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La
communication
de
masse
touche
un
public
vaste
et
hétérogène.
Elle
est
composée
de
la
communication
-‐ Publique
-‐ simultanée
(c’est
une
notion
relative
puisque
tout
le
monde
n’est
pas
vraiment
touché
en
même
temps)
-‐ unilatérale
(prévalence
d’une
direction
sur
l’autre)
-‐ médiatisée.
Cette
communication
de
masse
est
permise
grâce
aux
appareils
techniques
de
mass
média.
Ce
sont
des
organisations
complexes,
des
moyens
industriels
utilisés
dans
un
milieu
politique
ou
économique.
Cette
définition
n’est
pas
neutre.
En
effet,
la
communication
de
masse
est
liée
à
la
notion
de
société
de
masse.
C’est
une
perception
précise
de
la
société
née
au
19ème
Siècle
avec
la
révolution
industrielle,
qui
consacre
l’avènement
de
la
«
masse
».
On
voit
également
une
urbanisation.
La
masse
grandit
et
devient
donc
un
enjeu
politique
et
économique.
Le
pouvoir
doit,
dès
lors,
mettre
en
place
des
formes
de
communication,
de
persuasion.
Urbanisation
:
c’est
lorsque
le
prolétariat
industriel,
la
masse,
est
en
situation
constante
de
rassemblement.
La
foule
:
Elle
rassemble
les
gens
qui
se
trouvent
dans
une
situation
de
coexistence.
Résultat
de
«
contagions
psychiques
produites
par
des
contacts
physiques
»
(Gustave
Le
Bon,
1805).
Mais
la
foule
fait
peur,
l’étude
de
la
foule
se
développe
pour
essayer
de
la
gérer
(«
Psychologie
des
foules
»,
Gustave
Le
Bon
;
«
La
foule
criminelle
»
de
Scipio
Sighele
;
…)
Le
public
:
cette
notion
est
fort
différente
des
foules
cas
elle
se
réfère
à
la
pratique
individuelle
telle
que
la
lecture
des
journaux.
(Des
individus
séparés
donc,
qui
lisent
un
même
journal
et
sont
donc
amenés
à
se
poser
les
mêmes
questions,
et
donc
à
faire
partie
d’un
public).
C’est
une
notion
spirituelle
:
«
C’est
une
dissémination
d’individus
physiquement
séparés
et
dont
la
cohésion
est
toute
mentale
»
(Tarde,
1901).
La
naissance
du
public
est
liée
à
l’avancée
technologique
qui
permet
la
proposition
d’idées
à
distance.
C’est
une
contagion
sans
contact.
L’historiographie
:
a
pour
objet
l’écriture
de
l’histoire.
Elle
s’occupe
des
différentes
façons
d’écrire
l’histoire.
C’est
de
la
méta-‐histoire
(l’histoire
de
l’histoire).
Ces
cloisons
ne
sont
pas
étanches.
Tout
est
présent
et
tout
se
tient.
Les
historiens,
eux,
se
concentrent
sur
trois
aspects
:
-‐
Quoi
-‐
Canal
(histoire
des
médias)
-‐
Qui
(acteurs)
La
concentration
sur
le
public
reste
fort
restreinte.
Elle
utilise
la
presse
comme
source
historique
qui
affirme
une
chronologie.
Mais
est-‐ce
vraiment
le
reflet
de
la
réalité
?
On
ne
se
demande
pas
ce
que
sont
les
médias.
Aucune
analyse
critique
de
la
presse
n’a
été
faite.
On
utilise
les
médias
(presse,
radio,
cinéma,
télévision,…)
en
tant
que
sources.
On
en
regarde
leurs
représentations
et
leurs
mises
en
forme
de
la
réalité.
Cet
intérêt
est
assez
récent
et
considère
les
médias
comme
un
moyen
de
construire
la
réalité.
Ce
n’est
donc
plus
l’histoire
des
contenus
mais
l’histoire
des
représentations.
QUEL CANAL ?
1) Au début, les médias étaient vecteurs de contenu ( ex : presse au début).
2)
Les
médias
sont
ensuite
devenus
agents
de
l’histoire.
Les
technologies
ont
un
impact
direct
sur
la
société.
C’est
le
déterminisme
technologique.
3)
Depuis
quelques
années,
on
considère
l’usage
des
médias
par
l’utilisation
qu’en
font
les
gens,
notamment
par
la
communication
à
distance.
En
effet,
on
considère
que
les
moyens
de
communication
ont
été
créés
à
la
base
pour
les
amoureux
(exemple
de
communication
amoureuse
:
télépathie,
téléphone
à
ficelle,
télégraphe
optique).
Il
existe
donc
un
rapport
entre
technologies
et
demande
sociale.
Diffusion
en
broadcast
:
diffusion
de
données
à
partir
d’une
source
unique
vers
un
ensemble
de
récepteurs.
QUI ?
Dès lors, beaucoup de recherches existent sur les partis et les Etats en tant qu’acteurs.
MAIS
QUI
CONTRÔLE
QUOI
?
C’est
une
autre
question
qui
nous
amène
à
l’histoire
de
la
propagande.
Propagande :
Etymologie
:
vient
du
latin
«
propaganda
»
qui
signifie
«
chose
à
propager
».
La
première
signification
du
terme
propagande
a
été
religieuse
avec
le
«
Congregatio
de
Propaganda
Fide
»
:
des
cardinaux
dont
la
tâche
était
de
veiller
à
la
chrétienté.
La
propagande
a
donc
d’abord
une
origine
religieuse.
Du
19ème
au
20ème
Siècle,
les
partis
politiques
et
états
reprennent
la
propagande
sous
plusieurs
formes.
En
effet,
les
mouvements
ouvriers
et
les
partis
politiques
(au
sens
moderne
du
terme)
en
ont
besoin
pour
parler
aux
masses.
Lors
de
la
1ère
guerre
mondiale,
les
Etats
créent
des
appareils
centralisés
qui
contrôlent
la
propagande.
Enfin,
son
aspect
économique
est
consacré
avec
la
production
et
la
communication
de
masse.
La
propagande
a
donc
un
certain
côté
pluriel.
C’est
pour
cela
qu’on
ne
peut
pas
seulement
l’associer
aux
dictatures.
(De
nombreux
ouvrages
sur
la
propagande
sont
écrits
:
Lasswell
:
propaganda
technique
in
the
world
war
;
Tchakhotine
:
viol
des
foules
par
la
propagande
politique).
On
est
à
l’époque
dans
l’idée
d’une
société
massive
vulnérable
à
la
communication
politique.
Jusqu’à
la
seconde
guerre
mondiale,
la
propagande
était
identifiée
à
la
presse,
à
la
radio,
et
au
ciné,
mais
elle
s’émancipera
face
aux
autres
médias
tels
que
la
télé,
les
ordinateurs,
l’internet,…
Seringue hypodermique :
La
seringue
hypodermique
est
une
représentation
du
message
d’un
émetteur
vers
des
récepteurs.
Ce
modèle
consacre
la
toute
puissance
des
médias
face
aux
individuels
passifs
et
soumis.
Internet :
Internet
est
vu
comme
une
nouvelle
forme
de
communication
révolutionnaire.
On
retrouve
sur
internet
:
-‐
Beaucoup
de
contenus
(jeux,
pubs,
dictionnaires,…)
-‐
La
communication
peut
y
être
personnelle
ou
de
masse
-‐
Elle
permet
de
communiquer
entre
plusieurs
sujets.
Cela
ne
veut
pas
dire
qu’il
n’y
a
pas
de
contrôle.
=>
Mais
qui
contrôle
quoi
et
comment
?
Si
l’information
n’est
pas
facilement
accessible
sur
internet
alors
elle
n’existe
pas.
Les
moteurs
de
recherche
ont
donc
un
grand
pouvoir,
car
ils
référencent
les
sites
et
décident
donc
de
ce
qui
est
ou
n’est
pas.
