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Les traumatismes thoraciques fermés sont fréquents et souvent graves, en particulier en cas d’association
lésionnelle (crâne, abdomen). Ils peuvent conduire à une détresse respiratoire aiguë. La recherche et le
traitement d’un pneumothorax (qui peut être suffocant) sont deux des objectifs prioritaires. L’analgésie
précoce est également essentielle. L’intubation trachéale et la ventilation assistée ont des indications
précises. L’éventualité de lésions médiastinales (isthme de l’aorte) doit être systématiquement évoquée
dans le bilan lésionnel initial lorsque le traumatisme a une cinétique élevée. La prise en charge en urgence
est orientée par le mécanisme du traumatisme et par un examen clinique minutieux. L’imagerie médi-
cale (en particulier échographie et scanner) doit être d’utilisation large chez le traumatisé pour ne pas
méconnaître une lésion curable. Un avis spécialisé est demandé pour tous patients présentant un terrain
à risque. Une surveillance hospitalière de 24 heures est nécessaire pour ces patients.
© 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Mots-clés : Traumatisme thoracique fermé ; Bilan initial d’un traumatisme thoracique fermé ; Pneumothorax ;
Hémothorax ; Syndrome de Perthes ; Emphysème sous-cutané ; Lésion médiastinale ; Fracture de côte
EMC - Urgences 1
Volume 13 > n◦ 1 > janvier 2018
http://dx.doi.org/10.1016/S1241-8234(17)88042-1
24-103-B-10 Traumatismes thoraciques fermés
Tableau 1.
Score MGAP (mécanisme, Glasgow, âge, pression artérielle).
Variables Cotation
“ Conduite à tenir
Score de Glasgow Point du score de Glasgow
Principaux éléments sémiologiques à rechercher à
PAS > 120 mmHg +5
l’examen clinique (diagnostic à évoquer)
60 à 120 mmHg +3
Inspection :
< 60 mmHg 0 • fréquence et amplitude respiratoire ;
Traumatisme fermé +4 • cyanose ;
Âge < 60 ans +5 • asymétrie des deux hémithorax ;
• volet costal, respiration paradoxale ;
PAS : pression artérielle systolique.
• lésions cutanées : traumatisme direct ? Ceinture de sécu-
charge est multidisciplinaire avec l’intervention des urgentistes, rité ? (= décélération) ;
des anesthésistes-réanimateurs, des radiologues et des chirurgiens. • balancement thoracoabdominal d’une lésion médullaire
haute ;
• turgescence jugulaire (lésion médiastinale ou pleu-
Mécanismes du traumatisme rale ?) ;
• position médiane de la trachée cervicale (lésion médias-
thoracique fermé tinale ou pleurale ?) ;
Les mécanismes les plus fréquemment en cause, du moins en • tirage (obstruction voies aériennes supérieures ? Encom-
Europe, relèvent d’un choc direct ou d’une décélération. brement ?) ;
• hémoptysie (contusion pulmonaire ?).
Palpation :
Critères de gravité • emphysème sous-cutané diffus (pneumothorax) ;
• emphysème sous-cutané cervical (pneumomédiastin ?
La gravité du traumatisme thoracique peut être estimée par plu- Rupture trachéobronchique ?) ;
sieurs critères à rechercher systématiquement chez chaque patient • douleur exquise à la pression des côtes, mobilité anor-
traumatisé thoracique. male (fracture de côtes).
Les antécédents du patient, en particulier pulmonaires (bron-
Auscultation :
chopneumopathie chronique obstructive [BPCO], insuffisance
• diminution des vibrations vocales (pneumothorax) ;
respiratoire chronique obstructive) et cardiovasculaires (coronaro-
pathie, insuffisance cardiaque) mais aussi son âge (plus de 65 ans) • bruits du cœur : souffle (lésion valvulaire traumatique ?),
vont majorer le risque de décès par deux ou trois [1] . La prise d’un frottement (épanchement péricardique), assourdissement
médicament anticoagulant et/ou antiagrégant ainsi qu’un trouble (épanchement) ;
de la coagulation congénital peuvent majorer le saignement. • déplacement de l’apex cardiaque (déchirure péricar-
Les circonstances de survenue de l’accident sont importantes à dique ?).
recueillir notamment en cas de haute cinétique. En cas de trau-
matisme thoracique pénétrant, la mortalité va être augmentée par
2,6 [2] .
Les critères de gravité clinique doivent être systématiquement
recherchés : plus de deux fractures de côtes, un âge supérieur à L’analyse de ces différents éléments sémiologiques est com-
65 ans, une détresse respiratoire avec fréquence respiratoire (FR) plétée par celle des paramètres hémodynamiques habituels. La
supérieure à 25/min, hypoxémie avec saturation « pulsée » en prise comparative des pouls et de la tension artérielle aux quatre
oxygène (SpO2 ) inférieure à 90 % en air ambiant ou inférieure à membres doit être systématique. L’existence d’un gradient ten-
95 % sous oxygénothérapie, une détresse circulatoire [3] définie sionnel supérieur ou égal à 20 mmHg entre les membres supérieurs
par une chute de pression artérielle systolique (PAS) supérieure à et inférieurs ou tout autre signe évoquant un pseudosyndrome
30 % ou une PAS inférieure à 110 mmHg [4] . de coarctation de l’aorte doit faire envisager une lésion trau-
La présence de ces critères de gravité ou de ces signes de matique de l’aorte. La diminution et la disparition du pouls à
détresse vitale nécessite une prise en charge spécialisée avec trans- l’inspiration (pouls paradoxal) évoquent un épanchement intra-
port médicalisé dans un centre de référence [5, 6] . On privilégie thoracique compressif (pleural ou péricardique). L’existence d’une
l’admission directe de ces patients dans un centre de référence : bradycardie doit systématiquement faire rechercher une lésion
cette attitude réduit la mortalité de 25 % en cas de transfert direct médullaire, une hypertension intracrânienne, la prise antécédente
par rapport aux transferts secondaires [7] . de bêtabloquants ou d’amiodarone, une contusion myocardique
Un avis spécialisé (type télémédecine) doit être pris auprès du ou faire craindre la survenue d’un état de choc gravissime. Enfin, la
centre de référence en cas de terrain à risque. Une surveillance de vitesse de recoloration du lit capillaire sous-unguéal est appréciée.
24 heures est obligatoire pour tous ces patients. La surveillance de l’oxygénation par oxymètre de pouls permet
Le score de MGAP (mécanisme, Glasgow, âge, pression arté- le diagnostic précoce d’une hypoxémie avant que d’autres signes
rielle) peut être utilisé pour trier les patients ne présentant pas cliniques ne soient présents [9] et un traitement plus rapide d’un
de critères de gravité initialement [8] . Il permet de prédire la mor- pneumothorax [10] .
talité intrahospitalière et est intéressant car permet d’échelonner Le reste du bilan clinique comporte également l’évaluation du
le risque de mortalité en haut, intermédiaire et faible dès la phase degré de conscience, l’examen systématique des autres régions
préhospitalière (Tableau 1). anatomiques.
