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CAHIERS

DES
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ANCIEI{NES

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(Horaceo de Arte poetica' 343)

InÉTANGES OFFE,RTS À PIERRE SENAY

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7

LES ΠΑΡΑΦΥΛΑΚΕΣ DANS LES INSCRIPTIONS NON ANATOLIENNES

DE L’ANTIQUITÉ (Ier-VIe SIÈCLE APR. J.-C.).

ÉTAT DE LA QUESTION, HYPOTHÈSES ET PISTES DE RECHERCHE

par Dominic MOREAU

doctorant à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV)

Les éditeurs de la Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft. Neue


Bearbeitung ont publié la notice « Παραφύλακες » dix ans après le décès de son auteur, le
philologue, historien et archéologue O. Schulthess (1862-1939), sans que le texte n’eût été revu.
J. et L. Robert en firent la constatation peu après sa parution (Bull. épigr., 1951, 2) :

« L’article Παραφύλακες de O. Schulthess a été imprimé, après la mort de l’auteur, sans la


révision qui eût été indispensable et alors que l’auteur avait livré un manuscrit qui, dès lors,
était une antiquité ; il n’est à peu près pas de référence épigraphique qui ne renvoie à des
éditions périmées et ne soit empruntée sans critique à une étude antérieure ; on est
découragé de signaler les erreurs et les lacunes d’un tel article, car il donne à peu près l’état
de la documentation en 1908-1909 et ignore les études parues depuis lors ; on ne peut que
signaler aux directeurs de la publication que c’est un des cas où ils ont perdu leur papier et
aux lecteurs qu’on leur présente “olle Kamellen”.1 »

Je suis vraiment très heureux d’offrir cette petite étude à Monsieur Pierre Senay qui a été, notamment en raison de son
enthousiasme sans limites, l’un des principaux professeurs à avoir attisé mon goût pour les sciences de l’Antiquité et,
ainsi, influencé mon choix de carrière. Je me souviendrai toujours de la formidable impression qu’il m’avait laissée au
moment de notre première rencontre en 1997, alors que j’entamais mon baccalauréat (B.A.) en études anciennes à
l’Université Laval. Il avait donné une conférence, si je me souviens bien dans un cours d’archéologie, qu’il avait
terminée par une chaleureuse invitation à participer aux fouilles qu’il dirigeait à Carthage. Je n’ai jamais eu la chance
d’effectuer un chantier sous sa direction, mais il m’a laissé rêveur dans sa description de la magnificence des paysages
tunisiens, entre autres des couchers de soleil, et de l’art de vivre des Maghrébins. Parce que j’ai connu le
Professeur Senay dans le cadre de la partie québécoise de mon cursus universitaire, l’article que je lui dédie est inspiré
du mémoire de maîtrise (M.A.) en études anciennes que j’ai effectué sous la direction du professeur d’Histoire grecque
Patrick Baker et déposé à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval en août 2003 : ʽΟ παραφυλακίτης, ὁ
παραφύλαξ καὶ ὁ ἀρχιπαραφύλαξ. Les policiers montés des campagnes de l’Anatolie attalide et romaine (cf. infra,
appendice). J’en profite pour renouveler mes remerciements à toutes les personnes qui m’ont lu et relu au cours de
l’élaboration de mon travail de 2e cycle, en premier lieu mon directeur ainsi que les professeurs Jean-Yves Marc de
l’Université de Strasbourg (de la section qui s’appelait naguère Université Marc Bloch – Strasbourg II) et
Gaétan Thériault de l’Université du Québec à Montréal. Je témoigne à nouveau ma gratitude à ce dernier qui a

Cahiers des études anciennes, Université du Québec à Trois-Rivières, Supplément 1, 2011, 81-95.
Cahiers des études anciennes

Il est aisé de comprendre que parmi les « études parues depuis lors » et ignorées dans le texte du
savant helvétique figurent les Études anatoliennes. Recherches sur les inscriptions grecques de
l’Asie Mineure (Paris, 1937) de L. Robert, un ouvrage dont les commentaires relatifs à la
παραφυλακ(ε)ία (paraphylaquie) anatolienne font encore aujourd’hui autorité2. Outre une mauvaise
utilisation de l’historiographie, l’autre grand défaut de l’article « Παραφύλακες » se trouve dans la
volonté d’offrir une définition commune à tous les services d’ordre hellénistiques et romains dont le
nom ou celui de leurs agents est composé de παραφυλα(κ)-3. Or, la démonstration d’O. Schulthess
ne prouve en rien que les παραφύλακες (paraphylaques) de l’Asie Mineure, de la Thrace ou de la
Syrie aient eu la même origine institutionnelle que les agents des différentes παραφυλακαί de
l’Égypte et de la Cyrénaïque4.

aimablement accepté de jeter un coup d’œil aux traductions qui sont proposées dans les lignes qui suivent. Cependant,
je précise que je demeure le seul responsable de tout problème éventuel que l’on pourrait trouver. Je suis également
redevable à ma compagne, Iva, qui m’a permis d’utiliser pleinement la bibliographie bulgare en la traduisant en
français, et à sa cousine, Evgenia, qui s’est rendue pour moi à la Narodna Biblioteka « Sv. Sv. Kiril i Metodiy » de
Sofia. Je m’en voudrais enfin d’oublier Laetitia Pascolini, bibliothécaire chargée des fonds bulgares et russes à la
Bibliothèque interuniversitaire des langues orientales de Paris, qui m’a gracieusement fourni la photocopie d’extraits
d’ouvrages difficilement trouvables ailleurs en France, ainsi que mon ami Nicolas Laubry, maître de conférences à
l’Université Paris-Est Créteil Val de Marne, qui m’a, lui aussi, aidé dans la collecte de certaines données. En ce qui
concerne les abréviations des titres des périodiques ainsi que des intitulés des publications de sources épigraphiques et
papyrologiques ici utilisées, elles se conforment à celles de l’Année philologique. Bibliographie critique et analytique
de l’Antiquité gréco-romaine (http://www.anphil.org/sites/default/files/notices_pdf/Liste_periodiques.pdf), du
Supplementum epigraphicum Graecum (à l’instant où ces lignes sont écrites, la liste n’est plus disponible sur le site
institutionnel : http://www.hum.leiden.edu/history/research/projects-umw/seg.html) et de la Checklist of Editions of
Greek, Latin, Demotic and Coptic Papyri, Ostraca and Tablets (http://scriptorium.lib.duke.edu/papyrus/texts/clist.
html).
1
Encore, en 1967 (J. et L. Robert, Bull. épigr., 1967, 513) : « Ce renvoi à l’Encyclopédie n’est pas seulement
inutile, il est nuisible ; car cet article était périmé dès sa parution et il est à éviter […]. »
2
Essentiellement p. 99-108.
3
S’inspirant possiblement des I.Pergamon, O. Schulthess commence son énumération des sources de la
paraphylaquie avec une référence à Polybius, Historiae, I, lxxix, 1 et II, lviii, 1 (les auteurs des I.Pergamon
renvoient à ibid., XVII, iv, 6, mais le livre XVII est perdu ; pensaient-ils à IV, xvii, 9 ?). Plus loin, c’est au
passage IV, iii, 7 qu’il fait référence. Cf. O. Schulthess, « Παραφύλακες », in. G. Wissowa et al. (dir.), Paulys
Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft. Neue Bearbeitung, XVIII, 4, Stuttgart, 1949,
col. 1367 ; I.Pergamon I, 249 (p. 174, Z. 17) ; C. Brélaz, La sécurité publique en Asie Mineure sous le
Principat (Ier-IIIème s. ap. J.-C.). Institutions municipales et institutions impériales dans l'Orient romain, Bâle,
2005, p. 123, n. 237. Visiblement, le savant suisse croit retrouver chez Polybe un indice de l’origine
macédonienne commune des différentes « paraphylaquies ». Bien avant sa disparition, d’autres spécialistes
s’étaient intéressés aux termes παραφυλακή et παραφυλάττω chez Polybe, parmi lesquels M. Holleaux. Les
définitions que ce dernier en a données sont liées aux notions de protection et de surveillance militaires.
Néanmoins, rien ne permet de conclure qu’il existe un rapport avec les réalités policières évoquées par
O. Schulthess. Cf. M. Holleaux, Rome, la Grèce et les monarchies hellénistiques au IIIe siècle avant J.-C.
(273-205), Paris, 1921, p. 100-101, n. 1.
4
La παραφυλακὴ του% δηµοσίου, la παραφυλακὴ τη%ς πόλεως, la παραφυλακὴ τω%ν τόπων, etc. M.I. Rostovtseff
dit de la παραφυλακή égyptienne qu’il s’agissait « dall’obbligo di prestar servizio come guardi, φύλακες, di
varia specie » (Storia economica e sociale dell’Impero romano, augm. de textes inédits sous la dir.
d’A. Marcone, Milan, 2003, p. 647, n. 44). Après avoir rappelé que le mot παραφύλαξ n’apparaît pas dans les
papyrus d’époque romaine, N. Lewis s’interroge dans le même sens (The Compulsory Public Services of
Roman Egypt, 2e éd. mise à jour, Florence, 1997, p. 40) : « Are we to infer that παραφυλακή was simply a
synonym of φυλακία, i.e. the service performed by any φύλαξ ? » Quant à J.-J. Aubert, il ajoute (« The
Appointment of Temple Personnel in the Second Century A.D. : P. Col. Inv. 438 », BASP, 28 [1991], p. 117) :
« The people responsible for παραφυλακή could subsume several titles. There is no evidence that they were
ever name παραφύλακες in Roman Egypt, at least before the Byzantine period, but we find the title in
82
Les παραφύλακες

Jusqu’à la fin du IIIe siècle apr. J.-C., le terme παραφύλαξ n’est attesté que par l’épigraphie.
Comme ce substantif aurait perdu son sens premier plus ou moins à la même époque où il fit son
entrée dans la littérature, on ne peut donc que reconnaître la difficulté à reconstituer le
fonctionnement de l’institution à laquelle il est associé. Comme l’écrit L. Robert (op. cit., p. 103) :
« Le plus grand nombre des mentions d’irénarques et de paraphylaques sont très sèches et peu
intéressantes, un titre parmi d’autres dans une inscription honorifique.5 » Un nombre non
négligeable d’inscriptions a été découvert après 1937, mais les obstacles inhérents à l’analyse de la
paraphylaquie « classique » n’incitèrent pas vraiment les historiens à innover. En dehors de
quelques études très spécialisées, la grande majorité des ouvrages abordant la question reprirent, en
effet, les conclusions énoncées entre 1890 et 19506. Il fallut attendre les premières années du
XXIe siècle pour que soit enfin publié un travail utilisant l’ensemble des inscriptions découvertes à
ce jour, à savoir : La sécurité publique en Asie Mineure sous le Principat (Ier-IIIème s. apr. J.-C.).
Institutions municipales et institutions impériales dans l'Orient romain (Bâle, 2005) de C. Brélaz7.

