Vous êtes sur la page 1sur 384

H HACHETTE

Supérieur
Crédits photographiques
Toutes les photographies de cet ouvrage proviennent de la photothèque H ACHETTE L IVRE .

Composition, mise en page et schémas : Publilog


Maquette intérieure : SG Création et Pascal Plottier
Maquette de couverture : Alain Vambacas

c HACHETTE LIVRE 2004, 43 quai de Grenelle 75905 Paris Cedex 15


www.hachette-education.com
I.S.B.N. 978-2-01-181903-1
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122-4 et L.122-5, d’une part, que les « copies ou
reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que
« les analyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou
partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ».
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français de
l’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par
les articles 425 et suivants du Code pénal.
Avant-propos

L’objectif premier de cet ouvrage est la réussite aux concours et aux examens.
Pour cela, nous avons tenté de rendre intelligible et attrayante une petite partie des mathématiques : celle du pro-
gramme.
Dans cette optique, nous souhaitons que ce livre soit un outil de travail efficace et adapté aux besoins des enseignants
et des étudiants de tout niveau.
Le cours est agrémenté de nombreux Exemples et Applications.
Les Exercices aident l’étudiant à tester sa compréhension du cours, lui permettent d’approfondir sa connaissance des
notions exposées... et de préparer les oraux des concours.
Les Exercices résolus et TD sont plus axés vers les écrits des concours.
L’algorithmique et le calcul formel font partie du programme des concours.
De nombreux exercices prennent en compte cette exigence ainsi que des TD d’Algorithmique entièrement rédigés.

Les auteurs

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

3
Sommaire
SÉRIES NUMÉRIQUES 5

ESPACES VECTORIELS NORMÉS 35

CONTINUITÉ 63

SUITES ET SÉRIES DE FONCTIONS 92

DÉRIVATION, INTÉGRATION DES FONCTIONS VECTORIELLES 116

LIEN ENTRE DÉRIVATION ET INTÉGRATION 159

FONCTIONS INTÉGRABLES 192

SÉRIES ENTIÈRES 230

SÉRIES DE FOURIER 254

CALCUL DIFFÉRENTIEL 278

TD : INDICATIONS ET RÉPONSES 311

EXERCICES : INDICATIONS ET RÉPONSES 320

INDEX 379
Séries
numériques 1
Archimède (environ 287-212 av. J.-C.) étudie l’aire
délimitée par un arc de parabole et la corde qui le
sous-tend. Il introduit alors la série :
1 1 1 1 1
1+ , 1+ + , 1+ + ···
4 4 16 4 16
4
et détermine sa limite .
3
Le XVIe siècle apporte un double progrès : un
effort de symbolisme mathématique rend les calculs
plus aisés et la notion de fonction se dégage de son
origine géométrique.
Vers 1660, soucieux d’exprimer des fonctions (ainsi
ln(1 + x) et (1 + x)a ) comme somme de séries, les
mathématiciens s’intéressent à l’étude
O B J E C T I F S

Notion de série convergente.


systématique des séries.
Toutefois, la définition rigoureuse de la Somme et reste d’une série convergente.
convergence
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Comparaison de séries à termes positifs
et certains outils ci-dessous exposés n’apparaîtront pour en déterminer la nature.
qu’au début du XIXe siècle, avec Abel, Cauchy et Séries de Riemann.
Gauss. Les travaux de Dedekind, Weierstrass et Comparaison à une intégrale.
Cantor, à la fin du XIXe siècle, permettront de
Règle de d’Alembert.
compléter la théorie.
Écriture décimale d’un réel positif (PSI).
Ce chapitre vous présente, dans le langage
Critère de Cauchy des séries (PSI).
mathématique d’aujourd’hui, cette définition et les
Critère spécial des séries alternées.
techniques qui en découlent. De plus, nous verrons
que ces outils peuvent éventuellement être mis en Séries absolument convergentes.
œuvre pour déterminer la nature d’une suite Produit de Cauchy de séries absolument
donnée, laquelle est alors transformée en une série. convergentes.

5
Analyse PC-PSI

Dans ce chapitre, l’appellation « série » désignera uniquement des séries à


termes réels ou complexes. K est R ou C.

1 Généralités
Il arrivera que la suite u ne
1.1. Définition d’une série soit définie qu’à partir d’un cer-
tain rang, le plus souvent k = 1
Soit u = (u n ) une suite d’éléments de K . On pose, pour tout n de N : ou k = 2. La série ne sera alors
n
Sn = u k . La suite ainsi définie S = (Sn ) est une suite d’éléments de K, définie qu’à partir de ce rang.
0 En pratique, connaissant
appelée série associée à la suite u. On la note u n ou u n , s’il y a un (u n ), la suite (Sn ) des sommes
n partielles de la série u k est
risque de confusion sur l’indice.
n définie par la formule :
n
L’élément de K : Sn = u k est appelé la somme partielle d’indice n de
0
∀n Sn = uk .
0
la série uk .
Réciproquement, si la suite (Sn )
est connue, le terme général u n
1 1 de la série est déterminé par
Exemple : La série de terme général , c’est-à-dire la série , est S0 = u 0 et :
k k
appelée série harmonique. ∀ n ∈ N∗ u n = Sn − Sn−1 .
La suite u est alors parfaitement
1.2. Convergence et divergence d’une série déterminée et unique.

La série de terme général u k est dite convergente si la suite (Sn ), où Rapport Mines-Ponts, 2003
n
Sn = u k , converge dans K. Sinon, elle est dite divergente. « De trop nombreux étudiants
k=0 confondent la notion de série et
la somme d’une telle série quand
Notation elle converge. Plus généralement,
Lorsque la série u k converge, la limite de la suite (Sn ) des sommes par- on déplore un amalgame entre les
∞ ∞ notations :
+∞ n
tielles est appelée somme de la série et notée u n ou un . un , un , u n et uk . »
n=0 0 n 0 n=0 k=0
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Théorème 1
Si la série u n converge, son terme général tend vers 0. Il faut bien distinguer la série

u k de la somme, un ,
Démonstration 0
de la série qui n’est définie que
Le terme général de la série est : u n = Sn − Sn−1 .
lorsque la série converge.
Une série dont le terme général ne tend pas vers 0 diverge. Elle est dite série
grossièrement divergente. Deux séries qui diffèrent par un
nombre fini de termes sont de
Exemple : Une série géométrique est une série associée à une suite géomé- même nature, c’est-à-dire sont si-
trique. La série a n converge si, et seulement si, |a| < 1. Plus générale- multanément convergentes ou di-
ment, pour |a| < 1, p fixé dans N et c fixé dans C, la série géométrique vergentes.

6
1. Séries numériques

de terme général c a k k p
converge et a pour somme : La somme d’une série géomé-
∞ trique convergente est donc obte-
c ap nue par la formule :
c ak = .
k= p
1−a
premier terme
Lorsque |a| 1 et c est non nul, la série est grossièrement divergente. 1 − raison

Rapport Centrale, 2001


Théorème 2
« Il est très courant de manipuler
La suite (u n ) converge si, et seulement si, la série (u n+1 − u n ) des séries ou des intégrales alors
converge. que ce ne sont encore que des sym-
boles. »
Démonstration Cauchy, en 1821, écrivait :
Soit u = (u n ) une suite numérique. La somme partielle Sn de la série (u n+1 −u n ) « J’ai été forcé d’admettre diverses
est : propositions qui paraîtront peut-
n
être un peu dures ; par exemple,
Sn = (u k+1 − u k ) = u n+1 − u 0 .
qu’une série divergente n’a pas de
k=0
somme ».
La série converge si, et seulement si, la suite u converge.

Pour s’entraîner : ex. 1 à 4.


1
Exemple : Nature de la série
n2 Rapport E4A, 2002
1 « Quelques erreurs trop souvent
• La suite (Sn ) des sommes partielles de la série est croissante, ainsi rencontrées : si le terme générique
n2
1 de la série tend vers 0 , alors celle-
que celle, (Tn ), de la série .
n(n + 1) ci converge ; u(n) est équivalent
De plus : à 0 , donc la série converge. »
1 1 1
∀n 2 .
n(n + 1) n2 n(n − 1)
On en déduit :
1
Tn − Sn − 1 Tn−1 .
2
Les suites (Sn ) et (Tn ) sont donc de même nature.
1
• La convergence de la suite entraîne celle de la série Avec Maple
n
1 1 1 7 F'8*AC*6&*6%A((#69ADDABBB(9
− , donc celle de la série , puis ,'8*AC*6&*6%A((#69ADDABBB(< 7
n+1 n n(n + 1)
F'8*AC*6&*6%A((#69ADD-63-6-)E(9
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1
celle de la série . ,'8*AC*6&*6%A((#69ADD-63-6-)E(<
n2 1 000
Enfin : 1 1 000
=
N
1
N
1 1 1 n(n + 1) 1 001
n=1
TN = = − =1− .
n(n + 1) (n + 1) n N +1 ∞
1
1 1
=1
1 n(n + 1)
n=1
La série converge donc vers 1.
n(n + 1)

1.3. Reste d’une série convergente


Lorsque la série u k converge, on peut alors, pour n fixé dans N, définir
Rn = S − Sn , où S est la somme de la série uk .

Rn est appelé reste d’ordre n de la série uk .

7
Analyse PC-PSI

Théorème 3
Soit u k une série convergente et (Rn ) la suite des restes de cette
série. Alors :
• la suite (Rn ) tend vers 0 ;

• pour tout n, on a Rn = uk ;
n+1

• pour tout n, u k = Sn + Rn .
0

En calcul numérique, majorer |Rn | = |S − Sn |, c’est majorer l’erreur commise


en approximant S par Sn .

1.4. Linéarité

Théorème 4
L’ensemble des séries convergentes à coefficients dans K est un K -
espace vectoriel et l’application qui, à une série convergente, associe sa
somme, est linéaire.

1
• Si les séries u n et vn convergent, alors la série (u n + vn ) Les séries n+ et
2n
converge.
n divergent, mais la série
• Si la série u n converge et la série vn diverge, alors la série
1
(u n + vn ) diverge. n+ n −n converge
2
• Si les séries u n et vn divergent, on ne peut rien dire, a priori, de 1
et la série n + n − 2n
2
la série (u n + vn ). diverge.

Application 1 1
Étude de la série harmonique
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

1) Montrer la divergence de la série harmonique


par la comparaison à une intégrale. y

2) En utilisant la comparaison à une intégrale, don-


n
1
ner un équivalent de Sn = .
k
y= 1
k=1
3) Donner un développement asymptotique à deux t
termes de Sn .
4) En utilisant ce résultat, montrer que la série
1 1
converge et calculer sa somme. n
(2n + 1)n
n −1 n n +1 t
1) Montrons la divergence de la série. Doc. 1.

8
1. Séries numériques

1 4) Remarquons tout d’abord que :


La fonction f : t → est positive, continue et
t
décroissante sur R+∗ . 1 −2 1
dt 1 n+1n
dt = +
On en déduit : . (2n + 1)n 2n + 1 n
n t n n−1 t
et calculons la somme partielle SN de la série.
Sommons cette inégalité de k = 1 à n :
n+1 n n N
dt 1 dt −2
1+ . SN = + ln(N) + g + o(1).
1 t k 1 t 2n + 1
k=1 n=1

En calculant les intégrales, on obtient : De plus :

ln(n + 1) Sn 1 + ln(n). N
−2
2N +1
1
N
1
= −2 −1−
Donc, Sn tend vers +∞ quand n tend vers +∞, 2n + 1 n 2n
n=1 n=1 n=1
la série harmonique diverge.
Sn = −2(ln(2N + 1) + g + o(1)) + 2
2) On obtient même, plus précisément, que +(ln(N) + g + o(1)).
ln(n)
admet pour limite 1, c’est-à-dire que : Donc :

Sn ∼ ln(n). 1
S N = −2 ln 2 + + 2 + o(1).
N
Avec Maple :
Finalement, nous pouvons conclure que la série
7 F'8*AC6#69ADDABBBB( 1
converge et que sa somme est :
95!;:3**,'8*AC6#69ADDABBBB(((< (2n + 1)n
:6*ABBBBD( <

10 000 1
1 = −2 ln 2 + 2.
= 9.787606036 (2n + 1)n
n 1
n=1
9.210340372

3) On pose, pour tout n 1 :


n n
1 1
an = − ln(n) et bn = − ln(n + 1)
k k
1 1

et on établit que les suites (an ) et (bn ) sont adja-


centes. En effet :
• la suite (an ) est décroissante ;

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• la suite (bn ) est croissante ;
1
• an − bn = ln(n + 1) − ln(n) = ln 1 + tend
n
vers 0.
On note g leur limite commune. g ≈ 0,57. Le
Nicolaus Mercator (1620-1687), mathématicien alle-
nombre g est appelée la constante d’Euler. À ce
mand. Il a défini le logarithme népérien comme primitive
jour, on ignore si la constante d’Euler est rationnelle 1
ou non. de la fonction x → . C’est lui qui, le premier, a
x
n comparé la série harmonique et le logarithme. Ses tra-
1
= ln n + g + o(1) vaux concernent la trigonométrie sphérique, l’astrono-
k mie, la cosmographie. À la fin de sa vie, il participa à
k=1
la construction des jeux d’eau de Versailles.

9
Analyse PC-PSI

2 Séries à termes positifs

2.1. Premiers critères

Théorème 5 L’étude suivante s’applique éga-


lement à des séries à termes
La suite (Sn ) des sommes partielles de la série à termes positifs un
négatifs, en adaptant les énon-
est croissante.
cés. Plus généralement, elle s’ap-
plique à toute série réelle dont les
termes sont de signe constant à
Corollaire 5.1 partir d’un certain rang.
Une série u n de réels positifs converge si, et seulement si, la suite
(Sn ) des sommes partielles de cette série est majorée et, dans ce cas :

u n = lim Sn = sup Sn .
n→+∞ n∈N
0

Théorème 6 Rapport Centrale, 2001


Soit (u n ) et (vn ) deux suites réelles telles que, à partir d’un certain rang « Ce n’est pas parce que les sommes
n 0 , on ait : partielles d’une série sont bornées
∀ n n0 0 u n vn que celle-ci est convergente ; dans
le cas envisagé, cet argument suffi-
Si : sait parce que la série est à termes
• vn converge, alors u n converge ; positifs, mais encore fallait-il le
dire et justifier la convergence de la
• u n diverge, alors vn diverge. série avant d’écrire l’inégalité. »


Exemple : Étude de la série sin p 4n2 + 2
Remarquons que :
√ 2p
u n = sin p 4n 2 + 2 − 2np = sin √ .
2
4n + 2 + 2n
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

2p p y
Pour n 2, √ est compris entre 0 et , donc u n est 1,6
2
4n + 2 + 2n 2
positif. 1,4
2 1,2
Rappelons l’inégalité x sin x x, due à la concavité de la fonction
p
p 1
sinus sur 0, .
2 0,8
Nous en tirons : 0,6
2 2p 1 1 0,4
un √ 2 0.
p 4n 2 + 2 + 2n 2n + 1 n+1 0,2
x
1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4
Or la série diverge. Donc la série u n diverge.
n+1
Doc. 2. Inégalité de concavité de la
Pour s’entraîner : ex. 5 à 7. fonction sinus.

10
1. Séries numériques

2.2. Règle de comparaison


Théorème 7 : (Règle de comparaison) Par contraposée
Soit (u n ) et (an ) des suites de nombres réels positifs tels que Soit (u n ) et (an ) deux suites
u n = O(an ), alors la convergence de la série an implique celle de nombres réels positifs tels que
de la série un . u n = O(an ), la divergence de la
série u n implique celle de la
série an .
Démonstration
L’hypothèse u n = O(an ) se traduit par :
Rapport Centrale, 1997
∃ M ∈ R+∗ ∀ n ∈ N 0 un M an . « La règle des équivalents ne s’ap-
Le théorème 6 permet de conclure. plique qu’aux séries à termes réels
de signe constant. Le jury a trop
(−1)n
souvent entendu u n ∼ ,
Corollaire 7.1 n
Soit (u n ) et (vn ) des suites de nombres réels positifs telles que u n ∼ vn . donc u n converge. »
Alors les séries u n et vn sont de même nature, c’est-à-dire
qu’elles sont simultanément convergentes ou divergentes.

Pour s’entraîner : ex. 8 et 9.

√ √ 3
! L’hypothèse « u n est de signe
Exemple : La série n2 + n + 1 − n3 + a n2 + b n + c constant » est indispensable. Consi-
√ √ (−1)n 1
3
Soit u n = n 2 + n + 1 − n 3 + a n 2 + b n + c. dérez la série √ +
n n
Modifions l’expression de u n afin de pouvoir préciser la nature de la série. pour vous en convaincre.

1 1 3 a b c Nous démontrerons simplement


un = n 1+ + −n 1+ + +
n n2 n n2 n3 avec les séries de Fourier que :

1 a 1 1 1 b a2 1 1 p2
= − + − − + +O . = ,
2 3 n 2 8 3 9 n2 n2 6
1
et que :
Pour que la série converge, il est nécessaire que : ∞
1 p4
3 15 = .
a= et b = . n4 90
2 8 1

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
3 15 1 Pour p entier naturel non nul,
Réciproquement, si a = et b = , alors u n = O et la série on sait prouver que :
2 8 n2

u n converge. 1
= p2 p × q,
n2 p
1
2.3. Les séries de Riemann où q est rationnel, mais on
ignore actuellement ce qu’il en
1 ∞
On appelle série de Riemann toute série de terme général a , où a est un 1
n est de pour p 2.
réel fixé. n p+1
2
1
Apéry a démontré, dans les an-

Théorème 8 1
1 nées 1970, que la somme
La série de Riemann converge si, et seulement si, a > 1. n3
1
na est un irrationnel.

11
Analyse PC-PSI

Démonstration
• Pour a 0, la série est grossièrement divergente.
1 1
• Pour b > 0, la série de terme général u k = b − converge.
k (k + 1)b
b
1 1 b
Or u k = 1+ −1 ∼ .
(k + 1)b k k b+1
1
Ainsi, pour b > 0, la série converge, ce qui nous donne la convergence de
k b+1
1
la série de Riemann lorsque a > 1.
ka
1 1 1
• Pour a dans ]0, 1], =O . La divergence de la série harmonique
n na n
1
entraîne celle de la série de Riemann .
na
Bernhard Riemann (1826-1866),
Exemple mathématicien allemand, élève de
1 Gauss, renouvela profondément les
Étudions la nature de la série , où a est un réel fixé.
+ Arctan (n) na mathématiques de son temps.
Si a 0, la série est grossièrement divergente. Peu satisfait de la présentation trop
intuitive de l’intégrale, il en donne
Si a > 0, alors :
une construction rigoureuse, paral-
1 1 lèlement à Cauchy.
∼ a.
n a + Arctan (n) n D’autres théories de l’intégration
(Lebesgue...) verront le jour plus
1
La série converge si, et seulement si, a > 1. tard.
na + Arctan (n)
Son travail en Analyse (1851) le
conduit à considérer des fonctions
Pour s’entraîner : ex. 10.
de la variable complexe, souvent
définies comme sommes d’une sé-
rie.
2.4. Comparaison à une intégrale (PSI) Les notions qu’il introduit en Géo-
métrie différentielle (1854) permet-
Théorème 9 tront à Einstein de développer la
Soit f une application de [0, +∞[ dans R+ , continue par morceaux, théorie de la relativité générale.
positive et décroissante. y
n
La série de terme général u n = f (t) d t − f (n) est convergente.
n−1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Démonstration
f(k) y = f(t)
Puisque f est décroissante, positive, on a :
k t
k −1 k k +1
∀ k ∈ N∗ f (k) f (t) d t f (k − 1),
k−1 Doc. 3. Comparaison avec une in-
donc : tégrale.
k
0 uk = f (t) d t − f (k) f (k − 1) − f (k).
k−1 Rapport Mines-Ponts, 2003
La série est à termes positifs, étudions la somme partielle Sn .
« Les encadrements demandés pour
n n Sn s’appuient sur la technique
Sn = uk f (k − 1) − f (k) = f (0) − f (n) f (0). de comparaison série-intégrale, ils
1 1
posent des difficultés à un nombre
Les sommes partielles de la série sont majorées donc la série converge. important de candidats. »

12
1. Séries numériques

Rapport Mines-Ponts, 2003


Théorème 10
« Le jury a été peiné de voir que cer-
Soit f une application de R+ dans lui-même, continue par morceaux,
tains candidats ne parviennent pas
positive et décroissante. La série f (n) converge si, et seulement si, la à obtenir un équivalent simple de
n n
suite f (t) d t admet une limite finie lorsque n tend vers +∞. 1
. »
0 2k + 1
k=1

Autres écritures possibles de u n :


n
• un = [ f (t) − f (n)] d t ;
n−1
n
• Lorsque f est de classe C1 , un = − (t − n + 1) f (t) d t.
n−1

Pour s’entraîner : ex. 11.

Application 2
Les séries de Riemann, encore et toujours...

1) Utiliser la comparaison avec une intégrale 1


En définitive, la série de Riemann
pour donner une condition nécessaire et suf- ka
converge si, et seulement si, a > 1.
fisante de convergence des séries de Riemann
1 2) Supposons a > 1. On a, pour tout n > 2 :
(a > 0).
na 1
1 [(n + 1)−a+1 − n −a+1 ]
2) Lorsque la série de Riemann converge, −a + 1
na n+1 n
donner un équivalent du reste. dt 1 dt
= a a a
1 n t n n−1 t
1) La fonction f : t → a est définie, positive,
t 1
continue et décroissante sur [1, +∞[. = [n −a+1 − (n − 1)−a+1 ]
−a + 1
1
Donc la série a
converge si, et seulement si, Or, la série [(n + 1)−a+1 − n −a+1 ] converge car
n
k
la suite ((n + 1)−a+1) tend vers 0. Donc :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
la suite f (t) d t admet une limite lorsque
1 ∞
n tend vers +∞. 1
[(k + 1)−a+1 − k −a+1 ] Rn
• Si a = 1 : −a + 1
n+1
n n ∞ ∞
dt 1 1 1
f (t) d t = a
= (n −a+1 − 1) = [k −a+1 − (k − 1)−a+1 ] .
1 1 t −a + 1 ka −a + 1
n+1 n+1
qui admet une limite réelle lorsque n tend vers
Soit :
+∞ si, et seulement si, −a + 1 < 0.
(n + 1)−a+1 n −a+1
• Si a = 1 : Rn .
n n a−1 a−1
dt
f (t) d t = = ln n
1 1 t n −a+1
qui tend vers +∞ lorsque n tend vers +∞. On en déduit Rn ∼ .
a−1

13
Analyse PC-PSI

2.5. Règle de d’Alembert

Théorème 11 : Règle de d’Alembert


Soit u n une série à termes réels strictement positifs telle que la suite
u n+1
converge.
un
u n+1
• Si lim < 1, alors la série est convergente.
un
n→+∞
u n+1
• Si lim > 1, alors la série est divergente.
n→+∞ u n

Démonstration
Soit u n une série à termes réels strictement positifs.
u n+1 Jean Le Rond d’Alembert (1717-
• Supposons que lim = L < 1.
n→+∞ u n
1783), mathématicien français,
Fixons ´ > 0 tel que L + ´ < 1 :
fut un pionnier de l’étude des
u n+1 équations différentielles et de leur
∃ N ∈ N ∀n N ∈ ]L − ´, L + ´[.
un utilisation en physique. Il tente
Donc, pour tout n > N, u n+1 < (L + ´)u n . de fournir, en 1746 , la première
Une récurrence simple nous donne alors :
preuve du théorème fondamental
de l’Algèbre. Mais celle-ci n’est
∀n > N 0 u n < (L + ´)n−N (u N ). pas exacte. Gauss, en 1799 , donne
une démonstration rigoureuse.
Par conséquent, à partir du rang N, les termes de la série sont majorés par ceux d’une Corédacteur de l’Encyclopédie,
série géométrique de raison (L +´), positive et strictement inférieure à 1. Ceci assure
d’Alembert y définit la dérivée
la convergence de la série.
u n+1 d’une fonction comme la limite du
• Supposons que lim = L > 1. taux d’accroissement (volume 4 ,
n→+∞ u n
Fixons ´ > 0 tel que L − ´ > 1. De même : article « Différentiel »).
u n+1
∃ N ∈ N ∀n N ∈ ]L − ´, L + ´[ .
un
Puis :
∀n > N (L − ´)n−N (u N ) < u n .
Le terme général de la série tend vers +∞, donc la série diverge.

Exemple
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

n! u n+1
La série est telle que lim = e−1 . Donc, elle converge et son
nn n→+∞ u n
terme général tend vers 0. Nous retrouvons, n! = o(n n ).
Remarques
u n+1
• Si lim = 1, la règle de d’Alembert ne s’applique pas. On ne peut
n→+∞ un
rien dire, a priori, concernant le comportement de la série.
Il suffit de considérer les séries de Riemann pour s’en convaincre.
u n+1 u n+1
• Si → 1+ ou si 1, alors u n ne tend pas vers 0, car la suite
un un
(u n ) croît et la série est donc divergente.

Pour s’entraîner : ex. 13.

14
1. Séries numériques

3 Exemples d’études de séries

3.1. Utilisation de l’inégalité de Taylor-Lagrange


Rapport X, 1997
Rappel Les aventures de E. et C., l’Exami-
Vous avez étudié, en Première année, l’inégalité de Taylor-Lagrange. Si f est nateur et le Candidat.
une application de classe Cn+1 , d’un intervalle I de R dans R, alors : « Le soleil se lève timidement sur le
2
Pour tout (a, x) de I , en notant J = [min(a, x), max(a, x)] : lac. C., une agréable candidate qui
tombe sur le calcul exact de plu-
n sieurs sommes de séries, ne s’af-
(x − a) p ( p) (x − a)n+1
f (x) − f (a) − f (a) sup f (n+1) (t) . fole pas. Elle remarque les télesco-
p! (n + 1)! t∈J pages, écrit avec soin les premiers
p=1
termes, fixe calmement les indices
de ses sommes partielles. E. pense
Exemples
à tous les candidats qui ont pani-
qué pour écrire une double somme,
La fonction exponentielle est de classe C∞ sur R et (exp)(n) = exp.
réindicer une somme de k à n − k
Donc, pour tout réel x et tout n dans N∗ , on a : ou pour savoir si la somme s’arrê-
tait à n, n − 1 ou n + 1, alors
n
xp x n+1 |x| qu’une petite vérification en n = 0
ex − e . ou 1 permet en général de fixer
p! (n + 1)!
p=0 sans erreurs ces détails. C. a sem-
blé perdre du temps, mais elle en
Fixons un réel x : ⎛ ⎞ gagne... »
n
xp⎠
lim ⎝ex − = 0.
n→+∞ p!
p=0

D’où :


xn
∀x ∈ R ex =
n!
0

Rapport Centrale, 1997


« Il est regrettable de perdre de
Les fonctions cosinus et sinus sont de classe C∞ sur R. De même : précieuses minutes avant de recon-

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n
(−1)k
x 2 p+1 x 2n+2 naître la somme .»
sin x − (−1) p k!
0
(2 p + 1)! (2n + 2)!
p=0

et
n
x2p x 2n+1
cos x − (−1) p .
(2 p)! (2n + 1)!
p=0

Nous en déduisons :

∞ ∞
x 2 p+1 x2p
∀x ∈ R sin x = (−1) p et cos x = (−1) p
(2 p + 1)! (2 p)!
0 0

15
Analyse PC-PSI

1
3.2. Les séries de Bertrand
na (ln n)b
3.2.1 Étude de la nature de la série lorsque a = 1
1
La fonction f : t → est positive, continue et dérivable sur ]1, +∞[
t(ln t)b
et :
ln t + b
f (t) = − .
t 2 (ln t)b+1

Donc, pour t > e−b , la fonction f est décroissante.


La nature d’une série étant indépendante de la valeur des premiers termes, la
n
1 Joseph Bertrand (1822-1900), ma-
série converge si, et seulement si, la suite f (t) d t ad-
n(ln n)b 2 thématicien français, suivait, à 11
met une limite (programme PSI). ans, les cours de préparation à
l’École Polytechnique. Ses travaux
portent sur la géométrie différen-
• Si b = 1, on a, en posant u = ln t : tielle et les probabilités. Il conjec-
tura, en 1845 , l’existence, pour tout
n ln(n)
du 1 entier n > 3, d’un nombre pre-
f (t) d t = = (ln n)−b+1 − (ln 2)−b+1
2 ln 2 u b −b + 1 mier compris entre n et 2n − 2.
Ce résultat fut démontré, en 1850 ,
qui admet une limite réelle en +∞ si, et seulement si, −b + 1 < 0. par Tchebychev et amélioré, en
1931 , par Breusch. Pour tout entier
• Si b = 1 :
n 48, il existe un nombre pre-
9n
n n
1 ln(n)
du mier compris entre n et .
f (t) d t = dt = = ln(ln(n)) − ln(ln 2). 8
2 2 t ln t ln 2 u

1 L’étude des séries de Bertrand


Donc, la série de Bertrand converge si, et seulement si, b > 1.
n(ln n)b nous permet de mettre en œuvre
des techniques « classiques »
d’étude de séries à termes po-
3.2.2 Étude de la série lorsque a = 1 sitifs. Toutefois, les conditions
1 de convergence de ces séries ne
On va comparer la série de Bertrand à une série de Riemann. sont pas au programme. Il est
n a (ln n)b
par contre indispensable de sa-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

• Si a > 1 :
voir, soit dans le cas général, soit
avec des valeurs particulières de
1 a+1 a a et b, déterminer si une telle
2
série converge.

Alors :
1 1
=o .
n a (ln n)b n (a+1)/2 Rapport TPE, 1997
« Rappelons que si un résultat hors
1 programme (théorème de Césaro,
La convergence de la série de Riemann permet alors de conclure Règle de Bertrand, constante d’Eu-
n (a+1)/2
1 ler) est utilisé, l’examinateur peut
à la convergence de la série de Bertrand . en demander la démonstration. »
n a (ln n)b

16
1. Séries numériques

• Si a < 1 :
Rapport ENS Cachan, 2000
a a+1 1 « Confusion entre les o() et les O()
2 pour la convergence de séries. »

1 1
Alors : =o .
n (a+1)/2 n a (ln n)b

1 1
Puisque la série diverge, il en est de même de .
n (a+1)/2 n a (ln n)b

3.3. Développement décimal d’un nombre réel positif


(PSI)
3.3.1 Bref rappel sur les entiers
Chacun sait, depuis l’école primaire, que l’écriture (en base 10) n = 17 025
signifie que :
n = 5 + 2 × 10 + 0 × 100 + 7 × 1 000 + 1 × 10 000.
Si r0 , r1 , . . . , rk−1 sont les chiffres de l’écriture en base 10 de n :
k−1
r j ∈ {0, . . . , 9} et n = r j 10 j
j =0
La méthode suivante permet de calculer les chiffres (r j )0 j k :
Les nombres sont étudiés par Eu-
clide (environ 640-546 av. J.-C.)
n dans les livres 7, 8 et 9 des Élé-
ri est le reste de la division euclidienne par 10 de la partie entière de . ments. Il y formule de nombreuses
10 i propositions arithmétiques. La di-
visibilité est étudiée dans le livre
7, et le livre 9 nous fournit la dé-
3.3.2 L’approche expérimentale monstration (encore enseignée de
nos jours) de l’existence d’une in-
Lorsque on écrit p = 3,141 592 6..., on est certain que : finité de nombres premiers.
1 4 1 5 1 4 1 6
3+ + + + = 3,141 5 p 3 + + + + = 3,141 6.
10 100 1 000 10 000 10 100 1 000 10 000
Une version moderne, en anglais, pour retenir les premières décimales de p :
« How I want a drink, alcoholic of course, after the heavy lectures involving

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
quantum mechanics. All of thy geometry, Herr Planck, is fairly hard... » Ce système de numération, dit
de position, nous vient de l’Inde,
La proposition suivante va nous aider à comprendre cette notation. en passant par les savants arabes
pour arriver en Occident au
Moyen-Âge.
Théorème 12
Soit (ak )k∈N∗ une suite d’entiers compris entre 0 et 9. Alors :
1
• la série numérique ak est convergente ;
10 k
• sa somme s est inférieure ou égale à 1 ;
• pour tout n de N∗ , on a :
n n
ak ak 1 Voir le site : « A history of Pi »
s + n. à l’adresse :
10 k 10 k 10
k=1 k=1 www.groups.dcs.st-and.ac.uk/∼history/.

17
Analyse PC-PSI

Démonstration
1 Comment apparut la notation p ?
La série ak est une série à termes réels positifs et, pour tout k :
10 k Oughtred, en 1647, utilisa le sym-
1 9
0 ak k . bole d /p pour noter le quotient du
10 10 k diamètre d’un cercle à sa circonfé-
9 rence.
Majorée par la série géométrique convergente , elle converge.
10 k David Gregory, en 1697, nota p/r

9 1 le rapport de la circonférence d’un
De plus : s 9 · 10−k = = 1. cercle au rayon.
1
10 1 − 10−1
William Jones, en 1706, écrivit le
1 premier le symbole p avec sa si-
Enfin, puisque la série ak est à termes positifs, sa somme s vérifie pour tout
10 k gnification actuelle.
n de N∗ : n
1
n
1

1 Euler adopta ce symbole en 1737.
ak s ak + ak . Il devint alors rapidement une nota-
10 k 10 k k=n+1 10 k
k=1 k=1 tion standard.
1 p est la première lettre du mot grec
En utilisant ak 9 et la convergence de la série 9 , on obtient :
10 k signifiant « périmètre ».
∞ ∞
1 1 9 1 1
ak 9 = = .
k=n+1
10 k k=n+1
10 k 10 n+1 1 − 10−1 10 n

3.3.3 Deux suites distinctes peuvent-elles représenter le même


nombre ?

Soit (an ) et (bn ) deux suites distinctes de {0, 1, . . . , 9}N .
L ’ensemble {k ∈ N∗ | ak = bk } est une partie non vide de N∗ et admet
donc un plus petit élément que nous notons N. Ainsi, par exemple :
Pour simplifier la rédaction, supposons a N < b N . 0,123 459 999 9... = 0,123 460 00...
Ici : N = 5.
Alors quatre cas sont possibles :
1) b N > 1 + a N . Dans ce cas : 0,12345abc... < 0,12347de f ...,
∞ N−1 +∞ +∞ +∞
car :
ak ak aN ak ak 9 1 0,12345abc... 0,1234600...
= + + ; or : = N .
10 k 10 k 10 N 10 k 10 k 10 k 10 < 0,12347de f ...
k=1 k=1 k=N+1 k=N+1 k=N+1

∞ N −1 N −1 ∞
ak ak aN 1 bk bN bk
Donc : + + < + .
10 k 10 k 10 N 10 N 10 k 10 N 10 k
k=1 k=1 k=1 k=1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

∞ ∞
ak bk
D’où : < .
10 k 10 k
k=1 k=1

2) b N = 1 + a N et il existe m > 0 tel que b N +m > 0


Vous montrerez de même que : 0,12345abc... < 0,12346..1..., car :
0,12345abc... 0,12346000...
∞ ∞
ak bk < 0,12346..1...
< .
10 k 10 k
k=1 k=1

3) b N = 1 + a N et (∀ k > 0 b N +k = 0) et (∃ m > 0 a N +m < 9). 0,123458... < 0, 1234600..., car :


La conclusion est identique. 0,123458... < 0,123459...
= 0,1234600..
4) b N = 1 + a N et (∀ k > 0 b N +k = 0 et a N +k = 9).

18
1. Séries numériques

+∞
9 1
Dans ce cas, l’égalité k
= permet de conclure que : On retrouve :
10 10 N 0,1234599... = 0,1234600...
k=N +1

∞ ∞
ak bk
= .
10 k 10 k
k=1 k=1

En conclusion, les deux suites distinctes (an ) et (bn ) représentent le même


nombre si, et seulement si :
• ce nombre x est un décimal : x = b0 , b1 ...bn ;

⎨ ∀ k n − 1 bk = ak

• la suite (an ) est définie par : bn = 1 + an


∀ k > n ak = 9
La représentation x = a0 , a1 .....an 999.... est appelée représentation déci-
male illimitée ou impropre de x. Tout nombre décimal admet donc deux
représentations décimales, dont l’une est impropre.

3.3.4 Un nombre réel non décimal admet une représentation


décimale
Soit x un réel, non décimal, de ]0, 1] et ai le reste de la division euclidienne
de E(10 i x) par 10.
On montre par récurrence que, pour tout i de N∗ :

i−1
10 i x = ak 10 i−k + ai + ri , ri ∈ [0, 1[.
k=1

ak
Tout réel admet donc une représentation décimale x = où :
10 k
1
Avec la TI :
ai est le reste de la division euclidienne de E(10 x) par 10. i ai = Mod(Floor (10 ˆ i ∗ x), 10)

Pour s’entraîner : ex. 14.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

4 Séries de nombres réels


ou complexes

4.1. Convergence des séries complexes

Théorème 13
Une série u n de complexes converge si, et seulement si, les séries
réelles Re (u n ) et Im (u n ) convergent.

19
Analyse PC-PSI

Démonstration
Soit u n une série de complexes et S la suite des sommes partielles associées.
n n n
Pour tout n de N, on a Sn = uk = Re (u k ) + i Im (u k ).
k=0 k=0 k=0
La convergence de la suite complexe (Sn ) équivaut à la convergence des deux suites
réelles :
n n
Re (u k ) et Im (u k ) ,
k=0 k=0

donc à la convergence des séries réelles Re (u n ) et Im (u n ).

sin(n)
Exemple : Nature de la série
2n
cos(n)
Introduisons la série et considérons la série complexe :
2n

cos(n) sin(n) ei n
n
+i = .
2 2n 2n

ei ei
Il s’agit d’une série géométrique de raison . Or < 1, donc les trois
2 2
séries convergent. Vous calculerez leurs sommes.

4.2. Critère de Cauchy (PSI) Nous admettons provisoirement


qu’une suite de Cauchy de réels
Une suite (x p ) de réels ou de complexes est appelée suite de Cauchy lors-
ou de complexes converge. Ce ré-
qu’elle vérifie la condition :
sultat sera abordé dans le cha-
∀ ´ > 0 ∃ N ∈ N ∀ ( p, k) ∈ N2 (p N ⇒ |x p+k − x p | ´). pitre 2, dans un cadre plus
général.

Théorème 14 : Critère de Cauchy pour les séries


Rapport Mines-Ponts, 2001
La série de terme général (u k ) converge si, et seulement si :
« Questions de cours auxquelles les
n+ p étudiants n’ont pas su répondre :
∀ ´ > 0 ∃ N ∈ N ∀ (n, p) ∈ N∗2 n N ⇒ uk ´ ...critère de Cauchy pour la conver-
k=n+1 gence des séries numériques... »
Rapport X-ESPCI, 2001
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Démonstration « Le critère de Cauchy est rarement


Soit u n une série à termes réels ou complexes. La série converge si, et seulement utilisé ou cité spontanément pour
si, la suite (Sn ) des sommes partielles converge, donc si, et seulement si, c’est une étudier la convergence d’une suite
suite de Cauchy, c’est-à-dire : ou d’une série. »
∀ ´ > 0 ∃ N ∈ N ∀ (n, p) ∈ N∗2 n N ⇒ |Sn+ p − Sn | ´.

La formule demandée en découle.

Pour s’entraîner : ex. 15.


Rapport X-ESPCI, 2001
4.3. Séries alternées
« Utilisation abusive du critère des
Une série réelle, de terme général u n , est dite alternée lorsque la suite séries alternées ainsi (−1)k x k
(−1)n u n est de signe constant. même lorsque x < 0 . »

20
1. Séries numériques

Théorème 15 : Critère spécial des séries alternées Résultat effectif de majoration


du reste d’une série convergente,
Soit u n une série alternée telle que la suite (|u n |) tende vers 0 en
cette inégalité est très importante
décroissant.
pour les calculs numériques.
• Alors la série u n converge.
• De plus, sa somme est comprise entre deux sommes partielles consécu- Rapport Mines-Ponts, 2003
tives. « Beaucoup de candidats pensent

• Pour tout n, Rn = u k est du signe de u n+1 et |Rn | |u n+1 |. que la somme d’une série alternée
n+1
convergente est toujours du signe
du premier terme ou que la valeur
absolue de son n-ième reste partiel
est toujours majorée par la valeur
Démonstration absolue du premier terme négligé,
Soit u n une série alternée telle que la suite (|u n |) tende vers 0 en décroissant.
cela sans s’être assuré que le cri-
tère spécial était vérifié. »
Supposons, pour la démonstration, que les termes u 2n soient positifs et les termes
u 2n+1 négatifs (doc. 4).
+u1
+u3

u0+u1=S1 S3 S2 u0=S0 Rapport Mines-Ponts, 2000


+u2 « Le critère spécial sur les séries al-
ternées est souvent cité mais l’hy-
Doc. 4. Critère spécial des séries alternées.
pothèse de la décroissance à par-
tir d’un certain rang du module du
Considérons les deux suites (S2n ) et (S2n+1 ) .
La suite (S2n ) est décroissante, car :
terme général de la série est ou-
bliée ou n’est pas vérifiée ! L’en-
S2n+2 − S2n = u 2n+2 + u 2n+1 = |u 2n+2 | − |u 2n+1 | 0. cadrement qui en résulte n’est pas
donné. »
La suite (S2n+1 ) est croissante, car :

S2n+1 − S2n−1 = u 2n+1 + u 2n = |u 2n | − |u 2n+1 | 0.

S2n+1 − S2n = u 2n+1 , donc la différence tend vers 0. Les suites (S2n ) et (S2n+1 ) sont
adjacentes. Par conséquent, la suite (Sn ) des sommes partielles converge et sa limite Le théorème s’applique à une sé-
S est telle que : rie u n qui ne vérifierait le
∀ n ∈ N S2n+1 S S2n .
critère qu’à partir d’un certain
Les deux premiers points sont démontrés. rang N. Les inégalités concer-
nant sa somme et son reste ne
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
L’inégalité obtenue se traduit immédiatement sur les restes par :
∞ sont alors vérifiées qu’à partir du
∀n ∈ N S − R2n+1 uk = S S − R2n . rang N.
0

Donc :
∀ n ∈ N R2n 0 R2n+1
Rn est donc du signe de u n+1 et |Rn | |u n+1 |.
+u2n+1

R2n+1 R2n
S2n
O S2n+1 S S2n+2
+u2n+2
Doc. 5. Critère spécial des séries alternées.

21
Analyse PC-PSI

Exemple
(−1)n 1
La série converge, car elle est alternée et la suite tend
ln(n) ln(n)
vers 0 en décroissant.
Pour s’entraîner : ex. 16.

Application 3
Série de Riemann alternée

1 1
1) Donner la nature de la série u n , avec (−1)n t n+1 1
Or : dt t n+1 d t .
(−1)n 0 1+t 0 n+2
un = et a est un réel.
(n + 1)a
Donc :
2) Lorsque a = 1, calculer la somme de la série.
(−1)n + p ∞
(−1)n 1
1
3) Donner la nature des séries , = d t = ln(2).
(n + 1) n+1 1+t
n
(−1) n + 1 0 0
.
n2 Avec Maple
1) Cette série est alternée. 7 F'8**"A(+6C*6%A(#69BDDABB(
Pour a 0, le terme général ne tend pas vers 0. 95!;:3**,'8**"A(+6C*6%A(#
La série est grossièrement divergente. 69BDDABB((( < 7 5!;:3*:6*@(( <
Pour a > 0, la suite (|u n |) tend vers 0 en dé- 100
(−1)n
croissant. Le critère spécial des séries alternées per- = .6980731694
met d’affirmer la convergence de la série. n+1
n=0

(−1)n .6931471806
2) Calcul de la somme .
n+1
0 (−1)n + p
On a : 3) La série apparaît comme la
n n
(n + 1)
1
(−1)k somme d’une série convergente et d’une série di-
= (−t)k d t vergente, elle diverge.
k+1 0
k=0 k=0
(−1)n n + 1
1
1 1
(−1)n t n+1 La série apparaît comme la
= dt + d t. n2
0 1+t 0 1+t somme de deux séries convergentes, elle converge.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

4.4. Séries de nombres réels ou complexes absolument


convergentes
4.4.1 Définition
Une série u n est dite absolument convergente lorsque la série |u n | Rapport Centrale, 1997
converge. « Démontrer que la suite (Sn )
des sommes partielles d’une série
Théorème 16 u n est bornée ne suffit pas pour
Toute série absolument convergente est convergente. pouvoir affirmer que la série est ab-
∞ ∞
solument convergente. »
De plus, on a alors : un |u n |.
0 0

22
1. Séries numériques

Démonstration
Soit u n une série à termes réels telle que la série |u n | converge. Pour démontrer la convergence
Remarquons que : −|u n | u n |u n |. Nous en déduisons : 0 u n + |u n | 2|u n |, absolue de la série u n , nous
puis la convergence de la série un . disposons de tous les outils
étudiés plus tôt concernant la
Une série convergente, mais non absolument convergente, est dite semi- convergence des séries à termes
convergente. positifs et, en particulier, la règle
(−1)n de d’Alembert, le théorème de
Ainsi, la série est semi-convergente. comparaison de séries à termes
n
positifs et la comparaison avec
Pour s’entraîner : ex. 17 et 18. une intégrale.
Exemples : Trois séries
(−1)n
La série √ . Elle vérifie le critère spécial des séries alternées, donc
n
converge.
(−1)n
La série √ .
n + (−1)n
− 12
(−1)n (−1)n (−1)n
√ = √ 1+
n + (−1) n n n

(−1)n 1 1
= √ − 3/2 + O .
n 2n n 3/2

(−1)n 1 (−1)n (−1)n 1


Les séries √ , , √ − √ + 3/2
n 2n 3/2 n + (−1) n n 2n
convergent.
(−1)n
La série √ converge en tant que somme de séries convergentes. Rapport Mines-Ponts, 2000
n + (−1)n
« Pour des séries dont le terme gé-
(−1)n néral n’a pas un signe constant, il
La série √ .
n + (−1)n n’y a pas que la convergence abso-
lue ou le critère spécial des séries
−1
(−1)n (−1)n (−1)n alternées : par exemple il est pos-
√ n
= √ 1+ √ sible d’utiliser un développement
n + (−1) n n
asymptotique du terme général. »
(−1)n 1 1

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
= √ − +O .
n n n 3/2

(−1)n 1
La convergence de la série √ , et la divergence de la série
n n
(−1)n
permettent de conclure à la divergence de la série √ .
n + (−1)n

4.4.2 Exemples classiques


4.4.2.1 La série géométrique
La série z n est absolument convergente si, et seulement si, |z| < 1 sa
1
somme est alors .
1−z
En outre, si |z| 1, la série diverge grossièrement. Cette série n’est jamais
semi-convergente.

23
Analyse PC-PSI

4.4.2.2 La fonction exponentielle complexe


xn
∀x ∈ R ex =
n!
0
∞ ∞
x 2 p+1 x2p
∀x ∈ R sin x = (−1) p et cos x = (−1) p
(2 p + 1)! (2 p)!
0 0

|z|n
La série est la série réelle convergente de somme e|z| . Pour tout
n!
zn
complexe z, la série complexe est absolument convergente. On peut
n!
alors définir la fonction exponentielle :


⎨ C → C ∞
exp : z zn
⎩ z → exp(z) = e = n!
0

En particulier, pour un réel quelconque x, calculons ei x :

∞ ∞ ∞
(i x)n x2 p x 2 p+1
ei x = = (−1) p +i (−1) p = cos x + i sin x
n! (2 p)! (2 p + 1)!
0 0 0

Ceci justifie la définition introduite en Première année :

∀x ∈ R ei x = cos x + i sin x

4.4.2.3 Séries de Riemann alternées a 0 0 <a 1 a>1


] [
0 1 a
(−1)n−1 divergence Semi- absolue
Il s’agit des séries de la forme u n , avec u n = (a ∈ R). grossière convergence convergence
na
Doc. 6. Séries de Riemann alter-
La série u n est absolument convergente si, et seulement si, a > 1 et,
nées :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

dans ce cas, en séparant les termes de rang pair et les termes de rang impair :
(−1)n−1
.
∞ ∞ ∞ ∞ na
(−1)n−1 1 1 1
= −2 = (1 − 21−a ) q
na na (2 p)a pa
1 1 1 1 n

Elle est grossièrement divergente si a 0, et semi-convergente si 0 < a 1,


ce que nous avons déjà établi en utilisant le critère spécial des séries alternées p+q=n
(doc. 6).

2
4.4.3 Produit de deux séries absolument convergentes 1
On appelle produit de Cauchy de deux séries u n et vn la série de 1 2 3 n p
terme général wn = u p vq . (doc. 7.) Doc. 7. wn = u p vq .
p+q=n p+q=n

24
1. Séries numériques

Théorème 17 Rapport Mines-Ponts, 2001


Soit u n et vn deux séries numériques absolument convergentes « Très mauvaise connaissance du
produit de Cauchy de deux séries. »
de sommes U et V . Alors, la série wn définie par wn = u p vq
p+q=n
est absolument convergente et de somme U V .

Démonstration L ’hypothèse de convergence ab-


Étape 1 : Un préliminaire sur les indices solue est fondamentale.
n n k En effet, considérons les séries
wk = u i vk−i = ui v j de termes généraux u n et vn
k=0 k=0 i=0 i+ j n avec :
Étape 2 : Le cas des séries à termes positifs (−1)n
u n = vn = √
Si (an ) et (bn ) sont deux suites de réels positifs, et A et B deux parties finies de n+1
N2 telles que A ⊂ B, il est clair que : ai b j ai b j . On en déduit la Ces séries sont semi-
(i, j )∈B (i, j )∈ A convergentes. La série produit
double inégalité : de Cauchy est la série wn ,
⎛ ⎞
n n avec :
ai b j ai b j = ai ⎝ bj⎠ ai b j (1)
wn = u p vq
i+ j n (i, j )∈[[0,n]]2 i=0 j =0 i+ j 2n
p+q=n
k (−1) p (−1)q
Si l’on note alors gk = ai bk−i , l’inégalité (1) et la première étape permettent = √ √
p+q=n
p+1 q +1
i=0
n
1
d’écrire, en posant Sn = u k , pour toute suite u : = (−1)n √
k=0 p+q=n
( p + 1)(q + 1)
Sn (g) Sn (a) Sn (b) S2n (g). 1 2
En utilisant : a b (a + b2 ),
2
On en déduit aisément que, si an et bn sont deux séries convergentes à on en déduit :
termes positifs, alors la série produit de Cauchy de ces deux séries, notée gn , est 2
|wn |
convergente et, de plus, pour les sommes : p+q=n
p+q +2
∞ ∞ ∞ 2 n+1
an bn = gn . = =2 .
p+q=n
n+2 n+2
0 0 0

Étape 3 : Convergence absolue de la série produit La série wn est grossière-


ment divergente.
Les deux séries complexes u n et vn sont supposées absolument conver-

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
gentes.
n
∀n ∈ N 0 |wn | |u i | |vn−i | = gn (2)
i=0

où l’on a noté gn le terme général de la série produit de Cauchy de |u n | et de


|vn |.
D’après la deuxième étape, la série gn est convergente et l’inégalité (2) prouve
que la série |wn | converge. Donc la série wn est absolument convergente.
Étape 4 : Valeur de la somme de la série produit
Il reste à prouver que :
∞ ∞ ∞
un vn = wn
0 0 0

c’est-à-dire que lim |Sn (u)Sn (v) − Sn (w)| = 0.


n→+∞

25
Analyse PC-PSI

On peut écrire :
⎛ ⎞
n n n k
0 |Sn (u)Sn (v) − Sn (w)| = ui ⎝ vj⎠ − u i vk−i
i=0 j =0 k=0 i=0

= ui v j − ui v j = ui v j
(i, j )∈[[0,n]]2 i+ j n 2
(i, j )∈[[0,n]]
n<i+ j
|u i | |v j | .
(i, j )∈[[0,n]]2
n<i+ j

Refaisant le travail inverse sur les indices, on peut écrire :

0 |Sn (u) Sn (v) − Sn (w)| |u i | |v j | − |u i | |v j |


(i, j )∈[[0,n]]2 i+ j n

n
et, en notant |u n | = an , |vn | = bn et |u i | |vn−i | = gn , ceci devient :
i=0

0 |Sn (u) Sn (v) − Sn (w)| Sn (a) Sn (b) − Sn (g) .

La deuxième étape permet de conclure.

Pour s’entraîner : ex. 19.

Exemple : La fonction exponentielle complexe


Nous avons prolongé à C la fonction exponentielle réelle. Montrons que :

∀ (z, z ) ∈ C2 ez+z = ez ez
∞ ∞
zn zn
On sait que ez = et ez = et que ces séries sont absolument
n! n!
0 0
convergentes. Donc, leur produit de Cauchy converge. Calculons-le.
En conservant les notations du théorème :
n
zp z q 1 n! p q 1 n (z + z )n
wn = = z z = zp z n− p
= .
p+q=n
p! q! n! p+q=n
p! q! n! p n!
p=0

D’où le résultat.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Application 4 1
Transformation de en somme de séries
(1 − z) p+1

1) Montrer que, si z est un complexe de mo- 2) Montrer que, si a est un réel > 0 fixé, pour tout
dule < 1 et p un entier naturel, la série complexe z de module < a, on a :
n+p
z n est absolument convergente, de ∞
p 1 n+ p zn
1 = .
somme . (a − z)( p+1) p a( p+n+1)
(1 − z) p+1 0

26
1. Séries numériques

1) Soit z tel que |z| < 1 et p un entier naturel. 1 1 p=4


n+ p n 1 2 1
Montrons que la série z est absolu-
p
1 1 3 3 1
ment convergente de somme .
(1 − z) p+1 1 4 6 4 1
Procédons par récurrence sur p. 1 5 10 10 5 1

1 1 6 15 20 15 6 1
Pour p = 0 et |z| < 1 : zn = .
1−z
0 1 7 21 35 35 21 7 1
Supposons que, pour un certain p 0, et pour n=5 1 8 28 56 70 56 28 8 1
tout z de module strictement inférieur à 1, on ait
n+p 1 9 36 84 126 126 84 36 9 1
la série z n absolument convergente
p Doc. 8. Le triangle de Pascal.
1
de somme .
(1 − z) p+1 Vous vérifierez, par récurrence sur n que, pour
n+p tous entiers naturels n et p :
Les deux séries z n et z n sont n
p n+ p+1 j+p
absolument convergentes, de sommes respectives = .
p+1 p
1 1 j =0
et . Nous pouvons appliquer le et en déduirez :
1−z (1 − z) p+1 n+ p+1
théorème et en déduire que la série produit de Cau- wn = zn.
p+1
n+p n
chy de z n et z converge abso- La récurrence est achevée.
p
1 2) Plus généralement, si a ∈ C∗ , pour |z| < a :
lument vers .
(1 − z) p+2 ∞
1 n+p zn
Calculons-la, en appelant wn son terme général : =
(a − z)( p+1) p a( p+n+1)
0

j+p j+p En effet, soit z tel que |z| < a, alors on a :


wn = zi z j = zn z
p p < 1, et on peut appliquer le résultat précédent.
i+ j =n i+ j =n a

4.5. Étude de suites à l’aide des séries. La formule de


Stirling James Stirling (1692-1770), ma-
4.5.1 Comment montrer que la suite (xn ) converge ? thématicien britannique, publie, en
On pose u n = x n − x n−1 . 1730 , Methodus differentialis. Il y
traite des séries, des sommations

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
La suite (x n ) converge si, et seulement si, la série u n converge. en utilisant des méthodes différen-
tielles.
4.5.2 Comment montrer que la suite réelle (xn ) converge vers
=0 ?
En posant ´ = sgn( ), au-delà d’un certain rang, on doit avoir ´x n stricte-
ment positif. Il suffit de montrer que la suite (ln(´x n )) converge.
Pour cela, étudions la série de terme général :
xn
u n = ln(´x n ) − ln(´x n−1 ) = ln
x n−1

La suite réelle (x n ) admet une limite non nulle si, et seulement si, la série
xn
ln converge.
x n−1
Pour s’entraîner : ex. 20.

27
Analyse PC-PSI

Application 5
La formule de Stirling

On pose : 3) lim u n = a se traduit par :


n→+∞
1 1
u n = n n+1/2 e−n n! ∼ n n+1/2 e−n
n! a
et : Substituons, dans la formule de Wallis, les équiva-
wn = ln(u n+1 ) − ln(u n ). lents obtenus pour n! et (2n)!. On obtient :
√ 1
1) Étudier la série wn . p∼ √
2a
2) En déduire que la suite (u n ) converge vers un et :

réel a > 0. n! ∼ 2p n n+1/2 e−n
3) Déterminer a en utilisant la formule de Wallis :
4) Puisque n! tend vers +∞, on peut écrire :
√ 22n+1/2 (n!)2 √
p∼ √ ln(n!) ∼ ln( 2p n n+1/2 e−n )
2n + 1(2n)!
Or :
4) Établir la formule de Stirling : √ √
ln 2p n n+1/2 e−n = ln 2p

n! ∼ 2p n n+1/2 e−n . 1
+ n+ ln(n) − n ∼ n ln(n).
2
En déduire que ln(n!) ∼ n ln(n).

1) Calculons wn .

u n+1
wn = ln
un
1 1
= −1 + n + ln 1 +
2 n
1 1 1 1
= −1 + n + − 2 +O
2 n 2n n3
1
=O .
n2
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

John Wallis (1616-1703), mathématicien britannique.


Donc la série wn converge. Dans son Arithmetica infinitorum (1656), il calcule les
p p
2 2
2) La convergence de la série entraîne l’existence intégrales cosn t d t, sinn t d t et en déduit un
d’une limite L pour la suite ln(u n ) . Donc la 0 0
développement de p en produit infini :
suite (u n ) admet aussi une limite (par continuité p 2·2·4·4·6·6
de l’exponentielle) et cette limite est e L = a > 0. = ···
2 1·3·3·5·5·7

Théorème 18
Formule de Stirling : √
n! ∼ 2p n n+1/2 e−n .

28
1. Séries numériques

• Pour montrer qu’une série à termes positifs u n converge, on peut :


• montrer que la suite (Sn ) des sommes partielles est majorée ;
• chercher une suite (vn ) telle que : ( ∀ n un vn et vn converge) ;

• chercher une suite (vn ) à termes positifs telle que : ( u n = O(vn ) et vn converge) ;

• chercher une suite (vn ) telle que : ( u n ∼ vn et vn converge) ;


• calculer un développement limité de u n ;
• comparer u n à une intégrale de fonction positive décroissante ;
• utiliser la règle de d’Alembert.

• Pour montrer qu’une série à termes positifs u n diverge, on peut :


• montrer que la suite (Sn ) des sommes partielles n’est pas majorée ;
• chercher une suite (vn ) telle que : ( 0 vn u n et vn diverge) ;

• chercher une suite (vn ) à termes positifs telle que : ( vn = O(u n ) et vn diverge) ;

• chercher une suite (vn ) telle que : ( u n ∼ vn et vn diverge) ;


• comparer u n à une intégrale de fonction positive décroissante ;
• utiliser la règle de d’Alembert.

• Pour montrer qu’une série à termes complexes u n converge, on peut :


• si la série est alternée, regarder si elle satisfait le critère spécial des séries alternées ;
• regarder si la série est absolument convergente (voir méthodes ci-dessus appliquées à |u n | ) ;
• calculer la somme partielle Sn et étudier la suite (Sn ) ;
• regarder si la série vérifie le critère de Cauchy des séries.

+∞
• Pour majorer la valeur absolue du reste Rn = u k d’une série convergente :
k=n+1

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• si la série est à termes positifs de la forme u n = f (n) avec f décroissante, alors :
N +1 N
lim f Rn lim f
N →+∞ n+1 N →+∞ n

• si la série est alternée et vérifie le critère spécial, alors |Rn | |u n+1 | ;


cr n+1
• si u peut être majorée par une suite géométrique (cr n ), avec r ∈]0, 1[, alors : |Rn | .
(1 − r )

29
Analyse PC-PSI

Exercice résolu
Procédé d’accélération de convergence

ÉNONCÉ

1
Le but de cet exercice est le calcul d’une valeur approchée de S = .
n2
1
n ∞
1 1
Nous noterons Sn = , et Rn = .
k2 k2
1 n+1

1) Majoration du reste et première approximation de S



1 1 1
a) Montrer que, pour tout n 1, Rn = (1)
n+1 k2 n
n+1

b) En déduire une valeur approchée de S à 10−3 près.

2) L ’accélération de la convergence, le principe


1 1 1 1 1
Des inégalités (1), nous déduisons : Rn ∼ , donc : Rn − = o , soit (S − Sn ) − =o .
n n n n n

1 1
Ainsi, alors que Sn fournit une valeur approchée de S avec une erreur de l’ordre de , la quantité corrigée Sn +
n n
1
nous donne une valeur approchée de S avec une erreur négligeable devant .
n
En ajoutant un terme correctif à Sn , nous avons « accéléré » la convergence.

L ’expérimentation
p2
Nous admettrons, dans cet exercice, que la valeur exacte de S est . Ce résultat sera utilisé pour comparer les
1 6
vitesses de convergence lors du calcul de S par Sn et par Sn + .
n
1 p2
a) Calculer Sn , Sn + , pour n = 10, 100 et 1 000. Que constatez-vous ?
n 6
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

La majoration de l’erreur

1 −1
b) Prouver que : Rn − = (2)
n k 2 (k
− 1)
k=n+1
1
En déduire que Sn + est une approximation par excès de S (que dire de Sn ?).
n
1 1 1
c) Montrer que l’erreur commise en approximant S par Sn + est majorée par − ln 1 − − .
n n n
1 1
En déduire que, pour n 2, S − Sn + .
n n2

1
d) Déterminer un équivalent de Rn −
n

30
1. Séries numériques

CONSEILS SOLUTION

1) a) Pour tout entier k 2 :


Les formules suivantes seront utiles.
k+1 k
k+1
dt 1 k
dt 1 1 dt 1 dt 1 1
. − = = −
k t2 k2 k−1 t2 k k+1 k t2 k2 k−1 t2 k−1 k

1 1 1 1 1
= − On en déduit : Rn .
n k−1 k n+1 n
k=n+1
1 1 1
Sur la TI, , k, 1, n → S(n) b) D’après a), S − S1 000 .
k 1 001 1 000
et presser la touche « Diamant » Le calcul de S1 000 = 1,6439 . . . prend 12 secondes environ sur la TI.
avant « Enter » pour lancer le calcul Ce calcul donne une valeur approchée de S à 10−3 près.
numérique.
2) a) Les deux écrans ci-contre confirment que, pour n = 10, 100 et
1
1 000, Sn approche S avec une précision de . De plus,
n
1 1
S− S10 + ≈ 5 · 10−3 , S− S100 + ≈ 5 · 10−5 ,
10 100
1
S− S1 000 + ≈ 5 · 10−7 .
1 000
∞ ∞ ∞
1 1 1 1 −1
b) Rn − = + − = .
n k2 k k −1 k 2 (k − 1)
n+1 k=n+1 k=n+1
1 1
Donc : S − Sn + < 0. Ceci prouve que Sn + est une approxi-
n n
mation par excès de S. De plus, la suite (Sn ) est croissante, donc Sn est
une approximation par défaut de S.

1 1
Penser que : c) Rn − = . Pour tout entier k 2 :
n k 2 (k − 1)
n+1
k
1 dt k k
. 1 dt 1 1
2
k (k − 1) k−1 t 2 (t− 1) 2 2
ln 1 − +
k (k − 1) k−1 t (t − 1) t t k−1

1 1 1 1
Ainsi : Rn − = − ln 1 − − .
n k 2 (k − 1) n n
n+1
1
Pour conclure : ∀ x ∈ 0, ln(1 − x) + x + x 2 0.
2

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1 1
L’inégalité S − Sn + en découle.
n n2
k+1
dt 1
d) L’inégalité , est immédiate et entraîne :
k t 2 (t − 1) k 2 (k − 1)
1 1 1 1 1
ln 1 − + Rn − ln 1 − + .
n n n n+1 n+1
Cet encadrement permet de démontrer que :

1 −1
Rn − ∼ .
n 2n 2

31
Exercices
Étudier la convergence et calculer la somme des séries En les comparant à des séries de Riemann, indiquer la
de terme général suivant : nature des séries :
2 ln n ln n (ln n)3
1) u n = Arctan 1) √ ; 2) ; 3) .
n2 n n2 n2
n
2) u n = .
n4 + n2 + 1
Donner la nature de la série de terme général :
∞ n ∞ ∞
20 1 1
Montrer que = 4. 1) u n = . 2) vn =
(5n+1 − 4n+1 )(5n − 4n ) n+1
k2 n
k4
1

Donner la nature et, en cas de convergence, calculer la Nature des séries de terme général :
somme des séries de terme général : an n
1) (a ∈ R) ; 2) a 2n (a ∈ R) ;
1 (n + 1) 2
1) √ √ ;
n+ n+1
a p n (n + 1)n n
2) u n = ln cos a ∈ 0, . 3) n (b > 0) ; 4) r (r > 0) .
2n 2 n n+1
(1 + bk )
1

Nature et somme de la série de terme général :


1
p/2 Nature de la série : .
n n 32n+1 + 2n + 1
u n = (−1) cos x d x.
0
Donner sa somme à 10−4 près.

Soit (u n ) une suite à termes positifs telle que : (PSI) 1) Écrire, sous forme rationnelle, le réel :

√ 1 x = 0,123 456 456 456 . . . que nous noterons 0,123 456.


lim n
un = . 4
n→+∞ 2 2) Donner le développement décimal de et vérifier qu’il est
7
Montrer que la série u n converge. périodique.
3) Montrer qu’un nombre réel non décimal est un rationnel si, et
seulement si, sa représentation décimale est périodique à partir
On considère deux séries u n et vn à termes d’un certain rang.
strictement positifs et on suppose que vn converge et que,
u n+2 vn+2
pour tout n, on a .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

(PSI) 1) Montrer que, si (u n ) est une suite décroissante


un vn
1
Montrer la convergence de un . telle que la série u n converge, alors u n = o .
n
2) La réciproque est-elle exacte ?
1/n n
Montrer que la série (n −1) converge en la com-
parant à une série géométrique. Pour chacune des séries suivantes : justifier la conver-
gence ; préciser n tel que |Sn − S| 10−2 ; en déduire un
(−1)n encadrement de S de longueur 10 . −2
Nature de la série u n , avec u n = n .
n + (−1)n (−1)n (−1)n
ln n 1) u n = ; 2) u n = 3 ;
2n + 1 2n + 1

Nature des séries de terme général :


Soit an une série à termes complexes absolument
1 1
1/2 convergente.
1) sin ; 2) Arccos 1− .
n n3 Montrer que la série an2 est absolument convergente.

32
1. Séries numériques

*
Étudier les séries de terme général : 1) Soit u n une série à termes positifs, conver-

3n n
1 3 gente et Rn = uk .
1) u n = 1+ − 1+ .
n+1 n + a2 n+1
1
2) u n = (discuter suivant z). Montrer que les séries n u n et Rn sont de même na-
1 + zn
ture.
2) Lorsque ces séries convergent, donner une relation entre les
Montrer la convergence et donner la somme de la série sommes.
n
1
de terme général wn = . *
p2 (n − p)!
1 1) Montrer la convergence et calculer la somme de la
série :
n (−1)k
(−1)k
Soit u n = 1+ √ . (2k + 1)
k=2
k
√ 2) En déduire la nature de la série de terme général :
Étudier la suite n u n , puis la série un . n
(−1)k
u n = ln tan
0
(2k + 1)
Soit (u n ) une suite de réels > 0.
un ** (−1)n
On pose vn = . Montrer que la série √ converge.
(1 + u 0 )(1 + u 1 ) . . . (1 + u n ) n + (−1)n+1 n
Montrer que : On note S sa somme.
1) la série vn converge et calculer sa somme ; Déterminer N pour que |S − S2N+1 | 10−2 . En déduire une

valeur approchée de la somme à 2 · 10−2 près.
2) vn = 1 si, et seulement si, la série u n diverge.
0
1) Montrer que, pour tout n dans N, l’équation
* tan x = x a une unique racine xn dans l’intervalle :
Soit une suite (an ), à termes > 0, telle que la série p p
− + n p, + n p .
an diverge. 2 2
On note (Sn ) la suite des sommes partielles. 2) Donner un développement asymptotique de xn à trois
an termes.
1) Montrer que la série diverge.
Sn Comparer avec le développement fourni par Maple.
an
2) Montrer que la série converge. p
Sn2 3) On pose u n = + n p − xn . Étudier la nature des séries
2
a n a
un , (−1) u n (a > 0) et cosm (xn ) (m ∈ N∗ ).
** ei nx
On considère la série , x étant un réel fixé
n
de ]0, 2p[. **
Soit (u n ) une suite positive. On pose :
1) Montrer que cette série converge.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
u n + u n+1 + · · · + u 2n−1
vn =
2) Calculer sa somme. n
3) En déduire la convergence et la somme des séries : et on note Sn (u) et Sn (v) les sommes partielles des séries
u n et vn .
cos n x sin n x
et .
n n
1) Montrer que, pour tout n, il existe 2 n − 1 réels de [0, 1]
* tels que : 2n−1
Soit (u n ) une suite strictement croissante de réels Sn (v) = ak, n u k .
> 0, divergente, telle que la suite (u n+1 − u n ) soit bornée. k=1
n
u k − u k−1 En déduire que, si la série u n converge, alors la série
Montrer que ∼ ln(u n ).
uk
1 vn converge.
1
2) Prouver que : ∀ k ∈ [[1, n]] ak, n .
2
Préciser la nature de la série de terme général :
(−1)n En déduire que les séries u n et vn sont de même na-
un = a , en fonction de a et b. ture.
n + (−1)n n b

33
Analyse PC-PSI

A
(D’après Navale, 1992.) b) En déduire qu’il existe A > 0 tel que u n ∼ .
nl
1) Soit (an ) une suite de réels > 0 telle que la série an c) Étudier la série de terme général :
diverge et (bn ) une suite de complexes. On note Sn (b), Sn (a) 1 · 3 · · · (2 n − 1)
un = .
les sommes partielles des séries bn et an . 2 · 4 · · · 2 n(2 n + 2)
a) On suppose que bn = o(an ). Montrer que :
**
Sn (b) = o(Sn (a)). Soit u n une série convergente à termes posi-
tifs, de somme S.
b) Les bn sont des réels > 0 et les suites (an ) et (bn ) sont
supposées équivalentes. Étudier :
n
Montrer que les suites (Sn (b)) et (Sn (a)) sont équivalentes. 1
1) la série vn , avec vn = u k . En cas de conver-
n
1 n 1
c) En déduire un équivalent de . gence, donner la somme ;
1
k
n
2) a) Montrer que, si (u n ) est le terme général d’une série po- 1
2) la série wn , avec wn = k uk ;
u n+1 l n (n + 1)
sitive et que, pour n 1, = 1 − + vn , où vn est le 1
un n
terme général d’une série absolument convergente, alors : n
3) la série xn , avec xn = n
uk .
u n+1 l
ln =− + wn , 1
un n
n
où wn est le terme général d’une série absolument conver- (k + 1)k
(On pourra calculer et considérer (n + 1) xn .)
gente. 1
k k−1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

34
Espaces vectoriels
normés 2
La démarche que nous vous proposons est illustrée
par cet extrait de l’introduction de la thèse
de Stefan Banach (1920) qui fonde la théorie des
espaces vectoriels normés :
« L’ouvrage présent a pour but d’établir quelques
théorèmes valables pour différents champs
fonctionnels, que je spécifie dans la suite.
Toutefois, afin de ne pas être obligé de les
démontrer isolément pour chaque champ
particulier, ce qui serait bien pénible, j’ai choisi
une voie différente que voici : je considère d’une

O
façon générale les ensembles d’éléments dont je
postule certaines propriétés, j’en déduis des B J E C T I F S

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
théorèmes et je démontre ensuite de chaque champ
fonctionnel particulier que les postulats adoptés Étude des propriétés fondamentales des es-
sont vrais pour lui. » paces vectoriels normés.
Vous avez défini, en Première année, la structure Notion de suite convergente.
d’espace vectoriel qui englobe aussi bien Rn que
Comparaison des normes sur un espace
des espaces de suites et de fonctions. Vous avez vectoriel.
également étudié les suites et les fonctions à
Étude du cas particulier d’un espace vecto-
valeurs réelles ou complexes. riel normé de dimension finie.
Dans le but d’étendre les notions de convergence et
Suites de Cauchy (PSI).
de limite à des suites et des fonctions à valeurs
Quelques notions topologiques.
vectorielles, nous allons, dans ce chapitre et les
suivants, introduire différentes notions. Comparaison des suites.

35
Analyse PC-PSI

Dans tout le chapitre, K désigne R ou C et E, F sont des espaces vecto-


riels sur K.

1 Norme et distance

1.1. Définition d’une norme


Une application N du K -espace vectoriel E dans R vérifiant les quatre Rapport X-ESPCI, 2000
propriétés suivantes est appelée norme sur E . « Quant à l’emploi de l’inégalité
1) ∀ x ∈ E N(x) 0 triangulaire, il s’accompagne sou-
vent de “raccourcis incorrects”,
2) ∀ x ∈ E N(x) = 0 ⇒ x = 0 E
voire d’erreurs. »
3) ∀ (l, x) ∈ K × E N(l x) = |l| N(x)
4) ∀ (x, y) ∈ E × E N(x + y) N(x) + N(y)
Un espace vectoriel E muni d’une norme N est appelé espace vectoriel
normé et noté (E, N). Une norme N sur E vérifie
donc la propriété :
Une norme sur un espace vectoriel E sera parfois aussi notée . L’espace
vectoriel normé est alors noté (E, ). ∀ (x, y) ∈ E × E
Si F est un sous-espace vectoriel de E, la restriction de la norme N à F
munit F d’une structure d’espace vectoriel normé. |N(x) − N(y)| N(x − y)
Un vecteur de norme 1 est dit unitaire. Cette inégalité et l’inégalité 4) ci-
dessus généralisent la propriété
x bien connue :
Pour tout vecteur x non nul de (E, ) , le vecteur est unitaire.
x « Dans un triangle, la longueur
de chaque côté est inférieure à
la somme des deux autres cô-
Pour s’entraîner : ex. 1 et 2.
tés et supérieure à leur différence
(doc. 1 et 2). »
1.2. Quelques exemples de normes
1.2.1 E = C( [a, b], K) b
Pour tout f de E, on définit f 1 = | f (t)| d t. L’application 1 La propriété 4) est appelée inéga-
est une norme sur E. a lité triangulaire.
En effet, | f | est une fonction continue et positive, l’implication
( f 1 = 0 ⇒ f = 0) en découle.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

y
1.2.2 E = Kn x−y
Pour tout x = (x 1 , . . . , x n ) de E, on pose :
n
x
N1 (x) = |x i | et N∞ (x) = max { |x i |, 1 i n} .
1
Doc. 1.

Les deux applications N1 et N∞ sont des normes sur Kn . Nous vous lais- z
sons le soin de le contrôler.
De plus, si K = R, vous avez vu en Première année que l’application :

⎨ E×E → R

n
x y
⎩ (x, y)
⎪ → x|y = x i yi
1
est un produit scalaire sur E. Doc. 2.

36
2. Espaces vectoriels normés

La norme euclidienne associée à ce produit scalaire est :

N2 (x) = x|x .

De même, lorsque E = Cn , l’application w définie par :


n
w (x 1 , . . . , x n ), (y1 , . . . , yn ) = x i yi
1

est appelée le produit scalaire canonique de Cn .


La norme associée à ce produit scalaire est :

N2 (x) = x|x

Au VIe siècle av. J-C, dans les cités grecques d’Asie Mineure
apparaît une forme de pensée nouvelle. Dans un effort d’expli-
cation du monde, hors des mythes et de la religion, la science
grecque se construit, nourrie des connaissances du monde an-
tique.

Ainsi, Thalès (environ 640-546 av. J-C), commerçant habile et


grand voyageur, consacra la fin de sa vie à l’étude de la philoso-
phie, de l’astronomie et des mathématiques.

Trois siècles plus tard, Euclide d’Alexandrie (environ 365-300


av. J-C) introduit les notions de définitions, axiomes, postulats
et propositions. Son livre Les Eléments est le premier traité lo-
gique de mathématiques. Il rassemble les résultats mathéma-
tiques de son temps, les structure en une science déductive et
apporte nombre de découvertes nouvelles.

La géométrie euclidienne est la géométrie fondée sur les axiomes


et postulats introduits par Euclide.

Abrégé des Éléments d’Euclide. (Manuscrit arabe) c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

1.2.3 E = C( [a, b], R)


On pose, pour tout f de E, f ∞ = sup { | f (t)|, t ∈ [a, b]} . Rapport Mines-Ponts, 2003
Cette définition est justifiée par le fait qu’une fonction continue sur un segment « Les normes de fonction prêtent
[a, b] et à valeurs réelles est bornée. souvent à confusion, et l’écriture
L’application f (x) ∞ est souvent la preuve que
∞ est une norme sur E .
le candidat ne comprend pas bien
1.2.4 E = Mmn (K) ce qu’il fait. »
La calculatrice TI propose dans le menu « Maths, matrix, normes »
2nd , 5 , 4 , B , trois normes sur l’espace vectoriel Mmn (K) des ma-
trices réelles ou complexes.

37
Analyse PC-PSI

En notant A = ai j 1 i m , ces normes sont :


1 j n

m n
nor m( A) = |ai j |2
i=1 j =1
m
colnor m( A) = max |ai j |
1 j n
i=1
⎛ ⎞
n
r ownor m( A) = max ⎝ |ai j |⎠
1 i m
j =1
1.2.5 E = K[X] n
Soit P un polynôme de degré inférieur ou égal à n : P = ak X k . On
pose : 0 Rapport TPE, 2002
n n « Certains candidats ne connaissent
N1 (P) = |ak | ; N2 (P) = |ak |2 ; N∞ (P) = sup |ak | pas la définition d’une norme et
k∈N
0 0 confondent norme, norme eucli-
Vérifiez que N1 , N2 et N∞ sont des normes sur K[X]. dienne et produit scalaire. »

1.3. Complément
Notons :
1
(K) = (u n ) ∈ KN ; |u n | converge et 2
(K) = (u n ) ∈ KN ; |u n |2 converge .

1
1.3.1 L’ensemble (K)
1
• (K) est le K -espace vectoriel des séries absolument convergentes.

1
• L’application N1 , définie sur (K) par N1 (u) = |u n |, est une norme
sur 1 (K). 0
1
• De plus, pour toute suite u de (K), on a :
∞ ∞
un |u n | = N1 (u).
0 0

2
1.3.2 L’ensemble (K)
• Si les séries |u n |2 et
|vn |2 convergent, alors la série u n vn
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

1
converge absolument. En effet, |u n vn | |u n |2 + |vn |2 .
2
• 2 (K) est un K -espace vectoriel.
• 1 (K) est un sous-espace vectoriel de 2 (K) , car si |u n | < 1, alors
|u n |2 < |u n | . ∞
• L’application w, définie sur 2 (K) × 2 (K) par w(u, v) = u n vn ,
si K = C, est un produit scalaire sur 2 (K). 0

Si K = R, on prendra w(u, v) = u n vn .
0 ∞
• La norme N2 associée à ce produit scalaire est N2 (u) = |u n |2 .
0

Pour s’entraîner : ex. 3 et 4.

38
2. Espaces vectoriels normés

1.4. Distance
L’intérêt de la notion de distance
G étant un ensemble non vide, une distance sur G est une application de provient du fait que, si l’on se
G × G dans R telle que : restreint à une partie non vide
1) ∀ (x, y) ∈ G × G d(x, y) 0 A de l’espace vectoriel normé
(E, ), la restriction de la dis-
2) ∀ (x, y) ∈ G × G d(x, y) = 0 ⇔ x = y
tance d à l’ensemble A × A
3) ∀ (x, y) ∈ G × G d(x, y) = d(y, x) définit toujours une distance sur
4) ∀ (x, y, z) ∈ G × G × G d(x, y) d(x, z) + d(z, y) A , sans que A soit nécessai-
rement un sous-espace vectoriel
de E. Aucune structure algé-
Théorème 1 brique n’est nécessaire pour par-
Soit (E, ) un K -espace vectoriel normé. L’application : ler d’une distance sur un en-
semble, alors que, pour parler
d : E × E → R+ d’une norme, il faut un espace
(x, y) → d(x, y) = x − y vectoriel.
est une distance sur E. Elle est appelée distance associée à la norme
sur E. On a : x = d(0 E , x).

Pour s’entraîner : ex. 5 et 6.

2 Boules d’un espace vectoriel normé

Dans ce paragraphe, (E, ) est un espace vectoriel normé et d la distance


associée à cette norme.

2.1. Définition d’une boule


2.1.1 Boule ouverte
x étant un point de E et r un réel strictement positif, la boule ouverte de
centre x et de rayon r est l’ensemble noté B(x, r ) ou B O(x, r ) et défini
par :
B O(x, r ) = {y ∈ E | y − x < r }

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2.1.2 Boule fermée
La boule fermée de centre x et de rayon r est notée B F(x, r ) et définie
par : y
B F(x, r ) = {y ∈ E | y − x r} 1
BN2 (0,1)
Exemples
E = (R, | |)
La boule ouverte de centre x et de rayon r est l’intervalle ]x − r , x + r [, la
BN1 (0,1) 0 1 x
boule fermée de centre x et de rayon r est l’intervalle [x − r , x + r ].
E = R2 . x = 0 E , r = 1.
E est muni des normes : BN¥ (0,1)
N1 (x, y) = |x| + |y| ; N2 (x, y) = x2 + y2 ; N∞ (x, y) = max(|x|, |y|). Doc. 3. Trois boules dans R2 .

39
Analyse PC-PSI

Les boules B N1 (0, 1), B N2 (0, 1), B N∞ (0, 1) ont été représentées.
On constate que les boules obtenues dépendent de la norme choisie.

Pour s’entraîner : ex. 7.

2.2. Parties bornées Lorsqu’on parle de suite ou de


fonction bornée, une référence
Une partie A de l’espace vectoriel normé (E, ) est dite bornée si : implicite est faite à une norme.
Que se passe-t-il si l’on change
∃ K ∈ R+ ∀ x ∈ A x K. de norme ?

y
Théorème 2
Les propriétés suivantes sont équivalentes : A 1
1) A est une partie bornée de (E, ) 12
0
2
2) Il existe un réel M tel que : ∀ (x, y) ∈ A x−y M 1 x
−1 2
3) La partie A est incluse dans une boule de l’espace vectoriel normé
(E, )

Exemple
B ((12 , − 12), 2)
Toute boule est bornée. Un sous-espace vectoriel non réduit à {0 E } n’est pas Doc. 4. Une partie bornée de R2 .
borné.

2.3. Suites et fonctions bornées Il revient au même de dire que


l’ensemble {x p , p ∈ N} est
Une suite (x p ) d’éléments de l’espace vectoriel normé (E, ) est dite bor- une partie bornée de (E, ).
née si :
∃K ∈R ∀p∈N xp K
Il revient au même de dire que
A étant un ensemble non vide, une application f de A dans l’espace l’ensemble { f (x), x ∈ A} est
vectoriel normé, (F, N), est dite bornée si : une partie bornée de (F, N).
∃K ∈ R ∀x ∈ A N( f (x)) K
Rapport X-ESPCI, 2000
On note B( A, F) l’ensemble des applications bornées de A dans (F, N). « La notion de fonction bornée est
souvent mal comprise. »
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Application 1
L’ espace vectoriel B( A, F)

Soit (F, N) un espace vectoriel normé. Montrer que ∞ est une norme sur B( A, F).
1) Montrer que B( A, F) est un sous-espace vec- 3) Définir une norme sur l’espace vectoriel B(E)
toriel de F A . des suites bornées de l’espace vectoriel normé
(E, N).
2) Pour tout f de B( A, F), on pose :
1) B( A, F) est une partie non vide de F A (la
f ∞ = sup N( f (x)). fonction nulle est bornée).
x∈ A

40
2. Espaces vectoriels normés

Si f et g sont deux fonctions bornées sur A et Les propriétés 1), 2), 3) de la définition d’une norme
a, b deux scalaires, alors : sont simples à vérifier.
∀x ∈ A Soit f et g deux applications bornées sur A.
Alors : ∀ x ∈ A
N (a f + b g)(x) = N (a f (x) + b g(x)
|a| N( f (x)) + |b| N(g(x)) N (( f + g)(x)) = N ( f (x) + g(x))
|a| K f + |b| K g N ( f (x)) + N(g(x))
f ∞ + g ∞
avec K f et K g deux réels tels que :
Donc :
∀x ∈ A N f (x) Kf et N(g(x)) Kg
f +g ∞ = sup N ( f + g)(x)
x∈ A
B(A, F) est donc stable par combinaison linéaire,
c’est un sous-espace vectoriel de F A . f ∞ + g ∞.

2) Si f est une application bornée sur A, l’en- D’où la propriété 4).


semble N f (x) ; x ∈ A est une partie non
vide, majorée de R+ , elle admet donc une borne 3) En prenant A = N et F = E, l’espace vec-
supérieure, notée f ∞ . toriel B(N, E) n’est autre que l’espace vectoriel
des suites bornées B(E). Les résultats de la ques-
Considérons l’application : tion 2) s’appliquent et l’application ∞ , défi-

B( A, F) → R+ nie sur cet espace par u ∞ = sup N (u n ) , est


∞ : une norme.
n∈N
f → f ∞

3 Suites convergentes, normes


équivalentes

3.1. Suites convergentes

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Une suite (x p ) d’éléments de l’espace vectoriel normé, (E, ), est
convergente dans (E, ) (ou encore converge pour la norme ) si :
! L’ordre des quantificateurs est
fondamental.
∃x ∈ E ∀´ > 0 ∃ N ∈ N ∀ p ∈ N (p N) ⇒ ( x p − x ´)

Théorème 3
Soit (x p ) une suite convergente d’éléments de l’espace vectoriel normé,
(E, ). Alors, l’élément x de E tel que lim x p − x = 0 est
p→+∞
unique.
Il est appelé la limite de la suite (x p ) et noté :

x = lim x p .
p→+∞

41
Analyse PC-PSI

Exemples 1) Montrer que la suite (x p )


1
E = C([0, 1], R) muni de la norme f 1 = | f (t)| d t. converge vers 0 E équivaut
0 à montrer que la suite réelle
( x p ) tend vers 0.
1 2) Montrer que la suite (x p )
Soit la suite ( f n ) définie par f n (t) = t n . Alors fn 1 =
n+1 converge vers x équivaut à
Donc la suite de fonctions ( f n ) converge vers la fonction nulle relativement montrer que la suite (x − x p )
à 1. tend vers 0 E .
Une suite de Ramanujan
On considère la fonction f définie sur R+ par : f (x) = x(x + 2)
et la suite (u n ) définie par : Rapport Mines-Ponts, 1997
« Quand on étudie une suite (ou
u 1 = f (1), u2 = 1 + f (2), u3 = 1+2 1 + f (3) une série), il peut être utile d’obser-
et, pour tout n 3 : ver le comportement des premiers
termes. »

un = 1+2 1+3 1... 1 + (n − 1) 1 + f (n)

Calcul des premiers termes :


u1 = u2 = 3 = u3

Pour tout x 0: f (x) = x 1 + (x + 1) (x + 3).

Donc, pour tout n 3 : 1 + f (n) = 1+n 1 + f (n + 1).


Et u n = u n+1 .
Ramanujan (1887-1920), mathé-
La suite (u n ) est constante, égale à 3. maticien indien, autodidacte, est un
des grands mathématiciens du XXe
siècle. Son extraordinaire intuition
3.2. Propriétés des suites convergentes lui fit découvrir de nombreuses for-
mules mathématiques, dont beau-
Théorème 4 coup restent à démontrer. Citons :
3 3
L’ensemble des suites convergentes d’éléments d’un espace vectoriel 1 1·3
1−5 +9
normé, (E, ), est un sous-espace vectoriel de E N et l’application qui, 2 2·4
à une suite convergente (x p ) , associe sa limite, lim x p , est linéaire. 3
p→+∞
1·3·5 2
− 13 + ··· = dont
Autrement dit, si les suites (x p ) et (y p ) convergent : 2·4·6 p
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

la justification n’est pas évidente.


∀ (a, b) ∈ K2 lim (a x p + b y p ) = a lim x p + b lim y p .
p→+∞ p→+∞ p→+∞

Théorème 5
Si (x p ) est une suite convergente de l’espace vectoriel normé, (E, ),
de limite x, alors toute suite extraite de (x p ) converge aussi vers x.

Théorème 6
Toute suite convergente d’éléments d’un espace vectoriel normé, (E, ),
est bornée.

42
2. Espaces vectoriels normés

3.3. Suites divergentes


Une suite (x p ) d’éléments de l’espace vectoriel normé, (E, ), qui ne En pratique, pour établir qu’une
converge pas, est dite divergente. suite diverge, on utilisera fré-
quemment un raisonnement par
Ceci peut se traduire par :
contraposée et les théorèmes du
paragraphe précédent.

∀x ∈ E ∃ ´ > 0 ∀N ∈ N ∃ p ∈ N (p N et x p − x > ´)

3.4. Définitions de normes équivalentes


Sur un même espace vectoriel, on peut utiliser plusieurs normes, et à chaque Rapport Mines-Ponts, 2003
norme correspond un ensemble de suites convergentes. « Savoir tracer les boules unité
dans R2 ou R3 permet de mieux
Le problème qui se pose alors est : à quelle condition deux normes sur un
comprendre ce que sont des normes
même espace vectoriel donnent-elles les mêmes suites convergentes ?
équivalentes. »

Théorème 7
Soit E un K -espace vectoriel et N1 et N2 deux normes sur E. Les
deux propriétés suivantes sont équivalentes :
1) ∃ a ∈ R+∗ ∀ x ∈ E N2 (x) a N1 (x) .
2) Toute suite (x p ) d’éléments de E qui converge vers 0 E relativement
à la norme N1 converge aussi vers 0 E pour la norme N2 .

Démonstration
• On suppose 1). Soit (x p ) une suite d’éléments de E qui converge vers 0 E pour la
norme N1 . Alors : lim N1 (x p ) = 0.
p→+∞
Donc lim N2 (x p ) = 0. La suite converge vers 0 E pour la norme N2 .
p→+∞

• Raisonnons par contraposée. La propriété 1) n’est pas vraie.

∀ n ∈ N∗ ∃ x n ∈ E N2 (xn ) > n N1 (xn )

Nous en déduisons que N2 (xn ) > 0, puis que xn = 0 E et que N1 (xn ) > 0.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Posons alors :
1
yn = xn
n N1 (xn )
Par construction :
1 1 1
N2 (yn ) = N2 (xn ) > 1; N1 (yn ) = N1 (xn ) = .
n N1 (xn ) n N1 (xn ) n
Donc, la suite (yn ) ne converge pas vers 0 E pour la norme N2 . Mais elle converge
vers 0 E pour la norme N1 .

Deux normes N1 et N2 sur le même espace vectoriel E sont dites


équivalentes si :
∃ (a, b) ∈ (R+∗ )2 ∀ x ∈ E a N1 (x) N2 (x) b N1 (x).

43
Analyse PC-PSI

Application 2
Cas de K n

Soit E = Kn et, pour x = (x 1 , . . . , x n ), posons : Les deux normes N1 et N∞ sur Kn sont équi-
valentes.
n n
• Avec N2 , on a aussi :
N1 (x) = |x i | ; N2 (x) = |x i |2 ;
1 1 n
2 (x) =

N∞ (x) = max {|x i |, 1 i n} N2 (x) N∞ n N∞ (x)
1
Montrer que ces normes sont équivalentes.
De même si |x i0 | = N∞ (x) :
• On peut écrire :
n N2 (x) |x i0 |2 = |x i0 | = N∞ (x)
N1 (x) N∞ (x) = n N∞ (x).
1 Donc, les normes N2 et N∞ sur Kn sont équi-
valentes.
Et, si i 0 est tel que |x i0 | = N∞ (x), alors :
• On en déduit :
n
N1 (x) = |x i | |x i0 | = N∞ (x) 1
∀ x ∈ Kn N1 (x) N∞ (x) N2 (x)
1 n
√ √
Donc : n N∞ (x) n N1 (x).

∀ x ∈ Kn N∞ (x) N1 (x) n N∞ (x) Les normes N1 et N2 sont donc équivalentes.

Théorème 8
Si E est un K -espace vectoriel, la relation définie sur l’ensemble des
normes de E, « N1 et N2 sont deux normes équivalentes », est transi-
tive.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

3.5. Application aux suites, aux parties bornées


et aux boules

Théorème 9
Soit E un K-espace vectoriel, N1 et N2 deux normes sur E. Les
propriétés suivantes sont équivalentes :
1) Les normes N1 et N2 sont équivalentes.
2) Une suite (x p ) d’éléments de E converge vers 0 E relativement à la
norme N1 si, et seulement si, elle converge vers 0 E pour la norme N2 .
3) Une suite (x p ) d’éléments de E converge vers un élément x de E
relativement à la norme N1 si, et seulement si, elle converge vers x pour
la norme N2 .

44
2. Espaces vectoriels normés

Application 3
Normes sur C([0, 1], R)

1) Montrer que l’application N2 : et


⎧ N∞ ( f n ) = 1.
⎨C ([0, 1], R) → R
1 La suite ( f n ) converge donc vers la fonction nulle
⎩ f → N2 ( f ) = f 2 (t) d t pour la norme N2 , mais pas pour la norme N∞ .
0
• De même, N1 N∞ , mais la même suite de
fonctions permet de prouver que les normes N1 et
définit une norme sur C ([0, 1], R) .
N∞ ne sont pas équivalentes.
2) Comparer les normes N2 et N∞ , puis N1 et
• L’inégalité de Cauchy-Schwarz donne :
N2 . Sont-elles équivalentes ?
1 1 2 1
1) L ’application ( f , g) → f (t) g(t) d t définit ∀ f ∈ C([0, 1], R) | f (t)| d t f 2 (t) d t
0 0 0
un produit scalaire sur C ([0, 1], R) . N2 est la
norme associée. soit : N1 N2
2) De plus, N2 N∞ . Mais N2 et N∞ ne sont Utilisons encore la suite ( f n ) :
pas équivalentes, car la suite de fonctions, ( f n ),
N2 ( f n ) n+1
définie par f n (t) = t n est telle que : =√
N1 ( f n ) 2n + 1
1
1 et ce rapport tend vers +∞. Les normes N1 et
N2 ( f n ) = t 2n d t = √
0 2n + 1 N2 ne sont donc pas des normes équivalentes.

Théorème 10 Rapport X-ESPCI, 2001


« Le mot magique « normes équiva-
Soient E un espace vectoriel et N1 , N2 deux normes équivalentes
lentes » est souvent invoqué (c’est
sur E.
bien, mais je ne suis pas sûr
• Les parties bornées de (E, N1 ) et les parties bornées de (E, N2 ) coïn- que tous sachent ce que cela veut
cident. dire...) »
• Les boules ouvertes de (E, N1 ) et les boules ouvertes de (E, N2 ) sont
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
emboîtées (doc. 5) :
y
∀ x ∈ E ∀ r > 0 ∃ (r1 , r2 ) ∈ (R +∗ )2 B1 (x, r1 ) ⊂ B2 (x, r ) ⊂ B1 (x, r2 ).

3.6. Le cas de la dimension finie


O x
Conformément au programme, nous admettrons le théorème :

Théorème 11
Toutes les normes sur un espace vectoriel de dimension finie sont équiva-
lentes.
Doc. 5. Dans R2 .

45
Analyse PC-PSI

Remarque
Théorème 12 L’intérêt de ce théorème réside
Soit E un K -espace vectoriel de dimension finie, B = (e1 , . . . , en ) une dans le fait fondamental que, sur
base de E et x p p une suite d’éléments de E. un espace vectoriel de dimen-
n sion finie, les suites convergentes
On note x p = x i, p ei . sont toujours les mêmes indépen-
i=1 damment de la norme choisie.
n
On se permet alors d’utiliser des
Alors, la suite (x p ) p converge dans E vers l’élément x = x i ei phrases telles que : « Soit (x p )
i=1
une suite convergente de Kn »,
si, et seulement si, pour tout i de [[1, n]] , la suite de scalaires x i, p p sans préciser la norme utilisée
converge vers x i . pour définir la convergence.
A contrario, dire « Soit ( f n )
Démonstration une suite convergente de
C([0, 1], R) » n’a pas de sens,
E étant de dimension finie, toutes les normes sur E sont équivalentes. Nous allons
utiliser : car on ne précise pas de quel
n n
type de convergence il s’agit.
x 1= xi ei = |xi |
i=1 1 i=1

• Supposons que la suite (x p ) converge vers x dans E. On a :

∀p∈N 0 |xi, p − xi | xp − x 1
D’où lim xi p = xi . Rapport X-ESPCI, 2001
p→+∞

• La réciproque découle de : « Si on avait le choix de la norme


n sur Rn , il est indispensable de rap-
∀p N xp − x 1 = |xi p − xi | . peler que toutes sont équivalentes. »
i=1

Application 4
Normes sur K [X]

n
Nous avons déjà rencontré les normes suivantes.
En effet, en prenant Pn (X) = X k , on a :
n
0 √
Si P(X) = ak X k : N∞ (Pn ) = 1 ; N2 (Pn ) = n + 1 ;
0
n n N1 (P) = n + 1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

N1 (P) = |ak | ; N2 (P) = |ak |2 ;


0 0 L’ensemble {Pn | n ∈ N} est donc une partie bor-
née de (K[X], N∞ ).
N∞ (P) = sup |ak | .
k∈N Mais ce n’est pas une partie bornée de l’espace vec-
toriel normé (K[X], N2 ).
Montrer que ces normes ne sont pas équivalentes. Nous en déduisons que N∞ et N2 ne sont
pas équivalentes. Le même argument s’applique à
• Ces normes sont comparables : N∞ et N1 , ces normes ne sont pas équivalentes.
Pn
De plus, l’ensemble √ | n ∈ N est une
n+1
∀ P ∈ K[X] N∞ (P) N2 (P) N1 (P) partie bornée de l’espace vectoriel normé (K[X], N2 ) ,
mais pas de l’espace vectoriel normé (K[X], N1 ) .
• Mais, elles sont deux à deux non équivalentes. Les normes N1 et N2 ne sont pas équivalentes.

46
2. Espaces vectoriels normés

3.7. Suites de Cauchy (PSI)


Une suite (x p ) de l’espace vectoriel normé, (E, ), est appelée suite de Rapport X-ESPCI, 2002
Cauchy de E si elle vérifie la condition : « U n+ p (x)−U n (x) C n U p (x)−x
ne prouve pas que la suite est de
∀ ´ > 0 ∃ N ∈ N ∀ ( p, k) ∈ N2 (p N ⇒ x p+k − x p ´) Cauchy. »

Théorème 13
Toute suite convergente de (E, ) est une suite de Cauchy de E.

Démonstration
Soit (x p ) une suite convergente de limite x. Fixons ´ > 0. On sait que :
´
∃N ∈N ∀p N xp − x .
2 Richard Dedekind (1831-1916),
mathématicien allemand.
D’où : ∀ p N x p − x p+k ´.
Une théorie complète des nombres
réels a été nécessaire pour que
Théorème 14 le critère de Cauchy, d’abord ad-
mis, puisse être démontré. Ces théo-
Toute suite de Cauchy de (E, ) est bornée.
ries datent des années 1860-1870 et
sont l’œuvre de Dedekind, Weiers-
trass et Cantor.
Théorème 15
Toute suite de Cauchy d’un espace vectoriel normé de dimension finie est Rapport Mines-Ponts, 2000
bn bn−1
convergente. « La condition − tend
an an−1
vers 0 n’assure pas que la suite
Ce théorème est admis. Il sera traité dans le livre d’exercices, mais sa démons- bn
soit de Cauchy... »
tration est hors programme. an

Application 5
Une suite de Cauchy dans R 3

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
On considère, dans ⎛ l’espace
⎞ vectoriel euclidien La norme euclidienne est notée .
un
R3 , la suite (Z n ) = ⎝ vn ⎠ définie par : 1) Montrer que la suite (Z n ) vérifie une relation
⎛ ⎞ wn matricielle de la forme Z n+1 = A Z n + B.
u0
Z 0 = ⎝ v0 ⎠ et, pour tout n : Préciser A et B.
w0
⎧ 2) Montrer que, pour tout vecteur X de R3 , on a
⎪ 1 1 AX k X , où k est un réel de ]0, 1[.

⎪ u n+1 = u n − wn − 61

⎪ 3 6


1 1 1 3) En déduire que la suite (Z n ) est une suite de
vn+1 = u n + vn − wn + 61

⎪ 3 2 3 Cauchy de R3 .



⎩ wn+1 = u n + vn − 1 wn + 61
⎪ 1 1
3 3 3 4) Montrer qu’elle converge et calculer sa limite.

47
Analyse PC-PSI

1) Pour tout n, on a : Alors, pour tout entier n et tout p 1:


⎛ ⎞
1 1
⎜3 0 − ⎟
6⎟ ⎛
−61
⎞ p
⎜ Z n+ p − Z n = (Z n+ j − Z n+ j −1 )
⎜1 1 1⎟ ⎜ ⎟
Z n+1 = ⎜
⎜3 2 − ⎟ Z n + ⎝ 61⎠ .
3⎟
j =1
⎜ ⎟ p
⎝1 1 1⎠ 61
− k n+ j −1 Z 1 − Z 0
3 3 3 j =1
⎛ ⎞ n
x 1 11
⎜ ⎟ = Z1 − Z0 .
2) Posons X = ⎝ y ⎠ . Nous obtenons : 1−k 12
z
AX = La suite (Z n ) est donc une suite de Cauchy.
1 4) L’espace vectoriel R3 est de dimension finie,
(2x − z)2 + (2x + 3y − 2z)2 + 4(x + y − z)2
6 donc la suite (Z n ) converge.

1 33 ⎛ ⎞
32x + 33y + 29z
2 2 2 X . a
6 6
√ Notons L = ⎝b⎠ sa limite et utilisons les opé-
33 11 c
Le réel k = = convient.
6 12 rations sur les suites convergentes. Le vecteur L
3) Vous montrerez que, pour tout n 1 : vérifie : L = AL.
Z n+1 − Z n kn Z1 − Z0 . D’où a = −99, b = 36 et c = 30.

4 Une once de topologie


Rapport X-ESPCI, 2002
Dans tout ce paragraphe, (E, ) est un espace vectoriel normé et d est la « Le cours sur la topologie est mal
distance associée à la norme. su ou mal assimilé. »

4.1. Point intérieur (PSI)


c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Un point x d’une partie A de E est appelé point intérieur à A s’il existe BO(x,r)
une boule ouverte de centre x incluse dans A (doc. 6) : A x

∃r > 0 B O(x, r ) ⊂ A u

Exemple E = R, x = |x|, A = ]0, 1]. Doc. 6.

1 1 1 1 3
est un point intérieur à A car B O , = , ⊂ A (doc. 7).
2 2 4 4 4 ] ] [ [ x
1 n’est pas un point intérieur à A. 0
1 1 3
1
4 2 4
Pour s’entraîner : ex. 8. Doc. 7.

48
2. Espaces vectoriels normés

4.2. Ensemble ouvert


Une partie A de E est un ouvert (ou une partie ouverte) de E si, pour tout
(PSI) La définition signifie que
point x de A , il existe une boule ouverte de centre x, contenue dans A.
tout point de A est point inté-
rieur à A.
∀ x ∈ A ∃r > 0 B O(x, r ) ⊂ A

Exemples
E et [ sont des ouverts de (E, ). ]0, 1] n’est pas un ouvert de R.

Pour s’entraîner : ex. 9.

Application 6
Les boules ouvertes

Montrer que toute boule ouverte de E est un ou- Puisque y est dans B O(x 0 , r0 ) : d(y, x 0) < r0 .
vert de E.
L’intuition issue de la géométrie invite à poser :
Soit x 0 dans E, r0 > 0 et A = B O(x 0 , r0 ).
Nous voulons prouver que : d = r0 − d(y, x 0 )
∀ y ∈ A ∃d > 0 B O(y, d) ⊂ B O(x 0 , r0 )
Prouvons que B O(y, d) ⊂ B O(x 0 , r0 ) = A.
BO(x0,r0)
Soit z dans B O(y, d), alors :

x0
y d(z, x 0 ) d(z, y) + d(y, x 0)
d
< d + d(y, x 0) = r0 .

Doc. 8. Donc z ∈ B O(x 0 , r0 ).

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Théorème 16
L’intersection de deux ouverts de E est un ouvert de E.

Démonstration
Soit A 1 et A 2 deux ouverts de E (doc. 9).
B(x,r1)
1) Si A 1 ∩ A 2 = [, le résultat est acquis.
A2
2) Si A 1 ∩ A 2 = [, soit x dans A 1 ∩ A 2 . A1 x
A 1 est ouvert : ∃ r1 > 0 B O(x, r1 ) ⊂ A 1 . B(x,r2)
De même, A 2 est ouvert : ∃ r2 > 0 B O(x, r2 ) ⊂ A 2 .
Notons r = min(r1 , r2 ). Alors :
Doc. 9. Intersection de deux ou-
B O(x, r ) ⊂ B O(x, r1 ) ∩ B O(x, r2 ) ⊂ A 1 ∩ A 2 . verts.

49
Analyse PC-PSI

Théorème 17 Par récurrence, on établit que


toute intersection finie d’ouverts
Soit ( Ai )i∈I une famille quelconque d’ouverts de E.
de E est un ouvert de E. Mais,
La réunion Ai de cette famille est un ouvert de E. c’est faux pour une intersection
i∈I quelconque. Il suffit, pour s’en
assurer, de considérer, sur R :
Les notions de convergence et d’ouvert sont en relation par le résultat suivant 1 1
que nous vous laissons démontrer à titre d’exercice. − , = {0} .
n n
n∈N∗

Théorème 18
Si (x p ) est une suite convergente de E, de limite x, alors tout ouvert de
E contenant x contient tous les termes de la suite à partir d’un certain
rang.

4.3. Point adhérent


Soit A une partie de E et x un point de E. Le point x est dit adhérent
à A si toute boule ouverte de E, de centre x, a un point commun au moins
avec A, c’est-à-dire :
∀r > 0 B O(x, r ) ∩ A = [.

Théorème 19 (PSI)
Le point x de E est adhérent à la partie A de E si, et seulement s’il
existe une suite d’éléments de A qui converge vers x, c’est-à-dire :
∃ (x p ) ∈ AN lim x p − x = 0.
p→+∞

Démonstration v
• Soit (xn ) une suite d’éléments de A qui converge vers x et r > 0. Puisque
la suite (xn ) converge vers x, il existe p tel que x p ∈ B O(x, r ). Donc :
x1
B O(x, r ) ∩ A = [. A
1 x2
• Réciproquement, pour tout p de N, il existe x p dans A tel que x p ∈ B O x, p .
2 u
La suite (xn ) d’éléments de A converge vers x.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Exemples
Tout point de A est un point adhérent à A (doc. 10). Doc. 10. Les points x 1 et x 2 sont
adhérents à A.
E = R, x = |x|, A = ]0, 1].
0 n’appartient pas à A, mais il est adhérent à A (doc. 11).
Si A est une partie majorée non vide (respectivement minorée) de R, la
borne supérieure (respectivement inférieure) de A est un point adhérent à A.
En effet, A étant une partie non vide et majorée de R, elle admet une borne
supérieure a. ] [
x
Soit alors r > 0. a est le plus petit des majorants de A : ]a−r , a]∩A = [. 0 1
On en déduit que a est adhérent à A. Doc. 11. 0 est adhérent à A.
Pour s’entraîner : ex. 10 (PSI).

50
2. Espaces vectoriels normés

4.4. Ensemble fermé. Lien entre ouverts et fermés


Une partie A de E est dite fermée dans E si tout point adhérent à A est
un point de A. On dit aussi que A est un fermé de E.

Exemples

E et [ sont des fermés de E.


! Une partie de E peut être ni
[0, 1[ n’est pas un fermé de R . ouverte, ni fermée.
Ainsi E = R, A =]0, 1].
Théorème 20
A est un fermé de E si, et seulement si, E A est un ouvert de E.

Si deux normes N1 , N2 sur E


Démonstration
sont équivalentes, alors les ou-
• Supposons que A soit une partie fermée de E. Soit x un élément de E A, x verts (respectivement fermés) de
n’est pas un point adhérent à A, donc : (E, N1 ) et (E, N2 ) sont iden-
∃r >0 B O(x, r ) ∩ A = [. tiques.
Ceci équivaut à : On parle donc d’ouvert de R ou
∃r >0 B O(x, r ) ⊂ E A. de Kn , sans faire référence à
Donc A est un ouvert de E.
la norme, car, en dimension fi-
E
nie, toutes les normes sont équi-
• Réciproquement, supposons que E A soit un ouvert de E. Pour tout x de E A :
valentes.
∃r >0 B O(x, r ) ∩ A = [.

x n’est pas adhérent à A. Les seuls points adhérents à A sont les points de A. A
est fermé.

Pour s’entraîner : ex. 11.

Exemple
Toute boule fermée de E est une partie fermée de E. En effet, si x appar-
( x − a − r)
tient au complémentaire de B F(a, r ), la boule B O(x, ) est
2
contenue dans le complémentaire de B F(a, r ) .

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
On en déduit, par récurrence, que
la réunion d’une famille finie de
Théorème 21 fermés de E est un fermé de E.
La réunion de deux fermés de E est un fermé de E. Mais, l’exemple suivant montre
que ceci est faux pour une famille
infinie.
E = R et, pour n dans N∗ ,
Théorème 22
Soit (Fi )i∈I une famille quelconque de fermés de E. 1 1
Fn = ,2−
L’intersection de cette famille : n n

Fi = {x ∈ E | ∀ i ∈ I , x ∈ Fi } Alors :
i∈I
Fn = ]0, 2[
est un fermé de E. n∈N∗

51
Analyse PC-PSI

Démonstration
Fixons un point x adhérent à Fi . Rapport X-ESPCI, 2001
i∈I « Dans le cas borné, la compacité
Pour tout réel r > 0, B O(x, r ) ∩ Fi = [. de F est souvent invoquée mais
i∈I des démonstrations ... sont franche-
Pour tout i de I , x est donc un point adhérent à Fi . Mais Fi est fermé, donc x ment absurdes, en particulier celles
appartient à Fi .
qui se réfèrent à l’existence de ma-
Fi est donc bien un fermé de E. jorants pour des parties de Rn . »
i∈I

Pour s’entraîner : ex. 12.

4.5. Parties compactes


Une partie fermée et bornée d’un espace vectoriel normé de dimension finie est Rapport Mines-Ponts, 2003
dite partie compacte de cet espace. « Dans cette partie du programme,
Exemples les inégalités se creusent entre les
étudiants : certains, plus qu’avant,
Toute partie A finie d’un espace vectoriel normé (E, N) est compacte. la maîtrisent très correctement et
Soit u une suite d’éléments de (E, N) convergeant vers L. La par- d’autres, au contraire, ont beau-
tie A = {L} ∪ {u n ; n ∈ N} est un compact de E. En effet, la suite coup de difficultés à justifier, par
convergente est bornée. A l’est aussi. De plus, si x est dans E A, alors exemple,de la nature topologique
a d’un sous-ensemble de R2 (ouvert,
N(x − L) = a > 0. La boule ouverte de centre L et de rayon contient
2 fermé, compact). »
tous les termes de la suite à partir d’un rang N. ∃ r > 0 B O(x, r )∩ A = [.
A est fermé.

5 Comparaison de suites Rapport X-ESPCI, 2002


« On peut lire dans les copies des
expressions comme “fermé borné“,
Dans ce paragraphe, (u n )n∈N est une suite d’éléments du K -espace vectoriel
on ne sait ni de quel fermé il s’agit,
normé (E, ), et (an )n∈N une suite d’éléments de K.
ni par quoi il est borné. »

5.1. Relation de domination


La suite (u n ) est dite dominée par la suite (an ) si elle vérifie une des deux
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

propriétés suivantes qui sont équivalentes :


Rapport Mines-Ponts, 2000
∃ K ∈ R ∀n ∈ N un K |an |
« La notion de compact est souvent
∃ n0 ∃ M ∈ R ∀ n > n0 un M|an |. ignorée ; certains se contentent du
caractère fermé de S. »
On écrit alors u n = O(an ).
Vous prouverez aisément le théorème suivant. Rapport X-ESPCI, 2001
« De nombreuses erreurs pro-
viennent d’une mauvaise utilisation
Théorème 23 de la notation O. »
Lorsque la suite de scalaires (an ) ne s’annule pas, la suite (u n ) est do-
1
minée par (an ) si, et seulement si, la suite vectorielle u n est une Rapport ENS Cachan, 2000
an « Les notations de Landau ne sont
suite bornée de (E, ).
pas toujours bien comprises. »

52
2. Espaces vectoriels normés

5.2. Relation de négligeabilité


La suite (u n ) est dite négligeable devant la suite (an ) si :

∀´ > 0 ∃ N ∈ N ∀n N un ´|an |

On écrit alors u n = o(an ).

Théorème 24
Lorsque la suite scalaire (an ) ne s’annule pas, la suite (u n ) est né-
1
gligeable devant (an ) si, et seulement si, la suite vectorielle un
an
converge vers 0 E .

5.3. Équivalence de deux suites


Deux suites scalaires (an ) et (bn ) ne s’annulant pas, sont dites équivalentes Rapport Mines-Ponts, 2000
si : « Il reste encore beaucoup de pro-
an blèmes quant à l’utilisation des
lim = 1.
n→+∞ bn équivalents . »

On écrit alors : an ∼ bn .

Rapport Mines-Ponts, 2003


Théorème 25 « Les opérations sur les équivalents
(produit, composition, somme) sont
Soit (an ) et (bn ) deux suites scalaires ne s’annulant pas.
mystérieuses. »
Les propriétés suivantes sont équivalentes :
• an ∼ bn
⎧ Il est important de connaître ces

⎪ ∃ (´n ) ∈ KN
⎨ différents points de vue ; à vous
• ∀ n ∈ N an = bn (1 + ´n ) de démontrer les équivalences en


⎩ lim ´n = 0 question.
n→+∞
• an = bn + o(bn ).

! Les équivalents ne s’addi- c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

5.3.1 Comparaison des suites de référence tionnent pas.


Rappelons les résultats vus en Première année :
• Avec a > 1 et a > 0, n a = o(a n ) et a n = o(n!). Rapport ENS Cachan, 2000
• Avec a > 0 et b > 0, b a
(ln n) = o(n ). « ...quelques erreurs de raison-
n nement : manipulation erronée
• n! = o(n ). d’équivalents,... »

Pour s’entraîner : ex. 13.

53
Analyse PC-PSI

Application 7
Exponentielles et logarithmes de suites équivalentes

1) On pose u n = n et vn = n − ln(n). Prouver exp(u n )


2) Puisque = exp(u n − vn ), on a :
que les deux suites (u n ) et (vn ) sont équivalentes exp(vn )
et que les suites (exp(u n )) et (exp(vn )) ne le sont
exp(u n )
pas. lim (u n − vn ) = 0 ⇔ lim = 1.
n→+∞ n→+∞ exp(vn )
2) Étant données deux suites réelles (u n ) et
(vn ), prouver que les deux suites exp(u n ) et D’où l’équivalence demandée.
exp(vn ) sont équivalentes si, et seulement si, xn
3) Il est clair que lim = 1. De plus :
lim (u n − vn ) = 0. n→+∞ yn
n→+∞
1 1 1 1
3) On pose x n = 1 + et yn = 1 + 2 . Prouver ln(x n ) ∼ et ln(yn ) ∼
n n n n2
que les deux suites (x n ) et (yn ) sont équivalentes
et que les suites ln(x n ) et ln(yn ) ne le sont ln(x n )
pas. donc lim = +∞.
n→+∞ ln(yn )
4) Soit (x n ) et (yn ) deux suites équivalentes de Les suites ln(x n ) et ln(yn ) ne sont pas équi-
réels strictement positifs. Prouver que, si la suite valentes bien que (x n ) et (yn ) le soient.
(yn ) admet une limite dans R\{1}, alors les suites
4) Puisque les suites (x n ) et (yn ) sont équiva-
ln(x n ) et ln(yn ) sont équivalentes.
lentes, on peut écrire x n = yn (1 + ´(n)) , où
Rapport TPE, 1997 lim ´(n) = 0.
n→+∞
« La notation O est souvent confondue avec la Donc ln x n ) = ln(yn + ln 1 + ´(n) et :
notation o. Pour de nombreux candidats, on a :
u n ∼ vn ⇒ eu n ∼ evn . » ln(x n ) ln(1 + ´(n))
=1+
vn ln(n) ln(yn ) ln(yn )
1) On constate que =1− .
un n (Le quotient par ln(yn ) est possible pour n assez
vn
Donc lim = 1 et les suites (u n ) et (vn ) grand.) L ’hypothèse sur la suite (yn ) permet de
n→+∞ u n
sont équivalentes. Par contre : conclure que :

exp(vn ) 1 ln(x n )
= exp(− ln(n) = , lim = 1.
exp u n ) n n→+∞ ln(yn )

donc les suites exp(u n ) et (exp(vn )) ne sont Les suites ln(x n ) et ln(yn ) sont équiva-
pas équivalentes. lentes.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

54
2. Espaces vectoriels normés

• Pour montrer que l’application N de E dans R est une norme, on peut :


• si N se présente sous la forme d’une racine, regarder si elle dérive d’un produit scalaire ;
• sinon, montrer qu’elle vérifie les quatre axiomes de la définition d’une norme.

• Pour montrer qu’une partie A de l’espace vectoriel normé ( E, ) est bornée, on prouve que :
∃ K ∈ R+ ∀x ∈ A x K ou ∃ B O(x, r ) A ⊂ B O(x, r )

• Pour montrer que la suite (x p ) converge vers 0 E dans ( E, ) , prouver que lim
p→+∞
x p = 0.

• Pour montrer que la suite (x p ) converge vers x dans ( E, ) , on peut :


• prouver que lim xp − x = 0 ;
p→+∞
n n
• lorsque E est muni d’une base (ei )i∈[[1,n]] et que, pour tout p, xp = x i, p ei , et x = x i ei
i=1 i=1
établir que, pour chaque i de [[1, n]], la suite (x i, p ) p converge vers xi .

• Pour montrer que les normes N1 et N2 sont équivalentes dans E, on peut :


• si E est de dimension finie, rappeler que toutes les normes sur E sont équivalentes ;
• si E n’est pas un espace vectoriel de dimension finie, chercher deux réels > 0, a et b, tels que :
∀x ∈ E a N1 (x) N2 (x) b N1 (x).

• Pour montrer que deux normes N1 et N2 ne sont pas équivalentes, on peut :


• chercher une suite (x p ) d’éléments de E , convergeant vers 0 E pour N1 , mais pas pour N2 ;
N1 (x p )
• chercher une suite (x p ) d’éléments de E\ {0 E } , telle que , ou l’inverse, tende vers +∞
N2 (x p )
ou l’inverse.

• (PSI) Pour montrer qu’un point x de A est intérieur à A , on peut chercher une boule ouverte
de centre x, contenue dans A.
• Pour montrer qu’un point x de E est adhérent à A , on peut :
• montrer que toute boule ouverte de centre x rencontre A ;

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• (PSI) chercher une suite d’éléments de A convergeant vers x ;

• Pour montrer que A est ouvert, on peut :


• montrer que, pour tout point x de A, on peut trouver une boule ouverte de centre x contenue
dans A ;
• montrer que E A est fermé.

• Pour montrer que A est fermé, on peut :


• montrer que tout point adhérent à A est dans A ;
• montrer que E A est ouvert.

55
Analyse PC-PSI

Exercice résolu
1. Une curieuse boule dans R2
ÉNONCÉ
1 √
1) Montrer que l’application (x, y) −→ N(x, y) = x+ 2t y dt est une norme sur R2 .
0
2) Déterminer la boule unité B = (x, y) ∈ R2 | N(x, y) 1 .

→ − →
3) La représenter graphiquement dans le plan rapporté à un repère orthonormé (O; i , j ).
On montrera que B est délimitée par des segments et deux courbes dont l’équation se simplifie en effectuant une
rotation du repère.
CONSEILS SOLUTION

La seule difficulté réside dans : 1) Soit (x, y) tel que N(x, y) = 0. La fonction : t → x + 2 t y est
continue et positive sur [0, 1]. Donc, pour tout t de [0, 1], on a :
N(x, y) = 0 ⇒ (x, y) = 0 √ √
x + 2 t y = 0, puis x + 2 t y = 0.

Cette fonction polynôme s’annulant sur [0, 1] est nulle : x = y = 0.


2) Déterminons l’ensemble B = (x, y) ∈ R2 | N(x, y) 1 .
y Puisque N(x, y) = N(−x, −y), il suffit de déterminer :

2.5 B ∩ {(x, y) | y 0} .

1 √ 2
2 • Si x 0 et y 0, alors N(x, y) = x + 2 t y d t = x+ y.
0 2
1 √
1.5 • Si x 0 et y 0, alors N(x, y) = x + 2 t y d t.
0
√ √
La fonction : t → x + 2 t y est affine, elle croît de x à x + 2 y lorsque
1
t croît de 0 à 1.