Qu’est-‐ce
qui
posent
les
bases
conceptuelles
pour
l’étude
de
la
communication
de
masse
tout
au
long
du
20ème
Siècle
?
Aux
origines
des
travaux
sur
la
communication
de
masse,
il
y
a
une
peur
primordiale
de
la
foule
comme
mouvements
collectifs,
phénomènes
qui
caractérisent
le
19ème
siècle.
Cette
inquiétude
chez
les
élites
politiques
et
intellectuelles
se
traduit
aussi
par
un
certains
nombres
de
travaux
académiques
qui
vont
connaître
un
réel
succès.
Hobsbawm
a
introduit
le
concept
du
long
19ème
siècle,
de
1789
à
1914.
Cette
période
est
marquée
par
les
conflits
issus
de
la
révolution
française
(1789)
:
instauration
de
l’Ancien
régime
en
1815,
Trois
glorieuses
et
Révolution
belge
en
1830,
Deuxième
République
en
France
en
1848,
unification
allemande
par
les
guerres
prussiennes
et
instauration
d’un
fonctionnement
révolutionnaire
en
France
en
1870.
Le
monde
artistique
est
fasciné
par
ces
passions
collectives
et
ce
n’est
donc
pas
un
hasard
si
on
retrouve
ces
foules
révolutionnaires
un
peu
partout,
dans
les
arts
figuratifs
et
platiques
autant
que
dans
la
littérature.
(Ex
:
les
Misérables
de
Victor
Hugo
ou
Germinal
de
Zola).
Germinal
:
Cet
ouvrage
est
défini
par
Zola
lui-‐même
comme
un
roman
socialiste.
Il
réunit
beaucoup
de
documentations
et
mène
une
véritable
enquête
pour
son
ouvrage.
C’est
pourquoi
son
roman
est
une
très
bonne
vision
de
la
société
à
cette
époque.
La
foule
y
tient
le
devant
de
la
scène.
Mais
si
d’une
part,
le
peuple,
la
masse
devient,
à
cette
époque
un
objet
de
fascination
dans
la
littérature
et
les
arts…
Il
devient
aussi
une
source
de
peur
lorsqu’il
est
fait
référence
aux
foules
et
aux
crimes
qu’elles
peuvent
commettre.
C’est
une
question
centrale
pour
la
bourgeoisie
qui
se
voit
menacée
par
les
mouvements,
les
syndicats,…
Bref
:
le
socialisme.
Cette
réalité
sociale
crée
donc
un
imaginaire
angoissé,
un
état
de
psychose.
Susanna
Barrows
est
une
historienne
qui
a
travaillé
sur
le
développement
de
cette
littérature
de
la
peur
de
la
foule.
Elle
l’analyse
comme
le
résultat
d’un
contexte
de
«
panique
morale
»
des
élites
sociales
au
lendemain
de
la
Commune
(1871).
(La
Commune
de
Paris
désigne
une
période
insurrectionnelle
à
Paris
qui
dura
deux
mois
environ,
du
18
mars
1871
jusqu'à
la
«
semaine
sanglante
»
(21
-‐
28
mai).
Cette
insurrection
contre
le
gouvernement
issu
de
l'Assemblée
nationale,
qui
venait
d'être
élue
au
suffrage
universel
masculin,
établit
une
organisation
proche
de
l'autogestion
pour
gérer
la
ville.Dans
plusieurs
autres
villes
de
France
(Marseille,
Lyon,
Saint-‐Étienne,
Narbonne,
Toulouse,
Le
Creusot,
Limoges[1]),
des
communes
furent
proclamées
à
partir
du
23
mars
1871,
mais
elles
furent
toutes
rapidement
réprimées.
Pour
Karl
Marx,
c'est
la
première
insurrection
prolétarienne
autonome.)
Le
19ème
siècle
est
aussi
révolutionnaire
du
point
de
vue
des
médias
et
des
liens
entre
l’industrialisation
et
les
médias.
On
découvre
alors
une
série
de
progrès
importants
liés
au
processus
de
l’industrialisation.
La
presse
est
alors
le
média
principal.
On
observe
une
centralité
de
la
presse.
La
presse
est
touchée
de
plein
fouet
par
la
Révolution
industrielle.
Les
progrès
techniques
se
réalisent
dans
tous
les
domaines
:
-‐
Composition
et
impression
(rotative)
-‐
Illustration
(lithographie,
photographie)
-‐
Distribution
(chemin
de
fer)
-‐
Télécommunication
(télégraphe
électrique)
Deux
conséquences
majeures
:
accélération
et
augmentation
des
tirages,
accroissement
des
investissements
nécessaires
au
fonctionnement
du
journal
qui
devient
une
véritable
entreprise
de
presse.
On
remarque
aussi
un
élargissement
du
public
de
la
presse
(augmentation
de
la
demande).
Le
«
public
»
n’est
pas
une
notion
neutre.
Elle
est
typique
de
la
fin
du
19ème
siècle.
La
peur
de
la
foule
s’inscrit
dans
l’histoire
des
théories
de
l’opinion.
Ces
théories
se
divisent
en
trois
temporalités
:
1.
Antiquité
au
MA
–
L’opinion
de
l’homme
ordinaire
importe
peu.
2.
Renaissance
au
18ème
S.
–
Le
déploiement
de
l’imprimerie
favorise
la
constitution
d’un
public
éclairé.
Un
public
destiné
à
gouverner.
On
voit
donc
une
variété
de
modèles
de
gouvernement,
d’opinions.
Mais
l’opinion
instruite
constitue
une
minorité.
(=
opinion
éclairée
à
gouverner)
3.
19ème
S.
à
maintenant
–
Massification.
On
cherche
à
comprendre
le
fonctionnement,
la
«
psychologie
des
foules
».
L’idéal
normatif
d’une
opinion
éclairée
devient
une
observation
des
foules
pour
trouver
comment
les
gouverner.
La
psychologie
des
foules
y
trouve
sa
source.
Par
exemple,
le
regard
de
Sighele
se
veut
juridique,
alors
que
Lebon
se
veut
sociologique.
Scipio
Sighele
:
Scipio
Sighele
est
un
criminologue,
disciple
d’Enrico
Ferri
dont
les
recherches
sont
importantes
parce
qu’il
cherche
un
rapport
entre
crime
et
société.
Si
ce
sont
les
facteurs
sociaux
qui
portent
le
crime,
la
punition
ne
sert
alors
à
rien.
Il
faut
donc
faire
un
travail
de
prévention
plutôt
que
de
répression.
Ce
sont
des
idées
progressistes
qui
s’opposent
aux
thèses
de
Cesare
Lombroso.
Scipio
Sighele
suit
donc
les
idées
de
Ferri.
Il
réalise
une
thèse
sur
la
complicité
comme
élément
social.
Cela
dit,
sa
notoriété
est
due
à
la
publication
en
1891
de
«
La
foule
criminelle
»
contre
«
L’uomo
deliquente
»
de
Lombroso.
Par
la
suite,
il
deviendra
professeur
de
droit
pénal
et
donnera
cours
à
Roma
comme
à
Bruxelles.
Il
sera
aussi
un
écrivain
prolifique.
Quelle
est
l’image
que
nous
pouvons
retirer
de
«
La
foule
criminelle
»
?
C’est
l’image
de
la
foule
au
19ème
S.
comme
une
foule
barbare.
Mais
il
faut
voir
cet
ouvrage
comme
une
œuvre
progressiste.
Sighele
cherche
à
détecter
les
causes
des
crimes
de
la
foule
plutôt
que
les
crimes
individuels.
C’est
la
naissance
d’une
nouvelle
discipline
:
la
psychologie
collective.
C’est
ainsi
que
Sighele
définit
son
travail.
Une
discipline
qui
se
situe
entre
la
psychologie
et
la
sociologie.
Il
manquait
selon
lui
une
science
qui
étudiait
les
agrégats
d’hommes
hétérogènes
et
passagers
à
la
fois.
