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Rap

genre musical issue du mouvement culturel "hip-hop"

Pour les articles homonymes, voir RAP.


Ne doit pas être confondu avec hip-hop.
Cet article concerne le rap en tant que technique
vocale ou activité. Pour plus d'information sur le
genre musical, voir hip-hop.

Genre musical

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Le rap est un mouvement culturel et musical prenant


ses racines du hip-hop, ayant émergé au début des
années 1970 dans les ghettos aux États-Unis. Le rap
se caractérise par sa diction très rythmée
(notamment beat, scratching, échantillonnage) et en
rimes[1], le plus souvent une succession de couplets
séparés par des refrains. Influencé par d'autres
genres musicaux (reggae, blues, et jazz, rock), le
rap acquiert une popularité de plus en plus grande
au fil des années 1980. Aux premières heures, les
MCs (Master of Ceremony) servaient juste à soutenir
les DJ, et les parties rappées étaient simplement
appelées MC-ing (emceeing) ou (aimesi-ing).

Étymologie et usage

Histoire

Genèse

Le premier rappeur connu fut Herc[1], constatant que


les soirées les plus dansantes du funk, qui
dominaient alors les clubs, house parties et dance-
floors, étaient les breaks. Afin de s'assurer un plus
grand succès, Herc, qui gagnait alors sa vie grâce à
son sound-system, se mit à passer en boucle ces
breaks. Ce qui allait devenir l'essence du rap, le
choix, puis la confection d'une boucle puissante et
prenante était déjà là, bien que de façon artisanale:
à ce moment (1974-1976) il n'y avait pas d'autre
moyen, pour répéter en continu un passage, que de
mettre deux disques identiques et de passer de l'un
à l'autre[11]. La technique fut améliorée par un
passionné de matériel phonographique : Joseph
Saddler, plus connu sous le nom de Grandmaster
Flash. Flash élabora ce qui allait être connu comme
le DJ-ing[12]. Ses premiers essais publics solo ne
furent pas des succès, alors il s'associa à Robert
Keith « Cowboy » Wiggins, aux frères Glover (Melvin
« Melle Mel » et Nathaniel « Kidd Creole ») pour
former les Furious 4 et révolutionner la musique.

Origines et influences

Le rap semble au premier abord avoir des racines


dans la culture africaine. Le chant scandé du MC
évoque en effet le griot, poète et musicien qui
chronique la vie quotidienne ou est invité à chanter
lors des célébrations (par exemple un mariage). De
même, le retour à une musique fondée plus sur le
rythme que sur la mélodie rappelle les polyrythmies
de percussions africaines. Cela aurait transité par le
jazz (scat et bebop) et surtout par la musique
jamaïquaine (une grande partie des premiers DJ et
MC était d'origine jamaïquaine et les sound systems
jamaïcains, et la pratique du talk-over ont eu un rôle
essentiel dans l'apparition du rap dans les ghettos
noirs américains). On parle aussi de l'influence d'une
musique d'origine brésilienne, la capoeira (musique,
chant, danse-combat, contre l'esclavagisme).
Toutefois, d'autres ont aussi évoqué la possibilité
d'une origine occidentale de cette expression, en
prenant l'exemple des troubadours pour appuyer
leur thèse.

L'ancêtre le plus proche du rap est le spoken word


(« mot parlé »), apparu au début des années 1930
avec le Golden Gate Quartet, un groupe de gospel,
avec la chanson Preacher and the Bear. Bien plus
tard, quelques groupes confidentiels dont The Last
Poets à New York, The Watts Prophets, en
Californie, ainsi que Gil Scott-Heron (voir
notamment la chanson The Revolution Will Not Be
Televised) utilisent la déclamation de discours sur
des rythmes battus par des tambours africains avec
la négritude comme thème de prédilection.
Parallèlement au spoken word, et bien que, par
essence, le hip-hop a surtout le funk comme
racines, une autre influence possible dans la genèse
du rap est l'apparition dès le début des années 1970,
du toasting en Jamaïque. Des DJ/animateurs se
mettaient à parler-chanter par-dessus des mix
instrumentaux de hits reggae (souvent placés en
face B de ces derniers) à la radio ou dans les sound
systems. Ces mix conçus pour les sound systems
ont permis le développement du dub, tandis que
cette façon de chanter-parler par-dessus définissait
le toasting, ou autre ragga, et du coup les prémices
de rap à venir. U Roy est l'un des meilleurs
exemples. Le rapprochement avec le rap est évident.

