
+∞ 1
ln t ln u
dt = − d u.
1 1 + t2 0 1 + u2
+∞
ln t
Nous en déduisons : d t = 0, puis :
0 1 + t2
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
+∞
ln t ln a p
dt = .
0 a2+t 2 a 2
4.1. La norme N1
Les fonctions continues et intégrables sur I à valeurs dans K constituent un
sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel C (I , K) des fonctions continues
de I dans K.
207
Analyse PC-PSI
N1 ( f ) = | f|
I
Démonstration
La fonction f , définie sur R+∗
Soit f et g deux fonctions de E. 1
1 par f (t) = , est continue
Alors, f g est continue sur I , et de plus , | f g| | f |2 + |g|2 . 1+t
2 et de carré intégrable sur R+∗ et
La fonction | f g| est majorée par une fonction intégrable sur I , donc est intégrable non intégrable sur R+∗ .
sur I .
4.4. La norme N2
La norme définie par ce produit scalaire est appelée norme de la conver-
gence en moyenne quadratique, et notée N2 .
1/2
∀ f ∈E N2 ( f ) = | f |2 .
I
208
7. Fonctions intégrables
f |g N2 ( f )N2 (g) .
Corollaire 15.1
Soit f et g deux fonctions continues et de carré intégrable sur I , alors :
Corollaire 15.2
Si ( f n ) et (gn ) sont deux suites de fonctions continues de carré inté-
grable sur I convergeant en moyenne quadratique vers f et g, alors
fn | gn tend vers f | g .
On dit aussi que le produit scalaire est continu pour la norme N2 .
Démonstration
( f | g) − ( f n | gn ) = ( f − f n | g) + ( f n | g − gn ).
Donc :
|( f | g) − ( f n | gn )| |( f − f n | g)| + |( fn | g − gn )|
N2 ( f − f n )N2 (g) + N2 ( f n )N2 (g − gn ).
Or lim N2 ( f − fn ) = 0, lim N2 (g − gn ) = 0 et :
n→+∞ n→+∞
N2 ( f n ) = N2 ( f n − f + f ) N2 ( f − f n ) + N2 ( f )
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
est bornée. D’où le résultat.
Application 7
Familles de polynômes orthogonaux
Soit I un intervalle ouvert et non vide de R et On désigne par E l’ensemble des applications f
k une fonction continue de I dans R+∗ tels que, de I dans R, continues sur I et telles que la
pour tout entier n 0, la fonction x → x n k(x) fonction x → f 2 (x)k(x) est intégrable sur I .
est intégrable sur I .
209
Analyse PC-PSI
⎨ E × E → R,
| : n
⎩ ( f , g) → f |g = f (x)g(x)k(x) d x 2 d 2
I
Prouver que Pn (x) = an ex [e−x ] où an est
d xn
un réel que vous calculerez.
définit un produit scalaire sur E.
Expliciter P0 , . . . , P4 .
1) a) Prouver que toute fonction polynôme est dans
E. 1) a) Toute fonction polynôme est continue sur I .
La condition d’intégrabilité est vérifiée par toute
b) Montrer l’existence d’une unique famille de po- fonction monôme, donc, par linéarité de l’intégrale,
lynômes (Pn )n∈N telle que : par toute fonction polynôme.
• pour tout n, Pn est unitaire de degré n ; b) Fixons N > 0 et travaillons dans R N [X]
• si n et k sont deux entiers distincts, alors muni du produit scalaire | et de la base
Pn |Pk = 0. (1, X, X 2 , . . . , X N ). Orthogonalisons cette base par
le procédé de Schmidt.
c) Démontrer que, pour tout entier n, le polynôme
Pn admet n racines distinctes dans I . Nous posons P0 = 1 et supposons la famille
(P0 , . . . , P j ) construite jusqu’à l’ordre j fixé de
d) En constatant que : [[1, N − 1]]. Appelons p j la projection ortho-
gonale de R N [X] sur le sous-espace vectoriel
∀ (P, Q) ∈ R[X]2 XP | Q = P | XQ R j [X]. Le polynôme X j +1 − p j (X j +1 ) est ortho-
gonal à R j [X] et appartient à R j +1 [X].
prouver l’existence de deux suites réelles (u n ) et
(vn ) telles que : Posons P j +1 = X j +1 − p j (X j +1 ). Il vérifie les
conditions imposées. Tout polynôme les vérifiant
∀n 2 X Pn−1 = Pn + u n Pn−1 + vn Pn−2 lui est colinéaire. Deux polynômes unitaires coli-
néaires sont égaux.
2) Quelques familles classiques
a) Les polynômes de Legendre : X
j+1
X
j+1 j+1
−pj (X )
dn
Prouver que Pn (x) = an n [(x − a)n (x − b)n ],
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
dx
où an est un réel que vous calculerez. O pj (X )
j+1
Expliciter P0 , . . . , P4 .
Rj[X]
b) Les polynômes de Tchebychev :
Doc. 8. (Pn )n∈N
1
I = ] − 1, 1[, k(x) = √ De plus, les polynômes ainsi définis ne dépendent
1 − x2
pas de N. Il existe donc une unique famille de po-
dn lynômes (Pn ) vérifiant les conditions requises.
Prouver que Pn (x) = an 1 − x 2 n [(1−x 2)n−1/2 ]
dx c) La propriété est vraie pour n = 0. Fixons
où an est un réel que vous calculerez.
n > 0. Nous savons que Pn |P0 = 0, donc que
Expliciter P0 , . . . , P4 .
Pn (x)k(x)d x = 0. Si Pn ne s’annule pas dans
c) Les polynômes de Laguerre : I
I , la fonction continue Pn k est de signe constant
I = ]0, +∞[, k(x) = e−x . dans I . Son intégrale sur I ne peut s’annuler.
210
7. Fonctions intégrables
De plus, si i n: 1 1
x− b− a
2 2
X Pn − Pn+1 |Pi = ai Pi | Pi = X Pn | Pi 1 2 1
2 2
(x − b) + (x − a) (x − b) + (x − a)
6 3 6
= Pn | X Pi = 0 1 9 9
3 2 2
(x − b) + (x − a) (x − b) + (x − a) (x − b)
si i n−2 . 20 20 20
1 3
+ (x − a)
On en déduit a0 = a1 = ... = an−2 = 0. 20
1 4 8 3 18 2 2
Donc : ∃ (u n+1 , vn+1 ) ∈ R2 70
(x − b) +
35
(x − a) (x − b) +
35
(x − a) (x − b)
8 1
+ (x − a)3 (x − b) + (x − a)4
X Pn − Pn+1 = u n+1 Pn + vn+1 Pn−1 35 70
1 1 2 2
Vérifions que, pour tout p et pour un certain a p x
2
+ (−a − b) x +
2
b + a + ab
6 6 3
que nous préciserons, le polynôme Pp est unitaire
3 3 3 9 3 2
et que les polynômes (Pn ) sont orthogonaux. x
3
+ − b− a x
2
+
2
b + ab+ a x
2 2 5 5 5
Pour tout p de N∗ , Pp unitaire entraîne : 1 9 9 1 3
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
− b3 − a b2 −
a 2 b2 − a
20 20 20 20
1
ap = . x
4
+ (−2 a − 2 b) x
3
+
9 2
a +
24
ab+
9 2
b x
2
(2 p)(2 p − 1) . . . ( p + 1) 7 7 7
2 3
2 12 2 12
Soit n < m. Calculons Pn | Pm . +
3
a −
− b − a b− ab
2
x
7
7 7 7
b 1 4 8 8 1 18
dn + b +
3
ab +
3
a b+
4
a +
2 2
a b
Pn | Pm = an am [(x − a)n (x − b)n ] 70 35 35 70 35
a d xn
dm
[(x − a)m (x − b)m ] d x . Doc. 9. Polynômes de Legendre.
d xm
b) c) d) On procède de même (doc. 10).
Vous effectuerez n + 1 intégrations par parties
successives. En tenant compte du fait que a et Maple dispose d’un package de polynômes ortho-
b sont racines d’ordre m de [(x − a)m (x − b)m ], gonaux et connaît les polynômes de Laguerre et
donc racines de ses dérivées jusqu’à l’ordre m −1, Hermite.
211
Analyse PC-PSI
Avec Maple :
7 K*',)2+',2/2;I&>
[G, H , L, P, T , U ]
7 G)D"J&>G)C"J&>G)B"J&>G)A"J&>
7 /;2')G)A"J&"J:!DHHD&>
x 0
x infinity
2 x2 − 1
3
4x −3x
4 2
8x − 8x +1
1
7 6)D"J&>6)C"J&>6)B"J&>6)A"J&>
7 /;2' )6)A"J&"J:!*40*4*'IHH*40*4*'I&>
0,5
2x
2
4x −2
-1 -0,5 0 0,5 1 8 x 3 − 12 x
x
4 2
16 x − 48 x + 12
-0,5
infinity
-1
7 -)D"J&>-)C"J&>-)B"J&>-)A"J&>
7 /;2' )-)A"J&"J:EHH*40*4*'I&>
1−x
1 2
1−2x + x 0
2 -infinity x infinity
3 2 1 3
1−3x + x − x
2 6
2 2 3 1 4
1−4x +3x − x + x
3 24
La démonstration de ce théorème
Théorème 16 : Théorème de convergence dominée de Lebesgue
est hors programme
Soit ( f n ) une suite de fonctions continues par morceaux de I dans K
telles que :
• la suite de fonctions ( f n ) converge simplement sur I vers une fonction
f continue par morceaux sur I ;
212
7. Fonctions intégrables
• il existe une fonction w continue par morceaux, positive et intégrable Rapport X-ESPCI, 2001
sur I telle que, pour tout entier n, | f n | w (hypothèse dite de domi- « ...difficultés rencontrées pour uti-
nation). liser la convergence dominée. »
Alors : Rapport X-ESPCI, 2001
• les applications f n et f sont intégrables sur I ; « Il semble que, devant une ques-
tion de ce type, le candidat choi-
• la suite numérique fn converge vers f :
I I sisse un peu au hasard entre conver-
gence uniforme, dominée... »
lim fn = lim fn = f.
n→+∞ I I n→+∞ I
Application 8 ∞
2
Calcul de e−t d t
0
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n
−n
∞
dx 2 x2 1
On pose, pour n 1 Bn = et ∀n 1 ∀x ∈ R e−x 1+
x2
n n 1 + x2
0 1+
√
n √
n
x2
n 4) Calculer Bn en posant x = n tan w. En dé-
∞
Cn = 1− d x. 2
0 n duire e−t d t.
0
5.a) Montrer que la suite (Cn ) converge vers :
p
2 ∞
2
1) Soit n 1. Calculer In−1 = cos2n−2 w d w. e−t d t.
0 0
∞
2
213
Analyse PC-PSI
p
2
Utilisons la formule de Stirling :
1) In−1 = cos2n−2 w d w
0 √
2p 2n−2 p
1 e iw
+e −iw Bn ∼ .
= dw 2
4 0 2
D’où
∞ √
1 1 2n − 2 2 p
= × 2p . e−x d x = .
4 22n−2 n−1 0 2
2) La fonction gn est continue et positive sur R+ . ⎧ n
De plus, gn (x) = +∞ O x −2n et la fonction ⎨ 1− x
⎪ 2 √
si x n
(x → x −2n ) est intégrable sur [1, +∞[ 5) a) Posons f n : x → n
⎪
⎩ √
3) L’inégalité, pour tous n 1 et x réel : 0 si x > n.
∞ A
2 2
• Les fonctions gn sont continues, positives et in- e−x d x = lim lim e−x d x
a→0 A→+∞
tégrables sur R+ . 0 a
214
7. Fonctions intégrables
La fonction f est continue et négative sur ]0, 1]. Mais le théorème précédent
De plus, f (u) ∼0 ln u, qui est intégrable sur ]0, 1]. ne s’applique pas, car la série
1
Donc f est intégrable sur ]0, 1]. t n d t diverge.
0
Nous savons que :
∞
1
∀ u ∈ ]0, 1[ = (−u 2 )n .
1 + u2
0
n
Posons f n (u) = −u 2 ln u.
Alors :
• les fonctions f n sont continues et intégrables sur ]0, 1] ;
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• la série de fonctions fn converge simplement sur ]0, 1] vers f , conti-
nue sur I ;
• la série numérique :
1 1
Rapport Centrale, 2001
2n « Oubli des valeurs absolues lors
| fn | = − u ln u d u .
0 0 de l’hypothèse de convergence de la
converge. En effet :
série | fn | . »
1 1
u 2n+1 u 2n 1 I
u 2n ln u d u = lim ln u − du =−
0 x→0 2n + 1 x [x,1] 2n + 1 (2n + 1)2
Donc : ∞
Rapport Centrale, 2001
1 1
ln u (−1)n+1 « Fonction G souvent méconnue. »
f = du = .
0 0 1 + u2 (2n + 1)2
0
215
Analyse PC-PSI
Application 9
La fonction G et la fonction z
Rappelons que les fonctions G et z sont définies, • On note f n les fonctions définies sur R+∗ par :
respectivement sur ]0, ∞[ et ]1, +∞[ , par :
∞ ∞ u → e−u n u x−1 .
G(x) = e−t t x−1 d t et z(x) = n −x
0 1 Ces fonctions sont positives, continues et inté-
∞
grables sur R+∗ d’après le calcul ci-dessus.
t x−1
Montrer que ∀ x > 1 z(x)G(x) = d t. • La série de fonctions fn converge simple-
0 et − 1 +∗
ment sur R , car, pour u fixé strictement posi-
Première étape tif, la série numérique e−un u x−1 est une série
Fixons x > 1. géométrique, de raison e−u .
∞
∞ ∞ • La série numérique e−un u x−1 d u
z(x)G(x) = n −x e−t t x−1 d t 0
n=1 0 converge d’après le calcul de la première étape.
∞ ∞ Donc, la fonction somme de la série de fonctions
= e t −t x−1 −x
n dt est intégrable sur R+∗ et, de plus :
n=1 0
∞ ∞
∞ ∞
z(x)G(x) = e−un u x−1 du
= e−un u x−1 d u 0 n=1
n=1 0
(en posant t = u n) ∞ ∞
= u x−1 e−nu du
Seconde étape 0 1
216
7. Fonctions intégrables
• La fonction (t → f (x, t)) est continue par morceaux sur J . De plus, la ma-
joration ∀ t ∈ J | f (x, t)| w(t) entraîne l’intégrabilité sur J de la fonction
(t → f (x, t)).
• Notons a un point de I et fixons une suite (xn ) de points de I convergeant vers
a. Pour tout n, considérons l’application :
J→ K
gn :
t → gn (t) = f (xn , t)
lim gn = g.
n→+∞ J J
Ou encore Rapport CCP, 1997
lim F(xn ) = lim f (xn , t) d t = f (a, t) d t = F(a) . « Les problèmes d’intégrales dé-
n→+∞ n→+∞ J J
pendant d’un paramètre sont sou-
La fonction F est continue en a . vent bien traités, ... l’exception de
la continuité et de la dérivabilité
sous le signe somme d’une fonction
Corollaire 18.1 définie sur un intervalle ouvert par
une intégrale impropre : les candi-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
f est une fonction de I × J dans K. On suppose que :
dats essaient en général de vérifier
• f est continue par rapport à la première variable ; le critère de domination sur l’inter-
• f est continue par morceaux par rapport à la deuxième variable ; valle ouvert tout entier, alors que
continuité et dérivabilité étant des
• pour tout segment [a, b] contenu dans I , il existe wa,b dans I( J , R+ ) propriétés locales, il suffit la plu-
telle que (hypothèse de domination sur tout segment de I ) : part du temps de le vérifier pour
tout segment contenu dans l’inter-
∀ (x, t) ∈ [a, b] × J | f (x, t)| wa,b (t). valle ouvert de définition. »
Alors :
• pour tout x de I , la fonction (t → f (x, t)) est intégrable sur J ;
• la fonction F, définie sur I par F(x) = f (x, t) d t, est continue
J
sur I .
217
Analyse PC-PSI
Corollaire 18.2
f est une fonction continue de [a, b] × [c, d] dans K. Alors la fonc-
tion F, définie sur [a, b] par F(x) = f (x, t) d t, est continue sur
[c,d]
[a, b].
∞
Exemple : La fonction Gamma, G(x) = e−t t x−1 d t
0
• La fonction :
R+∗ × R+∗ → R,
f :
(x, t) → e−t t x−1
est continue sur R+∗ × R+∗ .
Elle vérifie l’hypothèse de domination sur tout segment de R+∗ .
En effet, si 0 < a < b, on a :
G(x)
D’où lim G(x) = +∞. De plus, lim = +∞, le graphe de G
x→+∞ x→+∞ x
admet, en +∞, une branche parabolique verticale.
6.2. Dérivabilité
Rapport E3A, 2002
Théorème 19 : Dérivabilité d’une fonction définie par une intégrale
« Peu de candidats dérivent cor-
Soit f : ((x, t) → f (x, t)) une fonction de I × J dans K.
rectement une intégrale à un para-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• cette dérivée partielle est continue par rapport à la première variable, x, Lorsque I et J sont des seg-
et continue par morceaux par rapport à la seconde, t ; ments de R, l’hypothèse de do-
mination est vérifiée par la fonc-
∂ f tion constante :
• ∃ w ∈ I( J , R+ ) ∀ (x, t) ∈ I × J (x, t) w(t)
∂x
∂ f ∂f
(hypothèse de domination de ). sup (x, t) .
∂x x∈I ,t∈J ∂x
218
7. Fonctions intégrables
Démonstration
Soit a dans I . Fixons une suite (xn ) d’éléments de I \ {a} qui converge vers a.
F(xn ) − F(a) f (xn , t) − f (a, t)
= d t.
xn − a J xn − a
Par hypothèse, pour t fixé, l’application (x → f (x, t)) est de classe C1 sur I .
Notons :
f (xn , t) − f (a, t) ∂ f
h n (t) = et h(t) = (a, t).
xn − a ∂x
• La suite de fonctions continues par morceaux (h n ) converge simplement sur J vers
la fonction continue par morceaux h.
• À t fixé, en utilisant l’inégalité des accroissements finis appliquée à la fonction
(x → f (x, t)) on a :
f (xn , t) − f (a, t) ∂f
sup (x, t) w(t) .
xn − a x∈I ∂x
lim hn = h.
n→+∞ J J
Donc :
F(xn ) − F(a) ∂ f
lim = (a, t) d t .
n→+∞ xn − a J ∂x
La fonction F est dérivable sur I et sa fonction dérivée est l’application :
∂ f
x→ (x, t) d t
J ∂x
qui est continue sur I d’après le théorème précédent. F est donc de classe C1
sur I .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
+∞
dt
Exemple : Calcul de In (x) = n
0 x + t2
Soit x un réel strictement positif. On définit, pour tout entier n 1, la
fonction In ci-dessus.
• Un premier calcul
+∞
dt p
I1 (x) = = √ .
0 x + t2 2 x
• Dérivabilité de In
Soit a > 0. Considérons, pour n 1 fixé, la fonction f n définie sur
[a, +∞[×R+ par :
1
f n (x, t) = n .
x + t2
219
Analyse PC-PSI
Cette fonction est continue sur [a, +∞[×R+ et admet une dérivée partielle
continue sur [a, +∞[×R+ :
∂ fn n
(x, t) = − n+1
.
∂x x + t2
De plus :
n n
∀ (x, t) ∈ [a, +∞[ × R+ 0 n+1 n+1
.
x+ t2 a + t2
n
La fonction t→ n+1
est intégrable sur R+ . Nous en déduisons
a+ t2
que la fonction In est de classe C1 sur ]0, +∞[ et que In (x) = −n In+1 (x).
• Expression générale de In
Vous vérifierez par récurrence que, pour tout n 1, on a :
p (2n)! −(2n−1)/2
In (x) = x .
(2n − 1) 4n (n)!
6.3. Extensions
Corollaire 19.1
Soit f : ((x, t) → f (x, t)) une application de I × J dans K. On
suppose que :
• pour tout x de I , la fonction (t → f (x, t)) est continue par morceaux
et intégrable sur J ;
∂ f
• f admet une dérivée partielle, , par rapport à la première compo-
∂x
sante ;
• cette dérivée partielle est continue par rapport à la première variable, x,
et continue par morceaux par rapport à la seconde, t, ;
• pour tout segment [a, b] contenu dans I , on a :
∂ f
∃ w ∈ I( J , R+ ) ∀ (x, t) ∈ [a, b] × J (x, t) w(t)
∂x
∂ f
(hypothèse de domination de sur tout segment de I .)
∂x
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Corollaire 19.2
Soit f une fonction de [a, b] × [c, d] dans K. On suppose que :
• f est continue sur [a, b] × [c, d].
∂ f
• f admet une dérivée partielle, , par rapport à la première compo-
∂x
sante continue sur [a, b] × [c, d].
220
7. Fonctions intégrables
Application 10
Toujours la fonction gamma
1) Montrer que la fonction G est de classe C1 sur En vous inspirant de la question précédente, vous
R+∗ . montrerez par récurrence que la fonction G est de
2) Montrer que la fonction G est de classe C∞ classe C∞ sur R+∗ et :
sur R+∗ . ∞
3) Calculer G et G . ∀p 1 G( p) (x) = (ln t) p e−t t x−1 d t .
0
1)• Soit x > 0. La fonction (t → e−t t x−1 ) est
continue et intégrable sur R+∗ . 3) En particulier :
∞
• La fonction f : ((x, t) → e−t t x−1 ) admet une
G (x) = (ln t)e−t t x−1 d t
dérivée partielle par rapport à la première compo- 0
sante. Et :
∂ f ∞
(x, t) = (ln t)e−t t x−1 et G (x) = (ln t)2 e−t t x−1 d t 0.
∂x 0
• Cette dérivée partielle est continue par rapport à La fonction G est donc convexe sur R+∗ . Nous
x et continue par rapport à t . pouvons tracer son graphe (doc. 11).
Soit [a, b] un segment inclus dans R+∗ . Alors, Avec Maple :
pour tout (x, t) de [a, b] × R+∗ :
7 2:4)*$1..1*)(#)9BDADD=(<
∂ f
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
−t a−1 b−1
(x, t) |(ln t)| e sup t ,t = w1 (t) .
∂x
Vous vérifierez que la fonction w1 est continue et 20
intégrable sur R+∗ .
La fonction G est de classe C1 sur R+∗ . 10
2) La fonction f admet une dérivée partielle
par rapport à la première composante à tout ordre
p 1. 1 2 3 4 5 t
∂p f
(x, t) = (ln t) p e−t t x−1 . Doc. 11. La fonction gamma.
∂x p
221
Analyse PC-PSI
I désigne un intervalle d’intérieur non vide et K est R ou C. Les fonctions considérées sont des
fonctions continues par morceaux sur I .
• Pour montrer qu’une fonction f est intégrable sur I, on procède en deux étapes :
• on précise sur quel intervalle f est continue par morceaux : ([inf I , sup I [ , ] inf I , sup I ], ...) ;
• pour terminer, on partage éventuellement I en ] inf I , a] et [a, sup I [, avec a ∈ I et on applique
un critère d’intégrabilité sur chacun de ces intervalles.
222
7. Fonctions intégrables
Exercices résolus
p/2
1. Calcul de (− ln(sin(x)) d x
0
ÉNONCÉ
m−1
2m kp
1) Factoriser dans R[X] X − 1 et en déduire une expression simplifiée de Im = sin .
2m
k=1
p
2) Montrer que la fonction − ln(sin) est intégrable sur 0, .
2
p/2
3) Déduire de la question 1 la valeur de (− ln(sin(x)) d x.
0
CONSEILS SOLUTION
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2
− ln(sin(x)) ∼0 − ln(x) et la fonction − ln est intégrable sur ]0, 1]. La
p
fonction − ln(sin) est donc intégrable sur 0, .
y 2
3) Considérons, ci-contre, le graphe de la fonction (x → − ln(sin x)) .
p
La fonction − ln(sin) est décroissante sur 0, , donc :
2
m−1 p/2
p kp
− ln sin (− ln (sin(x))) d x .
2m 2m 0
1
kp
2n
Par ailleurs, fixons ´ > 0. Puisque la fonction − ln(sin) est intégrable
p
sur 0, , il existe a > 0 tel que, pour tout a de ]0, a[ , on ait :
2
a
223
Analyse PC-PSI
1
Pour tout m > , on a alors : aa
a
p/2 m−1
p kp
(− ln(sin(x))) d x ´+ − ln sin .
0 2m 2m
1
D’où :
m−1 p/2
p kp
− ln sin (− ln(sin(x))) d x
2m 2m 0
1
m−1
p kp
´+ − ln sin .
2m 2m
1
Puis :
p/2
p p
− ln Im (− ln(sin(x))) d x ´− ln Im .
2m 0 2m
On en déduit :
p/2
p
(− ln(sin(x))) d x = ln(2) .
0 2
CONSEILS SOLUTION
224
7. Fonctions intégrables
Il suffit alors de fixer ´ > 0, puis de choisir a dans ]0, 1[ tel que :
(1 − a) < ´.
On choisit ensuite M réel vérifiant pour tout x < M :
0 < a exp ax ln a ´.
Ceci montre que lim F(x) = 0.
x→−∞
On pourra utiliser l’égalité : 4) Supposons x > 0.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
∞
∞ x t nx (ln t)n
un Écrivons, pour t dans ]0, 1], t t = exp t x ln t = et po-
exp(u) = n!
n! 0
0 t nx (ln t)n
sons, pour tout n, u n (t) = . Les fonctions u n sont continues
n!
sur ]0, 1] et se prolongent par continuité en 0 en posant u n (0) = 0. Étu-
dions la convergence de la série de fonctions u n sur [0, 1]. Soit g la
fonction définie sur [0, 1] par g(t) = t x ln t.
1
t 0 e− x 1
g (t) − 0 +
0 0
g(t)
1
−
xe
225
Analyse PC-PSI
1 1
un ∞ = et la série numérique converge. La série
n!(ex)n n!(ex)n
de fonctions de la variable t, u n , converge normalement sur [0, 1].
On peut donc permuter l’intégrale et la somme :
1 ∞ ∞ 1 nx
t nx (ln t)n t (ln t)n
F(x) = dt = dt
0 n! 0 n!
0 0
∞ 1
1 n
= t x ln t dt .
n! 0
0
1
n
On calcule, pour n 1, t x ln t d t en utilisant une intégration par
0
parties sur [´, 1], avec 0 < ´ < 1.
1 1
n
(t x ln t)n d t = − t nx (ln t)n−1 d t .
0 nx + 1 0
226
Exercices
b
1 dx
Montrer que la fonction t → cos2 est inté- Existence et calcul de √ , où
t a (b − x))(x − a)
p 0 < a < b.
grable sur 0, .
2
1
ln(t)
Existence et calcul de −√ d t.
0 t(1 − t)3/2
Montrer que, pour tout n 1, la fonction
f : x → | ln x|n est intégrable sur ]0, 1] et calculer
1 f est une fonction continue et de carré intégrable de
| ln x|n d x.
0 R+ dans C. Montrer que :
x
1
lim √ f (t) d t = 0 .
x→+∞ x 0
Existence et calcul de :
(On pourra fixer B > 0 et intégrer sur [0, B] et sur [B, x] .)
1
dt 1
.
0 (1 + t) 3 t 2 (1 − t) Étudier la suite nx(1 − x)n d x .
0
∞ ∞
sin(x) 1
(PSI) On considère la fonction f définie sur R par : Montrer que dx = .
0 ex − 1 1
1 + n2
1
f (x) = .
1 + x 2 | sin x|3/2 Montrer que :
Montrer que f est intégrable sur R. ∞
∞ √ n!
e−x cos( x) d x = (−1)n
0 0
(2n)!
Existence et calcul des intégrales : Indication
√
p/2
x ∞
Arctan (x) On pourra utiliser l’écriture de cos( x) comme somme d’une
1) d x ; 2) d x. série.
0 tan x 0 x(1 + x 2 )
Indication
(D’après Écrin, 1996.)
p/2
p ln 2
On pourra utiliser − ln(sin(x)) d x = établi en dt ∞
0 2 a étant un réel, on pose F(a) = .
exercice résolu. 0 1 + ta
Montrer que F est continue sur son domaine de définition.
1
ln(t)
Existence et calcul de −√ d t.
0 1−t Les notations sont les mêmes que dans l’exercice pré-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
cédent.
Arctan x
1) La fonction f : x→ est-elle inté- 1) Montrer que F est de classe C1 sur ]1, +∞[ et détermi-
x ln(2 + x 2 )
ner F .
grable sur ]0, +∞[ ?
2) Pour quelles valeurs de t, la fonction f définie par 2) Montrer que F 0.
1 1−x Indication
f (x) = est-elle intégrable sur ]0, 1[ ?
x −t x On pourra couper l’intégrale en deux et faire un changement de
variables.
Montrer que, pour tout n de N, la fonction 3) Préciser lim F(n). En déduire lim F.
n→+∞ +∞
n 2
f n : (t → t (ln t) ) est intégrable sur ]0, 1] et calculer son 4) Déterminer lim+ F(a).
1 a→1
227
Analyse PC-PSI
∞
2
1) Soit a > 0. Calculer e−ax d x. 4) Donner une expression de J (l) comme somme d’une série
0 convergente.
2) En déduire, pour tout p de N, la valeur de :
∞ 2
5) En déduire que :
x 2 p e−ax d x . ∞
0 1 (−1)n
I (l) = + 2l .
∞ 2 l 1
l2 − n 2
3) Calculer, pour a > 0, xe−ax d x.
0
4) En déduire, pour tout p de N, la valeur de : Soit f une application continue de R dans
∞ 2
C, 1-périodique.
x 2 p+1 e−ax d x .
0 n+1
f (t)
On pose u n = d t.
n t
Soit a > 0 . Préciser pour quelles valeurs de a et b
1) Donner une condition nécessaire et suffisante pour que la
| sin x|a série u n converge.
la fonction f : x → est intégrable sur R+∗ .
xb
2) En déduire une condition nécessaire et suffisante pour que la
* f (t)
Soit f une fonction de classe C2 de R+ dans R+∗ fonction t → soit intégrable sur [1, +∞[.
t
f
et a < 0, tels que lim = a. 3) Donner une condition nécessaire et suffisante pour que l’in-
+∞ f ∞
+ f (t)
Montrer que la fonction f est intégrable sur R . tégrale d t soit convergente, mais non absolument
1 t
En déduire la nature de la série f (n). convergente.
*
Soit a et b deux réels strictement positifs. Montrer On considère, pour tout réel a, la fonction :
∞ n 1 a−1 ∞ n
(−1) t (−1) f : x → x a ei x
que = d t. En déduire .
0
a + nb 0 1 + tb 0
3n + 1 1) Déterminer les valeurs de a pour lesquelles f est inté-
grable sur [1, +∞[.
* dx ∞
On définit In = . 2) Montrer que, si a appartient à [−1, 0[, l’intégrale
(1 + x) . . . (n + x)
0
+∞
a ix
1) Calculer In et étudier la limite de la suite (In ). x e d x est convergente et donner une relation entre :
1
1 +∞ +∞
2) On pose f n (x) = . En considérant x a ei x d x et x a−1 ei x d x.
(1 + x) . . . (n + x)
1 1 1
f n (x)
, donner un équivalent de f n (x) d x. +∞
f n (x) 0 3) Lorsque a 0, montrer que x a cos x d x diverge.
1 1
dx Qu’en conclure pour :
3) Montrer que = n In+1 et en déduire
0 (1 + x) . . . (n + x) +∞
la nature de la série In . x a ei x d x?
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2) À l’aide d’un changement de variable homographique, mon- b) Montrer que les intégrales :
trer que : ∞ ∞
+∞
du cos(x 2 ) d x et sin(x 2 ) d x
I (l) = . 0 0
0 u 1−l (1 + u)
sont convergentes.
3) En déduire l’expression de I (l) au moyen de J (l) et de
1 ∞
du
J (1 − l), où J (l) = . Préciser le signe de sin(x 2 ) d x.
0 u
1−l (1 + u)
0
228
7. Fonctions intégrables
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
229
Séries
entières 8
Dans les chapitres précédents d’Analyse, nous
avons manipulé certaines fonctions exprimées
comme sommes de séries, par exemple :
• pour tout x de ] − 1, 1[ :
∞
1
= xn
(1 − x) n=0
• pour tout z de C :
z
e =
∞
zn
n!
O B J E C T I F S
n=0
Définition des séries entières.
• pour tout x de R : Rayon de convergence d’une série entière.
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230
8. Séries entières
Démonstration
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Vous rédigerez la démonstration en écrivant :
n
z
∀ z0 = 0 |an z n | = |an z 0n | .
z0
z
Pour 0 < |z| < |z 0 |, une série géométrique de raison converge.
z0
231
Analyse PC-PSI
On définit le rayon de convergence R de la série entière an z n : Le sup est pris dans R ∪ {∞} .
Exemples
Pour la série entière nz n :
A = [0, 1[ et R = 1.
x n
Si a est un réel strictement positif, pour la série entière :
a
A = [0, a] et R = a.
rn
On sait que, pour tout réel r > 0, la suite tend vers 0. Donc, pour On constate par ces exemples que
n!
n tout élément de R+ ∪ {+∞} est
z
la série entière : rayon de convergence d’une série
n!
entière.
A = [0, +∞[ et R = +∞.
Pour la série entière n!z n :
A = {0} et R = 0.
Démonstration
Soit an z n une série entière de rayon de convergence R. On désigne par A l’en-
semble des réels positifs r tels que la suite (an r n ) soit bornée. Rapport X-ESPCI, 2001
Puisque R = sup A, on peut dire que : « Les candidats débutent souvent
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• si |z| < R = sup A, il existe un élément r de A tel que : |z| < r . mal leur épreuve ... étude incom-
La suite (an r n ) est bornée et, d’après le lemme d’Abel, la série numérique an z n plète de la série entière (recherche
est absolument convergente ; du rayon de convergence R , étude
• si |z| > R, |z| n’est pas dans A , donc la suite (an z n ) n’est pas bornée et la en +R ou −R ). »
série an z n est grossièrement divergente.
