Vous êtes sur la page 1sur 2

John Birks « Dizzy », benjamin d'une famille de dix enfants, naît le 21 octobre

1917, à Cheraw, Caroline du Sud aux États-Unis. Il débute la trompette à l'âge


de 12 ans en autodidacte et parvient à gagner une bourse pour le Laurinburg
Institute (Caroline du Nord). Cependant, il arrête l'école en 1935, et part à
Philadelphie pour essayer de devenir musicien professionnel.
Ses débuts
Gillespie rejoint Frankie Fairfax, et enregistre pour la première fois pour Roy Eldridge dans la
formation de Teddy Hill.
Il rejoint ensuite la formation de Cab Calloway. Les solos de Dizzy sont cependant peu appréciés
par son employeur qui appelle cela de la « musique chinoise ». Gillespie joue alors dans diverses
formations comme celle de Duke Ellington et effectue des arrangements pour Woody Herman.
Avec Bud Powell, Charlie Parker ou Thelonious Monk, il fréquente la pianiste et compositrice Mary
Lou Williams, qui lui donne des conseils et accompagne cette nouvelle génération de musiciens2,
qu'elle invite à son émission de radio hebdomadaire sur WNEW, Mary Lou Williams's Piano
Workshop3.
Mais en peu de temps, Gillespie ajoute ses propres ingrédients : vitesse d’exécution, acrobaties
musicales, harmonies originales. Il développe son propre style et son talent lui rapporte de jolis
contrats au sein d’orchestres triés sur le volet. Celui qu’il crée en 1946 regroupe autant Thelonious
Monk, Milt Jackson que John Coltrane.

Bebop
Il joue avec Charlie Parker dans des clubs de jazz tels que Minton's Playhouse et Monroe's Uptown
House (le berceau du bebop). Ses compositions (Groovin' High, Woody n' You, Anthropology, Salt
Peanuts, et A Night in Tunisia) sonnent radicalement différemment du swing de l'époque. Un de
leurs premiers concerts (au New York's Town Hall le 22 juin 1945) est seulement sorti en 2005.
Gillespie enseigne le nouveau style à de jeunes musiciens de la 52e rue, dont Miles Davis et Max
Roach.
Le groupe se sépare, après un séjour au Billy Berg Club à Los Angeles où le bebop reçoit un accueil
mitigé.
Contrairement à Parker, qui aime jouer dans des petites formations et occasionnellement en tant que
soliste dans des big bands, Dizzy Gillespie préfère diriger un big band; il tente l'expérience pour la
première fois en 1945, mais le succès n'est pas trop au rendez-vous.
Après ses travaux avec Charlie Parker, Gillespie mène d'autres petites formations avec des
musiciens tels que Milt Jackson, John Coltrane, Lalo Schifrin. Il apparaît également fréquemment
en tant que soliste au Jazz at the Philharmonic sous la direction de Norman Granz.
Le 11 mars 1952, Gillespie quitte les États-Unis pour la France. Il est invité par Charles Delaunay
pour jouer au Salon du Jazz. Gillespie qui n'a pas d'autre engagement à Paris en profite pour créer
son troisième big band. Grâce à ses succès, il peut enregistrer dans les lieux les plus prisés de Paris
(comme au Théâtre des Champs-Élysées). En 1953, il revient aux États-Unis après une série de
concerts et d'enregistrements.
Cet épisode parisien le conforte également dans son idée de pouvoir être leader de big band. Il sera
pendant des années le meilleur ami du trompettiste français Roger Guérin. Il participera au Grand
Échiquier, l'émission de télévision de Jacques Chancel, en même temps que le célèbre trompettiste
classique Maurice André.

Jazz afro-cubain
Dès la fin des années 1940, Gillespie est impliqué dans le mouvement appelé « musique afro-
cubaine ». En 1947, il écrit Manteca avec Chano Pozo et jette ainsi les bases du jazz afro-cubain.
En 1956, Gillespie reçoit du Département d'État américain la tâche d'aller faire découvrir le jazz en
Yougoslavie, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud.
Gillespie se déclare candidat à l'élection présidentielle aux États-Unis de 1964. Il promet que, s'il est
élu, la Maison Blanche serait renommée The Blues House, que Ray Charles serait nommé président
de la Bibliothèque du Congrès, Miles Davis directeur de la CIA, et Malcolm X Attorney General,
avant de se retirer en faveur de Lyndon B. Johnson.
Il se convertit au bahaïsme quelques années plus tard et poursuit sa carrière jusqu'au début des
années 1990. Pendant cette période, il alterne entre petites formations et big bands, et aide plusieurs
jeunes musiciens à faire leurs preuves (Jon Faddis, Danilo Perez, Antonio Hart, Lewis Nash, etc.).
Souffrant d'un cancer du pancréas, Dizzy Gillespie meurt le 6 janvier 1993. Un tribute lui est rendu
au Cannet-Côte d'Azur, les 2 et 3 juillet 1993, par l'United Nation Orchestra conduit par Paquito
D'Rivera et les Jazz Mastersz conduits par Slide Hampton. Lorraine Gillespie assiste à cet
hommage ; Paquito D'Rivera interpréta pour la première fois A Night In Engelwood, son hommage
personnel à Dizzy. Un buste en bronze de Dizzy Gillespie est en place sur les lieux des concerts, au
Cannet dans le jardin du Tivoli. Son épouse Lorraine meurt en 2004.

Vous aimerez peut-être aussi