√ 1 √ 2
0.5 Si x+ 2y 0, alors N(x, y) = − x + 2t y dt = − x + y .
0 2
√ 2 √
√ 2 x 2
Si x + 2y > 0, alors y > 0 et N(x, y) = +x+ y.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

−2 −1.5 −1 −0.5 0 x
2 y 2
Doc. 1. 0 <*&,'.4/&)% 6 3) • Si x 0 et y 0, alors B est délimitée par la droite d’équation :
0 *1.4*2*&.4/&';(8 √
#)-+&'8%$;$:#:(8 2
x+ y=1
!)-+&'8%$:" 2
;3!7997":3!7997%5 √
• Si x 0, y 0 et x + 2 y 0, alors B est délimitée par la
droite d’équation : √
2
x+ y = −1
2

• Si x 0, y 0 et x + 2 y > 0, alors B est délimitée par la
courbe (C) d’équation (doc. 1) :
√ 2 √
2 x 2 √ √
+x+ y = 0, soit x 2 + 2x y + y 2 − 2y = 0.
2 y 2

56
2. Espaces vectoriels normés

Comme l’indique l’énoncé, considérons la rotation d’angle a. Si M a



→ − →
pour coordonnées (x, y) dans le repère (O; i , j ) et (X, Y ) dans le

→ − →
repère (O; I , J ), on a :

x cos a − sin a X
=
y sin a cos a Y

Par conséquent :
√ √
M ∈ (C) ⇔ x 2 + 2 x y + y 2 − 2 y = 0 ⇔ (cos a X − sin a Y )2

+ 2(cos a X − sin a Y )(sin a X + cos a Y )

+(sin a X + cos a Y )2 − 2(sin a X + cos a Y ) = 0.

Le terme en X Y a pour coefficient 2 cos 2 a.
p
Choisissons a = , l’équation se simplifie et après factorisation cano-
4
nique :
√ √ 2 √ √ 2
2 2 2 2
1+ X− 1− + 1− Y− 1+ = 1.
2 2 2 2

On reconnaît l’équation d’une ellipse de centre le point : a


√ √
2 2 √
1− ,1+ , de grand axe a = 2 + 2 et de petit axe
2 2

b = 2 − 2.

y
Y

p
x + 2y = 0 p X
2
1
x+
p 2 y=

p
1− 2
2

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Doc. 2. N .7=!8FMRC.41,F(EDP0(O+ARB(C.41,F(EDRDPCPB(
@.41,F(EDPO-LAMRAPLES −2 O 1 2 x
√ √
y= 2, x = 0 , y = 2, x = 0
x+
p 2 y=

N .7=!8FMRC.41,F(EDP0(O@+ARB(C.41,F(EDRDPCPB(
2

@.41,F(EDPO-LAMRAPLES
1 −

√ √
y= 2, x = −2 , y = 2, x = −2
N .7=!8FMRC.41,F(EDP0(O@+ARC.41,F(EDPO-LAMRAPLES

y= 2, x = −2

57
Analyse PC-PSI

Exercice résolu
2. L’algorithme de Héron
ÉNONCÉ

Héron d’Alexandrie utilisait une suite pour


déterminer des valeurs approchées des racines
des entiers. Nous allons étudier cette méthode
et l’appliquer ensuite à des complexes.
1) a) a désignant un réel fixé, étudier la suite
(u n ) définie par :
1 a
u 0 ∈ R∗ , ∀ n ∈ N u n+1 = un +
2 un
b) Afin de préciser la vitesse de convergence
de la suite (u n ), on pose :
un
vn = √ ,
a
puis en = vn − 1.
Montrer que, pour tout n 1, on a :
1 2 Héron d’Alexandrie ( 1er siècle après J.-C.), mathématicien grec.
0 en+1 e . Nous lui devons la formule liant l’aire, le périmètre et les trois côtés
2 n
La convergence est alors dite quadratique. d’un triangle : S = p( p − a)( p − b)( p − c)

c) On fixe a = 7 et u 0 = 1. Déterminer n pour que u n fournisse une valeur approchée de 7 à 10−7 près.

Donner une valeur approchée de 7 à 10−7 près.
2) a désigne maintenant un complexe fixé non nul, a et −a ses racines carrées.
a) La suite (z n ) est définie par : ⎧

⎨ 0 si z n = 0
z 0 ∈ C, ∀ n ∈ N z n+1 = 1 a

⎩ zn + si z n = 0
2 zn
On suppose qu’elle ne s’annule pas. En utilisant la suite (wn ) définie par :
zn − a
wn = ,
zn + a
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

montrer qu’il est possible de choisir z 0 tel que la suite (z n ) converge vers a (respectivement −a). Interpréter
géométriquement ce choix.
b) Montrer que, si la suite (z n ) s’annule, le point d’affixe z 0 appartient à une droite d’origine O que vous décrirez
géométriquement. Précisez les points de cette droite dont l’affixe conduit à une suite stationnaire nulle.
c) Décrire, en fonction de la position du point d’affixe z 0 , la nature de la suite (z n ).
d) On fixe a = i et z 0 = 1. Déterminer la limite a de la suite (z n ).
CONSEILS SOLUTION

1) a) La suite (u n ) est une suite récurrente associée à la fonction continue


sur R∗ :
1 a
f : x → f (x) = x+ .
2 x
Si la suite converge vers l = 0 , alors l 2 = a.

58
2. Espaces vectoriels normés

Si a < 0, la suite diverge. Le document 1 permet de le vérifier.


6
Si a = 0, la suite converge vers 0.
4 Si a > 0, l’équation admet deux solutions. La fonction f étant impaire,
y
nous nous limiterons au cas u 0 > 0.
2 √
On montre alors par récurrence que, √pour tout n 1, on a u n a. La
fonction f étant croissante sur [ a, +∞[, la suite (u n ) est monotone.

−10 −5 0 5 10 Or, u 2 − u 1 0, donc la suite est décroissante.
√ Minorée par a, elle
t
converge. La seule limite possible est a (doc. 2).
−2 √
Si u 0 < 0, la suite converge vers − a.
a = −7
−4 1 1
b) Si u 0 > 0, on a ∀ n ∈ N vn+1 = vn + et v0 > 0.
2 vn
−6
vn converge vers 1 en décroissant, à partir du rang 1. (en ) converge
I .5+):.)ON,)/B294)+@O
I 3 OJL;IB(-&@?BL;"-L@M vers 0 et décroît aussi à partir du rang 1. De plus, pour tout n :
1 7 1 1 en2
f := x → x− en+1 = .
2 2 x 2 en + 1
I LOJCLCO 1(OJ294) BH3B)@<)<)-&G< 1 2 e1 2n−1
)J;(*00(*< KJ;#00#< D’où : ∀ n 1 en+1 e et en 2 .
7,+846)J).'5@O 2 n 2
I .5+OJEDFFM L OJ(0*O c) ∀ n 1
res := √ √ √ e1 2n−1
0 un − 7 = 7(vn − 1) = 7 en 3 en 6 .
I )4 ! 74 .5+OJ.5+<AL<3BL@>< 2
A3BL@<3BL@>M LOJ3BL@ 47O 4 3
I 1(*OJ 294) BA.5+>@O Ici : u 1 = 4, e1 = √ − 1
7 5
I 7,+29:KBH1(<1(*G@M
Doc. 1.
Avec Maple
10 3 .+/5!0):%)<@>?'*)=*)1">'''4>?*)"9'#1'7
4.89487895727
8
et n = 5 convient.
6 Nous obtenons :
Avec Maple
4
3 & 84> 8(/ ; 2/ & 84)>@='%)&$9@&' /2 8 & 7
2 a=7 3 0!65.)&' 7+-,()9A' 7

0
t 7238946623297

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2 4 6 8 2736064645568
I .5+):.)ON,)/B294)+@O
2.64575131111
I 3 OJL;IB(-&@?BL="-L@M
2.64575131106
1 7 1
f := x → x+
2 2 x
2) a) Le terme wn est défini si, et seulement si, z n = −a. C’est-à-dire
I LOJCLCO 1(OJ294) BH3B)@<)<)-&G<
)J*00!< KJ*00(*< si, et seulement si, z 0 = −a.
7,+846)J).'5@O Si z 0 = −a ou z 0 = a, la suite (z n ) est constante, donc convergente.
I .5+OJEDFFM L OJ*0$O
Supposons z 0 différent de a et −a et calculons wn+1 .
res := n
wn+1 = (wn )2 . Par conséquent, pour tout n, on a wn = (w0 )2 .
I )4 (% 74 .5+OJ.5+<AL<3BL@><
A3BL@<3BL@>M LOJ3BL@ 47O Si |w0 | < 1, la suite (wn ) converge vers 0, donc la suite (z n ) converge
I 1(*OJ 294) BA.5+>@O vers a. Il suffit pour cela de choisir z 0 tel que |z 0 − a| < |z 0 + a|.
I 7,+29:KBH1(<1(*G@M
Doc. 2. Si |w0 | > 1, (|wn |) converge vers +∞, et (z n ) converge vers −a.
Il suffit pour cela de choisir z 0 tel que |z 0 + a| < |z 0 − a|.

59
Analyse PC-PSI

La suite (z n ) converge vers a si, et seulement si, le point d’affixe z 0


appartient au demi-plan ouvert limité, par la médiatrice de A(a) et B(−a)
Convergence
vers (1+ i 2 )
contenant A. Elle converge vers −a si, et seulement si, le point d’affixe
2 A
z 0 appartient à l’autre demi-plan ouvert (doc. 3).
A(1 + i 2 ) b) Si z n+1 = 0 et z n = 0, alors z n = ± i a.
Plus généralement, si z n+1 ∈ i a R alors z n ∈ i a R.
Donc, s’il existe n tel que z n+1 = 0, nécessairement z 0 ∈ i a R .
Les points images des complexes z 0 tels que la suite (z n ) s’annule appar-
B (−1 − i 2 ) tiennent à la médiatrice de [ A, B].
B − 2 Considérons un complexe z 0 = i y a (y ∈ R∗ ). Il existe u dans
Convergence u
vers − (1+ i 2 ) ] − p, p[ tel que tan = y. Alors :
2
2
a = −1+2 i 2 = (1+ i 2 ) iya−a
w0 = = − cos u + i sin u = ei (p−u) .
Doc. 3. i ya+a
n
Pour tout n, on a wn = (w0 )2 et z n est nul si, et seulement si,
wn = −1.
Donc (z n ) s’annule si, et seulement s’il existe un entier naturel p tel que :

2 p u = p(mod 2p). (1)

Dans ce cas, notons p le plus petit entier tel que (1) :


Il existe un entier n tel que :
(2n + 1)p
2 p u = p + 2 n p et z 0 = i a tan .
2 p+1

L’ensemble des points de la médiatrice de [A, B] dont les affixes


conduisent à une suite stationnaire nulle est l’ensemble des points de
(2 n + 1)p
cette droite dont les affixes s’écrivent sous la forme i a tan
2 p+1
avec p dans N∗ et n dans Z.
c) Si le point d’affixe z 0 est A ou B, la suite est constante.
S’il n’appartient pas à la médiatrice de [A, B], la suite converge.
(2 n + 1)p
S’il appartient à la médiatrice de [ A, B] et si z 0 = i a tan ,
2 p+1
la suite est stationnaire, nulle à partir d’un certain rang, donc converge.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Sinon, la suite (z n ) ne s’annule pas. De plus, en posant alors z 0 = i k0 a


(k0 ∈ R), vous montrerez par récurrence que, pour tout n, on a :

1 1
z n = i kn a, avec kn+1 = kn − .
2 kn

La suite (kn ) est bien définie mais elle diverge ainsi que (z n ).
d) La limite de la suite (z n ) est alors le complexe :
√ p
2 1 − ei p/4 sin p
a= (1 + i) et |w0 | = = 8 = tan .
2 1 + ei p/4 p 8
cos
8

60
Exercices
Montrer que, dans un espace vectoriel normé, l’applica- Soit A une partie de l’espace vectoriel normé (E, )
tion norme est convexe, c’est-à-dire vérifie : et O un ouvert de E.
∀ (x, y) ∈ E 2 ∀ t ∈ [0, 1] Montrer que A + O est un ouvert de E.

N(t x + (1 − t)y) t N(x) + (1 − t)N(y)


Soit A une partie non vide de l’espace vectoriel normé
(E, ). Pour tout x de E, on pose :
Soit (E, ) un K -espace vectoriel normé et f un
endomorphisme de E. On définit l’application N sur E en d(x, A) = inf y − x .
y∈ A
posant N(X) = f (X) .
Montrer que d(x, A) = 0 si, et seulement si, x est un point
Déterminer une condition nécessaire et suffisante pour que N adhérent à A.
définisse une norme sur E.
Soit (E, ) un espace vectoriel normé de dimension
finie.
Montrer que si u n est une série à termes réels posi-
√ 1) Montrer que tout sous-espace vectoriel F de E est fermé
un
tifs convergente, alors la série converge. dans E.
n
2) Montrer que E est le seul sous espace-vectoriel de E qui
soit aussi ouvert.
Montrer que, pour toute série réelle (u n ) absolu-
ment convergente, on a : (PSI) Montrer que l’ensemble des points intérieurs à la
∞ ∞ boule fermée B F(x, r ) est la boule ouverte B O(x, r ) et que
un p
√ u 2n . l’ensemble des points adhérents à la boule ouverte B O(x, r )
n 6
1 0 est la boule fermée B F(x, r ).

Soit E = R2 et, pour tout x = (a, b) de R2 : (E, ) est un espace vectoriel normé de dimension
√ finie.
N(x) = a 2 + 2ab + 5b2 .
Soit l un scalaire non nul et A un compact de E.
Montrer que N est une norme sur R2 . Montrer que l A est un compact de E.

*
f est une fonction continue de [0, 1] dans R+ . On On pose E = C2 ([0, 1], R). Pour tout f de E, on
considère l’application : définit :
⎧ + 1
⎨K[X] → R N( f ) = | f (x)| d x

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Nf : P → N f (P) = sup | f (x)P(x)| 0

x∈[0,1] 1
N ( f ) = | f (0)| + | f (x)| d x
Donner une condition nécessaire et suffisante sur f pour que 0
N f soit une norme sur K[X]. 1
N ( f ) = | f (0)| + | f (0)| + | f (x)| d x
0

Montrer que, dans l’espace vectoriel normé, (E, ) : 1) Montrer que ces trois applications sont des normes.
2 +∗
1) ∀ (x, y) ∈ E ∀ r ∈ R x + B(y, r ) = B(x + y, r ) 2) Prouver que, pour tout f de E, N( f ) N ( f) N ( f ).
2) ∀ x ∈ E ∀ r ∈ R+∗ ∀ l ∈ K\ {0} l B(x, r ) = B(lx, |l|r ) 3) Prouver que, deux à deux, ces normes ne sont pas équiva-
lentes.

Soit (E, ) un K -espace vectoriel normé et F un *


sous-espace vectoriel de E. On suppose qu’il existe a dans Soit E = C1 ([0, 1], R). Pour f ∈ E, on pose :
F et r > 0 tels que B O(a, r ) est contenue dans F . 1 1/2

Montrer que F = E. N( f ) = f 2 (0) + f 2 (t) d t .


0

61
Analyse PC-PSI

1) Montrer que N est une norme sur E. *


√ Soit k ∈ R+ . Pour tout n de N∗ , on pose :
2) Montrer que f ∞ 2 N( f ).
2 2
3) N et ∞ sont-elles équivalentes ? 1 1 k2
Bn = (x, y) ∈ R2 x− + y−
n n n2
**
1) a) Montrer que l’application définie par :
et B = Bn .
t
w(A, B) = tr( A B)
Donner une condition nécessaire et suffisante sur k pour que
est un produit scalaire sur Mn (R). B soit fermé.
b) Préciser la norme associée que l’on notera N.
2) Comparer N(A) et N(t A). On fixe un réel a dans ]0, 1[ et on considère l’espace
3) a) Montrer que N(A B) N(A)N(B), pour tous A et vectoriel E = C([0, a], R) muni de la norme N∞ définie
B. par :
b) Caractériser les couples (A, B) pour lesquels : N∞ ( f ) = sup | f (x)|.
x∈[0,a]
N(A B) = N(A) N(B).
* 1) Prouver que la suite ( f n ) de fonctions de E, définies par :
1) Montrer le lemme de d’Alembert : si (an ) est une n
suite de réels strictement positifs tels que : fn (x) = xk
an+1 0
lim = l > 1,
n→+∞ an 1
converge dans (E, N∞ ) vers la fonction f : x → .
alors la suite (an ) tend vers +∞. 1−x
2) Soit a un réel positif. Étudier la suite définie par u 0 et 2) En déduire un sous-espace vectoriel de E qui ne soit pas
u n+1 = f (u n ) avec : fermé.
a(a 2 + 1)
f (x) = .
x2 + 1 **
(PSI) Un espace vectoriel E de dimension finie
Rapport CCP, 1997 : « L’étude des suites récurrentes est sou-
est muni d’une norme N.
vent fort mal traitée, les candidats essayant rarement de faire
un dessin les aidant à en comprendre le comportement. » Soit f une application de E dans E telle que :
* 1
(PSI) Soit C une partie convexe de l’espace vecto- ∃a ∈ 0, ∀ (x, y) ∈ E 2
2
riel normé (E, ). On note C l’ensemble des points adhé-
◦ N( f (x)− f (y)) a N f (x) − x + N( f (y) − y) .
rents à C et C l’ensemble des points intérieurs à C.

Montrer que C et C sont convexes. Montrer que f admet un point fixe unique.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

62
Continuité 3
Leibniz, en 1692 , utilise, dans un cadre
géométrique, le terme de fonction.
En étudiant la solution de l’équation des cordes
vibrantes donnée par d’Alembert en 1747, Euler ,
en 1748 , libère la notion de fonction de ce cadre et
introduit la notation f (x). L’idée intuitive suivant
laquelle une fonction est continue si son graphe
peut être tracé sans lever le crayon est attribuée à
Euler. Mais cette idée ne s’applique qu’aux
fonctions définies sur un intervalle et à valeurs
dans R.
Bolzano et Cauchy, vers 1820, définissent
O B J E C T I F S

correctement les fonctions continues Limite en un point d’une fonction d’un es-
pace vectoriel normé dans un autre.
de R dans R.
e Principales opérations sur ces limites.
Au début du XX siècle, cette définition sera

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
généralisée à des fonctions vectorielles d’une Comparaison des fonctions au voisinage
variable vectorielle. d’un point.
La notion de limite d’une fonction en un point et Continuité en un point, sur une partie.
plus généralement l’étude de son comportement et Utilisation de la continuité : images réci-
sa comparaison à d’autres fonctions au voisinage proques d’ouverts et de fermés (PSI), image
d’un point est fondamentale en analyse (c’est directe d’un compact.
l’étude locale d’une fonction en un point). Applications lipschitziennes.
Dans ce chapitre,nous étudierons cette notion dans Continuité des applications linéaires entre
le cas d’une fonction d’un espace vectoriel dans un espaces vectoriels normés de dimension finie.
autre, puis les fonctions continues sur une partie. Continuité des applications bilinéaires
Nous considérerons ensuite le cas entre espaces vectoriels normés de dimension
des applications linéaires. finie.

63
Analyse PC-PSI

Dans tout ce chapitre, K est R ou C et (E, E ), (F, F ) et (G, G )


sont trois K-espaces vectoriels normés de dimension finie. A est une partie
de E et f une application de A dans F.
Nous adopterons les conventions suivantes :
• Si a est un point de E adhérent à A, on dit que f possède la propriété
(P) au voisinage de a si f possède la propriété (P) sur l’intersection de
1
A avec une boule de centre a. (Exemple : la fonction x → x sin est
x
bornée au voisinage de 0.)
• Si E = R, on dit que f posséde la propriété (P) au voisinage de +∞
si f possède la propriété (P) sur un intervalle du type ]c, +∞[ . (Exemple :
1
la fonction x → est bornée au voisinage de +∞. )
x
• On procède de manière similaire « au voisinage de −∞ ».

1 Limites

1.1. La définition
Considérons un point a adhérent à A et un point b de F.
On dit que f admet b comme limite au point a si :

∀´>0 ∃d>0 ∀ x ∈ A ( x −a E d) ⇒ ( f (x) − b F ´)

Théorème 1
La limite de f en a, lorsqu’elle existe, est unique.

Lorsque f admet b comme limite au point a, on note :

lim f (x) = b ou lim f = b


x→a a
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

On désigne par B FE (a, d) la boule fermée de centre a et de rayon d dans


(E, E ) et par B FF (b, ´) la boule fermée de centre b et de rayon ´ dans
(F, F ).

Théorème 2
L’application f admet b comme limite en a si, et seulement si :

∀´ > 0 ∃d > 0 f ( A ∩ B FE (a, d)) ⊂ B FF (b, ´)

Exemple
x 2 y2
Prenons E = R2 , F = R, A = E\{(0, 0)} et f (x, y) = .
x 2 + y2
Montrons que f admet une limite en a = (0, 0) et déterminons cette limite.

64
3. Continuité

L’utilisation des coordonnées polaires est très efficace. En effet : Rapport Mines-Ponts, 2003
« Quand on demande d’étudier les
0 f (r cos u, r sin u) = r2 cos2 u sin2 u r2 . variations d’une fonction sur l’in-
tervalle [1, +∞[, il ne faut pas ou-
Donc :
blier d’étudier le comportement de
0 f (x, y) x 2 + y2
la fonction aux deux bornes de l’in-
et tervalle. »
lim f (x, y) = 0.
(x,y)→(0,0)

1.1.1 Limite en +∞ et en −∞
Supposons ici que E = R et notons b un point de F. Si f est définie De même, donner un sens à :
sur un intervalle de la forme A =]x 0 , +∞[, on dit que f admet b comme lim f (x) = b
limite en +∞ si : x→−∞
ou :
∀´ > 0 ∃ y ∈ R ∀ x ∈ A (x y) ⇒ ( f (x) − b F ´) lim f = b.
−∞

On écrit alors : lim f (x) = b ou lim f = b.


x→+∞ +∞

1.1.2 +∞ ou −∞ comme limite


Ici, F = R et a est un point adhérent à A. Donner un sens à :
On dit que f admet +∞ comme limite au point a si : lim f (x) = −∞
x→a

∀ K ∈ R ∃d > 0 ∀x ∈ A ( x −a d) ⇒ ( f (x) K) ou :
E
lim f = −∞.
a
Et l’on note : lim f (x) = +∞ ou lim f = +∞
x→a a

Pour s’entraîner : ex. 1.

1.2. Limites d’applications et suites convergentes

Théorème 3
L’application f admet b comme limite en a si, et seulement si,
pour toute suite (x p ) p∈N d’éléments de A qui converge vers a dans
(E, E ), la suite ( f (x p )) p∈N converge vers b dans (F, F ).

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Démonstration
• On suppose que f admet b comme limite en a et on fixe une suite (x p ) p∈N
d’éléments de A qui converge vers a dans (E, E ).
Soit ´ > 0 .
f admet b comme limite en a, donc :
∃d > 0 ∀x ∈ A x −a E d⇒ f (x) − b F ´.
La suite (x p ) p∈N converge vers a :
∃ N ∈ N ∀n N xn − a E d.
En combinant les deux : ∀n N f (xn ) − b F ´.
La suite ( f (x p )) p∈N converge donc vers b dans (F, F ).

• Réciproquement, supposons que f n’admette pas b comme limite en a, alors :

∃´ > 0 ∀d > 0 ∃x ∈ A x −a E d et f (x) − b F ´.

65
Analyse PC-PSI

1
En prenant d = , on obtient :
2p
1
∃ ´ > 0 ∀ p ∈ N ∃ xp ∈ A xp − a E et f (x p ) − b F ´.
2p
La suite (x p ) p∈N converge donc vers a dans (E, E ), mais la suite ( f (x p )) p∈N
ne converge pas vers b dans (F, F ).

Pour s’entraîner : ex. 2.

Exemple
Montrons que la fonction f définie sur R∗ par :
1
f (x) = sin
x
n’a pas de limite en 0.
1
Pour p dans N, posons x p = p , f (x p ) = (−1) p
+ pp
2
La suite (x p ) p∈N converge vers 0 et la suite ( f (x p )) p∈N di-
verge. Donc f n’a pas de limite en 0.
Doc. 1. Représentation, sur calculatrice, du
1 p p
graphe de x → sin avec x ∈ − , .
1.3. Limites d’applications à valeurs x 2 2
dans un espace vectoriel normé de dimension finie
Supposons que l’espace vectoriel F soit de dimension finie et notons Rapport Mines-Ponts, 2003
B = (v1 , . . . , vn ) une base de F. « Des limites aussi classiques que :
Pour tout x de A, il existe ( f 1 (x), . . . , f n (x)) dans Kn tel que :
n ln(t)
lim , lim t ln(t)
f (x) = f i (x) vi . 1 t −1 0
1 x
L’application f i : A → K est appelée la i -ième application composante de et lim(1 − )n permettent d’obte-
+∞ n
f relativement à la base B (on peut aussi parler d’application coordonnée nir les résultats les plus farfelus. »
ou de fonction composante ou de fonction coordonnée).

Théorème 4
n
L’application f a pour limite b = bi vi au point a si, et seulement
1
si, pour tout i de [[1, n]], l’application composante f i a pour limite bi
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

au point a.

1.4. Combinaison linéaire de limites

Théorème 5 ! Ce théorème suppose l’exis-


Soit f et g deux applications de A dans F. Si f (respectivement tence de limites pour f et g
g ) admet pour limite b ( respectivement c ) au point a, alors, pour tout en a.
couple (a, b) de K2 , la fonction a f + bg a pour limite ab + bc au
point a :

lim (a f (x) + b g(x)) = a lim f (x) + b lim g(x) .


x→a x→a x→a

66
3. Continuité

1.5. Produit de limites

Théorème 6 ! Ici également, l’existence des


Soit f une application de A dans F admettant b comme limite en a limites en a pour les fonctions u
et u une application de A dans K ayant a comme limite en a. et f est nécessaire.
Alors, le produit u f admet ab comme limite au point a :

lim u(x) f (x) = lim u(x) lim f (x)


x→a x→a x→a

Démonstration
On peut écrire :

∀x ∈ A u(x) f (x) − a b = (u(x) − a) f (x) + a ( f (x) − b).


Donc :
∀x ∈ A u(x) f (x) − a b F |u(x) − a| f (x) F + |a| f (x) − b F

Or lim f (x) = b, donc il existe r > 0 tel que :


x→a

∀ x ∈ B FE (a, r ) ∩ A | f (x) F − b F| f (x) − b F 1


∀ x ∈ B FE (a, r ) ∩ A f (x) F b F +1

On en déduit que, pour tout x de B F(a, r ) ∩ A :

0 u(x) f (x) − ab F |u(x) − a |( b F + 1) + |a| f (x) − b F.

Or lim |u(x) − a| = lim f (x) − b F =0 d’où le résultat.


x→a x→a

1.6. Inverse de limites

Théorème 7
Étant donné une fonction u de A dans K, de limite b en a, avec
b = 0. Alors :
• ∃ r > 0 ∀ x ∈ B F(a, r ) ∩ A u(x) = 0
1
• En posant B = B F(a, r ) ∩ A, la fonction est définie sur B, a est
u
1 1
un point adhérent à B et admet pour limite au point a :
u b
1 1 c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
lim = .
x→a u(x) lim u(x)
x→a

Démonstration
b
• Puisque b = 0, > 0. Il existe r > 0 tel que :
2
b
∀x ∈ A x −a E r ⇒ |u(x) − b|
2
On pose B = B F(a, r ) ∩ A.
b
∀x ∈ B ||u(x)| − |b|| |u(x) − b|
2
b b
D’où 0< |u(x)| 3 .
2 2

67
Analyse PC-PSI

• Montrer que a est adhérent à B est un exercice élémentaire. De plus : Rappelons qu’un quotient de termes
positifs se majore en majorant son
1 1 |u(x) − b| |u(x) − b| numérateur ou en minorant son dé-
∀x ∈ B 0 − = 2 .
u(x) b |u(x)| |b| |b|2 nominateur.

Pour s’entraîner : ex. 3 et 4.

1.7. Composition des applications


Dans ce paragraphe, (E, E ), (F, F ), (G, G ) sont trois espaces vec-
toriels normés, A est une partie de E, a un point adhérent à A, B une
partie de F.

Théorème 8
Si f est une application de A dans B qui admet comme limite b au
point a, alors :
• le point b est adhérent à B ;
• si, de plus, l’application g de B dans G admet la limite c en b,
l’application g ◦ f admet c comme limite en a.
En d’autres termes :
lim g ◦ f (x) = lim g(y).
x→a y→b

Démonstration
• Le point a est adhérent à A, donc il existe une suite (x p ) p∈N d’éléments de
A qui converge vers a. La suite ( f (x p )) p∈N est une suite d’éléments de B qui
converge vers b, car f admet b pour limite en a. Donc, b est adhérent à B.
• Fixons ´ > 0. L ’application g admet c comme limite en b :

∃d > 0 ∀ y ∈ B ( y−b F d ⇒ g(y) − c G ´).

Un tel d > 0 étant déterminé, on sait aussi que :

∃m > 0 ∀x ∈ A ( x −a E m⇒ f (x) − b F d).

On en déduit :
∀x ∈ A ( x −a E m ⇒ g( f (x)) − c G ´).
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

2 Continuité en un point Paul Dirac (1902-1984), mathéma-


ticien et physicien anglais, fonde la
théorie complète de la mécanique
2.1. Définition et caractérisations quantique et publie « The principles
of quantum mechanics » en 1930.
Lorsque a est dans A et f admet en a la limite b, alors : b = f (a).
Pour ce travail, il reçoit le prix
On dit que f est continue au point a .
Nobel de physique en 1933. Après
Mathématiquement, l’application f est continue au point a si : avoir enseigné les mathématiques à
Cambridge pendant trente-sept ans,
(a ∈ A) et ∀ ´ > 0 ∃ d > 0 ∀ x ∈ A ( x − a d) ⇒ ( f (x) − f (a) ´) il devient, à 69 ans, professeur de
E F
physique à Florida State University.

68
3. Continuité

La proposition suivante traduit la notion de continuité en un point à l’aide des y


suites.
j
Théorème 9
L’application f est continue au point a de A si, et seulement si, pour
O i x
toute suite (x p ) d’éléments de A qui converge vers a dans (E, E ),
la suite ( f (x p )) converge vers f (a) dans (F, F ). Doc. 2. La fonction de Dirac. Elle
n’est pas continue en 0 , mais ad-
met 0 comme limite à droite et à
2.2. Prolongement par continuité gauche en 0 .

Si a est un point adhérent à A n’appartenant pas à A, l’application f


n’est pas définie en a. Cependant, si f admet b comme limite au point a,
alors on peut définir l’application : En pratique, et bien que ceci soit
un abus de notation (car on modi-
f : A ∪ {a} → F fie l’ensemble de départ de f ),
f (x) si x = a on s’autorise à dire simplement
x → f (x) =
b si x = a que l’on prolonge f par conti-
Par construction, f est continue au point a. f est appelée le prolonge- nuité en posant f (a) = b, et
ment par continuité de f au point a. sans utiliser la notation f .
Exemples
Nous avons déjà rencontré l’application :
⎧ 2
⎨ R \ {(0, 0)} → R
x 2 y2
⎩ (x, y) → f (x, y) = .
x 2 + y2
et établi que lim f (x, y) = 0. Nous pouvons donc prolonger par conti-
(x,y)→(0,0)
nuité f en (0, 0) en posant f (0, 0) = 0.
Considérons l’application :

R2 \ {(0, 0)} → R
f : xy z
(x, y) → f (x, y) =
x2 + y2
f est-elle prolongeable par continuité en (0, 0) ?
1 1 1 1 1
Remarquons que ∀ n ∈ N∗ f , = et f 0, = 0. 2
n n 2 n

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
z = f(x,0) = 0 0 1 y
1 1 1
Les deux suites , et 0, convergent vers (0, 0) dans R2 .
n n n 1
x=y z = f(x,x) = 1
Donc f n’est pas prolongeable par continuité en (0, 0) (doc. 3). x 2

Soit U = {z ∈ C; |z| = 1} . Doc. 3. Le graphe de f dans R3


] − p, p[ → U \{−1} est l’ensemble des triplets (x, y, z)
L’application : est bijective. tels que z = f (x, y).
u → ei u
Ici, on représente seulement les
Sa bijection réciproque est l’application Argument, notée Arg . Elle est dé- points (x, y, z) tels que :
finie par : ⎧ 1
⎨ U \{−1} → ] − p, p[ x = y, z = f (x, x) =
2
Arg : y et y = 0 , z = f (x, 0) = 0.
⎩ u = x + i y → Arg u = 2Arctan
1+x
Cela permet de visualiser la discon-
Elle est continue sur U \ {−1} et ne peut pas être prolongée en une application
tinuité de f en (0, 0).
continue sur U .

69
Analyse PC-PSI

• Soit u = x + i y ∈ U \ {−1} ( x et y sont les parties réelle et imaginaire


de u). On cherche u dans ] − p, p[ tel que x = cos u et y = sin u.
u p p
Si u ∈ ] − p, p[, alors ∈ − , .
2 2 2
Il faudra donc que :
u u
1 − tan2 2 tan
x = cos u = 2 et y= 2 .
u u
1 + tan2 1 + tan2
2 2
Donc :
2 y u y
1+x = =0 et = tan , d’où u = 2Arctan .
u 1+x 2 1+x
1 + tan2
2
On obtient un unique u dont on vérifie aisément qu’il est bien solution. Ceci
assure la bijectivité de l’application.

• La fonction Argument est donc définie par la formule :


Im u
∀ u ∈ U \ {−1} Arg (u) = 2Arctan .
1 + Re u
Or, les applications u → Im u et u → Re u sont continues de C dans R,
et 1 + Re u ne s’annule pas sur U \ {−1} . De plus, la fonction Arctangente
est continue sur R, la continuité de la fonction Argument en découle.
1 1
• Notons u n = ei(p− n ) et vn = ei(−p+ n ) . Alors :
1 1
lim u n = lim vn = −1; Arg(u n ) = p − ; Arg(vn ) = −p + .
n→+∞ n→+∞ n n
Les suites (Arg(u n )) et (Arg(vn )) n’ont pas la même limite. La fonction Ar-
gument n’est pas prolongeable par continuité en −1.

Pour s’entraîner : ex. 5.

3 Relations de comparaison
des fonctions

Dans ce paragraphe, (E, E ) et (F, F ) sont deux espaces vectoriels Rapport Mines-Ponts, 2003
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

normés, f désigne une application de A dans F et w une application de « Les notions de limite et d’équi-
A dans K, a est un point adhérent à A. On suppose que w ne s’annule valent sont vagues... »
pas au voisinage de a, sauf peut-être en a, c’est-à-dire :

∃ r > 0 ∀ x ∈ Br = A ∩ B O(a, r )\{a} w(x) = 0.

3.1. Relation de domination


La fonction f est dite dominée par w au point a si :

∃ K ∈ R ∃ d > 0 ∀ x ∈ A ∩ B O(a, d)\{a} f (x) F K |w(x)|

On écrit alors f = O(w), ou, s’il est nécessaire de préciser le point a,


f =a O(w).

70
3. Continuité

Théorème 10
La fonction f est dominée par w au point a si, et seulement si, la
1
fonction f est une fonction bornée au voisinage de a.
w

3.2. Relation de négligeabilité


La fonction f est dite négligeable devant w au point a si : Les notations :

∀ ´ > 0 ∃ d > 0 ∀ x ∈ A ∩ B O(a, d)\{a} f (x) ´|w(x)| f = o(w) et f = O(w)


F
ne sont pas des égalités, mais des
On écrit alors f = o(w), ou, s’il est nécessaire de préciser le point a, relations d’appartenance.
f =a o(w). Écrire f =a o(w) signifie que
f appartient à l’ensemble des
Théorème 11 fonctions négligeables devant w
au point a.
La fonction f est négligeable devant w au point a si, et seulement si,
1
la fonction f admet pour limite 0 F au point a.
w Rapport ENS Cachan, 2000
« La notation o() désigne une classe
de fonctions et sa manipulation
3.3. Fonctions équivalentes (rappel) dans des expressions algébriques
nécessite un minimum de soin. »
Soit I un intervalle de R, a un point adhérent à I , g et h deux appli-
cations de I dans R ne s’annulant pas sur I \{a}. On dit que les fonctions
g et h sont équivalentes au voisinage de a ou équivalentes en a si :
h(x)
lim = 1.
x→a g(x)
On écrit alors : g(x) ∼a h(x).
Rapport Mines-Ponts, 2003
« On rencontre :
Théorème 12
t x−1 exp(−t) ∼+∞ exp(−t).
Les propriétés suivantes sont équivalentes :
De tels abus ne peuvent être accep-
• g(x) ∼a h(x). tés. »
⎧ I
⎨∃ w ∈ R

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• h(x) = g(x)(1 + w(x)) Les mêmes précautions que pour
⎩ lim w(x) = 0 les suites équivalentes sont à
x→a
prendre avec les fonctions équi-
• h(x) =a g(x) + o(g(x)).
valentes.

Vous démontrerez ces équivalences.


Rapport Mines-Ponts, 2003
3.4. Comparaison des fonctions de référence (rappel) « De nombreux étudiants
confondent développements limités
Au voisinage de +∞, lorsque a, b et g sont > 0 : et équivalents, ainsi il n’est pas
rare de rencontrer par exemple :
(ln(x))g = o(x b ) et x b = o(eax ). 1 − x2
1 cos x ∼0 . De plus, la
Au voisinage de 0, lorsque a et b sont > 0, (ln(x))a = o . 2
xb recherche d’équivalents, même
Pour s’entraîner : refaire les exercices de Première année sur le sujet. simples, pose souvent problème »

71
Analyse PC-PSI

Application 1
Étude d’une fonction décroissante
(extrait de Centrale 93, math 1)

On désigne par f une application continue, posi- On en déduit :



tive et décroissante de R+ dans R.
∀ x ∈ ]0, d[ 0 G(x) f (x) ´.
1) Dans cette question, on suppose que :
lim+ f (x) = +∞. On a prouvé que G(x) =0+ o( f (x)).
x→0
x+1
2) Nous allons prouver que :
Montrer que f (t) d t =0+ o( f (x)).
x
2) Dans cette question, on suppose que f est de f (x) − f (x + 1) =+∞ o( f (x)).
classe C1 .
• Puisque f est décroissante et de classe C1 :
• Montrer que :
x+1

( f (x) =+∞ o( f (x))) ⇒ ( f (x) ∼+∞ f (x + 1)). 0 f (x) − f (x + 1) = − f (t) d t


• En supposant de plus que f est convexe, prouver x
x+1
la réciproque.
= | f (t)| d t.
1) • Pour tout a ∈ ]0, 1[ : x

x+1 x+a x+1


Fixons ´ > 0, sachant que f =+∞ o( f ), il
f (t) d t = f (t) d t + f (t) d t
x x x+a
existe A > 0 tel que :
a f (x) + (1 − a) f (x + a) (t A) ⇒ (| f (t)| ´ f (t)) .

a f (x) + f (a) (1) On en déduit que, pour x A et t dans


]x, x + 1[ :
y
− f (t) = | f (t)| ´ f (t) ´ f (x).

1 Intégrons sur [x, x + 1] :


x+1
f (x)
0 − f (t) d t = f (x) − f (x + 1)
x
f (x + a)
x+1

0 x 1 x+a x+1 x ´ f (x) d t = ´ f (x).


Doc. 4. Puisque f est décroissante, l’aire repré- x

x+1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

On a donc :
sentée par f (t) dt est plus petite que la
x
somme des aires des rectangles tramés. (x A) ⇒ (0 f (x) − f (x + 1) ´ f (x)).
x+1
Ceci prouve que :
• Notons G(x) = f (t) d t et fixons ´ dans
x
]0, 1]. D’après (1), on a : f (x) − f (x + 1) =+∞ o( f (x))
⎛´ ⎞
´ ´ ´ f 2 ⎠ c’est-à-dire :
0 G(x) f (x)+ f = f (x)⎝ +
2 2 2 f (x) f (x) ∼ f (x + 1). +∞

Sachant que lim+ f (x) = +∞, il existe d > 0 • L ’application f est de classe C1 et le théorème
x→0
tel que : des accroissements finis permet de dire que :
´
f ´ ∀ x > 0 ∃ c ∈ ]x, x + 1[ f (x + 1) − f (x) = f (c).
∀ x ∈ ]0, d[ 2 .
f (x) 2

72
3. Continuité

De plus, f est convexe et décroissante, donc : Donc :


f (c) f (x + 1) 0 (x A) ⇒ ( | f (x + 1)| ´ f (x + 1)).
et
| f (x + 1)| f (x) − f (x + 1). Nous avons prouvé que :
Fixons ´ > 0. Sachant que f (x) ∼+∞ f (x + 1), f (x + 1) =+∞ o( f (x + 1))
il existe A > 0 tel que, pour x A :
0 f (x) − f (x + 1) ´ f (x + 1). donc : f =+∞ o( f ).

4 Application continue sur une par tie

4.1. Définition et propriétés de base Rapport CCP, 1997


On dit que l’application f est continue sur A (ou continue de A dans « De nombreux raisonnements faux
F) si f est continue en tout point de A. ou absurdes liés à la notion de fonc-
tion continue sur un intervalle. »

Notation
L’ensemble des applications continues de A dans F est noté C( A, F) ou
C0 ( A, F). Lorsque F = K, on abrège C( A, K) en C( A).

• C( A, F) est un sous-espace vectoriel de F A = F( A, F).


• C( A) est une sous-algèbre de K A .
• Si u est une fonction continue de A dans K et f une fonction
continue de A dans F, alors la fonction u f est une fonction continue
de A dans F.
• Si F est de dimension n et si l’on note B une base de F, et
f 1 , . . . , f n les applications composantes de f dans la base B, alors :
f ∈ C( A, F) ⇔ ∀ i ∈ [[1, n]] f i ∈ C( A) .
• Si f est une fonction continue de A dans K qui ne s’annule en aucun
1
point de A, alors la fonction est continue sur A. Rapport Mines-Ponts, 2000
f
« La continuité est souvent mal jus-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• Notons B une partie de F. Si f est continue de A dans F, g
tifiée... La continuité partielle n’en-
continue de B dans G, et si f ( A) ⊂ B, alors g ◦ f est continue de
traîne pas forcément la continuité
A dans G.
au sens de la norme en général. »

Exemples
Rn → R
Soit f :
(x 1 , . . . , x n ) → f (x 1 , . . . , x n )

Si f est continue sur Rn , alors, pour tout (a1 , . . . , an ) de Rn , les n ap-


plications partielles :
R → R
fi
x → f (a1 , . . . , ai−1 , x, ai+1 , . . . an )
sont continues sur R. (Utiliser la composition des applications continues.)
La réciproque est fausse.

73
Analyse PC-PSI

La fonction f définie sur R2 par : Rapport X-ESPCI, 2001


xy « ...continuité souvent affirmée sans
si (x, y) = (0, 0) preuve. »
f (x, y) = x2+ y2
0 si (x, y) = (0, 0)

n’est pas continue en (0, 0).


Cependant les applications partielles (x → f (x, 0)) et (y → f (0, y)) sont
continues en 0.
Rapport X-ESPCI, 2000
(E, E ), (F, F ) et (G, G ) sont trois espaces vectoriels normés.
Soit I une partie non vide de G et g une application continue de I dans « Il est rare de trouver une démons-
F. On note w l’application suivante : tration correcte de la continuité de
y → f(x, y, u(y)) . »
E×I → F
w:
(x, t) → w(x, t) = g(t)
L’application w est continue sur E × I .
Ainsi, l’application h de R2 dans R2 , définie par :
h(x, t) = (t + t 2 , 1 + x).
est continue sur R2 .

Toute fonction polynôme des n variables (x 1 , . . . , x n ) est continue sur Kn .


(PSI). Ainsi,le cours d’algèbre linéaire montre que la fonction déterminant :
Mn (C), −→ C
M = (m i j ) −→ Det(M)
est une fonction polynôme des n 2 variables m i, j . C’est donc une fonction
continue. Une fonction rationnelle de n
variables est un quotient de fonc-
Toute fonction rationnelle f des n variables (x 1 , . . . , x n ) est continue tions polynômes de ces variables.
sur son domaine de définition D.

Pour s’entraîner : ex. 6.

Application 2
Trois exemples de fonctions continues
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

1) Montrer que la fonction f , définie sur R3 par De même, l’application (x, y, z) → x y est une
f (x, y, z) = (x 2 + y 2 , sin(x y), z −2x), est continue fonction polynôme en (x, y, z) et la fonction si-
sur R3 . nus est continue sur R. Le théorème de composi-
t n et x tion des applications continues permet d’en déduire
2) Montrer que l’application g : (x, t) → que f 2 est continue sur R3 . Donc f est conti-
1 + t2 + x2
est continue sur R2 . nue sur R3 .
3) Montrer que l’application h, définie par
2) L ’application g est le produit des deux appli-
h(x, y) = y x est continue sur R × R+∗ . tn
cations (x, t) → et (x, t) → ext .
1 + t2 + x2
1) L ’application f est une application de R3
dans R3 . Notons f 1 , f 2 et f 3 les applications tn
L’application : (x, t) → est une fonc-
composantes de f . On remarque que f 1 et f 3 1 + t2 + x2
sont des fonctions polynômes en (x, y, z). tion rationnelle continue sur R2 .

74
3. Continuité

L’application (x, t) → ext est la composée de Donc g est continue sur R2 .


l’application exponentielle, qui est continue sur R 3) Puisque h(x, y) = exp(x ln(y)), un raison-
et de l’application (x, t) → x t , qui est une fonc- nement similaire aux deux précédents permet de
tion polynôme continue sur R2 . conclure.

4.2. Images réciproques d’ouverts et de fermés (PSI)

Théorème 13
E F
Soit f une application continue de E dans F.
Pour tout fermé (respectivement ouvert), W , de (F, F ), l’image ré- W
ciproque de W par f , f −1 (W ) = {x ∈ E | f (x) ∈ W } , est un fermé
(respectivement ouvert) de (E, E ).
−1
f (W)
Démonstration
• Soit W un fermé de F et x un point adhérent à f −1 (W ).
Il existe une suite (x p ) d’éléments de f −1 (W ) qui converge vers x dans (E, E ) .
Or f est continue sur E, donc la suite ( f (x p )) converge vers f (x) dans
Doc. 5. f −1 (W ) est l’ensemble
(F, F ). De plus, pour tout p, f (x p ) est dans W , car x p appartient à f −1 (W ).
des antécédents des éléments de
Donc f (x) est la limite d’une suite d’éléments de W . Il est adhérent à W . On a W.
prouvé que f −1 (W ) est un fermé de (E, E ).
• Soit W un ouvert de F. Rappelons que :
f −1 ( F W ) = {x ∈ E | f (x) ∈ W }
= E( f −1 (W )).
−1
W étant un ouvert de F, F W est un fermé de F, donc f ( F W ) est un
−1
fermé de E. Finalement, f (W ) est un ouvert de E.

Exemple
Soit g ∈ C(E, C). Déterminons la nature topologique des ensembles :
B1 = {x ∈ E | Re (g(x)) > 0} B2 = {x ∈ E | Im (g(x)) = 1}
B3 = {x ∈ E | 0 < Im (g(x)) 2p}
• Notons W = {z ∈ C | Re (z) > 0} . Par définition, B1 = g −1 (W ). Or,
l’application partie réelle est continue de C dans R et W = Re −1 ( ]0, +∞[ ) , w = 2pi
donc W est un ouvert de C. Sachant que B1 = g −1 (W ) et que g est conti- 2p

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
nue, B1 est un ouvert de E. B3
• Posons V = {z ∈ C | Im (z) = 1} .V est un fermé de C et B2 = g −1 (V ).
La continuité de g permet de conclure que B2 est un fermé de E. 0
• Lorsque E = C et g = IdC (doc. 6), z=0 1

B3 = {z ∈ C | 0 < Im (z) 2p} . Doc. 6. z = 0 est adhérent à B3 ,


mais n’est pas dans B3 .
Cet ensemble n’est ni ouvert, ni fermé.
w = 2 i p est dans B3 , mais n’est
pas un point intérieur à B3 .
4.3. Image d’un compact

Théorème 14 La démonstration de ce théorème


n’est pas exigible des étudiants.
Si f est continue sur A et si K est une partie compacte de (E, E)
incluse dans A, alors f (K ) est une partie compacte de (F, F ).

75
Analyse PC-PSI

Dans le cas où F = R, un corollaire du théorème précédent s’énonce comme


suit :

Corollaire 14.1
Soit A une partie compacte non vide de l’espace vectoriel normé
(E, E ) et f une application continue de A dans R, alors f
est bornée et atteint ses bornes sur A.

En d’autres termes, sous ces hypothèses, on peut écrire :


∃ M ∈ R ∀ x ∈ A | f (x)| M
∃ x0 ∈ A f (x 0 ) = inf f (x) = min { f (x), x ∈ A}
x∈ A
∃ x1 ∈ A f (x 1 ) = sup f (x) = max { f (x), x ∈ A}
x∈ A

Démonstration
D’après le théorème précédent, f (A) est un compact de R, donc une partie fer-
mée, bornée de R. L’application f est donc bornée. De plus, la borne supérieure
d’une partie non vide et majorée de R est un point adhérent à cette partie. Donc
Rudolph Lipschitz (1832-1903) ,
sup( f (A)) est un point adhérent à f (A), mais f (A) est une partie fermée de R, mathématicien allemand.
donc sup( f (A)) est dans f (A). Son travail sur les équations diffé-
Le raisonnement est identique pour la borne inférieure.
rentielles le conduit à introduire la
notion de fonctions que nous appe-
Pour s’entraîner : ex. 7.
lons maintenant lipschitziennes.
4.4. Applications lipschitziennes
L’application f de A dans F est dite lipschitzienne sur A si :

∃ k ∈ R+ ∀ (x, y) ∈ A2 f (x) − f (y) F k x−y E.

On dit aussi que f est k-lipschitzienne sur A.

Concours Mines-Ponts, 1997


Théorème 15 : Continuité des applications lipschitziennes
« La notion d’application lipschit-
Toute application lipschitzienne de A dans F est continue sur A. zienne n’est pas assimilée. »

4.5. Exemples fondamentaux


c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

En utilisant l’inégalité des accroissements finis,vous prouverez :


! Il existe des applications
1
Une application de classe C et de dérivée bornée d’un intervalle I dans continues, non lipschitziennes. Par
R est lipschitzienne sur I . exemple, la fonction :

R+∗ → R
Étant donné un espace vectoriel normé (E, E ), on sait que : f : 1 .
x →
∀ (x, y) ∈ E | x − y x
E E| x−y E

Ceci permet de conclure que est une application 1-lipschitzienne de 1 1 |x − y|


E En effet : − =
(E, E ) dans R . x y |x y|
et, pour tout réel M, il existe
1
(x, y) ∈ (R+∗ )2 tel que M.
Elle est donc continue sur E. On en déduit que si (u n ) est une suite de |x y|
vecteurs de E qui converge vers x dans (E, E ), alors la suite réelle On en déduit que f n’est pas lip-
( u n E ) converge vers x E . schitzienne.

76
3. Continuité

Théorème 16 : Composition d’applications lipschitziennes


A étant une partie de E, B une partie de F, si f est une application
lipschitzienne de A dans B et g une application lipschitzienne de B
dans G, alors g ◦ f est une application lipschitzienne de A dans G.

Pour s’entraîner : ex. 8.

Application 3 Quelques propriétés des fonctions lipschitziennes de R dans R


(D’après Centrale 96, Math 1, option M et P’)

On désigne par f et g deux applications de R 2) Supposons que f et g soient respectivement


dans R. k-lipschitzienne et l-lipschitzienne.
1) On suppose que f est dérivable sur R. Prou-
Notons f ∞ = sup | f | et g ∞ = sup |g|.
ver que f est lipschitzienne sur R si, et seule-
ment si, f est bornée sur R. Pour tout couple (x, y) de réels, on sait que :
2) On suppose que f et g sont lipschitziennes
et bornées sur R. Montrer que la fonction produit f (x)g(x) − f (y)g(y) = f (x)(g(x) − g(y))
f g est lipschitzienne sur R. + g(y)( f (x) − f (y)).
3) Montrer que le produit de deux fonctions lipschit- On en déduit que :
ziennes n’est pas nécessairement une fonction lip-
schitzienne.
| f (x)g(x)− f (y)g(y)| ( f ∞ l+ g ∞ k)|x−y|.
4) On suppose que f est lipschitzienne sur R.
Montrer qu’il existe deux réels positifs A et B
tels que : Donc f g est lipschitzienne.
∀x ∈ R | f (x)| A|x| + B. 3) Considérons le cas où f = g = IdR .
5) On suppose que f vérifie la propriété sui- Les fonctions f et g sont 1-lipschitziennes. Leur
vante : produit est la fonction (x → x 2 ) qui est dérivable
∃ M ∈ R ∀ (x, y) ∈ R2 et de dérivée non bornée sur R. Donc f g n’est
pas lipschitzienne sur R.
(0 x−y 1) ⇒ (| f (x) − f (y)| M|x − y|).

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
4) Supposons que f soit A -lipschitzienne.
Prouver que f est lipschitzienne sur R.
Alors :
1) • Supposons f K -lipschitzienne sur R.
Pour tout couple (x, y) de réels distincts, on a : ∀ (x, y) ∈ R2 | f (x) − f (y)| A|x − y|
| f (x) − f (y)|
K.
|x − y| En prenant y = 0, on trouve :
Puisque f est dérivable, passons à la limite quand
y tend vers x, nous obtenons : ∀x ∈ R | f (x)| | f (x) − f (0)| + | f (0)|
∀x ∈ R | f (x)| K. A|x| + | f (0)|
• Réciproquement, l’inégalité des accroissements
finis permet d’affirmer que, si f est bornée, alors 5) Fixons x et y deux éléments distincts de R.
f est lipschitzienne. Pour la rédaction, supposons : x < y.

77
Analyse PC-PSI

• Si y − x 1, on sait déjà que : On peut écrire :


p
| f (x) − f (y)| M|x − y|. | f (y) − f (x)| = ( f (ai+1 ) − f (ai ))
0
• Si y − x > 1, l’ensemble des entiers com- p
pris entre x et y est non vide. Notons-les dans | f (ai+1 ) − f (ai )|.
l’ordre croissant a1 , . . . , a p et posons a0 = x et 0
a p+1 = y (doc. 7). Par construction, |ai+1 − ai | 1, donc :
p
x = a0 a2 a3 ap−1 ap = E( y)
| f (y) − f (x)| M|ai+1 − ai |
1 + E(x) = a1 y = ap+1 0
= M|y − x|.
Doc. 7. a1 , . . . , a p sont les entiers compris entre
x et y. L’application f est lipschitzienne.

5 Cas des applications linéaires

Théorème 17 L’hypothèse de la dimension fi-


Étant donné deux espaces vectoriels normés de dimension finie, (E, nie est essentielle.
E)
et (F, F ), et f une application linéaire de E dans F, alors : Considérons, en effet :
E = R[X] = F et posons,
• ∃K ∈ R ∀x ∈ E f (x) F K x E; pour tout polynôme P tel que
p
• f est lipschitzienne sur E et continue de E dans F. P(X) = aj X j :
j =0

Démonstration N(P) = max {|a j | | 0 j p}


• Notons (e1 , . . . , en ) une base de E. • (E, N) est un espace vecto-
n
Un élément x de E s’écrit : x = xi ei , :
riel normé de dimension infinie ;
i=1
• l’opérateur de dérivation :
n n
E → E
f (x) F = xi f (ei ) |xi | f (ei ) F. D:
i=1 i=1
P → D(P) = P
F

n est un endomorphisme de E ;
Posons M = max f (ei ) F, alors : f (x) M |xi |. Mais nous savons que • pour tout n :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

F
1 i n n
l’application N1 définie sur E par : N1 (x) =
i=1
|xi | est une norme sur E qui est N(D(X n )) = n,
de dimension finie, donc : i=1 alors que : N(X n ) = 1.
En fait, D n’est pas une appli-
∃ c ∈ R+∗ ∀ x ∈ E N1 (x) c x E.
cation continue de (E, N) dans
L’existence de K = cM est donc établie. (E, N).
Xn
• Pour le second point, la constante K déterminée au premier point et la linéarité de Regarder la suite et la
f permettent d’écrire : n
n
X
∀ (x, y) ∈ E 2 f (x) − f (y) = f (x − y) K x−y
suite image D .
F F E. n

Exemple
On munit E = R2 du produit scalaire canonique et l’on note la
norme euclidienne associée. Soit f un automorphisme orthogonal de E.
∀x ∈ E f (x) = x . Ici, K = 1 convient.

78
3. Continuité

Application 4
Linéarité et majoration

Soit E = Rn [X] et S la fonction définie sur E Par ailleurs :


par S(P) = sup |P(x)|.
x∈[−1,1] P(z 0 ) = az 0 + b et |P(z 0 )| |a| |z 0 | + |b|.
1) Montrer que, pour tout complexe z 0 , il existe un
réel k > 0 tel que :
Si |z 0 | 1, alors :
∀P ∈ E |P(z 0 )| k S(P) (1)
|P(z 0 )| |a| + |b| S(P).
2) Déterminer la plus petite constante k permet-
tant d’obtenir la relation (1) lorsque n = 0 et
Ceci est valable pour tout élément P de E. De
lorsque n = 1.
plus, pour les polynômes constants, on a toujours
1) L’application S est une norme sur le R -espace |P(z 0 )| = S(P). Donc, dans ce cas, la plus petite
vectoriel de dimension finie E et, si l’on considère constante cherchée est k = 1.
C comme un R -espace vectoriel, la fonction va- Si |z 0 | > 1, alors :
leur absolue est une norme sur C.
E → C |P(z 0 )| |a| |z 0 | + |b| |z 0 | |z 0 | S(P).
L’application f : est linéaire.
P → P(z 0 )
Le théorème 17 nous apprend l’existence d’un réel Ceci est valable pour tout élément P de E. De
c > 0 tel que : plus, pour les monômes de degré 1 : P(x) = ax,
on a |P(z 0 )| = |z 0 | S(P). Donc, dans ce cas, la
∀P ∈ E | f (P)| = |P(z 0 )| cS(P).
plus petite constante cherchée est k = |z 0 |.
2) • Lorsque n = 0, La plus petite constante On a prouvé que :
cherchée est k = 1.
• Lorsque n = 1, les éléments de E sont de la ∀ P ∈ R1 [X] |P(z 0 )| max(1, |z 0 |)S(P).
forme P(x) = ax + b et pour un tel polynôme :
Et k = max(1, |z 0 |) est la constante la plus petite
S(P) = sup |P(x)| = |a| + |b|.
x∈[−1,1] possible vérifiant (1).

6 Cas des applications bilinéaires

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Théorème 18
(E, E ), (F, F ), (G, G ) étant trois espaces vectoriels normés de
dimension finie et B une application bilinéaire de E × F dans G, alors :
• ∃ K ∈ R ∀ (x, y) ∈ E × F B(x, y) G K x E y F
• B est continue sur E × F.

Démonstration
• Notons (e1 , . . . , en ) une base de E et ( f1 , . . . , f p ) une base de F.
n p
Un élément x de E s’écrit : x = xi ei et un élément y de F : y = yj f j,
i=1 j =1
⎛ ⎞
n p n p
B(x, y) = B ⎝ xi ei , yj f j⎠ = xi y j B(ei , f j )
i=1 j =1 i=1 j =1

79
Analyse PC-PSI

n p
Donc B(x, y) G |xi | |y j | B(ei , f j ) G.
i=1 j =1
Procédons de manière analogue à ce que nous fîmes pour les applications linéaires.
Notons :
⎛ ⎞
n p
NE xi ei = max |xi | et NF ⎝ y j f j ⎠ = max |y j |.
1 i n 1 j p
i=1 j =1

N E et N F sont respectivement des normes sur E et F et on peut écrire :


⎛ ⎞
n p
∀ (x, y) ∈ E × F B(x, y) G N E (x)N F (y) ⎝ B(ei , f j ) G⎠ .
i=1 j =1

Utilisons le fait que E et F sont de dimension finie :

∃ (M1 , M2 ) ∈ (R+∗ )2 ∀ (x, y) ∈ E × F N E (x) M1 x E et N F (y) M2 y F.

n p
Posons M3 = B(ei , f j ) G , on obtient :
i=1 j =1

∀ (x, y) ∈ E × F B(x, y) G M1 M2 M3 x E y F.

• Pour établir la continuité de B, fixons x0 et y0 dans E × F.

∀ (x, y) ∈ E × F B(x, y) − B(x0 , y0 ) = B(x, y − y0 ) + B(x − x0 , y0 )

Donc :
B(x, y) − B(x0 , y0 ) G B(x, y − y0 ) G + B(x − x0 , y0 ) G

0 B(x, y) − B(x0 , y0 ) G K x E y − y0 F + K x − x0 E y0 F (1)

Or, E × F est un espace vectoriel de dimension finie car E et F le sont. Donc, si


(x, y) tend vers (x0 , y0 ) dans E × F, alors x tend vers x0 dans E et y tend
vers y0 dans F.
L’inégalité (1) se traduit par : lim B(x, y) − B(x0 , y0 ) G =0
(x,y)→(x 0 ,y0 )

et ceci prouve la continuité de B.

Exemples
Soit E un R-espace vectoriel de dimension finie, | un produit scalaire
sur E et la norme euclidienne associée.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

L’inégalité de Cauchy-Schwarz nous apprend que :

∀ (x, y) ∈ E × E | x|y | x y .

Tout produit scalaire sur E est une application continue sur E × E .


Soit (F, F) un K -espace vectoriel normé de dimension finie.
On sait que :
∀ (a, x) ∈ K × F ax F = |a| x F.

L’application ((a, x) → ax) est continue sur K × F .


(PSI) Soit E un R -espace vectoriel de dimension finie.
Montrons que A = {(v, w) ∈ E 2 |(v, w) est une famille libre} est un ouvert
de E 2 . Notons | un produit scalaire sur E et la norme associée.

80
3. Continuité

D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz et son cas d’égalité :

A = (v, w) ∈ E 2 | v w −| v |w |>0 .

Définissons l’application :

E×E→R
f :
(v, w) → f(v, w) = v w −| v |w |

Les applications :

(v, w) → v , (v, w) → w , (v, w) → v|w

sont continues sur E × E.


Donc f est continue sur E × E.
A = f−1 ( ]0, +∞[ ) est un ouvert de E × E.

Pour s’entraîner : ex. 9.

7 Norme d’application linéaire (PSI)

7.1. Définition de |f |
(E, E ) et (F, F ) étant deux espaces vectoriels normés de dimension
! La valeur de | f | dépend
finie et f une application linéaire de E dans F, nous savons qu’il existe des normes E et F utilisées,
un réel K tel que : même si la notation | f | n’y fait
pas référence.
∀x ∈ E f (x) F K x E.
Rapport Centrale, 2001
En particulier : « L’idée de norme d’une applica-
∀x ∈ E x E 1⇒ f (x) F K. tion linéaire est manifestement très
mal comprise de la très grande ma-
Donc, l’ensemble { f (x) F ; x E 1} est une partie non vide et majorée jorité des candidats. En effet, très
de R. Il admet une borne supérieure que nous notons | |. Ainsi : peu ont compris que c’est de cela
qu’il s’agissait et ... beaucoup de
| f | = sup f (x) F. mal à traiter la question qui repo-
x E 1 sait sur le simple fait que la norme

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
calculée du projecteur est 1. »
7.2. Propriétés de | |
On désigne par f une application linéaire de E dans F.

Théorème 19
Pour tout x de E, on a :

f (x) F |f | x E.

Démonstration
x
Pour x = 0 E , on utilise le vecteur unitaire y = .
x E

81
Analyse PC-PSI

Corollaire 19.1
Pour tout x de E, on a :
f (x) F
| f | = sup .
x=0 E x E

Démonstration
Du théorème 19, nous déduisons l’inégalité :
f (x) F
sup | f |.
x=0 E x E

Pour l’inégalité inverse, pour tout y non nul de E tel que y E 1, on remarque
que :
f (y) F f (x) F
f (y) F sup .
y E x=0 E x E
Et comme | f | = sup f (y) F, on obtient bien :
y E 1

f (x) F
|f | sup .
x=0 E x E

La seconde propriété étudiée dans ce paragraphe concerne la composition des


applications.
Considérons (E, E ), (F, F ), (G, G ) trois espaces vectoriels de dimen-
sion finie pour simplifier les notations, nous écrirons :

∀ u ∈ L(E, F) |u | = sup u(x) F


x E 1

∀ v ∈ L(F, G) |v | = sup v(y) G


y F 1

∀ w ∈ L(E, G) |w | = sup w(x) G


x E 1

Théorème 20
Pour tout u de L(E, F) et tout v de L(F, G), on a :

|v ◦ u | |v | |u |.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Théorème 21 Rapport X-ESPCI, 2000


L’application | | définit une norme sur L(E, F), appelée norme d’ap- « La notion de norme subordon-
plication linéaire subordonnée à E et F. née est connue de beaucoup ; cer-
taines copies, néanmoins font état
Démonstration de choses délirantes... »
• Par construction : ∀ f ∈ L(E, F) |f | 0
• Si | f | = 0, d’après la définition, on a :

∀x ∈ E 0 f (x) F |f | x E = 0.

Donc : ∀x ∈ E f (x) = 0 F , et f est la fonction nulle.

82
3. Continuité

• ∀l ∈ K ∀ f ∈ L(E, F)
|l f | = sup l f (x) F = sup |l| f (x) F = |l| | f |.
x E 1 x E 1

• Enfin, étant donnés deux éléments f et g de L(E, F), on peut écrire, pour tout
x tel que x E 1,
( f + g)(x) F f (x) F + g(x) F | f | + |g |.
Ainsi :
| f + g | = sup ( f + g)(x) F | f | + |g |.
x E 1

7.3. Le cas de L(E)


Lorsque E = F et E = F , la fonction | | définit alors une norme
sur l’algèbre L(E). Cette norme vérifie de plus les deux propriétés suivantes
que nous vous laissons prouver :
• |Id E | = 1
• ∀ ( f , g) ∈ L(E), | f ◦g | | f | |g | Une norme définie sur une al-
gèbre et vérifiant ces deux pro-
On en déduit par récurrence un troisième résultat bien utile :
priétés supplémentaires est appe-
∀ f ∈ L(E) ∀ n ∈ N | fn | | f |n . lée norme d’algèbre.

Pour s’entraîner : ex. 10.

Application 5
Quelques calculs de normes d’endomorphismes

L’espace vectoriel R2 est muni de sa structure eu- Calculer f L lorsque f est :


clidienne usuelle et désigne la norme eucli- a) une rotation ou une symétrie orthogonale ;
dienne :
b) le projecteur sur R(1, 0) parallèlement à
(x, y) = x 2 + y 2 . R(1, 1).

On note L la norme d’endomorphisme sur a) Les rotations et symétries orthogonales de R2


L(R2 ) associée à : sont des isométries. Si f est une isométrie, alors :

f L = sup f (x, y) . ∀ (x, y) ∈ R2 f (x, y) = (x, y) .

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
(x,y) 1
On en déduit f L = 1.
y b) Soit f le projecteur sur R(1, 0) parallèlement
à R(1, 1). L’égalité (x, y) = (x − y, 0) + (y, y)
(x,y)
(0,y) prouve que f (x, y) = (x − y, 0). Donc :
(y,y)
2
(0,1) f (x, y) = (x − y)2
(1,1)
= x 2 + y 2 − 2x y 2(x 2 + y 2 ).
√ √
(0,0) (1,0) (x−y,0) (x,0) x Donc f (x, y)2 (x, y) . et f L 2.

De plus f (1, −1) = 2 = 2 (1, −1) .
Doc. 8. Le projecteur sur R(1, 0) parallèlement √
à R(1, 1). On en déduit f L = 2.

83
Analyse PC-PSI

7.4. Exemples
Les vecteurs sont notés matriciellement et on identifie L(E, F) et
M p,n (K). (Ici E = Kn et F = K p .)
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
x1 y1 n p
⎜ .. ⎟ ⎜ .. ⎟
Pour X = ⎝ . ⎠ et Y = ⎝ . ⎠ , X E = |x j | et Y F= |yi |.
xn yp j =1 i=1

Si M = (m i, j ) est une matrice de M p,n (K), nous avons déjà rencontré :


p
colnor m(M) = max |m i, j | .
1 j n
i=1

Nous noterons aussi |M | = sup { M X F | X E 1} .


Montrons que |M | = colnor m(M).
Notons (V1 , . . . , Vn ) la base canonique de Kn . Soit X un
vecteur de Kn :
⎛ ⎞
n n
MX = M ⎝ x j Vj⎠ = x j MVj,
j =1 j =1
et
⎛ ⎞
n p
MX F
⎝ |x j |⎠ max M V j F = X E max |m i, j | .
1 j n 1 j n
j =1 i=1

Donc MX F X E colnor m(M) et |M | colnor m(M).


p p
Soit j0 tel que |m i j0 | = max |m i, j | = colnor m(M), puisque
1 j n
i=1 i=1
M V j0 est le vecteur colonne d’indice j0 de la matrice M, on a :
M V j0 F = colnor m(M) et V j0 E = 1.

Donc colnor m(M) = M V j0 F |M | V j0 E = |M |.


L’espace vectoriel Mn (K) est muni de la norme colnor m.
Mn (K) → Mn (K)
L’application de transposition : F :
M → F(M) = t M
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

est linéaire et Mn (K) est de dimension finie. Donc F est continue.


Calculons |F | = sup {colnor m(F(M)) | colnor m(M) 1} .
• Si M = (m i, j ) est une matrice de Mn (K), nous savons que :
p
colnor m(M) = max |m i, j | .
1 j n
i=1

On en déduit que si colnor m(M) 1, alors, pour tout (i , j ), |m i, j | 1 et :


⎛ ⎞ Essayer :
n ⎛ ⎞
colnor m (F(M)) = max ⎝ |m i, j |⎠ n. 1 1 ... 1
1 i n ⎜0 0 ... 0 ⎟
j =1 ⎜ ⎟
M = ⎜. .. .. ⎟
• Pour prouver que |F | = n, il suffit de trouver une matrice M telle que : ⎝ .. . . ⎠
0 0 ... 0
colnor m(M) = 1 et colnor m(F(M)) = n.

84
3. Continuité

• Pour prouver que la fonction f admet b comme limite au point a, on peut :


• utiliser la définition ;
• utiliser les fonctions composantes de f lorsque l’espace F est de dimension finie ;
• décomposer f et utiliser les opérations sur les limites.

• Pour prouver que la fonction f est continue au point a, on montre que f admet f (a) comme
limite en a.
• Pour prouver que la fonction f n’admet pas b comme limite au point a, on construit une
suite (x n ) d’éléments de E qui converge vers a et telle que la suite ( f (x n )) ne converge pas vers b.
• Pour prouver que la fonction f n’admet pas de limite au point a, on peut :
• trouver une suite (x n ) d’éléments de E qui converge vers a et telle que la suite ( f (x n )) n’ait
pas de limite ;
• montrer que f n’est bornée dans aucune boule de centre a ;
• construire deux suites (x n ) et (yn ) d’éléments de E qui convergent vers a et telles que les suites
( f (x n )) et ( f (yn )) ne convergent pas vers la même limite.

• Pour pouvoir prolonger par continuité la fonction f au point a, il suffit de montrer que f
admet une limite en a.
• Pour prouver qu’une fonction f est continue sur A, on peut :
• décomposer f en fonctions plus simples (polynômes, fractions rationnelles, produits, compo-
sées,...) et utiliser les opérations sur les fonctions continues ;
• montrer que f est continue en chaque point de A ;
• montrer que f est lipschitzienne sur A .

Programme PSI
• Pour prouver qu’une partie V de E est fermée (respectivement ouverte), il suffit de trouver une
application continue de E dans F, f , et une partie fermée (respectivement ouverte) de F, W , telle
que f −1 (W ) = V .
• Sur L(E, F), la norme d’application linéaire subordonnée à E et F est définie par :
f (x) F

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
| f | = sup f (x) F = sup .
x E 1 x=0 E x E

• Pour calculer | f |, on peut procéder comme suit :


• trouver une constante K telle que f (x) F K pour tout x tel que x E 1;
• ou trouver une constante K telle que f (x) F K x E pour tout x de E.
Dans les deux cas | f | K .
Ensuite dans le cas où E est de dimension finie :
• lorsque l’on pense avoir « la meilleure constante » K , on s’en assure en cherchant un vecteur non
nul v tel que f (v) F = K v E . On peut alors conclure que | f | = K .

85
Analyse PC-PSI

Exercices résolus
1. Une équation fonctionnelle
ÉNONCÉ

Nous allons déterminer l’ensemble des fonctions de R dans R, continues en un point et vérifiant la relation suivante
dans laquelle a désigne une constante réelle :

∀ (x, y) ∈ R2 f (x + y) + f (x − y) = a f (x) f (y) (1)

1) Que remarquez-vous ?
2) Prouver que ∀ (u, v) ∈ R2 f (2u) + f (2v) = a f (u + v) f (u − v). En déduire la continuité de f en 0.
3) On fixe f . Calculer lim f (x + y) + f (x − y) et lim f (x + y) f (x − y). En déduire que f est continue sur R.
y→0 y→0
4) Prouver que f est de classe C∞ sur R.
5) Montrer que ∀ (x, y) ∈ R2 f (x) f (y) = f (y) f (x).
6) Déterminer toutes les solutions de (1).
CONSEILS SOLUTION

Cherchez les fonctions constantes solu- 1) Soit k un réel. L’application constante (x → k) est solution si, et
tions du problème. seulement si, 2 k = a k 2 .
Que dire si a = 0 ? 2
On trouve k = 0 et, lorsque a = 0, k = .
a
Peut-on calculer facilement certaines
Si a = 0, on prend y = 0 dans (1). La fonction nulle est la seule solution
valeurs de f ?
de (1).
Si a = 0, le problème a une solution constante non nulle. Dans la suite,
on suppose a = 0 et on désigne par f une solution non nulle de (1).
2
Soit x un réel tel que f (x) = 0 et y = 0. D’après (1), f (0) = .
a
La recherche de « propriétés évi- 2) Il suffit de poser x = u + v et y = u − v pour obtenir :
dentes » est toujours ouverte. À vous,
le jour de l’oral, de l’enrichir de re- ∀ (u, v) ∈ R2 f (2u) + f (2v) = a f (u + v) f (u − v). (2)
marques pertinentes.
Dans (2), prenons pour u un point de continuité de f et faisons tendre
v vers 0.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

lim f (2 v) = a f 2 (u) − f (2 u) = f (0).


v→0

On en déduit la continuité de f en 0.
2
3) Fixons x dans R. On sait que lim f (y) = f (0) = . Donc :
y→0 a

lim [ f (x + y) + f (x − y)] = 2 f (x).


y→0

En utilisant (2), on trouve :


1 2
lim f (x + y) f (x − y) = ( f (2x) + f (0)) = f (x).
y→0 a

2
Donc : lim f (x + y) + f (x − y) − 4 f (x + y) f (x − y) = 0.
y→0

86
3. Continuité

Ainsi :

lim f (x + y)+ f (x − y) = 2 f (x) et lim f (x + y)− f (x − y) = 0.


y→0 y→0

On en déduit : lim f (x + y) = f (x).


y→0
C’est la continuité de f en x.
x
Trouver une relation entre la fonc- 4) On pose F(x) = f (t) d t.
tion continue f et une primitive F 0

de f . L’application f est continue sur R et f n’est pas la fonction nulle,


donc sa primitive F non plus. Soit b réel tel que :
b
F(b) = f (y) d y = 0.
0

Intégrons (y → f (x + y) + f (x − y)) sur [0, b].


b b b
∀x ∈ R f (x + y) d y + f (x − y) d y = a f (x) f (y) d y.
0 0 0

En posant u = x + y dans la première intégrale et v = x − y dans la


deuxième, on obtient :

∀x ∈ R F(x + b) − F(x − b) = a f (x) F(b). (3)


1
Or f est continue sur R, donc F est de classe C sur R. De plus,
a F(b) = 0. On déduit de (3) que f est de classe C1 sur R, donc F
est de classe C2 . Par récurrence, on prouve que f est de classe C∞ .
5) Considérons l’égalité (1) pour y fixé :

f (x + y) + f (x − y) = a f (x) f (y).

Dérivons deux fois (la variable est x) :

f (x + y) + f (x − y) = a f (x) f (y).

Procédons de même en fixant x et en dérivant par rapport à la variable y :

f (x + y) + f (x − y) = a f (x) f (y).

Donc :
∀ (x, y) ∈ R2 f (x) f (y) = f (x) f (y).

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
f (y)
6) Soit y un réel tel que f (y) = 0. Notons k = . La fonction f
f (y)
est solution de l’équation différentielle :

f = k f. (4)

Si k = 0, alors f est une fonction polynôme de degré 1 et la relation


(1) vous permettra de prouver que f est constante. On est ramené au 1).
Si k = a2 > 0, alors f est de la forme :

f (x) = c1 ch (a x) + c2 sh (a x).

La valeur en 0 et la relation (1) permettent de prouver que :


2
∀x ∈ R f (x) = ch (a x).
a

87
Analyse PC-PSI

Si k = −a2 < 0, alors f est de la forme :

f (x) = d1 cos(a x) + d2 sin(a x).

La valeur en 0 et la relation (1) permettent de prouver que :


2
∀x ∈ R f (x) = cos(a x).
a
Réciproquement, vous vérifierez que, pour tout réel a, les fonctions :
2 2
x → ch (a x) et x → cos(a x) sont solutions du problème.
a a

2. Une suite de matrices (PSI)


ÉNONCÉ

1) Soit B, C deux matrices de Mn (C) et (M p ) une suite convergente de Mn (C). Prouver que :

lim (B M p C) = B( lim M p )C.


p→+∞ p→+∞

Dans la suite, N est une norme sur E = Mn (C) telle que :


2
∀ ( A, B) ∈ (Mn (C)) N( AB) N(A)N(B). (1)

2) Montrer que, si N( A) < 1, alors In − A est inversible. Exprimer alors (In − A)−1 en fonction des puissances
de A.
3) Soit A et B deux matrices de Mn (C). Prouver que In − AB est inversible si, et seulement si, In − B A est
inversible et exprimer alors (In − B A)−1 en fonction de (In − AB)−1 .

CONSEILS SOLUTION

1) L’application (M → B MC) est un endomorphisme de Mn (C). C’est


donc une application continue sur Mn (C) et :

lim (B M p C) = B lim M p C.
p→+∞ p→+∞
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Utiliser la suite géométrique de ma- 2) Notons In la matrice identité Mn (C) et convenons que A0 = In .
trices ( A p ) . Il est élémentaire de prouver :
p
(In − A) Ak = In − A p+1 (2)
0
p
Si nous posons S p = Ak , nous définissons une suite d’éléments de
Mn (C) et : 0

m+ p m+ p
N(Sm+ p − Sm ) = N Ak N( Ak )
m+1 m+1
m+ p
1
(N( A))k = (N( A))m+1 .
1 − N( A)
m+1

88
3. Continuité

On déduit de ces inégalités que la suite (S p ) est une suite de Cauchy de


l’espace vectoriel normé de dimension finie Mn (C). Elle converge vers
une matrice S. Or, la suite ( A p ) converge vers la matrice nulle. La rela-
tion (2) nous donne alors (In − A)S = In , ce qui entraîne l’inversibilité de
p
−1
la matrice (In − A) et la formule : (In − A) = S = lim Ak .
p→+∞
0
On pourra étudier d’abord le cas : 3) • D’après la question précédente, si A et B ont toutes deux une
norme strictement inférieure à 1, alors AB et B A aussi d’après (1), donc
N( A) < 1 et N(B) < 1. In − AB et In − B A sont inversibles. De plus, on a alors :
p p
(In − AB)−1 = lim ( AB)k = lim In + ( AB)k
p→+∞ p→+∞
0 1
p p−1
= In + lim ( AB)k = In + lim A (B A)k B
p→+∞ p→+∞
1 0
p−1
= In + A lim (B A)k B = In + A(In − B A)−1 B.
p→+∞
0

• Soit A et B deux éléments quelconques de Mn (C) tels que In − B A


soit inversible. Montrons qu’il en est de même de In − AB et que :

(In − AB)−1 = (In + A(In − B A)−1 B)

Pour cela, il suffit de calculer :


(In − A B) (In + A(In − B A)−1 B)
= In − A B + A (In − B A)−1 B − A B A (In − B A)−1 B
= In − A B + A (In − B A)−1 − B A (In − B A)−1 B
= In − A B + A (In − B A)(In − B A)−1 B = In .
D’où le résultat.
aaa

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

89
Exercices
Montrer qu’il existe l > 0 tel que :
Soit a un réel. Pour tout x de R∗ , on pose :
∀ x ∈ [a, b] f (x) l + g(x).
1
a + sin
x
f (x) = .
x (PSI) Soit (E, | ) un espace préhilbertien.
Étudier, en fonction de a, les limites à droite et à gauche de
f en 0. 1) Montrer que, pour tout a de E, l’application :
E → C
fa : est continue sur E.
Soit (E, ) un espace vectoriel normé de dimension x → x|a

finie et h une application de E dans E. On suppose que : 2) En déduire que, pour toute partie A de E, l’orthogonal de
A est un sous-espace vectoriel fermé de E.
• h admet une limite, L, en 0 E .
x
• ∀x ∈ E h = h(x).
2 Soit N une norme sur Mn (K). Prouver :
Prouver que h est constante.
∃ k ∈ R+ ∀ (A, B) ∈ Mn (K)2 N(A B) k N(A)N(B)
Dans cet exercice, a et b sont des réels > 0 et E
désigne la fonction partie entière. (PSI) L’espace vectoriel R2 est muni de sa structure
x b b x euclidienne usuelle et désigne la norme euclidienne :
1) Calculer lim+ E et lim+ E .
x→0 a x x→0 x a
(x, y) = x 2 + y2.
x b b x
2) Calculer lim E et lim E . On note
x→0− a x x→0− x a L la norme d’endomorphisme subordonnée à

sur L(R2 ) :

On fixe a et b deux réels > 0. Calculer : f L = sup f (x, y) .


(x,y) 1
√ √
1 + xa − 1 − xa Soit a un réel quelconque. On désigne par p le projecteur
lim .
x→0+ xb sur R(1, 0) parallèlement à R(a, 1) et par q le projecteur
sur R(a, 1) parallèlement à R(1, 0).
Soit h une application de classe C1 de R dans R et : 1) Calculer p L et q L .
2
D = (x, y) ∈ R |x = y . 2) On note f l’affinité par rapport à R(1, 0) parallèlement à
√ 1
R( 3, 1) de rapport .
On définit l’application f sur R2 \D par : 2
Calculer f L .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

h(x) − h(y)
f (x, y) = .
x−y c) Soit u un endomorphisme autoadjoint de R2 .
Prouver que f est prolongeable en une fonction continue Exprimer u en fonction des valeurs propres de u.
L
sur R2 .
*
Soit la fonction f définie par : Soit f une application convexe de R+ dans R.
ln(1 + x y) 1) Montrer que, pour tout a de R+ , la fonction :
si x = 0
f (x, y) = x f (x) − f (a)
y si x = 0 . x −→ est croissante sur ]a, +∞[ .
x −a
Déterminer son domaine de définition et prouver qu’elle est
f (x)
continue sur ce domaine. 2) Montrer que admet une limite dans R lorsque x
x
tend vers +∞.
Soit f et g deux fonctions continues de [a, b] dans f (x)
3) On suppose que la limite l de est réelle.
R telles que : x
∀ x ∈ [a, b] f (x) > g(x). Montrer que f (x) − l x admet une limite l dans R.

90
3. Continuité

* que :
Soit f et g deux fonctions de [0, 1] dans [0, 1],
croissantes et telles que f ◦ g = g ◦ f . ∀ (x, y) ∈ K 2 (x = y ⇒ f (x) − f (y) < x − y ).

Montrer que f et g ont un point fixe commun. Montrer que f admet un point fixe et un seul.
Indication : Considérer :
A = {x ∈ [0, 1] | f (x) x et g(x) x} Soit (E, ) et (F, N) deux espaces vectoriels nor-
més, et f une application linéaire de E dans F telle que,
et sa borne supérieure.
pour toute suite bornée (u n ) de E, la suite ( f (u n )) soit
* bornée. Montrer que f est continue sur E.
Déterminer toutes les applications h de R dans R
ayant une limite finie en 0 et telles que :
Soit (E, ) un espace vectoriel normé de dimension
∀t ∈ R h(2t) = h(t) cos(t).
finie, F une partie fermée et non bornée de E et une appli-
* cation f continue de F dans R telle que :
Soit (E, ) un espace vectoriel normé et A une
lim f (x) = +∞.
partie de E. x →+∞
x∈F

Donner une condition nécessaire et suffisante sur A pour que


1) Soit y dans F. Montrer que f −1 ]−∞, f (y)] est une
la fonction caractéristique de A, x A soit continue.
partie fermée et bornée de E.
2) En déduire qu’il existe a dans F tel que :
Soit (E, ) un espace vectoriel normé, d la dis-
tance associée à et A une partie non vide de E. Pour f (a) = inf f (x).
x∈F
tout x de E, on note d(x, A) = inf d(x, a). On appelle
a∈ A
cette quantité la distance du point x à la partie A. **
Montrer que, si n est dans N∗ et p dans [[1, n]],
E → R
Montrer que l’application d : est l’ensemble {A ∈ Mn (R) | rg (A) < p} est un fermé
x → d(x) = d(x, A)
1-lipschitzienne. de Mn (R).

*
On utilise les notations de l’exercice 15. (PSI) Soit (wn ) une suite d’éléments de L(E) où
E est un espace vectoriel de dimension finie.
1) Soit A et B deux fermés non vides de (E, ).
1) On suppose que, pour tout x de E , la suite (wn (x))
Prouver que :
converge dans E et l’on note f (x) = lim wn (x).
n→+∞
(A ∩ B = [) ⇔ (∀ x ∈ E d(x, A) + d(x, B) = 0).
Montrer que f est un endomorphisme de E.
2) Soit A et B deux fermés non vides et disjoints de
2) Montrer que la suite (wn ) converge dans L(E) si, et seule-
(E, ).
ment si, pour tout vecteur x de E, la suite (wn (x)) converge
Construire une application f , continue de E dans R et dans E.
telle que :
f | A = 0 et f | B = 1.
(PSI) Soit (E, ) un espace vectoriel normé de di-
En déduire l’existence de deux ouverts disjoints U et V tels
mension finie.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
que :
A ⊂ U et B ⊂ V . On note L la norme de L(E) associée à la norme
* de E.
Soit (E, ) un K -espace vectoriel. On note L
1) Montrer que, si p est un projecteur non nul, alors
l’ensemble des applications lipschitziennes de (E, ) dans
p L 1.
lui-même qui s’annulent en 0 E . Pour tout élément f de L,
on note I f l’ensemble des réels k 0 tels que f soit 2) On suppose que la norme est la norme associée à un
k -lipschitzienne. produit scalaire, | , sur E.
1) Prouver que, pour tout f de L, I f est un intervalle. Caractériser les projecteurs de E tels que p L = 1.

2) Montrer que ∀ ( f , g) ∈ L 2 I f + Ig ⊂ I f +g . *
3) Pour tout f de L, on pose N( f ) = inf I f . (PSI) On désigne par N1 , N2 et N∞ les normes
usuelles sur Mn (K)
Montrer que N est une norme sur L.
Sur L(Mn (K), K), on définit les trois normes d’applications
* linéaires correspondantes 1, 2, ∞
Soit K une partie compacte d’un espace vectoriel
tr est la fonction trace.
normé (E, ) et f une application de K dans K telle
Calculer tr 1 , tr 2 et tr ∞.

91
4
Suites
et séries
de fonctions

O B J E C T I F S

Convergence simple d’une suite ou d’une


série de fonctions.
La notion de limite de suite (ou de série numérique) Convergence uniforme d’une suite ou
conduit, lorsque la suite dépend d’un paramètre, d’une série de fonctions.(PSI)
à celle de limite de suite (ou de série) de fonctions. Convergence normale d’une série de fonc-
Abel, au début du XIXe siècle, fournit, avec tions.
sin(n x) Théorème d’interversion des limites pour
(−1)n−1 , un exemple de fonction non une suite de fonctions uniformément conver-
n
gente.(PSI)
continue, somme d’une série de fonctions
continues. Cet exemple, qui sera étudié avec les Théorème d’interversion des limites pour
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

une série de fonctions normalement conver-


séries de Fourier, contraignit ses contemporains à
gente.
approfondir la notion de convergence.
Continuité de la fonction somme d’une sé-
Nous devons à Weierstrass (1841) la définition
rie de fonctions normalement convergente.
rigoureuse de la convergence uniforme et les
Approximation uniforme sur [a, b] des
propriétés développées dans les chapitres suivants
fonctions continues par morceaux sur [a, b]
sur les suites et séries de fonctions. par des fonctions en escalier.
Baire, en 1908, introduit la convergence normale.
Approximation uniforme sur [a, b] des
Deux problèmes apparaissent ensuite. fonctions continues par des fonctions polyno-
1. Une suite (ou une série) de fonctions convergente miales.
étant donnée, la fonction limite est-elle continue ? Approximation uniforme sur R des fonc-
2. Quelles suites de fonctions « simples » tions continues périodiques par des polynômes
approchent une fonction continue ? trigonométriques complexes.

92
4. Suites et séries de fonctions

K désigne R ou C. Les fonctions considérées sont définies sur un intervalle René Baire (1874-1932), mathéma-
I de R, (non vide et non réduit à un singleton) et, sauf mention explicite ticien français. On lui doit ce ré-
du contraire, à valeurs dans K. On note F(I ) le K-espace vectoriel de sultat étonnant : « l’ensemble des
ces fonctions. L’ensemble des fonctions bornées de I dans K, B(I ), est points de continuité d’une fonction
un sous-espace vectoriel de F(I ). De même, l’ensemble C(I ) des fonctions dérivée est dense. »
continues de I dans K est un sous-espace vectoriel de F(I ).

1 Modes de convergence 1

0,8
y

k=1
k=2
1.1. Convergence simple k=3
k=4
0,6 k=5
1.1.1 Convergence simple d’une suite de fonctions
Une suite ( f n ) de fonctions de I dans K est dite simplement convergente 0,4
sur I si, pour tout x de I , la suite numérique ( f n (x)) admet une limite.
En désignant cette limite unique par f (x), on définit une application f de 0,2
I dans K, appelée limite simple de la suite ( f n ) ; on dit que la suite de
fonctions ( f n ) converge simplement sur I vers f . 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 x
Doc. 1. Convergence simple sur
( f n ) converge simplement sur I vers f si : [0, 1] de la suite de fonctions ( f n )
N >..);8F,NO-A,QO+ES
∀x ∈ I ∀´ > 0 ∃ N ∈ N ∀n N | f n (x) − f (x)| ´ (1) 69UOF9A,E@N,B9S
6UO)9>55=PF=/;/,F69F9A,EA
9O/96/9/,PEA,ES
5=7,FM6F,EA.84F69F*A,EA
Exemples *O+33%ELA,O-33+ES
f n := (n, t) → t n
f n (t) = t n sur I = [0, 1]. f := 0
La suite ( f n ) de fonctions converge simplement vers la fonction f définie
sur [0, 1] par f (1) = 1 et, pour t < 1, f (t) = 0. (doc. 1.)

sin(x) cosn (x) p


f n (x) = sur I = 0, . y
1 − cos(x) 2
20
p
Soit x fixé dans 0, , alors cos(x) appartient à [0, 1[.
2
p
La suite de fonctions ( f n ) converge donc simplement sur 0, vers la
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
15
2
fonction nulle. (doc. 2.)

Pour s’entraîner : ex. 1. 10

1.1.2 Convergence simple d’une série de fonctions


5
De même, la série de fonctions u n converge simplement sur I , si, pour k=1

tout x de I , la série numérique u n (x) converge. k=10


On appelle alors fonction somme de la série la fonction S définie sur I par : 0 0,2 0,4 0,6 0,8 x
1 1,2 1,4
∞ Doc. 2. Convergence simple sur
S(x) = u n (x). p
0, de la suite de fonctions
0 2
( fn ) .
93
Analyse PC-PSI

Rapport Mines-Ponts, 2003


La série de fonctions u n converge simplement sur I vers S si : « Pour étudier la convergence d’une
suite de fonctions, la représenta-
∀x ∈ I ∀´ > 0 ∃ N ∈ N ∀n N |Sn (x) − S(x)| ´ tion graphique des premières fonc-
tions de la suite (à l’aide de la
Étudier la convergence simple d’une suite de fonctions ou d’une série de fonc- calculatrice éventuellement) per-
tions revient à étudier la convergence d’une suite ou d’une série numérique dé- met de s’orienter vers le type de
pendant du paramètre x. Le domaine de convergence simple est le domaine convergence que semble posséder
de définition de la fonction somme. la suite. »

Application 1
La fonction z de Riemann et la fonction m

y
On considère les fonctions : 1

1

(−1)n+1 y = S 7( x )
z(x) = et m(x) = . 0,8
nx nx
1 1
y = S 15( x )
z est appelée la fonction z de Riemann. 0,6

Déterminer les domaines de définition de ces deux 0,4


fonctions. y = S 4( x )

0,2

0
y 1 2 3 4 5 6 7 x

3 Doc. 4. La série de fonctions converge vers la fonc-


S15(x) tion m .
N 18.,>1,S69UOF9ARE@NF@+EBF9C+ED9BF@RES
2,5 I9UOF9ARE@N.);FF@+EEBFH*HC+EDH*HBF@REA
S7(x) H*HO+339ES
5=7,FMI9F&AREAI9F#AREA I9F+%ARELARO-3-+33#ES
2
f n := (n, x) → (−1)(n+1) n (−x)
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

n
1,5 Sn := (n, x) → (−1)( k + 1) k (−x)
k =1
S4(x)
1
La fonction z et son prolongement à C sont fon-
2 3 4 5 6 7 x
damentaux en théorie des nombres. Cette fonction
Doc. 3. La fonction z de Riemann. est en particulier l’objet d’une conjecture de Rie-
N 18.,>1,S69UOF9ARE@N9BF@RES mann (1826-1866), reprise par Hilbert dans son
I9UOF9ARE@N.);FH*HBF@REAH*HO+339ES
huitième problème, et toujours non élucidée. Aussi
5=7,FMI9F&AREAI9F#AREA
I9F+%ARELARO+3-+33#ES cette fonction, et la fonction m, ingrédients clas-
siques des problèmes de concours, nous fourniront-
f n := (n, x) → n (−x) elles un fil conducteur pour les chapitres d’étude
n des suites et séries de fonctions. Au fur et à me-
Sn := (n, x) → k (−x)
sure de l’approfondissement de nos connaissances,
k =1

94
4. Suites et séries de fonctions

(−1)n+1
nous en verrons la mise en œuvre avec ces deux 2) De même, la série numérique est
nx
fonctions. grossièrement divergente pour x fixé, inférieur ou
1 égal à 0. Elle converge pour x > 0 comme le
1) La série numérique converge si, et montre le critère spécial des séries alternées.
nx
seulement si, x > 1. Le domaine de définition de La fonction somme m de cette série de fonctions
la fonction somme z est ]1, +∞[ (doc. 3). est donc définie sur ]0, +∞[ (doc. 4).

1.1.3 L’espace vectoriel normé (B( I), ∞)

Considérons l’espace vectoriel, B(I ), des fonctions bornées de I dans K


et l’application :
! Nous constatons ainsi que par-
+
∞ : B(I ) → R ler de la convergence d’une suite
f → f ∞ = sup | f (x)|. de fonctions n’a de sens que si l’on
x∈I précise le type de convergence envi-
sagé et l’intervalle d’étude.
Nous avons, dans le chapitre 2, rencontré cette application et montré qu’elle
est une norme sur B(I ).

1.2. Convergence uniforme de suites et séries


de fonctions (PSI) Pour les PC : GOTO 1.3
1.2.1 Convergence uniforme de suites de fonctions
Une suite ( f n ) de fonctions de I dans K converge uniformément sur I
s’il existe une fonction f de I dans K telle que Rapport Mines-Ponts, 2003
« ...lacunes dans les connaissances
lim f − fn ∞ = 0. de seconde année (convergence uni-
n→+∞
forme)... »

La suite ( f n ) converge uniformément sur I vers f équivaut à : La relation (2) ressemble


beaucoup à la relation (1), mais
∀´ > 0 ∃ N ∈ N ∀n N fn − f ∞ ´ la position du « ∀ x ∈ I » n’est
pas la même. Dans la relation (1),
soit à : l’entier naturel N dépend de x,
alors que dans la relation (2), le
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
∀´ > 0 ∃ N ∈ N ∀n N ∀x ∈ I | f n (x) − f (x)| ´ (2) même N convient pour tous les
x. Ceci justifie la terminologie
« uniforme ». On retrouve le fait
• La convergence uniforme de la suite de fonctions ( f n ) est donc la conver- que la convergence uniforme en-
gence de la suite ( f n − f ) de fonctions bornées de B(I ), relativement à la traîne la convergence simple, la
norme ∞ , vers la fonction nulle. réciproque étant fausse, comme
le montre l’exemple 2 du para-
• La convergence uniforme de la suite de fonctions ( f n ) vers f sur un graphe suivant.
intervalle I de R s’exprime ainsi : pour tout ´ > 0, il est possible de À cause de cette définition, la
trouver un entier N tel que, pour tout n N, le graphe de f n soit contenu norme ∞ est aussi appelée
dans la bande du plan (x Oy) (doc. 5) : norme de la convergence uni-
forme.
{(x, y) | x ∈ I , y ∈ [ f (x) − ´, f (x) + ´]} .

95
Analyse PC-PSI

y
Théorème 1
y = f(x)
Si ( f n ) est une suite de fonctions de B(I ) convergeant uniformément
ε y = fn(x)
sur I vers f , alors la suite de fonctions ( f n ) converge simplement sur
I vers f . [ ] x
a O b
Doc. 5. Convergence uniforme sur
Théorème 2 : Condition suffisante de non-convergence uniforme [a, b].
I étant un intervalle de R et ( f n ) une suite de fonctions de I dans
K convergeant simplement vers f , s’il existe une suite (x n ) de points
de I tels que la suite numérique ( f n (x n ) − f (x n )) ne tende pas vers 0,
alors la convergence de la suite ( f n ) vers f n’est pas uniforme sur I .

Démonstration
En effet : ∀ n ∈ N | fn (xn ) − f (xn )| fn − f ∞

Pour s’entraîner : ex. 2 et 3.

1.2.2 Quelques exemples

Exemple 1 Dans Les méthodes nouvelles de la


mécanique céleste (1892), Poincaré
On considère la suite de fonctions ( f n ) définie par :
voulait caractériser complètement
R+ → R tous les mouvements de systèmes
fn : mécaniques. Il montra notamment
x → x 2 e−n x .
que des développements en série,
utilisés dans le problème des trois
Étudions la convergence de cette suite de fonctions.
corps, étaient convergents, mais
• Fixons d’abord x pour étudier la convergence simple de la suite ( f n ). pas uniformément convergents en
La suite ( f n ) converge simplement vers la fonction nulle sur R+ . général, remettant ainsi en question
• Cette convergence est-elle uniforme ? les démonstrations de stabilité de
Lagrange et Laplace.
Pour tout n 1, la fonction f n est dérivable et f n (x) = xe−n x (2 − n x).
Par conséquent :

2 4 −2
∀ x ∈ R+ | f n (x)| fn = e .
n n2
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

y
La suite de fonctions ( f n ) converge donc uniformément sur R+ vers la fonc-
2
tion nulle.
Exemple 2 : Fonction « bosse glissante »
y = f2(x)
+
Soit la fonction f n définie sur R par (doc. 6) :

⎪ 1


⎪ f n (x) = 2 n 2 x si x ∈ 0,

⎪ 2n y = f1(x)




1 1 1
⎪ f n (x) = −2 n 2 x − si x ∈ ,

⎪ n 2n n O 1 x



⎪ 2

⎪ 1
⎩ f n (x) = 0 si x Doc. 6. Fonction « bosse glis-
n sante ».

96
4. Suites et séries de fonctions

• Vous prouverez que la suite de fonctions ( f n ) converge simplement vers Rapport X-ESPCI, 2002
la fonction nulle. « Il est fortement conseillé aux fu-
• La convergence n’est pas uniforme sur R+ , car : turs candidats de réviser les diffé-
rents types de convergence des sé-
fn − 0 ∞ = sup | f n (t)| = n. ries de fonctions. »
t∈R+

• Toutefois, si nous choisissons a > 0 et si nous considérons la restriction Rapport Mines-Ponts, 2003
des fn à [a, +∞[, la suite de fonctions ( f n |[a,+∞[ ) converge uniformément « La convergence a été encore plus
vers la fonction nulle sur [a, +∞[. rarement étudiée. »
y
y = f (x ) + ´
y = f (x )
1.2.3 Convergence uniforme sur tout segment y = f (x ) − ´
a
J étant une partie de I , lorsque ( f n − f ) est bornée sur J , on note : y = fn(x)
[
O
]
x
b
sup | f (x) − f n (x)| = f n|J − f |J ∞.
x∈J

Une suite de fonctions ( f n ), définies sur I et convergeant simplement sur Doc. 7. Convergence uniforme sur
I vers une fonction f , converge uniformément vers f sur tout segment tout segment.
contenu dans I si, pour tout segment J de R contenu dans I , la suite
( f n|J ) des restrictions de f n à J converge uniformément vers la restriction
f |J de f à J .
Les fonctions fn − f doivent
En d’autres termes, la suite de fonctions ( f n ) converge uniformément vers donc être bornées sur tout seg-
f sur tout segment contenu dans I si, pour tout segment J de R contenu ment J de I , à partir d’un cer-
dans I , on a : tain rang.
lim f n|J − f |J ∞ = 0.
n→+∞ La convergence uniforme sur
Nous utiliserons aussi la convergence uniforme sur des intervalles contenus I entraîne la convergence uni-
dans I . Vous en verrez un exemple dans l’Application 2. forme sur tout segment de I .
Mais la réciproque est fausse. Il
Pour s’entraîner : ex. 4.
suffit de considérer le premier
exemple ci-contre.
1.2.4 Exemples

Exemple 1
Soit f n : [0, 1[→ R, t → t n . 1
n
Le graphe et le calcul nous indiquent que : fn − 0 ∞ = sup t = 1 n=1
t∈[0,1[ 0,8
La convergence de la suite de fonctions ( f n ) vers la fonction nulle n’est pas n=2
0,6
uniforme sur [0, 1[.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Mais, si J = [a, b] est un segment de [0, 1[, on a : f n|J − 0 ∞ = bn 0,4 n=3
n=4
Lorsque n tend vers +∞, bn tend vers 0, donc la suite de fonctions ( f n ) 0,2
converge uniformément sur tout segment de [0, 1[ vers la fonction nulle. n=5
x
(doc. 8.) 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Exemple 2 Doc. 8. Convergence uniforme sur


3 −x tout segment de [0, 1[.
n (x + x)e
Soit la suite ( f n ) de fonctions définies sur [0, +∞[ par fn (x) = . N >..);8F,NO-A,QO+ES
nx +1 69UOF9A,E@N,B9S
• Fixons x dans [0, +∞[: 6UO)9>55=PF=/;/,F69F9A,EA
La suite numérique ( f n (x)) converge. La suite de fonctions ( f n ) converge 9O/96/9/,PEA,ES
5=7,FM6F,EA.84F69F*A,EA*O+33%ELA
simplement sur [0, +∞[ vers la fonction f définie par : ,O-33+ES
0 si x = 0
f (x) = f n := (n, t) → t n
2 −x
(x + 1)e sinon. f := 0

97
Analyse PC-PSI

• La convergence est-elle uniforme sur [0, +∞[ ? y


Faisons appel à Maple, ou à une calculatrice graphique, pour le graphe de f 1
et celui des f n , pour n allant de 1 à 10. (doc. 9.)
La distance entre les réels f n (x) et f (x) est proche de 1 pour x proche 0,8 y=f(x)
de 0. k=10
n (t 3 + t)e−t e−t 2 0,6
∀ t > 0 | f n (t) − f (t)| = − (t 2 + 1)e−t = (t + 1) . k=3
nt + 1 nt + 1 k=2
D’où : 0,4 k=1
1 1 e−1/n
fn − f .
n n 2
0,2
La convergence de la suite ( f n ) vers f sur [0, +∞[ n’est pas uni-
forme. Considérons les restrictions de ces fonctions à un segment [a, b]
(0 < a < b). 0 x
0,2 0,4 0,6 0,8 1
e−t 2 1 + b2
∀ t ∈ [a, b] | f n (t) − f (t)| = (t + 1) . Doc. 9.
nt + 1 na+1
N 18.,>1,U69UOF9ARE@NF9DFRB'CRE
1 + b2 D8R5F@REE0F9DRC+ES
f n|[a,b] − f |[a,b] ∞ . 6UO)9>55=PF=/;/,F69F9AREA
na+1 9O/96/9/,PEARES
La convergence de la suite de fonctions ( f n ) vers f est uniforme sur tout N 5=7,FM6FREA.84F69F*AREA
segment [a, b] de ]0, +∞[. *O+33+-ELARO-33+ES
n (x 3 + x)e(−x)
f n := (n, x) →
1.2.5 Cas des fonctions bornées nx +1
f := x → (x 2 + 1)e(−x)
Théorème 3
Soit ( f n ) une suite de fonctions bornées convergeant uniformément vers
f sur I , alors la fonction f est bornée.

Démonstration
∀x ∈ I | f (x)| f − fn ∞ + fn ∞.

La convergence uniforme d’une suite ( f n ) de fonctions bornées sur I , vers


f , est la convergence dans l’espace vectoriel normé (B(I ), ∞ ).

Théorème 4
Soit ( f n ) une suite de fonctions bornées sur I convergeant uniformé-
ment vers f sur I , alors la suite ( f n ) vérifie le critère de Cauchy de
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

convergence uniforme :

∀´ > 0 ∃ N ∈ N ∀n N ∀p∈N f n+ p − f n ∞ < ´.

1.2.6 Convergence uniforme d’une série de fonctions


Soit (u k ) une suite de fonctions de I dans K. Alors, la suite des sommes
n
partielles (Sn ), définie par Sn (x) = u k (x), est une suite de fonctions
0
définies sur I . Si la série de fonctions u k converge simplement sur I , Rapport Mines-Ponts, 2003
on peut définir la fonction reste d’indice n sur I en posant : « Certains semblent mal maîtriser
∞ la notion de convergence uniforme
∀n ∈ N ∀x ∈ I Rn (x) = u k (x). car ils ne précisent pas le domaine
k=n+1 de variation de la variable. »

98
4. Suites et séries de fonctions

La série de fonctions u k de I dans K est dite convergente uniformé- Rapport Mines-Ponts 2003
ment (ou uniformément convergente) sur I lorsque la suite des fonctions « Il y a toujours confusion entre
sommes partielles (Sn ) associée converge uniformément sur I . convergence uniforme sur tout seg-
ment de I et convergence uni-
forme sur I . »
Théorème 5
Une série de fonctions u k de I dans K est uniformément conver-
gente si, et seulement si, la série de fonctions u k converge simplement Rapport X-ESPCI, 2000
sur I et si la suite des fonctions restes (Rn ) converge uniformément sur « graves confusions entre conver-
I vers la fonction nulle. gence simple, uniforme, uniforme
sur tout segment. »

1.2.7 Convergence uniforme sur tout segment Rapport Centrale, 2001


d’une série de fonctions « Et toujours l’erreur classique :
la convergence uniforme sur tout
La série de fonctions u k est dite convergente uniformément sur tout
segment [a, b] de ]0, +∞[ im-
segment de I lorsque, pour tout segment J de I , la série de fonctions plique la convergence uniforme sur
u k|J converge uniformément sur J . ]0, +∞[ . »

Pour s’entraîner : ex. 5.

Application 2
Utilisation du critère spécial des séries alternées : la fonction m

La fonction m est définie sur R+∗ par Le majorant est indépendant de x et tend vers 0.

(−1)n−1 La série de fonctions de somme m(x) converge
m(x) = .
nx uniformément sur [b, +∞[, pour tout b > 0.
1
1) Étudier la convergence uniforme sur tout seg- 2) Montrons que la convergence de cette série de
ment de R+∗ de la série de fonctions définissant fonctions n’est pas uniforme sur R+∗ .
la fonction m. Pour tout n, (−1)n u n+1 = Rn − Rn+1 . Les
2) Montrer que cette convergence n’est pas uni- fonctions u n , différences de fonctions bornées sur
forme sur R+∗ . R+∗ , sont bornées sur R+∗ .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Si la convergence de la série de fonctions était uni-
1) Soit b > 0 fixé. Le critère spécial des séries forme sur R+∗ , la suite (u n ) aurait pour limite
alternées s’applique. 0 dans l’espace vectoriel normé des fonctions bor-
(−1)n 1 nées sur R+∗ , muni de ∞ . Or, u n ∞ = 1,
∀x b |Rn (x)| . ce n’est pas le cas.
(n + 1)x (n + 1)b

1.3. La convergence normale


1.3.1 Définition
Étant donné une suite (u k ) de fonctions bornées sur I , on dit que la série ! La convergence normale ne
de fonctions u k converge normalement sur I si la série uk ∞ concerne que les séries de fonc-
converge. tions.

99
Analyse PC-PSI

Rapport Mines-Ponts, 2001


Théorème 6 « Mauvaise connaissance de la
Toute série de fonctions u k , normalement convergente sur I , est convergence normale. »
simplement convergente sur I .

Démonstration
Soit u k une série de fonctions normalement convergente sur I et x un point Rapport Mines-Ponts 2003
de I . « La notion même de convergence
normale est mal connue et encore
Alors, la série numérique |u k (x)| est à termes positifs, et majorée par la série
moins bien maîtrisée. »
convergente uk ∞, donc converge. La série numérique u k (x) converge ab-
solument, donc la série de fonctions u k converge simplement sur I .

Théorème 7 (PSI) ! La réciproque est fausse.


Toute série de fonctions u k normalement convergente sur I est uni- Considérons la série de fonctions
formément convergente sur I . (−1)n
constantes .
n
Cette série de fonctions n’est
Démonstration pas normalement convergente.
∞ ∞ Cependant, elle converge pour
∀x ∈ I |Rn (x)| |u k (x)| uk ∞ = ´n . tout x réel car la série numérique
n+1 n+1 (−1)n
vérifie le critère spé-
´n est le reste d’une série numérique convergente, donc tend vers 0 lorsque n tend n
vers +∞. cial des séries alternées et, pour
tout n :
La suite des fonctions reste converge uniformément vers la fonction nulle sur I .

(−1)k 1
Rn ∞ = sup ,
1.3.2 Convergence normale sur tout segment t∈R n+1 k n+1

On dit que la série de fonctions u k converge normalement sur tout seg- donc la série de fonctions converge
ment de I si, pour tout segment J de I , la série u k|J ∞ converge. uniformément sur R.

Exemple
xn Rapport Mines-Ponts, 2003
La série qui définit la fonction exponentielle converge normalement « Encore cette année le jury rap-
n!
sur tout segment de R. pelle qu’il faut préciser sur quel en-
semble a lieu telle ou telle conver-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

1.3.3 Méthode pratique gence. »

Théorème 8
Soit u k une série de fonctions définies sur I , à valeurs dans K. Rapport E3A, 2002
« Les majorations permettant d’éta-
S’il existe une suite de réels (´n ) telle que : blir la convergence normale sont
• ∀n ∈ N ∀x ∈ I |u n (x)| ´n presque toujours inexactes voire
• la série ´k converge, farfelues. »

alors la série de fonctions u k converge normalement sur I .


Rapport Mines-Ponts, 2003
« Il fallait majorer par une expres-
sion indépendante de x pour obte-
Pour s’entraîner : ex. 6 et 7. nir la convergence normale. »

100
4. Suites et séries de fonctions

Théorème 9 La convergence normale est un


puissant outil pour établir la
Si la série de fonctions u k est normalement convergente sur I , alors :
convergence uniforme d’une sé-
∞ ∞ rie de fonctions.
un ∞ un ∞.
0 0

Démonstration
n ∞ (PSI) Lorsqu’une série de fonc-
Posons Sn (x) = u k (x) et S(x) = u k (x) . tions converge normalement sur
0 0 n ∞ tout segment de I , elle converge
On sait que : ∀ n ∈ N ∀ x ∈ I |Sn (x)| uk ∞ uk ∞. uniformément sur tout segment
∞ 0 0 de I .
Il en résulte : ∀ x ∈ I |S(x)| uk ∞ .
0
∞ ∞
Puis : S ∞ = un ∞ un ∞ .
0 0

Application 3
Les fonctions z et m

Rappelons que :
∞ ∞
2) (PSI) Si la convergence de la série de fonctions
1 (−1)n+1 n −x était uniforme sur ]1, +∞[, on aurait :
z(x) = et m(x) =
nx nx
1 1
2n
et que z est définie sur ]1, +∞[ et m sur 1
]0, +∞[. ∀ x ∈ ]1, +∞[ Rn (x) Rn ∞.
kx
n+1
1) Étudier la convergence normale de la série de
fonctions définissant z . En faisant tendre x vers 1, on obtiendrait :
2) (PSI) Étudier la convergence uniforme de la sé-
2n
rie de fonctions définissant z . 1 1
Rn ∞,
3) Étudier la convergence normale de la série de 2 k
n+1
fonctions définissant m.
4) Donner une relation entre les fonctions z et m. ce qui contredit la convergence uniforme.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
3) On en déduit que la série de fonctions
(−1)n+1
1) Montrons d’abord que z est normalement converge normalement sur tout inter-
nx
convergente sur tout intervalle [a, +∞[ (a > 1 valle [a, +∞[ (a > 1 fixé).
fixé).
1 1 4) Relation entre m(x) et z(x).
∀ x ∈ [a, +∞[ ,
nx na Pour tout x > 1 :
1
La série numérique converge, donc la série ∞
1

1
na m(x) = −2
1 nx (2n)x
de fonctions est normalement convergente 1 1
nx
sur [a, +∞[. ∞
Mais la convergence de la série de fonctions défi- 1
= (1 − 21−x ) = z(x)(1 − 21−x ).
nissant z n’est pas normale sur ]1, +∞[. nx
1

101
Analyse PC-PSI

1.4. Extension
A est une partie de C. Étant donnée une suite (u k ) de fonctions bornées de
A dans K, on dit que la série de fonctions u k converge normalement
sur A si la série uk ∞ converge.

On dit que la série de fonctions u k converge normalement sur tout com- Cette extension nous sera utile
pact de A si, pour tout compact J de A, la série u k|J ∞ converge. lors de l’étude des séries entières.
Les théorèmes 6 et 7 se généralisent à des séries définies sur une partie A
de C.

Exemple
Considérons la série de fonctions définies sur C, u n , avec :
y

zn 50
u n (z) = .
n!
40
Convergence simple k=7
30
zn
Nous avons déjà établi que, pour tout z de C, la série numérique k=9 20
n!
converge absolument et nous avons nommé exponentielle la fonction somme :
10
∞ n x
z
exp(z) = = ez . −6 −4 −2 0 2 4
n!
0
−10
k=10
La série de fonctions converge donc simplement sur C. −20
k=8
(doc. 10.)
Doc. 10. Sommes partielles de la
Convergence normale sur tout compact de C xn
série .
n!
Soit J un compact de C. On a : N 18.,>1,U
N KUO5=7,FM.84F<79!81,
F.81/8.F8R5FREARA*EA57=P97;EA
∃M ∈R ∀z ∈ J |z| M. *O#33+-ELARO@$33&EU
N JUO5=7,F8R5FREARO@$33&EU
Ainsi : N T/,2F5=7,.EU:/.5=>PFMKAJLA
,/,=8O?PO8R5FRE?ES
Mn Mn
∀z ∈ J |u n (z)| et u n|J ∞ .
n! n!
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Mn
La série numérique converge. La série u n converge donc nor-
n!
malement sur tout compact de C.

(PSI) Converge-t-elle uniformément sur C ?


+∞
zk
Soit n fixé. La fonction reste d’ordre n est définie par Rn (z) = .
k!
n+1
On remarque que : Inconvénients
t n+1 de la convergence simple
∀ t ∈ R+ Rn (t) . On ne maîtrise pas les propriétés
(n + 1)!
analytiques : continuité, dérivabi-
t n+1 lité de la fonction limite en cas de
Or, lim = +∞. La suite de fonctions (Rn ) ne converge donc pas convergence simple de la suite ou
t→+∞ (n + 1)!
uniformément vers la fonction nulle sur C. de la série de fonctions.

102
4. Suites et séries de fonctions

2 Continuité de la limite d’une suite


(ou d’une série) de fonctions

2.1. Théorème d’interversion des limites (PSI) y


1
2.1.1 Le théorème
0,8
Théorème 10
0,6 k=1
Soit ( f n ) une suite de fonctions de F(I , K) et a adhérent à I .
Si la suite vérifie :
0,4
• ( f n ) converge uniformément sur I vers f ;
k=5
• chaque fonction f n admet une limite bn en a. 0,2
Alors :
• la suite (bn ) converge vers un scalaire b ; 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 t
• f admet en a la limite b : Doc. 11. La fonction limite n’est
pas continue sur [0, 1].
lim lim f n (x) = lim lim f n (x) . f n := (n, t) → t n
x→a n→+∞ n→+∞ x→a
f := 0

Démonstration
Rapport Mines-Ponts, 2001
• Montrons que la suite (bn ) est une suite de Cauchy de K.
Fixons un ´ > 0. « L’interversion des passages à la
limite ou la justification de la
La suite ( f n ) converge uniformément vers f sur I , et :
convergence de la série sont mal
traitées ou passées sous silence. »
∃ N ∈ N ∀n N ∀p∈N f n+ p − f n ∞ ´.
Donc : ∃ N ∈ N ∀n N ∀ p ∈ N ∀x ∈ I | fn+ p (x) − fn (x)| ´.
L’application (x → |x|) est continue. Faisons tendre x vers a :

∃ N ∈ N ∀n N ∀p∈N |bn+ p − bn | ´.

La suite (bn ) est donc une suite de Cauchy de K, elle converge vers un scalaire b. Le théorème s’applique donc
• Montrons que f admet en a la limite b. aux extrémités des intervalles
de définition des fonctions f n .
| f (x) − b| | f (x) − f n (x)| + | f n (x) − bn | + |bn − b|. Il s’applique aussi en +∞ si
Fixons ´ > 0. Il existe N tel que : I contient un intervalle de la

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
forme [c, +∞[ et en −∞ si I
∀n N f − fn ∞ ´ et |bn − b| ´. contient un intervalle de la forme
] − ∞, c].
On en déduit :

∀n N ∀x ∈ I | f (x) − b| 2´ + | fn (x) − bn |.

Terminons en supposant a réel.


Soit n N, la fonction f n admet bn comme limite en a, donc :

∃ a > 0 ∀ x ∈ ]a − a, a + a[ ∩ I | fn (x) − bn | ´.
Lorsque a = +∞, on sub-
En définitive, pour cet ´ fixé, pour ce n et pour tout x de ]a − a, a + a[ ∩ I , on a : stitue à a un réel M et
à ]a − a, a + a[ l’inter-
| f (x) − b| | f (x) − fn (x)| + | f n (x) − bn | + |bn − b| 3´.
valle ]M, +∞[ . Adapter pour
On a prouvé que : lim f (x) = b. a = −∞ .
x→a

103
Analyse PC-PSI

2.1.2 Les conséquences

Corollaire 10.1 Si la suite ( f n ) de fonctions


• Soit ( f n ) une suite de fonctions de F(I , K) et a un point de I . Si continues sur I converge uni-
toutes les fonctions f n sont continues en a et si la suite de fonctions formément vers f sur tout seg-
converge uniformément sur I vers f , alors f est continue en a. ment de I , alors f est conti-
nue sur tout segment de I , donc
• Soit ( f n ) une suite de fonctions de C(I ) convergeant uniformément
continue sur I .
vers f sur I . Alors f est continue sur I .
• Soit ( f n ) une suite de fonctions de C(I ) convergeant vers f uni-
formément sur tout segment de I . Alors f est continue sur I .

Pour s’entraîner : ex. 8 et 9.

Corollaire 10.2 : Théorème d’interversion des limites pour une série


de fonctions On peut avoir f = lim f n
continue en a, sans que les
Soit (u n ) une suite de fonctions de F(I ) et a adhérent à I . Si :
f n soient continues. Ainsi, la
• la série de fonctions u n converge uniformément sur I vers S ; suite de fonctions ( f n ) définies
E(x)
• chaque fonction u n admet une limite bn en a ; sur R+ par f n (x) =
(n + 1)
alors : converge simplement vers la
• la série bn converge vers un scalaire b ; fonction nulle. Elle converge
aussi uniformément sur tout seg-
• la fonction somme S admet en a la limite b.
ment de R+ , mais les f n ne
∞ ∞ sont pas continues, bien que f
lim u n (x) = lim u n (x) le soit.
x→a x→a
0 0
On peut aussi avoir
f = lim f n continue en a,
sans que la convergence soit
Corollaire 10.3 uniforme. Ainsi, la suite de
Soit u k une série de fonctions continues sur I , uniformément fonctions ( f n ) définies sur
∞ R+ par f n (x) = t n converge
convergente sur tout segment de I . Alors la fonction somme S = uk simplement sur [0, 1[ vers la
k=0 fonction nulle f . Il n’y a pas
est continue sur I . convergence uniforme, mais les
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

f n et f sont continues sur


[0, 1[ .
Pour s’entraîner : ex. 10 à 12.