232
8. Séries entières
zn
La série entière converge si, et seulement si, |z| < 3, car c’est Rapport Mines-Ponts, 2000
3n
z « Une partie d’entre eux n’a pas
une série géométrique de raison . Son rayon de convergence est 3 et, pour
3 l’idée de corriger les anomalies ré-
tout nombre complexe z tel que |z| = 3, la série diverge. sultant des calculs obtenus : par
zn zn exemple un rayon de convergence
La série entière converge si |z| < 1, car < |z|n . Elle
n n infini avec une fonction f qui
zn 1
diverge grossièrement si |z| > 1, car, dans ce cas, la suite tend vers s’écrit f (x) = √ .»
n (4 − x)
zn
+∞. Donc son rayon de convergence vaut 1. On sait que la série Rapport X-ESPCI, 2001
n
converge pour z = −1 et diverge pour z = 1. « la recherche du rayon de conver-
Vous verrez en exercice que cette série converge pour tout nombre complexe z gence se résume pour beaucoup
tel que |z| = 1 et z = 1. de candidats à l’étude du rapport
zn an+1
La série entière converge absolument pour tout z tel que , ils se trouvent désemparés
2n n 2 an
|z| 2 et diverge grossièrement pour tout z tel que |z| > 2. Son rayon lorsqu’il faut utiliser d’autres argu-
de convergence vaut 2 et elle converge pour tout z tel que |z| = 2. ments. »
Théorème 3 La série Σ a n z n
Soit an z n une série entière de rayon de convergence R. Alors : diverge si |z| > R
O R
La série Σ a n z n
Corollaire 3.1
converge si |z| < R
Soit an z n une série entière de rayon de convergence R. Alors :
R = sup{r ∈ R+ ; an r n converge}.
Doc. 1. Le disque de convergence
d’une série entière.
1.5. Disque de convergence, intervalle de convergence Le domaine de convergence de
la série entière de la variable
Soit an z n une série entière de rayon de convergence R. Dans le plan complexe an z n est compris
complexe, on appelle disque de convergence de la série entière le disque entre la boule ouverte B O(0, R)
ouvert de centre O , de rayon R, c’est-à-dire : et la boule fermée B F(0, R).
{z ∈ C | |z| < R} .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Le domaine de convergence de la
série entière de la variable réelle
Le disque de convergence est le plus grand disque ouvert de centre O en tout an x n est compris entre l’in-
point duquel la série entière an z n converge absolument. tervalle ouvert ] − R, R[ et l’in-
tervalle fermé [−R, R]
Soit an x n une série entière de rayon de convergence R, on ap-
pelle intervalle de convergence de la série entière l’intervalle ouvert
] − R, R[.
Rapport X-ESPCI, 2001
« Assez peu de candidats se sont
L’intervalle de convergence est le plus grand intervalle ouvert de centre O rendus compte qu’il fallait utiliser
en tout point duquel la série entière an x n converge absolument. la convergence absolue de la série
entière à l’intérieur du disque de
Pour s’entraîner : ex. 1. convergence. »
233
Analyse PC-PSI
Application 1
Quelques calculs de rayon de convergence
Soit an z n une série entière de rayon de La suite (an r n ) est aussi bornée. Donc A ⊂ A
convergence R. Prouver que les séries entières et R R.
suivantes ont aussi R comme rayon de conver- Soit r ∈ [0, R[, on fixe un réel s tel que
gence : r < s < R. Pour tout n, on peut écrire :
1) |an |z n . r n
nan r n = an s n n .
2) a an z n
où a est un nombre complexe non s
nul. r
n
Puisque ∈ [0, 1[,
3) nan z . s
z n+1 r n
4) an . lim n =0 et nan r n = o(an s n ).
n+1 n→+∞ s
1) La suite (an z n ) est bornée si, et seulement si, la Or la série an s n est absolument convergente,
suite |an |z n l’est aussi.
donc la série nan r n aussi et [0, R[⊂ A .
2) On utilise le même argument qu’au 1).
On en déduit que R = R .
3) Notons A = {r ∈ R+ |(an r n ) bornée } ,
4) D’après la question 3), le rayon de convergence
R = sup A, A = {r ∈ R+ |(nan r n ) bornée }
de :
et R = sup A . z n+1
Soit r ∈ A , alors la suite (nan r n ) est bornée. an
n+1
Pour tout n de N∗ :
est le même que celui de an z n+1 . Ceci permet
n n
|an r | |nan r |, de conclure.
234
8. Séries entières
Corollaire 4.1
Soit an z n une série entière.
• Si la suite numérique (an z 0n ) est bornée pour un certain z 0 , alors le
rayon de convergence R de la série entière an z n est tel que :
|z 0 | R. Les inégalités sont larges.
Corollaire 4.2
Soit an z n une série entière.
• Si la suite numérique (an z 0n ) converge vers 0 pour un certain z 0 , alors
le rayon de convergence R de la série entière an z n est tel que :
|z 0 | R.
• Si la suite numérique (an z 1n ) ne converge pas vers 0 pour un certain
z 1 , alors le rayon de convergence R de la série entière an z n est tel
que :
R |z 1 |.
Démonstration
Poser u n = an z n et utiliser la règle de d’Alembert pour les séries numériques.
235
Analyse PC-PSI
2.3. Exemples
n! Rapport Centrale, 1998
Calcul du rayon de convergence, R, de la série entière zn
nn « Une série entière peut avoir un
La règle de d’Alembert est parfaitement adaptée à cet exemple. rayon de convergence R sans que
n! an+1 an+1 1
Notons an = n . On a : an = 0 ; lim = e−1 . Donc R = e. la limite de soit . »
n n→+∞ an an R
an+1
x 2n « Si la limite de n’existe pas,
Calcul du rayon de convergence, R, de la série entière an
(2n)! alors... c’est la panique »
On ne peut pas appliquer la règle de d’Alembert pour les séries entières, car
tous les coefficients d’indices impairs de cette série entière sont nuls.
x 2n
En revanche, pour x = 0, si l’on pose u n = , on constate que :
(2n)!
u n+1
u n = 0 et lim = 0.
n→+∞ u n
On en déduit, par la règle de d’Alembert sur les séries numériques, que la série
u n converge et que R = +∞.
Théorème 6
Soit an z n et bn z n deux séries entières de rayons de convergence
respectifs R et R .
On note r le rayon de convergence de la série entière (an + bn )z n ,
somme de ces deux séries entières. Alors :
• r min(R, R ) ;
• pour tout z tel que |z| < min(R, R ) :
∞ ∞ ∞
(an + bn ) z n = an z n + bn z n ;
n=0 n=0 n=0
• si R = R , alors r = min(R, R ).
236
8. Séries entières
Démonstration
Regarder les disques de convergence des deux séries considérées.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
+∞ +∞ +∞
cn z n = an z n bn z n ;
n=0 n=0 n=0
• R min(R, R ).
Exemple
Définissons la suite (an ) en posant a0 = 1 et an = 2 pour n ∈ N∗ .
Définissons la suite (bn ) en posant b0 = 1 et bn = 2(−1)n pour n ∈ N∗ .
Doc. 2. Convergence d’une série
Le produit de Cauchy des deux séries entières est noté cn x n .
somme ou produit de deux séries
Alors c0 = 1 et, en traitant deux cas suivant la parité de n, on prouvera que entières sur le plus petit des deux
cn = 0 pour n ∈ N∗ . disques.
237
Analyse PC-PSI
Les deux séries entières ont un rayon de convergence qui vaut 1 et leur produit
de Cauchy a un rayon de convergence infini.
Pour conclure, vous vérifierez que :
+∞ +∞ +∞
1+x 1−x
∀ x ∈ ] − 1, 1[ an x n = ; bn x n = ; cn x n = 1.
1−x 1+x
n=0 n=0 n=0
Application 2 1 1
Étude de la série entière 1+ + ··· + xn
2 n
1 Donc :
• On pose a0 = 0, ak = pour k 1 et,
k
pour tout n de N, bn = 1.
∞
On remarque que : 1 1 − ln(1 − x)
S(x) = 1+ + ···+ xn = .
n 2 n 1−x
1 1 n=1
a j bn− j = 1 + +···+ ,
2 n
j =0
Théorème 8
La série entière an z n est normalement convergente sur tout compact
contenu dans son disque ouvert de convergence.
Doc. 4.
238
8. Séries entières
K ⊂ {z ∈ C ; |z| r} .
Dans ce qui suit, pour une série entière an x n de rayon de convergence L’étude générale de la fonction
R > 0, on étudie les différentes propriétés de la fonction de la variable réelle :
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de la variable complexe :
∞
⎧
⎪ ] − R, R[ → C z→ an z n
⎪
⎨ n=0
S: ∞
⎪
⎪ n ne figure pas à notre programme,
⎩ x → an x
sauf pour la continuité sur le
n=0
disque de convergence, résultat
obtenu au paragraphe précédent.
Lemme
Soit an x n une série entière de rayon de convergence R. L’application 1 démontre ce
x n+1 lemme.
Le rayon de convergence de la série an est aussi R.
n+1
239
Analyse PC-PSI
Théorème 10
Soit an x n une série entière réelle de rayon de convergence R stric-
tement positif.
Une primitive sur ] − R, R[ de la fonction somme, S, de la série entière
s’obtient en intégrant terme à terme la série entière :
x ∞ ∞
n x n+1
∀ x ∈ ] − R, R[ an t dt = an .
0 n+1
n=0 n=0
Exemple
La série entière x n a un rayon de convergence égal à 1 et sa fonction
somme est :
∞
1
x→ xn = .
1−x
n=0
∞ ∞
xn xn
∀ x ∈ ] − 1, 1[ ln(1 − x) = − ln(1 + x) = (−1)n+1 .
n n
n=1 n=1
Lemme
Soit an x n une série entière de rayon de convergence R. Le rayon de L’application 1 démontre ce
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lemme.
convergence de la série dérivée terme à terme nan x n−1 est aussi R.
Théorème 11
Soit an x n une série entière de rayon de convergence R strictement
positif. Sa fonction somme, S, est de classe C1 sur ] − R, R[.
Pour tout x de ] − R, R[, S (x) s’obtient en dérivant terme à terme
le développement de S(x) :
∞ ∞
S (x) = an x n = nan x n−1 .
n=0 n=1
240
8. Séries entières
Application 3
Un calcul de somme de série
∞
1 Par conséquent :
Calculer .
2n n2
1
∃k ∈ R f (x) + f (1 − x) = k − ln x ln(1 − x) .
xn
Le rayon de convergence de la série entière
n2 De plus, la convergence de la série :
est 1. Notons f sa somme.
1 1
La série numérique converge, sa somme
2 n2
n
n2
1
est f .
2 entraîne la convergence normale de la série entière :
La fonction f est définie sur ] − 1, 1[ :
xn
∞ n−1
x n2
f (x) = .
n
1 sur [0, 1]. La fonction f est donc continue sur
ln(1 − x) [0, 1] et :
∀ x ∈]0, 1[ f (x) = − .
x
Puis : lim ( f (x) + f (1 − x)) = f (0) + f (1)
x→0+
ln(x) p2
∀ x ∈ ]0, 1[ f (1 − x) = − . =k = .
1−x 6
Soit : ∀ x ∈ ]0, 1[ Et enfin :
ln(1 − x) ln(x) ∞
f (x) − f (1 − x) = − + 1 1 1 p2
x 1−x = f = − (ln 2)2 .
2n n 2 2 2 6
= − (ln(x) ln(1 − x)) . 1
Corollaire 11.1
Soit an x n une série entière de rayon de convergence R strictement
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La dérivée k-ième de S peut
positif. aussi s’écrire, pour tout x de
Sa fonction somme, S, est de classe C∞ sur ] − R, R[. ] − R, R[ :
Pour tout entier k 1, la dérivée k-ième de S sur ] − R, R[, Dk (S), S (k) (x)
s’obtient en dérivant k fois terme à terme la série de fonctions : ∞
∞ ∞
= an+k (n + k) . . . (n + 1)x n
n! n=0
S (k) (x) = Dk an x n = an x n−k .
n=k
(n − k)!
n=0
Corollaire 11.2
Soit an x n une série entière réelle de rayon de convergence R stric-
tement positif.
241
Analyse PC-PSI
Exemples
∞
1
Sur ] − 1, 1[ : xn = .
1−x
n=0
En dérivant k fois cette expression :
∞
k!
∀ x ∈ ] − 1, 1[ (n + k)(n + k − 1) . . . (n + 1)x n = .
(1 − x)k+1
n=0
∞
1 n+k
Donc : ∀ x ∈ ] − 1, 1[ ∀ k ∈ N∗ = xn
(1 − x)k+1 k
n=0
∞ 3
n
Calcul de . Dans cet exemple, l’expres-
2n
n=0 1
1 sion est considérée
La somme cherchée est la valeur, pour x = , de la fonction somme de la sé- (1 − x)k+1
2 comme une dérivée.
3 n
rie entière n x . Le rayon de convergence de cette série entière vaut 1 (uti- Elle peut aussi être considérée
liser la règle de d’Alembert). Sa fonction somme, sur ] − 1, 1[ , est notée f . comme un produit, ce qui donne
La fonction somme de la série entière x n est notée g. une deuxième démonstration de
On obtient, pour tout x de ] − 1, 1[ : la formule étudiée ici (cf. cha-
pitre 1, application 4)
∞
f (x) = n(n − 1)(n − 2)x n
n=0
∞ ∞
+ 3n(n − 1)x n + nx n
n=0 n=0
car chacune des séries entières ci-dessus converge sur ] − 1, 1[. Donc :
Finalement : ∞
n3 1
= f = 26.
2n 2
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n=0
242
8. Séries entières
Exemples
Pour tout x de R∗ :
∞
sin(x) x 2n
= (−1)n .
x (2n + 1)!
n=0
7.1. Définition
Une fonction f , définie sur un intervalle ] − r , r [ (avec r > 0), est dite Les paragraphes précédents ont
développable en série entière sur ] − r , r [ s’il existe une série entière permis de développer les prin-
an x n , de rayon de convergence supérieur ou égal à r , telle que : cipales propriétés de la fonction
somme d’une série entière de
∞ rayon de convergence R > 0.
∀ x ∈ ] − r, r[ f (x) = an x n . Il s’agit maintenant de déter-
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n=0 miner à quelle condition une
fonction donnée est la fonction
somme d’une série entière.
Théorème 12
Soit f une fonction développable en série entière sur ] − r , r [ :
∞
∀ x ∈ ] − r, r[ f (x) = an x n .
n=0
∞
La fonction f est de classe C sur ] − r , r [ et les coefficients an
sont uniques et déterminés par la formule : Rapport Mines-Ponts, 2000
« Une grande proportion de candi-
f (n) (0) dats est persuadée que toute fonc-
∀n ∈ N an = .
n! tion de classe C∞ est dévelop-
pable en série entière. »
243
Analyse PC-PSI
∞ avec lim = 0.
(−1)n 2n+1 xN
∀ x ∈ ] − 1, 1[ Arctan (x) = x . x→0
2n + 1 Mais, a priori, pour x fixé
n=0
dans ] − r , r [, on ne connaît
La fonction Arctangente est développable en série entière sur ] − 1, 1[. pas le comportement de R N (x)
Elle n’est pas développable en série entière sur R. lorsque N tend vers +∞.
2
e−1/x si x =0
La fonction g : x → est de classe C∞ sur R Il est possible de construire une
0 si x =0
fonction de classe C∞ sur R
et, pour tout entier n, g (n) (0) = 0. dont la série de Taylor a un rayon
Sa série de Taylor est donc la série nulle. Le rayon de convergence de cette de convergence nul. Vous trouve-
série entière est infini. rez une étude détaillée de ce phé-
nomène dans le problème Navale
La fonction g n’est développable en série entière sur aucun intervalle de la 1989, Maths 1, partie 2.
forme ] − r , r [.
244
8. Séries entières
Application 4
Caractérisation d’une fonction développable en série entière
Soit f une fonction de classe C∞ sur un inter- D’autre part, puisque f est développable en série
valle I , tel que inf I < 0 < sup I , à valeurs entière sur ] − a, a[ :
complexes. ∀ x ∈] − a, a[ ∀ k ∈ N
1) On suppose l’existence de réels b, C et M +∞
n! f (n) (0) n−k
strictement positifs tels que : f (k) (x) = x
n=k
(n − k)! n!
∀ x ∈] − b, b[ ∀n ∈ N f (n) (x) C M n n!
On majore f (k) (x) pour tout entier k et tout x
Prouver que f est développable en série entière de ] − a, a[ :
sur un intervalle ] − a, a[⊂ I .
+∞
n! f (n) (0) n−k x n−k
2) Montrer que cette condition suffisante est aussi f (k) (x) r .
nécessaire. n=k
(n − k)! n! r
n−1
f (k) (0) k On en déduit que, pour tout réel t de ] − 1, 1[,
lim f (x) − x = 0. on a :
n→+∞ k!
k=0
+∞
n! k!
t n−k = .
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La fonction est développable en série entière sur (n − k)! (1 − t)k+1
n=k
] − a, a[.
En choisissant 0 < b < r , on a, pour tout x de
2) La fonction f est développable en série entière ] − b, b[ et tout k de N :
sur ] − a, a[. Soit r dans ]0, a[.
Ar 1
f (n) (0) n f (k) (x) k!
La suite r est bornée : r − b (r − b)k
n!
Le résultat est atteint en prenant :
f (n) (0) n
∃ A > 0 ∀n ∈ N r A. Ar 1
n! C= et M= .
r −b r −b
245
Analyse PC-PSI
Application 5
Équation différentielle linéaire et série entière
x 2 y + 4x y + 2y = ln(1 + x) ( E) ∞
(−1)n−1 n 1
x = ln(1 + x)
2n 2
n=1
1) Montrer l’existence d’une solution de cette équa-
∞ ∞
tion, développable en série entière sur ] − 1, 1[. (−1)n−1 n 1 (−1)k−1 k
− x = x
2) Exprimer la fonction somme de cette série entière n+1 x k
n=1 k=2
à l’aide des fonctions classiques. 1
= (ln(1 + x) − x)
x
3) En déduire les solutions de (E) sur ] − 1, 0[,
]0, +∞[, ] − 1, +∞[. ∞
(−1)n−1 n 1
∞
(−1)k−1 k
x = 2 x
1) • Recherche des coefficients d’une éventuelle 2(n + 2) 2x k
n=1 k=3
série entière solution 1 x2
= 2 (ln(1 + x) − x + ).
Si la série entière an x n a un rayon de 2x 2
convergence R 1 et si sa fonction somme On sait, d’autre part, que f (0) = a0 = 0 et que
∞
y(x) = an x n
est solution de (E) sur ] − 1, 1[, f est de classe C∞ sur ] − 1, 1[. Il en découle
n=0 que :
alors y est de classe C∞ sur ] − 1, 1[ et sur ⎧
2
] − 1, 1[ , l’équation devient : ⎪
⎨ (x + 1) ln(1 + x) − 1 − 3 si x ∈ ] − 1, 1[\ {0}
f (x) = 2x 2 2x 4
∞ ⎪
⎩
(−1)n−1 0 si x =0
2a0 + (n 2 + 3n + 2)an − xn = 0
n
n=1
On en déduit, grâce à l’unicité du développement 3) Notons (H) l’équation linéaire homogène asso-
en série entière, qu’une éventuelle série entière so- ciée à (E) :
lution est telle que :
x 2 y + 4x y + 2y = 0 (H)
n−1
(−1)
a0 = 0 et ∀ n ∈ N∗ an = . L’ensemble des solutions de (H) sur un inter-
n(n + 1)(n + 2)
valle I ne contenant pas 0 est un espace vectoriel
(−1)n−1 de dimension 2.
• Étude de la série entière xn
n(n + 1)(n + 2) La fonction x → x r est solution de (H) si,
La règle de d’Alembert permet de conclure que son et seulement si :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
246
8. Séries entières
N
f (n) (0) n
Pour cela, on majore la valeur absolue du reste R N (x) = f (x)− x ,
n!
n=0
soit à l’aide de l’inégalité de Taylor-Lagrange, soit grâce à l’égalité de Taylor
avec reste intégral.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
8
Lorsque le réel a est un entier
Développements en série entière positif, on remarque que, pour
classiques n>a :
a(a − 1) . . . (a − (n − 1))
8.1. Formule du binôme généralisée n!
= 0.
247
Analyse PC-PSI
= ag(x)
Il est fondamental de comprendre
Donc, la fonction g est solution, sur ] − 1, 1[ , de l’équation différentielle linéaire que la convergence de la série de
du premier ordre : Taylor de f sur un intervalle
a
y = y (1) ] −r , r [ n’implique pas, a priori,
1+x
que la fonction somme de cette
La fonction f est aussi solution, sur ] − 1, 1[ , de cette équation différentielle li- série soit f . C’est pourquoi il
néaire et f (0) = g(0) = 1. Le théorème de Cauchy-Lipschitz permet de conclure que reste à prouver que f = g.
f = g.
Application 6
Développement en série entière de la fonction Arcsinus
248
8. Séries entières
Elle est donc développable en série entière sur cet La formule de Stirling permet de prouver que :
intervalle.
Pour tout x de ] − 1, 1[ : 1
un ∞ =O .
∞
(2n)! x 2n+1 n 3/2
Arcsin x = .
22n (n!)2 2n + 1
n=0
Donc la série de fonctions u n converge nor-
3) Soit : malement sur ] − 1, 1[.
(2n)! x 2n+1 Le théorème d’interversion des limites s’applique
u n (x) = et un ∞ = sup |u n |.
22n (n!)2 2n + 1 ]−1,1[ lorsque x tend vers 1− et permet de conclure.
∞
tz t n zn
t →e =
n!
n=0
2
ix −i x ∞
e +e x 2n
x → cos x = = (−1)n 1
2 (2n)!
n=0
∞
e x + e−x x 2n
x → ch x = = −6 −4 −2 0 2 x 4 6
2 (2n)!
n=0
∞ −1
ei x − e−i x x 2n+1
n
x → sin x = = (−1)
2i (2n + 1)!
n=0 −2
x −x ∞ 2n+1
e −e x Doc. 5. Quelques sommes partielles
x → sh x = =
2 (2n + 1)! de la série de Taylor de la fonction
n=0
cosinus.
Pour s’entraîner : ex. 8.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
et de la formule du binôme généralisée
Les fonctions suivantes sont développables en série entière sur ] − 1, 1[ :
∞
1
x→ = xn
1−x
n=0
∞
−x n
x → ln(1 − x) =
n
n=1
∞
1
x→ = (−1)n x n
1+x
n=0
∞
(−1)n−1 x n
x → ln(1 + x) =
n
n=1
249
Analyse PC-PSI
∞
1
x→ = (−1)n x 2n
1 + x2 2
n=0
∞
(−1)n x 2n+1 1
x → Arctan x =
2n + 1
n=0
0
∞
a(a − 1) . . . (a − (n − 1)) n − 0,5 0,5 1 1,5 2
(1 + x)a = 1 + x x
n! −1
n=1
∞
1 (2n)!
√ = x 2n −2
1 − x2 22n (n!)2
n=0
Doc. 6. Quelques sommes partielles
∞
(2n)! x 2n+1 de la série de Taylor de la fonction :
Arcsin x = x → ln(1 + x).
22n (n!)2 2n + 1
n=0
∞
1 (−1)n (2n)! 2n
√ = x
1 + x2 22n (n!)2
n=0
√ ∞
(−1)n (2n)! x 2n+1
Argsh x = ln(x + x 2 + 1) =
22n (n!)2 2n + 1
n=0
Ces fonctions sont, en général, définies sur des intervalles plus grands que
] − 1, 1[.
Toutefois, vous pourrez vérifier que le rayon de convergence de chacune de ces
séries entières vaut 1.
250
8. Séries entières
alors R |z 0 |.
• trouver un complexe z 1 tel que :
– la série an z 1n diverge ;
– la suite (an z 1n ) ne soit pas bornée ;
– la suite (an z 1n ) ne converge pas vers 0 ;
alors R |z 1 |.
an+1
• (Règle de d’Alembert) vérifier que an ne s’annule pas et que la suite admet une limite
an
l dans R+ ∪ {+∞} ;
• Pour prouver qu’une fonction est développable en série entière sur ] − r , r [, on peut :
• regarder d’abord si elle n’est pas composée à l’aide d’une somme, d’un produit, de primitives ou de
dérivées de fonctions développables en séries entières ;
• étudier si la fonction est solution d’une équation différentielle :
– calculer les coefficients des éventuelles séries entières solutions de cette équation ;
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
– justifier de l’égalité, sur ] − r , r [, de la fonction de départ avec l’une des sommes de séries
entières ainsi déterminées ;
• sachant que f est de classe C∞ sur ] − r, r[ , on peut démontrer que, pour tout x de ] − r , r [ :
N
f n (0) n
lim f (x) − x = 0.
N →+∞ n!
n=0
N
f n (0) n
Pour cela, on majore la valeur absolue du reste R N (x) = f (x) − x , soit à l’aide de
n!
n=0
l’inégalité de Taylor-Lagrange, soit grâce à l’égalité de Taylor avec reste intégral.
251
Exercices
2) En déduire que, pour tout entier n 1 :
Déterminer le rayon de convergence de la série entière :
E((n−1)/2)
1 n √ n p
√ zn . (−1) p = 2 sin n .
(1 + n)n p=0
2p + 1 4
1) Montrer que la suite (cos n) ne converge pas vers 0. Montrer que la fonction f définie par :
(Utiliser la suite extraite (cos 2n)) .
x
2) Déterminer le rayon de convergence de cos n x n . f (x) = ln 1 +
1 + x2
3) Déterminer sa fonction somme sur l’intervalle ouvert de est développable en série entière sur ] − 1, 1[.
convergence.
On fixe (a, b) dans C × C∗. Soit an z n une série
Déterminer le rayon de convergence de la série entière : entière dont les coefficients vérifient la relation de récurrence :
le rayon de convergence R et l’intervalle I , le plus grand 5) Déterminer un équivalent de f lorsque x tend vers 1 par
possible, sur lequel elles convergent. valeurs inférieures.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
xn xn
xn , et .
n n2 Soit an x n une série entière de rayon de conver-
Dans les trois cas, la fonction somme est-elle continue sur I ? gence R > 1 et S sa fonction somme.
Montrer que, pour tout entier n :
Déterminer le rayon de convergence de la série entière : 2p
1
x 2n+1 an = S(eiu )e−inu d u.
. 2p 0
n(n + 1)(2n + 1)
Calculer sa fonction somme sur l’intervalle ouvert de conver- Calcul du rayon de convergence et de la somme de la
gence en utilisant sa dérivée. série entière :
x 3n+2
.
1) Prouver que la fonction : (3n + 2)!
252
8. Séries entières
*
Dans tout cet exercice, a est un réel strictement su-
1
périeur à 1.
1) Déterminer le domaine de définition de la fonction f défi-
nie par : x
∞ n −1,5 −1 −0,5 0 0,5 1 1,5
x
f (x) = exp .
n=1
na
−1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2
5) Soit an x n une série entière de rayon de convergence f converge. En déduire que le rayon de convergence de cette
R 1. p
série entière est supérieur ou égal à .
2
Montrer que, s’il existe un entier naturel p tel que la suite
La fonction somme de la série de Taylor de f est notée g.
(n p an )n∈N ne converge pas vers 0, alors R = 1. p p
3) Montrer que ∀ x ∈ − , g (x) = 1 + g 2 (x).
En déduire le rayon de convergence de la série de Taylor 2 2
de f . 4) Conclure.
253
Séries
de Fourier 9
Historiquement, c’est au milieu du XVIIIe siècle
que d’Alembert (1747), Euler (1753) et Daniel
Bernoulli (1755) commencent à étudier les
questions suivantes :
Un son peut-il être décomposé
en une série d’harmoniques ?
Comment calculer les harmoniques ?
Comment retrouver le signal
à partir des harmoniques ?
En 1807, Fourier affirme que, pour « une fonction
entièrement arbitraire » (et 2p-périodique),
la formule :
p
1
cn = f (t)e−i nt d t
2p −p
permet de calculer les harmoniques de la fonction
f qui est l’appellation mathématique du signal.
Et, à propos des séries qui synthétisent le signal
O
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
B J E C T I F S
par la formule
cn ei nt , Coefficients de Fourier de f .
n∈Z Coefficients trigonométriques de f .
il affirme : « Il est facile de montrer qu’elles sont
Série de Fourier de f .
convergentes. » Les idées géniales, bien
Projection orthogonale dans l’espace pré-
qu’imprécises, de Fourier (mais il avait le niveau
hilbertien C2p .
de rigueur de son époque !) ont été un moteur
Convergence en moyenne quadratique.
formidable pour préciser, entre autres, la notion de
fonction, la (ou les) théorie(s) de l’intégration et Formule de Parseval.
les notions de convergence Les deux théorèmes de convergence ponc-
d’une série de fonctions. tuelle.
254
9. Séries de Fourier
L’analyse du signal :
Le cadre fixé par le programme, pour ce chapitre, est l’espace vectoriel com-
plexe CM2p des fonctions 2p-périodiques, continues par morceaux sur R,
à valeurs complexes.
De plus, Vect ((ek )−n k n ) = Vect (c0 , c1 , . . . , cn , s1 , . . . , sn ). C’est un sous- Joseph Fourier (1768-1830), ma-
espace vectoriel de dimension 2n + 1, de CM2p , que l’on note Pn . thématicien et physicien français.
Si P appartient à Pn , P apparaît comme un polynôme en cos(t) et sin(t).
Il est appelé « polynôme trigonométrique ». On note : Si g est une fonction conti-
nue par morceaux sur un inter-
valle [a, a + 2p[, admettant une
P= Pn = Vect(ek ; k ∈ Z) = Vect {ck }k∈N , {sk }k∈N∗ .
limite à gauche en a + 2p, g
n∈N
peut être prolongée, et de ma-
Cet ensemble est appelé l’espace des polynômes trigonométriques. nière unique, sur R en une fonc-
tion de CM2p et nous défi-
nirons fréquemment une fonc-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Un polynôme trigonométrique peut donc s’écrire : tion de CM2p par sa restric-
m m tion à un intervalle de la forme
P= a k ek = a 0 + (ak + a−k )ck + i(ak − a−k )sk [a, a + 2p[.
k=−m k=1
4
Si f est dans CM2p , on calcule l’intégrale sur une période de la fonction
2
f . L’application f étant 2p-périodique, on remarque que :
0
a+2p 2p p −10 −5 5 10 x
f (t) d t = f (t) d t = f (t) d t . −2
a 0 −p
−4
Cette propriété a été rencontrée dans le cours d’intégration et peut se visualiser Doc. 1. Les aires colorées sur le
sur le document 1. schéma sont égales.
255
Analyse PC-PSI
1 p
1 a+2p f
fˆ(n) = cn ( f ) = f (t)e−i nt d t = f (t)e−i nt d t. x
2p −p 2p a ne dépend pas de x lorsque f est
T -périodique et continue. »
Les cn ( f ) sont appelés les coefficients de Fourier de f .
Le coefficient c0 ( f ) est la valeur moyenne de f sur une période.
Si n = 0 : p
−3 −2 −1 0 1 2 3 x
1 p−x p
c0 ( f ) = dx = . X ?/ `Z-2L*IR1JIL1<.LLR1D]J2*E
2p −p 2 2 ]ZDR155R1JJ ^
1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
c0 := p
1.3. Propriétés des coefficients de Fourier de f 2
X ?< `Z-2L*IR1J
I01>8@19[L1<.LLR1D]J2*
Pour n fixé dans Z, l’application de CM2p dans C, qui à f associe
I;]8LD1I<I]JE ]ZDR155R1JJ ^
cn ( f ), est une forme linéaire.
1 (e(−2 p i n) + 2 p i n − 1) e(p i n)
cn :=
L’application f est linéaire : 4 p i 2 n2
⎧ Z
X ?< `Z0+A0L;]8LD*I1IR1I<JZ-EFJ ^
⎪
⎨ CM2p → C X ?< `Z0+A0L;]8L1IR1I<J
f: ZLD-J'<EFJ ^
⎪
⎩ f → f = f (n) = (cn ( f ))n∈Z 1 e(p i n)
n∈Z cn :=
2 in
p
1
∀ f ∈ CM2p ∀n ∈ Z cn ( f ) = f (t)ei nt d t = c−n ( f ). 1 (−1)n
2p cn :=
−p 2 in
Par conséquent, si f est à valeurs réelles, cn ( f ) = c−n ( f ). Doc. 2.
256
9. Séries de Fourier
Soit f dans CM2p et g définie par g(t) = f (−t). Alors, g est dans
CM2p et :
p p
1 1
cn (g) = g(t)e−i nt d t = f (−t)e−i nt d t = c−n ( f ).
2p −p 2p −p
Soit a un réel et f dans CM2p , on définit h dans CM2p par Rapport École de l’air, 1998
« Très peu de candidats ont su
h(t) = f (t + a). Alors : exploiter correctement la relation
p p liant les coefficients de Fourier de
1 1
cn (h) = h(t)e−i nt d t = f (t + a)e−i nt d t = ei na cn ( f ) f et ceux de f . »
2p −p 2p −p
(poser u = t + a).
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
l’importance de la continuité de f
D’où : dans les relations entre coefficients
de f et f . »
cn ( f ) = i ncn ( f ).
1
En particulier, c0 ( f ) = 0 et, pour tout n de N∗ , cn ( f ) = cn ( f ).
in
1
Donc cn ( f ) = O .
n
Théorème 1
Si f est 2p-périodique, de classe Ck sur R (k 1), alors les suites
1
(cn ( f )) et (c−n ( f )) sont dominées par la suite .
nk
257
Analyse PC-PSI
p
1
∀n ∈ N an ( f ) = f (t) cos(nt) d t
p −p
p
1
∀ n ∈ N∗ bn ( f ) = f (t) sin(nt) d t
p −p Rapport St Cyr, 1998
Pour les séries de Fourier [. . .], le
a0 ( f ) terme constant de la série (peu im-
De plus, = c0 ( f ) est la valeur moyenne de la fonction sur une a0
2 porte qu’on l’appelle a0 ou )
période. 2
donne lieu à des erreurs ; peu de
candidats savent qu’il s’agit de la
ei nt + e−i nt ei nt − e−i nt moyenne de la fonction sur une pé-
Les relations cos(nt) = et sin(nt) = entraînent riode.
∗
2 2i
que, pour tout n de N :
an ( f ) = cn ( f ) + c−n ( f ) et bn ( f ) = i cn ( f ) − c−n ( f )
1 1 Rapport X-ESPCI, 2001
cn ( f ) = [an ( f ) − ibn ( f )] et c−n ( f ) = [an ( f ) + i bn ( f )] . « Nous insistons sur la dégradation
2 2
de l’usage de la trigonométrie. »
Exemple 2,5
2
Coefficients trigonométriques de l’application f de CM2p , définie sur
1,5
] − p, p] par :
1
p−x
x→ . 0,5
2
−3 −2 −1 0 1 2 3 x
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
258
9. Séries de Fourier
Par conséquent :
si f est paire : ∀ n ∈ N∗ bn ( f ) = 0.
si f est impaire : ∀ n ∈ N an ( f ) = 0.
an ( f ) = nbn ( f ) et bn ( f ) = −nan ( f ).
Traduction physique
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
L’analyse du signal est faite. La fonction : Rapport TPE, 2002
« ... difficultés de calcul de nom-
t → an cos(nt) + bn sin(nt). breux candidats en trigonométrie
(bien utile pour l’étude des séries
est la n-ième harmonique du signal f . Lorsque n = 1, elle est appelée le de Fourier). »
fondamental.