Il
commence
par
s’intéresser
à
la
composition
anthropologique
des
foules.
Selon
Lombroso,
la
foule
criminelle
est
une
réunion
de
criminels.
Sighele
va,
lui,
arriver
à
la
conclusion
que
ce
point
de
vue
n’est
pas
valable
parce
que
chaque
individu
pris
séparément
est
inoffensif.
Le
deuxième
facteur
évoqué
est
la
suggestion
hypnotique.
C’est
l’idée
d’une
suggestion
exercée
par
la
foule
dans
son
ensemble
qui
s’exerce
sur
les
personnes.
Raison
pour
laquelle
les
foules
seraient
des
masses
privées
de
tout
bon
vouloir
et
de
réflexion.
Il
adapte
à
la
psychologie
collective
des
expériences
menées
à
l’école
de
Nancy
et
à
l’école
de
la
Salpêtrière
sur
l’hypnose.
Ces
théories
sur
l’hypnotisme
sont
considérées
avec
méfiance
dans
les
milieux
académiques,
mais
elles
s’affirment,
et
les
différents
congrès
internationaux
de
psychologie
s’y
intéressent.
Cela
dépasse
les
sphères
académiques
pour
conquérir
le
grand
public.
C’est
la
période
des
théâtres
où
des
sujets
sont
hypnotisés.
Il
existe
une
véritable
fascination
pour
ce
mécanisme.
Même
si
depuis
elle
a
été
diminuée,
cette
théorie
s’impose
toujours
dans
certains
milieux,
dont
le
nôtre.
Sighele
adopte
donc
le
principe
de
la
contagion
morale.
Le
crime
est
comme
une
infection
morale
qui
se
propage
par
contagion.
C’est
une
expression
collective
de
l’imitation.
Il
faut
donc
des
meneurs.
Ce
sont
des
idées
inspirées
de
Tarde.
Sighele
se
réfère
souvent
à
ses
sources.
Cesare
Lombroso
:
Selon
Lombroso,
les
criminels
ont
des
aspects
sociaux
depuis
la
naissance.
On
peut
donc
définir
un
profil
physique
des
criminels.
C’est
le
début
de
l’anthropologie
criminelle
et
de
l’anthropométrie.
La
délinquance
serait
donc
beaucoup
plus
fréquente
chez
certaines
personnes
qui
ont
des
caractéristiques
physiques.
Ferri
s’oppose
à
cette
idée.
Selon
Lombroso,
la
foule
criminelle
est
une
réunion
de
criminels.
Sighele
va,
lui,
arriver
à
la
conclusion
que
ce
point
de
vue
n’est
pas
valable
parce
que
chaque
individu
pris
séparément
est
inoffensif.
Gustave
Le
Bon
:
(1841-‐
1931)
24
ans
après
Sighele,
Gustave
Le
Bon
édite
un
livre
qui
sera
un
best-‐seller
:
«
La
psychologie
des
foules
».
C’est
ce
qui
donnera
le
départ
de
la
psychologie
des
foules.
Les
auteurs
des
écoles
italiennes
sont
absents
de
son
ouvrage
alors
qu’il
s’y
réfère.
Le
Bon
a
fait
des
études
en
médecine.
Il
a
été
chirurgien
en
chef
des
ambulances
militaires
pendant
la
Commune,
même
s’il
n’a
pas
de
diplôme.
Il
ne
peut
travailler
comme
médecin
et
se
lance
alors
dans
la
vulgarisation
scientifique
sur
des
sujets
très
divers
(médecine,
physique,
optique,
hygiène
du
soldat,
…).
Il
fait
partie
de
la
petite
bourgeoisie.
Il
est
vu
avec
méfiance
dans
les
domaines
universitaires.
Jusqu’en
1882,
il
est
très
actif
dans
la
société
d’anthropologie,
mais
la
société
lui
refuse
la
publication
de
ses
mémoires
et
il
décide
de
démissionner.
Il
fonde
chez
Flammarion
une
bibliothèque
et
y
fait
paraître
tous
ses
ouvrages.
Au-‐delà
des
problématiques
qu’il
aborde,
son
succès
est
dû
à
son
premier
ouvrage
:
«
Les
lois
psychologiques
de
l’évolution
des
peuples
»
en
1984.
Livre
qui
s’inscrit
dans
le
racisme
ambiant
de
l’époque
où
les
peuples
ont
différentes
manières
d’évoluer.
Du
point
de
vue
politique,
Le
Bon
est
considéré
comme
un
antidémocrate
et
un
antisocialiste.
Il
fait
aussi
partie
du
monde
intellectuel
et
politique,
et
a
donc
une
tendance
à
défendre
sa
situation
sociale.
Par
exemple,
il
veut
développer
l’instruction
professionnelle.
La
seule,
selon
lui,
à
satisfaire
au
prolétariat.
Quel
est
le
contexte
scientifique
de
la
psychologie
des
foules
?
On
peut
rajouter
la
psychologie
de
Ribot,
considéré
comme
le
fondateur
de
la
psychologie
française.
Il
met
en
relief
l’importance
de
la
dimension
non
rationnelle.
C’est
donc
notre
perspective
qu’il
reprend
dans
son
travail.
Il
fait
aussi
référence
à
la
théorie
de
la
suggestion
hypnotique
de
Charcot
(Ecole
de
la
Salpêtrière).
Le
contexte
politique
et
social,
lui,
est
toujours
le
même
:
la
foule
traumatise
les
élites.
Le
premier
objectif
de
la
psychologie
des
foules,
est
d’élaborer
une
théorie
explicative
des
comportements
sociaux,
mais
aussi
d’étudier
les
modifications
que
l’individu
subit
dans
la
foule.
Ces
tentatives
de
comprendre
sont
liées,
selon
Le
Bon,
à
une
question
d’actualité.
Parce
que
l’âge
où
nous
entrons
sera
véritablement
l’ère
des
foules.
«
…
»Aujourd’hui
«
…
»
la
voix
des
foules
est
devenue
prépondérante.
Elle
dicte
aux
rois
leur
conduite.
La
foule,
pour
Lebon,
est
un
lieu
où
se
produit
un
effacement
de
l’individualité.
La
foule
psychologique,
est,
pour
lui,
différente
d’un
simple
rassemblement.
Il
y
a
donc
4
objectifs
à
la
Psychologie
des
foules
:
1)
Elaborer
une
théorie
explicative
des
comportements
sociaux
2)
Etudier
les
modifications
que
l’individu
subit
dans
la
foule
3)
Une
question
d’actualité
(ère
actuelle)
4)
Une
utilité
de
propos
(intérêts
pour
gouverner)
La
nature
des
foules
:
Dans
certaines
circonstances
données,
une
agglomération
d’homme
possède
des
caractères
nouveaux
fort
différents
de
ceux
de
chaque
individu
qui
la
compose.
Le
fait
qu’ils
soient
ensemble
les
dote
d’une
«
âme
collective
».
L’homme,
en
foule,
est,
selon
Le
Bon,
un
être
hypnotisé,
esclave
de
celui
qui
le
dirige
à
son
gré.
La
conduite
des
foules
obéit
à
un
caractère
irrationnel.
Elles
sont
:
-‐ Crédules
-‐ Simplistes
–
Les
foules
ont
des
sentiments
simples,
exagérés.
Des
sentiments
extrêmes,
et
donc
dangereux.
-‐ Impulsives
–
Conduites
par
l’inconscient,
donc
très
difficiles
à
gouverner.
Raison
pour
laquelle
elles
possèdent
un
sentiment
de
puissance
invincible.
-‐ Intellectuellement
inférieures
à
l’homme
isolé
–
La
raison
disparaît,
et
devient
une
déraison
collective.
L’irrationalité
domine.
-‐ Primitives
–
Leur
comportement
«
primitif
»
est
une
régression
psychique.
