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Contester au Moyen-âge : De la désobéissance à la révolte

Introduction : la contestation en Islam

La prédication en Islam constitutive de la formation d'un État, à la différence de la chrétienté en


Empire romain. La sourate 4 pose l'équivalence entre obéir à Dieu et obéir à l'autorité. La légitimité
d'une révolte menée au nom de Dieu et du retour à la religion vraie, élaborée par les juristes
musulmans. Une seconde tradition : les miroirs aux Princes, le Secret des Secrets, le sage contre le
roi, « des figures archétypales qui s'opposent et se complètent », qui se terminent par le triomphe du
savant et l'humilité retrouvée du puissant.

La première fitna est fondatrice ; deux conceptions concurrentes du pouvoir souverain, entre Ali et
Muhawiyyah. La fin des conquêtes ; l'apparition de la taxation, la volonté des Omeyyades de
maintenir la suprématie arabe contre la transformation du califat en Empire entraîne des
soulèvements massifs. Le soulèvement des berbères en 740, les tribus du Maghreb désignés comme
kharijites, se soulèvent au nom de l'égalité de tous en islam, le refus de payer la zakkat à Abu Bakr,
qualifiés de kharijites. La révolte en Khorassan, au nom du droit, le renversement des Omeyyades
en 750, par les Abbassides. Une révolte impie, si elle avait échoué, mais une légitimation et une
damnatio memoriae, lorsque les Abbassides accèdent au pouvoir. Les chiites rejetés hors des cercles
du pouvoir, une révolte d'esclaves au IXe siècle. La révolte des Anges, esclaves noirs chargés de
rendre la terre cultivable en en retirant le seL. Des forteresses dans les marais, Ali ben Muhammad,
se prétend de descendance Aliides, le ralliement d'hommes libres et de bedouins. Il meurt en 883, sa
tête exhibée, ses lieutenants empaillés et exposés à Bagdad.

Au Xe siècle, trois califats. Un califat chiite, une dissidence installée, implantée. Les tribus, acteurs
essentiels, des berbères et bédouins employés pour encadrer les populations sédentaires, uni par les
liens du sang. En 943-944, une révolte anti-fiscale contre le califat fatimide. Au IXe siècle,
l'écrasement de la révolte des convertis, dont le chef est présenté comme apostat. Puis la grande
fitna andalouse d'Omar Ben Atsuf. Point de schisme religieux, mais un vocabulaire religieux
employé tout de même. La contestation des les royaumes des taïfas : une contestation exprimée en
terme ethnique. Mais des fractions de l'armée ou de l’État, non des ethnies. La fin de la domination
des arabes, l'émergence des berbères et des perses et turcs : moins l'affaire de peuples que de
factions. Au XI siècle, remise en cause de la souveraineté califale, le retour à la norme comme
légitimation de l'ordre politique. Les Mamelouks, une caste militaire, l'ikta, les révoltes anti-
fiscales. La légitimité par la qualité d'anciens esclaves. La prise de pouvoir par la force. La
contestation comme miroir du pouvoir, objet majeur d'histoire politique.

Le kharijisme : catégoriser et théoriser la dissidence en Islam


Cyrille Aillet

Un schéma du XIe siècle, par l'hagiographie abbassides : il définit trois branches, dont un camp
fantôme, le kharijisme. Une catégorie censée illustrer une des impasses, déviance, de l'islam. Un
courant, l'ibbadisme, y est rattachée. Un fil directeur, déroulé au sein de cette famille infamante ?

Des formes profuses de révoltes, dissidences qui sont nommées à partir de « sortir, quitter le groupe,
s'éloigner ». Mais aussi s'élancer au combat, pour une cause juste. Une nébuleuse partageant une
conception anti-impériale, combattant la « tyrannie » des « imams de l'injustice ». Un nom qui ne se
comprend que comme repoussoir de ce qui allait devenir le sunnisme, dominant.

