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Revue des sciences religieuses

86/1 | 2012
Varia

Jean GRONDIN, Hans Georg Gadamer. Une biographie


Grasset, Paris 2011, 535 p.

Philippe Capelle-Dumont

Éditeur
Faculté de théologie catholique de
Strasbourg
Édition électronique
URL : http://rsr.revues.org/1628 Édition imprimée
ISSN : 2259-0285 Date de publication : 1 janvier 2012
Pagination : 92-93
ISSN : 0035-2217

Référence électronique
Philippe Capelle-Dumont, « Jean GRONDIN, Hans Georg Gadamer. Une biographie », Revue des sciences
religieuses [En ligne], 86/1 | 2012, mis en ligne le 01 janvier 2012, consulté le 03 octobre 2016. URL :
http://rsr.revues.org/1628

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Jean Grondin, Hans Georg Gadamer. Une biographie 1

Jean GRONDIN, Hans Georg Gadamer.


Une biographie
Grasset, Paris 2011, 535 p.

Philippe Capelle-Dumont

RÉFÉRENCE
Jean GRONDIN, Hans Georg Gadamer. Une biographie. Grasset, Paris 2011, 535 p.

1 C’est une véritable somme, sans équivalent, que Jean Grondin, professeur de philosophie à
l’Université de Montréal, vient de faire paraître en langue française (édition allemande
originale : H.G Gadamer. Eine biographie, Tübingen, Mohr Siebeck, 1999) avec cette
biographie consacrée au grand maître de l’herméneutique contemporaine, Hans-Georg
Gadamer disparu en 2002 à l’âge de 102 ans. Disciple fervent et ami personnel de Gadamer
à partir des années 1990, J. G. était assurément le plus qualifié pour conduire une
entreprise de cette dimension. Il nous a en effet habitués depuis de longues années à des
travaux d’exceptionnelle qualité sur l’histoire et le destin actuel de l’herméneutique (
Hermeneutische Wahrheit ? 1982 ; Einführung und die philosophische Hermeneutik, 1991 ;
L’horizon herméneutique de la pensée contemporaine, 1993 ; Le tournant herméneutique de la
phénoménologie, 2003 ; L’herméneutique, « Que sais-je ? », 2006, rééd. 2011). Le présent livre,
divisé en dix-huit chapitres vigoureux, aborde aussi bien la naissance et l’enfance de
Gadamer que ses premières années d’études à Marbourg et sa rencontre décisive avec
Heidegger ; il traite avec une remarquable documentation de sa confrontation au choc
nazi et de la mise en péril de sa propre carrière académique, de ses longs enseignements à
Heidelberg et sa mise « en route vers l’herméneutique », du moment de la publication en
1960 du chef d’œuvre inattendu – qui allait devenir l’ouvrage de référence de la
philosophie herméneutique contemporaine – : Vérité et méthode (« Gadamer avait enfin
produit un gros livre ! », p. 378) jusqu’aux rencontres interrompues à partir de 1977 avec
Jacques Derrida. Une impressionnante bibliographie de facture fondamentale puis

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secondaire clôt cette production éditoriale magistrale, rédigée avec un évident soin
d’écriture, qui devrait ainsi devenir le repère naturel non seulement des étudiants en
philosophie et en théologie, mais aussi des chercheurs en herméneutique fondamentale
comme en épistémologie des savoirs. On ne perdra certes pas de vue le motif déclencheur
de la rédaction d’un tel ouvrage, évoqué en introduction puis nettement exprimé en
appendice – qui est à relier à la querelle, au milieu des années 1980, autour de
l’implication de certains penseurs allemands dans la cause du nazisme. Entièrement
disculpé à cet égard, preuves à l’appui, Gadamer apparaît au terme de ces pages savantes
et pétillantes, comme le témoin et l’inspirateur, à ce jour non remplacé, d’une tradition
philosophique aujourd’hui encore en plein débat, donc vivante. Ayant traversé le 20e
siècle de part en part, jusqu’au tragique seuil de septembre 2001 inclus, il ne nous donne
pas seulement à saisir les déplacements et les incessants retours critiques sur soi de
l’herméneutique philosophique – nous prévenant ainsi contre certains raccourcis sur le
statut de cette science, devenus hélas parfois des lieux communs –, mais aussi à
comprendre le destin de celle-ci dans les champs éthique et politique. De ce point de vue,
sa lecture a sans doute à voir avec quelque chose comme l’universalité.

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