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MASTER Biotechnologie & Valorisation des Plantes

Master Toxicologie Fondamentale & Appliquée


Cours Législations

CHAPITRE I/ DROIT DE L’ENVIRONNEMENT

1. DEFINITIONS ET CONCEPTS

1.1 L’environnement

« L’environnement est l’ensemble, à un moment donné, des agents physiques, chimiques et


biologiques et des facteurs sociaux susceptibles d’avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou à
terme, sur les êtres vivants et les activités humaines».

« L’environnement est ce qui constitue le voisinage, ou l’ensemble des éléments naturels et artificiels
qui entoure un individu humain, animal ou végétal ou une espèce, ou bien encore l’ensemble des
éléments objectifs et subjectifs qui constituent le cadre de vie des individus »

« Dans un sens relativement nouveau, issu de l’anglais « environment » pour « milieu », le mot
désigne « l’ensemble des phénomènes extérieurs à un organisme, tels qu’ils entretiennent avec lui des
relations »

Nous pouvons finalement retenir comme définition que l’environnement correspond à la «composante
écologique du cadre de vie de l’homme. Il est le plus souvent perçu sous l’angle des interactions entre
les activités humaines et le milieu naturel, qu’il soit physique, chimique ou biologique ».

1.2 Le droit de l'environnement

Il concerne l'étude ou l'élaboration de règles juridiques visant la compréhension, la protection,


l'utilisation, la gestion ou la restauration de l'environnement sous toutes ses formes - terrestres,
aquatiques et marines, naturelles et culturelles…

Le droit de l'environnement est très récent dans la culture moderne (il s'est surtout développé dans
les années 1970). Il s'applique à de nombreux secteurs de l'environnement biophysique et humain.
Développé à différentes échelles, fruit d'une histoire spécifique, le droit de l'environnement couvre une
hiérarchie de normes notamment en droit international, en droit communautaire et en droit national
voire local.

Le droit de l'environnement associe différentes approches et se subdivise en différentes sous-


branches :

 Celles liées aux éléments composant l'environnement : droit de l'air, - droit de l'eau et de la
mer, droit des sols, droit de la biodiversité et des biotopes ;

 Celles liées à des activités humaines : droit de la chasse, de la pêche, de l'énergie;

 Celles liées à des activités nuisibles ou polluantes : droit du bruit, droit de l'assainissement,
droit des risques majeurs industriels ou naturels ;

 Celles liées à un objet particulier : droit de la protection de la nature (incluant maintenant


dans certains pays la protection de l'environnement nocturne contre la pollution lumineuse,

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 droit des produits chimiques, droit des déchets, droit des sites, des monuments historiques,
etc. ;

 Celles liées à un secteur économique auquel on appose ses problématiques juridiques


environnementales propres : agriculture et environnement, industrie et environnement …. La
déclinaison peut aller à l'infini par sous-secteur : pisciculture, nucléaire, tourisme, santé-
environnement, etc. ;

2. Historique

- Le droit de l’environnement est le fruit d'une longue histoire. Il s'est cependant fortement affirmé
en tant que droit international de l'environnement au XXe siècle, comprenant aujourd’hui plus de
300 conventions.

- Le 2 décembre 1946 : Convention internationale pour la régulation de la chasse à la baleine et


aux grands cétacés - création de la Commission baleinière internationale

- En 1948 : Création de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui


regroupe 68 États, 103 organismes publics et des ONG ; objectifs : favoriser : la biodiversité,
l’utilisation rationnelle et équitable des ressources naturelles, le développement durable…

- En 1951 : Convention internationale pour la protection des végétaux

- En 1961 : Création du World Wildlife Fund (WWF), devenu en 1986 le Fonds Mondial pour la
Nature.

- décembre 1970 : création de l'Environmental Protection Agency aux Etats-Unis

- En 1971 :

 Programme Man and Biosphere : lancement du programme MAB par l'UNESCO, donnant
lieu à la création de Réserves de biosphère (1976) : coordination mondiale d'aires protégées (parcs,
réserves…).