-‐ Morales
–
Si
elles
sont
capables
de
meurtre,
elles
sont
aussi
capables
de
sacrifier
leurs
idéaux.
Les
comportements
irrationnels
des
individus
dans
la
foule
sont
donc
dus
au
nombre,
à
la
contagion,
et
à
la
suggestion
donnée
par
les
meneurs.
Les
meneurs
sont
importants
selon
Le
Bon.
Le
meneur
:
Les
foules
sont
comme
un
troupeau
d’animaux
qui
exigent
d’être
dominées.
Il
faut
donc
des
meneurs
et
du
leadership,
mais
Le
Bon
réfléchit
aussi
aux
techniques
du
meneur.
Les
techniques
du
meneur
sont
:
-‐ L’affirmation
–
Affirmer
des
mots
d’ordre
simples,
impressionner
la
foule,
utiliser
des
sentiments,
des
images
suggestives.
Pas
besoin
d’argumenter.
-‐ La
répétition
–
Idée
du
martèlement.
-‐ La
contagion
–
Imprégnation
de
l’inconscient.
Ce
sont
les
suggestions
présentées
sous
formes
d’images
(images
mentales
:
idée,
paix,
…)
Le
prestige
–
Fascination
que
le
meneur
exercerait
sur
la
foule
et
pourrait
exercer
de
différentes
manières.
Cela
peut
être
un
prestige
acquis,
ou
un
prestige
personnel.
Retombées
politiques
:
Si,
selon
Le
Bon,
la
démocratie
est
l’âge
des
foules,
et
que
l’âge
des
foules
est
l’âge
de
la
violence
et
de
l’irrationalité,
alors
la
démocratie
est
la
violence
et
l’irrationalité.
Que
faire
alors
?
Il
faut
découvrir
un
meneur,
idéalement
issu
du
même
milieu
que
les
foules,
et
gouverner
celles-‐ci
en
utilisant
leur
imagination.
Son
argumentation
simple
est
la
clé
de
son
succès.
Ses
formules
nettes
et
répétées,
sa
facilité
de
lecture
et
son
talent
de
vulgarisateur
font
que
c’est
très
convaincant.
Il
donne
l’impression
d’apporter
beaucoup
à
la
science,
alors
que
la
foule
est
une
notion
confuse
et
qu’il
manque
de
rigueur.
Son
travail
comporte
beaucoup
d’apories.
(aporie
=
difficulté
à
résoudre
un
problème.
Pour
Aristote,
c'est
une
question
qui
place
le
lecteur
ou
l'auditeur
dans
l'embarras
pour
trancher
entre
deux
affirmations.
Le
sens
actuel
d'aporie
est
plus
fort
et
concerne
tout
problème
insoluble
et
inévitable).
Gabriel
de
Tarde
:
Gabriel
de
Tarde
(1843
–
1904)
cherche
à
réévaluer
la
politique
de
masse
et
pose
donc
les
premiers
éléments
d’une
science
de
l’opinion
publique.
Ses
théories
peuvent
être
considérées
comme
les
premières
réflexions
d’une
théorie
de
la
communication
de
masse.
Il
réalise
des
études
en
droit
et
devient
substitut
procureur
de
la
République,
puis
juge
d’instruction.
Il
est
criminologue
et
critique
aussi
Lombroso
pour
son
réductionnisme,
notamment
le
caractère
inné
du
crime.
Mais
il
est
aussi
très
critique
envers
Le
Bon.
Il
ne
peut
accorder
à
Le
Bon
que
nous
sommes
à
l’ère
des
foules.
Il
soutient
que
nous
sommes
à
l’ère
du
public
ou
des
publics,
ce
qui
est
très
différent.
«
On
a
fait
la
psychologie
des
foules
;
il
reste
à
faire
la
psychologie
du
public
»
Foule
Public
«
Faisceau
de
contagions
psychiques
produites
«
Collectivité
purement
spirituelle
»
;
«
groupe
par
des
contacts
physique
»
;
rapprochement
tout
psychologique
d’état
d’esprit
en
voie
de
des
corps,
hypnose
(Cf.
Le
Bon)
perpétuelle
mutation
»
Groupe
social
du
passé
incapable
de
s’étendre
Groupe
social
de
l’avenir,
indéfiniment
au-‐delà
d’un
faible
rayon
:
auditoires
de
lectures
extensible
publiques,
foires,
pèlerinages.
Selon
Tarde,
la
foule
est
un
groupe
social
du
passé
incapable
de
s’étendre
au-‐delà
d’un
faible
rayon,
alors
que
le
public
est
le
groupe
social
de
l’avenir,
et
peut
s’étendre.
Le
public
n’a
pu
commencer
à
naître
qu’après
le
premier
grand
développement
de
l’invention
de
l’imprimerie
au
XVIème
siècle.
Le
transport
de
la
force
à
distance
n’est
rien
comparé
à
ce
transport
de
la
pensée
à
distance.
Donc
selon
Tarde,
le
public
n’a
pu
naître
qu’après
les
grandes
inventions
du
19ème
Siècle.
Presse
et
public
:
C’est
la
presse
qui
voit
la
naissance
du
public.
Elle
exerce
une
influence
dessus
par
:
• La
simultanéité
de
la
lecture
• La
suggestion
à
distance
–
sentiment
que
d’autres
personnes
lisent
le
même
journal
au
même
moment.
• La
suggestion
à
proximité
–
sentiment
d’identité
• Pouvoir
des
publicistes
sur
les
publics
–
Si
les
foules
peuvent
être
criminelles,
les
publics
aussi,
et
les
publicistes
plus
encore.
Le
public,
dit
Tarde,
est
conscient
du
pouvoir
de
la
presse.
C’est
pourquoi
chaque
organisation
veut
avoir
son
journal.
Opinion
et
conversation
:
Le
travail
de
Tarde
est
une
théorie
de
la
communication
de
masse,
mais
avec
une
conscience
du
rôle
de
la
communication
personnelle.
La
conversation
:
«
Tout
dialogue
sans
utilité
directe
et
immédiate,
où
l’on
parle
surtout
pour
parler,
par
plaisir,
par
jeu,
par
politesse.
»
«
Si
on
ne
causait
pas
les
journaux
auraient
beau
paraître
(…).
Ils
seraient
comme
une
corde
vibrante
sans
table
d’harmonie.
»
«
Ce
ne
sont
pas
tant
les
conversations
et
discussions
parlementaires
qu’il
importe
politiquement
de
considérer,
que
les
conversations
et
discussions
privées.
»
«
Les
cafés,
les
salons,
les
boutiques,
les
lieux
quelconques
où
l’on
cause,
sont
les
vrais
fabriques
du
pouvoir.
»
La
conversation
informelle
joue
donc
un
précieux
rôle.
Si,
selon
Tarde,
la
conversation
est
si
importante,
c’est
parce
que
:
-‐ elle
est
l’apogée
de
l’attention
spontanée.
-‐ elle
est
l’agent
le
plus
puissant
de
l’imitation,
de
la
propagation
des
sentiments
et
des
modes
d’action.
-‐ il
y
a
une
proximité
entre
les
locuteurs
et
la
spontanéité.
Rôle
politique
de
la
conversation
:
La
famille,
l’école,
la
prédication,
les
livres,
les
journaux
influencent
la
conversation
et
l’opinion.
L’opinion
influence
le
pouvoir…
mais
le
pouvoir
n’évoluerait
pas
s’il
n’était
pas
divulgué
par
la
presse
et
alimenté
par
la
conversation.
1914-‐
1918.
Propagande,
Etat
et
guerre
totale.
La
1ère
guerre
mondiale
constitue
la
1ère
guerre
de
masse.
Des
structures
étatiques
et
paraétatiques
sont
construites
un
peu
partout.
C’est
à
cette
époque
que
la
propagande
devient
une
arme
de
guerre.
Lors
de
la
1ère
guerre
mondiale,
on
parle
de
guerre
totale
car
elle
touche
à
tous
les
domaines
de
la
société.
