Chapitre I-1 - Analyse bibliographique
Abréviation* | Formule chimique] Nom du composé | Proportion massique (%)
Eléments de base
ALO; alumine
oxyde de calcium
oxyde ferrique
«
oxyde de potassium
a>
silice
trioxyde de soufre
(anhydride sulfurique)
oxyde de Magnésium
N oxyde de sodium
wom
=
(3CaO, SiO2) silicate tricaleique
(2Ca0, SiO2) silicate bicaleique
(3CaO, AlLO;) | aluminate tricaleique
(4Ca0, ALOs, alumino - ferrite
Fe203) tétracalcique
CsS(alite)
CxS (bélite)
CsA(célite)
CsAF (ferrite)
CSH, (CaSO,, 2 H20)
Tableau I.1 : Matitres premiéres et principaux constituants du eiment anhydre
* Employée dans la nomenclature des cimentiers.
Le calcul de la composition minéralogique du ciment Portland est fondé principalement sur
le travail de Bogue auquel on se référe souvent en tant que « composition de Bogue ». Une
version simplifige des équations de Bogue donnant le pourcentage des principaux composés
du ciment est donnée ci-dessous :
C38 = 4, 071 (CaO) — 7, 600(SiO2) — 6,718(Al203) - 1, 430(Fe20s) — 2, 852(SOs)
C2S = 2, 867(Si02) - 0, 1544(C3S)
CsA = 2, 650105) — 1, 692(Fe20s)
CAF =3, 043(Fe203)
Les termes entre parenthéses représentent la proportion de l'oxyde concemé dans la masse
totale du ciment.Chapitre I-1 - Analyse bibliographique
Ces équations reposent sur certaines hypothéses simplificatrices : les différents constituants
du clinker sont pures et stables chimiquement.
1-1.2.2. Hydratation d’un ciment Portland
1-1.2.2.1. Processus d’hydratation
Le terme "hydratation" désigne l’ensemble des réactions chimiques qui se produisent quand
un ciment anhydre se trouve en contact avec I’eau,
L’hydratation d’un ciment Portland peut se résumer, dans une approche simplifige,
es du clinker : C38, C28, CsA et CAF.
Phydratation des quatre phases majorit
Les différents produits issus de -hydratation du ciment sont :
— les silicates de calcium hydratés : C-S-H,
— laportlandite : CH,
= et les aluminates de calcium hydratés : Vettringite (C,A,3CS,H,;) ou (Afd, le
monosulfoaluminate (C,A,CS,H,,) ou (Afm), 'hydrogamet 2C,(4,F)H, , CAH).
Les différentes phases du ciment vont s*hydrater suivant un processus exothermique de
dissolution-précipitation pour former un matériau cobésif [Michaux et al., 1990; Taylor,
1998}.
L’hydratation du ciment Portland se décompose en cing phases (Figure I.2) :
32/253,Chapitre I-1 - Analyse bibliographique
“0 1 2 3 4
Dissolution
des anhydres et
relegage dions
K
ca" sop
Période dormante
et coagulation
Accélération de | Décéiération de Cure
Phydratation et | Uhydratation et
prise durcissement
28 jours
Figure 1.2 : Schéma récapitulatif de Vhydratation de deux grains de ciment (Schéma adapté de
[Rixom and Mailvaganam, 1999].
Phase ‘0’: Cette phase dure une quinzaine de minutes et consiste en la dissolution des
composés les plus solubles (NaSO,, KSO,, CaSO,xH,0). Parallélement, hydrolyse des
silicates les plus réactifs par dissolution produit des ions Ca** et OH” (Jolicoeur and Simard,
1998]. Il en résulte une forte augmentation du pH et de la proportion des silicates et des
aluminates en solution, Ces phases sont, en effet, trés solubles dans les solutions trés
alcalines. La dissolution de ces produits s’accompagne de la formation d’une couche mince de
produits intermédiaires amorphes,
Phase 1: La précipitation des premiers hydrates a interface solide/solution s’accompagne
d’un ralentissement brutal des réactions d’hydratation. C’est pourquoi il apparait une nouvelle
période appelée période d’induction ou période dormante. Ce ralentissement est di la
formation d’une couche d’hydrates peu perméables autour des grains anhydres. La réaction de
dissolution est alors limitée par la diffusion des ions a travers cette couche.