2.1.3 Exemples

La fonction z de Riemann
Supposons la série de fonctions uniformément convergente sur ]1, +∞[. On
peut alors appliquer à la fonction z le théorème d’intervention des limites,
car :
1 1
lim = .
x→1 n x n
1
On en déduit que la série converge. Ce qui est faux.
n

104
4. Suites et séries de fonctions

La fonction m
Si l’on suppose la série de fonctions définissant m uniformément convergente
sur ]0, +∞[, on peut appliquer le théorème d’interversion des limites, avec :
(−1)n+1
lim = (−1)n+1 .
x→0 nx

On obtient la convergence de la série (−1)n+1, ce qui est faux.

La série de fonctions u k définie par :

t2 − 1
u k (t) = (−1)k ln 1 + y
k(2 + t 2 ) y = S20(x)
0,5
y = S5(x)
Si t est un réel fixé, la série numérique u k (t) est une série alternée qui
0,4
vérifie le critère spécial des séries alternées, et donc converge. De plus, pour y = S10(x)
tout n, on a : 0,3
0,2
t2 − 1
|S(t) − Sn (t)| = |Rn (t)| |u n+1 (t)| ln 1 + 0,1
(n + 1)(2 + t 2 ) −1 1 x
En distinguant les cas |t| 1, et |t| < 1, on obtient : −2 0 2
−0,1
1 −0,2
Rn ∞ ln 1 + .
n+1 −0,3
La série de fonctions u k converge uniformément sur R vers S (doc. 12). Doc. 12. Convergence uniforme sur
R de la série de fonctions.
1
De plus, lim u k (t) = (−1)k ln 1 + . Donc, nous pouvons appliquer le
t→+∞ k
théorème d’interversion des limites. On obtient :
1
• la convergence de la série numérique (−1)k ln 1 + ;
k

1
• lim S(x) = (−1)k ln 1 + .
x→+∞ k
1
2n 2n
1 k+1
S2n = (−1)k ln 1 + = (−1)k ln
k k
k=1 k=1
32 52 . . . (2 n − 1)2 (2 n + 1) (2 n + 1)((2 n)!)2
= ln = ln .

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
22 42 . . . (2 n − 2)2 (2 n)2 24 n (n!)4

Utilisons la formule de Stirling : n! ∼ n n+1/2 e−n 2 p, on en déduit :
2 2
S2 p ∼ ln . Donc lim S2n = lim Sn = lim S(x) = ln .
p n→+∞ n→+∞ x→+∞ p

2.2. Le théorème d’interversion des limites (PC)

Théorème 11 : Théorème d’interversion des limites pour une série de


Rapport Centrale, 2000
fonctions
« Les théorèmes d’interversion (li-
Soit (u n ) une suite de fonctions de F(I ) et a adhérent à I . Si : mites, séries, intégrale) sont évi-
• la série de fonctions u n converge normalement sur I vers S ; demment à justifier avec soin. »

105
Analyse PC-PSI

• chaque fonction u n admet une limite bn en a ; Rapport Mines-Ponts, 2001


« L’interversion des passages à la
alors :
limite ou la justification de la
• la série bn converge vers un scalaire b ; convergence de la série sont mal
• la fonction somme S admet en a la limite b. traitées ou passées sous silence. »
∞ ∞
lim u n (x) = lim u n (x)
x→a x→a
0 0

La démonstration n’est pas exigible des candidats et nécessite des outils qui ne
sont pas à notre programme.

Rapport E3A, 2002


Corollaire 11.1
« Ils affirment que S est forcément
Soit u k une série de fonctions continues sur I , normalement conver- continue, vu qu’une somme d’appli-

cations continues est continue. »
gente sur tout segment de I . Alors la fonction somme S = u k est
k=0
continue sur I .

Pour s’entraîner : ex. 10 et 11.

Application 4
Les fonctions z et m

1 et que z est définie sur ]1, +∞[ et m sur


1) Montrer que lim m(x) = .
x→0 2 ]0, +∞[.
2) Calculer m(1).
3) Donner lim z(x) et lim m(x).
x→+∞ x→+∞
y
a
4) Montrer que : ∃ a ∈ R z(x) ∼1+ et
x −1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

préciser a.
5) Retrouver ce résultat en utilisant la relation éta- 5
blie entre z et m dans le chapitre précédent.
6) Montrer la continuité des fonctions z et m sur 4
]1, +∞[.
7) (PSI) Préciser le domaine de continuité de la 3
fonction m.
2
Rappelons que :

1 1
z(x) =
nx 2 4 6 8 10 x
1
et : ∞ Doc. 13. La fonction z.
(−1)n+1
m(x) = N 5=7,FG8,>FREARO+33+-ES
nx
1

106
4. Suites et séries de fonctions


y (−1)n+1
1 2) m(1) = = ln 2.
n
1
3) De même, les séries de fonctions définissant les
0,8
fonctions z et m étant normalement convergentes
sur l’intervalle [2, +∞[, on peut appliquer pour
0,6 chacune le théorème de la double limite et on ob-
tient :
0,4
lim z(x) = 1 et lim m(x) = 1.
x→+∞ x→+∞
0,2

x 1
4) Procédons également en comparant x à une
n
0 1 2 3 4 5 6 7 intégrale. Soit x > 1 fixé.
Doc. 14. La suite de fonctions converge vers la k+1 k
dt 1 dt
fonction m. ∀k 2 .
N 18.,>1,S69UOF9ARE@NF@+EBF9C+ED9BF@RES k tx kx k−1 tx
I9UOF9ARE@N.);FF@+EBFH*HC+EDH*HBF@REA
H*HO+339ES ce qui donne :
5=7,FMI9F(#AREAI9F("ARELARO-3-+33#ES
1
[(k + 1)−x+1 − k −x+1 ]
f n := (n, x) → (−1)(n+1) n (−x) −x + 1
n
Sn := (n, x) → (−1)( k +1) k (−x) 1 1
[k −x+1 − (k − 1)−x+1 ].
k =1 kx −x + 1
1) Décalons les termes dans l’expression de m(x). D’où :

(−1)n+2 1
m(x) = 1 + . [−(n + 1)−x+1 + 1]
(n + 1)x x−1
n=1
n
1 1
D’où : 1+ [−n −x+1 + 1].
kx x−1
1

n+1 1 1
−1 + 2 m(x) = (−1) x
− . Faisons tendre n vers +∞, on obtient :
n (n + 1)x
n=1
1 1
z(x) 1+ ,
L’étude, sur [1, +∞[, de la fonction : x −1 x −1
1 1 1
u→ − d’où : z(x) ∼1 .
u x (u + 1)x x −1
5) Immédiat.
permet d’appliquer le critère des séries alternées.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Nous pouvons écrire : 6) Il suffit de rappeler que les séries définissant ces
fonctions convergent normalement sur tout segment
1 1
0 −1 + 2 m(x) 1− . de ]1, +∞[ et que la fonction : x → x est conti-
2x k
1 1 nue sur R+∗ pour obtenir le résultat souhaité.
Puis, m(x) 1− . Donc : 7) (PSI) Nous avons, dans l’application 2, établi la
2 2 · 2x
1 convergence uniforme, sur tout segment de R+∗ ,
lim m(x) = . de la série de fonctions définissant m.
x→0 2

2.3. Extension
Dans ce paragraphe, les applications considérées sont définies sur une partie
A de C et à valeurs dans K.

107
Analyse PC-PSI

Nous admettrons que le théorème d’interversion des limites se généralise au


cas d’une série de fonctions convergeant normalement sur A .

Théorème 12 : Théorème d’interversion des limites pour une série Le choix d’une partie A de C
de fonctions a été dicté par la nécessité d’étu-
dier plus loin la continuité de
Soit (u n ) une suite de fonctions de F( A) et a adhérent à A. Si :
fonctions sommes de séries en-
• la série de fonctions u n converge normalement sur A vers S ; tières sur le disque ouvert de
• chaque fonction u n admet une limite bn en a ; convergence.

alors :
• la série bn converge vers un scalaire b ;
• la fonction somme S admet en a la limite b.
∞ ∞
lim u n (x) = lim u n (x)
x→a x→a
0 0

Corollaire 12.1
Soit u k une série de fonctions continues sur A, normalement conver-

gente sur tout compact de A. Alors la fonction somme S = u k est
k=0
continue sur A.

Exemple
zn
Nous avons établi que la série de fonctions est normalement conver-
n!
gente sur tout compact de C. C’est une série de fonctions continues sur C,
donc la fonction somme, l’exponentielle, est continue sur C.

3 Approximations
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Dans ce paragraphe, les fonctions considérées sont définies sur R ou sur un


segment de R et à valeurs dans K. y

3.1. Fonctions en escalier


[ ]
On appelle subdivision d’un segment [a, b] de R, toute suite finie et crois-
a O b x
sante de points de [a, b], (x i )i∈[[0,n]] , telle que a = x 0 < x 1 < · · · < x n = b.
On appelle fonction en escalier sur [a, b], toute fonction f à valeurs dans
K, définie sur [a, b], pour laquelle il existe une subdivision (x i )i∈[[0,n]] de
[a, b], telle que la restriction de f à chaque ]x i , x i+1 [ (i ∈ [[0, n − 1]]) Doc. 15. Fonction en escalier sur
soit une fonction constante (doc. 15). [a, b].
L’ensemble des fonctions en escalier sur [a, b] est un sous-espace vectoriel de
l’espace vectoriel F([a, b], K). Cet espace vectoriel est noté Esc([a, b], K).

108
4. Suites et séries de fonctions

Une fonction f de R dans K est dite en escalier sur R s’il existe un y


segment [a, b] de R tel que f |[a,b] soit en escalier sur [a, b] et f |R−[a,b]
soit nulle.
Exemple : La fonction f définie sur R par :

⎪ O π x
⎨ 0 si x < −1
f (x) = E(x) si −1 x < p

⎩ 0 si p x.
Doc. 16. Fonction en escalier sur
R.
3.2. Fonctions continues par morceaux
On appelle fonction continue par morceaux sur [a, b], toute fonction f Rapport X-ESPCI, 2001
à valeurs dans K , définie sur [a, b] pour laquelle il existe une subdivi- « Les difficultés proviennent ... de la
sion (x i )i∈[[0,n]] de [a, b], telle que la restriction de f à chaque ]x i , x i+1 [ continuité par morceaux. »
(i ∈ [[0, n − 1]]) puisse se prolonger en une fonction continue sur [x i , x i+1 ].
Une telle subdivision est appelée subdivision adaptée à la fonction f .
L’ensemble des fonctions continues par morceaux sur [a, b] est un sous-
espace vectoriel de l’espace vectoriel des fonctions de [a, b] dans K. Cet
espace vectoriel est noté CM([a, b]).
Une fonction f d’un intervalle I de R dans K est dite continue par
morceaux sur I si sa restriction à tout segment contenu dans I est continue
par morceaux. L’ensemble des fonctions continues par morceaux sur I est un
sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel des fonctions de I dans K. Cet
espace vectoriel est noté CM(I ).
Exemple : La fonction partie entière, E, est continue par morceaux sur R.
y

3.3. Approximation uniforme des fonctions continues


par morceaux sur [ a, b ]
Théorème 13 (Théorème d’approximation) [ ]
a O b x
Toute fonction continue par morceaux sur un segment [a, b], à valeurs
dans K, peut être approchée uniformément par des fonctions en escalier Doc. 17. Fonction continue par
sur [a, b] : morceaux sur [a, b] .

∀ f ∈ CM([a, b]) ∀ ´ > 0 ∃ g ∈ Esc([a, b]) f −g ∞ ´.


y

Démonstration c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

(PSI) Soit f une fonction continue par morceaux sur [a, b], à valeurs dans K.
Fixons un réel ´ > 0 et notons A l’ensemble des c de [a, b] tels que f puisse
être approchée uniformément sur [a, c], à ´ près, par des fonctions en escalier sur x
[ ]
[a, c]. A est une partie non vide de R, majorée par b. Elle possède une borne su- a O b
périeure M. Montrons que : M = b.
Posons lim f (x) = l. Doc. 18. Fonction non continue par
x→a morceaux sur [a, b] .
∃ a > 0 ∀ x ∈]a, a + a[ | f (x) − l| ´
La fonction g définie sur [a, a + a] par : g(a) = f (a) et ∀ x ∈]a, a + a] g(x) = l
est en escalier sur [a, a + a] et approche uniformément f à ´ près sur cet intervalle. La démonstration est hors pro-
Donc : M a + a. Si a < M < b, un raisonnement analogue, construit avec les gramme en PC
limites à gauche et à droite de f en M, permet de montrer l’existence de b > 0
tel que f soit approchée uniformément à ´ près sur [a, M + b] par une fonction en
escalier sur cet intervalle. Donc : M = b.

109
Analyse PC-PSI

Généralisation : Si E est un espace vectoriel de dimension finie, on définit


(PSI) Ce théorème signifie que
de manière analogue la notion de fonction en escalier, de fonction continue toute fonction de CM([a, b])
par morceaux de [a, b] dans E . Le théorème ci-dessus est encore vérifié. est la limite uniforme d’une
Sa justification repose sur le fait que les fonctions coordonnées d’une fonction suite de fonctions en escalier sur
continue par morceaux à valeurs dans E sont continues par morceaux. [a, b] :

3.4. Approximation uniforme des fonctions continues ∀ f ∈ CM([a, b])


sur [ a, b ] par des fonctions polynomiales ∃ ( f n ) ∈ (Esc[a, b])N
lim f − fn ∞ = 0.
n→+∞
Théorème 14 : Premier théorème de Weierstrass
Toute fonction numérique, continue sur un segment [a, b] , peut être
approchée uniformément sur [a, b] par des fonctions polynomiales sur La démonstration de ce théorème
[a, b]. et celle du théorème suivant sont
hors programme.

Exemple : Considérons la fonction exponentielle, un réel a > 0 et les fonc-


n
xk
tions polynômes Pn définies par Pn (x) = .
k!
k=0
+∞
ak
Pour tout x dans [−a, a] | exp(x) − Pn (x)| .
k!
n+1
Si ´ > 0 est fixé, il existe n tel que ∀ x ∈ [−a, a] | exp(x) − Pn | ´.
Pour s’entraîner : ex. 13 et 14.

3.5. Approximation uniforme des fonctions continues


sur [ a, b ] par des polynômes trigonométriques

On appelle fonction polynôme trigonométrique toute fonction de R dans


C, combinaison linéaire des fonctions ek : (t → ei k t ), où k est un entier
relatif.
Vous vérifierez sans difficulté que toute fonction polynôme trigonométrique est
combinaison linéaire, à coefficients complexes, des fonctions :
ck : t → cos(k t) (k ∈ N) et sk : t → sin(k t) (k ∈ N∗ ).
Inversement, toute combinaison linéaire de fonctions ck et sk est une fonc- Ce théorème, publié en 1885 par
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

tion polynôme trigonométrique. Weierstrass, fut généralisé, en


1937, par l’américain Stone, aux
Théorème 15 : Second théorème de Weierstrass fonctions à valeurs réelles ou com-
plexes continues sur un compact
Toute fonction à valeurs complexes, continue et 2p-périodique sur R, de R.
peut être approchée uniformément par des polynômes trigonométriques.

Si f a pour période T > 0,


Exemple on substitue ei n 2p t/T à ei n t .
Nous reverrons ceci dans le cha-
Le cours sur les séries de Fourier permet de prouver que la fonction Arccos (cos) pitre sur les séries de Fourier.
peut être approchée uniformément sur R par la suite des polynômes trigono- Dans ce chapitre, nous verrons
métriques : également une application im-
N
p 4 cos (2n + 1) x portante de ce théorème.
− .
2 p (2n + 1)2
n=0

110
4. Suites et séries de fonctions

• L’étude d’une suite (ou d’une série) de fonctions commence le plus souvent par celle de la conver-
gence simple. On fixe la variable x et on étudie la suite (ou la série) numérique associée.
• Pour étudier la convergence normale d’une série de fonctions bornées sur I , on essaye de majorer
|u n (x)| par le terme général an ne dépendant pas de x d’une série convergente :

∀ x ∈ I |u n (x)| an et an converge.

• Pour montrer qu’une fonction S, somme d’une série de fonctions u n , est continue sur I ,
il suffit d’établir que :
• les fonctions u n sont continues sur I ;
• la convergence de la série u n vers S est normale (ou uniforme (PSI)) sur tout segment de I .
Programme PSI
• La convergence uniforme d’une suite (ou d’une série) de fonctions est l’étude de la convergence
dans l’espace vectoriel normé (B(I ), ∞ ).
• Pour étudier la convergence uniforme d’une suite de fonctions bornées sur I , on peut :
• chercher à majorer | f n (x) − f (x)| par un réel an ne dépendant pas de x et tendant vers 0 lorsque
n tend vers l’infini ;
• faire l’étude, n étant fixé, de la fonction f n − f , dans le but de déterminer fn − f ∞ .
• Lorsque les fonctions fn ne sont pas bornées sur I , ou lorsque la suite de fonctions ne converge
pas uniformément sur I , on peut chercher à établir la convergence uniforme sur tout segment de I.

• Pour étudier la convergence uniforme d’une série u n de fonctions bornées sur I :


• si la série numérique u n (x) vérifie, pour tout x, le critère spécial des séries alternées, on majore
le reste |Rn (x)| par |u n+1 (x)|, puis on tente de majorer |u n+1 (x)| par un réel an ne dépendant pas
de x et tendant vers 0 lorsque n tend vers l’infini ;
• sinon, on peut essayer de prouver la convergence normale de la série de fonctions.
• Pour montrer qu’une fonction f , limite d’une suite de fonctions ( fn ), est continue sur I , il
suffit d’établir que :
• les fonctions f n sont continues sur I ; c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

• la convergence de la suite ( f n ) vers f est uniforme sur tout segment de I .

111
Analyse PC-PSI

TD
Polynômes d’interpolation de Lagrange et convergence
(D’après ENSI, 1990.)

Dans tout cet exercice, n désigne un entier naturel non nul, Rn [X] l’espace vectoriel des polynômes à coefficients
réels de degré n, a et b deux réels tels que : a < b et x 0 , x 1 , . . . , x n , n + 1 réels distincts tels que :
a x 0 < x 1 < · · · < x n b. f est une fonction continue sur [a, b].
1) Donner l’expression du polynôme Pn de Rn [X] tel que, pour tout j de [[0, n]] : Pn (x j ) = f (x j ).
Nous allons étudier la convergence de la suite (Pn ) dans deux cas particuliers.
A) Premier exemple : f est de classe C∞ sur [a, b] et toutes les dérivées de f sont bornées sur [a, b] par une
même constante réelle M.
1) x étant un réel de [a, b] différent de tous les x j , on note w la fonction définie sur [a, b] par :
f (x) − Pn (x)
w(u) = f (u) − Pn (u) − qn (u),
qn (x)
n
où qn est le polynôme défini par qn (x) = (x − x j ).
j =0
En utilisant plusieurs fois le théorème de Rolle, montrer qu’il existe un réel v de [a, b] tel que :
f (n+1) (v)
f (x) − Pn (x) = qn (x).
(n + 1)!
2) Pour chaque entier n 1, on choisit arbitrairement les réels x 0 , x 1 , . . . , x n tels que :
a x0 < x1 < · · · < xn b
et on définit ainsi une suite de fonctions polynômes (Pn ).
Montrer que la suite de fonctions (Pn ) approche uniformément f sur [a, b].
Donner un exemple pour f et [a, b] .
B) Second exemple : La fonction f est définie sur [−1, 1] par f (x) = |x| et, pour tout entier j de [[0, n]], on
2j
pose : x j = −1 + .
n+1
1) p et q étant des entiers naturels tels que 0 p < q, montrer :
p
q q − 2k − 1 q −1 q − 2p − 2
(−1)k = 1 + (−1) p (1)
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

k k +1 p p+1
k=0
n
m désignant la partie entière de , on pose :
2
m n
n n − 2k − 1 n n − 2k − 1
A(n) = (−1)k et B(n) = (−1)k .
k k+1 k k+1
k=0 k=m+1
2) Montrer que Pn (1) = A(n) − B(n).
3) Calculer A(n) + B(n) et en déduire Pn (1) en fonction de n et de m.
4) Calculer Pn (1) lorsque n est pair.
5) Calculer Pn (1) lorsque n est impair.
Donner alors un équivalent en +∞ de | f (1) − Pn (1)|.
6) En déduire que la suite (Pn ) n’est pas simplement convergente sur [−1, 1].

112
4. Suites et séries de fonctions

Exercice résolu
1
La série de fonctions
sh (nx)
ÉNONCÉ
1
On considère la série de fonctions u n où, pour n > 0, u n est définie sur R+∗ par u n (x) = .
sh (n x)
+∞
1) Donner le domaine de définition de la fonction somme S = u n . Etudier la convergence normale.
1
2) Donner un équivalent en 0 et en +∞ de S.
CONSEILS SOLUTION

Regarder le domaine de convergence 1) Étudions d’abord la convergence simple de la série de fonctions. Soit x
simple de la série de fonctions. fixé, strictement positif. u n (x) ∼ 2e−n x . La série numérique e−n x
y est une série géométrique de raison e−x . La série de fonctions un
1
converge simplement sur R+∗ .
Précisons le mode de convergence de la série de fonctions.
0,5
Si n est un naturel non nul fixé, la fonction x → sh (n x) est croissante
sur R+ , de 0 à +∞. La fonction u n n’est pas bornée sur R+∗ .

−10 − 5 0 5 10 x 1
Considérons un réel a > 0. u n|[a,+∞[ ∞ = . La convergence
sh (n a)
− 0,5 1
de la série numérique entraîne la convergence normale (donc
sh (n a)
−1
uniforme) de la série de fonctions sur [a, +∞[.
& /60'5)%457!#)*2+521937. 2) • Si x > 0 :
727(!$$!""3.
9(-!"$$!".8(-!$$!3 , N +1 N N
dt 1 1 dt
+ .
Utiliser la décroissance de la fonction 1 sh (t x) sh (n x) sh (x) 1 sh (t x)
1 1
positive t → pour encadrer
sh (t x) b
son intégrale sur [n, n +1] et comparer dt
Calculons, pour 0 < a < b et x > 0, .
S(x) à une intégrale. sh (t x)

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
a

b bx bx
dt 1 du 1 du
= = u u
a sh (t x) x ax sh (u) x a x 2th ch 2
2 2
⎛ ⎞
bx
th
b
dt 1 u bx 1 ⎜ 2 ⎟
= ln th = ln ⎜ a

x ⎠.
a sh (t x) x 2 ax x ⎝ th
2

Puis :
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
(N + 1) x Nx
⎜ th ⎟ N th
1 ⎜ 2 ⎟ 1 1 1 ⎜ 2 ⎟
ln x + ln ⎜ x

x ⎝ th
⎠ sh (n x) sh (x) x ⎝ th ⎠
1
2 2

113
Analyse PC-PSI

Les termes de cette inégalité ont une limite lorsque N tend vers +∞ :
1 x 1 1 x
− ln th S(x) − ln th (1)
x 2 sh (x) x 2

• De plus, lorsque x tend vers 0, on a :


1 x 1 x ln(x) 1 1
ln th ∼0 ln ∼0 et ∼0 .
x 2 x 2 x sh (x) x

ln(x)
Nous en déduisons, lorsque x tend vers 0 : S(x) ∼0 − .
x
1 x x
• ∼+∞ 2e−x et ln th ∼+∞ th − 1 ∼+∞ −2e−x .
sh (x) 2 2
Pour l’étude en +∞, l’inégalité (1) ne suffit plus. Procédons plus finement
1
en isolant .
sh (x)
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
(N + 1) x Nx
th N th
1 ⎜ 2 ⎟ 1 1 ⎜ 2 ⎟
ln ⎜ ⎟ ln ⎜ ⎟
x ⎝ th (x) ⎠ sh (nx) x ⎝ th x ⎠
2
2

D’où :
1 1 1 1 x
− ln(th (x)) S(x) − ln th
sh (x) x sh (x) x 2
Avec :
1 1 x e−x 1 e−2x
∼ 2e−x , ln th ∼ −2 , ln(th (x)) ∼ −2 .
sh (x) x 2 x x x
Les deux derniers termes sont donc négligeables devant le premier. Nous
en déduisons, lorsque x tend vers +∞, S(x) ∼ 2e−x .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

114
Exercices
Soit ( f n ) une suite de fonctions monotones conver- ∞
cos(n x)
geant simplement vers f sur un intervalle I de R. On pose f (x) =
1
n 3/2
Montrer que la fonction f est monotone.
Montrer que f est définie et continue sur R.

(PSI) Étudier la convergence sur [0,1] de la suite de fonc-


tions f n (x) = x n (1 − x)n . (PSI) Étudier l’ensemble D de définition de :

(−1)n x n
(PSI) Construire, le plus simplement possible, une suite f (x) = .
0
2n + 1
de fonctions en escalier convergeant uniformément sur [0, p]
vers la fonction sinus. f est-elle continue sur D ? Déterminer f (1).

(PSI) Étudier la convergence de la suite de fonctions :


Soit a > 0, f une fonction continue de [a, +∞[
p dans R et l un réel tels que lim f (x) = .
1) f n (x) = (sin x)n sur 0, . x→+∞
2
2) f n (x) = n x n (1 − x 2 ) sur [0, 1]. Montrer que, pour tout ´ > 0, il existe une fonction poly-
1
(ln x)2n − 2 nôme P telle que la fonction, x → P , approche
3) f n (x) = sur R+∗ . x
(ln x)2n + 2 uniformément f , à ´ près sur [a, +∞[.

n + x2
(PSI) Étude de la série de fonctions (−1)n .
n2 Soit f une fonction continue de [0, 1] dans R telle
1

Soit la série de fonctions u n définie sur R+ par : que, pour tout n de N, on ait t n f (t) d t = 0.
0
⎧ Montrer que f est la fonction nulle.
⎨ sin x si x ∈ [n p, (n + 1) p[
u n (x) = (n + 1)
⎩ 0 si x ∈ [n p, (n + 1) p[
Soit la suite de fonctions ( f n ) définie, sur R+∗ , par :
Étudier la convergence de cette série de fonctions.
2
fn (x) = n x a e−n x .
Étudier la convergence simple, normale de la série de Étudier, selon les valeurs du réel a, la convergence de la série
xe−n x de fonctions fn .
fonctions (et uniforme en PSI).
ln n
*

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
(PSI) Peut-on trouver une suite de fonctions polynômes (PSI) Soit (Pn ) une suite de polynômes de R p [X]
( p > 0 fixé). On suppose que la suite de fonctions polynômes
1
convergeant uniformément sur ]0, 1] vers t→ ? associée converge simplement sur R vers une fonction f .
t
1) Montrer que f est une fonction polynôme de degré p
et que la convergence est uniforme sur tout segment de R.
(PSI) On considère la suite de fonctions ( f n ) définies
2) Que dire si cette suite converge uniformément sur R ?
par : fn (x) = exp(−x n ).
Étudier la convergence simple de la suite ( f n ).
Est-elle uniforme sur [a, +∞[ lorsque 0 < a < 1 ? On considère la fonction définie par :

Soit a > 1. Même question sur [a, +∞[ ? 1
f (x) = Arctan (n x).
1
n 2

1) Donner son domaine de définition et de continuité.


Calculer :
∞ ∞ ∞
2) Étudier ses limites aux bornes du domaine.
x2 e−n x e−nx
1) lim . 2) lim et lim+ . 3) Donner un équivalent en +∞ de f (x) − lim f (x).
x→1
1
(n + x)2 x→+∞
1
n2 x→0
1
n2 x→+∞

115
5
Dérivation,
intégration
des fonctions
vectorielles

Les paradoxes de Zénon d’Élée (Ve siècle av. J.-C.)


posent le problème de la division à l’infini. La
méthode d’exhaustion, mise au point par Eudoxe
(IVe siècle av. J.-C.) est utilisée de façon très
fructueuse par Archimède (IIIe siècle av. J.-C.)
pour des calculs d’aires et de volumes. Les
mathématiciens arabes (à partir
du IXe siècle ap. J.-C.) développent ces méthodes.
Au XIe siècle, al-Biruni conçoit les notions de

O
vitesse et d’accélération.
Faute de culture mathématique suffisante, ces B J E C T I F S
travaux n’ont rencontré aucun écho en Europe
avant le XVIe siècle. Les recherches de nombreux Dérivabilité en un point, fonction dérivable
savants (Stevin, Kepler, Galilée, Cavalieri, Pascal, sur un intervalle.
Fermat, Descartes...), aux XVIe et Opérations sur les fonctions dérivables.
e
XVII siècles, sur les centres de gravité, les mesures Fonctions de classe Ck ou Ck par mor-
de volume, la tangente, la cycloïde,... préludent à ceaux sur un intervalle.
la naissance, à la fin du XVIIe siècle, du calcul
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Intégrale d’une fonction vectorielle conti-


différentiel et intégral moderne. Progressivement, nue par morceaux sur un segment.
le support géométrique fait place aux notions Sommes de Riemann d’une fonction conti-
abstraites de limite et d’infiniment petit. nue.
En 1696, Guillaume de L’Hospital publie le Linéarité de l’intégrale, inégalité de la
premier livre de calcul infinitésimal. Ce puissant moyenne.
outil est mis au point par Newton (1643-1727) et Relation de Chasles, invariance par transla-
Leibniz (1646-1716) avec des langages différents, tion.
mais les notations de Leibniz s’imposent. Il permet Convergence en moyenne et en moyenne
de résoudre des problèmes qui se ramènent à des quadratique d’une suite ou d’une série de fonc-
équations différentielles. tions continues sur un segment.

116
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

Les fonctions étudiées dans ce chapitre sont définies sur un intervalle I de


R, non vide et non réduit à un point. Elles sont à valeurs dans un K-espace
vectoriel E de dimension finie (K = R ou C). De telles fonctions seront
dites à valeurs vectorielles (ou simplement vectorielles). Lorsque E = K, ces
fonctions seront dites à valeurs numériques (ou numériques). Nous noterons
F(I , E) le K-espace vectoriel de ces fonctions.
Soit I un intervalle d’extrémités a et b, avec a < b. L’ensemble des points
de ]a, b[ est appelé l’intérieur de I et ces points sont dits intérieurs à I . Un
intervalle non vide et non réduit à un point est un intervalle d’intérieur non
vide.
Si I n’est pas borné supérieurement, nous adopterons la notation sup I = +∞.
De même, si I n’est pas borné inférieurement, inf I = −∞.

1
Isaac Newton (1643-1727), physi-
cien, mathématicien et astronome
Dérivation anglais.

1.1. Fonction dérivable sur un intervalle


1.1.1 Définitions
1.1.1.1 Dérivabilité en un point
Soit x 0 un point de I et f une fonction de I dans E.
f est dite dérivable en x 0 de I si l’application de I \ {x 0 } dans E, dé-
finie par :
f (x) − f (x 0 )
x →
x − x0

admet une limite en x 0 . Alors, la limite est appelée dérivée de f en x 0 et


df
notée f (x 0 ) ou D f (x 0 ) ou encore (x 0 ) et elle appartient à E.
dx

Théorème 1
Soit x 0 un point de l’intervalle I et f une application de I dans E.
L’application f est dérivable en x 0 si, et seulement s’il existe une ap-
plication ´ de I dans E et un vecteur V de E tels que :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
∀x ∈ I f (x) = f (x 0 )+(x − x 0) V +(x − x 0) ´(x) et lim ´(x) = 0 E (1)
x→x0

Lorsque f est dérivable, la propriété (1) s’écrit également :

f (x) = f (x 0 ) + (x − x 0 ) f (x 0 ) + o(x − x 0 )

Théorème 2 La réciproque est fausse.


Soit x 0 un point de l’intervalle I et f une application de I dans E. La fonction valeur absolue four-
Si f est dérivable en x 0 , alors f est continue en x 0 . nit un contre-exemple.

117
Analyse PC-PSI

1.1.1.2 Dérivées à gauche, à droite y


2
Si x 0 est un point adhérent à I , différent de sup I , on dit que f admet
une dérivée à droite en x 0 si l’application de I \ {x 0 } dans E définie par :
f (x) − f (x 0 )
x→ admet une limite à droite en x 0 . 1
x − x0
La limite est alors appelée dérivée à droite de f en x 0 et notée f d (x 0 ) ou
x
df +
D f (x 0+ ) ou encore (x ) ; elle appartient à E. −2 −1 0 1
dx 0
On définit de même la dérivée à gauche, notée f g (x 0 ), D f (x 0− ) ou Doc. 1. La fonction :
df − x → max 0, x + x 2
(x ).
dx 0 est dérivable à droite et à gauche en
−1 et en 0.
1.1.1.3 Propriétés
Les propriétés suivantes s’établissent sans peine :
1) Soit x 0 un point de I . Si f est dérivable à droite (respectivement à
gauche) en x 0 , alors f est continue à droite (respectivement à gauche) en Rapport TPE, 1997
x0. « Les candidats rencontrent de plus
en plus de difficultés en calcul :
2) Soit x 0 un point intérieur à I . Si f est dérivable à droite et à gauche en
calcul de dérivées, de primitives,
x 0 , alors f est continue en x 0 .
décomposition en éléments simples,
3) Soit x 0 un point intérieur à I . f est dérivable en x 0 si, et seulement si : voire même calcul algébrique élé-
• f est dérivable à droite en x 0 ; mentaire. »
• f est dérivable à gauche en x 0 ;
• f d (x 0 ) = f g (x 0 ). S’entraîner à calculer des déri-
vées.
1.1.2 Interprétations géométrique et cinématique de la dérivation
1.1.2.1 Interprétation géométrique
z f (t0)
L’étude des courbes est développée dans le volume Algèbre-Géométrie. Tt0

Soit (I , f , S) une courbe de E et t0 un point intérieur à I . Supposons f f (t0)


f (t)
dérivable et de dérivée non nulle au point t0 de I . Dt0 t
La courbe admet au point f (t0 ) une tangente qui est la droite affine S
Tt0 = f (t0 ) + R f (t0 ). Cette droite est la position limite de la sécante Dt0 t
lorsque t tend vers t0 (doc. 2). y
x

1.1.2.2 Interprétation cinématique


Doc. 2. La droite affine :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

La cinématique du point permet de donner l’interprétation suivante à l’étude Tt0 = f (t0 ) + R f (t0 )
d’une courbe (I , f , S).
est tangente à la courbe
Le paramètre t est appelé le temps ; il varie dans l’intervalle I .
(I , f , S) au point f (t0 ) lorsque
Le support S de la courbe est la trajectoire du point mobile dont on étudie le f (t0 ) = 0 E .
mouvement.
La fonction f est la loi horaire du mouvement. Rapport Mines-Ponts, 2001
La vitesse moyenne du point mobile sur sa trajectoire S entre les instants t « Confusion entre continuité et dé-
et t0 est : rivabilité. »
f (t) − f (t0 ) f (t) − f (t0 )
= .
|t − t0 | t − t0
Rapport E3A, 2002
f (t) − f (t0 ) « ...oubliant malheureusement sou-
La limite en t0 de la fonction numérique t → , lorsqu’elle
t − t0 vent la justification de l’existence
existe, est la vitesse instantanée du point mobile à l’instant t0 . des dérivées. »

118
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

f (t) − f (t0 )
La limite en t0 de la fonction vectorielle t→ , lorsqu’elle Rapport Centrale, 2000
t − t0
« Ce n’est pas parce qu’on a pu cal-
existe, est le vecteur dérivé f (t0 ). Il est appelé vecteur vitesse du point mo-
culer la dérivée d’une fonction que
bile à l’instant t0 .
celle-ci est dérivable, mais parce
On remarque que si f est dérivable en t0 , alors la vitesse instantanée du que la fonction est dérivable qu’on
point mobile en t0 est la norme du vecteur vitesse en ce point. peut calculer sa dérivée. »

Pour s’entraîner : ex. 1.


L’égalité des accroissements fi-
nis n’est valable que pour les
1.1.3 Fonction dérivable sur un intervalle fonctions à valeurs réelles. Nous
Une fonction dérivable en tout point de l’intervalle I est dite dérivable sur I . verrons l’inégalité des accrois-
sements finis pour les fonc-
Lorsque f est dérivable sur I , on peut définir la fonction dérivée de f :
tions à valeurs vectorielles. Dans
I → E l’application qui suit, nous dé-
Df = f : montrons cette inégalité dans le
x → f (x)
cas particulier d’une fonction à

Application 1
valeurs dans un espace euclidien.

Inégalité des accroissements finis dans un espace euclidien

Soit (E, | ) un espace euclidien, la norme théorème des accroissements finis :


associée à | et [a, b] un segment d’intérieur
non vide de R. ∃ c ∈ ]a, b[ |F(b) − F(a)| = (b − a)|F (c)|.
Montrer que si f est une application de [a, b]
dans E, continue sur [a, b] et dérivable sur Par définition de F, nous obtenons :
]a, b[, alors :
∃ c ∈ ]a, b[ f (b) − f (a) | f (b) − f (a)
∃ c ∈ ]a, b[ f (a) − f (b) (b − a) f (c)
= (b − a) | f (b) − f (a)| f (c) |.
Définissons l’application F :
Et grâce à l’inégalité de Cauchy-Schwarz :
[a, b] → R ∃ c ∈ ]a, b[
F:
t → f (b) − f (a) | f (t) f (b) − f (a) 2
(b − a) f (b) − f (a) f (c)
F est à valeurs dans R, continue sur [a, b] et

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
dérivable sur ]a, b[ ; on peut donc lui appliquer le L’inégalité recherchée en découle.

1.2. Opérations sur les fonctions dérivables


1.2.1 Linéarité de la dérivation

Théorème 3 Rapport E3A, 2002


Soit f et g deux applications de I dans E, dérivables sur l’intervalle « Une minorité invoque la linéarité
I , et a et b deux scalaires. de la dérivation. »
L’application a f + b g est dérivable sur I et, de plus :
(a f + b g) = a f + b g

119
Analyse PC-PSI

1.2.2 L’espace vectoriel C1 (I, E)


Les fonctions f dérivables sur I dont la dérivée f est continue sur I Rappelons que C(I , E) ou
sont dites continûment dérivables ou de classe C1 sur I . L’ensemble de C0 (I , E) désigne l’ensemble
ces fonctions est noté C1 (I , E). des applications continues de I
dans E.
Pour s’entraîner : ex. 2.

Théorème 4
• C1 (I , E) est un sous-espace vectoriel de C0 (I , E).
• L’application D de C1 (I , E) dans C0 (I , E), définie par D( f ) = f
est linéaire.

1.2.3 Composée d’une application linéaire


et d’une application dérivable

Théorème 5
Soit E et F deux espaces vectoriels de dimension finie, u une appli-
cation linéaire de E dans F, f une application de I dans E et x 0
un point de I .
• Si f est dérivable en x 0 , alors l’application u ◦ f est dérivable en
x 0 et :
(u ◦ f ) (x 0 ) = u f (x 0 )
• Si f est de classe C1 sur I , alors u ◦ f l’est aussi et :

(u ◦ f ) = u ◦ f

Démonstration
Si f est dérivable en x0 , il existe une application ´ de I dans E telle que :

∀x ∈ I f (x) = f (x0 ) + (x − x0 ) f (x0 ) + (x − x0 ) ´(x) et lim ´(x) = 0 E .


x→x 0

Par conséquent :

∀x ∈ I u ◦ f (x) = u ◦ f (x0 ) + (x − x0 ) u f (x0 ) + (x − x0 )u ´(x) .


c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

De plus, toute application linéaire entre espaces vectoriels normés de dimension finie
est continue, donc lim u ´(x) = 0 F .
x→x 0

1.2.4 Dérivation composante par composante


Dans ce paragraphe, on note B = (ei )i∈[[1, p]] une base de E.
Pour tout i de [[1, p]], on considère l’application i-ième coordonnée dans
la base B (on dit aussi i e composante), notée ei∗ :


⎪ E → K

p
ei∗ :

⎪v= aj ej → ei∗ (v) = ai

j =1

On constate que ei∗ est une application linéaire de E dans K.

120
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

Pour toute application f de I dans E et tout i de [[1, p]], on note


f i = ei∗ ◦ f . L’application f peut s’écrire :


⎪ I → E

p
f :

⎩x → f (x) = fi (x) ei
i=1

Les applications f i , de I dans K, sont appelées les applications coordon-


nées ou applications composantes de f relatives à la base B.

Théorème 6
Soit B = (ei )i∈[[1, p]] une base de l’espace vectoriel E, x 0 un point de
l’intervalle I et f une application de I dans E.
• f est dérivable en x 0 si, et seulement si, les applications coordonnées
de f relatives à la base B sont dérivables en x 0 . Alors :
p
f (x 0 ) = f i (x 0 ) ei .
i=1

• Lorsque f est dérivable sur I, les applications coordonnées de f


sont les dérivées des applications coordonnées de f :
p
∀x ∈ I f (x) = f i (x) ei .
i=1

• f est une application de classe C1 de I dans E si, et seulement si,


chaque application coordonnée de f est une application de classe C1 de
I dans K.

Corollaire 6.1 Le théorème des accroissements


Soit I un intervalle de R, E un K-espace vectoriel de dimension finie finis appliqué à chaque applica-
et f une application continue de I dans E , dérivable sur l’intervalle tion coordonnée de f permet de
◦ prouver ce corollaire.
I = ] inf I , sup I [ .

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Alors f est constante sur I si, et seulement si, pour tout x de cet
intervalle f (x) = 0 E .

Le cas des fonctions à valeurs complexes


Soit f une application de I dans C. Les fonctions Re f , Im f et f
sont définies sur I par :

Re f (x) = Re f (x) ; Im f (x) = Im f (x) ; f (x) = f (x).

La famille (1, i) est une base de C, R-espace vectoriel de dimension 2, et les


fonctions Re f et Im f sont les applications coordonnées de f dans cette
base.

121
Analyse PC-PSI

Corollaire 6.2
Soit I un intervalle de R et f une application de I dans C. Les
propriétés suivantes sont équivalentes :
• f est dérivable sur I ;
• Re f et Im f sont dérivables sur I ;
• f est dérivable sur I .

Lorsqu’elles sont vérifiées, on a :

D f = D(Re f ) + i D(Im f ),
D f = D f = D(Re f ) − iD(Im f ).

Corollaire 6.3
Soit I un intervalle de R et f une application de I dans C. Les
propriétés suivantes sont équivalentes :
• f est de classe C1 sur I ;
• Re f et Im f sont de classe C1 sur I ;
• f est de classe C1 sur I .

1.2.5 Composée d’une application bilinéaire


et de deux applications dérivables

Théorème 7
Soit E, F et G trois espaces vectoriels de dimensions finies, I un
intervalle de R, f une application de I dans E, g une application
de I dans F et B une application bilinéaire de E × F dans G.
On définit l’application B( f , g) de I dans G en posant :

I → G
B( f , g) :
x → B( f , g)(x) = B( f (x), g(x))

• Si f et g sont dérivables au point x 0 de I , alors l’application


B( f , g) est dérivable en x 0 et :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

B( f , g) (x 0 ) = B f (x 0 ), g(x 0) + B f (x 0 ), g (x 0 ) .

• Si f et g sont de classe C1 sur I , alors B( f , g) est de classe C1


sur I et :
B( f , g) = B( f , g) + B( f , g ).

Démonstration
• La dérivabilité de f et de g en x0 se traduit par l’existence des applications ´1
et ´2 , définies sur I , à valeurs dans E et F respectivement et telles que :

∀x ∈ I f (x) = f (x0 ) + (x − x0 ) f (x0 ) + (x − x0 )´1 (x) et lim ´1 (x) = 0 E


x→x 0

∀x ∈ I g(x) = g(x0 ) + (x − x0 )g (x0 ) + (x − x0 )´2 (x) et lim ´2 (x) = 0 F


x→x 0

122
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

On en déduit, pour tout x de I :

B( f , g)(x) = B( f (x0 ), g x0 ) + (x − x0 ) B f (x0 ), g(x0 ) + B f (x0 ), g (x0 )


+(x − x0 )´(x)
Avec :
´(x) = (x − x0 )B f (x0 ), g (x0 ) + B ´1 (x), g(x0 ) + (x − x0 )g (x0 )
+(x − x0 )´2 (x) + B f (x0 ) + (x − x0 ) f (x0 ) + (x − x0 )´1 (x), ´2 (x)

Or, toute application bilinéaire entre espaces vectoriels normés de dimension finie est
continue. De plus :
B 0 E , g(x0 ) = B f (x0 ), 0 F = 0G .
On en déduit que lim ´(x) = 0G . Le théorème en découle.
x→x 0

1.3. Exemples

Soit f 1 , . . . , f n n applications de I dans K, dérivables sur I et g


l’application produit :
g:I → K
x → g(x) = f 1 (x) f 2 (x) . . . f n (x).
On montre par récurrence que l’application g est dérivable sur I et que :
n
g (x) = f 1 (x) . . . f k−1 (x) f k (x) f k+1 (x) . . . f n (x)
k=1

Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie, f une application dé-


rivable de I dans E et w une application dérivable de I dans K. Alors,
I → E
l’application w f : est dérivable sur I
x → (w f )(x) = w(x) f (x)
et (w f ) = w f + w f .
Il suffit, pour prouver ceci, de considérer l’application bilinéaire :
K× E → E
B: .
(l, x) → lx

Soit (E, | ) un espace préhilbertien de dimension finie, f et g deux −−→


Notons f (t) = O M(t). Choi-
applications dérivables de I dans E. sissons une autre origine A :
Définissons l’application f | g en posant : ∀t ∈ I

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
−−→ −−→ −−→
f (t) = O M (t) = O A + AM(t)
I → K −−→
f |g : Le vecteur O A est constant,
x → f |g (x) = f (x)|g(x) donc :
Le produit scalaire étant une application bilinéaire de E × E dans K, l’ap- ∀t ∈ I
−−→ −−→
plication f | g est dérivable sur I et f | g = f | g + f | g . d OM d AM
f (t) = (t) = (t)
En particulier, l’application : dt dt
Donc, le vecteur vitesse du point
I → K mobile M sur sa trajectoire ne
f | f : 2 dépend pas de l’origine utili-
x → f | f (x) = f (x) | f (x) = f (x)
sée pour effectuer les calculs.
est dérivable sur I et de dérivée f | f = 2 f | f . C’est pourquoi on le note souvent
−−→
On sait que la fonction racine carrée est dérivable sur R+∗ . Supposons que la dM
(t).
fonction f ne s’annule pas sur I , alors la fonction f | f est strictement dt
positive.

123
Analyse PC-PSI

Le théorème de dérivation des fonctions composées vous permettra de prouver


f | f
que la fonction f est dérivable sur I et que f = .
f

De l’exemple précédent, on déduit le résultat géométrique suivant :


Soit (E, | ) un espace vectoriel euclidien, f ∈ C1 (I , E) et R ∈ R+∗ .
On note la norme sur E associée à | et on suppose que :

∀t ∈ I f (t) = R.

L’application (t → f (t) | f (t) ) est constante sur I , donc sa dérivée est


nulle :
∀t ⊂ I f (t) | f (t) = 0.

On vient de prouver que, si la courbe (I , f , S) de l’espace euclidien E a son


support S tracé sur la sphère de centre 0 E et de rayon R, alors pour tout
point t de I , les vecteurs f (t) et f (t) sont orthogonaux (doc. 3).

Dans cet exemple, R3 est muni de sa structure canonique d’espace vecto-


riel euclidien orienté et ∧ désigne le produit vectoriel sur R3 .
Soit f et g deux applications dérivables de I dans R3 . On définit f ∧ g z
en posant :
I → R3 !
dM
f ∧g: dt
x → ( f ∧ g)(x) = f (x) ∧ g(x) M(t)
R
3 3 3
Le produit vectoriel étant une application bilinéaire de R × R dans R ,
l’application f ∧ g est dérivable sur I et : O y
x R
( f ∧ g) = f ∧ g. + f ∧ g
Doc. 3. Mouvement d’un point mo-
bile sur une sphère.
1.4. Fonctions de classe Ck
1.4.1 Définitions
Soit k un entier naturel, une application f de I dans E est dite : Rapport CCP, 2001
« Le fait que r est de classe C2
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

0
• de classe C sur I si elle est continue sur I ;
n’a été établi que par un petit
• de classe Ck+1 sur I si elle est dérivable sur I et si sa dérivée f est de nombre... »
classe Ck sur I ;
• de classe C∞ sur I si elle est de classe Ck sur I pour tout entier k.
Pour tout k ∈ N ∪ {∞} , on note Ck (I , E) l’ensemble des applications de
classe Ck sur I , à valeurs dans E. Il est clair que :
Si E = K, on note Ck (I ) .
∀k ∈ N Ck (I , E) ⊃ Ck+1 (I , E) ⊃ C∞ (I , E) Pour k 1, la formule de Leib-
niz donne la dérivée à l’ordre
Si f est de classe C2 sur I , l’application dérivée de l’application f est p, 1 p du produit de deux
d2 f fonctions de Ck (I ). Ck (I ) a la
notée f , f (2) , D2 f ou encore . structure de K -espace vectoriel
d x2
Elle est appelée dérivée seconde de f . et d’anneau.

124
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

Soit k ∈ N∗ et f ∈ Ck (I , E). La dérivée k -ième de f est l’application Rapport Mines-Ponts, 1997


dk f « Une proportion relativement im-
notée f (k) , Dk f ou encore . portante de candidats (plus de 20
d xk
Elle est définie par récurrence par la formule suivante : %) trouve le moyen de se tromper
dès le début dans le calcul de la
f (0) = f et f (k) = f (k−1) . 1
dérivée seconde de . C’est
sin 2 x
Pour s’entraîner : ex. 3,4 et 5. difficilement excusable à bac + 2 ! »

1.4.2 Opérations sur les applications de classe Ck


à valeurs vectorielles
Dans ce paragraphe, sauf spécification contraire, k ∈ N ∪ {∞} .

Théorème 8
L’ensemble Ck (I , E) des applications de classe Ck de I dans E est
un espace vectoriel sur K. Si k ∈ N, l’application « dérivée k -ième »,
définie par : ⎧
⎨ Ck (I , E) → C0 (I , E)
Dk :
⎩ f → Dk ( f ) = f (k)
est linéaire.

Théorème 9
Soit E un K-espace vectoriel de dimension p, B = (ei )i∈[[1, p]] une
base de E, k un élément de N ∪ {∞} et f une application de I
dans E dont les applications coordonnées relativement à la base B sont
notées f 1 , . . . , f p . Gottfried Wilhelm von Leibniz
Alors : (1646-1716), mathématicien et phi-
f ∈ Ck (I , E) ⇔ ∀ i ∈ [[1, p]] f i ∈ Ck (I , K) losophe allemand. Il étudie d’abord
la philosophie, le droit et la théolo-
De plus, si k est dans N et si f est de classe Ck sur I , alors : gie. Agé de 26 ans, lors d’une mis-
sion diplomatique à Paris, il ren-
p
contre Huygens qui l’incite à ap-
∀x ∈ I f (k)
(x) = f i(k) (x) ei
profondir sa connaissance des ma-
i=1
thématiques et de la physique. Nous
lui devons les notations modernes

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1.4.3 Composée de fonctions de classe Ck du calcul différentiel et intégral :
dy
, ...
Théorème 10 dx
Ses très nombreux écrits témoignent
Soit J un intervalle de R, w une fonction de classe Ck de J dans d’un esprit universel.
I et f une application de classe Ck de I dans E, alors l’application
f ◦ w est de classe Ck sur J .

Exemple C’est le seul cas où il est possible


Si u est une fonction de classe C (k k
1) sur un intervalle I à valeurs de dériver directement une fonc-
dans R∗ , alors la fonction (x → ln |u(x)|) est de classe Ck sur I et, de tion contenant une valeur absolue
plus : sans distinguer les différents cas
d ln |u(x)| u (x) suivant le signe de u, ni utiliser
∀x ∈ I = la fonction signe.
dx u(x)

125
Analyse PC-PSI

Application 2
Utilisation de la formule de Leibniz

Soit y = f (x) = x 2 − 1, x réel > 1. Donc P2 (x) = −1, son monôme de plus haut de-
1) Établir que : gré est −1.
L’égalité (1) vous permettra de prouver que, pour
dn Pn (x) n 2, le monôme de plus haut degré de Pn (x)
f (x) = f (n) (x) = 2 ,
d xn (x − 1)n−1/2 est :
où Pn est une fonction polynomiale. (−1)n−1 n! n−2
x .
2
2) Préciser le mônome de plus haut degré de Pn (x).
[Distinguer les cas n = 0, n = 1 et n 2.] x
3) De l’égalité f (x) = √ , on déduit :
3) Établir que : x2 −1

Pn+1 (x) + An (x) Pn (x) + Bn (x) Pn−1 (x) = 0, x 2 − 1 f (x) = x f (x) (2)

où An (x) et Bn (x) sont des polynômes à pré- Sachant que, pour k 2, x 2 − 1


(k)
= 0, la
ciser. (Prouver que (x 2 − 1) f (x) = x f (x) formule de Leibniz permet d’écrire, pour n 2 :
et lui appliquer la formule de Leibniz
dn
{u(x) v(x)} = . . . ) [(x 2 − 1) f (x)](n) = (x 2 − 1) f (n+1) (x)
d xn
4) Démontrer que Pn (x) = −n (n − 2) Pn−1 (x) + n (2 x) f (n) (x) + n (n − 1) f (n−1) (x)
pour tout n 1. Calculer Pn (1). De même :
5) De tout ce qui précède, déduire que
(−1)n−1 f (n) (x) > 0 si n 2. [x f (x)](n) = x f (n) (x) + n f (n−1) (x)

1) P0 (x) = 1. Donc, d’après (2) :


Supposons que, pour un entier n 0, on ait
x 2 − 1 f (n+1) (x) + (2 n − 1) x f (n) (x)
Pn (x) + (n 2 − 2 n) f (n−1) (x) = 0
f (n) (x) =
(x 2 − 1)n−1/2
Par définition des polynômes Pn , on trouve :
avec Pn fonction polynôme.
Alors : Pn+1 (x) + (2 n − 1) x Pn (x)
2
x − 1 Pn (x) − (2 n − 1) x Pn (x) + (n 2 − 2 n)(x 2 − 1) Pn−1 (x) = 0 (3)
f (n+1) (x) = .
(x 2 − 1)n+1/2
Pour n 2 : An (x) = (2 n − 1) x et
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Posons : Bn (x) = (n 2 − 2 n)(x 2 − 1).


Pn+1 (x) = x 2 − 1 Pn (x) − (2 n − 1) x Pn (x) (1) Vous vérifierez que la formule reste valable pour
C’est une fonction polynôme et : n = 1.
Pn+1 (x) 4) De (1) et (3), nous déduisons :
f (n+1) (x) =
(x 2 − 1)(n+1)−1/2
x 2 − 1 Pn (x) + n 2 − 2 n x 2 − 1 Pn−1 (x) = 0
2) P0 (x) = 1, son monôme de plus haut degré
est 1. D’où la formule suivante pour tout n 1 :
x
f (x) = √ .
2
x −1 Pn (x) = −n (n − 2) Pn−1 (x) (4)
Donc P1 (x) = x son monôme de plus haut degré
est x. De (3), on déduit :
−1
f (x) = 3/2
.
x2 − 1 Pn+1 (1) + (2 n − 1) Pn (1) = 0

126
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

Sachant que P1 (1) = 1, on en déduit par récur- On sait que (−1)n Pn+1 (1) > 0 et, d’après (4) :
n
rence que Pn+1 (1) = (−1)n (2 i − 1) et :
d
i=1 [(−1)n Pn+1 (x)]
(2 n − 2)! dx
Pn (1) = (−1)n−1 = (−1)n−1 (n + 1) (n − 1) Pn (x) > 0
2n−1 (n − 1)!
5) Le signe de (−1)n−1 f (n) (x) sur ]1, +∞[ est
celui de (−1)n−1 Pn (x). Donc la fonction x → (−1)n Pn+1 (x) est stricte-
ment positive sur [1, +∞[.
Pour n = 2, (−1)n−1 Pn (x) = 1 > 0.
Supposons que, pour un entier n 2, on ait On a prouvé par récurrence que, pour tout n 2,
(−1)n−1 Pn (x) > 0 pour tout x 1. (−1)n−1 f (n) (x) > 0 pour tout x > 1.

1.4.4 Ck -difféomorphismes
Dans ce paragraphe, I et J sont deux intervalles de R d’intérieurs non
Rapport ENSAM, 2002
vides et k est un élément de N∗ ∪ {∞} .
« Peu de candidats savent ce qu’est
Une application w de J dans I est un C k -difféomorphisme de l’intervalle un difféomorphisme et ceux qui s’en
J sur l’intervalle I si : souviennent, tout en ignorant le
théorème qui s’y rapporte... »
• w est bijective ;
• w est de classe Ck sur J ;
• w−1 est de classe Ck sur I .

Exemples Rapport Centrale, 2001



La fonction (x → ln x) définit un C -difféomorphisme de R +∗
sur R. « Les définitions de base ne
sont pas connues : [...] C1 -
3
La fonction (x → x ) est une bijection de R dans R qui est de classe difféomorphisme... »
C1 sur R, mais n’est pas un C1 -difféomorphisme de R dans R. En re-
vanche, sa restriction de l’application x → x 3 à R+∗ définit un C∞ -
difféomorphisme de R+∗ dans R+∗ .
Soit a et b deux réels tels que a < b.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
– La fonction t → a + t (b − a) définit un C∞ -difféomorphisme de [0, 1]
sur [a, b].
a+b b−a
– La fonction t→ +t définit un C∞ -difféomorphisme de
2 2
[−1, 1] sur [a, b].

Théorème 11
Soit J un intervalle de R, k un élément de N∗ ∪ {∞} et w une
application de classe Ck de J dans R. L’application w induit un Ck -
difféomorphisme de l’intervalle J sur l’intervalle w(J ) si, et seulement si :

∀ t ∈ J w (t) = 0.

127
Analyse PC-PSI

Démonstration
• Supposons que w soit un Ck -difféomorphisme de l’intervalle J sur w(J ).
Alors w−1 est de classe Ck . De plus, w−1 ◦ w = Id J . Dérivons cette expression.

∀t ∈ J (w−1 ◦ w) (t) = (w−1 ) w(t) × w (t) = 1.

Donc :
∀t ∈ J w (t) = 0
• Supposons que :
∀t ∈ J w (t) = 0.
w est une application continue de J dans R qui ne s’annule pas sur l’intervalle J .
Elle est donc de signe constant et la fonction w est strictement monotone, donc injec-
tive sur J . On a prouvé que w induit une bijection de J sur w(J ).
w est continue, strictement monotone, donc w−1 est continue.
Soit t0 un point de w(J ) et t dans w(J ) \ {t0 } . Alors, en posant w(x) = t et
w(x0 ) = t0 :
w−1 (t) − w−1 (t0 ) x − x0
=
t − t0 w(x) − w(x0 )
w−1 (t) − w−1 (t0 ) 1
admet la limite car w (x0 ) n’est pas nul. L’application
t − t0 w (x0 )
−1
w est donc dérivable en t0 .
De plus :
1
w−1 =
w ◦ w−1
est continue sur w(J ).
• Si k > 1, on montre par récurrence que w−1 est de classe Ck sur w(J ).

Application 3
Étude d’un C∞ -difféomorphisme

y y = f (x ) y=x
Soit la fonction f définie par f (x) = x + ln x y = 2 x −1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

sur R+∗ .
y = f −1(x)

1) Montrer que f est un C -difféomorphisme de
R+∗ sur R.
3
2) Donner un développement limité à l’ordre 3 de y= x +1
2
f −1 au voisinage de 1. 2

3) Donner un développement asymptotique à deux


termes de f −1 (x) en +∞. 1

0 1 2 3 x
1) Vous montrerez que f est de classe C∞ sur
R+∗ , que sa dérivée ne s’annule pas sur R+∗ −1
et que : f (R+∗ ) = R f est donc un C∞ -
Doc. 4. Les graphes de f et f −1 .
difféomorphisme de R+∗ sur R.

128
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

2) Première méthode h2 h3
• Notons u = 2 h − + + o h 3 . Lorsque h
L’application f −1 est de classe C∞ sur R. La 2 3
tend vers 0, u tend aussi vers 0.
formule de Taylor-Young nous en donne un déve-
loppement limité à tout ordre au voisinage de 1. À f −1 (1 + u) = 1 + a1 u + a2 u 2 + a3 u 3 + o u 3 (2)
l’ordre 3, il s’écrit :
Calculons les puissances de u :
f −1 (1 + h) = f −1 (1) + h f −1 (1)
h2 h3 (3) h2 h3
+ f −1 (1) + f −1 (1) + o h 3 u = 2h − + + o h3
2 6 2 3
De plus : u2 = 4 h2 − 2 h3 + o h3

f −1 (1) = a ⇔ a + ln a = 1 ⇔ a = 1 u3 = 8 h3 + o h3

On déduit alors de (1) et (2) que :


Déterminons les dérivées successives de f −1 en 1 :
a1
−1 1 1 1 + h = 1 + 2 a1 h + − + 4 a2 h 2
f = et f (y) = 1 + 2
f ◦ f −1 y
a1
+ − 2 a2 + 8 a3 h 3 + o h 3
1 1 3
f −1 (1) = = .
f (1) 2
L’unicité du développement limité d’une fonction
f f −1
(x) en un point permet de calculer :
∀x ∈ R f −1 (x) = − 3
f ◦ f −1 (x) 1 1 1
a1 = , a2 = et a3 = − .
2 16 192
1
f −1 (1) =
8 u u2 u3
f −1 (1 + u) = 1 + + − + o u3
(3) 2 16 192
∀x ∈ R f −1 (x) = − f (3) f −1 (x)
3) Lorsque x tend vers +∞, f −1 (x) tend vers
1 +∞.
× 4
+ f f −1 (x) × (−3)
f ◦ f −1 (x) De plus :
f f −1 (x)
× 5 x = f −1 (x) + ln( f −1 (x)).
f ◦ f −1 (x)
(3) 1 Donc :
f −1 (1) = − f −1 (x) ∼ x .
32
Et nous obtenons : Soit :
h h h 2 3 f −1 (x) = x + x´(x),

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
f −1 (1 + h) = 1 + + − + o(h 3 )
2 16 192 avec :
lim ´(x) = 0.
Seconde méthode x→+∞

Puisque f −1 (1) = 1, le développement limité de En reportant :


f en 1 va nous permettre de trouver celui de f −1 .
• Posons x = 1 + h. x = x + x ´(x) + ln x + x ´(x) ;

f (1 + h) = (1 + h) + ln(1 + h) soit :
h 2
h 3 ln x + ln 1 + ´(x) = −x ´(x),
= 1+2h − + + o h3
2 3 d’où :
Donc :
x ´(x) = − ln x + o(1).
f −1 f (1 + h) = 1 + h
Finalement,
−1 h2 h3
= f 1+2h − + + o h3 (1) f −1 (x) = x − ln x + o(1) .
2 3

129
Analyse PC-PSI

Donc, le graphe de la fonction (x → x − ln x) est t 10 102 103 104


asymptote à celui de f −1 .
x = f (t) 12,3 104,6 1 006,9 10 009,2
Expérimentalement, le tableau suivant indique que −1
y1 = f (x) 10 100 1 000 10 000
le graphe de f −1 est au-dessus de celui de
(x → x − ln x) pour les valeurs calculées. y2 = x−ln x 9,79 99,95 999,99 9 999,999

1.5. Fonctions de classe C k par morceaux


Dans ce paragraphe, k est un élément de N ∪ {∞} . y
Une application f définie sur un segment [a, b] à valeurs dans E est
dite de classe C k par morceaux sur [a, b], s’il existe une subdivision
1
(a0 , a1 , . . . , an ) de [a, b] telle que la restriction de f à chacun des in- x
1
tervalles ]ai−1 , ai [ soit prolongeable en une fonction de classe Ck sur a = a0 a1 0 a2 a3 an −1 b = an
[ai−1 , ai ].
Une telle subdivision est dite subordonnée à f .
Doc. 5. Une fonction en escalier est
Exemples de classe C∞ par morceaux
• Toute fonction en escalier sur [a, b] est de classe C∞ par morceaux sur
[a, b] (doc. 5).
• La fonction Arccos◦cos est continue, paire et 2p périodique. Elle est aussi
de classe C1 par morceaux sur tout segment de R (doc. 6).
y

2
y 1,73
1,41
p 1
0,71

x x
−2p −p 0 p 2p 3p −4 −3 −2 −1 0 0,5 1 2 3 4
Doc. 6. La fonction Arccos ◦ cos . Doc. 7. La fonction x→ |x| .

• La fonction x → |x| est continue sur R et de classe C1 sur R∗ . Elle


n’est pas de classe C1 par morceaux sur [−1, 1] (doc. 7).
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

En pratique, pour prouver que f est de classe Ck par morceaux sur [a, b],
il suffit de trouver une subdivision (a0 , a1 , . . . , an ) de [a, b] telle que, pour
tout i ∈ [[1, n]] :
• f est de classe Ck sur ]ai−1 , ai [ ;
• f admet une limite à droite en ai−1 ;
• f admet une limite à gauche en ai ;
• l’application f i , définie sur [ai−1 , ai ] par :

⎪ lim+ f (t) si x = ai−1

⎪ t→ai−1

f i (x) = f (x) si x ∈ ]ai−1 , ai [

⎪ lim f (t) si x = a

⎩ i

t→ai

est de classe Ck sur [ai−1 , ai ].

130
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

Une application f est dite de classe Ck par morceaux sur un intervalle I


quelconque si sa restriction à tout segment est de classe Ck par morceaux.
L’ensemble des fonctions de classe Ck par morceaux sur l’intervalle I , à
valeurs dans E, est un sous-espace vectoriel de F(I , E), noté CMk (I , E).

Exemples
• La fonction valeur absolue est continue et de classe C1 par morceaux
On retrouve la caractérisation
sur R.
des fonctions constantes parmi
• Pour tout n de N, l’application x → |x|2n+1 est de classe C2 n sur R les fonctions continues sur I
et aussi de classe C2 n+1 par morceaux. et dérivables sur l’ensemble des
points intérieurs à I (cf. corol-
Soit k ∈ N∗ et f ∈ F(I , E). On remarque que, si f est de classe Ck par laire 6.1).
morceaux sur I , alors les dérivées successives de f :

f (x), f (x), . . . , f (k) (x)

sont définies en tout point x de I sauf sur un ensemble P. L’ensemble


P a la particularité suivante : tout segment [a, b] inclus dans I ne contient
qu’un nombre fini de points de P.
Dans ce cas, pour j ∈ [[1, k]], on note D j f ou f ( j ) la fonction de I \ P
dans E définie par x → f ( j ) (x) .

Théorème 12
Soit I un intervalle de R et f une application de I dans E. Si f
est continue sur I et de classe C1 par morceaux sur cet intervalle, alors
f est constante sur I si, et seulement si, D f = 0.

2 Intégration sur un segment


L’intégrale ne dépend pas des

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2.1. Intégrale d’une fonction en escalier valeurs prises par w aux points
de la subdivision.
2.1.1 Définitions
Si w est une fonction
Soit Esc ([a, b], E) l’ensemble des fonctions en escalier de [a, b] dans E, constante sur J , de valeur l :
w un élément de Esc ([a, b], E) . Notons (ai )i∈[[0,n]] une subdivision de
J = [a, b] subordonnée à w et li la valeur prise par w sur ]ai−1 , ai [ . w= w = (b − a) l
n
[a,b] J
Le vecteur de E : I (w) = ai − ai−1 li est indépendant de la subdivi-
i=1
sion subordonnée à w utilisée pour le calculer. Dans le cas d’une fonction à
valeurs réelles positives, on re-
n
trouve l’interprétation classique
Le vecteur I (w) = ai − ai−1 li est appelé intégrale de la fonction w
en terme d’aire. C’est d’ailleurs
i=1
l’origine historique de la notion
sur le segment [a, b]. Nous le noterons w ou w. d’intégrale (doc. 8).
[a,b] J

131
Analyse PC-PSI

2.1.2 Propriétés

Théorème 13
l3
Soit J un segment de R. L’application de Esc ( J , E) dans E , qui à
w associe w, est linéaire :
J l1
2 2 l2
∀ (a, b) ∈ K ∀ (w, c) ∈ (Esc ( J , E))
0 a=a0 a1 a2 a3 a4=b
(aw + bc) = a w+b c. Doc. 8. Ici, w est à valeurs dans
J J J
R+ et :
n
w= ai − ai−1 li
[a,b]
Théorème 14 i=1

Soit E et F deux K -espaces vectoriels de dimension finie, J = [a, b] représente l’aire de la portion colo-
un segment de R, w une application en escalier de J dans E et u une rée.
application linéaire de E dans F. Alors :
• u ◦ w ∈ Esc ( J , F) ;
• u◦w=u w .
J J

a= b0 b1 b2 b=b3
= c0 c1 c2 c3 c4 c5
Théorème 15 a0 a1 a2 a3 a4 a5 a6
Soit J un segment de R et w un élément de Esc ( J , E) . Si est
Doc. 9. Construction d’une subdivi-
une norme sur l’espace vectoriel E. Alors :
sion subordonnée simultanément à
• w ∈ Esc ( J , R) deux fonctions en escalier.
• w w .
J J

Démonstration
Soit (ai )i∈[[0,n]] une subdivision de J subordonnée à w. Sur chaque intervalle
]ai−1 , ai [, la fonction w est constante, donc la fonction w l’est aussi.
Notons li la valeur prise par w sur ]ai−1 , ai [. On a :
n n
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

w = (ai − ai−1 ) li (ai − ai−1 ) li = w


J i=1 i=1 J

Corollaire 15.1
Soit [a, b] un segment de R, w un élément de Esc ([a, b], E) ,
une norme sur l’espace vectoriel E et M un réel 0 tel que :
∀ x ∈ [a, b] w (x) M. Alors :

w w M (b − a) .
[a,b] [a,b]

En particulier, si w ∞ = sup { w (x) ; x ∈ [a, b]} , alors :

w w w ∞ (b − a) .
[a,b] [a,b]

132
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

2.2. Intégrale d’une application continue par morceaux


sur un segment
2.2.1 Définition de l’intégrale
Soit [a, b] un segment de R. Toute fonction vectorielle continue par mor-
Ce résultat a été vu dans le cha-
ceaux, f , de [a, b] dans un espace vectoriel de dimension finie E ou C
pitre 4.
peut être approchée uniformément par des fonctions en escalier sur [a, b].
Cette propriété va nous permettre de définir l’intégrale d’une application
continue par morceaux sur un segment.

Théorème 16 (PC) Il existe donc une suite


(wn ) de fonctions en esca-
Soit [a, b] un segment de R et f une application continue par mor-
lier de [a, b] dans (E, E)
ceaux de [a, b] dans E.
telle que, pour tout n > 0 :
1
Si (wn ) est une suite de fonctions en escalier de [a, b] dans E qui sup { f (t) − wn (t) E ; t ∈ [a, b]} .
converge uniformément vers f sur [a, b], alors la suite de vecteurs n
On dit, dans ce paragraphe, que
la suite (wn ) converge unifor-
wn converge dans E. mément vers f sur [a, b].
[a,b]

Si (wn ) et (cn ) sont deux suites de fonctions en escalier de [a, b]


dans E qui convergent uniformément vers f sur [a, b], alors :

lim wn = lim cn
n→+∞ [a,b] n→+∞ [a,b]

Démonstration (PSI) En d’autres termes, la conver-


Pour toute application f de CM ([a, b], E) , posons : gence des suites (wn ) et (cn )
f = sup { f ( t) | t ∈ [a, b]} .
vers f , dans l’espace vectotiel
∞ E
normé (CM([a, b], E), ∞) ,
Dans la suite de la démonstration, on fixe un élément f de CM ([a, b], E) . entraîne la convergence de la
• Soit (wn ) une suite de fonctions en escalier de [a, b] dans E qui converge uni- suite (wn − cn ) vers la fonction
formément vers f sur [a, b]. C’est une suite de Cauchy de l’espace vectoriel normé nulle.
(CM([a, b], E), ∞ ) et :
Lorsque f est elle-même une
∀´ > 0 ∃ N ∈ N ∀n ∈ N ∀ p ∈ N (n N) ⇒ wn+ p − wn ∞ ´
fonction en escalier, on peut
Les fonctions wn+ p et wn sont des fonctions en escalier sur [a, b] ; choisir wn = f pour tout n.
On obtient l’intégrale telle
wn+ p − wn = wn+ p − wn wn+ p − wn (b − a) .

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

[a,b] [a,b] E [a,b] E
qu’elle avait été définie dans le
paragraphe précédent.
On en déduit que la suite de vecteurs wn est une suite de Cauchy de E ; elle L’intégrale qui vient d’être défi-
[a,b] nie pour les fonctions continues
converge donc dans E.
par morceaux sur un segment est
• Notons (wn ) et (cn ) deux suites de fonctions en escalier de [a, b] dans E telles bien une généralisation de l’inté-
que :
grale des fonctions en escalier.
lim f − wn ∞ = lim f − cn ∞ = 0.
n→+∞ n→+∞
– On peut écrire : wn − cn ∞ f − wn ∞ + f − cn ∞ . On en déduit :
lim wn − cn ∞ =0
n→+∞

Les suites wn et cn convergent dans E. Notons :


[a,b] [a,b]

L (w) = lim wn et L (c) = lim cn


n→+∞ [a,b] n→+∞ [a,b]

133
Analyse PC-PSI

– On sait que :

∀n ∈ N 0 wn − cn = (wn − cn ) wn −cn ∞ (b − a) .
[a,b] [a,b] E [a,b] E

Le théorème d’encadrement permet de conclure que :

L (w) = L (c) .

Le théorème 16 permet de définir l’intégrale d’une fonction continue par mor-


ceaux sur un segment.
Soit f une application continue par morceaux de [a, b] dans E et (wn )
une suite de fonctions en escalier de [a, b] dans E qui converge uniformé-
ment vers f sur [a, b]. L’intégrale de f sur le segment [a, b] est la limite

de la suite wn . On la note f ou f ( t) d t.
[a,b] [a,b] [a,b]

f est un vecteur de E. Par définition :


[a,b]
y
y=f(x)
f(a4)
f(a2)
lim wn = f = f ( t) d t.
n→+∞ [a,b] [a,b] [a,b]
f(a3)
f(a1)
2.2.2 Sommes de Riemann x
0 a=a0 a1 a2 a3 a4=b
Soit [a, b] un segment de R d’intérieur non vide et f une application conti-
nue de [a, b] dans E. Doc. 10. Sur ce schéma,
Pour tout entier n > 0, on pose : b−a
n = 4, ai = a + i
n
b−a
n
b−a b−a
n−1
b−a et l’aire hachurée représente :
Sn = f a +i et Tn = f a +i n
n n n n b−a
i=1 i=0 Sn = f (ai ) .
n
i=1
On appelle Sn et Tn des sommes de Riemann* de f sur le segment
[a, b].
y
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

* Nous devons à Cauchy, en 1823, la première définition rigoureuse de


l’intégrale. Il établit que, si f est une fonction réelle, continue dans un f(a2 )
intervalle [x 0 , X] et x 1 < x 2 < · · · x n = X n points de l’intervalle
[x 0 , X], les sommes f(a3 )
f(a1 )
S = (x 1 − x 0 ) f (x 0 ) + (x 2 − x 1 ) f (x 1 ) + · · · + (X − x n−1 ) f (x n−1 ) f(a0 )
x
admettent, lorsque : 0 a=a0 a1 a2 a3 a4

max {x i+1 − x i | i ∈ [[0, n − 1]]} Doc. 11. Sur ce schéma,


b−a
tend vers 0, une limite : « limite qui dépendra uniquement de la fonction n = 4, ai = a + i
n
f (x) et des valeurs extrêmes x 0 , X attribuées à la variable x. Cette li- et l’aire hachurée représente :
mite est ce que l’on appelle une intégrale définie ». Riemann montre que n−1
cette définition de l’intégrale s’applique à un ensemble de fonctions plus b−a
Tn = f (ai ) .
vaste. n
i=0

134
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

Rapport CCP, 1997


Corollaire 16.1 Vous ne pourrez pas abuser les exa-
Soit f une application continue de [a, b] dans E. Les suites de minateurs
« En ce qui concerne l’intégra-
sommes de Riemann (Sn ) et (Tn ) convergent vers f :
[a,b] tion, plusieurs candidats ont affirmé
n’avoir jamais entendu parler de
n
b−a b−a sommes de Riemann. »
f = lim f a +i
[a,b] n→+∞ n n
i=1
n−1
b−a b−a
= lim f a +i
n→+∞ n n
i=0

Lorsque f est à valeurs dans R+ , il est aisé de voir que Sn et Tn repré-


sentent des sommes d’aires de rectangles (doc. 10 et 11).
La démonstration est hors programme car elle utilise une notion qui ne figure y
pas aux programmes PC et PSI. Toutefois, il nous paraît intéressant de vous
faire remarquer qu’elle repose sur l’idée suivante. On désigne par wn la fonc-
tion en escalier sur [a, b] définie, pout tout i entre 0 et n − 1, sur chaque x
i (b − a) (i + 1)(b − a) 0
intervalle a + ,a + par (doc. 12) :
n n a=a0 a1 a2 a3 a4 a5 a6 a7=b

i (b − a) Doc. 12. La fonction en escalier


wn (x) = f a+ et wn (b) = f (b).
n wn .

La suite de fonctions en escalier que nous venons de construire, (wn ) ,


converge uniformément vers f sur [a, b].

Pour s’entraîner : ex. 6.

Application 4
Utilisation des sommes de Riemann

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n
1 ip est continue sur [0, 1] et que Sn est une somme
1) Calculer lim i sin .
n→+∞ n 2 n de Riemann de f sur [0, 1].
i=1
2) On fixe un réel a = 1. Déterminer un équi- Donc :
2n
1
valent de la suite (u n ) définie par u n = . 1
ka lim Sn = t sin (pt) d t = .
k=n+1 n→+∞ [0,1] p
3) Traiter la question 2) dans le cas où a = 1.
2n n n
1 1 1 1
1) Notons : 2) = = a a.
ka (n + i )a n i
k=n+1 i=1 i=1 1+
n n
1 ip 1 i ip n
Sn = i sin = sin
n2 n n n n 1
i=1 i=1 Posons g (x) = . La fonction g est
(1 + x)a
En posant f (x) = x sin (px) , on constate que f continue sur [0, 1].

135
Analyse PC-PSI

n
1 i 3) Lorsque a = 1 :
g est une somme de Riemann de g
n n 2n
1
n
1 1
n
1
i=1
= =
sur [0, 1], donc : k n +i
i n
k=n+1 i=1 i=1 1+
n n
1 i 21−a − 1
lim g = . On reconnaît là une somme de Riemann de la
n→+∞ n n 1−a
i=1 1
fonction continue t −→ sur le segment
On en déduit que : 1+t
[0, 1] . Donc :
2n 2n
1 21−a − 1 1 1 1
un = a
∼ . lim = d t = ln(2).
k 1 − a n a−1 n→+∞ k [0,1] 1+t
k=n+1 k=n+1

2.2.3 Linéarité de l’intégrale d’une application continue


par morceaux sur un segment

Théorème 17
Soit J un segment de R. L’application de CM ( J , E) dans E, qui à
f associe f , est linéaire :
J

∀ (a, b) ∈ K ∀ ( f , g) ∈ (CM ( J , E))2


2
(a f + bg) = a f +b g.
J J J

Démonstration
Soit (wn ) et (cn ) deux suites de fonctions en escalier de J dans E convergeant
uniformément vers f et g respectivement.
La suite de fonctions en escalier (awn + bcn ) converge uniformément vers a f + bg
et :
(a f + bg) = lim (awn + bcn ) = a f + b g.
J n→+∞ J J J

Pour s’entraîner : ex. 7.

Théorème 18
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Soit [a, b] un segment de R, f et g deux fonctions continues par mor-


ceaux de [a, b] dans E. Si f et g coïncident, sauf sur une partie finie À vous de prouver, le plus briè-
de [a, b], alors : vement possible, ce résultat en
considérant f − g.
f = g.
[a,b] [a,b]

Conséquence importante (PSI)


Si f est une fonction définie sur un segment J = [a, b] privé d’une subdi-
vision S = (a0 , a1 , . . . an ) de [a, b] et telle que la restriction de f à chacun
des intervalles ouverts ]ai , ai+1 [ est prolongeable en une fonction continue
sur [ai , ai+1 ], f peut être prolongée en une fonction continue par morceaux
sur [a, b], que nous noterons f . L’intégrale de f sur [a, b] ne dépend pas

136
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

des valeurs choisies pour prolonger f . Nous l’appellerons


intégrale de f sur [a, b] et la noterons encore :

f ou f.
J [a,b]

Ainsi, si g est une fonction de classe C1 par morceaux de


J dans E, on peut calculer g bien que g ne soit pas
J
définie en tout point de J .
Doc. 13. Le graphe de x −→ | sin x | est en
trait plein et celui de sa dérivée en pointillé.
2.2.4 Intégrale et applications linéaires

Théorème 19
Soit E et F deux espaces vectoriels de dimension finie,
u une application linéaire de E dans F, J un segment
de R et f une application continue par morceaux de J
dans E. Alors :
• u ◦ f ∈ CM (J , F)

• u◦ f =u f .
J J
Doc. 14. À vous de prouver, le plus brièvement
possible, ce résultat.
Démonstration
On note E une norme sur E et F une norme sur F. Puisque u ∈ L (E, F) ,
on sait qu’il existe un réel M tel que ∀ v ∈ E u(v) F M v E (cf. Analyse ,
chapitre 3 ).
Pour toute application f de CM (J , E) , on pose f ∞ = sup f ( t) E.
t∈ J
Pour toute application g de CM (J , F) , on pose g ∞ = sup g ( t) F.
t∈ J
L’application f de CM (J , E) étant fixée, on introduit une suite (wn ) de fonctions
en escalier de J dans E qui converge uniformément vers f sur J . On a donc :

lim f − wn ∞ =0
n→+∞

De plus, les fonctions u ◦ wn sont des fonctions en escalier de J dans F et :


∀n ∈ N ∀t ∈ J u ◦ f ( t) − u ◦ wn ( t) F = u ( f ( t) − wn ( t)) F

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
M f ( t) − wn ( t) E M f − wn ∞

On en déduit :

∀n ∈ N 0 u ◦ f − u ◦ wn ∞ = sup u ◦ f ( t) − u ◦ wn ( t) F M f − wn ∞
t∈ J

La suite de fonctions en escalier (u ◦ wn ) converge uniformément vers u ◦ f sur J .


D’où :
u ◦ f = lim u ◦ wn
J n→+∞ J

Or, wn est une fonction en escalier, donc u ◦ wn = u wn .


J J
La continuité de l’application linéaire u permet d’écrire :

u ◦ f = lim u wn =u lim wn =u f
J n→+∞ J n→+∞ J J

Dans la suite du paragraphe, on note B = (ei )i∈[[1, p]] une base de E.

137
Analyse PC-PSI

Corollaire 19.1
Soit J un segment de R et f une application continue par morceaux
de J dans E. On note ( f i )i∈[[1, p]] les applications coordonnées de f
relatives à la base B. Le calcul de l’intégrale de f peut être effectué
composante par composante :
p
f = fi ei
J i=1 J

Démonstration
En notant ei∗ la fonction i-ième composante dans la base B :

∀ i ∈ [[1, p]] ei∗ f = ei∗ ◦ f = fi .


J J J

Donc :
p
f = fi ei .
J i=1 J

En particulier, si f est une fonction continue par morceaux sur le segment


J , à valeurs complexes, alors :

• f = Re f + i Im f ;
J J J

• Re f = Re ( f ) , Im f = Im ( f ) ;
J J J J

• f = f = Re f − i Im f .
J J J J

Application 5
Utilisation de fonctions complexes
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Pour tout entier n 0, on pose : 2) On s’intéresse à la nature de la série


(−1)n an . Établir la formule :
an = cosn (x) sin (nx) d x, dx
[0, p2 ] Sn = Im − Rn (x) ,
[0, p2 ] 1 + cos (x)eix
et
n+1
n −eix cos (x)
Sn = k
(−1) ak . avec Rn (x) = Im d x.
[0, p2 ] 1 + eix cos (x)
k=0
3) Démontrer que | Rn (x) | tend vers 0 quand n
1) Prouver que la suite (an ) tend tend vers +∞.
vers 0 . [On pourra utiliser l’inégalité
4) En déduire la somme s de la série
| an | cosn (x) d x. ]
[0, p2 ] (−1)n an .

138
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

p
1) Notons bn = cosn (x) d x. Pour tout x de 0, , − cos (x) eix = 1, donc :
[0, p2 ]
2
p n
Pour tout x de 0, : 0 bn+1 bn . La suite Sn = (−1)k ak
2
(bn ) converge. k=0
n+1
1 1 − − cos(x)eix
b2n = 2n
cos (x) d x = cos2n (x) d x = Im dx
4 [0,2p] [0, p2 ] 1 + cos(x)eix
[0, p2 ]
1 2n
= n+1 eix + e−ix dx 1
4 [0,2p]
= Im dx − Rn (x).
[0, p2 ] 1 + cos(x)eix
Développons par la formule du binôme de Newton.
3) On sait que, pour tout nombre complexe
On sait que, si k est un entier non nul, z, | Im (z) | | z | , donc :
eikx d x = 0. On en déduit :
[0,2p] | cos(x) |n+1
2n | Rn (x) | dx
[0, p2 ] | 1 + cos(x)eix |
i
2p 2n p i=1
b2n = = Or | 1 + cos (x) eix | 1, donc | Rn (x) | bn+1 .
4n+1 n 2 n 2
Cette majoration prouve que lim Rn (x) = 0.
(2i ) n→+∞
i=1 4) De ce qui précède, on déduit la convergence de
n
p 1 la suite (Sn ) et :
= 1− .
2 2i ∞
i=1
s = lim Sn = (−1)k ak
n n→+∞
p 1 k=0
Donc ln (b2n ) = ln + ln 1 − .
2 2i 1
i=1 = Im dx
1 [0, p2 ] 1 + cos (x) eix
Or la série à termes négatifs ln 1 − est
2i − cos (x) sin(x)
divergente. = dx
[0, p2 ] 1 + 3 cos2 (x)
Donc lim ln (b2n ) = −∞ et lim b2n = 0.
n→+∞ n→+∞
En posant u = cos(x), on trouve :

2) (−1)n an = Im − cos (x) eix


n
dx . −u ln(2)
s= 2
du = − .
[0, p2 ] [0,1] 1 + 3u 3

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

2.2.5 Cas des fonctions à valeurs dans R +

Théorème 20 : Positivité et croissance de l’intégrale


Soit [a, b] un segment de R, f et g deux fonctions continues par
morceaux de [a, b] dans R. Alors :

• f 0⇒ f 0 ;
[a,b]

• f g⇒ f g.
[a,b] [a,b]

139
Analyse PC-PSI

Démonstration y
• Soit (wn ) une suite de fonctions en escalier convergeant uniformément vers f sur
y=f(x)
[a, b]. Pour n fixé dans N, définissons la fonction cn en posant :
y = wn ( x )
∀ t ∈ [a, b] cn ( t) = max (0, wn ( t)) .
0 ai−1 ai x
Vous prouverez que :
• cn est une fonction en escalier sur [a, b] ; Doc. 15. Si sur ]ai−1 , ai [ :
• cn est une fonction positive sur [a, b] ; wn (x) = li 0,
• ∀n ∈ N 0 f − cn ∞ f − wn ∞. alors :
La suite de fonctions (cn ) est une suite de fonctions en escalier sur [a, b] qui ∀ x ∈ ]ai−1 , ai [
converge uniformément vers f sur [a, b]. Donc :
[wn (x) = li cn (x) = 0 f (x)
f = lim cn 0
[a,b] n→+∞ [a,b]

Rapport Mines-Ponts, 1997


« Les fautes de calcul sont trop
fréquentes, elles se doublent par-
Théorème 21 fois d’absurdités ( trouver une va-
Soit J un segment de R et f une fonction continue et positive sur J . leur positive pour :
Alors : 1
1 1−x
f = 0 ⇔ f = 0. dx ,
0 x − 2 x
J
par exemple). »

Démonstration
Considérons une fonction f continue positive sur J et non identiquement nulle.
Alors il existe un point intérieur à J , que l’on notera c , tel que f (c) > 0. La
continuité de f en c entraîne (doc. 16) :
f (c)
L’hypothèse de continuité est
∃ a > 0 ∀ x ∈ [c − a, c + a] f (x) fondamentale comme l’illustre le
2
schéma suivant (doc. 17).
y

y
f(c)
f(c) y=f(x)
2
x
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

0 c−a c c+a y=g(x) x 0 a b


Doc. 16. L’intégrale de f sur J est plus grande que l’aire hachurée. Doc. 17. Graphe d’une fonction
positive et d’intégrale nulle sur
Appelons g la fonction définie par : [a, b] , mais qui n’est pas identique-
⎧ ment nulle sur cet intervalle.
⎨ g(x) = f (c) si x ∈ [c − a, c + a]

2

⎩ g(x) = 0 sinon

g est une fonction de CM (J , R) et f g , d’où f g = a f (c) > 0.


J J

Pour s’entraîner : ex. 8 et 9.

140
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

2.2.6 Une inégalité fondamentale Une majoration effectuée avec soin


Soit une norme sur E. L’application est une application continue de rapportera des points :
E dans R. Si [a, b] est un segment de R et f une application continue Rapport Mines-Ponts, 1997
par morceaux de [a, b] dans E, alors f est une application continue « Les fautes de majoration-mino-
par morceaux de [a, b] dans R. ration sont fréquentes (même les
plus grossières, du type cos( t) 1
Théorème 22 implique a cos( t) a ). »
Si [a, b] est un segment de R et f une application continue par mor- Rapport E3A, 1997.
ceaux de [a, b] dans E, alors : « Rares sont les candidats qui
prennent des précautions de valeurs
f f (b − a) f ∞. absolues avant de majorer... »
[a,b] [a,b]

Démonstration
• Soit (wn ) une suite de fonctions en escalier de [a, b] dans E convergeant unifor-
mément vers f sur [a, b].
Pour tout entier n, la fonction wn est une fonction en escalier de [a, b] dans R.
De plus :
∀ t ∈ [a, b] | f ( t) − wn ( t) | f ( t) − wn ( t) f − wn ∞

La suite de fonctions en escalier wn converge uniformément vers la fonction


f sur [a, b]. Donc :
lim wn = f
n→+∞ [a,b] [a,b]
Par ailleurs, pour tout n, wn est une fonction en escalier de [a, b] dans E, donc :

wn wn (1)
[a,b] [a,b]

Sachant que lim wn = f et que la fonction est continue sur E,


n→+∞ [a,b] [a,b]

on peut passer à la limite dans (1). On obtient :

f f
[a,b] [a,b]

• ∀ t ∈ [a, b] f ( t) f ∞.

Donc : f ( t) d t f ∞ = (b − a) f ∞
[a,b] [a,b]

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Pour s’entraîner : ex.10.

Application 6
L’égalité f = | f|
[a,b] [a,b]

Si f est une application continue par morceaux Dans cette application, nous allons étudier le cas
de [a, b] dans C, alors : d’égalité lorsque f est continue.
1) Soit f une application continue de [a, b]
f |f| dans R.
[a,b] [a,b]

141
Analyse PC-PSI

Prouver que : • Réciproquement, supposons que :

f = | f|
[a,b] [a,b] f = | f|
[a,b] [a,b]
si, et seulement si, f ne change pas de signe sur
[a, b].
Cas particulier : f =0
2) Soit f une application continue de [a, b] [a,b]
dans C.
Prouver que : Alors | f | = 0. La fonction | f | est conti-
[a,b]
nue et positive sur [a, b]. Son intégrale est nulle.
f = | f| Elle est identiquement nulle et le problème est ré-
[a,b] [a,b]
solu.
si, et seulement si,
Cas général : f =0
∃ a ∈ R ∀ x ∈ [a, b] f (x) ∈ R+ eia . [a,b]

Remarque : Géométriquement, cela signifie que les f est un nombre complexe non nul que l’on
[a,b]
valeurs prises par f sont toutes sur une demi- met sous forme trigonométrique :
droite du plan complexe issue de 0.

1) • Si f est de signe constant sur [a, b], alors : ∃a ∈ R f = eia f


[a,b] [a,b]
f = | f|
[a,b] [a,b] On peut donc écrire :

• Réciproquement, si f 0, alors : f = f e−ia


[a,b] [a,b] [a,b]

| f | − f =0 = Re f e−ia + i Im f e−ia
[a,b] [a,b]
[a,b]
On en déduit :
La fonction | f | − f est continue et positive sur
[a, b]. Son intégrale est nulle, donc elle est identi- Im f e−ia = 0
[a,b]
quement nulle.
Si f < 0, on applique le cas précédent à la et | f| = f = Re f e−ia
[a,b] [a,b] [a,b]
[a,b]
fonction − f . Donc :

2) • Supposons que :
| f | − Re f e−ia = 0.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

+ ia [a,b]
∃ a ∈ R ∀ x ∈ [a, b] f (x) ∈ R e

Alors Or, pour tout t de [a, b] :


ia
∀ x ∈ [a, b] f (x) = | f (x) | e .
| f ( t) | − Re f ( t)e−ia
Donc :
= | f ( t)e−ia | − Re f ( t)e−ia 0
f (x) d x = eia | f (x) | d x
[a,b] [a,b]
car, pour tout nombre complexe z, | z | Re z.
et La fonction | f | − Re f e−ia est continue et
positive sur [a, b]. Puisque son intégrale sur [a, b]
f (x) d x = | f (x) | d x.
[a,b] [a,b]
est nulle, elle est identiquement nulle.

142
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

Application 7
Encore un peu de cinématique

Il semble évident que la distance parcourue par un que l’on suppose de classe C1 , comme toujours en
point mobile de l’espace E est inférieure au pro- cinématique.
duit du temps de parcours par la vitesse maximale La distance parcourue par le point mobile entre les
du point. Prouvez-le. instants a et b est :
Notons a et b les instants de départ et d’arri- b
vée du point mobile et une norme euclidienne d= f ( t) d t.
sur E. La trajectoire du point est paramétrée par a
l’application :
La vitesse maximale du point mobile est f ∞.
[a, b] → E On a :
f :
t → f ( t) d (b − a) f ∞.

2.2.7 Valeur moyenne, inégalité de la moyenne


La valeur moyenne de f sur le segment [a, b] est le vecteur de E :

1
f.
b−a [a,b]

Corollaire 22.1 : Inégalité de la moyenne


Soit [a, b] un segment de R et f une application continue par mor-
ceaux de [a, b] dans E.
La norme de la valeur moyenne de f sur [a, b] est inférieure à la valeur
moyenne de la norme de f qui est elle-même inférieure à f ∞ .

1 1
f f f ∞.
b−a [a,b] b−a [a,b]

2.2.8 Intégrale et applications bilinéaires

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Dans ce paragraphe, E, E , F, F et G, G sont trois espaces
vectoriels normés de dimensions finies.

Corollaire 22.2
Soit [a, b] un segment de R , f ∈ CM ([a, b], E) , g ∈ CM ([a, b], F) .
On note f ∞ = sup f ( t) E et g ∞ = sup g( t) F.
t∈[a,b] t∈[a,b]
Si B est une application bilinéaire de E × F dans G, alors :
• B( f , g) ∈ CM ([a, b], G) ;

• ∃ K ∈ R+ B ( f , g) K f ∞ g( t) F dt
[a,b] G [a,b]

K (b − a) f ∞ g ∞ .

143
Analyse PC-PSI

Démonstration
• Lorsque E, F et G sont de dimension finie, toute application bilinéaire B de
E × F dans G est continue et il existe un réel K tel que :

∀ (v, w) ∈ E × F B (v, w) G K v E w F.

Puisque f et g sont continues par morceaux sur [a, b], l’application suivante :

[a, b] → E × F
t → ( f ( t), g( t))

est continue par morceaux sur [a, b].


On en déduit que l’application B ( f , g) : (t → B ( f ( t), g( t))) est continue par mor-
ceaux sur [a, b].
• De plus :
B ( f , g) B ( f ( t) , g ( t)) G d t.
[a,b] G [a,b]

Donc :

B ( f , g) K f ( t) E g( t) F dt K (b − a) f ∞ g ∞
[a,b] G [a,b]

2.3. Intégrale sur un segment d’une fonction continue


par morceaux sur un intervalle
Dans ce paragraphe, E est un K -espace vectoriel de dimension finie.

2.3.1 La fonction caractéristique


y
Soit K une partie de R. La fonction caractéristique de K est l’application
de R dans R, notée x K , et définie par : 1 x
-7-6-5-4-3-2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
R→R
xK : 0 si t ∈
/K Doc. 18. xZ (x) = 0 si x n’est
t → x K ( t) =
1 si t ∈ K pas un entier.
xZ (x) = 1 si x est un entier.
Exemples
La fonction caractéristique de [ est la fonction nulle. y
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

La fonction caractéristique de Z a le graphe ci-contre (doc. 18).


y =f (x )

Théorème 23 x
a 0 c d b
Soit J et K deux segments tels que K ⊂ J et f une application
continue par morceaux de J dans E. On note f la restriction de f à Doc. 19. Sur ce schéma :
K . Les deux propriétés suivantes sont vérifiées : J = [a, b], K = [c, d], f est
une fonction de [a, b] dans R+ .
• f ∈ CM (K , E) ;
En noir, se trouve le graphe de f .
En couleur, se trouve le graphe
• f xK = f.
J K
de f x K .
L’aire de la partie grisée représente

Dans la suite, nous noterons cette intégrale f (doc. 19). f = f xK .


K K J

144
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

2.3.2 La relation de Chasles

Théorème 24
Soit [a, b] un segment de R , f une application continue par morceaux
de [a, b] dans E et c un point de ]a, b[. Alors :

f = f + f.
[a,b] [a,c] [c,b]

Démonstration
Les fonctions x[a,c] f + x[c,b] f et f sont continues par morceaux sur [a, b] et
diffèrent uniquement en c . Donc leurs intégrales sur [a, b] sont égales.

2.3.3 Extension de l’intégrale Michel Chasles, mathématicien


Dans ce paragraphe, I est un intervalle de R et f est une application conti- français (1793-1880). Polytechni-
nue par morceaux de I dans E. cien, il devient agent de change.
Si J est un segment inclus dans I , alors la restriction de f à J est conti- Ruiné, il retourne aux mathéma-
tiques et excelle en géométrie.
nue par morceaux et son intégrale sur ce segment est notée f.
J
Étant donnés deux éléments a et b de I , on définit l’intégrale de a à b Si f est continue par morceaux
b b
sur un intervalle I , pour tous a
de f , notée f ou f ( t) d t, par la formule :
a a
et b de I , on a :


⎪ b max(a,b)

⎪ f si a < b

⎪ [a,b]
f (t) d t f (t) d t
b ⎪
⎨ a min(a,b)
f = 0E si a = b
a ⎪






⎩− f si a > b
[b,a]
On remarque que :
b a
∀ (a, b) ∈ I 2 f =− f
a b

L’invariance par translation est


2.3.4 Invariance par translation
une conséquence de la formule
de changement de variable :

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Théorème 25 : Invariance par translation
Soit [a, b] un segment de R, f une application continue par mor- b b+x0

ceaux de [a, b] dans E et x 0 un réel. On définit l’application g sur f (x) d x = f ( t−x 0 ) d t


a a+x0
[x 0 + a, x 0 + b] en posant :
que nous généraliserons aux
[x 0 + a, x 0 + b] → E
g: fonctions vectorielles. Ce théo-
x → g(x) = f (x − x 0 ) rème est immédiat pour des fonc-
Alors : tions en escalier. Pour une fonc-
tion continue par morceaux, f ,
• g ∈ CM ([x 0 + a, x 0 + b], E) . revenir à la définition de :

• f = g. f.
[a,b] [x0 +a,x0 +b] [a,b]

145
Analyse PC-PSI

2.4. Des normes sur C ([a, b], K)


2.4.1 Norme de la convergence en moyenne
L’espace vectoriel C ([a, b], K) est muni de la norme N1 définie par : La norme N1 a été donnée
⎧ comme exemple de norme au
⎨C ([a, b], K) → R chapitre 2. La continuité de f
N1 : est essentielle pour obtenir l’im-
⎩ f → N1 ( f ) = | f|
[a,b] plication :
N1 ( f ) = 0 ⇒ f = 0.
Cette norme est appelée norme de la convergence en moyenne.

2.4.2 Convergence uniforme et convergence en moyenne (PSI)


L’espace vectoriel C ([a, b], K) est muni de la norme de la convergence uni-
forme.
∀ f ∈ C ([a, b], K) f | f | = N1 ( f ) (b − a) f ∞.
[a,b] [a,b]

On en déduit le théorème suivant :

Théorème 26
Soit f une fonction continue de [a, b] dans K et ( f n ) une suite de
fonctions de C ([a, b], K) convergeant uniformément vers f sur [a, b].
Alors :
• la suite ( f n ) converge en moyenne vers f : lim N1 ( f n − f ) = 0 ;
n→+∞

• lim fn = f.
n→+∞ [a,b] [a,b]

Exemples
1 1
ne−x
Étudier la suite (u n ) où u n = dx = fn .
0 2n + x 0

Pour tout n, f n est une application continue de [0, 1] dans


R (doc. 20).
La suite de fonctions ( f n ) converge simplement sur [0, 1]
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

e−x
vers la fonction f définie sur [0, 1] par f (x) = .
2
La convergence est-elle uniforme ? Doc. 20. Sur cet écran de TI, se trouvent, de bas
en haut, les graphes de f 1 , f 5 et f . La fenêtre
xe−x 1 utilisée est 0 x 1 et 0 y 0,5.
∀ x ∈ [0, 1] | f (x) − f n (x) | =
2 (2n + x) 4n Les graduations sur les axes sont espacées de 0,1.
La suite de fonctions ( f n ) converge uniformément vers f
sur [0, 1].
La suite (u n ) converge et : ! Si la suite de fonctions conti-
nues ( f n ) converge simplement,
1 1
ne−x e−x 1 − e−1 mais non uniformément vers f ,
lim dx = dx = . le théorème ne s’applique plus (cf.
n→+∞ 0 2n + x 0 2 2
exercice 12).

146
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

Étudier la suite de fonctions ( f n ) définies sur [0, 1] par f n (x) = x n .


• La suite de fonctions ( f n ) converge simplement vers la fonction en esca-
lier f , définie par :
f (x) = 0 si x = 1
f (1) = 1
• La suite de fonctions ( f n ) ne converge pas uniformément sur [0, 1] car f
n’est pas continue.
1
1
• Pour tout entier n, . Donc la suite de fonctions ( f n )
| fn | =
0 n+1
converge en moyenne vers la fonction nulle sur [0, 1].
On en déduit que la norme de la convergence uniforme ∞ et la norme
de la convergence en moyenne N1 ne sont pas des normes équivalentes sur
C ([a, b], K) .

Théorème 27
Soit u n une série d’applications continues de [a, b] dans K,
convergeant uniformément sur [a, b] vers S, alors la série numérique
u n est convergente et :
[a,b]

∞ ∞
u n (x) d x = S= u n (x) d x.
n=0 [a,b] [a,b] [a,b] n=0

2.4.3 Convergence normale et convergence en moyenne

Théorème 28
Soit u n une série de fonctions continues de [a, b] dans K, conver-
geant normalement sur [a, b], alors :
• la série numérique N1 (u n ) = | u n | est convergente ;
[a,b]
• on note S la fonction somme de la série, elle est continue sur [a, b] et :
∞ ∞
u n (x) d x = S= u n (x) d x

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n=0 [a,b] [a,b] [a,b] n=0
∞ ∞
S N1 (S) N1 (u n ) (b − a) un ∞.
[a,b] n=0 n=0

Démonstration
La série à termes réels un ∞ est convergente. De plus, nous savons que :

∀n ∈ N 0 N1 (u n ) (b − a) u n ∞ (1)

Cet encadrement permet de conclure que la série numérique N1 (u n ) est conver-


gente.

147
Analyse PC-PSI

Les fonctions u n sont continues sur [a, b] et la série de fonctions un


converge normalement sur le segment [a, b]. Donc S est continue sur [a, b].

• S |S| = N1 (S).
[a,b] [a,b]

• De l’encadrement (1), on déduit aussi :


∞ ∞
N1 (u n ) (b − a) un ∞.
n=0 n=0
n
• Notons Sn = u k la fonction somme partielle d’indice n de la série u n . On
sait que : k=0

n n n n
∀ n ∈ N N1 (Sn ) = uk |u k | = |u k | = N1 (u k )
[a,b] k=0 [a,b] k=0 k=0 [a,b] k=0

On en déduit le dernier point du théorème.

Corollaire 28.1 (PSI) Ce résultat s’applique si


la série de fonctions converge
Soit I un intervalle de R et u n une série de fonctions continues
uniformément sur tout segment
de I dans K. Si cette série de fonctions converge normalement sur tout
contenu dans I .
segment inclus dans I , alors :
∞ y y ∞
∀ (x, y) ∈ I 2 u n ( t) d t = u n ( t) d t
n=0 x x n=0

Pour s’entraîner : ex. 11.

Application 8
Développement en série de la fonction logarithme sur ]0, 2]
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Pour tout entier n et tout réel x de ] − 1, 1[, on 3) Que dire des deux fonctions et des deux séries
pose u n (x) = (−1)n x n . apparaissant à la question précédente lorsque x
n’est pas dans ] − 1, 1[?
1) Soit a ∈ ]0, 1[. Montrer que la série de fonc- 4) Montrer que, pour tout x de ]0, 2] :
tions u n converge normalement sur [−a, a].
∞ n+1
(x − 1)
ln x = (−1)n .
2) Montrer que, pour tout x de ] − 1, 1[, n+1
n=0

x n+1
ln (1 + x) = (−1)n
n+1 1) Ce résultat a déjà été vu. On peut écrire :
n=0


x n+1 ∀ x ∈ [−a, a] 0 |u n (x)| an
ln (1 − x) = − .
n+1
n=0

148
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

Le majorant a n est indépendant de x. La conver- 3) La fonction (x −→ ln (1 + x)) est définie pour


gence de la série géométrique a n permet de x > −1.
conclure. x n+1
La série de fonctions (−1)n converge sur
2) Les hypothèses du corollaire 28.1 sont satis- n+1
] − 1, 1].
faites, donc :
N
∀ x ∈ ] − 1, 1[ (−1)n
De plus, le calcul de , en écrivant
∞ x x ∞ n+1
n=0
u n ( t) d t = u n ( t) d t 1 ∞
0 0 1 (−1)n
n=0 n=0 = t n d t montre que ln 2 = .
n+1 0 n+1
n=0
Soit :
On procède de même pour la fonction
∞ x
x n+1
n 1 (x −→ ln (1 − x)) en remplaçant x par −x.
(−1) = d t = ln (1 + x)
n+1 0 1+t
n=0 4) Pour tout x de ]0, 2], x − 1 est dans ] − 1, 1]
∞ n+1

En remplaçant x par −x, on trouve la deuxième n (x − 1)


et ln x = ln (1 + (x − 1)) = (−1) .
égalité. n+1
n=0

2.4.4 Norme de la convergence en moyenne quadratique


sur C ([a, b], K )
2.4.4.1 Le cas réel
L’application suivante : ! La continuité est essentielle
⎧ pour prouver l’implication
⎨ C ([a, b], R) × C ([a, b], R) → R
| : f | f =0⇒ f =0 .
⎩ ( f , g) → f | g = f g
[a,b]
En effet, si f| f = 0, alors :
définit un produit scalaire sur le R -espace vectoriel des applications conti- f 2 = 0 et l’application f 2
nues de [a, b] dans R. [a,b]
est continue et positive sur [a, b].
On note N2 la norme sur C ([a, b], R) associée à ce produit scalaire. Elle est Son intégrale sur [a, b] est nulle,
appelée la norme de la convergence en moyenne quadratique. donc f est identiquement nulle.
Par définition, si f est une fonction continue de [a, b] dans R :

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
N2 ( f ) = f2
[a,b]

On rappelle l’inégalité suivante :

Théorème 29-R. Inégalité de Cauchy-Schwarz


Soit f et g deux éléments de C ([a, b], R) . Alors :
2
fg f2 g2
[a,b] [a,b] [a,b]

| f |g | N2 ( f ) N2 (g)

L’égalité a lieu si, et seulement si, f et g sont liées. Hermann Schwarz, mathématicien
allemand (1843-1921).

149
Analyse PC-PSI

En particulier, en prenant g = 1, on trouve :


2
f (b − a) f 2.
[a,b] [a,b]

L’égalité a lieu si, et seulement si, f est constante.

2.4.4.2 Le cas complexe


L’application suivante :

⎨ C ([a, b], C) × C ([a, b], C) → C
| :
⎩ ( f , g) → f | g = f g
[a,b]

définit un produit scalaire sur le C-espace vectoriel des applications continues


de [a, b] dans C.
Comme dans le cas réel, on note N2 la norme sur C ([a, b], C) associée à De même que dans le cas réel, la
ce produit scalaire. Elle est appelée la norme de la convergence en moyenne continuité de f est essentielle
quadratique. pour obtenir la dernière implica-
Par définition, si f est une fonction continue de [a, b] dans C : tion.

N2 ( f ) = | f |2
[a,b]

Théorème 29-C. Inégalité de Cauchy-Schwarz


Soit f et g deux éléments de C ([a, b], C) . Alors :
2 2
fg | f | |g| | f |2 | g |2
[a,b] [a,b] [a,b] [a,b]

2
L’égalité fg = | f |2 | g |2 a lieu si, et seule-
[a,b] [a,b] [a,b]
ment si, f et g sont liées.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Exemples
En utilisant la fonction constante g = 1, vous prouverez que :
2
f (b − a) | f |2 .
[a,b] [a,b]

Vous démontrerez aussi que :


2
b3 − a 3
t f ( t) d t | f |2 .
[a,b] 3 [a,b]

Pour s’entraîner : ex. 12 et 13.

150
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

Application 9 b b
1
Étude de f
a a f

Soit a et b deux réels tels a < b. On dé- De plus, si f est une application constante, alors :
signe par F l’ensemble des fonctions continues de
b b
[a, b] dans R qui ne s’annulent pas sur [a, b]. 1
f = (b − a)2
b b a a f
1
1) Calculer inf f .
f ∈F a a f Donc :
b b
1
2) Déterminer pour quels éléments de f cette inf f = (b − a)2
f ∈F a a f
borne inférieure est atteinte.
b b
1 2) On vient de voir que cette borne inférieure est
3) Calculer fn dans le cas où
a a fn atteinte pour toutes les fonctions constantes. Réci-
f n (x) = enx . Qu’en concluez-vous ? proquement, pour tout élément de G tel que :
b b
1) D’après le théorème des valeurs intermédiaires, 1
f = (b − a)2
tout élément de F est de signe constant sur a a f
[a, b] . De plus : on a :
2 2
b b b
b b
1 b b
1 2 1 1
f = −f − f √ = f√
a a f a a f a a f a f

Donc : C’est le cas d’égalité de l’inégalité de Cauchy-


1
b b b b Schwarz. Les fonctions f et √ sont coli-
1 1 f
inf f = inf f néaires.
f ∈F a a f f ∈G a a f
On en déduit que f est constante. Pour les fonc-
où G est l’ensemble des éléments de F à valeurs tions négatives, on applique ce qui précède à − f .
strictement positives.
b b
Pour tout élément f de G, l’inégalité de 3) enx d x e−nx d x
Cauchy-Schwarz permet d’écrire : a a

b b b b 2
1 2 1 en(b−a) + e−n(b−a) − 2
f = f √ = .
f f n2
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
a a a a
On trouve que :
2
b
1 b b
f √ = (b − a)2 1
f sup f = +∞.
a
f ∈F a a f

2.4.5 Comparaison des trois normes

Théorème 30
Pour toute application f de C ([a,
√ b], K) :
N2 ( f ) b−a f ∞

151
Analyse PC-PSI

La fin de ce paragraphe est au programme de la section PSI uniquement.


Pour toute application f de C ([a, b], K) :

N1 ( f ) b − a N2 ( f ) .

La convergence uniforme d’une suite de fonctions entraîne sa convergence en


En combinant les deux, on re-
moyenne quadratique et la convergence en moyenne quadratique d’une suite
trouve le résultat vu au 2.4.2. :
de fonctions entraîne sa convergence en moyenne :
lim f − fn ∞ = 0
n→+∞
lim f − fn ∞ = 0 ⇒ lim N2 ( f − f n ) = 0 ; ⇒ lim N1 ( f − fn ) = 0
n→+∞ n→+∞ n→+∞

lim N2 ( f − f n ) = 0 ⇒ lim N1 ( f − f n ) = 0.
n→+∞ n→+∞ y
n2
Mais les réciproques de ces implications sont fausses.

Exemples

[a, b] = [0, 1] et f n (x) = x n .


La suite ( f n ) converge vers la fonction nulle en moyenne quadratique, mais
pas uniformément. n

[a, b] = [0, 1]. Pour tout n de N∗ et tout x de [0, 1] (doc. 21) :



⎪ 1

⎪ n(1 − n 2 x) si x ∈ 0, 2
⎨ n
gn (x) =

⎪ 1

⎩ 0 si x ∈ 2 , 1
n 0 1 1
n2
La suite (gn ) converge en moyenne vers la fonction nulle, mais pas en
Doc. 21. Graphe des fonctions
moyenne quadratique.
gn et gn2 .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

152
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

• Pour montrer qu’une application f de l’intervalle I dans E est dérivable en x0 , on peut :


• utiliser les opérations sur les fonctions dérivables ;
• chercher si f peut s’écrire :

f (x) = f (x 0 ) + (x − x 0 )V + (x − x 0 )´(x), avec lim ´(x) = 0 E ;


x→x0

f (x) − f (x 0 )
• montrer que la limite, lorsque x tend vers x 0 , de existe ;
x − x0
• choisir une base de E et montrer que les applications coordonnées de f sont dérivables en x 0 .

• Pour montrer qu’une application w de l’intervalle J dans l’intervalle I de classe C k est un


k
C -difféomorphisme de J sur I , on prouve que :
• w est de classe Ck sur J ;
• ∀t ∈ J w (t) = 0 ;
• w( J ) = I .

• Pour montrer qu’une application f de I dans E , de classe C1 par morceaux, est constante
sur I , il suffit de prouver que :
• f est continue sur I ;
• D f = 0.

• (PSI) Soit [a, b] un segment de R, E un espace vectoriel normé de dimension finie, f une
fonction de C([a, b], E) et ( f n ) une suite de fonctions de C([a, b], E) convergeant simplement vers
f sur [a, b].
Pour montrer que lim fn = f , il suffit de prouver que la suite de fonctions ( f n )
n→+∞ [a, b] [a, b]
converge uniformément vers f sur [a, b].

• Soit u n une série d’applications continues de [a, b] dans E, convergeant simplement sur
[a, b] vers S.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Pour montrer que la série numérique u n converge, on peut :
[a, b]

• montrer la convergence normale sur [a, b] de la série de fonctions un ;

• (PSI) établir que la série de fonctions u n converge uniformément sur [a, b] vers S ;

• prouver que u n (x) d x tend vers 0 lorsque N tend vers +∞.
[a, b] n=N

∞ ∞
On a alors : u n (x) d x = S= u n (x) d x.
n=0 [a, b] [a, b] [a, b] n=0

153
Analyse PC-PSI

TD
Les formules de quadrature de Gauss (formules d’intégration approchée)
Cette méthode a été publiée en 1816.
Notations (les résultats énoncés ici seront admis)
• On désigne par E = C0 [−1, 1], R l’espace vectoriel des applications continues de [−1, 1] dans R que l’on
munit de la norme ∞ . Pour g ∈ E :

g ∞ = sup {|g( t)|, t ∈ [−1, 1]} .

• Pour m ∈ N, Pm désigne l’espace vectoriel des polynômes de degré inférieur ou égal à m.


• Dans le problème, w désigne un élément de E vérifiant : ∀ x ∈ [−1, 1], w(x) > 0.
• Pour f et g dans E, (( f , g)) désigne le réel :
1
( f , g) = f (x) g(x)w(x) d x (1)
−1

ce qui définit une application bilinéaire symétrique de E × E dans R.

Première partie

1) Montrer que ((.,.)) est un produit scalaire sur E.


On se propose de construire une suite ( pn )n∈N d’éléments de E qui vérifie :
a) pn est un polynôme par rapport à la variable x, de degré n et dont le coefficient de x n est 1 ;
b) pour tout n 1 et pour tout q ∈ Pn−1 , on a (( pn , q)) = 0 (c’est-à-dire que pn est orthogonal à Pn−1 ).

2) Montrer qu’il existe au plus une telle suite.


(( p0 , x))
3) Montrer que p0 = 1 et p1 (x) = x − .
( p0 , p0 )

4) On suppose que n 2 et que pn−1 et pn−2 sont connus. Soit alors an et bn les nombres réels :

( pn−1, pn−1 ) (x pn−1, pn−1)


bn = , an =
( pn−2, pn−2 ) ( pn−1, pn−1 )
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Montrer que :
pn = (x − an ) pn−1 − bn pn−2 (2)
vérifie (a) et (b) si les pm , pour m ∈ {0, . . . , n − 1} , vérifient (a) et (b). Conclure à l’existence des ( pn ).

5) Application
On suppose que w(x) = 1.
Calculer p0 , p1 , p2 , p3 , et p4 .
On revient au cas général où w est quelconque.
On désire montrer que pn possède n racines simples et réelles. Prenons donc n 1.

6) Montrer que pn possède dans ] − 1, 1[ au moins une racine réelle de multiplicité impaire (on pourra remarquer
1
que pn (x)w(x) d x = 0).
−1

154
5. Dérivation, intégration des fonctions vectorielles

7) Soit alors (x 1 , . . . , x m ) pour m 1 les racines de pn qui appartiennent à ] − 1, 1[ et qui sont de multiplicité
impaire. En considérant le polynôme p tel que p(x) = (x − x 1 ) . . . (x − x m ) et l’intégrale ( pn , p) , montrer que
m = n et conclure que pn possède n racines distinctes qui appartiennent à ] − 1, 1[.

Deuxième partie

Une formule d’intégration approchée sur [−1, 1] est la donnée de k + 1 éléments distincts de [−1, 1] notés
(x i )0 i k et de k + 1 nombres réels li : (li )0 i k . On écrit alors :

1 k
f (x) w(x) d x ≈ li f (x i ) (3)
−1 i=0

Dans cette définition, k est un entier naturel arbitraire, on dira que (3) est une formule à k + 1 points. On associe
alors à (3) une application D de E dans R définie ainsi. Pour f ∈ E,

1 k
D( f ) = f (x) w(x) d x − li f (x i ) (4)
−1 i=0

On dira que (3) est d’ordre m ∈ N si :


∀ p ∈ Pm , D( p) = 0 (5)
1) Montrer que D : E → R est une application linéaire de l’espace vectoriel normé E dans R.
2) Montrer qu’ une formule d’intégration approchée à k + 1 points d’ordre m est telle que m 2k + 1.
On se propose de montrer qu’il existe une formule d’intégration approchée à k + 1 points qui soit d’ordre 2 k + 1.
On désigne par x 0 , . . . x k les k + 1 racines de pk+1 (voir la question I.7). On note li , pour i ∈ {0, . . . , k} , le
polynôme de Lagrange :
x − xj
li (x) =
xi − x j
0 j k
j =i

et on introduit les réels :


1
li = (li , 1) = li (x) w(x) d x (6)
−1

Soit alors, pour f ∈ E, p( f ) le polynôme d’interpolation de Lagrange de f aux points x 0 , . . . x k .


k
3) Montrer que p( f ) = f (x i )li .
i=0

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
4) Montrer que :
k 1
li f (x i ) = p( f )(x) w(x) d x (7)
i=0 −1

5) En déduire que, pour ce choix de x i et li , la formule d’intégration approchée (3) est au moins d’ordre k.
k
6) Soit p ∈ P2k+1 . Montrer qu’il existe q ∈ Pk et r ∈ Pk tel que p = ql + r , où l est le polynôme (x − x i ).
i=0
7) Montrer que (avec les notations de la question précédente) :
1 1
p(x) w(x) d x = r (x) w(x) d x
−1 −1

8) Conclure que si les (x i ) sont les racines de pk+1 et les (li ) sont donnés par (6), alors (3) est une formule
d’intégration approchée à k + 1 points qui est d’ordre 2k + 1.

155
Analyse PC-PSI

Troisième partie

Dans cette partie, on suppose que w(x) = 1 pour tout x de [−1, 1] et on choisit pour (x i ) et (li ) ceux obtenus
à la question de la deuxième partie de sorte que (3), qui s’écrit ici :
1 k
f (x) d x ≈ li f (x i ) (8)
−1 i=0

soit d’ordre 2k + 1 (k est un entier arbitraire).