Elle
consiste
en
deux
points
importants
:
-‐ Effacement
des
frontières
entre
civils
et
militaires
-‐ Mobilisation
de
la
population
et
de
l’industrie
De
plus,
cette
guerre
ne
fut
pas
limitée
à
l’Europe.
Elle
s’est
étendue.
Les
civils
sont
affectés
directement
par
la
guerre
même
s’ils
ne
combattent
pas
:
• Invasions
-‐
Lors
des
invasions,
les
civils
sont
vulnérables
et
deviennent
la
cible
de
violences.
• Mythe
du
franc-‐tireur
-‐
On
représente
souvent
le
soldat
en
tant
que
civil
armé.
On
prend
conscience
que
l’ennemi
n’est
pas
forcément
un
militaire.
Le
franc-‐tireur
mène
une
sorte
de
guérilla
contre
les
allemands.
• Les
bombardements
-‐
La
1
Guerre
mondiale
est
la
première
guerre
avec
bombardements
aériens.
ère
Les
civils
peuvent
donc
être
touchés,
même
s’ils
ne
sont
pas
sur
le
front.
• Mort
de
masse
-‐
Pour
chaque
homme
mort,
une
famille
est
en
deuil.
Le
deuil
devient
une
expérience
commune,
de
masse,
générale.
• Omniprésence
-‐
La
guerre
entre
dans
toutes
les
tranches
d’âge,
dans
toutes
les
classes
sociales.
Elle
est
omniprésente.
1)
Guerre
et
mobilisation
:
Mobilisation
de
la
population
et
de
l’industrie
?
On
demande
à
la
population
et
à
l’industrie
de
participer
à
l’effort
de
guerre.
-‐
Sur
le
front
intérieur
en
modifiant
l’économie
par
rapport
à
la
guerre
-‐
En
créant
des
organismes
étatiques
contrôlant
l’économie
et
mobilisant
la
population
pour
soutenir
l’effort
de
guerre
-‐ En
augmentant
le
taux
d’occupation
des
femmes.
On
observe
alors
une
présence
massive
de
femmes
à
l’usine.
Elles
remplacent
les
hommes
partis
au
front.
Elles
deviennent
donc
une
cible
de
propagande.
Notons
que
le
taux
d’occupation
des
femmes
est
moins
élevé
en
Allemagne
qu’ailleurs
car
les
Allemands
peuvent
se
servir
des
prisonniers
de
guerre
pour
remplacer
les
soldats
partis
au
front.
La
communication
de
masse
s’adapte
à
cette
guerre.
La
guerre
mondiale
permet
le
développement
de
la
communication
à
distance,
et
la
guerre
totale
possède
une
forte
dimension
psychologique.
Exploitation
de
nouvelles
techniques
de
communication
à
des
fins
militaires
:
Le
câble
télégraphique
et
téléphonique,
ainsi
que
le
télégraphe
sans
fil
et
la
radio,
sont
utilisés
à
un
usage
stratégique
(comme
contrer
les
mesures
de
blocus).
Il
existe
3
axes
stratégiques
majeurs
du
point
de
vue
radiophonique
:
• Allemagne/Etats-‐Unis/Afrique
• France/Russie
• Etats-‐Unis/France
Les
liaisons
radios
répondent
à
une
demande
politique
et
militaire.
L’aviation
tire
profit
de
ce
type
de
communication
pour
élaborer
des
stratégies
en
temps
réel.
Forte
dimension
psychologique
:
La
guerre
totale
possède
une
forte
dimension
psychologique.
Tout
le
monde
est
la
cible
de
la
propagande.
Les
médias
sont
mobilisés.
En
effet,
la
presse
est
la
première
touchée.
Dans
un
premier
temps,
il
s’agit
de
lui
imposer
une
attitude
de
censure.
Par
la
suite,
des
activités
de
structuration
de
la
presse
verront
le
jour.
On
verra
apparaître
une
presse
de
tranchées
destinée
à
soutenir
le
moral
des
troupes.
La
propagande
exploite
:
• La
presse
illustrée
à
grand
tirage
• Les
affiches
• Les
cartes
postales
• Les
pamphlets
• Les
tracts
• Le
cinéma
documentaire
Les
pamphlets
et
les
tracts
servent
le
plus
souvent
à
la
contre-‐propagande
et
sont
distribués
par
avions
car
ils
sont
légers.
Le
but
des
pamphlets
est
en
général
de
miner
le
moral
des
adversaires.
2)
Orchestrer
la
propagande
:
On
multiplie
les
cibles
et
les
objectifs
de
la
propagande.
Les
cibles
sont
le
front
extérieur
au
sens
large
(alliés,
neutres,
ennemis),
et
le
front
intérieur
(populations
civiles,
soldats).
Les
communications
ont
plusieurs
objectifs
:
1)
forger
la
conviction
et
mobiliser
la
haine
contre
l’ennemi.
C’est
une
diabolisation
de
l’adversaire.
2)
entretenir
l’amitié
des
alliés
et
des
neutres.
Par
exemple,
on
fait
parvenir
aux
USA
des
récits
des
atrocités
ennemies.
3)
tenter
de
miner
le
moral
des
adversaires
via
la
contre-‐propagande
comme
les
tracts
et
pamphlets.
Caractéristiques
de
la
propagande
de
la
1ère
guerre
mondiale
:
• Rationalisation
des
activités.
L’Etat
devient
acteur
de
la
propagande
• Campagnes
de
recrutement
(reproduction
des
mêmes
schémas
un
peu
partout)
Propagande
d’Etat
:
En
Allemagne,
il
y
a
deux
organismes
chargés
de
la
propagande
:
le
ministère
des
affaires
étrangères
et
l’Etat
major
impérial.
Mais
ces
deux
organismes
paralysent
le
système.
On
crée
donc
un
service
unique
à
trois
branches
:
1.
Censure
2.
Propagande
interne
3.
Propagande
externe
Mais
il
n’existe
pas
encore
de
véritables
études
sur
la
propagande.
Certaines
contestent
donc
l’efficacité
de
la
propagande
allemande.
En
France,
au
début
de
la
guerre,
rien
n’est
prévu
pour
la
propagande.
Elle
se
fait
via
des
organismes
privés.
On
se
rend
compte
qu’un
service
de
documentation
est
nécessaire
pour
bien
construire
les
stratégies
de
propagande.
On
étudie
donc
la
presse
étrangère.
C’est
en
France
que
naît
l’idée
de
distribution
aérienne
de
tracts.
En
1916
est
créée
une
maison
de
la
presse
qui
va
aider
à
la
propagande.
Ce
n’est
qu’après
qu’il
y
aura
un
service
de
documentation.
Deux
directions
à
la
propagande
française
:
vers
les
ennemis
et
vers
les
neutres.
Notons
que
de
fausses
informations
circulaient.
Lorsque
les
gens
s’en
sont
rendus
compte,
ils
ont
parlé
de
«
bourrage
de
crâne
».
En
Angleterre,
on
commence
la
propagande
via
des
organismes
privés.
Ils
s’organisent
petit
à
petit
et
sera
finalement
créé
un
bureau
de
presse
qui
organise
la
censure
afin
de
contrôler
la
presse.
Ensuite
sera
créé
un
bureau
secret
de
la
propagande
(car
elle
ne
doit
pas
être
voyante).
En
1918
sera
créé
le
premier
ministère
de
la
propagande,
confié
à
des
patrons
de
presse.
Aux
Etats-‐Unis,
le
président
Wilson
fait
face
à
des
difficultés
pour
instaurer
la
censure
car
le
1er
amendement
garantit
la
liberté
de
la
presse.
On
crée
donc
une
agence
dont
les
mots
d’ordre
sont
«expression,
not
suppression
».
En
1917,
on
appelle
John
Creel,
un
journaliste
célèbre,
pour
prendre
la
tête
du
Committee
on
Public
Information.
Ce
comité
aura
deux
objectifs
:
la
censure
et
la
publicité.
