L. LAURAND ect A. LAURAS
MANUEL
ETUDES GRECQUES ET LATINES
Ouvrage couronné par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
et par l'Association des Etudes Grecques
TOME II
ROME
GEOGRAPHIE, HISTOIRE, INSTITUTIONS ROMAINES
LITTERATURE LATINE, GRAMMALIRE HISTORIQUE LATINE
Edition entigrement refondue
14e EDITION
revue et corrigée
Alii P
AeCTE CURR aLGIT
PARIS
EDITIONS A. et J. PICARD et Cie
1970EXTRAIT
DE LA PREFACE DE LA PREMIERE EDITION
Ce Manuel des études grecques et latines renferme l’ensemble des
faits et des idées indispensables a la connaissance de Vantiquité
classique, a la lecture des auteurs grecs et latins.
Fruit d’un long travail, il est, bien plus encore, le fruit de Vexpé-
rience. Professeur depuis de longues années, j'ai presque toujours cu
pour éléves des jeunes gens ayant terminé leurs études secondaires et
désireux de se former a la philologie classique en vue de la licence
és lettres, de l'enseignement ou de travaux personnels. On m’a demandé
de publier le résumé des cours que j'ai eu & professer.
Mon désir a été de fournir surtout des faits, et, autant que possible,
séparés des théories hypothétiques. J’y ai été grandement aidé par le
progrés de la philologie durant les vingt années qu’a duré la compo-
sition de ce Manuel. La méthode a progressé ; la science s'est faite
plus positive, plus stire et, en méme temps, plus souple, plus fine.
Si j'ai pu largement profiter de ce progrés, — par exemple pour
esquisser la syntaxe historique grecque ou l’évolution du style, du
talent de certains auteurs, — je ne me dissimule pas les difficultés
qui restent encore.
Je n'ai pu donner toujours les raisons de mes opinions ; mais je me
suis efforcé de faire qu’on pit se reporter aisément aux ouvrages déve-
loppés qui traitent de chaque matiére. Loin de prétendre a les rem-
placer, je voudrais, au contraire, aider a s’en scrvir, Aussi me suis-je
astreint & suivre dans chaque partie le plan adopté dans les ouvrages
les plus usuels ; j'ai aussi conservé, autant que j’ai pu, les exemples
connus, les énoncés ordinaires, au risque de faire paraitre ma dépen-
dance & l’égard de certains auteurs beaucoup plus grande qu'elle
n'est en réalité.
Je me suis efforcé de faire connaitre moins les résultats de mes
propres recherches que Vétat actuel de la science. Rarement, j’ai attiré
Vattention sur un texte peu connu ; presque toujours, quand je m’écarte
dune opinion généralement admise, je le fais, appuyé principale-
AIr
ment sur un fait ou un texte historique, mais aussi d’accord avec
Vopinion d’un ow de plusieurs spécialistes. Aussi, quand on me
trouvera en contradiction avec des ouvrages d’une valeur reconnue,
on voudra bien se dire que j’ai longtemps réfléchi avant de me poser
en contradicteur et que je ne suis jamais seul de mon avis.
Quoique je me fonde surtout et avant tout sur les textes et les monu-
ments anciens, je n’aurais évidemment jamais pu indiquer & leur
sujet Vétat actuel de la science si je ne m’étais aidé des travaua
modernes. Je ne saurais dire tout ce que je dois 4 V’Antike Kunst-
prosa de Norden, aux Littératures grecques de Christ-Schmid,
Croiset, Mahaffy, Wright, aux Littératures latines de Schanz,
Martini, Teuffel-Kroll, Pichon, @ la Poésie latine de Plessis, aux
Grammaires grecques de Koch, Kiihner-Blass-Gerth, Jannaris,
Gildersleeve, aux Grammaires latines de Stolz-Schmalz, Drager,
Kiithner, Riemann-Lejay, aux grammaires comparées et travaux
linguistiques de Brugmann, Meillet, V. Henry, Lindsay, Skutsch,
Niedermann, Ernout, etc. Du moins ai-je pu citer a leur place ces
auteurs et bien d’autres. Mais que de fois un simple compte-rendu
m’a permis de redresser une erreur, que de fois ’ opinion exprimée est
le résultat de longues lectures, de lentes comparaisons entre des articles
dispersés dans les revues et qu’il serait infini d’énumérer ! Je ne puis
que regretter de n'avoir pu donner place a tous les travaux dont je
reconnais la valeur; j’at di me borner aux plus indispensables.
Cependant, on trouvera dans ceux-ci l'indication des autres et l'on
pourra, j’espére, rendre ainsi justice a tous les travailleurs qui ont fait
progresser la philologie.
Louis Lauranp.