Lorsque f est à valeurs réelles, en posant An = an2 + bn2 , il existe un réel
wn tel que :
an cos(nt) + bn sin(nt) = An cos(nt + wn ). Rapport Centrale, 2001
« Les candidats n’ont pas la
An est l’amplitude de la n-ième harmonique et wn sa phase. Mais, cette moindre idée de l’ordre de gran-
expression n’est pas utilisée en mathématiques, principalement parce que les deur des coefficients de Fourier
déphasages sont définis modulo 2p et que la suite de ces déphasages, (wn ), d’une fonction de classe Ck . »
est difficilement étudiable.
259
Analyse PC-PSI
3
p−x 2,5
f (x) = sur ] − p, p] (doc. 4)
2 2
p
Pour x = p (mod 2p), on a, pour tout p : S p ( f )(x) = = f (p) (doc. 4). 1,5
2
1
Soit f la fonction définie par f (x) = max(0, sin(x)). 0,5
0 0
p
1
an ( f ) = (sin(u + nu) + sin(u − nu)) d u.
2p 0 On constate que les sommes
partielles paraissent « bien ap-
Si n = 1, a1 ( f ) = 0. procher » la fonction f sur
1 (−1)n (−1)n 1 1 tout intervalle [−p + a, p − a]
Si n > 1, an ( f ) = − + − .
2p n+1 n−1 n+1 n−1 (0 < a < p). Mais, sur
−2 [−p, −p + a] et sur [p − a, p],
D’où : ∀ n ∈ N∗ a2n+1 ( f ) = 0 et a2n ( f ) = . le comportement est très dif-
p(4n 2 − 1)
férent. Les sommes partielles
1 p s’éloignent de la fonction f .
bn ( f ) = (cos(u − nu) − cos(u + nu)) d u. Il s’agit là du phénomène de
2p 0 Gibbs, qui s’étudie en mathéma-
1 p
1 tiques, mais n’est pas à notre pro-
b1 ( f ) = (1 − cos(2x)) d x = ; ∀ n > 1 bn ( f ) = 0. gramme.
2p 0 2
260
9. Séries de Fourier
1
p sin p+ x
i n2kp 2
D p (2kp) = e = 2 p + 1 = lim x .
x→2kp
n=− p sin
2
Donc, en posant u − x = v :
2p 2p−x
1 1
S p ( f )(x) = D p (x − u) f (u) d u = D p (−v) f (v + x) d v
2p 0 2p −x
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
D p est paire et 2p-périodique :
1
2p 2p sin p+ v
1 1 2
S p ( f )(x) = D p (v) f (v+x) d v = v f (v+x) d v.
2p 0 2p 0 sin
2
Un calcul aisé permet de prouver que, si f = 1, alors S p ( f ) = 1, donc : Cette formule mesure l’écart
entre la fonction f , calculée au
2p
1 point x, et la p-ième somme de
1= D p (v) d v.
2p 0 sa série de Fourier en ce même
point. Elle est le point de départ
Nous en déduisons : de différents problèmes concer-
1 2p nant la convergence des séries de
S p ( f )(x) − f (x) = D p (v)( f (v + x) − f (x)) d v. Fourier.
2p 0
261
Analyse PC-PSI
Position du problème
Toute fonction f de CM2p admet un développement en série de Fourier. Rapport Centrale, 2001
Toutefois, le premier exemple ci-dessous montre que, si la série de Fourier de « Pour beaucoup, étudier les coeffi-
f converge en un point x, elle ne converge pas nécessairement vers f (x). cients de Fourier d’une fonction pé-
Une fonction f de CM2p dont la série de Fourier converge simplement vers riodique continue les conduit à af-
la fonction f est dite développable en série de Fourier. firmer qu’elle est « développable en
série de Fourier ». »
Or, nous avons défini plusieurs notions de convergence d’une suite de fonc-
tions. Nous allons maintenant étudier différents modes de convergence de la
série de Fourier d’une fonction f .
p 1/2
1
et de la norme associée f 2 = | f (t)|2 d t .
2p −p
La famille (en )n∈Z est une famille orthonormale de C2p et, pour tout n de
Z et toute fonction f de C2p , on a :
cn ( f ) = (en | f ).
Nous savons aussi que cet espace vectoriel peut également être muni :
de la norme 1 définie par :
p
1
f 1 = | f (t)| d t
2p −p
f ∞ = sup | f (t)|.
t∈R
Parmi ces trois normes sur C2p , aucune n’est équivalente à une autre, comme
nous l’avons déjà vu. Mais, pour tout f de C2p :
f 1 f ∞ et f 2 f ∞.
262
9. Séries de Fourier
p p
2 2
Sp( f ) 2 = (en | f )en 2 = |cn ( f )|2
n=− p n=− p
p Friedrich Bessel (1784-1846),
= |c0 ( f )|2 + (|cn ( f )|2 + |c−n ( f )|2 ) astronome allemand.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n=1
2 p
a0 ( f ) 1
= + |an ( f )|2 + |bn ( f )|2 .
2 2
n=1
2 2
Or, Sp( f ) 2 f 2. Par conséquent, on obtient :
263
Analyse PC-PSI
Démonstration
Soit f une fonction de C2p . Nous établirons d’abord que la suite ( f − S p ( f ) 2 )
converge, puis que sa limite est nulle.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
f − S p+1 ( f ) 2 f − S p( f ) 2.
264
9. Séries de Fourier
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
= − .
p(4n 2 − 1) 4 p2
1 1
2 2 5 2 0,2
1 1 1 −2
S10 ( f ) 2 )2 = + + = 0,249 975.
p 2 2 p(4n 2 − 1) −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 x
1
Ainsi : Doc. 7.
S10 ( f ) 2 )2
= 0,999 899.
( f 2 )2
Une fraction très importante de l’énergie est donc récupérée dès la dixième
somme partielle.
265
Analyse PC-PSI
Théorème 6
Soit f et g deux fonctions de C2p . Alors, on a :
∞
( f |g) = c0 ( f ) c0 (g) + ck ( f ) ck (g) + c−k ( f ) c−k (g) .
1
+∞
Cette somme est aussi notée cn ( f ) cn (g).
n=−∞
Démonstration
• Calculons |( f |g) − (S p ( f )|g)| = |( f − S p ( f )|g)| f − S p( f ) 2 g 2.
Or, f − S p( f ) 2 tend vers 0, donc :
p
( f | g) = lim (S p ( f ) | g) = lim ck ( f ) ck (g)
p→+∞ p→+∞
k=− p
∞
= c0 ( f ) c0 (g) + ck ( f ) ck (g) + c−k ( f ) c−k (g) .
1
−p O p x
De nombreux résultats établis ci-dessus pour des fonctions continues et 2p-
périodiques restent encore valables.
Nous allons justifier brièvement pourquoi.
• À tout f de CM2p , on peut associer l’application fr de CM2p , définie Doc. 8.
par :
f (x + ) + f (x − )
fr (x) = ,
2
où f (x + ) et f (x − ) désignent respectivement les limites à droite et à gauche y
de f en x.
En tout point x de continuité de f , f (x) = fr (x) et, en fait, la définition
de l’application fr associée à f consiste à « régulariser » f en ses points x
−p 0 p
de discontinuité.
fr est appelé fonction régularisée de f . Doc. 9.
266
9. Séries de Fourier
• Il est clair que, sur tout segment de R, f et fr ne diffèrent qu’en un Le théorème concernant l’injec-
nombre fini de points. Donc, f et fr ont les mêmes coefficients de Fourier tivité de l’application, qui à f
et : associe f , n’est pas vrai dans
2p 2p
CM2p , mais il est exact dans
| f (t)|2 d t = | fr (t)|2 d t.
0 0 D2p .
Deux fonctions distinctes de
• On introduit le sous-espace D2p de CM2p formé des applications g de CM2p peuvent avoir les mêmes
CM2p vérifiant, de plus, g = gr . L’application régularisée d’une application coefficients de Fourier.
f de CM2p appartient à D2p . C2p est un sous-espace vectoriel de D2p . Il suffit de penser à la fonction
1 2p caractéristique de 2pZ, nulle
• L’application ( f , g) → ( f |g) = f (t)g(t) d t est un produit sca- sur R \ 2pZ, prenant la valeur 1
2p 0
laire sur l’espace vectoriel D2p et l’on note encore 2 la norme définie
sur 2pZ, pour s’en convaincre.
par : En effet, les coefficients de Fou-
g 2 = (g | g). rier de cette fonction sont nuls.
Exemple
p−x
Soit f définie par f (x) = pour tout x de ] − p, p]. Rapport Centrale, 2001
2
⎧p « Quant à la convergence en
⎪
⎪ si x ∈ (2Z + 1)p
⎨2 moyenne quadratique, la moitié des
fr (x) = p − x − 2pE x + p candidats dit ne jamais en avoir
⎪
⎪ 2p
⎩ si x ∈ (2Z + 1)p entendu parler. »
2
lim fr − S p ( fr ) 2 = 0 et lim S p ( fr ) 2 = fr 2.
p→+∞ p→+∞
On en déduit :
2p 2p
2 1 1
( fr 2) = | fr (t)|2 d t = | f (t)|2 d t
2p 0 2p 0
+∞ +∞
= |cn ( fr )|2 = |cn ( f )|2
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n=−∞ n=−∞
2 +∞
a0 ( f ) 1
= + [|an ( f )|2 + |bn ( f )|2 ].
2 2
1
sont convergentes et que les suites associées : (cn ( f )), (c−n ( f )), (an ( f )),
(bn ( f )) tendent vers 0.
267
Analyse PC-PSI
Exemple
p−x
Soit la fonction f définie par f (x) = sur ] − p, p].
2
La fonction fr associée à f diffère de f uniquement aux points de pZ,
p
et fr (kp) = .
2
La fonction fr est dans l’espace D2p et les résultats précédents s’ap-
pliquent.
La formule de Parseval donne :
p 2 2 ∞ ∞
1 p−x p2 a0 ( f ) 1 p2 1 1
dx = = + [|an |2 +|bn |2 ] = + .
2p −p 2 3 2 2 4 2 n2
1 1
5 Convergence ponctuelle
Lemme
On peut aussi écrire la série de
On considère une série de fonctions de la forme :
fonctions sous la forme :
u0 + (u n ei nt + u −n e−int ). v0
+ (vn cos(nt) + wn sin(nt))
2
Si les séries |u n | et |u −n | convergent, la série de fonctions Si les séries |vn | et |wn |
converge normalement sur R. On note S la fonction somme. Alors : convergent, les résultats énoncés
• la fonction S est dans C2p ; restent vrais.
• la série de fonctions est la série de Fourier de sa fonction somme, c’est- Une telle série de fonctions est
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Démonstration
L’inégalité |u n ei nt + u −n e−int | |u n | + |u −n | entraîne la convergence normale sur R
de la série de fonctions.
Soit S la fonction somme de la série de fonctions et S p les fonctions sommes par- Rapport Mines-Ponts, 2000
tielles de la série. « Seulement un candidat sur deux
La convergence de la série de fonctions vers S étant normale et les S p étant conti-
connaît un énoncé exact permettant
nues, la fonction S est continue. Elle est 2 p -périodique et appartient donc à C2p . de justifier l’égalité entre f et la
Calculons ses coefficients de Fourier. somme de sa série de Fourier. »
2p
1
cn (S) = S(t)e−int d t.
2p 0
268
9. Séries de Fourier
Fixons k ∈ Z. La série de fonctions f n (t) e−ikt converge normalement vers la Rapport Centrale, 2001
n « Comme dans l’étude des suites
fonction (t → S(t) e−ikt ). On en déduit : de fonctions,représenter graphi-
2p +∞ 2p +∞ 2p quement la fonction que l’on
1
ck (S) = u0 e−ikt d t + un e−i(n−k)t d t + u −n e−i(n+k)t d t veut décomposer en série de
2p 0 0 0
n=1 n=1 Fourier permet d’en connaître la
Puis : ck (S) = u k . régularité. »
Exemple
cos(nx)
On considère la série de fonctions . Rapport Centrale, 1998.
n2 « Très peu de candidats savent
cos(nx) 1 que si une série trigonométrique
Pour tout x réel, 2
, donc la série de fonctions converge nor-
n n2 converge normalement sur R,
malement sur R. Sa somme S est continue et 2p-périodique sur R. c’est la série de Fourier de sa
somme. »
Le lemme ci-dessus permet d’affirmer que :
1
a0 (S) = 0 ; ∀ n 1 an (S) = et bn (S) = 0.
n2
Théorème 7
Soit f une fonction continue, 2p-périodique et de classe C1 par mor-
ceaux sur R. Sous la forme trigonométrique,
la série de fonctions s’écrit :
Alors :
• la série de fonctions c0 ( f ) + (cn ( f )en + c−n ( f )e−n ) converge a0 ( f )
+ (an ( f ) cos(nt)
normalement vers f sur R ; 2
+bn ( f ) sin(nt)).
• la suite de fonctions (S p ( f )) converge uniformément vers f sur R.
(PSI)
Démonstration
• Étudions cn ( f )en + c−n ( f )e−n ∞. On a :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
cn ( f )en + c−n ( f )e−n ∞ |cn ( f )| + |c−n ( f )|, car en ∞ = 1.
∗
• Soit n dans Z . Nous avons vu que cn ( f ) = incn ( f ), donc :
cn ( f ) 1 1
|cn ( f )| = + |cn ( f )|2 .
n 2 n2
1
Les séries numériques , |cn ( f )|2 et |c−n ( f )|2 sont convergentes.
n2
Donc, la série de fonctions :
c0 ( f ) + (cn ( f )en + c−n ( f )e−n )
converge normalement sur R.
D’après le lemme, la série de Fourier de f converge normalement sur R vers g.
g est dans C2p et, pour tout n de Z : cn (g) = cn ( f ).
f et g sont deux fonctions de C2p qui ont les mêmes coefficients de Fourier, donc
coïncident.
269
Analyse PC-PSI
Corollaire 7.1
Soit f une fonction continue, 2p-périodique et de classe C1 par mor-
ceaux sur R, alors, pour tout réel x :
+∞ ∞
a0 ( f )
f (x) = cn ( f )ei nx = + (an ( f ) cos n x + bn ( f ) sin n x).
n=−∞
2
1
Exemples
p−x
La fonction définie par f (x) = sur ] − p, p] n’est pas continue,
2
on ne peut lui appliquer le théorème. Par ailleurs, les coefficients trigonomé-
triques de f ont été calculés. Vous montrerez que la série de Fourier de f
n’est pas normalement convergente.
La fonction g définie par g(x) = sup(0, sin(x)) est continue et C1 par
morceaux. Donc la série de Fourier de g converge normalement vers g. La
fonction g est développable en série de Fourier :
∞
1 sin x −2 cos(2nx)
∀x ∈ R g(x) = sup(0, sin(x)) = + + .
p 2 p (4n 2 − 1)
1
p
En particulier, pour x = , on obtient :
2
∞ ∞
1 1 −2 (−1)n (−1)n−1 p 1
1= + + , d’où : =+ − .
p 2 p (4n 2 − 1) 2
(4n − 1) 4 2
1 1
1 a0 ( f ) perd la continuité de f . La
∀x ∈ R [ f (x + )+ f (x − )] = + (an ( f ) cos(nx)+bn ( f ) sin(nx))
2 2 convergence, précédemment nor-
1
male, devient une convergence
En particulier, si f est continue en x, alors : simple et on retrouve la fonction
∞
« régularisée » de f .
a0 ( f )
f (x) = fr (x) = + (an ( f ) cos(nx) + bn ( f ) sin(nx)).
2
1
Démonstration
• Première étape : le noyau de Dirichlet
Soit f dans CM2p , alors :
p p 2p
1
S p ( f )(x) = cn ( f )ei nx = f (u)e−i nu d u ei nx .
n=− p
2p n=− p 0
270
9. Séries de Fourier
Démonstration
p
Nous avons établi au § 2.3 que D p (u) = e−i nu est dans P p et que :
n=− p
2p
1
S p ( f )(x) = D p (v) f (x + v) d v.
2p 0
Sachant que f est continue par morceaux sur R, il est clair que g est continue par
morceaux sur [−p, 0[ et sur ]0, p].
Étudions la fonction g à droite en 0.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
f est de classe C1 par morceaux, donc f admet une limite à droite en x, −p O p x
f (x + ) = lim+ f (x + t), et une limite à gauche en x, f (x − ) = lim f (x + t). On
t→0 t→0−
peut donc écrire, pour t > 0 :
f (x + t) = f (x + ) + t f (x + ) + t´1 (t), avec lim ´1 (t) = 0
t→0+ Doc. 10.
− −
f (x − t) = f (x ) − t f (x ) − t´2 (t), avec lim ´2 (t) = 0.
t→0+ Rapport X-ESPCI, 2000
Et donc, pour t > 0 : « Les hypothèses du théorème de Diri-
f (x − t) + f (x + t) − 2 f r (x) t( f (x + ) − f (x − ) + ´1 (t) − ´2 (t)) chlet posent, et cela est nouveau, des
g(t) = t = t . problèmes. »
2 sin 2 sin
2 2
t + − Rapport Centrale, 2001
Or lim+ t = 1, donc t→0 lim+ g(t) = f (x ) − f (x ).
t→0 « Il reste encore des candidats igno-
2 sin
2 rant les hypothèses exactes de ce théo-
rème. »
271
Analyse PC-PSI
Démonstration
g admet une limite à droite en 0 et, de même, g admet une limite à gauche en 0. Rapport ENS, 1997
g est donc continue par morceaux sur [−p, p]. « La théorie des séries de Fou-
• Quatrième étape. La conclusion rier est bien connue. Les théorèmes
Appliquons le lemme de Lebesgue à la relation (2) : fondamentaux (inégalité de Bessel,
convergence uniforme dans le cas
∀x ∈ R lim S p ( f )(x) = fr (x). d’une fonction continue, C1 par
p→+∞
morceaux) sont appliqués judicieu-
sement. En revanche, les candidats
doivent prendre garde au fait que
Exemple le théorème de Dirichlet donne une
La fonction 2p -périodique définie sur ] − p, p] par : convergence simple, ce qui est ra-
rement suffisant pour effectuer des
p−x interversions avec des intégrales
f (x) =
2 par exemple ! De plus, les candi-
dats parviennent à se servir de la
n’est pas continue, mais est de classe C1 par morceaux. On peut lui appliquer
décomposition en série de Fourier
le théorème de Dirichlet :
pour étudier des équations aux dé-
∞ rivées partielles ou différentielles
p−x p sin(nx)
∀ x ∈ ] − p, p[ f (x) = = + (−1)n ordinaires. »
2 2 n
1
p
∀ x ∈ pZ fr (x) = . Soit [a, b] un segment de R,
2
p c un réel, g une application de
La série de Fourier de f converge simplement vers f . La valeur x = [a, b] dans C continue par mor-
2
permet de prouver la formule : ceaux sur [a, b]. Alors :
+∞ b
p (−1)n lim g(t) sin((n+c)t) d t = 0.
= . n→+∞
4 2n + 1 a
n=0
6
tion.
2p
On définit sur R les fonctions (en )n∈Z par en (t) = exp i n t .
T
On définit les coefficients de Fourier d’une fonction f de CMT par : École de l’Air, 1998
« ...Appliquer les bonnes formules,
1 T à savoir ici pour une fonction 2-
∀n ∈ Z cn ( f ) = f (t)e−i n(2p/T )t d t
T 0 périodique. Il semble que certains
et les coefficients trigonométriques de f par : candidats aient éprouvé des diffi-
2 T
2p cultés sur ce point précisément en
∀n ∈ N an ( f ) = f (t) cos n t dt s’embrouillant dans le changement
T 0 T
T
de variable. »
2 2p
∀ n ∈ N∗ bn ( f ) = f (t) sin n t d t.
T 0 T
On remarque que :
272
9. Séries de Fourier
a0 ( f )
• c0 ( f ) = est toujours la valeur moyenne de f sur une période ; Rapport Centrale, 2001
2
« Les énoncés de théorèmes sont
• les formules liant an ( f ), bn ( f ) et cn ( f ) restent inchangées :
trop souvent donnés de manière très
an ( f ) − i bn ( f ) an ( f ) + i bn ( f ) approximative (Parseval...) »
∀ n ∈ N∗ cn ( f ) = ; c−n ( f ) =
2 2
an ( f ) = cn ( f ) + c−n ( f ) ; bn ( f ) = i (cn ( f ) − c−n ( f )).
La formule de Parseval reste valable pour les fonctions continues par mor-
ceaux et T -périodiques :
T ∞ 2 ∞
1 a0 ( f ) 1
| f (t)|2 d t = |cn ( f )|2 = + [|an ( f )|2 + |bn ( f )|2 ]
T 0 n=−∞
2 2
1
Elle se justifie de la même manière que pour des fonctions 2p-périodiques et
continues par morceaux sur R.
Application 1 c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
273
Analyse PC-PSI
∞
La série de Fourier de f est donc la série de fonc- p (−1)k
Et, donc : = .
tions : 4 2k + 1
1 1 sin(2pnx) 0
− .
2 p n
2) La formule de Parseval s’applique et : 1
1 2 ∞
1 1 1 1 0,8
t2 d t = = + .
0 3 2 2 (pn)2
1
∞
0,6
1 p2
Elle permet de retrouver : 2
= .
n 6 0,4
1
Le théorème de convergence simple de Dirichlet
s’applique (doc. 12) : 0,2
1 1
∞
sin(2pnx) Doc. 11.
= −
2 p n
1
∞ 1
1 1 1 sin(2pnx)
∀x ∈ Z fr (x) = = − .
2 2 p n 0,8
1
1
Pour x = , on obtient : 0,6
4
pn 0,4
1 1 1
∞ sin
= − 2 .
4 2 p n 0,2
1
pn p 0
p
∞ sin ∞ sin(2k + 1) 0,2 0,4 0,6 0,8 1 x
Soit : = 2 = 2.
4 n 2k + 1 Doc. 12.
1 0
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
274
9. Séries de Fourier
TD
1
Transformée de Fourier de la fonction t →
ch t
(D’après CCP, 1995)
Soit f une fonction donnée, continue et intégrable sur R. On appelle transformée de Fourier de f , la fonction F
qui associe, à tout réel x, l’intégrale :
f (t)ei xt d t.
R
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Partie II : Calcul de la transformée de Fourier
1
1) Montrer que la fonction f : t → est intégrable sur R+ et exprimer la transformée de Fourier de f en
∞
ch t
cos(xt)
fonction de l’intégrale d t.
0 ch t
2)a) Montrer qu’il existe une suite (a p ) de réels telle que, pour tout x :
∞ ∞ ∞
cos(xt)
dt = a p cos(xt)e−(2 p+1)t d t.
0 ch t 0 0
275
Exercices
Soit a un complexe. On considère la fonction f , 2p- Parmi les fonctions étudiées dans les exercices 1 et 2,
périodique sur R, définie sur ] − p, p] par : auxquelles s’applique le seul théorème de convergence simple ?
eax si x ∈ ] − p, p[
f (x) = Écrire dans chaque cas l’égalité obtenue.
ch (pa) si x = p
Déterminer la série de Fourier des fonctions f des Montrer qu’il existe une fonction continue 2p-périodique, f ,
exercices 1 et 2. dont les coefficients trigonométriques, an ( f ) et bn ( f ), véri-
fient pour une infinité de valeurs de n :
276
9. Séries de Fourier
*
Résoudre l’équation différentielle : Déterminer toutes les applications f, C∞ , 2p-
périodiques et telles que :
y + y = | sin(x)| (E)
∀x ∈ R f (2x) = 2 sin x f (x).
* *
Donner le développement en série de Fourier de la (D’après X, 1993)
fonction : Soit T > 0, l un complexe non nul et E l l’espace vec-
1 toriel des fonctions C1 sur R, T -périodiques et vérifiant la
f :x→ où (a > 0). relation :
ch a + cos x
En déduire les intégrales : ∀x ∈ R f (x + 1) − f (x − 1) = l f (x).
p
Montrer que la dimension de E l est finie et qu’elle est égale à
cos(nx) 1 si |l| est supérieur ou égal à un nombre que l’on précisera,
d x.
−p ch a + cos x ou si l n’est pas réel.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
277
Calcul
différentiel 10
278
10. Calcul différentiel
1 Champs de vecteurs,
champs de scalaires
1.1. Définitions
−
→
Un champ de vecteurs de classe Ck sur U est une application f de
p k
U dans R , de classe C sur U .
Un champ de scalaires de classe Ck sur U est une application g de
U dans R, de classe Ck sur U .
−
→
Soit f un champ de vecteurs sur un ouvert U de R p . C’est une fonction à
valeurs dans R p , on peut donc parler des fonctions composantes du champ
−
→
de vecteurs f . Ce sont les fonctions de U dans R, f 1 , . . . , f p , telles que,
pour tout x de U ,
−
→
f (x) = ( f 1 (x), . . . , f p (x)).
279
Analyse PC-PSI
2.1. Définitions
2.1.1 Forme différentielle
Dans cet ouvrage, nous étudions
On appelle forme différentielle de degré 1 sur U toute application v de
uniquement les formes différen-
U dans L(R p , R) .
tielles de degré 1. Par consé-
quent, nous parlerons simple-
Exemple fondamental ment de forme différentielle plu-
Soit f une fonction numérique de classe C1 sur U . tôt que de forme différentielle de
degré 1.
Pour tout a de U , la différentielle de f en a, d f (a), est une application
linéaire de R p dans R. Ainsi, l’application d f définie par :
U −→ L (R p , R)
df :
a −→ d f (a)
est une forme différentielle sur U .
p
v(a) = Pi (a) d x i .
i=1
On définit ainsi les fonctions composantes (P1 , . . . , Pp ) de v.
Pour chaque i de [[1, p]], Pi est une application de U dans R. On note :
p
v= Pi d x i .
i=1
280
10. Calcul différentiel
Exemple
Soit un entier k 1 et une application f de classe Ck de U dans R. La
forme différentielle d f , vue au 2.1.1, est telle que :
p
∂f
∀a ∈ U d f (a) = (a) d x i .
∂x i
i=1
La forme différentielle v, définie sur l’ouvert non vide U de R p est Ceci équivaut à dire que :
dite exacte sur U si : ∃ f ∈ C1 (U , R) v = df.
1
∃ f ∈ C (U , R) ∀ a ∈ U v(a) = d f (a). On dit alors que la fonction f
est une primitive de v sur l’ou-
vert U .
2.2. Intégrale curviligne d’une forme différentielle
p
Soit v = Pi d x i une forme différentielle de classe Ck sur U (avec
i=1
k 0).
Soit ([a, b], g, G) une courbe de classe C1 de R p dont le support G est
inclus dans U .
On pose [a, b] = I et, pour tout t de I , on note g(t) = (g1 (t), . . . , g p (t)).
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
i=1
• Enfin, la fonction t −→ v(g(t))(g (t)) est continue sur I .
281
Analyse PC-PSI
x dy − ydx
v= .
x 2 + y2 g (a) = g°w (d)
On remarque que :
• le résultat ne dépend pas de
[0,2p] −→ C
g: R;
t −→ (x(t), y(t)) = (R cos t, R sin t) • en prenant t ∈ [0, 2np], ce
qui équivaut à parcourir le cercle
v est de classe C1 et, par définition de l’intégrale curviligne : n fois dans le sens direct, on ob-
tient 2np pour la valeur de l’in-
2p tégrale curviligne de v ;
v= [P(x(t), y(t))x (t) + Q(x(t), y(t))y (t)] d t • le paramètrage :
C 0 t −→ (R cos t, −R sin t),
2p
qui correspond à un parcours
= [sin2 (t) + cos2 (t)] d t = 2p. du cercle dans le sens indirect,
0
donne une intégrale curviligne
négative.
Pour s’entraîner : ex. 1.
282
10. Calcul différentiel
Corollaire 2.1
L’intégrale curviligne d’une forme différentielle exacte sur U , le long
d’une courbe fermée de classe C1 de support contenu dans U , est nulle.
Doc. 3.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• La forme différentielle v est de classe C1 sur cet ouvert.
• L’intégrale curviligne de v le long de C n’est pas nulle car :
v = 2p.
C
283
Analyse PC-PSI
p
Soit v = Pi d x i une forme différentielle de classe C1 sur l’ouvert non
i=1
vide U de R p . On dit que v est une forme différentielle fermée sur U
si : ∂ Pi ∂ Pj
∀ a ∈ U ∀ (i , j ) ∈ [[1, p]]2 (a) = (a).
∂x j ∂x i
Théorème 3
p
Soit v = Pi d x i une forme différentielle de classe C1 sur l’ouvert
i=1
non vide U de R p .
Si v est une forme exacte sur U , alors v est fermée sur U .
Démonstration
On suppose v exacte sur U . Soit f une primitive de v sur U .
p p
∂f
v= Pi d xi = d f = d xi Henri Poincaré (1854-1912), ma-
∂xi
i=1 i=1 thématicien français : Ses travaux
Puisque v est de classe C1 sur U , f est de classe C2 et : dans de nombreux domaines des
∂ Pi ∂2 f ∂2 f ∂ Pj mathématiques pures et appliquées
∀ (i, j ) ∈ [[1, p]]2 = = = . permettent de le qualifier de mathé-
∂x j ∂x j ∂xi ∂xi ∂x j ∂xi
maticien universel. Hilbert et lui en
La réciproque de ce théorème n’est pas vraie en général, comme le montre sont sans doute les derniers spéci-
l’exemple ci-dessous. Poincaré a su prouver cette réciproque, moyennant une mens.
restriction géométrique sur l’ouvert U . Co-découvreur de la théorie de la
relativité restreinte, nous devons à
Exemple Poincaré cette phrase prémonitoire,
Considérons à nouveau la forme : datée de 1904 : « Peut-être [allons
x dy − ydx nous devoir] construire une méca-
v= .
x 2 + y2 nique nouvelle que nous ne faisons
• Elle est de classe C1 sur R2 \{(0, 0)}. qu’entrevoir, où, l’inertie croissant
avec la vitesse de la lumière devien-
• Ce n’est pas une forme exacte sur R2 \{(0, 0)} car son intégrale curviligne drait un obstacle infranchissable. »
sur un cercle de centre (0, 0) n’est pas nulle.
• C’est une forme fermée sur R2 \{(0, 0)}.
En effet, notons v = P d x + Q d y. Pour tout (x, y) de R2 \{(0, 0)} :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
∂P y2 − x 2 ∂Q
(x, y) = 2 = (x, y).
∂y (x + y 2 )2 ∂x
La restriction géométrique utilisée par Poincaré est la suivante. m2
Exemples
• Tout ouvert convexe de R p est étoilé.
• Toute boule ouverte de R p est un ouvert étoilé.
• R2 \{(x, 0)|x 0} est un ouvert étoilé de R2 .
• R2 \{(0, 0)} n’est pas étoilé. Doc. 4.
284
10. Calcul différentiel
Donc f (b) est connu, à une constante près, si l’on connaît l’intégrale curviligne
v. a = w (0)
ab
◦
• Idée clé n 3
w (t)
Soit f une fonction de classe C1 sur U et k une constante ; f et f + k ont la
même différentielle en tout point de U . Pour prouver que la forme différentielle v
est exacte sur U , on pose donc, pour tout b de U :
b = w (1)
f (b) = v.
ab
Doc. 5.
– elle est de classe C1 sur R2 \{(0, 0)} ; fournit un moyen effectif de cal-
culer une primitive de f .
– c’est une forme fermée sur R2 \{(0, 0)} ;
– U est un ouvert étoilé inclus dans R2 \{(0, 0)}.
Pour déterminer une primitive de v sur U , utilisons la technique suivante :
Soit f une primitive de v sur cet ouvert. On a :
∂f −y ∂f x
(x, y) = 2 et (x, y) = 2 .
∂x x + y2 ∂y x + y2
x
À x > 0 fixé, (y −→ f (x, y)) est une primitive sur R de y −→ .
x2 + y2
285
Analyse PC-PSI
Donc :
x y
f (x, y) = d y = Arctan + H (x).
x 2 + y2 x
∂f ∂ y
∀ x ∈ R+∗ (x, y) = Arctan + H (x).
∂x ∂x x
y
On en déduit H (x) = 0 et f (x, y) = Arctan + k, où k est une constante.
x
Pour s’entraîner : ex. 2.
−
→ − →
Le physicien n’hésite pas à noter v = V · d x . Cette notation, purement
symbolique, ne sera pas utilisée en mathématiques.
En revanche, il est mathématiquement correct d’écrire :
−
→ −
→ −
→ −
→
∀a ∈ U ∀ h ∈ Rp v(a)( h ) = V (a) · h .
−
→
La circulation du champ de vecteur V le long de l’arc orienté G est l’inté-
grale curviligne de la forme associée le long de cet arc :
−
→ − →
v= V · d x.
G G
−
→
Par exemple, la circulation d’un champ de forces V le long d’un arc allant du Dans R3 , le théorème de Poin-
point A au point B représente le travail de cette force le long de cet arc. caré équivaut au résultat suivant :
−
→
• Les deux phrases suivantes signifient la même chose. « Un champ de vecteurs V , de
1
classe C sur un ouvert étoilé
« L’intégrale curviligne d’une forme différentielle exacte le long d’une courbe
U de R3 , dérive d’un poten-
fermée est nulle. »
−
→ tiel scalaire si, et seulement si :
→−
− → −
→
« Un champ de vecteurs V qui dérive d’un potentiel scalaire est un champ ∀ a ∈ U rot V (a) = 0 ».
conservatif. »
286
10. Calcul différentiel
3 Calcul intégral
Dans le cadre de notre programme, l’intégration des fonctions n’a été étudiée Johann Radon (1887-1956), ma-
que pour des fonctions d’une variable. thématicien autrichien. Les écrits
de Borel et Lebesgue portaient sur
Le calcul des intégrales multiples de fonctions de plusieurs variables est un
les fonctions d’une variable. C’est
outil indispensable à de nombreuses branches de la Science. Développer une
Radon qui a vu que leurs travaux
théorie cohérente de l’intégration de ces fonctions n’est pas du tout élémentaire
s’appliquaient aux fonctions de plu-
et hors de notre propos. Ce n’est qu’à la fin du XIXe et au début du XXe siècle
sieurs variables.
que les travaux de Jordan (Jordan Camille (1838-1922), mathématicien fran-
çais), Borel (Borel Émile (1871-1956), mathématicien français), Lebesgue, et
Radon ont permis de résoudre ce problème.