On admet alors l’estimation d’erreur suivante. Pour f ∈ C2k+2 ([−1, 1]; R), on a :
4
22k+3 (k + 1)!
|D( f )| 3
f (2k+2) ∞ (9)
(2k + 3) (2k + 2)!

3
1) En utilisant que p3 (x) = x 3 − x, montrer que (8) s’écrit pour k = 2 :
5
1
1 3 3
f (x) d x ≈ 5 f − + 8 f (0) + 5 f (10)
−1 9 5 5

2) Écrire (9) dans ce cas.


1 √
3) Calculer 2 + x d x.
−1

4) Montrer que (9) s’écrit pour f (x) = 2+x :
3
|D( f )| = 9,375 10−4
27 · 52
5) Avec combien de chiffres significatifs faut-il évaluer le second membre de (10) ?
6) Évaluer le second membre de (10) et D( f ). Conclusion ?
7) On rappelle la formule d’intégration approchée de Simpson (formule à 3 points) :
1
1
f (x) d x ≈ [ f (−1) + 4 f (0) + f (1)] (11)
−1 3

Comparer, sur l’exemple précédent f (x) = 2 + x, les valeurs approchées obtenues par (10) et (11).
En étudiant l’ordre de (11), expliquez ce que vous avez constaté.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

156
Exercices
1) Soit f une fonction dérivable sur l’intervalle I et à Soit f une application continue de [0, 1] dans R
valeurs réelles. Écrire l’équation de la tangente et de la normale 1
telle que f = .
au graphe de f au point d’abscisse x0 . [0,1] 2
2) Soit I un intervalle de R et G une application de classe Prouver l’existence d’un x de ]0, 1[ tel que f (x) = x.
C1 de I dans R2 : G(t) = (x(t), y(t)).
Écrire l’équation de la tangente et de la normale à la courbe Dans cet exercice, E est un R -espace vectoriel de di-
paramétrée par G en G(t0 ), lorsque le vecteur vitesse en ce mension finie, [a, b] un segment de R d’intérieur non vide
point n’est pas nul. et f une application continue par morceaux de [a, b] dans
3) Écrire l’équation de la tangente au point (x0 , y0 ) du cercle E. Pour tout entier n > 0, on pose :
de centre O et de rayon R. n−1
b−a b−a
Rn = f (t) d t − f a+k .
[a, b] k=0
n n
1 1
1) Montrer que la fonction définie par f (x) = − 1) E = R et f est croissante. Prouver que :
sin x x
est prolongeable par continuité à ] − p, p[. b−a
0 Rn ( f (b) − f (a)) .
2) Le prolongement obtenu est-il de classe C1 sur ] − p, p[ ? n
2) désigne une norme sur E et c un réel > 0 . On
suppose que f est c-lipschitzienne par rapport à cette norme.
Calculer les dérivées n-ième de g et h définies par :
c(b − a)2
Prouver que : Rn .
x −4 8x 2n
g(x) = ; h(x) = .
x2 − 5 x + 6 (x − 1)2 (x 2 − 1)
Dans cet exercice, t est un réel 0 fixé. Pour tout x
dn x 314 16 de [0, 1] et tout entier n 0, on pose :
Calculer la valeur de en 0 pour tout n.
d xn x2 − 1 n
xt
u n (x) = (−1)n x n+t , Sn (x) = u k (x), f (x) = .
k=0
x +1
Soit f (x) = Arctan (x). Utiliser la relation 1) Prouver que la série de fonctions u n converge en
(1 + x 2 ) f (x) = 1 et la formule de Leibniz pour calculer
moyenne vers f sur [0, 1].
f (n) (0).
2) Cette série converge-t-elle simplement sur [0, 1] ?

Déterminer les limites des suites définies par :


Pour tout entier n > 0, on définit la fonction f n sur

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1/n
n
n+k 1
n le segment [0, 2] à l’aide du schéma suivant.
un = ; vn = (k + n)
k=1
n2 + k 2 n k=1
y

1 n
On note a et b les racines du polynôme X 2 −X + .
10
Prouver que, pour tout P de R5 [X] : y = fn(x)
1 1
P= 5 P(a) + 8P +5P b .
[0,1] 18 2

e−nt
1) Calculer lim d t.
n→+∞ [0,1] 1+t

0 1 2 1 2 x
2) Calculer lim cos a sin(t) d t.
a→0 [0,p/2] n n

157
Analyse PC-PSI

1) Prouver que la suite de fonctions ( f n ) converge simplement Prouver que le polynôme :


vers la fonction nulle sur [0, 2].
S = a0 P + a1 P + · · · + an−1 P (n−1) + an P (n)
2) Montrer que cette suite ne converge pas en moyenne.
est scindé dans R[X] et n’admet que des racines simples.
3) Que dire de la convergence en moyenne quadratique ?
* 2n
1
Déterminer la limite de Tn = ch √ − n.
Soit [a, b] un segment de R contenant plus de deux k
k=n+1
points et f une application de [a, b] dans R, continue et
positive.
b Calculer, à l’aide de sommes de Riemann, l’intégrale :
Pour tout entier n 0, on pose In = f n (t) d t. Montrer
a p
que : cos2k t d t.
∀ n ∈ N In In+2 (In+1 )2 0

Que dire si f n’est pas à valeurs positives ?


**
Soit (E, | ) un espace vectoriel euclidien et
Soit f une fonction de classe C ∞
sur ]0, +∞[. la norme associée à | . On considère une fonction f conti-
nue de [a, b] dans E telle que :
1
1) Pour tout entier n > 0, on pose f n (x) = x n−1 f . b b
x f = f
Montrer que : a a

(−1)n 1 1) Montrer que f prend ses valeurs dans une demi-droite vec-
fn(n) (x) = f (n) (1) torielle de E.
x n+1 x
2) En est-il de même si la norme de E ne provient pas d’un
2) En déduire que :
produit scalaire ?
dn (−1)n e1/x
∀ x ∈ ]0, +∞[ [x n−1 e1/x ] = .
d xn (x n+1 ) *
Soit (E, ) un espace vectoriel normé de dimen-
3) Prouver de même que :
sion finie et f une application continue de [0, 1] dans E.
dn (n − 1)! Calculer :
∀ x ∈ ]0, +∞[ [x n−1 ln(x)] = . 1
d xn x
lim n t n f (t) d t.
n→+∞ 0
*
Théorème de Darboux
Soit I un intervalle de R contenant au moins deux points et 1) Prouver que, pour tout entier n > 0 , il existe un
f une fonction de I dans R, dérivable sur I . Prouver que unique polynôme Pn de R[X] tel que :
f (I ) est un intervalle.
(1 − X)4n = Pn (X)(1 + X 2 ) + (−1)n 4n .
N. B. : Ici, on ne suppose pas f continue.
2) Déterminer une suite (u n ) telle que :
* 1
1
Soit (P, Q) un couple de polynômes réels, non Pn (t) d t = u n + O .
0 n
constants, scindés dans R[X] et n’admettant que des racines
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

simples. On suppose, de plus, qu’entre deux racines de l’un, il


**
y a toujours une racine de l’autre et qu’ils n’ont pas de racine Soit a et b deux réels tels que a < b et f
commune.
une application continue de [a, b] dans R+ . Pour tout entier
1) Montrer que le polynôme a P + b Q reste scindé et à ra- p > 0, on note :
cines simples dans R[X] lorsque (a, b) décrit R2 . 1/ p
b
p
2) Montrer que, pour tout réel a, le polynôme P + a P est up = f (t) dt
scindé dans R[X] et n’admet que des racines simples. a
n n−1
3) Soit R = a0 X + a1 X + · · · + an−1 X + an un polynôme Montrer que lim u p = sup f (t).
p→+∞ t∈[a,b]
scindé de R[X], de degré n.

158
6
Lien entre
dérivation et
intégration

O B J E C T I F S

Propriétés de l’application :
x
Dans ce chapitre, nous définissons les primitives x→ f (t) d t .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
d’une fonction continue par morceaux sur un a

intervalle, à valeurs dans un espace vectoriel


Définition des primitives d’une fonction
normé de dimension finie et mettons ainsi en
continue par morceaux sur un intervalle.
évidence le lien entre dérivation et intégration dans
Intégration par parties et changement de
le cadre des fonctions continues par morceaux sur
variable.
un segment.
Inégalité des accroissements finis.
Nous exploitons alors le théorème fondamental du
calcul différentiel et intégral pour l’étude globale Les trois formules de Taylor.
des fonctions de classe Ck par morceaux. Dérivabilité d’une fonction limite
Nous sommes ensuite en mesure d’effectuer une d’une suite de fonctions (PSI).
étude globale d’une fonction définie comme limite Dérivabilité d’une fonction limite
d’une série (ou d’une suite en PSI) de fonctions. d’une série de fonctions.

159
Analyse PC-PSI

Dans ce chapitre, I est un intervalle de R d’intérieur non vide, K désigne


R ou C et E est un K-espace vectoriel de dimension finie.

1 Primitives d’une fonction continue


par morceaux
x
1.1. La fonction x → f ( t) d t
a

Ce théorème a été établi en Pre-


Théorème 1
mière année pour des fonctions à
Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie, f une application valeurs numériques. Le passage à
continue de I dans E et a un point de I . L’application F définie des fonctions vectorielles se fait
comme suit : ⎧ en raisonnant sur les applications
⎨I →E
x coordonnées.
F:
⎩ x → F(x) = f ( t) d t
a
1
est une application de classe C de I dans E et vérifie :

∀ x ∈ I F (x) = f (x).

Généralisation
Considérons le cas où f est continue par morceaux sur l’intervalle I . Nous
allons d’abord introduire quelques notations.

Notations (doc. 1) :
I=II
Lorsque I est un intervalle majoré, nous désignerons par IS l’intervalle
I \ {sup I } . Lorsque I n’est pas majoré, IS = I . 0 1

Pour tout x de IS , la fonction f a une limite à droite en x ; on la note IS


f d (x) = lim+ f (t). 0 1
t→x
Lorsque I est un intervalle minoré, nous désignerons par II l’intervalle Doc. 1. Dans cet exemple,
I \ {inf I } . Lorsque I n’est pas minoré, II = I . I = II = ] − ∞, 1] et IS = ] − ∞, 1[.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Pour tout x de II , la fonction f a une limite à gauche en x : on la note


f g (x) = lim− f (t).
t→x

Théorème 2 Cette généralisation nous sera


nécessaire lors de l’étude des
Soit f une application continue par morceaux de I dans E et a un
séries de Fourier .
point de I .

⎨I→E
x
L’application F : est dérivable à droite
⎩ x → F(x) = f ( t) d t
a
(respectivement à gauche) en tout point de IS (respectivement II ) et, de
plus :
Fd (x) = fd (x) et Fg (x) = f g (x).

160
6. Lien entre dérivation et intégration

Démonstration
Rapport Mines-Ponts, 2001
Notons une norme sur E.
« Les primitives usuelles ne font pas
Soit x un point de IS , il existe a > 0 tel que ]x, x + a[ soit contenu dans I et : toujours partie du bagage de cer-
F(x + h) − F(x) 1 x+h
1 x+h tains candidats admissibles, ainsi
∀ h ∈ ]0, a[ − f d (x) = f (t) d t − fd (x) d t que certaines propriétés élémen-
h h x h x
Donc :
x+h
taires des fonctions hyperboliques.
F(x + h) − F(x) 1 De manière générale, le calcul pra-
0 − f d (x) f (t) − fd (x) d t (1)
h h x tique des intégrales est un écueil,
Fixons alors ´ > 0. même pour les meilleurs. »

∃ d ∈ ]0, a[ ∀t ∈ I (x < t x + d) ⇒ ( f (t) − fd (x) ´) .

Par conséquent, pour tout h tel que 0 < h d, et tout t dans ]0, h], d’après (1),
on a :
F(x + h) − F(x) 1 x+h
0 − f d (x) ´dt = ´.
h h x
Ceci permet de conclure que :
F(x + h) − F(x)
lim − f d (x) = 0 E .
h→0+ h

Rapport Mines-Ponts, 2000


Corollaire 2.1
« Dérivation fausse pour f conti-
Soit f dans CM(I , E) et a un point de l’intervalle I .
x nue, de l’intégrale sur [a, x] de
On définit F sur I en posant F(x) = f (t) d t. Alors : f (x) − f (a). »
a
• F est continue sur I ;
• en tout point x de continuité de f , F est dérivable et F (x) = f (x) ;
• F est de classe C1 par morceaux sur I .

1.2. Les primitives


Si la fonction f est conti-
Soit f une application continue sur l’intervalle I , à valeurs dans E, on nue sur I alors, toute primi-
appelle primitive de f toute application F dérivable sur I telle que : tive F de la fonction f est
de classe C1 sur I puisque

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
∀x ∈ I F (x) = f (x). F = f.
Le théorème 1 prouve qu’une
fonction continue sur un inter-
Soit f une application continue par morceaux de I dans E. On appelle valle admet toujours une primi-
primitive de f toute application F continue sur I , de classe C1 par mor- tive sur cet intervalle.
ceaux sur I et telle qu’en tout point x de I en lequel f est continue, F
est dérivable et F (x) = f (x).
Le corollaire 2.1 peut s’énoncer ainsi :

Pour toute application f de CM(I , E), l’application F définie sur I


x
par F(x) = f (t) d t est une primitive de f sur I . Rapport Mines-Ponts, 2001
a
« Primitives classiques non connues. »

161
Analyse PC-PSI

On en déduit le théorème fondamental du calcul différentiel et intégral : Rapport Centrale, 2001


« Dans des exercices utilisant une
Théorème 3 fonction f de classe C1 sur un
intervalle, les candidats ne pensent
Soit f une application continue par morceaux de I dans E et a un
jamais à écrire f au moyen d’une
point de I .
intégrale portant sur f . »
• Si F1 et F2 sont deux primitives de f sur l’intervalle I , alors F1 Rapport E3A, 2002
et F2 diffèrent d’une constante :
« Notons les difficultés de calcul de
∃V ∈ E ∀x ∈ I F1 (x) = F2 (x) + V . nombreux candidats en calcul inté-
gral. »
x
Rapport E3A, 2002
• La fonction F définie en posant F(x) = f (t) d t est l’unique
a « On a ainsi vu des candidats
primitive de f qui s’annule en a. trouver la valeur 0 pour l’inté-
grale d’une fonction strictement po-
• Si G est une primitive de f sur l’intervalle I , alors :
sitive, donner comme primitive de
v cosk+1 (x)
∀ (u, v) ∈ I 2 G(v) − G(u) = f (t) d t. cosk (x), . »
u
(k + 1) sin x

On retrouve le théorème suivant :


Une application très classique de ce qui précède (et très utile dans les problèmes Si f est continue et positive sur
de concours !) est le corollaire suivant : b
[a, b] et si f = 0, alors f = 0.
a
Corollaire 3.1 En effet, pour une telle fonction
x
Soit f une application de classe C1 de I dans E. Alors : f , on pose F(x) = f (t) d t.
x a
∀ (a, x) ∈ I 2 f (x) − f (a) = f (t) d t. F est de classe C et crois- 1
a
sante sur [a, b] ( F = f 0 ).
De plus, F(b) = F(a) = 0.
Donc F = 0 et F = f = 0.

Application 1
Interprétation cinématique de la formule de la moyenne

Soit M un point mobile du plan dont la trajectoire • La valeur moyenne de la vitesse vectorielle entre
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

est paramétrée par (I , f ), où I est un intervalle les instants t0 et t1 est :


de R et f une application de classe C1 de I
−−→ 1 t1
f (t1 ) − f (t0 )
dans R2 telle que ∀ t ∈ I O M(t) = f (t). f (t) d t = .
t1 − t0 t0 t1 − t0
Montrer que la vitesse moyenne du point mobile
entre les instants t0 et t1 (t0 t1 ) est égale à −−−−−−−→
−−−−−−−→ M(t0 ) M(t1 )
la valeur moyenne de la vitesse entre ces deux ins- Or f (t1 ) − f (t0 ) = M(t0 ) M(t1 ) et
tants. t1 − t0
est la vitesse moyenne vectorielle entre t0 et t1 .
D’où le résultat.
On note la norme euclidienne usuelle de R2 . • Rappelons que, puisque le paramètrage est de
classe C1 , la vitesse numérique du point mobile
L’énoncé ne précise pas s’il s’agit de vitesse vec- est la dérivée de l’abscisse curviligne :
−−→
dM
torielle f (t) = (t) ou de vitesse numé-
dt ds
f (t) = (t) .
rique f (t) . Traitons les deux cas. dt

162
6. Lien entre dérivation et intégration

La valeur moyenne de la vitesse numérique entre Or s(t1 ) − s(t0 ) est la distance parcourue par le
les instants t0 et t1 est : point mobile entre les instants t0 et t1 , donc :
t1 t1
1 1 ds s(t1 ) − s(t0 )
f (t) d t = (t) d t
t1 − t0 t0 t1 − t0 t0 d t t1 − t0
s(t1 ) − s(t0 ) est la vitesse moyenne du point mobile entre les ins-
= . tants t0 et t1 .
t1 − t0

Corollaire 3.2 : Extension au cas où f est continue sur I et de classe


C1 par morceaux sur I
Soit f une application continue de I dans E et de classe C1 par
morceaux sur I . Alors :
x
∀ (a, x) ∈ I 2 f (x) − f (a) = f (t) d t.
a

Pour s’entraîner : ex. 1 et 2.

Application 2
La pente moyenne d’une ligne brisée
On considère une ligne brisée du plan « Chantier » de l’A.P.M.E.P. de janvier 1998, article
(M0 , . . . , Mn ) telle que les abscisses (x 0 , . . . , x n ) de Sylviane Gasquet.)
des points (M0 , . . . , Mn ) forment une suite stricte-
On veut prouver que :
ment croissante. n
y 1
M5 m= pi (x i − x i−1 ).
xn − x0
i=1
Notons f la fonction affine par morceaux dont
M0 M3 le graphe est la ligne brisée (M0 , . . . , Mn ). Cette
M2 fonction est continue et C1 par morceaux sur
x1 [x 0 , x n ]. Donc :
M4 xn
x0 x2 x3 x4 x5 x f (t) d t = f (x n ) − f (x 0 ).
M1 x0

Par ailleurs, pour tout i ∈ [[1, n]], f est constante


Doc. 2. Comment calculer la pente du segment de
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
sur l’intervalle ]x i−1 , x i [ et vaut pi , donc :
droite [M0 , M5 ] en fonction de celles des segments
xn n xi
[M0 , M1 ], [M1 , M2 ], . . . , [M4 , M5 ]?
f (t) d t = f (t) d t
x0 xi −1
On note pi la pente du segment de droite i=1
n
[Mi−1 , Mi ].
= pi (x i − x i−1 ).
Prouver que la pente m du segment de droite i=1
[M0 , Mn ] est le barycentre de la famille de points En divisant par x n − x 0 , on trouve la formule de-
pondérés ( pi , x i − x i−1 )i∈[[1,n]] . C’est-à-dire que mandée :
n
la pente moyenne est la moyenne pondérée des 1 1 xn

pentes, les coefficients de pondérations étant les pi (x i − x i−1 ) = f (t) d t


xn − x0 x n − x 0 x0
(x i − x i−1 )i∈[[1,n]] . i=1
f (x n ) − f (x 0 )
(L’idée de cette application est extraite de la revue = = m.
xn − x0

163
Analyse PC-PSI

1.3. Intégration par parties


Vous avez rencontré en Première année un outil fondamental, l’intégration
par parties. Cet outil se généralise de la manière suivante :

Théorème 4 Rapport Mines-Ponts, 2000


Soit f une application de I dans K et V une application de I dans « Recherche d’équivalent d’une
E. On suppose que f et V sont continues et de classe C1 par mor- fonction définie par une intégrale,
ceaux sur I . Alors : les candidats ne pensent pas à
l’utilisation d’une intégration par
b b
parties ou d’un changement de
∀ (a, b) ∈ I 2 f (x)V (x) d x = [ f (x)V (x)]ba − f (x)V (x) d x.
a a variables. »

Démonstration
D’après les hypothèses sur f et V , la fonction produit f V est une application Rapport Centrale, 2000
continue de I dans E et de classe C1 par morceaux sur I . En tout point x en « Il est inadmissible de ne pas sa-
lequel f et V sont dérivables, on peut écrire : voir intégrer une fraction ration-
nelle ; en revanche, il est illusoire
( f V ) (x) = f (x)V (x) + f (x)V (x).
de rechercher les primitives de cer-
On applique le théorème 3 pour terminer. taines fonctions. »

Application 3
Intégration par parties généralisée

1) Soit f et g deux fonctions de Cn (I , K). Mon- 1) La formule se démontre par récurrence.


trer que : ln 2
e−3x 2
∀ (a, b) ∈ I 2 2) e−3x (x 2 + x + 1) d x = (x + x + 1)
0 −3
b
ln 2 ln 2
f (n) g = f (n−1) g − f (n−2) g e−3x e−3x
a − (2x + 1) + 2 − 0
b
b 9 −27 0 0
(n−1)
+ · · · + (−1) f g (n−1) a + (−1) n
fg (n)
Et donc :
a
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

ln 2 ln 2
(ln 2)2 5 ln 2 49
2) Calculer : e−3x (x 2 + x + 1) d x. e−3x (x 2 + x + 1) d x = − − +
0 0 24 72 108

Pour s’entraîner : ex. 3.

1.4. Changement de variables

Rapport TPE, 2002


Théorème 5
« Le calcul intégral est mal maî-
Soit [a, b] un segment de R, w une application de classe C1 de [a, b]
trisé, les changements de variables
dans R telle que w([a, b]) ⊂ I et f une application continue de I
classiques sont méconnus. »

164
6. Lien entre dérivation et intégration

Rapport Mines-Ponts, 2000


dans E. Alors :
« Impossibilité de calculer des pri-
w(b) b
mitives simples comme celle de
f (t) d t = f (w(u))w (u) d u. 1
w(a) a et grande difficulté à
1 + cos2 (t)
mettre en oeuvre un changement de
Démonstration variable en tan t par exemple. »
Soit F une primitive de f sur I , alors F ◦ w est de classe C1 sur [a, b] et
(F ◦ w) = ( f ◦ w)w . Donc : Il ne faut pas remplacer l’hypo-
thèse « w([a, b]) contenu dans
b w(b)
f (w(u))w (u) d u = F ◦ w(u)
b
= F(w(b)) − F(w(a)) = f (t) d t.
I » par « w(a) et w(b) appar-
a
a
w(a) tiennent
p
à I ». Penser à :
cos2 u d u et à t = tan u.
En pratique, lorsque les hypothèses sont vérifiées, on pose t = w(u) et 0
d t = w (u) d u, et on modifie les bornes.

Corollaire 5.1
Soit I et J deux intervalles de R, w une application strictement mono-
tone et de classe C1 de J dans I , et f une application continue par
morceaux de I dans E. Alors : Rapport CCP, 1997
w(b) b L’extrait du rapport suivant montre
∀ (a, b) ∈ J 2 f (t) d t = f (w(u))w (u) d u l’importance de la remarque précé-
w(a) a
dente :
« Certains n’hésitent pas à faire des
Démonstration changements de variable disconti-
Introduisez une subdivision du segment d’extrémités w(a) et w(b) adaptée à f . La nus ou du genre logarithme com-
relation de Chasles et le théorème 5 vous permettront de conclure. plexe et s’étonnent d’aboutir par-
fois à des intégrales dont les deux
Exemples bornes (réelles ou complexes) sont
Soit T un réel > 0 et f une application continue par morceaux, T - égales. »
périodique de R dans C. Prouvons que :
x x+T
∀ (a, x) ∈ R2 , f (t) d t = f (t) d t.
a a+T

T a+T
∀ a ∈ R, f (t) d t = f (t) d t.
0 a

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
y
Avec : t = u + T :
x+T x x
f (t) d t = f (u + T ) d u = f (u) d u.
a+T a a

Pour la seconde relation, utilisons la relation de Chasles : 0 a x T a+T x+T x


T a a+T y
f (t) d t = f (t) d t + f (t) d t
0 0 a

T
+ f (t) d t. 0 T a a+T x
a+T
D’après ce qui précède : Doc. 3. Deux propriétés de l’intégrale d’une fonc-
T 0 a tion périodique.
f (t) d t = f (t) d t = − f (t) d t.
a+T a 0
D’où l’égalité demandée.

165
Analyse PC-PSI

Soit [a, b] un segment de R et f une application continue par mor-


ceaux de [a, b] dans E.
b
Exprimer f (t) d t en fonction d’une intégrale sur [0, 1] ou sur [−1, 1].
a
Avec : t = (b − a)u + a, d t = (b − a) d u :
b 1
f (t) d t = (b − a) f ((b − a)u + a) d u.
a 0

b−a a+b b−a


En utilisant : t = u+ , dt = du :
2 2 2
b 1
b−a b−a a+b Rapport Mines-Ponts, 2000
f (t) d t = f u+ d u.
a 2 −1 2 2
« Peu de candidats semblent sa-
Les primitives d’une fonction f , continue et périodique de R dans C, voir que, si f est dérivable et
sont périodiques si, et seulement si, l’intégrale de f sur une période est nulle. 2p -périodique, sa dérivée est elle-
même 2p -périodique. D’autres
En effet, notons T la période de f et F une primitive de f :
candidats écrivent que les primi-
x+T T tives d’une fonction continue 2p -
∀x ∈ R F(x + T ) − F(x) = f (t) d t = f (t) d t. périodique sont 2p -périodiques. »
x 0

Pour s’entraîner : ex. 4. et 5.

2 Inégalité des accroissements f inis

Théorème 6 : Inégalité des accroissements finis


Soit f une application de I dans E, [a, b] un segment contenu dans I
et une norme sur E.
Si les trois hypothèses suivantes sont vérifiées :
• f est continue sur [a, b] ;
• f est de classe C1 sur ]a, b[ ;
• ∃l ∈ R ∀ t ∈ ]a, b[ f (t) l.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Alors :
f (b) − f (a) l(b − a).

Démonstration
f est continue sur [a, b] et de classe C1 sur ]a, b[. Pour tout ´ > 0 tel que
b−a
´< , f est de classe C1 sur [a + ´, b − ´] :
2
b−´
f (b − ´) − f (a + ´) = f (t) d t.
a+´
Soit :
b−´
f (b − ´) − f (a + ´) = f (t) d t l(b − a − 2´) l(b − a).
a+´

Or, f est continue sur [a, b] et l’application norme est continue de E dans R ;
donc, en faisant tendre ´ vers 0, f (b) − f (a) l(b − a).

166
6. Lien entre dérivation et intégration

Interprétation cinématique
Lorsque E est de dimension 2 ou 3, l’application f : (t → f (t)) représente
la trajectoire d’un point mobile en fonction du temps et le théorème précédent
se lit ainsi :
Si, entre les instants a et b, la norme du vecteur vitesse est toujours majorée
par l, alors la distance parcourue par le mobile entre ces deux instants est
inférieure à l(b − a).

Théorème 7
Soit [a, b] un segment inclus dans I et f une application continue de
I dans E, de classe C1 par morceaux sur ]a, b[.
On suppose qu’il existe un réel l tel qu’en tout point t de ]a, b[ en
lequel f est dérivable, on ait f (t) l.
Alors :
f (b) − f (a) l(b − a).

Démonstration
Il existe une subdivision (ai )i∈[[0,n]] du segment [a, b] telle que f soit de classe C1
sur tout intervalle ]ai , ai+1 [. Le théorème précédent s’applique sur le segment [ai , ai+1 ]
et :
∀ i ∈ [[0, n − 1]] f (ai+1 ) − f (ai ) l(ai+1 − ai ).
Sommons ces inégalités. On obtient :
n−1
f (b) − f (a) f (ai+1 ) − f (ai ) l(b − a).
0

Théorème 8 Ce théorème est parfois appelé


« théorème de prolongement ».
Soit f une application de [a, b] dans E telle que :
Cette appellation est dangereuse.
• f est continue sur [a, b]. Il ne s’agit pas de prolonger la
fonction f en b . En réalité, on
• f est de classe C1 sur [a, b[.
démontre que f est dérivable (à
• f a une limite l (l ∈ E) en b. gauche) en b .
Alors f est de classe C1 sur [a, b] et f (b) = l.

Démonstration c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Définissons l’application g ainsi : Une démonstration utilisant les


fonctions coordonnées de f est
⎧ aussi possible .

⎪ [a, b] → E ⎧

⎨ ⎪
⎨ f (x) si x ∈ [a, b[
g:

⎪ x → g(x) = lim f (t) si x =b

⎩ ⎪
⎩ t→b Rapport Centrale, 2001
t<b
« On comprend très bien ce que si-
Par construction, g est continue sur [a, b], donc si l’on définit G en posant gnifie « prolonger une fonction par
x
continuité au point a, » mais que
G(x) = g(t) d t, on peut dire que G est de classe C1 sur [a, b].
a
peut bien vouloir dire « on pro-
Par ailleurs, pour tout x de [a, b[, on a : longe la dérivée par continuité en
a, » après avoir établi l’existence
G(x) = f (x) − f (a) (1) de lim f (x). »
x→a

167
Analyse PC-PSI

et la continuité de G et de f sur [a, b] permet d’affirmer que (1) est aussi vraie
pour x = b.
Donc :
∀ x ∈ [a, b] f (x) = f (a) + G(x) et f ∈ C1 ([a, b], E)

Corollaire 8.1
Soit f une application de [a, b] dans E et k un entier > 0 tels que :
• f est continue sur [a, b] ;
• f est de classe Ck sur [a, b[ ;
• pour tout r de [[1, k]], f (r) a une limite lr (lr ∈ E) en b.

Alors f est de classe Ck sur [a, b] et, pour tout r de [[1, k]],
f (r) (b) = lr .

Application 4 1
La fonction x → exp −
x2

Considérons la fonction définie sur R par : 2) La formule est vraie pour n = 0 en posant
⎧ Pn (x) = 1.
⎨ f (x) = exp − 1

si x = 0 Supposons que, pour un entier n 0 :
x2

⎩ f (0) = 0
Pn (x) 1
f (n) (x) = exp − 2
x 3n x
1) Prouver que f est continue sur R.
2) Prouver que f est de classe C∞ sur R∗ et où Pn est un polynôme.
que, pour tout entier n, il existe un polynôme Pn
Alors :
tel que :
Pn (x) 2 1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

f (n+1) (x) = exp − 2


∗ (n) Pn (x) 1 x 3n x 3 x
∀x ∈ R f (x) = 3n exp − 2 .
x x
Pn (x) 1 −3n 1
+ exp − 2 + Pn (x) exp − 2
3) En déduire que f est de classe C∞ sur R et x 3n x x 3n+1 x
que, de plus :
2Pn (x) + x 3 Pn (x) − 3nx 2 Pn (x) 1
∀n ∈ N f (n) (0) = 0. = exp − 2
x 3(n+1) x
On pose alors :

1) La continuité de f sur R∗ est immédiate. De Pn+1 (x) = 2Pn (x) + x 3 Pn (x) − 3nx 2 Pn (x).
plus :
1
lim exp − 2 = 0. Puisque Pn est un polynôme, Pn+1 en est un aussi
x→0 x
et la formule annoncée est démontrée par récur-
Donc f est continue sur R. rence.

168
6. Lien entre dérivation et intégration

3) On sait que :

1 1
lim 3n
exp − 2 = 0.
x→0 x x

Donc :

∀n ∈ N lim f (n) (x) = 0.


x→0

Le corollaire 8.1 permet d’en déduire que f est 1


de classe C∞ sur R et que, de plus : Doc. 4. Le graphe de x → exp − dans un
x2
repère orthonormé avec −2,33 x 2,33.
∀n ∈ N f (n) (0) = 0 = lim f (n) (x)
x→0

Pour s’entraîner : ex. 6. et 7.

3 Les formules de Taylor

Une des idées menant à l’étude des formules de Taylor est la généralisation
de la relation caractérisant la dérivabilité d’une fonction f en un point a :

f (a + h) = f (a) + h f (a) + o(h).

Le but de ce paragraphe est de généraliser aux fonctions à valeurs vectorielles


ces formules vues en Première année pour les fonctions numériques.

3.1. Formule de Taylor avec reste intégral

Théorème 9
Soit f une fonction de classe Cn de I dans E, de classe Cn+1 par
morceaux sur I . Alors :
n b
(b − a)k (k) (b − x)n (n+1)
∀ (a, b) ∈ I 2 f (b) = f (a) + f (x) d x.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
k! a n!
k=0

Brook Taylor, Mathématicien anglais (1685 - 1731). Il invente l’intégration par par-
ties. En 1715, il publie Methodolus incrementorum directa et inversa, qui contient sa
formule :

h2
f (a + h) = f (a) + h f (a) + f (a)
2
h3
+ f (a) + . . .
6
sans précision sur le reste. L’intérêt de cette formule n’apparaît qu’en 1772 lorsque
Lagrange y voit une des bases du calcul différentiel. Il donne en particulier le premier
encadrement du reste. La formule de Taylor avec reste intégral est due à Cauchy. Il la
démontre dans sa 35e leçon à l’École polytechnique (1823). Il donne, dans la 38e leçon,
2
l’exemple (x → e−1/x ) étudié à l’application précédente.

169
Analyse PC-PSI

Démonstration Rapport Mines-Ponts, 2000


La démonstration s’effectue par récurrence. « Les hypothèses des théorèmes
conduisant aux différentes formules
• Le cas n = 0. de Taylor sont tout aussi difficiles à
Soit f une fonction continue de I dans E, de classe C1 par morceaux sur I et obtenir. Le reste intégral est le plus
b
a, b deux points de I . On sait que f (b) − f (a) = f (x) d x. populaire, mais son écriture exacte
a laisse bien souvent à désirer. »
• Le passage de n à n + 1.
Soit n un entier 0. Supposons que, pour toute fonction f de classe Cn de I
dans E et de classe Cn+1 par morceaux sur I , on ait :
n b
(b − a)k (k) (b − x)n (n+1)
∀ (a, b) ∈ I 2 f (b) = f (a) + f (x) d x.
k=0
k! a n!

Considérons une fonction g de classe Cn+1 de I dans E et de classe Cn+2 par


morceaux sur I . L’hypothèse de récurrence permet d’écrire :
n b
(b − a)k (k) (b − x)n (n+1)
∀ (a, b) ∈ I 2 g(b) = g (a) + g (x) d x.
k=0
k! a n!

L’application g (n+1) est continue et de classe C1 par morceaux sur I . Intégrons par
parties le reste intégral, nous obtenons la formule à l’ordre n + 1.

Remarque
Cette égalité s’écrit également f (b) = Tn (b) + Rn (b), avec :
n b
(b − a)k (k) (b − x)n (n+1)
Tn (b) = f (a) et Rn (b) = f (x) d x.
k! a n!
k=0

Tn (b) est appelé la partie régulière de la formule de Taylor et Rn (b) le reste


intégral.

3.2. Inégalité de Taylor - Lagrange


La formule de Taylor avec reste intégral est une égalité. Pour majorer la dis-
n
(b − a)k (k)
tance entre f (b) et f (a), une inégalité suffit.
k!
k=0

Soit f une application de classe Cn+1 par morceaux de I dans E et J


un segment inclus dans I . Joseph Lagrange, mathématicien
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

et physicien français (1736-1813).


On sait qu’il existe une subdivision (ai )i∈[[0,n]] de J telle que f est n + 1 Mathématicien, il développe la
fois dérivable en tout point de J \ {ai |i ∈ [[0, n]]} et que la restriction de f théorie des fonctions. Cherchant à
à chaque intervalle ]ai , ai+1 [ est prolongeable en une fonction de classe Cn+1 approximer une fonction par un po-
sur les segments [ai , ai+1 ]. lynôme, il reprend la formule de
On en déduit que f (n+1) est bornée sur chaque intervalle ]ai , ai+1 [ et sur Taylor et précise le reste. Dans
J \ {ai | i ∈ [[0, n]]} . Si désigne une norme sur E, on note : le domaine des équations différen-
tielles, nous lui devons la technique
sup f (n+1) = sup f (n+1) (x) | x ∈ J \ {ai | i ∈ [[0, n]]} de variations des constantes.
J
Physicien, ses travaux portent sur
Enfin, si a et b sont deux éléments de l’intervalle I , on note : la propagation du son, la théorie
des cordes vibrantes et la méca-
Ja,b = [min(a, b), max(a, b)] . nique céleste. Il participe à la créa-
tion de l’École polytechnique et y
C’est le segment d’extrémités a et b. enseigne.

170
6. Lien entre dérivation et intégration

Théorème 10 Rapport CCP, 2000


Soit f une fonction de classe Cn de I dans E, de classe Cn+1 par « Le théorème des accroissements
morceaux sur I et une norme sur E. Alors : finis est souvent invoqué (pas
toujours correctement d’ailleurs...)
n n+1 mais on rencontre parfois des hor-
(b − a)k (k) |b − a|
∀ (a, b) ∈ I 2 f (b) − f (a) sup f (n+1) . reurs. »
k! (n + 1)! Ja,b
k=0
Rapport Mines-Ponts, 2000
Démonstration « L’inégalité de Taylor-Lagrange
Fixons a et b dans I . D’après la formule de Taylor avec reste intégral, on a : semble peu connue. »
n
(b − a)k (k) (b − x)n (n+1)
f (b) − f (a) f (x) d x.
k=0
k! Ja,b n!

Donc :
n
(b − a)k (k) |b − x|n
f (b) − f (a) dx sup f (n+1) .
k=0
k! Ja,b n! Ja,b

En distinguant les cas a b et a b, vous prouverez que :

|b − x|n |b − a|n+1
dx = .
Ja,b n! (n + 1)!

Application 5
Développement en série de x → (1 + x)a

Soit a ∈ R \ N. Pour tout réel x > −1, posons : En déduire que :



f (x) = (1 + x)a 1 xn
∀x ∈ − ,0 f (x) = f (n) (0) .
2 n!
n=0
et pour tout entier n > 0 :
Remarque : Le résultat obtenu est asymétrique
Mn (x) = sup f (n) ( t) ; t ∈ [min(0, x), max(0, x)] 1
(convergence sur − , 1 ).

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2
Nous verrons ultérieurement, en utilisant une mé-
1) Montrer que, pour tout réel x > 0 et tout entier
n−1 thode différente, que la formule :

n > a, Mn (x) |i − a|. xn
i=0
f (x) = f (n) (0)
n!
En déduire que : n=0
est valable sur ] − 1, 1[.

xn 1) Fixons un entier n > a. Pour tout réel t 0,
∀ x ∈ [0, 1[ f (x) = f (n) (0) .
n! on a (1 + t)a−n 1.
n=0
n−1
2) Montrer que, pour tout réel x de ] − 1, 0] et Or : f (n) (t) = (a − i ) (1 + t)a−n .
tout entier n > a : i=0
n−1
n−1 Donc : ∀ x > 0 Mn (x) |i − a|.
Mn (x) (1 − |x|)a−n |i − a|. i=0
i=0

171
Analyse PC-PSI

De l’inégalité de Taylor-Lagrange nous déduisons, De l’inégalité de Taylor-Lagrange nous déduisons,


pour n > a : pour n > a :
n−1
xk
n−1
xk
x n n−1 ∀ x ∈ ] −1, 0[ f (x) − f (k) (0)
∀x > 0 f (x) − f (k)
(0) |i − a| k!
k=0
k! n! n−1
k=0 i=0
(1) |x|n
(1 − |x|)a |i − a| (2)
xn
n−1 n!(1 − |x|)n
i=0
Posons ´n = |i − a| ; vous vérifierez aisé-
n! Posons :
i=0
´n+1
ment que lim = x. Si x est dans ]0, 1[, n−1
n→+∞ ´n |x|n
dn = (1 − |x|)a |i − a|;
la règle de d’Alembert permet de conclure que n!(1 − |x|)n
i=0
lim ´n = 0 et, d’après (1) :
n→+∞

vous vérifierez aisément que :
(n) xn
∀ x ∈ [0, 1[ f (x) = f (0) . dn+1 |x|
n! lim = .
n=0
n→+∞ dn 1 − |x|
2) Fixons un entier n > a. Pour tout x de
] − 1, 0[ et tout t de [x, 0], on a : De plus :

1 |x|
(1 + t)a−n (1 + x)a−n . − <x <0⇒0< < 1.
Donc : 2 1 − |x|

∀ x ∈ ] −1, 0[ La règle de d’Alembert permet de conclure que


1
n−1 lim dn = 0 si x est dans − , 0
a−n
n→+∞ 2
Mn (x) (1 + x) |i − a| et, d’après (2) :
i=0
n−1 ∞
a−n 1 xn
= (1 − |x|) |i − a|. ∀x ∈ − ,0 f (x) = f (n) (0) .
2 n!
i=0 n=0

3.3. Développement limité d’une primitive


Rapport Mines-Ponts, 2001
d’une fonction continue
« Développements limités usuels
non connus. »
Théorème 11
Soit f une application continue de I dans E et a un point de I . Si
Rapport Centrale, 2001
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

f admet en a le développement limité d’ordre n :


n
« L’unicité du développement limité
f (x) = (x − a)i Vi + o((x − a)n ) est rarement citée. »
0
alors toute primitive F de f admet en a le développement limité Rapport CCP, 2001
d’ordre n + 1 : « ...s’entraîner aux méthodes clas-
n
(x − a)i+1
F(x) = F(a) + Vi + o((x − a)n+1) siques et savoir les maîtriser défini-
(i + 1) tivement (DL, calcul intégrale...) »
0

Démonstration
Notons, pour tout x de I \ {a} :
Rapport CCP, 2000
« Il y a une grande méconnaissance
n
1 des développements limités (même
r (x) = ( f (x) − (x − a)i Vi ) et r (a) = 0 E
(x − a)n des plus simples comme ln(1+x). »
0

172
6. Lien entre dérivation et intégration

r est continue sur I , lim r (x) = 0 E et, pour tout x de I :


x→a Rapport CCP, 2000
n « Les développements limités sont
f (x) = (x − a)i Vi + (x − a)n r (x) peu connus et les interprétations
0
géométriques élémentaires posent
Si F est une primitive de f sur I , on a : de gros problèmes. »
n x x
F(x) = F(a) + (t − a)i Vi d t + (t − a)n r (t) d t
0 a a

n
(x − a)i+1 Rapport E3A, 2002
= F(a) + Vi + Rn+1 (x), « Les correcteurs espéraient un peu
0
(i + 1)
x plus qu’une simple évocation de la
n
avec Rn+1 (x) = (t − a) r (t) d t. formule de Taylor-Young. »
a

Pour conclure, il suffit de prouver que Rn+1 (x) = o((x − a)n+1 ).


Notons une norme sur E et fixons ´ > 0, on sait qu’il existe d > 0 tel que :

∀t ∈ I |t − a| d ⇒ r ( t) ´
On en déduit :
max(a,x) L’hypothèse « f admet en a
∀x ∈ I |x − a| d ⇒ Rn+1 (x) |t − a|n r (t) d t un développement limité d’ordre
min(a,x)
n » est fondamentale comme le
max(a,x)
|x − a|n+1 prouve l’exemple suivant :
´ |t − a|n d t = ´ On pose :
min(a,x) n+1
Donc Rn+1 (x) = o((x − a)n+1 ). 1
x 3 sin si x = 0
f (x) = x
0 si x = 0
Corollaire 11.1 : Développement limité de la dérivée d’une application Vous montrerez que :
de classe C1 • f ∈ C1 (R).
Soit f dans C1 (I , E) et a un point de I . Si f admet en a un dé- • f admet un développement
veloppement limité d’ordre n, alors f admet en a un développement limité à l’ordre 2 en 0.
limité d’ordre n + 1. • f n’a pas de développe-
Si celui-ci est : ment limité à l’ordre 1 en 0.
n+1
f (x) = (x − a)i Vi + o((x − a)n+1 )
0
alors le développement limité de f en a est :
n+1
f (x) = i (x − a)i−1 Vi + o((x − a)n )

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1

Pour s’entraîner : Revoyez les développements limités faits en Première année.

3.4. La formule de Taylor-Young

Théorème 12 : Formule de Taylor-Young


Soit f une application de classe Cn de I dans E. Alors, f admet William Young, mathématicien an-
en tout point a de I un développement limité à l’ordre n donné par : glais (1863-1942). Il généralise la
n
(x − a)k (k) formule de Taylor aux fonctions de
f (x) = f (a) + o((x − a)n )
k! plusieurs variables et détermine le
0
reste qui porte son nom.

173
Analyse PC-PSI

Démonstration Nous venons de prouver qu’une


Puisque f est de classe Cn sur I , f (n) est continue en tout point a de I , ce qui fonction de classe Cn sur un in-
peut s’écrire : tervalle admet un développement
(H0 ) f (n) (x) = f (n) (a) + o(1) limité à l’ordre n en tout point
Et ceci représente un développement limité à l’ordre 0 de f (n) au point a. de l’intervalle.
Soit alors k ∈ [[0, n − 1]]. Supposons que : La réciproque est fausse : une
k fonction admettant un dévelop-
(x − a)i (n−k+i)
(Hk ) f (n−k) (x) = f (a) + o((x − a)k ) pement limité à l’ordre n en tout
i!
0 point d’un intervalle n’est pas né-
L’application f (n−k)
est continue sur I et f (n−k−1) est une primitive de f (n−k) cessairement de classe Cn .
sur I . On termine en appliquant le théorème précédent. L’exemple suivant le prouve.
On fixe n dans N∗ et on défi-
nit la fonction f de R dans R
par :

4 Suites et séries de fonctions p


de classe Ck f (x) =
x n+1
0
sin
1
xn
si x = 0
si x = 0

Les fonctions considérées dans ce paragraphe sont définies sur un intervalle I On prouve aisément que :
de R et à valeurs dans K. • f est de classe C∞ sur
R∗ .
• ∀ x ∈ R | f (x)| |x|n+1 .
4.1. Suites de fonctions (PSI)
Donc f est continue sur R.
4.1.1 Convergence uniforme et intégration • f (x) =0 o(x n ).
Nous avons établi dans le chapitre précédent que la convergence uniforme en- Donc f admet un développe-
traîne la convergence en moyenne. En voici une conséquence. ment limité à l’ordre n en 0.
• f (x) n’a pas de limite en 0
et f n’a pas de dérivée seconde
Théorème 13
en 0.
Soit a un point de l’intervalle I , ( f n ) une suite de fonctions continues
sur I à valeurs dans K et, pour tout n, h n la primitive de f n sur I
telle que h n (a) = 0.
Si la suite de fonctions ( f n ) converge uniformément sur tout segment de
I vers f , alors la suite de fonctions (h n ) converge uniformément sur
tout segment de I vers la primitive h de f telle que h(a) = 0.
Et, pour tout x de I , on a :
x x Ce théorème découle des inéga-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

lim fn (t) d t = lim f n (t) d t. lités rencontrées dans le 2.4.2 du


n→+∞ n→+∞
a a chapitre précédent.

4.1.2 Dérivation d’une suite de fonctions

Théorème 14
Soit ( f n ) une suite de fonctions de I dans K telle que :
• pour tout n, fn est de classe C1 sur I .
• la suite ( f n ) converge simplement sur I vers f .
• la suite ( f n ) converge uniformément sur tout segment de I vers g.
Alors f est de classe C1 sur I et f = g.

174
6. Lien entre dérivation et intégration

Démonstration ! C’est la suite ( fn ) qui doit


Soit a un point de I , on a :
x
converger uniformément, comme le
∀x ∈ I f n (x) = fn (a) + f n (t) d t. prouve l’exemple suivant :
a
Posons h n = fn − fn (a).
1
h n est la primitive sur I de fn qui s’annule en a. Il suffit d’appliquer le théorème f n (x) = x2 + .
n2
précédent à la suite de fonctions ( f n ) pour conclure.

On déduit du théorème précédent une extension au cas des fonctions de classe


Ck , dont nous vous laissons le soin de rédiger la démonstration par récurrence.

Corollaire 14.1 : Extension aux fonctions de classe Ck


Soit k ∈ N∗ ∪ {+∞} et ( f n ) une suite de fonctions de I dans K telle
Rapport Mines-Ponts, 1997
que :
« Beaucoup plus grave est de voir
• pour tout n, ( f n ) est de classe Ck sur I ; omniprésente l’affirmation que la
convergence uniforme de la série
• la suite ( f n ) converge simplement sur I vers f ; entraîne la convergence de la série
dérivée, et justifie de dériver terme
• pour tout entier non nul p k, la suite ( f n( p) ) converge uniformé- à terme. »
ment sur tout segment de I vers une fonction g p .
Alors f est de classe Ck sur I et, pour tout entier p non nul et infé-
rieur ou égal à k :
f ( p) = g p .

Exemple
Considérons, pour tout n de N∗ , la fonction f n définie sur ]0, +∞[ par
x n
f n (x) = 1 + .
n
La suite de fonctions ( f n ) converge simplement sur ]0, +∞[ vers la fonction
exponentielle.
Les fonctions f n sont de classe C∞ sur [0, +∞[ et, pour tout p 1 et
tout n p, on a : 0 ex − ( f n )( p) (x) = h(x).
La fonction h est de classe C∞ sur [0, +∞[ et :

n(n − 1) . . . (n − p) x c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n− p−1
h (x) = ex − ( f n )( p+1) (x) = ex − 1+ .
n p+1 n

Or :

n(n − 1) . . . (n − p) x n− p−1 x n− p−1 x n


1+ 1+ 1+ ex .
n p+1 n n n

La fonction h est croissante sur [0, +∞[. Pour tout b > 0 et tout x de
[0, b], on a : 0 h(x) h(b).
Sur tout segment de ]0, +∞[, la suite de fonctions (( f n )( p) ) converge
uniformément vers la fonction exponentielle. Nous retrouvons le fait que
la fonction exponentielle est de classe C∞ et que sa dérivée est elle-
même.

175
Analyse PC-PSI

5 Séries de fonctions

5.1. Convergence normale et intégration


Rappelons ce théorème établi dans le chapitre précédent.

Rapport Mines-Ponts, 2000


Théorème 15 « Le théorème de dérivation terme
Soit a un point de l’intervalle I , (u n ) une suite d’applications continues à terme d’une série de fonctions
sur I , à valeurs dans K. Si la série de fonctions u n converge nor- n’étant pas souvent pas appliqué
malement sur tout segment de I alors, pour tout x de I : correctement, de nombreux candi-
x ∞ ∞ x dats n’ont pu démontrer que la
u n (t) d t = u n (t) d t fonction c était de classe C2 sur
a 0 0 a R. »

Exemples

1
∀ t ∈ ] − 1, 1[ = t n . Les hypothèses du théorème ci-dessus Les élèves de PSI savent que ce
1−t
0 théorème s’applique dès que la
série de fonctions converge uni-
sont vérifiées, donc :
formément sur tout segment de I.
1/2 ∞
dt 1
= ln 2 =
0 1−t 2n+1 (n + 1)
0

tk
∀t ∈ R et = . De la même façon, nous obtenons, pour tout x : Rapport E4A, 2002
k!
0 « les théorèmes d’interversion
∞ ∞
série-intégrale ne sont pas toujours
x x
tk x k+1 bien maîtrisés. »
et d t = dt = = ex − 1
0 0 k! (k + 1)!
0 0

Pour s’entraîner : ex. 8 et 9.

5.2. Dérivation des séries de fonctions


c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Théorème 16
Soit (u n ) une suite de fonctions de I dans K telle que :
• pour tout n, u n est de classe C1 sur I ;
• la série de fonctions u n converge simplement sur I ;
• la série de fonctions u n converge normalement sur tout segment
de I .
Alors, la fonction somme S de la série de fonctions u n est de classe
C1 sur I et : ∞
∀x ∈ I S (x) = u n (x).
0

176
6. Lien entre dérivation et intégration

Sous ces hypothèses, en notant DS = S , on peut également écrire :


Pour les élèves de PSI, ce ré-
∞ ∞
sultat est une conséquence du
théorème 14. Le théorème s’ap-
D un = Du n .
plique dès que la série de fonc-
0 0
tions converge uniformément sur
tout segment de I .
Démonstration
On applique le théorème 15 à la série de fonctions normalement convergente :

un .

Corollaire 16.1
Soit k ∈ N∗ ∪ {+∞} et (u n ) une suite de fonctions de I dans K telle
que :
• pour tout n, u n est de classe Ck sur I ;
• la série de fonctions u n converge simplement sur I ;
• pour tout entier non nul p k, la série de fonctions u (np) converge
normalement sur tout segment de I .
Alors la fonction somme S de la série de fonctions u n est de classe
Ck sur I et, pour tout entier non nul p k :

∀x ∈ I S ( p) (x) = u (np) (x).
0

Application 6 ∞ ∞
1 (−1)n+1
Les fonctions z(x) = et m(x) =
1
nx 1
nx

1) Montrer que la fonction z est de classe C∞ • la série de fonctions u n converge simple-


sur ]1, +∞[ et calculer ses dérivées successives. ment sur ]1, +∞[ ;
2) Étudier cette fonction et tracer son graphe. • si p 1 et 1 < a < b, pour tout x de [a, b],
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
3) (PSI) Montrer que la fonction m est de classe on a :
C∞ sur ]0, +∞[ et calculer ses dérivées succes-
sives. |(− ln n) p n −x | = (ln n) p n −x (ln n) p n −a ;
4) (PC) Montrer que la fonction m est de classe
C∞ sur ]1, +∞[ et calculer ses dérivées succes-
et la série (ln n) p n −a converge.
sives.
1) La fonction z est définie sur ]1, +∞[. Cher- Donc, la série de fonctions u (np) converge nor-
chons si elle vérifie les hypothèses du corollaire malement sur tout segment de ]1, +∞[.
16.1. Posons u n (x) = n −x pour x ∈ ]1, +∞[. La fonction z est donc de classe C∞ sur ]1, +∞[
Nous remarquons que : et, pour tout x de ]1, +∞[ et tout p 1, on a :
• pour tout n de N∗ , la fonction u n est de
classe C∞ sur ]1, +∞[ et, si p 1 : ∞
z( p) (x) = (− ln n) p n −x
u (np) (x) = (− ln n) p n −x ; 1

177
Analyse PC-PSI


2) En particulier, z (x) = (− ln n)n −x et Montrons que la série numérique :

1
z(2) (x) = (− ln n)2 n −x . La fonction z est
1
(−1)n+1+ p (ln n) p n −x
donc décroissante et convexe. Nous savons que
lim z(x) = +∞ et lim z(x) = 1 est, lorsque x est fixé, une série alternée vérifiant
x→1+ x→+∞ le critère spécial. Dans ce but, notons v la fonc-
tion définie sur R+∗ par v(t) = (ln t) p t −x . Cette
Avec Maple : fonction est dérivable et :
7 2:4)*>5);*G(#G9ADDAB(<
v (t) = (ln t) p−1 t −x−1 ( p − x ln t)

p
Lorsque n est supérieur à exp , la fonc-
5 x
tion est décroissante. La série numérique
4 (−1)n+1+ p (ln n) p n −x vérifie donc le critère spé-
cial. La série de fonctions associée converge sim-
3 plement sur ]0, +∞[.
• Considérons ensuite 0 < a < b, p 1 fixé
2 p
et x dans [a, b]. Si n exp , alors la sé-
a
1 rie (−1)n+1+ p (ln n) p n −x vérifie le critère spé-
2 4 6 8 10 x cial et :
Doc. 5. La fonction z .
|Rn (x)| (− ln(n + 1)) p (n + 1)−x
n+1 −x
3) (PSI) Posons vn (x) = (−1) n
pour x ∈ ]0, +∞[. (ln(n + 1)) p (n + 1)−a
Nous remarquons que :
Donc, la série de fonctions vn( p) converge uni-
• pour tout n de N∗ , la fonction vn est de
formément sur tout segment de ]0, +∞[.
classe C∞ sur ]0, +∞[ et, si p 1 ;
La fonction m est donc de classe C∞ sur
vn( p) (x) = (−1)n+1(− ln n) p n −x ;
]0, +∞[ et, pour tout x de ]0, +∞[ et tout
• la série de fonctions vn converge simple- p 1, on a :
ment sur ]0, +∞[ car elle vérifie, pour tout x de

]0, +∞[, le critère spécial des séries alternées.
m( p) (x) = (−1)n+1(− ln n) p n −x
Soit p 1 fixé, pour tout x de ]0, +∞[ et tout 1
n de N∗ , on a :
vn( p) (x) = (−1)n+1(− ln n) p n −x .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

4) Procéder comme dans la question 1).

5.3. Un exemple important : la fonction exponentielle


On fixe z dans C et on définit l’application u n :
un : R → C
t n zn
t → u n (t) =
n!
1) Montrer que la série de fonctions u n converge simplement sur R.

2) Montrer que la série de fonctions u n converge normalement sur tout


segment de R.

178
6. Lien entre dérivation et intégration

3) Montrer que la fonction somme de cette série de fonctions que l’on notera ez
est de classe C∞ sur R et est la solution de l’équation différentielle linéaire
y (t) = z y(t), vérifiant la condition initiale y(0) = 1.

Lorsque z = 0, u 0 = 1 et u n = 0 pour n 1. Les questions 1, 2 et 3 sont


immédiatement résolues.
Supposons donc z = 0.
1) Pour t = 0, la série u n (0) converge.
Pour t = 0, on peut appliquer la règle de d’Alembert.

u n+1 (t) |tz| u n+1 (t)


= et lim =0<1
u n (t) n+1 n→+∞ u n (t)

Donc la série numérique u n (t) est absolument convergente.


2) Soit [c, d] un segment de R.
Notons R = max(|c|, |d|). Alors [c, d] ⊂ [−R, R].

|t|n |z|n R n |z|n


∀ t ∈ [c, d] |u n (t)| =
n! n!
La série de fonctions un converge normalement sur [c, d].
3) Pour tout n, la fonction u n est une fonction polynôme de la variable t,
elle est donc de classe C1 sur R.
La série de fonctions u n converge simplement sur R.
d u0 d un nt n−1 z n
Pour n = 0, = 0, et pour n > 0, (t) = = z u n−1 (t).
dt dt n!
Or, la série de fonctions u n converge normalement sur tout segment de
R, donc la série de fonctions z u n−1 aussi. Ainsi, la série de fonctions
d un
converge normalement sur tout segment de R.
dt
Nous pouvons donc appliquer le théorème et conclure que la fonction ez ,
somme de la série de fonctions u n est de classe C1 sur R et est telle
que :
∞ ∞
d ez d un
∀t ∈ R (t) = (t) = z u n−1 (t) = z ez (t)
dt dt
0 1

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
De plus, ez (0) = 1.
Donc ez est bien la solution de l’équation y = z y vérifiant la condition
initiale y(0) = 1.
Pour conclure que ez est de classe C∞ , il suffit de rédiger une récurrence en
partant de ez est de classe C1 et ez = z ez .

Pour s’entraîner : ex. 10.

179
Analyse PC-PSI

• Soit f une application continue de I dans E et de classe C1 par morceaux sur I .


Pour montrer une propriété ou une inégalité sur f , penser à écrire :
x
∀ (a, x) ∈ I 2 f (x) − f (a) = f (t) d t.
a

• Pour montrer qu’une application f de [a, b] dans E, de classe C1 sur [a, b[, est de classe
1
C sur [a, b], on peut montrer que :

f est continue sur [a, b] et f a une limite l (l ∈ E) en b .

• Pour montrer qu’une application f de [a, b] dans E, de classe C k sur [a, b[, est de classe
k
C sur [a, b], on peut montrer que :

f est continue sur [a, b] et, pour tout r de [[1, k]], f (r) a une limite lr (lr ∈ E) en b .

• Pour calculer un développement limité, on peut :


utiliser les opérations sur les fonctions admettant un développement limité ;
utiliser la formule de Taylor-Young, si la fonction est facile à dériver ;
intégrer le développement limité de f .
• Suites de fonctions (PSI)

Soit ( f n ) une suite de fonctions de I dans K convergeant simplement vers f sur I .


Pour montrer que f est de classe C1 sur I , il suffit d’établir les deux propriétés suivantes :
pour tout n, fn est de classe C1 sur I ;
la suite ( f n ) converge uniformément sur tout compact de I vers g.
Lorsque ceci est réalisé, on a : g = f .
• Séries de fonctions

Soit (u n ) une suite de fonctions de I dans K telle que la série de fonctions u n converge sim-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

plement sur I vers S.


Pour montrer que S est de classe C1 sur I , il suffit d’établir les deux propriétés suivantes :
pour tout n, u n est de classe C1 sur I ;

la série de fonctions u n converge normalement (PSI uniformément) sur tout segment de I .



Lorsque ceci est réalisé, on a S = un .
0

180
6. Lien entre dérivation et intégration

TD
1. Suites récurrentes et point fixe

A. Le théorème du point fixe


(E, ) est un espace vectoriel normé de dimension finie, F est un fermé de E, f une application de F dans F
qui est contractante (k-lipschitzienne avec k < 1).

1) Justifier que, pour tout élément u 0 de F, on peut définir une suite (u n ) telle que :

∀n ∈ N u n+1 = f (u n ) (1)

Dans la suite de cette partie, u 0 est fixé dans F et la suite (u n ) est définie par (1).

2) Démonstration de la convergence de (u n ) (PSI)


Montrer que la suite (u n ) est une suite de Cauchy de (E, ) ; en déduire qu’elle converge vers un élément l de
F. Les étudiants PC admettront ce résultat.

3) Montrer que le point l est l’unique point fixe de f .

4) Prouver que, pour tout entier n :


kn
un − l u0 − u1
1−k
Cette question complète le résultat de convergence par une indication sur la vitesse de convergence.

B. Points fixes attractifs, points fixes répulsifs


Dans cette partie et dans la suivante, I est un intervalle de R d’intérieur non vide et f une application de I dans
I . On suppose que f admet un point fixe, noté .

1) Soit u 0 un point de I et (u n ) la suite récurrente définie par u n+1 = f (u n ).


Montrer que, si pour un entier N, u N = , alors la suite (u n ) est constante à partir du rang N.
On dit qu’un point fixe de f est attractif s’il existe un réel a > 0 tel que, pour tout u 0 de [l − a, + a] ∩ I ,
la suite récurrente définie par u n+1 = f (u n ) converge vers .
On dit qu’un point fixe de f est répulsif si toute suite récurrente (u n+1 = f (u n )) qui converge vers est
nécessairement stationnaire.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Dans la suite, on suppose f de classe C1 sur I .

2) Montrer que, si | f (l)| < 1, il existe un réel a > 0 tel que la restriction de f à J = I ∩ [ − a, + a] soit
une application contractante de J .
En déduire que est un point fixe attractif de f .

3) Montrer que, si | f ( )| > 1, alors est un point fixe répulsif de f .

4) Les exemples suivants montrent que, lorsque | f ( )| = 1, tout est possible.


Étudier, pour chaque exemple, si le point fixe est attractif ou répulsif :
2
a) f (x) = −x + 3x − 1 et =1 ;
(x−1)
b) f (x) = e et =1 ;
c) f (x) = Arctan (x) et =0 ;
3
d) f (x) = x + x et =0 ;

181
Analyse PC-PSI

1
e) f (x) = + 0, 5(x − 1)2 et =1 ;
x
1
f) f (x) = − 0, 5(x − 1)2 et =1 ;
x

C. Vitesse de convergence pour un point fixe attractif


Dans cette partie, on suppose que | f ( )| = g < 1.
On sait, d’après la deuxième partie, que est un point fixe attractif de f . On suppose connu un réel a > 0 tel que
f soit une application contractante de J = I ∩ [ − a, + a].
Dans la suite, u 0 est choisi dans J et la suite (u n ) est définie par u n+1 = f (u n ).

1) Dans cette question, g = 0.


Soit ´ un réel > 0 tel que g − ´ > 0 et g + ´ < 1.
Prouver l’existence d’un entier n tel que :

∀p∈N (g − ´) p |u n − | |u n+ p − | (g + ´) p |u n − |

La minoration (g − ´) p |u n − l| |u n+ p − l| prouve que l’on ne peut guère faire mieux.

2) Dans cette question, g = 0 et f est de classe C2 .


On note M = sup | f (t)|.
t∈J

a) Étudier brièvement le cas où M = 0.


b) Prouver l’existence d’un entier n tel que :
2p
2 1
∀p∈N |u n+ p − |
M 10

Pour simplifier, on peut dire qu’à partir du rang n, à chaque itération du calcul de u k on double le nombre de
décimales connues dans l’approximation de par u k . Attention, toutefois, aux cas particuliers.
La vitesse de convergence est beaucoup plus rapide que dans le cas précédent.

TD
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

2. Calculs approchés d’intégrale, majorations de l’erreur


Les sommes de Riemann permettent de réaliser le calcul approché d’intégrales. Cette méthode élémentaire est appelée
1
méthode des rectangles. Son efficacité numérique est assez limitée car l’incertitude est un O , ainsi que nous
n
le montrons dans l’exercice 10 du chapitre 5 .
Dans ce TD, nous exposons trois autres méthodes simples de calcul approché d’intégrales. Pour deux d’entre elles
1
(méthodes des trapèzes et des tangentes), l’incertitude est un O ; pour la troisième (méthode de Simpson)
n2
1
c’est un O .
n4

182
6. Lien entre dérivation et intégration

A. La méthode des trapèzes et la méthode des tangentes


Dans cette partie, f est une application de classe C2 de [a, b] dans C et M2 = sup | f (t)|.
t∈[a,b]

La méthode des trapèzes


(b − a)( f (a) + f (b))
1.a) Interpréter en terme d’aire de trapèze.
2
b b
(b − a)( f (a) + f (b)) (t − a)(t − b)
b) Montrer que : f (t) d t − = f (t) d t
a 2 a 2
c) En déduire que :
b
(b − a)( f (a) + f (b)) M2 (b − a)3
f (t) d t − .
a 2 12

2) Prouver que, pour tout entier n > 0, on a :


b n−1
b−a f (a) b−a f (b) M2 (b − a)3
f (t) d t − + f a+k + .
a n 2 n 2 12n 2
k=1

La méthode des tangentes


3) En vous aidant d’un schéma, prouver que :
b
a+b M2 (b − a)3
f (t) d t − (b − a) f .
a 2 24

4) Prouver que, pour tout entier n > 0, on a :


b n
b−a 1 b−a M2 (b − a)3
f (t) d t − f a+ k− .
a n 2 n 24n 2
k=1

b
5) Prouver que, si f est convexe (ou concave) sur [a, b], alors les deux approximations précédentes de f (t) d t
a
en fournissent un encadrement.

B. la méthode de Simpson
Dans les deux méthodes qui viennent d’être exposées, on approxime d’abord l’intégrale de f sur [a, b] par une
formule utilisant la valeur de f en un (ou deux) point(s).
La méthode de Simpson donne une approximation de l’intégrale de f en utilisant, au départ, trois points d’interpo-

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
lation.
Dans la suite, pour toute application f continue de [a, b] dans C, on note :
b
b−a a+b
D( f ) = f (t) d t − f (a) + 4 f + f (b) .
a 6 2
k
a+b
1) On pose Pk (t) = t−.
2
Calculer D(Pk ) pour k dans {0, 1, 2, 3} .
En déduire que D(P) = 0 pour toute fonction polynôme P de degré 3.

Thomas Simpson, mathématicien anglais (1710-1761).


Il exerce le métier de tisserand, apprend seul les mathématiques, écrit et publie plusieurs ouvrages de mathématiques à partir de
1737. Sa formule paraît en 1743 dans le cas des arcs de parabole. Elle était toutefois déjà connue de Cavalieri en 1639. Le grand
mérite de Simpson est d’avoir pensé à découper [a, b] en n morceaux pour améliorer l’approximation.

183
Analyse PC-PSI

2) Dans cette question et dans la suivante, f est une application de classe C4 de [a, b] dans C.
On note M4 = sup | f (4) (t)| et :
t∈[a,b]
x
(x − t)3 (4)
R4 (x) = f (t) d t.
a+b
2
3!
a) Prouver que D( f ) = D(R4 ).
b) Montrer que :
4
M4 a+b
∀ x ∈ [a, b] |R4 (x)| x− .
4! 2
M4 (b − a)5
En déduire que |D( f )| .
720
M4 (b − a)5 M4 (b − a)5
Remarque : Un travail plus fin permet de majorer |D( f )| par au lieu de .
2880 720
La recherche de ce meilleur majorant n’est pas dans l’esprit des sections PC et PSI. Aussi, nous contentons-nous de
signaler ce résultat.
M4 (b − a)5
Les amateurs de calculs vérifieront aisément que, si f = P4 , alors |D( f )| = .
2880
On ne peut donc pas améliorer cette majoration valable pour l’ensemble des fonctions de classe C4 .
3) Pour tout entier n > 0, on pose :
n−1
b−a b−a
Sn ( f ) = f (a) + 2 f a+k + f (b)
6n n
k=1
n
1 b−a
+4 f a+ k−
2 n
k=1
Prouver que :
b
M4 (b − a)5
f (t) d t − Sn ( f ) .
a 720 n 4

4) Comparez avec votre calculatrice les valeurs approchées obtenues par ces trois méthodes pour :
p
sin(t) d t
0

Algorithmique, TD 1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

La méthode de Newton, résolution d’équations numériques.

Partie mathématique. Algorithme de Newton-Raphson.


Si f est une fonction numérique continue sur ]a, b[, telle que f (a) f (b) < 0 , alors nous savons qu’il existe c
dans [a, b] tel que : f (c) = 0 . Quelques dichotomies permettent d’approcher c par un réel x 0 , mais cette méthode
converge lentement.
On cherche alors une fonction g , définie telle que :
f (x) = 0 ⇐⇒ g(x) = x
sur un intervalle contenant x 0 et c , k-contractante (cf TD1),

184
6. Lien entre dérivation et intégration

La suite définie par u 0 et, pour tout n entier, u n+1 = g(u n ) , converge vers c . La convergence est d’autant plus
rapide que k est proche de 0.
f (x)
Si f est de classe C1 sur [a, b] , la fonction g est alors choisie de la forme : g(x) = x − , avec a proche
a
de f (c) .
Toutefois f (c) n’est pas connu, mais, lorsque f ne s’annule pas au voisinage de c , le choix de a = f (x) y
remédie.
c est alors un point fixe attractif pour la fonction h définie par :
f (x)
h(x) = x − .
f (x)

La suite définie par x 0 et, pour tout n : x n+1 = h(x n ) converge vers c et la convergence est quadratique. Le
nombre de décimales correctes est approximativement doublé à chaque itération.
L’expression de la suite correspond à une linéarisation de la fonction f au voisinage de x n .
En effet, si x n est calculé, on cherche x n+1 tel que :

f (x n+1 ) = 0 = f (x n + h) = f (x n ) + f (x n )h + h´(h).

En négligeant le terme h´(h) , on obtient h = x n+1 − x n , puis x n+1 .


Cette méthode a été exposée en 1669 par Newton pour la résolution de l’équation x 3 − 2x − 5 = 0 , avec x 0 = 2 .
La formule de linéarisation est due à Raphson en 1690. L’interprétation géométrique est simple. La fonction est
approximée par sa tangente.
> plot({x^3-2*x-5,10*x-21},x=2..2.2);

0.5

0
2 2.02 2.04 2.06 2.08 2.1 2.12 2.14 2.16 2.18 2.2

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
x

-0.5

-1

Partie informatique.
En calcul formel, les nombres flottants (décimaux) sont représentés par des couples (m, e) d’entiers, respectivement
la mantisse et l’exposant.
Tous les calculs flottants en grande précision (précision de la machine) sont basés sur les calculs entre grands entiers.
Les algorithmes entre grands entiers réalisent les calculs élémentaires comme la somme, la différence et le produit.

185
Analyse PC-PSI

Le premier qui ait mis au point une méthode de multiplication rapide semble être A. Karatsuba. Il remarque en 1962
qu’un entier de taille 2k peut s’écrire a + b10k La multiplication de deux tels entiers :

(a + b10k )(c + d10k ) = ac + [(a − b)(c − d) − ac − bd]10k + bd102k

nécessite donc trois multiplications d’entiers de k chiffres, plus des décalages et des additions.

1) En utilisant la méthode de Newton-Raphson, indiquer un algorithme de calcul de l’inverse d’un entier n’utilisant
que des additions et des produits.

> restart:b:=11234567890: x:=10^(-10): to 3 do x:=2*x-b*x^2; od;


876543211
x :=
10000000000000000000
889903113378401366139102931
x :=
10000000000000000000000000000000000000

890109842964375156914321919557643785687481429337130104118073571
x :=
10000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000

> b:=11234567890:Digits:=20: x:=10^(-10): to 6 do x:=2.*x-b*x^2;


od;
>
x := .876543211000000000010 -10
x := .8899031133784013661410 -10
x := .8901098429643751569310 -10
x := .8901098909999974086410 -10
x := .8901098910000000009110 -10
x := .8901098910000000008710 -10
> 1./b;
.8901098910000000008910 -10


2) Indiquer un algorithme de calcul de 2.

Modifier cet algorithme pour prendre en compte le nombre de décimales calculées. Comparer avec la version précé-
dente.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

> f(x)=x^2-2; x(n+1)=x(n)/2+1/x(n)


> restart:x:=7/5:st:=time(): to 5 do x:=x/2+1/x; od;time()-st;
99
x :=
70
19601
x :=
13860
768398401
x :=
543339720
1180872205318713601
x :=
835002744095575440
2788918330588564181308597538924774401
x :=
1972063063734639263984455073299118880
0

186
6. Lien entre dérivation et intégration

L’instruction Maple suivante donne 1000 décimales exactes de racine 2. Nous vous laissons la joie de les découvrir.
> restart:Digits:=1000:x:=1.4:st:=time(): to 9 do x:=x/2.+1/x:
od:R:=x;evalf(sqrt(2));time()-st;

3) Indiquer un algorithme de calcul de la racine k-ième d’un entier m > 0 .

> f(x)=x^k-m et x(n+1)=(k-1)x(n)/k+mx(n)^(1-k)/k.


> restart: x:=3/2: k:=3: m:=5: to 4 do x:=(1-1/k)*x+m/k*x^(1-k);
od;
47
x :=
27
306061
x :=
178929
85982094476505407
x :=
50282628861668427
1906976194409842798920507776545608642156463726160701
x :=
1115206443760798337077626618277067277279580809462369

> restart: Digits:=1: x:=1.5: k:=3: m:=5: to 6 do


Digits:=2*Digits: x:=(1-1/k)*x+m/k*x^(1-k); od; evalf(5^(1/3));
Digits := 2
x := 1.8
Digits := 4
x := 1.715
Digits := 8
x := 1.7099906
Digits := 16
x := 1.709975946802264
Digits := 32
x := 1.7099759466766969893623295134493
Digits := 64
x := 1.709975946676696989353108872543860109868104830668576167181479842
1.709975946676696989353108872543860109868055110543054924382861707

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

187
Analyse PC-PSI

Exercice résolu
Une série de fonctions
ÉNONCÉ
e−nx
On considère la série de fonctions de terme général u n (x) = 2
sur R+ .
1 + n
1) Montrer que la série converge normalement sur R+ . Qu’en déduisez-vous ?

e−nx
2) Montrer que la fonction S = est de classe C∞ sur R+∗ .
1 + n2
0
3) Montrer que S vérifie une équation différentielle simple du second ordre sur R+∗ .
4) Montrer que la fonction S n’est pas dérivable en 0.
5) Calculer lim S(x).
x→+∞
CONSEILS SOLUTION
e−nx 1
1) Pour tout n de N, et tout x 0 : |u n (x)| =
2
.
n +1 n2
Les fonctions u n sont continues sur R+ et u n converge normale-
ment sur R+ . Sa fonction somme, S, est continue sur R+ .
On montre, pour tout k 1, la 2) Les fonctions u n sont de classe C∞ sur R+ et, pour tout p 1 :
convergence normale de la série des e−nx
dérivées k -ièmes sur tout intervalle u (np) (x) = (−n) p 2 .
n +1
[a, +∞[ avec a > 0.
Soit a > 0. ∀ x ∈ [a, +∞[ |u (np) (x)| e−na n p−2 .
La série e−na n p−2 converge, la série de fonctions u (np) converge

normalement sur [a, +∞[. La fonction S est de classe C sur R+∗ .
3) Pour tout x > 0, on a :
∞ ∞ ∞
1
S (x) + S(x) = u n (x) + u n (x) = e−nx = .
1 − e−x
0 0 0

e−nx
4) Pour x > 0, S (x) = −n .
1 + n2
0
∞ N
e−nx e−nx
Donc pour tout N de N∗ : |S (x)| = n > n .
1 + n2 1 + n2
0 0
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

N
n
Soit A > 0, il existe un entier N tel que > A et il existe
1 + n2
0
1
a > 0 tel que, pour tout x de [0, a[ et tout n N, on a e−nx > .
2
Finalement, on obtient :
A
∀ A > 0 ∃ N ∈ N ∃ a > 0 ∀ x ∈ [0, a[ |S (x)| > .
2
En d’autres termes : lim S (x) = −∞.
x→0
Le graphe de S admet une tangente verticale au point d’abscisse 0.
5) La convergence normale sur R+ de la série de fonctions u n permet
∞ −nx
e
d’écrire : lim S(x) = lim = 1.
x→+∞ x→+∞ 1 + n2
0

188
Exercices
x
Soit F la fonction définie par F(x) = ln(1+xt) d t. (PSI) Étudier la convergence de la suite ( f n ) sur [0, 1]
0
vers f.
Étudier la dérivabilité de F.
Peut-on en déduire que :
Indication : Poser u = xt. 1 1
f = lim fn ?
0 n→+∞ 0
Soit f une application continue de [a, b] dans R
1) f n (x) = nx exp(−nx 2 ) ;
telle que :
b 2nx
2) fn (x) = ;
f (t) d t = 0. 1 + n2 x 4
a x n
3) fn (x) = 1 + .
On fixe un entier n > 0. n

Prouver l’existence d’une famille (xn,i )i∈[[0,n]] de réels telle


que : (PSI) Déterminer les domaines de convergence simple et
• a = xn,0 < xn,1 < . . . < xn,n = b ; e−nx
uniforme de la série de fonctions (−1)n .
x n,i
1 b n
• ∀ i ∈ [[1, n]] f (t) d t = f (t) d t. Calculer la somme S de cette série.
x n,i−1 n a

On pose, pour x réel, u n (x) = nx n . Calculer la


Calculer les primitives des fonctions suivantes en préci- ∞
sant le domaine de définition. somme u n (x) lorsqu’elle existe.
x 0
1) f (x) = [sin(2x) − 2 cos(3x)]e .
2) g(x) = xArccos 2 (x).
Soit f une fonction continue de R+ dans R+ , telle
p/4
dt que :
Calculer I = . x
cos(t)3 + cos(t)
0
∃ k > 0 ∀ x ∈ R+ f (x) k f (t) d t
0
1
Calculer une primitive de sur Montrer que f = 0.
(2t + 1)2/3 − (2t + 1)1/2
1
− , +∞ . *
2 On considère l’arc défini par :
Indication : (2t + 1)2/3 et (2t + 1)1/2 sont des puissances
entières de (2t + 1)1/6 . x(t) = a cos3 (t) p

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
t ∈ 0, (a > 0, fixé)
y(t) = a sin3 (t) 2

Soit f une fonction continue de [0, 1] dans R, déri- 1) Tracer cet arc.
vable en 0. 2) On le découpe en n arcs de même longueur délimités par
Montrer que la fonction F définie sur ]0, 1] par les points M0 , M1 , . . . , Mn−1 , Mn .
x
1 n
O Mi
F(x) = 2 t f (t) d t peut être prolongée en une fonction Déterminer la limite de .
x 0 n+1
de classe C1 sur [0, 1]. i=0

*
Soit f une fonction de classe C1 de R+ dans R+∗ 1) Soit g une application de classe C2 de [a, b]
et a un élément de ] − ∞, 0[ ∪ {−∞}. dans C. On note M = sup |g (t)|.
t∈[a,b]
f (x) Montrer que :
On suppose que lim = a.
x→+∞ f (x)
a+b M(b − a)2
Déterminer la nature de la série f (n). g(b) + g(a) − 2g .
2 4

189
Analyse PC-PSI

Indication : utiliser l’égalité de Taylor avec reste intégral. 2) Étudier l’injectivité et la surjectivité de F.
2
2) Soit f une application de classe C de [0, 1] dans C. 3) Déterminer les éléments propres de F.
On pose :
n−1
k+1 2k + 1 *
un = f − f ; 1) Montrer que, pour tout entier n 3, l’équation
k=0
n 2n
x n = ex admet une unique solution sur [0, n], notée u n .
n−1
2k + 1 k 2) Démontrer que la suite (u n ) est convergente et préciser sa
vn = f − f
2n n limite L.
k=0

Montrer que les deux suites (u n ) et (vn ) convergent vers une 3) Déterminer un développement limité de u n à la précision
1
même limite que l’on déterminera. o .
n2
Indication : Étudier u n + vn et u n − vn .
3) En déduire *
(2n + 1)(2n + 3)...(4n − 1) 1) Montrer que, pour tout réel x > 0, on peut poser
lim .
n→+∞ (2n)(2n + 2) . . . (4n − 2) x2 2
e−t
f (x) = d t, et déterminer le signe de f (x).
x t
*
Trouver toutes les fonctions de classe C2 de R dans 2) Prouver que f est de classe C1 sur R+∗ .
R telles que :
x
3) Calculer f et prouver que f s’annule une seule fois sur
∀x ∈ R f (x) + (x − t) f (t) d t = 1 (1) R+∗ en un point a de ]1, 2[.
0 2
4) En utilisant la décroissance de la fonction (t → e−t ), dé-
* terminer un encadrement simple de f (x) et déterminer les
Dans cet exercice, E = R3 [X] et, pour tout réel x limites de f en 0+ et en +∞.
et tout élément P de E, on pose f x (P) = P(x) ainsi que
5) Dresser le tableau des variations de f et donner l’allure de
b
F(P) = P(t) d t. son graphe.
a

Dans la suite, a, b et c sont trois réels distincts. *


Étude et graphe de la fonction définie par :
N.B. : L’utilisation du calcul formel est intéressante. x2
dt
1) Montrer que les quatre formes linéaires f a , fb , f c et F F(x) = .
ln t
forment une famille libre de E ∗ si, et seulement si, x

b
(t − a)(t − b)(t − c) d t = 0. **
a
On note E = C0 (R, C) et on définit l’endomor-
phisme T de E par :
2) Trouver une condition simple liant a, b et c pour que x
b T ( f )(x) = f (t) d t.
(t − a)(t − b)(t − c) d t = 0. 0
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

a
Par récurrence, on définit T 0 = Id E et, pour n 0 :
b n+1 n
3) On suppose que (t − a)(t − b)(t − c) d t = 0. T =T ◦T .
a 1) Montrer que :
Déterminer a, b et g tels que : x
(x − t)n−1
F = a fa + b fb + g f c . ∀ n ∈ N∗ ∀x ∈ R T n ( f )(x) = f (t) d t
0 (n − 1)!
b
2) Déterminer Ker(T n ) et Im(T n ) pour tout entier n > 0.
En déduire une expression simple de P(t) d t valable pour
tout polynôme de degré 3.
a
En déduire que (T n ) induit un isomorphisme de C0 (R, C)
dans Im(T n ).
3) Déterminer les spectres de T et T 2 .
Dans cet exercice, E = C0 (R) et, pour tout élément
f de E, on définit l’application F( f ) en posant : 4) Montrer que, pour tout élément f de E, la série de fonc-
x tions T n ( f ) converge simplement sur R et donner une
F( f )(x) = t f (t) d t. ∞
0
expression intégrale de T n ( f )(x).
1) Prouver que F est un endomorphisme de E. n=1

190
6. Lien entre dérivation et intégration


xn
On considère la fonction f définie par : Pour x réel, on pose f (x) = quand la série
1
n2
∞ converge.
(−1)n−1 n
f (x) = 1) Déterminer l’ensemble E de définition de la fonction f .
1
x 2 + n2
2) Donner pour la dérivée f (x) une expression simple va-
1) Donner le domaine de définition de f . Calculer f (0). lable sur ] − 1, 1[. En déduire le tableau de variations de f .
2) Donner une expression de f (x) − ln 2 sous la forme de la 3) On donne :
somme d’une série de fonctions. p2
f (1) = .
En déduire la limite de f en +∞. 6
Calculer f (−1).
3) Montrer que f est continue, puis de classe C∞ .
4) Préciser les tangentes en x = −1 et x = 1 à la courbe
d’équation y = f (x).
**
Soit g une application continue de [0, T ] dans 5) Trouver l’ensemble D de définition de la fonction w telle
R. Montrer que : que :
x
∀ t ∈ [0, T ] w(x) = f (x) + f − .
1−x
t ∞ T
(−1)k−1 1
g(u) d u = lim ekx(t−u) g(u) d u Calculer w (x). En déduire la valeur de f .
0 x→+∞
k=1
k! 0 2

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

191
Fonctions
intégrables 7
L’histoire de la théorie de l’intégration est typique
du cheminement des idées mathématiques.
Les mathématiciens du XVIIIe siècle ont utilisé le
calcul différentiel et intégral sur des bases
intuitives.
En 1832, les travaux de Cauchy sur la notion de
limite lui permettent de définir rigoureusement
l’intégrale d’une fonction f continue sur un
segment [a, b].
En 1854, Bernhard Riemann, dans son mémoire
sur les séries trigonométriques, élargit le problème
en cherchant à préciser les fonctions
auxquelles cette définition s’applique. Il introduit
les fonctions intégrables au sens de Riemann, un
ensemble complexe, difficile à manipuler.
O B J E C T I F S

Au début du XX e siècle, Émile Borel définit les Convergence d’une intégrale généralisée.
ensembles de réels de mesure nulle. Intégrale absolument convergente.
Henri Lebesgue, dans sa thèse de 1902, reprend Fonction continue par morceaux sur un in-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

certaines idées de Borel et fournit un cadre plus tervalle I , intégrable sur I .


simple à l’intégration. Critères d’intégrabilité d’une fonction
Des théorèmes puissants vont s’appliquer aux continue par morceaux sur I .
suites et séries de fonctions, ainsi qu’aux fonctions Espaces vectoriels normés de fonctions in-
définies par des intégrales. tégrables.
Nous présenterons certains d’entre eux en nous Théorème de convergence dominée.
limitant à des fonctions continues par morceaux. Intégration terme à terme d’une série de
Nous avons déjà défini la notion d’intégrale d’une fonctions.
fonction continue par morceaux sur un segment. Continuité d’une fonction définie par une
Nous allons maintenant généraliser cette définition intégrale.
à des fonctions continues par morceaux sur un Dérivabilité d’une fonction définie par une
intervalle quelconque. intégrale.

192
7. Fonctions intégrables

I désigne un intervalle d’intérieur non vide et K est R ou C. Les fonctions


considérées dans ce chapitre seront des fonctions continues par morceaux sur
I , à valeurs dans K.

1 Convergence des intégrales


généralisées

1.1. Intégrales convergentes


L’étude des séries nous a conduit à définir les séries numériques convergentes
et les séries absolument convergentes. Nous allons, en procédant de même,
étendre la notion d’intégrale.
Soit f ∈ CM ([a, b[, K) b ∈ R . Pour tout x de [a, b[, on pose : Nous travaillerons toujours avec
x
des fonctions continues par
F(x) = f (t) d t. morceaux sur un intervalle I .
a Lorsque l’intervalle I consi-
déré n’est pas un segment de
b R, les intégrales sont qualifiées
Si F a une limite à gauche en b, on dit que l’intégrale f (t) d t (ou d’impropres ou de généralisées.
a

f (t) d t ) converge et on note :


[a,b[
b x
f (t) d t = f (t) d t = lim− f (t) d t.
[a,b[ a x→b a

On définit, de manière analogue, si f est une fonction de CM (]a, b], K) , Lorsque I = [a, b], et f
b est dans CM [a, b] , l’inté-
(a ∈ R), lorsqu’elle converge, l’intégrale f = f. b
a ]a,b] grale f définie dans le cha-
a
2 pitre 5, est la limite en b de
Soit f une fonction de CM (]a, b[, K) (a, b) ∈ R , et c un point x
(x → f ). Il est cohérent
de ]a, b[. a
c x d’utiliser la même notation.
Si les fonctions x→ f (t) d t et x→ f (t) d t admettent
x c
une limite, réelle ou complexe, respectivement en a et en b, la somme
b

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
de ces limites est notée, de manière impropre, f = f . On dit
a ]a,b[
b
alors que l’intégrale f ( ou f ) est convergente.
a ]a,b[
Une intégrale généralisée qui ne converge pas est dite divergente.

Exemple
1 2
La fonction [p, +∞[→ C, x → 2i − eix est continue sur [p, +∞[ .
x2
2 x 2 2
x
1 it 2 eit eix eip
2i − 2 e dt = = − .
p t t x p
p
Donc : 2
x
1 2 eip
lim 2i − eit d t = − .
x→+∞ p t2 p

193
Analyse PC-PSI

+∞
1 2
L’intégrale 2i − eit d t est convergente et :
p t2

+∞ 2
1 2 eip
2i − eit d t = − .
p t2 p

En définitive, si I est un intervalle, et f une fonction de CM(I , K), la


notation f désigne :
I
• si I est un segment, l’intégrale définie dans le chapitre 5 ;
• sinon, lorsque l’intégrale f converge, la valeur de cette intégrale
I
impropre.

1.2. Les exemples à connaître


+∞ 1
dt dt
Les intégrales généralisées et sont appelées intégrales de
1 ta 0 ta
Riemann.
+∞
dt
Nature de l’intégrale , où a est réel.
1 ta
1
Les fonctions f a définies sur [1, +∞[ par f a (x) = a sont continues sur
x
[1, +∞[.
• Si a = 1, alors l’intégrale diverge. L’intervalle [1, +∞[ n’est pas
• Si a = 1 alors, pour tout x > 1 : borné.

x x
dt t −a+1 1
= − = 1 − x −a+1 .
1 ta a−1 1 a−1

Finalement :

+∞
dt Rapport TPE, 2002
L’intégrale généralisée converge si, et seulement si, a > 1 .
1 ta « On a ainsi vu des candidats af-
Dans ce cas : firmer (et même tenter de démon-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

+∞
dt 1 1
= . trer) l’intégrabilité de (x → )
1 ta a−1 x
sur ]0, 1[. »
1
dt
Nature de l’intégrale , où a est réel.
0 ta

1
Les fonctions f a définies sur ]0, 1] par fa (x) = sont continues sur
xa
]0, 1].
• Si a = 1, alors l’intégrale diverge. L’intervalle ]0, 1] est borné,
• Si a = 1 alors, pour tout x > 0 : mais les fonctions f a ne sont
pas bornées sur cet intervalle si
1
dt t −a+1
1
1 a > 0.
= − = 1 − x 1−a .
x ta a−1 x 1−a

194
7. Fonctions intégrables

1
dt L’intégrale généralisée :
L’intégrale converge si, et seulement si, a < 1 . Dans ce cas :
0 ta +∞
dt
1
dt 1 ta
a
= . 0
0 t 1−a
est toujours divergente.
1
Nature de l’intégrale ln(t) d t.
0

La fonction définie sur ]0, 1] par f (x) = ln(x) est continue sur ]0, 1]. L’intervalle ]0, 1] est borné,
Pour tout x > 0 : mais la fonction ln n’est pas
1 bornée sur cet intervalle.
ln(t) d t = [t ln(t) − t]1x .
x
1
L’intégrale converge et ln(t) d t = −1.
0

+∞
Nature de l’intégrale exp(−at) d t, où a est réel.
0
Les fonctions f a , définies sur [0, +∞[ par f a (x) = exp(−at), sont conti- L’intervalle [0, +∞[ n’est pas
nues sur [0, +∞[. borné.
Si a = 0, l’intégrale diverge.
Si a = 0, pour tout x > 0 :
x x
exp(−at)
exp(−at) d t = − .
0 a 0
+∞
L’intégrale exp(−at) d t converge si, et seulement si a > 0.
0
La notation I(I , K) n’est pas
universelle. Vous rencontrerez
1.3. Intégrales absolument convergentes. parfois L1 (I , K).
Attention ! Dans les ouvrages
Soit I un intervalle qui n’est pas un segment de R. On dit qu’une fonction de mathématiques plus avancées,
f de CM(I , K) a une intégrale absolument convergente sur I , ou est cette notation désigne un en-
intégrable sur I si l’intégrale | f | converge. semble plus vaste que I(I , K),
I dans le cadre d’une théorie plus
L’ensemble des fonctions continues par morceaux et intégrables de I dans complexe.
K est noté I(I , K).

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Théorème 1 Ce résultat est admis en section
Une intégrale absolument convergente est convergente. PC

Démonstration
Rédigeons la démonstration dans le cas où I = [a, b[ et K = R. Soit f dans
I(I , R). Nous savons que : 0 f + | f | 2| f |.
x
La fonction (x → ( f + | f |)(t) d t) est croissante sur [a, b[, majorée par
a
b x
2 | f |(t) d t . Elle admet une limite réelle en b. L’intégrale généralisée f (t) d t
a a
converge.
Lorsque la fonction f est à valeurs complexes, on utilise :
f = Re( f ) + i Im( f ).

195
Analyse PC-PSI

Théorème 2 Rapport CCP, 2001


« L’intégrabilité de b et g est ra-
Une fonction f de CM(I , K) est intégrable sur I si, et seulement s’il
rement convaincante. »
existe un réel positif M tel que, pour tout segment J contenu dans I ,
on ait : |f| M. Rapport Centrale, 2000
J
« ...Ce que l’on doit vérifier dans
le cadre strict du programme est
Démonstration la continuité, ou la continuité par
morceaux de l’intégrande. »
Soit f une fonction de CM(I , K).
Si f est intégrable sur I , le réel M = | f (t)| d t convient.
I Rapport Mines-Ponts, 2001
Réciproquement, rédigeons dans le cas où I = [a, b[. Pour tout a < x < b,
x x « De plus, on peut attendre de can-
| f (t)| d t M. La fonction croissante (x → | f (t)| d t) a donc une limite didats au concours commun qu’ils
a a
x justifient dans un premier temps
réelle en b. L’intégrale généralisée | f (t)| d t converge. l’existence des intégrales qu’ils ma-
a
nipulent. »
Exemples

La fonction f : (x → e−x ) est continue et positive sur R+ . Si


[a, b] ⊂ R+ , alors :

b
e−t d t = [−e−b + e−a ] 1.
a

Donc f est intégrable sur R+ . De plus : e−t d t = 1.


R+

2
La fonction f : (x → |x| sin(x)e−x ) est continue sur R.
Sur R+ , la fonction f est intégrable car, pour tout [a, b] ⊂ R+ :

b b
2 1 −a 2 2 1
| f (x)| d x xe−x d x = e − e−b
a a 2 2

Elle est également intégrable sur R− , car, pour tout [a, b] ⊂ R− : Rapport Centrale, 2001
« Les théorèmes généraux sur l’in-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

b b
2 1 tégrabilité sont en général connus,
|f| |x|e−x d x . les définitions le sont beaucoup
a a 2
moins ! »
Elle est donc intégrable sur R.

Pour s’entraîner : ex. 1.

En pratique, pour montrer que l’intégrale converge, nous essaierons d’abord Rapport ENSAM, 2002
de prouver que la fonction f est intégrable sur I . Lorsque I =]a, b[, l’in- « La notion d’intégrabilité de fonc-
tégrabilité sur I de f équivaut à l’intégrabilité sur ]a, c] et sur [c, b[, de tions à valeurs complexes est maî-
f avec a < c < b. trisée par trop peu d’étudiants. »
Toutefois, il existe des fonctions non intégrables sur I dont l’intégrale
converge.

196
7. Fonctions intégrables

Application 1 ∞
sin t
L’ intégrale dt
0 t

x
On considère la fonction définie sur R+ par sin t
L’intégrale d t admet donc une limite fi-
sin t 0 t
f (t) = si t = 0, f (0) = 1. nie lorsque x tend vers +∞ et :
t
1) Montrer que la fonction f n’est pas intégrable x ∞
sur R+ . sin t sin t
lim dt = dt

sin t
x→+∞ 0 t 0 t
2) Montrer que l’intégrale d t est ∞
1 − cos t
0 t = dt .
convergente. t2
0
+∞
t
3) En déduire que l’intégrale sin(e ) d t est
−∞ 3) La fonction h : (t → sin(et )) est continue
convergente, mais non absolument convergente. sur R.
1) f est continue sur R+ . Soit a et b deux réels, b > 0.
np Nous avons :
Considérons les intégrales | f |.
0 b eb
sin u
n−1 | sin(et )| d t = du.
np (k+1)p
| sin u| 0 1 u
| f|= du
0 kp u
k=0 La fonction h n’est pas intégrable sur R+ .
n−1 p
sin t Mais :
= dt
0 t + kp
k=0 b eb
sin u
n−1 p sin et d t = du
1 a ea u
sin t d t.
(k + 1)p 0
k=0
+∞ ∞
np sin u
Donc, lim | f | = +∞ et f n’est pas in- sin(et ) d t = d u.
n→+∞ 0 −∞ 0 u
tégrable sur R+ .
+∞

2) Intégrons par parties. Pour tout x > 0 : On en déduit que l’intégrale sin(et ) d t est
−∞
x
sin t 1 − cos t
x x
1 − cos t convergente, mais non absolument convergente.
dt = + d t.
t t t2

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
0 0 0 1

1 − cos t
La fonction g : t→ est continue sur 0,5
t2
R+∗ et prolongeable par continuité en 0. g est bor-
née et donc intégrable sur ]0, 1]. Pour tout t 1 :
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 t
1 − cos t 2
.
t2 t2 −0,5
Donc g est intégrable sur [1, +∞[ car son inté-
grale sur tout segment contenu dans [1, +∞[ est −1
2
majorée par 2
d t. Doc. 1. (t → sin(e )). t
[1,+∞[ t

197
Analyse PC-PSI

2 Critères d’intégrabilité de fonctions


positives

2.1. Intégrabilité et primitives


Lorsqu’une primitive F de la fonction f est connue, son utilisation est très
efficace.

Théorème 3
Soit f une fonction continue par morceaux de I dans R+ et F une
primitive de f sur I . Alors :
• f est intégrable sur I si, et seulement si, la fonction F est bornée
sur I ;
• si f est intégrable sur I , on a :

f = lim F(y) − lim F(x) .


I y→sup I x→inf I

Exemple
1
Posons f (t) = . f est continue, positive sur R. Sa primitive
1 + t2
F : (t → Arctan t) est bornée sur R . Elle est intégrable sur R et
dt
= p.
R 1 + t2
Pour s’entraîner : ex. 2 et 3.

Application 2 n−1
1
Convergence et limite de la suite u n = √
1
k(n − k)

Étudier la suite définie par : Cette primitive est bornée sur ]0, 1[, donc f est
n−1
intégrable sur ]0, 1[.
1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

un = √ .
1
k(n − k) n−1
1 1
n−1
1
un = √ =
1 k(n − k) n k k
1 1
Posons f (t) = √ sur ]0, 1[. 1−
t(1 − t) n−1 n n
La fonction f est continue et positive sur ]0, 1[. 1 k
= f .
1 n n
Son graphe admet la droite d’équation x = pour 1
2
axe de symétrie. Une primitive de f sur ]0, 1[ est
E(n/2)
la fonction (t → Arcsin (2t − 1)) (doc. 2). 1 k
Posons vn = f . Lorsque n est pair,
n n
Avec Maple : 1
2
7 -6)*AC,0/)*)&*A")((#)(< 2vn = u n + et lorsque n est impair, 2vn = u n .
n
Arcsin (2t − 1) De plus, la fonction f est décroissante sur
1
Doc. 2. Une primitive de f . 0, .
2

198
7. Fonctions intégrables

3
y
Pour tout k de [ 1, E n
2
−1 ]:
(k+1) k
n 1 k n
f f f.
k
n
n n (k−1)
n

2
k
n 1 k n
Et pour tout k = E : f f.
2 n n (k−1)
n
( )
E n
2 1
n 2
1 Nous en déduisons : f vn f.
1
n 0

( )
E n
2 1
n 2
Puis lim f = f . D’où :
n→+∞ 1
0
0 1 1 1 x n

n 2
Doc. 3. Comparaison intégrale et suite lim u n = lim 2vn = f = p.
n→+∞ n→+∞ ]0,1[

2.2. Comparaison à une série numérique (PSI)


y
Théorème 4
Soit f dans CM(R+ , R+ ), décroissante, alors la fonction f est inté- y=
f (x )
grable sur R+ si, et seulement si, la série f (n) converge :

f ∈ I R+ , R+ ⇔ f (n) converge.
n−1 n+1 x
Doc. 4. Comparaison d’une inté-
Démonstration grale à une série numérique.
Reportez-vous au chapitre 1 sur les séries numériques.

Exemples : Les intégrales de Riemann


1
Les fonctions f a définies sur [1, +∞[ par f a (x) = a sont continues
x

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
et positives sur [1, +∞[.
Lorsque a > 0, la fonction f a est positive, continue et décroissante sur R+ .
Le théorème précédent nous indique qu’elle est intégrable si, et seulement si,
1
la série converge, donc si, et seulement si, a > 1.
na Rapport Centrale, 2000
Lorsque a 0, la fonction f a n’est pas intégrable sur R+ car ses primitives « Les erreurs les plus fréquentes
ne sont pas bornées. 1
sont de croire que 2 est inté-
t
Si b est un réel fixé, les fonctions ga , définies sur ]b, +∞[ par : grable sur R+ . »

1 La fonction ga n’est pas inté-


ga (x) = , grable sur ]b, +∞[. Elle est in-
(x − b)a
tégrable sur ]b, b + 1] lorsque
sont continues et positives sur cet intervalle. Pour quelles valeurs de a sont- a < 1.
elles intégrables sur [b + 1, +∞[ ?

199
Analyse PC-PSI

Soit en reprenant le calcul précédent, soit en effectuant le changement de va-


riable défini par u = x − b, vous montrerez aisément que :
1
La fonction (x → ) est intégrable sur [b + 1, +∞[ si, et seulement
(x − b)a
si, a > 1.

Pour s’entraîner : ex. 4.

2.3. Critères d’intégrabilité de fonctions


à valeurs positives par comparaison
2.3.1 Croissance de l’intégrale

Théorème 5 : Croissance de l’intégrale Les critères énoncés dans ce pa-


Soit f , g dans CM I , R+ telles que 0 f g. ragraphe sont des conditions suf-
• Si g est intégrable sur I , alors f est intégrable sur I et : fisantes d’intégration.

0 f g.
I I

• Si f n’est pas intégrable sur I , alors g ne l’est pas.

Démonstration
• Si g est intégrable sur I , alors, pour tout segment [a, b] contenu dans I , on a :

0 f g g= M.
[a,b] [a,b] I

Donc f est intégrable sur I , et 0 f g.


I I
• Par contraposée, si f n’est pas intégrable sur I , g ne l’est pas.

Pour s’entraîner : ex. 5.

Application 3
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Deux calculs d’intégrale

1 1
1) Montrer que la fonction t→√ est 1) La fonction t→√ est continue et
t(1 + t 2 ) t(1 + t 2 )
dt +∗
positive sur R .
intégrable sur R+∗ et calculer √ .
R +∗ t(1 + t 2 )
1 1
2) Soit a > 0. Préciser pour quelles valeurs de De plus, √ √ et la fonction
t(1 + t 2 ) t
Arctan t 1
a, la fonction t → est intégrable sur t→√ est intégrable sur ]0, 1].
ta
+∗ t
R .

Arctan t 1 1
3) Calculer dt. Pour tout t 1, on a √
R+∗ t 3/2 t(1 + t 2 ) (1 + t 2 )

200
7. Fonctions intégrables

1 Or, sur ]0, 1], on a :


et la fonction t→ est intégrable sur
(1 + t 2 )
[1, +∞[. t 1−a Arctan t
t 1−a .
1 2 ta
Donc la fonction t→√ est inté-
t(1 + t 2 )
grable sur R+∗ . La fonction (t → t 1−a ) est intégrable sur ]0, 1]
si, et seulement si, a < 2.
Et, sur [1, +∞[,
∞ x
dt 1 dt
√ = lim 2 2
√ . p 1 Arctan t p 1
0 t(1 + t 2 ) x→+∞ 1 (1 + t ) 2 t .
x
4 ta ta 2 ta

Effectuons le changement de variable u = t. 1
√ La fonction t→ est intégrable sur [1, +∞[

dt ∞
du p 2 ta
√ =2 = . si, et seulement si, a > 1.
t(1 + t 2 ) 4
(1 + u ) 2
0 0 Arctan t
Donc la fonction t → est intégrable
ta
Avec Maple sur ]0, +∞[ si, et seulement si, 1 < a < 2.
7 -6)*@C*A%'+?((#'9BDD-63-6-)E(< 3) Fixons 0 < ´ < A et intégrons par parties :

p 2 A
Arctan t Arctan t
A A
dt
2 3/2
d t = −2 √ + 2√ .
´ t t ´ ´ t(1 + t 2 )
Doc. 5.
Puis :
Arctan t
2) La fonction t→ est continue et ∞ ∞ √
ta Arctan t dt
positive sur ]0, +∞[. dt = 2 √ = p 2.
0 t 3/2 0
2
t(1 + t )

2.3.2 Intégrabilité et comparaison de fonctions


au voisinage d’un point

On obtiendrait un théorème
Théorème 6
analogue avec des fonctions
Soit b dans R ∪ {+∞} et f , g deux fonctions de CM [a, b[, R+ . continues par morceaux sur
Si f =b O(g) et g est intégrable sur [a, b[, alors f est intégrable ]a, b] , a ∈ R ∪ {−∞} et
sur [a, b[ . f =a O(g)

Démonstration c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Rapport Centrale, 2001
Soit f et g deux fonctions de CM [a, b[, R+ .
« Pour l’étude de l’intégrabilité,
Si f =b O(g), alors : on affirme (plus qu’on ne montre)
1
∃ K > 0 ∃ c ∈ ]a, b[ ∀ x ∈ [c, b[ 0 f (x) K g(x). qu’on a affaire à un o( 2 ). Le
t
f est donc intégrable sur [c, b[. Elle l’est sur [a, b[. désarroi est grand lorsqu’on ne
peut pas conclure ainsi. Étudier
sin x
l’intégrabilité de x →
Corollaire 6.1 (x + sin x)
est un exercice insurmontable. »
Soit b dans R∪{+∞} , et f et g deux fonctions de CM [a, b[, R+ .
Si f ∼b g, alors f est intégrable sur [a, b[ si, et seulement si, g
l’est.

201
Analyse PC-PSI

2.3.3 Quelques exemples


Considérons la fonction f définie sur [0, +∞[ par : ! Approfondissez l’étude de ces
exemples, ils vous resserviront.
f (x) = x n e−ax (n ∈ N, a ∈ R+∗ ).
1
f est continue sur R+ , positive. Au voisinage de +∞, f (x) = O
x2
1
et la fonction g, définie sur [1, +∞[ par g(x) = 2 , est intégrable sur
x
[1, +∞[ ; donc f est intégrable sur [0, +∞[.
De plus :
x x x
t n e−at n
t n e−at d t = − + t n−1 e−at d t .
0 a 0 a 0
Donc : ∞ ∞
n
t n e−at d t = t n−1 e−at d t .
0 a 0
Une récurrence simple vous permettra de prouver que :

n!
t n e−at d t = .
0 a n+1

e1/x
Soit la fonction f définie sur [1, +∞[ par f (x) = .
1 + x2
f est continue sur [1, +∞[, positive.
1
Au voisinage de +∞, f (x) = O , qui est intégrable sur [1, +∞[. f
x2
est donc intégrable sur [1, +∞[.

Soit a et b deux réels (a < b) et f une fonction continue par mor-


ceaux, positive et bornée sur [a, b[. Alors la fonction F définie sur [a, b[
x
par F(x) = f (t) d t est majorée. En effet :
a
∀ x ∈ [a, b[ F(x) (b − a) sup f (t).
t∈[a,b[
f est donc intégrable sur [a, b[.
1
Ainsi, la fonction définie sur ]0, 1] par f (x) = 1 − sin est intégrable sur
x
]0, 1].

Pour s’entraîner : ex. 6 à 8.


c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Application 4
Intégrales de Bertrand

Considérons les fonctions définies sur R+∗ \ {1} 1) Pour quelles valeurs de a et b, ces fonctions
par : 1
sont-elles intégrables sur 0, ?
1 2
f a,b (x) = a ,
x | ln x|b
où a et b sont deux réels fixés. Ces fonctions sont 2) Pour quelles valeurs de a et b, ces fonctions
continues et positives sur R+∗ \ {1} . sont-elles intégrables sur [2, +∞[ ?

202
7. Fonctions intégrables

Attention ! Contrairement à l’étude des intégrales 0 1 c a


de Riemann, dont les résultats sont exploitables
dans une copie ou pour résoudre un exercice, cet Doc. 7. Choix de c.
exemple n’est traité que pour vous montrer des
1
méthodes très importantes d’étude d’intégrabilité. Or, gc n’est pas intégrable sur 0, , fa,b ne
Dans un problème ou un exercice de concours, les 2
l’est donc pas non plus.
résultats suivants devront être redémontrés.
1
1 Si a = 1, soit x dans 0, . Alors :
1) Étudions l’intégrabilité de f a,b sur 0, . 2
2
Si a = 1, nous allons comparer f a,b aux fonc-
1 dt du
tions gc , définies par gc (x) = c . =
x [x,1/2] t| ln t|b [ln 2,| ln x| ] ub
Pour a < 1, en choisissant c dans ]a, 1[, on a, (en posant u = − ln t).
1 1
au voisinage de 0 : a =o .
x | ln x|b xc Lorsque x tend vers 0, | ln x| tend vers +∞ et
nous sommes ramenés à une intégrale de Riemann
0 a c 1 sur [ln 2, +∞[ . La fonction est intégrable si, et
Doc. 6. Choix de c. seulement si, b > 1.

1 2) Étudions l’intégrabilité de f a,b sur [2, +∞[.


Or, gc est intégrable sur 0, , fa,b l’est donc
2 En procédant de manière analogue, vous montre-
aussi.
Pour a > 1, en choisissant c dans ]1, a[, on a, rez que, lorsque a = 1, f a,b est intégrable sur
1 1 [2, +∞[ si, et seulement si, a > 1, et lorsque
au voisinage de 0 : c = o . a = 1, si, et seulement si, b > 1.
x x | ln x|b
a

3 Propriétés de l’intégrale

3.1. Linéarité de l’intégrale

Théorème 7
• I(I , K) est un K-espace vectoriel.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• L’application f → f est une forme linéaire sur I(I , K).
I

3.2. Relation de Chasles

Théorème 8
Soit f une fonction continue par morceaux et intégrable sur deux inter-
valles I et J . Si I ∪ J est un intervalle et si I ∩ J est vide ou réduit
à un point, alors f est intégrable sur I ∪ J et :

f = f + f.
I J I J

203
Analyse PC-PSI

Démonstration
Ces résultats se démontrent en utilisant des primitives de | f | et f sur I ∪ J .

Application 5
Des équivalents

x
1) Soit f et g deux fonctions continues par La fonction x→ f tend vers +∞ lorsque
morceaux sur [a, b[ (b ∈ R ∪ {+∞}), à valeurs c
c
respectivement dans R+ et dans C, telles que
x tend vers b et |g| est un réel fixé. Donc :
g =b O( f ). a
a) Montrer que, si f est intégrable sur [a, b[, x x
b b
g =b O f .
alors g =b O f . a a
x x
b) Montrer que, si f n’est pas intégrable sur
x x 2) a) Si f ∼b g, alors f − g =b o( f ).
[a, b[, alors g =b O f . Démontrer, de même que dans la question 1) b),
a a
2. a) En déduire que, si f ∼b g et si f n’est pas qu’alors :
x x
intégrable sur [a, b[, alors g ∼b f. x x
a a ( f − g) =b o f .
x
Arctan t a a
b) Donner un équivalent de dt
0 t x x
lorsque x tend vers +∞. Donc f ∼b g.
a a
1) a) Il existe K > 0 et c dans [a, b[ tels que, Arctan t
pour tout x de [c, b[ : b) La fonction t→
est continue sur
t
|g(x)| K f (x). ]0, +∞[ et se prolonge en 0 par continuité.
Alors, pour tout x c, on a : Arctan t p
De plus ∼+∞ . Donc elle n’est pas
t 2t
b b b
intégrable sur ]0, +∞[ et :
g |g| K f.
x x x x x
Arctan t Arctan t
d t ∼+∞ dt .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

b b t t
0 1
D’où : g =b O f .
x x
Or :
b) Utilisons les mêmes notations que dans la ques-
x x
tion précédente. Arctan t p
d t ∼+∞ dt .
x x c x 1 t 1 2t
g |g| = |g| + |g|
a a a c Soit :
c x x
Arctan t p
|g| + K f. d t ∼+∞ ln x .
a c 0 t 2

204
7. Fonctions intégrables

3.3. Intégrale et continuité

Rapport Mines-Ponts, 2001


Théorème 9
« Il convenait de préciser que la
Soit f une fonction continue, positive et intégrable sur I . L’intégrale fonction à intégrer était continue et
de f sur I est nulle si, et seulement si, f est nulle. strictement positive. »

Démonstration
Rapport Mines-Ponts, 2001
f est une fonction continue, positive et intégrable sur I .
« Un tracé rapide, direct ou à l’aide
Supposons que f = 0 et rédigeons la démonstration dans le cas où I = [a, b[. de la calculatrice, de la fonction à
I
intégrer peut permettre d’orienter
Pour tout x de [a, b[ : 0 f f = 0.
[a,x] I
son étude. »
f est continue et positive sur [a, x], elle est donc nulle sur [a, x]. Donc f est
nulle sur I .

Application 6
La fonction Gamma : G(x) = e−t t x−1 d t
R+∗

Le réel x étant fixé, on définit la fonction f sur 2) Soit x > 0, A > 0 et ´ > 0, fixés. Intégrons
R+∗ par f (t) = e−t t x−1 . par parties sur [´, A] :

1) Étudier son intégrabilité sur R+∗ . A A

2) On définit sur R +∗
la fonction G par e−t t x d t = [−e−t t x ]´A + xe−t t x−1 d t
´ ´
A
G(x) = e−t t x−1 dt. = −e− A A x + e−´ ´x + xe−t t x−1 d t.
R+∗ ´
Montrer que :
Lorsque A tend vers +∞ et ´ vers 0, on ob-
∀ x ∈ R+∗ G(x + 1) = xG(x). tient :
3) Expliquer pourquoi la fonction G peut être lim e− A A x = 0 ; lim e−´ ´x = 0 .
A→+∞ ´→0
considérée comme un prolongement de la facto- Donc :
rielle.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
G(x + 1) = x G(x) .
1) f est continue et positive sur R+∗ , que nous
allons scinder en ]0, 1] et [1, +∞[. 3) En particulier :
Au voisinage de 0, f (t) ∼ t x−1 . Donc : G(1) = e−t d t = 1,
R+∗
f ∈ I (]0, 1], R) ⇔ x > 0 . puis par récurrence :
1
Au voisinage de +∞, f (t) = o . Donc :
t2 G(n + 1) = t n e−t d t = n!
R+∗
f ∈ I ([1, +∞[, R) .
Cette égalité nous permet de comprendre que la
f est intégrable sur R+∗ si, et seulement si, fonction G, introduite par Euler, peut être consi-
x > 0. dérée comme un prolongement de la factorielle.

205
Analyse PC-PSI

3.4. Inégalité de la moyenne

Théorème 10
Soit f une fonction intégrable de I dans K. Alors :

f | f |.
I I

3.5. Changement de variables

Théorème 11
Soit f une fonction intégrable sur un intervalle I et w une bijection
d’un intervalle J sur I , de classe C1 sur J . Alors :

f = f ◦ w |w | .
I J

En notant a, b les extrémités de J et a1 , b1 les limites en a, b respec-


tivement de w :
b1 b
f (t) d t = f (w(u)) w (u) d u .
a1 a

Démonstration
Nous allons effectuer la démonstration dans le cas où J = [a, b[ .
Le C1 -difféomorphisme w est une application strictement monotone, on pourra sup-
poser que w est strictement croissant. Dans ce cas, w est de classe C1 et w est
strictement positive sur J , de plus :

I = w(a), lim w(x) = [w(a), b[ .


x→b−

Nous pouvons procéder par équivalence :


x
| f | est intégrable sur I si, et seulement si, lim | f (t)| d t existe.
x→b w(a)
x w−1 (x)
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Or lim | f (t)| d t = lim | f ◦ w(u)|w (u) d u


x→b w(a) x→b a

w−1 (x)
= lim | f ◦ w(u)| |w (u)| d u
x→b a

car w est strictement positive sur J .


De plus, w−1 est continue sur I , aussi :

w−1 (x) y
lim | f ◦ w(u)| |w (u)| d u = lim | f ◦ w(u)|w (u) d u.
x→b a y→b a

y
Or la limite lim | f ◦ w(u)|w (u) d u existe si, et seulement si, ( f ◦ w)w est
y→b a
intégrable sur J .
Nous obtenons finalement | f | est intégrable sur I si, et seulement si, ( f ◦ w)w est
intégrable sur J .

206
7. Fonctions intégrables

Dans ces conditions :


x w−1 (x)
f = lim f (t) d t = lim f ◦ w(u)w (u) d u
I x→b w(a) x→b a

y
= lim f ◦ w(u)w (u) d u = ( f ◦ w)w .
y→b a J

Dans le cas où w est strictement décroissante, I = lim w(x) ; w(a) = ]b ; w(a)]


x→b− Rapport CCP, 2001
et w est strictement négative.
« les intégrales simples deviennent
w(a) a
par leur convergence, et trop sou-
f = lim f (t) d t = lim f ◦ w(u)w (u) d u
I x→b x x→b w−1 (x) vent leur calcul, un cauchemar par-
y y tagé par les candidats et les exami-
= − lim f ◦ w(u)w (u) d u = lim f ◦ w(u)|w (u)| d u = ( f ◦ w)|w |. nateurs. »
y→b a y→b a J


ln t
Exemple : Calcul de dt
0 + t2 a2
ln t
• La fonction f : t → 2 2 est continue sur ]0, +∞[.
a +t
De plus :
ln t 1 ln t 1
∼0 2 ln t et =∞ o .
+t 2 a2
a a + t2
2 t 3/2
Cette fonction est donc intégrable sur ]0, +∞[.
• La fonction (u → t = au) est bijective et de classe C1 de R+∗ dans
R+∗ . Posons t = au, alors :
+∞ ∞ +∞
ln t ln(au) ln a p 1 ln u
dt = adu = + du .
0 a2 + t 2 0 a 2 (1 + u 2 ) a 2 a 0 1 + u2

1
• La fonction t →u= est bijective et de classe C1 de ]0, 1] dans
t
1
[1, +∞[. Posons u = , alors :
t
+∞ 1
ln t ln u
dt = − d u.
1 1 + t2 0 1 + u2
+∞
ln t
Nous en déduisons : d t = 0, puis :
0 1 + t2

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
+∞
ln t ln a p
dt = .
0 a2+t 2 a 2

Pour s’entraîner : ex. 9. et 10.

4 Espaces vectoriels normés


de fonctions intégrables

4.1. La norme N1
Les fonctions continues et intégrables sur I à valeurs dans K constituent un
sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel C (I , K) des fonctions continues
de I dans K.

207
Analyse PC-PSI

Cet espace vectoriel est muni de la norme N1 , dite norme de la convergence


en moyenne , définie par :

N1 ( f ) = | f|
I

4.2. Fonctions de carré intégrable


Le produit de deux fonctions in-
Une fonction continue, à valeurs dans K, f , est dite de carré intégrable tégrables sur I n’est pas néces-
sur I lorsque | f |2 est intégrable sur I . Notons E l’ensemble de ces fonc- sairement intégrable sur I . Il
tions. C’est une partie non vide de C(I , K). suffit de considérer la fonction :

⎨ ]0, 1] → R,
Théorème 12 f : 1
⎩ x→√
Le produit de deux fonctions de carré intégrable sur I est intégrable x
sur I . et de prendre f = g.

Démonstration
La fonction f , définie sur R+∗
Soit f et g deux fonctions de E. 1
1 par f (t) = , est continue
Alors, f g est continue sur I , et de plus , | f g| | f |2 + |g|2 . 1+t
2 et de carré intégrable sur R+∗ et
La fonction | f g| est majorée par une fonction intégrable sur I , donc est intégrable non intégrable sur R+∗ .
sur I .

Théorème 13 la fonction g définie sur R+∗


par : ⎧
L’ensemble E des fonctions continues, à valeurs dans K, de carré inté-
grable sur I , est un sous-espace vectoriel de C(I , K). ⎨ √1 − 1 si t ∈ ]0, 1]
g(t) = t

0 si t 1

4.3. Un produit scalaire sur E est continue, intégrable sur R+∗ ,


mais n’est pas de carré intégrable
sur R+∗ .
Théorème 14
• Lorsque K = R, l’application : ( f , g) → ( f | g) = fg défi-
I
nit un produit scalaire sur l’espace vectoriel des applications continues de
carré intégrable sur I , à valeurs réelles.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

• Lorsque K = C, l’application : ( f , g) → ( f | g) = fg définit


I
un produit scalaire complexe sur l’espace vectoriel des applications conti-
nues de carré intégrable sur I , à valeurs complexes.