Les
collaborateurs
de
ce
comité
sont,
entre
autres,
Walter
Lippmann
et
Edward
Bernays.
Au
départ,
les
journalistes
sont
défavorables
à
la
création
de
cet
organisme,
mais
Wilson
affirme
qu’il
n’y
aura
pas
de
censure,
mais
il
demande
aux
journalistes
de
s’autocensurer
selon
certaines
règles
définies
dans
un
document
distribué
à
la
presse.
Bien
qu’il
soit
impossible
de
donner
des
règles
strictes,
certaines
existent
:
• Les
sujets
militaires
ne
sont
pas
publiables
• Certains
sujets
doivent
faire
l’objet
d’une
vérification
• Les
sujets
qui
ne
touchent
pas
à
la
guerre
sont
tout
à
fait
libres
d’être
traités
La
structure
du
CPI
:
1)
La
Foreign
Section
s’occupe
du
mythe
de
la
réalisation
d’un
monde
meilleur,
d’une
paix
mondiale
après
cette
guerre.
2)
La
Domestic
Section
se
compose
d’environs
15
divisions
spécialisées.
C’est
une
professionnalisation
croissante
de
la
propagande.
(division
film,
division
of
advertising,…)
Caractéristiques
générales
de
la
propagande
de
la
1ère
Guerre
mondiale
-‐ Propagande
privée,
puis
d’Etat
-‐ Institutionnalisation
de
la
propagande
-‐ Peu
d’innovations
techniques,
mais
orchestration
et
coordination
qui
comblent
ce
déficit
-‐ On
considère
encore
que
la
propagande
est
un
phénomène
exceptionnel
qui
disparaîtra
à
la
fin
de
la
guerre
A
l’époque
apparaît
la
notion
de
bourrage
de
crâne,
synonyme
négatif
de
propagande
pour
certains.
3)
Etudier
la
propagande
:
La
1ère
Guerre
mondiale
a
été
un
moment
charnière
dans
la
propagande
où
tous
les
Etats
ont
le
même
objectif
:
miner
l’ennemi.
La
propagande
commence
à
être
considérée
comme
une
véritable
arme.
Des
études
sont
réalisées
par
des
militaires
et
des
académiques
et
apparaît
le
terme
«
bourrage
de
crâne
».
C’est
le
début
d’une
réflexion
sur
la
propagande
et
ses
techniques.
Cela
dit,
c’est
surtout
après
la
guerre
qu’il
y
aura
un
grand
intérêt.
La
propagande
est
parfois
considérée
comme
une
cause
explicative
de
victoire
ou
de
défaite.
Gustave
Le
Bon,
par
exemple,
parle
de
«
psychologie
des
temps
nouveaux
»
lors
de
la
1ère
guerre
mondiale.
Harold
Lasswell,
lui,
est
un
des
fondateurs
de
l’étude
de
la
communication
de
masse.
Il
a
étudié
à
l’Université
de
Chicago.
Selon
lui,
le
gouvernement
de
l’opinion
est
l’élément
clé
des
guerres
nouvelles.
Il
a
écrit
«
Techniques
de
propagande
de
guerre
»,
qui
décrit
comment
la
propagande
sert
à
expliquer
les
victoires
et
défaites
de
la
guerre.
La
théorie
de
la
massification
et
de
la
seringue
hypodermique
auront
une
forte
influence
à
l’époque.
Dans
Mein
Kampf,
Hitler
reflète
la
vision
de
la
propagande
comme
d’une
arme
terrifiante
pour
qui
sait
s’en
servir.
On
conceptualise
donc
la
propagande
comme
une
«
arme
de
guerre
».
On
prend
conscience
de
l’importance
de
la
propagande,
comme
l’explique
le
Colonel
Schiffer.
Après
la
1ère
Guerre
mondiale,
on
étudie
la
propagande
(les
militaires
et
académiques)
sur
son
rôle
pendant
la
guerre.
C’est
un
sujet
à
caractère
international
puisque
son
concept-‐clé
à
l’époque
est
la
massification.
L’importance
des
médias
prend
aussi
tout
son
sens.
On
étudie
leur
contenu
pour
identifier
des
règles,
des
lois,
et
le
principe
général
de
la
propagande
pour
les
codifier.
C’est
l’idée
aussi
qu’il
faut
injecter
de
bons
arguments.
On
essaye
d’élaborer
des
recettes.
Exemple
de
recette
:
«
toute
la
culpabilité
doit
être
placée
de
l’autre
côté
de
la
frontière
(…)
Pour
ce
qui
concerne
les
buts
de
guerre,
notons
que
les
guerres
se
font
presque
toujours
au
nom
de
la
sécurité
et
de
la
paix.
»
de
Croller.
La
propagande
est
une
technique
neutre,
mais
il
faut
savoir
l’utiliser,
et
son
utilisation
peut
être
bonne
ou
mauvaise.
Les
Etats
doivent
savoir
utiliser
la
propagande.
NOTION
DE
RELATIONS
PUBLIQUES
ENTRE
INFORMATION,
PROPAGANDE
ET
PUBLICITE.
Définition(s)
des
relations
publiques
:
La
définition
de
Relations
publiques
n’est
pas
aisée.
La
question
est
sujette
à
débat.
En
effet,
on
remarque
une
différence
entre
les
documents
légitimant
la
profession
(pas
de
la
propagande)
et
les
documents
de
travail
(internes)
qui
reflètent,
eux,
la
propagande.
La
définition
est
donc
difficile
puisqu’elle
dépend
des
sources
que
l’on
sélectionne.
On
peut
commencer
par
prendre
la
définition
de
1950
qui
voit
les
relations
publiques
comme
un
ensemble
d’actions
systématiques
en
vue
d’améliorer
les
relations
avec
les
différents
publics
;
produire
une
confiance,
produire
un
capital
de
sympathie.
Une
notion
différente
donc,
de
celle
de
vaincre
ou
convaincre.
Mais
plus
généralement,
les
Relations
publiques
se
définissent
comme
un
ensemble
de
techniques
de
communication
destinées
à
donner
une
image
favorable
d’une
organisation
publique
ou
privé,
développer
une
relation
de
confiance
entre
cette
organisation
et
ses
publics
(internes
et
externes).
L’activité
possède
deux
pôles
:
1)
interne
puisqu’il
faut
renforcer
la
cohésion,
affirmer
une
culture
d’entreprise,
motiver
les
travailleurs
2)
externe
pour
développer
de
bonnes
relations
avec
les
publics
extérieurs.
=>
Les
moyens
pour
développer
ces
deux
pôles
sont
très
diversifiés
:
journal
d’entreprises,
portes
ouvertes,
…
NAISSANCE
DES
RP
:
Les
relations
publiques
ont
une
histoire
dont
les
racines
remontent
à
la
fin
du
19ème
siècle
dans
le
contexte
de
la
communication
de
masse
aux
USA.
Elles
resteront
d’ailleurs
américaines
jusqu’à
la
fin
de
la
2nde
Guerre
mondiale.
En
fait,
elles
se
développent
en
Europe
avec
le
Plan
Marshall
après
la
guerre.
Ce
qui
coïncide
d’ailleurs
avec
le
bannissement
du
terme
«
propagande
»
pour
le
remplacer
par
«
relations
publiques
».
L’Europe
a
donc
60
ans
de
retard
sur
les
Etats-‐Unis,
où
ce
sont
des
services
privés
qui
gèrent
les
relations
publiques.
Raison
pour
laquelle
les
1ers
livres
sur
les
relations
publiques
sont
écrits
dans
le
cadre
d’histoire
d’entreprise,
comme
les
livres
de
Roland
Marchal
ou
Stuart
Ewen.
D’autre
part,
Le
terme
«
relations
publiques
»
s’affirme
pour
la
première
fois
dans
une
revue
annuelle
en
pleine
révolution
industrielle.