 2-3 février : Convention Ramsar (Ramsar, Iran) relative aux zones humides d'importance
internationale particulièrement comme habitats de la sauvagine : dans le cadre du programme MAB
(Man And Biosphere) de l'UNESCO (United Nations for Education, Science and Culture
Organization // en français : L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la
culture) ; entrée en vigueur en 1975 ; 61 États, 800 sites soit 500 000 km2 ;

 16 juin 1972 : Conférence mondiale sur l’environnement à Stockholm qui aboutit à la


Déclaration de Stockholm : « L’homme a un droit fondamental à la liberté, à l’égalité et à des
conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permettra de vivre dans
la dignité et le bien-être. Il a le devoir solennel de protéger et d’améliorer l’environnement pour les
générations présentes et futures » ;

- mise en place du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

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- 23 novembre 1972 : Convention sur le patrimoine mondial (parfois appelée Convention de Paris)
sous l'égide de l'UNESCO : elle vise à la protection du patrimoine culturel et naturel à valeur
universelle ; les sites sont inscrits sur la « Liste du patrimoine mondial » ; l'État signataire s'engage
alors à ne pas les détruire.

- 1972 : Convention sur la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion des
déchets, communément appelée Convention de Londres

- 3 mars 1973 : Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore
sauvages menacées d’extinction ou Convention de Washington, parfois appelée CITES
(Convention on International Trade of Endangered Species). Réglemente le commerce de
végétaux et d'animaux vivants ou morts par 3 annexes :

I) espèces ne pouvant pas faire l'objet de mouvements commerciaux ;

II) espèces pouvant faire l'objet de mouvements commerciaux avec permis d'exportation CITES
et population contrôlée ;

III) espèces pouvant faire l'objet de mouvements commerciaux avec seulement un permis
d'exportation.

- 2 avril 1979 (Union européenne) : Directive CEE 79/409 dite Directive oiseaux : désigne les
zones de protection spéciale pour les oiseaux rares ou menacés.

- 23 juin 1979 : Convention de Bonn sur les espèces migratrices regroupées en une liste
annexée. Les états signataires doivent : promouvoir la recherche sur les espèces migratrices ;
accorder une protection immédiate aux espèces de l'annexe I (ex baleinoptères) ; conclure des
accords internationaux pour les espèces de l'annexe II (ex : gazelle).

19 septembre 1979 : Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de


l’Europe, appelée aussi convention de Berne, elle concerne l'UE et d'autres États européens ainsi
que des États non membres mais concernés par certaines espèces migratrices tels le Sénégal, le
Burkina-Faso. objectif : conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe. moyens :
500 espèces végétales et 580 espèces animales protégées : flore : interdiction de coupe, cueillette et
déracinement intentionnels + protection des habitats ; faune : interdiction de capture, de destruction
de l'habitat, de perturbation, de commercialisation, sauf les espèces seulement protégées. Cette
convention comporte quatre annexes listant le degré de protection des espèces (faune ou flore).

- 10 décembre 1982 : Convention des Nations unies sur le droit de la mer, entrée en vigueur en
1994

- 22 mars 1985 : Convention de Vienne relative à la protection de la couche d’ozone, ratifiée en


1986, établissant un cadre préparant le protocole de Montréal

- 1987 : Protocole de Montréal mis en place pour éliminer les substances qui appauvrissent la
couche d'ozone, les états s'engageant à interdire les CFC à une date butoir

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-1988 : création par les Nations unies du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du
climat.

- 22 mars 1989 : Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets
dangereux et de leur élimination, entrée en vigueur en 1992. Cette convention a pour objectif de
réduire la circulation des déchets dangereux entre les pays, en particulier vers les pays en
développement.

- 22 mai 1992 : Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement (sommet de
la Terre) à Rio de Janeiro (Brésil) organisé par l'ONU : la plus grande conférence
intergouvernementale jamais organisée qui a consacré des principes généraux qui sont désormais
partie du langage courant comme le développement durable et qui a abouti notamment à :

 la Convention sur la diversité biologique

 l‘Agenda 21

 l'adoption d'une Convention cadre sur les changements climatiques, (cadre du


futur protocole de Kyoto).

-17 juin 1994 : Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, entrée en vigueur
en 1996.

- 22 mai 2001 : Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants, accord visant à
interdire certains produits polluants

- février 2005 : Entrée en vigueur du protocole de Kyôto qui est un accord international visant la
réduction des émissions de gaz à effet de serre.