4.4. La norme N2
La norme définie par ce produit scalaire est appelée norme de la conver-
gence en moyenne quadratique, et notée N2 .
1/2
∀ f ∈E N2 ( f ) = | f |2 .
I

208
7. Fonctions intégrables

Théorème 15 Inégalité de Cauchy-Schwarz


Soit f et g deux fonctions continues et de carré intégrable sur I , alors :

f |g N2 ( f )N2 (g) .

L’égalité a lieu si, et seulement si, f et g sont liées.

Corollaire 15.1
Soit f et g deux fonctions continues et de carré intégrable sur I , alors :

|( f | g)| N1 ( f g) N2 ( f )N2 (g) .

Démonstration Augustin-Louis Cauchy (1789-


En effet : 1857), mathématicien français.

|( f | g)| | f g| = N1 ( f g) = | f | | |g| N2 | f | N2 |g| = N2 ( f )N2 (g)


I

Corollaire 15.2
Si ( f n ) et (gn ) sont deux suites de fonctions continues de carré inté-
grable sur I convergeant en moyenne quadratique vers f et g, alors
fn | gn tend vers f | g .
On dit aussi que le produit scalaire est continu pour la norme N2 .

Démonstration
( f | g) − ( f n | gn ) = ( f − f n | g) + ( f n | g − gn ).
Donc :
|( f | g) − ( f n | gn )| |( f − f n | g)| + |( fn | g − gn )|
N2 ( f − f n )N2 (g) + N2 ( f n )N2 (g − gn ).

Or lim N2 ( f − fn ) = 0, lim N2 (g − gn ) = 0 et :
n→+∞ n→+∞

N2 ( f n ) = N2 ( f n − f + f ) N2 ( f − f n ) + N2 ( f )

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
est bornée. D’où le résultat.

Pour s’entraîner : ex. 11.

Application 7
Familles de polynômes orthogonaux

Soit I un intervalle ouvert et non vide de R et On désigne par E l’ensemble des applications f
k une fonction continue de I dans R+∗ tels que, de I dans R, continues sur I et telles que la
pour tout entier n 0, la fonction x → x n k(x) fonction x → f 2 (x)k(x) est intégrable sur I .
est intégrable sur I .

209
Analyse PC-PSI

Vérifier les assertions suivantes : dn


Prouver que Pn (x) = an ex n [e−x x n ] où an
• si f et g sont deux éléments de E, alors la dx
est un réel que vous calculerez.
fonction (x → f (x)g(x)k(x)) est intégrable sur
I . E est un sous-espace vectoriel de C0 (I , R) ; Expliciter P0 , . . . , P4 .
• l’application : d) Les polynômes de Hermite :

⎧ I = ] − ∞, +∞[, k(x) = e−x .


2

⎨ E × E → R,
| : n
⎩ ( f , g) → f |g = f (x)g(x)k(x) d x 2 d 2

I
Prouver que Pn (x) = an ex [e−x ] où an est
d xn
un réel que vous calculerez.
définit un produit scalaire sur E.
Expliciter P0 , . . . , P4 .
1) a) Prouver que toute fonction polynôme est dans
E. 1) a) Toute fonction polynôme est continue sur I .
La condition d’intégrabilité est vérifiée par toute
b) Montrer l’existence d’une unique famille de po- fonction monôme, donc, par linéarité de l’intégrale,
lynômes (Pn )n∈N telle que : par toute fonction polynôme.
• pour tout n, Pn est unitaire de degré n ; b) Fixons N > 0 et travaillons dans R N [X]
• si n et k sont deux entiers distincts, alors muni du produit scalaire | et de la base
Pn |Pk = 0. (1, X, X 2 , . . . , X N ). Orthogonalisons cette base par
le procédé de Schmidt.
c) Démontrer que, pour tout entier n, le polynôme
Pn admet n racines distinctes dans I . Nous posons P0 = 1 et supposons la famille
(P0 , . . . , P j ) construite jusqu’à l’ordre j fixé de
d) En constatant que : [[1, N − 1]]. Appelons p j la projection ortho-
gonale de R N [X] sur le sous-espace vectoriel
∀ (P, Q) ∈ R[X]2 XP | Q = P | XQ R j [X]. Le polynôme X j +1 − p j (X j +1 ) est ortho-
gonal à R j [X] et appartient à R j +1 [X].
prouver l’existence de deux suites réelles (u n ) et
(vn ) telles que : Posons P j +1 = X j +1 − p j (X j +1 ). Il vérifie les
conditions imposées. Tout polynôme les vérifiant
∀n 2 X Pn−1 = Pn + u n Pn−1 + vn Pn−2 lui est colinéaire. Deux polynômes unitaires coli-
néaires sont égaux.
2) Quelques familles classiques
a) Les polynômes de Legendre : X
j+1
X
j+1 j+1
−pj (X )

I = ]a, b[, k(x) = 1.

dn
Prouver que Pn (x) = an n [(x − a)n (x − b)n ],
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

dx
où an est un réel que vous calculerez. O pj (X )
j+1

Expliciter P0 , . . . , P4 .
Rj[X]
b) Les polynômes de Tchebychev :
Doc. 8. (Pn )n∈N
1
I = ] − 1, 1[, k(x) = √ De plus, les polynômes ainsi définis ne dépendent
1 − x2
pas de N. Il existe donc une unique famille de po-
dn lynômes (Pn ) vérifiant les conditions requises.
Prouver que Pn (x) = an 1 − x 2 n [(1−x 2)n−1/2 ]
dx c) La propriété est vraie pour n = 0. Fixons
où an est un réel que vous calculerez.
n > 0. Nous savons que Pn |P0 = 0, donc que
Expliciter P0 , . . . , P4 .
Pn (x)k(x)d x = 0. Si Pn ne s’annule pas dans
c) Les polynômes de Laguerre : I
I , la fonction continue Pn k est de signe constant
I = ]0, +∞[, k(x) = e−x . dans I . Son intégrale sur I ne peut s’annuler.

210
7. Fonctions intégrables

Supposons alors que Pn admette p racines de vous obtiendrez :


multiplicité impaire sur I , avec p < n. Ap-
pelons x 1 , . . . , x p ces racines et Q le polynôme Pn | Pm
b
Q(X) = (X −x 1 ) . . . (X −x p ). Ce polynôme appar- d2n+1
tient à Rn−1 [X] donc Pn |Q = 0. Le polynôme = (−1)n+1an am [(x − a)n (x − b)n ]
a d x 2n+1
Q Pn n’a que des racines de multiplicité paire sur
I , il est donc de signe constant sur cet intervalle et dm−n−1
[(x − a)m (x − b)m ] d x
ceci nous montre alors que l’hypothèse p < n est d x m−n−1
impossible. = 0.
d) Il est immédiat que :
Les polynômes de Legendre sont fournis par une
∀ (P, Q) ∈ R[X] 2
XP | Q = P | XQ . petite procédure Maple (doc. 9).

Montrons l’existence des suites (u n ) et (vn ). Avec Maple


7 -3.345+3?:/+29)4&
Pour tout entier n , le polynôme X Pn − Pn+1 ap- 5*00)))J!=&@4&$))J!<&@4&"J14&F)/+25%9')4#*"*:DHH4&&>
345>
partient à Rn [X], donc peut s’écrire sous la forme :
n n
Legendre := proc(n) diff((x − a) × (x − b) , x $ n)/
n
product(n + i, i = 1..n) end
X Pn − Pn+1 = ai Pi .
7 -3.345+3)D&>-3.345+3)C&>-3.345+3)B&>-3.345+3)A&>
i=0 7 02+ ( 0+28 D '2 A 52 92;;39')-3.345+3)(&"J& 25>

De plus, si i n: 1 1
x− b− a
2 2
X Pn − Pn+1 |Pi = ai Pi | Pi = X Pn | Pi 1 2 1
2 2
(x − b) + (x − a) (x − b) + (x − a)
6 3 6
= Pn | X Pi = 0 1 9 9
3 2 2
(x − b) + (x − a) (x − b) + (x − a) (x − b)
si i n−2 . 20 20 20
1 3
+ (x − a)
On en déduit a0 = a1 = ... = an−2 = 0. 20

1 4 8 3 18 2 2
Donc : ∃ (u n+1 , vn+1 ) ∈ R2 70
(x − b) +
35
(x − a) (x − b) +
35
(x − a) (x − b)

8 1
+ (x − a)3 (x − b) + (x − a)4
X Pn − Pn+1 = u n+1 Pn + vn+1 Pn−1 35 70

2) a) Nous contrôlons d’abord que, pour tout n de x−


1
b−
1
a
N, la fonction (x → x n ) est intégrable sur ]a, b[. 2 2

1 1 2 2
Vérifions que, pour tout p et pour un certain a p x
2
+ (−a − b) x +
2
b + a + ab
6 6 3
que nous préciserons, le polynôme Pp est unitaire
3 3 3 9 3 2
et que les polynômes (Pn ) sont orthogonaux. x
3
+ − b− a x
2
+
2
b + ab+ a x
2 2 5 5 5
Pour tout p de N∗ , Pp unitaire entraîne : 1 9 9 1 3

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
− b3 − a b2 −
a 2 b2 − a
20 20 20 20
1
ap = . x
4
+ (−2 a − 2 b) x
3
+
9 2
a +
24
ab+
9 2
b x
2
(2 p)(2 p − 1) . . . ( p + 1) 7 7 7
2 3
2 12 2 12
Soit n < m. Calculons Pn | Pm . +
3
a −
− b − a b− ab
2
x
7
7 7 7
b 1 4 8 8 1 18
dn + b +
3
ab +
3
a b+
4
a +
2 2
a b
Pn | Pm = an am [(x − a)n (x − b)n ] 70 35 35 70 35
a d xn
dm
[(x − a)m (x − b)m ] d x . Doc. 9. Polynômes de Legendre.
d xm
b) c) d) On procède de même (doc. 10).
Vous effectuerez n + 1 intégrations par parties
successives. En tenant compte du fait que a et Maple dispose d’un package de polynômes ortho-
b sont racines d’ordre m de [(x − a)m (x − b)m ], gonaux et connaît les polynômes de Laguerre et
donc racines de ses dérivées jusqu’à l’ordre m −1, Hermite.

211
Analyse PC-PSI

Attention ! les polynômes fournis par Maple ne


sont pas unitaires. infinity

Avec Maple :
7 K*',)2+',2/2;I&>
[G, H , L, P, T , U ]
7 G)D"J&>G)C"J&>G)B"J&>G)A"J&>
7 /;2')G)A"J&"J:!DHHD&>
x 0
x infinity
2 x2 − 1
3
4x −3x
4 2
8x − 8x +1

1
7 6)D"J&>6)C"J&>6)B"J&>6)A"J&>
7 /;2' )6)A"J&"J:!*40*4*'IHH*40*4*'I&>

0,5
2x

2
4x −2

-1 -0,5 0 0,5 1 8 x 3 − 12 x
x
4 2
16 x − 48 x + 12
-0,5

infinity

-1
7 -)D"J&>-)C"J&>-)B"J&>-)A"J&>
7 /;2' )-)A"J&"J:EHH*40*4*'I&>

1−x
1 2
1−2x + x 0
2 -infinity x infinity
3 2 1 3
1−3x + x − x
2 6
2 2 3 1 4
1−4x +3x − x + x
3 24

Doc. 10. Polynômes de Tchebychev, Laguerre et Hermite.


c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

5 Suites et séries de fonctions


intégrables

5.1. Théorème de convergence dominée

La démonstration de ce théorème
Théorème 16 : Théorème de convergence dominée de Lebesgue
est hors programme
Soit ( f n ) une suite de fonctions continues par morceaux de I dans K
telles que :
• la suite de fonctions ( f n ) converge simplement sur I vers une fonction
f continue par morceaux sur I ;

212
7. Fonctions intégrables

• il existe une fonction w continue par morceaux, positive et intégrable Rapport X-ESPCI, 2001
sur I telle que, pour tout entier n, | f n | w (hypothèse dite de domi- « ...difficultés rencontrées pour uti-
nation). liser la convergence dominée. »
Alors : Rapport X-ESPCI, 2001
• les applications f n et f sont intégrables sur I ; « Il semble que, devant une ques-
tion de ce type, le candidat choi-
• la suite numérique fn converge vers f :
I I sisse un peu au hasard entre conver-
gence uniforme, dominée... »
lim fn = lim fn = f.
n→+∞ I I n→+∞ I

Pour s’entraîner : ex. 12 et 13.

Henri Lebesgue (1875-1941), mathématicien français. D’origine très modeste,


il entre à l’École normale supérieure après des études brillantes. Élève de
Borel, il construit en 1902 la théorie de l’intégration qui porte son nom. Le
théorème de convergence dominée date de cette période.

Application 8 ∞
2
Calcul de e−t d t
0

D’après École nationale du Génie de l’Eau et de 3) Montrer que :


n
l’Environnement de Strasbourg, 1996. x2 2
∀n 1 ∀x ∈ R x2 n⇒ 1− e−x

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n
−n

dx 2 x2 1
On pose, pour n 1 Bn = et ∀n 1 ∀x ∈ R e−x 1+
x2
n n 1 + x2
0 1+

n √
n
x2
n 4) Calculer Bn en posant x = n tan w. En dé-

Cn = 1− d x. 2

0 n duire e−t d t.
0
5.a) Montrer que la suite (Cn ) converge vers :
p
2 ∞
2
1) Soit n 1. Calculer In−1 = cos2n−2 w d w. e−t d t.
0 0

2

2) Montrer que, pour n fixé 1, la fonction b) Calculer Cn . En déduire e−t d t.


0
2 −n
x ∞
1
gn : x → 1 + est intégrable sur R+ . 6) Montrer que
2
e−t d t = G .
n −∞ 2

213
Analyse PC-PSI

p
2
Utilisons la formule de Stirling :
1) In−1 = cos2n−2 w d w
0 √
2p 2n−2 p
1 e iw
+e −iw Bn ∼ .
= dw 2
4 0 2
D’où
∞ √
1 1 2n − 2 2 p
= × 2p . e−x d x = .
4 22n−2 n−1 0 2
2) La fonction gn est continue et positive sur R+ . ⎧ n
De plus, gn (x) = +∞ O x −2n et la fonction ⎨ 1− x
⎪ 2 √
si x n
(x → x −2n ) est intégrable sur [1, +∞[ 5) a) Posons f n : x → n

⎩ √
3) L’inégalité, pour tous n 1 et x réel : 0 si x > n.

x2 Appliquons à la suite ( f n ) le théorème de conver-


x 2 < n ⇒ n ln 1 − −x 2 gence dominée.
n
• Les fonctions fn , pour n 1, sont continues
découle de la concavité de la fonction ln .
par morceaux sur R+ et intégrables sur R+ .
L’inégalité :
• La suite de fonctions ( f n ) converge simplement
2 x2 2
sur R vers f : x → e−x , continue.
∀n 1 ∀x ∈ R −x −n ln 1 +
n
• Et enfin, les fonctions f n sont majorées par f ,
est vérifiée pour la même raison. qui est intégrable sur R+ .

L’inégalité : Donc la suite (Cn ) converge vers
2
e−x d x.
n 0
x2 √
∀n 1 ∀x ∈ R 1 + x2 1+ b) Calculons Cn en posant x = n sin w. On ob-
n
√ p/2
est une conséquence de la formule du binôme. tient : Cn = n cos2n+1 w d w.
√ o
4) Calculons Bn en posant x = n tan w. On ob- D’où :
tient : √ √
p √ n In+1 Cn n In .
√ 2 p n 2n − 2
Bn = n cos2n−2 w d w = 2n−1 .
0 2 n−1 √ √

p −x 2 p
Dans le but de montrer la convergence de la suite Donc Cn ∼ ; d’où e dx = .
2 0 2
(Bn ), considérons la suite de fonctions (gn ) avec :
−n
6) La dernière question résulte du changement de
x2 variable u = x 2 .
gn (x) = 1+ .
n
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

∞ A
2 2
• Les fonctions gn sont continues, positives et in- e−x d x = lim lim e−x d x
a→0 A→+∞
tégrables sur R+ . 0 a

• La suite de fonctions (gn ) converge simplement U


e−u
sur R+ vers la fonction continue (x → e−x ).
2
= lim lim √ du
u→0 U →+∞ u 2 u
1
• La fonction positive et intégrable x → 1 1
1 + x2 = G .
majore chacune des fonctions gn . 2 2
Le théorème de convergence dominée permet d’af-
∞ √
firmer que la suite (Bn ) converge et : 2 1
D’où e−t d t = G = p.

2 −∞ 2
lim Bn = e−x d x . Ce résultat est à connaître.
n→+∞ 0

214
7. Fonctions intégrables

5.2. Intégration terme à terme d’une série de fonctions


Conformément au programme, nous admettrons le théorème suivant. Ce théorème ne règle pas certains
cas très simples, par exemple,
lorsque la série de fonctions est
Théorème 17 une série géométrique.
Soit (u n ) une suite de fonctions continues par morceaux de I dans K Considérons :
et telle que : 1 ∞ 1
dt
• pour tout n, u n est intégrable sur I ; (−t)n d t =
0 0 1+t
0
• la série de fonctions u n converge simplement sur I et sa fonction
1 n 1 ∞
somme, S, est continue par morceaux sur I ;
= (−t)k d t + (−t)k d t
0 0 0 n+1
• la série numérique |u n (t)| d t converge. n 1 1 n+1
I (−t)
= (−t)n d t + d t.
Alors : 0 0 0 1+t
• S est intégrable sur I ;
1
∞ ∞ (−t)n+1
Or, lim d t = 0.
• S= un = un . n→+∞ 0 1+t
I I 0 0 I Donc :
∞ 1
(−1)n+1 dt
Exemple : D’une intégrale à une série = = ln 2.
n 0 1+t
1
ln u
On considère la fonction f : u→ .
1 + u2 Donc :
1
1 ∞ ∞ 1
Montrons que f ∈ I(]0, 1], R) et exprimons f sous la forme d’une
0
(−t)n d t = (−t)n d t.
série. 0 0 0 0

La fonction f est continue et négative sur ]0, 1]. Mais le théorème précédent
De plus, f (u) ∼0 ln u, qui est intégrable sur ]0, 1]. ne s’applique pas, car la série
1
Donc f est intégrable sur ]0, 1]. t n d t diverge.
0
Nous savons que :

1
∀ u ∈ ]0, 1[ = (−u 2 )n .
1 + u2
0
n
Posons f n (u) = −u 2 ln u.
Alors :
• les fonctions f n sont continues et intégrables sur ]0, 1] ;

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• la série de fonctions fn converge simplement sur ]0, 1] vers f , conti-
nue sur I ;
• la série numérique :
1 1
Rapport Centrale, 2001
2n « Oubli des valeurs absolues lors
| fn | = − u ln u d u .
0 0 de l’hypothèse de convergence de la
converge. En effet :
série | fn | . »
1 1
u 2n+1 u 2n 1 I
u 2n ln u d u = lim ln u − du =−
0 x→0 2n + 1 x [x,1] 2n + 1 (2n + 1)2
Donc : ∞
Rapport Centrale, 2001
1 1
ln u (−1)n+1 « Fonction G souvent méconnue. »
f = du = .
0 0 1 + u2 (2n + 1)2
0

Pour s’entraîner : ex. 14.

215
Analyse PC-PSI

Application 9
La fonction G et la fonction z

Rappelons que les fonctions G et z sont définies, • On note f n les fonctions définies sur R+∗ par :
respectivement sur ]0, ∞[ et ]1, +∞[ , par :
∞ ∞ u → e−u n u x−1 .
G(x) = e−t t x−1 d t et z(x) = n −x
0 1 Ces fonctions sont positives, continues et inté-

grables sur R+∗ d’après le calcul ci-dessus.
t x−1
Montrer que ∀ x > 1 z(x)G(x) = d t. • La série de fonctions fn converge simple-
0 et − 1 +∗
ment sur R , car, pour u fixé strictement posi-
Première étape tif, la série numérique e−un u x−1 est une série
Fixons x > 1. géométrique, de raison e−u .

∞ ∞ • La série numérique e−un u x−1 d u
z(x)G(x) = n −x e−t t x−1 d t 0
n=1 0 converge d’après le calcul de la première étape.
∞ ∞ Donc, la fonction somme de la série de fonctions
= e t −t x−1 −x
n dt est intégrable sur R+∗ et, de plus :
n=1 0
∞ ∞
∞ ∞
z(x)G(x) = e−un u x−1 du
= e−un u x−1 d u 0 n=1
n=1 0
(en posant t = u n) ∞ ∞
= u x−1 e−nu du
Seconde étape 0 1

Pour intervertir le signe et l’intégrale, véri- ∞


u x−1 e−u ∞
u x−1
fions les hypothèses du théorème. = du = du .
0 1 − e−u 0 eu − 1

6 Fonctions déf inies par une


intégrale
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

I et J sont deux intervalles de R. Rapport X-ESPCI, 2001


« Très peu de candidats utilisent les
6.1. Continuité théorèmes au programme avec hy-
pothèse de domination. »
Théorème 18 : Continuité d’une fonction définie par une intégrale
Soit f : ((x, t) → f (x, t)) une fonction de I × J dans K. On suppose Rapport TPE, 2002
que : « ...insuffisamment appris en ana-
• f est continue par rapport à la première variable, x ; lyse, le théorème de continuité
d’une intégrale dépendant d’un pa-
• f est continue par morceaux par rapport à la seconde variable, t ; ramètre.
• il existe w dans I( J , R+ ) telle que :
L’application w ne dépend pas
∀ (x, t) ∈ I × J | f (x, t)| w(t) (hypothèse de domination). de x.

216
7. Fonctions intégrables

Alors : Les hypothèses de continuité


sont vérifiées en particulier
• pour tout x de I , la fonction (t → f (x, t)) est intégrable sur J ;
lorsque f est continue sur
• la fonction F, définie sur I par F(x) = f (x, t) d t, est continue I×J.
J Lorsque I et J sont des
sur I .
segments de R, l’hypothèse
de domination est vérifiée
Démonstration par la fonction constante
sup | f (x, t)|.
Cette démonstration est une application du théorème de convergence dominée. x∈I ,t∈J

• La fonction (t → f (x, t)) est continue par morceaux sur J . De plus, la ma-
joration ∀ t ∈ J | f (x, t)| w(t) entraîne l’intégrabilité sur J de la fonction
(t → f (x, t)).
• Notons a un point de I et fixons une suite (xn ) de points de I convergeant vers
a. Pour tout n, considérons l’application :

J→ K
gn :
t → gn (t) = f (xn , t)

Les hypothèses concernant f par rapport à t et l’hypothèse de domination per-


mettent d’affirmer que :
• la fonction gn est continue par morceaux de J dans K ;
• il existe une fonction w de I(J , R+ ) telle que |gn | w;
• la suite de fonctions (gn ) converge simplement sur J vers la fonction continue par
morceaux g, définie par g(t) = f (a, t) car la fonction f est continue par rapport à
la première variable.
On peut appliquer le théorème de convergence dominée et conclure par :

lim gn = g.
n→+∞ J J
Ou encore Rapport CCP, 1997
lim F(xn ) = lim f (xn , t) d t = f (a, t) d t = F(a) . « Les problèmes d’intégrales dé-
n→+∞ n→+∞ J J
pendant d’un paramètre sont sou-
La fonction F est continue en a . vent bien traités, ... l’exception de
la continuité et de la dérivabilité
sous le signe somme d’une fonction
Corollaire 18.1 définie sur un intervalle ouvert par
une intégrale impropre : les candi-

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
f est une fonction de I × J dans K. On suppose que :
dats essaient en général de vérifier
• f est continue par rapport à la première variable ; le critère de domination sur l’inter-
• f est continue par morceaux par rapport à la deuxième variable ; valle ouvert tout entier, alors que
continuité et dérivabilité étant des
• pour tout segment [a, b] contenu dans I , il existe wa,b dans I( J , R+ ) propriétés locales, il suffit la plu-
telle que (hypothèse de domination sur tout segment de I ) : part du temps de le vérifier pour
tout segment contenu dans l’inter-
∀ (x, t) ∈ [a, b] × J | f (x, t)| wa,b (t). valle ouvert de définition. »
Alors :
• pour tout x de I , la fonction (t → f (x, t)) est intégrable sur J ;
• la fonction F, définie sur I par F(x) = f (x, t) d t, est continue
J
sur I .

217
Analyse PC-PSI

Corollaire 18.2
f est une fonction continue de [a, b] × [c, d] dans K. Alors la fonc-
tion F, définie sur [a, b] par F(x) = f (x, t) d t, est continue sur
[c,d]
[a, b].


Exemple : La fonction Gamma, G(x) = e−t t x−1 d t
0
• La fonction :
R+∗ × R+∗ → R,
f :
(x, t) → e−t t x−1
est continue sur R+∗ × R+∗ .
Elle vérifie l’hypothèse de domination sur tout segment de R+∗ .
En effet, si 0 < a < b, on a :

∀ x ∈ [a, b] ∀ t ∈ R+∗ e−t t x−1 e−t max t a−1 , t b−1

et la fonction t → e−t max t a−1 , t b−1 est intégrable sur R+∗ .


G est donc continue sur R+∗ .
• Minorons G(x). Pour tout x 1 :
3 3
G(x) e−t t x−1 d t e−3 t x−1 d t e−3 2x−1 .
2 2

G(x)
D’où lim G(x) = +∞. De plus, lim = +∞, le graphe de G
x→+∞ x→+∞ x
admet, en +∞, une branche parabolique verticale.

Pour s’entraîner : ex. 15.

6.2. Dérivabilité
Rapport E3A, 2002
Théorème 19 : Dérivabilité d’une fonction définie par une intégrale
« Peu de candidats dérivent cor-
Soit f : ((x, t) → f (x, t)) une fonction de I × J dans K.
rectement une intégrale à un para-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

On suppose que : mètre. Les justifications de dériva-


tion sous le signe intégrale sont ab-
• pour tout x de I , la fonction (t → f (x, t)) est continue par morceaux sentes ou incorrectes. »
et intégrable sur J ;
∂ f
• f admet une dérivée partielle, , par rapport à la première compo-
∂x
sante ;

• cette dérivée partielle est continue par rapport à la première variable, x, Lorsque I et J sont des seg-
et continue par morceaux par rapport à la seconde, t ; ments de R, l’hypothèse de do-
mination est vérifiée par la fonc-
∂ f tion constante :
• ∃ w ∈ I( J , R+ ) ∀ (x, t) ∈ I × J (x, t) w(t)
∂x
∂ f ∂f
(hypothèse de domination de ). sup (x, t) .
∂x x∈I ,t∈J ∂x

218
7. Fonctions intégrables

Alors la fonction F, définie sur I par F(x) = f (x, t) d t, est de


J
classe C1 sur I et, pour tout x de I :
∂ f
F (x) = (x, t) d t .
J ∂x

Démonstration
Soit a dans I . Fixons une suite (xn ) d’éléments de I \ {a} qui converge vers a.
F(xn ) − F(a) f (xn , t) − f (a, t)
= d t.
xn − a J xn − a

Par hypothèse, pour t fixé, l’application (x → f (x, t)) est de classe C1 sur I .
Notons :
f (xn , t) − f (a, t) ∂ f
h n (t) = et h(t) = (a, t).
xn − a ∂x
• La suite de fonctions continues par morceaux (h n ) converge simplement sur J vers
la fonction continue par morceaux h.
• À t fixé, en utilisant l’inégalité des accroissements finis appliquée à la fonction
(x → f (x, t)) on a :

f (xn , t) − f (a, t) ∂f
sup (x, t) w(t) .
xn − a x∈I ∂x

Le théorème de convergence dominée s’applique à la suite de fonctions (h n ) :

lim hn = h.
n→+∞ J J

Donc :
F(xn ) − F(a) ∂ f
lim = (a, t) d t .
n→+∞ xn − a J ∂x
La fonction F est dérivable sur I et sa fonction dérivée est l’application :

∂ f
x→ (x, t) d t
J ∂x

qui est continue sur I d’après le théorème précédent. F est donc de classe C1
sur I .

Pour s’entraîner : ex. 16.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
+∞
dt
Exemple : Calcul de In (x) = n
0 x + t2
Soit x un réel strictement positif. On définit, pour tout entier n 1, la
fonction In ci-dessus.
• Un premier calcul
+∞
dt p
I1 (x) = = √ .
0 x + t2 2 x

• Dérivabilité de In
Soit a > 0. Considérons, pour n 1 fixé, la fonction f n définie sur
[a, +∞[×R+ par :
1
f n (x, t) = n .
x + t2

219
Analyse PC-PSI

Cette fonction est continue sur [a, +∞[×R+ et admet une dérivée partielle
continue sur [a, +∞[×R+ :

∂ fn n
(x, t) = − n+1
.
∂x x + t2
De plus :
n n
∀ (x, t) ∈ [a, +∞[ × R+ 0 n+1 n+1
.
x+ t2 a + t2
n
La fonction t→ n+1
est intégrable sur R+ . Nous en déduisons
a+ t2
que la fonction In est de classe C1 sur ]0, +∞[ et que In (x) = −n In+1 (x).
• Expression générale de In
Vous vérifierez par récurrence que, pour tout n 1, on a :

p (2n)! −(2n−1)/2
In (x) = x .
(2n − 1) 4n (n)!

6.3. Extensions

Corollaire 19.1
Soit f : ((x, t) → f (x, t)) une application de I × J dans K. On
suppose que :
• pour tout x de I , la fonction (t → f (x, t)) est continue par morceaux
et intégrable sur J ;
∂ f
• f admet une dérivée partielle, , par rapport à la première compo-
∂x
sante ;
• cette dérivée partielle est continue par rapport à la première variable, x,
et continue par morceaux par rapport à la seconde, t, ;
• pour tout segment [a, b] contenu dans I , on a :

∂ f
∃ w ∈ I( J , R+ ) ∀ (x, t) ∈ [a, b] × J (x, t) w(t)
∂x
∂ f
(hypothèse de domination de sur tout segment de I .)
∂x
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Alors la fonction F, définie sur I par F(x) = f (x, t) d t, est de


J
classe C1 sur I et :
∂ f
F (x) = (x, t) d t
J ∂x

Corollaire 19.2
Soit f une fonction de [a, b] × [c, d] dans K. On suppose que :
• f est continue sur [a, b] × [c, d].
∂ f
• f admet une dérivée partielle, , par rapport à la première compo-
∂x
sante continue sur [a, b] × [c, d].

220
7. Fonctions intégrables

Alors la fonction F, définie sur [a, b] par F(x) = f (x, t) d t, est


[c,d]
de classe C1 sur [a, b] et :
∂ f
F (x) = (x, t) d t .
[c,d] ∂x

Pour s’entraîner : ex. 17.

Application 10
Toujours la fonction gamma

1) Montrer que la fonction G est de classe C1 sur En vous inspirant de la question précédente, vous
R+∗ . montrerez par récurrence que la fonction G est de
2) Montrer que la fonction G est de classe C∞ classe C∞ sur R+∗ et :
sur R+∗ . ∞
3) Calculer G et G . ∀p 1 G( p) (x) = (ln t) p e−t t x−1 d t .
0
1)• Soit x > 0. La fonction (t → e−t t x−1 ) est
continue et intégrable sur R+∗ . 3) En particulier :


• La fonction f : ((x, t) → e−t t x−1 ) admet une
G (x) = (ln t)e−t t x−1 d t
dérivée partielle par rapport à la première compo- 0
sante. Et :
∂ f ∞
(x, t) = (ln t)e−t t x−1 et G (x) = (ln t)2 e−t t x−1 d t 0.
∂x 0
• Cette dérivée partielle est continue par rapport à La fonction G est donc convexe sur R+∗ . Nous
x et continue par rapport à t . pouvons tracer son graphe (doc. 11).
Soit [a, b] un segment inclus dans R+∗ . Alors, Avec Maple :
pour tout (x, t) de [a, b] × R+∗ :
7 2:4)*$1..1*)(#)9BDADD=(<
∂ f
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
−t a−1 b−1
(x, t) |(ln t)| e sup t ,t = w1 (t) .
∂x
Vous vérifierez que la fonction w1 est continue et 20
intégrable sur R+∗ .
La fonction G est de classe C1 sur R+∗ . 10
2) La fonction f admet une dérivée partielle
par rapport à la première composante à tout ordre
p 1. 1 2 3 4 5 t
∂p f
(x, t) = (ln t) p e−t t x−1 . Doc. 11. La fonction gamma.
∂x p

221
Analyse PC-PSI

I désigne un intervalle d’intérieur non vide et K est R ou C. Les fonctions considérées sont des
fonctions continues par morceaux sur I .

• Pour montrer que l’intégrale f converge, on peut :


I
• montrer que la fonction | f | est intégrable sur I .
x
• si I = [a, b[, on peut montrer que (x → f ) admet une limite à gauche en b.
a

• Pour montrer qu’une fonction f est intégrable sur I, on procède en deux étapes :
• on précise sur quel intervalle f est continue par morceaux : ([inf I , sup I [ , ] inf I , sup I ], ...) ;
• pour terminer, on partage éventuellement I en ] inf I , a] et [a, sup I [, avec a ∈ I et on applique
un critère d’intégrabilité sur chacun de ces intervalles.

• Critères d’intégrabilité globaux


La fonction f est continue par morceaux sur I .
• Critère par comparaison de fonctions
On montre l’existence de g, positive, continue par morceaux et intégrable sur I telle que :
|f| g.
• Critère utilisant une primitive de | f |
On introduit une primitive F de | f | et on montre que F est bornée sur I .
• Critère utilisant les segments contenus dans I
On montre l’existence d’une constante M telle que :
b
∀ [a, b] ⊂ I |f| M.
a

• Critères d’intégrabilité locaux : comparaison de fonctions


La fonction f est continue par morceaux sur ]a, b].
• On cherche g, continue par morceaux, positive et intégrable sur ]a, b] telle que f =a O(g).
• On cherche une fonction g continue par morceaux et intégrable sur ]a, b] telle que f ∼a g.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

On pourra procéder de manière analogue pour un intervalle [a, b[ .


• Critère par comparaison avec une série (PSI)
Soit f dans CM R+ , R+ , décroissante.
Pour montrer que f est intégrable sur R+ , il suffit de montrer que la série f (n) converge.

• Pour intervertir somme et intégrale sur un intervalle I d’une série de fonctions :


• lorsqu’il s’agit d’une série géométrique, on raisonne directement en calculant la somme partielle ;
• sinon, on peut utiliser le théorème de convergence dominée ;
• on peut aussi utiliser le théorème d’intégration terme à terme d’une série de fonctions.

222
7. Fonctions intégrables

Exercices résolus
p/2
1. Calcul de (− ln(sin(x)) d x
0
ÉNONCÉ
m−1
2m kp
1) Factoriser dans R[X] X − 1 et en déduire une expression simplifiée de Im = sin .
2m
k=1
p
2) Montrer que la fonction − ln(sin) est intégrable sur 0, .
2
p/2
3) Déduire de la question 1 la valeur de (− ln(sin(x)) d x.
0

CONSEILS SOLUTION

1) Nous savons que :


2m
ikp
X 2m − 1 = X − exp
m
k=1
m−1
kp
= X2 − 1 X 2 − 2X cos +1 .
m
k=1
Par conséquent :
m−1
kp
X 2m−2 + X 2m−4 + . . . + 1 = X 2 − 2X cos +1 .
m
k=1
En particulier, pour x = 1, on obtient :
m−1 m−1
kp kp
m = 2m−1 1 − cos = 22(m−1) sin2 .
m 2m
k=1 k=1
m−1 √
kp m
Et : sin = .
2m 2m−1
k=1
p
2) La fonction (x → − ln(sin(x))) est continue sur 0, . De plus,

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2
− ln(sin(x)) ∼0 − ln(x) et la fonction − ln est intégrable sur ]0, 1]. La
p
fonction − ln(sin) est donc intégrable sur 0, .
y 2
3) Considérons, ci-contre, le graphe de la fonction (x → − ln(sin x)) .
p
La fonction − ln(sin) est décroissante sur 0, , donc :
2
m−1 p/2
p kp
− ln sin (− ln (sin(x))) d x .
2m 2m 0
1
kp
2n
Par ailleurs, fixons ´ > 0. Puisque la fonction − ln(sin) est intégrable
p
sur 0, , il existe a > 0 tel que, pour tout a de ]0, a[ , on ait :
2
a

(k −1)p (k +1)p p x (− ln(sin(x))) d x ´.


0 0
2n 2n 2

223
Analyse PC-PSI

1
Pour tout m > , on a alors : aa
a
p/2 m−1
p kp
(− ln(sin(x))) d x ´+ − ln sin .
0 2m 2m
1

D’où :
m−1 p/2
p kp
− ln sin (− ln(sin(x))) d x
2m 2m 0
1
m−1
p kp
´+ − ln sin .
2m 2m
1
Puis :
p/2
p p
− ln Im (− ln(sin(x))) d x ´− ln Im .
2m 0 2m
On en déduit :
p/2
p
(− ln(sin(x))) d x = ln(2) .
0 2

2. Deux expressions d’une même fonction


ÉNONCÉ
1
On considère, pour x réel, la fonction F définie par F(x) = exp t x ln t d t.
0
1) Montrer que la fonction F est définie sur R.
2) Montrer qu’elle est croissante et continue sur R.
3) Déterminer lim F(x) et lim F(x).
x→+∞ x→−∞

4) Établir, pour x > 0, l’égalité :



(−1)n
F(x) = .
(nx + 1)n+1
0
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

CONSEILS SOLUTION

1) Fixons le réel x et considérons la fonction wx définie sur ]0, 1] par


wx (t) = exp t x ln t . Cette fonction est continue sur ]0, 1] et se prolonge
par continuité en 0 en posant :
1 si x>0
wx (0) =
0 si x 0
La fonction wx est donc intégrable sur ]0, 1] et F est définie sur R.
Prendre x 1 x 2 et comparer F(x 1 ) 2) Considérons deux réels x 1 et x 2 tels que x 1 x 2 . Alors, pour tout t
et F(x 2 ). de ]0, 1], nous pouvons écrire : t x1 t x2 , puis :
exp t x1 ln t exp t x2 ln t .
La fonction F est croissante sur R.

224
7. Fonctions intégrables

Soit [a, b] un segment de R et w la fonction de [a, b]×]0, 1] dans R,


définie par w(x, t) = exp t x ln t . Alors :
• la fonction w est continue par rapport à x sur [a, b] et continue par
rapport à t sur ]0, 1] ;
• pour tout x de [a, b], on a w(x, t) w(b, t) ;
• la fonction (t → w(b, t)) est intégrable sur ]0, 1].
Ainsi, la fonction F est continue sur tout segment de R. Elle est continue
sur R.
On pourra montrer que, pour tout 3) • Travaillons d’abord avec x > 0.
x>0 : 1
Pour tout t de ]0, 1], on a e−x ln t −x ln t. D’où : t x ln t − ;
x
1 1
exp − exp t x ln t puis exp − exp t x ln t 1.
x x
pour étudier la limite de F en +∞. Nous en déduisons lim F(x) = 1.
x→+∞
On pourra choisir a dans ]0, 1[ et • Supposons ensuite x < 0 et a dans ]0, 1[.
partager l’intégrale en deux pour étu- Pour tout t de ]0, a[, nous avons successivement ln t < ln a < 0, puis
dier la limite de F en −∞ . t x > ax > 0 et enfin :
exp t x ln t < exp ax ln a .
Par conséquent :
a 1
0 < F(x) = exp t x ln t d t + exp t x ln t d t
0 a
a exp ax ln a + (1 − a) .
Remarquons ensuite que, si a est fixé, on a :
lim exp ax ln a = 0.
x→−∞

Il suffit alors de fixer ´ > 0, puis de choisir a dans ]0, 1[ tel que :
(1 − a) < ´.
On choisit ensuite M réel vérifiant pour tout x < M :
0 < a exp ax ln a ´.
Ceci montre que lim F(x) = 0.
x→−∞
On pourra utiliser l’égalité : 4) Supposons x > 0.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

∞ x t nx (ln t)n
un Écrivons, pour t dans ]0, 1], t t = exp t x ln t = et po-
exp(u) = n!
n! 0
0 t nx (ln t)n
sons, pour tout n, u n (t) = . Les fonctions u n sont continues
n!
sur ]0, 1] et se prolongent par continuité en 0 en posant u n (0) = 0. Étu-
dions la convergence de la série de fonctions u n sur [0, 1]. Soit g la
fonction définie sur [0, 1] par g(t) = t x ln t.
1
t 0 e− x 1
g (t) − 0 +
0 0
g(t)
1

xe

225
Analyse PC-PSI

1 1
un ∞ = et la série numérique converge. La série
n!(ex)n n!(ex)n
de fonctions de la variable t, u n , converge normalement sur [0, 1].
On peut donc permuter l’intégrale et la somme :
1 ∞ ∞ 1 nx
t nx (ln t)n t (ln t)n
F(x) = dt = dt
0 n! 0 n!
0 0
∞ 1
1 n
= t x ln t dt .
n! 0
0

1
n
On calcule, pour n 1, t x ln t d t en utilisant une intégration par
0
parties sur [´, 1], avec 0 < ´ < 1.
1 1
n
(t x ln t)n d t = − t nx (ln t)n−1 d t .
0 nx + 1 0

On montre alors, par récurrence que, pour tout n 1:


1
n (−1)n n!
t x ln t dt = .
0 (nx + 1)n+1
et on conclut, pour tout x > 0 :

(−1)n
F(x) = .
(nx + 1)n+1
0
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

226
Exercices
b
1 dx
Montrer que la fonction t → cos2 est inté- Existence et calcul de √ , où
t a (b − x))(x − a)
p 0 < a < b.
grable sur 0, .
2
1
ln(t)
Existence et calcul de −√ d t.
0 t(1 − t)3/2
Montrer que, pour tout n 1, la fonction
f : x → | ln x|n est intégrable sur ]0, 1] et calculer
1 f est une fonction continue et de carré intégrable de
| ln x|n d x.
0 R+ dans C. Montrer que :
x
1
lim √ f (t) d t = 0 .
x→+∞ x 0
Existence et calcul de :
(On pourra fixer B > 0 et intégrer sur [0, B] et sur [B, x] .)
1
dt 1
.
0 (1 + t) 3 t 2 (1 − t) Étudier la suite nx(1 − x)n d x .
0

∞ ∞
sin(x) 1
(PSI) On considère la fonction f définie sur R par : Montrer que dx = .
0 ex − 1 1
1 + n2
1
f (x) = .
1 + x 2 | sin x|3/2 Montrer que :
Montrer que f est intégrable sur R. ∞
∞ √ n!
e−x cos( x) d x = (−1)n
0 0
(2n)!
Existence et calcul des intégrales : Indication

p/2
x ∞
Arctan (x) On pourra utiliser l’écriture de cos( x) comme somme d’une
1) d x ; 2) d x. série.
0 tan x 0 x(1 + x 2 )
Indication
(D’après Écrin, 1996.)
p/2
p ln 2
On pourra utiliser − ln(sin(x)) d x = établi en dt ∞
0 2 a étant un réel, on pose F(a) = .
exercice résolu. 0 1 + ta
Montrer que F est continue sur son domaine de définition.
1
ln(t)
Existence et calcul de −√ d t.
0 1−t Les notations sont les mêmes que dans l’exercice pré-

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
cédent.
Arctan x
1) La fonction f : x→ est-elle inté- 1) Montrer que F est de classe C1 sur ]1, +∞[ et détermi-
x ln(2 + x 2 )
ner F .
grable sur ]0, +∞[ ?
2) Pour quelles valeurs de t, la fonction f définie par 2) Montrer que F 0.
1 1−x Indication
f (x) = est-elle intégrable sur ]0, 1[ ?
x −t x On pourra couper l’intégrale en deux et faire un changement de
variables.
Montrer que, pour tout n de N, la fonction 3) Préciser lim F(n). En déduire lim F.
n→+∞ +∞
n 2
f n : (t → t (ln t) ) est intégrable sur ]0, 1] et calculer son 4) Déterminer lim+ F(a).
1 a→1

intégrale u n = t n (ln t)2 d t en fonction de n. 5) Donner le tableau de variations de F et l’allure de son


0 graphe.
1
(ln t)2
En déduire une expression de d t sous la forme ∞ √
t +1 2 p
d’une série.
0
On rappelle que e−x d x = .
0 2

227
Analyse PC-PSI


2
1) Soit a > 0. Calculer e−ax d x. 4) Donner une expression de J (l) comme somme d’une série
0 convergente.
2) En déduire, pour tout p de N, la valeur de :
∞ 2
5) En déduire que :
x 2 p e−ax d x . ∞
0 1 (−1)n
I (l) = + 2l .
∞ 2 l 1
l2 − n 2
3) Calculer, pour a > 0, xe−ax d x.
0
4) En déduire, pour tout p de N, la valeur de : Soit f une application continue de R dans
∞ 2
C, 1-périodique.
x 2 p+1 e−ax d x .
0 n+1
f (t)
On pose u n = d t.
n t
Soit a > 0 . Préciser pour quelles valeurs de a et b
1) Donner une condition nécessaire et suffisante pour que la
| sin x|a série u n converge.
la fonction f : x → est intégrable sur R+∗ .
xb
2) En déduire une condition nécessaire et suffisante pour que la
* f (t)
Soit f une fonction de classe C2 de R+ dans R+∗ fonction t → soit intégrable sur [1, +∞[.
t
f
et a < 0, tels que lim = a. 3) Donner une condition nécessaire et suffisante pour que l’in-
+∞ f ∞
+ f (t)
Montrer que la fonction f est intégrable sur R . tégrale d t soit convergente, mais non absolument
1 t
En déduire la nature de la série f (n). convergente.

*
Soit a et b deux réels strictement positifs. Montrer On considère, pour tout réel a, la fonction :
∞ n 1 a−1 ∞ n
(−1) t (−1) f : x → x a ei x
que = d t. En déduire .
0
a + nb 0 1 + tb 0
3n + 1 1) Déterminer les valeurs de a pour lesquelles f est inté-
grable sur [1, +∞[.
* dx ∞
On définit In = . 2) Montrer que, si a appartient à [−1, 0[, l’intégrale
(1 + x) . . . (n + x)
0
+∞
a ix
1) Calculer In et étudier la limite de la suite (In ). x e d x est convergente et donner une relation entre :
1
1 +∞ +∞
2) On pose f n (x) = . En considérant x a ei x d x et x a−1 ei x d x.
(1 + x) . . . (n + x)
1 1 1
f n (x)
, donner un équivalent de f n (x) d x. +∞
f n (x) 0 3) Lorsque a 0, montrer que x a cos x d x diverge.
1 1
dx Qu’en conclure pour :
3) Montrer que = n In+1 et en déduire
0 (1 + x) . . . (n + x) +∞

la nature de la série In . x a ei x d x?
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

* 4) Qu’en déduire pour les intégrales :


On considère, pour l ∈ ]0, 1[, la fonction g définie +∞ +∞
1 x a cos x d x et x a sin x d x
sur ]0, 1[ par g(x) = 1−l . 1 1
x (1 − x)l ∞
a
1) Montrer que g est intégrable sur ]0, 1[. 5. a) Déterminer le signe de x sin x d x lorsque a ap-
1 0
On note I (l) = g(x) d x. partient à [−1, 0[.
0

2) À l’aide d’un changement de variable homographique, mon- b) Montrer que les intégrales :
trer que : ∞ ∞
+∞
du cos(x 2 ) d x et sin(x 2 ) d x
I (l) = . 0 0
0 u 1−l (1 + u)
sont convergentes.
3) En déduire l’expression de I (l) au moyen de J (l) et de
1 ∞
du
J (1 − l), où J (l) = . Préciser le signe de sin(x 2 ) d x.
0 u
1−l (1 + u)
0

228
7. Fonctions intégrables

* 3) On suppose f de classe C1 , de dérivée bornée sur R+ et


a est un réel fixé.
telle que f (0) = 0. Déterminer un équivalent de (In − L).
a 2 2
n 2 x 2 e−n x
1) Étudier lim d x. h étant une fonction de classe C1 de R dans R,
n→+∞ −∞ 1 + x2
x
a 2 2 h(t)
n 3 x 2 e−n x on définit la fonction F par F(x) = √ d t.
2)Étudier lim d x. x2 − t2
n→+∞ −∞ 1 + x2 0

Montrer que F est de classe C1 sur R si, et seulement si :


* h (0) = 0 = h(0).
1) Montrer que :
n
x n ∞ *
lim 1− ln(x) d x = e−x ln(x) d x Soit f une fonction continue et intégrable de R+
n→+∞ 0 n 0
dans R.
2) En déduire la valeur de cette intégrale.
1) Montrer que, pour tout x 0, la fonction t → e−xt f (t)
est intégrable sur R+ .
On considère une fonction f continue et bornée sur ∞
R et un réel t > 0. On pose, pour tout x 0, w(x) = e−xt f (t) d t.
0
1) Montrer que la fonction w : x → f (x) exp −t x 2 est 2) Montrer que lim xw(x) = f (0).
x→+∞
intégrable sur R.
3) Montrer que w est continue sur R+ .
2
2) Calculer la limite de f (x) exp −t x d x lorsque t
R ∞
tend vers +∞. e−t
Soit f la fonction définie par f (x) = d t.
3) On suppose f (0) = 0. 0 1 + xt
2 1) Étudier f . Montrer que f est de classe C∞ sur un do-
Donner un équivalent de f (x) exp −t x d x lorsque t
R
maine à préciser.
tend vers +∞. 2) Déterminer f (0), f (0) et lim f (x).
x→+∞
+
f est une fonction continue et bornée de R 3) Résoudre l’équation différentielle x 2 y + y = x sur
dans R. ]0, +∞[.

1) Déterminer lim f (x)e−nx d x. Montrer qu’il existe une unique solution g telle que :
n→+∞ 0
∞ lim g(x) = 0.
x→0
2) Posons In = n f (x)e−nx d x ; déterminer :
0 Vérifier que g(x) = x f (x).
L = lim In . Déterminer la limite de g(x) lorsque x tend vers +∞.
n→+∞

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

229
Séries
entières 8
Dans les chapitres précédents d’Analyse, nous
avons manipulé certaines fonctions exprimées
comme sommes de séries, par exemple :
• pour tout x de ] − 1, 1[ :

1
= xn
(1 − x) n=0

• pour tout z de C :

z
e =

zn
n!
O B J E C T I F S

n=0
Définition des séries entières.
• pour tout x de R : Rayon de convergence d’une série entière.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

∞ Disque de convergence et intervalle de


x 2n
cos(x) = (−1)n convergence d’une série entière.
n=0
(2n)!
Somme et produit de Cauchy de deux séries
entières.
Dans ces trois exemples, chaque fonction
considérée est décrite comme fonction somme Convergence normale sur tout compact du
disque de convergence.
d’une série de fonctions u n , où u n est une
fonction monôme, nulle ou de degré n : Primitive et dérivée d’une fonction somme
de séries entières.
u n (x) = an x n . Fonction développable en série entière.
Formule du binôme généralisée.
Le but de ce chapitre est l’étude systématique de
ces séries de fonctions appelées séries entières. Développements classiques.

230
8. Séries entières

1 Séries entières réelles


ou complexes, les déf initions

1.1. Définition d’une série entière


Soit (an ) une suite de nombres complexes, la série entière de la variable
réelle x associée à la suite (an ) est la série de fonctions de R dans C
notée an x n . Le nombre an est appelé le n-ième coefficient de la série
entière an x n .
De même, la série entière de la variable complexe z associée à la suite (an )
est la série de fonctions de C dans C notée an z n .
Exemples
1) Les fonctions sommes par-
n zn z 2n+1 tielles d’une série entière sont des
z , et sont des séries entières.
n! (2n + 1)! fonctions polynômes.
On peut identifier le polynôme a0 + · · · + a p z p à une série entière dont les 2) Pour z = 0, la série
coefficients sont nuls à partir de l’indice p + 1. a n z n converge. Sa somme
vaut : a0
1.2. Lemme d’Abel
Précisons le domaine de conver-
Lemme gence d’une série entière, c’est-à-
Soit an z n une série entière et z 0 un nombre complexe non nul. dire le domaine de définition de sa
Si la suite (an z 0n ) est bornée, alors pour tout nombre complexe z : fonction somme.
n
z
an z n = O .
z0

Théorème 1 : Lemme d’Abel


Soit an z n une série entière et z 0 un nombre complexe non nul.
Si la suite (an z 0n ) est bornée, alors, pour tout nombre complexe z tel
que |z| < |z 0 |, la série numérique an z n est absolument convergente.

Démonstration

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Vous rédigerez la démonstration en écrivant :
n
z
∀ z0 = 0 |an z n | = |an z 0n | .
z0

z
Pour 0 < |z| < |z 0 |, une série géométrique de raison converge.
z0

1.3. Rayon de convergence


Rapport X-ESPCI, 2001
Étant donné une série entière n
an z , on note A l’ensemble des réels po- « Les séries entières sont toujours
sitifs r tels que la suite (an r n ) soit bornée. On constate aisément que : en difficulté par leur rayon de
convergence dont on ne connaît pas
• 0 ∈A ; la signification, pas plus que le
• A est un intervalle, car si r est dans A, alors [0, r ] ⊂ A. lemme d’Abel. »

231
Analyse PC-PSI

On définit le rayon de convergence R de la série entière an z n : Le sup est pris dans R ∪ {∞} .

R = sup A = sup{r ∈ R+ ; (an r n )n∈N bornée}

Exemples
Pour la série entière nz n :
A = [0, 1[ et R = 1.
x n
Si a est un réel strictement positif, pour la série entière :
a
A = [0, a] et R = a.
rn
On sait que, pour tout réel r > 0, la suite tend vers 0. Donc, pour On constate par ces exemples que
n!
n tout élément de R+ ∪ {+∞} est
z
la série entière : rayon de convergence d’une série
n!
entière.
A = [0, +∞[ et R = +∞.
Pour la série entière n!z n :
A = {0} et R = 0.

1.4. Convergence d’une série entière

Ce théorème ne permet pas de


Théorème 2
conclure quant à la nature de la
Soit an z n une série entière de rayon de convergence R.
série numérique an z n pour
• Pour tout complexe z vérifiant |z| < R, la série numérique an z n un nombre complexe z de mo-
est absolument convergente. dule R. L’étude systématique
de ce cas est hors programme.
• Pour tout complexe z vérifiant |z| > R, la série numérique an z n
est grossièrement divergente.

Démonstration
Soit an z n une série entière de rayon de convergence R. On désigne par A l’en-
semble des réels positifs r tels que la suite (an r n ) soit bornée. Rapport X-ESPCI, 2001
Puisque R = sup A, on peut dire que : « Les candidats débutent souvent
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

• si |z| < R = sup A, il existe un élément r de A tel que : |z| < r . mal leur épreuve ... étude incom-
La suite (an r n ) est bornée et, d’après le lemme d’Abel, la série numérique an z n plète de la série entière (recherche
est absolument convergente ; du rayon de convergence R , étude
• si |z| > R, |z| n’est pas dans A , donc la suite (an z n ) n’est pas bornée et la en +R ou −R ). »
série an z n est grossièrement divergente.

Si la série entière an z n a un rayon de convergence R et si la série


|an |R n converge, alors la série numérique an z n converge pour tout
z du disque fermé {z ∈ C||z| R} , car elle converge absolument.
Exemples
Les trois exemples ci-dessous illustrent le fait que, pour une série entière
an z n de rayon de convergence R, le comportement de la série pour
les valeurs de z telles que |z| = R n’est pas déterminé par le théorème 2.

232
8. Séries entières

zn
La série entière converge si, et seulement si, |z| < 3, car c’est Rapport Mines-Ponts, 2000
3n
z « Une partie d’entre eux n’a pas
une série géométrique de raison . Son rayon de convergence est 3 et, pour
3 l’idée de corriger les anomalies ré-
tout nombre complexe z tel que |z| = 3, la série diverge. sultant des calculs obtenus : par
zn zn exemple un rayon de convergence
La série entière converge si |z| < 1, car < |z|n . Elle
n n infini avec une fonction f qui
zn 1
diverge grossièrement si |z| > 1, car, dans ce cas, la suite tend vers s’écrit f (x) = √ .»
n (4 − x)
zn
+∞. Donc son rayon de convergence vaut 1. On sait que la série Rapport X-ESPCI, 2001
n
converge pour z = −1 et diverge pour z = 1. « la recherche du rayon de conver-
Vous verrez en exercice que cette série converge pour tout nombre complexe z gence se résume pour beaucoup
tel que |z| = 1 et z = 1. de candidats à l’étude du rapport
zn an+1
La série entière converge absolument pour tout z tel que , ils se trouvent désemparés
2n n 2 an
|z| 2 et diverge grossièrement pour tout z tel que |z| > 2. Son rayon lorsqu’il faut utiliser d’autres argu-
de convergence vaut 2 et elle converge pour tout z tel que |z| = 2. ments. »

Théorème 3 La série Σ a n z n
Soit an z n une série entière de rayon de convergence R. Alors : diverge si |z| > R

R = sup{r ∈ R+ ; (an r n )n converge vers 0}.

O R
La série Σ a n z n
Corollaire 3.1
converge si |z| < R
Soit an z n une série entière de rayon de convergence R. Alors :
R = sup{r ∈ R+ ; an r n converge}.
Doc. 1. Le disque de convergence
d’une série entière.
1.5. Disque de convergence, intervalle de convergence Le domaine de convergence de
la série entière de la variable
Soit an z n une série entière de rayon de convergence R. Dans le plan complexe an z n est compris
complexe, on appelle disque de convergence de la série entière le disque entre la boule ouverte B O(0, R)
ouvert de centre O , de rayon R, c’est-à-dire : et la boule fermée B F(0, R).

{z ∈ C | |z| < R} .

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Le domaine de convergence de la
série entière de la variable réelle
Le disque de convergence est le plus grand disque ouvert de centre O en tout an x n est compris entre l’in-
point duquel la série entière an z n converge absolument. tervalle ouvert ] − R, R[ et l’in-
tervalle fermé [−R, R]
Soit an x n une série entière de rayon de convergence R, on ap-
pelle intervalle de convergence de la série entière l’intervalle ouvert
] − R, R[.
Rapport X-ESPCI, 2001
« Assez peu de candidats se sont
L’intervalle de convergence est le plus grand intervalle ouvert de centre O rendus compte qu’il fallait utiliser
en tout point duquel la série entière an x n converge absolument. la convergence absolue de la série
entière à l’intérieur du disque de
Pour s’entraîner : ex. 1. convergence. »

233
Analyse PC-PSI

Application 1
Quelques calculs de rayon de convergence

Soit an z n une série entière de rayon de La suite (an r n ) est aussi bornée. Donc A ⊂ A
convergence R. Prouver que les séries entières et R R.
suivantes ont aussi R comme rayon de conver- Soit r ∈ [0, R[, on fixe un réel s tel que
gence : r < s < R. Pour tout n, on peut écrire :
1) |an |z n . r n
nan r n = an s n n .
2) a an z n
où a est un nombre complexe non s
nul. r
n
Puisque ∈ [0, 1[,
3) nan z . s
z n+1 r n
4) an . lim n =0 et nan r n = o(an s n ).
n+1 n→+∞ s
1) La suite (an z n ) est bornée si, et seulement si, la Or la série an s n est absolument convergente,
suite |an |z n l’est aussi.
donc la série nan r n aussi et [0, R[⊂ A .
2) On utilise le même argument qu’au 1).
On en déduit que R = R .
3) Notons A = {r ∈ R+ |(an r n ) bornée } ,
4) D’après la question 3), le rayon de convergence
R = sup A, A = {r ∈ R+ |(nan r n ) bornée }
de :
et R = sup A . z n+1
Soit r ∈ A , alors la suite (nan r n ) est bornée. an
n+1
Pour tout n de N∗ :
est le même que celui de an z n+1 . Ceci permet
n n
|an r | |nan r |, de conclure.

2 Calcul du rayon de convergence


et exemples
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

2.1. Calcul du rayon de convergence par comparaison

Rapport X-ESPCI, 2001


Théorème 4 « Pour déterminer l’ensemble de
Soit an z n une série entière. convergence d’une série entière,
beaucoup se contentent de chercher
• Si la série numérique an z 0n converge pour un certain z 0 , le rayon le rayon de convergence. »
de convergence R de la série entière an z n est tel que |z 0 | R.
• Si la série numérique an z 1n diverge pour un certain z 1 , le rayon
de convergence R de la série entière an z n est tel que R |z 1 |.

234
8. Séries entières

Corollaire 4.1
Soit an z n une série entière.
• Si la suite numérique (an z 0n ) est bornée pour un certain z 0 , alors le
rayon de convergence R de la série entière an z n est tel que :
|z 0 | R. Les inégalités sont larges.

• Si la suite numérique (an z 1n ) n’est pas bornée pour un certain z 1 , alors


le rayon de convergence R de la série entière an z n est tel que :
R |z 1 |.

Corollaire 4.2
Soit an z n une série entière.
• Si la suite numérique (an z 0n ) converge vers 0 pour un certain z 0 , alors
le rayon de convergence R de la série entière an z n est tel que :
|z 0 | R.
• Si la suite numérique (an z 1n ) ne converge pas vers 0 pour un certain
z 1 , alors le rayon de convergence R de la série entière an z n est tel
que :
R |z 1 |.

Pour s’entraîner : ex. 2.

2.2. La règle de d’Alembert


Rapport X-ESPCI, 2001
Théorème 5. Règle de d’Alembert pour les séries entières « Quant au rayon de convergence,
Soit an z n une série entière vérifiant les hypothèses suivantes : hors d’Alembert point de salut. »
• pour tout entier n, an = 0 ;
an+1
tend vers un élément L de R+ ∪ {+∞} .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• la suite
an
Alors, le rayon de convergence de la série entière an z n est :

⎪ 1 Rapport TPE, 2002

⎪ si L ∈ R+∗
⎨ L « ... dictature de la règle dite de
R= +∞ si L=0 d’Alembert pour étudier les séries



⎩ et les rayons de convergence, avec
0 si L = +∞
des dégâts spectaculaires. »

Démonstration
Poser u n = an z n et utiliser la règle de d’Alembert pour les séries numériques.

Pour s’entraîner : ex. 3.

235
Analyse PC-PSI

2.3. Exemples
n! Rapport Centrale, 1998
Calcul du rayon de convergence, R, de la série entière zn
nn « Une série entière peut avoir un
La règle de d’Alembert est parfaitement adaptée à cet exemple. rayon de convergence R sans que
n! an+1 an+1 1
Notons an = n . On a : an = 0 ; lim = e−1 . Donc R = e. la limite de soit . »
n n→+∞ an an R
an+1
x 2n « Si la limite de n’existe pas,
Calcul du rayon de convergence, R, de la série entière an
(2n)! alors... c’est la panique »
On ne peut pas appliquer la règle de d’Alembert pour les séries entières, car
tous les coefficients d’indices impairs de cette série entière sont nuls.
x 2n
En revanche, pour x = 0, si l’on pose u n = , on constate que :
(2n)!
u n+1
u n = 0 et lim = 0.
n→+∞ u n
On en déduit, par la règle de d’Alembert sur les séries numériques, que la série
u n converge et que R = +∞.

Calcul du rayon de convergence de la série entière an x 2n , sachant


que celui de an x n vaut R
On ne connaît pas la suite (an ), l’utilisation de la règle de d’Alembert Ce résultat n’est pas utilisable di-
est exclue. En revanche, on peut poser t = x 2 , la série an t n converge rectement dans une copie. Il faut
le redémontrer si besoin est. La
pour |t| < R et diverge pour |t| > R. Puisque t = x 2 , la série an x 2n
√ √ méthode utilisée pour l’obtenir
converge pour |x| < R et diverge pour |x| > R. est à connaître.
Donc, si le rayon de convergence de la série entière an x n vaut R, celui
√ √
de an x 2n vaut R. (On convient que ∞ = ∞.)

3 Opérations sur les séries entières

3.1. Sommes de séries entières


c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Théorème 6
Soit an z n et bn z n deux séries entières de rayons de convergence
respectifs R et R .
On note r le rayon de convergence de la série entière (an + bn )z n ,
somme de ces deux séries entières. Alors :
• r min(R, R ) ;
• pour tout z tel que |z| < min(R, R ) :
∞ ∞ ∞
(an + bn ) z n = an z n + bn z n ;
n=0 n=0 n=0

• si R = R , alors r = min(R, R ).

236
8. Séries entières

Démonstration
Regarder les disques de convergence des deux séries considérées.

Dans le cas R = R , on peut avoir r > min(R, R ). Considérer les séries


entières de rayon de convergence 1 :
1
xn et − 1 x n.
3n
Rappel 1
3.2. Produit de Cauchy de séries entières
Soit deux séries à termes com-
Soit an z n et bn z n deux séries entières. Fixons un nombre complexe plexes u n et vn .
n n
z et notons u n = an z et vn = bn z . Le produit de Cauchy des sé-
n n
ries u n et vn est la sé-
On constate que u j vn− j = (a j bn− j ) z n .
j =0 j =0 rie de terme général :
Ainsi, le produit de Cauchy de deux séries entières est une série entière. n
wn = u j vn− j .
j =0
Le produit de Cauchy des séries entières an z n et bn z n est la
série entière cn z n , avec :
n
cn = a j bn− j .
j =0 Rappel 2
Si les séries numériques un
et vn sont absolument
Théorème 7 convergentes, alors la série
Soit an z n et bn z n deux séries entières de rayons de convergence produit de Cauchy wn est
respectifs R et R . absolument convergente.
De plus, dans ce cas, les sommes
Notons cn z n la série entière produit de Cauchy de ces deux séries de ces séries vérifient l’égalité :
et R son rayon de convergence.
+∞ +∞ +∞
Alors :
un vn = wn .
• pour tout nombre complexe z tel que |z| < min(R, R ), les trois séries n=0 n=0 n=0
numériques an z n , bn z n et cn z n sont absolument conver-
gentes. De plus :

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
+∞ +∞ +∞
cn z n = an z n bn z n ;
n=0 n=0 n=0
• R min(R, R ).

On ne peut, a priori, rien affirmer de plus au sujet du rayon de convergence de


la série entière cn z n , ainsi qu’un exemple va nous le montrer. O R' R

Exemple
Définissons la suite (an ) en posant a0 = 1 et an = 2 pour n ∈ N∗ .
Définissons la suite (bn ) en posant b0 = 1 et bn = 2(−1)n pour n ∈ N∗ .
Doc. 2. Convergence d’une série
Le produit de Cauchy des deux séries entières est noté cn x n .
somme ou produit de deux séries
Alors c0 = 1 et, en traitant deux cas suivant la parité de n, on prouvera que entières sur le plus petit des deux
cn = 0 pour n ∈ N∗ . disques.

237
Analyse PC-PSI

Les deux séries entières ont un rayon de convergence qui vaut 1 et leur produit
de Cauchy a un rayon de convergence infini.
Pour conclure, vous vérifierez que :
+∞ +∞ +∞
1+x 1−x
∀ x ∈ ] − 1, 1[ an x n = ; bn x n = ; cn x n = 1.
1−x 1+x
n=0 n=0 n=0

Pour s’entraîner : ex. 4 et 5.

Application 2 1 1
Étude de la série entière 1+ + ··· + xn
2 n

1 Donc :
• On pose a0 = 0, ak = pour k 1 et,
k
pour tout n de N, bn = 1.

On remarque que : 1 1 − ln(1 − x)
S(x) = 1+ + ···+ xn = .
n 2 n 1−x
1 1 n=1
a j bn− j = 1 + +···+ ,
2 n
j =0

donc la série entière donnée est le produit de Cau-


1 n
chy de x par xn.
n
Ces deux séries entières ont un rayon de conver-
gence égal à 1, donc R 1.
De plus, pour x = 1, la série donnée est grossiè-
rement divergente. Donc R = 1.
• Pour tout x de ] − 1, 1[ :
∞ ∞
1 1 n
xn = et x = − ln(1 − x)
1−x n Doc. 3.
n=0 n=1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

4 Continuité sur le disque ouver t


de convergence
z
4.1. Convergence normale sur tout compact du disque
K
de convergence O r R

Théorème 8
La série entière an z n est normalement convergente sur tout compact
contenu dans son disque ouvert de convergence.
Doc. 4.

238
8. Séries entières

Démonstration Rapport E3A, 2002


Soit R le rayon de convergence de la série entière et K un compact inclus « Le mode de convergence d’une sé-
dans {z ∈ C ; |z| < R} . rie entière n’est pas maîtrisé. »
• Il existe un réel r de [0, R[ tel que (doc. 1) :

K ⊂ {z ∈ C ; |z| r} .

En effet, la fonction (z → |z|) est continue sur le compact K et à valeurs dans R.


Elle atteint donc son maximum en un point z 0 de K . Le réel r = |z 0 | convient.
• La série entière an z n est normalement convergente sur le compact K .
En effet :
∀z ∈ K ∀n ∈ N |an z n | |an r n |. Ce résultat n’entraîne pas la
n convergence uniforme sur le
Le majorant |an r | est indépendant de z et c’est le terme général d’une série conver-
disque (ou l’intervalle) de
gente car r < R. Donc, la série de fonctions an z n est normalement convergente
convergence
sur K .

4.2. Continuité de la fonction somme

Rapport Centrale, 1997


Théorème 9 « De nombreux candidats conti-
Soit an z n une série entière de rayon de convergence R > 0. nuent à affirmer qu’une série
entière converge uniformément
La fonction somme de cette série entière est continue sur le disque ouvert
sur l’intervalle ouvert de conver-
de convergence :
gence. »
{z ∈ C ; |z| < R} .

Pour s’entraîner : ex. 6.

5 Primitive de la somme d’une série


entière

Dans ce qui suit, pour une série entière an x n de rayon de convergence L’étude générale de la fonction
R > 0, on étudie les différentes propriétés de la fonction de la variable réelle :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
de la variable complexe :


⎪ ] − R, R[ → C z→ an z n

⎨ n=0
S: ∞

⎪ n ne figure pas à notre programme,
⎩ x → an x
sauf pour la continuité sur le
n=0
disque de convergence, résultat
obtenu au paragraphe précédent.

Lemme
Soit an x n une série entière de rayon de convergence R. L’application 1 démontre ce
x n+1 lemme.
Le rayon de convergence de la série an est aussi R.
n+1

239
Analyse PC-PSI

Théorème 10
Soit an x n une série entière réelle de rayon de convergence R stric-
tement positif.
Une primitive sur ] − R, R[ de la fonction somme, S, de la série entière
s’obtient en intégrant terme à terme la série entière :
x ∞ ∞
n x n+1
∀ x ∈ ] − R, R[ an t dt = an .
0 n+1
n=0 n=0

Exemple
La série entière x n a un rayon de convergence égal à 1 et sa fonction
somme est :

1
x→ xn = .
1−x
n=0

On déduit du corollaire précédent les égalités déjà démontrées :

∞ ∞
xn xn
∀ x ∈ ] − 1, 1[ ln(1 − x) = − ln(1 + x) = (−1)n+1 .
n n
n=1 n=1

6 Dérivation de la fonction somme


d’une série entière

6.1. Le théorème de dérivation

Lemme
Soit an x n une série entière de rayon de convergence R. Le rayon de L’application 1 démontre ce
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

lemme.
convergence de la série dérivée terme à terme nan x n−1 est aussi R.

Théorème 11
Soit an x n une série entière de rayon de convergence R strictement
positif. Sa fonction somme, S, est de classe C1 sur ] − R, R[.
Pour tout x de ] − R, R[, S (x) s’obtient en dérivant terme à terme
le développement de S(x) :
∞ ∞
S (x) = an x n = nan x n−1 .
n=0 n=1

240
8. Séries entières

Application 3
Un calcul de somme de série


1 Par conséquent :
Calculer .
2n n2
1
∃k ∈ R f (x) + f (1 − x) = k − ln x ln(1 − x) .
xn
Le rayon de convergence de la série entière
n2 De plus, la convergence de la série :
est 1. Notons f sa somme.
1 1
La série numérique converge, sa somme
2 n2
n
n2
1
est f .
2 entraîne la convergence normale de la série entière :
La fonction f est définie sur ] − 1, 1[ :
xn
∞ n−1
x n2
f (x) = .
n
1 sur [0, 1]. La fonction f est donc continue sur
ln(1 − x) [0, 1] et :
∀ x ∈]0, 1[ f (x) = − .
x
Puis : lim ( f (x) + f (1 − x)) = f (0) + f (1)
x→0+
ln(x) p2
∀ x ∈ ]0, 1[ f (1 − x) = − . =k = .
1−x 6
Soit : ∀ x ∈ ]0, 1[ Et enfin :
ln(1 − x) ln(x) ∞
f (x) − f (1 − x) = − + 1 1 1 p2
x 1−x = f = − (ln 2)2 .
2n n 2 2 2 6
= − (ln(x) ln(1 − x)) . 1

6.2. Dérivations successives

Corollaire 11.1
Soit an x n une série entière de rayon de convergence R strictement
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
La dérivée k-ième de S peut
positif. aussi s’écrire, pour tout x de
Sa fonction somme, S, est de classe C∞ sur ] − R, R[. ] − R, R[ :
Pour tout entier k 1, la dérivée k-ième de S sur ] − R, R[, Dk (S), S (k) (x)
s’obtient en dérivant k fois terme à terme la série de fonctions : ∞

∞ ∞
= an+k (n + k) . . . (n + 1)x n
n! n=0
S (k) (x) = Dk an x n = an x n−k .
n=k
(n − k)!
n=0

Corollaire 11.2
Soit an x n une série entière réelle de rayon de convergence R stric-
tement positif.

241
Analyse PC-PSI

Les coefficients de la série entière sont liés à sa fonction somme S par :


1 (k)
∀k ∈ N ak = S (0).
k!

Exemples

1
Sur ] − 1, 1[ : xn = .
1−x
n=0
En dérivant k fois cette expression :

k!
∀ x ∈ ] − 1, 1[ (n + k)(n + k − 1) . . . (n + 1)x n = .
(1 − x)k+1
n=0

1 n+k
Donc : ∀ x ∈ ] − 1, 1[ ∀ k ∈ N∗ = xn
(1 − x)k+1 k
n=0
∞ 3
n
Calcul de . Dans cet exemple, l’expres-
2n
n=0 1
1 sion est considérée
La somme cherchée est la valeur, pour x = , de la fonction somme de la sé- (1 − x)k+1
2 comme une dérivée.
3 n
rie entière n x . Le rayon de convergence de cette série entière vaut 1 (uti- Elle peut aussi être considérée
liser la règle de d’Alembert). Sa fonction somme, sur ] − 1, 1[ , est notée f . comme un produit, ce qui donne
La fonction somme de la série entière x n est notée g. une deuxième démonstration de
On obtient, pour tout x de ] − 1, 1[ : la formule étudiée ici (cf. cha-
pitre 1, application 4)

f (x) = n(n − 1)(n − 2)x n
n=0
∞ ∞
+ 3n(n − 1)x n + nx n
n=0 n=0

car chacune des séries entières ci-dessus converge sur ] − 1, 1[. Donc :

f (x) = x 3 g (x) + 3x 2 g (x) + xg (x).

Finalement : ∞
n3 1
= f = 26.
2n 2
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

n=0

Pour s’entraîner : ex. 7.

6.3. Une condition suffisante pour qu’une fonction soit


de classe C∞
La question du prolonge-
Corollaire 11.3 ment de certaines fonctions
Soit f une fonction de ] − R, R[ dans C. est fréquemment posée. Au
chapitre 6, le théorème 8 et
Si, sur cet intervalle, la fonction f est la fonction somme d’une série son corollaire permettent de
entière de rayon de convergence supérieur ou égal à R, alors f est de traiter ce problème, mais cette
classe C∞ sur cet intervalle. méthode est très lourde.

242
8. Séries entières

Exemples
Pour tout x de R∗ :

sin(x) x 2n
= (−1)n .
x (2n + 1)!
n=0

On pose f (0) = 1. Alors, sur R, f est la fonction somme de la série


x 2n
entière (−1)n dont le rayon de convergence est infini.
(2n + 1)!
La fonction f ainsi prolongée en 0 est de classe C∞ sur R.
La fonction g :
ln(1 − x)
x→
x
est de classe C∞ sur ] − ∞, 1[\ {0} . Pour tout x de ] − 1, 1[\ {0} :

ln(1 − x) −x n
= .
x n+1
n=0

On pose g(0) = −1. Alors, sur ] − 1, 1[, g est la fonction somme de la


−x n
série entière dont le rayon de convergence vaut 1.
n+1
La fonction g ainsi prolongée en 0 est de classe C∞ sur ] − 1, 1[ et sur
] − ∞, 0[, donc sur ] − ∞, 1[.

7 Fonctions développables en série


entière

7.1. Définition

Une fonction f , définie sur un intervalle ] − r , r [ (avec r > 0), est dite Les paragraphes précédents ont
développable en série entière sur ] − r , r [ s’il existe une série entière permis de développer les prin-
an x n , de rayon de convergence supérieur ou égal à r , telle que : cipales propriétés de la fonction
somme d’une série entière de
∞ rayon de convergence R > 0.
∀ x ∈ ] − r, r[ f (x) = an x n . Il s’agit maintenant de déter-

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n=0 miner à quelle condition une
fonction donnée est la fonction
somme d’une série entière.
Théorème 12
Soit f une fonction développable en série entière sur ] − r , r [ :

∀ x ∈ ] − r, r[ f (x) = an x n .
n=0

La fonction f est de classe C sur ] − r , r [ et les coefficients an
sont uniques et déterminés par la formule : Rapport Mines-Ponts, 2000
« Une grande proportion de candi-
f (n) (0) dats est persuadée que toute fonc-
∀n ∈ N an = .
n! tion de classe C∞ est dévelop-
pable en série entière. »

243
Analyse PC-PSI

• les fonctions exponentielle, sinus, cosinus, sinus hyperbolique, cosinus hy-


perbolique sont développables en série entière sur R ;
• les fonctions :
1 1 1
x→ , x→ , x→ , x → ln(1 − x),
1−x 1+x 1 + x2
1
x → ln(1 + x), x → Arctan x, x→ (k ∈ N)
(1 − x)k+1

sont développables en série entière sur ] − 1, 1[.


Rapport X, 1997
7.2. Séries de Taylor et fonctions développables en série « C’est bien la vingtième fois de-
puis le début du concours qu’il y
entière a un logarithme à développer au
Soit f une fonction de classe C∞ de ] − r , r [ dans C. voisinage de 1. Ça y est, ça ne
(n) rate pas ! C. s’est trompé, comme
f (0) n
On appelle série de Taylor de f , la série entière x . douze de ses prédécesseurs environ,
n! dans les deux premiers termes du
développement de ln(1 + x)! . . . Si
Corollaire 12.1 seulement ! . . . Si seulement le dé-
Soit f une fonction développable en série entière sur ] − r , r [. veloppement de ln(1 + x) ou de
(1 + x)a et les formules trigonomé-
Alors :
triques élémentaires pouvaient être
• la série de Taylor de f est convergente sur ] − r , r [ ; sus ! par cœur ! »

f (n) (0) n
• ∀ x ∈ ] − r, r[ f (x) = x .
n! La différence entre fonction de
n=0
classe C∞ et fonction dévelop-
pable en série entière réside dans
Exemples le phénomène suivant.
Si f est de classe C∞ sur un
Les exemples suivants montrent qu’une fonction de classe C∞ sur ] − r , r [ intervalle ] − r , r [, alors f ad-
n’est pas nécessairement développable en série entière sur ] − r , r [. met un développement limité en
0 à n’importe quel ordre, donné
La fonction Arctangente est de classe C∞ sur R. par la formule de Taylor-Young :
1 N
C’est une primitive de x → qui est développable en série entière f n (0) n
1 + x2 f (x) = x + R N (x)
sur ] − 1, 1[. n!
n=0
Donc : R N (x)
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

∞ avec lim = 0.
(−1)n 2n+1 xN
∀ x ∈ ] − 1, 1[ Arctan (x) = x . x→0
2n + 1 Mais, a priori, pour x fixé
n=0
dans ] − r , r [, on ne connaît
La fonction Arctangente est développable en série entière sur ] − 1, 1[. pas le comportement de R N (x)
Elle n’est pas développable en série entière sur R. lorsque N tend vers +∞.
2
e−1/x si x =0
La fonction g : x → est de classe C∞ sur R Il est possible de construire une
0 si x =0
fonction de classe C∞ sur R
et, pour tout entier n, g (n) (0) = 0. dont la série de Taylor a un rayon
Sa série de Taylor est donc la série nulle. Le rayon de convergence de cette de convergence nul. Vous trouve-
série entière est infini. rez une étude détaillée de ce phé-
nomène dans le problème Navale
La fonction g n’est développable en série entière sur aucun intervalle de la 1989, Maths 1, partie 2.
forme ] − r , r [.

244
8. Séries entières

Application 4
Caractérisation d’une fonction développable en série entière

Soit f une fonction de classe C∞ sur un inter- D’autre part, puisque f est développable en série
valle I , tel que inf I < 0 < sup I , à valeurs entière sur ] − a, a[ :
complexes. ∀ x ∈] − a, a[ ∀ k ∈ N
1) On suppose l’existence de réels b, C et M +∞
n! f (n) (0) n−k
strictement positifs tels que : f (k) (x) = x
n=k
(n − k)! n!
∀ x ∈] − b, b[ ∀n ∈ N f (n) (x) C M n n!
On majore f (k) (x) pour tout entier k et tout x
Prouver que f est développable en série entière de ] − a, a[ :
sur un intervalle ] − a, a[⊂ I .
+∞
n! f (n) (0) n−k x n−k
2) Montrer que cette condition suffisante est aussi f (k) (x) r .
nécessaire. n=k
(n − k)! n! r

1) En utilisant l’inégalité de Taylor-Lagrange on a, +∞


n! x n−k
pour tout x de ] − b, b[ et tout n de N∗ : f (k) (x) Ar −k .
(n − k)! r
n=k
n−1
f (k) (0) k |x n | Or, sur ] − 1, 1[, la fonction :
f (x) − x sup | f (n) (t)|
k! n! |t| |b| +∞
k=0 n!
t→ t n−k
C M n |x|n (n − k)!
n=k

1 est la dérivée k -ième de la fonction :


Soit a = min b, .
M ∞
1
t→ tn = .
Pour tout x de ] − a, a[ , M|x| < 1 et : 1−t
0

n−1
f (k) (0) k On en déduit que, pour tout réel t de ] − 1, 1[,
lim f (x) − x = 0. on a :
n→+∞ k!
k=0
+∞
n! k!
t n−k = .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
La fonction est développable en série entière sur (n − k)! (1 − t)k+1
n=k
] − a, a[.
En choisissant 0 < b < r , on a, pour tout x de
2) La fonction f est développable en série entière ] − b, b[ et tout k de N :
sur ] − a, a[. Soit r dans ]0, a[.
Ar 1
f (n) (0) n f (k) (x) k!
La suite r est bornée : r − b (r − b)k
n!
Le résultat est atteint en prenant :
f (n) (0) n
∃ A > 0 ∀n ∈ N r A. Ar 1
n! C= et M= .
r −b r −b

245
Analyse PC-PSI

Application 5
Équation différentielle linéaire et série entière

On considère l’équation différentielle : De plus, pour tout x de ] − 1, 1[\ {0} :

x 2 y + 4x y + 2y = ln(1 + x) ( E) ∞
(−1)n−1 n 1
x = ln(1 + x)
2n 2
n=1
1) Montrer l’existence d’une solution de cette équa-
∞ ∞
tion, développable en série entière sur ] − 1, 1[. (−1)n−1 n 1 (−1)k−1 k
− x = x
2) Exprimer la fonction somme de cette série entière n+1 x k
n=1 k=2
à l’aide des fonctions classiques. 1
= (ln(1 + x) − x)
x
3) En déduire les solutions de (E) sur ] − 1, 0[,
]0, +∞[, ] − 1, +∞[. ∞
(−1)n−1 n 1

(−1)k−1 k
x = 2 x
1) • Recherche des coefficients d’une éventuelle 2(n + 2) 2x k
n=1 k=3
série entière solution 1 x2
= 2 (ln(1 + x) − x + ).
Si la série entière an x n a un rayon de 2x 2
convergence R 1 et si sa fonction somme On sait, d’autre part, que f (0) = a0 = 0 et que

y(x) = an x n
est solution de (E) sur ] − 1, 1[, f est de classe C∞ sur ] − 1, 1[. Il en découle
n=0 que :
alors y est de classe C∞ sur ] − 1, 1[ et sur ⎧
2
] − 1, 1[ , l’équation devient : ⎪
⎨ (x + 1) ln(1 + x) − 1 − 3 si x ∈ ] − 1, 1[\ {0}
f (x) = 2x 2 2x 4
∞ ⎪

(−1)n−1 0 si x =0
2a0 + (n 2 + 3n + 2)an − xn = 0
n
n=1

On en déduit, grâce à l’unicité du développement 3) Notons (H) l’équation linéaire homogène asso-
en série entière, qu’une éventuelle série entière so- ciée à (E) :
lution est telle que :
x 2 y + 4x y + 2y = 0 (H)
n−1
(−1)
a0 = 0 et ∀ n ∈ N∗ an = . L’ensemble des solutions de (H) sur un inter-
n(n + 1)(n + 2)
valle I ne contenant pas 0 est un espace vectoriel
(−1)n−1 de dimension 2.
• Étude de la série entière xn
n(n + 1)(n + 2) La fonction x → x r est solution de (H) si,
La règle de d’Alembert permet de conclure que son et seulement si :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

rayon de convergence est 1.


Sa fonction somme, notée f , est donc définie r (r − 1) + 4r + 2 = 0.
et de classe C∞ sur ] − 1, 1[.
1 1
Par construction, f est développable en série en- Donc, les fonctions x → et x → 2 sont
x x
tière sur cet intervalle et les relations satisfaites solutions de (H) sur tout intervalle I ne conte-
par ses coefficients prouvent que f est solution nant pas 0.
de (E) sur ] − 1, 1[. Connaissant les solutions de (H) et une solution
2) Compte tenu des rayons de convergence, pour particulière de (E), on peut conclure.
tout x de ] − 1, 1[ : • Les solutions de (E) sur ] − 1, 0[ sont :
∞ ∞
(−1)n−1 n (−1)n−1 n
f (x) = x − x (x + 1)2 1 3 a b
2n n+1 x→ ln(1 + x) − − + + 2
n=1 n=1
∞ 2x 2 2x 4 x x
(−1)n−1 n
+ x .
n=1
2(n + 2) avec (a, b) ∈ R2 .

246
8. Séries entières

• D’après la question 2), la fonction : est de la forme indiquée ci-dessus sur ] − 1, 0[


et sur ]0, +∞[.
(x + 1)2 1 3
x→ 2
ln(1 + x) − − De plus, elle est continue en 0. Sachant que :
2x 2x 4
est solution de (E) sur ]0, 1[. (x + 1)2 1 3
lim ln(1 + x) − − = 0,
Les calculs de ses dérivées étant valables sur x→0 2x 2 2x 4
]0, +∞[, elle est solution sur ]0, +∞[. Ainsi, les
solutions de (E) sur ]0, +∞[ sont de la forme : on en déduit que la fonction :

2
(x + 1)2 1 3 c d ⎪
⎨ (x + 1) ln(1 + x) − 1 − 3 si x ∈ ] − 1, +∞[\ {0}
x→ ln(1 + x) − − + + 2 2x 2 2x 4
2x 2 2x 4 x x x→

⎩ 0 si x = 0
avec (c, d) ∈ R2 .
• Une solution de (E) sur ] − 1, +∞[ est la seule solution de (E) sur ] − 1, +∞[.

7.3. Méthode pratique


Pour prouver qu’une fonction est développable en série entière sur ] − r , r [ :
• on regarde d’abord si elle n’est pas composée à l’aide d’une somme,
d’un produit, de primitives ou de dérivées de fonctions développables
en série entière déjà connues ;
• on peut aussi étudier si la fonction est solution d’une équation différentielle
et utiliser la méthode développée ci-dessus ;
• si les tentatives précédentes ont échoué, on prouve que, pour tout x
de ] − r , r [ :
N
f (n) (0) n
lim f (x) − x = 0.
N →+∞ n!
n=0

N
f (n) (0) n
Pour cela, on majore la valeur absolue du reste R N (x) = f (x)− x ,
n!
n=0
soit à l’aide de l’inégalité de Taylor-Lagrange, soit grâce à l’égalité de Taylor
avec reste intégral.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

8
Lorsque le réel a est un entier
Développements en série entière positif, on remarque que, pour
classiques n>a :
a(a − 1) . . . (a − (n − 1))
8.1. Formule du binôme généralisée n!
= 0.

Dans ce cas, le développement


Théorème 13 : Formule du binôme généralisée indiqué est valable pour tout x
Pour tout réel a, la fonction x → (1 + x)a est développable en série de R. Il s’agit tout simplement
entière sur ] − 1, 1[. Son développement est donné par : de la formule du binôme de New-

a(a − 1) . . . (a − (n − 1)) n ton, d’où l’appellation « formule
∀ x ∈ ] − 1, 1[ (1 + x)a = 1 + x . du binôme généralisée », lorsque
n!
n=1 a est un réel quelconque.

247
Analyse PC-PSI

Démonstration Rapport Centrale, 2001


Soit a un élément de R\N. On note f l’application x → (1 + x)a . « Ici, on assiste au développement
• L’application f est de classe C∞ sur ] − 1, +∞[ et, sur cet intervalle : en série entière de 1/(1 − u) sans
a tenir compte de son domaine de va-
f (x) = a(1 + x)a−1 = f (x). lidité. »
1+x
• Il est aisé de vérifier que f (0) = 1 et f (n) (0) = a(a − 1) . . . (a − (n − 1)).
On pose a0 = 1 et
a(a − 1) . . . (a − (n − 1))
an = .
n!
Par construction, la série entière an x n est la série de Taylor de f . Son rayon de
convergence vaut 1. On note g sa fonction somme sur ] − 1, 1[.
• Pour tout x de ] − 1, 1[ :
∞ ∞
a(a − 1) . . . (a − n) a(a − 1) . . . (a − (n − 1)) n
(1 + x)g (x) = (n + 1)x n + nx .
n=0
(n + 1)! n=1
n!

= ag(x)
Il est fondamental de comprendre
Donc, la fonction g est solution, sur ] − 1, 1[ , de l’équation différentielle linéaire que la convergence de la série de
du premier ordre : Taylor de f sur un intervalle
a
y = y (1) ] −r , r [ n’implique pas, a priori,
1+x
que la fonction somme de cette
La fonction f est aussi solution, sur ] − 1, 1[ , de cette équation différentielle li- série soit f . C’est pourquoi il
néaire et f (0) = g(0) = 1. Le théorème de Cauchy-Lipschitz permet de conclure que reste à prouver que f = g.
f = g.

Application 6
Développement en série entière de la fonction Arcsinus

1) Montrer que la fonction : Pour tout x de ] − 1, 1[, −x 2 est aussi dans


1 ] − 1, 1[ et :
x→√
1 − x2 ∞
1 1 · 3 . . . (2n − 1) 2n
est développable en série entière sur ] − 1, 1[. √ =1+ x
1−x 2 2n n!
n=1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

2) En déduire que la fonction Arcsinus est dévelop-



pable en série entière sur ] − 1, 1[ et exprimer les (2n)!
coefficients de son développement à l’aide de facto- = x 2n .
22n (n!)2
n=0
rielles.
3) Montrer que : Ceci prouve que la fonction :

p (2n)! 1
= . x→√
2 22n (n!)2 (2n + 1)
n=0 1 − x2

est développable en série entière sur ] − 1, 1[.


1) D’après la formule du binôme généralisée, pour
tout u de ] − 1, 1[ : (1 + u)−1/2 = 2) La fonction Arcsinus est une primitive,
−1 −1 −1 sur ] − 1, 1[, de :
∞ − 1 ... − (n − 1)
2 2 2 1
1+ un . x→√ .
n!
n=1 1 − x2

248
8. Séries entières

Elle est donc développable en série entière sur cet La formule de Stirling permet de prouver que :
intervalle.
Pour tout x de ] − 1, 1[ : 1
un ∞ =O .

(2n)! x 2n+1 n 3/2
Arcsin x = .
22n (n!)2 2n + 1
n=0
Donc la série de fonctions u n converge nor-
3) Soit : malement sur ] − 1, 1[.
(2n)! x 2n+1 Le théorème d’interversion des limites s’applique
u n (x) = et un ∞ = sup |u n |.
22n (n!)2 2n + 1 ]−1,1[ lorsque x tend vers 1− et permet de conclure.

8.2. Les incontournables


8.2.1 Fonctions construites à partir de la fonction exponentielle
Les fonctions suivantes sont développables en série entière sur R.


tz t n zn
t →e =
n!
n=0
2
ix −i x ∞
e +e x 2n
x → cos x = = (−1)n 1
2 (2n)!
n=0

e x + e−x x 2n
x → ch x = = −6 −4 −2 0 2 x 4 6
2 (2n)!
n=0
∞ −1
ei x − e−i x x 2n+1
n
x → sin x = = (−1)
2i (2n + 1)!
n=0 −2
x −x ∞ 2n+1
e −e x Doc. 5. Quelques sommes partielles
x → sh x = =
2 (2n + 1)! de la série de Taylor de la fonction
n=0
cosinus.
Pour s’entraîner : ex. 8.

8.2.2 Fonctions construites à partir de séries géométriques

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
et de la formule du binôme généralisée
Les fonctions suivantes sont développables en série entière sur ] − 1, 1[ :


1
x→ = xn
1−x
n=0

−x n
x → ln(1 − x) =
n
n=1

1
x→ = (−1)n x n
1+x
n=0

(−1)n−1 x n
x → ln(1 + x) =
n
n=1

249
Analyse PC-PSI


1
x→ = (−1)n x 2n
1 + x2 2
n=0

(−1)n x 2n+1 1
x → Arctan x =
2n + 1
n=0
0

a(a − 1) . . . (a − (n − 1)) n − 0,5 0,5 1 1,5 2
(1 + x)a = 1 + x x
n! −1
n=1

1 (2n)!
√ = x 2n −2
1 − x2 22n (n!)2
n=0
Doc. 6. Quelques sommes partielles

(2n)! x 2n+1 de la série de Taylor de la fonction :
Arcsin x = x → ln(1 + x).
22n (n!)2 2n + 1
n=0

1 (−1)n (2n)! 2n
√ = x
1 + x2 22n (n!)2
n=0

√ ∞
(−1)n (2n)! x 2n+1
Argsh x = ln(x + x 2 + 1) =
22n (n!)2 2n + 1
n=0

Ces fonctions sont, en général, définies sur des intervalles plus grands que
] − 1, 1[.
Toutefois, vous pourrez vérifier que le rayon de convergence de chacune de ces
séries entières vaut 1.

Pour s’entraîner : ex. 9.


c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

250
8. Séries entières

Pour déterminer le rayon de convergence R d’une série entière an x n , on peut :


• trouver un complexe z 0 tel que :
– la suite (an z 0n ) soit bornée ;
– la suite (an z 0n ) converge vers 0 ;
– la série an z 0n converge ;

alors R |z 0 |.
• trouver un complexe z 1 tel que :
– la série an z 1n diverge ;
– la suite (an z 1n ) ne soit pas bornée ;
– la suite (an z 1n ) ne converge pas vers 0 ;

alors R |z 1 |.
an+1
• (Règle de d’Alembert) vérifier que an ne s’annule pas et que la suite admet une limite
an
l dans R+ ∪ {+∞} ;

alors, le rayon de convergence est :


1
– R= si l ∈ R+∗ ;
l
– R=0 si l = +∞ ;
– R = +∞ si l =0.

• Pour prouver qu’une fonction est développable en série entière sur ] − r , r [, on peut :
• regarder d’abord si elle n’est pas composée à l’aide d’une somme, d’un produit, de primitives ou de
dérivées de fonctions développables en séries entières ;
• étudier si la fonction est solution d’une équation différentielle :
– calculer les coefficients des éventuelles séries entières solutions de cette équation ;

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
– justifier de l’égalité, sur ] − r , r [, de la fonction de départ avec l’une des sommes de séries
entières ainsi déterminées ;

• sachant que f est de classe C∞ sur ] − r, r[ , on peut démontrer que, pour tout x de ] − r , r [ :
N
f n (0) n
lim f (x) − x = 0.
N →+∞ n!
n=0

N
f n (0) n
Pour cela, on majore la valeur absolue du reste R N (x) = f (x) − x , soit à l’aide de
n!
n=0
l’inégalité de Taylor-Lagrange, soit grâce à l’égalité de Taylor avec reste intégral.

251
Exercices
2) En déduire que, pour tout entier n 1 :
Déterminer le rayon de convergence de la série entière :
E((n−1)/2)
1 n √ n p
√ zn . (−1) p = 2 sin n .
(1 + n)n p=0
2p + 1 4

1) Montrer que la suite (cos n) ne converge pas vers 0. Montrer que la fonction f définie par :
(Utiliser la suite extraite (cos 2n)) .
x
2) Déterminer le rayon de convergence de cos n x n . f (x) = ln 1 +
1 + x2
3) Déterminer sa fonction somme sur l’intervalle ouvert de est développable en série entière sur ] − 1, 1[.
convergence.
On fixe (a, b) dans C × C∗. Soit an z n une série
Déterminer le rayon de convergence de la série entière : entière dont les coefficients vérifient la relation de récurrence :

1 ∀n ∈ N an+2 = a an+1 + b an (1)


n+ n!
n 1) Montrer que le rayon de convergence de cette série entière
zn .
22n (2n)! est non nul.
2) Montrer que, sur un certain disque ouvert centré en 0, la
x 2n+2 fonction somme de cette série entière est la fraction rationnelle :
On considère la série entière .
n(n + 1)(2n + 1) a0 + (a1 − a0 a)z
1) Déterminer son rayon de convergence. f (z) = .
1 − az − b z 2
2) Exprimer sa fonction somme, sur l’intervalle ouvert
de convergence, à l’aide d’une décomposition en éléments * √
Soit la série entière n x n et f sa fonction
simples.
somme.
3) Que dire aux bornes de l’intervalle de convergence ?
1) Calculer son rayon de convergence.
2) Exprimer (1 − x) f (x) et (1 − x)2 f (x) sous forme de
Déterminer le rayon de convergence et la fonction
sommes de séries entières.
somme de la série entière nx n en la représentant à l’aide 3) En déduire le comportement de f lorsque x tend vers
d’un produit de Cauchy. −1 par valeurs supérieures.
4) Calculer lim (1 − x) f (x) et lim (1 − x)2 f (x).
Déterminer, pour chacune des séries entières suivantes, x→1− x→1−

le rayon de convergence R et l’intervalle I , le plus grand 5) Déterminer un équivalent de f lorsque x tend vers 1 par
possible, sur lequel elles convergent. valeurs inférieures.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

xn xn
xn , et .
n n2 Soit an x n une série entière de rayon de conver-
Dans les trois cas, la fonction somme est-elle continue sur I ? gence R > 1 et S sa fonction somme.
Montrer que, pour tout entier n :
Déterminer le rayon de convergence de la série entière : 2p
1
x 2n+1 an = S(eiu )e−inu d u.
. 2p 0
n(n + 1)(2n + 1)
Calculer sa fonction somme sur l’intervalle ouvert de conver- Calcul du rayon de convergence et de la somme de la
gence en utilisant sa dérivée. série entière :
x 3n+2
.
1) Prouver que la fonction : (3n + 2)!

x → e x sin x On considère la fonction, définie sur ] − p, p[\{0} :


est développable en série entière sur R et déterminer son dé- 1 1
veloppement. f : x→ − .
x sin x

252
8. Séries entières

Montrer que f est prolongeable en 0 en une fonction de **


1) Montrer que, la série de fonctions :
classe C∞ sur ] − p, p[.
n
(−1)n−1
x 2 + n2
(Extrait de CCP 96)
converge simplement sur R
On considère l’équation différentielle : Dans la suite, la fonction somme est notée f .
x y − y + 4x 3 y = 0 (E) 2) Montrer que, pour tout réel x et tout entier n > 0 :

dont on se propose de déterminer les solutions sur R. n
cos(xt)e−nt d t = .
On recherche d’abord les solutions développables en séries en- 0 x 2 + n2
tières. En déduire que, pour tout réel x :
∞ ∞
cos(xt)
On note x → an x n une telle solution, lorsqu’elle existe, f (x) = d t.
0 et + 1
n=0
et on désigne par R son rayon de convergence.
3) Montrer que f est développable en série entière sur un
1) Montrer qu’il existe une relation de récurrence, que l’on ex- intervalle à préciser.
plicitera, entre an+4 et an .
2) Pour p ∈ N, déterminer a4 p+1 et a4 p+3 . Développement en série entière de la
3) Pour p ∈ N, déterminer a4 p en fonction de a0 et de p fonction tangente
(respectivement a4 p+2 en fonction de a2 et de p).
L’objectif est d’établir que la fonction tangente, notée f , est
4) Quel est le rayon de convergence de la série entière obtenue ? p p
développable en série entière sur − , .
5) Soit S le R - espace vectoriel des applications de R dans 2 2
R qui sont solutions de (E) sur R. Préciser une base de S.
2

*
Dans tout cet exercice, a est un réel strictement su-
1
périeur à 1.
1) Déterminer le domaine de définition de la fonction f défi-
nie par : x
∞ n −1,5 −1 −0,5 0 0,5 1 1,5
x
f (x) = exp .
n=1
na
−1

2) Montrer que f est continue sur son domaine de définition.


3) Montrer que la fonction f est de classe C∞ sur ]−1, 1[.
−2
4) Déterminer une équation différentielle linéaire du premier
ordre satisfaite par f . p
1) Montrer que ∀ n ∈ N ∀ x ∈ 0, f (n) (x) 0.
En déduire que f est développable en série entière sur 2
p
] − 1, 1[. 2) Montrer que, pour tout x de 0, , la série de Taylor de

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2
5) Soit an x n une série entière de rayon de convergence f converge. En déduire que le rayon de convergence de cette
R 1. p
série entière est supérieur ou égal à .
2
Montrer que, s’il existe un entier naturel p tel que la suite
La fonction somme de la série de Taylor de f est notée g.
(n p an )n∈N ne converge pas vers 0, alors R = 1. p p
3) Montrer que ∀ x ∈ − , g (x) = 1 + g 2 (x).
En déduire le rayon de convergence de la série de Taylor 2 2
de f . 4) Conclure.

253
Séries
de Fourier 9
Historiquement, c’est au milieu du XVIIIe siècle
que d’Alembert (1747), Euler (1753) et Daniel
Bernoulli (1755) commencent à étudier les
questions suivantes :
Un son peut-il être décomposé
en une série d’harmoniques ?
Comment calculer les harmoniques ?
Comment retrouver le signal
à partir des harmoniques ?
En 1807, Fourier affirme que, pour « une fonction
entièrement arbitraire » (et 2p-périodique),
la formule :
p
1
cn = f (t)e−i nt d t
2p −p
permet de calculer les harmoniques de la fonction
f qui est l’appellation mathématique du signal.
Et, à propos des séries qui synthétisent le signal
O
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

B J E C T I F S
par la formule
cn ei nt , Coefficients de Fourier de f .
n∈Z Coefficients trigonométriques de f .
il affirme : « Il est facile de montrer qu’elles sont
Série de Fourier de f .
convergentes. » Les idées géniales, bien
Projection orthogonale dans l’espace pré-
qu’imprécises, de Fourier (mais il avait le niveau
hilbertien C2p .
de rigueur de son époque !) ont été un moteur
Convergence en moyenne quadratique.
formidable pour préciser, entre autres, la notion de
fonction, la (ou les) théorie(s) de l’intégration et Formule de Parseval.
les notions de convergence Les deux théorèmes de convergence ponc-
d’une série de fonctions. tuelle.

254
9. Séries de Fourier

Dans ce chapitre, aux applications physiques et technologiques importantes,


nous allons d’abord étudier le moyen d’analyser un signal périodique en le
décomposant en harmoniques.
Après avoir étudié la décomposition d’un signal en ses harmoniques, nous
nous intéresserons au problème de la synthèse de ce signal à partir de ses har-
moniques. Il s’agit dès lors d’un problème de convergence. La série de Fou-
rier d’une fonction f continue par morceaux, 2p-périodique, converge-t-elle
vers f , en moyenne quadratique ? normalement ? simplement ?

L’analyse du signal :

1 les coeff icients de Fourier


d’une fonction périodique

Le cadre fixé par le programme, pour ce chapitre, est l’espace vectoriel com-
plexe CM2p des fonctions 2p-périodiques, continues par morceaux sur R,
à valeurs complexes.

1.1. Polynômes trigonométriques


Nous avons rencontré en Algèbre les fonctions (en )n∈Z , (cn )n∈N et (sn )n∈N∗
définies par :

∀t ∈ R en (t) = ei nt cn (t) = cos(nt) et sn (t) = sin(nt).

De plus, Vect ((ek )−n k n ) = Vect (c0 , c1 , . . . , cn , s1 , . . . , sn ). C’est un sous- Joseph Fourier (1768-1830), ma-
espace vectoriel de dimension 2n + 1, de CM2p , que l’on note Pn . thématicien et physicien français.
Si P appartient à Pn , P apparaît comme un polynôme en cos(t) et sin(t).
Il est appelé « polynôme trigonométrique ». On note : Si g est une fonction conti-
nue par morceaux sur un inter-
valle [a, a + 2p[, admettant une
P= Pn = Vect(ek ; k ∈ Z) = Vect {ck }k∈N , {sk }k∈N∗ .
limite à gauche en a + 2p, g
n∈N
peut être prolongée, et de ma-
Cet ensemble est appelé l’espace des polynômes trigonométriques. nière unique, sur R en une fonc-
tion de CM2p et nous défi-
nirons fréquemment une fonc-

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Un polynôme trigonométrique peut donc s’écrire : tion de CM2p par sa restric-
m m tion à un intervalle de la forme
P= a k ek = a 0 + (ak + a−k )ck + i(ak − a−k )sk [a, a + 2p[.
k=−m k=1

où les ak sont des complexes. 6

4
Si f est dans CM2p , on calcule l’intégrale sur une période de la fonction
2
f . L’application f étant 2p-périodique, on remarque que :
0
a+2p 2p p −10 −5 5 10 x
f (t) d t = f (t) d t = f (t) d t . −2
a 0 −p
−4
Cette propriété a été rencontrée dans le cours d’intégration et peut se visualiser Doc. 1. Les aires colorées sur le
sur le document 1. schéma sont égales.

255
Analyse PC-PSI

1.2. Coefficients de Fourier de f

Rapport Centrale, 1998


Si f est dans CM2p , on pose, pour tout n de Z : « Trop de candidats ignorent que :
x+T

1 p
1 a+2p f
fˆ(n) = cn ( f ) = f (t)e−i nt d t = f (t)e−i nt d t. x
2p −p 2p a ne dépend pas de x lorsque f est
T -périodique et continue. »
Les cn ( f ) sont appelés les coefficients de Fourier de f .
Le coefficient c0 ( f ) est la valeur moyenne de f sur une période.

! Lorsque f est définie au départ sur un intervalle [a, a + 2p[, toutes


les intégrales seront calculées sur cet intervalle. Rapport X-ESPCI, 2000
« Les coefficients de Fourier offrent
Exemples des difficultés de calcul pour deux
raisons : mauvaise connaissance
Si P est un polynôme trigonométrique, le coefficient de Fourier cn (P) des formules de base en trigo-
est le coefficient de en dans P. En effet : nométrie, manque d’entraînement
aux techniques classiques de calcul
p m
1 d’intégrale de base. »
cn (P) = ak ei kt e−i nt d t
2p −p k=−m
m p
1
= ak ei (k−n)t d t
2p −p
k=−m Avec Maple :
X 8@:.LLR1D]J2*E]ZDR155R1J ^
Donc, cn (P) = an si |n| m et 0 sinon.
3
p−x
Soit f l’application de CM2p , définie sur ] − p, p] par x → . 2,5
2
2
Si n = 0, alors :
1,5
p
1 p − x −i nx (−1)n 1
cn ( f ) = e dx = .
2p −p 2 2i n 0,5

Si n = 0 : p
−3 −2 −1 0 1 2 3 x
1 p−x p
c0 ( f ) = dx = . X ?/ `Z-2L*IR1JIL1<.LLR1D]J2*E
2p −p 2 2 ]ZDR155R1JJ ^
1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

c0 := p
1.3. Propriétés des coefficients de Fourier de f 2
X ?< `Z-2L*IR1J
I01>8@19[L1<.LLR1D]J2*
Pour n fixé dans Z, l’application de CM2p dans C, qui à f associe
I;]8LD1I<I]JE ]ZDR155R1JJ ^
cn ( f ), est une forme linéaire.
1 (e(−2 p i n) + 2 p i n − 1) e(p i n)
cn :=
L’application f est linéaire : 4 p i 2 n2
⎧ Z
X ?< `Z0+A0L;]8LD*I1IR1I<JZ-EFJ ^

⎨ CM2p → C X ?< `Z0+A0L;]8L1IR1I<J
f: ZLD-J'<EFJ ^

⎩ f → f = f (n) = (cn ( f ))n∈Z 1 e(p i n)
n∈Z cn :=
2 in
p
1
∀ f ∈ CM2p ∀n ∈ Z cn ( f ) = f (t)ei nt d t = c−n ( f ). 1 (−1)n
2p cn :=
−p 2 in
Par conséquent, si f est à valeurs réelles, cn ( f ) = c−n ( f ). Doc. 2.

256
9. Séries de Fourier

Soit f dans CM2p et g définie par g(t) = f (−t). Alors, g est dans
CM2p et :
p p
1 1
cn (g) = g(t)e−i nt d t = f (−t)e−i nt d t = c−n ( f ).
2p −p 2p −p

En particulier, si f est une fonction paire, cn ( f ) = c−n ( f ) et, si f est


impaire, alors cn ( f ) = −c−n ( f ).

Soit a un réel et f dans CM2p , on définit h dans CM2p par Rapport École de l’air, 1998
« Très peu de candidats ont su
h(t) = f (t + a). Alors : exploiter correctement la relation
p p liant les coefficients de Fourier de
1 1
cn (h) = h(t)e−i nt d t = f (t + a)e−i nt d t = ei na cn ( f ) f et ceux de f . »
2p −p 2p −p
(poser u = t + a).

Si f est dans CM2p , la suite f de ses coefficients de Fourier est bor-


née :
p
1
∀n ∈ Z |cn ( f )| | f (t)| d t sup | f (t)| .
2p −p t∈R

Pour s’entraîner : ex. 1.

1.4. Cas d’une fonction de classe C k


Soit f continue, 2p-périodique, et de classe C1 par morceaux sur R.
La suite f (n) = (cn ( f ))n∈Z est bornée et :
n∈Z
p
1
sup |cn ( f )| = f f 1 = | f (t)| d t. Rapport Centrale, 1997
n∈Z ∞ 2p −p
« Ces erreurs sont étonnantes, et
De même : pourtant trop persistantes pour
f ∞ f 1. qu’il ne s’agisse que d’inattention
De plus, pour tout n de Z : ou d’affolement : . . . dans l’étude
de Fourier, la notion de fonction
1 p 1 p de classe C1 par morceaux est
cn ( f ) = f (t)e−i nt −p
− f (t)(−i n)e−i nt d t. presque toujours fausse et on ignore
2p 2p −p

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
l’importance de la continuité de f
D’où : dans les relations entre coefficients
de f et f . »
cn ( f ) = i ncn ( f ).
1
En particulier, c0 ( f ) = 0 et, pour tout n de N∗ , cn ( f ) = cn ( f ).
in
1
Donc cn ( f ) = O .
n

Théorème 1
Si f est 2p-périodique, de classe Ck sur R (k 1), alors les suites
1
(cn ( f )) et (c−n ( f )) sont dominées par la suite .
nk

257
Analyse PC-PSI

Lorsque f est définie au dé-


1.5. Coefficients trigonométriques de f part sur un intervalle [a, a+2p[,
toutes les intégrales seront calcu-
Soit f dans CM2p , on appelle coefficients trigonométriques de f les lées sur cet intervalle.
coefficients (an ( f ))n∈N et (bn ( f ))n∈N∗ définis par :

p
1
∀n ∈ N an ( f ) = f (t) cos(nt) d t
p −p
p
1
∀ n ∈ N∗ bn ( f ) = f (t) sin(nt) d t
p −p Rapport St Cyr, 1998
Pour les séries de Fourier [. . .], le
a0 ( f ) terme constant de la série (peu im-
De plus, = c0 ( f ) est la valeur moyenne de la fonction sur une a0
2 porte qu’on l’appelle a0 ou )
période. 2
donne lieu à des erreurs ; peu de
candidats savent qu’il s’agit de la
ei nt + e−i nt ei nt − e−i nt moyenne de la fonction sur une pé-
Les relations cos(nt) = et sin(nt) = entraînent riode.

2 2i
que, pour tout n de N :

an ( f ) = cn ( f ) + c−n ( f ) et bn ( f ) = i cn ( f ) − c−n ( f )
1 1 Rapport X-ESPCI, 2001
cn ( f ) = [an ( f ) − ibn ( f )] et c−n ( f ) = [an ( f ) + i bn ( f )] . « Nous insistons sur la dégradation
2 2
de l’usage de la trigonométrie. »

Ces relations liant les coefficients de Fourier aux coefficients trigonométriques


permettent de substituer à la suite indexée par Z des coefficients de Fourier, Avec Maple :
une suite indexée par N et une indexée par N∗ . 3

Exemple 2,5

2
Coefficients trigonométriques de l’application f de CM2p , définie sur
1,5
] − p, p] par :
1
p−x
x→ . 0,5
2
−3 −2 −1 0 1 2 3 x
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Le calcul des coefficients de Fourier de f a été effectué. X B00+>;L<E1<.;7;3J ^


X A< `Z-2R1I01>8@19[L1<.L01<L<I]J
Les formules ci-dessus permettent d’en déduire :
ILR1D]J2*E]ZDR155R1JJ ^
a0 ( f ) p X B< `Z-2R1I01>8@19[L1<.L?:0L<I]J
= c0 ( f ) =
2 2
ILR1D]J2*E]ZDR155R1JJ ^
an ( f ) = [cn ( f ) + c−n ( f )] = 0 si n > 0 (−1)n~
bn :=
n~
(−1)n an := 0
bn ( f ) = i [cn ( f ) − c−n ( f )] = .
n X BK/H `Z-2R1I1<.LLR1D]J2*E
]ZDR155R1J ^
On constate que les coefficients an ( f ), pour n 1, sont nuls. a0 := p
p
Ceci s’explique par le fait que la fonction x → f (x) − est impaire. Doc. 3.
2

258
9. Séries de Fourier

1.6. Propriétés des coefficients trigonométriques


Les propriétés suivantes se déduisent des propriétés des cn ( f ). Rapport Centrale, 2001
« Signalons que certains candidats
Pour n fixé, les applications ( f → an ( f )) et ( f → bn ( f )) sont li- ont trouvé que an est différent de 0
néaires de CM2p dans C. alors que la fonction considérée est
impaire. »
Si f est à valeurs réelles, les coefficients trigonométriques de f sont
réels.

Soit f dans CM2p et g la fonction de CM2p , définie par : g(t) = f (−t),


on a :
an (g) = an ( f ) et bn (g) = −bn ( f ).

Par conséquent :

si f est paire : ∀ n ∈ N∗ bn ( f ) = 0.
si f est impaire : ∀ n ∈ N an ( f ) = 0.

2 p Pour exploiter au mieux cette


• Si f est paire et 2p-périodique, an ( f ) = f (t) cos(nt) d t. propriété, on utilise les coeffi-
p 0
cients trigonométriques de f , et
p
2 non les coefficients de Fourier,
• Si f est impaire et 2p-périodique, bn ( f ) = f (t) sin(nt) d t.
p 0 lorsque f est paire ou impaire.

Si f est 2p-périodique, continue et C1 par morceaux sur R, :

an ( f ) = nbn ( f ) et bn ( f ) = −nan ( f ).

Pour s’entraîner : ex. 2.

Traduction physique

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
L’analyse du signal est faite. La fonction : Rapport TPE, 2002
« ... difficultés de calcul de nom-
t → an cos(nt) + bn sin(nt). breux candidats en trigonométrie
(bien utile pour l’étude des séries
est la n-ième harmonique du signal f . Lorsque n = 1, elle est appelée le de Fourier). »
fondamental.
Lorsque f est à valeurs réelles, en posant An = an2 + bn2 , il existe un réel
wn tel que :
an cos(nt) + bn sin(nt) = An cos(nt + wn ). Rapport Centrale, 2001
« Les candidats n’ont pas la
An est l’amplitude de la n-ième harmonique et wn sa phase. Mais, cette moindre idée de l’ordre de gran-
expression n’est pas utilisée en mathématiques, principalement parce que les deur des coefficients de Fourier
déphasages sont définis modulo 2p et que la suite de ces déphasages, (wn ), d’une fonction de classe Ck . »
est difficilement étudiable.

259
Analyse PC-PSI

2 Série de Fourier d’une fonction


périodique Avec Maple :
X 9`Z]DX81;?;_10;L]XD)IR1
2.1. Définitions B<= DR1X]ELDR1 D]J2*E
DR1\] B<= ]\R1ELR1D]J2*E
Rappelons les notations : L)IR1D]J2*J ^
X 3;0.B3. ^
cn (x) = cos(nx) ; sn (x) = sin(nx). Série de Fourier de f.
A`ZB33B[L-55-/J ^
9:3 1 .: -/ =: AK1H `Z
Pour toute fonction f de CM2p , la série de fonctions : C19CL.[8;L1E;!;<JE-21ED-21J
:= `
c0 ( f ) + (an ( f )cn + bn ( f )sn )
X O`Z83:?L8E]J
est appelée la série de Fourier de f . X @:?B@ 1 ^
X BK/H2*G0+>LAK1HI01<LL1JI]JE
Pour tout entier naturel p, on note S p ( f ) la p-ième somme partielle 1Z-558J ^
de la série de Fourier de f : X ;<= ^
p
a0 ( f ) b := array(1..10, [ ])
∀x ∈ R S p ( f )(x) = + (an ( f ) cos(nx) + bn ( f ) sin(nx))
2 S := proc( p, x)local i;
n=1
p
1/2 ∗ a[0] + sum(b[i] ∗ sin(i ∗ x),
= cn ( f )ei nx .
i = 1.. p)end
n=− p
On visualise.
..
X 8@:.LKLR1D]J2*EOL&E]JE
2.2. Exemples OL#E]JEOL-/E]JHE]ZDR155R1J ^

3
p−x 2,5
f (x) = sur ] − p, p] (doc. 4)
2 2
p
Pour x = p (mod 2p), on a, pour tout p : S p ( f )(x) = = f (p) (doc. 4). 1,5
2
1
Soit f la fonction définie par f (x) = max(0, sin(x)). 0,5

f est 2p-périodique, continue sur R. −3 −2 −1 0 1 2 3 x

2p p Doc. 4. Les graphes de f et S5 ( f ),


a0 ( f ) 1 1 1 S8 ( f ) et S10 ( f ).
= f (u) d u = sin(u) d u = .
2 2p 2p p
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

0 0
p
1
an ( f ) = (sin(u + nu) + sin(u − nu)) d u.
2p 0 On constate que les sommes
partielles paraissent « bien ap-
Si n = 1, a1 ( f ) = 0. procher » la fonction f sur
1 (−1)n (−1)n 1 1 tout intervalle [−p + a, p − a]
Si n > 1, an ( f ) = − + − .
2p n+1 n−1 n+1 n−1 (0 < a < p). Mais, sur
−2 [−p, −p + a] et sur [p − a, p],
D’où : ∀ n ∈ N∗ a2n+1 ( f ) = 0 et a2n ( f ) = . le comportement est très dif-
p(4n 2 − 1)
férent. Les sommes partielles
1 p s’éloignent de la fonction f .
bn ( f ) = (cos(u − nu) − cos(u + nu)) d u. Il s’agit là du phénomène de
2p 0 Gibbs, qui s’étudie en mathéma-
1 p
1 tiques, mais n’est pas à notre pro-
b1 ( f ) = (1 − cos(2x)) d x = ; ∀ n > 1 bn ( f ) = 0. gramme.
2p 0 2

260
9. Séries de Fourier

Les sommes partielles de la série de Fourier de f sont : Avec Maple :


E( p/2) X 3;0.B3. ^
1 1 −2 cos(2nx) X 9 `Z]DX>B]L/E01<L]JJ ^
S p ( f )(x) = + sin(x) +
p 2 p(4n 2 − 1) X 8@:.L9L]JE
n=1
]ZD)IR155)IR1J ^
p
où E( p/2) désigne la partie entière de (doc. 5). 1
2
0,8
Pour s’entraîner : ex. 3.
0,6
2.3. Une expression de S p ( f ) à l’aide d’une intégrale 0,4

Déterminons une expression intégrale de S p ( f ). 0,2


Soit f dans CM2p , alors :
−8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 x
p 2p p
1 Doc. 5.
S p ( f )(x) = cn ( f )ei nx = f (u)ei n(x−u) d u .
n=− p
2p 0 n=− p X A-Z-2R1IL1<.L01<L]J
I01<L]JE]Z/55R1JJ ^
p B00+>;L<E1<.;7;3J ^
On pose D p (u) = ei nu . X A<`Z-2R1
n=− p X B<`Z-2R1I01>8@19[
D p est dans P p . D p est appelé le noyau de Dirichlet. LL1<.L?:0L<I]JI01<L]JE
]Z/55R1JJJ ^
1 X B`ZB33B[L/55-/J ^0;6LBK<H
sin p+ u Z-2R1I1<.L?:0L<I]J
1 − ei (2 p+1)u 2
∀ u ∈ R\2pZ D p (u) = e−i pu = u . I01<L]JE]Z/55R1JE
1 − ei u sin <Z/55-/J ^B0017<LFJ ^
2
Et, pour x = 2kp :

1
p sin p+ x
i n2kp 2
D p (2kp) = e = 2 p + 1 = lim x .
x→2kp
n=− p sin
2
Donc, en posant u − x = v :
2p 2p−x
1 1
S p ( f )(x) = D p (x − u) f (u) d u = D p (−v) f (v + x) d v
2p 0 2p −x

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
D p est paire et 2p-périodique :

1
2p 2p sin p+ v
1 1 2
S p ( f )(x) = D p (v) f (v+x) d v = v f (v+x) d v.
2p 0 2p 0 sin
2

Un calcul aisé permet de prouver que, si f = 1, alors S p ( f ) = 1, donc : Cette formule mesure l’écart
entre la fonction f , calculée au
2p
1 point x, et la p-ième somme de
1= D p (v) d v.
2p 0 sa série de Fourier en ce même
point. Elle est le point de départ
Nous en déduisons : de différents problèmes concer-
1 2p nant la convergence des séries de
S p ( f )(x) − f (x) = D p (v)( f (v + x) − f (x)) d v. Fourier.
2p 0

261
Analyse PC-PSI

3 L’espace préhilber tien C2p

Position du problème
Toute fonction f de CM2p admet un développement en série de Fourier. Rapport Centrale, 2001
Toutefois, le premier exemple ci-dessous montre que, si la série de Fourier de « Pour beaucoup, étudier les coeffi-
f converge en un point x, elle ne converge pas nécessairement vers f (x). cients de Fourier d’une fonction pé-
Une fonction f de CM2p dont la série de Fourier converge simplement vers riodique continue les conduit à af-
la fonction f est dite développable en série de Fourier. firmer qu’elle est « développable en
série de Fourier ». »
Or, nous avons défini plusieurs notions de convergence d’une suite de fonc-
tions. Nous allons maintenant étudier différents modes de convergence de la
série de Fourier d’une fonction f .