2 EMC - Urgences
Traumatismes thoraciques fermés 24-103-B-10
“ Conduite à tenir
Critères de qualité, technique de lecture, spécifi-
cité du cliché thoracique au lit selon Freysz
Critères techniques de qualité
Vérifier les conditions techniques de prise de cliché. Il doit :
• être strictement de face (les extrémités internes des
clavicules symétriques par rapport aux apophyses épi-
neuses) ;
Figure 1. Glissement pleural à l’échographie. • être pris en inspiration (l’extrémité antérieure du 6e arc
costal droit doit se projeter au niveau de la coupole dia-
phragmatique) ;
Il faut réaliser une échographie pleuropulmonaire associée à • être ni surexposé, ni sous-exposé ;
l’échographie focused assessment with sonography for traumas (FAST) • permettre la visibilité des deux culs-de-sac pleuraux cos-
dans un contexte d’instabilité (Fig. 1). todiaphragmatiques et des deux apex pulmonaires.
Celle-ci apporte une aide au diagnostic des épanchements intra- Lecture du cliché
thoraciques liquidiens ou gazeux, avec une supériorité par rapport • Le squelette (rachis, côtes, clavicules, omoplates et
à la radiographie pulmonaire [11] . Pour le diagnostic d’un pneumo-
thorax, il est retrouvé une sensibilité de 78 % et une spécificité de
humérus).
• Les parties molles extrathoraciques (creux sus-
98 % en faveur de l’échographie pleuropulmonaire [12] . Le bilan
est complété par une radiographie du thorax et une radiographie claviculaire, creux axillaire, paroi thoracique latérale,
de bassin [13] . ombres mammaires, étage sous-diaphragmatique).
• Les contours de la plèvre et sa réflexion sur le gril costal,
le diaphragme et le médiastin.
Chez un patient stable ou stabilisé • Les structures du médiastin sur les clichés en haute ten-
Le scanner thoracique avec injection de produit de contraste sion (trachée, vaisseaux, lignes médiastinales).
est l’examen de référence pour faire le bilan des lésions thora- • Les champs pulmonaires proprement dits.
ciques après un traumatisme [14] . Cet examen s’intègre dans le Spécificité du cliché thoracique couché au lit
scanner corps entier réalisé en cas de traumatisme grave [15, 16] . • Apex sus-claviculaires de petite taille et le plus souvent
Il doit être réalisé de manière systématique devant un ou opaques.
des critères de gravité. Un scanner thoracique est effectué • Élargissement du cœur et du médiastin supérieur.
en cas de lésion thoracique suspectée à l’examen clinique et • Débord gauche de l’aorte thoracique descendante.
confirmée par l’échographie pleuropulmonaire ou la radiogra-
• Visibilité des omoplates.
phie thoracique. La technique est une acquisition hélicoïdale
• Surélévation des deux coupoles (avec réduction des
avec injection de produit de contraste, à un temps artériel
précoce. champs pulmonaires).
L’échographie pleuropulmonaire peut être réalisée (seule) sans • Redistribution vasculaire vers les sommets.
radiographie de thorax en cas de lésion pariétale bénigne isolée
sans critère de gravité retrouvé à l’examen clinique initial [17, 18] .
L’échographie permet le diagnostic d’hémothorax et/ou de pneu-
mothorax non visualisé sur la radiographie thoracique [19, 20] . Elle • des lésions pleurales : hémothorax ou pneumothorax. Les pneu-
permet aussi de faire le diagnostic de fractures de côtes et du ster- mothorax partiels antérieurs ne sont souvent découverts que
num. La réalisation de celle-ci ne doit pas retarder la prise en par cet examen. Enfin, la position des drains préalablement mis
charge du patient traumatisé. en place est contrôlée ;
Le cliché radiologique standard permet d’obtenir une infor- • des lésions pulmonaires et trachéobronchiques, une contusion
mation diagnostique suffisante dans la plupart des problèmes pulmonaire qui est souvent sous-estimée par le cliché tho-
traumatiques thoraciques d’urgence extrême. Son utilisation dans racique conventionnel, des pneumatocèles traumatiques, une
cette circonstance permet de guider efficacement la thérapeutique atélectasie ;
(drainage ou thoracotomie) [13] . Il représente, avec la clinique, • une lésion diaphragmatique : le scanner avec reconstruction
l’élément de base pour nombre de traumatisés thoraciques. La sagittale et coronale peut montrer une hernie digestive ou grais-
réalisation du cliché dépend des caractéristiques techniques de seuse via l’hiatus diaphragmatique traumatique. Le diagnostic
l’appareillage utilisé (salle de radiologie ou matériel léger au lit reste néanmoins difficile.
du patient). Le cliché thoracique pris au lit doit répondre à des Le scanner impose le transfert médicalisé jusqu’au service de
critères techniques de qualité [21] . Son interprétation nécessite la radiologie. La qualité de la surveillance médicale pendant celui-ci
connaissance de ses spécificités. doit être équivalente à celle du milieu de réanimation pour les
Un cliché n’a de valeur que lors de sa réalisation. patients graves. On veille tout particulièrement aux drainages et
Une échographie transthoracique (ETT), voire au mieux tran- à la ventilation.
sœsophagienne (ETO) doit être réalisée en cas de suspicion de La fibroscopie bronchique est indiquée en cas de suspicion de
contusion myocardique afin d’évaluer respectivement la cinétique rupture trachéobronchique. Elle permet de localiser la lésion ini-
segmentaire, le péricarde et les fonctions systolique et diasto- tiale. Toutefois, la réalisation de cet examen nécessite une bonne
lique des ventricules. Cet examen peut s’avérer difficile dans ce maîtrise de la technique pour explorer la totalité de la trachée et
contexte, il doit être répété et intégré avec l’ensemble des examens ses zones vulnérables, et elle peut méconnaître le diagnostic dans
cliniques et paracliniques. un nombre de cas non négligeable.
Le scanner thoracique peut mettre en évidence [22] : L’électrocardiogramme (ECG) est à réaliser de façon systéma-
• un hémomédiastin (antérieur, moyen ou postérieur). La rupture tique et représente le meilleur examen de débrouillage pour le
de l’isthme aortique représente la lésion qu’il faut rechercher diagnostic de contusion myocardique. Toutefois, s’ils ne sont pas
devant tout hémomédiastin moyen. La sensibilité et la valeur absents, les signes électriques sont extrêmement variables, des
prédictive négative du scanner seraient très bonnes ainsi que sa troubles de conduction intracardiaques, des troubles du rythme
spécificité [22] . Le scanner spiralé après injection de produit de supraventriculaire ou non, ainsi que des troubles de repolarisation
contraste est actuellement l’examen de référence ; pouvant exister.
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Lésions pariétales
Emphysème sous-cutané
L’emphysème sous-cutané, défini comme de l’air dans les tis-
sus sous-cutanés, peut être localisé ou diffus. Les origines de
l’emphysème sous-cutané sont résumées sur la Figure 2. Lorsque
la cause de la fuite d’air disparaît, l’emphysème sous-cutané se
résorbe en une dizaine de jours.