Une dizaine de mouvements, selon les catalogues de hérésiographes. à partir de la grande fitna. La
bataille fondatrice de Siffin en 657. Les kharijites considérés comme les héritiers de ceux qui
s'opposent à la médiation, arbitrage « Tahkim », destiné à départager les deux camps. La hukma illa
li-Ilah : il n'y a d'autre jugement que celui de Dieu. Le jugement du Dieu supérieur à celui du
souverain, et comme glosé plus tard, le jugement de la communauté supérieur à celui du souverain.
Ils se retirent dans un village, Harura, et décimés à la bataille de Nahrawan, en 659.

La révolte kharijite en 680, les Azraquites et les Najdites, donnent naissance à une légende noire de
la littérature impériale. Une seconde génération kharijite au début du VIIIe siècle. Deux chefs
légendaires, Nafi ibn al-Azraq et Qatari ibn al-Fuja'a. Le symbole du désordre et de la terreur
politique. Rebelle, fanatique, redresseur de tort, bandit. Toute révolte reçoit le nom de kharijite.

A partir du Xe siècle, alors que la charpente doctrinal de ce groupe s'est effondré, al-Shahrastani
dans le Kitab al-milal au XIIe écrit « quiconque s'insurge contre l'imam légitime bénéficiant e
l'accord de la communauté mérite d'être appelé kharijite ». Un hadith. Le kharijite décrit par
Muhammad à Umar comme celui dont la foi dévie comme la flèche dévie de sa cible.

Une piété rigoureuse, mais dénigrée comme littérale et simpliste, menés par un homme noir « avec
de grosses mamelles comme celles d'une femme ». Les héritiers d'Antara, poète pré-islamique fils
d'une esclave abyssinienne. Un courage guerrier, celui de leurs femmes, et une piété admirée,
notamment par al-Jahiz, dans le Rasa'il, en 869, lesquels signale sa percée parmi les persans et les
berbères, leur éthique du sacrifice, leur don, promesse de soi à Dieu. Une ambiguïté de la tradition
sunnite à leur sujet, entre dénonciation d'une rébellion destructrice et reconnaissance de la nature
tyrannique du pouvoir.

Une seconde génération qui s'interroge sur la frontière entre kharijiites et autres factions de l'umma.
Pour les Najdites, sunnites ou chiites sont mécréants, leurs femmes et biens à disposition des vrais
croyants. La dénonciation de l'usage abusive de cette dissociation : la possibilité de la repentance,
entre bara'a et walaya. Un espace de coexistence, le statut de croyant. Le Qa'da, statu quo. Idem la
taqiyya, ou kitman, le silence, la dissimulation, en cas de persécution.

Un égalitarisme ethnique, la détestation de la lignée d'Osman, de la famille du prophète, arabes


parmi les arabes, ayant réunis des tribus marginalisées du sud de l'Arabie. L'opposition au
centralisme impérial, et la critique de la déviance tyrannique, s'alimente d'une culture ascétique, et
d'un rigorisme moral. Voire la contestation de la nécessité de l'imamat. Une conception collégiale du
pouvoir, une pratique du consensus, qui n'est pas propre au seul mouvement kharijite, notamment le
zaindisme, et certains mutazilites : un territoire politique alternatif.

Les figures bibliques de la résistance dans le contexte de la guerre sainte ibérique (XIIe
siècle) : La bible contre la rébellion.

Amélie de las Heras

Une ambivalence entre les injonctions pauliniennes, proclamant que tout pouvoir vient de Dieu et la
figure du martyr, qui se retrouve dans la Chronica Adefonsi Imperatoris, composé par Arnaud,
évêque de Castorga entre 1147 et 1152. La chronique d'une révolte nobiliaire contre Alphonse VII,
en faveur de son beau-père. La présence massive de la référence à la révolte des Maccabées, idéal
du martyr et de la révolte. L'articulation des deux images, au XIe et XIIe siècles, par les clercs qui
donnent aux martyrs un rôle actif, proche de la figure du djihad. Mais une historiographie qui
revient sur cette articulation/
La lutte contre les rebelles : une guerre juste ou providentielle ?

