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INTRODUCTION
Avoir accès à une alimentation adéquate est l’un des droits fondamentaux de l’homme. La
bonne alimentation étant également une condition essentielle pour la croissance physique,
mentale et psychoaffective, aussi bien pour l’enfant que pour l’adulte. Elle constitue un
déterminant majeur de la santé et un facteur clé pour le développement d’un pays. Les aliments
que nous consommons contiennent des nutriments qui contribuent à la croissance et au maintien
de l’organisme humain. Lorsque ces nutriments ne sont pas apportés dans les quantités requises,
on assiste à différents types de malnutritions. Il importe de mettre en place une stratégie de lutte
contre ces différents types de malnutrition. Quels sont les différents types de malnutrition et les
approches alimentaires de lutte ?
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I. DEFINITION

1. Approche Alimentaire

L’approche alimentaire vise à améliorer l’état nutritionnel des individus et populations en


intégrant la nutrition dans les politiques sanitaires, les programmes et institutions de prestation
des services de santé.

2. Malnutrition

La malnutrition désigne un état pathologique causé par la déficience ou l’excès d’un ou


plusieurs nutriments et/ou d’un nombre de calories insuffisant. L’apport alimentaire anormal
peut provenir d’une nourriture en quantité inadaptée au besoin (apport calorique insuffisant ou,
au contraire, excessif) ou de mauvaise qualité (carences nutritionnelles ou excès de graisses…) ;
d’autres facteurs, notamment psychologiques et pathologiques, interviennent également.

Selon l’OMS la malnutrition désigne les carences (dénutrition), excès ou déséquilibres de


l’apport énergétique protéique et/ou nutritif (surnutrition). Elle peut encore être définie comme
un état pathologique résultant de l’insuffisance (voire de l’absence) d’un ou plusieurs
nutriments essentiels dans l’alimentation, ou, à l’inverse, d’un excès de certains types
d’aliments. Il peut donc s’agir de maladies de carences, soit spécifique, soit multiples, ou de
pathologies par excès. Cependant, on distingue plusieurs types de malnutrition : la surnutrition
et la dénutrition.
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II. DIFFERENTS TYPES DE MALNUTRITION

1. La surnutrition

La surnutrition, c’est l’ingestion régulière d’une quantité de nourriture supérieure à la ration


nécessaire pour l’entretien de l’organisme. Elle engendre donc une surcharge pondérale et/ ou
l’obésité. Elle peut être subdiviser sous deux formes : le surpoids et l’obésité.

• Surpoids

Le surpoids est l’état d’une personne présentant une corpulence considérée comme légèrement
plus importante que la normale ou la moyenne dans une société donnée. Il est défini par l’OMS
comme l’attribut des individus présentant un IMC compris entre 25-30 kg/m2 et est, selon ces
critères, bornée par la corpulence normale et l’obésité modérée.

• Obésité

L’OMS a reconnu l’obésité comme une maladie. Elle la définit comme : « une accumulation
anormale ou excessive de graisse corporelle pouvant nuire à la santé ». Elle est également une
pathologie multifactorielle et polygénique dont les deux déterminants majeurs sont
l’alimentation et la sédentarité.

2. La dénutrition

La dénutrition est due à une ration alimentaire continuellement insuffisante par rapport aux
besoins énergétiques, à une malabsorption et/ou une utilisation biologique insuffisante des
nutriments consommés. C’est donc un état pathologique provoqué par l’inadéquation
persistante entre les besoins métaboliques de l’organisme et la biodisponibilité en énergie et/ou
protéines et/ou micronutriments. Elle se caractérise par une perte de masse maigre et souvent
de masse grasse en particulier chez l’enfant comme chez l’adulte. Elle induit des changements
mesurables des fonctions corporelles physiologiques responsables d’une aggravation du
pronostic des malades. Elle est divisée en deux formes : la malnutrition chronique et la
malnutrition aiguë.
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• La malnutrition chronique

Selon l’UNICEF, la malnutrition chronique est une conséquence d’une alimentation


insuffisante en qualité comme en quantité qui se détecte grâce au rapport taille/âge.

Elle est caractérisée par un retard de croissance, en lien avec une situation de pauvreté
structurelle, notamment quand l’alimentation n’est pas équilibrée (exemple : ne manger que des
céréales, sans autres aliments, peut provoquer un état de malnutrition chronique).

• Malnutrition aigue

C’est la conséquence d’une alimentation insuffisante en qualité comme en quantité, nécessitant


une urgence médicale et une prise en charge rapide et efficace, qui se détecte grâce au rapport
poids/taille (UNICEF). La malnutrition aiguë se développe rapidement, en lien avec une
situation ponctuelle de manques répétés (période de soudure, épidémie sévère, changement
soudain ou répété dans le régime alimentaire, conflit…). Il existe deux formes de malnutrition
aiguë : la malnutrition aiguë modérée et la malnutrition aiguë sévère.

La malnutrition aiguë modéré se caractérise par une perte de poids modérée. L’indice mesurant
cette malnutrition est le rapport Poids/Taille. S’il est compris entre -3 et -2 en Z score alors on
dit que l’individu est atteint d’une malnutrition chronique.

La malnutrition aiguë sévère est une pathologie potentiellement mortelle nécessitant d’urgence
un traitement. Un enfant dont la circonférence du bras est inférieure à 115 mm (mesuré grâce
au bracelet brachial) a de fortes chances d’être atteint de malnutrition aiguë sévère. Il est
recommandé d’orienter les enfants vers un hôpital pour qu’ils y reçoivent un régime alimentaire
thérapeutique, ainsi que des soins médicaux.
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III. DIFFERENTS TYPES D’APPROCHES ALIMENTAIRES DE LUTTE


CONTRE LA MALNUTRITION

Les différents types d’approches de lutte contre la malnutrition peuvent être subdiviser en trois
parties à savoir : les approches alimentaires, les approches thérapeutiques et les mesures de
santé public.