Son diagnostic est avant tout clinique avec la classique sensa-
tion de crépitation neigeuse lors de la palpation. La radiographie
simple de thorax reconnaît facilement l’emphysème sous-cutané, 1 2 3
lorsqu’il est abondant, sous la forme de bandes claires le long des Figure 4. Mouvements du volet thoracique correspondant à la respira-
parois latérales du thorax. tion paradoxale (selon Dahan). 1. Inspiration ; 2. expiration ; 3. toux.
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Lésions pleuropulmonaires
Pneumothorax
Il se définit comme de l’air entre les deux feuillets de la plèvre
entraînant un collapsus pulmonaire et une baisse du débit sanguin
du poumon collabé. C’est une lésion fréquente, sa gravité tient 4
surtout à son retentissement respiratoire, plus rarement circula-
toire. Il peut être cliniquement muet, car de faible importance, 1 3
parfois soupçonné en présence d’un emphysème sous-cutané,
sinon c’est une dyspnée de gravité variable qui attire l’attention
(Fig. 5). Il accompagne habituellement des fractures de côtes. Plus 2
rarement, il s’agit d’une plaie thoracique, d’une rupture bron-
chique, d’un barotraumatisme ou d’un geste iatrogène (Fig. 6). Il
se constitue habituellement au cours des premières heures du trau- Figure 7. Signes radiologiques de pneumothorax compressif. 1. Pneu-
matisme mais il peut apparaître plus tardivement au cours d’une mothorax compressif ; 2. horizontalisation de l’hémidiaphragme ; 3.
séance de kinésithérapie ou de la ventilation assistée. Sa gravité déplacement médiastinal ; 4. poumon collabé.
dépend surtout du niveau de la pression intrapleurale par rapport
à la pression atmosphérique. Un pneumothorax unilatéral par-
tiel ou complet peut rester assez bien toléré tant que la pression
intrapleurale est inférieure ou égale à la pression atmosphérique.
En revanche, la bilatéralisation et surtout l’élévation de la pres-
sion intrapleurale sont très mal supportées. L’air sous pression
comprime le médiastin gênant le retour veineux avec effet de tam-
ponnade gazeuse (Fig. 7). Ces pneumothorax dits « suffocants »
correspondent généralement à l’existence d’une lésion formant
clapet et qui siège sur la paroi thoracique ou sur une voie aérienne
mettant en communication l’air atmosphérique et la cavité pleu- A B
rale. Cette élévation progressive de la pression intrapleurale peut
être extrêmement rapide lorsque le patient est en ventilation
assistée, aboutissant en quelques minutes à un arrêt circulatoire.
L’élévation brutale des pressions d’insufflation, la turgescence de
la circulation veineuse cave supérieure, la cyanose intense en sont
les signes d’appel habituels. Il a été décrit des embolies gazeuses
qui sont à l’origine de décès brutaux. L’administration de pro-
toxyde d’azote majore le volume et la pression de l’épanchement C
aérien pleural (Fig. 8).
Les signes de gravité du pneumothorax sont importants à noter Figure 8. Diagnostic échographique de pneumothorax.
tout en retenant bien le caractère évolutif de cette lésion. Ils sont A. Aspect normal (signe du « bord de mer »).
résumés sur la Figure 7. B. Pneumothorax complet (signe du « code-barre »).
Le scanner est donc particulièrement intéressant avant C. Pneumothorax partiel. Point poumon.
l’instauration d’une ventilation contrôlée. De plus, le scanner
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Scanner
Il est plus sensible dans la détection des épanchements pleuraux
que la radiographie standard. Il permet une meilleure quantifica-
tion de l’épanchement et précise la topographie des collections
1 enkystées. De même que pour le pneumothorax, il permet de
vérifier la position d’un éventuel drain.
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Lésions pulmonaires
Le scanner a une bien meilleure sensibilité et spécificité que la
radiographie pulmonaire. Il est de bonne clinique de refaire une
imagerie en cas d’aggravation (évolution des lésions).
Plusieurs lésions élémentaires sont décrites, souvent asso-
ciées ou intriquées [16] : lacérations ou ruptures pulmonaires,
4 hématome intrapulmonaire, pseudokyste pulmonaire ou pneu-
5 matocèle, contusion pulmonaire, lésions de blast.
Hématome intrapulmonaire
Figure 9. Origines de l’hémothorax. 1. Plèvre et paroi thoracique ; 2. C’est une lésion mineure de rupture pulmonaire centrale,
poumon ; 3. médiastin ; 4. diaphragme ; 5. foie (ou rate). se traduisant par un comblement alvéolaire localisé évo-
luant en quelques jours vers l’opacité ronde. Ces hématomes
régressent habituellement spontanément en quelques semaines
mais peuvent poser des problèmes diagnostiques si le traumatisme
est passé inaperçu.
Pneumatocèle post-traumatique
et lacération/rupture pulmonaire
La pneumatocèle s’observe même à la suite d’un traumatisme
mineur, plus souvent chez l’enfant ou l’adulte jeune. Radiologi-
quement, elle correspond à une clarté arrondie ou ovalaire avec
parfois niveau hydroaérique.
Radiographie standard
Chez le sujet alité, le signe le plus fréquent est la diminution de
transparence unilatérale, homogène, maximale à la base.
Échographie
C’est un examen très utile au dépistage des épanchements de
faible abondance qui sont visibles sous la forme d’une image en
théorie non échogène (Fig. 10). Figure 11. Contusion pulmonaire.
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EMC - Urgences 9
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Oui Non
Radiographie pulmonaire
État hémodynamique et
Échographie pleuropulmonaire
respiratoire stable lors de
ECG
la surveillance clinique
Cinétique de la troponine
Radiographie pulmonaire
FAST-échographie
Échographie abdominale État stabilisé
Radiographie du bassin
Traitement d'une cause évidente
Échographie cardiaque
(ETO ou ETT)
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Ventilation
Ventilation non invasive
En l’absence de contre-indication (pneumothorax, lésions asso-
LMC LAM
ciées, troubles de conscience, traumatisme abdominal grave) et
après réalisation d’un scanner thoracique, il est recommandé de
débuter une ventilation non invasive. Elle permet de réduire le
recours à l’intubation, l’incidence des pneumopathies et dimi-
nue la mortalité. Elle doit être de type ventilation spontanée avec
aide inspiratoire-pression expiratoire positive (VSAI-PEP) et doit 2e EIC
être instituée dans un environnement de surveillance continue.
Les complications restent modérées devant le bénéfice attendu.
Il s’agit essentiellement de distension gastrique ou de lésions de
compression cutanéomuqueuse autour du nez. A 4e EIC
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Type de drain
En cas de pneumothorax isolé, un drain de faible calibre (18
Figure 17. Autotransfusion.