Le hip-hop, lui, est né en 1974 avec DJ Kool Herc, et


les premiers raps étaient réalisés par des MC
(Maîtres de Cérémonie) qui faisaient des rimes
toutes simples pour mettre l'ambiance en soirée. Le
premier morceau de rap proprement dit n'est pas
américain, il est italien. C'est le titre d'Adriano
Celentano, Prisencolinensinainciusol en 1972, sept
ans avant King Tim III du groupe Fatback Band et
Rap-O Clap-O de Joe Bataan (1979). En 1979,
quelques mois après, le premier tube rap sort en 45
tours, c'est Rapper's Delight du Sugarhill Gang, dont
la musique est clairement influencée par le funk. En
1980, le groupe punk anglais The Clash intègre le
rap dans le morceau Magnificent Seven.

Les années 1980 sont celles de l'explosion du rap


avec des groupes politiques (comme Public Enemy)
ou entertainment (comme Run–DMC). Dans la lignée
du do it yourself des punks new-yorkais (le hip-hop
fut d'abord surnommé le « punk noir »), les
rappeurs rappaient sur des rythmes synthétiques et
brutaux, issus de boîte à rythmes bon marché. Il
s'agit d'une véritable musique populaire de rue qui
développait ses propres thèmes : d'une part sous
l'influence de la Zulu Nation d'Afrika Bambaataa qui
voyait dans le hip-hop le moyen d'éloigner les jeunes
de la drogue et des gangs et d'émuler leur créativité,
d'autre part en tant que témoignage d'une vie
difficile (rap « hardcore »). Initialement issu des
quartiers défavorisés, le rap à ses débuts est
souvent un exutoire au mal-être et aux
revendications des jeunes qui les habitent. Les
propos violents ou crus sont fréquents, volontiers
provocateurs. Le rap est à la fois un phénomène
social et une forme artistique à part entière.

En 1982, The Message de Grandmaster Flash est la


révolution annoncée. Il s'agit du premier tube hip-
hop, une culture de rue qui était alors composée
principalement de danse et de DJ-ing. Il est
d'ailleurs curieux que, malgré le fait que ce soit le
rappeur Melle Mel qu'on entend sur
l'enregistrement, le titre est crédité du nom de
Grand Master Flash (le DJ - concepteur sonore). Le
rappeur n'avait pas le rôle de premier plan qu'il a
aujourd'hui. Les rappeurs américains tel que Run–
DMC critiquent le racisme des blancs dans leurs
chansons, la majorité des auditeurs sont alors des
noirs. Les Beastie Boys commencèrent eux aussi à
se faire connaître, prouvant et montrant ainsi que la
culture hip-hop était bien un mélange de culture et
d'influence noir et blanche. Plus tard, Puff Daddy a
calqué la musique rap sur les chants doux très en
vogue chez les blancs aux États-Unis.

Âge d'or

À New York, la guerre des crews (équipes) se


termine. Les crews réunissaient des rappeurs
(souvent des dizaines) du même quartier, réunis
autour d'un producteur charismatique. Le plus
célèbre était le Juice Crew de Queensbridge,
emmené par le célèbre Marley Marl à qui est
attribuée l'invention du sampling (échantillons
extraits d'autres morceaux puis inclus dans les
boucles). Le Juice Crew a fait de nombreux beefs
(luttes) avec les lyricists (paroliers) des autres
quartiers. Par exemple, KRS-One, du South Bronx, a
défié le Juice Crew par chansons interposées dont
le célèbre The Bridge is Over qu'il est venu chanter
devant eux dans une salle de Queensbridge.

L'âge d'or, c'est donc l'émergence à New York des


duos DJ-MC comme Gang Starr (DJ Premier et
Guru), Eric B & Rakim ou Pete Rock & CL Smooth qui
continuent l'œuvre de Marley Marl ; et en Californie
d'une nouvelle scène Gangsta avec surtout les NWA.
À Los Angeles le groupe de rap NWA est fondé par
Dr. Dre, Ice Cube, Eazy-E, MC Ren et DJ Yella en
1986, il sévit jusqu'en 1991 après avoir révolutionné
le rap. En effet, alors que le rap new-yorkais produit
un rap teinté de soul et de jazz à tendance
consciente, les NWA créent le gangsta rap,
musicalement très inspiré du P-Funk. Il s'agit de
raconter leur vécu : les violences policières, les
guerres de gangs, et de représenter leur ville
Compton.

