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Commentaire sur “Walking The Dog” de Rufus Thomas

“Walking The Dog” de Rufus Thomas est un morceau de Rythm and Blues, nom donné
beaucoup plus tard à la musique noire américaine d’abord qualifiée de « race music » et
popularisée à partir de la fin des années 30, pour un style issu de la fusion de plusieurs
courants tels que le blues, le jazz, le gospel et le boogie.

Né en 1907, Thomas Rufus s’est imposé dans le milieu musical où il aidé à promouvoir
des artistes d’influence tel que B.B. King entre autres, grâce à ses « talent shows ». Etant
l'un des fondateurs du rhythm 'n' blues moderne il fut considéré comme un mentor pour
beaucoup de musiciens de Memphis Blues, Rock et Soul. Il a connu l’apogée de sa
carrière chez le label Stax, avec des titres décalés aux thèmes animaliers et introductions
théâtrales, rappelant son passé de comédien. C’est le cas de « Walking The Dog »,
introduit par le thème de La Marche Nuptiale, qui sort en 1963. Probablement son plus
grand succès, le titre est enregistré avec le groupe de soul Booker T. and the M.G.'s,
incontournable du label.

L’introduction à la batterie, basse, et aux soufflants installe l’atmosphère décalée du


morceau, qui est gardée avec des paroles de comptines et un refrain parlant de promener
un chien. Le format chanson du morceau suit une grille de blues en Eb de 16 mesures,
le passage au IV placé à la moitié. L’entrée de la guitare électrique se fait à la fin de l’intro
sur un riff de blues qui sera gardé tout au long du morceau. Elle ponctue le morceau de
riffs d’une sonorité plutôt rock’n’roll souvent en fin de grille. On retrouve des prémices
d’éléments funk aux motifs rythmiques découpés et syncopés illustrés par le jeu des
soufflants par exemple, avec des riffs à la double croche comme sur les refrains et à partir
du 2ème couplet. On note également la présence des stop chorus de 2 mesures avant
chaque refrain, qui mettent en avant surtout la voix. La basse qui joue en triade change
de groove sur la grille en 12 bar après le 3ème refrain, avec un jeu à la croche en
descente de gamme, encore plus lié au jeu en afterbeat de la batterie. Lors de ce
changement dans le morceau, le chant devient également de plus en plus rythmé, avec
des motifs de croche allant jusqu’aux doubles croches en outro sur les « Just a walkin’ ».

En analysant ce morceau on remarque donc qu’il est à la fois aux origines du courant
funk, un tournant qui est pris plus tard par Rufus avec « Do The Funky Chicken » par
exemple, mais aussi du blues rock. Le morceau est d’ailleurs repris quelques mois plus
tard seulement par les Rolling Stones en 1964, et sera repris une trentaine de fois jusqu’à
2005, ce qui montre le succès intemporel de cette chanson qui ne se prend pas au sérieux
et qui a atteint le top 10 en 1963.

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