Nous nous contenterons, conformément au programme, de développer quelques
outils permettant, dans les cas les plus simples, le calcul des intégrales doubles
de fonctions de deux variables et des intégrales triples de fonctions de trois
variables.
b d d b
f (x, t) d t dx = f (x, t) d x d t.
a c c a
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
f 2 (x).
y
On appelle compact élémentaire de R2 un compact de R2 pouvant f2(x)
s’écrire comme réunion d’un nombre fini d’ensembles K tels que :
Il existe un segment [a, b] et deux fonctions continues f 1 et f 2 de f1(x)
[a, b] dans R telles que f 1 f 2 et :
O a x b x
K = {(x, y) ∈ R | a 2
x b et f1 (x) y f 2 (x)}, Doc. 6.
La plupart des compacts
ou bien il existe un segment [c, d] et deux fonctions continues g1 et g2 élémentaires considérés dans la
de [c, d] dans R telles que g1 g2 et : pratique sont directement de la
forme K indiquée. La réunion
K = {(x, y) ∈ R2 | c y d et g1 (y) x g2 (y)}. finie de tels ensembles n’inter-
viendra qu’exceptionnellement.
287
Analyse PC-PSI
Exemples
y
Le triangle (doc. 7) : y=x
1
T = {(x, y) | x ∈ [0, 1] et y ∈ [0, x]}
y
= {(x, y) | y ∈ [0, 1] et x ∈ [y, 1]}
l’ordre d’intégration.
• Le cas particulier des rectangles, l’interprétation physique du terme d x d y
comme élément infinitésimal de surface, que nous n’abordons pas, incitent à
admettre que l’aire du compact élémentaire K est :
d x d y.
K
Exemples
Soit g et h deux fonctions continues respectivement de [a, b] dans R
et de [c, d] dans R. On pose f (x, y) = g(x)h(y) et K = [a, b] × [c, d].
Alors :
b d
f (x, y) d x d y = g(x) d x h(y) d y .
K a c Guido Fubini (1879-1943), mathé-
maticien italien.
288
10. Calcul différentiel
p 1
= + unités d’aire.
2 3
Soit a un réel et K = {(x, y)|y x 1 et x + y 1}.
Calcul de : Ia = (x + y)a d x d y.
K
Vous dessinerez K et trouverez :
1
K = {(x, y)|x ∈ ,1 et y ∈ [1 − x, x]}.
2
• Soit f une fonction continue et positive sur le compact élémentaire K . c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Son intégrale sur K est positive :
0 f ⇒0 f (x, y) d x d y.
K
289
Analyse PC-PSI
D(x, y)
DxDy = DsDt.
D(s, t)
D(x, y)
dx dy = d s d t.
D(s, t)
Le théorème suivant est admis.
290
10. Calcul différentiel
−
→ ◦
• la restriction de F à K est injective ;
−
→ ◦
• le jacobien de F ne s’annule pas sur K ,
alors, pour toute fonction f continue de D dans R, on a :
D(x, y)
f (x, y) d x d y = f (x(s, t), y(s, t)) d s d t.
D K D(s, t)
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Le domaine E peut être paramétré par :
−
→ [0,1] × [0,2p] −→ E
F: .
(r , t) −→ (x, y) = (ar cos(t), br sin(t))
291
Analyse PC-PSI
Application 1
Calcul de l’aire d’une boucle délimitée par une courbe r = r(u)
dxdy = r dr du
B K
u1 r(u)
= r dr du
u0 0
u1 r=r(u)
u1
r2 (u)
= d u.
u0 u u0 2
O x
3) La lemniscate est symétrique par rapport aux
Doc. 12. deux axes de coordonnées.
Le but de cette application est de déterminer l’aire Son aire, A, est deux fois l’aire de la partie du plan
de la boucle B délimitée par la courbe d’équation p p
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
292
10. Calcul différentiel
z Dz
K = {(x, y, z) ∈ R3 | z ∈ [c, d] et (x, y) ∈ Dz }. »
De façon imagée, le compact K est découpé en « piles ». Ici, les « piles » sont
parallèles à l’axe (Oz). On peut aussi utiliser des piles parallèles aux autres K
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
axes de coordonnées.
Pour toute fonction f continue de K dans R, il est possible de calculer :
y
h(x,y) x
f (x, y, z) d z d x d y. D (x, y)
D g(x,y)
Doc. 15.
Un compact de R3 vérifiant une des deux propriétés ci-dessus sera appelé un
compact élémentaire de R3
293
Analyse PC-PSI
d h(x,y)
f (x, y, z) d x d y d z = f (x, y, z) d z d x d y.
c Dz D g(x,y)
Cette quantité est l’intégrale triple de f sur le compact K , que l’on note
aussi :
f (x, y, z) d x d y d z.
K
Exemple fondamental.
V = d x d y d z.
K
−
→
On suppose que le jacobien de F n’est jamais nul :
−
→ D(x, y, z)
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Det J F (s, t, u) = = 0.
D(s, t, u)
Le même principe qu’en dimension 2 permet de voir que, lorsque les variables
s, t et u sont soumis à des accroissements Ds, Dt et Du, les fonctions x, y
et z subissent des accroissements Dx, Dy et Dz tels que :
D(x, y, z)
DxDyDz = DsDtDu.
D(s, t, u)
D(x, y, z)
dx dydz = d s d t d u.
D(s, t, u)
294
10. Calcul différentiel
f (x, y, z) d x d y d z
D
D(x, y, z)
= f (x(s, t, u), y(s, t, u), z(s, t, u)) d s d t d u.
K D(s, t, u)
−
→ R3 −→ R3
F:
(r , u, z) −→ (r cos u, r sin u, z)
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
◦ −
→ ◦ d’appliquer le théorème car les
• On a K = ]0, R[×]−p, p[×]a, b[. La restriction de F à K est injective ◦
◦ hypothèses concernant K sont
et, pour tout (r , u, z) de K : vérifiées.
D(x, y, z)
= r = 0.
D(r , u, z)
b p R
f (x, y, z) d x d y d z = f (r cos u, r sin u, z)r d r d u d z,
C a −p 0
295
Analyse PC-PSI
Application 2
Volume d’un tore de révolution
(y − c)2 z 2
+ 2 = 1, x = 0
a2 b Doc. 17.
Notons :
(r − c)2 z 2
autour de l’axe (Oz). E = {(r , z) ∈ R2 | + 2 1}
a2 b
z et :
−
→ R3 −→ R3
C:
(r , u, w) −→ (r sin u cos w, r sin u sin w, r cos u)
296
10. Calcul différentiel
◦ −
→ ◦
• On a K = ]0, R[ × ]0, p[ × ]0, 2p[ . La restriction de C à K est injective
◦
z
et, pour tout (r , u, w) de K :
r cos u
sin u cos w r cos u cos w −r sin u sin w M
D(x, y, z)
= sin u sin w r cos u sin w r sin u cos w = r 2 sin u = 0.
D(r , u, w)
cos u −r sin u 0
f (x, y, z) d x d y d z O
r sin u sin w
S y
2p p R w
= f (r sin u cos w, r sin u sin w, r cos u)r 2 sin u d r d u d w. r sin ucos w
0 0 0 x
Exemple Doc. 18.
Considérons la sphère S de centre O et de rayon R. La formule de chan-
gement de variable pour le passage en coordonnées sphériques donne :
2p p R
4pR 3
dx dydz = r 2 sin u d r d u d w = unités de volume.
S 0 0 0 3
Théorème 8
Soit K un compact élémentaire du plan, dont la frontière est un arc G,
orienté dans le sens trigonométrique et de classe C1 par morceaux. Soit
P et Q deux applications de classe C1 d’un ouvert U contenant K G
dans R.
∂Q ∂P
(P(x, y) d x + Q(x, y) d y) = (x, y) − (x, y) d x d y.
G K ∂x ∂y
K
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
tervalle de variation du paramètre étant noté [a, b].
En section PC
b
[P(x, y) d x + Q(x, y) d y] = [P(x(t), y(t))x (t) + Q(x(t), y(t))y (t)] d t
G a
est l’intégrale du champ de vecteurs (x, y) −→ (P(x, y), Q(x, y)) le long de
la courbe G.
En section PSI
b
[P(x, y) d x + Q(x, y) d y] = [P(x(t), y(t))x (t) + Q(x(t), y(t))y (t)] d t
G a
297
Analyse PC-PSI
Exemple
Calculer l’aire du compact élémentaire K , c’est calculer :
A= d x d y.
K
−
→ →
S = f (D)
S = f (D),
u
où D est un compact élémentaire de R2 (doc. 21), est donnée par : y
−
→ −
→ x
∂ f ∂ f
Aire(S) = (u, v) ∧ (u, v) d u d v.
(u,v)∈ D ∂u ∂v Doc. 21.
298
10. Calcul différentiel
Exemples
La sphère de centre O et de rayon R est paramétrée, à l’aide des coor-
données sphériques, par :
−
→
f : (u, w) −→ R sin(u) cos(w), R sin(u) sin(w), R cos(u)
avec (u, w) ∈ [0, p] × [0, 2p].
Les calculs donnent :
−
→
∂ f
(u, w) = R cos(u) cos(w), R cos(u) sin(w), −R sin(u) ,
∂u
−
→
∂ f
(u, w) = − R sin(u) sin(w), R sin(u) cos(w), 0 ,
∂w
−
→ −
→
∂ f ∂ f
(u, w) ∧ (u, w) = R 2 sin(u).
∂u ∂w
On obtient :
−
→ −
→
∂ f ∂ f ∂g 2 ∂g 2
∧ = 1+ + .
∂x ∂y ∂x ∂y
4.1. Définitions
Rapport Centrale, 1997
Soit E l’espace vectoriel normé R, R2 ou R3 , U un ouvert de R × E « Au rang des notions mal digérées,
et F une application de U dans E. nous mettrons : le calcul différen-
On appelle solution de l’équation différentielle d’ordre 1 : tiel, les équations différentielles... »
X = F(t, X) (1)
toute application w définie sur un intervalle I de R, d’intérieur non De même que pour le cas li-
vide, telle que w soit dérivable sur I et : néaire, une solution de (1) défi-
nie sur l’intervalle I est appelée
∀t ∈ I (t, w(t)) ∈ U et w (t) = F(t, w(t)). une I-solution de (1).
299
Analyse PC-PSI
Théorème 9
Soit U un ouvert de R × E et F une application de U dans E.
Lorsque l’application F est continue sur U , toute solution w de l’équa-
tion différentielle : X = F(t, X) est de classe C1 sur son intervalle de
définition.
Application 3
Étude qualitative d’une équation de Ricatti
(D’après X 95)
de la variable x.
Toute solution maximale impaire est solution de :
1) Combien existe-t-il de solutions maximales im-
paires ? y = x 2 + y2
y(0) = 0
2) Soit w une solution maximale de (E 1 ) et I
son intervalle ouvert de définition.
Donc (E 1 ) a, au plus, une solution maximale im-
a) Montrer que w est strictement croissante paire.
sur I .
Soit y la solution du problème de Cauchy ci-dessus.
b) On suppose I borné. Montrer que w(I ) = R .
On définit z en posant z(x) = −y(−x).
1) L’application F définie sur R2 par :
Vous prouverez que cette fonction est solution du
2 2 même problème de Cauchy. Donc z = y et y est
F(x, y) = x + y ,
impaire.
est de classe C1 sur R2 . (E 1 ) a une unique solution impaire.
300
10. Calcul différentiel
Une équation différentielle à variables séparables est une équation différentielle Rapport ENS, 2000
scalaire du premier ordre qui admet une forme résolue en y telle que : « Un exemple sur ce point : consi-
dérant une équation différentielle
y = a(x) b(y) (1) ordinaire non linéaire u = C −u 2 ,
comme il s’agit d’une interroga-
avec a et b deux fonctions d’une variable, de classe C1 , définies respective- tion de mathématiques, plusieurs
ment sur des intervalles ouverts I et J . candidats commencent par écrire
l’équation « homogène » associée
Préliminaire théorique (qui n’existe pas puisqu’il s’agit
d’un problème non linéaire) [...].
On note : U = I × J et f (x, y) = a(x)b(y). La fonction de deux variables En revanche, lorsqu’on leur de-
f est de classe C1 sur U et le théorème de Cauchy-Lipschitz s’applique en mande : “ Si vous étiez en Phy-
chacun des points de cet ouvert de R2 . sique, quelle méthode emploieriez-
vous ? ”, ils proposent la méthode
Méthode pratique de séparation des variables et effec-
• On commence par déterminer les zéros de la fonction b. tuent le calcul correctement. »
Si b(y0) = 0, la fonction constante x −→ y(x) = y0 est solution de (1).
• On restreint y à des intervalles ] y0 , y1 [ où b ne s’annule pas. L’équation
Lorsque a(x) = 1 pour tout x,
(1) est alors équivalente à :
l’équation est de la forme :
y
= a(x) (2) y = b(y).
b(y)
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Elle est qualifié d’équation in-
que l’on intègre de la façon suivante. complète. La méthode expo-
1 sée ci-contre s’applique parfaite-
Soit A une primitive de a sur l’intervalle I et G une primitive de sur
b ment.
] y0 , y1 [. Une fonction y, solution de (2) est telle que : On aboutit à :
G(y) = A(x) + c, où c est une contante. x = G(y) + k,
• Si l’expression explicite de y en fonction de x est demandée, on déterminera où G est une primitive de
la bijection réciproque de G. y −→ 1/b(y).
√
Exemple : L’équation différentielle x = x
Il s’agit d’une équation incomplète.
√
L’application x −→ x est de classe C1 sur ] 0, +∞ [.
Le théorème de Cauchy-Lipschitz s’applique en tout point (t0 , x 0 ) de R×R+∗ .
La solution nulle est une solution particulière de l’équation.
301
Analyse PC-PSI
x
√ = 1 ⇔ ∃C ∈ R ∀t ∈ I 2 x(t) = t − C. 1
x
1 t
1
Les solutions ne s’annulant pas sont les fonctions t −→ x(t) = (t − C)2
4
avec t ∈ ]C, +∞ [
Elles se prolongent en R -solutions de l’équation en posant, pour t C, Doc. 22. Les solutions
√ maximales
x(t) = 0. de l’équation x = x .
Application 4
Une équation différentielle à variables séparables
(x, y) −→ −8 y2 4
(4 − x 2 )2 • Pour c = 1, y = 2 − 1. Les restrictions de
x
cette fonction à R−∗ et R+∗ sont des solutions
est de classe C1 sur chacun des ouverts D1 , D2 , maximales de (E).
D3 ,
• Pour c dans ]−∞, 0[∪]1, +∞[, Les restrictions
avec D1 = I1 × R, D2 = I2 × R et D3 = I3 × R. de :
En particulier, la fonction nulle est solution de (R). 4 − x2
C’est la seule qui s’annule sur son domaine de défi- y= 2
cx + 4(1 − c)
nition.
Pour une solution qui ne s’annule pas, on a : 4(c − 1)
aux intervalles −∞, − ,
c
y 8x
=− 4(c − 1) 4(c − 1) 4(c − 1)
y2 (4 − x 2 )2 − , et , +∞
1 8x d x c c c
− =− + c. sont des solutions maximales de (E).
y (4 − x 2 )2
302
10. Calcul différentiel
Avec Maple : y
8
X 3;0.B3.`
6
U`ZKH^ 4
9:3 , 93:> D- .: * =:
2
U`ZUE8@:.LLD.'*G(J2L,I.'*G(IL-D,JJE
.ZD$55$E[ZD#55#J :=` −6 −4 −2 0 2 4 6 t
U`ZUE8@:.LLD.'*G(J2L5&I.'*G(IL5&JJE −2
.ZD$55$E[ZD#55#J` −4
X _1.4L8@:.0J`=108@B[LUJ^ −6
L := []
6 Systèmes autonomes
en dimension 2 (PC)
Le pendule rigide, sans frotte-
ment, situé dans un plan verti-
cal fournit un exemple simple de
6.1. Définition système autonome. En effet, le
mouvement du pendule est par-
Soit U un ouvert de R2 et F une application de U dans R2 . faitement déterminé par sa po-
• Le système différentiel X = F(X) (2) sition et sa vitesse à l’instant
initial. Supposons le pendule de
est appelé un système différentiel autonome. longueur l et appelons x l’angle
• Soit I un intervalle de R. Une I -solution de ce système est une fonc- −−→
de (Oz) et de O M , y la vi-
tion X, définie et dérivable sur I , à valeurs dans R2 , et telle que : tesse angulaire du pendule. L’en-
∀t ∈ I X (t) = F(X(t)). semble des couples (x, y) est
appelé l’espace de phase du pen-
• La courbe paramétrée par une I -solution de (2) est appelée une trajec- dule.
toire de ce système.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Il est important de noter que la variable t, qui désigne le temps dans les re- L’équation fondamentale de la
présentations cinématiques, n’intervient pas dans l’écriture du système. dynamique nous donne :
−mg sin x = mlx .
6.2. Interprétation géométrique g
En posant : v = ,
l
−
→ U −→ R2
Soit V : un champ de vecteurs de on obtient : x = −v2 sin x.
(x, y) −→ ( f (x, y), g(x, y)) x (t) = y
Puis
1 x = f (x, y) y (t) = −v2 sin x
classe C sur U et w une I -solution du système autonome .
y = g(x, y) À chaque instant t, le vecteur
La fonction w est telle que : (x (t), y (t)) ne dépend que de x
−
→ et de y. Il est indépendant de t.
∀ t ∈ I w (t) = V (w(t)). Il s’agit d’un système différentiel
−
→ autonome (d’ordre 1). Il sera étu-
L’ensemble w(I ) est appelé une trajectoire du champ de vecteurs V . On
−
→ dié plus loin.
parle aussi de ligne de champ, de courbe intégrale ou d’orbite du champ V .
303
Analyse PC-PSI
Application 5
Le pendule rigide, sans frottement
C
x 0 Arccos 1− 2
v −10 −5 0 5 10 x
√
2C −2
−4
y
−6
0 Doc. 24. Portrait de phases du pendule sans
Si C 2v2 , les courbes sont définies sur R. frottement à une autre échelle.
304
10. Calcul différentiel
Algorithmique, TD 2
Courbes intégrales d’une équation différentielle polaire
Partie mathématique
Le problème de Cauchy pour une équation différentielle du premier ordre de la forme y = f (x, y) consiste à
déterminer les solutions vérifiant la condition initiale : y0 = y(x 0 ) , où x 0 , y0 sont donnés.
Les deux méthodes suivantes permettent de calculer une table de valeurs numériques :
a) Méthode d’Euler : yi+1 = yi + h f (x i , yi ) .
b) Méthode de Runge-Kutta : yi+1 = yi + k0 , avec :
h h h
k0 = (k1 + 2k2 + 2k3 + k4 ) ; k1 = f (x i , yi ) ; k 2 = f x i + , yi + k 1 ;
6 2 2
h h
k 3 = f x i + , yi + k 2 ; k4 = f (x i + h, yi + k3 h) .
2 2
Nous allons appliquer ces méthodes à la résolution approchée d’une équation différentielle polaire.
Partie informatique
Écrire les procédures mettant en œuvre ces deux méthodes.
Puis appliquer ces procédures à la résolution approchée des équations différentielles :
• r = r tan(5 arctan(sin u)2 ) , r (−p) = 0, 2 (équation de M.G.Gyllström)
• r = r sin(3r u) , r (0) = 1 ;
Pour les deux équations suivantes, nous vous laissons la joie de réaliser leur tracé.
• r = tan(8 arctan(sin u)) , r (−p) = 1 ;
• r = r sin(u) , r (0) = 0, 5 ;
> restart:with(plots):
> Euler:=proc(f,h,t0,r0,t1)
local t,r,s;
s:=NULL;
r:=r0;
for t from t0 to t1 by h do
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
s:=s,[r,t];
r:=r+h*f(t,r);
od;
plot([s],coords=polar);
end;
Euler := proc(f, h, t0, r0, t1)
local t, r, s;
s := NULL;
r := r0;
for t from t0 by h to t1 do s := s, [ r, t ] ; r := r + h∗f( t, r ) od ;
plot( [ s ], coords = polar )
end
305
Analyse PC-PSI
> RungeKutta:=proc(f,h,t0,r0,t1)
local t,r,s,k0,k1,k2,k3,k4;
s:=NULL;
r:=r0;
for t from t0 to t1 by h do
s:=s,[r,t];
k1:=f(t,r);
k2:=f(t+h/2,r+k1*h/2);
k3:=f(t+h/2,r+k2*h/2);
k4:=f(t+h,r+k3*h);
k0:=(h/6)*(k1+2*k2+2*k3+k4);
r:=r+k0;
od;
plot([s],coords=polar);
end;
RungeKutta := proc(f, h, t0, r0, t1)
local t, r, s, k0, k1, k2, k3, k4;
s := NULL;
r := r0;
for t from t0 by h to t1 do
s := s, [ r, t ] ;
k1 := f( t, r ) ;
k2 := f( t + 1 / 2∗h, r + 1 / 2∗k1∗h ) ;
k3 := f( t + 1 / 2∗h, r + 1 / 2∗k2∗h ) ;
k4 := f( t + h, r + k3∗h ) ;
k0 := 1 / 6∗h∗( k1 + 2∗k2 + 2∗k3 + k4 ) ;
r := r + k0
od;
plot( [ s ], coords = polar )
end
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
306
10. Calcul différentiel
> f:=(t,r)->r*tan(5*arctan(sin(t)^2));
f := ( t, r ) ® r*tan(5*arctan(sin(t)2))
> G1:=Euler(f,0.04,0,0.5,4):
G2:=RungeKutta(f,0.04,0,0.5,4):display({G1,G2});
-7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 1
0
-1
-2
-3
-4
-5
> f:=(t,r)->r*sin(3*r*t);
> G1:=Euler(f,0.04,0,0.5,4):
G2:=RungeKutta(f,0.04,0,0.5,4):display({G1,G2});
f := ( t, r ) → r sin( 3 r t )
0.8
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0.6
0.4
0.2
-0.2
307
Analyse PC-PSI
Exercice résolu
Voûte en arc de cloître et voûte d’arête
ÉNONCÉ
Pour Piero della Francesca (environ 1410-1492, peintre italien), la voûte en arc de cloître et la voûte d’arête sont des
surfaces délimitées par l’intersection à angle droit de deux demi-cylindres de même rayon r . La voûte en arc de
cloître est la surface intérieure et la voûte d’arête est la surface extérieure.
voûte en arc de cloître voûte d'arête
1 1
0,8 0,8
0,6 0,6
z z
0,4 0,4
0,2 0,2
0 0
−1 −1 −1 −1
−0,5 −0,5 −0,5 −0,5
0 0 0 0
y x y 0,5 0,5 x
0,5 0,5
11 11
Par des considérations intuitives qu’il justifie, Piero della Francesca calcule le volume contenu sous la voûte en arc de
8r 3
cloître et trouve . Il calcule également la surface de la voûte d’arête 4r 2 (p − 2).
3
On trouve le détail de sa démarche dans Pour la science, n ◦ 224.
Vérifions ses résultats en prenant r = 1 unité de longueur.
1) Calculer le volume contenu sous la voûte en arc de cloître.
2) Calculer le volume contenu sous la voûte d’arête.
CONSEILS SOLUTION
dente. 8 dx dy dz = 8 dz dxdy
M L 0
8
= 2p − unités de volume.
3
308
Exercices
Soit G, l’arc d’hélice paramétré par t ∈ [0, 2p] et Résoudre l’équation différentielle y = sh y.
cos(2u + p4 )
r= . y
cos u
C a
Déterminer l’aire de la boucle. Ka
Ca
Soit a et b deux réels strictement plus grands que 1.
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x 2 y2 z2
+ + = 1, z
a 2 b2 c2
où a , b et c désignent trois réels strictement positifs. S
Calculer :
(x + y) d x d y, M
K
y
avec K = {(x, y) ∈ R2 ; x 0, y 0, x 2 + y 2 1} par trois
méthodes : calcul direct, changement de variables, formule de
m D
Green-Riemann. x
309
Analyse PC-PSI
x (t) = sin(t x) (1). (∀ t < t0 xb (t) > t) et (∀ t > t0 xb (t) < t).
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310
: indications et réponses
Chapitre 4 X3;0.B3. `_1.4L8@:.0J `
XUB73B<7; `Z83:?L9EBEAETJ
1) On a vu en algèbre que : @:?B@ BA0?E,ER ^
n
x − xk BA0? `ZK0;6LBG,ILADBJ2LTG-JE,Z/55TJH ^
Pn (x) = f (x j ) . R `Z1<.;38LBA0?EK0;6L0+A0L]Z,E9JE,ZBA0?JHE]J ^
j =0
x j − xk
k∈[[0,n]] 8@:.LW9ERVE]ZB55AJ ^
k= j ;<= ^
A) 1) La fonction w est de classe C∞ sur [a, b] et s’annule en Lagrange := proc( f , a, b, N)
n + 2 points distincts de [a, b], x et les n + 1 points x j . Appli- local absc, k, P;
quons le théorème de Rolle à w. Sa dérivée w s’annule en n + 1 absc := [seq(a + k ∗ (b − a)/(N + 1), k = 0..(N + 1))];
points distincts de [a, b]. Une récurrence simple permet alors P := interp(absc, [seq(subs(x = k, f ), k = absc)], x);
d’établir que, pour tout k de [[0, n + 1]], la dérivée k-ième de w, plot({ f , P}, x = a..b);
w(k) , s’annule en n + 2 − k points distincts de [a, b]. Il existe end
donc v dans [a, b] tel que w(n+1) (v) = 0. Or :
XUB73B<7;L?:0L]JE/E*IR1E)J ^
f (x) − Pn (x) (n+1)
w(n+1) (v) = f (n+1) (v) − Pn(n+1) (v) − qn (v).
qn (x) B) 1) Effectuons une récurrence sur q.
De plus, le polynôme Pn(n+1) est nul car Pn est un polynôme de Pour q = 1, on a p = 0 et la propriété est vérifiée.
degré n, et qn(n+1) = (n + 1)!. Supposons que, pour un certain q 1 fixé, la relation (1) soit
On obtient : vérifiée pour tout p de [[0, q − 1]].
f (n+1) (v) Établissons cette propriété au rang q + 1 fixé. Dans ce but, on
f (x) − Pn (x) = qn (x).
(n + 1)! va faire une récurrence sur p.
2) D’après la question précédente, on peut écrire, pour tout x Au rang q + 1, la relation (1) est vérifiée pour p = 0.
de [a, b] : Supposons que, pour un certain p − 1 de [[0, q]], on ait :
M M
| f (x) − Pn (x)| |qn (x)| (b − a)n+1 .
(n + 1)! (n + 1)! p−1
q +1 q − 2k
M (−1)k
On remarque que (b−a)n+1 ne dépend pas de x et que : k k+1
(n + 1)! k=0
M q q − 2p + 1
lim (b − a)n+1 = 0. = 1 + (−1) p−1 .
n→+∞ (n + 1)! p−1 p
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Avec Maple (x j − xk )
k∈[[0,n]]
y
k= j
1
Alors :
n
Pn (x) = |x j | L j (x).
j =0
0,5
2j
De plus, pour tout j de [[0, m]], |x j | = 1 − et, pour tout
n+1
x 2j
0
j de [[m + 1, n]] : |x j | = − 1. On en déduit :
1 2 3 4 5 6 n+1
m n
2j 2j
Pn (1) = 1− L j (1) − 1− L j (1).
−0,5
j =0
n+1 j =m+1
n+1
n+1
−1 L j (1) = (−1)n− j .
j
311
Analyse PC-PSI
n−1
end
k n n − 2k − 1
Or, la somme (−1) peut être calculée en 1
k k+1
k=0
utilisant la question 1). x
Pn (1) = 2A(n) − 1. −2
4) Si n est pair, n = 2 k, m = k et :
2k − 1 −2
Chapitre 5
Pn (1) = 1 + (−1)k 2
k k+1 I.1) ((., .)) est une forme bilinéaire symétrique sur E.
1
(2k)!
= 1 + 2(−1)k+1 . Pour tout f de E, (( f , f )) = f 2 (x) w(x) d x 0.
k!(k + 1)! −1
1
5) Si n est impair, n = 2 k + 1, m = k et : Supposons que (( f , f )) = f 2 (x) w(x) d x = 0. L’appli-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
−1
312
TD : indications et réponses
1
0 = (( p0 , p1 )). Donc : I.6) Pour tout n 1, (( pn , p0 )) = 0 = pn (x) w(x) d x. La
−1
1 1 1 fonction pn w change de signe sur ] − 1, 1[. Or w > 0, donc pn
0= (x + b) w(x) d x = x w(x) d x + b w(x) d x s’annule et change de signe sur ] − 1, 1[.
−1 −1 −1
Vous vérifierez aisément que, si le polynôme pn s’annule et
= (( p0 , x)) + b (( p0 , p0 )).
change de signe en a, c’est que a est un zéro de multiplicité
impaire de pn . D’où le résultat.
(( p0 , x))
On en déduit b = − .
(( p0 , p0 )) I.7) Par construction de p, m = deg p n.
I.4) Supposons connus, pour m n − 1, les polynômes pm et De plus, le polynôme p p n’a pas de zéro de multiplicité im-
posons : paire sur ]−1, 1[. Il est donc de signe constant sur cet intervalle
p = (x − an ) pn−1 − bn pn−2 et :
1
(( pn , p)) = pn (x) p(x) w(x) d x = 0
Le polynôme pm est unitaire de degré m, donc p est un poly- −1
nôme unitaire de degré n.
Il reste à prouver que, pour k ∈ {0, . . . , n − 1} , (( p, pk )) = 0. deg p < n, entraîne (( pn , p)) = 0. On a donc deg p = n et pn
admet n zéros distincts dans ] − 1, 1[. Il ne peut pas en avoir
Or (( p, pk )) = ((x pn−1 , pk ))−an (( pn−1 , pk ))−bn (( pn−2 , pk )).
d’autres.
Vous vérifierez que ((x pn−1 , pk )) = (( pn−1 , x pk )).
Pour k n − 3, ((x pn−1 , pk )) = (( pn−1 , x pk )) = 0 car
deg(x pk ) < n − 1 et (( pn−1 , pk )) = (( pn−2 , pk )) = 0. II.1) La linéarité de D est immédiate à vérifier.
Donc (( p, pk )) = 0. Conseil : relire le chapitre 3 d’Analyse où l’étude de la conti-
Pour k = n − 2 : nuité des applications linéaires est traitée.
• Pour tout f de E, on a :
(( p, pn−2 )) = ((x pn−1 , pn−2 )) − an (( pn−1 , pn−2 ))
1 k
− bn (( pn−2 , pn−2 )) |D( f )| f w(x) d x + |li | .
∞
(( pn−1 , pn−1 )) −1 i=0
= (( pn−1 , x pn−2 )) − (( pn−2 , pn−2 ))
(( pn−2 , pn−2 ))
1 k
Or, x pn−2 est un polynôme unitaire de degré n − 1. Donc : On note c = w(x) d x + |li | . La linéarité de D per-
−1 i=0
met de conclure que cette application est c-lipschitzienne.
x pn−2 = pn−1 + qn−2 , avec deg(qn−2 ) < n − 1.
II.2) Supposons la formule (3) (formule d’intégration appro-
chée à k + 1 points) d’ordre m, avec m 2 k + 2 et trouvons
Ainsi : (( pn−1 , x pn−2 )) = (( pn−1 , pn−1 )) + (( pn−1 , qn−2 ))
une contradiction.
= (( pn−1 , pn−1 )). Pour tout polynôme p de degré d 2 k + 2, l’égalité :
Donc (( p, pn−2 )) = 0. k 1
Pour k = n − 1, li p(xi ) = p(x) w(x) d x
i=0 −1
est vérifiée.
(( p, pn−1 )) = ((x pn−1 , pn−1 )) − an (( pn−1 , pn−1 )) k
Notons L = (x − xi ). On a deg L 2 = 2 k + 2 ; donc :
− bn (( pn−2 , pn−1 ))
i=0
k
((x pn−1 , pn−1 )) 1
= ((x pn−1 , pn−1 )) − (( pn−1 , pn−1 )) li L 2 (xi ) = L 2 (x) w(x) d x
(( pn−1 , pn−1 ))
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
i=0 −1
= 0. 1
Or L(xi ) = 0, donc L 2 (x) w(x) d x = 0, d’où la contradic-
−1
Donc (( p, pn−1 )) = 0.
tion.
On a prouvé que p vérifie (a) et (b). D’où p = pn .
L’ordre m d’une formule d’intégration approchée à k + 1 points
On connaît p0 et p1 , la formule (2) permet de construire la suite
est nécessairement inférieur ou égal à 2 k + 1.
( pn ) par récurrence.
k
I.5) Quelques calculs d’intégrales vous permettront de dresser II.3) Par construction, deg f (xi ) li k. De plus :
le tableau suivant : i=0
k
∀ j ∈ {0, . . . , k} li (x j ) = di, j et f (xi ) li (x j ) = f (x j )
p0 (x) = 1 (( p0 , p0 )) = 2 ((x p0 , p0 )) = 0
i=0
p1 (x) = x (( p1 , p1 )) =
2
b2 =
1
((x p1 , p1 )) = 0 C’est la définition du polynôme d’interpolation de Lagrange
3 3
1 1 8 4 aux points x0 , . . . , xk . Donc :
p2 (x) = x p1 (x) − p0 (x) = x 2 − (( p2 , p2 )) = b3 = ((x p2 , p2 )) = 0
3 3 45 15
4 3 8 9 k
p3 (x) = x p2 (x) − p1 (x) = x 3 − x (( p3 , p3 )) = b4 = ((x p3 , p3 )) = 0
15 5 175 35
9 6 3 p( f ) = f (xi ) li
p4 (x) = x p3 (x) − p2 (x) = x 4 − x 2 +
35 7 35 i=0
313
Analyse PC-PSI
1 k 1
La formule théorique (9) devient alors (10) :
II.4) p( f )(x) w(x) d x = f (xi ) li (x) w(x) d x
−1 i=0 −1 1
k 1 3 3
f (x) d x ≈ 5 f − + 8 f (0) + 5 f
= li f (xi ). −1 9 5 5
i=0
II.5) On sait que, pour tout polynôme f de Pk , f = p( f ). III.2) En remplaçant k par 2 dans (9), on trouve :
Donc, dans ce cas et d’après la question II.4, on a : 1
1 k |D( f )| f (6) ∞.
f (x) w(x) d x = li f (xi ) 15750
−1 1 √ √
i=0 2
Ceci prouve que la formule (3) est au moins d’ordre k. III.3) On trouve : 2 + x d x = 2 3 − . (Poser
√ −1 3
II.6) Dans la fin de cette partie, on fixe p dans P2 k+1 . u = 2 + x pour faire le calcul « à la main ».)