3.1. Quelques rappels


L’espace vectoriel C2p des fonctions continues, 2p-périodiques sur R, et à
valeurs complexes est un sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel CM2p .
L’espace vectoriel préhilbertien C2p est muni du produit scalaire :
p a+2p
1 1
∀ ( f , g) ∈ C2p ( f | g) = f (t)g(t) d t = f (t)g(t) d t.
2p −p 2p a

p 1/2
1
et de la norme associée f 2 = | f (t)|2 d t .
2p −p

La famille (en )n∈Z est une famille orthonormale de C2p et, pour tout n de
Z et toute fonction f de C2p , on a :

cn ( f ) = (en | f ).

La famille (cn )n∈N , (sn )n∈N∗ est orthogonale. Plus précisément :


(sn | sk ) = (cn | ck ) = 0 si n = k, (cn | sk ) = 0 pour tout (n, k) de
N × N∗ ;
1 1
(sn |sn ) = , (cn | cn ) = 1 si n = 0, et sinon.
2 2
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Nous savons aussi que cet espace vectoriel peut également être muni :
de la norme 1 définie par :
p
1
f 1 = | f (t)| d t
2p −p

et de la norme ∞ définie par :

f ∞ = sup | f (t)|.
t∈R

Parmi ces trois normes sur C2p , aucune n’est équivalente à une autre, comme
nous l’avons déjà vu. Mais, pour tout f de C2p :

f 1 f ∞ et f 2 f ∞.

262
9. Séries de Fourier

3.2. Projection orthogonale sur le sous-espace vectoriel


des polynômes trigonométriques Pp f f − Sp( f )
Soit p un entier naturel non nul. L’ espace vectoriel P p des polynômes trigo-
nométriques engendré par (en )n∈[[− p, p]] est un sous-espace vectoriel de C2p ,
de dimension finie. On peut donc définir la projection orthogonale q sur P p . Sp( f )
OE
Soit f dans C2p . La famille {en | |n| p} étant une base orthonormale de p
P p , nous avons vu en algèbre bilinéaire que (doc. 6) :
Doc. 6. Projection orthogonale sur
p p le sous-espace vectoriel P p .
q( f ) = (en | f )en = cn ( f )en = S p ( f ).
n=− p n=− p
En particulier, l’application :

Nous en déduisons, grâce au théorème de Pythagore, puisque f − q( f ) et P p → R+


q( f ) sont orthogonaux dans l’espace préhilbertien C2p , les relations :
P→ f −P 2

atteint son minimum en un


• d( f , P p ) = f − Sp( f ) unique vecteur de P p : S p ( f ).
2
On dit aussi que S p ( f ) est la
• ∀ Q ∈ Pp f − Sp( f ) 2 f −Q 2 meilleure approximation quadra-
• f 2
2 = Sp( f ) 2
2 + f − Sp( f ) 2
2 = Sp( f ) 2
2 + d( f , P p )2 tique de f (c’est-à-dire au sens
de 2 ), par un élément de
• Sp( f ) 2 f 2.
Pp.

Pour s’entraîner : ex. 4.

3.3. Inégalité de Bessel


Calculons S p ( f ) 22 . La base (en )− p n p de P p est orthonormale, donc :

p p
2 2
Sp( f ) 2 = (en | f )en 2 = |cn ( f )|2
n=− p n=− p
p Friedrich Bessel (1784-1846),
= |c0 ( f )|2 + (|cn ( f )|2 + |c−n ( f )|2 ) astronome allemand.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n=1
2 p
a0 ( f ) 1
= + |an ( f )|2 + |bn ( f )|2 .
2 2
n=1

2 2
Or, Sp( f ) 2 f 2. Par conséquent, on obtient :

Théorème 2 : Inégalité de Bessel


Si f est une fonction continue sur R, 2p-périodique, à valeurs réelles
ou complexes :
2 p p
a0 ( f ) 1
+ |an ( f )|2 + |bn ( f )|2 = |cn ( f )|2 f 2
2 .
2 2 n=− p
n=1

263
Analyse PC-PSI

Quelques conséquences importantes de cette inégalité :


Nous avons vu que, si f est 2p-
p périodique, de classe Ck sur R
La suite |cn ( f )|2 est convergente, car elle est croissante et (k 1), alors, pour tout n de
n=− p Z :
p∈N
majorée.
cn ( f (k) ) = (i n)k cn ( f ).
Les suites (cn ( f ))n∈N et (c−n ( f ))n∈N tendent vers 0.
Il en découle que si f est 2p-
2 2 périodique, de classe Ck sur R,
Les séries |an ( f )| et |bn ( f )| , à termes positifs et majorées, alors :
convergent.
1
cn ( f ) = o
Les suites (an ( f ))n∈N et (bn ( f ))n∈N∗ tendent vers 0. nk
p ∞ et :
La limite de la suite |cn ( f )|2 sera notée |cn ( f )|2 .
1
n=− p p∈N n=−∞ c−n ( f ) = o .
nk

Pour s’entraîner : ex. 5.

4 Convergence dans l’espace


préhilber tien (C2p , ( | ))

4.1. Convergence dans l’espace préhilbertien (C2p , ( | ))

Théorème 3 On dit alors que la série de Fou-


rier d’une fonction f , continue
Si f est une fonction de C2p , alors la suite (S p ( f )) converge vers f
et 2p-périodique converge vers
dans l’espace vectoriel normé (C2p , 2 ) :
f en moyenne quadratique.
lim f − Sp( f ) 2 = 0.
p→+∞

Démonstration
Soit f une fonction de C2p . Nous établirons d’abord que la suite ( f − S p ( f ) 2 )
converge, puis que sa limite est nulle.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

• Soit p un entier naturel, on sait que P p est inclus dans P p+1 .


Donc S p ( f ) est dans P p+1 et, par conséquent :

f − S p+1 ( f ) 2 f − S p( f ) 2.

La suite ( f − S p ( f ) 2 ) est donc décroissante et minorée par 0, elle converge vers


L supérieur ou égal à 0.
• Mais, si ´ est un réel strictement positif, il existe, d’après le théorème de Weiers-
trass (cf. chapitre 4), un polynôme trigonométrique Q, élément de Pm , pour un cer-
tain m, tel que :
f − Q ∞ ´.
On en déduit : f − Sm ( f ) 2 f −Q 2 f −Q ∞ ´.
Et donc que L ´.
Ceci étant vrai pour tout ´ strictement positif, L = 0.

264
9. Séries de Fourier

4.2. Formule de Parseval


Marc Parseval, (1755-1836), ma-
Théorème 4 : Formule de Parseval thématicien français.
Soit f une application de C2p , alors :
2p
1
( f 2 )2 = | f (t)|2 d t
2p 0
Rapport Mines-Ponts, 1997
∞ 2 ∞
a0 ( f ) 2 1 2 2 « Pauvre Parseval des Chênes ! Les
= |cn ( f )| = + [|an ( f )| + |bn ( f )| ].
2 2 candidats ont rarement retenu l’or-
n=−∞ 1
thographe précise de son nom, qui
d’ailleurs perd souvent la majus-
Le théorème de Pythagore donne, pour toute application f de C2p : cule des noms propres. Dans leur
( f 2
= ( S p ( f ) 2 )2 + ( f − S p ( f ) 2 )2 recherche du Graal de la solution
2)
du problème, ils invoquent Perce-
La suite (( f − S p ( f ) 2 )2 ) tend vers 0 lorsque p tend vers +∞. Ceci val, quand ce n’est pas un Par-
permet de conclure. sifal wagnérien. Le goût de l’in-
vocation magique se retrouve tout
Pour s’entraîner : ex. 6. au long de certaines copies. On
lit « par Lebesgue », « par Perce-
val », quand ce n’est pas « par Fou-
4.3. Interprétation physique rier » (il s’agit, bien sûr, du Ba-
ron Jean-Baptiste Joseph Fourier
2
Si f est une onde, ( f 2) est proportionnelle à l’énergie totale. (1768-1830)), ou plus simplement
La formule de Parseval exprime que l’énergie totale est égale à la somme des « par théorème du cours » (ici, les
énergies des composantes harmoniques de l’onde. étudiants se réfèrent généralement
à ce qu’ils n’ont pas appris). »
Exemple
Soit f (x) = sup(0, sin(x)). Quelle fraction de l’énergie totale de l’onde est Rapport École de l’Air, 1998
obtenue dès la dixième harmonique ? La fonction f est continue sur R. « Les candidats ayant pensé à ap-
pliquer la formule de Parseval à f
Appliquons-lui la formule de Parseval :
sont peu nombreux. »
2 2 ∞ 2
1 1 1 −2
+ +
p 2 2 p(4n 2 − 1)
1
2p
1 2 1 Avec Maple
= ( f 2) = | f (t)|2 d t = .
2p 0 4
X 3;0.B3. `
Donc : X 9 `Z]DX>B]L/E01<L]JJ ^
∞ 2
−2 1 2 X 8@:.L9L]JE]ZD)IR155)IR1J ^

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
= − .
p(4n 2 − 1) 4 p2
1 1

En termes d’énergie, quelle fraction de l’énergie totale est négligée si le signal


0,8
f est remplacé par sa somme partielle S10 ( f ) ?
( S10 ( f ) 2 )2 0,6
Il faut évaluer le rapport .
( f 2 )2 0,4

2 2 5 2 0,2
1 1 1 −2
S10 ( f ) 2 )2 = + + = 0,249 975.
p 2 2 p(4n 2 − 1) −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 x
1

Ainsi : Doc. 7.
S10 ( f ) 2 )2
= 0,999 899.
( f 2 )2
Une fraction très importante de l’énergie est donc récupérée dès la dixième
somme partielle.

265
Analyse PC-PSI

4.4. Deux conséquences importantes

Théorème 5 En conséquence, deux fonctions


C2p → CZ de C2p qui ont les mêmes coef-
L’application linéaire : est injective.
f → f ficients de Fourier sont égales.

Théorème 6
Soit f et g deux fonctions de C2p . Alors, on a :

( f |g) = c0 ( f ) c0 (g) + ck ( f ) ck (g) + c−k ( f ) c−k (g) .
1
+∞
Cette somme est aussi notée cn ( f ) cn (g).
n=−∞

Démonstration
• Calculons |( f |g) − (S p ( f )|g)| = |( f − S p ( f )|g)| f − S p( f ) 2 g 2.
Or, f − S p( f ) 2 tend vers 0, donc :
p
( f | g) = lim (S p ( f ) | g) = lim ck ( f ) ck (g)
p→+∞ p→+∞
k=− p

= c0 ( f ) c0 (g) + ck ( f ) ck (g) + c−k ( f ) c−k (g) .
1

• Ou bien, avec la continuité du produit scalaire :


Soit p dans N∗ , alors :
p
S p ( f ) | S p (g) = ck ( f )ck (g).
k=− p
Donc : ∞
f | g = lim S p ( f ) | S p (g) = c0 ( f )c0 (g) + ck ( f )ck (g) + c−k ( f )c−k (g) .
p→+∞
1 y

4.5. Extension au cas des fonctions continues par


morceaux
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

−p O p x
De nombreux résultats établis ci-dessus pour des fonctions continues et 2p-
périodiques restent encore valables.
Nous allons justifier brièvement pourquoi.
• À tout f de CM2p , on peut associer l’application fr de CM2p , définie Doc. 8.
par :
f (x + ) + f (x − )
fr (x) = ,
2
où f (x + ) et f (x − ) désignent respectivement les limites à droite et à gauche y
de f en x.
En tout point x de continuité de f , f (x) = fr (x) et, en fait, la définition
de l’application fr associée à f consiste à « régulariser » f en ses points x
−p 0 p
de discontinuité.
fr est appelé fonction régularisée de f . Doc. 9.

266
9. Séries de Fourier

• Il est clair que, sur tout segment de R, f et fr ne diffèrent qu’en un Le théorème concernant l’injec-
nombre fini de points. Donc, f et fr ont les mêmes coefficients de Fourier tivité de l’application, qui à f
et : associe f , n’est pas vrai dans
2p 2p
CM2p , mais il est exact dans
| f (t)|2 d t = | fr (t)|2 d t.
0 0 D2p .
Deux fonctions distinctes de
• On introduit le sous-espace D2p de CM2p formé des applications g de CM2p peuvent avoir les mêmes
CM2p vérifiant, de plus, g = gr . L’application régularisée d’une application coefficients de Fourier.
f de CM2p appartient à D2p . C2p est un sous-espace vectoriel de D2p . Il suffit de penser à la fonction
1 2p caractéristique de 2pZ, nulle
• L’application ( f , g) → ( f |g) = f (t)g(t) d t est un produit sca- sur R \ 2pZ, prenant la valeur 1
2p 0
laire sur l’espace vectoriel D2p et l’on note encore 2 la norme définie
sur 2pZ, pour s’en convaincre.
par : En effet, les coefficients de Fou-
g 2 = (g | g). rier de cette fonction sont nuls.

Exemple
p−x
Soit f définie par f (x) = pour tout x de ] − p, p]. Rapport Centrale, 2001
2
⎧p « Quant à la convergence en

⎪ si x ∈ (2Z + 1)p
⎨2 moyenne quadratique, la moitié des
fr (x) = p − x − 2pE x + p candidats dit ne jamais en avoir

⎪ 2p
⎩ si x ∈ (2Z + 1)p entendu parler. »
2

Le théorème de convergence en moyenne quadratique est valable dans


D2p .
Par conséquent, pour toute fonction f de CM2p , on a :

lim fr − S p ( fr ) 2 = 0 et lim S p ( fr ) 2 = fr 2.
p→+∞ p→+∞

On en déduit :
2p 2p
2 1 1
( fr 2) = | fr (t)|2 d t = | f (t)|2 d t
2p 0 2p 0
+∞ +∞
= |cn ( fr )|2 = |cn ( f )|2

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n=−∞ n=−∞
2 +∞
a0 ( f ) 1
= + [|an ( f )|2 + |bn ( f )|2 ].
2 2
1

Donc la formule de Parseval est encore valable pour une fonction f de


CM2p .

• On remarque aussi que les quatre séries numériques :

|cn ( f )|2 , |c−n ( f )|2 , |an ( f )|2 , et |bn ( f )|2

sont convergentes et que les suites associées : (cn ( f )), (c−n ( f )), (an ( f )),
(bn ( f )) tendent vers 0.

267
Analyse PC-PSI

Exemple
p−x
Soit la fonction f définie par f (x) = sur ] − p, p].
2
La fonction fr associée à f diffère de f uniquement aux points de pZ,
p
et fr (kp) = .
2
La fonction fr est dans l’espace D2p et les résultats précédents s’ap-
pliquent.
La formule de Parseval donne :
p 2 2 ∞ ∞
1 p−x p2 a0 ( f ) 1 p2 1 1
dx = = + [|an |2 +|bn |2 ] = + .
2p −p 2 3 2 2 4 2 n2
1 1

Et on retrouve le résultat bien connu :



1 p2
= .
n2 6
1

Pour s’entraîner : ex. 7.

5 Convergence ponctuelle

5.1. Un lemme important

Lemme
On peut aussi écrire la série de
On considère une série de fonctions de la forme :
fonctions sous la forme :
u0 + (u n ei nt + u −n e−int ). v0
+ (vn cos(nt) + wn sin(nt))
2
Si les séries |u n | et |u −n | convergent, la série de fonctions Si les séries |vn | et |wn |
converge normalement sur R. On note S la fonction somme. Alors : convergent, les résultats énoncés
• la fonction S est dans C2p ; restent vrais.
• la série de fonctions est la série de Fourier de sa fonction somme, c’est- Une telle série de fonctions est
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

à-dire : appelée série trigonométrique.


∀ n ∈ Z c (S) = u . n n

Démonstration
L’inégalité |u n ei nt + u −n e−int | |u n | + |u −n | entraîne la convergence normale sur R
de la série de fonctions.
Soit S la fonction somme de la série de fonctions et S p les fonctions sommes par- Rapport Mines-Ponts, 2000
tielles de la série. « Seulement un candidat sur deux
La convergence de la série de fonctions vers S étant normale et les S p étant conti-
connaît un énoncé exact permettant
nues, la fonction S est continue. Elle est 2 p -périodique et appartient donc à C2p . de justifier l’égalité entre f et la
Calculons ses coefficients de Fourier. somme de sa série de Fourier. »

2p
1
cn (S) = S(t)e−int d t.
2p 0

268
9. Séries de Fourier

Fixons k ∈ Z. La série de fonctions f n (t) e−ikt converge normalement vers la Rapport Centrale, 2001
n « Comme dans l’étude des suites
fonction (t → S(t) e−ikt ). On en déduit : de fonctions,représenter graphi-
2p +∞ 2p +∞ 2p quement la fonction que l’on
1
ck (S) = u0 e−ikt d t + un e−i(n−k)t d t + u −n e−i(n+k)t d t veut décomposer en série de
2p 0 0 0
n=1 n=1 Fourier permet d’en connaître la
Puis : ck (S) = u k . régularité. »

Exemple
cos(nx)
On considère la série de fonctions . Rapport Centrale, 1998.
n2 « Très peu de candidats savent
cos(nx) 1 que si une série trigonométrique
Pour tout x réel, 2
, donc la série de fonctions converge nor-
n n2 converge normalement sur R,
malement sur R. Sa somme S est continue et 2p-périodique sur R. c’est la série de Fourier de sa
somme. »
Le lemme ci-dessus permet d’affirmer que :

1
a0 (S) = 0 ; ∀ n 1 an (S) = et bn (S) = 0.
n2

5.2. Un théorème de convergence normale

Théorème 7
Soit f une fonction continue, 2p-périodique et de classe C1 par mor-
ceaux sur R. Sous la forme trigonométrique,
la série de fonctions s’écrit :
Alors :
• la série de fonctions c0 ( f ) + (cn ( f )en + c−n ( f )e−n ) converge a0 ( f )
+ (an ( f ) cos(nt)
normalement vers f sur R ; 2
+bn ( f ) sin(nt)).
• la suite de fonctions (S p ( f )) converge uniformément vers f sur R.
(PSI)

Démonstration
• Étudions cn ( f )en + c−n ( f )e−n ∞. On a :

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
cn ( f )en + c−n ( f )e−n ∞ |cn ( f )| + |c−n ( f )|, car en ∞ = 1.

• Soit n dans Z . Nous avons vu que cn ( f ) = incn ( f ), donc :
cn ( f ) 1 1
|cn ( f )| = + |cn ( f )|2 .
n 2 n2
1
Les séries numériques , |cn ( f )|2 et |c−n ( f )|2 sont convergentes.
n2
Donc, la série de fonctions :
c0 ( f ) + (cn ( f )en + c−n ( f )e−n )
converge normalement sur R.
D’après le lemme, la série de Fourier de f converge normalement sur R vers g.
g est dans C2p et, pour tout n de Z : cn (g) = cn ( f ).
f et g sont deux fonctions de C2p qui ont les mêmes coefficients de Fourier, donc
coïncident.

269
Analyse PC-PSI

Corollaire 7.1
Soit f une fonction continue, 2p-périodique et de classe C1 par mor-
ceaux sur R, alors, pour tout réel x :
+∞ ∞
a0 ( f )
f (x) = cn ( f )ei nx = + (an ( f ) cos n x + bn ( f ) sin n x).
n=−∞
2
1

Pour s’entraîner : ex. 8.

Exemples
p−x
La fonction définie par f (x) = sur ] − p, p] n’est pas continue,
2
on ne peut lui appliquer le théorème. Par ailleurs, les coefficients trigonomé-
triques de f ont été calculés. Vous montrerez que la série de Fourier de f
n’est pas normalement convergente.
La fonction g définie par g(x) = sup(0, sin(x)) est continue et C1 par
morceaux. Donc la série de Fourier de g converge normalement vers g. La
fonction g est développable en série de Fourier :

1 sin x −2 cos(2nx)
∀x ∈ R g(x) = sup(0, sin(x)) = + + .
p 2 p (4n 2 − 1)
1
p
En particulier, pour x = , on obtient :
2
∞ ∞
1 1 −2 (−1)n (−1)n−1 p 1
1= + + , d’où : =+ − .
p 2 p (4n 2 − 1) 2
(4n − 1) 4 2
1 1

5.3. Un théorème de convergence simple

Théorème 8 : Théorème de Dirichlet


Si f est une fonction 2p-périodique, de classe C1 par morceaux sur R,
à valeurs réelles ou complexes, sa série de Fourier converge simplement On remarque que les hypothèses
sur R et sa somme est la fonction fr régularisée de f . sont plus faibles dans ce théo-
∞ rème que dans le précédent, on
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

1 a0 ( f ) perd la continuité de f . La
∀x ∈ R [ f (x + )+ f (x − )] = + (an ( f ) cos(nx)+bn ( f ) sin(nx))
2 2 convergence, précédemment nor-
1
male, devient une convergence
En particulier, si f est continue en x, alors : simple et on retrouve la fonction

« régularisée » de f .
a0 ( f )
f (x) = fr (x) = + (an ( f ) cos(nx) + bn ( f ) sin(nx)).
2
1

Démonstration
• Première étape : le noyau de Dirichlet
Soit f dans CM2p , alors :
p p 2p
1
S p ( f )(x) = cn ( f )ei nx = f (u)e−i nu d u ei nx .
n=− p
2p n=− p 0

270
9. Séries de Fourier

Démonstration
p
Nous avons établi au § 2.3 que D p (u) = e−i nu est dans P p et que :
n=− p

2p
1
S p ( f )(x) = D p (v) f (x + v) d v.
2p 0

Grâce à la parité de D p et à la périodicité de f et de D p , on obtient :


2p
1
S p ( f )(x) = D p (u) f (x − u) d u.
2p 0

En prenant la demi-somme de ces deux expressions :


2p
1 f (x + v) + f (x − v)
S p ( f )(x) = D p (v) dv (1)
2p 0 2

• Deuxième étape : apparition de la régularisée de f


et deuxième transformation de l’intégrale
Gustav Dirichlet (1805-1859), mathé-
2p
1 maticien allemand, élève de Gauss.
La régularisée de f est un élément de CM2p et D p (v) d v = 1.
2p 0 En arithmétique, il montre que toute
suite arithmétique (a n + b), où a et
p
1 f (x + v) + f (x − v) b sont premiers entre eux, contient une
S p ( f )(x) − fr (x) = D p (v) − fr (x) d v
2p −p 2 infinité de nombre premiers.
En analyse, il énonce et démontre le
p
1 f (x − v) + f (x + v) − 2 f r (x) 1 théorème qui porte son nom. On at-
= v sin p+ v dv
2p 2 tribue à Dirichlet le célèbre principe
−p 2 sin
2 des tiroirs. Lorsque n + 1 objets sont
en remplaçant D p par son expression calculée (cf. 2.3). rangés dans n tiroirs, deux objets au
moins se retrouvent dans le même ti-
Fixons alors x et définissons, pour tout t de [−p, p] \ 0, la fonction g par :
roir. En utilisant ce principe, pouvez-
f (x − t) + f (x + t) − 2 fr (x) vous établir que, si sept points sont dis-
g(t) = t .
2 sin posés à l’intérieur d’un cercle, deux au
2 moins sont à une distance inférieure au
On peut écrire :
rayon R.
p
1 1 Reformuler ce principe en termes de
∀x ∈ R S p ( f )(x) − fr (x) = g(v) sin p+ v dv (2)
2p −p 2 cardinal d’ensemble et d’application.

• Troisième étape. Étude de la fonction g y

Sachant que f est continue par morceaux sur R, il est clair que g est continue par
morceaux sur [−p, 0[ et sur ]0, p].
Étudions la fonction g à droite en 0.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
f est de classe C1 par morceaux, donc f admet une limite à droite en x, −p O p x
f (x + ) = lim+ f (x + t), et une limite à gauche en x, f (x − ) = lim f (x + t). On
t→0 t→0−
peut donc écrire, pour t > 0 :
f (x + t) = f (x + ) + t f (x + ) + t´1 (t), avec lim ´1 (t) = 0
t→0+ Doc. 10.
− −
f (x − t) = f (x ) − t f (x ) − t´2 (t), avec lim ´2 (t) = 0.
t→0+ Rapport X-ESPCI, 2000
Et donc, pour t > 0 : « Les hypothèses du théorème de Diri-
f (x − t) + f (x + t) − 2 f r (x) t( f (x + ) − f (x − ) + ´1 (t) − ´2 (t)) chlet posent, et cela est nouveau, des
g(t) = t = t . problèmes. »
2 sin 2 sin
2 2
t + − Rapport Centrale, 2001
Or lim+ t = 1, donc t→0 lim+ g(t) = f (x ) − f (x ).
t→0 « Il reste encore des candidats igno-
2 sin
2 rant les hypothèses exactes de ce théo-
rème. »

271
Analyse PC-PSI

Démonstration
g admet une limite à droite en 0 et, de même, g admet une limite à gauche en 0. Rapport ENS, 1997
g est donc continue par morceaux sur [−p, p]. « La théorie des séries de Fou-
• Quatrième étape. La conclusion rier est bien connue. Les théorèmes
Appliquons le lemme de Lebesgue à la relation (2) : fondamentaux (inégalité de Bessel,
convergence uniforme dans le cas
∀x ∈ R lim S p ( f )(x) = fr (x). d’une fonction continue, C1 par
p→+∞
morceaux) sont appliqués judicieu-
sement. En revanche, les candidats
doivent prendre garde au fait que
Exemple le théorème de Dirichlet donne une
La fonction 2p -périodique définie sur ] − p, p] par : convergence simple, ce qui est ra-
rement suffisant pour effectuer des
p−x interversions avec des intégrales
f (x) =
2 par exemple ! De plus, les candi-
dats parviennent à se servir de la
n’est pas continue, mais est de classe C1 par morceaux. On peut lui appliquer
décomposition en série de Fourier
le théorème de Dirichlet :
pour étudier des équations aux dé-
∞ rivées partielles ou différentielles
p−x p sin(nx)
∀ x ∈ ] − p, p[ f (x) = = + (−1)n ordinaires. »
2 2 n
1
p
∀ x ∈ pZ fr (x) = . Soit [a, b] un segment de R,
2
p c un réel, g une application de
La série de Fourier de f converge simplement vers f . La valeur x = [a, b] dans C continue par mor-
2
permet de prouver la formule : ceaux sur [a, b]. Alors :
+∞ b
p (−1)n lim g(t) sin((n+c)t) d t = 0.
= . n→+∞
4 2n + 1 a
n=0

Pour s’entraîner : ex. 9.


Ce résultat, le lemme de Le-
besgue, a été rencontré en Pre-
mière année dans une applica-

6
tion.

Cas des fonctions T -périodiques

CMT désigne l’espace vectoriel des fonctions T -périodiques, continues par


morceaux de R dans C.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

2p
On définit sur R les fonctions (en )n∈Z par en (t) = exp i n t .
T

On définit les coefficients de Fourier d’une fonction f de CMT par : École de l’Air, 1998
« ...Appliquer les bonnes formules,
1 T à savoir ici pour une fonction 2-
∀n ∈ Z cn ( f ) = f (t)e−i n(2p/T )t d t
T 0 périodique. Il semble que certains
et les coefficients trigonométriques de f par : candidats aient éprouvé des diffi-
2 T
2p cultés sur ce point précisément en
∀n ∈ N an ( f ) = f (t) cos n t dt s’embrouillant dans le changement
T 0 T
T
de variable. »
2 2p
∀ n ∈ N∗ bn ( f ) = f (t) sin n t d t.
T 0 T

On remarque que :

272
9. Séries de Fourier

a0 ( f )
• c0 ( f ) = est toujours la valeur moyenne de f sur une période ; Rapport Centrale, 2001
2
« Les énoncés de théorèmes sont
• les formules liant an ( f ), bn ( f ) et cn ( f ) restent inchangées :
trop souvent donnés de manière très
an ( f ) − i bn ( f ) an ( f ) + i bn ( f ) approximative (Parseval...) »
∀ n ∈ N∗ cn ( f ) = ; c−n ( f ) =
2 2
an ( f ) = cn ( f ) + c−n ( f ) ; bn ( f ) = i (cn ( f ) − c−n ( f )).

Les sommes partielles de la série de Fourier de f sont :


p
Sp( f ) = cn ( f )en , où p est dans N
n=− p
∀ p ∈ N ∀t ∈ R
p
S p ( f )(t) = cn ( f )ei n(2p/T )t
n=− p
p
a0 ( f ) 2p 2p
= + an ( f ) cos(n t) + bn ( f ) sin n t .
2 T T
n=1

La formule de Parseval reste valable pour les fonctions continues par mor-
ceaux et T -périodiques :
T ∞ 2 ∞
1 a0 ( f ) 1
| f (t)|2 d t = |cn ( f )|2 = + [|an ( f )|2 + |bn ( f )|2 ]
T 0 n=−∞
2 2
1
Elle se justifie de la même manière que pour des fonctions 2p-périodiques et
continues par morceaux sur R.

Les théorèmes de convergence ponctuelle s’appliquent également :


• si f est continue et C1 par morceaux, la série de Fourier de f converge
normalement vers f sur R ;
• si f est seulement C1 par morceaux, la série de Fourier de f converge
simplement vers la fonction fr définie par :
1
fr (x) = [ f (x + ) + f (x − )].
2

Pour s’entraîner : ex. 10.

Application 1 c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

La fonction f (x) = x − E(x)

1) Calculer ses coefficients de Fourier. Calculons ses coefficients trigonométriques.


2) Quels théorèmes de convergence peut-on lui ap- 1
pliquer ? an ( f ) = 2 t cos(n2pt) d t.
0

Donc, a0 ( f ) = 1 et, pour n 1, an ( f ) = 0.


1) La fonction f est 1-périodique, elle n’appar-
Quant aux bn :
tient pas à D1 , mais elle est continue par mor-
ceaux sur R et même C1 par morceaux sur R 1
1
(doc. 11). bn ( f ) = 2 t sin(n2pt) d t = − .
0 pn

273
Analyse PC-PSI


La série de Fourier de f est donc la série de fonc- p (−1)k
Et, donc : = .
tions : 4 2k + 1
1 1 sin(2pnx) 0
− .
2 p n
2) La formule de Parseval s’applique et : 1
1 2 ∞
1 1 1 1 0,8
t2 d t = = + .
0 3 2 2 (pn)2
1

0,6
1 p2
Elle permet de retrouver : 2
= .
n 6 0,4
1
Le théorème de convergence simple de Dirichlet
s’applique (doc. 12) : 0,2

∀x ∈ R\Z fr (x) = f (x) = x − E(x) −3 −2 −1 0 1 2 3 x

1 1

sin(2pnx) Doc. 11.
= −
2 p n
1
∞ 1
1 1 1 sin(2pnx)
∀x ∈ Z fr (x) = = − .
2 2 p n 0,8
1
1
Pour x = , on obtient : 0,6
4
pn 0,4
1 1 1
∞ sin
= − 2 .
4 2 p n 0,2
1
pn p 0
p
∞ sin ∞ sin(2k + 1) 0,2 0,4 0,6 0,8 1 x
Soit : = 2 = 2.
4 n 2k + 1 Doc. 12.
1 0
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

274
9. Séries de Fourier

TD
1
Transformée de Fourier de la fonction t →
ch t
(D’après CCP, 1995)

Soit f une fonction donnée, continue et intégrable sur R. On appelle transformée de Fourier de f , la fonction F
qui associe, à tout réel x, l’intégrale :
f (t)ei xt d t.
R

Partie I : Développement en série de Fourier d’une fonction


Soit t un réel quelconque donné. On désignera par f t la fonction définie sur R, 2p-périodique, impaire, telle que,
sur ]0, p[, f t (x) = ch (t x).
1)a) Montrer que, pour tout entier k, f t (kp) = 0.
b) Construire, pour t = 0,5, la courbe représentative de la restriction de f0,5 à l’intervalle [−2p, +2p].
2) Calculer les coefficients de Fourier de la fonction f t .
3)a) En précisant le théorème utilisé, dont on vérifiera soigneusement les hypothèses dans le cas présent, donner la

valeur de la somme de la série bn ( f t ) sin nx pour tout x de [−p, p].
1
p
b) Déduire, du résultat précédent, une expression de ch t de la forme :

2
p
ch t = U p (t)(−1) p
2
0

où U p est rationnel par rapport à l’indice p.


1
4)a) En utilisant les résultats précédents, montrer que p s’exprime simplement à l’aide de la somme de la
ch t
2
(−1) p (2 p + 1)
série alternée .
(2 p + 1)2 + t 2
p
(On exprimera 1 +ch(pt) en fonction de ch t .)
2
p
b) En déduire une expression de comme somme d’une série numérique.
4

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Partie II : Calcul de la transformée de Fourier
1
1) Montrer que la fonction f : t → est intégrable sur R+ et exprimer la transformée de Fourier de f en

ch t
cos(xt)
fonction de l’intégrale d t.
0 ch t
2)a) Montrer qu’il existe une suite (a p ) de réels telle que, pour tout x :
∞ ∞ ∞
cos(xt)
dt = a p cos(xt)e−(2 p+1)t d t.
0 ch t 0 0

b) Terminer alors soigneusement la détermination de la fonction F.


1
3) Quelle remarque peut-on faire sur la transformée de Fourier de la fonction t → ?
p
ch t
2

275
Exercices
Soit a un complexe. On considère la fonction f , 2p- Parmi les fonctions étudiées dans les exercices 1 et 2,
périodique sur R, définie sur ] − p, p] par : auxquelles s’applique le seul théorème de convergence simple ?
eax si x ∈ ] − p, p[
f (x) = Écrire dans chaque cas l’égalité obtenue.
ch (pa) si x = p

ez + e−z ez − e−z Quelles égalités remarquables en déduit-on ?


où ch (z) = et sh (z) = pour un com-
2 2
plexe z quelconque.
Déterminer les coefficients de Fourier de f . 1) Déterminer les coefficients trigonométriques de la
fonction T -périodique f définie par :

Déterminer les coefficients trigonométriques de la fonc- p


f (x) = sin x .
tion f , 2p-périodique sur R, définie sur ] − p, p] par : T
2) Quels théorèmes de convergence peut-on appliquer à la série
f (x) = ch (ax)
de Fourier de f ?
dans les deux cas suivants :
1) a ∈ i Z ; *
2) a ∈ R+∗ . Soit (an ) une suite de nombres strictement positifs
qui converge vers 0.

Déterminer la série de Fourier des fonctions f des Montrer qu’il existe une fonction continue 2p-périodique, f ,
exercices 1 et 2. dont les coefficients trigonométriques, an ( f ) et bn ( f ), véri-
fient pour une infinité de valeurs de n :

Déterminer inf {|| f − Q||2 ; Q ∈ Pn } pour la fonction |an ( f )| + |bn ( f )| an .


de l’exercice 1.

sin nx On définit les fonctions T -périodiques et paires f et


La série trigonométrique √ est-elle la série de
n g en posant :
Fourier d’une fonction de CM2p ?
T T
∀x ∈ − , f (x) = x 4 , g(x) = x 2 .
2 2
Peut-on appliquer la formule de Parseval aux fonctions 1) Déterminer les coefficients trigonométriques de f et de g.
rencontrées dans les exercices 1 et 2 ?
2) En déduire deux constantes c0 et d0 et une fonction h,
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Pour chacune de ces fonctions, quelles égalités obtient-on ?


combinaison linéaire de f et g, telles que :
Quelles égalités remarquables en déduit-on ? ∞
T4 2p
∀ x ∈ R h(x) = c0 + d0 (−1)n cos n x .
1
n4 T
La formule de Parseval s’applique-t-elle à d’autres fonc- ∞
1
tions parmi celles introduites dans les exercices 1 et 2 ? Si oui, 3) Calculer .
1
n8
écrire les égalités obtenues dans chaque cas.
Quelles égalités remarquables en déduit-on ?

Soit f une fonction de classe C1 sur R, à valeurs


Parmi les fonctions étudiées dans les exercices 1 et 2, complexes, 2p-périodique, d’intégrale nulle sur une période.
auxquelles peut-on appliquer le théorème de convergence nor-
2p 2p
male ? Montrer l’inégalité | f |2 | f |2 .
0 0
Écrire dans chaque cas l’égalité obtenue.
Quelles égalités remarquables en déduit-on ? Préciser les cas d’égalité.

276
9. Séries de Fourier

*
Résoudre l’équation différentielle : Déterminer toutes les applications f, C∞ , 2p-
périodiques et telles que :
y + y = | sin(x)| (E)
∀x ∈ R f (2x) = 2 sin x f (x).

* *
Donner le développement en série de Fourier de la (D’après X, 1993)
fonction : Soit T > 0, l un complexe non nul et E l l’espace vec-
1 toriel des fonctions C1 sur R, T -périodiques et vérifiant la
f :x→ où (a > 0). relation :
ch a + cos x
En déduire les intégrales : ∀x ∈ R f (x + 1) − f (x − 1) = l f (x).

p
Montrer que la dimension de E l est finie et qu’elle est égale à
cos(nx) 1 si |l| est supérieur ou égal à un nombre que l’on précisera,
d x.
−p ch a + cos x ou si l n’est pas réel.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

277
Calcul
différentiel 10

Le but de ce chapitre est de développer, d’un point


de vue purement pratique, les outils de l’analyse
vectorielle (champs de scalaires et de vecteurs, O B J E C T I F S
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

intégrales multiples, formes différentielles,


systèmes différentiels autonomes), ainsi que le Champ de scalaires, champ de vecteurs.
théorème de Cauchy-Lipschitz concernant les Gradient d’un champ de scalaires.
équations différentielles non linéaires. Circulation d’un champ de vecteurs.
Il n’est pas question ici d’aborder les théories sur
Formes différentielles de degré 1 (PSI).
lesquelles s’appuient ces notions mais il est fort
Intégrales doubles et triples.
intéressant de constater que presque toutes les
parties du cours de mathématiques que vous avez Le théorème de Cauchy-Lipschitz pour les
équations différentielles non linéaires.
suivi avec passion cette année interviennent dans
ce chapitre. Équations différentielles à variables sépa-
rables.
De nombreux exemples sont développés afin
d’illustrer ces notions. Le cas des équations autonomes.

278
10. Calcul différentiel

1 Champs de vecteurs,
champs de scalaires

Dans ce paragraphe, U est un ouvert non vide de R p et k un entier naturel,


( | ) désigne le produit scalaire usuel de R p .
Dans la pratique, on se limitera à p = 2 ou p = 3.

1.1. Définitions


Un champ de vecteurs de classe Ck sur U est une application f de
p k
U dans R , de classe C sur U .
Un champ de scalaires de classe Ck sur U est une application g de
U dans R, de classe Ck sur U .



Soit f un champ de vecteurs sur un ouvert U de R p . C’est une fonction à
valeurs dans R p , on peut donc parler des fonctions composantes du champ


de vecteurs f . Ce sont les fonctions de U dans R, f 1 , . . . , f p , telles que,
pour tout x de U ,


f (x) = ( f 1 (x), . . . , f p (x)).

1.2. Gradient d’un champ de scalaires


Le gradient d’une fonction de classe C1 de U dans R a été défini au cha- Pour tout a de U :
pitre précédent. Il fournit un exemple fondamental de champ de vecteurs.
−−→
grad g(a)
Soit un entier k 1 et un champ de scalaires g de classe Ck sur U , ∂g ∂g
−−→ = (a), . . . , (a) .
alors grad g est un champ de vecteurs de classe Ck−1 sur U . ∂x 1 ∂x p

−−→ Donc, si g est de classe Ck sur


On rappelle que grad g(a) est l’unique vecteur de R p tel que : −−→
U , grad g est de classe Ck−1 .
−−→
∀−→
v ∈ R p d g(a)(− →
v ) = (grad g(a) | −

v ).

1.3. Circulation d’un champ de vecteurs (PC)




Soit f un champ de vecteurs de classe C1 sur l’ouvert U de R p et
f 1 , . . . , f p ses fonctions composantes.
Soit ([a, b], g, G) un arc paramétré de classe C1 dont le support G est inclus c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
dans U . On note, pour tout t de [a, b], g(t) = (x 1 (t), . . . , x p (t)).


L’intégrale du champ de vecteurs f le long de l’arc orienté G est la quan-
tité :
b p
→ −
− →
f ·dx = f i (x 1 (t), . . . , x p (t))x i (t) d t.
G a i=1


En physique, cette quantité représente la circulation du champ de vecteur V
le long de l’arc orienté G .


Par exemple, la circulation d’un champ de forces V le long d’un arc allant du
point A au point B représente le travail de cette force le long de cet arc.
Pour s’entraîner : ex. 1.

279
Analyse PC-PSI

2 Formes différentielles (PSI)

On désigne par U un ouvert non vide de R p .

2.1. Définitions
2.1.1 Forme différentielle
Dans cet ouvrage, nous étudions
On appelle forme différentielle de degré 1 sur U toute application v de
uniquement les formes différen-
U dans L(R p , R) .
tielles de degré 1. Par consé-
quent, nous parlerons simple-
Exemple fondamental ment de forme différentielle plu-
Soit f une fonction numérique de classe C1 sur U . tôt que de forme différentielle de
degré 1.
Pour tout a de U , la différentielle de f en a, d f (a), est une application
linéaire de R p dans R. Ainsi, l’application d f définie par :
U −→ L (R p , R)
df :
a −→ d f (a)
est une forme différentielle sur U .

2.1.2 Base duale


La base duale de la base canonique de R p est notée (d x 1 , . . . , d x p ). Toute
forme linéaire w sur R p se décompose, de manière unique, sous la forme :
p
w= ai d x i
i=1
où (a1 , . . . , a p ) ∈ R p . Avec cette notation, pour h = (h 1 , . . . , h p )
dans R p : p p
w(h) = ai d x i (h 1 , . . . , h p ) = ai h i .
i=1 i=1

2.1.3 Fonctions composantes d’une forme différentielle


Soit v une forme différentielle sur l’ouvert U de R p .
Pour tout a de U , v(a) se décompose selon la base (d x 1 , . . . , d x p ) de
L(R p , R) . Il existe un unique p -uplet de réels (P1 (a), . . . , Pp (a)) tel que :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

p
v(a) = Pi (a) d x i .
i=1
On définit ainsi les fonctions composantes (P1 , . . . , Pp ) de v.
Pour chaque i de [[1, p]], Pi est une application de U dans R. On note :
p
v= Pi d x i .
i=1

Soit un entier naturel k.


p
La forme différentielle v = Pi d x i est dite de classe Ck sur U si :
i=1

∀ i ∈ [[1, p]] Pi ∈ Ck (U , R).

280
10. Calcul différentiel

Exemple
Soit un entier k 1 et une application f de classe Ck de U dans R. La
forme différentielle d f , vue au 2.1.1, est telle que :
p
∂f
∀a ∈ U d f (a) = (a) d x i .
∂x i
i=1

Ses fonctions composantes sont donc les fonctions dérivées partielles de f


et :
p
∂f
df = d xi .
∂x i
i=1

On en déduit que d f est une forme différentielle de classe Ck−1 sur U .

La forme différentielle v, définie sur l’ouvert non vide U de R p est Ceci équivaut à dire que :
dite exacte sur U si : ∃ f ∈ C1 (U , R) v = df.
1
∃ f ∈ C (U , R) ∀ a ∈ U v(a) = d f (a). On dit alors que la fonction f
est une primitive de v sur l’ou-
vert U .
2.2. Intégrale curviligne d’une forme différentielle
p
Soit v = Pi d x i une forme différentielle de classe Ck sur U (avec
i=1
k 0).
Soit ([a, b], g, G) une courbe de classe C1 de R p dont le support G est
inclus dans U .
On pose [a, b] = I et, pour tout t de I , on note g(t) = (g1 (t), . . . , g p (t)).

2.2.1 Petit exercice de compréhension


• v est une forme différentielle sur U .
• Pour tout t de I , g(t) est un point de U et v(g(t)) une forme linéaire
sur R p .
• Pour tout t de I , g (t) est un vecteur de R p et v(g(t))(g (t)) est un réel.
De plus :
p
v(g(t))(g (t)) = Pi (g(t))gi (t).

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
i=1
• Enfin, la fonction t −→ v(g(t))(g (t)) est continue sur I .

L’intégrale curviligne de la forme différentielle v le long de la courbe La relation de Chasles pour


([a, b], g, G) est le réel : les intégrales permet de défi-
b b p nir l’intégrale curviligne d’une
v(g(t))(g (t)) d t = Pi (g1 (t), . . . , g p (t))gi (t) d t. forme différentielle le long d’une
a a i=1 courbe continue et de classe C1
par morceaux.
On note provisoirement cette quantité v.
(I ,g,G)
A priori, elle dépend du paramétrage ([a, b], g) de la courbe. Le théorème
suivant montre que l’intégrale curviligne v dépend seulement du sens
(I ,g,G)
de parcours du support G.

281
Analyse PC-PSI

2.2.2 Changement de paramètre

Théorème 1 ([a, b], g) et ([c, d], g ◦ w) sont


deux paramétrages de la courbe
Soit w un C1 -difféomorphisme de J = [c, d] dans I = [a, b].
étudiée.
• Si w est croissante, alors v= v.
(I ,g,G) (J ,gow,G) Ainsi, l’intégrale curviligne de la
forme différentielle v le long
• Si w est décroissante, alors v=− v.
(I ,g,G) (J ,gow,G) d’une courbe ne dépend pas du
paramétrage de l’arc, mais seule-
ment du sens de parcours de cette
Démonstration
courbe. C’est pourquoi on la note
d souvent :
v= v(g ◦ w(u))(g ◦ w) (u) d u v.
( J ,gow,G) c
G
d p
= Pi (g1 (w(u)), . . . , g p (w(u)))gi (w(u)) w (u) d u.
c i=1 G
g (b) = g°w (d)
Le changement de variable t = w(u) s’impose. Il donne d t = w (u) d u.
• Si w est croissante, w(c) = a et w(d) = b. D’où (doc. 1) :
b p
v= Pi (g1 (t), . . . , g p (t))gi (t) d t.
( J ,gow,G) a i=1 g (a) = g°w (c)
• Si w est décroissante, les bornes sont inversées et (doc. 2) :
Doc. 1. Parcours de l’arc G pa-
ramétré par g ◦ w lorsque w est
v=− v.
( J ,gow,G) (I ,g,G) croissante.
G
g (b) = g°w (c)
Exemple
Soit v la forme différentielle définie sur l’ouvert R2 \{(0, 0)} par :

x dy − ydx
v= .
x 2 + y2 g (a) = g°w (d)

Doc. 2. Parcours de l’arc G para-


−y x
On a v = P d x + Q d y, avec P(x, y) = 2 2
et Q(x, y) = 2 . métré par g ◦ w lorsque w est dé-
x +y x + y2 croissante.
On considère le cercle C de centre O et de rayon R, paramétré par :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

On remarque que :
• le résultat ne dépend pas de
[0,2p] −→ C
g: R;
t −→ (x(t), y(t)) = (R cos t, R sin t) • en prenant t ∈ [0, 2np], ce
qui équivaut à parcourir le cercle
v est de classe C1 et, par définition de l’intégrale curviligne : n fois dans le sens direct, on ob-
tient 2np pour la valeur de l’in-
2p tégrale curviligne de v ;
v= [P(x(t), y(t))x (t) + Q(x(t), y(t))y (t)] d t • le paramètrage :
C 0 t −→ (R cos t, −R sin t),
2p
qui correspond à un parcours
= [sin2 (t) + cos2 (t)] d t = 2p. du cercle dans le sens indirect,
0
donne une intégrale curviligne
négative.
Pour s’entraîner : ex. 1.

282
10. Calcul différentiel

2.3. Le cas des formes différentielles exactes

On peut dire en résumé que l’in-


Théorème 2
tégrale curviligne d’une forme
Soit v une forme différentielle exacte sur U , f une primitive de v
différentielle exacte le long d’une
sur U et deux points A et B de U . Pour toute courbe paramé- courbe ne dépend que de l’ori-
trée ([a, b], g, G) de classe C1 , de support inclus dans U , d’origine
gine et de l’extrémité de la
A = g(a) et d’extrémité B = g(b), on a :
courbe et non pas du chemin par-
couru pour joindre ces points.
v= d f = f (B) − f ( A).
G G
Le résultat du théorème 2 peut
être abrégé en écrivant simple-
Démonstration ment :
p
∂f
On note g(t) = (g1 (t), . . . , g p (t)). Puisque v = d xi , on a : d f = f (B) − f ( A).
i=1
∂xi
AB
b p
∂f
v= (g(t))gi (t) d t.
G a i=1
∂xi
p
∂f d
On sait aussi que : (g(t))gi (t) = ( f ◦ g)(t). g (a) = g (b)
i=1
∂xi dt
b
d
Donc : v= ( f ◦ g)(t) d t = f (g(b)) − f (g(a)) = f (B) − f (A).
G a dt
G
Une courbe paramétrée ([a, b], g, G) est dite fermée lorsque g(a) = g(b).

Corollaire 2.1
L’intégrale curviligne d’une forme différentielle exacte sur U , le long
d’une courbe fermée de classe C1 de support contenu dans U , est nulle.
Doc. 3.

Exemple Ce corollaire reste vrai pour une


Reprenons l’exemple du paragraphe précédent : courbe fermée, continue et de
x dy − ydx classe C1 par morceaux, de sup-
v= . port contenu dans U .
x 2 + y2
• Le cercle C est une courbe fermée de l’ouvert R2 \{(0, 0)}.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• La forme différentielle v est de classe C1 sur cet ouvert.
• L’intégrale curviligne de v le long de C n’est pas nulle car :

v = 2p.
C

Donc, la forme différentielle v n’est pas exacte sur R2 \{(0, 0)}.

2.4. Formes différentielles fermées,


le théorème de Poincaré
Le paragraphe précédent nous montre que le calcul d’une intégrale curviligne
se simplifie lorsque la forme différentielle est exacte.
Mais comment déterminer si une forme différentielle est exacte ?

283
Analyse PC-PSI

p
Soit v = Pi d x i une forme différentielle de classe C1 sur l’ouvert non
i=1
vide U de R p . On dit que v est une forme différentielle fermée sur U
si : ∂ Pi ∂ Pj
∀ a ∈ U ∀ (i , j ) ∈ [[1, p]]2 (a) = (a).
∂x j ∂x i

Théorème 3
p
Soit v = Pi d x i une forme différentielle de classe C1 sur l’ouvert
i=1
non vide U de R p .
Si v est une forme exacte sur U , alors v est fermée sur U .

Démonstration
On suppose v exacte sur U . Soit f une primitive de v sur U .
p p
∂f
v= Pi d xi = d f = d xi Henri Poincaré (1854-1912), ma-
∂xi
i=1 i=1 thématicien français : Ses travaux
Puisque v est de classe C1 sur U , f est de classe C2 et : dans de nombreux domaines des
∂ Pi ∂2 f ∂2 f ∂ Pj mathématiques pures et appliquées
∀ (i, j ) ∈ [[1, p]]2 = = = . permettent de le qualifier de mathé-
∂x j ∂x j ∂xi ∂xi ∂x j ∂xi
maticien universel. Hilbert et lui en
La réciproque de ce théorème n’est pas vraie en général, comme le montre sont sans doute les derniers spéci-
l’exemple ci-dessous. Poincaré a su prouver cette réciproque, moyennant une mens.
restriction géométrique sur l’ouvert U . Co-découvreur de la théorie de la
relativité restreinte, nous devons à
Exemple Poincaré cette phrase prémonitoire,
Considérons à nouveau la forme : datée de 1904 : « Peut-être [allons
x dy − ydx nous devoir] construire une méca-
v= .
x 2 + y2 nique nouvelle que nous ne faisons
• Elle est de classe C1 sur R2 \{(0, 0)}. qu’entrevoir, où, l’inertie croissant
avec la vitesse de la lumière devien-
• Ce n’est pas une forme exacte sur R2 \{(0, 0)} car son intégrale curviligne drait un obstacle infranchissable. »
sur un cercle de centre (0, 0) n’est pas nulle.
• C’est une forme fermée sur R2 \{(0, 0)}.
En effet, notons v = P d x + Q d y. Pour tout (x, y) de R2 \{(0, 0)} :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

∂P y2 − x 2 ∂Q
(x, y) = 2 = (x, y).
∂y (x + y 2 )2 ∂x
La restriction géométrique utilisée par Poincaré est la suivante. m2

Un ouvert non vide U de R p est dit étoilé s’il existe un point a de U


tel que, pour tout point m de U , le segment [a, m] soit contenu dans m1
U (doc. 4). m3
a

Exemples
• Tout ouvert convexe de R p est étoilé.
• Toute boule ouverte de R p est un ouvert étoilé.
• R2 \{(x, 0)|x 0} est un ouvert étoilé de R2 .
• R2 \{(0, 0)} n’est pas étoilé. Doc. 4.

284
10. Calcul différentiel

La propriété « v est une


Théorème de Poincaré
forme fermée sur U » est une
Soit U un ouvert étoilé de R p . Toute forme différentielle fermée sur U propriété locale. Démontrer cette
est exacte sur U . propriété se ramène à un simple
calcul de dérivées partielles en
Démonstration chaque point de U .
Soit v une forme différentielle fermée sur U . La propriété « v est une
• Idée clé n◦ 1 forme exacte sur U » est
une propriété globale. Démontrer
Soit a un point de l’ouvert étoilé U tel que, pour tout b de U , le segment de droite
cette propriété demande, a priori,
[a, b] soit inclus dans U . L’application :
de trouver une fonction f défi-
[0,1] −→ R p nie sur tout l’ouvert U et telle
w: que v = d f , ce qui est moins
t −→ w(t) = a + t(b − a)
simple que de calculer des déri-
fournit un paramétrage de classe C1 (et même C∞ ) de ce segment de droite. vées partielles.
Le théorème de Poincaré
• Idée clé n◦ 2
simplifie ceci lorsque U est un
Si v est une forme exacte sur U et si f est une primitive de v, alors : ouvert étoilé.
v = f (b) − f (a).
ab

Donc f (b) est connu, à une constante près, si l’on connaît l’intégrale curviligne
v. a = w (0)
ab

• Idée clé n 3
w (t)
Soit f une fonction de classe C1 sur U et k une constante ; f et f + k ont la
même différentielle en tout point de U . Pour prouver que la forme différentielle v
est exacte sur U , on pose donc, pour tout b de U :
b = w (1)
f (b) = v.
ab
Doc. 5.

Il suffit de prouver que f est de classe C1 sur U et que d f = v.


Les plus brillants d’entre vous sauront bâtir la démonstration à l’aide de ces idées. Les
autres se contenteront d’admettre ce théorème, ce qui ne sera pas du tout dommageable
pour la préparation des concours.

Exemple Connaissant v, la formule :


x dy − ydx
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
• La forme différentielle v = est exacte sur le demi-plan :
x 2 + y2 f (b) = v
U = {(x, y)|x > 0}. En effet : ab

– elle est de classe C1 sur R2 \{(0, 0)} ; fournit un moyen effectif de cal-
culer une primitive de f .
– c’est une forme fermée sur R2 \{(0, 0)} ;
– U est un ouvert étoilé inclus dans R2 \{(0, 0)}.
Pour déterminer une primitive de v sur U , utilisons la technique suivante :
Soit f une primitive de v sur cet ouvert. On a :

∂f −y ∂f x
(x, y) = 2 et (x, y) = 2 .
∂x x + y2 ∂y x + y2

x
À x > 0 fixé, (y −→ f (x, y)) est une primitive sur R de y −→ .
x2 + y2

285
Analyse PC-PSI

Donc :
x y
f (x, y) = d y = Arctan + H (x).
x 2 + y2 x

Ici, H (x) est une constante par rapport à la variable d’intégration y.


Par construction, H est une fonction de classe C1 sur R+∗ et, à y fixé :

∂f ∂ y
∀ x ∈ R+∗ (x, y) = Arctan + H (x).
∂x ∂x x

y
On en déduit H (x) = 0 et f (x, y) = Arctan + k, où k est une constante.
x
Pour s’entraîner : ex. 2.

2.5. Le point de vue du physicien




Soit U un ouvert non vide de R p et V un champ de vecteurs de classe


Ck sur U , noté V (a) = (P1 (a), . . . , Pp (a)). On peut lui associer la forme
différentielle v de classe Ck sur U définie par :
p
v(a) = P j (a) d x j .
j =1


→ − →
Le physicien n’hésite pas à noter v = V · d x . Cette notation, purement
symbolique, ne sera pas utilisée en mathématiques.
En revanche, il est mathématiquement correct d’écrire :

→ −
→ −
→ −

∀a ∈ U ∀ h ∈ Rp v(a)( h ) = V (a) · h .

où · désigne le produit scalaire usuel de R p . Il est immédiat que :




• Le champ de vecteurs V dérive d’un potentiel scalaire sur U si, et seule-
ment si, la forme différentielle associée, v, est exacte sur U .
• La notion mathématique d’intégrale curviligne d’une forme différentielle cor-
respond à la notion physique de circulation d’un champ de vecteurs.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit



La circulation du champ de vecteur V le long de l’arc orienté G est l’inté-
grale curviligne de la forme associée le long de cet arc :


→ − →
v= V · d x.
G G



Par exemple, la circulation d’un champ de forces V le long d’un arc allant du Dans R3 , le théorème de Poin-
point A au point B représente le travail de cette force le long de cet arc. caré équivaut au résultat suivant :


• Les deux phrases suivantes signifient la même chose. « Un champ de vecteurs V , de
1
classe C sur un ouvert étoilé
« L’intégrale curviligne d’une forme différentielle exacte le long d’une courbe
U de R3 , dérive d’un poten-
fermée est nulle. »

→ tiel scalaire si, et seulement si :
→−
− → −

« Un champ de vecteurs V qui dérive d’un potentiel scalaire est un champ ∀ a ∈ U rot V (a) = 0 ».
conservatif. »

286
10. Calcul différentiel

3 Calcul intégral

Dans le cadre de notre programme, l’intégration des fonctions n’a été étudiée Johann Radon (1887-1956), ma-
que pour des fonctions d’une variable. thématicien autrichien. Les écrits
de Borel et Lebesgue portaient sur
Le calcul des intégrales multiples de fonctions de plusieurs variables est un
les fonctions d’une variable. C’est
outil indispensable à de nombreuses branches de la Science. Développer une
Radon qui a vu que leurs travaux
théorie cohérente de l’intégration de ces fonctions n’est pas du tout élémentaire
s’appliquaient aux fonctions de plu-
et hors de notre propos. Ce n’est qu’à la fin du XIXe et au début du XXe siècle
sieurs variables.
que les travaux de Jordan (Jordan Camille (1838-1922), mathématicien fran-
çais), Borel (Borel Émile (1871-1956), mathématicien français), Lebesgue, et
Radon ont permis de résoudre ce problème.
Nous nous contenterons, conformément au programme, de développer quelques
outils permettant, dans les cas les plus simples, le calcul des intégrales doubles
de fonctions de deux variables et des intégrales triples de fonctions de trois
variables.

3.1. Intégrales doubles


3.1.1 Compacts élémentaires de R2
Nous admettons la formule de Fubini pour les rectangles.

Soit [a, b] et [c, d] deux segments de R et f une fonction continue


de [a, b] × [c, d] dans K. Alors :

b d d b
f (x, t) d t dx = f (x, t) d x d t.
a c c a

Cette égalité permet de définir l’intégrale double de la fonction continue f La notation :


sur le rectangle R = [a, b] × [c, d]. K = (x, y) ∈ R2 | a x b
f 1 (x) y f 2 (x)}
Se limiter aux seuls rectangles comme domaines d’intégration des fonctions de sous-entend que, à x fixé entre
deux variables est évidemment trop restrictif. a et b, y est entre f1 (x) et

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
f 2 (x).
y
On appelle compact élémentaire de R2 un compact de R2 pouvant f2(x)
s’écrire comme réunion d’un nombre fini d’ensembles K tels que :
Il existe un segment [a, b] et deux fonctions continues f 1 et f 2 de f1(x)
[a, b] dans R telles que f 1 f 2 et :
O a x b x
K = {(x, y) ∈ R | a 2
x b et f1 (x) y f 2 (x)}, Doc. 6.
La plupart des compacts
ou bien il existe un segment [c, d] et deux fonctions continues g1 et g2 élémentaires considérés dans la
de [c, d] dans R telles que g1 g2 et : pratique sont directement de la
forme K indiquée. La réunion
K = {(x, y) ∈ R2 | c y d et g1 (y) x g2 (y)}. finie de tels ensembles n’inter-
viendra qu’exceptionnellement.

287
Analyse PC-PSI

Exemples
y
Le triangle (doc. 7) : y=x
1
T = {(x, y) | x ∈ [0, 1] et y ∈ [0, x]}
y
= {(x, y) | y ∈ [0, 1] et x ∈ [y, 1]}

Le quart de cercle (doc. 8) :


C = {(x, y) | x 0 et y 0 et x 2 + y 2 R2}
0 x 1 x
= {(x, y) | x ∈ [0, R] et y ∈ [0, R 2 − x 2 ]}
Doc. 7.
= {(x, y) | y ∈ [0, R] et x ∈ [0, R 2 − y 2 ]}

3.1.2 Le théorème de Fubini


y

Théorème 5 : Théorème de Fubini


√R2 − x2
Soit un compact élémentaire K décrit des deux manières indiquées ci-
dessous :
K = {(x, y) ∈ R2 | a x b et f 1 (x) y f 2 (x)} 0 x R x
2
K = {(x, y) ∈ R | c y d et g1 (y) x g2 (y)}

pour toute fonction f , continue de K dans R, on a :


b f 2 (x) d g2 (y)
f (x, y) d y dx = f (x, y) d x d y. Doc. 8.
a f 1 (x) c g1 (y)

Ce théorème est admis. Il permet de définir l’intégrale double de la fonction


Il est intéressant de noter
continue f sur le compact élémentaire K en posant :
que le théorème de Fubini
b f 2 (x) pour les rectangles, est un cas
f (x, y) d x d y = f (x, y) d y dx particulier de ce théorème. Si
K a f 1 (x)
K = [a, b] × [c, d], les fonctions
d g2 (y) f 1 , f 2 , g1 , g2 sont constantes.
= f (x, y) d x d y.
c g1 (y)

• La formule de Fubini permet le calcul d’une intégrale double en choisissant


c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

l’ordre d’intégration.
• Le cas particulier des rectangles, l’interprétation physique du terme d x d y
comme élément infinitésimal de surface, que nous n’abordons pas, incitent à
admettre que l’aire du compact élémentaire K est :

d x d y.
K

Exemples
Soit g et h deux fonctions continues respectivement de [a, b] dans R
et de [c, d] dans R. On pose f (x, y) = g(x)h(y) et K = [a, b] × [c, d].
Alors :
b d
f (x, y) d x d y = g(x) d x h(y) d y .
K a c Guido Fubini (1879-1943), mathé-
maticien italien.

288
10. Calcul différentiel

Détermination de l’aire A du compact K du demi-plan d’équation y 0 y


délimité par la parabole d’équation y = x 2 et l’arc de cercle d’équation
x 2 + y 2 = 2. (doc. 9. ci-contre.)
1
Par raison de symétrie, A est le double de l’aire du compact L décrit par :
K
2
L = {(x, y) | x ∈ [0, 1] et y ∈ [x , 2− x 2 ]}.
⎛ √ ⎞
1 2−x 2 −1 O 1 x
A=2 ⎝ d y⎠ d x
0 x2
Doc. 9.

p 1
= + unités d’aire.
2 3
Soit a un réel et K = {(x, y)|y x 1 et x + y 1}.

Calcul de : Ia = (x + y)a d x d y.
K
Vous dessinerez K et trouverez :
1
K = {(x, y)|x ∈ ,1 et y ∈ [1 − x, x]}.
2

Votre calculette effectue l’intégrale double.

3.1.3 Quelques propriétés de l’intégrale double


Les propriétés suivantes sont admises.
• Soit K 1 et K 2 deux compacts élémentaires de R2 , dont l’intersection ne
contient aucune boule ouverte de R2 . Alors, pour toute fonction f continue
sur K 1 ∪ K 2 :

f (x, y) d x d y = f (x, y) d x d y + f (x, y) d x d y.


K 1 ∪K 2 K1 K2

• Soit f et g deux fonctions numériques continues sur le compact élémen-


taire K et (a, b) deux réels, alors :

[a f (x, y) + bg(x, y)] d x d y = a f (x, y) d x d y + b g(x, y) d x d y.


K K K

• Soit f une fonction continue et positive sur le compact élémentaire K . c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Son intégrale sur K est positive :

0 f ⇒0 f (x, y) d x d y.
K

• Soit f une fonction continue et positive sur le compact élémentaire K . Son


intégrale sur un compact élémentaire L ⊂ K est plus petite que son intégrale
sur K .

0 f et L⊂K ⇒ f (x, y) d x d y f (x, y) d x d y.


L K

289
Analyse PC-PSI

3.1.4 Changement de variables.


Pour effectuer un changement de variables dans une intégrale double, il est Rapport ENS, 2000
utile de comprendre ce que devient l’élément infinitésimal de surface par cette « ...certains aspects, comme la maî-
transformation. trise des intégrales doubles (en par-


Soit U un ouvert non vide de R2 et F une application de U dans R2 ticulier pour la définition d’un nou-
notée : veau domaine d’intégration après

→ U −→ R2 changement de variables ou lors de
F: −
→ l’application du théorème de Fu-
(s, t) −→ F(s, t) = (x(s, t), y(s, t))
bini) [...] ont souvent laissé à dési-

→ rer. »
On suppose que F est de classe C1 sur U , injective, et que de plus, son
jacobien ne s’annule pas sur U . t
Soit Ds un « petit accroissement » de la variable s et Dt un « petit accrois- t
s (s,t) (s,t+Dt)
sement » de la variable t. Dans U , le rectangle tramé a une aire de DsDt.


L’image par F de ce rectangle est le « parallélogramme » dont les côtés sont :
(s+Ds,t) (s+Ds,t+Dt)

→ s

→ −
→ ∂F F
F(s + Ds, t) − F(s, t) ≈ (s, t)Ds,
∂s

→ y

→ −
→ ∂F
F(s, t + Dt) − F(s, t) ≈ (s, t)Dt. F (s,t) F (s,t+Dt)
∂t

Plus les accroissements Ds et Dt sont petits, plus le « parallélogramme F(s+Ds,t) F (s+Ds,t+Dt)


image » est proche d’un véritable parallélogramme. Son aire est : x
∂x ∂x Doc. 10.

→ −
→ (s, t)Ds (s, t)Dt
∂F ∂F ∂s ∂t D(x, y)
(s, t)Ds, (s, t)Dt = = DsDt.
∂s ∂t ∂y ∂y D(s, t)
(s, t)Ds (s, t)Dt
∂s ∂t

Ainsi, lorsque les variables s et t sont soumises à des accroissements Ds et


Dt, les fonctions x et y subissent des accroissements Dx et Dy tels que :

D(x, y)
DxDy = DsDt.
D(s, t)

Les arguments présentés ci-contre ne constituent pas une démonstration ma-


thématique. Ils sont là pour expliquer la présence du jacobien dans la formule
de changement de variables.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

De là découle la formule fondamentale du changement de variables :

D(x, y)
dx dy = d s d t.
D(s, t)
Le théorème suivant est admis.

Théorème 6 Un point intérieur à K est un



→ point M de K tel qu’il existe
Soit U un ouvert non vide de R2 , F : (s, t) −→ (x(s, t), y(s, t)) une
une boule de centre M incluse
application de classe C1 de U dans R2 , K un compact élémentaire
◦ dans K .
inclus dans U et K l’ensemble des points intérieurs à K . Par exemple, si :
Si les conditions suivantes sont réalisées : K = [0, R] × [−p, p], alors :

→ ◦
• l’ensemble D = F (K ) est un compact élémentaire ; K = ]0, R[ × ] − p, p[.

290
10. Calcul différentiel


→ ◦
• la restriction de F à K est injective ;

→ ◦
• le jacobien de F ne s’annule pas sur K ,
alors, pour toute fonction f continue de D dans R, on a :

D(x, y)
f (x, y) d x d y = f (x(s, t), y(s, t)) d s d t.
D K D(s, t)

Exemple fondamental : les coordonnées polaires


• L’application Il est intéressant de noter que la
2 2 −


→ R −→ R restriction de F à K n’est pas
F: −

(r , u) −→ (r cos u, r sin u) injective et que le jacobien de F
s’annule aux points de K tels
est de classe C1 sur R2 . que r = 0. Cela n’empêche pas


• Soit le rectangle K = [0, R] × [−p, p] (avec R > 0). Son image par F d’appliquer le théorème car les
est le disque D de centre (0, 0) et de rayon R : ◦
hypothèses concernant K sont
D = {(x, y) | x 2 + y 2 R 2 }. vérifiées.
◦ −
→ ◦ Rapport TPE, 2002
• On a K = ]0, R[ × ] − p, p[ . La restriction de F à K est injective et,
◦ « Les changements de variables
pour tout (r , u) de K :
dans les intégrales doubles ne sont
D(x, y) cos u −r sin u pas maîtrisés. Le simple passage
= = r = 0.
D(r , u) sin u r cos u aux coordonnées polaires est une
catastrophe. »
• Le théorème s’applique et permet d’écrire :
Cette formule du passage en co-
p R ordonnées polaires est à utiliser
f (x, y) d x d y = f (r cos u, r sin u)r d r d u directement sans reprendre les
D −p 0
étapes exposées ci-dessus.
Pour un changement de variables
avec D = {(x, y) | x 2 + y 2 R 2 }.
moins courant, il faudra prendre
Exemple : Aire d’une ellipse soin de mettre en place les trois
Calcul de l’aire du domaine plan, noté E, délimité par l’ellipse (doc. 11) hypothèses permettant d’appli-
d’équation : quer le théorème.
x 2 y2
+ = 1.
a 2 b2

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Le domaine E peut être paramétré par :


→ [0,1] × [0,2p] −→ E
F: .
(r , t) −→ (x, y) = (ar cos(t), br sin(t))

L’application (r , t) −→ (x, y) = (ar cos(t), br sin(t)) est de classe C1 sur


R2 . y
Par construction, sa restriction à K = [0, 1] × [0, 2p] a pour image E. b
◦ −

En tout point (r , t) de K = ]0, 1[ × ]0, 2p[ le jacobien de F est :
a x
D(x, y)
= abr = 0.
D(r , t)

→ ◦
De plus, la restriction de F à K est injective. Doc. 11.

291
Analyse PC-PSI

L’aire recherchée est :


1 2p
dx dy = abr d r d t = ab r dr d t = pab unités d’aire.
E K 0 0

Pour s’entraîner : ex. 3 et 4.

Application 1
Calcul de l’aire d’une boucle délimitée par une courbe r = r(u)

Soit u0 et u1 deux réels tels que : 1) Le schéma ci-avant indique que :

0 < u1 − u0 < 2p B = {(x, y) = (r cos u, r sin u) | u ∈ [u0 , u1 ]


et r ∈ [0, r(u)]}.
et r une fonction de classe C1 de [u0 , u1 ] dans
R+ telle que : 2) Soit :
r(u0 ) = r(u1 ) = 0. K = {(r , u) | u ∈ [u0 , u1 ] et r ∈ [0, r(u)]}.
y
L’aire recherchée est :

dxdy = r dr du
B K
u1 r(u)
= r dr du
u0 0
u1 r=r(u)
u1
r2 (u)
= d u.
u0 u u0 2
O x
3) La lemniscate est symétrique par rapport aux
Doc. 12. deux axes de coordonnées.
Le but de cette application est de déterminer l’aire Son aire, A, est deux fois l’aire de la partie du plan
de la boucle B délimitée par la courbe d’équation p p
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

délimitée par u dans − , .


polaire : 4 4
r = r(u) p/4
a 2 cos(2u)
A=2 d u = a 2 unités d’aire.
lorsque u varie de u0 à u1 . −p/4 2
1) Dans quel domaine les coordonnées polaires
y
(r , u) d’un point de la boucle B se trouvent-ils ?
2) Exprimer l’aire de la boucle B en fonction des
coordonnées polaires. a
3) Déterminer l’aire délimitée par la lemniscate de O x
Bernoulli d’équation polaire :

r =a cos(2u). Doc. 13.

292
10. Calcul différentiel

3.2. Intégrales triples


Calculer des intégrales triples suppose de définir d’abord sur quels compacts
de R3 on va intégrer les fonctions continues.
Ensuite, la formule de Fubini et la technique du changement de variables per-
mettront d’effectuer certains calculs d’intégrales triples.

3.2.1 Compacts de R3 découpés en tranches


Soit K un compact de R3 possédant la propriété suivante.
z
« Il existe un segment [c, d] et pour tout z de [c, d], il existe un compact
élémentaire Dz de R2 tels que : d

z Dz
K = {(x, y, z) ∈ R3 | z ∈ [c, d] et (x, y) ∈ Dz }. »

De façon imagée, le compact K est découpé en « tranches ». Ici, les


K
« tranches » sont parallèles au plan (x Oy). On peut aussi utiliser des tranches
parallèles aux autres plans de coordonnées. c
Pour toute fonction f continue de K dans R, il est possible de calculer :
d y
f (x, y, z) d x d y d z. x
c Dz
Doc. 14.
Si la fonction z −→ f (x, y, z) d x d y est continue (par morceaux)
Dz
sur le segment [c, d], ce qui sera toujours le cas dans la pratique, cette quantité
a un sens.

3.2.2 Compacts de R3 découpés en piles


Soit K un compact de R3 possédant la propriété suivante.
« Il existe un compact élémentaire D de R2 et, pour tout (x, y) de D, il z
existe un segment [g(x, y), h(x, y)], où g et h sont deux fonctions conti-
nues sur D, tels que :
h (x, y)
K = {(x, y, z) ∈ R3 | (x, y) ∈ D et z ∈ [g(x, y), h(x, y)]}. » g (x, y)

De façon imagée, le compact K est découpé en « piles ». Ici, les « piles » sont
parallèles à l’axe (Oz). On peut aussi utiliser des piles parallèles aux autres K

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
axes de coordonnées.
Pour toute fonction f continue de K dans R, il est possible de calculer :
y
h(x,y) x
f (x, y, z) d z d x d y. D (x, y)
D g(x,y)

Doc. 15.
Un compact de R3 vérifiant une des deux propriétés ci-dessus sera appelé un
compact élémentaire de R3

3.2.3 Formule de Fubini


Soit K un compact de R3 dont on connaît deux décompositions :

K = {(x, y, z) ∈ R3 | z ∈ [c, d] et (x, y) ∈ Dz }


= {(x, y, z) ∈ R3 | (x, y) ∈ D et z ∈ [g(x, y), h(x, y)]}.

293
Analyse PC-PSI

Dans ce cas, pour toute fonction continue f de K dans R :

d h(x,y)
f (x, y, z) d x d y d z = f (x, y, z) d z d x d y.
c Dz D g(x,y)

Cette quantité est l’intégrale triple de f sur le compact K , que l’on note
aussi :

f (x, y, z) d x d y d z.
K

L’égalité ci-dessus est la formule de Fubini pour les intégrales triples.

Exemple fondamental.

Le volume d’un compact élémentaire K de R3 est :

V = d x d y d z.
K

3.2.4 Changement de variables


On procède de façon similaire au cas de la dimension 2.


Soit U un ouvert non vide de R3 et F une application de classe C1 et
injective de U dans R3 notée :

→ ⎨ U −→ R
3

F:
⎩(s, t, u) −→ −

F(s, t, u) = (x(s, t, u), y(s, t, u), z(s, t, u))



On suppose que le jacobien de F n’est jamais nul :


→ D(x, y, z)
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Det J F (s, t, u) = = 0.
D(s, t, u)

Le même principe qu’en dimension 2 permet de voir que, lorsque les variables
s, t et u sont soumis à des accroissements Ds, Dt et Du, les fonctions x, y
et z subissent des accroissements Dx, Dy et Dz tels que :

D(x, y, z)
DxDyDz = DsDtDu.
D(s, t, u)

De là découle la formule fondamentale du changement de variables :

D(x, y, z)
dx dydz = d s d t d u.
D(s, t, u)

294
10. Calcul différentiel

Théorème 7 Le théorème 7 n’est pas au


programme. Nous l’avons in-
Soit U un ouvert non vide de R3 ,

→ clus dans le cours car il permet
F : (s, t, u) −→ (x(s, t, u), y(s, t, u), z(s, t, u)) de justifier mathématiquement le
une application de classe C1 de U dans R3 , K un compact de R3 passage en coordonnées cylin-
◦ driques ou sphériques dans une
inclus dans U et K l’ensemble des points intérieurs à K . intégrale triple.


On suppose que K et D = F(K ) ont chacun une description analogue Il est le prolongement naturel du
à celle indiquée au début du § 3.2.3. théorème 6 au cas de la dimen-
Si les conditions suivantes sont réalisées : sion 3.

→ ◦
• la restriction de F à K est injective,

→ ◦
• le jacobien de F ne s’annule pas sur K ,


alors, pour toute fonction f continue de D = F(K ) dans R, on a :

f (x, y, z) d x d y d z
D
D(x, y, z)
= f (x(s, t, u), y(s, t, u), z(s, t, u)) d s d t d u.
K D(s, t, u)

3.2.5 Les coordonnées cylindriques


Les coordonnées cylindriques s’utilisent de la manière suivante.
• L’application


→ R3 −→ R3
F:
(r , u, z) −→ (r cos u, r sin u, z)

est de classe C1 sur R3 .


• Soit le parallélépipède rectangle K = [0, R] × [−p, p] × [a, b]. Son image Il est intéressant de noter que la

→ −

par F est la portion de cylindre C d’axe Oz , de rayon R : restriction de F à K n’est pas


injective et que le jacobien de F
C = {(x, y, z) | x 2 + y 2 R 2 et z ∈ [a, b]}. s’annule aux points de K tels
que r = 0. Cela n’empêche pas

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
◦ −
→ ◦ d’appliquer le théorème car les
• On a K = ]0, R[×]−p, p[×]a, b[. La restriction de F à K est injective ◦
◦ hypothèses concernant K sont
et, pour tout (r , u, z) de K : vérifiées.

D(x, y, z)
= r = 0.
D(r , u, z)

• Pour toute fonction f continue sur le cylindre C :

b p R
f (x, y, z) d x d y d z = f (r cos u, r sin u, z)r d r d u d z,
C a −p 0

avec C = {(x, y, z)|x 2 + y 2 R 2 et z ∈ [a, b]}.

295
Analyse PC-PSI

Application 2
Volume d’un tore de révolution

Soit a, b, c trois réels strictement positifs et tels z


(r−c)2 z2
que a < c. Calculer le volume du tore de révolu- 2 + 2 1
b a b
tion T obtenu en faisant tourner l’ellipse d’équa-
tion :
O c r
c−a c+a

(y − c)2 z 2
+ 2 = 1, x = 0
a2 b Doc. 17.
Notons :
(r − c)2 z 2
autour de l’axe (Oz). E = {(r , z) ∈ R2 | + 2 1}
a2 b
z et :

K = {(r , u, z) | (r , z) ∈ E et u ∈ [0, 2p]}.

O Le volume du tore T est :


c 2p
x y dx d ydz = r d r d z d u.
T 0 E
Doc. 16.
Pour calculer l’intégrale double sur l’ellipse E,
vous utiliserez le changement de variables :
r −c z
Le tore T est décrit à l’aide des coordonnées cy- u= , v= .
a b
lindriques par :
Vous obtiendrez r d r d z = pabc.
E
Finalement, le volume du tore est :
T = {(x, y, z) = (r cos u, r sin u, z) |
(r − c)2 z 2 d x d y d z = 2p2 abc unités de volume.
+ 2 1 et u ∈ [0, 2p]}.
a2 b T
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

3.2.6 Les coordonnées sphériques


Les coordonnées sphériques s’utilisent de la manière suivante.
• L’application


→ R3 −→ R3
C:
(r , u, w) −→ (r sin u cos w, r sin u sin w, r cos u)

est de classe C1 sur R3 .


• Soit le parallélépipède rectangle K = [0, R]×[0, p]×[0, 2p] (avec R > 0).


Son image par C est la sphère S = {(x, y, z) | x 2 + y 2 + z 2 R 2 }.

296
10. Calcul différentiel

◦ −
→ ◦
• On a K = ]0, R[ × ]0, p[ × ]0, 2p[ . La restriction de C à K est injective

z
et, pour tout (r , u, w) de K :
r cos u
sin u cos w r cos u cos w −r sin u sin w M
D(x, y, z)
= sin u sin w r cos u sin w r sin u cos w = r 2 sin u = 0.
D(r , u, w)
cos u −r sin u 0

• Pour toute fonction f continue sur la sphère S : r


u

f (x, y, z) d x d y d z O
r sin u sin w
S y
2p p R w
= f (r sin u cos w, r sin u sin w, r cos u)r 2 sin u d r d u d w. r sin ucos w
0 0 0 x
Exemple Doc. 18.
Considérons la sphère S de centre O et de rayon R. La formule de chan-
gement de variable pour le passage en coordonnées sphériques donne :
2p p R
4pR 3
dx dydz = r 2 sin u d r d u d w = unités de volume.
S 0 0 0 3

Pour s’entraîner : ex. 5 et 6.

3.3. Formule de Green-Riemann

Théorème 8
Soit K un compact élémentaire du plan, dont la frontière est un arc G,
orienté dans le sens trigonométrique et de classe C1 par morceaux. Soit
P et Q deux applications de classe C1 d’un ouvert U contenant K G
dans R.
∂Q ∂P
(P(x, y) d x + Q(x, y) d y) = (x, y) − (x, y) d x d y.
G K ∂x ∂y
K

Ce théorème est admis. Voici comment l’interpréter et l’utiliser.


On introduit un paramétrage g : t −→ (x(t), y(t)) de l’arc orienté G, l’in- Doc. 19.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
tervalle de variation du paramètre étant noté [a, b].

En section PC
b
[P(x, y) d x + Q(x, y) d y] = [P(x(t), y(t))x (t) + Q(x(t), y(t))y (t)] d t
G a

est l’intégrale du champ de vecteurs (x, y) −→ (P(x, y), Q(x, y)) le long de
la courbe G.

En section PSI
b
[P(x, y) d x + Q(x, y) d y] = [P(x(t), y(t))x (t) + Q(x(t), y(t))y (t)] d t
G a

est l’intégrale curviligne de la forme différentielle v = P d x + Q d y le long


de la courbe G.

297
Analyse PC-PSI

Exemple
Calculer l’aire du compact élémentaire K , c’est calculer :

A= d x d y.
K

Si l’on choisit P et Q de classe C1 sur un ouvert contenant K tels que :


∂Q ∂P
(x, y) − (x, y) = 1,
∂x ∂y
on ramène le calcul d’aire par intégrale double sur K à une intégrale curvi-
ligne le long du bord de K , orienté dans le sens direct et noté G.
Voici trois solutions possibles :
1 1
• Q(x, y) = x et P(x, y) = − y ;
2 2
• Q(x, y) = x et P(x, y) = 0 ;
• Q(x, y) = 0 et P(x, y) = −y.
La formule de Green-Riemann prouve que : George Green (1793-1841), mathé-
1 maticien anglais.
A= (x d y − y d x) = xdy = −y d x.
G 2 G G

Lorsque K est une boucle délimitée par une courbe polaire :


y
[u0 , u1 ] −→ R+
u −→ r(u)

cette intégrale curviligne donne l’aire de la boucle (doc. 20). En effet :


u1
1 1
(x d y − y d x) = [x(u)y (u) − y(u)x (u)] d u. r=r(u)
G 2 u0 2 u1

Avec x(u) = r(u) cos u et y(u) = r(u) sin u, on retrouve : u0 u


u1
O x
1 r2 (u)
dx dy = (x d y − y d x) = d u. Doc. 20.
K G 2 u0 2

Pour s’entraîner : ex. 7 et 8.


c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

3.4. Calcul d’aire d’une portion de surface paramétrée




Soit une surface de R3 paramétrée par la fonction f de R2 dans R3 :


f : (u, v) −→ (x(u, v), y(u, v), z(u, v)). v

→ z
La norme euclidienne usuelle de R3 est notée || || et f est de classe C1 . →
f
On admet que l’aire d’une partie compacte S de cette surface, définie par : D


→ →
S = f (D)
S = f (D),
u
où D est un compact élémentaire de R2 (doc. 21), est donnée par : y


→ −
→ x
∂ f ∂ f
Aire(S) = (u, v) ∧ (u, v) d u d v.
(u,v)∈ D ∂u ∂v Doc. 21.

298
10. Calcul différentiel

Exemples
La sphère de centre O et de rayon R est paramétrée, à l’aide des coor-
données sphériques, par :


f : (u, w) −→ R sin(u) cos(w), R sin(u) sin(w), R cos(u)
avec (u, w) ∈ [0, p] × [0, 2p].
Les calculs donnent :


∂ f
(u, w) = R cos(u) cos(w), R cos(u) sin(w), −R sin(u) ,
∂u


∂ f
(u, w) = − R sin(u) sin(w), R sin(u) cos(w), 0 ,
∂w

→ −

∂ f ∂ f
(u, w) ∧ (u, w) = R 2 sin(u).
∂u ∂w

Donc, l’aire de la sphère de rayon R est :


2p p
A= R 2 sin(u) d u d w = 4pR 2 .
0 0

Soit une surface connue par une représentation cartésienne explicite :


z = g(x, y).
Cette surface est paramétrée par la fonction :

→ −

f : (x, y) −→ f (x, y) = x, y, g(x, y) .

On obtient :

→ −

∂ f ∂ f ∂g 2 ∂g 2
∧ = 1+ + .
∂x ∂y ∂x ∂y

L’écran ci-contre montre le calcul de l’aire de la portion de


paraboloïde de révolution d’équation z = x 2 + y 2 délimitée
par (x, y) ∈ [−1, 1].

4 Généralités sur les équations


différentielles non linéaires
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

4.1. Définitions
Rapport Centrale, 1997
Soit E l’espace vectoriel normé R, R2 ou R3 , U un ouvert de R × E « Au rang des notions mal digérées,
et F une application de U dans E. nous mettrons : le calcul différen-
On appelle solution de l’équation différentielle d’ordre 1 : tiel, les équations différentielles... »

X = F(t, X) (1)
toute application w définie sur un intervalle I de R, d’intérieur non De même que pour le cas li-
vide, telle que w soit dérivable sur I et : néaire, une solution de (1) défi-
nie sur l’intervalle I est appelée
∀t ∈ I (t, w(t)) ∈ U et w (t) = F(t, w(t)). une I-solution de (1).

299
Analyse PC-PSI

Une I-solution w de l’équation différentielle (1) est dite maximale s’il


n’existe pas d’intervalle J contenant strictement I et de J-solution c de
l’équation différentielle (1) telle que : c|I = w.

4.2. Propriétés élémentaires

Théorème 9
Soit U un ouvert de R × E et F une application de U dans E.
Lorsque l’application F est continue sur U , toute solution w de l’équa-
tion différentielle : X = F(t, X) est de classe C1 sur son intervalle de
définition.

4.3. Le théorème de Cauchy-Lipschitz Rapport X-CACHAN, 2000


Conformément au programme, nous admettons le théorème suivant. « Le théorème de Cauchy-Lipschitz
est bien connu et appliqué dans la
majorité des copies. »
Théorème 10 : Théorème de Cauchy-Lipschitz
Eh, oui, il n’y a pas que du négatif
Soit U un ouvert de R × E et F une application de U dans E, de dans les rapports ! Hélas :
classe C1 sur U . « Enfin, après avoir annoncé que
Pour tout (t0 , X 0 ) de U , le problème de Cauchy : le théorème de Cauchy-Lipschitz
ne s’appliquait pas (1.3), beau-
X (t) = F(t, X(t)) coup se contentent de l’appliquer
X(t0 ) = X 0 pour résoudre 2.5, montrant par là
même qu’ils n’avaient pas compris
admet une unique solution maximale, définie sur un intervalle ouvert. le raisonnement que l’on attendait
d’eux. »

Application 3
Étude qualitative d’une équation de Ricatti
(D’après X 95)

On considère l’équation différentielle (E 1 ) : Le théorème de Cauchy-Lipschitz s’applique en


y = x 2 + y 2 , où y désigne une fonction inconnue tout point.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

de la variable x.
Toute solution maximale impaire est solution de :
1) Combien existe-t-il de solutions maximales im-
paires ? y = x 2 + y2
y(0) = 0
2) Soit w une solution maximale de (E 1 ) et I
son intervalle ouvert de définition.
Donc (E 1 ) a, au plus, une solution maximale im-
a) Montrer que w est strictement croissante paire.
sur I .
Soit y la solution du problème de Cauchy ci-dessus.
b) On suppose I borné. Montrer que w(I ) = R .
On définit z en posant z(x) = −y(−x).
1) L’application F définie sur R2 par :
Vous prouverez que cette fonction est solution du
2 2 même problème de Cauchy. Donc z = y et y est
F(x, y) = x + y ,
impaire.
est de classe C1 sur R2 . (E 1 ) a une unique solution impaire.

300
10. Calcul différentiel

2) a) Pour tout x de I , w (x) x 2. Donc w(I ) =] lim w(x), lim w(x) [.


x→a x→b
Donc w est continue, strictement croissante Si lim w(x) = c = +∞, alors c ∈ R et l’on peut
x→b
sur I . prolonger w par continuité en b. Ceci permet de
b) Puisque I est borné, I =]a, b [ avec a et b prouver que w n’est pas une solution maximale.
réels. C’est faux, donc lim w(x) = +∞. On montre de
x→b
Or, w est continue, strictement croissante sur I . même que lim w(x) = −∞ et ainsi w(I ) = R.
x→a

5 Équations différentielles à variables


séparables

Une équation différentielle à variables séparables est une équation différentielle Rapport ENS, 2000
scalaire du premier ordre qui admet une forme résolue en y telle que : « Un exemple sur ce point : consi-
dérant une équation différentielle
y = a(x) b(y) (1) ordinaire non linéaire u = C −u 2 ,
comme il s’agit d’une interroga-
avec a et b deux fonctions d’une variable, de classe C1 , définies respective- tion de mathématiques, plusieurs
ment sur des intervalles ouverts I et J . candidats commencent par écrire
l’équation « homogène » associée
Préliminaire théorique (qui n’existe pas puisqu’il s’agit
d’un problème non linéaire) [...].
On note : U = I × J et f (x, y) = a(x)b(y). La fonction de deux variables En revanche, lorsqu’on leur de-
f est de classe C1 sur U et le théorème de Cauchy-Lipschitz s’applique en mande : “ Si vous étiez en Phy-
chacun des points de cet ouvert de R2 . sique, quelle méthode emploieriez-
vous ? ”, ils proposent la méthode
Méthode pratique de séparation des variables et effec-
• On commence par déterminer les zéros de la fonction b. tuent le calcul correctement. »
Si b(y0) = 0, la fonction constante x −→ y(x) = y0 est solution de (1).
• On restreint y à des intervalles ] y0 , y1 [ où b ne s’annule pas. L’équation
Lorsque a(x) = 1 pour tout x,
(1) est alors équivalente à :
l’équation est de la forme :
y
= a(x) (2) y = b(y).
b(y)

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Elle est qualifié d’équation in-
que l’on intègre de la façon suivante. complète. La méthode expo-
1 sée ci-contre s’applique parfaite-
Soit A une primitive de a sur l’intervalle I et G une primitive de sur
b ment.
] y0 , y1 [. Une fonction y, solution de (2) est telle que : On aboutit à :
G(y) = A(x) + c, où c est une contante. x = G(y) + k,
• Si l’expression explicite de y en fonction de x est demandée, on déterminera où G est une primitive de
la bijection réciproque de G. y −→ 1/b(y).

Exemple : L’équation différentielle x = x
Il s’agit d’une équation incomplète.

L’application x −→ x est de classe C1 sur ] 0, +∞ [.
Le théorème de Cauchy-Lipschitz s’applique en tout point (t0 , x 0 ) de R×R+∗ .
La solution nulle est une solution particulière de l’équation.

301
Analyse PC-PSI

De plus, toute solution de l’équation différentielle est croissante.


x
Soit x une solution ne s’annulant pas sur un intervalle I .
x
Écrivons : √ = 1.
x

x
√ = 1 ⇔ ∃C ∈ R ∀t ∈ I 2 x(t) = t − C. 1
x
1 t
1
Les solutions ne s’annulant pas sont les fonctions t −→ x(t) = (t − C)2
4
avec t ∈ ]C, +∞ [
Elles se prolongent en R -solutions de l’équation en posant, pour t C, Doc. 22. Les solutions
√ maximales
x(t) = 0. de l’équation x = x .

Pour s’entraîner : ex. 9.

Application 4
Une équation différentielle à variables séparables

Résoudre l’équation différentielle : Avec Maple :


X 1<.L#I]2L(D]'*J'*E]J ^
y (4 − x 2 )2 + 8x y 2 = 0 (E) 1 1
− +
x −2 x +2
Sur chacun des intervalles :
I1 =] − ∞, −2[, I2 =] − 2, 2[ et I3 =]2, +∞ [, 4 − x2 4 − x2
y= = .
l’équation a une forme résolue en y : 4 + c(x 2 − 4) cx 2 + 4(1 − c)
x x2
y = −8 y2 (R) • Pour c = 0, y = 1 − . Cette fonction est dé-
(4 − x 2 )2 4
finie sur R. C’est une solution maximale de ( E).
C’est une équation à variables séparables. • Pour c dans ]0, 1[, on obtient des fonctions dé-
L’application : finies sur R. Ce sont des solutions maximales de
( E).
x
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

(x, y) −→ −8 y2 4
(4 − x 2 )2 • Pour c = 1, y = 2 − 1. Les restrictions de
x
cette fonction à R−∗ et R+∗ sont des solutions
est de classe C1 sur chacun des ouverts D1 , D2 , maximales de (E).
D3 ,
• Pour c dans ]−∞, 0[∪]1, +∞[, Les restrictions
avec D1 = I1 × R, D2 = I2 × R et D3 = I3 × R. de :
En particulier, la fonction nulle est solution de (R). 4 − x2
C’est la seule qui s’annule sur son domaine de défi- y= 2
cx + 4(1 − c)
nition.
Pour une solution qui ne s’annule pas, on a : 4(c − 1)
aux intervalles −∞, − ,
c
y 8x
=− 4(c − 1) 4(c − 1) 4(c − 1)
y2 (4 − x 2 )2 − , et , +∞
1 8x d x c c c
− =− + c. sont des solutions maximales de (E).
y (4 − x 2 )2

302
10. Calcul différentiel

Avec Maple : y
8
X 3;0.B3.`
6
U`ZKH^ 4
9:3 , 93:> D- .: * =:
2
U`ZUE8@:.LLD.'*G(J2L,I.'*G(IL-D,JJE
.ZD$55$E[ZD#55#J :=` −6 −4 −2 0 2 4 6 t
U`ZUE8@:.LLD.'*G(J2L5&I.'*G(IL5&JJE −2
.ZD$55$E[ZD#55#J` −4
X _1.4L8@:.0J`=108@B[LUJ^ −6
L := []

6 Systèmes autonomes
en dimension 2 (PC)
Le pendule rigide, sans frotte-
ment, situé dans un plan verti-
cal fournit un exemple simple de
6.1. Définition système autonome. En effet, le
mouvement du pendule est par-
Soit U un ouvert de R2 et F une application de U dans R2 . faitement déterminé par sa po-
• Le système différentiel X = F(X) (2) sition et sa vitesse à l’instant
initial. Supposons le pendule de
est appelé un système différentiel autonome. longueur l et appelons x l’angle
• Soit I un intervalle de R. Une I -solution de ce système est une fonc- −−→
de (Oz) et de O M , y la vi-
tion X, définie et dérivable sur I , à valeurs dans R2 , et telle que : tesse angulaire du pendule. L’en-
∀t ∈ I X (t) = F(X(t)). semble des couples (x, y) est
appelé l’espace de phase du pen-
• La courbe paramétrée par une I -solution de (2) est appelée une trajec- dule.
toire de ce système.

En général, on note X = (x, y). La fonction F est à valeurs dans R2 . Soit O


( f , g) ses fonctions composantes. Le système X = F(X) équivaut à : y
x
x = f (x, y)
y = g(x, y) M
z

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Il est important de noter que la variable t, qui désigne le temps dans les re- L’équation fondamentale de la
présentations cinématiques, n’intervient pas dans l’écriture du système. dynamique nous donne :
−mg sin x = mlx .
6.2. Interprétation géométrique g
En posant : v = ,
l

→ U −→ R2
Soit V : un champ de vecteurs de on obtient : x = −v2 sin x.
(x, y) −→ ( f (x, y), g(x, y)) x (t) = y
Puis
1 x = f (x, y) y (t) = −v2 sin x
classe C sur U et w une I -solution du système autonome .
y = g(x, y) À chaque instant t, le vecteur
La fonction w est telle que : (x (t), y (t)) ne dépend que de x

→ et de y. Il est indépendant de t.
∀ t ∈ I w (t) = V (w(t)). Il s’agit d’un système différentiel

→ autonome (d’ordre 1). Il sera étu-
L’ensemble w(I ) est appelé une trajectoire du champ de vecteurs V . On

→ dié plus loin.
parle aussi de ligne de champ, de courbe intégrale ou d’orbite du champ V .

303
Analyse PC-PSI

Application 5
Le pendule rigide, sans frottement

Cet exemple vérifie le système différentiel autonome x 0 p



x (t) = y 2C
d’ordre 2
y (t) = −v2 sin x
y
Le pendule étudié étant sans frottement, il conserve
son énergie initiale. 2C − 4v2
Calculer cette énergie en prenant m = 1 kg. En
déduire les orbites des solutions. Toute orbite d’une solution maximale est contenue
L’énergie totale du pendule à l’instant t est : dans une de ces courbes. Réciproquement, chacune
de ces courbes est l’orbite d’une solution. L’en-
y2 semble de ces courbes est appelé portrait de phases
E(x, y) = + v2 (1 − cos x). du pendule sans frottement.
2
⎧ y
⎪ ∂E

⎨x (t) = ∂ y (x, y)
Le système s’écrit 3

⎪ ∂E
⎩ y (t) = − (x, y) 2
∂x
La conservation de l’énergie entraîne que les or- 1
bites du mouvement sont contenues dans les lignes
de niveau de E, d’équations E(x, y) = C, avec −3 −2 −1 0 1 2 3 x
C ∈ R+ . Cette courbe est notée GC . −1
• Si C = 0, GC = {(2kp, 0)}, avec k ∈ Z. Le −2
pendule est immobile.
−3
• Si C > 0, les axes (Ox) et (Oy) sont axes de sy-
métrie de GC qui, de plus, est conservée par toute Doc. 23. Portrait de phases du pendule sans

→ frottement.
translation de vecteur 2kp i , avec k dans Z.
Effectuons l’étude pour x ∈ [0, p] et y 0. y
Si 0 < C < 2v2 , les courbes sont définies sur :
6
C C
−Arccos 1 − 2 + 2kp, Arccos 1 − 2 + 2kp . 4
v v
2
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

C
x 0 Arccos 1− 2
v −10 −5 0 5 10 x

2C −2
−4
y
−6
0 Doc. 24. Portrait de phases du pendule sans
Si C 2v2 , les courbes sont définies sur R. frottement à une autre échelle.

304
10. Calcul différentiel

Algorithmique, TD 2
Courbes intégrales d’une équation différentielle polaire
Partie mathématique
Le problème de Cauchy pour une équation différentielle du premier ordre de la forme y = f (x, y) consiste à
déterminer les solutions vérifiant la condition initiale : y0 = y(x 0 ) , où x 0 , y0 sont donnés.
Les deux méthodes suivantes permettent de calculer une table de valeurs numériques :
a) Méthode d’Euler : yi+1 = yi + h f (x i , yi ) .
b) Méthode de Runge-Kutta : yi+1 = yi + k0 , avec :
h h h
k0 = (k1 + 2k2 + 2k3 + k4 ) ; k1 = f (x i , yi ) ; k 2 = f x i + , yi + k 1 ;
6 2 2
h h
k 3 = f x i + , yi + k 2 ; k4 = f (x i + h, yi + k3 h) .
2 2
Nous allons appliquer ces méthodes à la résolution approchée d’une équation différentielle polaire.
Partie informatique
Écrire les procédures mettant en œuvre ces deux méthodes.
Puis appliquer ces procédures à la résolution approchée des équations différentielles :
• r = r tan(5 arctan(sin u)2 ) , r (−p) = 0, 2 (équation de M.G.Gyllström)
• r = r sin(3r u) , r (0) = 1 ;
Pour les deux équations suivantes, nous vous laissons la joie de réaliser leur tracé.
• r = tan(8 arctan(sin u)) , r (−p) = 1 ;
• r = r sin(u) , r (0) = 0, 5 ;

> restart:with(plots):
> Euler:=proc(f,h,t0,r0,t1)
local t,r,s;
s:=NULL;
r:=r0;
for t from t0 to t1 by h do

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
s:=s,[r,t];
r:=r+h*f(t,r);
od;
plot([s],coords=polar);
end;
Euler := proc(f, h, t0, r0, t1)
local t, r, s;
s := NULL;
r := r0;
for t from t0 by h to t1 do s := s, [ r, t ] ; r := r + h∗f( t, r ) od ;
plot( [ s ], coords = polar )
end

305
Analyse PC-PSI

> RungeKutta:=proc(f,h,t0,r0,t1)
local t,r,s,k0,k1,k2,k3,k4;
s:=NULL;
r:=r0;
for t from t0 to t1 by h do
s:=s,[r,t];
k1:=f(t,r);
k2:=f(t+h/2,r+k1*h/2);
k3:=f(t+h/2,r+k2*h/2);
k4:=f(t+h,r+k3*h);
k0:=(h/6)*(k1+2*k2+2*k3+k4);
r:=r+k0;
od;
plot([s],coords=polar);
end;
RungeKutta := proc(f, h, t0, r0, t1)
local t, r, s, k0, k1, k2, k3, k4;
s := NULL;
r := r0;
for t from t0 by h to t1 do
s := s, [ r, t ] ;
k1 := f( t, r ) ;
k2 := f( t + 1 / 2∗h, r + 1 / 2∗k1∗h ) ;
k3 := f( t + 1 / 2∗h, r + 1 / 2∗k2∗h ) ;
k4 := f( t + h, r + k3∗h ) ;
k0 := 1 / 6∗h∗( k1 + 2∗k2 + 2∗k3 + k4 ) ;
r := r + k0
od;
plot( [ s ], coords = polar )
end
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

306
10. Calcul différentiel

> f:=(t,r)->r*tan(5*arctan(sin(t)^2));
f := ( t, r ) ® r*tan(5*arctan(sin(t)2))
> G1:=Euler(f,0.04,0,0.5,4):
G2:=RungeKutta(f,0.04,0,0.5,4):display({G1,G2});

-7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 1
0

-1

-2

-3

-4

-5

> f:=(t,r)->r*sin(3*r*t);
> G1:=Euler(f,0.04,0,0.5,4):
G2:=RungeKutta(f,0.04,0,0.5,4):display({G1,G2});
f := ( t, r ) → r sin( 3 r t )

0.8

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
0.6

0.4

0.2

-0.4 -0.2 0 0.2 0.4

-0.2

307
Analyse PC-PSI

Exercice résolu
Voûte en arc de cloître et voûte d’arête
ÉNONCÉ

Pour Piero della Francesca (environ 1410-1492, peintre italien), la voûte en arc de cloître et la voûte d’arête sont des
surfaces délimitées par l’intersection à angle droit de deux demi-cylindres de même rayon r . La voûte en arc de
cloître est la surface intérieure et la voûte d’arête est la surface extérieure.
voûte en arc de cloître voûte d'arête

1 1
0,8 0,8
0,6 0,6
z z
0,4 0,4
0,2 0,2
0 0
−1 −1 −1 −1
−0,5 −0,5 −0,5 −0,5
0 0 0 0
y x y 0,5 0,5 x
0,5 0,5
11 11

Par des considérations intuitives qu’il justifie, Piero della Francesca calcule le volume contenu sous la voûte en arc de
8r 3
cloître et trouve . Il calcule également la surface de la voûte d’arête 4r 2 (p − 2).
3
On trouve le détail de sa démarche dans Pour la science, n ◦ 224.
Vérifions ses résultats en prenant r = 1 unité de longueur.
1) Calculer le volume contenu sous la voûte en arc de cloître.
2) Calculer le volume contenu sous la voûte d’arête.
CONSEILS SOLUTION

1) Soit K = {(x, y) ∈ R2 |0 x 1, x y 1},


3
et W = {(x, y, z) ∈ R |(x, y) ∈ K et z ∈ [0, 1 − y 2 ]}
Le volume étudié est, par raison de Le volume contenu sous la voûte en arc de cloître est :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

symétries, huit fois le volume décrit (1−y 2 )1/2


comme suit. 8 dx dy dz = 8 dz dxdy
On se place : W K 0
• au dessus du plan d’équation z = 0, 8
• sous le cylindre d’équation = unités de volume.
3
y 2 + z 2 = 1,
• entre les plans verticaux d’équations 2) Soit L = {(x, y) ∈ R2 |0 x 1, 0 y x},
x = 0 et x = y. 3
et M = {(x, y, z) ∈ R |(x, y) ∈ L et z ∈ [0, 1 − y 2 ]}
Utiliser un descriptif du volume étudié Le volume contenu sous la voûte d’arête est : aaa
similaire à celui de la question précé- (1−y )2 1/2

dente. 8 dx dy dz = 8 dz dxdy
M L 0
8
= 2p − unités de volume.
3

308
Exercices
Soit G, l’arc d’hélice paramétré par t ∈ [0, 2p] et Résoudre l’équation différentielle y = sh y.

x = R cos t, y = R sin t, z = ht.


+∞
2
Calcul de l’intégrale de e−x d x.
Calculer I = (y − z) d x + (z − x) d y + (x − y) d z. −∞
G
Soit a > 0 fixé, K a le carré de centre 0 et de côté a, Ca/2
a
le cercle de centre O et de rayon , Ca le cercle de centre
Soit v la forme différentielle : √ 2
a 2
O et de rayon .
v = (3x 2 y + z 3 ) d x + (3y 2 z + x 3 ) d y + (3xz 2 + y 3 ) d z. 2
Comparer les intégrales sur ces domaines de la fonction :
Montrer que cette forme différentielle est fermée. 2
−y 2
(x, y) → e−x .
Trouver ses primitives dans R3 .
+∞
2
En déduire e−x d x.
−∞
Tracer la strophoïde d’équation polaire :

cos(2u + p4 )
r= . y
cos u
C a
Déterminer l’aire de la boucle. Ka

Ca
Soit a et b deux réels strictement plus grands que 1.

Déterminer l’aire du compact D du quart de plan R+∗ × R+∗ a/ 2 x


1
délimité par les droites d’équations y = ax et y = x et
a
b 1
les hyperboles d’équations y = et y = .
x bx

Déterminer les coordonnées du centre de gravité d’une


demi-sphère homogène. 1) Déterminer une représentation paramétrique du cône
C de base D , compact élémentaire du plan x Oy, et de som-
met S(0, 0, h)(h = 0) situé sur (Oz).
Déterminer le volume intérieur à l’ellipsoïde d’équation :

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
x 2 y2 z2
+ + = 1, z
a 2 b2 c2
où a , b et c désignent trois réels strictement positifs. S

Calculer :

(x + y) d x d y, M
K
y
avec K = {(x, y) ∈ R2 ; x 0, y 0, x 2 + y 2 1} par trois
méthodes : calcul direct, changement de variables, formule de
m D
Green-Riemann. x

Déterminer l’aire du triangle A BC, où les points A,


B et C ont pour coordonnées (−1, 0), (1, −1) et (3, 1) . 2) Calculer le volume de ce cône.

309
Analyse PC-PSI

1) Montrer que les solutions maximales de (1) sont définies


Résoudre l’équation différentielle y = sin y.
sur R.
2) Pour tout réel b, on note xb la solution maximale de
Soit f la solution maximale de l’équation différen- l’équation vérifiant x(0) = b.
tielle y = e−x y telle que f (0) = 0. Étudier la parité de xb . Quelle relation lie xb et x−b ?
1) Montrer que f est impaire. Dans toute la suite, on suppose b > 0.
2) Montrer qu’elle est définie sur R.
3) Montrer que, pour tout t réel, on a : xb (t) > 0.
3) Montrer que f possède en +∞ une limite appartenant
1 4) Pour k dans N, on note :
à 1, 1 + .
e
Gk = {(t, x) ∈ (R+ )2 ; xt = kp}.
* On définit l’application fb de R+ dans R+ , continue et af-
Le point matériel M se déplace sur un axe (y Oy) fine par morceaux de la manière suivante :
en étant soumis à une force d’attraction newtonienne :
−−→ fb (0) = b ;

− OM
F = −v2 −−→ . entre G2k et G2k+1 , le graphe de f b est un segment parallèle
|| O M ||2
à la première bissectrice ; entre G2k+1 et G2k+2 , le graphe de
On note y(t) la position du point M à l’instant t 0. fb est un segment parallèle à l’axe des t.
On suppose que y(0) = y0 > 0 et on note y (0) = y0 .
Montrer que : ∀ t 0 xb (t) f b (t).
Étudier le mouvement du point M.
5) Montrer que le graphe de f b rencontre la première bissec-
** trice. En déduire qu’il existe t0 > 0 tel que : xb (t0 ) = t0 .
On considère l’équation différentielle : Montrer que :

x (t) = sin(t x) (1). (∀ t < t0 xb (t) > t) et (∀ t > t0 xb (t) < t).
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

310
: indications et réponses
Chapitre 4 X3;0.B3. `_1.4L8@:.0J `
XUB73B<7; `Z83:?L9EBEAETJ
1) On a vu en algèbre que : @:?B@ BA0?E,ER ^
n
x − xk BA0? `ZK0;6LBG,ILADBJ2LTG-JE,Z/55TJH ^
Pn (x) = f (x j ) . R `Z1<.;38LBA0?EK0;6L0+A0L]Z,E9JE,ZBA0?JHE]J ^
j =0
x j − xk
k∈[[0,n]] 8@:.LW9ERVE]ZB55AJ ^
k= j ;<= ^
A) 1) La fonction w est de classe C∞ sur [a, b] et s’annule en Lagrange := proc( f , a, b, N)
n + 2 points distincts de [a, b], x et les n + 1 points x j . Appli- local absc, k, P;
quons le théorème de Rolle à w. Sa dérivée w s’annule en n + 1 absc := [seq(a + k ∗ (b − a)/(N + 1), k = 0..(N + 1))];
points distincts de [a, b]. Une récurrence simple permet alors P := interp(absc, [seq(subs(x = k, f ), k = absc)], x);
d’établir que, pour tout k de [[0, n + 1]], la dérivée k-ième de w, plot({ f , P}, x = a..b);
w(k) , s’annule en n + 2 − k points distincts de [a, b]. Il existe end
donc v dans [a, b] tel que w(n+1) (v) = 0. Or :
XUB73B<7;L?:0L]JE/E*IR1E)J ^
f (x) − Pn (x) (n+1)
w(n+1) (v) = f (n+1) (v) − Pn(n+1) (v) − qn (v).
qn (x) B) 1) Effectuons une récurrence sur q.
De plus, le polynôme Pn(n+1) est nul car Pn est un polynôme de Pour q = 1, on a p = 0 et la propriété est vérifiée.
degré n, et qn(n+1) = (n + 1)!. Supposons que, pour un certain q 1 fixé, la relation (1) soit
On obtient : vérifiée pour tout p de [[0, q − 1]].
f (n+1) (v) Établissons cette propriété au rang q + 1 fixé. Dans ce but, on
f (x) − Pn (x) = qn (x).
(n + 1)! va faire une récurrence sur p.
2) D’après la question précédente, on peut écrire, pour tout x Au rang q + 1, la relation (1) est vérifiée pour p = 0.
de [a, b] : Supposons que, pour un certain p − 1 de [[0, q]], on ait :
M M
| f (x) − Pn (x)| |qn (x)| (b − a)n+1 .
(n + 1)! (n + 1)! p−1
q +1 q − 2k
M (−1)k
On remarque que (b−a)n+1 ne dépend pas de x et que : k k+1
(n + 1)! k=0

M q q − 2p + 1
lim (b − a)n+1 = 0. = 1 + (−1) p−1 .
n→+∞ (n + 1)! p−1 p

La suite de fonctions (Pn ) approche donc uniformément f En déduire la relation au rang p.


sur [a, b]. La fonction cosinus fournit un exemple. Prenons 2) Notons, pour tout j de [[0, n]], L j le polynôme défini par :
[a, b] = [0, 2p].
(x − xk )
L j (x) = .

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Avec Maple (x j − xk )
k∈[[0,n]]
y
k= j
1
Alors :
n
Pn (x) = |x j | L j (x).
j =0
0,5
2j
De plus, pour tout j de [[0, m]], |x j | = 1 − et, pour tout
n+1
x 2j
0
j de [[m + 1, n]] : |x j | = − 1. On en déduit :
1 2 3 4 5 6 n+1
m n
2j 2j
Pn (1) = 1− L j (1) − 1− L j (1).
−0,5
j =0
n+1 j =m+1
n+1

n+1
−1 L j (1) = (−1)n− j .
j

311
Analyse PC-PSI

Donc : Avec Maple


m
n n+1−2 j X 3;0.B3. `_1.4L8@:.0J `UB73B<7; `Z83:?L9EBEAETJ
Pn (1) = (−1)n− j
j n+1− j @:?B@ BA0?E,ER ^
j =0
n BA0? `ZK0;6LBG,ILADBJ2LTG-JE,Z/55LTJJH ^
n n+1−2 j
− (−1)n− j . R `Z1<.;38LBA0?EK0;6L0+A0L]Z,E9JE,ZBA0?JHE]J ^
j n+1− j
j =m+1 8@:.LW9ERVE]ZB55AJ ^
;<= ^
Posons k = n− j . En distinguant le cas n pair et le cas n impair, X
vérifier que : X UB73B<7;LBA0L]JED-E-E&J ^
Pn (1) = A(n) − B(n).
Lagrange := proc( f , a, b, N)
n
n n − 2k − 1 local absc, k, P;
3) A(n) + B(n) = (−1)k
k k+1
k=0 absc := [seq(a + k × (b − a)/(N + 1), k = 0..N)] ;
n−1
n n − 2k − 1 n n − 2n − 1 P := interp(absc, [seq(subs(x = k, f ), k = absc)], x) ;
= (−1)k + (−1)n
k k+1 n n+1 plot({ f , P}, x = a..b)
k=0

n−1
end
k n n − 2k − 1
Or, la somme (−1) peut être calculée en 1
k k+1
k=0
utilisant la question 1). x

A(n) + B(n) = 1. −1 −0,5 0 0,5 1

A(n) − B(n) = Pn (1) −1


Le système donne :
A(n) + B(n) = 1

Pn (1) = 2A(n) − 1. −2

En utilisant la formule (1), on obtient :


−3
m n−1 n − 2m − 2 y
Pn (1) = 1 + (−1) 2 .
m m+1

4) Si n est pair, n = 2 k, m = k et :

2k − 1 −2
Chapitre 5
Pn (1) = 1 + (−1)k 2
k k+1 I.1) ((., .)) est une forme bilinéaire symétrique sur E.
1
(2k)!
= 1 + 2(−1)k+1 . Pour tout f de E, (( f , f )) = f 2 (x) w(x) d x 0.
k!(k + 1)! −1
1
5) Si n est impair, n = 2 k + 1, m = k et : Supposons que (( f , f )) = f 2 (x) w(x) d x = 0. L’appli-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

−1

2k −1 (2 k)! cation (x → f 2 (x) w(x)) est continue et positive sur [−1, 1] et


Pn (1) = 1 + 2 (−1)k = 1 + 2 (−1)k+1 . w > 0 ; donc f = 0.
k k+1 k! (k + 1)!
Ceci prouve que ((., .)) est un produit scalaire sur E.
Dans tous les cas :
I.2) Supposons l’existence de deux suites ( pn )n∈N et (qn )n∈N
(2k)!
| f (1) − Pn (1)| = 2 . vérifiant (a) et (b).
k! (k + 1)!
D’après (a) p0 = q0 = 1.
Utilisons la formule de Stirling. Pour tout entier n 1, l’orthogonal de Pn−1 dans Pn est une
droite, car dim(Pn ) − dim(Pn−1 ) = 1. D’après (b), les poly-
(2 k)! 22 k+1 nômes pn et qn sont dans cet orthogonal, donc ils sont liés. On
| f (1) − Pn (1)| = 2 ∼ √ 3/2 .
k! (k + 1)! pk déduit alors de (a) que pn = qn . Donc la suite ( pn )n∈N , si elle
existe, est unique.
22 k+1
6) Puisque lim √ 3/2 = +∞, la suite (Pn (1)) diverge et la
k→+∞ pk I.3) On a déjà montré que p0 = 1.
suite (Pn ) n’est pas simplement convergente sur [−1, 1]. Si p1 existe, d’après (a), p1 (x) = x + b et, d’après (b),

312
TD : indications et réponses

1
0 = (( p0 , p1 )). Donc : I.6) Pour tout n 1, (( pn , p0 )) = 0 = pn (x) w(x) d x. La
−1
1 1 1 fonction pn w change de signe sur ] − 1, 1[. Or w > 0, donc pn
0= (x + b) w(x) d x = x w(x) d x + b w(x) d x s’annule et change de signe sur ] − 1, 1[.
−1 −1 −1
Vous vérifierez aisément que, si le polynôme pn s’annule et
= (( p0 , x)) + b (( p0 , p0 )).
change de signe en a, c’est que a est un zéro de multiplicité
impaire de pn . D’où le résultat.
(( p0 , x))
On en déduit b = − .
(( p0 , p0 )) I.7) Par construction de p, m = deg p n.
I.4) Supposons connus, pour m n − 1, les polynômes pm et De plus, le polynôme p p n’a pas de zéro de multiplicité im-
posons : paire sur ]−1, 1[. Il est donc de signe constant sur cet intervalle
p = (x − an ) pn−1 − bn pn−2 et :
1
(( pn , p)) = pn (x) p(x) w(x) d x = 0
Le polynôme pm est unitaire de degré m, donc p est un poly- −1
nôme unitaire de degré n.
Il reste à prouver que, pour k ∈ {0, . . . , n − 1} , (( p, pk )) = 0. deg p < n, entraîne (( pn , p)) = 0. On a donc deg p = n et pn
admet n zéros distincts dans ] − 1, 1[. Il ne peut pas en avoir
Or (( p, pk )) = ((x pn−1 , pk ))−an (( pn−1 , pk ))−bn (( pn−2 , pk )).
d’autres.
Vous vérifierez que ((x pn−1 , pk )) = (( pn−1 , x pk )).
Pour k n − 3, ((x pn−1 , pk )) = (( pn−1 , x pk )) = 0 car
deg(x pk ) < n − 1 et (( pn−1 , pk )) = (( pn−2 , pk )) = 0. II.1) La linéarité de D est immédiate à vérifier.
Donc (( p, pk )) = 0. Conseil : relire le chapitre 3 d’Analyse où l’étude de la conti-
Pour k = n − 2 : nuité des applications linéaires est traitée.
• Pour tout f de E, on a :
(( p, pn−2 )) = ((x pn−1 , pn−2 )) − an (( pn−1 , pn−2 ))
1 k
− bn (( pn−2 , pn−2 )) |D( f )| f w(x) d x + |li | .