Leur album Straight Outta Compton est classé


comme un monument du hip-hop. Ce groupe
permet à la scène rap de la côte ouest d'avoir une
visibilité médiatique. Cela est plutôt réussi puisque
jusqu'au milieu des années 1990, le rap de Los
Angeles domine [réf. nécessaire] l'actualité hip-hop
(avec les premiers albums solos de Dr. Dre en 1992,
de 2pac en 1991, de Snoop Dogg en 1993, Tha Dogg
Pound composé de Daz Dillinger et Kurupt en 1995,
etc.) pendant toute cette période avec le Gangsta
rap et le G-funk (sample de funk de la côte ouest).

Mais le rap de l'est ne baisse pas les bras en sortant


des albums de rap pendant cette même période. Se
font connaître des artistes issus du Juice Crew
comme NAS avec Illmatic en 1994, Mobb Deep (The
Infamous en 1995), le Wu-Tang Clan en 1993 avec
Enter the Wu tang 36th Chambers, The Notorious
B.I.G. en 1994 avec Ready to die. New York produit
un rap bien plus sombre faisant le récit de la dure
réalité des rues du Queens, du Bronx et de Brooklyn.
C'est Puff Daddy qui révolutionne une nouvelle fois
le rap new-yorkais en mettant un peu de fête et en
samplant de la funk qui permet à Notorious B.I.G.
d'avoir une énorme couverture médiatique et de
rivaliser avec les rappeurs de Los Angeles. Il s'ensuit
d'ailleurs une guerre entre l'est et l'ouest des États-
Unis due à la rivalité entre 2Pac et Notorious B.I.G..
Celle-ci se termine par la mort prématurée des deux
protagonistes, assassinés en 1996 pour le premier
et en 1997 pour le second. Cette date marque la fin
d'une époque pour le hip-hop old school.

Évolution actuelle

S'il est bien issu des populations noires américaines,


le rap s'est démocratisé dès le début des années
1990 pour toucher également les populations
blanches dont provient une part croissante des
créateurs de rap, l'exemple le plus connu étant
Eminem. Plus récemment, les pays européens,
africains puis asiatiques ont développé leurs propres
scènes rap. Ainsi devenu un courant musical
mondial très à la mode, le rap génère d'importants
flux d'argent. Des radios spécialisées sont apparues
mais privilégient les artistes « grand public » dont la
promotion est assurée par les majors et aboutissent
à une certaine homogénéité au détriment des
artistes indépendants. Certains font remarquer que
le rap est depuis le début une musique grand public
qui, comme tous les genres, contient en son sein
des artistes commerciaux et d'autres plus
indépendants et peut-être plus créatifs.Il existe
aussi le mumble rap qui est un rap émergent et
s'affirmant en 2016 mais qui fut expérimenté par Wiz
khalifa.

Les évolutions du rap sont nombreuses. On peut


parler par exemple de hip-hop instrumental ou hip-
hop expérimental (DJ Shadow, RJD2, Big Dada, DJ
Krush), une musique très élaborée et qui se fonde
sur la rythmique hip-hop. Le rap s'inspire et se
mélange aussi aux autres genres jusqu'à brouiller les
frontières : rock et métal avec la fusion et le rapcore,
trip hop avec le hip-hop expérimental, musiques
traditionnelles ou encore électroniques.

Jean-Baptiste Vieille, du magazine musical Tsugi,


remarque que Kanye West avec 808s and
Heartbreak permet l'émergence du « rappeur
vulnérable », qui substitue ainsi à la fin des années
2000 « au modèle viril incarné par 50 Cent »[13]. Il
explique que « là où le rap raconte habituellement
des histoires d'ascension, du bas vers le haut, la
nouvelle génération fait le chemin inverse » à
l'image de Drake qui, à peine décollé, « contemple
déjà sa réussite avec lassitude »[13]. À partir des
années 2000, le rap est considéré par le
département d'État américain comme un outil
diplomatique : la diffusion de « bon rap musulman »
serait un moyen de lutter contre l'embrigadement
djihadiste de jeunes du monde entier[14].

Différence entre rap et hip-


hop

Caractéristiques

À l'international

Notes et références

Bibliographie

Liens externes

Dernière modification il y a 3 jours par Nawak…

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