945
Effectuons la division euclidienne de p par l : p = q l + r . III.4) Le calcul de f (6) nous donne : f (6) ∞ = . Donc :
On sait que deg r < deg l = k + 1, donc r ∈ Pk . De plus 64
deg p 2 k + 1. Ceci entraîne que q ∈ Pk . 3
|D( f )| = 9,375 10−4 .
1 1
3 200
II.7) p(x) w(x) d x = r (x) w(x) d x
−1 −1 III.5) Le nombre de chiffres significatifs se trouve grâce à l’er-
1
reur relative.
+ q(x) l(x) w(x) d x.
−1
D( f )
1
1
≈ 3,5 10−4 .
Or q(x) l(x) w(x) d x = ((q, l)) et, par définition des xi , l et f (x) d x
−1
−1
pk+1 sont deux polynômes unitaires de même degré et ayant les On se contentera de donner le second membre de (10) avec 4
mêmes racines. Donc l = pk+1 et ((q, pk+1 )) = 0, car q ∈ Pk . chiffres significatifs.
1 1
On a bien : p(x) w(x) d x = r (x) w(x) d x.
−1 −1 III.6) On trouve :
1 k
II.8) Puisque r est de degré k, r (x) w(x) d x = li r (xi ) 1 3 3
−1 5 f − + 8 f (0) + 5 f ≈ 2,797
i=0 9 5 5
d’après la question II.5.
De plus, pour tout i de {0, . . . , k} , l(xi ) = 0 et r (xi ) = p(xi ). et
Donc : D( f ) ≈ −2,8 10−5 .
1 1 k
p(x) w(x) d x = r (x) w(x) d x = li p(xi ) L’approximation est meilleure que la majoration théorique (9).
−1 −1 i=0
On a prouvé que, pour tout p de P2 k+1 : III.7) On a :
1 k 1
[ f (−1) + 4 f (0) + f (1)] ≈ 2,976
p(x) w(x) d x = li p(xi ). 3
−1 i=0
et :
1
Pour le choix indiqué des (xi )0 i k (les racines de pk+1 ) et des 1
1 f (x) d x − [ f (−1) + 4 f (0) + f (1)] ≈ 0,001.
3
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
314
TD : indications et réponses
∀ y ∈ [ − a, l + a] ∩ I | f (y)| r.
A. 1) La construction par récurrence de la suite (u n ) est possible
car, pour tout x de F, f (x) est dans F.
Si la suite récurrente (u n ) converge vers , alors il existe un
2) On remarque que, pour tout entier i : entier n 0 tel que :
On en déduit par récurrence que : L’égalité des accroissements finis vous permettra de prouver
i par récurrence que :
∀i ∈ N u i − u i+1 k u0 − u1 (2)
n+ p
Or lim |u n0 + p − | = 0 et lim r p = +∞, donc |u n0 − | = 0
u n − u n+ p = (u i−1 − u i ) p→+∞ p→+∞
kn
∀n ∈ N un − l u0 − u1 (4)
1−k
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
B. 1) Immédiat, car f ( ) = .
2) On a | f (l)| = g < 1 et f est de classe C1 . Donc il existe
g+1
a > 0 tel que, pour tout y de [ −a, l +a]∩ I , | f (y)| .
2
• On peut choisir a pour que J = [ − a, + a] ∩ I soit un
fermé de R.
g+1 3 3
• On note k = . D’après l’inégalité des accroissements f −∞, ⊂ −∞, et, sur cet intervalle, f (x) x.
2 2 2
finis, pour tout x de [l − a, l + a] ∩ I , on a :
3
Donc, si u 0 ∈ −∞, , la suite récurrente (u n ) est dé-
| f (x) − l| = | f (x) − f (l)| k|x − l| ka 2
3
croissante. Elle converge si u 0 ∈ 1, et diverge si
On en déduit que l’intervalle J est stable par f . 2
La restriction de f à J est k-lipschitzienne car, sur J , | f | est u 0 ∈ ]−∞, 1[ .
bornée par k et k < 1. Le point fixe = 1 n’est ni attractif ni répulsif.
Donc la restriction de f à J est une application contractante de
J et, d’après A., est un point fixe attractif de f . b) f (x) = e(x−1) et = 1.
315
Analyse PC-PSI
∀p∈N u n+ p ∈ [ − d, + d].
Pour tout x de R, f (x) x, donc la suite récurrente (u n ) est • D’après l’égalité des accroissements finis, il existe un élément
toujours croissante. Elle converge si u 0 ∈ ] − ∞, 1] et diverge y de [l − d, l + d] tel que :
si u 0 ∈ ]1, +∞[.
|u n+ p+1 − | = | f (y)||u n+ p − |.
Le point fixe = 1 n’est ni attractif ni répulsif.
• Ceci permet de montrer par récurrence :
c) f (x) = Arctan (x) et = 0.
Le point fixe = 0 est attractif. ∀p∈N (g − ´) p |u n − | |u n+ p − | (g + ´) p |u n − |
d) f (x) = x 3 + x et = 0.
2) a) Si M = 0, alors f est constante sur J et u n = l pour
Le point fixe l = 0 est répulsif. 1.
1 b) Sachant que | f ( )| = 0, l’inégalité des accroissements finis
e) f (x) = + 0,5(x − 1)2 et = 1.
x prouve que, pour tout n :
M
|u n+1 − | |u n − |2 .
2
On en déduit par récurrence que :
2 M p
∀ (n, p) ∈ N2 |u n+ p − | ( |u n − |)2 .
M 2
Or, la suite (u n ) converge vers . Donc, il existe n tel que :
M 1
|u n − l| .
2 10
L’inégalité précédente prouve qu’alors :
L’étude expérimentale semble indiquer un point fixe attractif.
2p
La fenêtre utilisée est (x, y) ∈ [0, 2] × [0, 2]. 2
Vérifier que : ∀ p ∈ N |u n+ p − l| .
M 10
f(a)
0 a b x
316
TD : indications et réponses
b
(t − a)(t − b) On en déduit :
b) f (t) d t
a 2 ∀ k ∈ [[1, n]]
b b
(t − a)(t − b) a+b xk
= f (t) − t − f (t) + f (t) d t. (b − a) xk + xk−1
2 2 f f (t) d t
a a n 2 x k−1
En développant le crochet, on arrive au résultat souhaité : (b − a) f (xk−1 ) f (xk )
+ .
b
(b − a)( f (a) + f (b)) n 2 2
f (t) d t −
a 2
En sommant ces inégalités, on obtient l’encadrement.
b
(t − a)(t − b) M2 (b − a)3
= f (t) d t. Cet encadrement a une longueur inférieure à .
a 2 8n 2
Si f est concave, les inégalités sont inversées.
c) À vous de majorer.
2) Soit n > 0. Pour tout k de [[0, n]], on note : B.1) On trouve D(Pk ) = 0 pour k dans {0, 1, 2, 3} . De plus, D
est une application linéaire. On en déduit que D(P) = 0 pour
b−a
xk = a + k . tout polynôme P de degré 3.
n
2)a) La formule de Taylor avec reste intégrale appliquée à f en
On applique ce qui précède à chaque segment [xk−1 , xk ]. a+b
nous apprend que :
a+b 2
3) La tangente au graphe de f au point d’abscisse a pour
2
équation : f = P + R4
b 2 x 4
M2 a+b (x − t)3 M4 a+b
t− dt |R4 (x)| M4 d t = x− .
2 a 2 a+b 3! 4! 2
2
M2 (b − a)3
. a+b
24 Si x ∈ a, , alors :
2
en utilisant l’inégalité de Taylor-Lagrange à l’ordre 2.
4) On procède comme à la question 2). a+b
2 (t − x)3 M4 a+b
4
|R4 (x)| M4 d t = x− .
5) Si f est convexe sur [a, b], alors, entre les points xk−1 et xk , x 3! 4! 2
le graphe de f est en dessous de la sécante aux points d’abs-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
cisse xk−1 et xk , et au dessus de la tangente au point d’abscisse Le calcul de |D( f )| = |D(R4 )| permet de terminer.
xk + xk−1 3) On procède comme aux questions 2) et 4) de A.
.
2
Conclusion
y
Pour chacune des trois méthodes exposées, on peut dire que
l’on approche la valeur moyenne de f sur :
b
1
graphe de f [a, b] f (t) d t
b−a a
317
Analyse PC-PSI
−3 −2 −1 0 1 2 3 x
−1
−2
2n
= 1 + (−1)n+1 ch (tp) .
p n2 + t 2
b) En particulier :
∞
p 2 (−1) p (2 p + 1)
ch t = (1 + ch (tp)) .
2 p p=0
(2 p + 1)2 + t 2
4) a) On sait que :
p
1 + ch (tp) = 2ch 2 t .
2
Remarque : Dans les trois méthodes exposées, le choix des
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
318
TD : indications et réponses
cos(t x) cos(t x) ∞
F(x) = Re(F(x)) = dt = 2 d t. (−1) p (2 p + 1)
ch t R+ ch t =2
R
0
(2 p + 1)2 + x 2
cos(xt) 2e−t p
2) a) dt = cos(xt) dt = p .
R+ ch t R+∗ 1 + e−2t 2ch x
2
∞ ∞
= 2 cos(xt)(−1) p e−(2 p+1)t d t. Et :
p
0 0
n
F(x) = p .
p −(2 p+1)t ch x
b) Considérons la suite de fonctions 2 cos(xt)(−1) e 2
définies et continues sur R+∗ . 0 3) On note F1 la transformée de Fourier de la fonction :
• Cette suite de fonctions converge simplement, sur R+∗ , vers
la fonction continue et intégrable : 1
f1 : t → .
p
cos(t x) ch t
t→ . 2
ch t
En utilisant, sur un segment [0, A] contenu dans R+ , le change-
• De plus, pour tout réel x fixé et tout t > 0 :
p
ment de variable défini par u = t , on obtient :
n
1 − (−1)n+1 e−2(n+1)t 2
2 cos(ct)(−1) p e−(2 p+1)t = 2 cos(xt)e−t
1 + e−2t ∞
p=0 1 2 2
F1 (x) = 2 cos(xt) dt = F x .
n
1 0 p p p
2 cos(xt)(−1) ep −(2 p+1)t
4e −t −t
4e . ch t
1 + e−2t 2
p=0
Et : √
La fonction t → 2e−t est continue et intégrable sur R+ . F1 = 2p f1 .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
319
Exercices : indications et réponses
Chapitre 1
p/2 n
N
20n Par récurrence, pour tout n :
1
(5n+1 − 4n+1 )(5n − 4n )
u0 u1
0 u 2n v2n et 0 u 2n+1 v2n+1 .
N
4 n v0 v1
= n+1 n
4 4 1 1
1
5n+1 1− 1− Pour n 3, 0 n 1/n − 1 = exp ln(n) − 1 .
5 5 n 2
⎛ ⎞
Pour n 3:
N ⎜ ⎟ 0 (n 1/n − 1)n (1/2)n .
⎜ 1 1 ⎟
= ⎜ n − n+1 ⎟
.
⎝ 4 4 ⎠ La série converge.
1 1− 1−
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5 5
La série, bien qu’alternée, ne vérifie pas le critère spécial
n n
1 √ √ des séries alternées.
1) √ √ = k+1− k .
0
k+ k+1 0
320
Exercices : indications et réponses
1 1 1 1 1
1) sin ∼ et > 0. 0 un = .
n n n 32n+1 + 2n + 1 32n+1
1/2 1
1 La série géométrique converge, donc un
2) u n = Arccos 1− 3 et lim u n = 0, donc : 32n+1
n n→+∞ converge. De plus :
u n ∼ sin (u n ) . ∞
1 1
0 S − SN = RN = .
1 N+1
32n+1 24 9 N
Or sin u n = . La série converge.
n 3/2
1
1 ln n Il suffit ensuite de calculer N pour obtenir < 10−4 .
1) =o √ . La série diverge. 24 9 N
n 3/4 n Maple vient en aide et fournit N = 3, S3 = 0, 2878 . . .
ln n 1
2) =o . La série converge.
n2 n 3/2
1) x = 0, 123 456 456 456 . . .
(ln n)3 1 = 0, 123 + y
3) =o . La série converge.
n2 n 3/2 3 456
Et 10 y = 0, 456 456 456 . . . = + y.
1 000
1
1) La fonction t → 2 est positive, continue et décrois-
t 41 111
sante sur [1, +∞[. D’où : x= .
333 000
k+1
1 1 dt 1 1
On a donc − = , puis un .
k k+1 k t2 k2 n+1 4
2) La calculatrice indique = 0, 571 428 571 4.
7
La série u n diverge. Vérifier ensuite par le procédé développé ci-dessus que :
2) En procédant de manière analogue, montrer la convergence
de la série. 4
= 0, 571 428.
7
1) Si |a| > 1, la série est grossièrement divergente.
3) On remarque qu’un nombre décimal est rationnel et que sa
Si a ∈ [−1, 0[, la série converge, car elle vérifie le critère spé- représentation décimale propre vérifie la condition indiquée.
cial des séries alternées. p
Si a = 1, elle diverge. Soit x = un rationnel de ]0, 1[ , sous forme irréductible, avec
q
∞
Si a ∈ ]0, 1[, le critère de d’Alembert s’applique, la série ak
converge, ainsi, bien sûr, que pour a = 0. q ∈ N∗ et x = son développement décimal.
1
10 k
2) La série est à termes strictement positifs. Le critère de
d’Alembert donne la convergence de la série lorsque |a| < 1, 10 × p = q × b1 + r1 et r1 ∈ [[0, q − 1]], d’où b1 = a1 .
sa divergence lorsque |a| > 1. Si |a| = 1, la série est grossiè-
rement divergente. 10 × r1 = q × b2 + r2 et r2 ∈ [[0, q − 1]], d’où b2 = a2 .
3) On utilise la règle de d’Alembert.
Puis, par récurrence :
u n+1 n+1 1
= . 10 × ri = q × bi+1 + ri+1 et ri+1 ∈ [[0, q − 1]],
un n 1 + bn+1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Si b 1, la série converge. Montrer que, pour tout i : bi = ai .
n n
Les restes ri appartiennent à [[0, q −1]]. Il existe donc i et j , dis-
Soit b dans ]0, 1[. On a ln (1 + bk ) = ln(1 + bk ). tincts, tels que ri = r j . Ensuite, pour tout k 1, ai+k = a j +k .
k=1 1 ∞
ak
Or, la série ln(1 + bk ) converge, car ln(1 + bk ) ∼ bk . Réciproquement, soit x = tel que la suite (ak ) soit
1
10 k
n
périodique, de période p. Alors :
La suite (1 + bk ) a donc une limite L > 0.
k=1 ⎛ ⎞
n p ∞ p
On en déduit u n ∼ . La série u n diverge. 1 10 p
L x =⎝ a j 10− j ⎠ = (a j 10− j ).
u n+1 10i p 10 p − 1
4) lim = r. j =1 i=0 j =1
n→+∞ u n
321
Analyse PC-PSI
1
1) On fixe ´ > 0 et on applique le critère de Cauchy. Il Si a = 0, = O(u n ) et la série diverge.
n
existe N dans N tel que, pour tout n N : 1
2n Si a = 0, u n = O et la série converge.
n2
0 u k < ´. (1)
2n n+1 2) Si |z| < 1, alors lim u n = 1. La série est grossièrement
n→+∞
Or, uk nu 2n . Donc, pour tout n N, on a : divergente.
n+1
1
0 2 n u 2n 2´. Si |z| > 1, alors |u n | = O . La série converge.
|z|n
De plus, pour un tel n : 1 1
Si |z| = 1, alors Re = . La série diverge grossiè-
(2n +1) u 2n+1 (2n +1) u 2n 2´+u 2n 3´ (en utilisant (1)) 1 + zn 2
rement.
Donc, pour tout m 2N, mu m 3´. D’où :
1
lim n u n = 0. On pose a0 = 0, et, pour p 1, a p = , ainsi que,
n→+∞ p2
1
1 pour tout p, b p = .
2) La réciproque est fausse. Considérer la série . p!
n ln(n) On reconnaît le terme général du produit de Cauchy des sé-
ries a p et b p . Ces deux séries sont absolument conver-
Chacune de ces séries vérifie le critère spécial des séries
alternées. On connaît alors la relation |Rn | |u n+1 |. gentes. La série w p converge. De plus :
1) |u n+1 | 10−2 dès que n 49.
∞ ∞ ∞
0, 780 3 S49 S S50 0, 790 3. 1 1 p2
wp = = e.
1 1
p2 0
p! 6
Avec Maple :
X ;!B@9L0+>LLD-J'<2L*I<G-JE<Z/55("JJ ^ √
;!B@9L0+>LLD-J'<2L*I<G-JE<Z/55&/JJ ^ On pose vn = ln n un .
.7803986631
.7902996532 1 1 (−1)n
vn − vn−1 = − ln 1 − + ln 1 + √
2 n n
2) |u n+1 | 10−2 dès que n 4.
(−1)n 1
= √ +O .
0,71 S5 S S4 0,72. n n 3/2
Avec Maple : La série (vn − vn−1 ) converge car elle est la somme d’une
X ;!B@9L0+>LLD-J'<2L*I<')G-JE<Z/55(JJ ^ série alternée convergente et d’une série absolument conver-
;!B@9L0+>LLD-J'<2L*I<')G-JE<Z/55&JJ ^ gente. La suite (vn ) converge donc vers un réel . On en déduit
e
.7150603159 u n ∼ √ . La série u n diverge.
.7110762521 n
u0
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322
Exercices : indications et réponses
1
(ei x t)n
On montre que lim d t = 0.
2) On en déduit : n→+∞ 0 1 − ei x t
1 1
∞ (ei x t)n tn
vn = 1 ⇔ = 0 0 dt d t.
0 1 − ei x t 0 |1 − ei x t|
0
⇔ lim (1 + u 0 )(1 + u 1 ) . . . (1 + u n ) = +∞ Or |1 − e t| ix
sup((1 − t cos x), t sin x).
n→+∞
n
⇔ lim ln(1 + u k ) = +∞ . y
n→+∞
0
k
an+i La série converge et :
an+i i=1 Sn
Tn+k − Tn = =1− . ∞
i=1
Sn+i Sn+k Sn+k ei k x 1
ei x
= d t.
1
k 0 1 − ei x t
Sn
Or, pour tout n fixé, on a lim = 0. Donc, il existe k > 0
k→+∞ Sn+k 1
ei x
1 2) dt
tel que Tn+k − Tn . 0 1 − ei x t
2
1
La suite (Tn ) ne satisfait pas le critère de Cauchy, donc diverge. 1 2 t − 2 cos x
=− dt
2 0 t 2 − 2 t cos x + 1
2) Sachant que an = Sn − Sn−1 , on a : 1
sin x
+i dt
an Sn − Sn−1 Sn − Sn−1 1 1 0 (t − cos x)2 + sin2 x
0 = = − (1) 1
Sn2 Sn2 Sn Sn−1 Sn−1 Sn = − [ln(t 2 − 2t cos x + 1)]10
2 1
1 1 1 (t − cos x)
La suite converge, donc la série − +i Arctan (si x = p)
Sn Sn−1 Sn sin x
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
0
converge. 1
an = − [ln(t 2 − 2t cos x + 1)]10
La majoration (1) prouve que la série converge. 2
Sn2 x p
+i Arctan tan + Arctan tan −x .
2 2
1) On remarque que, lorsque x = 2 k p (k ∈ Z), les • x ∈ ]0, p[
inx
e cos n x 1
ei x x p x
séries et divergent. d t = − ln 2 sin +i − .
n n 1 − ei x t 2 2 2
0
Soit x ∈ ]0, 2p[ .
ei n x Si x = p, le calcul de la seconde intégrale n’est plus correct.
On calcule les sommes partielles de la série : Toutefois, elle est nulle. Le résultat est encore valable.
n
• x ∈ ]p, 2p[
n n 1 1 n
ei k x i k x k−1 i k x k−1
Sn = = e t dt = (e t )dt 1
ei x x x p
k=1
k k=1 0 0 k=1 d t = − ln 2 sin +i −p + p+ −x
0 1 − ei x t 2 2 2
1 1
ei x (ei x t)n i x x p x
= dt − e d t. = − ln 2 sin +i − .
0 1 − ei x t 0 1 − ei x t 2 2 2
323
Analyse PC-PSI
n n−1 n−1
3) On en déduit, en considérant les parties réelles et imaginaires
1) 0 k uk = Rk − n Rn Rk .
ei n x cos n x sin n x
de la série , que les séries et 1 0 0
n n n
Si la série Rn converge, la série n u n converge aussi.
convergent, pour x fixé dans ]0, p]. De plus :
∞ ∞ On suppose la série n u n convergente. Alors :
cos n x x sin n x p x
= − ln 2 sin et = − .
1
n 2 1
n 2 2 n−1 n n ∞ ∞
Rk = k u k + n Rn k uk + n uk k uk
1 0 0 0 n+1 0
La fonction t → est décroissante sur R+∗ , donc :
t
Donc, la série Rn converge.
u k − u k−1
= 2) Lorsque ces séries convergent, les relations établies :
uk
uk uk uk
dt dt dt u k − u k−1 n n−1 n−1 ∞
= . k uk Rk et Rk k uk
u k−1 u k u k−1 t u k−1 u k−1 u k−1
0 0 0 0
En additionnant :
n n donnent l’égalité des limites.
u k − u k−1 u k − u k−1
ln(u n ) − ln(u 0 ) . n 1
uk u k−1 (−1)k 1 − (−t 2 )n+1
1 1 1) = d t.
(2k + 1) 0 1 + t2
On note M un majorant des u n+1 − u n . La conclusion souhaitée 0
découle alors de : Puis :
1 1
n
u k − u k−1
n
u k − u k−1
n
1 1 (−t 2 )n+1 1
− M − t 2 n+2 d t
u k−1 uk u k−1 uk 0 1 + t2 0 2n + 3
1 1 1
1 D’où : ∞
M× . (−1)k p
u0 = .
0
(2k + 1) 4
• Si a = b, la série n’est pas définie. 2) On écrit :
1 ∞
• Si a < b, alors u n ∼ b . p (−1)k
n u n = ln tan − Rn , avec Rn =
La série est alors absolument convergente si b > 1, et diver- 4 n+1
(2k + 1)
gente si b 1. 1 − tan Rn
(−1)n = ln = −2 tan Rn + o(tan2 Rn )
• Si b < a, alors : u n ∼ . Donc, pour a 0, la série 1 + tan Rn
na
u n diverge grossièrement. (−1)k
La série vérifie le critère spécial des séries alter-
Pour a > 0, cet équivalent ne permet pas de conclure car la (2k + 1)
suite (u n ) n’est pas de signe constant. 1 1
nées, donc |Rn | .
(−1)n nb 2n + 5 2n + 3
un − =− a a ∼ −n b−2a . 1
na n [n + (−1)n n b ] Soit |Rn | ∼ .
2n
(−1)n 1
On écrit u n = + vn , avec vn ∼ −n b−2a . Puis u n + 2 tan Rn = o 2 , la série (u n + 2 Rn ) est donc
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
na n
La série u n converge si, et seulement si, b − 2a < −1.
absolument convergente.
b a=b De plus, la série Rn est une série alternée. On montre
a<b qu’elle vérifie le critère spécial.
b>1
∞
convergence (−1)k
Rn =
2k + 1
b−2a = −1 n+1
a<b Donc :
b<1 a N 1
divergence |Rn | − |Rn+1 | = lim (−t 2 )k d t
b<a b<a N→∞ 0
n+1
b<a a>0
b−2a<−1 N 1
a<0 convergence b−2a −1
− lim (−t 2 )k d t
Divergence divergence
N→∞
n+2 0
324
Exercices : indications et réponses
1 1 et :
g(x) = √ − √ . 1
(2x) − 2x (2x + 1) + 2x + 1 lim G(x) =
ln(2).
2x→+∞
1
La fonction g est positive. On fait appel à Maple pour étudier Par conséquent 0 |S − S2N+1 | ln(2) − G(N).
2√
les variations de g. 1 2
On remarque que ln(2) − G(N) ∼ .
2 n
Avec Maple :
Avec Maple :
X 3;0.B3. `7 `Z]DX-2LL*I]JD063.L*I]JJ
D-2L*I]G-G063.L*I]G-JJ ^ X Q `Z]DX@<L063.LL*I]D-J2L]JJJ
X 4IZ]DX=199L7L]JE]J ^ D-2*I@<LL063.L*I]JG-J
4L]J ^8@:.L4L]JE]Z-551<91<1.[J ^ 2L063.L*I]JD-JJD-2*I@<LL063.L*I]G-JG-J
01>8@19[L4L]JJ ^ 2L063.L*I]G-JD-JJ ^
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1 1 X@1>1.LQL]JE]Z1<91<1.[J ^
g :=→ √ − √ X 0;31;0LQL]JE]Z1<91<1.[E*J ^
2x − 2x 2x +1+ 2x +1 √
2x −1 1 2x +1
h := x → diff (g(x), x) G := x → ln − ln √
x 2 2x −1
√
√ 1 2x +1+1
1 2 1 − ln √
2− √ 2+ √ 2 2x +1−1
2 x 2x +1 1
− √ √ 2
+ √ 2 ln(2)
2x − 2 x 2x +1+ 2x +1 2
1 √ 1 1 1 1 √ 1 3/2 12
x infinity ln(2) − 2 − − 2 +O
2 x 4 x 24 x x
0
1
La convergence est lente. Plus précisement, ln(2) − G(N)
2
décroît vers 0 lorsque N tend vers +∞. Pour avoir
1
ln(2) − G(N) 10−2 , il suffit de prendre N = 20 051.
2
325
Analyse PC-PSI
p p
Avec Maple : 2) On a − + n p < xn < + n p, donc :
2 2
X ;6+B `ZL*I]D-JIL063.L*I]JD-JIL063.L*I]G-JD-J
2LL]JIL063.L*I]JG-JIL063.L*I]G-JG-JJ ^ xn ∼ n p, soit xn = n p + o(n).
X 0:@!;L;6+BZ*II;]8LD*I-/'LD*JJE]J `
X ;!B@9LFJ ^ On pose alors yn = xn − n p. La suite tan(yn ) = xn tend vers
p
√ √ √ +∞ et yn tend vers . D’où :
(2 x ∼ −1) 2 x ∼−1 2 x ∼ +1 − 1 2
equa := √ √ √ p
x∼ 2 x ∼+1 2 x ∼ +1 + 1 xn = n p + + o(1).
2
20020.05257
Un développement asymptotique à trois termes est demandé et
X ;!B@9LL-2*JI@<L*JDQL*//&/JJ ^ p
nécessite de préciser z n = xn − n p − .
X ;!B@9LL-2*JI@<L*JDQL*//&-JJ ^ 2
.01000001282 p
On a tan(xn ) = −cotan(z n ) = n p + + z n .
.009999763822 2
1 1
Puis tan(z n ) = − p ∼− .
3) Puisque Maple calcule avec une précision supérieure à 10−7 , n p + + zn np
2
on obtient S = 2, 86 à 2 · 10−2 près. p 1 1
Et enfin xn = n p + − +o .
2 np n
Avec Maple :
Pour obtenir le développement asymptotique avec Maple, on
X O `Z0+>L;!B@9LQL<JJE<Z-55*//&-J ^ pose :
S := 2.867156968 2
u= .
(2 n + 1) p
p p
1) La fonction − + n p, + n p → R,
2 2 Avec Maple :
x → tan x − x, est strictement croissante et continue.
De plus : lim (tan x − x) = −∞ X 3;0.B3. `Y `Z0:@!;L+Z0;31;0L-2L.B<LR12*GYJ
x→(− p2 +n p)+ DYJEYJEYJ ^
X B0[>8.L0+A0.L+Z*2LR1IL*I<G-JJE-2+GYJE<J ^
et : lim (tan x − x) = +∞.
x→(+ p2 +np)− 2 13 5
z := −u − u 3 − u + O(u 6 )
p p 3 15
Elle réalise donc une bijection de ] − + n p, + n p[ sur R. 1 1 2 1 1 1 1
2 2 − − + 3
D’où l’existence et l’unicité de xn . 1 1 1 1 4 p 3 p 3 8 p p
pn + p − + + +
2 p n 2 p n2 n3 n4
Avec Maple : 1 1 1 13 1
y − − 3 −
+ 16 p p 15 p5 + O 1
20 n5 n6
1
15 3) On a u an ∼ . La série u an converge si, et seulement
(n p)a
si, a > 1.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1
De plus, tan u n = .
10 tan xn
Puisque tan xn+1 = xn+1 > tan xn = xn > 0, on a :
5 u n+1 < u n .
326
Exercices : indications et réponses
2 i−1 N−1 n
n n
uk 2n−1
De plus, la somme bk est fixée et lim ak = +∞. Il
n→+∞
k=i 0 0
1) Sn (v) = vi = = ak,n u k . existe donc M dans N tel que :
i=1 i=1
i k=1
De plus, on a :
N−1
⎧ 1 ∀n M bk ´ Sn (a).
⎪
⎪ si k ∈ [[1, n]]
⎪
⎨ i 0
(k+1)/2 i k
ak,n = .
⎪
⎪ 1 Donc, pour tout n M , on a :
⎪
⎩ si k ∈ [[n + 1, 2 n − 1]]
i
(k+1)/2 i n
|Sn (b)| 2 ´ Sn (a) .
k=2i−1
i = k +1 b) L’hypothèse an ∼ bn se traduit par an − bn = o(an ), et on
2n−1 2 applique le a).
1 1
c) On pose an = et bn = ln 1 + .
n n
k=i u n+1
2) a) On calcule ln .
un
k
2
u n+1 l l l
ln = ln 1 − + vn = − +vn +K n − + vn .
un n n n
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
k=1 k=1
i 1
(k+1)/2 i k
1 1k 1 n
Or = . Puis u n+1 = u 1 n −l exp −l gn + wk .
i k2 2
(k+1)/2 i k
1
1 ∞
Par conséquent, Sn (v) Sn (u). La divergence de la série
2 On note w = wk et A = u 1 exp(−l g + w).
u n entraîne celle de la série vn . 1
−l
Alors u n ∼ A n .
1) a) On fixe ´ > 0. Il existe N dans N tel que : u n+1 3 1
c) Ici, =1− +O 2 .
un 2n n
k N ⇒ |bk | ´ ak .
Donc, il existe A > 0 tel que :
Donc, pour tout n N, on a :
u n ∼ A n −3/2 .
n n n
bk |bk | ´ ak ´Sn (a).
k=N k=N k=N
La série u n converge.
327
Analyse PC-PSI
n
S
1) Si S = 0, alors u k ∼ S et vn ∼ . La forme de l’expression de N(x) (racine carrée de car-
n
1 rés et produits) suggère de montrer que N est la norme associée
Donc la série vn diverge. à un produit scalaire sur R2 .
L’égalité de polarisation impose, pour x = (a, b) et
Si la série vn converge, S = 0 . x = (a , b ) :
N N N N
1 1 1 N(x + x )2 − N(x)2 − N(x )2
2) wn = k uk = k uk − w(x, x ) = .
1 k=1 n=k
n (n + 1) k=1
k N +1 2
N = aa + ab + a b + 5 bb .
1
= SN − k (Sk − Sk−1 )
N +1 k=1 On justifie ensuite sans difficulté que w définit bien un produit
N−1 scalaire sur R2 .
1 N 1
= SN + Sk .
N +1 N +1 N k=0
N−1 La seule propriété définissant une norme qui ne soit
1
Le terme Sk tend vers S lorsque N tend vers +∞, car il pas vérifiée avec toute fonction positive et continue f est
N k=0 N f (P) = 0 ⇒ P = 0.
s’agit d’une moyenne de Césaro d’une suite de limite S. Soit P un polynôme de K[X] tel que N f (P) = 0. Alors :
∞
Donc, la série wn converge et wn = S.
1 ∀ t ∈ [0, 1] P(t) = 0 ou f (t) = 0.
n n
(k + 1)k (k + 1)k
3) = (n + 1)n et (n + 1) xn = n
uk . Si f n’est pas nulle sur [0,1], il existe un intervalle [a, b], avec
k k−1 k k−1
1 1 a < b, contenu dans [0,1] sur lequel elle ne s’annule pas car
La moyenne géométrique de n réels positifs est inférieure à leur elle est continue. P devra alors s’annuler sur [a, b] et P sera
moyenne arithmétique, donc : donc le polynôme nul.
n n
La condition nécessaire et suffisante recherchée est donc
1 (k + 1)k 1 f = 0.
xn uk e k uk .
n (n + 1) 1
k k−1 n (n + 1) 1
vaut à f (x) = 0 E . Donc N est une norme si, et seulement si, Si x est un vecteur de E différent de a, le vecteur
f est injective. r x −a
a+ appartient à B O(a, r ), donc à F. F est un sous-
2 x −a
Il suffit de remarquer que : espace vectoriel de E. x − a, puis x, appartiennent à F. Donc
F = E.
√
un 1 1
∀ n ∈ N∗ 0 un + . Si O = [, alors A + O = [. C’est un ouvert de E. On
n 2 n2
suppose O = [.
Soit (a, b) dans A × O. O étant un ouvert de E, il existe r > 0
Il suffit d’appliquer l’inégalité de Cauchy-Schwarz à u et tel que la boule ouverte B O(b, r ) soit contenue dans O. Alors
1 B O(a + b, r ) = a + B O(b, r ) est contenue dans A + O, qui est
à v, définie par vn = :
n donc un ouvert de E.
∞
un p
N2 (u) N2 (v) = √ N2 (u). Soit x un point de E. On a d(x, A) = 0 si, et seulement
n 6
0 si, pour tout ´ > 0, la boule B O(x, ´) contient des points de A.
328
Exercices : indications et réponses
2) Il suffit d’utiliser l’exercice 8 pour conclure que E est le seul 2) Pour tout t de [0, 1], f (t) = f (0) + f (x) d x, donc :
0
sous-espace vectoriel ouvert de E.
t 1
| f (t)| = | f (0) + f (x) d x| | f (0)| + | f (x)| d x.
Soit a dans E et r > 0. 0 0
◦
1) On note B F(a, r ) l’ensemble des points intérieurs à On en déduit : N( f ) N ( f ).
B F(a, r ). Puis :
• B O(a, r ) est un ouvert contenu dans B F(a, r ), donc
tout point de B O(a, r ) est intérieur à B F(a, r ). D’où N ( f ) = | f (0)| + N( f ) | f (0)| + N ( f ) = N ( f ).
◦
B O(a, r ) ⊂ B F(a, r ).
• Soit x tel que x − a = r et r > 0. 3) On note fn (x) = x n . Il est aisé de constater que, pour
n 2:
B(a,r)
1
N( f n ) = , N ( fn ) = 1 et N ( f n ) = n.
n+1
x B(x,r) 1) L’application w : E × E → R
r x−a
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
y =x + 1
2 x−a ( f , g) → f (0) g(0) + f (t) g (t) d t
0
On montre que x ne peut être intérieur à B F(a, r ), c’est-à-dire est un produit scalaire. N est la norme associée à ce produit
que B O(x, r) n’est pas incluse dans B F(a, r ). En effet : scalaire.