Phase 2 : L’apparition de I’aceélération de ’hydratation est due notamment une rupture de
la couche protectrice d’hydrates par des effets osmotiques [Jolicoeur and Simard, 1998]. Les
phénoménes de cristallisation (précipitation) reprennent partir de la solution saturée par un
processus de nucléation homogéne. Le déclenchement de cette cristallisation et l’accélération.
de la réaction accompagnent la structuration de la pate pendant environ quatre heures.
33/253,Chapitre [-1 - Analyse bibliographique
Phase 3 : L’épuisement progressif des anhydres entraine la décélération de Uhydratation. Le
durcissement de la pate se produit alors pendant les seize heures qui suivent,
Phase 4: Le renforcement des propriétés mécaniques appelé cure du matériau dure plusieurs
jours [Jolicocur and Simard, 1998).
1-1.2.2.2. Cinétiques d’hydratation du ciment Portland
Le suivi du flux thermique au cours du temps par calorimétrie isotherme refléte directement
Vévolution du processus d’hydratation selon les cing phases décrites précédemment (Figure
13):
3 4
Siln'yaplusde CS Hy, | Hydratation
cttringite—> monosulfe-_ | contrdlée par
aluyinate | la “v
1 2
‘Mouillage & | Formation detwingite
dissolution des | Formation de C-S-H
anhydres et Précipitation de CH,
préeipitation
Période dormante
Flux thermique
Debut de prise
minutes heures jours
Temps d'hydratation
Figure 1.3 : Représentation de I’évolution du flux thermique en fonction du temps (Schéma
adapté de [Nelson et al., 1990]
La phase ‘0° de pré-induction est celle du gachage, au cours de laquelle le passage en
solution des ions provenant des constituants s*effectue. Le pie exothermique traduit la
tes, sulfates et alcalins.
dissolution rapide avec libération d’ions calcium, silicates, alumi
La phase 1 d’induction ou période dormante se traduit par la diminution du flux thermique
(inertie thermique) pendant quelques heures.
La phase 2 d’accélération ou de croissance correspond & une augmentation du flux thermique
dégagé : lettringite, 1a portlandite et les C-S-H précipitent, Ces deux demiers jouent un réle
fondamental de «colle » sans lesquels la pate de ciment ne serait qu’un milieu granulaire sans
cohésion. Au cours de cette phase d’aceélération, on assiste au passage d’un comportement de
suspension & un comportement de milieu quasi-granulaire par « percolation géométrique »
34/253,Chapitre [-1 - Analyse bibliographique
des amas d’anhydres en cours d’hydratation puis enfin & un comportement de solide cohésif
de la pate de ciment par « percolation mécanique » des phases solides : cette période est
nommée la prise initiale, Cette percolation mécanique est apportée par les hydrates,
principalement par les C-S-H mais aussi, localement, par la portlandite qui peut jouer le réle
de ponts d’hydrates (Figure 1.4). Ces C-S-Hyp dits de basse densité (appelés aussi externes)
ii une matrice continue qui relie les
naissent la surface des grains anhydres, formant ait
grains anhydres. En raison de leur densité plus faible (~2 g/cm’ 4 comparer avec 3,15 g/cm’
pour les grains anhydres), ils occupent un volume plus grand que les grains anhydres. La
porosité capillaire initialement remplie d'eau, diminue progressivement au cours de
Phydratation. Les C-S-Hgp présentent une porosité élevée, environ 0,37 pour un ciment
ordinaire hydraté a température ambiante [Jennings, 2000).
Figure 14 : Vue au Microscope électronique 8 balayage d’une pate de ciment : Portlandite (X)
entre des C -S-H (#). La porosité capillaite est repérée par (0) (d'aprés Regourd et Hornain,
1975 cité par [Guillon, 2004)).
La phase 3 de décélération (durcissement) correspond une diminution progressive du flux
thermique traduisant un ralentissement de Vhydratation, Lors de cette période, les grains
anhydres se recouvrent d’une couche d’hydrates de plus en plus épaisse formant ainsi une
coquille (Figure 1.5) s’épaississant dans le temps. Les C-S-Hf formés (appelés C-S-Hyp ou
intemes) présentent une densité élevée par rapport aux C-S-Hgp, et done une porosité plus
faible : environ 0,24 pour un ciment ordinaire hydraté & température ambiante (Jennings,
2000).
