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Matrices d’ordre fini.

On note n un entier naturel, Mn (C) (resp. Mn (R)) l’ensemble des matrices carrées
de tailles n à coeffcients complexes (resp. réels). On note In l’identité de ces ensembles.
On rappelle que deux matrices A et B sont conjuguées dans Mn (C) (resp. Mn (R)) s’il
existe une matrice inversible P ∈ Mn (C) (resp. P ∈ Mn (R)) telle que B = P −1 AP .
R[X] (resp. C[X]) est l’ensemble des polynômes à coefficients réels (resp. complexes).
Si A ∈ Mn [X] vérifie
Ak = In (1)
pour un entier k > 0, on dit que A est d’ordre fini. Le plus petit k > 0 vérifiant (1)
est appelé ordre de A et noté o(A).

A) Préliminaires
1. Soit A ∈ Mn (C) une matrice d’ordre fini. Montrer que k > 0 satisfait (1) si et
seulement si o(A) divise k. (On pourra faire la division euclidienne de k par o(A))
2. Soit A ∈ Mn (C) et P ∈ C[X] \ {0} tel que P (A) = 0. Donner une condition
suffisante pour que A soit diagonalisable dans Mn (C).
3. Soient A, B ∈ Mn (R) et P ∈ Mn (C) une matrice inversible telle que B = P −1 AP .
On note P1 et P2 les matrices réelles telles que P = P1 + iP2
(a) Montrer pour tout z ∈ C, on a (P1 + zP2 )B = A(P1 + zP2 ).
(b) En étudiant le déterminant de P1 + zP2 , montrer qu’il existe un z ∈ R tel que
P1 + zP2 est inversible.
(c) En déduire qu’il existe Q ∈ Mn (R) inversible telle que B = Q−1 AQ.
4. Soit A ∈ Mn (R).
(a) Montrer que si λ ∈ C est une valeur propre de A et X un vecteur propre
associé à λ, alors X est un vecteur propre de A associé à la valeur propre λ.
(b) En déduire que λ est une valeur propre de A si et seulement si λ en est une et
que les espaces propres associés ont la même dimension.

B) Matrices complexes d’ordre fini


Soit A ∈ Mn (C) une matrice d’ordre fini.
1. Montrer que A est diagonalisable dans Mn (C).
2. Montrer que les valeurs propres de A sont des racines de l’unité.
3. En déduire que A est inversible.
4. Soit C ∈ Mn (C) une matrice diagonalisable dont les valeurs propres λ1 , · · · , λn
sont des racines de l’unité. On note ni l’ordre de λi , c’est à dire le plus petit k > 0
tel que λki = 1.
(a) Montrer que C est d’ordre fini et que o(C) divise le PPCM des ni .
(b) Montrer que o(C) est le PPCM des ni .
5. Donner une caractérisation des matrices d’ordre fini de Mn (C).

1
C) Matrices réelles d’ordre fini
1. Montrer que si A ∈ Mn (R) est d’ordre fini, alors elle est conjuguée dans Mn (C) à
une matrice diagonale de la forme
 
1
 .. 

 . 

1
 
 
 

 −1 

 .. 

 . 

−1 (2)
 
 
 
iθ1

 e 

e−iθ1
 
 
...
 
 
 
 

 eiθm 

e−iθm
avec θi ∈ πQ pour tout i.
2. En déduire dans Mn (R) la forme des matrices d’ordre fini à conjugaison
!
près.
cos(θ) sin(θ)
Indication : on pourra utiliser sans justification que est conju-
− sin(θ) cos(θ)
!
eiθ 0
guée dans Mn (C) à .
0 e−iθ

D) Matrices entières d’ordre fini


Le but de cette partie est de démontrer que l’ensemble des ordres possibles pour les
éléments d’ordre fini de GLn (Z) est fini. On commence par détailler le cas n = 2. Soit
A ∈ GL2 (Z) d’ordre fini d ∈ N∗ .
1. Montrer |T r(A)| ≤ 2.
2. On suppose que A admet une valeur propre réelle. Déterminer les valeurs possibles
de d.
3. On suppose maintenant que A n’admet aucune valeur propre réelle. Montrer que
son polynôme caractéristique est X 2 + 1, X 2 + X + 1 ou X 2 − X + 1.
4. En déduire que d ∈ {1, 2, 3, 4, 6}.
On traite maintenant le cas de GLn (Z) avec n ≥ 1 quelconque.
5. Soit P = X n + n−1 i
i=0 ai X ∈ C[X]. On note z1 ,...,zn ses racines comptées avec
P

multiplicité et α = max1≤i≤n |zi |. Démontrer que pour tout 0 ≤ i ≤ n − 1, on a


!
n n−i
|ai | ≤ α . (3)
i
6. Montrer que l’ensemble {χA tel que A ∈ GLn (Z) est d’ordre fini} est fini.
7. En déduire que {d ∈ N : ∃A ∈ GLn (Z) d’ordre d} est fini.

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