2) Puisque f est de classe C1 sur [0,1], on peut écrire :
r x −a
y=x+ ∈ B O(x, r) x
2 x −a
∀ x ∈ [0, 1] f (x) = f (0) + f (t) d t. Donc :
r 0
et y − a = r + > r . x 2
2 ∀ x ∈ [0, 1] ( f (x))2 = f (0) + f (t) d t
L’ensemble des points intérieurs à B F(a, r ) est B O(a, r ). 0
2) On note B O(a, r ) l’ensemble des points adhérents à x x 2
B O(a, r ). f 2 (0) + 2| f (0) f (t) d t| + f (t) d t .
0 0
• B F(a, r ) est un fermé, donc tout point adhérent à B F(a, r ) est
x x 2
dans B F(a, r ). Tout point adhérent à B O(a, r ) est donc aussi 1
Or | f (0)| f (t) d t f 2 (0) + f (t) d t .
dans B F(a, r ). On en déduit B O(a, r ) ⊂ B F(a, r ). 0 2 0
329
Analyse PC-PSI
n n 2a(a 2 + 1)x
w(A, A) = tr(t A A) = aki2 0. f est paire, dérivable et f (x) = − .
(x 2 + 1)2
i=1 k=1
x 0 +∞
De plus, si w(A, A) = 0, alors A = 0. w est donc un produit
scalaire sur Mn (R) et sa norme associée est :
a (a 2 + 1)
f (x)
N(A) = aik2 .
(i,k)
0
2 t t t 2
2) N(A) = tr( A A) = tr(A A) = N( A) .
3) a) On note A = (ai j ), B = (bi j ), C = A B = (ci j ). On peut donc supposer que u 0 ∈ ]0, a(a 2 + 1)]. Cet intervalle
est stable par f et f est décroissante sur cet intervalle. Les
2
suites (u 2n ) et (u 2n+1 ) sont donc monotones, l’une croissante et
N(A B)2 = ci2j = aik bkj . l’autre décroissante. Bornées, elles convergent. Leurs limites
i, j i, j k sont points fixes de f ◦ f .
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L ’inégalité de Cauchy-Schwarz, dans l’espace Rn muni du pro- On précise les points fixes éventuels de f , puis de f ◦ f .
duit scalaire x | y = xk yk , donne :
k
f (x) = x ⇔ (x − a)(x 2 + ax + a 2 + 1) = 0.
2
f ◦ f (x) = x ⇔ x 5 − a(a 2 + 1)x 4 + 2x 3 − 2a(a 2 + 1)x 2
aik bkj aik2 2
bkj
k k k +x(1 + a 2 (a 2 + 1)2 ) − a(a 2 + 1) = 0.
d’où on déduit : Puisque toute racine réelle ou complexe de f (x) = x est solu-
tion de f ◦ f (x) = x, on peut factoriser l’équation obtenue :
ci2j aik2 b2j k = N(A)2 N(B)2 .
i, j i,k j ,k f ◦ f (x) = x ⇔ (x −a)(x 2 +ax +a 2 +1)(x 2 −a(a 2 +1)x +1) = 0.
b) L ’égalité a lieu si, et seulement si :
L’équation x 2 − a(a 2 + 1)x + 1 = 0 a pour discrimant :
2
330
Exercices : indications et réponses
Avec Maple : v x
a =2 v
10 C
BO(a,r)
8 u
a BO(ta+(1-t)b,r)
u x
6 ta+(1-t)b BO(b,r)
u u
4 b
2
On prouve que t a + (1 − t)b est un point intérieur à C.
0 2 4 6 8 10 Il existe r > 0 tel que les boules ouvertes B O(a, r ) et B O(b, r )
t soient contenues dans C. On montre que la boule ouverte
B O(ta + (1 − t)b, r ) est aussi contenue dans C.
Deux cas peuvent alors se présenter :
• a 1, l’équation f ◦ f (x) = x admet une seule racine réelle ∀ x ∈ B O(ta + (1 − t)b, r )
a, donc la suite (u n ) converge vers a ;
• a > 1, l’équation admet trois racines a, b, c et ces racines x = ta + (1 − t)b + t(x − a) + (1 − t)(x − b) .
sont distinctes car a n’est pas racine de x 2 − a(a 2 + 1)x + 1 = 0.
On pose u = x − [ta + (1 − t)b] = t(x − a) + (1 − t)(x − b).
Si u 0 = a, alors la suite (u n ) est stationnaire.
Alors, on a u < r .
Sinon, f (a) = a, f (b) = c et f (c) = b.
Donc, a + u ∈ B O(a, r ) et b + u ∈ B O(b, r ), puis
De plus, on a :
2a 2 a + u ∈ C et b + u ∈ C. La convexité de C donne :
f (a) = − 2 . t(a + u) + (1 − t)(b + u) = x ∈ C. L ’ensemble des points
a +1
intérieurs à C est donc convexe.
Donc :
| f (a)| > 1. 1 1
On note A n , le centre de la boule Bn et on fait
Si la suite (u 2n ) convergeait vers a, on aurait : n n
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
une figure. On constate alors deux cas différents.
lim u 2n+1 = f (a) = a
y
et :
B2
|u 2n+1 − a| | f (u 2n ) − a|
lim = lim = | f (a)| > 1.
n→+∞ |u 2n − a| n→+∞ |u 2n − a|
1
La question précédente montre que ceci est impossible. L’une
des deux suites extraites converge donc vers b, l’autre vers c.
La suite (u n ) diverge (voir schéma). B4
A2
B6
1) On considère C l’ensemble des points adhérents à
A4
O A6
C, x, y deux points de cet ensemble et t un réel de ]0, 1[. x
1 x k=2
et y sont respectivement limites de (xn ) et (yn ), deux suites de
points de C. Le point t x + (1 − t)y est donc limite de la suite
(t xn +(1−t) yn ), qui est une suite d’éléments de C. L ’ensemble
des points adhérents à C est donc convexe.
331
Analyse PC-PSI
y puis :
1 B2 N(u − f (u)) N(u − u n+1 ) + N(u n+1 − f (u))
N(u − u n+1 ) + a N(u n+1 − u n ) + a N( f (u) − u) ;
soit :
B4 A2
0 (1 − a)N(u − f (u)) N(u − u n+1 ) + a N(u n+1 − u n ).
B6 A4
A6 Or :
On sait que deux cercles de centres C et C , de rayons R et R , donc : lim N(u − f (u)) = 0.
n→+∞
sont emboîtés si, et seulement si, d(C, C ) |R − R | . Ceci implique f (u) = u.
1 1
2
k k √ • On suppose que u et v sont points fixes de f . Alors :
Si 2 − − , c’est-à-dire si k 2,
n n+1 n n+1 N( f (u) − f (v)) a N( f (u) − u) + a N( f (v) − v) = 0.
alors Bn+1 ⊂ Bn .
Les boules D’où : f (u) = f (v) = u = v.
√ Bn sont emboîtées. B = B1 et B est fermé.
Si k < 2, les boules ne contiennent pas O. Mais toute boule
ouverte de centre O rencontre B. B n’est pas fermé. Chapitre 3
1) On sait que, pour tout x de [0, a], on a : 1
• Si a > 1, alors a + sin a − 1 > 0.
x
Dans ce cas :
x n+1 a n+1
| f (x) − f n (x)| = .
1−x 1−a lim f (x) = +∞ et lim f (x) = −∞.
x→0+ x→0−
a n+1
Donc : N∞ ( f − f n ) . 1
1−a • Si a < −1, alors a + sin a + 1 < 0. Dans ce cas :
x
a n+1
Pour conclure, lim = 0, donc la suite ( f n ) converge lim f (x) = −∞ et lim f (x) = +∞.
n→+∞ 1 − a x→0+ x→0−
vers f dans (E, N∞ ). f n’est pas une fonction polynôme.
2) L ’espace vectoriel F des fonctions polynômes sur [0, a] • Si a ∈ [−1, 1], un bon choix de deux suites tendant vers
est un sous-espace vectoriel de E qui n’est pas fermé dans 0 permettra de prouver que f n’a de limite ni à droite, ni à
(E, N∞ ) . gauche en 0.
332
Exercices : indications et réponses
En 0, la fonction étudiée est équivalente à x a−b Donc : 1) On note la norme associée au produit scalaire.
D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz :
⎧
√ √ ⎨0 si a > b
1 + xa − 1−x a ∀ (x1 , x2 ) ∈ E 2 | f a (x1 )− f a (x2 )| | x1 −x2 | a | a x1 −x2 .
lim+ = 1 si a = b
x→0 xb ⎩ Donc, l’application fa est a -lipschitzienne sur E. D’où la
+∞ si a < b
continuité.
2) Pour tout a de E, f a−1 ({0}) est un fermé de E et :
Les fonctions ((x, y) → h(x) − h(y)) et ((x, y) → x − y)
A⊥ = f a−1 {0} .
2 2
sont continues sur R , donc f est continue sur R \D. a∈ A
Si l’on fixe x, alors lim f (x, y) = h (x). On pose donc : Une intersection quelconque de fermés est un fermé, donc A ⊥
y→x
est un fermé de E.
f (x, x) = h (x).
Mn (K)2 −→ Mn (K)
L’application P : est bilinéaire,
Il reste à prouver que : (A, B) −→ A B
l’espace vectoriel Mn (K) est de dimension finie. Le cours per-
∀ x0 ∈ R lim f (x, y) = f (x0 , x0 ) = h (x0 ). met de conclure.
(x,y)→(x 0 ,x 0 )
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On étudie la continuité de f sur U , ouvert de R . f L = sup 1− sin(2t) = 1+ = .
t∈[0,2p] 2 2 2
On définit g sur ] − 1, +∞[ en posant :
3) Tout endomorphisme auto-adjoint, u, de R2 est diagonali-
ln(1 + t) sable dans une base orthonormée de R2 . On note a1 et a2 les
si t = 0
g(t) = t valeurs propres de u et → v1 , →
− −
v2 une base orthornormée de vec-
1 si t = 0 teurs propres de u.
Tout élément (x, y) de R2 s’écrit (x, y) = x1 → −v1 + x2 →
−
v2 et
On peut écrire : ∀ (x, y) ∈ U f (x, y) = y g(x y). De plus, g est f (x, y) = a1 x1 →
−
v1 + a2 x2 →
−
v2 .
continue sur ] − 1, +∞[, l’application ((x, y) → x y) est conti- Donc :
nue sur R2 , car c’est une fonction polynôme des deux variables
(x, y). Donc f est continue sur U . f (x, y) = (a1 x1 )2 + (a2 x2 )2 max(|a1 |, |a2 |) x12 + x22
333
Analyse PC-PSI
1) C’est une propriété classique des fonctions convexes. Toute solution du problème est telle que :
y t t t
∀ t ∈ R ∀ n ∈ N∗ h(t) = h cos . . . cos n .
y = f(x) 2n 2 2
On en déduit par récurrence que :
Sa,y
a x t t sin(t)
y x ∀ t ∈ R∗ ∀ n ∈ N∗ h(t) = h t .
O 2n n
2 sin n t
Sa,x 2
0
y = lx+l ∀ (x, y) ∈ E 2 |d(x) − d(y)| x − y = d(x, y).
O x
On fixe (x, y) dans E 2 . On sait que :
On en déduit : f (g(a)) = g( f (a)) g(a) et g(g(a)) g(a). d(y) − d(x) d(x, y).
Donc g(a) ∈ A, et g(a) a = sup A.
Finalement, g(a) = a et, de même, f (a) = a. On a prouvé : ∀ (x, y) ∈ E 2 |d(x)−d(y)| d(x, y) = x − y .
334
Exercices : indications et réponses
La suite (yn ) est bornée, donc la suite ( f (yn )) est bornée. Or,
1) On procède par contraposée.
f (xn ) = xn f (yn ). Donc la suite ( f (xn )) converge vers 0 F .
• On suppose que A ∩ B = [.
Soit x ∈ A ∩ B, alors : d(x, A) = d(x, B) = 0. Ceci étant vrai pour toute suite (xn ) de E tendant vers 0 E , l’ap-
plication f est continue en 0 E .
Donc : ∃x ∈ E d(x, A) + d(x, B) = 0.
Par linéarité : ∀ (x, y) ∈ E 2 f (x) − f (y) = f (x − y). On en
• Réciproquement, on suppose que : déduit que f est continue sur E.
∃ x ∈ E d(x, A) + d(x, B) = 0.
Sachant que d(x, A) et d(x, B) sont des réels 0, on peut dire : 1) • ] − ∞, f (y)] est un fermé de R, f est continue.
2) Vérifier que : Donc, lim f (vn ) = +∞. Or, pour tout n, f (vn ) f (y).
n→+∞
d(x, A)
f (x) = , C’est impossible, donc f −1 ( ] − ∞, f (y)] ) est borné.
d(x, A) + d(x, B)
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⎨
f ( f (x0 )) − f (x0 ) < f (x0 ) − x0 . f I : M = (m i, j ) −→ f I (M) = (m il , jk )
⎪
⎩ 1 i n 1 l p
1 j n 1 k p
Ainsi g( f (x0 )) < g(x0 ). C’est impossible, donc g(x0 ) = 0 et
x0 est un point fixe de f . La fonction f I est linéaire, donc continue. La fonction déter-
Pour l’unicité, si x0 et x1 sont deux points fixes de f , alors : minant (Det : M p (R) −→ R) est aussi continue.
Soit (xn ) une suite de E convergeant vers 0 E . On note est l’ensemble Z I des zéros de Det ◦f I : Z I = (Det ◦f I )−1 ({0}).
(yn ) la suite définie par : C’est un fermé de Mn (R).
⎧
⎨ xn si xn = 0 E D’après le résultat exposé au début, l’ensemble des matrices de
yn = xn rang < p de Mn (R) est l’intersection de tous les Z I . C’est un
⎩ sinon fermé de Mn (R).
xn
335
Analyse PC-PSI
p p Chapitre 4
( f −wn )(x) |ai | ( f −wn )(ei ) ( f −wn )(ei ) .
i=1 i=1
Soit x1 < x2 deux points de I et les fonctions ( f n ) sup-
p posées croissantes.
Donc | f − wn | ( f − wn )(ei ) . Par encadrement, on Alors, pour tout n de N : f n (x1 ) fn (x2 ). D’où :
i=1
peut conclure que lim | f − wn | = 0. f (x1 ) = lim f n (x1 ) lim f n (x2 ) = f (x2 ).
n→+∞ n→+∞ n→+∞
2 2 2 2 2
p(x) = x + ( p(x) − x) = x + p(x) − x x .
2 e−19
Par hypothèse p(x) x , donc : p(x) − x = 0, x ∈ G,
et F ⊥ ⊂ G.
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 x
Or, dim F ⊥ = dim G, donc F ⊥ = G. p est un projecteur or-
thogonal. X 8@:.LW0;6L]'<IL-D]J'<E<Z)/55(/JVE]Z/55-J ^
336
Exercices : indications et réponses
f n (x) = sin a j si x ∈ [a j , a j +1 [
0,6
f n (a p ) = sin a p = sin p = 0
0,5
La suite de fonctions ( f n ) converge uniformément sur [0, p]
vers la fonction sinus. 0,4
0,3
1) La suite de fonctions ( f n ) converge simplement sur
p 0,2
0, vers la fonction f , définie par :
2
⎧ 0,1
⎨ 0 si x = p
f (x) = 2
⎩ f p =1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 x
2
p X 8@:.LW0;6L<I]'<IL-D]'*JE<Z)55-/JVE]Z/55-J ^
La convergence n’est pas uniforme sur 0, , mais elle est
2
p p 3) La suite ( f n ) converge simplement sur ]0, +∞[ vers la fonc-
uniforme sur tout segment 0, −´ ´ ∈ 0, .
2 2 tion f définie par : ⎧
−1
⎪−1 si x ∈ ]e , e[
⎪
Avec Maple : ⎪
⎨
1
y f (x) = − si x ∈ e−1 , e
1 ⎪ 3
⎪
⎪
⎩
1 si x < e−1 ou x > e
0,8 La convergence est uniforme sur tout segment contenu dans
]0, e−1 [ ou ]e−1 , e[ ou ]e, +∞[.
0,6
Avec Maple :
n=3 y
0,4
n=10
0,2
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
0
0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 x
infinity
X 8@:.LW0;6L01<L]J'<E<Z)55-/JVE 0
]Z/55R12*J ^ x
n
x 0 xn = 1
n+2
2n n n/2
n+2 n+2
f n (x) X 8@:.LW0;6LL@<L]J'L*I<JD*J
2L@<L]J'L*I<JG*JE<Z)55-/JVE
0 0 ]Z/551<91<1.[J ^
337
Analyse PC-PSI
n + x2 1
(−1)n un ∞ = ,
n2 n+1
est alternée. Elle vérifie le critère spécial des séries alternées,
mais elle converge normalement sur tout segment [0, a], avec
donc la série de fonctions converge simplement sur R.
a > 0 fixé.
Avec Maple : (PSI) De plus, si n est fixé, on a :
y
−10 −5 0 5 10
|S(x) − Sn (x)| = 0 si x < (n + 1)p
x
1
|S(x) − Sn (x)| si x (n + 1)p.
n+2
−20
1
Donc S − Sn ∞ .
n+2
−40 La série de fonctions u n converge uniformément sur R+ .
−60 xe−n x
La série de fonctions converge simplement
ln n
sur [0, +∞[ et diverge sur ] − ∞, 0[.
−80 1
x 0 +∞
n
X 8@:.L0+>LMLD-J'<IL<G]'*J2L<'S*JME
M<MZ-55-&/JE]ZD-/55-/J ^ 1
e n ln(n)
On sait que, pour tout x réel : xe−nx
n + x2 1 x2 ln n
|Rn−1 (x)| + .
n 2 n n2
0 0
On en déduit la convergence uniforme sur tout compact de la
série de fonctions. e−nx 1
Sur R+ : x ∞ = et la divergence de la série nu-
ln n e n ln n
La série de fonctions u n converge simplement sur R+ 1
mérique (comparer à une intégrale) implique que
e n ln n
et sa somme S est définie par : xe−n x
la série de fonctions ne converge pas normalement
sin x ln n
S(x) = x . sur R+ .
1+E 1
p Soit a > 0. Pour tout x a et tout n :
a
Avec Maple :
y xe−n x e−n a
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1 a .
ln n ln n
0,8
La série de fonctions converge donc normalement sur [a, +∞[.
0,6 (PSI) Soit x > 0. Alors :
0,4 ∞
xe−k x
0,2 n+1 xe−(n+1) x K
|Rn (x)|
x ln(n + 1) (1 − e−x ) ln(n + 1) ln(n + 1)
0
20 40 60 80 100 xe−x
−0,2 en posant : K = sup .
x∈R+ (1 − e−x )
−0,4
xe−n x
La série de fonctions converge donc uniformément
ln n
X 8@:.L01<L]J2L-G9@::3L]2R1JJE]Z/55-//J ^ sur R+ .
338
Exercices : indications et réponses
cos(n x)
La série de fonctions est normalement
n 3/2
convergente sur R.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
uniformément f sur [0, 1] à ´ près.
x2 1 D’après l’hypothèse, on sait que :
∀ n ∈ N∗ ∀ x ∈ [0, 2] 0 22 .
(n + x)2 n2
1
P(t) f (t) d t = 0.
La fonction somme est donc continue sur [0,2] et : 0
∞ ∞ Or :
x2 1 p2
lim = S(1) = = − 1.
x→1 (n + x)2 n 2 6 1 1
1 2 0 f 2 (t) d t − P(t) f (t) d t sup | f (t)| f −P ∞.
0 0 t∈[0,1]
e−n x 1 Donc :
2) Pour tout x 0, on a .
n2 n2 1
f 2 (t) d t ´ sup | f (t)|.
e−n x
La série converge normalement sur R+ et les fonc- 0 t∈[0,1]
n2 2
e−n x Cette intégrale est nulle. f est continue et positive, donc
tions x → sont continues sur R+ . f = 0.
n2
339
Analyse PC-PSI
1
• Fixons x > 0. Prenons x = √ qui convient. Alors :
n+1
2
n x a e−n x = o(e−n x ). 1
a−4
Rn (x) xa S = √ 2e−1 .
a −n x 2 n+1
La série de fonctions nx e converge simplement
1
sur R+∗ . La suite Rn √ ne converge pas vers 0 si a ∈ ]0, 4].
n+1
• Fixons n > 0 et étudions la fonction f n .
Lorsque a ∈ ]0, 4], la série de fonctions n’est pas uniformé-
Avec Maple : ment convergente sur R+∗ .
y
5 pour n = 1
1) Une fonction polynôme de degré p est parfaite-
4 ment déterminée par ses valeurs en p + 1 points distincts. On
a = −2 considère donc p + 1 réels distincts (a j ) j ∈[[1, p+1]] .
3 Pour tout n de N, la fonction polynôme Pn s’écrit, en utilisant
les polynômes de Lagrange :
2 p+1
x − ak
Pn (x) = Pn (a j ) .
a=0 j =1
a j − ak
1 a=2
1 k p+1
k= j
x
La suite de fonctions (Pn ) converge simplement vers f . On fixe
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 un réel x et on fait tendre n vers +∞ :
p+1
X 8@:.LW]'LD*JI;]8LD]'*JE x − ak
f (x) = f (a j ) .
]'L*JI;]8LD]'*JE;]8LD]'*JVE a j − ak
j =1
]Z/55)E[Z/55&J ^ 1 k p+1
k= j
Si a 0, la série de fonctions ne converge pas normale- La fonction f est une fonction polynôme de degré p.
ment sur R+∗ . Mais elle converge normalement sur tout inter-
On montre ensuite que la convergence est uniforme sur tout
valle [a, +∞[ (a > 0) car f n|[a,+∞[ ∞ = fn (a) et la série
segment de R. En fixant a < b :
fn (a) converge.
p+1
a x − ak
Si a > 0, la fonction fn admet un maximum en et la | f (x) − Pn (x)| | f (a j ) − Pn (a j )| .
2n a j − ak
j =1
valeur du maximum est : 1 k p+1
k= j
a a/2
−a/2 1−a/2
fn ∞ =n e = cn .
2n Terminer en utilisant la continuité des p + 1 polynômes :
+∗
La série de fonctions converge donc normalement sur R si, et x − ak
.
seulement si, a > 4. Si a ∈ ]0, 4], elle converge normalement a j − ak
sur tout intervalle [a, +∞[ (a > 0). 1 k p+1
ment sur R+∗ vers la fonction nulle. Donc la série de fonctions 2) La convergence de la suite (Pn ) vers f est uniforme sur R.
ne converge pas uniformément sur R+∗ . On fixe ´ > 0 :
Regardons ensuite, lorsque a est dans ]0, 4], si la convergence
est uniforme en étudiant le reste :
∞
∃ N ∈ N ∀n N ∀x ∈ R |Pn (x) − f (x)| ´.
2
Rn (x) = x a ke−k x .
k=n+1 Pour n N, la fonction polynôme Pn − f est donc bornée
−t x 2 1 sur R. C’est une fonction constante. On en conclut, qu’à partir
La fonction f : t → te est décroissante pour t . Elle d’un certain rang N, on a Pn = f + an , et la suite (an )n N est
x2
k+1 une suite de réels qui converge vers 0.
est aussi continue et la série f (t) d t converge.
k
1
D’où, pour n + 1 : 1) La série de fonctions impaires, continues
x2
1
+∞ k+1 Arctan n x converge normalement sur R.
0 xa f (t) d t = x a S Rn (x). n2
k=n+1 k Donc f est définie, impaire et continue sur R.
340
Exercices : indications et réponses
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n2 (nx) 1
Donc, lim f (x) = et f est de classe C1 sur ] − p, p[.
x→0 6
0 Arctan u u. Donc, pour tout x > 0 :
2 1
1 g(x) = −
|wn (x)| . x −2 x −3
n3
2 1
et : g (n) (x) = (−1)n n! − .
La série de fonctions wn converge normalement sur R+∗ et : (x − 2)n+1 (x − 3)n+1
∞ 1 1 2 4
p3 1 h(x) = − + + et :
lim x( f (x) − ) = lim wn (x) = − . x +1 x − 1 (x − 1)2 (x − 1)3
x→+∞ 12 x→+∞
1
n3
1 1 2(n + 1)
En conclusion : h (n) (x) = (−1)n n! − +
(x + 1)n+1 (x − 1)n+1 (x − 1)n+2
∞
p3 1 1 2(n + 1)(n + 2)
f (x) − ∼+∞ − . + .
12 x n3 (x − 1)n+3
1
341
Analyse PC-PSI
x 314 16
On pose f (x) = . La fonction f est de classe On pose g(x) = f (x) − x. La fonction g est continue
x2 − 1
sur [0, 1] ; si elle ne s’annule pas sur ]0, 1[, elle est de signe
C∞ sur ] − 1, 1[ et pour tout entier k 0 :
constant. On suppose g > 0 sur ]0, 1[. Alors :
x 314 16
=0 −x 314 16 − x 314 16+2 − · · · − x 314 16+2 k + o(x 314 16+2 k ) 1 1
1
x2 − 1 0< g= f − .
0 0 2
dn f
On en déduit, par la formule de Taylor-Young, que
(0) = 0 C’est impossible, donc g s’annule sur ]0, 1[.
d xn
si n est impair ou < 31 416, et si n = 31 416 + 2 k,
dn f b−a
(0) = −n!. On note xk = a + k , alors :
d xn n
n−1 x k+1
2
Puisque (1 + x ) f (x) = 1, on a f (0) = 1. Rn = ( f (t) − f (xk )) d t.
k=0 xk
(n)
Pour n 1, (1 + x 2 ) f (x) = 0.
1) Si f est à valeurs réelles et croissante, on en déduit :
Soit, d’après la formule de Leibniz :
n−1
n(n − 1) (n−1) 0 Rn ( f (xk+1 ) − f (xk )) (xk+1 − xk )
(1 + x 2 ) f (n+1) (x) + n(2x) f (n) (x) + 2f (x) = 0.
2 k=0
1 1 1
1, X, X 2 − X + ,X X2 − X + , X2 X2 − X + ,
10 10 10
1) Pour tout x de [0, 2] la suite de réels fn (x) est
1 n
X3 X2 − X + . nulle à partir d’un certain rang.
10 2
1 −nt 1
2) D’après le schéma, pour tout n, fn = 1 (aire d’un tri-
e −nt 1 0
1) 0 dt e dt . angle). Si la suite ( f n ) convergeait en moyenne vers une fonc-
0 1+t 0 n
p/2
tion continue par morceaux f , on aurait alors :
2) La fonction a → cos(a sin(t)) d t est paire, il suffit de 2 2
0 lim fn = 1 = f (1)
calculer la limite à droite en 0. n→+∞ 0 0
p
Pour tout a de 0, , utiliser : Par ailleurs :
2
p 2 2 2 2
∀ t ∈ 0, cos(a) cos(a sin(t)) 1. f = ( f − fn ) | f − fn | | fn − f |
2
2/n 0
p 2/n 2/n
La limite cherchée est .
2
342
Exercices : indications et réponses
2
2 2 g (c) = m − < 0 et g (d) = n − > 0.
Or : | f n |2 =
n, lim | fn |2 = +∞
0 3 n→+∞ 0
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
a p < a p−1 < . . . < a1 .
1) On procède par récurrence. Pour n = 1, on a : Dans chacun des p − 1 intervalles ]ai+1 , ai [, se trouve une ra-
cine de Q, notée bi .
1 1 1
f 1 (x) = f et f 1 (x) = − f .
x x2 x bp −1 b2 b1
343
Analyse PC-PSI
Cas b : deg(Q) = p. u2 u4
ch u =0 1 + + + o(u 4 ).
Dans ce cas, le polynôme Q admet une dernière racine qui est 2 24
soit dans ] − ∞, a p [, soit dans ]a1 , +∞[. On se contente de
Donc il existe d > 0 tel que :
traiter le cas où cette racine, notée b p , est dans ] − ∞, a p [.
On a : u2 u2
∀ u ∈ [−d, d] 1+ ch u 1+ + u4 .
P P 2 2
P= (X − ai ) et Q= (X − bi ).
i=1 i=1 On en déduit que, pour n assez grand :
La fonction polynôme P + b Q s’annule une fois dans chacun 2n 2n 2n 2n
des p − 1 intervalles ]bi+1 , bi [. 1 1 1 1
Tn = ch √ − 1 +
Le polynôme P + b Q est de degré p et a au moins p − 1 k=n+1
2k k=n+1
k k=n+1
2k k=n+1 k 2
racines distinctes. Il est scindé. Enfin, le coefficient de X p dans (1)
P + b Q est (1 + b). Or :
Lorsque ce coefficient est non nul, montrer que P + b Q a une 2n 2n k+1 k
racine dans ]b1 , +∞[ ou ] − ∞, b p [. 1 1 1 dt 1 dt
0 = ; .
Dans tous les cas, P + b Q est scindé et n’a que des racines k=n+1
k2 k=n+1
n2 n k 2t 2k k−1 2t
simples.
2) D’après le théorème de Rolle, le polynôme dérivé P s’an- Donc :
nule au moins une fois entre deux racines de P. Donc P admet
2 n+1 2n 2n
p − 1 racines b1 , . . . , b p−1 telles que : dt 1 dt 1
Tn = ch √ − 1 +
n+1 2t k n 2t n
a p < b p−1 < a p−1 < · · · < a2 < b1 < a1 . k=n+1
n−1 p
p lp p 2k p 2k
n
R = a0 X + a1 X n−1
+ · · · + an−1 X + an cos2 k = et cos2 k t d t =
n l=0
n 4k p 0 4k k
tels que :
T = (X − a)R b
n+1 n 1) Si f = 0, alors f = 0. On suppose f non
= a0 X + (a1 − a a0 ) X + · · · + (an − a an−1 ) X − a an a
b
On remarque que : f
a
nulle et on note v le vecteur unitaire b
et D la demi-
a0 P + (a1 − a a0 ) P + · · · + (an − a an−1 ) P (n) − a an P (n+1)
f
= a0 (P − a P ) + a1 (P − a P ) + · · · a
+ an−1 (P − a P )(n−1) + an (P − a P )(n) droite vectorielle R+ v. Pour montrer que, pour tout t de [a, b],
f (t) est dans D, on introduit l’hyperplan orthogonal à v. On
Or (P − a P ) est scindé et n’a que des racines simples. On peut écrire :
peut appliquer l’hypothèse de récurrence (Hn ) et conclure que
(Hn+1 ) est vraie. ∀ t ∈ [a, b] ∃ a(t) ∈ R ∃ u(t) ∈ v ⊥ f (t) = a(t)v + u(t)
344
Exercices : indications et réponses
On sait que a(t) = f (t) | v , donc a est une fonction conti- On en déduit :
nue, et u aussi, par différence. En revenant aux intégrales :
∀n ∈ N ∀ a ∈ ]0, 1[
b b b b 1
n
f (t) d t = a(t) d t v+ u(t) d t = f v; un − f (1) 2 f ∞ a n+1 +n t n f (t)− f (1) d t
a a a a n+1 a
on en déduit que : Fixons ´ > 0. On sait qu’il existe a dans ]0, 1[ tel que :
b b ´
∀ t ∈ [a, 1] f (t) − f (1) .
a(t) d t = f . 2
a a
Cette valeur de a étant fixée, il existe N ∈ N tel que :
De plus, d’après le théorème de Pythagore :
n+1 ´
2
n N ⇒2 f ∞a .
f (t) = a2 (t) + u(t) 2
a2 (t). 2
Donc :
Donc f − a est une fonction continue et positive sur [a, b] n
n N ⇒ un −
f (1) ´.
n+1
b
et : f − a = 0. On en déduit que lim u n = f (1).
n→+∞
a
n avec an et bn réels.
xi ei = max {|xi |} En utilisant X = i, on trouve :
i=1 ∞
n an = 0; bn = (−1)n 4n .
et on pose f (t) = t e1 + ei .
i=2
De plus Pn est la partie entière de la fraction rationnelle
Vérifier que : (1 − X)4n
. D’où l’unicité de Pn .
1 1 (1 + X 2 )
1 1 1
f = f ∞ = 1. (1 − t)4 n (−1)n 4n
0 ∞ 0 2) Pn (t) d t = dt − d t.
0 0 (1 + t )
2
0 (1 + t 2 )
1
Cependant, pour t = t , f (t) et f (t ) sont linéairement indé- 1 (1 − t)4 n 1
dt .
pendants. Ainsi, les valeurs prises par f ne sont pas toutes sur 2 (4 n + 1) 0 (1 + t 2 ) 4n + 1
une même demi-droite vectorielle. Donc :
1 1
On pose u n = n t n f (t) d t. On remarque que : 1
Pn (t) d t = (−1)n−1 4n−1 p + O .
0 0 n
1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n
n t n f (1) d t = f (1). On note S = sup f (t) et t0 un élément de [a, b] tel
0 n+1
t∈[a,b]
345
Analyse PC-PSI
1
Pour t dans − , +∞ , on pose u = (2t + 1)1/6 .
Quitte à changer f en − f , on peut supposer : 2
Finalement :
b
f (t) d t > 0. dt
a
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
346
Exercices : indications et réponses
D’où : y y
f (0) 2 f (0) 3 y = e−x
G(x) =0 x + x + o(x 3 ) (2)
2 3
y = ln (1 + x)
1
Or F(x) = G(x), donc :
x2
f (0) f (0) 0 x 0 x
F(x) =0 + x + o(x) (3)
2 3
f (0) La convergence de la suite de fonctions ( f n ) vers f est uni-
On prolonge F par continuité en posant F(0) = . La for- forme sur [0, 1], d’où :
2
f (0)
mule (3) prouve que F est dérivable en 0 et que F (0) = . 1
x n 1
3 lim 1+ dx = ex d x = e − 1.
1
Or F est de classe C sur ]0, 1] et, de plus, pour x = 0 : n→+∞ 0 n 0
−2 1
F (x) = G(x) + 2 G (x). La série de fonctions converge simplement sur R+ et di-
x3 x
∗
On en déduit que : verge grossièrement sur R− .
Si x est un réel positif fixé, la série numérique est une série
f (0) alternée qui vérifie le critère spécial.
F (x) =0 + o(1).
3 La série de fonctions converge uniformément sur R+ . Sa fonc-
tion somme S est donc continue sur R+ .
Donc F est de classe C1 sur [0, 1].