Les violences guerrières équiparés aux ravages d'Holopherne, il s'agit d'auréolés la guerre de l'aura
de la Providence biblique, quel que soit le camp. Les motifs de la révolte sont étonnement exposés :
ils sont simplement qualifiés de rebelles, et le prétentions au trône du roi d'Aragon, beau-frère
d'Alphonse VII, sont traités de manière indépendante. La défaite des révoltés découlent de leur
péché, la fonction de lieutenant de Dieu sur terre d'Alphonse VII est rappelé. Idem son élection,
divine, à l'Empire. Les mots utilisés pour décrire Suzanne, dont le cœur appartenait à Dieu,
calomniée par deux vieillards, sont utilisés pour décrire les comtes rebelles, et les deux vieillards
sont désignés comme étant Pierre de Lara et Rodrigo Gonsalez, qui lance la révolte après
l'emprisonnement du premier, son frère.

Une révolte inscrite dans une histoire providentielle, vidée de son contenu politique, social.

De quoi alors les Maccabées sont-ils le nom ? Deux aspects, deux livres : les guerrières Maccabées
de deux premiers livres, offrant un modèle du combat pour Dieu depuis le haut-moyen-âge. Et les
martyrs Maccabées, une famille souffrant pour sa foi. Deux parties très souvent fusionnées,
notamment par Raban Maur. Un commentaire, sur les combats devant être menés pour la foi, plus
spirituels que physiques, sans guère d'évocation de la sédition. Une notion qui ne décrit les
Maccabées qu'à l'époque moderne. Entre XI et XIIe, les clercs revivifient la fama guerrière des
Maccabées, en concomitance avec la figure du croisé. En 1146, Eugène III dit la guerre sainte en
Terre Sainte en recourant à la figure des Maccabées.

C'est l'usage auquel renvoie la figure des Maccabées dans la Chronique susdite. Une association
entre Maccabées et guerre sainte commune dans les prêches en Galice, Léon, et Castille contre les
infidèles. Ainsi du siège du château du comte Oriole Garcia, et la libération d'une Jérusalem
ibérique. La lutte contre la révolte est défense d'un territoire saint, à travers la référence à la
fortification du Temple par Simon Maccabée. Le domaine de la guerre sainte étendu aux terres du
Royaume. Mais le parallèle n'est pas mené jusqu'au bout, pour ne pas complètement associé les
révoltés à l'infidèle. Pour illustrer la force destructrice du roi conquérant, dans la lutte des rebelles
comme dans la guerre sainte, c'est Judith qui est évoquée : il faut au roi défendre ses terres, avant
que se déploie la terreur de l'Antéchrist. Un territoire ibérique hautement sacré, à l'image de la Terre
Sainte. Le combat mené au nom de Dieu n'est pas seulement combat à la frontière, il est aussi
combat visant à préserver le royaume, préservation qui implique de ne pas trop durement
condamner les rebelles.

Résistances anti-inquisitoriales et hérésie dans l'Italie communale : autour du meurtre de


Pierre de Vérone.

Alessia Trivellone

Pourquoi Pierre de Vérone a-t-il été tué ? Des sources univoques : des hérétiques l'assassine, par
vengeance. Une historiographie qui distingue deux niveaux d'explication, religieuse, en lien avec
l'hérésie, et celui tournant autour de « tensions politiques et sociales » (Paolo Grillo.) Un témoin
clé : Rainer Sacconi, successeur de Pierre de Vérone à l'inquisition. Un converti cathare ? Un traité
décrivant seize églises cathares, peint dans des traits tragico-comiques.