(( pn−1 , pn−1 )) −1 i=0
= (( pn−1 , x pn−2 )) − (( pn−2 , pn−2 ))
(( pn−2 , pn−2 ))
1 k

Or, x pn−2 est un polynôme unitaire de degré n − 1. Donc : On note c = w(x) d x + |li | . La linéarité de D per-
−1 i=0
met de conclure que cette application est c-lipschitzienne.
x pn−2 = pn−1 + qn−2 , avec deg(qn−2 ) < n − 1.
II.2) Supposons la formule (3) (formule d’intégration appro-
chée à k + 1 points) d’ordre m, avec m 2 k + 2 et trouvons
Ainsi : (( pn−1 , x pn−2 )) = (( pn−1 , pn−1 )) + (( pn−1 , qn−2 ))
une contradiction.
= (( pn−1 , pn−1 )). Pour tout polynôme p de degré d 2 k + 2, l’égalité :
Donc (( p, pn−2 )) = 0. k 1
Pour k = n − 1, li p(xi ) = p(x) w(x) d x
i=0 −1
est vérifiée.
(( p, pn−1 )) = ((x pn−1 , pn−1 )) − an (( pn−1 , pn−1 )) k
Notons L = (x − xi ). On a deg L 2 = 2 k + 2 ; donc :
− bn (( pn−2 , pn−1 ))
i=0
k
((x pn−1 , pn−1 )) 1
= ((x pn−1 , pn−1 )) − (( pn−1 , pn−1 )) li L 2 (xi ) = L 2 (x) w(x) d x
(( pn−1 , pn−1 ))

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
i=0 −1
= 0. 1
Or L(xi ) = 0, donc L 2 (x) w(x) d x = 0, d’où la contradic-
−1
Donc (( p, pn−1 )) = 0.
tion.
On a prouvé que p vérifie (a) et (b). D’où p = pn .
L’ordre m d’une formule d’intégration approchée à k + 1 points
On connaît p0 et p1 , la formule (2) permet de construire la suite
est nécessairement inférieur ou égal à 2 k + 1.
( pn ) par récurrence.
k

I.5) Quelques calculs d’intégrales vous permettront de dresser II.3) Par construction, deg f (xi ) li k. De plus :
le tableau suivant : i=0
k
∀ j ∈ {0, . . . , k} li (x j ) = di, j et f (xi ) li (x j ) = f (x j )
p0 (x) = 1 (( p0 , p0 )) = 2 ((x p0 , p0 )) = 0
i=0
p1 (x) = x (( p1 , p1 )) =
2
b2 =
1
((x p1 , p1 )) = 0 C’est la définition du polynôme d’interpolation de Lagrange
3 3
1 1 8 4 aux points x0 , . . . , xk . Donc :
p2 (x) = x p1 (x) − p0 (x) = x 2 − (( p2 , p2 )) = b3 = ((x p2 , p2 )) = 0
3 3 45 15
4 3 8 9 k
p3 (x) = x p2 (x) − p1 (x) = x 3 − x (( p3 , p3 )) = b4 = ((x p3 , p3 )) = 0
15 5 175 35
9 6 3 p( f ) = f (xi ) li
p4 (x) = x p3 (x) − p2 (x) = x 4 − x 2 +
35 7 35 i=0

313
Analyse PC-PSI

1 k 1
La formule théorique (9) devient alors (10) :
II.4) p( f )(x) w(x) d x = f (xi ) li (x) w(x) d x
−1 i=0 −1 1
k 1 3 3
f (x) d x ≈ 5 f − + 8 f (0) + 5 f
= li f (xi ). −1 9 5 5
i=0

II.5) On sait que, pour tout polynôme f de Pk , f = p( f ). III.2) En remplaçant k par 2 dans (9), on trouve :
Donc, dans ce cas et d’après la question II.4, on a : 1
1 k |D( f )| f (6) ∞.
f (x) w(x) d x = li f (xi ) 15750
−1 1 √ √
i=0 2
Ceci prouve que la formule (3) est au moins d’ordre k. III.3) On trouve : 2 + x d x = 2 3 − . (Poser
√ −1 3
II.6) Dans la fin de cette partie, on fixe p dans P2 k+1 . u = 2 + x pour faire le calcul « à la main ».)
945
Effectuons la division euclidienne de p par l : p = q l + r . III.4) Le calcul de f (6) nous donne : f (6) ∞ = . Donc :
On sait que deg r < deg l = k + 1, donc r ∈ Pk . De plus 64
deg p 2 k + 1. Ceci entraîne que q ∈ Pk . 3
|D( f )| = 9,375 10−4 .
1 1
3 200
II.7) p(x) w(x) d x = r (x) w(x) d x
−1 −1 III.5) Le nombre de chiffres significatifs se trouve grâce à l’er-
1
reur relative.
+ q(x) l(x) w(x) d x.
−1
D( f )
1
1
≈ 3,5 10−4 .
Or q(x) l(x) w(x) d x = ((q, l)) et, par définition des xi , l et f (x) d x
−1
−1
pk+1 sont deux polynômes unitaires de même degré et ayant les On se contentera de donner le second membre de (10) avec 4
mêmes racines. Donc l = pk+1 et ((q, pk+1 )) = 0, car q ∈ Pk . chiffres significatifs.
1 1
On a bien : p(x) w(x) d x = r (x) w(x) d x.
−1 −1 III.6) On trouve :
1 k
II.8) Puisque r est de degré k, r (x) w(x) d x = li r (xi ) 1 3 3
−1 5 f − + 8 f (0) + 5 f ≈ 2,797
i=0 9 5 5
d’après la question II.5.
De plus, pour tout i de {0, . . . , k} , l(xi ) = 0 et r (xi ) = p(xi ). et
Donc : D( f ) ≈ −2,8 10−5 .
1 1 k
p(x) w(x) d x = r (x) w(x) d x = li p(xi ) L’approximation est meilleure que la majoration théorique (9).
−1 −1 i=0
On a prouvé que, pour tout p de P2 k+1 : III.7) On a :
1 k 1
[ f (−1) + 4 f (0) + f (1)] ≈ 2,976
p(x) w(x) d x = li p(xi ). 3
−1 i=0
et :
1
Pour le choix indiqué des (xi )0 i k (les racines de pk+1 ) et des 1
1 f (x) d x − [ f (−1) + 4 f (0) + f (1)] ≈ 0,001.
3
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

(li )0 i k (li = li (x) w(x) d x), la formule (3) est d’ordre −1


−1
2 k + 1. La formule de Simpson (11) est une formule à trois points
d’ordre 3 seulement. En effet :
1
1
3 3 f (x) d x = [ f (−1) + 4 f (0) + f (1)]
III.1) Sachant que p3 (x) = x 3 − x, on a x0 = − , x1 = 0 3
5 5 −1

3 pour f = 1, x, x 2 et x 3 mais pas pour x 4 .


et x2 = . On en déduit :
5 La formule (10) est aussi une formule à 3 points, mais elle est
d’ordre 5.
5 3 1
5 3 5 On constate, sur l’exemple utilisé, que la formule d’ordre 5 est
l0 (x) = x2 − x , l0 = x2 − x dx = meilleure que la formule d’ordre 3.
6 5 −1 6 5 9
Dans (10), on a optimisé le choix des points d’interpolation et
1
5 3 5 3 8 des coefficients. Cette formule est une égalité pour les poly-
l1 (x) = − x2 − , l1 = − x2 − dx =
3 5 −1 3 5 9 nômes de degré 5. Il est logique de penser que, plus le degré
1 de l’interpolation possible est élevé, meilleure est l’approxima-
5 3 5 3 5
l2 (x) = x2 + x , l2 = x2 + x dx = tion de l’intégrale.
6 5 −1 6 5 9

314
TD : indications et réponses

Chapitre 6 3) On suppose que | f ( )| = g > 1 ; on note r =


g+1
.
2
1
Puisque f est de classe C , il existe a > 0 tel que :

∀ y ∈ [ − a, l + a] ∩ I | f (y)| r.
A. 1) La construction par récurrence de la suite (u n ) est possible
car, pour tout x de F, f (x) est dans F.
Si la suite récurrente (u n ) converge vers , alors il existe un
2) On remarque que, pour tout entier i : entier n 0 tel que :

u i − u i+1 = f (u i−1 ) − f (u i ) k u i−1 − u i . n n 0 ⇒ |u n − | a.

On en déduit par récurrence que : L’égalité des accroissements finis vous permettra de prouver
i par récurrence que :
∀i ∈ N u i − u i+1 k u0 − u1 (2)

Si n et p sont deux entiers, alors : ∀p∈N |u n0 + p − | r p |u n0 − |.

n+ p
Or lim |u n0 + p − | = 0 et lim r p = +∞, donc |u n0 − | = 0
u n − u n+ p = (u i−1 − u i ) p→+∞ p→+∞

i=n+1 (3) et la suite (u n ) est constante à partir de n 0 .


n
k
u0 − u1 4) a) f (x) = −x 2 + 3x − 1 et l = 1.
1−k
(u n ) est une suite de Cauchy de (E, ). y y=x
La suite (u n ) est donc une suite d’éléments de F qui converge 5 y=f(x)
dans (E, ). Sa limite est dans F car F est un fermé de 4
(E, ). 1
3) L’application f est continue sur F car lipschitzienne. La
suite récurrente (u n ) converge vers , donc = f ( ). est un
point fixe de f .
Si et m sont deux points fixes de f , alors :
3
−m = f ( ) − f (m) k −m < −m . 1 2 x
u0 < 1 3
On en déduit = m. 1< u0 <
2
kn
4) u n − u n+ p u0 − u1 .
1−k
Cette inégalité est valable pour tout n et tout p. Il suffit de fixer
n et de faire tendre p vers +∞ pour obtenir :

kn
∀n ∈ N un − l u0 − u1 (4)
1−k

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
B. 1) Immédiat, car f ( ) = .
2) On a | f (l)| = g < 1 et f est de classe C1 . Donc il existe
g+1
a > 0 tel que, pour tout y de [ −a, l +a]∩ I , | f (y)| .
2
• On peut choisir a pour que J = [ − a, + a] ∩ I soit un
fermé de R.
g+1 3 3
• On note k = . D’après l’inégalité des accroissements f −∞, ⊂ −∞, et, sur cet intervalle, f (x) x.
2 2 2
finis, pour tout x de [l − a, l + a] ∩ I , on a :
3
Donc, si u 0 ∈ −∞, , la suite récurrente (u n ) est dé-
| f (x) − l| = | f (x) − f (l)| k|x − l| ka 2
3
croissante. Elle converge si u 0 ∈ 1, et diverge si
On en déduit que l’intervalle J est stable par f . 2
La restriction de f à J est k-lipschitzienne car, sur J , | f | est u 0 ∈ ]−∞, 1[ .
bornée par k et k < 1. Le point fixe = 1 n’est ni attractif ni répulsif.
Donc la restriction de f à J est une application contractante de
J et, d’après A., est un point fixe attractif de f . b) f (x) = e(x−1) et = 1.

315
Analyse PC-PSI

y L’étude expérimentale semble indiquer un point fixe répulsif,


y=f(x)
ce qu’il faudra prouver.
y=x
C.1) • | f (l)| = g et f est continue en , donc il existe d > 0
1 tel que :

u0 < 1 0 1 u0 1 x ∀ x ∈ [ − d, + d] g−´ | f (x)| g + ´.

• La suite récurrente (u n ) converge vers , donc il existe un


entier n tel que :

∀p∈N u n+ p ∈ [ − d, + d].

Pour tout x de R, f (x) x, donc la suite récurrente (u n ) est • D’après l’égalité des accroissements finis, il existe un élément
toujours croissante. Elle converge si u 0 ∈ ] − ∞, 1] et diverge y de [l − d, l + d] tel que :
si u 0 ∈ ]1, +∞[.
|u n+ p+1 − | = | f (y)||u n+ p − |.
Le point fixe = 1 n’est ni attractif ni répulsif.
• Ceci permet de montrer par récurrence :
c) f (x) = Arctan (x) et = 0.
Le point fixe = 0 est attractif. ∀p∈N (g − ´) p |u n − | |u n+ p − | (g + ´) p |u n − |
d) f (x) = x 3 + x et = 0.
2) a) Si M = 0, alors f est constante sur J et u n = l pour
Le point fixe l = 0 est répulsif. 1.
1 b) Sachant que | f ( )| = 0, l’inégalité des accroissements finis
e) f (x) = + 0,5(x − 1)2 et = 1.
x prouve que, pour tout n :
M
|u n+1 − | |u n − |2 .
2
On en déduit par récurrence que :
2 M p
∀ (n, p) ∈ N2 |u n+ p − | ( |u n − |)2 .
M 2
Or, la suite (u n ) converge vers . Donc, il existe n tel que :
M 1
|u n − l| .
2 10
L’inégalité précédente prouve qu’alors :
L’étude expérimentale semble indiquer un point fixe attractif.
2p
La fenêtre utilisée est (x, y) ∈ [0, 2] × [0, 2]. 2
Vérifier que : ∀ p ∈ N |u n+ p − l| .
M 10

f (x) =1 1 − (x − 1) + 1,5(x − 1)2 − (x − 1)3 + o(x − 1)3


c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

f ◦ f (x) =1 1 + (x − 1) − 2, 5(x − 1)3 + o(x − 1)3 .


(b − a)( f (a) + f (b)))
Montrer que 1 est un point fixe attractif de f ◦ f , puis de f . A.1)a) est l’aire du trapèze indiqué
1 2
f) f (x) = − 0,5(x − 1)2 et = 1. dans le schéma ci-dessous.
x
y
y = f(x)
f(b)

f(a)

0 a b x

316
TD : indications et réponses

b
(t − a)(t − b) On en déduit :
b) f (t) d t
a 2 ∀ k ∈ [[1, n]]
b b
(t − a)(t − b) a+b xk
= f (t) − t − f (t) + f (t) d t. (b − a) xk + xk−1
2 2 f f (t) d t
a a n 2 x k−1
En développant le crochet, on arrive au résultat souhaité : (b − a) f (xk−1 ) f (xk )
+ .
b
(b − a)( f (a) + f (b)) n 2 2
f (t) d t −
a 2
En sommant ces inégalités, on obtient l’encadrement.
b
(t − a)(t − b) M2 (b − a)3
= f (t) d t. Cet encadrement a une longueur inférieure à .
a 2 8n 2
Si f est concave, les inégalités sont inversées.
c) À vous de majorer.
2) Soit n > 0. Pour tout k de [[0, n]], on note : B.1) On trouve D(Pk ) = 0 pour k dans {0, 1, 2, 3} . De plus, D
est une application linéaire. On en déduit que D(P) = 0 pour
b−a
xk = a + k . tout polynôme P de degré 3.
n
2)a) La formule de Taylor avec reste intégrale appliquée à f en
On applique ce qui précède à chaque segment [xk−1 , xk ]. a+b
nous apprend que :
a+b 2
3) La tangente au graphe de f au point d’abscisse a pour
2
équation : f = P + R4

a+b a+b a+b


y= f x− + f . où P est un polynôme de degré 3. La question 1) permet
2 2 2 alors de conclure que :
b
a+b
Donc : f (t) d t − (b − a) f D( f ) = D(R4 ).
a 2
b
a+b a+b a+b a+b
f (t) − f − f t− dt b) Si x ∈ , b , alors :
2 2 2 2
a

b 2 x 4
M2 a+b (x − t)3 M4 a+b
t− dt |R4 (x)| M4 d t = x− .
2 a 2 a+b 3! 4! 2
2

M2 (b − a)3
. a+b
24 Si x ∈ a, , alors :
2
en utilisant l’inégalité de Taylor-Lagrange à l’ordre 2.
4) On procède comme à la question 2). a+b
2 (t − x)3 M4 a+b
4
|R4 (x)| M4 d t = x− .
5) Si f est convexe sur [a, b], alors, entre les points xk−1 et xk , x 3! 4! 2
le graphe de f est en dessous de la sécante aux points d’abs-

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
cisse xk−1 et xk , et au dessus de la tangente au point d’abscisse Le calcul de |D( f )| = |D(R4 )| permet de terminer.
xk + xk−1 3) On procède comme aux questions 2) et 4) de A.
.
2
Conclusion
y
Pour chacune des trois méthodes exposées, on peut dire que
l’on approche la valeur moyenne de f sur :

b
1
graphe de f [a, b] f (t) d t
b−a a

sécante par une moyenne pondérée de valeurs de f :


tangente
m m

0 xk−1 xk+xk−1 xk x ai f (yi ) avec ai = 1 .


i=1 i=1
2

317
Analyse PC-PSI

Les trois copies d’écrans ci-après vous permettent de comparer b)


les trois méthodes et d’expérimenter l’ensemble avec d’autres
fonctions.
2

−3 −2 −1 0 1 2 3 x
−1

−2

2) La fonction ft est impaire, les an ( f t ) sont nuls.


Pour tout n > 0 :
p
2
bn ( f t ) = ch (t x) sin(nx) d x
p 0
p
1
= et x + e−t x ei nx − e−i nx d x
2ip 0
p
1
= Im e(t+i n)x + e(−t+i n)x d x
p 0

2n
= 1 + (−1)n+1 ch (tp) .
p n2 + t 2

3) a) La fonction f t est 2p-périodique, de classe C1 par mor-


ceaux sur R, on peut appliquer le théorème de convergence
simple de Dirichlet. La série de Fourier de f t converge sim-
plement sur R vers la fonction régularisée de f t , qui est ft , et :
∀ x ∈ [−p, p]

2n
f t (x) = 1 + (−1)n+1 ch (tp) sin nx.
n=1
p n2 + t 2

b) En particulier :

p 2 (−1) p (2 p + 1)
ch t = (1 + ch (tp)) .
2 p p=0
(2 p + 1)2 + t 2

4) a) On sait que :
p
1 + ch (tp) = 2ch 2 t .
2
Remarque : Dans les trois méthodes exposées, le choix des
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

points d’interpolation est simple et imposé. Le TD du chapitre D’où : ∞


5 expose la méthode de Gauss de calcul approché des inté- 1 4 (−1) p (2 p + 1)
= .
grales. Dans cette méthode, les points d’interpolation sont les ch t p2 p p=0
(2 p + 1)2 + t 2
zéros de certains polynômes. La précision de la méthode est b) Pour t = 0, on obtient :
plus grande, mais elle comporte plus de calculs intermédiaires.

Il faut aussi noter que, plus le nombre de points utilisés pour le p (−1) p
= .
calcul approché est grand et plus l’erreur d’arrondi est impor- 4 0
2p + 1
tante.
Partie II
1) La fonction f est continue et paire sur R. De plus, sur R+ :

Chapitre 9 0 f (t) 2e−t .


La fonction t → 2e−t est continue et intégrable sur R+ . La
Partie I fonction f est donc intégrable sur R.
1) a) Immédiat en utilisant les propriétés de f , 2p-périodique On en déduit que la fonction t → f (t)ei xt est continue et inté-
et impaire. grable sur R.

318
TD : indications et réponses

De plus, montrer que : Le théorème de convergence dominée s’applique et :


∞ ∞
F(x) = f (t)ei xt d t = F(−x) = F(x). 2 cos(xt)(−1) p e−(2 p+1)t d t
R 0 0 ∞ ∞

On en déduit que : = 2 cos(xt)(−1) p e−(2 p+1)t d t


0 0

cos(t x) cos(t x) ∞
F(x) = Re(F(x)) = dt = 2 d t. (−1) p (2 p + 1)
ch t R+ ch t =2
R
0
(2 p + 1)2 + x 2
cos(xt) 2e−t p
2) a) dt = cos(xt) dt = p .
R+ ch t R+∗ 1 + e−2t 2ch x
2
∞ ∞
= 2 cos(xt)(−1) p e−(2 p+1)t d t. Et :
p
0 0
n
F(x) = p .
p −(2 p+1)t ch x
b) Considérons la suite de fonctions 2 cos(xt)(−1) e 2
définies et continues sur R+∗ . 0 3) On note F1 la transformée de Fourier de la fonction :
• Cette suite de fonctions converge simplement, sur R+∗ , vers
la fonction continue et intégrable : 1
f1 : t → .
p
cos(t x) ch t
t→ . 2
ch t
En utilisant, sur un segment [0, A] contenu dans R+ , le change-
• De plus, pour tout réel x fixé et tout t > 0 :
p
ment de variable défini par u = t , on obtient :
n
1 − (−1)n+1 e−2(n+1)t 2
2 cos(ct)(−1) p e−(2 p+1)t = 2 cos(xt)e−t
1 + e−2t ∞
p=0 1 2 2
F1 (x) = 2 cos(xt) dt = F x .
n
1 0 p p p
2 cos(xt)(−1) ep −(2 p+1)t
4e −t −t
4e . ch t
1 + e−2t 2
p=0
Et : √
La fonction t → 2e−t est continue et intégrable sur R+ . F1 = 2p f1 .

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

319
Exercices : indications et réponses
Chapitre 1
p/2 n

1) Pour x = −1 et x = 1, il existe k ∈ Z tel que : Sn = (−1)k cosk x dx


0 0
p/2 p/2
1 cosn+1 x d x
1 1 2 = d x + (−1)n .
Arctan − Arctan = Arctan + k p. 0 1 + cos x 0 1 + cos x
x −1 x +1 x2

Ici x > 1, donc k = 0. Avec Maple :


n
2 X 1<.L-2L-G?:0L]JJE]Z/55R12*J ^
Soit n ∈ N et Sn = Arctan
1
k2 1
p/2 p/2
1 1 1 cosn+1 x d x
Sn = Arctan 2+Arctan 1+Arctan −Arctan −Arctan . De plus, cosn+1 x d x qui tend vers
2 n n+1 0 1 + cos x 0

0 lorsque n tend vers +∞.


On en déduit : ∞ Il s’agit d’une intégrale de Wallis. Elles ont été étudiées en Pre-
2 p mière année et on les retrouvera en d’autres occasions.
Arctan =3 .
1
k2 4 ∞ p/2
La série converge et (−1)k cosk x d x = 1.
n 1 1 1 0
2) 4 = − + . 0
n + n2 + 1 2 (n + 1)2 − (n + 1) + 1 n 2 − n + 1
∞ n
n 1 3
= . Il existe N dans N tel que : ∀ n N 0 un .
0
n 4 + n2 + 1 2 4

N
20n Par récurrence, pour tout n :
1
(5n+1 − 4n+1 )(5n − 4n )
u0 u1
0 u 2n v2n et 0 u 2n+1 v2n+1 .
N
4 n v0 v1
= n+1 n
4 4 1 1
1
5n+1 1− 1− Pour n 3, 0 n 1/n − 1 = exp ln(n) − 1 .
5 5 n 2
⎛ ⎞
Pour n 3:
N ⎜ ⎟ 0 (n 1/n − 1)n (1/2)n .
⎜ 1 1 ⎟
= ⎜ n − n+1 ⎟
.
⎝ 4 4 ⎠ La série converge.
1 1− 1−
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

5 5
La série, bien qu’alternée, ne vérifie pas le critère spécial
n n
1 √ √ des séries alternées.
1) √ √ = k+1− k .
0
k+ k+1 0

La série diverge. (−1)n (−1)n 1


un ∼ et u n − =− .
n n n (ln(n) + (−1)n )
n
a (−1)n
2) Sn = ln cos La série converge et la série :
1
2k n
⎛ ⎞ 1
est à termes positifs, divergente, car :
sin(a) n (ln(n) + (−1)n )
= ln ⎝ a
⎠.
2n sin n 1 1
2 ∼ .

n (ln(n) + (−1)n ) n ln(n)
a sin(a)
La série converge et ln cos = ln .
1
2k a La série u n diverge.

320
Exercices : indications et réponses

1 1 1 1 1
1) sin ∼ et > 0. 0 un = .
n n n 32n+1 + 2n + 1 32n+1
1/2 1
1 La série géométrique converge, donc un
2) u n = Arccos 1− 3 et lim u n = 0, donc : 32n+1
n n→+∞ converge. De plus :

u n ∼ sin (u n ) . ∞
1 1
0 S − SN = RN = .
1 N+1
32n+1 24 9 N
Or sin u n = . La série converge.
n 3/2
1
1 ln n Il suffit ensuite de calculer N pour obtenir < 10−4 .
1) =o √ . La série diverge. 24 9 N
n 3/4 n Maple vient en aide et fournit N = 3, S3 = 0, 2878 . . .
ln n 1
2) =o . La série converge.
n2 n 3/2
1) x = 0, 123 456 456 456 . . .
(ln n)3 1 = 0, 123 + y
3) =o . La série converge.
n2 n 3/2 3 456
Et 10 y = 0, 456 456 456 . . . = + y.
1 000
1
1) La fonction t → 2 est positive, continue et décrois-
t 41 111
sante sur [1, +∞[. D’où : x= .
333 000
k+1
1 1 dt 1 1
On a donc − = , puis un .
k k+1 k t2 k2 n+1 4
2) La calculatrice indique = 0, 571 428 571 4.
7
La série u n diverge. Vérifier ensuite par le procédé développé ci-dessus que :
2) En procédant de manière analogue, montrer la convergence
de la série. 4
= 0, 571 428.
7
1) Si |a| > 1, la série est grossièrement divergente.
3) On remarque qu’un nombre décimal est rationnel et que sa
Si a ∈ [−1, 0[, la série converge, car elle vérifie le critère spé- représentation décimale propre vérifie la condition indiquée.
cial des séries alternées. p
Si a = 1, elle diverge. Soit x = un rationnel de ]0, 1[ , sous forme irréductible, avec
q

Si a ∈ ]0, 1[, le critère de d’Alembert s’applique, la série ak
converge, ainsi, bien sûr, que pour a = 0. q ∈ N∗ et x = son développement décimal.
1
10 k
2) La série est à termes strictement positifs. Le critère de
d’Alembert donne la convergence de la série lorsque |a| < 1, 10 × p = q × b1 + r1 et r1 ∈ [[0, q − 1]], d’où b1 = a1 .
sa divergence lorsque |a| > 1. Si |a| = 1, la série est grossiè-
rement divergente. 10 × r1 = q × b2 + r2 et r2 ∈ [[0, q − 1]], d’où b2 = a2 .
3) On utilise la règle de d’Alembert.
Puis, par récurrence :
u n+1 n+1 1
= . 10 × ri = q × bi+1 + ri+1 et ri+1 ∈ [[0, q − 1]],
un n 1 + bn+1

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Si b 1, la série converge. Montrer que, pour tout i : bi = ai .
n n
Les restes ri appartiennent à [[0, q −1]]. Il existe donc i et j , dis-
Soit b dans ]0, 1[. On a ln (1 + bk ) = ln(1 + bk ). tincts, tels que ri = r j . Ensuite, pour tout k 1, ai+k = a j +k .
k=1 1 ∞
ak
Or, la série ln(1 + bk ) converge, car ln(1 + bk ) ∼ bk . Réciproquement, soit x = tel que la suite (ak ) soit
1
10 k
n
périodique, de période p. Alors :
La suite (1 + bk ) a donc une limite L > 0.
k=1 ⎛ ⎞
n p ∞ p
On en déduit u n ∼ . La série u n diverge. 1 10 p
L x =⎝ a j 10− j ⎠ = (a j 10− j ).
u n+1 10i p 10 p − 1
4) lim = r. j =1 i=0 j =1
n→+∞ u n

Par conséquent, si r < 1, la série est absolument convergente,


Si x est périodique à partir du rang m, alors :
donc convergente.
m−1
Si r > 1, la série diverge. ak
e 10m−1 x− est périodique. x est donc rationnel.
Si r = 1, u n ∼ . La série diverge. 10k
n 1

321
Analyse PC-PSI

1
1) On fixe ´ > 0 et on applique le critère de Cauchy. Il Si a = 0, = O(u n ) et la série diverge.
n
existe N dans N tel que, pour tout n N : 1
2n Si a = 0, u n = O et la série converge.
n2
0 u k < ´. (1)
2n n+1 2) Si |z| < 1, alors lim u n = 1. La série est grossièrement
n→+∞
Or, uk nu 2n . Donc, pour tout n N, on a : divergente.
n+1
1
0 2 n u 2n 2´. Si |z| > 1, alors |u n | = O . La série converge.
|z|n
De plus, pour un tel n : 1 1
Si |z| = 1, alors Re = . La série diverge grossiè-
(2n +1) u 2n+1 (2n +1) u 2n 2´+u 2n 3´ (en utilisant (1)) 1 + zn 2
rement.
Donc, pour tout m 2N, mu m 3´. D’où :
1
lim n u n = 0. On pose a0 = 0, et, pour p 1, a p = , ainsi que,
n→+∞ p2
1
1 pour tout p, b p = .
2) La réciproque est fausse. Considérer la série . p!
n ln(n) On reconnaît le terme général du produit de Cauchy des sé-
ries a p et b p . Ces deux séries sont absolument conver-
Chacune de ces séries vérifie le critère spécial des séries
alternées. On connaît alors la relation |Rn | |u n+1 |. gentes. La série w p converge. De plus :
1) |u n+1 | 10−2 dès que n 49.
∞ ∞ ∞
0, 780 3 S49 S S50 0, 790 3. 1 1 p2
wp = = e.
1 1
p2 0
p! 6
Avec Maple :
X ;!B@9L0+>LLD-J'<2L*I<G-JE<Z/55("JJ ^ √
;!B@9L0+>LLD-J'<2L*I<G-JE<Z/55&/JJ ^ On pose vn = ln n un .
.7803986631
.7902996532 1 1 (−1)n
vn − vn−1 = − ln 1 − + ln 1 + √
2 n n
2) |u n+1 | 10−2 dès que n 4.
(−1)n 1
= √ +O .
0,71 S5 S S4 0,72. n n 3/2

Avec Maple : La série (vn − vn−1 ) converge car elle est la somme d’une
X ;!B@9L0+>LLD-J'<2L*I<')G-JE<Z/55(JJ ^ série alternée convergente et d’une série absolument conver-
;!B@9L0+>LLD-J'<2L*I<')G-JE<Z/55&JJ ^ gente. La suite (vn ) converge donc vers un réel . On en déduit
e
.7150603159 u n ∼ √ . La série u n diverge.
.7110762521 n

u0
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

1) On remarque que v0 = et, pour n 1:


La suite (an ) converge vers 0, donc, pour n assez grand, 1 + u0
on a |an2 | |an | 1.
1
vn =
(1 + u 0 ) (1 + u 1 ) . . . (1 + u n−1 )
1) 1
− .
(1 + u 0 ) (1 + u 1 ) . . . (1 + u n )
Avec Maple :
X ;]8- `ZL-G-2L<G-JJ'L)I<J ` n
1
X ;]8* `ZL-G)2L<GBJJ'L<J ` Or, la suite est décroissante, positive.
1 + uk
X0;31;0L;]8-D;]8*E<Z1<91<1.[E)J ^ k=0

Elle converge vers .


9 9 1
− e3 − e3 −3 a −
2 2 n Donc, la série vn converge et :
2 2
45 15 2 153 137 3 1 1 ∞
+ −e3 a+ a + + e +O . u0 1
2 2 8 8 n n vn = + − =1− .
0
1 + u0 1 + u0

322
Exercices : indications et réponses

1
(ei x t)n
On montre que lim d t = 0.
2) On en déduit : n→+∞ 0 1 − ei x t
1 1
∞ (ei x t)n tn
vn = 1 ⇔ = 0 0 dt d t.
0 1 − ei x t 0 |1 − ei x t|
0
⇔ lim (1 + u 0 )(1 + u 1 ) . . . (1 + u n ) = +∞ Or |1 − e t| ix
sup((1 − t cos x), t sin x).
n→+∞
n
⇔ lim ln(1 + u k ) = +∞ . y
n→+∞
0

• Si (u n ) ne tend pas vers 0, la suite (ln(1 + u n )) ne converge


pas vers 0. Dans ce cas, les deux séries u n et ln(1 + u n ) ix
n
e
ix
divergent et lim ln(1 + u k ) = +∞. te
n→+∞
0 ix
1− t e
• Si (u n ) tend vers 0, pour n assez grand, on a : t sin x
1 O 1 − t cos x x
un ln(1 + u n ) un .
2
De plus, la fonction : t → 1 − t cos x est continue sur [0,1] et
Les séries u n et ln(1 + u n ) sont de même nature. à valeurs strictement positives.
D’où le résultat. [0, 1] est un compact de R. Cette fonction admet donc sur [0, 1]
n
une borne inférieure a > 0.
ak
1) On note Tn = . Alors : 1
(ei x t)n 1
1 n 1
0
Sk 0 dt t dt = .
k 0 1 − ei x t 0 a (n + 1) a

k
an+i La série converge et :
an+i i=1 Sn
Tn+k − Tn = =1− . ∞
i=1
Sn+i Sn+k Sn+k ei k x 1
ei x
= d t.
1
k 0 1 − ei x t
Sn
Or, pour tout n fixé, on a lim = 0. Donc, il existe k > 0
k→+∞ Sn+k 1
ei x
1 2) dt
tel que Tn+k − Tn . 0 1 − ei x t
2
1
La suite (Tn ) ne satisfait pas le critère de Cauchy, donc diverge. 1 2 t − 2 cos x
=− dt
2 0 t 2 − 2 t cos x + 1
2) Sachant que an = Sn − Sn−1 , on a : 1
sin x
+i dt
an Sn − Sn−1 Sn − Sn−1 1 1 0 (t − cos x)2 + sin2 x
0 = = − (1) 1
Sn2 Sn2 Sn Sn−1 Sn−1 Sn = − [ln(t 2 − 2t cos x + 1)]10
2 1
1 1 1 (t − cos x)
La suite converge, donc la série − +i Arctan (si x = p)
Sn Sn−1 Sn sin x

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
0
converge. 1
an = − [ln(t 2 − 2t cos x + 1)]10
La majoration (1) prouve que la série converge. 2
Sn2 x p
+i Arctan tan + Arctan tan −x .
2 2
1) On remarque que, lorsque x = 2 k p (k ∈ Z), les • x ∈ ]0, p[
inx
e cos n x 1
ei x x p x
séries et divergent. d t = − ln 2 sin +i − .
n n 1 − ei x t 2 2 2
0
Soit x ∈ ]0, 2p[ .
ei n x Si x = p, le calcul de la seconde intégrale n’est plus correct.
On calcule les sommes partielles de la série : Toutefois, elle est nulle. Le résultat est encore valable.
n
• x ∈ ]p, 2p[
n n 1 1 n
ei k x i k x k−1 i k x k−1
Sn = = e t dt = (e t )dt 1
ei x x x p
k=1
k k=1 0 0 k=1 d t = − ln 2 sin +i −p + p+ −x
0 1 − ei x t 2 2 2
1 1
ei x (ei x t)n i x x p x
= dt − e d t. = − ln 2 sin +i − .
0 1 − ei x t 0 1 − ei x t 2 2 2

323
Analyse PC-PSI

n n−1 n−1
3) On en déduit, en considérant les parties réelles et imaginaires
1) 0 k uk = Rk − n Rn Rk .
ei n x cos n x sin n x
de la série , que les séries et 1 0 0
n n n
Si la série Rn converge, la série n u n converge aussi.
convergent, pour x fixé dans ]0, p]. De plus :
∞ ∞ On suppose la série n u n convergente. Alors :
cos n x x sin n x p x
= − ln 2 sin et = − .
1
n 2 1
n 2 2 n−1 n n ∞ ∞
Rk = k u k + n Rn k uk + n uk k uk
1 0 0 0 n+1 0
La fonction t → est décroissante sur R+∗ , donc :
t
Donc, la série Rn converge.
u k − u k−1
= 2) Lorsque ces séries convergent, les relations établies :
uk
uk uk uk
dt dt dt u k − u k−1 n n−1 n−1 ∞
= . k uk Rk et Rk k uk
u k−1 u k u k−1 t u k−1 u k−1 u k−1
0 0 0 0
En additionnant :
n n donnent l’égalité des limites.
u k − u k−1 u k − u k−1
ln(u n ) − ln(u 0 ) . n 1
uk u k−1 (−1)k 1 − (−t 2 )n+1
1 1 1) = d t.
(2k + 1) 0 1 + t2
On note M un majorant des u n+1 − u n . La conclusion souhaitée 0
découle alors de : Puis :
1 1
n
u k − u k−1
n
u k − u k−1
n
1 1 (−t 2 )n+1 1
− M − t 2 n+2 d t
u k−1 uk u k−1 uk 0 1 + t2 0 2n + 3
1 1 1
1 D’où : ∞
M× . (−1)k p
u0 = .
0
(2k + 1) 4
• Si a = b, la série n’est pas définie. 2) On écrit :
1 ∞
• Si a < b, alors u n ∼ b . p (−1)k
n u n = ln tan − Rn , avec Rn =
La série est alors absolument convergente si b > 1, et diver- 4 n+1
(2k + 1)
gente si b 1. 1 − tan Rn
(−1)n = ln = −2 tan Rn + o(tan2 Rn )
• Si b < a, alors : u n ∼ . Donc, pour a 0, la série 1 + tan Rn
na
u n diverge grossièrement. (−1)k
La série vérifie le critère spécial des séries alter-
Pour a > 0, cet équivalent ne permet pas de conclure car la (2k + 1)
suite (u n ) n’est pas de signe constant. 1 1
nées, donc |Rn | .
(−1)n nb 2n + 5 2n + 3
un − =− a a ∼ −n b−2a . 1
na n [n + (−1)n n b ] Soit |Rn | ∼ .
2n
(−1)n 1
On écrit u n = + vn , avec vn ∼ −n b−2a . Puis u n + 2 tan Rn = o 2 , la série (u n + 2 Rn ) est donc
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

na n
La série u n converge si, et seulement si, b − 2a < −1.
absolument convergente.
b a=b De plus, la série Rn est une série alternée. On montre
a<b qu’elle vérifie le critère spécial.
b>1

convergence (−1)k
Rn =
2k + 1
b−2a = −1 n+1

a<b Donc :
b<1 a N 1
divergence |Rn | − |Rn+1 | = lim (−t 2 )k d t
b<a b<a N→∞ 0
n+1
b<a a>0
b−2a<−1 N 1
a<0 convergence b−2a −1
− lim (−t 2 )k d t
Divergence divergence
N→∞
n+2 0

324
Exercices : indications et réponses

Soit : On appelle R le numérateur de g (x) avec :


√ √ √ √
1
t 2n+2 1
t 2n+4 −R(x) = 3 2 2 x + 1 x (x − 1) + 2 2 x + 1 (x 2 − 1)
|Rn | − |Rn+1 | = dt − dt > 0
0 1 + t2 0 1 + t2 √ √ √ √ √
+4 x 2 x + 1 − 2 x + 2 2 x2 2 x + 1 − 1
√ √
La série u n est donc convergente. +8 2 x + 1 x 3/2 + 12 x 5/2 + 14 x 3/2 + 4 x.

La fonction g est donc décroissante. On en déduit :


1) On peut écrire : ∞ n+1 ∞ ∞
g(t) d t |S − S2N+1 | = | g(n)| = g(n)
n
(−1)n (−1)n 1 1 N+1 N+1 N+1
√ = + 3/2 + o 3/2 . ∞ n
n + (−1) n+1 n n n n g(t) d t .
N+1 n−1
Par conséquent, somme de deux séries convergentes et d’une
(−1)n On note G une primitive de g.
série absolument convergente, la série √
n + (−1)n+1 n
converge. Avec Maple :
2) On approche la somme S par une somme partielle. Pour X B00+>;L]X-J `1<. L7L]JE]J ^
accroître la précision et travailler avec des termes de signe 1 √ √ 1
ln(2 x ∼ −1) − Arctanh 2 x ∼ − ln(x ∼)
constant, on regroupe deux par deux les termes de la série. 2 2

−Arctanh 2 x ∼ +1
S2 N+1 =
2 N+1 N
1 1 On en déduit :
un = √ − √ .
n=2 n=1
(2n) − 2n (2n + 1) + 2n + 1 G(x) =
√ √
2x −1 1 1+ 2x +1 1 1+ 2x
On pose, pour x 1: ln − ln √ − ln √
x 2 1− 2x +1 2 1− 2x

1 1 et :
g(x) = √ − √ . 1
(2x) − 2x (2x + 1) + 2x + 1 lim G(x) =
ln(2).
2x→+∞

1
La fonction g est positive. On fait appel à Maple pour étudier Par conséquent 0 |S − S2N+1 | ln(2) − G(N).
2√
les variations de g. 1 2
On remarque que ln(2) − G(N) ∼ .
2 n
Avec Maple :
Avec Maple :
X 3;0.B3. `7 `Z]DX-2LL*I]JD063.L*I]JJ
D-2L*I]G-G063.L*I]G-JJ ^ X Q `Z]DX@<L063.LL*I]D-J2L]JJJ
X 4IZ]DX=199L7L]JE]J ^ D-2*I@<LL063.L*I]JG-J
4L]J ^8@:.L4L]JE]Z-551<91<1.[J ^ 2L063.L*I]JD-JJD-2*I@<LL063.L*I]G-JG-J
01>8@19[L4L]JJ ^ 2L063.L*I]G-JD-JJ ^

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
1 1 X@1>1.LQL]JE]Z1<91<1.[J ^
g :=→ √ − √ X 0;31;0LQL]JE]Z1<91<1.[E*J ^
2x − 2x 2x +1+ 2x +1 √
2x −1 1 2x +1
h := x → diff (g(x), x) G := x → ln − ln √
x 2 2x −1

√ 1 2x +1+1
1 2 1 − ln √
2− √ 2+ √ 2 2x +1−1
2 x 2x +1 1
− √ √ 2
+ √ 2 ln(2)
2x − 2 x 2x +1+ 2x +1 2

1 √ 1 1 1 1 √ 1 3/2 12
x infinity ln(2) − 2 − − 2 +O
2 x 4 x 24 x x
0
1
La convergence est lente. Plus précisement, ln(2) − G(N)
2
décroît vers 0 lorsque N tend vers +∞. Pour avoir
1
ln(2) − G(N) 10−2 , il suffit de prendre N = 20 051.
2

325
Analyse PC-PSI

p p
Avec Maple : 2) On a − + n p < xn < + n p, donc :
2 2
X ;6+B `ZL*I]D-JIL063.L*I]JD-JIL063.L*I]G-JD-J
2LL]JIL063.L*I]JG-JIL063.L*I]G-JG-JJ ^ xn ∼ n p, soit xn = n p + o(n).
X 0:@!;L;6+BZ*II;]8LD*I-/'LD*JJE]J `
X ;!B@9LFJ ^ On pose alors yn = xn − n p. La suite tan(yn ) = xn tend vers
p
√ √ √ +∞ et yn tend vers . D’où :
(2 x ∼ −1) 2 x ∼−1 2 x ∼ +1 − 1 2
equa := √ √ √ p
x∼ 2 x ∼+1 2 x ∼ +1 + 1 xn = n p + + o(1).
2
20020.05257
Un développement asymptotique à trois termes est demandé et
X ;!B@9LL-2*JI@<L*JDQL*//&/JJ ^ p
nécessite de préciser z n = xn − n p − .
X ;!B@9LL-2*JI@<L*JDQL*//&-JJ ^ 2
.01000001282 p
On a tan(xn ) = −cotan(z n ) = n p + + z n .
.009999763822 2
1 1
Puis tan(z n ) = − p ∼− .
3) Puisque Maple calcule avec une précision supérieure à 10−7 , n p + + zn np
2
on obtient S = 2, 86 à 2 · 10−2 près. p 1 1
Et enfin xn = n p + − +o .
2 np n
Avec Maple :
Pour obtenir le développement asymptotique avec Maple, on
X O `Z0+>L;!B@9LQL<JJE<Z-55*//&-J ^ pose :
S := 2.867156968 2
u= .
(2 n + 1) p
p p
1) La fonction − + n p, + n p → R,
2 2 Avec Maple :
x → tan x − x, est strictement croissante et continue.
De plus : lim (tan x − x) = −∞ X 3;0.B3. `Y `Z0:@!;L+Z0;31;0L-2L.B<LR12*GYJ
x→(− p2 +n p)+ DYJEYJEYJ ^
X B0[>8.L0+A0.L+Z*2LR1IL*I<G-JJE-2+GYJE<J ^
et : lim (tan x − x) = +∞.
x→(+ p2 +np)− 2 13 5
z := −u − u 3 − u + O(u 6 )
p p 3 15
Elle réalise donc une bijection de ] − + n p, + n p[ sur R. 1 1 2 1 1 1 1
2 2 − − + 3
D’où l’existence et l’unicité de xn . 1 1 1 1 4 p 3 p 3 8 p p
pn + p − + + +
2 p n 2 p n2 n3 n4
Avec Maple : 1 1 1 13 1
y − − 3 −
+ 16 p p 15 p5 + O 1
20 n5 n6

1
15 3) On a u an ∼ . La série u an converge si, et seulement
(n p)a
si, a > 1.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

1
De plus, tan u n = .
10 tan xn
Puisque tan xn+1 = xn+1 > tan xn = xn > 0, on a :

5 u n+1 < u n .

x La suite (u an ) est donc décroissante, de limite nulle. Le critère


0 spécial des séries alternées permet d’affirmer la convergence de
2 4 6 8 10 12 14 16 18
la série (−1)n u an .
−5 Enfin :

cosm (xn ) = (−1)m n sinm (u n ) ∼ (−1)m n u mn .


−10
Si m > 1, la série est absolument convergente.
X 3;0.B3. `8@:.LW.B<L]JE]VE]Z/55%IR1E Si m = 1, le critère spécial des séries alternées s’applique pour
[ZD-/55*/J ^ la série (−1)m n sinm (u n ). La série converge.

326
Exercices : indications et réponses

2 i−1 N−1 n

n n
uk 2n−1
De plus, la somme bk est fixée et lim ak = +∞. Il
n→+∞
k=i 0 0
1) Sn (v) = vi = = ak,n u k . existe donc M dans N tel que :
i=1 i=1
i k=1
De plus, on a :
N−1
⎧ 1 ∀n M bk ´ Sn (a).

⎪ si k ∈ [[1, n]]

⎨ i 0
(k+1)/2 i k
ak,n = .

⎪ 1 Donc, pour tout n M , on a :

⎩ si k ∈ [[n + 1, 2 n − 1]]
i
(k+1)/2 i n
|Sn (b)| 2 ´ Sn (a) .

k=2i−1
i = k +1 b) L’hypothèse an ∼ bn se traduit par an − bn = o(an ), et on
2n−1 2 applique le a).
1 1
c) On pose an = et bn = ln 1 + .
n n
k=i u n+1
2) a) On calcule ln .
un
k
2
u n+1 l l l
ln = ln 1 − + vn = − +vn +K n − + vn .
un n n n

La suite (K n ) est bornée. On note K un majorant de cette suite


et on pose :
1
2
l
1 i n wn = vn + K n − + vn .
n
Dans tous les cas : |wn | est majoré par la somme de termes généraux de séries po-
1 2 sitives convergentes.
0 ak,n .
i k+1 La série wn converge absolument.
(k+1)/2 i k (k+1)/2 i k
n n n
k+2 u k+1 1
La somme comportant exactement E termes, on en b) ln = ln(u n+1 ) − ln(u 1 ) = −l + wk .
2 1
uk 1
k 1
déduit : n
1
ak,n ∈ [0, 1]. On sait que = ln(n) + g + o(1).
1
k
La convergence de la série u n entraîne donc celle de la série n
1
On pose gn = − ln(n).
vn . k
1
2) On minore Sn (v). ⎛ ⎞
n n n
⎝ 1⎠
Sn (v) ak,n u k = uk . ln(u n+1 ) − ln(u 1 ) = −l (gn + ln(n)) + wk .

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
k=1 k=1
i 1
(k+1)/2 i k

1 1k 1 n
Or = . Puis u n+1 = u 1 n −l exp −l gn + wk .
i k2 2
(k+1)/2 i k
1
1 ∞
Par conséquent, Sn (v) Sn (u). La divergence de la série
2 On note w = wk et A = u 1 exp(−l g + w).
u n entraîne celle de la série vn . 1
−l
Alors u n ∼ A n .
1) a) On fixe ´ > 0. Il existe N dans N tel que : u n+1 3 1
c) Ici, =1− +O 2 .
un 2n n
k N ⇒ |bk | ´ ak .
Donc, il existe A > 0 tel que :
Donc, pour tout n N, on a :
u n ∼ A n −3/2 .
n n n
bk |bk | ´ ak ´Sn (a).
k=N k=N k=N
La série u n converge.

327
Analyse PC-PSI

n
S
1) Si S = 0, alors u k ∼ S et vn ∼ . La forme de l’expression de N(x) (racine carrée de car-
n
1 rés et produits) suggère de montrer que N est la norme associée
Donc la série vn diverge. à un produit scalaire sur R2 .
L’égalité de polarisation impose, pour x = (a, b) et
Si la série vn converge, S = 0 . x = (a , b ) :
N N N N
1 1 1 N(x + x )2 − N(x)2 − N(x )2
2) wn = k uk = k uk − w(x, x ) = .
1 k=1 n=k
n (n + 1) k=1
k N +1 2
N = aa + ab + a b + 5 bb .
1
= SN − k (Sk − Sk−1 )
N +1 k=1 On justifie ensuite sans difficulté que w définit bien un produit
N−1 scalaire sur R2 .
1 N 1
= SN + Sk .
N +1 N +1 N k=0
N−1 La seule propriété définissant une norme qui ne soit
1
Le terme Sk tend vers S lorsque N tend vers +∞, car il pas vérifiée avec toute fonction positive et continue f est
N k=0 N f (P) = 0 ⇒ P = 0.
s’agit d’une moyenne de Césaro d’une suite de limite S. Soit P un polynôme de K[X] tel que N f (P) = 0. Alors :

Donc, la série wn converge et wn = S.
1 ∀ t ∈ [0, 1] P(t) = 0 ou f (t) = 0.
n n
(k + 1)k (k + 1)k
3) = (n + 1)n et (n + 1) xn = n
uk . Si f n’est pas nulle sur [0,1], il existe un intervalle [a, b], avec
k k−1 k k−1
1 1 a < b, contenu dans [0,1] sur lequel elle ne s’annule pas car
La moyenne géométrique de n réels positifs est inférieure à leur elle est continue. P devra alors s’annuler sur [a, b] et P sera
moyenne arithmétique, donc : donc le polynôme nul.
n n
La condition nécessaire et suffisante recherchée est donc
1 (k + 1)k 1 f = 0.
xn uk e k uk .
n (n + 1) 1
k k−1 n (n + 1) 1

∞ 1) Il s’agit de prouver l’égalité de deux ensembles. On


Donc 0 xn e wn . La série xn converge et xn e S. procède par double inclusion :
1 • ∀ z ∈ x + B(y, r ) ∃ u ∈ B(y, r ) z = x +u
Donc :
z − (x + y) = u − y < r .
Chapitre 2
On en déduit que z ∈ B(x + y, r ).
• Réciproquement. Soit z dans B(x + y, r ).
L’inégalité découle des propriétés de la norme.
Alors z − (x + y) < r , donc z − x ∈ B(y, r ). Puis
z ∈ x + B(y, r ).
La linéarité de f permet d’établir trois des quatre pro- 2) Immédiat en utilisant la définition d’une boule.
priétés de la définition d’une norme. L’égalité N(x) = 0 équi-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

vaut à f (x) = 0 E . Donc N est une norme si, et seulement si, Si x est un vecteur de E différent de a, le vecteur
f est injective. r x −a
a+ appartient à B O(a, r ), donc à F. F est un sous-
2 x −a
Il suffit de remarquer que : espace vectoriel de E. x − a, puis x, appartiennent à F. Donc
F = E.

un 1 1
∀ n ∈ N∗ 0 un + . Si O = [, alors A + O = [. C’est un ouvert de E. On
n 2 n2
suppose O = [.
Soit (a, b) dans A × O. O étant un ouvert de E, il existe r > 0
Il suffit d’appliquer l’inégalité de Cauchy-Schwarz à u et tel que la boule ouverte B O(b, r ) soit contenue dans O. Alors
1 B O(a + b, r ) = a + B O(b, r ) est contenue dans A + O, qui est
à v, définie par vn = :
n donc un ouvert de E.

un p
N2 (u) N2 (v) = √ N2 (u). Soit x un point de E. On a d(x, A) = 0 si, et seulement
n 6
0 si, pour tout ´ > 0, la boule B O(x, ´) contient des points de A.

328
Exercices : indications et réponses

• Soit x tel que x − a


= r . x est limite de la suite
1)(PSI) F étant un sous-espace vectoriel de E et x un n−1
point adhérent à F, on considère une suite (xn ) de points de F (xn ) de B O(a, r ) définie par xn = a + (x − a). Donc
n
convergeant vers x et une base (ei )i∈[[1, p]] de F. On écrit xn dans B F(a, r ) ⊂ B O(a, r ). L ’ensemble des points adhérents à
la base (ei )i∈[[1, p]] . La convergence de la suite (xn ) entraîne les B O(a, r ) est B F(a, r ).
convergences des p suites de coordonnées dans K et l’apparte-
nance de x à F. Donc F est fermé.
Montrer que l A est un fermé borné de E.
(PC) On considère une base (ei )i∈[[1, p]] de F, complétée en une
base (ei )i∈[[1, n]] de E. L’espace E est muni de la norme :
p p 1) • La fonction N est une norme classique, souvent
xi ei = |xi |. notée N1 .
1 1 • On suppose N ( f ) = 0, alors :
p
1
Si x n’appartient pas à F, alors : x = xi ei +u, et u = 0 n’est | f (0)| = 0 et | f (x)| d x = 0.
1 0
pas dans F. Alors, pour tout vecteur a de F : x − a u .
u Or l’application | f | est continue, positive sur [0,1], donc | f |
On pose : r = > 0. Alors : est la fonction nulle, et f est constante. De plus, | f (0)| = 0,
2
donc f = 0 E .
B O(x, r ) ⊂ E F.
• Pour N , constater que N ( f ) = | f (0)| + N ( f ).
Le complémentaire de F est ouvert. t

2) Il suffit d’utiliser l’exercice 8 pour conclure que E est le seul 2) Pour tout t de [0, 1], f (t) = f (0) + f (x) d x, donc :
0
sous-espace vectoriel ouvert de E.
t 1
| f (t)| = | f (0) + f (x) d x| | f (0)| + | f (x)| d x.
Soit a dans E et r > 0. 0 0

1) On note B F(a, r ) l’ensemble des points intérieurs à On en déduit : N( f ) N ( f ).
B F(a, r ). Puis :
• B O(a, r ) est un ouvert contenu dans B F(a, r ), donc
tout point de B O(a, r ) est intérieur à B F(a, r ). D’où N ( f ) = | f (0)| + N( f ) | f (0)| + N ( f ) = N ( f ).

B O(a, r ) ⊂ B F(a, r ).
• Soit x tel que x − a = r et r > 0. 3) On note fn (x) = x n . Il est aisé de constater que, pour
n 2:
B(a,r)
1
N( f n ) = , N ( fn ) = 1 et N ( f n ) = n.
n+1

a On en déduit que, deux à deux, les normes N, N et N ne sont


pas équivalentes.

x B(x,r) 1) L’application w : E × E → R
r x−a

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
y =x + 1
2 x−a ( f , g) → f (0) g(0) + f (t) g (t) d t
0

On montre que x ne peut être intérieur à B F(a, r ), c’est-à-dire est un produit scalaire. N est la norme associée à ce produit
que B O(x, r) n’est pas incluse dans B F(a, r ). En effet : scalaire.
2) Puisque f est de classe C1 sur [0,1], on peut écrire :
r x −a
y=x+ ∈ B O(x, r) x
2 x −a
∀ x ∈ [0, 1] f (x) = f (0) + f (t) d t. Donc :
r 0
et y − a = r + > r . x 2
2 ∀ x ∈ [0, 1] ( f (x))2 = f (0) + f (t) d t
L’ensemble des points intérieurs à B F(a, r ) est B O(a, r ). 0
2) On note B O(a, r ) l’ensemble des points adhérents à x x 2
B O(a, r ). f 2 (0) + 2| f (0) f (t) d t| + f (t) d t .
0 0
• B F(a, r ) est un fermé, donc tout point adhérent à B F(a, r ) est
x x 2
dans B F(a, r ). Tout point adhérent à B O(a, r ) est donc aussi 1
Or | f (0)| f (t) d t f 2 (0) + f (t) d t .
dans B F(a, r ). On en déduit B O(a, r ) ⊂ B F(a, r ). 0 2 0

329
Analyse PC-PSI

Avec l’inégalité de Cauchy-Schwarz : Or, il s’agit d’égalité de Cauchy-Schwarz.


x 2 1 1 1
• Si A = 0, l’égalité est vérifiée pour toute matrice B.
f (t) d t f 2 (t) d t × 1dt = f 2 (t) d t. • Si B = 0, l’égalité est vérifiée pour toute matrice A.
0 0 0 0 • Si A et B sont non nuls, on sait que cette égalité est réalisée si,
On obtient ainsi : et seulement si, les vecteurs (ai1 , . . . , ain ) et (b1 j , . . . , bn j ) sont
colinéaires pour tous i et j . Les matrices A et t B ont donc leurs
1
∀ x ∈ [0, 1] ( f (x))2 = 2( f 2 (0) + f 2 (t) d t) = 2N( f )2 . lignes proportionnelles, elles sont de rang 1. Et, de plus, on doit
0 avoir Im A = Im tB. Réciproquement, si rg (A) = rg (t B) = 1
√ et Im A = Im tB, alors l’égalité est vérifiée.
D’où le résultat souhaité : f ∞ 2 N( f ).
3) On considère la suite ( fn ) de E N définie, pour n ∈ N∗ , par l −1
f n (x) = x n . 1) On pose ´ = > 0. Alors :
2
1 1/2
n an+1
fn ∞ = 1 et N( f n ) = n 2 t 2n−2 d t = √ . ∃ N ∈ N ∀n N 1<l −´ l + ´.
0 2n − 1 an

Les normes ∞ et N ne sont pas équivalentes, car : On en déduit par récurrence :


N( f n )
lim = +∞. ∀n N an a N (l − ´)n−N ,
n→+∞ fn ∞
puis lim an = +∞.
n→+∞
1) L ’application w est bilinéaire et :
2) On étudie la fonction f définie sur R par :

w(A, B) = tr(t A B) = tr(t (t A B)) = tr(t B A) = w(B, A). a(a 2 + 1)


f (x) = .
Soit A = (ai j ) une matrice de Mn (R). x2 + 1

n n 2a(a 2 + 1)x
w(A, A) = tr(t A A) = aki2 0. f est paire, dérivable et f (x) = − .
(x 2 + 1)2
i=1 k=1
x 0 +∞
De plus, si w(A, A) = 0, alors A = 0. w est donc un produit
scalaire sur Mn (R) et sa norme associée est :
a (a 2 + 1)
f (x)
N(A) = aik2 .
(i,k)
0
2 t t t 2
2) N(A) = tr( A A) = tr(A A) = N( A) .
3) a) On note A = (ai j ), B = (bi j ), C = A B = (ci j ). On peut donc supposer que u 0 ∈ ]0, a(a 2 + 1)]. Cet intervalle
est stable par f et f est décroissante sur cet intervalle. Les
2
suites (u 2n ) et (u 2n+1 ) sont donc monotones, l’une croissante et
N(A B)2 = ci2j = aik bkj . l’autre décroissante. Bornées, elles convergent. Leurs limites
i, j i, j k sont points fixes de f ◦ f .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

L ’inégalité de Cauchy-Schwarz, dans l’espace Rn muni du pro- On précise les points fixes éventuels de f , puis de f ◦ f .
duit scalaire x | y = xk yk , donne :
k
f (x) = x ⇔ (x − a)(x 2 + ax + a 2 + 1) = 0.
2
f ◦ f (x) = x ⇔ x 5 − a(a 2 + 1)x 4 + 2x 3 − 2a(a 2 + 1)x 2
aik bkj aik2 2
bkj
k k k +x(1 + a 2 (a 2 + 1)2 ) − a(a 2 + 1) = 0.
d’où on déduit : Puisque toute racine réelle ou complexe de f (x) = x est solu-
tion de f ◦ f (x) = x, on peut factoriser l’équation obtenue :
ci2j aik2 b2j k = N(A)2 N(B)2 .
i, j i,k j ,k f ◦ f (x) = x ⇔ (x −a)(x 2 +ax +a 2 +1)(x 2 −a(a 2 +1)x +1) = 0.
b) L ’égalité a lieu si, et seulement si :
L’équation x 2 − a(a 2 + 1)x + 1 = 0 a pour discrimant :
2

∀ (i, j ) ∈ [[1, n]]2 aik bkj = aik2 2


bkj .
D = (a − 1)(a 2 + a + 2)(a(a 2 + 1) + 2).
k k k

330
Exercices : indications et réponses

Avec Maple : v x

X 3;0.B3. `_1.4L8@:.0J ` tx+(1−t)y


X 0+1.;P;? `Z83:?L9EBE<EUJ @:?B@ y
]E3;0E7-E7# ` x1
] `M]M `7- `Z8@:.LW9L.JE.VE.Z/55UE x0
0?B@1<7Z?:<0.3B1<;=J ` u
3;0 `ZTNUU `] `Z-5/ ` tx0+(1−t)y0 y1
.: < =: 3;0 `Z3;0EK]E9L]JHEK9L]JE9L]JH ^ y0 C
] `Z9L]J := `
7# `Z8@:.LK3;0HJ ` ◦

=108@B[LW7-E7#VJ ^ 2) On considère C l’ensemble des points intérieurs à C, a, b


;<= ^ deux points de cet ensemble et t un réel de ]0, 1[.

a =2 v
10 C
BO(a,r)
8 u
a BO(ta+(1-t)b,r)
u x
6 ta+(1-t)b BO(b,r)
u u
4 b

2
On prouve que t a + (1 − t)b est un point intérieur à C.
0 2 4 6 8 10 Il existe r > 0 tel que les boules ouvertes B O(a, r ) et B O(b, r )
t soient contenues dans C. On montre que la boule ouverte
B O(ta + (1 − t)b, r ) est aussi contenue dans C.
Deux cas peuvent alors se présenter :
• a 1, l’équation f ◦ f (x) = x admet une seule racine réelle ∀ x ∈ B O(ta + (1 − t)b, r )
a, donc la suite (u n ) converge vers a ;
• a > 1, l’équation admet trois racines a, b, c et ces racines x = ta + (1 − t)b + t(x − a) + (1 − t)(x − b) .
sont distinctes car a n’est pas racine de x 2 − a(a 2 + 1)x + 1 = 0.
On pose u = x − [ta + (1 − t)b] = t(x − a) + (1 − t)(x − b).
Si u 0 = a, alors la suite (u n ) est stationnaire.
Alors, on a u < r .
Sinon, f (a) = a, f (b) = c et f (c) = b.
Donc, a + u ∈ B O(a, r ) et b + u ∈ B O(b, r ), puis
De plus, on a :
2a 2 a + u ∈ C et b + u ∈ C. La convexité de C donne :
f (a) = − 2 . t(a + u) + (1 − t)(b + u) = x ∈ C. L ’ensemble des points
a +1
intérieurs à C est donc convexe.
Donc :
| f (a)| > 1. 1 1
On note A n , le centre de la boule Bn et on fait
Si la suite (u 2n ) convergeait vers a, on aurait : n n

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
une figure. On constate alors deux cas différents.
lim u 2n+1 = f (a) = a
y
et :
B2
|u 2n+1 − a| | f (u 2n ) − a|
lim = lim = | f (a)| > 1.
n→+∞ |u 2n − a| n→+∞ |u 2n − a|
1
La question précédente montre que ceci est impossible. L’une
des deux suites extraites converge donc vers b, l’autre vers c.
La suite (u n ) diverge (voir schéma). B4
A2
B6
1) On considère C l’ensemble des points adhérents à
A4
O A6
C, x, y deux points de cet ensemble et t un réel de ]0, 1[. x
1 x k=2
et y sont respectivement limites de (xn ) et (yn ), deux suites de
points de C. Le point t x + (1 − t)y est donc limite de la suite
(t xn +(1−t) yn ), qui est une suite d’éléments de C. L ’ensemble
des points adhérents à C est donc convexe.

331
Analyse PC-PSI

y puis :
1 B2 N(u − f (u)) N(u − u n+1 ) + N(u n+1 − f (u))
N(u − u n+1 ) + a N(u n+1 − u n ) + a N( f (u) − u) ;
soit :
B4 A2
0 (1 − a)N(u − f (u)) N(u − u n+1 ) + a N(u n+1 − u n ).
B6 A4
A6 Or :

O lim N(u − u n+1 ) = lim N(u n+1 − u n ) = 0


1 x k=1 n→+∞ n→+∞

On sait que deux cercles de centres C et C , de rayons R et R , donc : lim N(u − f (u)) = 0.
n→+∞
sont emboîtés si, et seulement si, d(C, C ) |R − R | . Ceci implique f (u) = u.
1 1
2
k k √ • On suppose que u et v sont points fixes de f . Alors :
Si 2 − − , c’est-à-dire si k 2,
n n+1 n n+1 N( f (u) − f (v)) a N( f (u) − u) + a N( f (v) − v) = 0.
alors Bn+1 ⊂ Bn .
Les boules D’où : f (u) = f (v) = u = v.
√ Bn sont emboîtées. B = B1 et B est fermé.
Si k < 2, les boules ne contiennent pas O. Mais toute boule
ouverte de centre O rencontre B. B n’est pas fermé. Chapitre 3
1) On sait que, pour tout x de [0, a], on a : 1
• Si a > 1, alors a + sin a − 1 > 0.
x
Dans ce cas :
x n+1 a n+1
| f (x) − f n (x)| = .
1−x 1−a lim f (x) = +∞ et lim f (x) = −∞.
x→0+ x→0−
a n+1
Donc : N∞ ( f − f n ) . 1
1−a • Si a < −1, alors a + sin a + 1 < 0. Dans ce cas :
x
a n+1
Pour conclure, lim = 0, donc la suite ( f n ) converge lim f (x) = −∞ et lim f (x) = +∞.
n→+∞ 1 − a x→0+ x→0−
vers f dans (E, N∞ ). f n’est pas une fonction polynôme.
2) L ’espace vectoriel F des fonctions polynômes sur [0, a] • Si a ∈ [−1, 1], un bon choix de deux suites tendant vers
est un sous-espace vectoriel de E qui n’est pas fermé dans 0 permettra de prouver que f n’a de limite ni à droite, ni à
(E, N∞ ) . gauche en 0.

Soit u 0 dans E, on considère la suite (u n ) définie par u 0 On fixe x dans E.


et : x x
∀n ∈ N u n+1 = f (u n ). On a lim n = 0 E , donc lim h n = L. De plus, pour
n→+∞ 2 n→+∞ 2
a x
• N(u n+2 − u n+1 ) N(u n+1 − u n ). tout n, h n = h(x).
1−a 2
a a
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Or ∈ ]0, 1[. On pose k = . Donc : ∀x ∈ E h(x) = L.


1−a 1−a
Par récurrence : ∀ n ∈ N N(u n+2 − u n+1 ) k n+1 N(u 1 − u 0 ). b
∀ n ∈ N ∀ p ∈ N∗ 1) • La définition de E permet d’encadrer
x
x b x b b
N(u n+ p − u n ) N(u n+ j − u n+ j −1 ) E et d’en déduire lim+ E = .
a x x→0 a x a
j ∈[[1, p]] x
• Pour x tel que 0 < x < a, E = 0. Donc :
N(u 1 − u 0 ) k n+ j −1 a
j ∈[[1, p]] b x
lim E = 0.
1 x→0+ x a
N(u 1 − u 0 ) k n .
1−k x b b
2) • On trouve aussi lim E = .
a
x→0− x a
La suite (u n ) est donc une suite de Cauchy de R2 . Elle converge x
vers u dans R2 . • Pour x tel que −a < x < 0, E = −1. Donc :
a
• La relation vérifiée par f donne :
b x
lim E = +∞.
N(u n+1 − f (u)) a N(u n+1 − u n ) + a N( f (u) − u) x→0− x a

332
Exercices : indications et réponses

En 0, la fonction étudiée est équivalente à x a−b Donc : 1) On note la norme associée au produit scalaire.
D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz :

√ √ ⎨0 si a > b
1 + xa − 1−x a ∀ (x1 , x2 ) ∈ E 2 | f a (x1 )− f a (x2 )| | x1 −x2 | a | a x1 −x2 .
lim+ = 1 si a = b
x→0 xb ⎩ Donc, l’application fa est a -lipschitzienne sur E. D’où la
+∞ si a < b
continuité.
2) Pour tout a de E, f a−1 ({0}) est un fermé de E et :
Les fonctions ((x, y) → h(x) − h(y)) et ((x, y) → x − y)
A⊥ = f a−1 {0} .
2 2
sont continues sur R , donc f est continue sur R \D. a∈ A

Si l’on fixe x, alors lim f (x, y) = h (x). On pose donc : Une intersection quelconque de fermés est un fermé, donc A ⊥
y→x
est un fermé de E.
f (x, x) = h (x).
Mn (K)2 −→ Mn (K)
L’application P : est bilinéaire,
Il reste à prouver que : (A, B) −→ A B
l’espace vectoriel Mn (K) est de dimension finie. Le cours per-
∀ x0 ∈ R lim f (x, y) = f (x0 , x0 ) = h (x0 ). met de conclure.
(x,y)→(x 0 ,x 0 )

1) p(x, y) = (x − ay, 0) et q(x, y) = (ay, y).


C’est une conséquence du théorème des accroissements finis
Pour tout (x, y) tel que (x, y) 1, :
appliqué à la fonction h qui est de classe C1 .
(x, y) = (r cos t, r sin t).
2
f est définie sur U = (x, y) ∈ R | x y > −1 . p(x, y) = |x − ay| = |r | | cos t − a sin t| | cos t − a sin t|

Ainsi p L = sup | cos t − a sin t| = 1 + a2 .
y t∈[0,2p]

De même : q(x, y) = |y| 1 + a 2 .

4 Donc : q L = sup q(x, y) = 1 + a 2 .
2
U = {(x,y) ∈ R | xy > −1} (x,y) 1

2) En posant a = 3 dans la question précédente, l’affinité f
2 1
est l’application f = p + q.
2 4 2
Donc :

−4 −2 0 x 2 3 y
1 ∀ (x, y) ∈ R f (x, y) = x − y, .
y=− 2 2
−2 x
√ 2 2
3 sin t
f (x, y) cos t − sin t + .
−4 2 2
On en déduit que :
√ √ √
2 3 3 1+ 3

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
On étudie la continuité de f sur U , ouvert de R . f L = sup 1− sin(2t) = 1+ = .
t∈[0,2p] 2 2 2
On définit g sur ] − 1, +∞[ en posant :
3) Tout endomorphisme auto-adjoint, u, de R2 est diagonali-
ln(1 + t) sable dans une base orthonormée de R2 . On note a1 et a2 les
si t = 0
g(t) = t valeurs propres de u et → v1 , →
− −
v2 une base orthornormée de vec-
1 si t = 0 teurs propres de u.
Tout élément (x, y) de R2 s’écrit (x, y) = x1 → −v1 + x2 →

v2 et
On peut écrire : ∀ (x, y) ∈ U f (x, y) = y g(x y). De plus, g est f (x, y) = a1 x1 →

v1 + a2 x2 →

v2 .
continue sur ] − 1, +∞[, l’application ((x, y) → x y) est conti- Donc :
nue sur R2 , car c’est une fonction polynôme des deux variables
(x, y). Donc f est continue sur U . f (x, y) = (a1 x1 )2 + (a2 x2 )2 max(|a1 |, |a2 |) x12 + x22

= max(|a1 |, |a2 |) (x, y) .


La fonction f − g est continue sur le compact [a, b], elle
On en déduit f L max(|a1 |, |a2 |). En utilisant les vecteurs
atteint donc son minimum, noté l, en un point x0 de [a, b]. →

v1 et →

v2 , on montre aisément qu’il y a égalité :
On a : ∀ x ∈ [a, b] f (x) − g(x) f (x0 ) − g(x0 ) = l. D’où le
résultat. f L = max(|a1 |, |a2 |).

333
Analyse PC-PSI

1) C’est une propriété classique des fonctions convexes. Toute solution du problème est telle que :

y t t t
∀ t ∈ R ∀ n ∈ N∗ h(t) = h cos . . . cos n .
y = f(x) 2n 2 2
On en déduit par récurrence que :
Sa,y
a x t t sin(t)
y x ∀ t ∈ R∗ ∀ n ∈ N∗ h(t) = h t .
O 2n n
2 sin n t
Sa,x 2

f (x) − f (0) On note l la limite de la fonction h en 0. En fixant t et en faisant


2) La fonction x −→ est croissante sur
x −0 tendre n vers +∞ dans la dernière égalité, on obtient :
]0, +∞[, donc elle admet une limite dans R lorsque x tend vers sin(t)
f (x) h(t) = l .
+∞. On en déduit l’existence de lim . t
x→+∞ x
3) On montre aisément que, pour tout a de R+ : sin(t)
Réciproquement, si h(t) = l pour t = 0 et h(0) = l,
t
f (x) f (x) − f (a) alors h est solution du problème.
= lim = lim .
x→+∞ x x→+∞ x −a
Si A = [ ou A = E, alors x A est constante, donc
f (x) − f (a) continue sur E.
On sait que x −→ est croissante sur ]a, +∞[.
x −a Dans la suite, on suppose A = [ et A = E. On note x un
Donc :
f (x) − f (a) élément de A, y un élément de E A et on désigne par w l’ap-
(0 a < x) ⇒ plication de [0, 1] dans E définie par w(t) = t x + (1 − t)y.
x −a
L’application x A ◦ w est une application de [0, 1] dans R dont
⇒ ( f (x) − l x f (a) − a) . l’image est {0, 1} . Cette image n’est pas un intervalle et le
La fonction (x −→ f (x) − l x) est décroissante sur R+ et admet théorème des valeurs intermédiaires prouve que x A ◦ w n’est
une limite dans R lorsque x tend vers +∞. pas continue. Or w l’est, donc x A ne l’est pas.
La fonction caractéristique de A, x A est continue si, et seule-
y y = lx ment si, A = [ ou A = E.

y = f(x) Il faut prouver que :

0
y = lx+l ∀ (x, y) ∈ E 2 |d(x) − d(y)| x − y = d(x, y).

O x
On fixe (x, y) dans E 2 . On sait que :

∀a ∈ A d(x, a) d(x, y) + d(y, a)


c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Puisque d(x) = inf d(x, a) :


a∈ A
On considère l’ensemble :
∀ a ∈ A d(x) d(x, y) + d(y, a)
A = {x ∈ [0, 1]| f (x) x et g(x) x} .
et : d(x) − d(x, y) d(y, a).
A est une partie non vide (0 ∈ A) et bornée de R, donc admet
Le réel d(x) − d(x, y) minore {d(y, a) | a ∈ A} , donc :
une borne supérieure a.
On note f (a − ) (respectivement g(a − )) la limite à gauche de d(x) − d(x, y) d(y) = inf {d(y, a) | a ∈ A} .
f (respectivement de g) en a
Les fonctions f et g sont croissantes, donc :
Finalement : d(x) − d(y) d(x, y).
− −
f (a) f (a ) a et g(a) g(a ) a. En échangeant les rôles de x et y, on trouve aussi :

On en déduit : f (g(a)) = g( f (a)) g(a) et g(g(a)) g(a). d(y) − d(x) d(x, y).
Donc g(a) ∈ A, et g(a) a = sup A.
Finalement, g(a) = a et, de même, f (a) = a. On a prouvé : ∀ (x, y) ∈ E 2 |d(x)−d(y)| d(x, y) = x − y .

334
Exercices : indications et réponses

La suite (yn ) est bornée, donc la suite ( f (yn )) est bornée. Or,
1) On procède par contraposée.
f (xn ) = xn f (yn ). Donc la suite ( f (xn )) converge vers 0 F .
• On suppose que A ∩ B = [.
Soit x ∈ A ∩ B, alors : d(x, A) = d(x, B) = 0. Ceci étant vrai pour toute suite (xn ) de E tendant vers 0 E , l’ap-
plication f est continue en 0 E .
Donc : ∃x ∈ E d(x, A) + d(x, B) = 0.
Par linéarité : ∀ (x, y) ∈ E 2 f (x) − f (y) = f (x − y). On en
• Réciproquement, on suppose que : déduit que f est continue sur E.
∃ x ∈ E d(x, A) + d(x, B) = 0.

Sachant que d(x, A) et d(x, B) sont des réels 0, on peut dire : 1) • ] − ∞, f (y)] est un fermé de R, f est continue.

∃ x ∈ E d(x, A) = d(x, B) = 0. Donc f −1 ] − ∞, f (y)] est un fermé de E.


Dans l’exercice 10 du chapitre 2, on a prouvé que d(x, A) = 0
• On suppose que f −1 ( ] − ∞, f (y)] ) n’est pas une par-
si, et seulement si, x est un point adhérent à A. Donc, si
tie bornée de E. Il existe une suite (vn ) d’éléments de
d(x, A) = d(x, B) = 0, alors x est adhérent à A et à B. Or
f −1 ( ] − ∞, f (y)] ) telle que lim vn = +∞.
A et B sont fermés, donc x ∈ A ∩ B et A ∩ B = [. n→+∞

2) Vérifier que : Donc, lim f (vn ) = +∞. Or, pour tout n, f (vn ) f (y).
n→+∞
d(x, A)
f (x) = , C’est impossible, donc f −1 ( ] − ∞, f (y)] ) est borné.
d(x, A) + d(x, B)

1 2 2) f −1 ( ] − ∞, f (y)] ) est donc un compact de E. Il suffit


U = f −1 −∞, et V = f −1 , +∞ conviennent. maintenant de considérer la restriction de f à ce compact pour
3 3
conclure.

1) Soit f une application k-lipschitzienne de E dans E.


Pour tout réel l k, l ’application f est aussi l-lipschitzienne Pour résoudre cet exercice, le résultat suivant est in-
et [k, +∞[⊂ I f . Donc I f est un intervalle. dispensable. Il est démontré au chapitre 3 du tome Algèbre-
2) Soit ( f , g) dans L 2 et k un élément de I f + Ig . Géométrie.
Ecrire k = k1 + k2 , avec k1 ∈ I f et k2 ∈ Ig . Montrer que f + g
est k-lipschitzienne. Ceci prouve que I f + Ig ⊂ I f +g . Pour toute matrice M de Mn (R), rg (M) < p si, et seulement
+ si, tous les déterminants des matrices d’ordre p extraites de M
3) Pour tout f de L, I f est une partie non vide de R , donc
sont nuls.
N( f ) ∈ R+ .
On note Pp l’ensemble des p-uplets (i 1 , . . . , i p ) d’entiers tels
La fonction f est 1-lipschitzienne sur K . Elle est donc que :
1 i 1 < i 2 < . . . < i p n.
K → R+
continue sur K et la fonction g : aussi.
x → f (x) − x
La fonction continue g a un minimum sur K . On note x0 un On fixe I = ((i 1 , . . . , i p ), ( j1 , . . . , j p )) dans Pp2 , on définit l’ap-
point de K en lequel ce minimum est atteint : plication f I par :

Si g(x0 ) = 0, alors f (x0 ) = x0 , donc : ⎪ Mn (R) −→ M p (R)

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

f ( f (x0 )) − f (x0 ) < f (x0 ) − x0 . f I : M = (m i, j ) −→ f I (M) = (m il , jk )

⎩ 1 i n 1 l p
1 j n 1 k p
Ainsi g( f (x0 )) < g(x0 ). C’est impossible, donc g(x0 ) = 0 et
x0 est un point fixe de f . La fonction f I est linéaire, donc continue. La fonction déter-
Pour l’unicité, si x0 et x1 sont deux points fixes de f , alors : minant (Det : M p (R) −→ R) est aussi continue.

f (x0 ) − f (x1 ) = x0 − x1 . L’ensemble des matrices M = (m i, j ) de Mn (R) telles que :


Det (f I (M)) = Det (m il , jk ) =0
Ceci impose x0 = x1 . 1 l p
1 k p

Soit (xn ) une suite de E convergeant vers 0 E . On note est l’ensemble Z I des zéros de Det ◦f I : Z I = (Det ◦f I )−1 ({0}).
(yn ) la suite définie par : C’est un fermé de Mn (R).

⎨ xn si xn = 0 E D’après le résultat exposé au début, l’ensemble des matrices de
yn = xn rang < p de Mn (R) est l’intersection de tous les Z I . C’est un
⎩ sinon fermé de Mn (R).
xn

335
Analyse PC-PSI

1) Prouver la linéarité de f . • Pour toute matrice A = (ai j ) ∈ Mn (R) :


n
2) On note une norme sur E, | | la norme d’endomor-
phisme associée. |tr(A)| |ai,i | |ai, j | = N1 (A).
i=1 (i, j )∈[[1,n]]2
• On suppose que la suite (wn ) converge dans L(E) et on
note u l’endomorphisme limite de la suite (wn ). Par définition, Donc tr 1 1.
lim |wn − u | = 0. De plus, tr(In ) = n = N1 (In ), donc tr 1 = 1.
n→+∞
On fixe un élément x de E. Pour tout n : • Par récurrence :
n 2 n
wn (x) − u(x) = (wn − u)(x) |wn − u | x . ∀n ∈ N ∀ (a1 , . . . , an ) ∈ (R+∗ )n ai n a2i .
i=1 i=1
Par encadrement : Donc :
n 2 n
lim wn (x) − u(x) = 0 et lim wn (x) = u(x). ∀ A ∈ Mn (K) |tr(A)|2 |ai,i | n |ai,i |2
n→+∞ n→+∞
i=1 i=1
2
• Réciproquement, on suppose que, pour tout x de E, la suite n |ai, j | .
(wn (x)) converge dans E. (i, j )∈[[1,n]]2
On note f (x) = lim wn (x), p = dim E, (e1 , . . . , e p ) une base √ √
n→+∞ Ainsi |tr(A)| n N2 (A) et tr 2 n.
de E. Soit la norme de E définie par : √ √
De plus, tr(In ) = n = n N2 (In ), donc tr 2 = n.
n
p
• Pour toute matrice A de Mn (K) |tr(A)| |ai,i | n N∞ (A).
∀x = ai ei ∈ E x = max|ai |. i=1
i
i=1 Donc tr ∞ n.
p
L’égalité tr(In ) = n = n N∞ (In ) permet de conclure que :
Soit x = ai ei tel que x 1. On a : tr ∞ = n.
i=1

p p Chapitre 4
( f −wn )(x) |ai | ( f −wn )(ei ) ( f −wn )(ei ) .
i=1 i=1
Soit x1 < x2 deux points de I et les fonctions ( f n ) sup-
p posées croissantes.
Donc | f − wn | ( f − wn )(ei ) . Par encadrement, on Alors, pour tout n de N : f n (x1 ) fn (x2 ). D’où :
i=1
peut conclure que lim | f − wn | = 0. f (x1 ) = lim f n (x1 ) lim f n (x2 ) = f (x2 ).
n→+∞ n→+∞ n→+∞

1) On sait que : ∀ x ∈ Im p p(x) = x. La suite de fonctions ( f n ) converge simplement sur [0, 1]


On en déduit p L 1. vers la fonction nulle f . De plus, l’étude de f n montre que
2) • Soit p un projecteur orthogonal non nul de l’espace préhil- 1 1
fn ∞ = fn = n . La suite de fonctions ( f n ) converge
bertien (E, | ). 2 4
uniformément sur [0, 1] vers f .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

∀x ∈ E x = p(x) + (x − p(x)) et p(x)|x − p(x) = 0. Avec Maple :


y
2 2
On en déduit p(x) x et p L = 1. −19
8e
• Soit p un projecteur tel que p L = 1. On pose :
6 e−19
F = Ker p et G = Im p.

Soit x un vecteur orthogonal à F, on a : 4 e−19

2 2 2 2 2
p(x) = x + ( p(x) − x) = x + p(x) − x x .
2 e−19
Par hypothèse p(x) x , donc : p(x) − x = 0, x ∈ G,
et F ⊥ ⊂ G.
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 x
Or, dim F ⊥ = dim G, donc F ⊥ = G. p est un projecteur or-
thogonal. X 8@:.LW0;6L]'<IL-D]J'<E<Z)/55(/JVE]Z/55-J ^

336
Exercices : indications et réponses

Or, lim xn = 1 et lim f n (xn ) = 2e−1 . Donc, la conver-


L ’inégalité de Taylor-Lagrange permet d’écrire : n→+∞ n→+∞
gence n’est pas uniforme sur [0, 1].
∀ (a, x) ∈ [0, p] | sin x − sin a| |x − a|. Mais, si a ∈ ]0, 1[, pour n tel que xn > a, on a
fn|[0,a] ∞ = f n (a). La convergence de la suite de fonctions
On fixe alors un entier n > 0 et on choisit une subdivision ( f n ) est donc uniforme sur [0, a].
1
(a j ) j ∈[[0, p]] de [0, p], de pas inférieur ou égal à . Ensuite, soit
n Avec Maple :
la fonction f n définie sur [0, p] par : y

f n (x) = sin a j si x ∈ [a j , a j +1 [
0,6
f n (a p ) = sin a p = sin p = 0
0,5
La suite de fonctions ( f n ) converge uniformément sur [0, p]
vers la fonction sinus. 0,4

0,3
1) La suite de fonctions ( f n ) converge simplement sur
p 0,2
0, vers la fonction f , définie par :
2
⎧ 0,1
⎨ 0 si x = p
f (x) = 2
⎩ f p =1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 x
2
p X 8@:.LW0;6L<I]'<IL-D]'*JE<Z)55-/JVE]Z/55-J ^
La convergence n’est pas uniforme sur 0, , mais elle est
2
p p 3) La suite ( f n ) converge simplement sur ]0, +∞[ vers la fonc-
uniforme sur tout segment 0, −´ ´ ∈ 0, .
2 2 tion f définie par : ⎧
−1
⎪−1 si x ∈ ]e , e[

Avec Maple : ⎪

1
y f (x) = − si x ∈ e−1 , e
1 ⎪ 3



1 si x < e−1 ou x > e
0,8 La convergence est uniforme sur tout segment contenu dans
]0, e−1 [ ou ]e−1 , e[ ou ]e, +∞[.
0,6
Avec Maple :
n=3 y
0,4
n=10

0,2

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
0
0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 x
infinity
X 8@:.LW0;6L01<L]J'<E<Z)55-/JVE 0
]Z/55R12*J ^ x

2) La suite de fonctions ( f n ) converge simplement sur [0, 1]


vers la fonction nulle f .

n
x 0 xn = 1
n+2
2n n n/2

n+2 n+2
f n (x) X 8@:.LW0;6LL@<L]J'L*I<JD*J
2L@<L]J'L*I<JG*JE<Z)55-/JVE
0 0 ]Z/551<91<1.[J ^

337
Analyse PC-PSI

Elle ne converge pas normalement sur R+ , car :


Soit x un réel. La série numérique :

n + x2 1
(−1)n un ∞ = ,
n2 n+1
est alternée. Elle vérifie le critère spécial des séries alternées,
mais elle converge normalement sur tout segment [0, a], avec
donc la série de fonctions converge simplement sur R.
a > 0 fixé.
Avec Maple : (PSI) De plus, si n est fixé, on a :
y
−10 −5 0 5 10
|S(x) − Sn (x)| = 0 si x < (n + 1)p
x
1
|S(x) − Sn (x)| si x (n + 1)p.
n+2
−20
1
Donc S − Sn ∞ .
n+2
−40 La série de fonctions u n converge uniformément sur R+ .

−60 xe−n x
La série de fonctions converge simplement
ln n
sur [0, +∞[ et diverge sur ] − ∞, 0[.
−80 1
x 0 +∞
n
X 8@:.L0+>LMLD-J'<IL<G]'*J2L<'S*JME
M<MZ-55-&/JE]ZD-/55-/J ^ 1
e n ln(n)
On sait que, pour tout x réel : xe−nx
n + x2 1 x2 ln n
|Rn−1 (x)| + .
n 2 n n2
0 0
On en déduit la convergence uniforme sur tout compact de la
série de fonctions. e−nx 1
Sur R+ : x ∞ = et la divergence de la série nu-
ln n e n ln n
La série de fonctions u n converge simplement sur R+ 1
mérique (comparer à une intégrale) implique que
e n ln n
et sa somme S est définie par : xe−n x
la série de fonctions ne converge pas normalement
sin x ln n
S(x) = x . sur R+ .
1+E 1
p Soit a > 0. Pour tout x a et tout n :
a
Avec Maple :
y xe−n x e−n a
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

1 a .
ln n ln n
0,8
La série de fonctions converge donc normalement sur [a, +∞[.
0,6 (PSI) Soit x > 0. Alors :

0,4 ∞
xe−k x
0,2 n+1 xe−(n+1) x K
|Rn (x)|
x ln(n + 1) (1 − e−x ) ln(n + 1) ln(n + 1)
0
20 40 60 80 100 xe−x
−0,2 en posant : K = sup .
x∈R+ (1 − e−x )
−0,4
xe−n x
La série de fonctions converge donc uniformément
ln n
X 8@:.L01<L]J2L-G9@::3L]2R1JJE]Z/55-//J ^ sur R+ .

338
Exercices : indications et réponses

Avec Maple : Le théorème d’interversion des limites s’applique, et :


y
∞ ∞
e−n x e−n x
lim = lim =0
x→+∞
1
n2 1
x→+∞ n2
∞ ∞ ∞
e−n x e−n x 1 p2
lim = lim = = .
x→0
1
n2 1
x→0 n2 1
n 2 6

cos(n x)
La série de fonctions est normalement
n 3/2
convergente sur R.

f est définie sur ] − 1, 1]. La série de fonctions :


x
0 (−1)n x n
infinity
2n + 1
X 8@:.L0+>LM]I;]8LD<I]J2@<L<JME converge uniformément sur tout segment de ] − 1, 1] et, en par-
M<MZ*55-//JE]Z/551<91<1.[J ^ ticulier, sur [0, 1].
La fonction f est donc continue sur ] − 1, 1] et :

Si une telle suite existait, le théorème d’interversion des (−1)n p
f (1) = = .
limites s’appliquerait sur l’intervalle ]0, 1]. Or, 0 est un point 2n + 1 4
0
adhérent à ]0, 1] donc la fonction f aurait une limite en 0.
1
On considère la fonction continue g de 0, dans R,
Il est immédiat que la suite ( fn ) converge simplement a
définie par : ⎧
sur [0, +∞[ vers la fonction f définie par :
⎨ g(0) = l
⎧ 1
⎪ 1 si x ∈ [0, 1[ ⎩ g(x) = f si x = 0

⎨ 1 x
f (x) = si x =1

⎪ e Fixons ´ > 0. Il existe une fonction polynôme P approchant

0 si x >1 1
uniformément g sur 0, à ´ près :
a
Si a est dans ]0, 1[, la fonction f n’est pas continue sur
[a, +∞[. La convergence n’est donc pas uniforme sur [a, +∞[. ∀ x ∈ [a, +∞[
La convergence est uniforme sur [a, +∞[, pour tout a > 1. 1 1 1
f (x) − P = g −P (g−P)|[0, 1 ] ∞.
x x x a
2
x
1) La série de fonctions converge normale-
(n + x)2
ment, sur [0, 2], car : Soit ´ > 0 fixé et P une fonction polynôme approchant

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
uniformément f sur [0, 1] à ´ près.
x2 1 D’après l’hypothèse, on sait que :
∀ n ∈ N∗ ∀ x ∈ [0, 2] 0 22 .
(n + x)2 n2
1
P(t) f (t) d t = 0.
La fonction somme est donc continue sur [0,2] et : 0

∞ ∞ Or :
x2 1 p2
lim = S(1) = = − 1.
x→1 (n + x)2 n 2 6 1 1
1 2 0 f 2 (t) d t − P(t) f (t) d t sup | f (t)| f −P ∞.
0 0 t∈[0,1]

e−n x 1 Donc :
2) Pour tout x 0, on a .
n2 n2 1
f 2 (t) d t ´ sup | f (t)|.
e−n x
La série converge normalement sur R+ et les fonc- 0 t∈[0,1]
n2 2
e−n x Cette intégrale est nulle. f est continue et positive, donc
tions x → sont continues sur R+ . f = 0.
n2

339
Analyse PC-PSI

1
• Fixons x > 0. Prenons x = √ qui convient. Alors :
n+1
2
n x a e−n x = o(e−n x ). 1
a−4
Rn (x) xa S = √ 2e−1 .
a −n x 2 n+1
La série de fonctions nx e converge simplement
1
sur R+∗ . La suite Rn √ ne converge pas vers 0 si a ∈ ]0, 4].
n+1
• Fixons n > 0 et étudions la fonction f n .
Lorsque a ∈ ]0, 4], la série de fonctions n’est pas uniformé-
Avec Maple : ment convergente sur R+∗ .
y
5 pour n = 1
1) Une fonction polynôme de degré p est parfaite-
4 ment déterminée par ses valeurs en p + 1 points distincts. On
a = −2 considère donc p + 1 réels distincts (a j ) j ∈[[1, p+1]] .
3 Pour tout n de N, la fonction polynôme Pn s’écrit, en utilisant
les polynômes de Lagrange :
2 p+1
x − ak
Pn (x) = Pn (a j ) .
a=0 j =1
a j − ak
1 a=2
1 k p+1
k= j
x
La suite de fonctions (Pn ) converge simplement vers f . On fixe
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 un réel x et on fait tendre n vers +∞ :
p+1
X 8@:.LW]'LD*JI;]8LD]'*JE x − ak
f (x) = f (a j ) .
]'L*JI;]8LD]'*JE;]8LD]'*JVE a j − ak
j =1
]Z/55)E[Z/55&J ^ 1 k p+1
k= j

Si a 0, la série de fonctions ne converge pas normale- La fonction f est une fonction polynôme de degré p.
ment sur R+∗ . Mais elle converge normalement sur tout inter-
On montre ensuite que la convergence est uniforme sur tout
valle [a, +∞[ (a > 0) car f n|[a,+∞[ ∞ = fn (a) et la série
segment de R. En fixant a < b :
fn (a) converge.
p+1
a x − ak
Si a > 0, la fonction fn admet un maximum en et la | f (x) − Pn (x)| | f (a j ) − Pn (a j )| .
2n a j − ak
j =1
valeur du maximum est : 1 k p+1
k= j
a a/2
−a/2 1−a/2
fn ∞ =n e = cn .
2n Terminer en utilisant la continuité des p + 1 polynômes :
+∗
La série de fonctions converge donc normalement sur R si, et x − ak
.
seulement si, a > 4. Si a ∈ ]0, 4], elle converge normalement a j − ak
sur tout intervalle [a, +∞[ (a > 0). 1 k p+1

(PSI) Si a 0, la suite de fonctions ne converge pas uniformé- k= j


c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

ment sur R+∗ vers la fonction nulle. Donc la série de fonctions 2) La convergence de la suite (Pn ) vers f est uniforme sur R.
ne converge pas uniformément sur R+∗ . On fixe ´ > 0 :
Regardons ensuite, lorsque a est dans ]0, 4], si la convergence
est uniforme en étudiant le reste :

∃ N ∈ N ∀n N ∀x ∈ R |Pn (x) − f (x)| ´.
2
Rn (x) = x a ke−k x .
k=n+1 Pour n N, la fonction polynôme Pn − f est donc bornée
−t x 2 1 sur R. C’est une fonction constante. On en conclut, qu’à partir
La fonction f : t → te est décroissante pour t . Elle d’un certain rang N, on a Pn = f + an , et la suite (an )n N est
x2
k+1 une suite de réels qui converge vers 0.
est aussi continue et la série f (t) d t converge.
k
1
D’où, pour n + 1 : 1) La série de fonctions impaires, continues
x2
1
+∞ k+1 Arctan n x converge normalement sur R.
0 xa f (t) d t = x a S Rn (x). n2
k=n+1 k Donc f est définie, impaire et continue sur R.

340
Exercices : indications et réponses

Avec Maple : Chapitre 5


y

1) L’équation de la tangente est :

Y = f (x0 )(X − x0 ) + f (x0 ).

Si f (x0 ) = 0, la normale est la droite d’équation X = x0 .


x
Sinon, l’équation de la normale est :
− infinity 0 infinity
1
Y =− (X − x0 ) + f (x0 ).
f (x0 )

2) L’équation de la tangente est :

y (t0 )(X − x(t0 )) − x (t0 )(Y − y (t0 )) = 0.

X 8@:.L0+>LMB3?.B<L<I]J2<'*ME L’équation de la normale est :


M<MZ-55-//JE]ZD1<91<1.[551<91<1.[J ^
x (t0 )(X − x(t0 )) + y (t0 )(Y − y(t0 )) = 0.
1 p
2) lim 2 Arctan n x = .
x→+∞ n 2 n2 3) Le rayon vecteur (x0 , y0 ) est orthogonal à la tangente au
Donc, grâce à la convergence normale sur R de la série de fonc- cercle en M0 (x0 , y0 ).
tions : L’équation demandée est :

p 1 p3
lim f (x) = = = − lim f (x).
x→+∞ 2 n 2 12 x→−∞ x0 X + y0 Y = x02 + y02 = R 2 .
1

p3 1 p
3) f (x) − = Arctan n x − x
12 n2 2 1) f (x) ∼0 . Donc, lim f (x) = 0.
1 6 x→0

1 1 2) f est de classe C1 sur ] − p, 0[ ∪ ]0, p[ et :
=− Arctan .
1
n2 nx
x 1
1 1 1 f (x) =0 + o(x). Donc f est dérivable en 0 et f (0) = .
Pour n fixé Arctan ∼+∞ 3 . 6 6
n2 nx n x
Pour x = 0 :

p3 −x 1
∀x > 0 x f (x) − = Arctan .
12 n2 (nx) −x 2 cos x + sin2 x 1
1 f (x) = =0 + o(1).
x 2 sin2 x 6
−x 1
On pose : wn (x) = Arctan . Pour tout u > 0 :

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n2 (nx) 1
Donc, lim f (x) = et f est de classe C1 sur ] − p, p[.
x→0 6
0 Arctan u u. Donc, pour tout x > 0 :
2 1
1 g(x) = −
|wn (x)| . x −2 x −3
n3
2 1
et : g (n) (x) = (−1)n n! − .
La série de fonctions wn converge normalement sur R+∗ et : (x − 2)n+1 (x − 3)n+1

∞ 1 1 2 4
p3 1 h(x) = − + + et :
lim x( f (x) − ) = lim wn (x) = − . x +1 x − 1 (x − 1)2 (x − 1)3
x→+∞ 12 x→+∞
1
n3
1 1 2(n + 1)
En conclusion : h (n) (x) = (−1)n n! − +
(x + 1)n+1 (x − 1)n+1 (x − 1)n+2

p3 1 1 2(n + 1)(n + 2)
f (x) − ∼+∞ − . + .
12 x n3 (x − 1)n+3
1

341
Analyse PC-PSI

x 314 16
On pose f (x) = . La fonction f est de classe On pose g(x) = f (x) − x. La fonction g est continue
x2 − 1
sur [0, 1] ; si elle ne s’annule pas sur ]0, 1[, elle est de signe
C∞ sur ] − 1, 1[ et pour tout entier k 0 :
constant. On suppose g > 0 sur ]0, 1[. Alors :
x 314 16
=0 −x 314 16 − x 314 16+2 − · · · − x 314 16+2 k + o(x 314 16+2 k ) 1 1
1
x2 − 1 0< g= f − .
0 0 2
dn f
On en déduit, par la formule de Taylor-Young, que
(0) = 0 C’est impossible, donc g s’annule sur ]0, 1[.
d xn
si n est impair ou < 31 416, et si n = 31 416 + 2 k,
dn f b−a
(0) = −n!. On note xk = a + k , alors :
d xn n
n−1 x k+1

2
Puisque (1 + x ) f (x) = 1, on a f (0) = 1. Rn = ( f (t) − f (xk )) d t.
k=0 xk
(n)
Pour n 1, (1 + x 2 ) f (x) = 0.
1) Si f est à valeurs réelles et croissante, on en déduit :
Soit, d’après la formule de Leibniz :
n−1
n(n − 1) (n−1) 0 Rn ( f (xk+1 ) − f (xk )) (xk+1 − xk )
(1 + x 2 ) f (n+1) (x) + n(2x) f (n) (x) + 2f (x) = 0.
2 k=0

f (2n) (0) = 0 et f (2n+1) (0) = (−1)n (2n)! b−a


= ( f (b) − f (a)) .
n
Remarque : Le développement limité de f en 0 permet de trou-
ver ces formules par une autre méthode. 2) Si f est c-lipschitzienne par rapport à , alors :

1 n−1 x k+1 n−1 x k+1


1+t p ln 2 Rn f (t) − f (xk ) d t c (t − xk ) d t
lim u n = dt = +
n→+∞ 0 1 + t2 4 2 k=0 xk k=0 xk
n−1
1
4 (xk+1 − xk )2 c (b − a)2
lim ln(vn ) = ln(1 + t) d t = 2 ln(2) − 1 = ln . = c =
n→+∞ 0 e k=0
2 2n

Les applications : x t+n+1


1) f (x) − Sn (x) = (−1)n+1 . D’où :
x +1
1
1 1 1 1
x t+n+1 1
P→ P et P→ 5 P(a) + 8 P + 5 P(b) | f (x) − Sn (x)| d x = dx .
0 18 2 x +1 t +n+2
0 0
sont linéaires. Il suffit de prouver qu’elles sont égales sur une 1
base de R5 [X]. lim | f (x) − Sn (x)| d x = 0.
n→+∞
1 0
Effectuer les calculs avec la base (X − )k .
2 k∈[[0,5]] 2) La série à termes réels u n (1) diverge grossièrement, donc
Autre méthode : effectuer les calculs dans la base suivante de il n’y a pas convergence simple sur [0, 1]. Prouver que la série
R5 [X] : de fonctions u n converge simplement sur [0, 1[ et normale-
ment sur tout segment inclus dans [0, 1[.
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

1 1 1
1, X, X 2 − X + ,X X2 − X + , X2 X2 − X + ,
10 10 10
1) Pour tout x de [0, 2] la suite de réels fn (x) est
1 n
X3 X2 − X + . nulle à partir d’un certain rang.
10 2

1 −nt 1
2) D’après le schéma, pour tout n, fn = 1 (aire d’un tri-
e −nt 1 0
1) 0 dt e dt . angle). Si la suite ( f n ) convergeait en moyenne vers une fonc-
0 1+t 0 n
p/2
tion continue par morceaux f , on aurait alors :
2) La fonction a → cos(a sin(t)) d t est paire, il suffit de 2 2
0 lim fn = 1 = f (1)
calculer la limite à droite en 0. n→+∞ 0 0
p
Pour tout a de 0, , utiliser : Par ailleurs :
2
p 2 2 2 2
∀ t ∈ 0, cos(a) cos(a sin(t)) 1. f = ( f − fn ) | f − fn | | fn − f |
2
2/n 0
p 2/n 2/n
La limite cherchée est .
2

342
Exercices : indications et réponses

Donc : 2 2) Il suffit d’appliquer 1) à la fonction exponentielle.


lim f =0 (2) (−1)n (n − 1)!
n→+∞
2/n 3) Poser f (x) = − ln(x), prouver f (n) (x) = et
xn
On obtient une contradiction. La suite ( f n ) ne converge pas en conclure.
moyenne.
3) Si la suite ( fn ) convergeait en moyenne quadratique vers une On fixe deux éléments m = f (c) et n = f (d) de
fonction continue par morceaux f , on aurait :
f (I ) tels que m < n et on prouve que tout réel compris entre
2 2 m et n est dans f (I ).
lim | f n |2 = | f |2 (3) Soit ∈ ]m, n[ et g(x) = f (x) − x. On a :
n→+∞ 0 0

2
2 2 g (c) = m − < 0 et g (d) = n − > 0.
Or : | f n |2 =
n, lim | fn |2 = +∞
0 3 n→+∞ 0

et (3) est impossible. La suite ( f n ) ne converge pas en moyenne y y


quadratique.

Puisque f est à valeurs positives, on peut écrire : g (d ) > 0


g (d ) < 0
b 2 b 2
In In+2 = f n/2
(t) dt f (n+2)/2
(t) dt g (c ) < 0
a a
g (c ) > 0
b 2
x x
f n/2 (t) f (n+2)/2 (t) d t = (In+1 )2 .
a 0 c d 0 c d
Si f n’est pas à valeurs positives, pour tout entier pair n, on a : On suppose c < d. Il existe d > 0 tel que :
2
f n (t) = | f (t)|n/2 . ∀ x ∈ ]c, c + d[ g(x) < g(c) et ∀ y ∈ ]d − d, d[ g(x) < g(d)
(1)
La formule In In+2 (In+1 )2 reste valable si n est pair. La fonction g qui est continue sur le segment [c, d] atteint son
L’exemple suivant prouve qu’il n’en est pas de même pour n minimum sur ce segment. D’après (1), ce minimum est atteint
impair. en un point t de ]c, d[. Or g est dérivable sur cet intervalle ou-
vert, donc g (t) = 0 = f (t) − l. Et ∈ f (I ).

1) Pour simplifier la rédaction, on peut supposer que :


• P et Q sont des polynômes unitaires ;
• deg(P) deg(Q).
De plus, le cas a = 0 est trivial. On suppose donc a = 0 et,
quitte à factoriser ce scalaire, il suffit de traiter le cas a = 1.
On note p = deg(P) et (a1 , . . . , a p ) les racines de P, numéro-
tées de telle façon que :

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
a p < a p−1 < . . . < a1 .
1) On procède par récurrence. Pour n = 1, on a : Dans chacun des p − 1 intervalles ]ai+1 , ai [, se trouve une ra-
cine de Q, notée bi .
1 1 1
f 1 (x) = f et f 1 (x) = − f .
x x2 x bp −1 b2 b1

On suppose la formule (1) valable pour un entier n 1. Par ap ap −1 a3 a2 a1


définition f n+1 (x) = x f n (x).
D’après la formule de Leibniz, on a : Donc :
p−1 deg(Q) p = deg(P).
(n)
fn+1 (x) = x f n(n) (x) + n f n(n−1) (x).
Cas a : deg(Q) = p − 1.
D’où la formule à l’ordre n + 1 :
P P−1
(n+1) (−1)n+1 1 P= (X − ai ) et Q= (X − bi ).
f n+1 (x) = f (n+1) .
x n+2 x i=1 i=1

343
Analyse PC-PSI

Montrer que la fonction polynôme P + b Q s’annule une


Le développement limité du cosinus hyperbolique à
fois dans chacun des p − 2 intervalles ]bi+1 , bi [ une fois sur
]b1 , +∞[ et une fois sur ] − ∞, b p−1 [. l’ordre 4 en 0 est :

Cas b : deg(Q) = p. u2 u4
ch u =0 1 + + + o(u 4 ).
Dans ce cas, le polynôme Q admet une dernière racine qui est 2 24
soit dans ] − ∞, a p [, soit dans ]a1 , +∞[. On se contente de
Donc il existe d > 0 tel que :
traiter le cas où cette racine, notée b p , est dans ] − ∞, a p [.
On a : u2 u2
∀ u ∈ [−d, d] 1+ ch u 1+ + u4 .
P P 2 2
P= (X − ai ) et Q= (X − bi ).
i=1 i=1 On en déduit que, pour n assez grand :
La fonction polynôme P + b Q s’annule une fois dans chacun 2n 2n 2n 2n
des p − 1 intervalles ]bi+1 , bi [. 1 1 1 1
Tn = ch √ − 1 +
Le polynôme P + b Q est de degré p et a au moins p − 1 k=n+1
2k k=n+1
k k=n+1
2k k=n+1 k 2
racines distinctes. Il est scindé. Enfin, le coefficient de X p dans (1)
P + b Q est (1 + b). Or :
Lorsque ce coefficient est non nul, montrer que P + b Q a une 2n 2n k+1 k
racine dans ]b1 , +∞[ ou ] − ∞, b p [. 1 1 1 dt 1 dt
0 = ; .
Dans tous les cas, P + b Q est scindé et n’a que des racines k=n+1
k2 k=n+1
n2 n k 2t 2k k−1 2t
simples.
2) D’après le théorème de Rolle, le polynôme dérivé P s’an- Donc :
nule au moins une fois entre deux racines de P. Donc P admet
2 n+1 2n 2n
p − 1 racines b1 , . . . , b p−1 telles que : dt 1 dt 1
Tn = ch √ − 1 +
n+1 2t k n 2t n
a p < b p−1 < a p−1 < · · · < a2 < b1 < a1 . k=n+1

On peut appliquer le 1) aux polynômes P et Q = P et ln(2)


conclure que P + a P est scindé dans R[X] et n’admet que lim Tn = .
n→+∞ 2
des racines simples.
p n−1
3) On effectue une récurrence sur n = deg(R). p lp
cos2 k t d t = lim cos2 k .
On note (Hn ) l’hypothèse suivante : 0 n→+∞ n n
l=0
Pour tout polynôme scindé de degré n de R[X] :
n−1 2k n−1
R = a0 X n + a1 X n−1 + · · · + an−1 X + an , p lp p 2k i l p 2 ( p−k)
cos2k = e n .
n n n 4k p
et tout polynôme P, scindé dans R[X] et à racines simples, le l=0 p=0 l=0

polynôme a0 P + a1 P + · · · + an−1 P (n−1) + an P (n) est scindé


n−1
dans R[X] et n’admet que des racines simples. i l p 2 ( p−k)
Or e n est la somme des termes d’une suite géomé-
Le cas n = 1 est traité par la question 2). Soit n un entier 1
l=0
tel que (Hn ) soit vraie.
On considère T un polynôme scindé de R[X] de degré n + 1. trique. Cette somme vaut 0 si p = k ou n si p = k, donc :
On sait qu’il existe un réel a et un polynôme scindé de degré n :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

n−1 p
p lp p 2k p 2k
n
R = a0 X + a1 X n−1
+ · · · + an−1 X + an cos2 k = et cos2 k t d t =
n l=0
n 4k p 0 4k k
tels que :

T = (X − a)R b
n+1 n 1) Si f = 0, alors f = 0. On suppose f non
= a0 X + (a1 − a a0 ) X + · · · + (an − a an−1 ) X − a an a
b
On remarque que : f
a
nulle et on note v le vecteur unitaire b
et D la demi-
a0 P + (a1 − a a0 ) P + · · · + (an − a an−1 ) P (n) − a an P (n+1)
f
= a0 (P − a P ) + a1 (P − a P ) + · · · a

+ an−1 (P − a P )(n−1) + an (P − a P )(n) droite vectorielle R+ v. Pour montrer que, pour tout t de [a, b],
f (t) est dans D, on introduit l’hyperplan orthogonal à v. On
Or (P − a P ) est scindé et n’a que des racines simples. On peut écrire :
peut appliquer l’hypothèse de récurrence (Hn ) et conclure que
(Hn+1 ) est vraie. ∀ t ∈ [a, b] ∃ a(t) ∈ R ∃ u(t) ∈ v ⊥ f (t) = a(t)v + u(t)

344
Exercices : indications et réponses

On sait que a(t) = f (t) | v , donc a est une fonction conti- On en déduit :
nue, et u aussi, par différence. En revenant aux intégrales :
∀n ∈ N ∀ a ∈ ]0, 1[
b b b b 1
n
f (t) d t = a(t) d t v+ u(t) d t = f v; un − f (1) 2 f ∞ a n+1 +n t n f (t)− f (1) d t
a a a a n+1 a

on en déduit que : Fixons ´ > 0. On sait qu’il existe a dans ]0, 1[ tel que :
b b ´
∀ t ∈ [a, 1] f (t) − f (1) .
a(t) d t = f . 2
a a
Cette valeur de a étant fixée, il existe N ∈ N tel que :
De plus, d’après le théorème de Pythagore :
n+1 ´
2
n N ⇒2 f ∞a .
f (t) = a2 (t) + u(t) 2
a2 (t). 2
Donc :
Donc f − a est une fonction continue et positive sur [a, b] n
n N ⇒ un −
f (1) ´.
n+1
b
et : f − a = 0. On en déduit que lim u n = f (1).
n→+∞
a

On peut alors conclure : 1) On effectue la division euclidienne, dans R[X], de


4n
∀ t ∈ [a, b] f (t) − a(t) = 0, u(t) = 0 E et f (t) ∈ R . + (1 − X) par (1 + X 2 ) :

2) Soit (e1 , . . . , en ) une base de E, on note : (1 − X)4 n = Pn (X)(1 + X 2 ) + an X + bn

n avec an et bn réels.
xi ei = max {|xi |} En utilisant X = i, on trouve :
i=1 ∞

n an = 0; bn = (−1)n 4n .
et on pose f (t) = t e1 + ei .
i=2
De plus Pn est la partie entière de la fraction rationnelle
Vérifier que : (1 − X)4n
. D’où l’unicité de Pn .
1 1 (1 + X 2 )
1 1 1
f = f ∞ = 1. (1 − t)4 n (−1)n 4n
0 ∞ 0 2) Pn (t) d t = dt − d t.
0 0 (1 + t )
2
0 (1 + t 2 )
1
Cependant, pour t = t , f (t) et f (t ) sont linéairement indé- 1 (1 − t)4 n 1
dt .
pendants. Ainsi, les valeurs prises par f ne sont pas toutes sur 2 (4 n + 1) 0 (1 + t 2 ) 4n + 1
une même demi-droite vectorielle. Donc :
1 1
On pose u n = n t n f (t) d t. On remarque que : 1
Pn (t) d t = (−1)n−1 4n−1 p + O .
0 0 n
1

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
n
n t n f (1) d t = f (1). On note S = sup f (t) et t0 un élément de [a, b] tel
0 n+1
t∈[a,b]

Donc : que f (t0 ) = S.


• On remarque que :
1
n
un − f (1) = n t n ( f (t) − f (1)) d t up (b − a)1/ p S.
n+1 0
1
Le cas S = 0 est trivial.
n t n f (t) − f (1) d t.
0
On suppose S > 0.
´
• On fixe ´ > 0 tel que S − > 0. On sait que :
De plus, si a est entre 0 et 1, on a : 2
´
1 ∃ a > 0 ∀ t ∈ [a, b] |t − t0 | a ⇒ | f (t) − f (t0 )|
n t n f (t) − f (1) d t 2
0 (1)
a 1
On en déduit, pour une valeur de a vérifiant (1), que :
=n t n f (t) − f (1) d t + n t n f (t) − f (1) d t
0 a ´
∀ t ∈ [a, b] |t − t0 | a⇒S− f (t)
2

345
Analyse PC-PSI

On pose [c, d] = [a, b] ∩ [t0 − a, t0 + a]. Sachant que f est à


1) f est continue sur R.
valeurs positives, on a :
Les primitives de f sont les fonctions F définies sur R par :
b d
p p ´ p
( f (t)) d t ( f (t)) d t (d − c) S − 1
a c 2 F(x) = [sin(2x) − 2 cos(2x) − cos(3x) − 3 sin(3x)] ex + k
5
Donc, pour tout entier p > 0, on peut écrire :
(k est une constante réelle).
´
(d − c)1/ p S − up (b − a)1/ p S. 2) La fonction g est continue sur [−1, 1], la fonction Arccosi-
2
nus est de classe C1 sur] − 1, 1[.
´ ´
Or, lim (d − c)1/ p S− = S− et : On peut donc intégrer deux fois par parties sur tout segment
p→+∞ 2 2
inclus dans ] − 1, 1[.
lim (b − a)1/ p S = S. √
p→+∞ Arcsin (x) + x 1 − x 2
Une primitive de 1 − x 2 est . Les
Donc, il existe un entier p0 tel que : 2
primitives de g sur ] − 1, 1[ sont les fonctions G de la forme :
p p0 ⇒ S − ´ up S + ´. √
x2 − 1 Arcsin (x) + x 1 − x 2
Ceci prouve que lim u p = sup f (t). G(x) = Arccos 2 (x) − Arccos (x)
p→+∞
2 2
2
t∈[a,b] x 1
− − Arcsin 2 (x) + c
4 4
Chapitre 6 (c est une constante).
p
En utilisant la relation Arccos (x) + Arcsin (x) = , on peut
Pour x = 0, F(0) = 0. 2
simplifier l’expression et obtenir :
Soit x = 0 et t entre 0 et x, on a xt 0. Donc F est définie sur
R. En posant xt = u dans l’intégrale, on trouve : √
2x 2 − 1 2 x 1 − x2 x2
G(x) = Arccos (x) − Arccos (x) − +d
x2 4 2 4
1 1
F(x) = ln(1 + u) d u = ln(1 + x 2 ) + x ln(1 + x 2 ) − x
x 0 x (d est une constante).
Il découle de cette expression que F est continue sur R. √ ln(3)
De plus, F est de classe C1 sur R∗ et : I = ln(1 + 2) − √ .
2 2
−1
F (x) = ln(1 + x 2 ) + ln(1 + x 2 ) + 1. N.B. Maple ou la TI donne directement le résultat. Il est ce-
x2 pendant nécessaire de savoir calculer « à la main » ce genre
Donc, lim F (x) = 0, et F ∈ C1 (R). d’intégrale.
x→0

1
Pour t dans − , +∞ , on pose u = (2t + 1)1/6 .
Quitte à changer f en − f , on peut supposer : 2
Finalement :
b
f (t) d t > 0. dt
a
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

(2t + 1)2/3 − (2t + 1)1/2


x
On pose F(x) = f (t) d t et L = F(b). La fonction F est 3
= ((2t + 1)1/6 + 1)2 + 3 ln |(2t + 1)1/6 − 1| + k
a 2
1
continue et 0 = F(a) < L < L = F(b). (k est une constante).
n
Le théorème des valeurs intermédiaires permet de dire qu’il
x
1
existe xn,1 dans ]a, b[ tel que F(xn,1 ) = L. On pose G(x) = t f (t) d t. La fonction G est de
n 0
En répétant ce procédé, on construira, pour i ∈ [[1, n − 1]], les 1
classe C sur [0, 1] et F l’est sur ]0, 1].
points xn,i tels que :
• a < xn,1 < . . . < xn,n−1 < b ; La fonction f est dérivable en 0.
i Donc :
• F(xn,i ) = L.
n f (x) =0 f (0) + f (0)x + o(x) (1)
On en déduit le résultat demandé en remarquant que :
x n,i De plus :
f (t) d t = F (xn,i ) − F (xn,i−1 ) .
x n,i−1 G (x) = x f (x) =0 f (0)x + f (0)x 2 + o(x 2 ) et G(0) = 0

346
Exercices : indications et réponses

D’où : y y
f (0) 2 f (0) 3 y = e−x
G(x) =0 x + x + o(x 3 ) (2)
2 3
y = ln (1 + x)
1
Or F(x) = G(x), donc :
x2
f (0) f (0) 0 x 0 x
F(x) =0 + x + o(x) (3)
2 3
f (0) La convergence de la suite de fonctions ( f n ) vers f est uni-
On prolonge F par continuité en posant F(0) = . La for- forme sur [0, 1], d’où :
2
f (0)
mule (3) prouve que F est dérivable en 0 et que F (0) = . 1
x n 1
3 lim 1+ dx = ex d x = e − 1.
1
Or F est de classe C sur ]0, 1] et, de plus, pour x = 0 : n→+∞ 0 n 0

−2 1
F (x) = G(x) + 2 G (x). La série de fonctions converge simplement sur R+ et di-
x3 x

On en déduit que : verge grossièrement sur R− .
Si x est un réel positif fixé, la série numérique est une série
f (0) alternée qui vérifie le critère spécial.
F (x) =0 + o(1).
3 La série de fonctions converge uniformément sur R+ . Sa fonc-
tion somme S est donc continue sur R+ .
Donc F est de classe C1 sur [0, 1].
La série de fonctions −(−e−x )n converge uniformément

D’après le théorème des accroissements finis, pour tout sur tout segment de R+ . Donc, pour tout x > 0 et tout a > 0 :
n, il existe cn dans ]n, n + 1[ tel que : x ∞ ∞ x
(−e−t )n
− (−e−t )n d t =
f (n + 1) f a n a
ln = ln( f (n + 1)) − ln( f (n)) = (cn ) 1 1
f (n) f ∞ ∞
(−e−x )n (−e−a )n
f (n + 1) = −
Donc, lim ln = a et a ∈ [0, 1[. La règle de d’Alem- 1
n 1
n
n→+∞ f (n)
x −t
bert permet de conclure que la série f (n) converge. e
= dt
a 1 + e−t

1) La suite ( fn ) converge simplement vers 0. Le tableau La fonction S est continue sur R+ . On fait tendre a vers 0.
de variations de f n montre que la convergence de la suite de ∞
(−e−x )n x
e−t

(−1)n
fonctions ( f n ) n’est pas uniforme sur [0,1]. = dt +
1 1
n 0 1 + e−t 1
n
1 2
−e−nx 1
Toutefois, lim f n = lim = . ∞
(−1)n
n→+∞ 0 n→∞ 2 2 = − ln(1 + e−x ) + ln 2 + .
0
n
2) La suite de fonctions ( f n ) converge simplement vers 0 sur 1

[0, 1]. +
La convergence uniforme sur R de cette série de fonctions per-

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
La convergence n’est pas uniforme sur [0, 1]. met d’appliquer le théorème d’interversion des limites en +∞.
1
p On en déduit :
Toutefois, en calculant, lim fn = .
n→∞ 0 2
∞ ∞
3) f (x) = ex . (−1)n−1 (−e−x )n
ln 2 = , puis : = − ln(1 + e−x ).
Pour tout u −1, ln(1 + u) u. Donc, pour tout x de [0, 1] : 1
n 1
n

x x n
x x ∞
0 e − 1+ =e 1 − exp −x + n ln 1 +
n n La somme S(x) = u n (x) est définie pour tout x de
x x 0
e x − n ln 1 + ] − 1, 1[. De plus :
n
x x ∞ ∞
ex n − ln 1 +
n n S(x) = u n (x) = x nx n−1 .
2 0 1
x 1
ex n sup
2n 2 t∈[0,1] (1 + t)2 Or la série de fonctions x n converge simplement sur ]−1, 1[
grâce à l’inégalité de Taylor-Lagrange. et la série de fonctions nx n−1 converge normalement sur

347
Analyse PC-PSI

tout segment de ] − 1, 1[. Donc : i


On en déduit que le point Mi a pour paramètre ti = Arcsin
n

1 x et pour coordonnées :
S(x) = x xn =x = .
0
1−x (1 − x)2 3/2 3/2
i i
a 1− ,a .
n n
f est continue, donc elle admet des primitives. Soit F la
primitive de f sur R+ s’annulant en 0. n
O Mi a
n
i i2
x = 1−3 +3 2
Alors F(x) = f (t) d t et F est de classe C sur R .1 +
i=0
n+1 n+1 i=0
n n
0
n
La relation donnée s’écrit F (x) k F(x). a an 1 i i2
−kx 1 = + 1−3 +3 2 .
On pose G(x) = e F(x). La fonction G est de classe C sur n+1 n+1 n i=1
n n
R+ et :
n
G (x) = e−kx (F (x) − k F(x)) 0. 1 i i2
Or 1−3 + 3 2 est une somme de Riemann de la
n n n
G est décroissante sur R+ . G(0) = 0. Donc G 0. i=1

On en déduit que F est négative. Or F est croissante sur R+ et fonction continue sur [0, 1] : x → 1 − 3x + 3x 2 .
F(0) = 0. Donc F = 0 et F = f = 0. n √
O Mi 1 3 √
lim =a + ln(2 + 3) .
n→+∞ n+1 2 12
1) L’arc obtenu est un quart d’astroïde i=0

y
1) D’après la formule de Taylor avec reste intégral :
a Mn
Mn−1 a+b a+b a+b
g(a) = g + a− g
2 2 2
a
+ (a − t)g (t) d t
a+b
2

a+b a+b a+b


g(b) = g + b− g
2 2 2
M3
M2 b
M1 M + (b − t)g (t) d t .
0 a+b
0 a x 2

On effectue la somme de ces deux lignes :


2) La fonction t → (x(t), y(t)) est de classe C1 , donc l’arc est a
rectifiable. a+b
p g(a) + g(b) = 2g + (a − t)g (t) d t
Pour t dans 0, , on trouve : 2 a+b
2
2 b
+ (b − t)g (t) d t
ds a+b
(t) = x 2 (t) + y 2 (t) = 3a sin(t) cos(t).
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

2
dt Donc :
On peut donc prendre pour abscisse curviligne : a+b
g(b) + g(a) − 2g
3a 2
s(t) = sin2 (t). a+b b
2 2 M(b − a)2
M (t − a) d t + (b − t) d t =
Soit ti le paramètre du point Mi . On suppose que : a a+b 4
2

p 2) On a u n + vn = f (1) − f (0) et :
0 = t0 < t1 < . . . < tn−1 < tn = .
2 n−1
k+1 k 2k + 1
La longueur totale de l’arc est : u n − vn = f + f −2 f .
k=0
n n 2n
p 3a
L=s − s(0) =
2 2 En posant K = sup | f (x)|, la question 1) permet d’écrire :
x∈[0,1]
donc, pour tout i de [[1, n]] :
3a 1 k+1 k 2k + 1 K
s(ti ) − s(ti−1 ) = et sin2 (ti ) − sin2 (ti−1 ) = . f + f −2 f .
2n n n n 2n 4n 2

348
Exercices : indications et réponses

Donc : Alors :
K a f a (Q) + b f b (Q) + g f c (Q) + dF(Q) = 0
|u n − vn | et lim u n − vn = 0.
4n n→+∞
b
Il est alors aisé d’en déduire que : =d (t − a)(t − b)(t − c) d t.
a
f (1) − f (0)
lim u n = lim vn = .
n→+∞ n→+∞ 2 On en déduit : d = 0. On a donc a f a + b fb + g f c = 0 E ∗ .
3) On note : En utilisant L a , L b , L c , on obtient a = b = g = 0.
Ceci prouve que la famille ( f a , fb , f c , F) est libre.
2n−1
(2n + 1)(2n + 3) . . . (4n − 1) 2i + 1 (N.B. : Les élèves de PSI pourront prouver que (L a , L b , L c ) est
an = = .
(2n)(2n + 2) . . . (4n − 2) i=n
2i une base de R2 [X] et que ( f a , f b , f c ) en est la base duale.)
• On démontre la réciproque par contraposée.
En posant i = n + k, on trouve :
On suppose que :
2k + 1
n−1 1+ b
an = 2n
k (t − a)(t − b)(t − c) d t = 0.
k=0 1+ a
n
et Soit g = F(L a ) f a + F(L b ) fb + F(L c ) f c . L’application g est
n−1
2k + 1 k une forme linéaire sur E.
ln(an ) = ln 1 + − ln 1 +
k=0
2n n Par construction, fa (L a ) = 1, f b (L a ) = 0, fc (L a ) = 0, donc
√ g(L a ) = F(L a ).
(2n + 1)(2n + 3) . . . (4n − 1)
lim = 2. On montre de même que :
n→+∞ (2n)(2n + 2) . . . (4n − 2)

g(L b ) = F(L b ) et g(L c ) = F(L c ).


