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Personnalité singulière par le symbolisme flamboyant de son langage musical et atypique par le
refus de toute référence au folklore national, il n'en demeure pas moins un compositeur
marquant de la musique russe de la fin XIXe siècle. Longtemps incompris des critiques et du
public, ce mystique de l'extase influencé par la théosophie et la synesthésie laisse une œuvre
profondément originale d'où se détachent son imposant corpus de dix sonates pour piano, son
Poème de l'extase pour grand orchestre, son Prométhée ou le Poème du feu et de nombreux
préludes et études au style virtuose et coloré.
Sommaire
1 Biographie
2 Œuvre
2.1 Piano
2.2 Orchestre
3 Style
4 Postérité
5 Discographie
6 Bibliographie
6.1 Monographies
7 Notes et références
7.1 Notes
7.2 Références
8 Annexes
Biographie
Au début des années 1880, il entre au corps des Cadets de l’École militaire de Moscou grâce à
son oncle. Il bénéficie alors d’un régime de faveur, puisqu’il peut faire plusieurs heures de piano
par jour, et s’exempter des exercices physiques. 1883 est l’année de ses premiers vrais cours de
piano, avec Nikolaï Zverev. En 1888, le jeune homme entre au Conservatoire de Moscou comme
élève de Vassili Safonov en piano et d'Anton Arenski en composition. C'est là qu'il rencontre un
autre élève, Rachmaninov, qui deviendra à la fois un ami et un rival. Il sera influencé par Chopin,
à qui il voue un culte tout particulier (la légende veut que le jeune Scriabine eût l'habitude de
dormir en ayant préalablement placé sous son oreiller quelques partitions de son maître). 1892
marque la fin de ses études au Conservatoire, sanctionnées par une médaille d’or en piano, et la
publication de ses premières œuvres. Il n'achève pas son cursus en composition car il accepte
mal l’esthétique de son professeur, Arenski, et s’y oppose.
Scriabine décide tout d'abord de devenir pianiste. Il commence sa carrière en 1892 et voyage
dans toute l'Europe. Cependant, un jour qu'il joue les Réminiscences de Don Juan de Liszt, il se
blesse à la main droite. Scriabine avait des mains relativement petites, et certains écarts imposés
l'obligeaient à forcer sur l'extension de sa main. Il commence à douter de sa carrière de virtuose
après que des médecins lui ont dit que les dégâts sont irréparables. Sa maladie lui permet
d’éviter le service militaire. Cette période de handicap est pour lui une période de doute intense
qui lui fait choisir la voie de la composition. Une fois ses capacités pianistiques retrouvées (les «
spécialistes » de l'époque s'étaient trompés), il décide de reprendre une carrière de pianiste,
mais il n'interprètera que ses propres compositions. Il débute en Russie, et obtient son plus
grand succès à Paris le 16 mars 1896, salle Érard. Lors de son séjour dans la capitale française, il
s’inscrit par ailleurs à la SACEM. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance du richissime
homme d'affaires Mikhaïl Morozov et de sa femme Margarita Morozova qui le lance dans son
salon musical de Moscou et devient son mécène.
À partir de 1904, le compositeur tient un journal personnel où sont notées ses réflexions
musicales et philosophiques. Scriabine poursuit une vie conjugale artificielle avec sa femme,
tandis que Tatiana de Schloezer et Margarita Morozova (devenue veuve) le rejoignent en Suisse
pour bénéficier de ses leçons. Sa vie personnelle est mouvementée : il quitte sa femme, et perd
sa petite fille Rimma en 1905, puis il part quelques semaines plus tard en Italie avec Tatiana de
Schloezer bientôt enceinte de sa fille Ariane. Cependant, Vera Issakovitch refuse le divorce.
Scriabine s’installe en couple sur la Riviera italienne, puis ne tenant plus compte de sa femme, il
se marie civilement avec Tatiana de Schloezer.
Il se lie avec Gueorgui Plekhanov (1865-1918), fervent partisan des idées marxistes. En 1907, il
s’installe à Paris avec Tatiana et signe un contrat de nombreux concerts avec Diaghilev, le
fondateur des Ballets russes. Puis il s’installe à Bruxelles (rue de la Réforme 45), et réfléchit
abondamment sur la synesthésie, résultat notamment de ses rencontres avec divers artistes et
philosophes. En 1908, c'est l'année de la naissance de son fils Julian Scriabine. En 1909, il
retourne en Russie, et continue à composer, tout en imaginant des projets grandioses alliant
couleur et musique. Il s’inspire des écrits du Père Louis-Bertrand Castel (1688-1757), inventeur
d’un clavecin qui associe couleurs et sons. Il continue ses tournées, notamment en Allemagne et
en Angleterre, où ses pièces sont de plus en plus reconnues.
L'année 1911 voit la naissance de sa fille Marina. En 1914, il revient à Moscou, et continue à
travailler sur ses projets grandioses. Son père décède la même année, et il ne tarde pas à le
suivre dans la tombe : Scriabine donne son dernier concert en avril et décède le même mois. Les
circonstances de son décès n’ont pas été éclaircies, certains la relient à une piqûre de mouche
charbonneuse qui aurait entraîné une infection sanguine, d'autres ont évoqué une pleurésie[réf.
nécessaire], ou un empoisonnement causé par un furoncle à la lèvre1.