L’épuisement du gypse, visible avec la chute de la concentration en sulfate, déclenche un petit
pic dans la courbe du flux thermique. La formation du monosulfoaluminate par réaction de
35/253,Chapitre I-1 - Analyse bibliographique
Vettringite avec I’exeés d’aluminate est trés exothermique et rapide, d’oit la présence de ce
pie.
C-S-H BD
grain
anhydre
Figure 1.5 : Microstructure de la pate de ciment durcie (vue d’une section polie)
[Ghabezloo, 2008}
La phase 4 de ralentissement (diffusion contrélée) se manifeste pendant plusicurs jours, voire
plusieurs mois aprés la prise. Le réseau de produits hydratés devient de plus en plus dense. A
ce stade, seule l’hydratation contrélée par la diffusion d’eau a travers les couches d’hydrates
dgja formés peut avoir lieu (Figure 1.6).
Eau libre
BB Couches d’hydrates
Ciment anhydre
Figure 1.6 : Diffusion de eau A travers les couches d’hydrates pendant les phases 3 et 4 [Ulm
and Coussy, 1995).
En conclusi
n, Ia précipitation des hydrates intervient essentiellement au cours de la période
accélération (phase 2) et de décélération (phase 3). Les hydrates formés au cours de ces
deux périodes sont morphologiquement distincts. Au cours de la phase d’accélération, les
produits " externes " précipitent dans espace inter-grain, initialement occupé par l'eau de
glichage (porosité capillaire) (cf. Figure 1.4). Les produits de précipitation " internes ", quant
36/253Chapitre I-1 - Analyse bibliographique
eux, se développent pendant la période de décélération, en replacement de la phase solide
anhydre (cf. Figure 1.5). La structuration de la pate et le développement de sa résistance ont
lieu essentiellement au cours de ces deux périodes,
11.2.2.
}. Bilans réactionnels et stoechiométrie des réactions d’hydratation
Les bilans réactionnels et la storchiométrie des réactions d’hydratation du ciment ne sont pas
faciles a établir, Un des principaux freins la résolution de ces bilans est I’hétérogénéité
minéralogique et chimique des grains de ciment.
Les quatre phases majoritaires du ciment Portland peuvent étre divisées en deux familles : les
silicates (C38 et C3S) et les aluminates (C;4 et C,AF). Dans une méme famille, I'hydratation
s des réactions
des constituants conduit 4 des produits identiques. Seules les cinétiqu
different. Ce sont ces différentes cinétiques qui sont 4 l’origine de I’évolution des proprigtés
mécaniques d’une pate de ciment a I’échelle macroscopique.
a, Hydratation des silicates (CS et C38)
Lhydratation des silicates conduit a la formation de silicates de caleium hydraté (C-S-H) et
dhydroxyde de calcium ou portlandite (CH) selon les équations ([-1.1) et (I-1.2)
S+(3+m-n)H >C,-S-H,,+(3-n)CH (FLL)
+(2+m-n)H > C,SH,, + (2-n)CH (41.2)
La majeure partie de l’hydratation du C3S se passe dans les vingt-huit premiers jours suivant
le contact avec eau, Elle participe a la prise initiale et contribue a la résistance initiale et
finale de la pate. La réaction complete peut prendre jusqu'a une année, voire plus,
Lihydratation de C2S, quant a elle, est beaucoup plus lente que celle du C38. La bélite (C25)
participe aux résistances au-dela d’une semaine aprés le contact avec l'eau.
La portlandite est un " composé défini "d’un point de vue chimique. Elle est précipitée &
partir de la solution et représente 5 4 15% en masse du ciment hydraté, Elle participe a la
résistance au trés jeune Age (dans les heures qui suivent le contact avec l'eau),
A Vinverse de la portlandite, le C-S-H n'est pas un "composé dé ill est non
le di
stexchiométrique, mal crist ture est intermédiaire entre ristaux et des
composés amorphes. Plus de trente phases cristallines de cet hydrate sont connues. Elles sont
toutes nommées sous le terme générique de C-S-H, Les tirets dans appellation traduisent ce
37/253Chapitre I-1 - Analyse bibliographique
caracttre non défini. Le C-S-H est le composé majoritaire du ciment hydraté puisqu’il
représente 50 a 70 % de sa masse.