à 24 F) doit être proposé. L’utilisation de drains de petit calibre
de type « queue de cochon » peut être éventuellement considérée
comme une alternative en cas de pneumothorax isolé. Inverse-
ment en cas de suspicion d’hémothorax, on utilise un drain de
gros calibre (28 à 36 F).
Complications
La pose d’un drain thoracique, même dans des conditions
optimales (patient stable, drainage aux urgences, expérience de
l’opérateur, etc.), peut se compliquer de plusieurs façons.
La complication la plus fréquemment rencontrée est la malpo-
sition du drain. Inséré dans la paroi musculograisseuse du thorax,
ou même dans des organes médiastinaux ou abdominaux, ce
mauvais positionnement est suspecté au niveau clinique (pas de
bullage ou d’amélioration de l’état général du patient), et est
Figure 18. Valve antiretour de Heimlich (selon D’Honneur [61] ). confirmé par la radiographie pulmonaire de face, indispensable
après la réalisation de ce geste.
Les douleurs secondaires à la pose du drain sont relative-
début de recueil de l’hémothorax. Une fois plein, il est désolida- ment fréquentes aussi, nécessitant un recours à une analgésie de
risé de la valise de drainage, puis transfusé au patient au moyen palier III.
d’une tubulure et d’un filtre adapté. Dans le sang ainsi transfusé, Un saignement par effraction des vaisseaux intercostaux ou
la concentration d’hémoglobine est variable, les facteurs de la coa- mammaires internes peut être observé. Afin de limiter ce risque,
gulation sont activés, les produits de dégradation de la fibrine et le geste doit être réalisé en rasant le bord supérieur de la côte infé-
des débris cellulaires sont présents. Enfin, le liquide est pauvre rieure et en cas de drainage par voie antérieure, à distance des
en plaquettes. Il s’agit d’une manœuvre d’exception, dont le but artères mammaires internes.
est d’amener un patient vivant au bloc opératoire. Les risques
principaux sont l’embolie gazeuse et l’hypocoagulabilité.
Une valve de Heimlich (Fig. 18) peut être utilisée pour per- Épanchements péricardiques
mettre une évacuation de l’épanchement et le maintien d’une
faible dépression dans le drain. Ce dispositif est particulièrement En cas de tamponnade, une évacuation de l’épanchement
intéressant en préhospitalier et lors des transferts. En cas de pneu- péricardique doit être envisagée. En urgence, lorsque la tam-
mothorax, il faut s’assurer que la poche de recueil ne soit pas sous ponnade est mal supportée, une évacuation à l’aiguille de
tension. l’épanchement péricardique est effectuée. La ponction se fait par
L’efficacité et la perméabilité des drains doivent être fréquem- voie sous-xiphoïdienne sous contrôle échographique, l’aiguille
ment vérifiées et le volume de sang drainé régulièrement surveillé. étant avancée en haut et en arrière, le vide à la main. Dans les
En effet, la gravité d’un hémothorax se juge non pas par la quan- conditions idéales, une péricardiocentèse par voie chirurgicale
tité de sang initialement drainée, mais par le débit de sang drainé doit être réalisée.
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Traitements associés à 200 ml/h pendant trois heures [59] , une thoracoscopie chirurgi-
cale pour les hémothorax résiduels malgré un geste de drainage
La prise en charge des patients traumatisés du thorax est, thoracique bien conduit est à considérer.
comme elle a été décrite (cf. supra), basée sur la prise en charge de Après un bilan lésionnel complet et quelques jours de stabilisa-
la douleur et la kinésithérapie respiratoire. Néanmoins, certaines tion clinique, une indication opératoire pourra être retenue lors
mesures thérapeutiques doivent être envisagées pour diminuer de lésions de la trachée ou de l’œsophage.
l’incidence des complications.
• Strict respect de la balance hydrosodée. Cette attitude limite le Ostéosynthèse pariétale
risque de surcharge pulmonaire liée à une altération de la bar-
rière alvéolaire (œdème lésionnel dans le cadre d’une contusion Une fixation chirurgicale est recommandée chez les patients
pulmonaire). À l’inverse, toute hypovolémie doit être corrigée présentant un volet thoracique et ventilé mécaniquement, si l’état
rapidement pour éviter le surcroît de remplissage nécessaire en respiratoire ne permet pas un sevrage rapide de la ventilation
cas de retard thérapeutique. mécanique. Un avis spécialisé doit être demandé pour tout fracas
• Prévention thromboembolique. Le patient traumatisé présente costal déplacé ou complexe.
un risque thromboembolique majeur. Une prévention throm-
boembolique est indispensable et fait appel à des moyens
mécaniques (bas de contention, compression pneumatique Critères d’orientation
intermittente) ou pharmacologiques (anticoagulant). Néan-
moins, l’emploi des anticoagulants peut être contre-indiqué Les patients présentant un traumatisme pénétrant de l’aire car-
en cas de risque hémorragique persistant ou d’un traumatisme diaque (stable ou instable) ou du thorax avec un état circulatoire
potentiellement hémorragique. ou respiratoire instable ou stabilisé doivent être orientés sur un
centre spécialisé avec plateau technique adapté. Tous patients pré-
sentant des critères potentiels de gravité ou des signes de détresse
vitale nécessitent un transport médicalisé. Les patients instables
“ Point fort sur le plan hémodynamique ne permettant pas un transport vers
un centre spécialisé doivent être orientés sur le centre chirurgi-
cal de proximité. Il est important d’adapter sa prise en charge à
Contre-indications aux anticoagulants à la phase chaque patient en prenant en compte le rapport bénéfice/risque.
aiguë Un réseau régional avec parcours patient doit être mis en place
• Traumatisme : lésions potentiellement hémorragiques. pour pouvoir améliorer la prise en charge de ces patients. Chez
• Thorax : contusion pulmonaire, hémothorax. un patient avec un terrain à risque, un avis spécialisé est demandé
• Crâne : hémorragie intracrânienne, contusion hémorra- auprès du centre de référence par téléphone ou télétransmission.
gique. Quoi qu’il en soit, ces patients doivent pouvoir être surveillés pen-
• Bassin : épanchement rétropéritonéal. dant 24 heures. En cas de lésions intrathoraciques objectivées sur
le bilan lésionnel chez un patient stable, un transfert secondaire
• Abdomen : contusion d’un organe plein.
vers un centre spécialisé doit être organisé.
Certains patients présentant un traumatisme thoracique isolé
et bénin peuvent regagner leur domicile, parfois avec une
prescription de kinésithérapie, toujours avec une prescription
• Antibiothérapie : la surinfection pulmonaire est fréquente chez
d’antalgiques en cas de fracture de côtes. Il est conseillé de revoir
le traumatisé thoracique et ce surtout en cas de contusion pul-
ces patients à 48 heures. Certains patients doivent être admis en
monaire. Aucune mesure prophylactique ne permet de prévenir
réanimation et soins intensifs.
ce risque, hormis une kinésithérapie respiratoire bien conduite
permettant un drainage efficace des sécrétions bronchiques.
