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PREMIERE EPREUVE DE MATHEMATIQUES

durée : 4 heures
Option MP-MP*
L’usage des calculatrices n’est pas autorisé pour cette épreuve.
***

Les candidats sont informés que la précision des raisonnements ainsi que le soin apporté à la rédaction
seront des éléments pris en compte dans la notation. Les candidats pourront admettre et utiliser le
résultat d’une question non résolue s’ils l’indiquent clairement sur la copie.

Le problème porte sur l’étude d’applications linéaires agissant comme une moyenne sur des suites ou
des fonctions. On notera par la suite :
– S l’espace vectoriel des suites réelles. On note (un )n≥0 = (un ) les éléments de S.
– Sb l’espace vectoriel des éléments bornés de S. On munit Sb de la norme définie par N∞ ((un )) =
sup |un |
n∈N
– C l’espace vectoriel des applications continues de R+ dans R.
– Cb l’espace vectoriel formé des éléments de C bornés sur R+ . On munit cet espace vectoriel de la
norme ||f ||∞ = sup |f (x)|.
x≥0
2
– L l’espace vectoriel des applications f de R∗+ dans R continues telles que |f |2 soit intégrable sur
 1/2
R∗+ . Pour f dans L2 , on pose ||f ||2 = |f |2 .
]0,+∞[

Question préliminaire :
Soit f un élément de C. Montrer que l’application g définie par

1
g(0) = f (0) et ∀x > 0 g(x) = f
x [0,x]

est un élément de C.
fin de la question préliminaire

Pour tout le problème, on définit les applications suivantes


(i) h : S → S, h((un )) = (vn ) avec

1 
n
∀n ∈ N, vn = uk .
n+1
k=0

(ii) H : C → C par 
1
H(f )(0) = f (0) et ∀x > 0, H(f )(x) = f.
x [0,x]

1
Pour (E, || ||) un espace vectoriel normé, on note Lc (E) l’espace des endomorphismes continus de E.
On rappelle que l’application ||| ||| définie par
 
||φ(x)||
∀φ ∈ Lc (E), |||φ||| = sup , x ∈ E\{0} .
||x||

est la norme d’opérateur associée sur Lc (E).


||φ(x)||
S’il existe x dans E\{0} tel que |||φ||| = , on dit que la norme de φ est atteinte en x.
||x||

I – Première partie
1. L’application h est-elle injective ? Est-elle surjective ?
2. (a) Pour f ∈ C, montrer que H(f ) est continuement dérivable sur R∗+ .
(b) L’application H est-elle injective ?
(c) Est-elle surjective ?
3. Trouver les éléments propres (valeurs et sous-espaces propres associés) de h.
4. Mêmes questions pour l’application H.

II – Seconde partie
Dans cette partie on munit Sb de la norme N∞ et Cb de la norme || ||∞ .
1. Montrer que Sb et Cb sont des sous-espaces vectoriels stables par h et H respectivement.
Dans cette partie du problème on notera h∞ (respectivement H∞ ) l’endomorphisme induit par la
restriction de h à Sb (respectivement de H à Cb ).

2. Vérifier que les applications linéaires h∞ et de H∞ sont continues, préciser leurs normes et montrer
qu’elles sont atteintes.
3. Soit (un ) une suite croissante de réels positifs convergente vers une limite λ.
(a) Etablir que la suite h∞ ((un )) converge vers λ.
(b) Montrer que N∞ (h∞ ((un ))) = N∞ ((un )).
4. Soit (un ) un élément non nul de Sb tel que |u0 | = N∞ ((un )), et on suppose que |||h∞ ||| est atteinte
en (un ).
(a) Montrer que la suite (|un |) vérifie N∞ ((|un |)) = N∞ (h∞ ((|un |))).
(b) On suppose que le réel N∞ ((|un |)) n’est pas valeur d’adhérence de (|un |), c’est à dire

∃c ∈ [0, N∞ ((|un |))[, ∃n0 ∈ N / ∀n ≥ n0 , |un | ≤ c.

Etablir que N∞ (h∞ ((|un |))) < N∞ ((|un |)).


(c) En déduire que N∞ ((|un |)) est une valeur d’adhérence de la suite (|un |).
5. Soit f un élément de Cb admettant une limite en +∞. Montrer que H∞ (f ) admet une limite en
+∞ dont on précisera la valeur.

III – Troisième partie


Dans cette partie on note H 0 = Id et, pour tout entier p ≥ 1, H p = H p−1 oH.