La série de fonctions −(−e−x )n converge uniformément
∗
D’après le théorème des accroissements finis, pour tout sur tout segment de R+ . Donc, pour tout x > 0 et tout a > 0 :
n, il existe cn dans ]n, n + 1[ tel que : x ∞ ∞ x
(−e−t )n
− (−e−t )n d t =
f (n + 1) f a n a
ln = ln( f (n + 1)) − ln( f (n)) = (cn ) 1 1
f (n) f ∞ ∞
(−e−x )n (−e−a )n
f (n + 1) = −
Donc, lim ln = a et a ∈ [0, 1[. La règle de d’Alem- 1
n 1
n
n→+∞ f (n)
x −t
bert permet de conclure que la série f (n) converge. e
= dt
a 1 + e−t
1) La suite ( fn ) converge simplement vers 0. Le tableau La fonction S est continue sur R+ . On fait tendre a vers 0.
de variations de f n montre que la convergence de la suite de ∞
(−e−x )n x
e−t
∞
(−1)n
fonctions ( f n ) n’est pas uniforme sur [0,1]. = dt +
1 1
n 0 1 + e−t 1
n
1 2
−e−nx 1
Toutefois, lim f n = lim = . ∞
(−1)n
n→+∞ 0 n→∞ 2 2 = − ln(1 + e−x ) + ln 2 + .
0
n
2) La suite de fonctions ( f n ) converge simplement vers 0 sur 1
[0, 1]. +
La convergence uniforme sur R de cette série de fonctions per-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
La convergence n’est pas uniforme sur [0, 1]. met d’appliquer le théorème d’interversion des limites en +∞.
1
p On en déduit :
Toutefois, en calculant, lim fn = .
n→∞ 0 2
∞ ∞
3) f (x) = ex . (−1)n−1 (−e−x )n
ln 2 = , puis : = − ln(1 + e−x ).
Pour tout u −1, ln(1 + u) u. Donc, pour tout x de [0, 1] : 1
n 1
n
x x n
x x ∞
0 e − 1+ =e 1 − exp −x + n ln 1 +
n n La somme S(x) = u n (x) est définie pour tout x de
x x 0
e x − n ln 1 + ] − 1, 1[. De plus :
n
x x ∞ ∞
ex n − ln 1 +
n n S(x) = u n (x) = x nx n−1 .
2 0 1
x 1
ex n sup
2n 2 t∈[0,1] (1 + t)2 Or la série de fonctions x n converge simplement sur ]−1, 1[
grâce à l’inégalité de Taylor-Lagrange. et la série de fonctions nx n−1 converge normalement sur
347
Analyse PC-PSI
On en déduit que F est négative. Or F est croissante sur R+ et fonction continue sur [0, 1] : x → 1 − 3x + 3x 2 .
F(0) = 0. Donc F = 0 et F = f = 0. n √
O Mi 1 3 √
lim =a + ln(2 + 3) .
n→+∞ n+1 2 12
1) L’arc obtenu est un quart d’astroïde i=0
y
1) D’après la formule de Taylor avec reste intégral :
a Mn
Mn−1 a+b a+b a+b
g(a) = g + a− g
2 2 2
a
+ (a − t)g (t) d t
a+b
2
2
dt Donc :
On peut donc prendre pour abscisse curviligne : a+b
g(b) + g(a) − 2g
3a 2
s(t) = sin2 (t). a+b b
2 2 M(b − a)2
M (t − a) d t + (b − t) d t =
Soit ti le paramètre du point Mi . On suppose que : a a+b 4
2
p 2) On a u n + vn = f (1) − f (0) et :
0 = t0 < t1 < . . . < tn−1 < tn = .
2 n−1
k+1 k 2k + 1
La longueur totale de l’arc est : u n − vn = f + f −2 f .
k=0
n n 2n
p 3a
L=s − s(0) =
2 2 En posant K = sup | f (x)|, la question 1) permet d’écrire :
x∈[0,1]
donc, pour tout i de [[1, n]] :
3a 1 k+1 k 2k + 1 K
s(ti ) − s(ti−1 ) = et sin2 (ti ) − sin2 (ti−1 ) = . f + f −2 f .
2n n n n 2n 4n 2
348
Exercices : indications et réponses
Donc : Alors :
K a f a (Q) + b f b (Q) + g f c (Q) + dF(Q) = 0
|u n − vn | et lim u n − vn = 0.
4n n→+∞
b
Il est alors aisé d’en déduire que : =d (t − a)(t − b)(t − c) d t.
a
f (1) − f (0)
lim u n = lim vn = .
n→+∞ n→+∞ 2 On en déduit : d = 0. On a donc a f a + b fb + g f c = 0 E ∗ .
3) On note : En utilisant L a , L b , L c , on obtient a = b = g = 0.
Ceci prouve que la famille ( f a , fb , f c , F) est libre.
2n−1
(2n + 1)(2n + 3) . . . (4n − 1) 2i + 1 (N.B. : Les élèves de PSI pourront prouver que (L a , L b , L c ) est
an = = .
(2n)(2n + 2) . . . (4n − 2) i=n
2i une base de R2 [X] et que ( f a , f b , f c ) en est la base duale.)
• On démontre la réciproque par contraposée.
En posant i = n + k, on trouve :
On suppose que :
2k + 1
n−1 1+ b
an = 2n
k (t − a)(t − b)(t − c) d t = 0.
k=0 1+ a
n
et Soit g = F(L a ) f a + F(L b ) fb + F(L c ) f c . L’application g est
n−1
2k + 1 k une forme linéaire sur E.
ln(an ) = ln 1 + − ln 1 +
k=0
2n n Par construction, fa (L a ) = 1, f b (L a ) = 0, fc (L a ) = 0, donc
√ g(L a ) = F(L a ).
(2n + 1)(2n + 3) . . . (4n − 1)
lim = 2. On montre de même que :
n→+∞ (2n)(2n + 2) . . . (4n − 2)
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Une simple intégration par parties permet de vérifier que la
fonction cosinus vérifie (1).
(t − a)(t − b)
L c (t) = et Q(t) = (t − a)(t − b)(t − c).
(c − a)(c − b)
b b
1) • On suppose que (t − a)(t − b)(t − c) d t = 0 et on Donc (t − a)(t − b)(t − c) d t = 0 si, et seulement si,
a a
considère quatre réels a, b, g et d tels que :
a+b
a f a + b f b + g f c + dF = 0 E ∗ c= .
2
349
Analyse PC-PSI
Donc f est nulle sur R∗ . Sa continuité entraîne f (0) = 0. On a f (x) = G(x 2 ) − G(x). Donc G est de classe C1 .
4 2
Ker(F) = {0 E } et F est injective. e−x e−x
3) f (x) = 2xG (x 2 ) − G (x) = 2x −
• Tous les éléments de Im(F) s’annulent en 0 et F n’est pas x2 x
surjective. e−x
2
2) h(1) = e−1 < 1 et h(n) > 1, donc u n > 1. lim f (x) = 0 et f (x) =+∞ o e−x .
x→+∞
Fixons ´ > 0
Pour x dans ]0, 1[, on obtient de même :
h(1 + ´) = (1 + ´)n e−1−´ et lim (1 + ´)n e−1−´ = +∞
n→+∞
lim f (x) = −∞ et f (x) ∼0+ ln(x).
Donc, pour n suffisamment grand, u n est entre 1 et 1 + ´. x→0+
350
Exercices : indications et réponses
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
x2 ln t ln x Faire l’étude du signe de F et en déduire que F est convexe.
Le graphe de F est tracé sur le schéma suivant :
y y
−1
y=
ln t
3
1
−
ln x 1
0 x2 x 1 t
351
Analyse PC-PSI
x
u fixé (x − t)n−1 |x|n
|T n ( f )(x)| = f (t) d t f ∞,x
t2[u,x] 0 (n − 1)! n!
0 t fixé x t
donc la série à termes complexes T n ( f )(x) est absolument
u2[0,t]
convergente pour tout x de R. La série de fonctions T n( f )
Donc : converge simplement sur R.
x t
(t − u)n−1 On fixe x dans R.
T n+1 ( f ) = f (u) d u d t
0 0 (n − 1)!
(x − t)n−1 |x|n−1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n (n−1)
= ex e−t f (t) d t.
V = g ∈ C (R, C) ; g(0) = . . . = g (0) = 0 . 0
352
Exercices : indications et réponses
k! k!
√ . De plus, si a < t, on a :
( n 2 + x 2 )k+1 n k+1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
t−a
La série de fonctions vn(k) converge normalement sur R. exp −ex(t−u) g(u) d u M(t − a) exp −eax
0
La fonction f est donc de classe C∞ sur R. M T exp(−eax ).
xn
(−1)k−1 kx(t−u) 1) E = [−1, 1]. La série de fonctions converge
vk (u) = e g(u) n2
k! normalement sur [−1, 1], donc la fonction f est continue sur
[−1, 1]. Elle diverge grossièrement si |x| > 1.
et on considère la série de fonctions, définies sur
[0, T ], vk (u). x n−1
2) La série de fonctions converge normalement sur
n
Si g est non nulle, on pose M = sup |g(u)|. Alors, pour tout
u∈[0,T ] tout segment de ] − 1, 1[. La fonction f est donc dérivable sur
u de [0, T ] et tout x > 0 : ] − 1, 1[ et :
∞
x n−1
M kxt f (x) = .
|vk (u)| e . n
k! 1
353
Analyse PC-PSI
x ∞
x f (x) = t n−1 d t = − ln(1 − x). = u n e−u + nu n−1 e−u . . . + n!e−u + C
0 1
f (x) + 1 +
1
p2 La fonction f :t→ est continue
6 (1 + t) 3 t 2 (1 − t)
f (x) et positive sur ]0, 1[.
On cherche une primitive F sur ]0, 1[ de f .
dt
∞ ∞ ∞ 2
F(t) = .
1 1 1 1 p 1
3) f (−1) = − +2 =− =− . (1 + t)t 3
−1
1
n2 1
(2n)2 2 1
n2 12 t
Puis : On pose :
1 1 1 1 2/3 1
w = f + f (−1) = − (ln 2)2 . H (v) = 2 ln v + 21/3 − 22/3 ln v 2 − 21/3 v + 22/3
2 2 2 2 4
Soit :
1 1
1 1 p2 − 31/2 22/3 Arctan √ (22/3 v − 1 .
f = − (ln 2)2 + . 2 3
2 2 12
3 1
La fonction F : t→H −1 est une primitive de
t
Chapitre 7 f sur ]0, 1[ .
La fonction H est bornée sur ]0, +∞[, donc f est intégrable
1 2 sur ]0, 1[ et :
La fonction t → cos est continue, bornée et
t 1
dt p
p = lim H (v) − lim H (v) = 22/3 √
positive sur l’intervalle borné 0, . Elle est donc intégrable 0 (1 + t) 3 t 2 (1 − t) v→0 v→+∞ 3
2
sur cet intervalle.
354
Exercices : indications et réponses
p 1
La fonction f est continue, positive et paire. Il suffit de La fonction x→ est intégrable sur [1 + ∞[, donc la
2 x3
prouver l’intégrabilité de f sur R+ . On montre la convergence Arctan (x)
(k+1)p fonction x → est intégrable sur R+∗ .
dx x(1 + x 2 )
de la série Ik avec Ik = .
kp 1 + x 2 | sin x|3/2 Soit A > 0 et u = Arctan (x). On obtient :
p A Arctan ( A)
dt Arctan (x) u
Ik = dx = d u.
0 1 + (t + kp)2 (sin t)3/2 0 x(1 + x 2 ) 0 tan u
p/2
Puis :
dt
2 ∞ p/2
1 + (kp)2 (sin t)3/2 Arctan (x) x p ln 2
0 dx = dx = .
p/2 0 x(1 + x 2 ) 0 tan x 2
dt 2t
2 sin t
0 2t
3/2 p ln(t)
1 + (kp)2 La fonction : t → −√ est continue et positive
p 1−t
p/2
dt sur ]0, 1[ et se prolonge par continuité en 1. Or :
2 .
0 1 + k 2 t 3/2 ln(t)
−√ ∼0 − ln(t)
1−t
Soit u = k 2 t 3/2 . On trouve :
bk
et la fonction − ln est intégrable sur ]0, 1].
4 du On en déduit l’intégrabilité sur ]0, 1[ de la fonction :
Ik
3k 4/3 0 u 1/3 (1 + u)
ln(t)
où lim bk = +∞. t → −√ .
k→+∞ 1−t
1
La fonction u→ est intégrable sur R+ , donc : 1 ln(t) 1
u 1/3 (1 + u) Soit a dans 0, −√
. On calcule d t en intégrant
2 1−t a
∞
4 du par parties. Puis on fait tendre a vers 0.
0 Ik .
3k 4/3 0 u 1/3 (1 + u)
1
ln(t)
−√ d t = 4(1 − ln(2)).
1 1−t
Par conséquent, Ik = O . La série Ik converge et 0
k 4/3
la fonction est intégrable sur R.
1) La fonction f est continue et positive sur ]0, +∞[.
x Elle se prolonge par continuité en 0.
1) La fonction x → prolongée par continuité p
tan x De plus f (x) ∼+∞ . Or une primitive sur [2, +∞[ de la
p p 4x ln x
en 0 et en est continue et positive sur 0, . Elle est donc
2 2 p p
p fonction x → est la fonction x → ln(ln x).
intégrable sur 0, . De plus : 4x ln x 4
2 Cette primitive n’est pas bornée sur [2, +∞[, donc f n’est pas
p/2 p/2 intégrable sur ]0, +∞[.
x
dx = xcotanx d x. 2) • Si t > 1 ou t < 0, la fonction f est continue et de signe
0 tan x 0
constant sur ]0, 1].
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
p 1
Soit a et b tels que 0 < a < b < . Alors : f (x) ∼0 − √ et cette fonction est intégrable sur ]0, 1]. f
2 t x
b b
l’est donc.
xcotanx d x = [x ln(sin(x))]ba + − ln(sin(x)) d x • Si t = 1, la fonction f est continue et négative sur ]0, 1[ :
a a
1 1
p f (x) ∼0 − √ , f (x) ∼1 − √ .
On fait tendre a vers 0 et b vers . x 1−x
2
p/2 p/2 Ces deux fonctions sont intégrables sur ]0, 1[. f l’est aussi.
x p ln 2
dx = − ln(sin(x)) d x = . • Si t = 0, la fonction f est continue, positive sur ]0, 1].
0 tan x 0 2
1
Arctan (x) f (x) ∼0 .
2) La fonction x→
est continue et positive x 3/2
x(1 + x 2 )
sur R+∗ . De plus, elle se prolonge par continuité en 0 et f n’est pas intégrable sur ]0, 1].
Arctan (x) p 1 • Si t ∈ ]0, 1[, la fonction f n’est pas continue par morceaux
. sur ]0, 1[ .
x(1 + x 2 ) 2 x3
355
Analyse PC-PSI
1 1 1
(ln t)2 d t = t (ln t)2 − 2 ln t d t. 1
ln(t)
a a a √ 3 d t = −2p.
0 t(1 − t) 2
D’où u 0 = 2.
2
Pour n > 0, en procédant de même : u n = .
(n + 1)3 Pour tout x > 0, on a :
1 1 n
(ln t)2
dt = (−1)k t k (ln t)2 d t 1 x
1 B
1 x
0 t +1 0 k=0 √ f (t) d t √ | f (t)| d t + √ | f (t)| d t
x 0 x 0 x B
1 2
(ln t)
+ (−1)n+1 t n+1 d t. B x x
0 t +1 1 1
√ | f (t)| d t + √ | f (t)|2 d t dt
1 2 x x
n+1 n+1 (ln t)
0 B B
Terminer en justifiant que lim (−1) t dt = 0
n→+∞ 0 t +1 en utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwarz.
et en déduire :
1 ∞ x B x
(ln t)2 2 1 1 x−B
dt = (−1)n . √ f (t) d t √ | f (t)| d t + | f (t)|2 d t
t +1 (n + 1)3 x 0 x 0 x B
0 0
B +∞
1
√ | f (t)| d t + | f (t)|2 d t.
f est continue et positive sur ]a, b[. x 0 B
1
Au voisinage de a, f (x) = O √ . Soit ´ > 0 fixé. Il existe B > 0 tel que :
(x − a)
1 a+b +∞
La fonction x→ √ est intégrable sur a, , | f (t)|2 d t < ´.
(x − a) 2
B
donc f l’est aussi.
a+b
On montre de même que f est intégrable sur ,b . Ensuite, il existe A > B tel que, pour tout x A, on ait
2
B
f est donc intégrable sur ]a, b[. 1
√ | f (t)| d t < ´. Alors, pour tout x A, on a :
a+b b−a x
L’application t → x = +t est de classe C1 et 0
2 2 1 x
√ f (t) d t 2´.
bijective de ] − 1, 1[ sur ]a, b[. x 0
b 1
dt
f (x) d x = √ = p.
a −1 1 − t2 La suite de fonctions ( fn ) définies sur [0, 1] par :
356
Exercices : indications et réponses
√ ∞
xn 1
e−x cos( x) = (−1)n e−x Or la fonction t → n’est pas intégrable sur [1, +∞[.
(2n)! 1+t
0
xn D’où la contradiction cherchée.
Poser, pour tout n de N et tout x 0 : f n (x) = (−1)n e−x
(2n)!
p
1 5) F(2) = .
F est définie sur ]1, +∞[. La fonction (t → ) est 2
1 + ta
1
continue par rapport à t et la fonction (a → ) par rapport a 1 +∞
1 + ta
1 +∞
à a. On note f (a, t) = .
1 + ta
Soit a et b tels que 1 < a < b. Pour tout a dans [a, b], on a : F(a)
1
1 1
t 1⇒0
1 + ta 1 + ta
y
1 1 a=1
et : t <1⇒0 .
1 + ta 1 + tb
1 1
La fonction t → sup , est intégrable sur
1 + ta 1 + tb
+
R .
Le théorème de continuité s’applique.
1)
f vérifie les hypothèses du théorème et ad-
∂f π
met une dérivée partielle par rapport à a, , continue sur 2
∂a
]1, +∞[×R+∗ . Pour tout [a, b] ⊂]1, +∞[, et pour tout (a, t)
de [a, b] × R+∗ : 0 2 a
∂ f | ln t| | ln t| √
(a, t) sup , . ∞
p
∂a 1 + ta 1 + tb 1) −ax 2
e dx = √ .
2) On remarque que : 0 2 a
∞
t a ln t 1
t a ln t ∞
t a ln t 2) Montrer, en utilisant le corollaire 19.1, que, pour tout p 1:
− dt = − dt − dt
0 (1 + t a )2 0 (1 + t a )2 1 (1 + t a )2
∞ +∞ 2 √
1 dp 2 ∂ p (e−ax ) dp p
Utiliser le changement de variable u = pour la première in- e−ax d x = = √
t d ap 0 0 ∂a p d ap 2 a
tégrale.
∞
t a ln t 1 D’où :
F (a) = −1 dt 0.
1 (1 + t a )2 t2
∞ √
p1.3 . . . (2 p − 1) 1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2
1 + x 2 p e−ax d x = .
3) Poser, pour tout n 2 et tout t de R , f n (t) = . 2 p+1 a p+1/2
1 + tn 0
Puis montrer que le théorème de convergence dominée s’ap-
plique : lim F(n) = 1. La fonction F est décroissante. ∞
2 1
n→+∞
3) xe−ax d x = .
Donc lim F = 1. 0 2a
+∞
4) L’application F est décroissante. F admet une limite l dans
R ∪ {+∞} lorsque a tend vers 1. 4) On procède de même que dans la question 2) :
Montrer par l’absurde que = +∞.
Supposer que l appartienne à R. dp ∞ 2 1 p!
xe−ax d x = (−1) p p+1 .
A
dt d ap 0 2 a
∀A>0 F(a) .
1 1 + ta
D’où :
Les deux termes admettent une limite lorsque a tend vers 1.
∞
A 2 1 p!
dt x 2 p+1 e−ax d x = .
∀A>0 l . 0 2 a p+1
1 1+t
357
Analyse PC-PSI
Pour a = 1 et b = 3, on obtient :
• Si b < 0, on a :
∞ 1
(−1)n 1 ln 2 p
1 p
1 p = dt = + √ .
a
| sin x| d x In a
| sin x| d x. 0
1 + 3n 0 1 + t3 3 3 3
(np)b 0 ((n − 1)p)b 0
f 1 1
• f > 0 et lim = a < 0. =+∞ O .
f +∞ (1 + x) . . . (n + x) x2
Il existe donc c 0 tel que f soit négative sur [c, +∞[ . La
fonction f est positive, décroissante sur [c, +∞[ . Elle a donc Cette fonction est donc intégrable sur R+ .
une limite l 0 en +∞. ∞
dx 1
• La fonction f est de signe constant sur [c, +∞[ . Sa primi- 0 In = .
0 (1 + x)n n−1
tive f est bornée sur cet intervalle.
Donc f est intégrable sur [c, +∞[ . Donc lim In = 0.
n→+∞
• f ∼+∞ a f . f est de signe constant et a = 0. f est donc Pour calculer In , on décompose en éléments simples :
intégrable sur [c, +∞[ . Or, elle est décroissante et positive sur n
1 ak
cet intervalle. La série f (n) converge. =
(1 + x) . . . (n + x) k=1
k+x
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
et :
k−1
On vérifie tout d’abord l’existence de l’intégrale. (−1) n−1 (−1)k−1
ak = = .
(k − 1)!(n − k)! k−1 (n − 1)!
t a−1
La fonction t→ est continue, positive sur ]0, 1] et :
1 + tb Soit A > 0.
a−1
t A n
∀ t ∈ ]0, 1] t a−1 k
1 + tb f n (x) d x = [ak ln(A) + ak ln 1 + − ak ln(k)].
0 k=1
A
a−1
L’application t → t est intégrable sur ]0, 1] car a > 0.
n n
(−1)k
Soit n ∈ N et Sn = . Or, ak = 0, donc :
0
a + kb k=1
∞ n
n 1 dx
Sn = (−1) k
t a+kb−1
dt =− ak ln(k)
0 (1 + x) . . . (n + x) k=1
0 0
n
1
1 − (−t b )n+1 n−1 (−1)k−1
= t a−1 d t. =− ln(k).
1 + tb k−1 (n − 1)!
0 k=1
358
Exercices : indications et réponses
n ∞ ∞
f n (x) 1 (−1)k (−1)k
2) =− . D’où, pour tout x de [0, 1] : 5) I (l) = J (l) + J (1 − l) = +
f n (x) k + x 0
k+l 0
k +1−l
k=1
n n ∞
1 f n (x) 1 1 (−1) n
− . = + 2l .
k=1
k+1 f n (x) k=1
k l l2 − n 2
1
1 1 1 1
− n fn (x) f n (x) − n f n (x). f (n + x) f (x)
1 1 1) u n = dx = d x.
0 n+x 0 n+x
k=1
k k=1
k+1
1
En intégrant de 0 à 1, on obtient : f (x)
Posons vn = d x et étudions u n − vn .
0 n
1
1
f n (x) d x ∼ . 1
0 (n + 1)! ln(n) x f (x)
u n − vn = − d x.
1 ∞ ∞ 0 n(n + x)
3) fn (x) d x = f n (x) d x − fn (x) d x.
0 0
+∞
1 1
Donc : |u n − vn | sup | f (x)|.
On pose u = x − 1 dans f n (x) d x. 2n 2 x∈[0,1]
1
1 La série (u n − vn ) est absolument convergente. La série
On obtient f n (x) d x = n In+1 . 1
f (x)
0 u n converge si, et seulement si, la série dx
1 0 n
Puis In ∼ . La série In converge. 1
(n + 1)! ln(n) converge, donc si, et seulement si, f (x) d x = 0.
0
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
0
0
1
1 n−1
1 k k un n Réciproquement, supposons f (x) d x = 0 et f = 0.
= (−1) u + (−1) du 0
0 u 1−l 1+u n+1
0 f (t)
Alors la série d t converge.
n−1 1 1 t
u n+l−1 n
= (−1)k u k+l−1 d u + (−1)n du De plus, pour tout x ∈ [n, n + 1], on a :
0 0 0 1+u
car chaque intégrale a un sens. De plus : x
f (t) 1
dt sup | f (x)|.
1
u n+l−1 1
1 n t n x∈[0,1]
0< du u n+l−1 d u =
0 1+u 0 n+l ∞
f (t)
qui tend vers 0 lorsque n tend vers +∞. On en déduit que l’intégrale d t est convergente et :
0 t
Donc :
x ∞
∞ 1 ∞ f (t)
k k+l−1 (−1)k lim dt = un .
J (l) = (−1) u du = . x→+∞ t
0 0 0
k+l 1 1
359
Analyse PC-PSI
Cette série est alternée et vérifie le critère spécial des séries al-
1) La fonction f est continue de [1, +∞[ dans C. De ∞
a ix
plus |x e | = x . a ternées. Sa somme a le signe de u 0 . Donc x a sin x d x > 0.
0
f est intégrable sur [1, +∞[ si, et seulement si, a < −1. b) La fonction (x → cos(x 2 )) est continue sur R.
2) Soit a dans [−1, 0[. Prenons A > 1 et calculons On remarque que :
A
√ √
x a ei x d x. p/4+2np
2p 1
1
√ cos(x 2 ) d x .
−p/4+2np 2 4 p
A A A + 2np
x a ei x d x = −iei x x a + ia x a−1 ei x d x 4
1 1 1
A 1
La divergence de la série permet de dire que
= iei − iei A A a + ia x a−1 ei x d x. p
1 + 2np
4
Lorsque A tend vers +∞, e A tend vers 0 et : iA a
la fonction (x → cos(x 2 )) n’est pas intégrable sur R.
+∞
La fonction (x → u = x 2 ) est de classe C1 et bijective sur
x a−1 ei x d x converge, car a − 1 < −1.
1 [0, +∞[.
+∞ +∞ +∞
cos(u)
L’intégrale x a ei x d x est convergente et : √ du = cos(x 2 ) d x.
1 0 2 u 0
+∞ +∞
∞
x a ei x d x = iei + ia x a−1 ei x d x. L’intégrale cos(x 2 ) d x converge.
1 1
0
3) On remarque que : La même technique permet d’établir que l’intégrale
∞
2np+p/4
√ 2
sin(x ) d x est convergente.
p 2
x a cos x d x . 0
2np−p/4 2 2
De plus :
p p
On note x2n = 2np − et x2n+1 = 2np + , la suite ∞ ∞
sin(u)
x 2n+1
4 4 sin(x 2 ) d x = √ d u > 0.
x a cos x d x ne tend pas vers 0, donc l’intégrale diverge. 0 0 2 u
x 2n
Les intégrales proposées ne sont pas convergentes.
1) Considérer la suite de fonctions ( f n ) définies sur R
4) Lorsque a < −1, les fonctions (x → x a cos x) et
par : ⎧
(x → x a sin x) sont intégrables sur [1, +∞[. ⎪ 0 si x∈
/ ] − ∞, a]
⎨
Lorsque a 0, on montre de même que dans la question 3) fn (x) = 2 2 −n 2 x 2
+∞
⎩n x e
⎪
si x ∈ ] − ∞, a]
que l’intégrale x a sin x d x n’est pas convergente. 1 + x2
1
Lorsque a est dans [−1, 0[, la question 2) permet d’affir-
+∞ +∞ La fonction (u → ue−u ) est positive sur R+ et atteint son maxi-
mer que les intégrales x a cos x d x et x a sin x d x mum en u = 1. On en déduit que, pour tout x :
1 1
convergent. De plus, pour tout x, on a :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1
0 f n (x) .
a 2 a xa cos 2x a e(1 + x 2 )
| sin x|x (sin x) x = − x 0.
2 2
+∞ Appliquer le théorème de convergence dominée :
cos 2x a
L’intégrale x d x converge, mais l’intégrale
1 2 a 2 2
+∞
xa n 2 x 2 e−n x
d x diverge. La fonction (x → x a sin x) n’est donc lim d x = 0.
2 n→+∞ −∞ 1 + x2
1
pas intégrable sur [1, +∞[. Montrer qu’il en est de même de la
2 2
fonction (x → x a cos x). a
n 3 x 2 e−n x na
u 2 n 2 e−u2
2) dx = du (u = nx).
(n+1)p −∞ 1 + x2 −∞ n2 + u2
a
5) a) Posons u n = x sin x d x. On sait que la série
np On considére la suite de fonctions ( f n ) définies par :
u n converge et que : ⎧
⎪
⎨ 0 si u∈
/ ] − ∞, na]
∞ ∞ ∞ p
a n a f n (u) = 2 2 −u 2
x sin x d x = un = (−1) (np + t) sin t d t. ⎩u n e
⎪ si u ∈ ] − ∞, na]
0 0
0 0 n2 + u2
360
Exercices : indications et réponses
2 2
1) La fonction w est continue sur R et
a
n 3 x 2 e−n x 2
• Si a < 0, lim d x = 0. |w| = O exp −t x aux voisinages de −∞ et de +∞.
n→+∞ −∞ 1 + x2
√
2) Soit u = t x un segment [a, b] de R, (a < b). Alors :
1) On pose, pour tout n de N :
√
b b t
⎧ 2 u 1
x n f (x) exp −t x dx f √ √ exp −u 2 d u
⎨ 1− ln(x) si x n a a
√
t t t
f n (x) = n
⎩ √
b t
0 sinon f ∞
√ √
exp −u 2 d u.
t a t
Pour tout x de R+∗ , on a :
Donc :
x n x n
| f n (x)| 1− ln(x) = 1 − | ln(x)| e−x | ln(x)|
n n f ∞
f (x) exp −t x 2 d x √ exp −u 2 d u.
Appliquez le théorème de convergence dominée : R t R
+∞ ∞ Puis :
lim f n (x) d x = e−x ln(x) d x.
n→+∞ 0 0 lim f (x) exp −t x 2 d x = 0.
t→+∞ R
n
x n
2) 1− ln(x) d x 3) On suppose f (0) = 0. Le calcul précédent donne :
0 n
1
= n(1 − u)n ln(nu) d u √ u
t f (x) exp −t x 2 d x = f √ exp −u 2 d u.
0
R R t
1 1
= n ln(n) (1 − u)n d u + n (1 − u)n ln(u) d u On considère une suite (tn ) de réels > 0 tendant vers +∞ et,
0 0
pour tout n, la fonction f n définie sur R par :
car les fonctions u → (1 − u)n et u → (1 − u)n ln(u) sont
intégrables sur ]0, 1]. u
f n (u) = f √ exp −u 2 .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
a
Intégrer par parties n
(1 − u) ln(u) d u, avec a un réel de tn
0
]0, 1[.
a On a ∀ u ∈ R | fn (u)| f ∞ exp(−u 2 ). Le théorème de
(1 − u)n ln(u) d u convergence dominée s’applique.
0
a a D’où :
1 − (1 − u)n+1 1 − (1 − u)n+1 d u
= ln(u) − .
n+1 0 0 n+1 u u
lim f √ exp −u 2 d u = f (0) exp −u 2 d u
Et : n→+∞ R tn R
1 1 √
1 − (1 − u)n+1 d u 1 − t n+1 1 = p f (0).
− =− dt
0 n+1 u 0 1−t n+1
1 Ceci étant obtenu pour toute suite (tn ) de réels tendant vers
1
=− t n + t n−1 + . . . + 1 d t +∞ :
n+1 0
√
1 1 1 p f (0)
=− + ... + + 1 . f (x) exp −t x 2 d x ∼+∞ √ .
n+1 n+1 2 R t
361
Analyse PC-PSI
Les fonctions dominantes sont intégrables sur [0, 1[, donc G est
1) On pose, pour tout x > 0, f n (x) = f (x)e−nx . On
de classe C1 sur R et :
a : | f n (x)| f ∞ exp(−x). Avec le théorème de convergence
1
dominée : h(0)
∞ lim G(x) = G(0) = √ du
lim f (x)e −nx
d x = 0. x→0 0 1 − u2
n→+∞ 0
1
∞ uh (0)
−nx lim G (x) = G (0) = √ d u.
2) Calculer n f (x)e d x en effectuant le changement de x→0 0 1 − u2
0
A
variables u = nx sur n f (x)e−nx d x, avec A > 0. On en déduit que F est de classe C1 sur R si, et seulement si,
0 h(0) = h (0) = 0.
∞ ∞
u −u
n f (x)e−nx d x = f e du
0 0 n 1) On fixe x > 0. La fonction t → e−xt f (t) est conti-
u −u nue sur R+ et e−xt f (t) | f (t)|. Donc elle est intégrable
Poser, pour n 1 et u > 0, gn (u) = f e . La même
n sur R+ .
majoration permet d’utiliser le théorème de convergence domi-
née : 2) Pour tout x 0:
∞ ∞ 1 ∞
u −u xw(x) = xe−xt f (t) d t + xe−xt f (t) d t
lim f e d u = f (0) e−u d u = f (0)
n→+∞ 0 n 0 0 1
∞ ∞
∞
3) In − L = n( f (x) − f (0))e −nx
dx xe−xt f (t) d t xe−x | f |.
1 1
0
∞
∞ x
−nx
Donc lim xe−xt f (t) d t = 0.
= f (t) d t ne d x. x→+∞ 1
0 0 1
Étude de xe−xt f (t) d t
On fixe A > 0 et on intégre par parties. En faisant tendre A 0
∞
Pour toute suite (xn ) tendant vers +∞ :
vers +∞ : In − L = f (x)e−nx d x Donc :
0 1 xn
u
xn e−xn t f (t) d t = e−u f d u.
f (0) 0 0 xn
In − L ∼ .
n
On note f n la fonction définie sur R par :
x→+∞
1
h(ux) 3) Pour tout x 0, on a : e−xt f (t) | f (t)| La fonction | f |
En notant : G(x) = √ d u, pour x = 0, on a :
0 1 − u2 est intégrable sur R+ .
F(x) = sgn(x)G(x).
1) On montre que la fonction f est de classe C∞ sur
362
Exercices : indications et réponses
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
lim g(x) = +∞. D’où l’expression, valable pour tout x de ] − 1, 1[ :
x→+∞
f (x) = 3x 2 − (1 − x)2 ln(1 − x) − (1 + x)2 ln(1 + x).
363
Analyse PC-PSI
Seconde méthode
Le rayon de convergence de cette série entière vaut 1.
Les fonctions exponentielle et sinus sont développables en série
On pose an = 1 pour tout n de N, b0 = 0 et bn = 1 pour tout n entière sur R. Donc, leur produit l’est aussi et :
de N∗ . Alors :
n ∞ n
ak bn−k = n. 1
∀x ∈ R ex sin x = ak xn,
k=0 n=0 k=0
(n − k)!
∞ ⎧
x ⎨0 si k = 2 p
∀ x ∈ ] − 1, 1[ nx n = .
(1 − x)2 avec ak = (−1 p )
n=0 ⎩ si k = 2 p + 1
(2 p + 1)!
