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2018-2019

UE 111 – INTRODUCTION AU DROIT


Examen d’essai : semaine du lundi 14 janvier au vendredi 18 janvier 2019

Durée de l’épreuve : 3 heures

Le sujet comporte : 3 pages

 Aucun document ni aucun matériel n’est autorisé.

 Il vous est demandé de vérifier que le sujet est complet dès sa mise à votre disposition.

Ce sujet se présente sous la forme suivante :

ÉTUDE DE SITUATION PRATIQUE : 6 points


COMMENTAIRE DE DOCUMENT : 10 points
QUESTION DE COURS : 4 points

SUJET
__________________________________________________________________________________________

I – ÉTUDE DE SITUATION PRATIQUE (6 points)

Immatriculée en toute régularité au RCS, la SARL « C’TOUBIO » est une société en plein essor,
spécialisée depuis quatre ans dans la confection, à partir de fibres végétales biologiques (lin,
orties…), de tissus vestimentaires de grande qualité.

La prospérité de cette SARL suscite cependant quelques ressentiments chez certains de ses
concurrents voisins. Ainsi, la semaine dernière, M. PLASTIC, qui fabrique des textiles en matière
synthétique à base de produits non recyclés et dont le marché est en perte de vitesse, est venu crier sa
colère devant les locaux (servant à la fois de siège social et d’unité de production) de la SARL
« C’TOUBIO » situés en Normandie. À cette occasion, il a même brisé la vitre de la porte d’entrée
des locaux de cette SARL en ayant délibérément lancé dessus une grosse pierre.

Filmé par des caméras de surveillance et vu par de nombreux témoins, M. PLASTIC n’a d’ailleurs
pas cherché à se dissimuler et son implication dans le préjudice subi par la SARL ne fait aucun doute.

Ne voulant absolument pas porter l’affaire au plan pénal, la SARL « C’TOUBIO », représentée par
son gérant, souhaite cependant faire reconnaître en justice la responsabilité civile de M. PLASTIC. À
cet effet, la SARL, partant de l’idée qu’elle est une personne juridique, compte argumenter sur
l’atteinte qui a ainsi été portée, selon elle, à son droit à l’intégrité physique.

Toutefois, avant d’entreprendre toute démarche procédurale, la SARL « C’TOUBIO » sollicite votre
avis quant à cet argument sur lequel elle envisage de fonder sa demande en justice.

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II – COMMENTAIRE DE DOCUMENT (10 points)

Répondez à chacune des 10 questions posées à la suite du document reproduit ci-après ; en expliquant vos
réponses.

Cass. 1ère civ. ; 28 mars 2018 :

« LA COUR […] :

Attendu, selon l’arrêt attaqué (Poitiers, 30 novembre 2016), rendu en référé, qu’au cours d’une randonnée
équestre organisée par M. Z..., à laquelle participait notamment M. A..., un véhicule automobile, circulant
sur la voie publique, a heurté le cheval monté par Elise X... qui est décédée des suites de ses blessures ;
que l’assureur du conducteur, la société Axa France IARD (l’assureur), a proposé à M. et Mme X...,
parents de la victime, une indemnisation que ceux-ci ont acceptée par la signature d’une transaction ; que
ces derniers ont ensuite assigné en référé MM. Z... et A... en désignation d’un expert sur le fondement de
l’article 145 du Code de procédure civile ;

Attendu que M. et Mme X... font grief à l’arrêt de déclarer leur demande irrecevable, alors selon le
moyen, que chacun des responsables d’un même dommage est tenu de réparer l’entier préjudice à la
réalisation duquel sa faute avait contribué, de sorte que la transaction faite par un coobligé ne peut être
opposée par les autres intéressés pour se soustraire à leur propre obligation ; qu’en déclarant irrecevable la
demande d’expertise dont elle était saisie par M. et Mme X..., en application de l’article 145 du Code de
procédure civile, en vue de rechercher la responsabilité de MM. Z... et A... dès lors qu’ils avaient transigé
avec l’assureur du conducteur du véhicule impliqué dans l’accident qui avait coûté la vie à leur fille et
qu’ils lui avaient délivré une quittance subrogative, quand la transaction n’était pas de nature à faire
obstacle à la recevabilité de la demande d’expertise en vue d’établir que MM. Z... et A... avaient contribué
par leur faute au décès de leur fille dont ils devaient réparation, la cour d’appel a violé les articles 31 et
145 du Code de procédure civile, ensemble l’article 2051 du Code civil ;

Mais attendu qu’après avoir constaté qu’en exécution de la transaction, M. et Mme X... avaient été
indemnisés de l’intégralité de leurs préjudices par l’assureur auquel ils avaient délivré une quittance
définitive et sans réserve, de sorte qu’il se trouvait subrogé dans leurs droits, la cour d’appel a exactement
retenu que ceux-ci n’avaient plus ni intérêt ni qualité pour solliciter, au contradictoire de MM. Z... et A...,
une mesure d’instruction afin d’établir, avant tout procès, la preuve de faits dont pourrait dépendre la
solution du litige ; que le moyen ne peut être accueilli ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi ;

[…] ».

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Pour information :

Article 31 du Code de procédure civile : « L’action est ouverte à tous ceux qui ont un intérêt légitime
au succès ou au rejet d’une prétention, sous réserve des cas dans lesquels la loi attribue le droit d’agir aux
seules personnes qu’elle qualifie pour élever ou combattre une prétention, ou pour défendre un intérêt
déterminé ».

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Article 145 du Code de procédure civile : « S’il existe un motif légitime de conserver ou d’établir avant
tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige, les mesures d’instruction
légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé ».

Article 2051 du Code civil : « La transaction faite par l’un des intéressés ne lie point les autres intéressés
et ne peut être opposée par eux ».

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Questions :

1) Quand et par quelle juridiction la décision de justice reproduite dans le sujet est-elle rendue ?

2) Dans cette affaire, quels sont les faits ayant causé les préjudices subis par Elise X… ?

3) Dans un premier temps, après les préjudices subis par Elise X…, que demandaient M. et Mme X… ?
Auprès de qui ont-ils obtenu gain de cause et par quel biais ?

4) D’après vos connaissances juridiques, qu’est-ce qu’une transaction ?

5) Dans un second temps, qui et selon quel type de procédure M. et Mme X… ont-ils assigné ? Ce faisant,
que souhaitaient-ils obtenir ?

6) Quand et par quelle juridiction la décision attaquée, devant la juridiction qui rend la décision reproduite
dans le sujet, a-t-elle été rendue ?

7) Qu’a décidé et selon quels motifs la juridiction dont la décision est attaquée devant la juridiction qui
rend la décision reproduite dans le sujet ?

8) Quels sont les moyens développés par M. et Mme X… à l’appui de leur pourvoi ?

9) Que décide et par quels motifs la juridiction dont la décision est reproduite dans le sujet ?

10) D’après vos connaissances juridiques, quels sont les points de droit essentiellement soulevés par la
décision reproduite dans le sujet et cette décision vous semble-t-elle conforme au droit en vigueur en la
matière ?

III – QUESTION DE COURS (4 points)

En quoi un meuble par anticipation se distingue-t-il d’un immeuble par nature ?

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