UPMC-4M049 Théorie Analytique des équations différentielles ordinaires 05/05/2015
Examen premitre session : corrigé succinct
Exereice 1, __1. Expliciter les solutions et représenter V'allure du portrait de phase du syst®me
différentiel dans R? suivant :
—5a(t) — 12y(2)
20(t) — 5y(t)
al(t) = —Ba(t) ~ 12y(¢) + Tsin((2(t) — y(0))?)
(8) — Sy(t) — eos(2(0)) +1 .
Que peut-on dire des solutions de condition initiale proche de 0? Justifier & l'aide d’un
résultat du cours.
Corrigé. 1. Tl s'agit d’un aystime linéaire & coeffcient constant, dont la matrice est A=
GC ): Tes valeurs propres sont complexes conjuguéeset sont As, = ~5 +t iv6. Des
‘vecteurs propres respectifs sont les vecteurs (i¥6,1) pour \_ et (iv, 1) pour A,. On
utilise comme base les parties réclles et imaginaires des vecteurs propres. On considére
done la matrice de passage
6
o)*
¥°) P™1, et on sait que les solutions sont alors données par
“8
26
Ona ator A= P (,
(7) M,,(R) et p: R + R™ deux applications continues telles que
f JAQ)II\at < too et [ I(0)|| dt < +00.
A
Démontrer que toutes les solutions de I'équation différentielle
sont définies & tout temps et bornées dans le futur.Corrigé. Comme on ne suppose pas a priori que les A(t) commutent, on ne dispose pas de
formule explicite (avec exponentielle) pour les solutions. En revanche, si on note a(t) = {|| A(®)|||
et b(t) = [\p(é)]], om a Vinégalité
lle"@)I) < a()lla(2)|| +0).
D'aprés le lemme de Gronwall, on alors pour tout ¢ oi la solution est définie, |lx(t)|| < p(t) ot
pest la solution du probléme de Cauchy p'(t) = a(é)p(t) + 6(t), p(0) = |/x(0)||. Or, nons avons
vu A de multiples reprises en cours que ce probléme a une solution explicite définie sur R :
p(t) = exp (fia as) (Con + [oo (- i) au) as) :
Tl ne peut done pas y avoir explosion en temps finie et les solutions sont définies & tout temps.
Enfin, la fonetion p donnée ci-dessus est bornée sur (0, tool d’aprés Vhypothdse faite. Tl en est:
donc de méme pour les solutions x(t).
Exercice 3. Soient p et f deux fonctions continues sur V'intervalle [0, 1]. On cherche A savoir
s'il existe ume application 2 : [0,1] ++ R de classe C? solution du probléme suivant
Ve € [0,1], —2"(t) + p(d)2(t) = F)
2(0) =2(1) =0.
1, Les théorémes dut cours s'appliquent-ils directement au probléme (1)?
2, Justifier que chacun des deux problémes
oy {“ € [0,1], —a"(t) + plt)a(t) = Fle)
2(0) =2"(0) =0,
‘Wt € [0,1], —a”(t) + r(t)a(t)
(0) =0, 2/(0) =1
admet une unique solution de classe C2, On notera respectivement y et 2 ces solutions.
3. Montrer 2 est solution de (1) si et seulement si il existe A € R tel que x = Ay +z ot
dy(1) + 2(1) = 0.
4, En déduire que si le probl&me homogéne
{“ € [0,1], —2"(d) + p(é)a(t) =0
(0) =2(1) =0
admet une unique solution alors il en est de méme pour (1).
5. Montrer que si p(t) est positif pour tout t, (1) posséde une unique solution.
Corrigé. 1. Non! Le théoréme de Cauchy-Lipschitz s’applique avee une condition sur 2(0)
‘et 2'(0). Ici, les conditions portent sur x(0) et 2(1).
2. On peut appliquer Cauchy-Lipschitz grace A V'astuce habituelle qui consiste & voir un
systéme d’ordre 2 en dimension 1 comme un systéme d’ordre 1 en dimension 2, Comme
il s'agit de la version “linéaire” de Cauchy-Lipschitz, les solutions sont définies & tout
temps.