- 19 juin 2012: Adoption de la résolution 66/288: "The Future We Want". Cette résolution prône
notamment la mise en place d'un Agenda post-2015 autour d'Objectifs du Développement Durable
(SDGs: Sustainable Development Goals)

- 25 septembre 2015: Adoption des "Objectifs du Développement Durable (ODD)" (également


connus sous leur dénomitation anglophone SDGs: Sustainable Development Goals)

3) Problèmes environnementaux:

1) Pollution des sols

L'agriculture est la principale cause de la pollution des sols à cause des engrais et des
pesticides qui s'infiltrent dans le sol. L'infiltration des engrais et des pesticides entraine une grave
pollution des nappes phréatiques des eaux souterraines. La contamination des eaux souterraines est
très difficile, voire impossible à nettoyer. L'eau ne peut plus être traitée et devient inutilisable.

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2) Pollution des eaux (le manque d'eau et sa qualité)

Trois points sont particulièrement préoccupants concernant l'eau: la consommation d'eau et


l'épuisement de la ressource, la pollution des eaux de surface et la pollution des eaux souterraines:
Parce que l'eau douce est une ressource précieuse, la pollution des nappes phréatiques, qui constituent
une réserve importante d'eau douce relativement pure, et des lacs et des rivières, est sans doute la plus
préoccupante. Les pollutions des eaux douces se retrouvent dans les mers et les océans.Toute cette
pollution a des conséquences très grave sur l'écosystème marin.

3) Pollution atmosphérique

Le terme «pollution de l'air» signifie généralement l'introduction directe ou indirecte dans l'air
ambiant par l'homme de toute substance susceptible d'avoir des effets nocifs sur l'environnement dans
son ensemble. Comme pour l'eau, la pollution de l'air peut être de nature et d'origine diverses et
variées. On distingue différents types de pollutions: l'ozone, qui bien qu'étant un composé naturel de
certaines couches de l'atmosphère, est considéré comme un polluant avec des effets néfastes sur la
santé lorsqu'il est présent dans la basse atmosphère. les gaz à effet de serre, dont les principaux sont le
dioxyde de carbone, le méthane, mais aussi certains gaz fluorés, provenant de la combustion, des
transports, des élevages, et des industries.

3. Principes généraux et champs d’application

La politique environnementale repose sur les principes de la précaution, de la prévention et de


la correction de la pollution à la source, ainsi que sur le principe du «pollueur-payeur».

- Le principe de précaution est un outil de gestion des risques qu’il est possible d’invoquer en
cas d’incertitude scientifique au sujet d’un risque présumé pour la santé humaine ou pour
l’environnement que ferait peser une action donnée. Par exemple, en vue d’éviter des dommages pour
la santé humaine ou l’environnement, en cas de doute sur un effet potentiellement dangereux d’un
produit, des instructions peuvent être données pour faire cesser la distribution de ce produit ou pour le
retirer du marché si des incertitudes persistent à la suite d’une évaluation scientifique objective. Ces
mesures doivent être proportionnées et non discriminatoires, et doivent être réexaminées dès que des
informations scientifiques complémentaires sont disponibles.

- Le principe du «pollueur-payeur» est mis en œuvre par la directive sur la responsabilité


environnementale (DRE), qui vise à prévenir ou sinon à corriger les dommages environnementaux,
qu’ils soient causés aux espèces protégées ou aux habitats naturels, à l’eau et aux terres.

- Les opérateurs de certaines activités professionnelles, telles que le transport de substances


dangereuses, ou d’activités impliquant un rejet dans l’eau, doivent prendre des mesures préventives en
cas de menace imminente pour l’environnement. Si des dommages sont déjà survenus, ils sont tenus
de prendre les mesures appropriées pour y remédier et payer les coûts y afférents. Le champ
d’application de la directive a été étendu afin d’inclure la gestion des déchets d’extraction,
l’exploitation des sites géologiques de stockage et la sécurité des opérations pétrolières et gazières en
mer.

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LES PROGRAMMES LIFE

1. DEFINITION

- Le programme LIFE est un ensemble de projets financé par l’union européenne (UE), visant à
préserver l'environnement et la nature. LIFE a été instauré en 1992 afin de soutenir des actions
dans l'UE et dans certains pays candidats et pays voisins.