En cas de surinfection, une antibiothérapie doit être débutée
précocement après avoir effectué les prélèvements bactériolo- Conclusion
giques. Le choix de l’antibiothérapie doit se faire en fonction
de l’écologie locale, mais doit comporter des antibiotiques à Le diagnostic et le traitement du traumatisé thoracique sont
action antistaphylococcique et dont la diffusion pulmonaire actuellement bien codifiés. La filière de soins de ces patients,
est bonne. surtout s’ils sont graves, doit être clairement définie au niveau
régional. Pour les patients les plus sérieusement blessés, il
convient de privilégier l’admission directe dans un centre dis-
Traitements chirurgicaux posant d’un plateau technique et de compétence en chirurgie
thoracique et cardiovasculaire, ainsi que d’une équipe médicale
Thoracotomie de ressuscitation rompue à la radiologie interventionnelle. Cette stratégie est parti-
Cette thoracotomie de ressuscitation n’a pas d’intérêt et n’est culièrement importante dans la prise en charge des traumatisés les
donc pas recommandée en préhospitalier. Cette technique chi- plus graves. Il faut garder à l’esprit que les deux principales causes
rurgicale de damage control est à utiliser en intrahospitalier de décès évitable d’origine thoracique sont d’une part le pneumo-
dans toute réanimation cardiopulmonaire, sauf lorsqu’il n’y a thorax non diagnostiqué et non traité, et d’autre part l’absence de
pas de récupération d’activité circulatoire après dix minutes de diagnostic de lésions médiastinales graves.
réanimation spécialisée et/ou en cas d’asystole en l’absence de
tamponnade [59] .
Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
d’intérêts en relation avec cet article.
Thoracotomie d’hémostase
La thoracotomie d’hémostase correspond à une prise en charge
rapide au bloc opératoire en dehors des situations de thoracoto- Remerciements : au docteur Catherine Doussot, qui a participé à la version
mie de ressuscitation. Elle doit être envisagée en cas de saignement précédente de cet article.
persistant associé à une instabilité hémodynamique et de saigne-
ment intrathoracique actif dans le drain thoracique en l’absence
d’autre cause de saignement. Références
En cas de stabilité hémodynamique, si le débit du drain tho-
racique est supérieur à 1500 ml d’emblée avec une poursuite du [1] Battle CE, Hutchings H, Evans PA. Risk factors that predict mortality
débit de drainage supérieur à 200 ml/h dès la première heure, ou in patients with blunt chest wall trauma: a systematic review and meta-
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EMC - Urgences 13
24-103-B-10 Traumatismes thoraciques fermés
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Mirek S, Freysz M. Traumatismes thoraciques fermés. EMC - Urgences 2018;13(1):1-15 [Article 24-103-
B-10].
夽
Pour citation, ne pas utiliser la référence ci-dessus de cet article, mais la référence de la version originale publiée dans EMC – Médecine d’urgence
2016;11(4):1-15 [25-200-D-10].
DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/S1959-5182(16)67482-2
EMC - Urgences 15
24-112-C-15
Les troubles du rythme cardiaque sont fréquemment observés en service d’urgence et doivent faire l’objet
de prises en charge spécifiques selon leur tolérance clinique, le risque potentiel de complications auxquelles
ils exposent, et l’éventualité d’une pathologie cardiaque ou extracardiaque sous-jacente. Les troubles
du rythme atriaux posent essentiellement le problème du traitement symptomatique (antiarythmique,
ralentisseur) et de la gestion du traitement anticoagulant qui doit être le plus souvent associé. La réduction
immédiate des tachycardies jonctionnelles est la règle aux urgences. Le traitement à plus long terme des
troubles du rythme supraventriculaires inclut l’abstention thérapeutique, le traitement antiarythmique,
et l’ablation par radiofréquence. Les troubles du rythme ventriculaire sont à considérer systématiquement
comme une urgence vitale. Leur prise en charge inclut le diagnostic rythmologique, l’identification d’une
étiologie et le choix thérapeutique immédiat (antiarythmique). L’indication d’un défibrillateur implantable
doit être discutée par les spécialistes. Le pronostic de troubles du rythme ventriculaires dépend de leur
correction rapide avec une évaluation du risque de mort subite et de la cardiopathie sous-jacente.
© 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Mots-clés : Fibrillation atriale ; Flutter atrial ; Tachycardie ventriculaire ; Torsades de pointes ; Antiarythmiques ;
Anticoagulants ; Antiagrégants plaquettaires
■
Torsade de pointes
Prise en charge des troubles du rythme supraventriculaire
6
7
Introduction
Prise en charge de la fibrillation atriale/flutter atrial au service Les troubles des rythmes supraventriculaires et ventriculaires
d’accueil des urgences 7 constituent un groupe hétérogène de pathologie. Ils peuvent
Évaluation clinique 7 survenir sur un cœur sain ou apparemment sain, mais le plus
Évaluation ECG 7 souvent en association avec une cardiomyopathie. Ils repré-
Évaluation paraclinique 7 sentent une cause fréquente de consultation aux urgences. La
Prise en charge immédiate 7 classification du trouble du rythme est basée sur l’analyse de
Prise en charge de la fibrillation atriale non compliquée l’électrocardiogramme, de l’effet des manœuvres vagales ou d’une
sur le plan hémodynamique 8 intervention pharmacologique.
Évaluation du risque thromboembolique 8 Le retentissement du trouble du rythme cardiaque est éva-
Ralentissement de la fréquence cardiaque 8 lué sur des paramètres cliniques simples. La cardioversion par
■ Prise en charge d’une fibrillation atriale mal tolérée choc électrique externe est rapidement envisagée chez les patients
sur le plan hémodynamique 9 présentant un trouble du rythme mal toléré sur le plan hémody-
Risque thromboembolique de la cardioversion pharmacologique namique, et ce quel que soit son origine (supraventriculaire ou
ou électrique 9 ventriculaire).
Encadrement anticoagulant pour une fibrillation atriale de durée La prise en charge ultérieure des patients ayant présenté un
inférieure à 48 heures nécessitant une cardioversion immédiate 11 trouble du rythme supraventriculaire repose sur l’introduction
Encadrement anticoagulant pour une fibrillation atriale de durée d’un traitement ralentisseur de la fréquence cardiaque ou
supérieure à 48 heures nécessitant une cardioversion immédiate 11 antiarythmique, et l’introduction éventuelle d’un traitement
EMC - Urgences 1
Volume 13 > n◦ 1 > janvier 2018
http://dx.doi.org/10.1016/S1241-8234(17)88052-4
24-112-C-15 Troubles du rythme cardiaque
Conduction auriculoventriculaire
Bilan paraclinique
La conduction auriculoventriculaire peut se faire en 1/1, chaque
Le bilan initial paraclinique, prélevé en urgence, doit comporter pseudo-onde « p » étant alors suivie d’un complexe QRS, mais
au minimum un ionogramme sanguin, une numération formule le plus souvent il existe un bloc de conduction entraînant une
sanguine, un bilan d’hémostase et un dosage de la troponine (Ic dégradation de la conduction en 2/1. Le nombre de complexes
ou us). QRS est alors inférieur au nombre d’auriculogrammes.