La relation (1) peut s’écrire :
x x Enfin, g(Q) = 0 = F(Q).
f (x) + x f (t) d t − t f (t) d t = 1. Les deux formes linéaires g et F coïncident sur une base de E,
0 0
elles sont donc égales.
En dérivant, on trouve : Ceci prouve que :
x
∀x ∈ R f (x) + f (t) d t = 0 (2)
0
F ∈ Vect( f a , f b , f c ).

Et enfin f + f = 0. Donc f est de la forme


La famille ( fa , f b , fc , F) est liée.
b
f (x) = A cos(x) + B sin(x). 2) (t − a)(t − b)(t − c) d t est une expression polynômiale
a
De (1) et (2), on déduit que f (0) = 1 et f (0) = 0, donc il y a en a, b et c qui est nulle si a = b.
une seule solution possible :
La TI permet de factoriser cette expression.
f (x) = cos(x).

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Une simple intégration par parties permet de vérifier que la
fonction cosinus vérifie (1).

On note L a , L b et L c les polynômes d’interpolation de


Lagrange en a, b et c :
(t − b)(t − c) (t − c)(t − a)
L a (t) = , L b (t) = ,
(a − b)(a − c) (b − c)(b − a)

(t − a)(t − b)
L c (t) = et Q(t) = (t − a)(t − b)(t − c).
(c − a)(c − b)
b b
1) • On suppose que (t − a)(t − b)(t − c) d t = 0 et on Donc (t − a)(t − b)(t − c) d t = 0 si, et seulement si,
a a
considère quatre réels a, b, g et d tels que :
a+b
a f a + b f b + g f c + dF = 0 E ∗ c= .
2

349
Analyse PC-PSI

a+b Poursuivons le développement en écrivant :


3) Dans cette question, c = . D’après 1) :
2
F = F(L a ) fa + F(L b ) f b + F(L c ) fc . 1 1
un = 1 + + kn avec kn = o .
n n
On effectue les calculs suivants en demandant à la machine la
factorisation de (a − b) comme précédemment. Finalement :
a+b
On remplace c par et on trouve : 1 3 1
2 un = 1 + + +o 2 .
n 2n 2 n
b−a
F= [ fa + 4 fc + f b ] .
6 e−t
2

1) • La fonction t→ est continue et positive


Cela signifie que, pour tout polynôme P de degré 3, on a : t
b
b−a a+b sur R+∗ . Pour tout x > 0, le segment d’extrémités x et x 2 est
P(t) d t = P(a) + 4P + P(b) . inclus dans R+∗ , donc f (x) est bien défini.
a 6 2
• Si x 1, alors x x 2 et f (x) 0. Si x 1, alors x x2
C’est la formule de Simpson.
et f (x) 0.
2) On note G une primitive, sur R+∗ , de la fonction :
1) Immédiat.
2
2) • Soit f ∈ Ker(F). En dérivant F( f ), on trouve : e−t
t→ .
t
∀x ∈ R x f (x) = 0.

Donc f est nulle sur R∗ . Sa continuité entraîne f (0) = 0. On a f (x) = G(x 2 ) − G(x). Donc G est de classe C1 .
4 2
Ker(F) = {0 E } et F est injective. e−x e−x
3) f (x) = 2xG (x 2 ) − G (x) = 2x −
• Tous les éléments de Im(F) s’annulent en 0 et F n’est pas x2 x
surjective. e−x
2

3) F est injective, donc 0 n’est pas valeur propre de F. = exp −x 4 + x 2 + ln(2) − 1 .


x
Soit l un réel non nul et f un élément de E tel que
On pose h(x) = −x 4 + x 2 + ln(2). On remarque que h(1) > 0
F( f ) = l f .
et h(2) < 0, donc f s’annule au moins une fois entre 1 et 2.
On a alors : Étudier h sur R+ pour en déduire que f n’a pas d’autre zéro.
1
∀x ∈ R x f (x).
f (x) = La calculette permet de constater que h(1, 21) > 0 et
l
h(1, 22) < 0, donc a ∈ ]1, 21; 1, 22[.
C’est une équation différentielle linéaire homogène du pre-
mier ordre dont les solutions sont les fonctions f de la forme 4) Si x > 1, alors :
x2
f (x) = ce 2l où c est une constante. 2 2 4
∀ t ∈ [x, x 2 ] e−x e−t e−x
Par ailleurs, F( f )(0) = l f (0) = 0. On en déduit c = 0. et :
2 4
L’endomorphisme F n’a pas de valeur propre. e−x ln(x) f (x) e−x ln(x).
On en déduit que :
1) Étudier h(x) = x n e−x .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

2) h(1) = e−1 < 1 et h(n) > 1, donc u n > 1. lim f (x) = 0 et f (x) =+∞ o e−x .
x→+∞
Fixons ´ > 0
Pour x dans ]0, 1[, on obtient de même :
h(1 + ´) = (1 + ´)n e−1−´ et lim (1 + ´)n e−1−´ = +∞
n→+∞
lim f (x) = −∞ et f (x) ∼0+ ln(x).
Donc, pour n suffisamment grand, u n est entre 1 et 1 + ´. x→0+

Ceci prouve que lim u n = 1.


n→+∞ 5) Le tableau des variations de f et le graphe de f sont
3) On peut écrire : ci-dessous.
u n = 1 + h n avec lim h n = 0.
n→+∞
x 0 1 a ≈ 1,21
Donc :
f (x) + + 0 −
1 + h n = n ln(1 + h n ) ∼ nh n .
f (a) ≈ 0,033
Finalement :
f (x) 0 0
1 1
lim nh n = 1 et u n = 1 + +o . −∞
n→+∞ n n

350
Exercices : indications et réponses

y On prolonge F par continuité en 0 en posant F(0) = 0. On


remarque que lim F (x) = 0, donc F est de classe C1 sur [0, 1[
x→0
0 0,5 1 1,5 2 et le graphe de F admet une tangente horizontale en x = 0.
0,1 0,2 0,3 0,4 0,6 0,7 0,8 0,9 1,1 1,2 1,3 1,4 1,6 1,7 1,8 1,9 x Étude en 1
1 1 1
= + + d(t).
ln(t) t −1 2
avec lim d(t) = 0. On pose :
t→1

⎪ 1
⎨ + d(t) si t > 0 et t=1
h(t) = 2

⎩ 1
−1
si t =1
2

La fonction h est continue sur R+ . Soit H une primitive de h.
On peut écrire, pour tout x de D :
x2 x2
dt
F(x) = + h(t) d t
x 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 x t −1 x
f (x) −1,59 −1,164 −0,85 −0,606 −0,409 −0,252 −0,133 −0,051 0 0,025 0,033 0,03 0,024 0,017 0,011 0,007

La calculette vous permettra de constater que f (1, 21) et = ln(x + 1) + H (x 2 ) − H (x).


f (1, 22) sont très proches de 0,033 et que f (2) ≈ 2 · 10−3 . On en déduit :
lim F(x) = ln(2).
x→1
• Le domaine de définition de F est :
On prolonge F par continuité en 1 en posant F(1) = ln(2).
Alors :
D =]0, 1[∪]1, +∞[. ∗
∀ x ∈ R+ F(x) = ln(x + 1) + H (x 2 ) − H (x).
2
• Pour x > 1, on a x x et F(x) 0. Pour x dans]0, 1[, on ∗
a x 2 x et l’on obtient aussi F(x) 0. Donc F est de classe C1 sur R+ et :
1 1
• On note G une primitive de la fonction t → sur un F (x) = + 2x h(x 2 ) − h(x).
ln t x +1
de ses intervalles de définition.
On a F(x) = G(x 2 ) − G(x), donc E est de classe C1 sur D. De 1
plus : En particulier F (1) = + h(1) = 1.
2
x −1 Étude en +∞
F (x) = 2xG (x 2 ) − G (x) = .
ln x La fonction F est croissante sur R+ .
On constate que F est positive sur D, donc F est croissante Une étude graphique similaire à celle de l’étude en 0 permettra
sur ]0, 1[ et sur ]1, +∞[. de prouver que :
Étude en 0 x2 − x
∀x > 1 F(x) et lim F(x) = +∞.
Sur ]0, 1[, on a : ln(x 2 ) x→+∞
x
−1 −1 Convexité
0 F(x) = dt (x − x 2 ).

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
x2 ln t ln x Faire l’étude du signe de F et en déduire que F est convexe.
Le graphe de F est tracé sur le schéma suivant :
y y
−1
y=
ln t
3

1

ln x 1

0 x2 x 1 t

Donc lim F(x) = 0. 0 1 2 3 x


x→0

351
Analyse PC-PSI

Par construction, Im(T n ) ⊂ V .


1) Première solution
Soit g un élément de V . Pour tout k de [[0, n − 1]], g (k) est la
La formule de Taylor avec reste intégral appliquée à T n ( f )
primitive de g (k+1) qui s’annule en 0.
donne la formule demandée.
Donc :
Deuxième solution
On procède par récurrence et on intègre par parties. T n (g (n) ) = g.
Troisième solution (dans le cas où f est continue)
Le calcul d’intégrales doubles a été abordé en Première année. On en déduit : Im(T n ) = V .
Celui-ci sera revu. On l’utilise pour donner une autre démons-
tration, également par récurrence. L’hypothèse de récurrence 3) D’après la question 2), 0 n’est jamais valeur propre de T n .
(Hn ) est : pour toute f de E, pour tout x réel : Soit l un scalaire non nul et f un élément de E tel que
T n( f ) = l f .
x
(x − t)n−1 1
T n ( f )(x) = f (t) d t. On a f = T n f , donc f est dans Im(T n ).
0 (n − 1)! l
On en déduit que f est de classe Cn et solution de l’équation
(H1 ) est vraie. On suppose (Hn ) vraie pour un entier n 1.
différentielle :
Pour toute application f de E, on a :

n+1
x
n
x t
(t − u)n−1 ⎨ f (n) = 1 f
T ( f) = T ( f )(t) d t = f (u) d u d t l
(n − 1)! ⎩
0 0 0
f (0) = f (0) = . . . = f (n−1) (0) = 0
L’intégrale double est calculée avec t variant dans [0, x], et à t
fixé, u variant dans [0, t]. Le cours de Première année sur les équations différentielles li-
Le schéma indique que u varie dans [0, x], et à u fixé, t varie néaires d’ordre 1 et 2 permet de conclure, dans les cas où n vaut
dans [u, x]. 1 ou 2, que f = 0 E . Donc, Sp(T ) = Sp(T 2 ) = [.
u Le cours sur les systèmes différentiels, développé au tome
x t=u Algèbre-Géométrie, permet de conclure que, pour tout
n, Sp(T n ) = [.

4) On note f ∞,x = sup {| f (t)|; t ∈ [min(0, x), max(0, x)]} .

x
u fixé (x − t)n−1 |x|n
|T n ( f )(x)| = f (t) d t f ∞,x
t2[u,x] 0 (n − 1)! n!

0 t fixé x t
donc la série à termes complexes T n ( f )(x) est absolument
u2[0,t]
convergente pour tout x de R. La série de fonctions T n( f )
Donc : converge simplement sur R.
x t
(t − u)n−1 On fixe x dans R.
T n+1 ( f ) = f (u) d u d t
0 0 (n − 1)!
(x − t)n−1 |x|n−1
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

x x n−1 ∀ t ∈ [min(0, x), max(0, x)] f (t) f ∞,x


(t − u) (n − 1)! (n − 1)!
= f (u) dt du
0 u (n − 1)!
x (x − t)n−1
(x − u)n Si u n (t) = f (t), la majoration précédente prouve
= f (u) d u. (n − 1)!
0 n!
que la série de fonctions u n converge normalement sur le
Ceci prouve que (Hn ) ⇒ (Hn+1 ) et la récurrence est achevée. segment [min(0, x), max(0, x)], donc :
2) Pour tout entier n > 0 et tout f de E, T n ( f ) est de classe
∞ x ∞
Cn et T n ( f )(n) = f . (x − t)n−1
T n ( f )(x) = f (t) d t
• On en déduit que T n ( f ) = 0 E ⇒ f = 0 E . n=1 0 n=1
(n − 1)!
• Ainsi, T n est injective et induit un isomorphisme de E dans x

Im(T n ). = ex−t f (t) d t


0
• Soit : x

n (n−1)
= ex e−t f (t) d t.
V = g ∈ C (R, C) ; g(0) = . . . = g (0) = 0 . 0

352
Exercices : indications et réponses

Donc la série de fonctions vk est normalement convergente


1) La fonction f est définie sur R et :
par rapport à u sur [0, T ] et :

(−1)n−1 ∞
(−1)k−1 T
f (0) = = ln 2. ekx(t−u) g(u) d u
1
n k! 0
k=1
T ∞

(−1) x n 2 (−1)k−1 kx(t−u)
2) f (x) − ln 2 = . = e g(u) d u
n(n 2 + x 2 ) 0 k=1
k!
1
Ainsi posée, la question incite à montrer la convergence uni- T

forme de la série de fonctions obtenue sur un intervalle de la =− exp(−ex(t−u) ) − 1 g(u) d u


0
forme [A, +∞[(A > 0) pour utiliser le théorème d’interversion
t T
des limites en +∞. La série de fonctions ne converge pas nor-
malement sur un tel intervalle. Toutefois, il s’agit d’une série al- = g(u) d u + 1 − exp(−ex(t−u) ) g(u) d u
0 t
t
ternée et elle vérifie, lorsque x est fixé, le critère spécial des sé-
− exp(−ex(t−u) )g(u) d u
ries alternées. Ceci vous permettra de prouver qu’elle converge 0
uniformément sur R. On montre ensuite que :
∞ n 2 ∞ n
(−1) x (−1) T
lim ( f (x) − ln 2) = lim =
x→+∞
1
x→+∞ n(n 2 + x 2 ) 1
n lim 1 − exp −ex(t−u) g(u) d u = 0
x→+∞ t

Puis : lim f (x) = 0.


x→+∞
(−1)n x 2 1 − exp −ex(t−u) ex(t−u) .
3) On pose vn (x) = . La convergence uniforme de la D’où :
n(n 2 + x 2 )
série de fonctions continues vn sur R entraîne la continuité T T
M
de f sur R. 1 − exp −ex(t−u) g(u) d u ex(t−u) M d u
t t x
De plus :
Enfin, on montre que :
(−1)n 1 1 1
vn (x) = + (−1)n+1 + .
n 2 n + ix n − ix t
lim exp −ex(t−u) g(u) d u = 0
∞ x→+∞ 0
Les fonctions vn sont de classe C sur R et, pour tout k 1,
on a : t t
k k exp −ex(t−u) g(u) d u M exp −ex(t−u) d u .
1 (−i) i
vn(k) (x) = (−1)n+1 k! + . 0 0
2 (n + ix)k+1 (n − ix)k+1
´
Soit a inf , t . Alors :
D’où : M
t
1 1 1
|vn(k) (x)| k! + exp −ex(t−u) g(u) d u ´.
2 |n + ix|k+1 |n − ix|k+1 t−a

k! k!
√ . De plus, si a < t, on a :
( n 2 + x 2 )k+1 n k+1

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
t−a
La série de fonctions vn(k) converge normalement sur R. exp −ex(t−u) g(u) d u M(t − a) exp −eax
0
La fonction f est donc de classe C∞ sur R. M T exp(−eax ).

Soit t dans [0, T ]. On pose, pour tout entier k 1: D’où le résultat.

xn
(−1)k−1 kx(t−u) 1) E = [−1, 1]. La série de fonctions converge
vk (u) = e g(u) n2
k! normalement sur [−1, 1], donc la fonction f est continue sur
[−1, 1]. Elle diverge grossièrement si |x| > 1.
et on considère la série de fonctions, définies sur
[0, T ], vk (u). x n−1
2) La série de fonctions converge normalement sur
n
Si g est non nulle, on pose M = sup |g(u)|. Alors, pour tout
u∈[0,T ] tout segment de ] − 1, 1[. La fonction f est donc dérivable sur
u de [0, T ] et tout x > 0 : ] − 1, 1[ et :

x n−1
M kxt f (x) = .
|vk (u)| e . n
k! 1

353
Analyse PC-PSI

Soit x non nul dans ] − 1, 1[. On écrit :


f est positive et continue sur ]0, 1]. On cherche une pri-
1

xn mitive sur ]0, 1] de f .
f (x) = . La fonction (u → x = e−u ) est de classe C1 de ] − ∞, 0] sur
x n
1 ]0, 1]. Pour tout x de ]0, 1], on pose x = e−u , d x = −e−u d u.
Et :
La convergence normale sur tout segment de ]−1, 1[ de la série
de fonctions x n−1 autorise à écrire : | ln x|n d x = − u n e−u d u

x ∞
x f (x) = t n−1 d t = − ln(1 − x). = u n e−u + nu n−1 e−u . . . + n!e−u + C
0 1

ln(1 − x) = x((− ln x)n + n(− ln x)n−1 + . . . + n!) + C.


Puis : f (x) = − si x = 0, f (0) = 1.
x Cette dernière expression est bornée sur ]0, 1], donc f est inté-
1
grable sur ]0, 1] et | ln x|n d x = n!.
x −1 0 1 0

f (x) + 1 +
1
p2 La fonction f :t→ est continue
6 (1 + t) 3 t 2 (1 − t)
f (x) et positive sur ]0, 1[.
On cherche une primitive F sur ]0, 1[ de f .
dt
∞ ∞ ∞ 2
F(t) = .
1 1 1 1 p 1
3) f (−1) = − +2 =− =− . (1 + t)t 3
−1
1
n2 1
(2n)2 2 1
n2 12 t

4) lim f (x) = ln 2 et lim f (x) = +∞. 1


est de classe C1 de ]0, 1[ sur
3
x→−1 x→+1 La fonction t →v= −1
t
Le graphe de f admet une tangente de coefficient directeur
ln 2 au point d’abscisse −1 et la continuité de f sur [−1, 1] ]0, +∞[.
nous permet de dire qu’il existe une tangente verticale au point 1 3 1 3v 2
Soit v = − 1 ; on a : t = 3 ,dt = − 3 d v et :
d’abscisse 1. t v +1 (v + 1)2
1 1 1 2v − 21/3
1 F(t) = 1/3 − dv
5) D = −1, . 2 v+2 1/3 2 v − 21/3 v + 22/3
2
2
3 1
− dv
1 x ln(1 − x) 2 v 2 − 21/3 v + 22/3
w (x) = f (x) − f − = .
(x − 1)2 1−x (1 − x) 1 2/3 1
= 2 ln v + 21/3 − 22/3 ln v 2 − 21/3 v + 22/3
2 4
D’où :
1 1
1 1
w(x) = − (ln(1 − x))2 + w(0) = − (ln(1 − x))2 . − 31/2 22/3 Arctan √ (22/3 v − 1 + cte.
2 2 2 3
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Puis : On pose :
1 1 1 1 2/3 1
w = f + f (−1) = − (ln 2)2 . H (v) = 2 ln v + 21/3 − 22/3 ln v 2 − 21/3 v + 22/3
2 2 2 2 4
Soit :
1 1
1 1 p2 − 31/2 22/3 Arctan √ (22/3 v − 1 .
f = − (ln 2)2 + . 2 3
2 2 12
3 1
La fonction F : t→H −1 est une primitive de
t
Chapitre 7 f sur ]0, 1[ .
La fonction H est bornée sur ]0, +∞[, donc f est intégrable
1 2 sur ]0, 1[ et :
La fonction t → cos est continue, bornée et
t 1
dt p
p = lim H (v) − lim H (v) = 22/3 √
positive sur l’intervalle borné 0, . Elle est donc intégrable 0 (1 + t) 3 t 2 (1 − t) v→0 v→+∞ 3
2
sur cet intervalle.

354
Exercices : indications et réponses

p 1
La fonction f est continue, positive et paire. Il suffit de La fonction x→ est intégrable sur [1 + ∞[, donc la
2 x3
prouver l’intégrabilité de f sur R+ . On montre la convergence Arctan (x)
(k+1)p fonction x → est intégrable sur R+∗ .
dx x(1 + x 2 )
de la série Ik avec Ik = .
kp 1 + x 2 | sin x|3/2 Soit A > 0 et u = Arctan (x). On obtient :
p A Arctan ( A)
dt Arctan (x) u
Ik = dx = d u.
0 1 + (t + kp)2 (sin t)3/2 0 x(1 + x 2 ) 0 tan u
p/2
Puis :
dt
2 ∞ p/2
1 + (kp)2 (sin t)3/2 Arctan (x) x p ln 2
0 dx = dx = .
p/2 0 x(1 + x 2 ) 0 tan x 2
dt 2t
2 sin t
0 2t
3/2 p ln(t)
1 + (kp)2 La fonction : t → −√ est continue et positive
p 1−t
p/2
dt sur ]0, 1[ et se prolonge par continuité en 1. Or :
2 .
0 1 + k 2 t 3/2 ln(t)
−√ ∼0 − ln(t)
1−t
Soit u = k 2 t 3/2 . On trouve :
bk
et la fonction − ln est intégrable sur ]0, 1].
4 du On en déduit l’intégrabilité sur ]0, 1[ de la fonction :
Ik
3k 4/3 0 u 1/3 (1 + u)
ln(t)
où lim bk = +∞. t → −√ .
k→+∞ 1−t
1
La fonction u→ est intégrable sur R+ , donc : 1 ln(t) 1
u 1/3 (1 + u) Soit a dans 0, −√
. On calcule d t en intégrant
2 1−t a

4 du par parties. Puis on fait tendre a vers 0.
0 Ik .
3k 4/3 0 u 1/3 (1 + u)
1
ln(t)
−√ d t = 4(1 − ln(2)).
1 1−t
Par conséquent, Ik = O . La série Ik converge et 0
k 4/3
la fonction est intégrable sur R.
1) La fonction f est continue et positive sur ]0, +∞[.
x Elle se prolonge par continuité en 0.
1) La fonction x → prolongée par continuité p
tan x De plus f (x) ∼+∞ . Or une primitive sur [2, +∞[ de la
p p 4x ln x
en 0 et en est continue et positive sur 0, . Elle est donc
2 2 p p
p fonction x → est la fonction x → ln(ln x).
intégrable sur 0, . De plus : 4x ln x 4
2 Cette primitive n’est pas bornée sur [2, +∞[, donc f n’est pas
p/2 p/2 intégrable sur ]0, +∞[.
x
dx = xcotanx d x. 2) • Si t > 1 ou t < 0, la fonction f est continue et de signe
0 tan x 0
constant sur ]0, 1].

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
p 1
Soit a et b tels que 0 < a < b < . Alors : f (x) ∼0 − √ et cette fonction est intégrable sur ]0, 1]. f
2 t x
b b
l’est donc.
xcotanx d x = [x ln(sin(x))]ba + − ln(sin(x)) d x • Si t = 1, la fonction f est continue et négative sur ]0, 1[ :
a a
1 1
p f (x) ∼0 − √ , f (x) ∼1 − √ .
On fait tendre a vers 0 et b vers . x 1−x
2
p/2 p/2 Ces deux fonctions sont intégrables sur ]0, 1[. f l’est aussi.
x p ln 2
dx = − ln(sin(x)) d x = . • Si t = 0, la fonction f est continue, positive sur ]0, 1].
0 tan x 0 2
1
Arctan (x) f (x) ∼0 .
2) La fonction x→
est continue et positive x 3/2
x(1 + x 2 )
sur R+∗ . De plus, elle se prolonge par continuité en 0 et f n’est pas intégrable sur ]0, 1].
Arctan (x) p 1 • Si t ∈ ]0, 1[, la fonction f n’est pas continue par morceaux
. sur ]0, 1[ .
x(1 + x 2 ) 2 x3

355
Analyse PC-PSI

Puis en intégrant par parties :


Les fonctions f n sont continues et positives sur ]0, 1].
Si n 1, fn se prolonge par continuité en 0 avec f n (0) = 0, 1
ln(t) +∞
du
√ d t = −2 √ .
1 0 t(1 − t)
3
2 1 u u−1
donc f n est intégrable sur ]0, 1]. Et f 0 (t) =0 o √ , donc
t √
f 0 est aussi intégrable sur ]0, 1]. La fonction u → x = u − 1 est de classe C1 et bijective
On fixe a dans ]0, 1[. de ]1, +∞[ sur R . +∗

1 1 1
(ln t)2 d t = t (ln t)2 − 2 ln t d t. 1
ln(t)
a a a √ 3 d t = −2p.
0 t(1 − t) 2
D’où u 0 = 2.
2
Pour n > 0, en procédant de même : u n = .
(n + 1)3 Pour tout x > 0, on a :
1 1 n
(ln t)2
dt = (−1)k t k (ln t)2 d t 1 x
1 B
1 x
0 t +1 0 k=0 √ f (t) d t √ | f (t)| d t + √ | f (t)| d t
x 0 x 0 x B
1 2
(ln t)
+ (−1)n+1 t n+1 d t. B x x
0 t +1 1 1
√ | f (t)| d t + √ | f (t)|2 d t dt
1 2 x x
n+1 n+1 (ln t)
0 B B
Terminer en justifiant que lim (−1) t dt = 0
n→+∞ 0 t +1 en utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwarz.
et en déduire :
1 ∞ x B x
(ln t)2 2 1 1 x−B
dt = (−1)n . √ f (t) d t √ | f (t)| d t + | f (t)|2 d t
t +1 (n + 1)3 x 0 x 0 x B
0 0
B +∞
1
√ | f (t)| d t + | f (t)|2 d t.
f est continue et positive sur ]a, b[. x 0 B

1
Au voisinage de a, f (x) = O √ . Soit ´ > 0 fixé. Il existe B > 0 tel que :
(x − a)
1 a+b +∞
La fonction x→ √ est intégrable sur a, , | f (t)|2 d t < ´.
(x − a) 2
B
donc f l’est aussi.
a+b
On montre de même que f est intégrable sur ,b . Ensuite, il existe A > B tel que, pour tout x A, on ait
2
B
f est donc intégrable sur ]a, b[. 1
√ | f (t)| d t < ´. Alors, pour tout x A, on a :
a+b b−a x
L’application t → x = +t est de classe C1 et 0
2 2 1 x
√ f (t) d t 2´.
bijective de ] − 1, 1[ sur ]a, b[. x 0
b 1
dt
f (x) d x = √ = p.
a −1 1 − t2 La suite de fonctions ( fn ) définies sur [0, 1] par :

ln(t) f n (x) = nx(1 − x)n


c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

La fonction t → −√ est continue et po-


t(1 − t)3/2
sitive sur ]0, 1[. De plus : converge simplement sur [0, 1] vers la fonction nulle.
ln(t) 1 ln(t) 1
−√ ∼1 √ et √ =0 o t −3/4 Pour tout x de [0,1], on a 0 f n (x) .
e
t(1 − t)3/2 1−t t(1 − t)3/2
Le théorème de convergence dominée s’applique.
1 1
La fonction t→ √ est intégrable sur , 1 et la 1

1−t 2 Pour tout x > 0 : = e−nx .
1 ex − 1 1
fonction t → t −3/4 l’est sur 0, . Poser, pour tout x > 0,
2
n
Donc f est intégrable sur ]0, 1[.
fn (x) = sin(x)e−nx et Sn (x) = f k (x).
1
La fonction t → u = est de classe C1 et bijective de ]0, 1[ k=1
t
Alors :
sur ]1, +∞[. | sin(x)|
. |Sn (x)|
1
ln(t) +∞
ln(u) ex − 1
√ dt = − d u.
0 t(1 − t) 2
3
1 (u − 1) 2
3
Appliquer le théorème de convergence dominée.

356
Exercices : indications et réponses

√ ∞
xn 1
e−x cos( x) = (−1)n e−x Or la fonction t → n’est pas intégrable sur [1, +∞[.
(2n)! 1+t
0
xn D’où la contradiction cherchée.
Poser, pour tout n de N et tout x 0 : f n (x) = (−1)n e−x
(2n)!
p
1 5) F(2) = .
F est définie sur ]1, +∞[. La fonction (t → ) est 2
1 + ta
1
continue par rapport à t et la fonction (a → ) par rapport a 1 +∞
1 + ta
1 +∞
à a. On note f (a, t) = .
1 + ta
Soit a et b tels que 1 < a < b. Pour tout a dans [a, b], on a : F(a)
1
1 1
t 1⇒0
1 + ta 1 + ta
y
1 1 a=1
et : t <1⇒0 .
1 + ta 1 + tb
1 1
La fonction t → sup , est intégrable sur
1 + ta 1 + tb
+
R .
Le théorème de continuité s’applique.

1)
f vérifie les hypothèses du théorème et ad-
∂f π
met une dérivée partielle par rapport à a, , continue sur 2
∂a
]1, +∞[×R+∗ . Pour tout [a, b] ⊂]1, +∞[, et pour tout (a, t)
de [a, b] × R+∗ : 0 2 a

∂ f | ln t| | ln t| √
(a, t) sup , . ∞
p
∂a 1 + ta 1 + tb 1) −ax 2
e dx = √ .
2) On remarque que : 0 2 a


t a ln t 1
t a ln t ∞
t a ln t 2) Montrer, en utilisant le corollaire 19.1, que, pour tout p 1:
− dt = − dt − dt
0 (1 + t a )2 0 (1 + t a )2 1 (1 + t a )2
∞ +∞ 2 √
1 dp 2 ∂ p (e−ax ) dp p
Utiliser le changement de variable u = pour la première in- e−ax d x = = √
t d ap 0 0 ∂a p d ap 2 a
tégrale.

t a ln t 1 D’où :
F (a) = −1 dt 0.
1 (1 + t a )2 t2
∞ √
p1.3 . . . (2 p − 1) 1

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
2
1 + x 2 p e−ax d x = .
3) Poser, pour tout n 2 et tout t de R , f n (t) = . 2 p+1 a p+1/2
1 + tn 0
Puis montrer que le théorème de convergence dominée s’ap-
plique : lim F(n) = 1. La fonction F est décroissante. ∞
2 1
n→+∞
3) xe−ax d x = .
Donc lim F = 1. 0 2a
+∞
4) L’application F est décroissante. F admet une limite l dans
R ∪ {+∞} lorsque a tend vers 1. 4) On procède de même que dans la question 2) :
Montrer par l’absurde que = +∞.
Supposer que l appartienne à R. dp ∞ 2 1 p!
xe−ax d x = (−1) p p+1 .
A
dt d ap 0 2 a
∀A>0 F(a) .
1 1 + ta
D’où :
Les deux termes admettent une limite lorsque a tend vers 1.

A 2 1 p!
dt x 2 p+1 e−ax d x = .
∀A>0 l . 0 2 a p+1
1 1+t

357
Analyse PC-PSI

∗ t a−1 (−t b )n+1


La fonction f est continue et positive sur R+ . Les fonctions t→ et t → t a−1 sont in-
1 + tb 1 + tb
a−b
f (x) ∼0 x . Donc f est intégrable sur ]0, 1] si, et seulement tégrables sur ]0, 1]. D’où :
si, a − b > −1. 1
t a−1 1
(−t b )n+1
On remarque également que, si b > 1, alors, pour tout x 1, Sn = dt − t a−1 d t.
0 1 + tb 0 1 + tb
1
f (x) et f est intégrable sur [1, +∞[. La deuxième intégrale tend vers 0 lorsque n tend vers +∞ car :
xb (n+1)p
| sin x|a 1 1
Si b 1, on pose In = d x et on étudie la (−t b )n+1 1
xb t a−1 dt t b(n+1)+a−1 d t =
np
0 1 + tb 0 a + b(n + 1)
convergence de la série In .
On en déduit alors l’égalité :
• Si b > 0, on a :
∞ 1
p p (−1)n t a−1
1 a 1 a = d t.
| sin x| d x In | sin x| d x. a + nb 0 1 + tb
((n + 1)p)b 0 (np)b 0
0

Pour a = 1 et b = 3, on obtient :
• Si b < 0, on a :
∞ 1
(−1)n 1 ln 2 p
1 p
1 p = dt = + √ .
a
| sin x| d x In a
| sin x| d x. 0
1 + 3n 0 1 + t3 3 3 3
(np)b 0 ((n − 1)p)b 0

Donc : Avec Maple :


p
1 a X 1<.L-2L-G.')JE.Z/55-J ^
In ∼ | sin x| d x.
(np)b 0 1 1 √
ln(2) + p 3.
La série In diverge et la fonction f n’est pas intégrable sur 3 9
[1, +∞[.
Donc f est intégrable sur R+ si, et seulement si : 1
1) Pour n 2, la fonction f n : x→
(1 + x) . . . (n + x)
1 < b < a + 1. est continue sur R+ et :

f 1 1
• f > 0 et lim = a < 0. =+∞ O .
f +∞ (1 + x) . . . (n + x) x2
Il existe donc c 0 tel que f soit négative sur [c, +∞[ . La
fonction f est positive, décroissante sur [c, +∞[ . Elle a donc Cette fonction est donc intégrable sur R+ .
une limite l 0 en +∞. ∞
dx 1
• La fonction f est de signe constant sur [c, +∞[ . Sa primi- 0 In = .
0 (1 + x)n n−1
tive f est bornée sur cet intervalle.
Donc f est intégrable sur [c, +∞[ . Donc lim In = 0.
n→+∞
• f ∼+∞ a f . f est de signe constant et a = 0. f est donc Pour calculer In , on décompose en éléments simples :
intégrable sur [c, +∞[ . Or, elle est décroissante et positive sur n
1 ak
cet intervalle. La série f (n) converge. =
(1 + x) . . . (n + x) k=1
k+x
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

et :
k−1
On vérifie tout d’abord l’existence de l’intégrale. (−1) n−1 (−1)k−1
ak = = .
(k − 1)!(n − k)! k−1 (n − 1)!
t a−1
La fonction t→ est continue, positive sur ]0, 1] et :
1 + tb Soit A > 0.
a−1
t A n
∀ t ∈ ]0, 1] t a−1 k
1 + tb f n (x) d x = [ak ln(A) + ak ln 1 + − ak ln(k)].
0 k=1
A
a−1
L’application t → t est intégrable sur ]0, 1] car a > 0.
n n
(−1)k
Soit n ∈ N et Sn = . Or, ak = 0, donc :
0
a + kb k=1
∞ n
n 1 dx
Sn = (−1) k
t a+kb−1
dt =− ak ln(k)
0 (1 + x) . . . (n + x) k=1
0 0
n
1
1 − (−t b )n+1 n−1 (−1)k−1
= t a−1 d t. =− ln(k).
1 + tb k−1 (n − 1)!
0 k=1

358
Exercices : indications et réponses

n ∞ ∞
f n (x) 1 (−1)k (−1)k
2) =− . D’où, pour tout x de [0, 1] : 5) I (l) = J (l) + J (1 − l) = +
f n (x) k + x 0
k+l 0
k +1−l
k=1
n n ∞
1 f n (x) 1 1 (−1) n
− . = + 2l .
k=1
k+1 f n (x) k=1
k l l2 − n 2
1

1 1 1 1
− n fn (x) f n (x) − n f n (x). f (n + x) f (x)
1 1 1) u n = dx = d x.
0 n+x 0 n+x
k=1
k k=1
k+1
1
En intégrant de 0 à 1, on obtient : f (x)
Posons vn = d x et étudions u n − vn .
0 n
1
1
f n (x) d x ∼ . 1
0 (n + 1)! ln(n) x f (x)
u n − vn = − d x.
1 ∞ ∞ 0 n(n + x)
3) fn (x) d x = f n (x) d x − fn (x) d x.
0 0
+∞
1 1
Donc : |u n − vn | sup | f (x)|.
On pose u = x − 1 dans f n (x) d x. 2n 2 x∈[0,1]
1
1 La série (u n − vn ) est absolument convergente. La série
On obtient f n (x) d x = n In+1 . 1
f (x)
0 u n converge si, et seulement si, la série dx
1 0 n
Puis In ∼ . La série In converge. 1
(n + 1)! ln(n) converge, donc si, et seulement si, f (x) d x = 0.
0

1) La fonction g est positive et continue sur ]0, 1[. f (t)


2) Si la fonction t→ est intégrable sur [1, +∞[,
De plus : t
1 | f (t)|
g(x) ∼0 et 1 − l < 1 la fonction t→ l’est. | f | est aussi continue et
x 1−l t
n+1
1 | f (t)|
g(x) ∼1 et l < 1. 1-périodique sur R, et la série d t converge.
(1 − x)l n t
D’après la question précédente, on en déduit que :
Donc g est intégrable sur ]0, 1[.
t 1
2) La fonction t → u = est de classe C1 et bijective | f (x)| d x = 0.
1−t
0
de [0, 1[ dans [0, +∞[.
+∞
du Puis f = 0.
I (l) = . ∞
0 u 1−l (1 + u) f (t)
3) Supposons l’intégrale d t convergente, mais non
1 t 0
3) I (l) − J (l) = J (1 − l) en posant v = .
u absolument convergente. Alors f = 0. De plus, la série un
1
du 1
4) J (l) = converge. Donc f (x) d x = 0.
u 1−l (1 + u)

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
0
0
1
1 n−1
1 k k un n Réciproquement, supposons f (x) d x = 0 et f = 0.
= (−1) u + (−1) du 0
0 u 1−l 1+u n+1
0 f (t)
Alors la série d t converge.
n−1 1 1 t
u n+l−1 n
= (−1)k u k+l−1 d u + (−1)n du De plus, pour tout x ∈ [n, n + 1], on a :
0 0 0 1+u
car chaque intégrale a un sens. De plus : x
f (t) 1
dt sup | f (x)|.
1
u n+l−1 1
1 n t n x∈[0,1]
0< du u n+l−1 d u =
0 1+u 0 n+l ∞
f (t)
qui tend vers 0 lorsque n tend vers +∞. On en déduit que l’intégrale d t est convergente et :
0 t
Donc :
x ∞
∞ 1 ∞ f (t)
k k+l−1 (−1)k lim dt = un .
J (l) = (−1) u du = . x→+∞ t
0 0 0
k+l 1 1

359
Analyse PC-PSI

Cette série est alternée et vérifie le critère spécial des séries al-
1) La fonction f est continue de [1, +∞[ dans C. De ∞
a ix
plus |x e | = x . a ternées. Sa somme a le signe de u 0 . Donc x a sin x d x > 0.
0
f est intégrable sur [1, +∞[ si, et seulement si, a < −1. b) La fonction (x → cos(x 2 )) est continue sur R.
2) Soit a dans [−1, 0[. Prenons A > 1 et calculons On remarque que :
A
√ √
x a ei x d x. p/4+2np
2p 1
1
√ cos(x 2 ) d x .
−p/4+2np 2 4 p
A A A + 2np
x a ei x d x = −iei x x a + ia x a−1 ei x d x 4
1 1 1
A 1
La divergence de la série permet de dire que
= iei − iei A A a + ia x a−1 ei x d x. p
1 + 2np
4
Lorsque A tend vers +∞, e A tend vers 0 et : iA a
la fonction (x → cos(x 2 )) n’est pas intégrable sur R.
+∞
La fonction (x → u = x 2 ) est de classe C1 et bijective sur
x a−1 ei x d x converge, car a − 1 < −1.
1 [0, +∞[.
+∞ +∞ +∞
cos(u)
L’intégrale x a ei x d x est convergente et : √ du = cos(x 2 ) d x.
1 0 2 u 0

+∞ +∞

x a ei x d x = iei + ia x a−1 ei x d x. L’intégrale cos(x 2 ) d x converge.
1 1
0
3) On remarque que : La même technique permet d’établir que l’intégrale

2np+p/4
√ 2
sin(x ) d x est convergente.
p 2
x a cos x d x . 0
2np−p/4 2 2
De plus :
p p
On note x2n = 2np − et x2n+1 = 2np + , la suite ∞ ∞
sin(u)
x 2n+1
4 4 sin(x 2 ) d x = √ d u > 0.
x a cos x d x ne tend pas vers 0, donc l’intégrale diverge. 0 0 2 u
x 2n
Les intégrales proposées ne sont pas convergentes.
1) Considérer la suite de fonctions ( f n ) définies sur R
4) Lorsque a < −1, les fonctions (x → x a cos x) et
par : ⎧
(x → x a sin x) sont intégrables sur [1, +∞[. ⎪ 0 si x∈
/ ] − ∞, a]

Lorsque a 0, on montre de même que dans la question 3) fn (x) = 2 2 −n 2 x 2
+∞
⎩n x e

si x ∈ ] − ∞, a]
que l’intégrale x a sin x d x n’est pas convergente. 1 + x2
1
Lorsque a est dans [−1, 0[, la question 2) permet d’affir-
+∞ +∞ La fonction (u → ue−u ) est positive sur R+ et atteint son maxi-
mer que les intégrales x a cos x d x et x a sin x d x mum en u = 1. On en déduit que, pour tout x :
1 1
convergent. De plus, pour tout x, on a :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

1
0 f n (x) .
a 2 a xa cos 2x a e(1 + x 2 )
| sin x|x (sin x) x = − x 0.
2 2
+∞ Appliquer le théorème de convergence dominée :
cos 2x a
L’intégrale x d x converge, mais l’intégrale
1 2 a 2 2
+∞
xa n 2 x 2 e−n x
d x diverge. La fonction (x → x a sin x) n’est donc lim d x = 0.
2 n→+∞ −∞ 1 + x2
1
pas intégrable sur [1, +∞[. Montrer qu’il en est de même de la
2 2
fonction (x → x a cos x). a
n 3 x 2 e−n x na
u 2 n 2 e−u2
2) dx = du (u = nx).
(n+1)p −∞ 1 + x2 −∞ n2 + u2
a
5) a) Posons u n = x sin x d x. On sait que la série
np On considére la suite de fonctions ( f n ) définies par :
u n converge et que : ⎧

⎨ 0 si u∈
/ ] − ∞, na]
∞ ∞ ∞ p
a n a f n (u) = 2 2 −u 2
x sin x d x = un = (−1) (np + t) sin t d t. ⎩u n e
⎪ si u ∈ ] − ∞, na]
0 0
0 0 n2 + u2

360
Exercices : indications et réponses

Pour tout réel u : 0 fn (u) u 2 e−u . Si a > 0, en appliquant Puis :


le théorème de convergence dominée : n
x n
1− ln(x) d x
a 2 2 √ n
n 3 x 2 e−n x
2 −u 2 p 0
1 n 1 1
lim dx = u e du = = n ln(n) − + ... + + 1
n→+∞ −∞ 1 + x2 R 2 n+1 n+1 n+1 2
n
(cf. exercice 17). = (ln(n) − ln(n + 1) − g + o(1))
n+1
• Si a = 0, de même :

0 3 2 −n 2 x 2 0 √ D’où : e−x ln(x) d x = −g.


n x e 2 p 0
lim dx = u 2 e−u du = .
n→+∞ −∞ 1 + x2 −∞ 4

2 2
1) La fonction w est continue sur R et
a
n 3 x 2 e−n x 2
• Si a < 0, lim d x = 0. |w| = O exp −t x aux voisinages de −∞ et de +∞.
n→+∞ −∞ 1 + x2

2) Soit u = t x un segment [a, b] de R, (a < b). Alors :
1) On pose, pour tout n de N :

b b t
⎧ 2 u 1
x n f (x) exp −t x dx f √ √ exp −u 2 d u
⎨ 1− ln(x) si x n a a

t t t
f n (x) = n
⎩ √
b t
0 sinon f ∞
√ √
exp −u 2 d u.
t a t
Pour tout x de R+∗ , on a :
Donc :
x n x n
| f n (x)| 1− ln(x) = 1 − | ln(x)| e−x | ln(x)|
n n f ∞
f (x) exp −t x 2 d x √ exp −u 2 d u.
Appliquez le théorème de convergence dominée : R t R

+∞ ∞ Puis :
lim f n (x) d x = e−x ln(x) d x.
n→+∞ 0 0 lim f (x) exp −t x 2 d x = 0.
t→+∞ R
n
x n
2) 1− ln(x) d x 3) On suppose f (0) = 0. Le calcul précédent donne :
0 n
1
= n(1 − u)n ln(nu) d u √ u
t f (x) exp −t x 2 d x = f √ exp −u 2 d u.
0
R R t
1 1
= n ln(n) (1 − u)n d u + n (1 − u)n ln(u) d u On considère une suite (tn ) de réels > 0 tendant vers +∞ et,
0 0
pour tout n, la fonction f n définie sur R par :
car les fonctions u → (1 − u)n et u → (1 − u)n ln(u) sont
intégrables sur ]0, 1]. u
f n (u) = f √ exp −u 2 .

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
a
Intégrer par parties n
(1 − u) ln(u) d u, avec a un réel de tn
0
]0, 1[.
a On a ∀ u ∈ R | fn (u)| f ∞ exp(−u 2 ). Le théorème de
(1 − u)n ln(u) d u convergence dominée s’applique.
0
a a D’où :
1 − (1 − u)n+1 1 − (1 − u)n+1 d u
= ln(u) − .
n+1 0 0 n+1 u u
lim f √ exp −u 2 d u = f (0) exp −u 2 d u
Et : n→+∞ R tn R

1 1 √
1 − (1 − u)n+1 d u 1 − t n+1 1 = p f (0).
− =− dt
0 n+1 u 0 1−t n+1
1 Ceci étant obtenu pour toute suite (tn ) de réels tendant vers
1
=− t n + t n−1 + . . . + 1 d t +∞ :
n+1 0

1 1 1 p f (0)
=− + ... + + 1 . f (x) exp −t x 2 d x ∼+∞ √ .
n+1 n+1 2 R t

361
Analyse PC-PSI

Les fonctions dominantes sont intégrables sur [0, 1[, donc G est
1) On pose, pour tout x > 0, f n (x) = f (x)e−nx . On
de classe C1 sur R et :
a : | f n (x)| f ∞ exp(−x). Avec le théorème de convergence
1
dominée : h(0)
∞ lim G(x) = G(0) = √ du
lim f (x)e −nx
d x = 0. x→0 0 1 − u2
n→+∞ 0
1
∞ uh (0)
−nx lim G (x) = G (0) = √ d u.
2) Calculer n f (x)e d x en effectuant le changement de x→0 0 1 − u2
0
A
variables u = nx sur n f (x)e−nx d x, avec A > 0. On en déduit que F est de classe C1 sur R si, et seulement si,
0 h(0) = h (0) = 0.
∞ ∞
u −u
n f (x)e−nx d x = f e du
0 0 n 1) On fixe x > 0. La fonction t → e−xt f (t) est conti-
u −u nue sur R+ et e−xt f (t) | f (t)|. Donc elle est intégrable
Poser, pour n 1 et u > 0, gn (u) = f e . La même
n sur R+ .
majoration permet d’utiliser le théorème de convergence domi-
née : 2) Pour tout x 0:
∞ ∞ 1 ∞
u −u xw(x) = xe−xt f (t) d t + xe−xt f (t) d t
lim f e d u = f (0) e−u d u = f (0)
n→+∞ 0 n 0 0 1

∞ ∞

3) In − L = n( f (x) − f (0))e −nx
dx xe−xt f (t) d t xe−x | f |.
1 1
0

∞ x
−nx
Donc lim xe−xt f (t) d t = 0.
= f (t) d t ne d x. x→+∞ 1
0 0 1
Étude de xe−xt f (t) d t
On fixe A > 0 et on intégre par parties. En faisant tendre A 0

Pour toute suite (xn ) tendant vers +∞ :
vers +∞ : In − L = f (x)e−nx d x Donc :
0 1 xn
u
xn e−xn t f (t) d t = e−u f d u.
f (0) 0 0 xn
In − L ∼ .
n
On note f n la fonction définie sur R par :

On vérifie que, pour tout x = 0, la fonction u


fn (u) = e−u f si u ∈]0, xn [ ; f n (u) = 0 sinon.
h(t) xn
t→ √ est intégrable sur ]min(0, x), max(0, x)[ .
x2 − t2 Avec le théorème de convergence dominée :
Soit x = 0. On pose t = ux.
1

1 lim xn e−xn t f (t) d t = e−u f (0) d u = f (0).


h(ux) x n→+∞ 0 R
F(x) = √ d u.
0 1 − u 2 |x|
En définitive, on obtient lim xw(x) = f (0).
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

x→+∞
1
h(ux) 3) Pour tout x 0, on a : e−xt f (t) | f (t)| La fonction | f |
En notant : G(x) = √ d u, pour x = 0, on a :
0 1 − u2 est intégrable sur R+ .

F(x) = sgn(x)G(x).
1) On montre que la fonction f est de classe C∞ sur

Pour tout x réel, la fonction (u → √


h(ux)
) est continue et R+ et, pour tout k 1, :
1 − u2 ∞
intégrable sur [0, 1[. (−t)k k!e−t
f (k) (x) = d t.
La fonction, w, des deux variables admet une dérivée partielle 0 (1 + xt)k+1
∂w uh (ux)
par rapport à x, (x, u) = √ , continue par rapport à En particulier :
∂x 1 − u2 ∞
te−t
x et continue par rapport à u. Soit A un réel tel que : 0 < A. f (x) = − dt 0.
0 (1 + xt)2
Alors h est bornée sur [−A, A] et, pour tout x de [−A, A] ,
on a : f est strictement décroissante sur R+ .
uh (ux) u ∞ ∞
√ sup |h (x)| √ . 2) f (0) = e−t d t = 1 et f (0) = − te−t d t = −1.
1 − u2 x∈[− A,A] 1 − u2 0 0

362
Exercices : indications et réponses

On montre que lim f (n) = 0. f est décroissante, donc


n→+∞ 1) cos 2n = cos2 n − sin2 n et 1 = cos2 n + sin2 n. Il est
lim f (x) = 0.
x→+∞ impossible d’avoir lim cos n = 0.
n→∞
3) Cette équation différentielle est linéaire du premier ordre. On 2) La suite (cos n) ne converge pas vers 0. Donc R 1.
peut écrire ses solutions sous la forme : La suite (cos n) est bornée. Donc d’après le lemme d’Abel,
R 1.
1
x exp − Finalement R = 1.
1 t 1
y(x) = exp d t + C exp 3) Pour tout x de ] − 1, 1[, cos nx n = Re(xei )n et la série géo-
x t x
0
métrique (xei )n converge.
avec C dans R.
∞ ∞
1 1 − x cos 1
L’expression C exp tend vers l’infini, si C = 0, lorsque cos(n)x n = Re (xei )n = .
x n=0 n=0
x 2 − 2x cos 1 + 1
x tend vers 0.
On pose :
1 1 1 Appliquons la règle de d’Alembert. Le rayon de conver-
x exp − x exp −
1 t x t gence de la série entière est 8.
g(x) = exp dt = dt
x 0 t 0 t

xe−u
1 1 1) La règle de d’Alembert des séries entières s’ap-
= du u= −
0 (1 + xu) x t plique à : z n+1
n(n + 1)(2n + 1)
= x f (x). et donne 1 pour rayon de convergence.
De plus, on vérifie que lim g(x) = 0. En posant z = x 2 , on en déduit que le rayon de convergence de
x→0
la série entière de départ vaut 1 aussi.
1
x exp − 2) Les séries entières suivantes ont 1 pour rayon de conver-
1 t
Enfin, g(x) = exp d t. gence :
x 0 t x 2n+2 x 2n+2 x 2n+2
Or lim e = 1.
1 , , .
x→+∞
x
n n+1 2n + 1
⎛ ⎞
1 Pour tout x de ] − 1, 1[ :
⎜ exp − ⎟
t ∞
La fonction ⎜
⎝t →
⎟ est continue, positive sur
⎠ x 2n+2
t f (x) =
n=1
n(n + 1)(2n + 1)
+∗
R . Elle est prolongeable par continuité en 0 et non intégrable ∞
(x 2 )n

(x 2 )n+1

x 2n+1
= x2

sur R+ . + − 4x .
n=1
n n=1
n+1 n=1
2n + 1
On en déduit : Et :
1
x exp −
∞ ∞
t (x 2 )n (x 2 )n+1
lim d t = +∞. = − ln(1 − x 2 ); = − ln(1 − x 2 ) − x 2 ;
x→+∞ 0 t n=1
n n=1
n+1

1 x 2n+1
Puis lim exp = 0 et enfin : 2 = ln(1 + x) − ln(1 − x) − 2x.
x→+∞ x 2n + 1
n=1

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
lim g(x) = +∞. D’où l’expression, valable pour tout x de ] − 1, 1[ :
x→+∞
f (x) = 3x 2 − (1 − x)2 ln(1 − x) − (1 + x)2 ln(1 + x).

Chapitre 8 3) Pour tout x de [−1, 1] et tout entier n > 0 :


x 2n+2 1
z .
Pour tout complexe z, la suite √ converge n(n + 1)(2n + 1) 2n 3
1+ n
vers 0. x 2n+2
La série de fonctions continues converge
À partir d’un certain rang : n(n + 1)(2n + 1)
normalement sur [−1, 1] et la fonction somme est continue sur
1 1 [−1, 1]. Ainsi :
√ n zn .
1+ n 2n ∞
1
1 = lim f (x) = f (1) = 3 − 4 ln(2).
La série n n(n + 1)(2n + 1) x→1−
n z converge absolument pour tout z et
√ n=1
1+ n
le rayon de convergence de la série entière est +∞. La fonction étudiée est paire.

363
Analyse PC-PSI

Seconde méthode
Le rayon de convergence de cette série entière vaut 1.
Les fonctions exponentielle et sinus sont développables en série
On pose an = 1 pour tout n de N, b0 = 0 et bn = 1 pour tout n entière sur R. Donc, leur produit l’est aussi et :
de N∗ . Alors :
n ∞ n
ak bn−k = n. 1
∀x ∈ R ex sin x = ak xn,
k=0 n=0 k=0
(n − k)!
∞ ⎧
x ⎨0 si k = 2 p
∀ x ∈ ] − 1, 1[ nx n = .
(1 − x)2 avec ak = (−1 p )
n=0 ⎩ si k = 2 p + 1
(2 p + 1)!

Dans les trois cas, le rayon de convergence est R = 1 et Aprés simplification, on obtient :
⎛ ⎞
] − 1, 1[ ⊂ I ⊂ [−1, 1]. ∞ E((n−1)/2) n
x ⎝ p n ⎠x .
• Dans le premier cas, il s’agit d’une série géométrique. e sin x = (−1)
n=1 p=0
2p + 1 n!
Donc I =] − 1, 1[.
• Dans le deuxième cas,I = [−1, 1[. 2) L’unicité des coefficients permet de conclure que, pour tout
• Dans le troisième cas,I = [−1, 1]. entier n 1 :
La fonction somme d’une série entière est continue sur son in- E((n−1)/2)

n p
tervalle ouvert de convergence (ici, ] − 1, 1[). (−1) p = ( 2)n sin n .
p=0
2p + 1 4
• Dans le deuxième cas, pour x ∈ [−1, 0[, on peut appliquer
le critère spécial des séries alternées et majorer le reste. On en
déduira la convergence uniforme sur [−1, 0[, puis la continuité Pour tout x de ] − 1, 1[ :
de la fonction somme sur I = [−1, 1[.
• Dans le troisième cas, la série de fonctions continues est nor- f (x) = ln(1 − x 3 ) − ln(1 − x) − ln(1 + x 2 )
malement convergente sur [−1, 1]. Donc, la fonction somme ∞
x 3n

xn

x 2n
est continue sur I = [−1, 1]. =− + + (−1)n .
n=1
n n=1
n n=1
n

R = 1.
L’équation caractéristique associée à la relation de récur-
Notons S la fonction somme de cette série entière. Pour tout x
rence (1) est :
de ] − 1, 1[ :
r 2 − ar − b = 0.
∞ ∞ ∞
x 2n x 2n x 2n Puisque b = 0, ses racines ne sont pas nulles.
S (x) = = − .
n=1
n(n + 1) n=1
n n=1
n+1 1) Deux cas sont possibles.
⎧ • a2 + 4b = 0.
⎪ 1
⎨− ln(1 − x 2 ) + 2 ln(1 − x 2 ) + 1 si x = 0 L’équation caractéristique a deux racines complexes distinctes
S (x) = x
⎪ l et m et il existe (c, d) ∈ C2 tel que :

0 si x = 0
an = cln + dmn .
Puisque S(0) = 0, S est la primitive de S qui s’annule en 0.
ln x n et mn x n ont des rayons
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Les deux séries entières


⎧ 1 1
⎨− x + 1
⎪ ln(1 − x 2 ) + 2 ln
1−x
+ 3x si x = 0 de convergence respectifs de
|l|
et
|m|
, car ce sont des séries
S(x) = x 1+x .
⎪ géométriques.

0 si x = 0 Donc la série entière an x n a un rayon de convergence :

1 1
1) Première méthode R min , .
|l| |m|
Pour tout x de R :
• a2 + 4b = 0.

xn L’équation caractéristique a une racine double m, et il existe
ex sin x = Imex(1+i) = Im (1 + i)n .
n! (c, d) ∈ C2 tel que :
n=0

Donc : an = (cn + d)mn .


1

√ p xn Les deux séries entières nmn x n et mn x n ont pour
∀ x ∈ R ex sin x = ( 2)n sin(n ) . |m|
n=0
4 n! rayons de convergence.

364
Exercices : indications et réponses

Donc, la série entière an x n a un rayon de convergence : converge normalement sur [0, 1].
On note :
1 ∞
R . 2
|m| c = 1− √ √ √ √ √ √ .
n=2
( n + n − 1)( n − 1 + n − 2)( n − 2 + n)
2) Soit l et m les deux racines (éventuellement confondues) de
l’équation caractéristique r 2 − ar − b = 0. On note : D’après (2) et le théorème d’interversion des limites :

1 1 lim (1 − x)2 f (x) = c.


r = min , . x→1−
|m| |l|
1
La fonction somme de la série entière, f , est définie sur le De plus : c = lim √ √ = 0.
N+ N→+∞ N −1
disque ouvert de centre 0 et de rayon r. Donc lim (1 − x) f (x) = 0. 2

Pour tout z de ce disque, on a : x→1−

5) Soit un réel x de ]0, 1[ et un entier n, on a :


1 − az − bz 2 = 0 et (1 − az − bz 2 ) f (z) = a0 + (a1 − aa0 )z.
1 1 1
n 2 ⇒ √ xn √ √ xn √ x n−1 .
2 n n+ n−1 2 n−1
1) Le rayon de convergence est 1.
On déduit de (1) que, pour tout x de ]0, 1[ :
2) Pour tout x de ] − 1, 1[, on a :
∞ ∞
∞ xn xn
1 n √ (1 − x) f (x) x+ √ .
(1 − x) f (x) = √ √ x (1) n=1
2 n n=1
2 n
n=1
n+ n−1
u ln(x)
e
Ainsi que : La fonction g : √ u→
est continue, positive, décrois-
2 u
sante et intégrable sur ]0, +∞[.
(1 − x)2 f (x) =
Pour tout n de N∗ :

2 n n+1 n
x− √ √ √ √ √ √ x xn
( n + n − 1)( n − 1 + n − 2)( n − 2 + n) g(u) d u √ g(u) d u.
n=2
n 2 n n−1
(2)
3) Étude en −1+ ∞
eu ln(x) ∞
eu ln(x)
1 Donc : √ du (1 − x) f (x) x+ √ d u.
Pour x dans [−1, 0[, la série √ √ x n est alternée 1 2 u 0 2 u
n+ n−1 √
et vérifie le critère spécial des séries alternées. Pour tout x de Le changement de variable t = u | ln x| donne :
[−1, 0[ et tout entier n : ∞ ∞
1 2 1 2
√ e−t d t (1 − x) f (x) x+ e−t d t.
1 1 | ln x| | ln x|
|Rn (x)| √ √ xn √ √ . | ln x| 0
n+ n−1 n+ n−1
donc :
On en déduit que la série de fonctions continues : ∞ √
2 p
1 lim | ln x|(1 − x) f (x) = e−t d t = .
√ √ x n converge uniformément sur [−1, 0[. x→1− 0 2
n+ n−1
Le théorème d’interversion des limites s’applique : De plus, | ln x| ∼1− (1 − x) 1/2
. Finalement :

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
∞ n √
1 (−1) p
lim f (x) = √ √ . f (x) ∼1− .
x→−1+ 2 n=1
n+ n−1 2(1 − x)3/2

4) Étude en 1−
1 Puisque R > 1, la série numérique ak converge
• La série √ √ est une série divergente à termes
n+ n−1 absolument.
positifs. La suite de ses sommes partielles tend vers +∞.
On en déduit que la série de fonctions de la variable u
D’après (1), pour tout x de ]0, 1[ :
ak ei ku e−i nu converge normalement sur [0, 2p]. Donc :
N k
1
(1 − x) f (x) √ √ x n = S N (x). 2p ∞
n+ n−1 1 1 2p
n=1
S(eiu )e−i nu d u = ak ei (k−n)u d u.
2p 0 2p 0
On en déduira que lim (1 − x) f (x) = +∞. k=0
x→1−
2p
• La série de fonctions : 1
Or ei (k−n)u d u = dn,k (le symbole de Kronecker).
2 n
2p 0
√ √ √ √ √ √ x Le résultat en découle.
( n + n − 1)( n − 1 + n − 2)( n − 2 + n)

365
Analyse PC-PSI

2) La relation (1) permet de démontrer, par récurrence, que


Le rayon de convergence de cette série entière est infini.
a4 p+1 = 0 pour tout entier p (respectivement a4 p+3 = 0), car
Première méthode a1 = 0 (respectivement a3 = 0).
Pour tout x de R : S(x) + S (x) + S (x) = ex . 3) D’aprés (1), pour tout entier p 1:
On reconnaît une équation différentielle linéaire du second
ordre à coefficients constants. −1
a4 p = a4( p−1) .
S est de la forme : 2 p(2 p − 1)
√ √
1 3 3 On en déduit par récurrence que :
S(x) = ex + ae−x/2 cos x + be−x/2 sin x .
3 2 2
(−1) p
De plus, S(0) = S (0) = 0. On en déduit : ∀p∈N a4 p = a0 .
(2 p)!

1 3 De façon similaire, on prouve que :
a = − et b = − .
3 3
(−1) p
Seconde méthode ∀p∈N a4 p+2 = a2 .
(2 p + 1)!
3 si n = 3k + 2
On remarque que 1 + jn+1 + j2n+2 = .
0 sinon 4) Le rayon de convergence de la série entière an x n est in-
Donc : fini.
∞ ∞ De plus, pour tout x de R, on a :
x 3k+2 1 xn
S(x) = = (1 + jn+1 + j2n+2 ) . ∞
(3k + 2)! 3 n!
k=0 n=0 an x n = a0 cos(x 2 ) + a2 sin(x 2 ).
n=0
1 x 2
On en déduit : S(x) = (e + j ej x + j2 ej x ).
3 5) Puisque la série entière obtenue a un rayon de convergence
infini, sa fonction somme est solution de (E) sur R.
On écrit f sur ] − p, p[\{0} sous la forme : L’ensemble des solutions de (E) sur un intervalle I ne conte-
nant pas 0 est un sous-espace vectoriel de C2 (I , R) de di-
sin x − x mension 2, engendré par les restrictions à I des fonctions
x2 (x → cos(x 2 )) et (x → sin(x 2 )).
f (x) = . Donc, toute solution de (E) sur R est de la forme :
sin x
x
a0 cos(x 2 ) + a2 sin(x 2 ) si x ∈ R+∗
sin x sin x − x y:x→
Les fonctions w : x→ et c : x→ b0 cos(x 2 ) + b2 sin(x 2 ) si x ∈ R−∗
x x2
se prolongent par continuité en 0. avec a0 , a2 , b0 , b2 quatre constantes.
De plus, sur ] − p, p[, on a : La continuité de y en 0 entraîne a0 = b0 .
De plus, y est deux fois dérivable en 0. On en déduit a2 = b2 .
∞ ∞
(−1)n x 2n (−1)n x 2n−1 Donc, l’ensemble S des solutions de (E) définies sur R est le
w(x) = et c(x) = .
(2n + 1)! (2n + 1)! sous-espace vectoriel de dimension 2 de C2 (R) engendré par
0 1
les fonctions (x → cos(x 2 )) et (x → sin(x 2 )).
Elles sont de classe C∞ sur ] − p, p[ et w ne s’annule pas sur
cet intervalle. Donc f est prolongeable en 0 en une fonction de 1) Pour tout x de [−1, 1] :
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

classe C∞ sur ] − p, p[.


xn 1
.
1) Soit n
an x une série entière de rayon de conver- na na
gence R > 0. Sa fonction somme est notée y. Si y est solution xn
de (E) sur ] − R, R[, on a : La série de fonctions converge normalement sur
na
[−1, 1].
xn
x y (x) − y (x) + 4x 3 y(x) • Le rayon de convergence de la série entière vaut 1.

na
Finalement le domaine de définition de f est [−1, 1].
= −a1 + 3a3 x 2 + (an+1 (n − 1)(n + 1) + 4an−3 )x n = 0
n=3 2) La convergence normale évoquée plus haut prouve la conti-
nuité de :
pour tout x de ] − R, R[. ∞
xn
L’unicité du développement en série entière prouve que x→ sur [−1, 1].
n=1
na
a1 = a3 = 0 et que :
La continuité de l’exponentielle entraîne la continuité de f sur
∀n 0 an+4 (n + 2)(n + 4) + 4an = 0 (1) son domaine de définition.

366
Exercices : indications et réponses


xn Application à la série étudiée
3) On pose S(x) = . Cette fonction est de classe C∞
n=1
na Soit un entier p a.
n
sur ] − 1, 1[, car c’est la fonction somme d’une série entière de 1 an−k
an+1 =
rayon de convergence 1. n+1 k=0
(k + 1)a−1
La fonction exponentielle est de classe C∞ sur R. Donc, f n a−1
l’est sur ] − 1, 1[. n+1
(n + 1) p an+1 = (n + 1) p−a an−k
k+1
4) De plus, par définition de f , f (0) = 1. Donc, f est solu- k=0
tion, sur ] − 1, 1[, du problème de Cauchy : Donc, pour tout n :
n
(n + 1) p an+1 an−k a0 = 1.
y = S (x)y k=0
(1)
y(0) = 1
La suite (n p an ) ne converge pas vers 0. D’après ce qui précède,
On suppose l’existence d’une solution y de (1) développable en le rayon de convergence cherché est exactement 1.
série entière sur ] − 1, 1[ et notée :
1) Le critère spécial des séries alternées s’applique à la

n n
y(x) = an x . série (−1)n−1 2 qui converge pour tout x de R.
n=0
x + n2
2) Dans toute la question, x est fixé dans R.
Détermination des coefficients an • La fonction : t → cos(xt)e−nt est continue sur R+ . Pour
La fonction y est solution sur ] − 1, 1[ de (1). On en déduit : tout entier n 1 :

| cos(xt)e−nt | e−t .
⎨a0 = 1

n
1 an−k (2)

⎩ ∀ n ∈ N an+1 = Donc, elle est intégrable sur R+ .
n + 1 k=0 (k + 1)a−1 Une double intégration par parties vous permettra de prouver la
formule demandée.
Ceci détermine la suite (an ) de manière unique par récurrence. • Pour tout t > 0, e−t ∈]0, 1[ et :
Dans la suite de l’exercice, (an ) désigne la suite calculée à partir

de la relation (2). cos(xt) cos(xt)e−t
= = (−1)n−1 cos(xt)e−nt .
Minoration du rayon de convergence de an x n et + 1 1 + e−t n=1
On montre par récurrence que, pour tout n, 0 an 1.
On note Sn la n-ième somme partielle de cette série de fonctions
Soit R le rayon de convergence de an x n . Puisque la suite
de la variable t. Pour tout t de R+∗ :
(an ) est bornée, R 1.
n
Identification de f et de y sur ] − 1, 1[ 1 − (−1)n e−nt
Sn (t) = (−1)k−1 cos(xt)e−kt = cos(xt)e−t .
Puisque le rayon de convergence R de cette série entière est 1 + e−t
k=1
plus grand que 1, la fonction somme de cette série, y, est de
classe C∞ sur ] − 1, 1[. |Sn (t)| 2e−t .
La relation (2) permet de prouver que la fonction y est solution,
sur ] − 1, 1[, du probléme de Cauchy : Le théorème de convergence dominée s’applique et permet de
conclure :
y = S (x)y

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
∞ ∞ ∞
cos(xt)
y(0) = 1 dt = (−1)n−1 cos(xt)e−nt d t = f (x).
0 et + 1 n=1 0
Or, la fonction f est aussi solution de ce problème de Cauchy.
D’après le théorème de Cauchy-Lipschitz : 3) La fonction cosinus est développable en série entière et :

∞ cos(xt) x 2n t 2n
∀ x ∈] − 1, 1[ f (x) = y(x) = n
an x . ∀ (x, t) ∈ R × R∗ = (−1)n .
et + 1 n=0
(2n)! et + 1
n=0

x 2n t 2n
5) Les séries entières an x n et nan x n ont le même rayon Soit x dans R. On pose vn (t) = (−1)n .
(2n)! et + 1
de convergence. Donc, pour tout entier naturel p, an x n et Alors :
p n ∞ ∞
n an x aussi. t 2n
0 an = dt t 2n e−t d t = (2n)!
Puisque la suite (n p an ) ne converge pas vers 0, la série 0 e +1
t
0

n p an x n ne converge pas pour x = 1. ∞

On en déduit R = 1. Si x ∈ ] − 1, 1[, la série |vn (t)| d t est convergente,


0

367
Analyse PC-PSI

le théorème d’intégration terme à terme s’applique et permet Pour n 1, la formule de Leibniz permet d’écrire :
d’écrire : n
∞ ∞ 2n n
cos(xt) n x f (n+1) (x) = (1 + f 2 (x))(n) = f (k) (x) f (n−k) (x).
d t = (−1) an . k
0 et + 1 n=0
(2n)! k=0
Or, f (0) = 0. D’où la formule :
Ceci prouve que la fonction f est développable en série entière ∞
xn p p
sur ] − 1, 1[. De plus : g (x) = 1+ f (n+1) (0) = 1+g 2 (x) valable sur − , .
n=1
n! 2 2

t 2n e−t 1
an d t = (2n)! 4) On a :
0 2 2
∞ p p g (x)
x 2n ∀x ∈ − , = 1.
La série (−1)nan diverge grossièrement pour x = 1 et 2 2 1 + g 2 (x)
n=0
(2n)!
le rayon de convergence de cette série entière est exactement 1. Le changement de variable y = g(x) dans :

1) De la formule : g (x)
dx
1 + g 2 (x)
p p d tan permet de conclure qu’il existe un réel c tel que :
∀x ∈ − , (x) = 1 + tan2 (x)
2 2 dx
p p
on déduit par récurrence que, pour tout entier n : ∀x ∈ − , Arctan (g(x)) = x + c.
2 2
p p
∀x ∈ − , f (n) (x) = Pn ( f (x)) Or, g(0) = f (0) = 0. Donc c = 0 et :
2 2
où Pn est un polynôme à coefficients réels positifs de degré p p
∀x ∈ − , g(x) = tan x.
n + 1. De fait, on trouve : 2 2

Pn+1 (y) = Pn (y)(1 + y 2 ). Ceci prouve que la fonction tangente est développable en série
p p
p entière sur − , . De plus, cette fonction n’est pas conti-
Puisque f est positive sur 0, , f (n) l’est aussi car Pn est à 2 2
2 p
coefficients positifs. nue à gauche en ; donc le rayon de convergence de sa série
2
p p
2) Soit x ∈ 0, . D’après la première question, la série : de Taylor est exactement .
2 2

f (n) (0) n
n!
x Chapitre 9
est à termes positifs.
La formule de Taylor avec reste intégral nous apprend que : 1) Si a ∈ i Z, a = i m, f (x) = ei mx , avec m dans Z.
Dans ce cas :
n x
f (k) (0) k (x − t)n (n+1)
f (x) = x + f (t) d t. cm ( f ) = 1 et ∀ n = m cn ( f ) = 0.
k=0
k! 0 n!
x n n (k)
(x − t) (n+1) f (0) k
f (t) d t 0 ∀n ∈ N x f (x). 2) Sinon, on a : cn ( f ) = (−1)n sh (ap) .
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

0 n! k=0
k! p(a − i n)
f (n) (0) n p
La série entière x converge pour tout x de [0, [ La fonction f est à valeurs complexes et paire. Les co-
n! 2
p
et son rayon de convergence R est tel que R . efficients bn ( f ) sont nuls.
2 1) Si a ∈ i Z, a = i m et :
p p p
3) Puisque R , la dérivée de g sur − , est obtenue
2 2 2
par dérivation terme à terme : ei mx + e−i mx
f (x) = = cos(mx).
∞ ∞
2
f (n) (0) n−1 xn
g (x) = x = 1+ f (n+1) (0) . Dans ce cas :
n=1
(n − 1)! n=1
n!
1 1
cm ( f ) = , c−m ( f ) = et a|m| ( f ) = 1.
Par ailleurs, l’expression de g 2 sur cet intervalle s’obtient en 2 2
effectuant le produit de Cauchy :
∀ n ∈ Z\ {m, −m} cn ( f ) = 0.
∞ n
2 n (k) (n−k) xn ∀ n ∈ N\ {|m|} an ( f ) = 0.
g (x) = f (0) f (0) .
k n!
n=0 k=0

368
Exercices : indications et réponses

2) Pour tout n < |m|, Sn ( f ) = 0 et :

Avec Maple : inf {|| f − Q||2 ; Q ∈ Pn } = || f ||2 = 1.


X 8@:.L?:04L]JE]ZD*55*E0?B@1<7Z?:<0.3B1<;=J ^
Si a ∈ C\i Z, la somme partielle Sn ( f ) de la série de Fourier
de f est :
3.5
n
sh (ap) 1 (−1)k
+ [(a + i k)ei kx + (a − i k)e−i kx ] .
3 p a k=1
a2 + k 2

2.5 Dans ce cas, inf {|| f − Q||2 ; Q ∈ Pn } = || f − Sn ( f )||2 et


le théorème de Pythagore permet de calculer :
2 2 2 2
|| f − Sn ( f )||2 = || f ||2 − ||Sn ( f )||2 .
1.5
Avec :

1 ⎪ sh (2p Re a)
p ⎨ si Re a = 0
−2 −1 0 1 2 x 2 1 ax 2 2p Re a
|| f ||2 = |e | d x =
2p −p ⎪

Pour tout n 0: 1 si Re a = 0
p
1 et :
an ( f ) = (eax + e−ax )(ei nx + e−i nx ) d x
2p 0 n
2 2

a sh (ap) ||Sn ( f )||2 = |ck ( f )|


n
= (−1) 2 . k=−n
p n 2 + a2 2 n 2
sh (ap) 1 sh (ap)
= + [|a + i k|2 + |a − i k|2 ].
Pour la première fonction, si a ∈ i Z, ap p2 k=1
a2 + k 2

a = i m, f (x) = ei mx ,
sin nx
et pour tout p |m|, S p ( f ) = f . En effet, f est un polynôme Si la série trigonométrique √ était la série de
n
trigonométrique. Fourier d’une fonction de CM2p , d’après l’inégalité de Bessel,
Sinon, la somme partielle S p ( f ) de la série de Fourier de f 1
est : la série serait convergente, ce qui est faux.
n
S p ( f )(x)
sh (ap) 1
p
(−1)n • En ce qui concerne la fonction f de l’exercice 1, elle
= + [(a + i n)ei nx + (a − i n)e−i nx ] n’est pas continue, sauf dans le cas a ∈ iZ.
p a n=1
a2 + n 2
• La fonction f de l’exercice 2 est continue, la suite (Sn ( f ))
Pour la seconde fonction, si a = i m ∈ i Z, f (x) = cos(mx) converge en moyenne quadratique vers f .
f est un polynôme trigonométrique. Si a ∈ R+∗ :
Si | p| < |m|, S p ( f ) = 0.

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
p
Si | p| |m|, S p ( f ) = f . sh (ap) a2
S p ( f )(x) = [1 + 2 (−1)n 2 cos(nx)].
ap n + a2
Sinon, si a ∈ R+∗ : n=1

p Finalement :
sh (ap) a2
S p ( f )(x) = [1 + 2 (−1)n 2 cos(nx)].
ap n=1
n + a2 sh (ap)
2 ∞
a2 1 sh (2ap)
1+2 ( )2 = + .
ap 0
n2 + a2 2 4ap
On sait que :
La fonction f de l’exercice 1 appartient à l’espace D2p .
inf {|| f − Q||2 ; Q ∈ Pn } = || f − Sn ( f )||2 .
La formule de Parseval s’applique :
Par conséquent : 1 p
Si a ∈ i Z, a = i m, f (x) = ei mx . |eat |2 d t
2p −p
Pour tout n |m|, Sn ( f ) = f et : ∞
|sh (ap)| 2 1 2
= + [|a|2 + n 2 ]
inf {|| f − Q||2 ; Q ∈ Pn } = 0. p2 |a|2 1
(|a 2 + n 2 |)2

369
Analyse PC-PSI

Si Re(a) = 0, alors : Avec Maple :

p
X 8@:.LBA0L01<LR1I.2*JJE.ZD*IR155*IR1J ^
1 at 2
|e | d t = 1.
2p −p 1
Si Re(a) = 0, alors :

p 0.8
1 sh (2Re(a)p)
|eat |2 d t = .
2p −p 2Re(a)p
0.6

• La fonction f de l’exercice 1 n’est pas continue.


0.4
Le théorème de convergence normale ne s’applique pas à elle.

• La fonction f de l’exercice 2 est continue et de classe C1 par


0.2
morceaux. Le théorème de convergence normale s’applique.
La série de Fourier de f converge normalement vers f sur R.
En particulier, pour tout x de [−p, p], lorsque a > 0 : −6 −4 −2 0 2 4 6 t

sh (ap)

a2 Les coefficients bn ( f ) sont nuls et :
ch (ax) = 1+2 (−1)n cos(nx) .
ap n 2 + a2 T
1 2 pt 2npt 4
an ( f ) = sin cos dt = .
T 0 T T p(1 − 4n 2 )
La fonction f de l’exercice 1 est C1 par morceaux sur
2) La formule de Parseval donne :
R, donc le théorème de convergence simple s’applique :
∀x ∈ R 1 T
pt 1
sin2 dt =
T 0 T 2
∞ ∞
sh (ap) 1 (−1)n 4 1 16
fr (x) = + [(a + i n)ei nx + (a − in)e−inx ] = 2 + .
p a n=1 a 2 + n 2 p 2 1
p2 (1 − 4n 2 )2

p2 1 1
D’où : − = .
Mais, de plus, pour x = (2k + 1)p, 16 2 1
(1 − 4n 2 )2
La fonction f est continue et de classe C1 par morceaux sur R.
eap + e−ap Le théorème de convergence normale s’applique.
f (x) = ch (ap) = = fr (x).
2 En particulier :
Ainsi : ∞
pt 2 4 2npt
∀t ∈ R sin( ) = + cos .

T p 1
p(1 − 4n 2) T
sh (ap) 1 (−1)n a
f (2p) = f (0) = 1 = +2
p a n=1
a2 + n 2
et : On montre tout d’abord qu’il existe une suite (aw(n) ), ex-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

traite de la suite (an ), telle que la série aw(n) converge.



sh (ap) 1 a
f (p) = ch (ap) = +2 . • Puisque la suite (an ) converge, il existe N tel que, pour tout
p a n=1
a 2 + n2
n N, on ait an < 1.
On pose w(0) = N. Il existe N1 > N tel que, pour tout n N1 ,
On en déduit les sommes de séries suivantes : on ait aw(0) + an < 1.
On pose w(1) = N1 . En itérant le procédé, on construit une

(−1)n p 1 suite (aw(n) ), extraite de la suite (an ) qui convient.
= − 2
1
a2 + n 2 2a sh (ap) 2a • On considère alors la série de fonctions an cos(nt) dans
∞ laquelle an = an s’il existe un entier p tel que :
1 pch (ap) 1 n = w( p) et an = 0 sinon.
= − 2.
1
a2 + n 2 2a sh (ap) 2a La série an est une série à termes positifs convergente et il
existe une infinité de valeurs de n telles que an = an .
La série de fonctions an cos(nt) est normalement conver-
1) La fonction f est continue sur R, T-périodique gente sur R. Sa fonction somme est continue, 2p-périodique.
et paire. Elle vérifie la condition souhaitée.

370
Exercices : indications et réponses

L’égalité n’est possible que si, pour tout n :


1) Les fonctions f et g sont 2p-périodiques et paires.
Les coefficients bn ( f ) et bn (g) sont nuls. n 2 |cn ( f )|2 = |cn ( f )|2 .
T /2
4 T4 Cette condition équivaut à :
a0 ( f ) = x4 d x =
T 0 40
∀n ∈ Z |n| > 1 ⇒ cn ( f ) = 0.
T /2
4 2p
an ( f ) = x 4 cos n x dx Les fonctions vérifiant l’égalité sont nécessairement de la
T 0 T
forme :
1 3 t → lei t + me−i t , avec (l, m) ∈ C2 .
= (−1)n T 4 − 4 4 .
2n 2 p2 n p
Vérifier que toutes conviennent.
T /2
2
4 T
a0 (g) = x2 d x =
T 0 6 La fonction x → | sin x| est continue, paire, p-pério-

4
T /2
2p (−1)n T 2 dique et de classe C1 par morceaux sur R. Elle est donc la
an (g) = x 2 cos n x dx = . somme de sa série de Fourier.
T 0 T n 2 p2

2 4 cos(2nx)
2) Les fonctions f et g sont continues et de classe C1 par mor- ∀x ∈ R | sin x| = − .
p p 1
4n 2 − 1
ceaux sur R. Chacune est la somme de sa série de Fourier et la
convergence est normale sur R. Cherchons une solution f paire, somme de sa série de Fourier.
En particulier : On suppose donc qu’il existe une suite (an ) telle que la série
∀x ∈ R f (x) an cos(2nx) converge. Soit f la fonction définie par :

T4 1 3 2p a0

= + T4 (−1)n − 4 4 cos n x ∀x ∈ R f (x) = + an cos(2nx).
80 1
2n 2 p2 n p T 2 1

T2 (−1)n T 2 2p Supposons de plus cette fonction solution de l’équation diffé-
et : g(x) = + cos n x .
12 1
n 2 p2 T rentielle. Elle est donc deux fois dérivable sur R et, pour tout
On en déduit : réel x, on a f (x) = | sin x| − f (x). Ceci entraîne que f est
de classe C2 sur R.
T2 On suppose enfin que les dérivées de f s’obtiennent en déri-
∀x ∈ R f (x) − g(x)
2 vant terme à terme la série.

7T 4 3(−1)n T 4 2p Par conséquent :
=− − cos n x .
240 1
n 4 p4 T ∞
∀x ∈ R f (x) = − 4n 2 an cos(2nx).
3) Avec la formule de Parseval, on obtient : 1
∞ 8
1 p La fonction f est donc solution de l’équation différentielle si,
= . et seulement si :
1
n8 9450
∞ ∞
2 4 cos(2nx) a0
∀x ∈ R − = + an (1−4n 2 ) cos(2nx)

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
p p 4n 2 − 1 2
Les fonctions f et f sont continues et 2p-périodiques 1 1

sur R. On sait que : a0 2 4 1


On prend = et, pour tout n > 0, an = .
2 p p (4n 2 − 1)2
2p 2p On vérifie que la série de fonctions :
| f |2 = 2p f 2
2 et | f |2 = 2p f 2
2.
0 0 4 1
cos(2nx)
De plus, la formule de Parseval permet d’écrire : p (4n 2 − 1)2

+∞ +∞
est normalement convergente sur R, ainsi que les séries déri-
f 2
= |cn ( f )|2 et f 2
= |cn ( f )|2 . vées terme à terme d’ordre 1 et 2. Les hypothèses émises sur f
2 2
−∞ −∞
sont donc justifiées a posteriori.
Les solutions de l’équation différentielle sont les fonctions :
Or, par hypothèse, c0 ( f ) = 0 et, pour tout n : ∞
2 4 1
x → a cos x + b sin x + − cos(2nx)
cn ( f ) = incn ( f ). p p (4n 2 − 1)2
1

D’où le résultat. avec a et b deux constantes.

371
Analyse PC-PSI

On en déduit que :
1) La fonction f est définie, continue et 2p-périodique
sur R. ∞

Le calcul direct des coefficients de Fourier serait fort malaisé, ∀x ∈ R f (2x) = c0 ( f ) + cn ( f )e2inx + c−n ( f )e−2inx .
à cause des intégrales. Procédons différemment. 1

Tout d’abord :
De plus, f est aussi de classe C∞ et 2p-périodique, donc f
ix
1 2e est aussi la somme de sa série de Fourier qui converge norma-
= ix .
ch a + cos x (e + ea )(ei x + e−a ) lement sur R.
On sait que cn ( f ) = (in)cn ( f ).
On pose ei x = u pour réduire en éléments simples. D’où c0 ( f ) = 0 et :
D’où :

1 1 1 e−a−ix ∀x ∈ R f (x) = (in) cn ( f )ei nx − c−n ( f )e−inx .
= − .
ch a + cos x sh a 1 + ei x−a 1 + e−a−ix 1
Donc :
Avec |ei x−a | = e−a < 1 et |e−ix−a | = e−a < 1, on peut utili- ∀x ∈ R

1
ser le développement en série entière de , pour |v| < 1, et 2 sin x f (x) = 2 sin x (i n) cn ( f )ei nx − c−n ( f )e−i nx
1+v
on écrit : 1

ix −ix
∞ ∞ = (e − e ) n cn ( f )ei nx − c−n ( f )e−inx
1 1
= (−1)n (ei x−a )n − (−1)n (e−ix−a )n+1 1
ch a + cos x sh a 0 0

∞ = n cn ( f )ei (n+1)x − c−n ( f )ei (1−n)x


1
= 1+2 (−1)n e−na cos(nx) . 1
sh a 1 −cn ( f )ei (n−1)x + c−n ( f )e−i(n+1)x .

2) Mais, si cette expression « ressemble » à une série de Fourier, Et finalement :


rien ne prouve pour l’instant qu’il s’agisse effectivement de la
série de Fourier de f , car elle n’a pas été obtenue par le calcul ∀x ∈ R
des coefficients de Fourier de f . ∞
Pourtant, si l’on considère la série de fonctions : c0 ( f ) + cn ( f )e2inx + c−n ( f )e−2inx
1
1 ∞
1+2 (−1)n e−na cos(nx) = n cn ( f )ei (n+1)x − c−n ( f )ei (1−n)x
sh a
1
on a : ∀ x ∈ R |(−1)n e−na cos(nx)| e−na et la série géo- −cn ( f )ei (n−1)x + c−n ( f )e−i(n+1)x .
−a n
métrique de terme général (e ) converge, donc la série de
fonctions converge normalement sur R. Elle est donc la série Ceci traduit l’égalité, pour tout x réel, de f (2x) et 2 sin x f (x).
1
de Fourier de sa somme f (x) = . De plus, puisque f est de classe C∞ , pour tout k 2, et pour
ch a + cos x
p
cos(nx) tout n de Z :
3) On en déduit : d x = pan ( f ) 1
k
−p ch a + cos x |cn ( f )| = o ,
p
n
dx 2p
Si n = 0 : = .
ch a + cos x sh a donc les deux séries trigonométriques ci-dessus sont norma-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

−p
p
lement convergentes. Elles sont les séries de Fourier de leurs
cos(nx) 2p(−1)n e−na sommes qui sont des fonctions continues, égales. D’après l’uni-
Si n = 0 : dx = .
−p ch a + cos x sh a cité du développement en série de Fourier pour une fonction
continue, 2p-périodique, on peut identifier les coefficients et
• Avant même la recherche des solutions, on peut re- on obtient :
marquer que la fonction sinus convient et que toute combinai- • c0 ( f ) = −c−1 ( f ) − c1 ( f )
son linéaire de solutions est solution. L’ensemble des solutions (coefficient de e0 ) ;
est donc un sous-espace vectoriel de C∞ (R, R), de dimension • 0 = 2nc2n ( f ) − (2n + 2)c2n+2 ( f )
supérieure ou égale à 1. (coefficient de ei (2n+1)x ) ;
• Soit f une solution. Puisque f est de classe C∞ et 2p-
• 0 = −(2n + 2)c−(2n+2) ( f ) + 2nc−2n ( f )
périodique, f est la somme de sa série de Fourier qui converge
(coefficient de e−i(2n+1)x ) ;
normalement sur R.
Donc, pour tout x réel : • c1 ( f ) = c1 ( f ) − 3c3 ( f )
(coefficient de e2ix ) ;

f (x) = c0 ( f ) + cn ( f )ei nx + c−n ( f )e−inx . • cn ( f ) = (2n − 1)c2n−1 ( f ) − (2n + 1)c2n+1 ( f )
1
(coefficient de e2inx ) ;

372
Exercices : indications et réponses

La deuxième relation nous indique que le terme 2 nc2n ( f ) est On introduit alors la fonction g définie sur R∗ par :
constant et la troisième qu’il en est de même de 2 nc−2n ( f ). sin x
Or, si l’on considère que, pour tout k 2, et pour tout n de Z : g(x) = .
x
k
1 La relation précédente s’écrit :
|cn ( f )| = o .
n 2pn
∀ n ∈ Z∗ cn ( f ) l − 2g = 0.
Ceci entraîne que ce produit est nul et donc que, pour n non T
nul, c2n ( f ) = 0. Or, la fonction g se prolonge par continuité en 0, tend vers 0 en
La quatrième relation indique que c3 ( f ) = 0. +∞, donc est bornée sur R+ .
Par récurrence, le lecteur montrera alors que, pour tout n 1, Donc, si l n’est pas réel ou si |l| est strictement supérieur à
c2n+1 ( f ) = 0 et c−(2n+1) ( f ) = 0. 2 sup |g(t)|, tous les coefficients cn ( f ), pour n dans Z∗ , sont
t∈R+
En résumé, seuls c0 ( f ), c−1 ( f ) et c1 ( f ) sont éventuellement
nuls et E l est l’espace vectoriel des fonctions constantes. Il est
non nuls, et, c0 ( f ) = −c−1 ( f ) − c1 ( f ).
donc de dimension 1.
On obtient alors : 2pn
Or, lim g = 0, donc, à partir d’un certain rang N0 :
f (x) = c1 ( f )(ei x − 1) + c−1 ( f )(e−ix − 1). n→+∞ T

On vérifie que les fonctions de la forme : 2pn


l − 2g = 0, soit cn ( f ) = 0.
T
ix −ix
x → a(e − 1) + b(e − 1)
E l est un sous-espace vectoriel de PN0 , donc de dimension fi-
sont solutions.
nie.
L’ensemble des solutions est un espace vectoriel de dimen-
sion 2.
Chapitre 10
1
Tout d’abord, si f est de classe C sur R et vérifie la
relation indiquée, on démontre sans difficulté, par récurrence, Il s’agit de calculer :
que f est de classe C∞ . Elle est donc la somme de sa série de
Fourier qui converge normalement sur R et il en est de même 2p

de sa dérivée f . I = [(y(t) − z(t))x (t)+


0
Les fonctions (x → f (x + 1) − f (x − 1)) et (x → l f (x)),
(z(t) − x(t))y (t) + (x(t) − y(t))z (t)] d t.
étant continues et égales, le développement en série de Fourier
est unique et : On obtient :
∀n ∈ Z I = −2pR(h + R).
T T
1 1
f (t + 1)e−2ipnt/T d t − f (t − 1)e−2ipnt/T d t Vérifier qu’en notant :
T 0 T 0

T
P(x, y, z) = 3x 2 y + z 3 , Q(x, y, z) = 3y 2 z + x 3
1 et
=l f (t)e−2ipnt/T d t.
T 0 R(x, y, z) = 3xz 2 + y 3 ,
Or : ∂Q ∂P ∂P ∂R ∂Q ∂R
T T +1 on a : = ; = ; = .
1 −2ipnt/T 1 −2ipn(u−1)/T ∂x ∂ y ∂z ∂x ∂z ∂y

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
f (t + 1)e dt = f (u)e du
T 0 T 1 Ainsi, v est une forme fermée, donc exacte sur R3 .
On cherche une fonction f telle que :
= e2ipn/T cn ( f )
∂f ∂f ∂f
et, de même : =P; =Q; = R.
∂x ∂y ∂z
T
1 Une première condition est :
f (t − 1)e−2ipnt/T d t = e−2ipn/T cn ( f ).
T 0
∂f
2ipn (x, y, z) = 3x 2 y + z 3 .
De plus, cn ( f ) = cn ( f ). Donc finalement : ∂x
T On intègre par rapport à x :
2pn 2ipn
∀ n ∈ Z∗ 2i sin cn ( f ) = l cn ( f ). f (x, y, z) = x 3 y + xz 3 + g(y, z).
T T
D’où : ⎛ ⎞ ∂f ∂f
2pn Le calcul de et permet de préciser g.
sin ∂y ∂z
⎜ T ⎟
∀ n ∈ Z∗ cn ( f ) ⎜
⎝l − pn
⎟ = 0.

Finalement :
T f (x, y, z) = x 3 y + xz 3 + y 3 z + c, où c est une constante.

373
Analyse PC-PSI

y
−−→ • w : (x, y) −→ (u, v) = x y, est de classe C1 sur U .
Soit O M(u) = r (u)→

u (u). x

Puisque r (u + p) = −r (u), on a : • Par construction, w(D) = K .

−−→ −−→ y v
O M(u + p) = O M(u).

La courbe s’obtient en totalité en effectuant l’étude sur :


p p
− , . D K
2 2
p
Il y a une direction asymptotique en u = ± .
2
On cherche donc une asymptote verticale :
x u

2
lim x(u) = − . • w est une bijection de U dans U car :
u→± p2 2
√ y v √
2 u = xy et v=
⇔x= et y = uv.
Le signe de x + donne la position par rapport à l’asymptote. x u
2 • En tout point (x, y) de U , le jacobien de w est :
Avec Maple :
y x
X _1.4L8@:.0J ` D(u, v) y
= −y 1 = 2 x = 2v = 0.
8:@B38@:.L?:0L*I.GR12(J2?:0L.JE D(x, y)
.ZDR12*55R12*E!1;_ZKD)55)ED)55)HJ ^ x2 x

3 Ceci prouve que w est un C1-difféomorphisme de U dans lui-


même.
• La formule d’inversion des matrices donne :
2
D(x, y) 1
= .
1 D(u, v) 2v

• Puisque w(D) = K , l’aire de D est :


−3 −2 −1 0 1 2 3
D(x, y)
−1
dxdy = du dv
D K D(u, v)
1
−2 = b− ln(a) unités d’aire.
b

−3

La boucle de la strophoïde est décrite pour u variant de :


z
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

3p p
− à .
8 8
Son aire est :
p/8
1 2
A= r (u) d u.
2 −3p/8
O
√ y
√ 1 2− 2
Après calculs, A = 2 + ln √ unités d’aire.
2 2+ 2
x

On remarque que, pour tout (x, y) de D : Par raison de symétrie, le centre de gravité G, de coordonnées
(x G , yG , z G ) appartient à l’axe (Oz).
1 1 y
xy b et a. zdx d ydz
b a x 3
K
zG = = z d x d y d z.
1 1 y 2pR 3 K
Soit U = R+∗ × R+∗ , K = ,b × , a , u = x y, v = . dx dydz
b a x K

374
Exercices : indications et réponses

Utilisons les coordonnées sphériques. Deuxième méthode

zdx d ydz En utilisant les coordonnées polaires.


K
p/2 1
p p/2 R 2
3 pR 4 (x+y) d x d y = (cos t+sin t) d t r2 d r = .
= r d r cos u sin u d u d w = . K 0 0 3
−p 0 0 4
3R Troisième méthode
Finalement, la cote de G est : z G = .
8
La formule de Green-Riemann permet d’écrire, en notant D le
Reconnaissons un ellipsoïde. bord orienté dans le sens positif du domaine K :
Soit le changement de variable défini par :
x2
3 3 (x + y) d x d y = + xy d y
R −→R K D 2
w:
(u, v, w) −→ (x, y, z) = (au, bv, cw) 1
1 − y2 2
= +y 1 − y2 d y = .
2 3
Avec Maple : 0

X _1.4L8@:.0J `
1>8@1?1.8@:.)=L]'*2)G['*2&G*IY'*D-E Soit K le compact délimité par le triangle, D son bord
]ZD*55*E[ZD)55)EYZD-55-E731=ZK*/E*/E*/HE orienté.
B];0ZA:];=J ^
y
C

1
A x
0.5
0
z
-0.5 B
−1
−3 −2 Osons la formule de Green-Riemann pour calculer l’aire du tri-
−2 −1 angle :
−1 y x
0 0
1
2 1
32 dx dy = xdy
K D
w définit un automorphisme de R3 , donc un C1-difféo- 1
1 3 −1
1
morphisme de R3 sur R3 . Son jacobien est indépendant de = x − dx + xdx + x dx
−1 2 1 3 4
D(x, y, z) = 3 unités d’aire.
(u, v, w) : = abc.
D(u, v, w)

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
Le domaine E est l’image par w de la boule : Le théorème de Cauchy-Lipschitz s’applique car l’appli-
D = {(u, v, w)|u + v + w 2 2 2
1}. cation (y −→ sh y) est de classe C1 .

Le volume de E est : L’application nulle est solution de l’équation différentielle.


4p Donc c’est la seule solution maximale qui s’annule. On cherche
dx dydz = abc d u d v d w = abc unités de les solutions qui ne s’annulent pas.
E D 3
y
volume. Une telle solution vérifie = 1 et :
sh y

Première méthode y0 x−x0


y = 2Argth th e .
Par raison de symétrie : 2

(x + y) d x d y = x dx dy + ydxdy Le domaine de définition de ces fonctions est :


K K K
1 (1−x2)1/2 1
2 y0
=2 ydy dx = (1 − x 2 ) d x = . − ∞, x0 − ln th .
0 0 0 3 2

375
Analyse PC-PSI

y t 0 X
D(x, y, z)
4 – Le jacobien de w est : = 0 t Y = −ht 2 .
D(X, Y , t)
0 0 −h
Il ne s’annule pas sur K 0 . Donc :
2
1
1
dx dydz = ht2 d X dY dt = hA(D)
K 0 D 3
−4 −2 0 2 4 x
où A(D) est l’aire de la base du cône.
−2

Le théorème de Cauchy-Lipschitz s’applique car l’ap-


−4 plication (x −→ sin x) est de classe C1 .

La fonction sinus s’annule pour x = kp (k ∈ Z), donc les fonc-


−x 2 −y 2 tions constantes (x −→ y(x) = kp (k ∈ Z)) sont des solutions
La fonction (x, y) −→ e est continue et posi-
tive, donc : de l’équation.

2
−y 2 2
−y 2 On cherche les solutions telles que :
e−x dx dy e−x dx dy
Ca/2 Ka

2
−y 2 ∀x y(x) ∈]kp, (k + 1)p[ (k ∈ Z).
e−x d x d y.
Ca

Par passage en coordonnées polaires, on obtient : Une telle solution vérifie y = sin y, soit :

2
a/2 2 2 2
p 1 − e−a /4
e−x d x p 1 − e−a /2
. dy
= d x.
−a/2 sin y
On fait tendre a vers +∞ :
+∞ 2 √ Après intégration :
e−x d x = p.
−∞
y
∃c ∈ R ln tan = x − c.
2
3
1) Soit M(x, y, z) un point de R .
y
M ∈ C ⇔ ∃m ∈ D M ∈ [O, m] Puisque y ∈]kp, (k + 1)p[, tan garde un signe constant.
⎧ 2

⎨x = t X Pour k = 2 p, on obtient : y = kp + 2Arctan (ex−c ).
⇔ ∃ (X, Y ) ∈ D ∃ t ∈ [0,1] y = tY


z = h(1 − t) Pour k = 2 p + 1, on a : y = (k + 1)p − 2Arctan (ex−c ).
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

Ces équations caractérisent un point M du cône K et sont une y


représentation paramétrique de K . 8
3 3
R −→R 6
2) Soit w :
(X, Y , t) −→ (x, y, z) = (t X, tY , h(1 − t)) 4
1 3
• La fonction w est de classe C sur R . 2
• Le cône C est l’image par w du compact :
−4 −2 0 2 4 x
K = {(X, Y , t) | (X, Y ) ∈ D et t ∈ [0, 1]}. −2

• L’ensemble K 0 des points intérieurs à K est : −4


−6
K 0 = {(X, Y , t)|(X, Y ) ∈ D0 et t ∈]0, 1[}.
−8
– La restriction de w à K 0 est injective.

376
Exercices : indications et réponses

La solution maximale est donc définie sur R+ . Le point M


1) Soit I le domaine de définition de f et g la fonction
s’éloigne sur le demi-axe (Oy) lorsque le temps t tend vers +∞.
définie sur −I par : g(x) = − f (−x).
La fonction g est solution du même problème de Cauchy que v2 1
• y02 − 2 < 0.
f . Donc g = f , I = −I et f est impaire. m y0
2) On suppose que I est borné : I =] − a, a[, avec a ∈ R. La vitesse y s’annule, à l’instant t1 , lorsque :
La fonction f est croissante sur I .
Donc : v2 1
∀ x 0 f (x) 0. y1 = 2 − y02 .
m v2 1
2
Puis : m y0
∀x 0 0 f (x) 1. On a :
y
du
Intégrons : t1 = 1 .
∀x 0 0 f (x) x.
y0 v2 1 1
y02 +2 −
m u y0
La fonction f est alors croissante et majorée sur I . Elle admet
un prolongement par continuité en a. La fonction prolongée est L’abscisse du point mobile croît de y0 à y1 lorsque t croît de 0 à
C1 et est solution de l’équation, ce qui contredit le fait que f t1 , sa vitesse est alors positive. Puis le point rebrousse chemin.
est une solution maximale. Donc I n’est pas borné, I = R. Son abscisse décroît, sa vitesse est négative.
3) Puisque la fonction f est strictement croissante, on peut L’abscisse du point M décroît de y1 à 0. Elle tend vers 0 lorsque
écrire : t tend vers t2 défini par :
∀ x 1 0 < f (x) e−x f (1) .
y1
du
Or f (1) > 0, donc f est intégrable sur R+ et : t − t2 = .
y0 2 1 1
lim f (x) = l ∈ R. y02 + 2 vm −
u y0
De plus : ∀ x 0 f (x) < l et : ∀x 0 f (x) > e−xl .
Toutefois, lorsque t tend vers t2 , la vitesse du point M tend vers
Ainsi :
−∞. La solution ne peut être prolongée au-delà de t2 . La solu-
∞ ∞
1 tion maximale est alors définie sur [0, t2 [.
f (x) d x = > e−xl d x = et > 1.
0 0 l
D’après le théorème des valeurs intermédiaires : 1) L’application ((t, x) −→ sin(t x)) est de classe C1
2
sur R . Le théorème de Cauchy-Lipschitz s’applique. Pour tout
∃ a ∈ R+∗ f (a) = 1
couple (t0 , x0 ) de réels, il existe une unique solution maximale
∞ ∞
1 w de l’équation différentielle telle que : w(t0 ) = x0 . De plus,
Ainsi : f (x) d x = − 1 < e−x d x = .
a a e cette application w est définie sur un intervalle I =]b, a[ et vé-
1 rifie :
D’où < 1 + .
e ∀ t ∈ I |w (t)| 1.

v2 On suppose que a ∈ R.
La fonction y est solution de y = −
.
my 2 La fonction w est intégrable sur [t0 , a[. Donc, w admet une
Multiplions les deux membres de l’équation différentielle limite réelle en a. Prolongée par continuité, elle est aussi déri-
par 2y . vable à gauche en a et w (a) = sin(aw(a)). Ceci contredit le

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
v2 v2 1 1 fait que w est maximale.
On a : 2y y = −2 2 y donc y 2 = y02 + 2 − . On a prouvé par l’absurde que a = +∞.
my m y y0
On montre de même que b = −∞ et ainsi I = R.
Traitons le cas y0 > 0. Il y a deux possibilités.
2) On pose : yb (t) = xb (−t).
v2 1 La fonction yb est définie sur R, elle vérifie l’équation différen-
• y02 −2 0.
m y0 tielle et yb (0) = b. Donc, yb = xb . La fonction xb est paire.
Dans ce cas, la fonction y est toujours positive et : De plus, la fonction −xb est solution du même problème de
Cauchy que x−b . D’où :
v2 1 1
y = y02 + 2 − . x−b = −xb .
m y y0

On en déduit : 3) On suppose qu’il existe un réel t0 tel que : xb (t0 ) = 0. La


y fonction nulle est solution de l’équation différentielle. D’après
du
t= . l’unicité dans le théorème de Cauchy-Lipschitz, on sait que xb
y0 v2 1 1 est l’application nulle. Ceci est faux, donc xb est à valeurs stric-
y02 +2 −
m u y0 tement positives.

377
Analyse PC-PSI

4) Alors t1 y1 = p, y2 = y1 , t2 y2 = 2p. Donc, t2 = 2t1 .


On montre de même que, pour tout entier k impair :
y
5 1
tk+1 = 1+ tk
k
et
1 1
4 w(tk+1 ) = yk+1 − tk+1 = yk − tk − tk = w(tk ) − tk .
k k

Que se passe-t-il si k est pair ?


3
w(tk+1 ) = yk+1 − tk+1
= [yk + (tk+1 − tk )] − tk+1 = yk − tk = w(tk ).
2
y = fb(t) En définitive, pour tout entier naturel j :

1 ⎨w(t2 j +2 ) − w(t2 j +1 ) = − 1 t2 j +1
G3 2j + 1
⎩w(t ) − w(t ) = 0
G2 2 j +1 2j
G1
0 On additionne ces expressions :
t1 t2 t
1 2 3 4
On note I = {t 0; ∀ u ∈ [0, t] xb (u) f b (u)}. 1 1
w(t2 j +2 ) − w(t2 j ) = − t2 j +1 < − t1 .
On sait que xb (0) = fb (0) = b et que xb (0) = 0 et fb (0) = 1. 2j + 1 2j + 1
Il existe donc d > 0 tel que : [0, d] ⊂ I . Supposons I majoré et
D’où :
notons u = sup I . La continuité des fonctions xb et fb entraîne n
que u est dans I et : 1
w(t2n+2 ) < − t1 + b.
2j + 1
xb (u) f b (u). 0

Or l’application f b est dérivable à droite en tout point et : 1


Or la série diverge et w(0) > 0.
+ + 2j + 1
∀t ∈ R f b (t ) sin(t f b (t)).
Il existe donc u > 0 tel que : f b (u) = 0.
Plus précisément :
∀ t ∈ R+ \ 2pZ f b (t + ) > sin(t f b (t)). D’après la question 4), on en déduit qu’il existe t0 > 0 tel que :

Il existe donc un voisinage à droite de u sur lequel : xb (t0 ) = t0 .


xb (t) < fb (t).
On considère la fonction c définie sur R+ par :
Ce voisinage est contenu dans I et I = R.
5) On appelle, pour k dans N, (tk , yk ) les coordonnées du point c(t) = xb (t) − t.
d’intersection du graphe de la fonction f b avec Gk et w la fonc-
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

tion définie sur R+ par :


Elle est strictement décroissante sur R+ . En effet, les points tels
w(t) = f b (t) − t. que : xb (t) = 1 sont des points isolés.

378
Index
A uniforme d’une suite de fonctions, 95
Adhérent, 50 uniforme sur tout segment, 97
Algorithmique, 184, 305 uniforme sur tout segment d’une série de fonctions, 99
Application uniforme sur tout segment d’une suite de fonctions, 97
bornée, 40 Convergence normale
composante, 66 et dérivation d’une série de fonctions, 176
coordonnée, 66 Convergence uniforme
de classe Ck , 124 et dérivation d’une série de fonctions, 176
linéaire continue, 78 et dérivation d’une suite de fonctions, 174
lipschitzienne, 76 et intégration, 174, 176
Argument, 69 Coordonnées
cylindriques, 295
B sphériques, 296
Boule Courbe intégrale d’un champ de vecteurs, 303
fermée, 39 Critère de Cauchy, 20
ouverte, 39 Critère spécial des séries alternées, 20
Croissance de l’intégrale, 200
C
Champ de scalaires, 279 D
Champ de vecteurs, 279 D2p , 266
Changement de variables, 164, 194, 290, 294 Dérivabilité en un point, 117
Circulation d’un champ de vecteurs, 279, 286 Dérivation d’une série de fonctions, 176
CM2p , 255, 262, 267 Dérivée k -ième, 125
Coefficients Développement décimal, 17
de Fourier, 256 Développement limité
trigonométriques, 258 d’une primitive, 172
Compact, 52 de la dérivée, 173
élémentaire, 287 Développement en série
Comparaison à une série numérique, 199 binôme généralisé, 247
Comparaison avec une intégrale, 12 cosinus, 15, 249
Constante d’Euler, 9
exponentielle, 15, 249
Continuité, 68
logarithme, 249
par morceaux, 109
sinus, 15, 249
sur une partie, 73
Difféomorphisme, 127
Convergence
Disque de convergence, 233
en moyenne, 146
Distance, 39
en moyenne quadratique, 264
normale en série de Fourier, 269
normale d’une série de fonctions, 99
E
normale sur tout segment, 100 Équation
simple en série de Fourier, 270 à variable séparables, 301
simple d’une série de fonctions, 93 de Ricatti, 300
simple d’une suite de fonctions, 93 différentielle non linéaire, 299
uniforme d’une série de fonctions, 99 incomplète, 301
Index

Espace Intégrale
préhilbertien (C2p , ( | )), 264 absolument convergente, 195
vectoriel D2p , 267 convergente, 193
Espace vectoriel normé, 36 curviligne, 281
Exponentielle, 102, 108 d’une application continue par morceaux sur un
complexe, 23, 26, 102, 108 segment, 133
de Bertrand, 202
de Riemann, 194
F
divergente, 193
Familles de polynômes orthogonaux, 209 double, 288
Fermé, 51 triple, 293
Fonction(s) Intégration
caractéristique, 144 approchée, 154
continue par morceaux, 109 par parties, 164
de carré intégrable, 208 Intervalle de convergence, 233
développable en série de Fourier, 262 Ligne de champ d’un champ de vecteurs, 303
développable en série entière, 243 Limite
dominée, 70 d’une application, 64
z, 94, 101, 106, 216 d’une suite, 41
en escalier, 108 Lipschitzienne, 76
équivalentes, 71
exponentielle, 178 N
exponentielle complexe, 24, 26, 102, 108 Norme(s), 36
exponentielle réelle, 15 d’algèbre, 83
Gamma, 205, 216 d’application linéaire, 82
lipschitzienne, 76 de la convergence uniforme, 95
m, 94, 99, 101, 106 équivalentes, 43
négligeable, 71 Norme de la convergence
régularisée, 266 en moyenne, 146, 208
somme, 93 en moyenne quadratique, 149, 208
T -périodiques, 272 Noyau de Dirichlet, 261, 270
Forme différentielle, 280
exacte, 281, 283 O
fermée, 284, 285 Orbite, 303
Formule Ouvert, 49
de Fubini, 287, 288, 294 Ouvert étoilé, 284
de Green-Riemann, 297
de Parseval, 265, 267 P
c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit

de Stirling, 28 Partie
de Taylor, 169 bornée, 40
de Taylor avec reste intégral, 169 compacte, 52
de Taylor-Young, 173 fermée, 51
du binôme généralisée, 247 ouverte, 49
Partie régulière, 170
Point
G-I adhérent, 50
Gradient d’un champ de scalaires, 279 intérieur, 48
Hypothèse de domination, 213, 216-218, 220 Polynômes
Inégalité de Laguerre, 210
de la moyenne, 143 de Hermite, 210
de Taylor-Lagrange, 170 de Legendre, 210
des accroissements finis, 166 de Tchebychev, 210
triangulaire, 36, 39 trigonométriques, 110, 255

380
Index

Premier théorème de Weierstrass, 110 Somme


Primitive d’une série convergente, 6
d’une application continue, 161 de Riemann, 134
d’une application continue par morceaux, 161 partielle, 6
Produit de Cauchy Subdivision
de deux séries entières, 237 adaptée, 109
de séries numériques, 24 d’un segment, 108
Produit scalaire Suite(s)
sur l’espace des fonctions continues de carré équivalentes, 53
intégrable, 209 bornée, 40
sur l’espace des fonctions continues sur un segment, de Cauchy, 20, 47
149 divergente, 43
Prolongement par continuité, 69 dominée, 52
négligeable, 53
R Suite de fonctions
Rayon de convergence, 232, 234, 235 simplement convergente, 93
Règle uniformément convergente, 95
de comparaison, 11 uniformément convergente sur tout segment, 97
de d’Alembert, 14
Représentation décimale impropre, 19
Reste d’ordre n d’une série convergente, 7
T
Reste intégral, 170 Théorème
d’approximation, 109
S d’intégration terme à terme d’une série de fonctions,
Série 215
absolument convergente, 22 d’interversion des limites pour une série de fonctions,
alternée, 20 104, 105
convergente, 6 d’interversion des limites pour une suite de fonctions,
103
de Bertrand, 16
de continuité d’une fonction dépendant d’un
de Fourier, 260
paramètre, 216
de Riemann, 11
de convergence dominée de Lebesgue, 212
de Riemann alternée, 24
de dérivabilité d’une fonction définie par une intégrale,
de Taylor, 244
218
divergente, 6
de Dirichlet, 270
entière, 231
de Fubini, 288
géométrique, 6
de Poincaré, 285
grossièrement divergente, 6
de Stone-Weierstrass, 110
harmonique, 6, 8
de Weierstrass, 110
numérique, 6

c Hachette Livre – H Prépa / Math , 2e année, PC/PSI. La photocopie non autorisée est un délit
fondamental du calcul différentiel et intégral, 162
semi-convergente, 23
Travaux dirigés d’algorithmique, 184, 305
Série de fonctions
normalement convergente, 99
normalement convergente sur tout segment, 100
U-V
simplement convergente, 93 Uniformément
uniformément convergente, 99 convergente, 99
Solution maximale d’une équation différentielle, 300 Vecteur unitaire, 36

381
Analyse
2 année PC-PC* PSI-PSI*
e

1. Séries numériques 6. Lien entre dérivation et intégration


2. Espaces vectoriels normes 7. Fonctions intégrables
3. Continuité 8. Séries entières
4. Suites et séries de fonctions 9. Séries de Fourier
5. Dérivation, intégration des fonctions 10. Calcul différentiel
vectorielles

le savoir-faire Hachette au service des prépas


MATHÉMATIQUES PHYSIQUE CHIMIE
Maths MP-MP' Optique ondulatoire MP-MP' PC-PC PSI-PSI' PT-PT' Chimie PC-PC
Algèbre-Géométrie PC-PC PSI-PSI* Ondes MP-MP' PC-PC PSI-PSI' PT-PT' Chimie MP-MP' PT-PT'
Analyse PC-PC PSI-PSI* Électromagnétisme MP-MP' PC-PC PSI-PSI' PT-PT' Chimie PSI-PSI'
Thermodynamique MP-MP* PC-PC PSI-PSI' PT-PT'
Mécanique du solide et des systèmes MP-MP* PC-PC*
Mécanique des fluides PC-PC PSI-PSI'
Électronique PSI- PSI*

Optique Chimie
2* année
ondulatoire

EXERCICES
PROBLÈMES
Des rappels de cours et de nombreux exercices
corrigés pour s'entraîner toute l'année
et pour préparer les concours

TOUT LE PROGRAMME
EN UN SEUL VOLUME

www.hachette-education.com
14/5633/4
ISBN 978-2-01-145633-5

I.S.B.N.
9 »7i 978-2-01-181903-1 H HACHETTE
Supérieur

Vous aimerez peut-être aussi