Sa présentation de la paraphylaquie asiatique ne pourra être remplacée d’ici peu, à moins qu’un
texte « révolutionnaire » ne soit découvert. Cette étude a entre autres été rendue possible grâce à la
quantité d’inscriptions que nous possédons sur le sujet en Anatolie et dans l’île adjacente de Samos.
Un tel travail est irréalisable en dehors de ce cadre géographique tant les documents épigraphiques
sont peu nombreux. On ne connaît actuellement que deux inscriptions non anatoliennes pour tout le
Haut-Empire et une seule est certaine. Elle est de Thrace ; l’autre de Babylonie parthe. Pour
l’Antiquité tardive, on n’en compterait qu’une ou deux de plus, en provenance de Syrie. Y a-t-il un
quelconque lien entre ces παραφύλακες et ceux de l’Asie Mineure ? Du moment où les régions sont
contiguës, les chercheurs établissent habituellement un tel pont, se servant même de certains des
textes non asiatiques dans leur reconstitution historique de la paraphylaquie anatolienne8. En l’état

Asia Minor, in Samos, and in Thrace. » Cf. C. Brélaz, loc. cit. Pour des exemples de documents pouvant
servir à l’étude des différentes παραφυλακαί de l’Égypte et de la Cyrénaïque, cf., en plus des références qui
viennent d’être données ainsi que des différents dictionnaires et lexiques, O. Schulthess, op. cit., col. 1367-
1369 ; D. Hennig, « Nyktophylakes, Nyktostrategen und die παραφυλακὴ τη%ς πόλεως », Chiron, 32 (2002),
p. 281-295. La plus ancienne mention de παραφύλακες en Égypte remonte peut-être au VIe/VIIe siècle. Cf.
P.Oxy. XVI, 1853, 2 (B.P. Grenfell, A.S. Hunt et H.I. Bell proposent « τω%ν παραφυλάκων », mais les éditeurs
de la Duke Data Bank of Documentary Papyri (DDBDP) préfèrent « τοὺς παραφύλακας », que l’on pouvait
déjà lire dans l’apparat critique établi par les précédents : http://papyri.info/ddbdp/p.oxy;16;1853).
5
Avant le début du XXe siècle, lorsque la série des inscriptions de paraphylaques n’était pas encore assez
importante pour que l’on puisse en tirer quelque chose, plusieurs grands épigraphistes se retrouvèrent
confondus devant le titre. En 1870, W.H. Waddington écrivit (LBW 1683 b [p. 441]) : « On ne sait pas quelles
étaient les fonctions du παραφύλαξ […]. » Vingt ans plus tard, E.L. Hicks reprit la même affirmation en
ajoutant (GIBM III, 2, p. 87) : « What however the precise functions of the παραφύλαξ were, we can only
conjecture : perhaps he supplied the pay to the διωγµι%ται or gens d’armes of the city […]. »
6
Outre l’information tirée des Études anatoliennes, les commentaires sur la paraphylaquie le plus souvent cités
sont ceux que l’on retrouve en : O. Hirschfeld, « Die Sicherheitspolizei im römischen Kaiserreich »,
SPAW, 1891, p. 845-877 (rééd. Id., Kleine Schriften, Berlin, 1913, p. 576-612) ; W.M. Ramsay, The Cities and
Bishoprics of Phrygia. Being an Essay of The Local History of Phrygia from the Earliest Times to the Turkish
Conquest, Oxford, 1895-97 ; I. Lévy, « Études sur la vie municipale de l’Asie Mineure sous les Antonins.
Seconde série. Les offices publics », REG, 12 (1899), p. 255-289. Les études les plus notoires parues entre
1950 et 2005 sont : Th. Drew-Bear, « Three Inscriptions from Asia Minor », in A.L. Boegehold et al. (éd.),
Studies Presented to Sterling Dow on his Eightieth Birthday, Durham, 1984, p. 63-67 ; M.P. Speidel, « The
Police Officer, a Hero. An Inscribed Relief from Near Ephesos (I.K. 17, 3222) », EA, 5 (1985), p. 159-160.
7
Principalement p. 123-145 et 381-400. Sur le livre de C. Brélaz, cf. notamment SEG LIII, 2161.
8
Pour un exemple récent, cf. C. Brélaz, op. cit., p. 400, no C58. N’ayant pas le bagage et/ou le recul nécessaire
pour pouvoir contredire l’avis de la majorité des spécialistes, cette même position avait été adoptée dans mon
83
Cahiers des études anciennes

actuel de la documentation, rien ne permet pourtant de considérer sur le même plan tous les
παραφύλακες de l’Orient romain. Dans le but d’apporter quelques pistes de réflexion, cet article
propose une présentation de chacune des inscriptions – les pierres n’ont pas été vues –
accompagnée d’une courte analyse des possibles fonctions des paraphylaques non asiatiques, à
travers un retour sur la bibliographie, qui est souvent ancienne et peu précise.

LE MÉSOPOTAMIEN

Poids rectangulaire en bronze qui est datable de 74/5 apr. J.-C. et qui comporte des inscriptions sur ses deux
faces ainsi que ses quatre tranches. Il fut trouvé au premier niveau de la « Grande maison » (Level I of the
Great House) à Séleucie du Tigre. Sebastian Encina, coordinateur des collections du Kelsey Museum (Coodinator of
Museum Collections) de l’University of Michigan, a confirmé en 2007 que l’étalon y était conservé (no. inv. KM18513
[Seleucia C3038]). Poids : 29,5 g ; profondeur : 20 mm ; longueur : 19 mm ; épaisseur : 10 mm.

Éd. R.H. McDowell, Stamped and Inscribed Objects from Seleucia on the Tigris, Ann Arbor, 1935, p. 256
(I.Estremo Oriente LXV, 85).

Cf. R.H. McDowell, op. cit., p. 151-155 et 257-258 ; Fr.E. Brown, « Stamped and Inscribed Objects from
Seleucia on the Tigris, by Robert H. McDowell. University of Michigan Studies, Humanistic Series, Vol. XXXVI. Pp.
ix+272, pls. 6. Ann Arbor, University of Michigan Press, 1935. $3.50 », AJA, 42 (1938), p. 617 ; M.I. Rostovtseff,
Histoire économique et sociale du monde hellénistique, trad. fr. O. Demange, Paris, 1989, p. 317 et 1061, n. 250 ;
P. Weiß, « Marktgewichte von Kyzikos und Hipparchengewichte », in E. Schwertheim (éd.), Mysische Studien, Bonn,
1990, p. 128 ; C. Brélaz, op. cit., p. 400, n. 119.

Face supérieure : Παρ(αφύλακος) (?)


Tranches : Πατρο|φίλου, | ἔτους | επτʹ
Face inférieure : Χ(αλκοι%) ηʹ

Restitutions R.H. McDowell.

Face supérieure : Du par(aphylaque) (?)


Tranches : [De (?)] Patrophilos, en l’année 3859
Face inférieure : 8 chalkoi

Si l’on accepte que le monogramme de la face supérieure renvoie à la charge de l’officiel qui a
certifié le poids, cette inscription pourrait constituer la plus ancienne mention d’un paraphylaque en
dehors de l’Anatolie et de ses dépendances insulaires. L’hypothèse a été établie par
R.H. McDowell comme l’une des possibilités éventuelles, sans qu’il n’ait réellement fait d’autres
propositions. Fr. E. Brown fut le premier à la reconnaître ouvertement dans son compte rendu des
Stamped and Inscribed Objects from Seleucia on the Tigris (Ann Arbor, 1935) – où il s’étonne des
réserves de l’auteur – et sa position est, depuis, largement admise par la communauté scientifique,
depuis M.I. Rostovtseff jusqu’à P. Weiß. N’étant pas de cet avis, C. Brélaz croit plutôt que le
symbole n’est pas l’abréviation de παραφύλαξ, mais celle de Πατρόφιλος 10.

mémoire de maîtrise. Aussi, il a été délibérément décidé de ne pas revenir sur cette question dans les addenda
et corrigenda qui y ont été ajoutés en 2008, cela dans le but de ne pas trop modifier le travail originel.
9
De l’Ère séleucide = 74/5 apr. J.-C.