La steechiométrie des C-S-H évolue au cours du temps et varie en fonction de la température,
du rapport massique e/c (caulciment anhydre) et de la quantité d’impuretés (Cr, Ti, St)
présente dans les réseaux cristallins de C,S (alite) et de C2S (bélite) [Lea, 1998]. Pour des
ates de ciment a I’état frais ou durci, on saccorde aujourd'hui sur la valeur moyenne de 1,7
pour le rapport CaO/SiOp (C/S) [Siera, 1982; Young and W.Hansen, 1987; Richardson, 1999;
Jennings, 2000]
Le rapport Hz0/SiO> (H/S) est quant lui trés dépendant du rapport e/e et de I’état de
saturation du matériau [Siera, 1982]. En condition saturée, la valeur la plus souvent retenue
Hy
est H/S = 4. On obtient finalement, au jeune Age, la formulation moyenne C)>
déterminée par Young et Hansen en 1987, et reprise notamment dans [Boumiz, 1995; Waller,
2000; Garboczi and Bentz, 2001; Mounanga, 2003; Guillon, 2004]. Les bilans réactionnels
des silicates s"écrivent alors sous la forme suivante :
C8 +5,3H > Cy,-S-H, + 1,3CH (F1.3)
C,8+4,3H > C,,-S-H, +0,3CH (14)
b. Hydratation des aluminates (C,A et CAF)
L’hydratation des aluminates (qui représentent une fraction massique maximale de 20% du
ciment) est trés rapide, exothermique, et par conséquent intervient dans les premiers instants
de 'hydratation dun ciment,
D’une maniére générale, l’hydratation du C4 est grandement influencée par les conditions et
le milieu d’hydratation, En l'absence de sulfates (contenus dans le gypse ou apportés par le
milieu exteme), les réactions chimiques permettant de former trois phases hydratées
intermédiaires, CAH, CAH3, CAs, (Taylor, 1997], sous la forme suivante :
2C,A+27H CAH, +C,AH, (11.5)
2C,A+21H + C,AH,,+C,AH, (11.6)
C,A+CH + 12H > C,AH,, (EL)
En présence des sulfates, Phydratation du CA est régulée et conduit a la formation de
Vettringite (Afi). Ce demier est un produit hydraté stable uniquement lorsque les sulfates sont
38/253,Chapitre I-1 - Analyse bibliographique
en quantité suffisante. Or, dans la majorité des cas, le CsA est en exe)
ar rapport aux
sulfates. C’est pourquoi, lorsque les sulfates sont consommés et que le C:4 n'est pas
complétement hydraté, l'ettringite se transforme en monosulfoaluminate tétracalcique (Afm).
Les différentes réactions de C:A en présence du gypse sont résumées par les équations
bilan [Taylor, 1997]
C,A+ 3CSH, + 26H — C,AS Hs, (ettringite) (11.8)
2C,A+C,AS Hy, +4H 9 3C,ASH,y (monosulfoaluminate) (E19)
C,A+ CH + 12H CAH, (F1.10)
L'hydratation de la phase CAF est semblable a celle de C,A lorsque les conditions
Ahydratation sont identiques. La cinétique d’hydratation du CAF est en revanche, beaucoup
plus lente que celle du C,A 4 température ambiante et s’accélére vers 50°C. Les différentes
réactions d"hydratation de la phase CAF sont résumées dans les équations bilan suivantes :
C,AF + 3 CSH, + 30H —» C,AS Hy, + CH + FH; (1.1),
C,AB,Hyy + 2C,AF + 12H > 3C,ASH,, + 2CH + 2FH, (1.2)
C,AF + 2CH + 10H + 2C,(A,F)H, (-1.13)
Le constat majeur apporté par analyse des réactions d’hydratation des CsA et C.AF est que
les produits intermédiaires formés réagissent également avec les CsA et C,AF encore en
présence. Ceci rend difficile le suivi dans le temps du bilan quantitatif de ces réactions.