C’est
pourquoi
cette
notion
de
relations
publiques
et
d’histoire
de
l’entreprise
sont
liés.
Fin
du
19ème
siècle,
c’est
la
2nde
révolution
industrielle.
Les
grandes
entreprises
se
créent
par
vagues
de
fusions.
C’est
le
capitalisme
sauvage.
On
assiste
à
la
naissance
d’entités
énormes
dans
lesquelles
on
recherche
l’efficacité.
On
veut
organiser
le
travail
scientifiquement.
Les
entreprises
se
déshumanisent,
grâce
aux
relations
publiques
l’âme
de
la
société
peut
se
construire...L’importance
des
RP
se
fait
ressentir
aussi
bien
pour
l’externe
que
pour
l’interne
puisque
le
taylorisme
introduit
la
notion
de
motivation
du
travail,
et
de
son
monitorage.
La
question
de
la
productivité
est
essentielle
dans
les
relations
publiques.
On
s’aperçoit
que
si
le
travailleur
se
sent
bien,
le
rendement
s’améliore.
Les
pionniers
de
la
relation
publique
:
On
peut
considérer
qu’il
y
a
deux
pionniers
fondamentaux
:
Ivy
Ledbetter
Lee,
et
Edward
Bernays.
Ledbetter
Lee
est
un
journaliste
freelance.
Il
fonde
la
3ème
agence
de
relations
publiques
aux
USA.
Il
essaie
de
légitimer
sa
profession,
notamment
dans
son
livre
:
«
Declaration
of
principles
».
Il
différencie
la
propagande
des
relations
publiques
par
le
principe
de
confiance.
En
1906,
il
y
a
un
grave
accident
de
train.
Il
travaille
alors
pour
la
Pennsylvania
Railway,
qu’il
convainc
de
dire
la
vérité.
Il
invente
donc
le
communiqué
de
presse.
Il
faut
informer,
communiquer
avant
que
les
autres
ne
le
fassent.
Suite
à
son
succès,
il
passera
à
la
direction,
et
dira
que
les
relations
publiques
doivent
être
proches
de
la
direction.
Un
autre
travail
important
est
celui
pour
la
famille
Rockefeller.
En
1913
et
1914,
il
y
a
plusieurs
grèves
dans
les
mines,
notamment
au
Colorado.
En
répression,
les
industries
minières
engagent
la
Colorado
National
Guard
pour
exclure
les
grévistes.
C’est
le
massacre
de
Ludlow
où
lors
d’un
affrontement
deux
femmes,
douze
enfants,
six
mineurs,
et
un
garde
furent
tués.
Ce
fut
un
véritable
scandale.
L’entreprise
de
Rockefeller
fit
donc
appel
à
Ivy,
qui
propose
des
actes
de
philanthropie
pour
augmenter
le
capital
confiance.
L’action
a
eu
du
succès,
puisqu’encore
aujourd’hui,
lorsque
l’on
parle
de
Rockefeller,
c’est
pour
ses
actions
philanthropiques.
Edward
Bernays
Edward
Bernays
est
diplômé
en
agriculture.
Il
devient
journaliste,
puis
publiciste
à
21
ans.
Sa
famille
quitte
Vienne
pour
New-‐York
en
1892.
Une
fois
publiciste,
il
devient
une
sorte
d’intermédiaire
entre
le
public
et
les
entreprises.
Il
ne
se
contente
pas
d’informer,
mais
suggère
aux
entreprises
de
faire
de
la
publicité.
Mais
Bernays
travaille
aussi
dans
le
CPI,
un
bureau
de
propagande,
ce
qui
légitime
son
travail.
Après
la
1ère
guerre
mondiale,
il
peut
finalement
afficher
son
titre
:
conseiller
juridique.
Il
appelle
son
bureau
:
le
bureau
de
relations
publiques.
Son
travail
possède
trois
caractéristiques
:
-‐ Le
succès
dans
les
campagnes
qu’il
mène
pour
les
entreprises.
-‐
Le
souci
qu’il
a
d’appuyer
les
relations
publiques
sur
les
sciences
sociales.
-‐
La
volonté
de
fournir
aux
relations
publiques
un
fondement
éthique.
Ses
sources
sont
les
travaux
de
Lebon,
de
Trotter,
de
Pavlov,
et
surtout
de
Freud
(dont
il
est
un
neveu).
Il
se
sert
d’ailleurs
de
sa
filiation
avec
Freud
pour
promouvoir
ses
théories.
Ses
théories
sont
claires
et
explicites.
Elles
concernent
les
leaders
d’opinion
et
l’utilisation
des
sondages
comme
preuves
d’attestation.
Ses
contemporains
le
critiquent
beaucoup
:
ils
le
taxent
de
manipulateur,
de
propagandiste.
Mais
Bernays
réagit
en
disant
que
le
travail
de
propagande
et
de
relation
publique
est
nécessaire
dans
une
démocratie.
Mais
c’est
son
profil
de
technicien
qui
est
surtout
mis
en
avant.
C’est
dû
au
fait
qu’il
travaille
pour
des
causes
très
différentes,
comme
le
Comité
de
citoyens
à
Harlem,
la
sclérose
en
plaques,
le
New
Deal,…
Il
est
aussi
connu
pour
avoir
amélioré
l’image
de
la
femme
qui
fume.
En
1928,
il
publie
«
Propaganda
».
Un
ouvrage
qui
sera
la
carte
de
visite
de
sa
profession
de
relation
publique.
C’est
une
critique
de
la
démocratie
parlementaire.
«
La
propagande
est
l’organe
exécutif
du
gouvernement
invisible.
»
Il
est
convaincu
que
les
sciences
sociales
sont
importantes
pour
le
pouvoir,
car
elles
permettent
de
résoudre
les
problèmes
sociaux,
et
donc
de
répondre
à
la
question
des
masses.
Il
faut
donc
que
ceux
qui
gouvernent
disposent
de
moyens
pour
cristalliser
les
masses,
ce
qui
est
important
avec
la
séparation
des
pouvoir
et
le
système
mutuel
de
contrôle.
L’idée
que
Bernays
se
fait
des
masses
est
comparable
à
celle
de
Le
Bon.
Fascisme,
masses
et
propagande.
Dans
les
régimes
tels
que
l’Italie
fasciste,
nous
n’étions
pas
en
temps
de
guerre
lors
de
la
propagande.
Il
s’agit
d’une
propagande
d’état
alors
que
le
pays
n’est
pas
en
guerre.
Le
fascisme
est
la
dictature
italienne.
Les
régimes
fascistes
(terme
qui
inclut
également
les
nazis,
franquistes,…)
ont
déjà
fait
l’objet
d’études
dans
l’entre-‐deux
guerres.
Il
s’agit
d’une
catégorie
générale
pour
désigner
un
ensemble
de
régimes
dictatoriaux
en
Europe,
dans
l’entre-‐deux
guerres.
Les
éléments
définitoires
du
fascisme
:
•
Le
principe
du
chef
central,
du
leader
charismatique
•
Le
refus
du
pluralisme
politique
•
L’adoption
d’une
politique
corporatiste
(corporation
qui
met
ensemble
les
travailleurs
et
les
patrons).
Ils
empêchent
la
luette
des
classes
en
supprimant
les
syndicats
et
en
créant
des
organismes
qui
rassemblent
patronnât
et
ouvriers.
•
Politique
expansionniste
et
militariste
•
Présence
d’une
idéologie
syncrétique
(il
n’y
pas
de
cohérence,
il
s’agit
d’éléments
contradictoires
mais
avec
des
points
communs
comme
l’anticommunisme,
le
rejet
du
pluralisme
politique
ou
le
racisme)
Le
fascisme
italien
a
connu
trois
grandes
étapes
:
1.
la
fondation
du
parti
en
1921
2.
le
Régime
de
1922
à
1943
(Ventennio)
3.
la
République
de
Salò
de
1943
à
1945
qui
est
la
phase
républicaine
(non
abordée
ici)
1.