84
Les παραφύλακες

L’interprétation des monogrammes n’est pas une chose facile tant leur nombre et leurs sens sont
variés. Un seul peut avoir de nombreuses significations. Par exemple, certaines monnaies parthes
présentent un symbole identique à celui de l’étalon de Séleucie du Tigre. On imagine mal la petite
institution civique grecque qu’était la paraphylaquie en tant que garante de l’authenticité des pièces
impériales iraniennes. Dans le contexte numismatique parthe, il s’agirait plutôt du lieu de la frappe
numéraire ou, encore, du nom du magistrat, voire de l’entrepreneur, chargé de celle-ci.
A. de Markoff voyait dans l’atelier de Pasargades11. Une quarantaine d’années plus tard,
J. de Morgan démontra que la lecture de son prédécesseur « ne peut être donnée que sous les plus
grandes réserves, car elle ne repose sur aucune base scientifique »12. Assurément en raison de
l’incertitude entourant l’explication des monogrammes, l’éditeur du poids séleucide dans le tome 65
des Inschriften griechischer Städte aus Kleinasien (I.Estremo Oriente), F. Canali de Rossi, se
contente de reproduire les lettres pi, alpha et rhô, sans tenter de restitution.

R.H. McDowell le rappelle dans son ouvrage : des paraphylaques ont bel et bien officialisé des
étalons au cours de l’histoire. Il fait ainsi état d’un poids en plomb d’une livre non daté,
possiblement originaire d’Anatolie, sur lequel il est dit qu’il a été reconnu par un paraphylaque du
nom de Démétrios13. En outre, P. Weiß signale que deux autres artefacts de même nature certifiés
par ce type de gendarme auraient été découverts peu avant la parution des Marktgewichte von
Kyzikos und Hipparchengewichte en 1990 (p. 128, n. 23). Ceux-ci ne semblent pas avoir encore
fait l’objet d’une publication14. Des παραφύλακες asiatiques auraient donc parfois agi en qualité
d’agoranomes. À la même époque, d’autres personnages, comme les ἱππάρχαι/ἵππαρχοι ou les
πανηγυριάρχα(/ο)ι, assistaient ou remplaçaient les ἀγορανόµοι dans leur tâche « métronomique »15.

10
Où la majorité voit un monogramme réunissant Π, Α et Ρ, le spécialiste de la sécurité publique en
Asie Mineure lit Π, Α, Τ et Ρ, ce qui n’est pas totalement improbable. Cf. C. Brélaz, op. cit., p. 400, n. 119.
11
A. de Markoff, Les monnaies des rois parthes. Supplément à l’ouvrage de M. le comte Prokesch-Osten, 2,
Paris, 1877, p. 43, n° 26 [27] et annexe Tableau des monogrammes des monnaies parthes. Pour un
monogramme élaboré à partir des mêmes lettres, mais absent du tableau susmentionné, cf. ibid., p. 9
(Arsace XVI, AR 8).
12
J. de Morgan, Numismatique de la Perse antique, in E. Babelon, Traité des monnaies grecques et romaines,
III, 1, Paris, 1927-33, col. 190. Pour une plus ample démonstration, cf. col. 189-194.
13
Face supérieure : Λεί|τρα ; face inférieure : ∆ηµη|τρίου π|αραφύ|λακος (éd. Fr.H. Marshall, « Some Recent
Acquisitions of the British Museum », JHS, 29 [1909], p. 166 = J. et L. Robert, Bull. épigr., 1967, 513 =
M.I. Rostovtseff, Storia, cit., p. 647, n. 44 [= D. Moreau, op. cit., p. 74, no 39 ; avec trad. fr.]). Cf.
R.H. McDowell, op. cit., p. 256 ; D. Magie, Roman Rule in Asia Minor to the End of the Third Century after
Christ, Princeton, 1950, p. 1516, n. 47 ; M.I. Rostovtseff, Histoire, cit., p. 1061, n. 250 ; P. Weiß, op. cit.,
p. 128, n. 23 ; SEG XL, 1129 ; C. Brélaz, op. cit., p. 137-138 et 400, no C59. M.I. Rostovtseff a été le premier
à faire provenir le poids en plomb d’Asie Mineure. Fr. E. Brown, qui écrit trois ans avant lui, en fait une
seconde attestation des paraphylaques séleucides. Sous-entend-il que cet étalon est originaire de la même cité
que celui en bronze ? Cf. Fr. E. Brown, loc. cit.
14
Cf. aussi P. Weiß, « Kaiser und Statthalter auf griechischen Marktgewichten », in R. Günther et St. Rebenich
(éd.), E fontibus haurire. Beiträge zur römischen Geschichte und zu ihren Hilfswissenschaften, Paderborn-
Munich-Vienne-Zurich, 1994, p. 354, n. 1 ; C. Brélaz, op. cit., p. 137, n. 302.
15
Cf. entre autres E. Michon, « Pondus », in Ch. Daremberg, E. Saglio et E. Pottier (dir.), Dictionnaire des
antiquités grecques et romaines d’après les textes et les monuments contenant l’explication des termes qui se
rapportent aux murs, aux institutions, à la religion, aux arts, aux sciences, au costume, au mobilier, à la
guerre, à la marine, aux métiers, aux monnaies, poids et mesures, etc., etc. et en général à la vie publique et
privée des Anciens, IV, 2 Paris, 1908-11, p. 558 ; P. Weiß, « Marktgewichte », cit. ; SEG XL, 1129 ; C. Brélaz,
op. cit., p. 72-74 et 137-138 ; P. Weiß, « Von Perinth in die Dobrudscha, nach Bithynien und Westkleinasien.
Regionale und überregionale Gestaltungsweisen bei den Marktgewichten in der Kaiserzeit », Chiron, 35
(2005), p. 429. Il est intéressant de noter qu’un poids éphésien postérieur à 212 ap. J.-C. a été officialisé par
85
Cahiers des études anciennes

On peut facilement imaginer les paraphylaques contrôlant les poids et les mesures employés par les
paysans sur les marchés, à l’occasion de leurs rondes policières dans la χώρα. Il n’est donc pas tout
à fait impossible qu’un paraphylaque de Séleucie du Tigre, cette cité qui conserva ses institutions
gréco-macédoniennes après la conquête parthe, ait pu officialiser le poids de 8 chalkoi.

Si l’on s’en tient au texte tel que restitué par son premier éditeur, il ne semble faire aucun doute que
le paraphylaque et Patrophilos constituent une seule et unique personne. Or, l’inscription sur les
tranches serait plus grossière (more crude) que celle sur les faces, ce qui a amené R.H. McDowell à
suggérer que le nom renvoie au propriétaire de l’étalon, peut-être un marchand, et pas à celui qui l’a
officialisé16. Que Patrophilos ait été ou non l’hypothétique agent de la paraphylaquie, cela
n’apporte aucune information supplémentaire sur la nature de cette institution dans la Mésopotamie
du Ier siècle apr. J.-C. S’agissait-il d’une paraphylaquie « à l’anatolienne », c’est-à-dire d’une
gendarmerie civique ? Si tel est vraiment le cas, M.I. Rostovtseff a raison d’affirmer (op. cit.,
p. 1061, n. 250) : « L’existence de la même pratique dans la Séleucie parthe et l’Asie Mineure
romaine indique une origine commune, sans doute séleucide. » Or, les chances que cette
supposition soit exacte sont plutôt faibles, car le terme παραφύλαξ n’a pas eu qu’une seule
définition au fil des lieux et des époques.

LE THRACE

Stèle de chloritoschiste – schiste vert – qui est datable entre la deuxième moitié du IIe et la fin du IIIe siècle.
Elle est séparée en deux morceaux en contre-haut de son inscription et est brisée sur les deux côtés. La partie
supérieure de la pierre, en forme de fronton, est divisée en son centre par deux axes parallèles pratiquement
horizontaux, leur extrémité gauche étant plus basse que leur extrémité droite. Dans la partie supérieure du fronton, un
croissant de lune montant (dont les pointes sont tournées vers le haut) est placé entre deux rosettes. Dans sa partie
inférieure, deux têtes de bœuf cornues sont de face. La stèle fut trouvée au lieu-dit Tsrakvishte (près de la localité de
Razhdavitsa) où, dans l’Antiquité, se trouvait un village ou une villa du territoire de l’ancienne Pautalia (l’actuelle
Kyustendil). En 1907, la pierre est entrée au Naroden Muzey (Musée national) de Sofia, renommé depuis Natsionalen
arheologicheski Institut s Muzey. Lyudmil Vagalinski, chercheur associé senior (st. n.s. II st.) du Département
d’archéologie antique (Sektsiya za antichna arheologiya) et directeur (direktor) du musée, ainsi
qu’Anastasia Cholakova, chercheuse associée (n.s. III st.) et secrétaire (sekretar) du même département, ont confirmé
en 2009 qu’elle y était toujours conservée (no. inv. 4086). Hauteur : 2,85 m ; largeur : 0,75 m ; épaisseur : 0,15 m ;
lettres : 0,09-0,14 m.