1-1.2.2.4. Facteurs influengant le processus d’hydratation
a. Influence du rapport e/e
Pour les faibles rapports e/c, 1a précipitation est plus rapide et le taux d’hydratation est plus
élevé dans la période initiale. (Chougnet, 2006] a suivi le flux thermique en fonction du temps
d@hydratation du ciment en utilisant la calorimétrie isotherme pour différentes valeurs de e/c :
il a t€ constaté que lorsque la proportion de ciment est plus élevée, le pic observé est
sensiblement plus fin. La pente de la phase d’accélération est identique pour les différents
rapports e/c, néanmoins la phase de décélération est plus rapide pour les fractions volumiques
de ciment les plus élevées. Ceci est di a la plus faible quantité d'eau dans les capillaires
quand la fraction volumique en ciment est plus élevée, puisque c’est cette eau qui est la plus
39/253,Chapitre [-1 - Analyse bibliographique
disponible pour la dissolution et la précipitation des anhydres [Bentz, 2006).
b. Influence de la température
La température est un facteur déterminant affectant la prise et le comportement caractéristique
des matériaux cimentaires. Une augmentation de la température conduit 4 une accélération des
réactions d’hydratation et une augmentation de I’énergie thermique dégagée’, De nombreuses
Etudes récentes l'ont confirmé : [E’scalante-
Heikal et al., 2005; Chougnet, 2006].
Jarcia and Sharp, 1998; Escalante-Garcia, 2003;
c. Influence de la pression
[Chougnet, 2006] a constaté que la pression (P = 90 bar) a un effet faible sur la cinétique
@hydratation. En effet, [Chougnet, 2006] a constaté que la pression n'influence pas I'énergie
thermique dégagée. En revanche, la pression, diminue le temps d’induetion, ce qui est
conforme aux observations de [Bresson, 1997] et récemment de [Meducin ef al., 2008] qui
observent simplement une translation dans le temps des mesures de conductivité quand la
pression augmente. II est 4 noter que jusqu’a des pressions de 800 bars, la structure des C-S-H
formés n'est pas modifiée [Bresson, 1997].
d. Influence conjuguée de la pression et de la température
Peu d'études ont été réalisées sur identification de l'effet conjugué de la pression et de la
température sur la cinétique d’hydratation. [Chougnet, 2006] a étudié cet effet en utilisant un
calorimétre différentiel haute pression (HP micro DSC VIM) 4 30°C et a deux pressions
différentes (P,,,et P = 90 bar), Ses résultats ont montré qu'il n’existait aucun effet du
couplage pression — température sur la cinétique d°hydratation pour la phase d’aceélération
comme pour celle de la décélération pour ces conditions d’essai. Il semble donc suffisant de
caractériser chaque effet seul pour caractériser Vhydratation dans les conditions de fond de
puits.
e. Influence de la composition du ciment
La composition chimique du ciment influe sur la cinétique de son hydratation car tous les
composants ne réagissent pas 4 la méme vitesse [Lea, 1998]. La présence ou non d’impuretés,
dans les grains modifierait également le processus d’hydratation & I’échelle granulaire [Jensen
et al., 1999]. Par ailleurs, la distribution de taille des particules du ciment a une influence
> L'Gnergie thermique dégagée est obtenue en intégrant le flux thermique par rapport au temps
40/253,Chapitre [-1 - Analyse bibliographique
significative sur la cinétique des réactions d’hydratation [Bentz et al., 1999; Bentz et al,
2001]. En général, a quantité d’eau initiale égale, une réduction du diamétre médian de la
distribution granulométrique du ciment aboutit & une accélération de la cinétique
Whydratation. La surface spécifique du ciment, est donc également un facteur d’influence
if.