Un dualisme cathare qui s'inscrit dans la dichotomie entre Empire et Papauté, dans un contexte où le
pape revendique un pouvoir temporel, la distinction de deux principes fait écho à la volonté de
partager le monde chrétien entre deux dominii.
Un épisode florentin, la sentence d'excommunication conte la puissante famille Ballone. A Milan,
les Confalonieri, les Da Giussano, Della Chiusa, Sacchella, di Lentate, di Balsamo. Les liens des Da
Giussano et du monastère Maggiore bénédictin. Une concurrence entre dominicains et
bénédictines ? Le tombeau de Guglielma et les cisterciens. Idem à Ferrare, un bras de fer avec
l'évêque, autour du culte d'Anselme de Villalupo.

Les lettres des pontifes à Rainier Sacconi. Banni de Milan en 1258. 43 ans après le meurtre, la
procédure contre Stephano Confalioneri n'est pas fini. Il a été relaxé à plusieurs reprises sous la
pression de tiers, en échange de compensations pécuniaires. Jacques della Chiusa est vicaire des
podestats à Novara et Lodi en 1271 et 1274.

Dans la bulle Ad audientiam nostram, l'évêque Nazaire est dit enseveli dans la maison de Robert da
Giussano, dans une lettre tenant ses informations de Rainer lui-même. Idem dans la sentence de
contre Stefano Confalonieri, une sentence de Thomas de Côme mentionne l’Église de Concorezzo.

Dialogue ou contestation ? La rébellion comme langage et culture politique en Europe à la fin du


Moyen-âge

Vincent Challet

En 1357, Jean le Bon ordonne au bayle de procéder contre Albert Pope, cultor et laborator, pour
s'être réunis avec ses complices et avoir incité le peuple à désobéir au consul à propos du paiement
des taxes pour la fortification de la cité. Entre 1320, les populares, et 1379, une révolte urbaine à
Montpellier, une rébellion des ouvriers agricoles contre la limitation des salaires.

Un caractère surplombant et général de la notion de rebellio en droit.1 L'emploi pléthorique du


terme de rebellio, l'absence du terme de révolte avant le XVIe siècle ; un dilemme. Une piste
suggérée par Marc Bloch ; « aux yeux de l'historien qui n'a qu'à noter et à expliquer les liaisons des
phénomènes, la révolte agraire apparaît aussi inséparable du régime que, par exemple, de la grande
entreprise capitaliste, la grève. » Hugues Neveux et Jean Nicolas note le balancement de la
monarchie française entre répression en négociation.Un rôle de la rébellion dans la construction de
l’État ?2 La rébellion comme procédé ordinaire et reconnue de renouer le dialogue avec le pouvoir
royal ou urbain. Des rebelles qui ne tiennent jamais le discours de la rébellion. La prétention des
rebelles anglais de représenter les « vraies Communes » : la volonté d'être considérés comme des
membres agissant de la communitas regni. La volonté proclamée de n'agir qu'au nom de l'utilitas
publica…

Une grammaire de la rébellion, qui obéit à des schémas évitant d'être considérés comme de simple
pillards, criminels en rupture de ban. En 1358, Etienne Marcel envoie une troupe détruire les
manoirs seigneuriaux des conseillers du roi. Un manoir détruit « selon les règles ». Wat Tyler aurait
fait proclamer dans les rues de Londres l'interdiction de voler le moindre objet de valeur, selon
Thomas de Walsingham. Se démarquer d'une violence ordinaire, d'une criminalisation. Les Jacques,
les paysans anglais acceptent et arborent les bannières royales.

Déconstruire la révolte ? Penser la rébellion en terme d'absolue, de renversement total des structures
de pouvoir, héritage du marxisme, n'est pas effectif pour penser la révolte. « Il croirait la rébellion

1 Voir Jean Nicolas et Yves-Marie Bercier


2 Opposition renversement convergence, saint triptyque des historiens conservateurs. Tout se résout dans la grande
harmonie de l'histoire.
absolue, comme la guerre, et y réagirait de manière analogue. Mais l'analogie est de la foutaise et
faire la guerre contre une révolte, aussi inapproprié et lent que de manger la soupe au couteau. » T.
E. Lawrence, Guérilla dans le Désert. Les révoltes médiévales comme volonté de reconnaissance en
tant qu'acteurs politiques.