Éd. Y. Ivanov, Северна Македонъя. Исторически издирванъя [= Severna Makedonaya. Istoricheski


izdirvanaya], Sofia, 1906, p. 394, no 38 ; V. Beshevliev, Епиграфски приноси [= Epigrafski prinosi], Sofia, 1952, no 2
et pl. II, 1 (J. et L. Robert, Bull. épigr., 1954, 172 ; SEG XV, 453 ; B. Gerov, « Проучвания върху
западнотракийските земи през римско време [= Prouchvaniya varhu zapadnotrakiyskite zemi prez rimsko vreme] –
Untersuchungen über die westthrakischen Länder in römischer Zeit », AUS. Филологически Факултет
[= Filologicheski Fakultet] – Faculté philologique, 54 [1959-60], p. 357 [205], no 127 [rééd. Id., Beiträge zur

l’agoranome Aurèlios Statilianos qui occupa auparavant les charges de paraphylaque et de maître du port
(λιµενάρχης) : face supérieure : ʽΗµί|λειτ|ρον ; face inférieure : Αὐρ(ηλίου) Στατιλ|ιανου% φιλο|σεβ(άστου),
παραφύ|λαξ, λιµεν||άρχης, ἀγο|ρανόµου (éd. J. et L. Robert, Bull. épigr., 1967, 513 = I.Eph. II, 558
[= D. Moreau, op. cit., p. 54, no 13 ; avec trad. fr.] ; même sans avoir revu la pierre, les époux Robert ont
apporté des corrections trop importantes à l’editio princeps pour qu’elle soit ici signalée). Cf. P. Weiß,
« Marktgewichte », cit., p. 128, n. 23 et p. 136-137, n. 47 ; SEG XL, 1129 ; M. Zimmermann, Untersuchungen
zur historischen Landeskunde Zentrallykiens, Bonn, 1992, p. 215, n. 153 ; C. Brélaz, op. cit., p. 73, n. 23,
p. 137-138, n. 302 et p. 384, no C15.
16
Cf. R.H. McDowell, op. cit., p. 152 et 256-258 ; Fr.E. Brown, loc. cit.
86
Les παραφύλακες

Geschichte der römischen Provinzen Moesien und Thrakien. Gesammelte Aufsätze, 3, Amsterdam, 1998, p. 203,
no 127]) ; IGBulg IV, 2147 et pl. 93, 2147.

Cf. Y. Ivanov, op. cit., p. 25 ; B. Gerov, « Проучвания върху поземлените отношения в нашите земи през
римско време (I-III в.) [= Prouchvaniya varhu pozemlenite otnosheniya v nashite zemi prez rimsko vreme (I-III v.)] –
La propriété foncière en Mésie et en Thrace à l’époque romaine », AUS. Филологически Факултет [= Filologicheski
Fakultet] – Faculté des Lettres, 50 (1955), p. 54 ; Id., « Проучвания върху западнотракийските », cit., p. 299 [147],
320-321 [168-169] et 405 [253] (rééd. p. 145, 166-167 et 251) ; IGBulg V, 5864 ; B. Gerov, Landownership in Roman
Thracia and Moesia (1st-3rd Century), trad. angl. par V. Zhelyaskova, Amsterdam, 1988, p. 38, n. 31a, et p. 173 ;
C. Brélaz, op. cit., p. 400, no C58.

Χαριτίῳ
υἱω%ʸ ∆ολ-
ήους, π[α]ρα-
φύλακος
5. Αἵµου, υἱω-
νω%ʸ ∆ολ[ή]-
ους Καριέλ[ου],
δ;ιὰ βίου σ[τ]-
ρ;ατηγου%, Χ;[α]-
10. ρίτων κα[ὶ]
Μέστριο[ς],
οἱ υἱοι>.;

Restitutions V. Beshevliev ; lignes 8-12 : corrections G. Mihailov.

À Charition/-ios17 fils de Dolès, paraphylaque de l’Haimos, petit-fils de Dolès fils de Kariélas/-os, stratège à
vie, Charitôn et Mestrios, ses fils.

Contrairement à l’inscription précédente, il ne fait aucun doute qu’un παραφύλαξ est ici attesté.
Dolès, le père du défunt Charition/-ios, est qualifié de παραφύλαξ Αἵµου, paraphylaque de
l’Haimos. À la seule lecture de la documentation anatolienne, on pourrait croire que ce Dolès a été
un gendarme de la montagne. J. et L. Robert y voient ainsi le « chef de la police pour la région de
l’Haimos »18. Cette théorie trouve un certain appui dans la thèse de G. Forni selon laquelle les
nombreux forts romains des Balkans ne constituaient pas un système de défense des frontières, mais

17
Probablement parce qu’ils ont suivi le choix opéré par V. Beshevliev dans son commentaire de l’inscription,
les auteurs du Lexicon of Greek Personal Names n’ont pas retenu Χαρίτιον comme une probabilité, même si
rien ne prouve que Χαρίτιος soit préférable. À l’inverse, ils signalent (de manière très succincte) le dilemme
entre Καριέλας et Καρίελος, sans pour autant consacrer de notice au second des deux. Cf. V. Beshevliev, op.
cit., p. 8 ; P.M. Fraser et E. Matthews (dir.), A Lexicon of Greek Personal Names, 4, Oxford, 2005, p. 186 et
355.
18
J. et L. Robert, Bull. épigr., 1954, 172. Il faut se rappeler que L. Robert, à la suite de M.I. Rostovtseff, soutient
qu’il faut lire ὀρ(ε)οφύλαξ et non ὁρ(ε)οφύλαξ. Cf. M.I. Rostovtseff, « Die Domänenpolizei in dem römischen
Kaiserreiche », Philologus, 64 – Neue Folge, 18 (1905), p. 302-307 ; L. Robert, Études anatoliennes, cit.,
p. 106-107. Sans intenter de procès d’intention, on peut imaginer que le célèbre épigraphiste a pu être
influencé par sa propre théorie lorsqu’il tenta d’expliquer la fonction du παραφύλαξ Αἵµου. Pour plus de
détails sur l’ensemble du débat sémantique autour de l’(h)orophylaquie ainsi que sur les positions actuelles des
chercheurs, cf. C. Brélaz, op. cit., p. 157-171 et 403-404.
87
Cahiers des études anciennes

plutôt un réseau d’avant-postes de police militaire ayant pour principal objet le maintien de l’ordre
dans la péninsule19.

Une autre école regroupant, selon M. Biernacka-Lubańska, la majorité des scientifiques bulgares
préfère voir dans ces fortifications un véritable système de surveillance frontalière20.
V. Beshevliev, premier épigraphiste à avoir réellement commenté l’inscription, propose ainsi de
faire de παραφύλαξ Αἵµου l’équivalent du latin custos Haemi. En ce sens, il
ajoute : « Probablement, Dolès a été un chef (praeses ?) ou un soldat ordinaire (?) de l’une des
garnisons (praesidia) qui ont été créées à l’époque d’Antonin le Pieux (138-161) pour la défense de
la province de Thrace […] »21. G. Mihailov, auteur d’un article sur la fortification de la région sous
les derniers Antonins qui a fait date, abonde dans le même sens22. Que l’avant-poste de Dolès ait
été tourné vers l’intérieur ou vers l’extérieur, cela ne change rien au fait qu’il a vraisemblablement
été un militaire romain et non pas le détenteur d’une charge civique comme celle des paraphylaques
asiatiques de la même époque. Dans l’optique où il a été un garde frontalier, faut-il pour cela
exclure que sa tâche ait pu avoir quelconque aspect policier ? Sûrement pas !

Malgré l’apparent statut militaire de Dolès, on ne peut identifier avec précision la fonction rendue
par le grec παραφύλαξ (praeses, burgarius, custos, etc.), d’autant plus que la profession de ses
aïeux porte également à confusion23. Il est dit que son père Dolès ou que son grand-père
Kariélas/-os a été στρατηγός 24. S’inspirant de W. Liebenam et de P. Collart, V. Beshevliev
considère que cette fonction renvoie plus à la qualité de chef d’une communauté rurale qu’à celle de
commandant d’une στρατηγία 25. Quant à B. Gerov, il soutient que l’expression « διὰ βίου »
signifie que l’ancêtre du défunt a dirigé plusieurs stratégies au cours de sa vie (villages ou
circonscriptions militaires)26. Dans l’éventualité où son ascendance a occupé des charges aussi
importantes, le père de Charition/-ios pourrait donc avoir été un praeses Haemi. Malheureusement,
on n’en connaît pas plus sur Dolès « senior » ou sur père Kariélas/-os.

19
G. Forni, « Considérations sur l’occupation militaire en Thrace au cours des deux premiers siècles de notre
ère », in A.N. Fol et al. (éd.), Primus congressus studiorum Thracicorum, 2, Sofia, 1974, p. 123-129 ;
M. Biernacka-Lubańska, The Roman and Early-Byzantine Fortifications of Lower Moesia and Northern
Thrace, trad. angl. L. Tokarczyk, Wrocław-Varsovie-Cracovie-Gdańsk-Łódź, 1982, p. 101-102.
20
Ibid., p. 100-105.
21
« Вероятно Долес е бил началник (praeses ?) или обикновен (?) войник от стражите (praesidia), които са
били устроени във времето на императора Антонин Пий (138-161) за защита на провинция Тракия
[…] » (V. Beshevliev, op. cit., p. 9).
22
« Fortasse custodem (praesidem aut militem ?) ad praesidia vel burgos vel phruros in Haemo custodiendos
fuisse supponit Beš. […] » (IGBulg IV, 2147 [p. 162, n. 3-5]). Cf. aussi G. Mihailov, « La fortification de la
Thrace par Antonin le Pieux et Marc Aurèle », StudUrb(B), 35 – Nuova serie 1 (1961), p. 42-56.
23
Παραφύλαξ n’apparaît pas dans Greek Terms for Roman Institutions. A Lexicon and Analysis (Toronto, 1974)
de J.H. Mason.
24
V. Beshevliev considère que Dolès « senior » est le stratège. B. Gerov croit plutôt que c’est Kariélas/-os qui
occupe cette charge. Cf. V. Beshevliev, loc. cit. ; B. Gerov, « Проучвания върху западнотракийските », cit.,
p. 320 [168] (rééd. p. 166).
25
W. Liebenam, Städteverwaltung im römischen Kaiserreiche, Leipzig, 1900, p. 286 ; P. Collart, Philippes, ville
de Macédoine, depuis ses origines jusqu’à la fin de l’époque romaine, Paris, 1937, p. 281 ; V. Beshevliev, loc.
cit.
26
B. Gerov, op. cit., p. 320 [168], n. 5 (rééd. p. 166, n. 5) ; IGBulg IV, 2147 (p. 162, n. 8-9) ; B. Gerov,
Landownership, cit., p. 38, n. 31a.
88
Les παραφύλακες

Que Dolès « junior » ait été le chef d’une garnison ou simple soldat de celle-ci, l’utilisation de
παραφύλαξ dans un tel contexte militaire est plutôt inusitée pour le Haut-Empire. Devant le
caractère singulier de cette paraphylaquie de l’Haïmos, B. Gerov est moins tranché que ses
compatriotes bulgares. Il laisse planer le doute entre les tâches militaro-policières et la perception
des impôts, même s’il ne précise jamais les sources qui l’inciteraient à faire de Dolès un employé
du fisc27. Il est possible que son dilemme soit en lien avec une supposition de Th. Preger qui avait
fait grand bruit avant d’être appliquée à une inscription syrienne.