Logo du programme LIFE

LIFE est l’abréviation utilisée pour désigner « L’Instrument Financier pour l’Environnement ».
C’est un fond de l'Union européenne pour le financement de sa politique environnementale. Lancé en
1992, il avait co-financé 4 171 projets en 1995, contribuant pour environ 3,4 milliards d'euros à la
protection de l'environnement et du climat, via trois volets :

 LIFE-Nature : finance le réseau Natura 2000 de sites écologiques européens ainsi que
d'autres actions de préservation et d'étude de la biodiversité en Europe ;

 LIFE-Environnement : finance des actions innovantes dans le domaine de l'environnement,


comme la dépollution des eaux, le traitement des déchets, etc. ;

 LIFE-Pays Tiers : finance la mise en place dans les pays voisins de l'Union (essentiellement
les pays méditerranéens et de la mer Baltique) des structures nécessaires à l'essor de la
conservation de la nature.

 Ce budget spécifique a notamment pour objet de contribuer au cofinancement des mesures


nécessaires au maintien ou au rétablissement, dans un état de conservation favorable, des types
d'habitats naturels prioritaires et des espèces prioritaires sur les sites concernés qui figurent
aux Annexes I (pour les habitats) ou II (pour les espèces) de la directive Habitat, Faune et
Flore.

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CHAPITRE III : LES ACTEURS DE L’ENVIRONNEMENT

De nombreux acteurs agissent dans le domaine de l’environnement selon des modalités très
variées.

D’une manière générale, une multitude d’acteurs, privés ou publics, participent à la protection
de l’environnement. On trouve :

1. Des associations : dont certaines militantes et activistes. Leurs actions prennent la


forme de sensibilisation, de plaidoyer, d’expertise scientifique ou bien d’actions concrètes de type
démazoutage (Opération consistant à enlever le mazout des citernes d'un navire ou à nettoyer un
animal ou un objet victime d'un mazoutage)

Exemple : Greenpeace est l’une des associations principales en matière de protection de


l’environnement, elle agit sur plusieurs thématiques tels que « le climat et l’énergie », « le nucléaire »,
« l’agriculture –OGM », « les océans », « les forêts ».

2. des acteurs publics : Institutions nationales, institutions internationales, les collectivités


locales ou territoriales. Les collectivités territoriales adoptent des plans spécifiques afin de respecter
les engagements internationaux dans le cadre de l’Agenda 21 (un programme d’action orienté vers le
développement durable).

 Institutions nationales : ministères (ministère de l’agriculture, ministère des ressources en eau


et de l’environnement…)

 Collectivités territoriales : APC, APW…

 Collectivités locales : Direction de l’environnement, parc national, conservation des forêts,


direction des pêches, direction des services agricoles…)

 Institutions internationales : Organisation des Nations Unies (ONU), Organisation des Nations
Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), Organisation Mondiale de la
santé (OMS), WWF……

 Exemple d’institutions internationales: WWF

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Le WWF ou Fonds mondial pour la nature (de l’anglais World Wide Fund for Nature) est
une organisation non gouvernementale internationale (ONGI) créée en 1961, dédiée à la protection de
l’environnement et fortement impliquée en faveur du développement durable.

C'est l'une des plus importantes ONG environnementalistes du monde avec plus de 5 millions
de soutiens à travers le monde, travaillant dans plus de 100 pays, et supportant environ 1300 projets
environnementaux. Le WWF est un fonds qui, en 2013, tirait 56 % de ses ressources des particuliers,
17 % du secteur public (Banque mondiale, ONU, EuroAid, etc.) et 10 % d'entreprises privées (Coca-
Cola, H&M, Ikea, Nokia, etc.)

Cette fondation privée a pour but la protection de la faune, de ses habitats, de la nature en
général. Son réseau international est présent dans 100 pays proposant 12 000 programmes de
protection de la nature et bénéficie du soutien de plus de cinq millions d'adhérents.

Son logo est depuis l'origine un panda géant (il a été créé à partir des esquisses réalisées par
les deux co-fondateurs, Gerald Watterson and Sir Peter Scott, de Chi Chi un panda chinois emmené
dans le zoo de Londres en 1957) et son slogan est « pour une planète vivante » (For a living planet en
anglais).

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