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B) Leur contenu peut être soit d’ordre philosophique (liberté, égalité, continuité du
service public, etc.), soit d’ordre juridique (droits de la défense, existence du recours
contre excès de pouvoir, etc.). Quant à leur valeur, le CE leur a attribué une valeur
supérieure à celle de tous les actes administratifs. Ils s’imposent également au
pouvoir réglementaire tel qu’il est défini par la Constitution. Leur portée peut donc
s’étendre jusqu’aux ordonnances prises par le président de la République (CE,
1962, Canal et autres : l’ordonnance du président de la République créant une
juridiction d’exception pour juger les crimes et délits commis en Algérie porte
gravement atteinte au PGD selon lequel toute décision rendue en dernier ressort
peut faire au minimum l’objet d’un recours en cassation).
Selon l’expression de Chapus, ils une valeur “supradécrétale et infralégislative”:
2/ Si les PGD ont pu garantir les droits fondamentaux des Français, le CE y recoure de
moins en moins lorsque ceux-ci sont déjà inclus dans le bloc de constitutionnel
(normes reconnues par le CC comme ayant une valeur constitutionnelle).
B) Depuis la seconde moitié des années 80, le CE renonce à créer de nouveaux PGD
qui viendraient redoubler les principes ayant valeur constitutionnelle. L’évolution de
la valeur juridique du principe du droit au recours en constitue l’exemple le plus
frappant. Dans les années 50, la CE a d’abord reconnu le droit au recours comme un
PGD sous trois formes :
Comme le droit public est de plus en plus irrigué par les principes ayant acquis une
valeur constitutionnelle, les PGD ont un champ d’application qui devient relativement
cantonné. Les PGD s’adressent en effet principalement au pouvoir réglementaire et,
en vertu de la hiérarchie des normes, il serait absurde de les rappeler lorsque ceux-ci
se voient reconnaître une valeur supérieure de niveau constitutionnel. Le CE a
d’ailleurs pris acte de ce changement en dégageant lui-même un nouveau principe
constitutionnel tel que celui du refus de l’extradition réclamée pour motif politique
(CE, 1996, Koné).