LES SYRIENS

(1)

Bloc de pierre à chaux de couleur chamois qui est en forme de fuseau diminuant légèrement en largeur vers le
bas. Les côtés sont irréguliers, mais complets. La surface non plus n’est pas lisse, ni au niveau de l’inscription qui se
trouve sur la partie supérieure ni en dessous. Cet espace blanc est haut de 0,25 m. Des traces de peinture rouge sont
visibles dans les lettres. Au moment de la publication du troisième tome des IGLS (1950), la pierre était conservée à la
Princeton University, éventuellement à l’Art Museum. Aujourd’hui, elle ne s’y trouve plus, tout comme celle de
l’inscription IGLS III, 883. Elles ne sont pas non plus dans le fonds antiochien du Worcester Art Museum
(Massachusetts), dont plusieurs des artefacts proviennent des fouilles menées autrefois par l’équipe de Princeton.
Michael Padgett, conservateur de l’art ancien (Curator of Ancient Art) au Princeton University Art Museum, ainsi que
Deborah Diemente, registraire (Registrar) au Worcester Art Museum, ont avancé en 2007 que ces pièces ont pu être
vendues ou, encore, qu’elles ont pu retourner à Antakya en Turquie (au Hatay Arkeoloji Müzesi ?), sans que l’on ait
gardé quelconque trace de leur départ. Hauteur : 0,61 m ; largeur au sommet : 0,35 m ; largeur à la base : 0,30 m ;
épaisseur : 0,22 m ; lettres : 0,03-0,05 m.

Éd. Gl. Downey, « Greek and Latin Inscriptions », in R. Stillwell (éd.), Antioch-on-the-Orontes, 3, Princeton-
Londres-La Haye, 1941, no 245 ; IGLS III, 884.

Cf. J. et L. Robert, Bull. épigr., 1946-47, 197 ; C. Brélaz, op. cit., p. 400, n. 117.

ʼΕποίκιν
Βηθθηρµα.
Π(α)ραφύ(λακος) (?), Χε-
φέρβητα·
5. (ζυγὸν) (?) α΄, κε(φαλαὶ) (?) η΄.

Restitutions L. Jalabert et R. Mouterde.

Hameau de Beththerma/Beth-Therma. Du paraphylaque (?), Kheferbêta/Kefr-Bêta : 1 zugon (?), 8 kephalai (?).

(2)

Graffiti qui se trouve – encore aujourd’hui ? – sur la paroi du mur Est de la citadelle de Sergiopolis (l’actuelle
Resafa). Sans être totalement certain que les deux lignes du texte soient du même auteur, W. Karnapp les date du
VIe siècle.

27
Id., « Проучвания върху западнотракийските », cit., p. 320 [168], n. 6 (rééd. p. 166, n. 6). Ailleurs, il
mentionne cette inscription uniquement pour appuyer l’existence de petits propriétaires et de ruraux libres dans
la région de Pautalia. Cf. Id., « Проучвания върху поземлените », cit., p. 54.
89
Cahiers des études anciennes

Éd. W. Karnapp, Die Stadtmauer von Resafa in Syrien, Berlin, 1976, p.46 et fig. 228-229.

Νικα%ʸ ἡ πίστις τω%ν Χριστιανω%ν.


ʼΕγὼ, Σέργιος, παραφύλαζ, νούµιν οὐκ ἔχω.
Elle triomphe la foi des chrétiens.
28
Moi, Sergios, paraphylaque, je n’ai pas d’argent .

La première de ces deux inscriptions pose plus de problèmes que la seconde. Ni le hameau de
Beththerma/Beth-Therma ni l’agglomération de Kheferbêta/Kefr-Bêta, visiblement situés sur le
territoire d’Antioche sur l’Oronte, n’ont été localisés à ce jour. Aussi, la restitution des mesures
dudit hameau ne fait pas l’unanimité29. Il en est de même pour π(α)ραφύ(λακος). Selon
Gl. Downey, le premier éditeur du document, les lignes 3 et 4 ( ΑΦΥ•ΧΕ|ΦΕΡΒΕΤΑ) devraient
être lues π(α)ραφυ(λακὴ) χέ|φερ βη%τα, c’est-à-dire que Beththerma/Beth-Therma dépendait du poste
de police numéro 2. J. et L. Robert refusèrent catégoriquement cette supposition, voire la seule
possibilité qu’il soit question de police. L’avis des deux maîtres n’a pas pour autant empêché
L. Jalabert et R. Mouterde de remplacer la suggestion de Gl. Downey par π(α)ραφύ(λακος)
Χε|φέρβητα.

Pour justifier leur choix, les auteurs du tome 3 des Inscriptions grecques et latines de la Syrie
renvoyèrent à la note 9 du numéro 485 des Orientis Graeci inscriptiones selectae (OGIS) tout en
affirmant (IGLS III, 884 [p. 490, n. 3-4]) : « Ces fonctionnaires eurent parfois un rôle dans la levée
de l’impôt [...]. » Or, W. Dittenberger n’apporte aucun argument dans cette direction et se contente
de rappeler que Th. Preger appliqua aux παραφύλακες une fonction que W.H. Waddington prêtait
avant lui aux ἀρχιφύλακες et aux ὑποφύλακες lyciens. Comme aucune source n’appuie le supposé
rôle fiscal des paraphylaques anatoliens, l’hypothèse a été rejetée à maintes reprises30. Cependant,
il est intéressant de rappeler qu’une inscription d’Éphèse datable de la fin du Ier siècle apr. J.-C.
pourrait faire état, si la restitution est bonne, de paraphylaques chargés de récolter des amendes
lorsque les dispositions d’une fondation funéraire n’étaient pas respectées31.

Le commentaire de cette inscription pourrait se prolonger sur plusieurs pages en matière de fiscalité
syro-romaine au IVe siècle. Il est néanmoins difficile d’en écrire davantage sur le supposé

28
Traduction allemande de M. Wörrle (W. Karnapp, op. cit., p. 46) : « Es siegt der Glaube der Christen. Ich,
Sergios, der Wachtposten, habe kein Geld. »
29
Gl. Downey, le premier éditeur de l’inscription, évoque d’abord, avec quelques réticences, des mesures
cadastrales : (ἴουγα) [ρ]α΄, κε(φαλαὶ) η΄ ; puis, conclut au nombre de personnes ayant perdu leurs droits
civiques : ἀκέ(φαλοι) η΄. Dans le Bulletin épigraphique, J. et L. Robert réfutent ces possibilités et croient
plutôt à un relevé de superficie en ἄκε(ναι). Il a été décidé de s’en remettre ici à l’interprétation de L. Jalabert
et de R. Mouterde qui, signalant la petitesse des akainai, reviennent à la première suggestion de Gl. Downey,
en remplaçant les ἴουγα par des ζυγά et en omettant le « [ρ] ». Cf. Gl. Downey, op. cit., no 245 (p. 112-113) ;
J. et L. Robert, Bull. épigr., 1946-47, 197 ; IGLS III, 884 (p. 492) ; C. Brélaz, op. cit., p. 400, n. 117.
30
Cf. Th. Preger, « Dorylaion. I. Inschriften », MDAI(A), 19 (1894), p. 306-307 ; I. Lévy, op. cit., p. 284, n. 5 ;
W. Liebenam, op. cit., p. 358, n. 6 ; G. Cardinali, Il regno di Pergamo. Ricerche di storia e di diritto pubblico,
Rome, 1906, p. 270, n. 4 ; D. Magie, op. cit., 1515, n. 47 ; C. Wolff, Les brigands en Orient sous le Haut-
Empire romain, Rome, 2003, p. 185 ; C. Brélaz, op. cit., p. 137.
31
Éd. Chr.P. Jones, « A Deed of Foundation from the Territory of Ephesos », JHS, 73 (1983), p. 125, l. 4-5 (avec
trad. angl.) = SEG XXXIII, 946, l. 4-5 (= D. Moreau, op. cit., p. 49, no 7, l. 4-5 ; avec trad. fr.). Cf. avant tout
J. et L. Robert, Bull. épigr., 1984, 402 ; C. Brélaz, op. cit., p. 137, n. 301 et p. 388, no C28.
90
Les παραφύλακες

paraphylaque de Kheferbêta/Kefr-Bêta. La littérature n’est toujours d’aucune aide pour l’époque


concernée, alors que le substantif παραφύλαξ y fait son apparition à ce moment précis. D’une part,
les recensions Β et Γ du Roman d’Alexandre du Pseudo-Callisthène l’utilisent dans le sens de
sentinelle32. D’autre part, la recension Α de l’Évangile de Nicodème, aussi connu sous le nom
d’Actes de Pilate, s’en sert pour geôlier33. Alors que la παραφυλακ(ε)ία asiatique « classique »
s’apprêtait à disparaître des inscriptions, παραφύλαξ devint un terme général pour désigner tout
surveillant d’individus – même un pédagogue – ou de lieux, l’équivalent du latin custos34. C’est
d’ailleurs le mot choisi par le ou les principaux traducteurs latins de l’Évangile de Nicodème35. Par
extension, l’époque byzantine voit apparaître de nouveaux types de παραφύλακες, parmi lesquels
des officiers de grade inférieur affectés à une place forte (comme le παραφύλαξ τω%ν κάστρων)36.