2 EMC - Urgences
Troubles du rythme cardiaque 24-112-C-15
Oui Non
EMC - Urgences 3
24-112-C-15 Troubles du rythme cardiaque
4 EMC - Urgences
Troubles du rythme cardiaque 24-112-C-15
Pas de changement Ralentissement progressif puis réaccélération Arrêt brutal Bloc AV haut grade
Oui Non
TV Dissociation AV
Oui Non
Oui Non
Elles sont définies par une FC supérieure à 120 battements par Analyse de l’effet des manœuvres vagales
minute, régulière associée à un élargissement du complexe QRS,
d’une durée supérieure ou égale à 120 ms et par la survenue d’au
ou d’une intervention pharmacologique
moins trois extrasystoles ventriculaires consécutives. La fréquence Lorsque la situation hémodynamique le permet (TV bien
peut cependant être discrètement irrégulière mais avec une varia- tolérée sur le plan hémodynamique), l’effet des manœuvres
tion en général inférieure à 0,04 seconde. vagales ou d’une intervention pharmacologique modulant la
On distingue les TV soutenues lorsque la durée de l’épisode conduction auriculoventriculaire (adénosine di- ou triphosphate,
est supérieure à 30 secondes des TV non soutenues d’une durée bêtabloquant, inhibiteurs calciques bradycardisants) en dehors
inférieure à 30 secondes. des contre-indications peut participer et aider au diagnostic
EMC - Urgences 5
24-112-C-15 Troubles du rythme cardiaque
Tableau 1.
Critères électrocardiographiques morphologiques analysés en V1, V2 ou
V6 en faveur d’une tachycardie ventriculaire.
Critères électrocardiographiques
Morphologie du QRS type BBD
R, QR ou RS en V1
R/S < 1 en V6
R, QS, ou QR en V6
Morphologie du QRS type BBG
Durée de R > 30 ms en V1 ou V2
R nadir S > 60 ms en V1 ou V2
Crochetage de S en V1 ou V2
QR ou QS en V6
Dissociation auriculoventriculaire
Le diagnostic de TV peut être en général évoqué lorsque sur
l’ECG le nombre de complexes QRS est supérieur au nombre
d’auriculogrammes et qu’il n’est pas possible d’établir de lien entre
ces deux activités. Ce signe n’est cependant présent que dans 30 %
des TV prouvées par ailleurs.
6 EMC - Urgences
Troubles du rythme cardiaque 24-112-C-15
Tableau 2. Tableau 4.
Classification des symptômes des patients présentant une fibrillation Stratification du risque hémorragique par le score HAS BLED.
atriale selon l’échelle de l’European Heart Rhythm Association (EHRA).
Lettre Caractéristique clinique Score
Classe Signification
H Hypertension (PAS > 160 mmHg) 1
EHRA I Aucun symptôme A Fonction rénale (1 pt) (créatinine > 200 mol/l) 1 ou 2
EHRA II Symptômes modérés ou hépatique (1 pt) anormale (cirrhose ou
Activité quotidienne non affectée bilirubinémie > 2N et transaminases > 3N)
EHRA III Symptômes sévères S Antécédent d’AVC 1
Activité quotidienne affectée B Hémorragie ou prédisposition au saignement 1
EHRA IV Symptômes invalidants L INR labile 1
Activité quotidienne impossible
E Âge > 65 ans 1
D Traitement (1 pt) (AINS, aspirine) ou 1 ou 2
consommation d’alcool (1 pt)
Tableau 3.
Description des différentes composantes du score CHA2 DS2 VASC. PAS : pression artérielle systolique ; AVC : accident vasculaire cérébral ; INR :
international normalized ratio ; AINS : anti-inflammatoire non stéroïdien.
Marqueurs de risques Score
Insuffisance cardiaque 1
Hypertension artérielle 1
Âge ≥ 75 ans
Diabète
Antécédent d’AVC/AIT
2
1
2
“ Point important
Maladie vasculaire (IDM, AOMI, plaque carotidienne) 1 Place de l’imagerie dans la prise en charge des
Âge 65–74 ans 1 patients présentant un trouble du rythme ventri-
Sexe féminin 1 culaire
• L’échographie transthoracique (ETT) et l’échographie
AVC : accident vasculaire cérébral ; AIT : accident ischémique transitoire ; IDM :
infarctus du myocarde ; AOMI : artériopathie oblitérante des membres inférieurs. transœsophagienne (ETO) occupent une place importante
et centrale dans la prise en charge des patients en fibril-
lation atriale (FA) ou en flutter. L’ETT précise l’existence
Prise en charge des troubles d’une cardiopathie structurale, en particulier d’une valvu-
du rythme supraventriculaire lopathie rhumatismale et décrit certains paramètres clés
de la tolérance fonctionnelle (fraction d’éjection ventri-
Prise en charge de la fibrillation atriale/flutter culaire gauche, taille de l’oreillette gauche) et du risque
de récidive de la FA. L’ETO complète l’ETT en analysant
atrial au service d’accueil des urgences la morphologie et la fonction auriculaire. L’ETO participe
La fibrillation atriale non valvulaire (FANV) représente le également à la stratification du risque thromboembolique.
trouble du rythme le plus fréquemment observé en pratique cou- Les stratégies guidées par ETO sont une alternative inté-
rante. Elle est associée à une majoration du risque d’accident ressante à la stratégie conventionnelle d’anticoagulation.
vasculaire cérébral, du risque d’insuffisance cardiaque et à une • L’ETO constitue un outil performant semi-invasif, bien
augmentation de la mortalité. Il est actuellement acquis que la toléré autorisant l’étude des structures postérieures inac-
prise en charge de la fibrillation atriale (FA) et celle du flutter atrial
cessibles en ETT. Selon les données de l’Euro Heart
sont superposables. Le niveau de risque thromboembolique de la
FA paroxystique est équivalent à celui de la FA permanente [1] .
Survey, elle n’est réalisée que dans 12 à 20 % des cas.
L’ETO permet d’évaluer quatre paramètres essentiels dans
l’évaluation des patients en FA ou flutter : la présence d’un
Évaluation clinique thrombus dans l’auricule et l’oreillette gauches ainsi que
L’évaluation initiale d’un patient en FA repose sur cinq grands
dans l’auricule et l’oreillette droites, les vitesses de vidange
axes : et de remplissage de l’auricule gauche et de l’auricule
• la quantification des symptômes basée sur la classification de droite, le contraste spontané et l’athérome aortique.
l’European Heart Rhythm Association (EHRA) (Tableau 2) ; • L’ETT a aussi une place importante dans l’évaluation
• l’évaluation du risque thromboembolique (score CHADS2 et des patients admis pour un trouble du rythme ventricu-
CHA2 DS2 VASC) (Tableau 3) ; laire permettant de faire le diagnostic d’une cardiopathie
• l’évaluation du risque hémorragique (score HAS BLED) structurale sous-jacente (cardiopathie dilatée, cardiopa-
(Tableau 4) ; thie hypertrophique, cardiopathie ischémique).