Dans les trois cas, le rayon de convergence est R = 1 et Aprés simplification, on obtient :
⎛ ⎞
] − 1, 1[ ⊂ I ⊂ [−1, 1]. ∞ E((n−1)/2) n
x ⎝ p n ⎠x .
• Dans le premier cas, il s’agit d’une série géométrique. e sin x = (−1)
n=1 p=0
2p + 1 n!
Donc I =] − 1, 1[.
• Dans le deuxième cas,I = [−1, 1[. 2) L’unicité des coefficients permet de conclure que, pour tout
• Dans le troisième cas,I = [−1, 1]. entier n 1 :
La fonction somme d’une série entière est continue sur son in- E((n−1)/2)
√
n p
tervalle ouvert de convergence (ici, ] − 1, 1[). (−1) p = ( 2)n sin n .
p=0
2p + 1 4
• Dans le deuxième cas, pour x ∈ [−1, 0[, on peut appliquer
le critère spécial des séries alternées et majorer le reste. On en
déduira la convergence uniforme sur [−1, 0[, puis la continuité Pour tout x de ] − 1, 1[ :
de la fonction somme sur I = [−1, 1[.
• Dans le troisième cas, la série de fonctions continues est nor- f (x) = ln(1 − x 3 ) − ln(1 − x) − ln(1 + x 2 )
malement convergente sur [−1, 1]. Donc, la fonction somme ∞
x 3n
∞
xn
∞
x 2n
est continue sur I = [−1, 1]. =− + + (−1)n .
n=1
n n=1
n n=1
n
R = 1.
L’équation caractéristique associée à la relation de récur-
Notons S la fonction somme de cette série entière. Pour tout x
rence (1) est :
de ] − 1, 1[ :
r 2 − ar − b = 0.
∞ ∞ ∞
x 2n x 2n x 2n Puisque b = 0, ses racines ne sont pas nulles.
S (x) = = − .
n=1
n(n + 1) n=1
n n=1
n+1 1) Deux cas sont possibles.
⎧ • a2 + 4b = 0.
⎪ 1
⎨− ln(1 − x 2 ) + 2 ln(1 − x 2 ) + 1 si x = 0 L’équation caractéristique a deux racines complexes distinctes
S (x) = x
⎪ l et m et il existe (c, d) ∈ C2 tel que :
⎩
0 si x = 0
an = cln + dmn .
Puisque S(0) = 0, S est la primitive de S qui s’annule en 0.
ln x n et mn x n ont des rayons
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1 1
1) Première méthode R min , .
|l| |m|
Pour tout x de R :
• a2 + 4b = 0.
∞
xn L’équation caractéristique a une racine double m, et il existe
ex sin x = Imex(1+i) = Im (1 + i)n .
n! (c, d) ∈ C2 tel que :
n=0
364
Exercices : indications et réponses
Donc, la série entière an x n a un rayon de convergence : converge normalement sur [0, 1].
On note :
1 ∞
R . 2
|m| c = 1− √ √ √ √ √ √ .
n=2
( n + n − 1)( n − 1 + n − 2)( n − 2 + n)
2) Soit l et m les deux racines (éventuellement confondues) de
l’équation caractéristique r 2 − ar − b = 0. On note : D’après (2) et le théorème d’interversion des limites :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
∞ n √
1 (−1) p
lim f (x) = √ √ . f (x) ∼1− .
x→−1+ 2 n=1
n+ n−1 2(1 − x)3/2
4) Étude en 1−
1 Puisque R > 1, la série numérique ak converge
• La série √ √ est une série divergente à termes
n+ n−1 absolument.
positifs. La suite de ses sommes partielles tend vers +∞.
On en déduit que la série de fonctions de la variable u
D’après (1), pour tout x de ]0, 1[ :
ak ei ku e−i nu converge normalement sur [0, 2p]. Donc :
N k
1
(1 − x) f (x) √ √ x n = S N (x). 2p ∞
n+ n−1 1 1 2p
n=1
S(eiu )e−i nu d u = ak ei (k−n)u d u.
2p 0 2p 0
On en déduira que lim (1 − x) f (x) = +∞. k=0
x→1−
2p
• La série de fonctions : 1
Or ei (k−n)u d u = dn,k (le symbole de Kronecker).
2 n
2p 0
√ √ √ √ √ √ x Le résultat en découle.
( n + n − 1)( n − 1 + n − 2)( n − 2 + n)
365
Analyse PC-PSI
366
Exercices : indications et réponses
∞
xn Application à la série étudiée
3) On pose S(x) = . Cette fonction est de classe C∞
n=1
na Soit un entier p a.
n
sur ] − 1, 1[, car c’est la fonction somme d’une série entière de 1 an−k
an+1 =
rayon de convergence 1. n+1 k=0
(k + 1)a−1
La fonction exponentielle est de classe C∞ sur R. Donc, f n a−1
l’est sur ] − 1, 1[. n+1
(n + 1) p an+1 = (n + 1) p−a an−k
k+1
4) De plus, par définition de f , f (0) = 1. Donc, f est solu- k=0
tion, sur ] − 1, 1[, du problème de Cauchy : Donc, pour tout n :
n
(n + 1) p an+1 an−k a0 = 1.
y = S (x)y k=0
(1)
y(0) = 1
La suite (n p an ) ne converge pas vers 0. D’après ce qui précède,
On suppose l’existence d’une solution y de (1) développable en le rayon de convergence cherché est exactement 1.
série entière sur ] − 1, 1[ et notée :
1) Le critère spécial des séries alternées s’applique à la
∞
n n
y(x) = an x . série (−1)n−1 2 qui converge pour tout x de R.
n=0
x + n2
2) Dans toute la question, x est fixé dans R.
Détermination des coefficients an • La fonction : t → cos(xt)e−nt est continue sur R+ . Pour
La fonction y est solution sur ] − 1, 1[ de (1). On en déduit : tout entier n 1 :
⎧
| cos(xt)e−nt | e−t .
⎨a0 = 1
⎪
n
1 an−k (2)
⎪
⎩ ∀ n ∈ N an+1 = Donc, elle est intégrable sur R+ .
n + 1 k=0 (k + 1)a−1 Une double intégration par parties vous permettra de prouver la
formule demandée.
Ceci détermine la suite (an ) de manière unique par récurrence. • Pour tout t > 0, e−t ∈]0, 1[ et :
Dans la suite de l’exercice, (an ) désigne la suite calculée à partir
∞
de la relation (2). cos(xt) cos(xt)e−t
= = (−1)n−1 cos(xt)e−nt .
Minoration du rayon de convergence de an x n et + 1 1 + e−t n=1
On montre par récurrence que, pour tout n, 0 an 1.
On note Sn la n-ième somme partielle de cette série de fonctions
Soit R le rayon de convergence de an x n . Puisque la suite
de la variable t. Pour tout t de R+∗ :
(an ) est bornée, R 1.
n
Identification de f et de y sur ] − 1, 1[ 1 − (−1)n e−nt
Sn (t) = (−1)k−1 cos(xt)e−kt = cos(xt)e−t .
Puisque le rayon de convergence R de cette série entière est 1 + e−t
k=1
plus grand que 1, la fonction somme de cette série, y, est de
classe C∞ sur ] − 1, 1[. |Sn (t)| 2e−t .
La relation (2) permet de prouver que la fonction y est solution,
sur ] − 1, 1[, du probléme de Cauchy : Le théorème de convergence dominée s’applique et permet de
conclure :
y = S (x)y
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
∞ ∞ ∞
cos(xt)
y(0) = 1 dt = (−1)n−1 cos(xt)e−nt d t = f (x).
0 et + 1 n=1 0
Or, la fonction f est aussi solution de ce problème de Cauchy.
D’après le théorème de Cauchy-Lipschitz : 3) La fonction cosinus est développable en série entière et :
∞
∞ cos(xt) x 2n t 2n
∀ x ∈] − 1, 1[ f (x) = y(x) = n
an x . ∀ (x, t) ∈ R × R∗ = (−1)n .
et + 1 n=0
(2n)! et + 1
n=0
x 2n t 2n
5) Les séries entières an x n et nan x n ont le même rayon Soit x dans R. On pose vn (t) = (−1)n .
(2n)! et + 1
de convergence. Donc, pour tout entier naturel p, an x n et Alors :
p n ∞ ∞
n an x aussi. t 2n
0 an = dt t 2n e−t d t = (2n)!
Puisque la suite (n p an ) ne converge pas vers 0, la série 0 e +1
t
0
367
Analyse PC-PSI
le théorème d’intégration terme à terme s’applique et permet Pour n 1, la formule de Leibniz permet d’écrire :
d’écrire : n
∞ ∞ 2n n
cos(xt) n x f (n+1) (x) = (1 + f 2 (x))(n) = f (k) (x) f (n−k) (x).
d t = (−1) an . k
0 et + 1 n=0
(2n)! k=0
Or, f (0) = 0. D’où la formule :
Ceci prouve que la fonction f est développable en série entière ∞
xn p p
sur ] − 1, 1[. De plus : g (x) = 1+ f (n+1) (0) = 1+g 2 (x) valable sur − , .
n=1
n! 2 2
∞
t 2n e−t 1
an d t = (2n)! 4) On a :
0 2 2
∞ p p g (x)
x 2n ∀x ∈ − , = 1.
La série (−1)nan diverge grossièrement pour x = 1 et 2 2 1 + g 2 (x)
n=0
(2n)!
le rayon de convergence de cette série entière est exactement 1. Le changement de variable y = g(x) dans :
1) De la formule : g (x)
dx
1 + g 2 (x)
p p d tan permet de conclure qu’il existe un réel c tel que :
∀x ∈ − , (x) = 1 + tan2 (x)
2 2 dx
p p
on déduit par récurrence que, pour tout entier n : ∀x ∈ − , Arctan (g(x)) = x + c.
2 2
p p
∀x ∈ − , f (n) (x) = Pn ( f (x)) Or, g(0) = f (0) = 0. Donc c = 0 et :
2 2
où Pn est un polynôme à coefficients réels positifs de degré p p
∀x ∈ − , g(x) = tan x.
n + 1. De fait, on trouve : 2 2
Pn+1 (y) = Pn (y)(1 + y 2 ). Ceci prouve que la fonction tangente est développable en série
p p
p entière sur − , . De plus, cette fonction n’est pas conti-
Puisque f est positive sur 0, , f (n) l’est aussi car Pn est à 2 2
2 p
coefficients positifs. nue à gauche en ; donc le rayon de convergence de sa série
2
p p
2) Soit x ∈ 0, . D’après la première question, la série : de Taylor est exactement .
2 2
f (n) (0) n
n!
x Chapitre 9
est à termes positifs.
La formule de Taylor avec reste intégral nous apprend que : 1) Si a ∈ i Z, a = i m, f (x) = ei mx , avec m dans Z.
Dans ce cas :
n x
f (k) (0) k (x − t)n (n+1)
f (x) = x + f (t) d t. cm ( f ) = 1 et ∀ n = m cn ( f ) = 0.
k=0
k! 0 n!
x n n (k)
(x − t) (n+1) f (0) k
f (t) d t 0 ∀n ∈ N x f (x). 2) Sinon, on a : cn ( f ) = (−1)n sh (ap) .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
0 n! k=0
k! p(a − i n)
f (n) (0) n p
La série entière x converge pour tout x de [0, [ La fonction f est à valeurs complexes et paire. Les co-
n! 2
p
et son rayon de convergence R est tel que R . efficients bn ( f ) sont nuls.
2 1) Si a ∈ i Z, a = i m et :
p p p
3) Puisque R , la dérivée de g sur − , est obtenue
2 2 2
par dérivation terme à terme : ei mx + e−i mx
f (x) = = cos(mx).
∞ ∞
2
f (n) (0) n−1 xn
g (x) = x = 1+ f (n+1) (0) . Dans ce cas :
n=1
(n − 1)! n=1
n!
1 1
cm ( f ) = , c−m ( f ) = et a|m| ( f ) = 1.
Par ailleurs, l’expression de g 2 sur cet intervalle s’obtient en 2 2
effectuant le produit de Cauchy :
∀ n ∈ Z\ {m, −m} cn ( f ) = 0.
∞ n
2 n (k) (n−k) xn ∀ n ∈ N\ {|m|} an ( f ) = 0.
g (x) = f (0) f (0) .
k n!
n=0 k=0
368
Exercices : indications et réponses
a = i m, f (x) = ei mx ,
sin nx
et pour tout p |m|, S p ( f ) = f . En effet, f est un polynôme Si la série trigonométrique √ était la série de
n
trigonométrique. Fourier d’une fonction de CM2p , d’après l’inégalité de Bessel,
Sinon, la somme partielle S p ( f ) de la série de Fourier de f 1
est : la série serait convergente, ce qui est faux.
n
S p ( f )(x)
sh (ap) 1
p
(−1)n • En ce qui concerne la fonction f de l’exercice 1, elle
= + [(a + i n)ei nx + (a − i n)e−i nx ] n’est pas continue, sauf dans le cas a ∈ iZ.
p a n=1
a2 + n 2
• La fonction f de l’exercice 2 est continue, la suite (Sn ( f ))
Pour la seconde fonction, si a = i m ∈ i Z, f (x) = cos(mx) converge en moyenne quadratique vers f .
f est un polynôme trigonométrique. Si a ∈ R+∗ :
Si | p| < |m|, S p ( f ) = 0.
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p
Si | p| |m|, S p ( f ) = f . sh (ap) a2
S p ( f )(x) = [1 + 2 (−1)n 2 cos(nx)].
ap n + a2
Sinon, si a ∈ R+∗ : n=1
p Finalement :
sh (ap) a2
S p ( f )(x) = [1 + 2 (−1)n 2 cos(nx)].
ap n=1
n + a2 sh (ap)
2 ∞
a2 1 sh (2ap)
1+2 ( )2 = + .
ap 0
n2 + a2 2 4ap
On sait que :
La fonction f de l’exercice 1 appartient à l’espace D2p .
inf {|| f − Q||2 ; Q ∈ Pn } = || f − Sn ( f )||2 .
La formule de Parseval s’applique :
Par conséquent : 1 p
Si a ∈ i Z, a = i m, f (x) = ei mx . |eat |2 d t
2p −p
Pour tout n |m|, Sn ( f ) = f et : ∞
|sh (ap)| 2 1 2
= + [|a|2 + n 2 ]
inf {|| f − Q||2 ; Q ∈ Pn } = 0. p2 |a|2 1
(|a 2 + n 2 |)2
369
Analyse PC-PSI
p
X 8@:.LBA0L01<LR1I.2*JJE.ZD*IR155*IR1J ^
1 at 2
|e | d t = 1.
2p −p 1
Si Re(a) = 0, alors :
p 0.8
1 sh (2Re(a)p)
|eat |2 d t = .
2p −p 2Re(a)p
0.6
sh (ap)
∞
a2 Les coefficients bn ( f ) sont nuls et :
ch (ax) = 1+2 (−1)n cos(nx) .
ap n 2 + a2 T
1 2 pt 2npt 4
an ( f ) = sin cos dt = .
T 0 T T p(1 − 4n 2 )
La fonction f de l’exercice 1 est C1 par morceaux sur
2) La formule de Parseval donne :
R, donc le théorème de convergence simple s’applique :
∀x ∈ R 1 T
pt 1
sin2 dt =
T 0 T 2
∞ ∞
sh (ap) 1 (−1)n 4 1 16
fr (x) = + [(a + i n)ei nx + (a − in)e−inx ] = 2 + .
p a n=1 a 2 + n 2 p 2 1
p2 (1 − 4n 2 )2
∞
p2 1 1
D’où : − = .
Mais, de plus, pour x = (2k + 1)p, 16 2 1
(1 − 4n 2 )2
La fonction f est continue et de classe C1 par morceaux sur R.
eap + e−ap Le théorème de convergence normale s’applique.
f (x) = ch (ap) = = fr (x).
2 En particulier :
Ainsi : ∞
pt 2 4 2npt
∀t ∈ R sin( ) = + cos .
∞
T p 1
p(1 − 4n 2) T
sh (ap) 1 (−1)n a
f (2p) = f (0) = 1 = +2
p a n=1
a2 + n 2
et : On montre tout d’abord qu’il existe une suite (aw(n) ), ex-
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370
Exercices : indications et réponses
4
T /2
2p (−1)n T 2 dique et de classe C1 par morceaux sur R. Elle est donc la
an (g) = x 2 cos n x dx = . somme de sa série de Fourier.
T 0 T n 2 p2
∞
2 4 cos(2nx)
2) Les fonctions f et g sont continues et de classe C1 par mor- ∀x ∈ R | sin x| = − .
p p 1
4n 2 − 1
ceaux sur R. Chacune est la somme de sa série de Fourier et la
convergence est normale sur R. Cherchons une solution f paire, somme de sa série de Fourier.
En particulier : On suppose donc qu’il existe une suite (an ) telle que la série
∀x ∈ R f (x) an cos(2nx) converge. Soit f la fonction définie par :
∞
T4 1 3 2p a0
∞
= + T4 (−1)n − 4 4 cos n x ∀x ∈ R f (x) = + an cos(2nx).
80 1
2n 2 p2 n p T 2 1
∞
T2 (−1)n T 2 2p Supposons de plus cette fonction solution de l’équation diffé-
et : g(x) = + cos n x .
12 1
n 2 p2 T rentielle. Elle est donc deux fois dérivable sur R et, pour tout
On en déduit : réel x, on a f (x) = | sin x| − f (x). Ceci entraîne que f est
de classe C2 sur R.
T2 On suppose enfin que les dérivées de f s’obtiennent en déri-
∀x ∈ R f (x) − g(x)
2 vant terme à terme la série.
∞
7T 4 3(−1)n T 4 2p Par conséquent :
=− − cos n x .
240 1
n 4 p4 T ∞
∀x ∈ R f (x) = − 4n 2 an cos(2nx).
3) Avec la formule de Parseval, on obtient : 1
∞ 8
1 p La fonction f est donc solution de l’équation différentielle si,
= . et seulement si :
1
n8 9450
∞ ∞
2 4 cos(2nx) a0
∀x ∈ R − = + an (1−4n 2 ) cos(2nx)
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p p 4n 2 − 1 2
Les fonctions f et f sont continues et 2p-périodiques 1 1
+∞ +∞
est normalement convergente sur R, ainsi que les séries déri-
f 2
= |cn ( f )|2 et f 2
= |cn ( f )|2 . vées terme à terme d’ordre 1 et 2. Les hypothèses émises sur f
2 2
−∞ −∞
sont donc justifiées a posteriori.
Les solutions de l’équation différentielle sont les fonctions :
Or, par hypothèse, c0 ( f ) = 0 et, pour tout n : ∞
2 4 1
x → a cos x + b sin x + − cos(2nx)
cn ( f ) = incn ( f ). p p (4n 2 − 1)2
1
371
Analyse PC-PSI
On en déduit que :
1) La fonction f est définie, continue et 2p-périodique
sur R. ∞
Le calcul direct des coefficients de Fourier serait fort malaisé, ∀x ∈ R f (2x) = c0 ( f ) + cn ( f )e2inx + c−n ( f )e−2inx .
à cause des intégrales. Procédons différemment. 1
Tout d’abord :
De plus, f est aussi de classe C∞ et 2p-périodique, donc f
ix
1 2e est aussi la somme de sa série de Fourier qui converge norma-
= ix .
ch a + cos x (e + ea )(ei x + e−a ) lement sur R.
On sait que cn ( f ) = (in)cn ( f ).
On pose ei x = u pour réduire en éléments simples. D’où c0 ( f ) = 0 et :
D’où :
∞
1 1 1 e−a−ix ∀x ∈ R f (x) = (in) cn ( f )ei nx − c−n ( f )e−inx .
= − .
ch a + cos x sh a 1 + ei x−a 1 + e−a−ix 1
Donc :
Avec |ei x−a | = e−a < 1 et |e−ix−a | = e−a < 1, on peut utili- ∀x ∈ R
∞
1
ser le développement en série entière de , pour |v| < 1, et 2 sin x f (x) = 2 sin x (i n) cn ( f )ei nx − c−n ( f )e−i nx
1+v
on écrit : 1
∞
ix −ix
∞ ∞ = (e − e ) n cn ( f )ei nx − c−n ( f )e−inx
1 1
= (−1)n (ei x−a )n − (−1)n (e−ix−a )n+1 1
ch a + cos x sh a 0 0
∞
−p
p
lement convergentes. Elles sont les séries de Fourier de leurs
cos(nx) 2p(−1)n e−na sommes qui sont des fonctions continues, égales. D’après l’uni-
Si n = 0 : dx = .
−p ch a + cos x sh a cité du développement en série de Fourier pour une fonction
continue, 2p-périodique, on peut identifier les coefficients et
• Avant même la recherche des solutions, on peut re- on obtient :
marquer que la fonction sinus convient et que toute combinai- • c0 ( f ) = −c−1 ( f ) − c1 ( f )
son linéaire de solutions est solution. L’ensemble des solutions (coefficient de e0 ) ;
est donc un sous-espace vectoriel de C∞ (R, R), de dimension • 0 = 2nc2n ( f ) − (2n + 2)c2n+2 ( f )
supérieure ou égale à 1. (coefficient de ei (2n+1)x ) ;
• Soit f une solution. Puisque f est de classe C∞ et 2p-
• 0 = −(2n + 2)c−(2n+2) ( f ) + 2nc−2n ( f )
périodique, f est la somme de sa série de Fourier qui converge
(coefficient de e−i(2n+1)x ) ;
normalement sur R.
Donc, pour tout x réel : • c1 ( f ) = c1 ( f ) − 3c3 ( f )
(coefficient de e2ix ) ;
∞
f (x) = c0 ( f ) + cn ( f )ei nx + c−n ( f )e−inx . • cn ( f ) = (2n − 1)c2n−1 ( f ) − (2n + 1)c2n+1 ( f )
1
(coefficient de e2inx ) ;
372
Exercices : indications et réponses
La deuxième relation nous indique que le terme 2 nc2n ( f ) est On introduit alors la fonction g définie sur R∗ par :
constant et la troisième qu’il en est de même de 2 nc−2n ( f ). sin x
Or, si l’on considère que, pour tout k 2, et pour tout n de Z : g(x) = .
x
k
1 La relation précédente s’écrit :
|cn ( f )| = o .
n 2pn
∀ n ∈ Z∗ cn ( f ) l − 2g = 0.
Ceci entraîne que ce produit est nul et donc que, pour n non T
nul, c2n ( f ) = 0. Or, la fonction g se prolonge par continuité en 0, tend vers 0 en
La quatrième relation indique que c3 ( f ) = 0. +∞, donc est bornée sur R+ .
Par récurrence, le lecteur montrera alors que, pour tout n 1, Donc, si l n’est pas réel ou si |l| est strictement supérieur à
c2n+1 ( f ) = 0 et c−(2n+1) ( f ) = 0. 2 sup |g(t)|, tous les coefficients cn ( f ), pour n dans Z∗ , sont
t∈R+
En résumé, seuls c0 ( f ), c−1 ( f ) et c1 ( f ) sont éventuellement
nuls et E l est l’espace vectoriel des fonctions constantes. Il est
non nuls, et, c0 ( f ) = −c−1 ( f ) − c1 ( f ).
donc de dimension 1.
On obtient alors : 2pn
Or, lim g = 0, donc, à partir d’un certain rang N0 :
f (x) = c1 ( f )(ei x − 1) + c−1 ( f )(e−ix − 1). n→+∞ T
T
P(x, y, z) = 3x 2 y + z 3 , Q(x, y, z) = 3y 2 z + x 3
1 et
=l f (t)e−2ipnt/T d t.
T 0 R(x, y, z) = 3xz 2 + y 3 ,
Or : ∂Q ∂P ∂P ∂R ∂Q ∂R
T T +1 on a : = ; = ; = .
1 −2ipnt/T 1 −2ipn(u−1)/T ∂x ∂ y ∂z ∂x ∂z ∂y
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f (t + 1)e dt = f (u)e du
T 0 T 1 Ainsi, v est une forme fermée, donc exacte sur R3 .
On cherche une fonction f telle que :
= e2ipn/T cn ( f )
∂f ∂f ∂f
et, de même : =P; =Q; = R.
∂x ∂y ∂z
T
1 Une première condition est :
f (t − 1)e−2ipnt/T d t = e−2ipn/T cn ( f ).
T 0
∂f
2ipn (x, y, z) = 3x 2 y + z 3 .
De plus, cn ( f ) = cn ( f ). Donc finalement : ∂x
T On intègre par rapport à x :
2pn 2ipn
∀ n ∈ Z∗ 2i sin cn ( f ) = l cn ( f ). f (x, y, z) = x 3 y + xz 3 + g(y, z).
T T
D’où : ⎛ ⎞ ∂f ∂f
2pn Le calcul de et permet de préciser g.
sin ∂y ∂z
⎜ T ⎟
∀ n ∈ Z∗ cn ( f ) ⎜
⎝l − pn
⎟ = 0.
⎠
Finalement :
T f (x, y, z) = x 3 y + xz 3 + y 3 z + c, où c est une constante.
373
Analyse PC-PSI
y
−−→ • w : (x, y) −→ (u, v) = x y, est de classe C1 sur U .
Soit O M(u) = r (u)→
−
u (u). x
−−→ −−→ y v
O M(u + p) = O M(u).
−3
3p p
− à .
8 8
Son aire est :
p/8
1 2
A= r (u) d u.
2 −3p/8
O
√ y
√ 1 2− 2
Après calculs, A = 2 + ln √ unités d’aire.
2 2+ 2
x
On remarque que, pour tout (x, y) de D : Par raison de symétrie, le centre de gravité G, de coordonnées
(x G , yG , z G ) appartient à l’axe (Oz).
1 1 y
xy b et a. zdx d ydz
b a x 3
K
zG = = z d x d y d z.
1 1 y 2pR 3 K
Soit U = R+∗ × R+∗ , K = ,b × , a , u = x y, v = . dx dydz
b a x K
374
Exercices : indications et réponses
X _1.4L8@:.0J `
1>8@1?1.8@:.)=L]'*2)G['*2&G*IY'*D-E Soit K le compact délimité par le triangle, D son bord
]ZD*55*E[ZD)55)EYZD-55-E731=ZK*/E*/E*/HE orienté.
B];0ZA:];=J ^
y
C
1
A x
0.5
0
z
-0.5 B
−1
−3 −2 Osons la formule de Green-Riemann pour calculer l’aire du tri-
−2 −1 angle :
−1 y x
0 0
1
2 1
32 dx dy = xdy
K D
w définit un automorphisme de R3 , donc un C1-difféo- 1
1 3 −1
1
morphisme de R3 sur R3 . Son jacobien est indépendant de = x − dx + xdx + x dx
−1 2 1 3 4
D(x, y, z) = 3 unités d’aire.
(u, v, w) : = abc.
D(u, v, w)
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Le domaine E est l’image par w de la boule : Le théorème de Cauchy-Lipschitz s’applique car l’appli-
D = {(u, v, w)|u + v + w 2 2 2
1}. cation (y −→ sh y) est de classe C1 .
375
Analyse PC-PSI
y t 0 X
D(x, y, z)
4 – Le jacobien de w est : = 0 t Y = −ht 2 .
D(X, Y , t)
0 0 −h
Il ne s’annule pas sur K 0 . Donc :
2
1
1
dx dydz = ht2 d X dY dt = hA(D)
K 0 D 3
−4 −2 0 2 4 x
où A(D) est l’aire de la base du cône.
−2
2
−y 2 2
−y 2 On cherche les solutions telles que :
e−x dx dy e−x dx dy
Ca/2 Ka
2
−y 2 ∀x y(x) ∈]kp, (k + 1)p[ (k ∈ Z).
e−x d x d y.
Ca
Par passage en coordonnées polaires, on obtient : Une telle solution vérifie y = sin y, soit :
2
a/2 2 2 2
p 1 − e−a /4
e−x d x p 1 − e−a /2
. dy
= d x.
−a/2 sin y
On fait tendre a vers +∞ :
+∞ 2 √ Après intégration :
e−x d x = p.
−∞
y
∃c ∈ R ln tan = x − c.
2
3
1) Soit M(x, y, z) un point de R .
y
M ∈ C ⇔ ∃m ∈ D M ∈ [O, m] Puisque y ∈]kp, (k + 1)p[, tan garde un signe constant.
⎧ 2
⎪
⎨x = t X Pour k = 2 p, on obtient : y = kp + 2Arctan (ex−c ).
⇔ ∃ (X, Y ) ∈ D ∃ t ∈ [0,1] y = tY
⎪
⎩
z = h(1 − t) Pour k = 2 p + 1, on a : y = (k + 1)p − 2Arctan (ex−c ).
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376
Exercices : indications et réponses
v2 On suppose que a ∈ R.
La fonction y est solution de y = −
.
my 2 La fonction w est intégrable sur [t0 , a[. Donc, w admet une
Multiplions les deux membres de l’équation différentielle limite réelle en a. Prolongée par continuité, elle est aussi déri-
par 2y . vable à gauche en a et w (a) = sin(aw(a)). Ceci contredit le
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v2 v2 1 1 fait que w est maximale.
On a : 2y y = −2 2 y donc y 2 = y02 + 2 − . On a prouvé par l’absurde que a = +∞.
my m y y0
On montre de même que b = −∞ et ainsi I = R.
Traitons le cas y0 > 0. Il y a deux possibilités.
2) On pose : yb (t) = xb (−t).
v2 1 La fonction yb est définie sur R, elle vérifie l’équation différen-
• y02 −2 0.
m y0 tielle et yb (0) = b. Donc, yb = xb . La fonction xb est paire.
Dans ce cas, la fonction y est toujours positive et : De plus, la fonction −xb est solution du même problème de
Cauchy que x−b . D’où :
v2 1 1
y = y02 + 2 − . x−b = −xb .
m y y0
377
Analyse PC-PSI
378
Index
A uniforme d’une suite de fonctions, 95
Adhérent, 50 uniforme sur tout segment, 97
Algorithmique, 184, 305 uniforme sur tout segment d’une série de fonctions, 99
Application uniforme sur tout segment d’une suite de fonctions, 97
bornée, 40 Convergence normale
composante, 66 et dérivation d’une série de fonctions, 176
coordonnée, 66 Convergence uniforme
de classe Ck , 124 et dérivation d’une série de fonctions, 176
linéaire continue, 78 et dérivation d’une suite de fonctions, 174
lipschitzienne, 76 et intégration, 174, 176
Argument, 69 Coordonnées
cylindriques, 295
B sphériques, 296
Boule Courbe intégrale d’un champ de vecteurs, 303
fermée, 39 Critère de Cauchy, 20
ouverte, 39 Critère spécial des séries alternées, 20
Croissance de l’intégrale, 200
C
Champ de scalaires, 279 D
Champ de vecteurs, 279 D2p , 266
Changement de variables, 164, 194, 290, 294 Dérivabilité en un point, 117
Circulation d’un champ de vecteurs, 279, 286 Dérivation d’une série de fonctions, 176
CM2p , 255, 262, 267 Dérivée k -ième, 125
Coefficients Développement décimal, 17
de Fourier, 256 Développement limité
trigonométriques, 258 d’une primitive, 172
Compact, 52 de la dérivée, 173
élémentaire, 287 Développement en série
Comparaison à une série numérique, 199 binôme généralisé, 247
Comparaison avec une intégrale, 12 cosinus, 15, 249
Constante d’Euler, 9
exponentielle, 15, 249
Continuité, 68
logarithme, 249
par morceaux, 109
sinus, 15, 249
sur une partie, 73
Difféomorphisme, 127
Convergence
Disque de convergence, 233
en moyenne, 146
Distance, 39
en moyenne quadratique, 264
normale en série de Fourier, 269
normale d’une série de fonctions, 99
E
normale sur tout segment, 100 Équation
simple en série de Fourier, 270 à variable séparables, 301
simple d’une série de fonctions, 93 de Ricatti, 300
simple d’une suite de fonctions, 93 différentielle non linéaire, 299
uniforme d’une série de fonctions, 99 incomplète, 301
Index
Espace Intégrale
préhilbertien (C2p , ( | )), 264 absolument convergente, 195
vectoriel D2p , 267 convergente, 193
Espace vectoriel normé, 36 curviligne, 281
Exponentielle, 102, 108 d’une application continue par morceaux sur un
complexe, 23, 26, 102, 108 segment, 133
de Bertrand, 202
de Riemann, 194
F
divergente, 193
Familles de polynômes orthogonaux, 209 double, 288
Fermé, 51 triple, 293
Fonction(s) Intégration
caractéristique, 144 approchée, 154
continue par morceaux, 109 par parties, 164
de carré intégrable, 208 Intervalle de convergence, 233
développable en série de Fourier, 262 Ligne de champ d’un champ de vecteurs, 303
développable en série entière, 243 Limite
dominée, 70 d’une application, 64
z, 94, 101, 106, 216 d’une suite, 41
en escalier, 108 Lipschitzienne, 76
équivalentes, 71
exponentielle, 178 N
exponentielle complexe, 24, 26, 102, 108 Norme(s), 36
exponentielle réelle, 15 d’algèbre, 83
Gamma, 205, 216 d’application linéaire, 82
lipschitzienne, 76 de la convergence uniforme, 95
m, 94, 99, 101, 106 équivalentes, 43
négligeable, 71 Norme de la convergence
régularisée, 266 en moyenne, 146, 208
somme, 93 en moyenne quadratique, 149, 208
T -périodiques, 272 Noyau de Dirichlet, 261, 270
Forme différentielle, 280
exacte, 281, 283 O
fermée, 284, 285 Orbite, 303
Formule Ouvert, 49
de Fubini, 287, 288, 294 Ouvert étoilé, 284
de Green-Riemann, 297
de Parseval, 265, 267 P
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
de Stirling, 28 Partie
de Taylor, 169 bornée, 40
de Taylor avec reste intégral, 169 compacte, 52
de Taylor-Young, 173 fermée, 51
du binôme généralisée, 247 ouverte, 49
Partie régulière, 170
Point
G-I adhérent, 50
Gradient d’un champ de scalaires, 279 intérieur, 48
Hypothèse de domination, 213, 216-218, 220 Polynômes
Inégalité de Laguerre, 210
de la moyenne, 143 de Hermite, 210
de Taylor-Lagrange, 170 de Legendre, 210
des accroissements finis, 166 de Tchebychev, 210
triangulaire, 36, 39 trigonométriques, 110, 255
380
Index
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
fondamental du calcul différentiel et intégral, 162
semi-convergente, 23
Travaux dirigés d’algorithmique, 184, 305
Série de fonctions
normalement convergente, 99
normalement convergente sur tout segment, 100
U-V
simplement convergente, 93 Uniformément
uniformément convergente, 99 convergente, 99
Solution maximale d’une équation différentielle, 300 Vecteur unitaire, 36
381
Analyse
2 année PC-PC* PSI-PSI*
e
Optique Chimie
2* année
ondulatoire
EXERCICES
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