Le document épigraphique thrace dont il a été question précédemment pourrait constituer le plus
ancien témoignage d’un tel παραφύλαξ préposé à la garde d’un fortin37. Il existe une seule autre

32
Pseudo-Callisthenes, Historia Alexandri Magni, Recensio Β, I, 35, §2 (éd. L. Bergson) ; et Recensio Γ, I, 35
(éd. U. von Lauenstein).
33
Evangelium Nicodemi (vel Gesta Pilati), Recensio Α, XII, 1 et XV, 5 (BHG, 779t ; éd. Pr. Vannutelli).
34
Cf. Chrysippus Hierosolymitanus, Encomium in sanctum Theodorum, Recensio e codice Hierosolymitano
bibliothecae Sancti Sepulchri 1, VII (BHG 1765c ; éd. H. Delehaye) ; Vita Joannis Calybitae, VI (BHG 868 ;
éd. J.-P. Migne et al.) ; Georgius Syceota, Vita Theodori Syceotae, CXXV, 7 (BHG 1748 ; éd.-trad. fr.
A.-J. Festugière) ; Theophanes Confessor, Chronographia, A.M. 6123 (éd. K. de Boor) ; Theodorus Studites,
Epistulae, CCXCVII, 19 et CCCLXXXII, 31 (éd. G. Fatouros) ; Photius, Lexicon, CLXXXV (éd.
C. Theodoridis) ; Constantinus VII Porphyrogenitus, De Cerimoniis aulae Byzantinae, II, 52 (éd. J.J. Reiske) ;
Suda, ∆, 230 (éd. A. Adler) ; Etymologicum Magnum, « ∆εξιόλαβος » (éd. Th. Gaisford) ; Pseudo-Zonaras,
Lexicon, « ∆εξιόλαβος » et « Παράουροι » (éd. J.A.H. Tittmann) ; Collectio verborum utilium e differentibus
rhetoribus et sapientibus multis, Recensio aucta e codice Coisliniano 345, « ʼΑγγαροφορει%ν » et
« ∆εξιόλαβος » (éd. L. Bachmann). Chez Jean Malalas, les membres d’un contingent militaire (spécifique ?)
d’Isauriens qui fut envoyé à Antioche par l’empereur Zénon pour reprendre la ville à son rival Basiliscus, sont
qualifiés de παραφύλακες. Cf. Chronographia, XV, 5 (éd. L. Dindorf) ; C. Brélaz, op. cit., p. 124, n. 238.
35
Evangelium Nicodemi (vel Gesta Pilati), Recensio Latina D, XII, i, 38 (éd.H.Ch. Kim) ; et Collatio
recensionum Latinarum, XII (éd. J.K. Thilo) (BHL, 4151p).
36
Sur la paraphylaquie byzantine, cf. également Kletorologion Philothei, III (éd. N. Oikonomidès) ; Acta
monasterii Patmi, I, ii, 25, v, 84 et vi, 61 (éd. E.L. Vranoysī) ; Acta monasterii Lavrae, XXXIII, 97-98,
XXXVI, 33, XXXVIII, 64 et XLIII, 52 (éd. A. Guillou et al.) ; J. Ebersolt, « Sceaux byzantins du musée de
Constantinople », RN. Quatrième série, 18 (1914), p. 389, nos 458 (160) et 459 (489) ; N. Oikonomidès, Les
listes de préséance byzantines des IXe et Xe siècles, Paris, 1972, p. 343 ; G. Zacos, A. Veglery et J.W. Nesbitt,
Byzantine Lead Seals, 1, Bâle, 1972, nos 1148, 1999 A, 2001 a, 2075 et 2094 A ; et 2, Berne, 1984, no 1071 ;
W.T. Treadgold, « Notes on the Numbers and Organization of the Ninth-Century Byzantine Army », GRBS, 21
(1980), p. 386 ; Id., The Byzantine State Finances in the Eight and Ninth Centuries, New York, 1982, p. 34 et
128, n. 124 ; A. Bryer et D. Winfield, The Byzantine Monuments and Topography of the Pontos, 1,
Washington, 1985, p. 145 ; D. Tsougarakis, Byzantine Crete. From the 5th Century to the Venetian Conquest,
Athènes, 1988, p. 168 ; A.P. Kazhdan, « Paraphylax », in Id. (dir.), The Oxford Dictionary of Byzantium,
New York-Oxford, 1991, p. 1585 ; J.W. Nesbitt, N. Oikonomidès et E. McGeer, Catalogue of the Byzantine
Seals at Dumbarton Oaks and in the Fogg Museum of Art, 1, Washington, 1991, nos XVIII, 36 et 52 ; 2,
Washington, 1994, no XXXVI, 5 ; 3, Washington, 1996, nos XIV, 1, XL, 16 et 20-34, LIX, 4 et LXXXVIII, 3 ;
et 4, Washington, 2001, nos XXIV, 15 et XLVIII, 6 ; N. Oikonomidès, Fiscalité et exemption fiscale à Byzance
(IXe-XIe s.), Athènes, 1996, p. 283, 300 et 305 ; J.-Cl. Cheynet, « Note sur le comte et le paraphylax d’Abydos
(VIe-VIIIe s.) », in M. Aurell et Th. Deswarte (éd.), Famille, violence et christianisation au Moyen Âge.
Mélanges offerts à Michel Rouche, Paris, 2005, p. 377-386.
37
C’est peut-être dans cet esprit que Y. Ivanov, le premier éditeur de l’inscription, proposa de faire de
Charition/-ios un καστροφύλαξ, cela alors qu’aucune information n’est fournie sur sa profession. Y. Ivanov,
op. cit., p. 25 ; V. Beshevliev, op. cit., p. 8. Par ailleurs, notons que deux inscriptions de Pergè en Pamphylie,
qui sont datables plus ou moins de la même époque, font état de personnages ayant exercé la fonction de
91
Cahiers des études anciennes

attestation aussi sûre avant le début du Moyen Âge byzantin. Il s’agit de la seconde inscription
syrienne qui est ici présentée. Sergios était en effet un garde de la forteresse de Sergiopolis, un
« paraphylaz » selon ses propres termes (παραφύλαζ, évidemment si la lecture de W. Karnapp est
bonne). M. Wörrle en fait une simple sentinelle (Wachtposten) et non pas le commandant de la
citadelle. Les paraphylaques de la Mésie du IIe/IIIe siècle tout comme ceux de la Syrie au VIe,
étaient donc, possiblement, des militaires chargés de la surveillance d’un lieu, d’un village ou d’une
place forte. Même si leur statut n’était pas le même que celui des gendarmes anatoliens du même
nom, ils s’acquittaient assurément de certaines tâches policières, surtout si, à la manière des
stationarii, ils étaient postés loin des grands centres (comme à Kheferbêta/Kefr-Bêta ?).

Il existe une inscription qui pourrait nous informer sur les conditions du changement de sens du
substantif παραφύλαξ, de gendarme/policier à garde/gardien. Il s’agit de la Lex portorii Asiae,
connue également sous le nom de Monumentum Ephesenum38. Promulgué à Éphèse en 62 apr.
J.-C., ce texte reprend une série de mesures adoptées depuis 75 av. J.-C., réglementant le versement
des dîmes aux publicains. En maints endroits, l’inscription fait état de παραφυλακαί dont on
ordonne, entre autres, la multiplication. Les premiers éditeurs de la pierre, H. Engelmann et
D. Knibbe, traduisent ce terme tantôt par postes de surveillance (Wachstationen), tantôt par bureaux
de douane (Zollstationen)39. A priori, Cl. Nicolet semble préférer la première des deux
propositions (« Le Monumentum Ephesenum et les dîmes d’Asie », BCH, 115 [1991], p. 479 [rééd.
Id., Censeurs et publicains. Économie et fiscalité dans la Rome antique, textes rassemblés avec la
collaboration de S. Lefebvre, Paris, 2000, p. 364]) : « Les fermiers du portorium disposent de
bâtiments et de postes de gardiens, qui sont précisément nommés παραφυλακαί dans notre texte,
mot qui traduit, je crois, très bien les custodiae mentionnées par Cicéron.40 » C. Brélaz penche
plutôt en faveur de la seconde (op. cit., p. 123, n. 237) : « On relève à plusieurs reprises le terme
ἡ παραφυλακή dans la loi sur le portorium d’Asie (Mon. Eph., l. 31-33, 37-39, 42, 44, 93, 95-96),
où il désigne un poste de douane et rend le latin statio […].41 »