2
1. Soient f et g deux éléments de C. On suppose qu’il existe x ∈ R+ tel que ∀y ∈ [0, x], f (y) ≤ g(y).
Montrer que ∀y ∈ [0, x], ∀p ∈ N∗ , H p (f )(y) ≤ H p (g)(y).
2. Pour tout réel a on definit l’application fa par : ∀x ∈ R+ , fa (x) = ax.
Soient a un réel et x ≥ 0, montrer que la suite (H p (fa )(x))p≥0 converge.
3. Soient f ∈ C tel que f (0) = 0 et x ≥ 0.
(a) Pour ε > 0 donné, établir l’existence de α > 0 tel que

∀y ∈ [0, x], |f (y)| ≤ ε + fα (y).

(b) En déduire que la suite (H p (f )(x))p≥0 converge vers 0.


4. Montrer que pour tout f ∈ C, la suite de fonctions (H p (f ))p≥0 converge simplement vers un
élément de C que l’on déterminera. Améliorer le résultat en prouvant que la convergence est
uniforme sur tout intervalle du type [0, A], A ≥ 0.
5. Dans la question précédente, la convergence est-elle toujours uniforme sur R+ ?
6. Soit f ∈ C de classe C 1 sur R+ , et F la limite de la suite (H p (f ))p≥0 .
Montrer que pour tout A ≥ 0, il existe KA ≥ 0 tel que
KA
∀p ∈ N∗ , sup |H p (f )(x) − F (x)| ≤ .
0≤x≤A 2p

7. Montrer sur un exemple que le résutat de la question précédente peut tomber en défaut si on ne
suppose plus f de classe C 1 sur R+ .

IV – Quatrième partie
1. Etablir que, pour tout couple (f, g) d’éléments de L2 , le produit f g est sommable sur R∗+ et que
l’application 
(f, g) → f (t)g(t)dt
]0,+∞[
2
définit un produit scalaire sur L .
En conséquence, (L2 , || ||2 ) est donc un espace vectoriel normé.
2. Soit f un élément de L2 .
(a) Etablir que pour tout x > 0 la fonction f est sommable sur ]0, x] et que
 2 
1
f (t)dt ≤ f 2 (t)dt.
x ]0,x] ]0,x]


1
(b) Soit φf : R∗+ → R définie par φf (x) = f (t)dt.
x ]0,x]
A l’aide d’une intégration par parties, montrer que φf appartient à L2 et qu’il existe une
constante K > 0 telle que
∀f ∈ L2 , ||φf ||2 ≤ K||f ||2 .
Dans toute la suite du problème, on notera H2 l’endomorphisme continu de L2 défini par

∀f ∈ L2 , H2 (f ) = φf .

3. (a) Montrer que pour tout couple (f, g) d’éléments de L2 , l’application f H2 (g) est intégrable
sur R∗+ .

3
(b) Etablir que
 2 
1 1
∀f ∈ L , ∀x > 0,
2
f (t)dt ≤ f 2 (t)dt.
[x,+∞[ t x [x,+∞[

(c) Soit
 f un élément de L2 . Montrer que l’application de R∗+ dans R qui à x fait correspondre
1
f (t)dt est bien définie et appartient à L2 .
[x,+∞[ t

4. Soit f dans L2 . Montrer l’existence d’un unique élément f ∗ de L2 tel que :


 
∀g ∈ L2 , f H2 (g) = f ∗ g.
]0,+∞[ ]0,+∞[

5. Montrer que l’application L2 : L2 → L2 qui à f associe f ∗ est linéaire et continue.


6. Etablir l’égalité |||L2 ||| = |||H2 |||.

V – Cinquième partie
On utilise dans cette partie les endomorphismes H2 et L2 de L2 introduits dans la partie IV.
1. Soit p ∈ N∗ . On munit Rp de la structure euclidienne canonique ; le produit scalaire est défini par

p
< (x1 , . . . , xp )|(y1 , . . . , yp ) >= xk yk , et la norme euclidienne est notée n2 .
k=1
Soit A un endomorphisme de Rp .
(a) Montrer qu’il existe x ∈ Rp \{0} tel que n2 (Ax) = |||A|||n2 (x)
(b) Montrer que tout élément de Rp \{0} vérifiant l’égalité précédente est un vecteur propre de
A∗ oA, où A∗ est l’adjoint de A pour la structure euclidienne de Rp .

2. Etablir que si f ∈ L2 \{0} vérifie ||H2 (f )||2 = |||H2 ||| ||f ||2 alors f est un vecteur propre de L2 oH2 .
 
||H2 (f )||2
3. Montrer qu’un tel élément ne peut exister et que sup , f ∈ L \{0} n’est pas atteint.
2
||f ||2
Indication : On pourra étudier l’appartenance à L2 des solutions d’une équation différentielle.
4. Montrer de même qu’il ne peut exister un élément f = 0 dans L2 tel que ||L2 (f )||2 = |||L2 ||| ||f ||2 .

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