important. Plus cette surface est importante, plus le ciment sera réac
I-1.2.2.5. Variations volumiques liées 4 Vhydratation
La pate de ciment subit des variations volumiques liges aux réactions dhydratation : variation
de volume "thermique" due a l’exothermie de I’hydratation au cours des premigres heures et
variation de volume d'origine "chimique"
Dans la littérature, on peut trouver de nombreux travaux expérimentaux ou de modélisation
dédiés aux variations de volume associées aux réactions d’hydratation comme : [Barcelo ef
al,, 1999; Baumgarte ef a/., 1999; Mounanga, 2003; Mounanga et al., 2006; Pichler ef al.,
2006; Bouasker et al., 2007; Reddy et al., 2007; Bouasker et al., 2008; Jaouadi, 2008;
Baroghel Bouny, 1994]
L'hydratation de la pate de ciment ne se produit pas & volume constant : une déformation de la
pate de ciment est engendrée par un bilan volumique négatif entre le volume absolu des
produits de I’hydratation et la somme des volumes des constituants du départ (Figure 1.7). Ce
phénoméne a été observé par Le Chatelier d’od le nom de « Contraction Le Chatelier ». Cette
diminution du volume absolu peut atteindre 10% du volume initial & hydratation complite. La
Figure 18 présente I’évolution caractéristique de la contraction Le Chatelier appelée
également retrait chimique.
Le retrait chimique a pour conséquence une diminution de volume apparent du. ciment,
comme illustré 4 la Figure 1.7. Ce dernier est souvent mis en lence en laboratoire en
plagant le ciment dans des conditions endogénes i.e. en condition isotherme, sans échange
hydraulique avec le milieu extérieur et sans chargement extérieur. L’évolution caractéristique
ature, le retrait endogéne’ ainsi
du retrait endogéne est présentée & la Figure 18, Dans la litt
mesuré est souvent appelé retrait externe.
* Dans le contexte de notre étude, la mesure classique du retrait endogine n'est pas représentative du retrait
apparent de lannulaire cimenté (épaisseur de Mordre de 1 ou 2 centimétres) car le ciment peut Gre
continuellement alimenté en eau du fait de la saturation des formations envitonnantes,
41/253Chapitre I-1 - Analyse bibliographique
Diminution du
Dimimution du voinme apparent yiume absoltt
vides
cunulés
Phases
liquide et
solide
Vides internes
: Volume absolu et volume apparent [Bissonnette e¢ al., 2001].
Figure 1.8 : Evolution du retrait chimique et du retrait endogéne* pendant I"hydratation d’un
ciment P30 avec un e/e de 0,4 [Jusines ef al., 1994]
Grace la propagation d’ultrasons combinge 4 des mesures du retrait chimique, [Barcelo ef
al., 1999] a pu
19):
poser I’évolution du retrait chimique total selon quatre phases (Figure
42/253,Chapitre I-1 - Analyse bibliographique
Absolute volume vriatons: chemical diniaue
Mal skeitenprcolsion
Porosts capllaireremplie d'eau
Figure 1.9 : Représentation phénoménologique de I’évolution du retrait chimique d’une pate
de ciment au jeune Age [Bisschop, 2002].
Phase 1 et 2 (Figure 18 et Figure 1.9) : Durant cette période, les grains solides sont isolés
dans la phase liquide. L’hydratation débute et le matériau étant liquide, il ne peut pas résister
aux variations de volumes imposées par les réactions d’hydratation, Durant ces deux phases,
le retrait chimique et le retrait endogéne sont identiques. Ils résultent du phénoméne de
contraction Le Chatelier. Cette période dépend du rapport e/e: elle peut étre de courte durée
pour de faibles e/c.
Phase 3 (Figure L8 et Figure 1.9) : Les hydrates se développent autour des grains de ciment
anhydre eréant au fur et & mesure une premidre phase "granulaire” et un réseau capillaire
connecté. Un squelette granulaire apparait. Cette phase correspond également a la fin de prise
Vicat déterminge a partir de l'essai de pénétration Vicat selon la norme européenne NF EN
196-3 [Bouasker ef al., 2007]. La réaction d’hydratation étant continue, elle impose au
matériau une variation volumique, qui est localement génée par les formations solides. A
partir de ce moment, la vitesse du retrait endogéne diminue fortement et la courbe de ce retrait
en fonction du temps tend se stabiliser.
Phase 4 : Le passage de la phase 3 4 la phase 4 correspond au passage d'un matériau
granulaire 4 un matériau solide, du point de vue du comportement. Le matériau solide poreux
commen
e & s‘opposer aux déformations chimiques imposées. Ainsi, un volume gazeux peut
apparaitre dans la poros
é capillaire initialement saturée en eau afin de compenser les
43/253