Aussi fondamentales que puissent être ces questions d’ordre sémantique pour la compréhension du
Monumentum Ephesenum, il n’apparaît pas ici utile de s’y attarder davantage, d’autant plus que les
positions des uns et des autres ne sont pas totalement inconciliables. Il n’y aurait rien d’étonnant à
ce que des postes de garde aient pu servir de bureaux de douane et vice-versa42. Les différentes

gardiens de l’acropole (παραφυλάξας τὴν ἀκρόπολιν). Rien n’indique toutefois que ces gardes ou surveillants
portaient le titre de παραφύλαξ. Cf. I.Perge I, 234 et 235 ; SEG XLIX, 1886 ; C. Brélaz, op. cit., p. 125,
n. 243.
38
Éd.-trad. angl. et lat. M. Cottier et al., The Customs Law of Asia, Oxford, 2008, p. 26-41, 44-63 et 66-85.
39
H. Engelmann et D. Knibbe, « Das Zollgesetz der Provinz Asia. Eine neue Inschrift aus Ephesos », EA, 14
(1989), p. 75, 77-80 et 105.
40
Ailleurs, c’est par « entrepôt surveillé » ou par « grenier gardé » qu’il traduit παραφυλακή/custodia. Cf.
Cl. Nicolet, « Dîmes de Sicile, d’Asie et d’ailleurs », in Centre Jean Bérard et URA 994 du CNRS, Le
ravitaillement en blé de Rome et des centres urbains des débuts de la République jusqu’au Haut Empire. Actes
du colloque international (Naples, 14-16 février 1991), Naples-Rome, 1994, p. 224 (rééd. Id., Censeurs, cit.,
p. 290) ; Id., « Le Monumentum Ephesenum, la loi Terentia-Cassia et les dîmes d’Asie », MEFRA, 111 (1999),
p. 195. Les derniers éditeurs en date sont plutôt d’accord avec les propositions de l’éminent professeur. Cf.
M. Cottier et al., op. cit., p. 39, 41, 45, 63, 114-116 et 141.
41
Pour un avis similaire, cf. G.D. Merola, Autonomia locale, governo imperiale. Fiscalità e amministrazione
nelle province asiane, Bari, 2001, p. 209-219.
42
D. Knibbe, qui privilégie clairement l’interprétation douanière, n’en traduit pas moins παραφυλακή par
custodia. Cf. D. Knibbe, « Lex portorii Asiae. Versuch einer Wiedergewinnung des lateinischen
Originaltextes des Zollgesetzes der römischen Provinz Asia (ΝΟΜΟΣ ΤΕΛΟΥΣ ΑΣΙΑΣ) », JÖAI, 69 (2000),
92
Les παραφύλακες

interprétations du mot παραφυλακή dans l’important document législatif laissent toutefois songeur
devant la possibilité que les παραφύλακες des quelques inscriptions qui ont été présentées aient été
des militaires et/ou des paramilitaires postés dans des custodiae et/ou des stationes43. À juste titre,
C. Brélaz rappelle que la Lex portorii Asiae « n’a aucun rapport avec l’institution des paraphylaques
municipaux d’Éphèse ni avec l’institution militaire des παραφυλακι%ται attalides »44. Pour autant,
elle n’est peut-être pas sans lien avec les paraphylaques de l’Haimos durant le Haut-Empire ou ceux
de la Syrie durant l’Antiquité tardive, voire avec ceux de la période proprement byzantine. La
multiplication des παραφυλακαί entre le Ier siècle av. J.-C. et le Ier siècle apr. J.-C. n’aurait-elle pas
naturellement amené les habitants de la pars Orientalis à nommer παραφύλακες tous gardiens et/ou
douaniers y étant postés ? De plus, sommes-nous si certains que les fonctions quotidiennes de ces
derniers étaient vraiment différentes de ceux des « véritables » paraphylaques ?

***

Quatre inscriptions, dont seulement deux sont sûres, qui sont dispersées sur trois régions et sur cinq
siècles, voilà autant d’éléments qui rendent impossible la reconstitution du fonctionnement de la
παραφυλακ(ε)ία en Mésopotamie, en Mésie et en Syrie. En dépit du manque flagrant d’information
sur le sujet, plusieurs affirment qu’il s’agissait là de gendarmeries comme celle des παραφύλακες
asiatiques et samiens. Les partisans de cette hypothèse en trouvent une preuve dans l’étalon de
bronze de Séleucie du Tigre qu’aurait officialisé un paraphylaque en 74/5 apr. J.-C. Or, il n’est pas
avéré que le monogramme que l’on aperçoit sur sa face supérieure soit l’abréviation de
παραφύλακος. Et si cela était bien le cas, le terme a peut-être été utilisé pour rendre en grec une
tout autre institution que celle des policiers « à l’anatolienne ».

Le texte de Pautalia en est un bon exemple. Si l’on ne fait pas suffisamment attention au contexte
géohistorique dans lequel s’insère ce document épigraphique, on peut être porté à croire que le
παραφύλαξ Αἵµου Dolès était un gendarme de la montagne. Peut-être avait-il quelques tâches
policières, mais son statut devait être totalement différent de celui des agents civiques de la paix.
Le personnage en question fut visiblement un militaire, très probablement responsable d’une
garnison dans l’Haimos, l’une de ces nombreuses praesidia qui y furent implantées au courant du
IIe siècle, lorsque les Antonins tentèrent de mettre fin aux timides premières manifestations de ce
qui allait bientôt devenir les « grandes invasions ». L’inscription thrace pourrait être le premier
témoignage clair de l’utilisation du grec παραφύλαξ comme équivalent du latin custos et/ou
praeses, des définitions qui s’imposèrent à la période byzantine.

La première des deux s’applique d’ailleurs parfaitement à l’autre attestation épigraphique antique
certaine de παραφύλαξ en dehors de l’Anatolie, dans un graffiti syrien du VIe siècle. Le
« παραφύλαζ » Sergios qui y est mentionné était une sentinelle de la citadelle de Sergiopolis, pas

p. 149, 151, 157-159 et 166-167. Cl. Nicolet lui-même utilise, au moins à une reprise, l’expression « station
douanière fortifiée » pour rendre en français παραφυλακή/custodia. Cf. Cl. Nicolet, « Le Monumentum
Ephesenum et la délimitation du portorium d’Asie », MEFRA, 105 (1993), p. 947 (rééd. Id., Censeurs, cit.,
p. 377).
43
Le statut des παραφύλακες non anatoliens de l’Antiquité pourrait donc avoir plus proche de celui des
παραφυλακι%ται de l’époque hellénistique que de celui des παραφύλακες asiatiques du Haut-Empire. Sur les
paraphylacites, cf. C. Brélaz, op. cit., p. 125-129.
44
Ibid., p. 123, n. 237. Sv. Dmitriev semble penser le contraire. Cf. Sv. Dmitriev, City Government in
Hellenistic and Roman Asia Minor, Oxford, 2005, p. 209, n. 104.
93
Cahiers des études anciennes

nécessairement le chef des gardes, mais simplement un custos. Une autre inscription, également
syrienne, datable cette fois du IVe siècle, pourrait faire état d’un παραφύλαξ posté à Χεφέρβητα, qui
a établi le cadastre de Βηθθηρµα, un hameau environnant, par une borne. S’il y a vraiment eu un
paraphylaque à Kheferbêta/Kefr-Bêta – rien n’est moins certain –, cette agglomération devait être
une custodia, sinon une statio.

À la même époque, le terme παραφύλαξ apparaît dans la littérature, également avec le sens de
garde, de gardien. Ce changement semble s’imposer une fois la paraphylaquie municipale
complètement disparue. Si l’époque de la modification est identifiable, les conditions dans
lesquelles cette dernière s’effectua ne sont pas connues. On ne peut évidemment pas envisager un
scénario qui ferait de l’auteur de l’épitaphe de Charition/-ios le responsable de la nouvelle
définition du substantif παραφύλαξ. Il faut peut-être chercher une réponse à cette question dans
l’utilisation, au moins dès le Ier siècle av. J.-C., du grec παραφυλακή pour rendre le latin custodia
et/ou statio, par exemple dans le fameux Monumentum Ephesenum. En ce sens, on est en droit de
se demander si toutes les inscriptions asiatiques associées actuellement à la παραφυλακ(ε)ία
« classique » sont vraiment des attestations de l’institution policière civique. Certains des
παραφύλακες qui s’y trouvent ne seraient-ils pas de simples gardes, voire des militaires romains ?

——
Appendice

Addenda et corrigenda complémentaires pour


ʽΟ παραφυλακίτης, ὁ παραφύλαξ καὶ ὁ ἀρχι
ἀρχιππαραφύλαξ.
45
Les policiers montés des campagnes de l’Anatolie attalide et romaine

p. II – lire plutôt : [...] l’époque hellénistique et on la retrouve dans les documents [...] ; p. III, § 4 – lire plutôt : Mes
autres remerciements vont à [...] ; p. III, § 5 – lire plutôt : De plus, je suis redevable aux Frères...et à M. [...]
Finalement, je ne saurais oublier MM....la bibliothèque de l’ENS, ainsi que [...] ; p. VII (figure 1) et p. 122 – au lieu
de : Hiérapolis, lire : Éphèse ; p. 1, § 1 – lire plutôt : Après la victoire d’Octavien [...] ; p. 2, n. 5, p. 39, n. 158, p. 78,
n. 14 et p. 108 – lire plutôt : Ch. Daremberg et al. (dir.), Dictionnaire...romaines d’après les textes et les monuments
contenant l’explication des termes qui se rapportent aux mœurs, aux institutions, à la religion, aux arts, aux sciences,
au costume, au mobilier, à la guerre, à la marine, aux métiers, aux monnaies, poids et mesures, etc., etc. et en général à
la vie publique et privée des Anciens...tome III, 1...[1896-1900], [...] ; ...tome III, 2...[1900-04], [...] ; et ...[1873/7-
1919]. ; p. 3, § 2 – lire : [...] de l’objet de remarques ou de notices. [...] qui offrent les meilleures explications de la
[...] ; p. 4, § 1 – lire : Quoiqu’incontournables, [...] ; p. 5, § 2 – lire plutôt : Mais, la nature de l’ouvrage et [...] traité. Il
n’y a pas lieu [...] ; p. 9, § 1 – lire : [...] de l’ordre public [...] ; p. 13, § 1 – lire : [...] coups d’État [...] ; p. 14, § 2 –
lire : [...] tels la mise à mort sans procès.30 ; p. 15, § 2 – lire : [...] les mêmes tâches [...] ; p. 18, § 3-p. 19, § 1 – lire
plutôt : [...] IIIe siècle a.C., Rome...considérable, notamment...en Méditerranée. [...] traditionnel. Pour la
République...se produisit, en effet, à la suite [...] ; p. 20, n. 61 – lire : [...] un corps policier. À l’époque républicaine,
les prétoriens [...] ; p. 20, n. 64 et p. 109 – lire plutôt : Y. Le Bohec...Picard (Antiquité/Synthèses, [1]), 2002 [...] ;
p. 21, § 2 – lire plutôt : Le code...incohérente, tous les types...à jouer, cela malgré l’existence de tribunaux et de