• la recherche de facteurs prédisposants ;
• l’identification d’une cardiopathie structurale sous-jacente par
la réalisation d’une échographie cardiaque.
Au terme de cette évaluation, il est possible d’identifier sché-
Évaluation ECG matiquement, trois situations cliniques :
• FA bien tolérée sur le plan hémodynamique et non compliquée ;
L’analyse de l’ECG 12 dérivations outre le diagnostic positif • FA mal tolérée sur le plan hémodynamique ;
permet d’identifier des éléments en faveur d’une cardiopathie • FA compliquée d’un accident vasculaire cérébral (AVC),
associée en présence d’une hypertrophie ventriculaire gauche d’insuffisance cardiaque ou d’un syndrome coronaire aigu.
(HVG), d’une onde Q de nécrose, d’anomalies de la repolarisation.
Prise en charge immédiate
Évaluation paraclinique
Une fois le trouble du rythme caractérisé, une évaluation
Le Tableau 5 décrit le bilan minimal à réaliser lors de la décou- rapide de la tolérance basée sur quelques paramètres simples (fré-
verte et la prise en charge d’une FA non valvulaire. quence respiratoire, niveau de conscience, présence de marbrure,
EMC - Urgences 7
24-112-C-15 Troubles du rythme cardiaque
Tableau 5. Tableau 6.
Bilan d’entrée d’un patient en fibrillation atriale. Stratification du risque thromboembolique selon le score CHA2 DS2 VASC.
Paramètres Objectifs Score Accident vasculaire cérébral (%, an)
Ionogramme sanguin Dyskaliémie 0 0%
Urée, créatininémie Adaptation posologique à la fonction rénale 1 1,3 %
Bilan d’hémostase Bilan avant anticoagulation 2 2,2 %
Numération + plaquette Infection 3 3,2 %
TSH Dysthyroïdie 4 4%
Dosages non systématiques 5 6,7 %
Digoxinémie Surdosage 6 9,8 %
CRP Processus inflammatoire
7 9,6 %
D-dimère Suspicion processus thromboembolique
BNP Insuffisance cardiaque 8 6,7 %
Imagerie 9 15,2 %
Radio de thorax
ETT Cardiopathie structurale, cardiopathie
Tableau 7.
valvulaire
Recommandation pour l’instauration du traitement anticoagulant en
ETO Recherche de marqueurs de risque fonction du niveau de risque thromboembolique.
thromboembolique
Recommandations Niveau de
TSH : thyroid stimulating hormone ; CRP : protéine C réactive ; BNP : brain preuve
natriuretic protein ; ETT : échographie transthoracique ; ETO : échographie tran-
sœsophagienne. Un traitement anticoagulant est recommandé pour IA
prévenir les accidents emboliques chez tous les
patients en FA sauf ceux à très bas risque
hypotension, lipothymie ou syncope, signes d’insuffisance car- thromboembolique (< 65 ans, cœur sain) ou
diaque) permet en présence de l’un ou plusieurs de ces paramètres présentant une contre-indication
d’orienter rapidement ces patients vers une unité de déchocage où Chez les patients à très bas risque thromboembolique IB
ils pourront être rapidement monitorés et bénéficier de la mise en défini par un score = 0, aucun traitement n’est
place d’une voie veineuse. recommandé
Différentes stratégies sont alors envisageables et consistent en
Chez les patients avec score CHA2 DS2 VASC ≥ 2, un IA
un ralentissement de la fréquence cardiaque, une anticoagulation traitement anticoagulant oral est recommandé soit par
en fonction du niveau de risque thromboembolique et hémorra- AVK à dose ajustée, soit par AOD
gique et une cardioversion immédiate dans de rares situations de
Chez les patients avec score CHA2 DS2 VASC = 1, un II A
FA mal tolérée.
traitement anticoagulant oral peut être recommandé
soit par AVK à dose ajustée, soit par AOD en tenant
compte du risque hémorragique et de la préférence du
Prise en charge de la fibrillation atriale patient
non compliquée sur le plan hémodynamique En cas de refus du traitement anticoagulant, un II A
traitement antiagrégant plaquettaire peut être
Les trois principaux objectifs initiaux de la prise en charge sont envisagé, de préférence une association par aspirine et
la prévention du risque thromboembolique, l’amélioration des clopidogrel
symptômes et de la qualité de vie en partie médiée par le contrôle
de la fréquence cardiaque et la prise en charge d’une éventuelle FA : fibrillation atriale ; AVK : antivitamines K ; AOD : anticoagulants oraux
cardiopathie associée. directs.
8 EMC - Urgences
Troubles du rythme cardiaque 24-112-C-15
Prise en charge
Bêtabloquants
Bisoprolol Première ligne Effets secondaires :
Métoprolol hypotension, bradycardie, d’une fibrillation atriale
trouble de la conduction,
Carvédilol
insuffisance cardiaque,
mal tolérée sur le plan
Aténolol bronchospasme hémodynamique
Inhibiteurs calciques (non dihydropyridines) Une cardioversion électrique peut être discutée très rapidement
Vérapamil Première ligne Effets secondaires : dans la prise en charge du patient en présence d’une FA mal tolérée
Diltiazem À éviter chez les patients hypotension, trouble de la sur le plan hémodynamique (Fig. 13).
insuffisants cardiaques ou conduction, insuffisance
avec une dysfonction VG cardiaque
Doivent être préférés aux
Risque thromboembolique
bêtabloquants en cas de de la cardioversion pharmacologique
bronchospasme chez un
patient BPCO
ou électrique
La cardioversion quelle que soit sa modalité, par voie élec-
VG : ventricule gauche ; BPCO : bronchopneumopathie chronique obstructive.
trique ou pharmacologique est associée lorsqu’elle est effectuée
sans couverture anticoagulante à une majoration du risque throm-
boembolique variant de 0 à 5,6 %.
Les deux principaux mécanismes évoqués pour expliquer ces
Les principaux médicaments et éventuels effets secondaires embolies au décours d’une cardioversion sont la sidération de
sont décrits dans le Tableau 8. l’auricule gauche survenant en postcardioversion ou la mobili-
Certaines situations cliniques doivent être identifiées car elles sation d’un thrombus intra-auriculaire méconnu au décours de la
vont directement influencer les modalités thérapeutiques. Ainsi, cardioversion.