Voir Alessandro Stella, les Ciompi et les émeutes de 2005.

Au temps des Jacques et des brigands : réflexions sur la “contestation” en milieu rural dans la
France de la fin du Moyen Âge

Philippe Hamon

Lutte des classes, révolte de la misère, combat « patriotique » lors de la guerre de Cent ans. Et la
place de l'autodéfense rurale.3 La mise sur pied de milices d'autodéfense, d'assomption d'autorités
diverses, notamment quant à les défenses des terres face aux troupes de pillards. La défense
paysanne est acceptée en cas de licence royale : mais est-ce bien la seule voie de légitimation ?
L'émergence d'une légitimité adossée aux communautés paysannes, et à l'ordre féodal ; une logique
locale visant à assurer le retour à la paix en éradiquer des prédateurs.

Le postulat d'une acculturation à la référence monarchique. En pivot à la relation de protection entre


paysans et nobles, qui souvent encadre les paysans révoltés en armes. Des révoltes paysannes qui
concernent « ruraux qui ne refusaient pas l'ordre social, mais qui en avaient trop bien assimilé le
principe »4. I.e. le devoir de protection des nobles non assuré. Et la présentation de la Jacquerie
comme révolte sociale, contre la noblesse, fruit d'une délégitimation par des chevaliers en butte
contre la concurrence militaire des communautés paysannes.

De la révolte aux trônes : Des Henriciens aux Ottoniens


Laurence Leleu

Les Liudolfides ou Ottoniens, occupent le trône de Francie orientale, une branche cadette, les
Henriciens, constamment en révolte. En 1002, la mort du dernier des Ottoniens parmi l'accès au
trône du Duc de Bavière Henri, désormais Henri II. Quels justifications données alors a posteriori
aux révoltes Henriciennes. En 929, l'instauration d'une unigéniture et de l'indivisibilité du royaume
par Henri Ier, qui fait d'Otton son seul successeur. L'apparition d'une justification de la légitimité de
Henri comme porphyrogénète. Un argument avancé par Liutprand de Crémone, ancien envoyé à
Byzance…5 Un traumatisme dynastique. Deux complots, en 939 et 941.La solution du conflti :
Henri reçoit le regnum de Bavière à la mort d'Arnulf, grâce à son mariage avec Judith
Liutpoldinger, et devient princeps post regem associé au pouvoir de son frère.

Henri le Querelleur lui succède dans le duché de Bavière. Révolte en 974, après qu'Otton ait obtenu
le duché de Souabe. A la mort d'Otton II, Henri est tuteur d'Otton III et revendique le trône, mais
échoue.

A l'avènement d'Henri II, laver la macula d'une dynastie de révoltés. Selon la chronique de Witmar,
Henri est conçu lors d'une nuit marqué d'interdit par un roi Henri aviné. Une malédiction, la
discorde sans cesse surgissant des reins des Henriciens. Henri II le Querelleur se repentant sur son
lit de mort lève la malédiction, et permet à son fils d'être élevé par Dieu à la royauté.

3 Voir G. Buteaud, C. Manoeuvrier.


4 C. Beaune.
5 La mère d'Otton III Théophano princesse byzantine.
Des révoltes qui permettent de forcer la concorde dans le cadre d'une transformation des règles de
succession, de partage salique en primogéniture.

Éloïse Adde

Les bourgeois de Bohême et l’impossible légitimation ? La conjuration de Prague et de Kutná Hora


de février 1309

La suprématie de l'aristocratie tchèque, la colonisation allemande et la montée de la bourgeoisie,


alliée d'un souverain désireux de contourner les seigneurs. Une puissance politique mais l'absence
de droits politiques. A partir de 1306 et de l'assassinat de Vencesclas III Premyslid, l'incapacité de
Rodolphe de Habsbourg et d'Henri de Carinthie d'imposer leur pouvoir. Un soulèvement des
bourgeois.