45
Cf. supra, note initiale. Le mémoire de maîtrise peut être consulté sur le site de Bibliothèque et Archives
Canada avec des addenda et corrigenda de novembre 2008 : http://www.collectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/
dsk4/etd/MQ95128.PDF ; ainsi que via le service UMI Dissertation Publishing de ProQuest. Le supplément se
concentre sur le fond. Il a semblé intéressant de compléter ici ces premiers errata par quelques observations
sur la forme (les problèmes sont trop nombreux – notamment en matière de ponctuation – pour être tous
répertoriés). Il est à noter que le soin a été pris, dans les deux cas, de ne pas dénaturer le travail originel. Ni le
développement ni les conclusions générales n’ont fait l’objet de véritables modifications. Pour ne nommer
qu’un exemple, aucune des corrections qui sont proposées ne tient compte des deux textes qui avaient été
négligés en 2003. Cf. Addenda et corrigenda (2008), p. 4 (Page 56, textes 15 A et 15 B).
94
Les παραφύλακες

magistrats pour...sentences, comme les...main armée.70 Les agents de la paix romains étaient également, tout comme
leurs homologues grecs, les principaux...d’incarcération.72 Sur ce dernier point, la ville de Rome [...] ; p. 22, § 2 – lire
plutôt : Les Attalides régnèrent sur Pergame et sur son [...] ; p. 23, n. 80 – lire : [...] que Rome lui préférât [...] ; p. 25,
§ 2 – lire plutôt : [...] propre. À vrai dire, l’administration [...] ; p. 33, § 2 – lire : l’arrière-pays ; p. 33, n. 134 – lire :
[...] si le brigandage était lié [...] ; p. 36, n. 142 – lire : [...] tout à fait conscients [...] ; p. 37, § 2 – lire : [...] changer le
préfixe ὁρο- par celui d’ὀρο-.150 De gardes-frontières,...gardes-montagnes. [...] les spécialistes,...certains.151 Les
recherches récentes [...] auraient coexisté.152 Ce sont des horophylaques [...] Par contre, il y avait...gardes-montagnes à
Apollonia de la Salbakè, entre la deuxième moitié du IIe et le début du IIIe siècle (cf. infra, texte 27). ; p. 38, n. 155,
p. 84, n. 46 et p. 111 – lire plutôt : I. Lévy, « ...Antonins. Seconde série. Les offices publics », dans [...] ; p. 38, n. 155 –
lire : [...] également avoir entraîné [...] ; p. 40, n. 169 – lire : [...] que les irénarques [...] et liturgies sous l’Empire. Par
exemple, une inscription [...] ; p. 41, § 2-p. 42, § 1 – lire plutôt : [...] siècle.176 En ces temps difficiles, que l’on [...]
multiplication, à cette époque, des inscriptions...policières, parmi lesquelles l’irénarchie.177 Face à l’inefficacité
grandissante des institutions civiques, l’armée commença cependant à prendre [...] civiques, parallèlement au
phénomène des invasions, n’arrangea rien.179 La création de defensores civitatis apporta...central au coeur des cités de
l’Anatolie, qui se transformèrent peu à peu en castra.180 Dans les campagnes, les grands propriétaires, les locupletiores,
occupèrent aussi de nouvelles tâches policières en veillant, avec l’aide de plusieurs burgi, à la sécurité des paysans.181
[...] Il est maintenant temps de [...] ; p. 45 (texte 2, éd.) – lire : [...] d’après la copie [...] ; p. 49 (texte 7, traduction) –
lire : [...] et sujets à l’exaction [...] ; p. 54 (texte 13, ligne 3) – lire : σεβ(άστου) ; p. 57 (texte 17, description de la
pierre) – lire : [...] la provenance est inconnue. ; p. 69 (texte 32, note sous la traduction) – lire : [...] chacun des noms
est accompagné [...] ; p. 76, n. 6 – lire : [...] surtout organisé en triumvirat, [...] ; p. 76-77, n. 7 – compléter avec les
quelques références manquantes que l’on peut lire à la note 34 du présent article ; lire : « ʼΑγγαροφορει%ν » ; p. 78, § 2 –
lire plutôt : [...] paraphylaquie (1). Probablement pour cette raison, la paraphylaquie est...capitale des Attalides,15 [= 16]
cela même si seulement deux textes...concernent.16 [= 15] ; p. 79, § 2 et p. 82, § 1 – lire : δηµόσιοι ; p. 79, § 2 – lire
plutôt : [...] police.18 Il faut préciser [...] Cependant, Pergame donna le statut...δηµόσιοι, alors qu’elle fit des agents [...]
citoyenneté aux paraphylacites,...d’Aristonicos, pourrait donc avoir été un...territoires. Non sans rapport avec cette
hypothèse, W.M. [...] ; p. 80, § 2 – lire : [...] que ces deux institutions ne fussent pas [...] ; p. 80, n. 22 – lire plutôt : [...]
tome IV, 2...[1908-11], [...] ; p. 81, § 2 – lire : [...] de l’hypothèse selon laquelle les gendarmes dont il est ici question
étaient les assistants d’autres policiers. [...] de la paraphylaquie dût, déjà [...] ; p. 82, § 2 – lire : Considérant
l’ambiguïté...l’information que livrent [...] ; p. 85, n. 60 – lire plutôt : [...] op. cit., tome III, 2 : L-M, 1969 [1900-04],
p. 1553. ; p. 87, § 1 – lire : 24).66 Après 212 p.C., on retrouve ainsi à Éphèse un agoranome [...] en qualité
d’agoranomes. À la même époque, il existait d’autres... ἵππαρχοι [...] ; p. 89, § 2 – lire : ὁροφύλακες ; p. 89, n. 77 –
lire : Premières réflexions [...] ; p. 91, § 3 – lire plutôt : [...] gouverneur.86 De la sorte, les paraphylaques devaient
livrer les...irénarques, pour que ces derniers puissent écrire [...] ; p. 92, § 2 – lire : [...] du droit civil en vinssent à être
punis [...] ; p. 93, § 2 – lire plutôt : [...] décrivant leur arsenal. En effectuant...comment ils étaient armés.102 En ce sens,
les deux [...] ; p. 94, n. 105 – lire : arrière-plan ; p. 95, n. 111 – lire : [...] de briques crues [...] ; p. 96, n. 115 – lire : [...]
voire même avant. ; p. 97, § 1 – lire plutôt : [...] levée.125 L’autre document...montre lui aussi le cheval [...] défunt.127
Pour des raisons de proximité, il y avait sûrement eu certains échanges...Mineure, d’autant plus que les
Attalides...Thrace et qu’il existe au moins [...] ; p. 100, § 3 – lire plutôt : Il est probable que le terme...fut alors
remplacé...παραφύλαξ. Comme en témoigne...expansion. En 62 p.C., on promulgua [...] publicains. Trace éventuelle
des conséquences de la législation, seulement deux textes...trente-sept pour la période romaine. ; p. 101, § 3 – lire : [...]
des gardes-frontières et/ou des gardes-montagnes. ; p. 116 – lire : RE : G. WISSOWA et al. (dir.), Paulys
Real[-]encyclopädie... Altertumswissenschaft. Neue Bearbeitung, Stuttgart, Munich[, Chicago] et Weimar, 1893-2000.

Addenda et corrigenda (2008), p. 1 (Page 5, 3e paragraphe) – lire plutôt : [...] substantifs, mais [...] ; p. 2 (Pages 35
[note 141] et 79 [note 18]) et 11 (Page 111) – lire plutôt : mise à jour ; p. 2 (Page 5, note 15) – remplacer l’adresse
électronique par celle que l’on retrouve à la note 4 du présent article, parce que le renvoi à l’Hauptregister de
l’Heidelberger Gesamtverzeichnis der griechischen Papyrusurkunden Ägyptens, qui fait le lien avec les serveurs
américain et allemand de la DDBDP, a été fait sans savoir que les adresses internes de la banque de données
heidelbergeoise dépendent des numéros non figés de la Trismegistos Texts Database, si bien qu’elles sont en perpétuel
changement ; p. 2 (Page 21, 2e paragraphe) – lire : les Scalae Gemoniae...les castra peregrinorum. ; p. 2 (Page 29,
note 109) – lire plutôt : « Legionaries from Asia Minor » ; p. 8 (Page 87, note 69) – lire plutôt : On retrouve (retirer
D’ailleurs,)...la Mésopotamie, mais [...] ; p. 8 (Page 88, 1er paragraphe) – lire plutôt : [...] de douaniers et/ou de
collecteurs d’impôts [...] ; p. 12 (Page 111) – lire : [...] Compulsory Public Services [...] ; (Page 113) – retirer la
mention de la Weidmannsche Verlagsbuchhandlung, qui n’était pas nécessaire dans le développement de l’abréviation
Cod. Th., en vertu des normes de présentation du mémoire de maîtrise.

95

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