en présence d’une hypotension artérielle ou d’insuffisance car- Deux stratégies ont été développées pour prévenir ce type de
diaque, la digoxine ou l’amiodarone sont les deux médicaments complications que sont respectivement un encadrement de la
à utiliser préférentiellement. La correction d’une déshydrata- cardioversion par une anticoagulation de trois semaines avant
tion, l’oxygénothérapie en cas d’hypoxie, les antipyrétiques et quatre semaines après la cardioversion ou la réalisation d’une
en cas de fièvre participent également à la correction de la échographie transœsophagienne (ETO) préalable à la cardiover-
tachycardie. sion à la recherche d’un thrombus intra-auriculaire (Fig. 14). Ces
EMC - Urgences 9
24-112-C-15 Troubles du rythme cardiaque
deux stratégies ne sont cependant pas applicables aux urgences, Le choix du traitement doit être basé sur l’existence d’une car-
certaines situations cliniques et notamment d’instabilité hémody- diopathie sous-jacente, il doit être effectué après contrôle de la
namique nécessitent la réalisation d’une cardioversion immédiate normalité des électrolytes, sous surveillance scopique pendant et
notamment chez les patients dont la FA se complique d’instabilité après la cardioversion, et encadré par une anticoagulation efficace
hémodynamique, d’un œdème aigu du poumon, ou d’un syn- assurée par héparine non fractionnée (HNF) ou héparine de bas
drome coronaire aigu (Fig. 13). poids moléculaire (HBPM), puis relayé par AVK selon les modalités
La cardioversion pharmacologique peut être envisagée aux décrites précédemment (Fig. 15).
urgences dans certaines situations bien codifiées à l’exclusion de
l’instabilité hémodynamique qui constitue une indication élec- Tableau 9.
tive à la cardioversion électrique (Fig. 9). Les indications et les Recommandations pour la réalisation d’une cardioversion électrique.
places respectives de la cardioversion électrique et de la cardio-
Recommandations Niveau
version pharmacologique sont respectivement décrites dans les
de preuve
Tableaux 9 et 10.
Cinq médicaments par voie intraveineuse peuvent être utilisés Pour les patients présentant une FA compliquée IC
pour réaliser une cardioversion pharmacologique (Tableau 11). d’ischémie myocardique, d’hypotension artérielle
symptomatique, d’angor, d’insuffisance cardiaque
aiguë, une cardioversion immédiate par CEE doit être
envisagée en l’absence de réponse rapide à des mesures
FA < 48 h pharmacologiques
Une cardioversion par CEE est recommandée en cas de IC
préexcitation compliquée d’une tachycardie rapide ou
d’instabilité hémodynamique
Instabilité sur le plan hémodynamique Une cardioversion par CEE est contre-indiquée chez les III C
patients présentant une intoxication digitalique
Tableau 10.
Cardioversion Cardiopathie ? Indication de la cardioversion pharmacologique chez les patients en fibril-
électrique lation atriale.
Instabilité hémodynamique
Amiodarone Amiodarone
i.v. i.v.
10 EMC - Urgences
Troubles du rythme cardiaque 24-112-C-15
Encadrement anticoagulant gulation brève administrée par voie veineuse d’HNF ou par des
HBPM par voie sous-cutanée. Un relais par AVK pendant au moins
pour une fibrillation atriale de durée quatre semaines, voire au long cours doit être envisagé chez les
inférieure à 48 heures nécessitant patients présentant des facteurs de risque thromboembolique. Le
une cardioversion immédiate relais par AVK n’est pas obligatoire chez les patients ne présen-
tant aucun marqueur de risque thromboembolique (Tableau 12,
Pour les patients dont le début de la FA a pu être identifié Fig. 14).
de manière certaine comme datant de moins de 48 heures, et
présentant ou non des facteurs de risque thromboembolique,
la cardioversion doit être réalisée sous couvert d’une anticoa-
Encadrement anticoagulant
Tableau 11. pour une fibrillation atriale de durée
Traitement et posologie des traitements utilisables pour une cardioversion
pharmacologique.
supérieure à 48 heures nécessitant
Médicament Dose Dose
une cardioversion immédiate
d’entretien Prise en charge immédiate
Amiodarone 5 mg/kg i.v. sur 1 h 50 mg/h Pour les patients dont la FA date de plus de 48 heures, ou dont
Flécaïne 2 mg/kg i.v. sur 10 min ou la durée n’a pu être déterminée et nécessitant une cardioversion
200–300 mg p.o. immédiate en raison d’une instabilité hémodynamique, d’un syn-
Ibutilide 1 mg i.v. sur 10 min 1 mg i.v. sur drome coronarien aigu (SCA) ou d’un œdème aigu du poumon
10 min (OAP), HNF ou HBPM doivent être administrées selon les mêmes
Propafénone 2 mg/kg i.v. sur 10 min ou modalités que précédemment avant la cardioversion et relayées
450–600 mg p.o. pour au moins quatre semaines par des AVK. La poursuite de ce
traitement au-delà de cette période initiale doit être basée sur la
Vernakalant 3 mg/kg sur 10 min 2 mg/kg i.v. sur
10 min
confrontation du risque thromboembolique et du risque hémor-
ragique évalué par les scores CHADS2 et CHA2 DS2 VASC et HAS
i.v. : par voie intraveineuse ; p.o. : per os. BLED (Tableau 12, Fig. 14).
Non
Considérer une anticoagulation à long terme si indiquée b
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Troubles du rythme cardiaque 24-112-C-15
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Cette anomalie est présente chez 1 à 13 % des sujets en popula- [2] Blomström-Lundqvist C, Scheinman MM, Aliot EM, Alpert JS,
tion générale et dans 15 à 70 % des cas de fibrillation ventriculaire Calkins H, Camm AJ, et al. ACC/AHA/ESC guidelines for the
idiopathique. management of patients with supraventricular arrhythmias--executive
summary. a report of the American college of cardiology/American
heart association task force on practice guidelines and the Euro-
Déclaration de liens d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts pean society of cardiology committee for practice guidelines (writing
en relation avec cet article. committee to develop guidelines for the management of patients
with supraventricular arrhythmias) developed in collaboration with
NASPE-Heart Rhythm Society. J Am Coll Cardiol 2003;42:1493–531.
[3] Proclemer A, Dagres N, Marinskis G, Pison L, Lip GY,
Références Blomstrom-Lundqvist C, et al. Current practice in Europe: how do we
manage patients with ventricular tachycardia. European Heart Rhythm
[1] Camm AJ, Lip GY, De Caterina R, Savelieva I, Atar D, Hohnloser SH, Association survey. Europace 2013;15:167–9.
et al. Guidelines for the management of atrial fibrillation: an update [4] Hocini M, Pison L, Proclemer A, Larsen TB, Madrid A,
of the 2010 ESC Guidelines for the management of atrial fibrillation. Blomström-Lundqvist C, et al. Diagnosis and management of patients
Developed with the special contribution of the European Heart Rhythm with inherited arrhythmia syndromes in Europe: results of the European
Association. Eur Heart J 2012;33:2719–47. Heart Rhythm Association Survey. Europace 2014;16:600–3.
S. Ederhy (stephane.ederhy@sat.aphp.fr).
Service de cardiologie, Hôpital Saint-Antoine, 184, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 75012 Paris, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Ederhy S. Troubles du rythme cardiaque. EMC - Urgences 2018;13(1):1-14 [Article 24-112-C-15].
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Pour citation, ne pas utiliser la référence ci-dessus de cet article, mais la référence de la version originale publiée dans EMC – Médecine d’urgence
2017;12(2):1-14 [25-020-B-60].
DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/S1959-5182(17)58699-7
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