1. Approches alimentaires

C’est une approche qui regroupe plusieurs stratégies de lutte contre les différentes formes de
malnutrition car les causes de carence sont souvent diverses. Elle peut associer les différentes
stratégies préventives telles que : la diversification alimentaire, la fortification ou
enrichissement des aliments, la supplémentation des aliments, et la biofortification.

• Diversification alimentaire

La diversification alimentaire consiste à augmenter à la fois la quantité et la variété des aliments


riches en micronutriments qui sont consommés. Dans la pratique, cela suppose la mise en œuvre
de programmes visant à améliorer la disponibilité, la consommation et l’accessibilité d’aliments
riches en micronutriments (comme les aliments d’origine animale, les fruits et les légumes) en
quantités suffisantes, en particulier chez les personnes à risque ou vulnérables. Dans les
communautés les plus pauvres, il faut aussi veiller à assurer que l’apport alimentaire en matières
grasses (huiles et graisses) est suffisant pour permettre une meilleure absorption des
micronutriments présents en quantités limitées dans l’alimentation. La diversification
alimentaire est le moyen de choix pour améliorer la situation nutritionnelle dans une population
car elle offre la possibilité d’améliorer simultanément les apports en nombreux constituants de
l’alimentation, et non seulement en micronutriments.

• La fortification ou enrichissement des aliments

Elle se caractérise par l’adjonction de micronutriments aux aliments transformés. C’est une
stratégie qui peut conduire à une amélioration rapide du statut en micronutriments dans une
population, pour un coût très raisonnable. Pour une bonne lutte contre la malnutrition, il faudra
que les aliments enrichis soient consommés en quantités suffisantes par une grande proportion
des personnes concernées.
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• Supplémentation des aliments

La supplémentation consiste à administrer des doses relativement élevées en micronutriments,


habituellement sous la forme de comprimés, de gélules ou de sirop. Elle a pour avantage de
pouvoir apporter une quantité optimale d’un ou plusieurs éléments nutritifs sous une forme
hautement absorbable par l’organisme. Elle constitue souvent le moyen le plus rapide de
combattre un état de carence chez des personnes ou des groupes de population identifiés comme
carencés.

A titre indicatif, dans les pays en développement, les programmes de supplémentation sont
largement utilisés pour apporter du fer et de l’acide folique aux femmes enceintes et de la
vitamine A aux nourrissons, aux enfants de moins de cinq ans et aux femmes venant
d’accoucher, etc. Une forte dose unique d’un supplément en vitamine A, améliore les réserves
de cette vitamine pour une durée de 4 à 6 mois. Une supplémentation réalisée deux à trois fois
par an est en général suffisante. Cependant, lorsqu’il s’agit de vitamines et minéraux
hydrosolubles, la prise de suppléments doit être plus fréquente.

Notons que la supplémentation nécessite habituellement la fourniture et l’achat de


micronutriments sous une forme reconditionnée relativement coûteuse, l’existence d’un
système de distribution efficace et une bonne observance de la part des consommateurs (surtout
si ce sont des suppléments qui doivent être prisent de façon prolongée).

• Biofortification

La biofortication désigne le procédé par lequel la teneur nutritionnelle d’une portion comestible
d’aliments végétaux est augmentée jusqu’à une teneur qui excède invariablement la teneur
moyenne observée. Autrement dit, elle est une stratégie récente qui consiste à augmenter la
teneur en micronutriments directement dans les cultures de subsistance.

Les populations pauvres, les plus vulnérables, consomment essentiellement des aliments de
base. Ils doivent renforcer ceux-ci par des aliments biofortifiés.
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2. Approche thérapeutique

Cette approche se base essentiellement sur la supplémentation curative. Elle prend en compte
les programmes de prévention et prise en charge de la malnutrition et ses conséquences.

3. Mesures de santé public

Outre les interventions spécifiques mentionnées ci-dessus, des mesures de santé publique de
nature plus générale sont souvent nécessaires pour appuyer les activités visant à prévenir et
combattre la malnutrition par carence en micronutriments, car celle-ci est souvent associée à un
mauvais état nutritionnel général dans la population et à une prévalence élevée de maladies
infectieuses et parasitaires. Il faudra ainsi lutter contre ces dernières (notamment par la
vaccination, la lutte antipaludique et la lutte contre les parasites), et veiller à l’amélioration de
l’approvisionnement en eau et de l’assainissement. D’autres facteurs, comme la qualité des
soins aux enfants et l’éducation des mères, doivent également être pris en compte lors de
l’élaboration des mesures de santé publique destinées à combattre cette forme de malnutrition.
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CONCLUSION

La lutte contre la malnutrition est devenue un problème qu’essaie de résoudre les Organisations
mondiales (OMS, PAM, UNICEF), les ONG et les gouvernements. Ils s’évertuent donc à mettre
en place des plans d’action bien définis. Ces plans d’actions de lutte contre la malnutrition
nécessitent l’adoption de plusieurs approches alimentaires pour l’obtention de résultats
efficaces à long terme. Cependant toutes les approches ne sont pas adaptées à toutes les
situations de crise. L’approche idéale doit tenir compte d’un bon climat politique et social,
d’une bonne mobilisation sociale et d’une participation communautaire.

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