3. Six est solution de (1) alors \ = «/(0) convient. En effet, x — z vérifie le méme probléme
de Cauchy que Ay, et par unicité on a alors x —z = dy. L’autre implication est une
vérification immédiate.4. Sim, et x2 sont deux solutions distinctes de (1), alors leur différence est une solution
non nulle du probleme homog’ne. Done Punicité dans le probleme homogéne (qui admet
toujours la solution nulle) implique I’uncité dans (1).
Réciproquement, si u est une solution non nulle du probléme homogéne, alors, par la
question précédente, appliquéo au cas ot f = 0 (dans ce cas la fonction z est nulle), on a
u= Ay et Ay(1) = 0. comme t est non nulle, \ est non nulle done y(1) = 0. ILy a alors
deux cas. Si z(1) est nul, alors, toute fonction de la forme Ay-+ 2 est solution de (1), et il
2y a pas unicité, $i 2(1) est non nul, alors, on n’a jamais de A tel que Ay(1) + (1) = 0,
et il n’y a pas existence au probleme (1).
5. D'aprés la question précédente, il suffit de vérifier que le probléme homoge a une unique
solution.
On sait que 0 en est solution. Done seule 'unicité peut poser probléme, Supposons que
Yon ait une solution x non identiquement nulle. Soit T un intervalle maximal sur lequel
x est > 0. La solution « s’annule aux bones de I. L’hypothése implique que sur I,
2"(t) = p(t) 2(t) > 0. La fonction « est done convexe sur I, Comme elle est nulle aux
bores, elle doit étre négative sur I. Contradiction, sauf si I est vide. On raisonne de
méme pour montrer que z n’est jamais < 0. Il y a done une unique solution au problén
homogéne : la solution nulle,
Exercice 4. On considare l’équation différentielle définie sur IR? suivante :
v=)
¥Q) =~ a(t? - y(t)u(0 - 2(0.
1. Expliciter Ia solution qui passe par le point (0,1) A t= 0. Indication : elle est périodique
ot reste & distance constante de l’origine! On note u cette solution,
2, Calculer la matrice dans la base canonique de la différentielle du champ de vecteur associé
A cette équation différentielle. On note A(t) cette matrice, au point u(t).
3. On note R(t) la résolvante de équation linéaire X"(t) = A(#)X(i), entre les temps 0 et
t. Donner une équation différentielle vérifiée par det R(t). Calculer det R(2n).
4, Justifier que Papplication de premier retour sur Paxe des y est bien définie et contractante
au voisinage de (0,1). En déduire le comportement des solutions voisines de Porbite
périodique pour de grandes valeurs de t. Faire un rapide dessin.
Corrigé. 1. La courbe u(2) = (sin(l), cos(2)) convient,
s, 0 1
2. La matrice recherchée est (op tots): En (z,y)
u(t), on obtient
0 1
A) = (2 sin(t) cos(?) sent?)
3. Diaprés le cours, on a Péquation différentielle 4 det R(¢) = trace(A(t)) det R(t). Comme
la trace de A(t) est —2cos*(t) = —1 —cos(2t), on peut résoudre explicitement: ’équation
différentielle :
det R(t) = exp (fo 1 cos2s)és)
En £ = 2n, on obtient det R(2n) = exp(—27).
1. Si Pon n'est pas familier avec la notion de fonction convexe, on peut raisonner sur Ia dévivée de 2 qui doit
‘tre eroissante...
Arnaudiès, Jean-Marie-Problèmes de Préparation À L'agrégation de Mathématiques. 3, Analyse - Séries, Séries de Fonctions, Séries Entières-Ellipses (1997)
Arnaudiès, Jean Marie-Problèmes de Préparation À L'agrégation de Mathématiques. 2, Algèbre Bilinéaire Et Géométrie, Groupes Classiques, Calcul Différentiel, Applications Géométriques-Ellipses (1999)