Un essor urbain au XIIIe. La ville de Kutna Hora, de 10 000 à 15 000 habitants. L'émergence d'un
patriaciat puissant allemand à Prague. Au cours de la régence de Vencesclas II (1278-1285), les
nobles marginalisent progressivement cette bourgeoisie, à la faveur de la régence d'Otton de
Brandebourg. Mais une fois Vencesclas II sur le trône, les patriciens redeviennent les plus proches
alliés du trône. Lors de l'élection du nouveau roi, après la mort de Vencesclas III, la bourgeoisie est
conviée et suscite une nouvelle coalition des seigneurs tchèques.

Le 15 février 1309 les grandes familles de Prague et de Kutna Hora enlèvent les principaux leaders
du royaume, conduits par la famille des Ruthard et Pusch, Welfl et Thusintmark. Des négociations
au printemps 1309, des otages remis aux insurgés, des mariages programmés, mais suite à l'évasion
d'Henri de Lipec rend caduc cet accord et les insurgés sont expulsés.

Des chroniques qui entrecroisent une peinture de seigneurs tchèques décadents, donnant leurs filles
et leurs châteaux aux roturiers qui devinrent orgueilleux et se crurent les égaux des nobles. Mais de
fait un patriaciat praguois acculturé, anobli. Un soulèvement qui vise à la fois la noblesse mais aussi
les bourgeois alliés à ceux-ci. La revendication d'alliance matrimoniales assurant leur intégration à
l'élite nobiliaire.

Jack Roskilly

Contester l’autorité épiscopale à Byzance : la perturbation d’un jugement au tribunal ecclésiastique


à la fin du XIIe siècle

Émilie Rosenblieh

Contester la dissolution du concile, contester la monarchie pontificale. Discours et pratiques


politiques des conciles (Église latine, 1ère moitié du XVe s.)

Eugène IV, Quoniam alto, la dissolution du concile de Bâle comme réaffirmation de la plénitude de
pouvoir. Le décret Frequens, donne au concile la maîtrise de sa convocation, son transfert, sa
dissolution. Le concile de Bâle refuse sa dissolution, et se tiendra jusqu'en 1449. Et obtient la
déposition d'Eugène IV au sortir de son procès. Une résistance au pape qui construit une lente
constitutionalisation de la monarchie pontificale.

Une « langue du désaccord » (S. ) employée à Bâle, se traduisant par plusieurs décrets prolongeant
les déclarations adoptées à Constance. La reprise du décret Haec Sancta, Frequens en 1ère session,
Ad laudem Dei en seconde session, Consideransque de la 3e session. La 11 session, consacrée à
l'autorité conciliaire initie la constitutionalisation de la papauté.

Le procès d'Eugène IV comme mise en œuvre de cette parlementarisation. La décision de transfert


d'Eugène IV pèse lourd, dissolution et récidive de la 1ère dissolution : Eugène IV est incorrigible,
schimastique, et hérétique.

La résistance du concile de Bâle s'impose alors comme point nodal de réflexion ecclésiologique,
chez Nicolaus de Kues, De concordia catholica, Andres de Escobar, pars 9. cap. 4. Qui possint
concilia dissolvere ? dans le Gubernaculum conciliorum. De fait un concile qui peint le pape
comme celui désobéissant, résistant, allant à l'encontre, contraire, et Eugène IV lui-même affirmait
résister aux actes rebelles du concile. Résister n'est plus seulement ne pas obéir, refuser une
obédience. Résister est résister à la tyrannie, du tyran ou de la foule. L'apparition de l'opposition
politique ?

Les révoltes prudentes de Michel Psellos envers les Cérulaires

Néphéli Mauche

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