De
1919
à
1922
:
la
prise
de
pouvoir
•
apparaît
dans
le
contexte
de
l’Italie
d’après
guerre
:
Il
y
a
eu
énormément
de
pertes
humaines
et
les
traites
de
paix
sont
désillusoires
car
l’Italie
n’a
pas
obtenu
les
territoires
souhaités
(Victoire
Mutilée).
Durant
deux
ans,
on
observe
une
crise
sociale,
économique
et
politique
car
il
y
a
une
démobilisation
de
la
société
et
car
il
faut
affronter
le
reconversion
industrielle
(Bienno
Rosso)
•
Benito
Mussolini
fonde
en
1929,
à
Milan,
les
«
Fasci
Italiani
di
Combattimento
».
Il
réunit
les
anciens
combattants
déçus.
On
voit
apparaître
une
volonté
anticléricale
et
une
idéologie
confuse
avec
comme
point
central
l’anticommunisme.
Leurs
premières
actions
visent
à
empêcher
la
parution
des
journaux.
Les
bandes
fascistes
se
mettent
alors
au
service
des
entreprises
et
font
des
expéditions
punitives
vis-‐à-‐vis
des
masses
prolétaires
•
Le
Parti
National
Fasciste
(PNF)
est
créé
en
1921.
Il
s’agit
d’un
parti
de
droite
qui
place
au
centre
de
son
programme
la
reconstruction
de
la
nation
et
la
fin
de
la
lutte
des
classes.
C’est
un
parti
de
masse
moderne.
La
chemise
noire
deviendra
un
symbole
militaire
de
l’organisation.
•
En
1922
a
lieu
la
«
Marche
sur
Rome
»
pour
prendre
le
pouvoir.
Elle
représente
une
solution
pour
ceux
qui
craignent
le
communisme.
C’est
la
marche
des
chemises
noires
(signes
des
membres
du
parti).
Le
Président
va
alors
remplacer
le
Président
du
Conseil
par
Mussolini
et
le
charge
de
former
un
gouvernement.
1. De
1922
à
1926
:
Etablir
la
dictature
• Le
premier
gouvernement
de
Mussolini
ne
diffère
pas
beaucoup
des
autres
(gouvernement
de
coalition).
Puis,
il
va
prendre
trois
mesures
qui
prouvent
un
changement
radical
:
-‐
la
Milizia
Voluntaria
Sicurezza
Nazionale
-‐ il Grand Consiglio del Fascismo (pour relier les institutions publiques).
-‐
tentative
de
fasciser
les
symboles
de
l’Etat
(en
1923
timbre
avec
le
symbole
du
parti
pour
fêter
l’anniversaire
de
la
marche)
• En
1925,
l’opposition
est
supprimée.
Le
PNF
devient
parti
unique.
En
1926,
les
lois
«
fascistissimes
»
suppriment
les
autres
partis,
les
syndicats
et
permettent
d’emprisonner
les
antifascistes.
2. De
1926
à
1935
:
Contrôle
et
consensus
• insuffisance
de
la
censure
:
il
faut
orienter
les
journaux
et
exploiter
les
autres
mass
médias
comme
la
radio
(production
de
radios
bon
marché),
le
cinéma
(création
de
Cinecittà)
et
la
presse
• Le
Ministère
de
la
presse
et
de
la
propagande
(1935),
puis
Ministère
de
la
Culture
populaire
voient
le
jour.
Symboles
et
rituels
politiques.
C’est
nécessaire
pour
rendre
le
fascisme
directement
accessible
aux
masses.
Ils
utilisent
un
passé
glorieux
:
la
Rome
Antique.
L’image
de
la
Rome
Antique
est
une
sorte
de
réservoir
inépuisable
d’images
;
cette
image
permet
de
donner
du
crédit
au
fascisme.
C’est
spécifique
au
fascisme
puisque
ces
images
sont
liées
au
passé
glorieux
de
la
nation
italienne.
La langue.
«
Manipules,
centuries,
cohortes,
légions
»
sont
des
termes
utilisés
dans
l’armée
fasciste.
Il
s’agit
d’une
utilisation
créative.
«
Duce-‐
Dux
»
voulait
dire
dans
le
monde
romain
chef
en
général.
Cette
précieuse
imprécision
renvoie
également
à
la
monarchie.
La
fête
de
la
naissance
de
Rome
existait
dans
un
cadre
local,
ensuite
elle
devient
le
symbole
du
fascisme.
Il
s’agit
d’une
renaissance
de
la
nation
mais
le
mouvement
est
en
enraciné
dans
l’Histoire
italienne.
Les
symboles
italiens
sont
mélangés
aux
symboles
fascistes.
Dans
la
Rome
Antique,
les
licteurs
sont
censés
appliquer
les
décisions
punitives,
le
faisceau
étant
un
instrument
de
contrainte.
Cela
prouve
donc
des
valeurs
de
discipline
et
d’ordre.
L’origine
du
mot
fascisme
n’a
rien
à
voir
avec
ce
dessin,
c’était
un
synonyme
de
ligue
ou
d’union.
C’est
le
nouveau
symbole
de
l’état
:
l’identité
de
la
nation
est
liée
au
fascisme.
On
remplace
les
lions
par
les
faisceaux.
Ce
symbole
se
retrouve
partout
dans
la
publicité,
les
écoles,
sur
le
décor
urbain,
dans
l’architecture.
Le
calendrier
fasciste
qui
reprend
les
rituels.
Les
jours
fériés
se
rapportent
à
l’Histoire
de
Rome
et
du
parti.
Etablissement
des
années
fascistes.
En
1927,
on
décide
que
la
prise
du
pouvoir
du
fascisme
devient
l’ère
fasciste
et
on
commence
à
dater
les
documents
administratifs
à
partir
de
cette
date.
L’Italie
décide
de
se
faire
une
place
en
Ethiopie,
le
seul
pays
africain
qui
a
échappé
au
colonialisme.
Il
faut
convaincre
de
la
nécessité
de
combattre
en
utilisant
la
«
romanité
pour
créer
l’identité
commune
de
la
nation
».
Mussolini
déclare
la
fondation
de
l’Empire
le
5
mai
1936.
Mais
on
rouvre
aussi
l’exposition
de
la
révolution
fasciste
cette
même
année.
Cela
a
une
forte
valeur
symbolique.
La
campagne
pour
l’autarcie
à
la
suite
de
sanctions
économiques
prises
par
l’Union
Européenne
à
cause
de
l’invasion
de
l’Ethiopie.
Il
faut
acheter
les
produits
italiens,
mais
cela
vaut
aussi
pour
la
culture
(interdiction
d’utiliser
des
mots
étrangers).
Changement
de
la
toponymie
de
certaines
villes
Des
villes
doivent
choisir
un
nom
plus
latin,
une
des
rues
doit
prendre
le
nom
de
«
Rome
»,
et
douze
nouveaux
centres
urbains
sont
édifiés,
en
comparaison
avec
la
Rome
antique
édificatrice.
Traduction
en
latin
des
discours
du
Duce.
Les
expressions
latines,
aussi,
sont
utilisées
intensivement
jusqu’à
ce
que
les
fascistes
imposent
le
latin
comme
vecteur
de
la
culture
italienne,
de
la
modernité,
et
du
fascisme.
La
latin
sera
même
proclamée
langue
universelle
(tout
comme
la
vocation
universelle
du
parti).
Dégager
les
monuments
antiques
se
fait
souvent
par
la
destruction
de
quartiers
entiers.
On
détruit
les
parties
jugées
décadentes
pour
rendre
Rome
plus
conforme
à
l’Empire
fasciste.
Exemples :
-‐ La
Via
dell’Impero
représente
la
destruction
d’un
quartier
entier
simplement
pour
que
l’endroit
où
a
eu
lieu
la
première
déclaration
du
fascisme
aie
la
vue
sur
le
Colisée.
-‐ Autour
du
théâtre
Marcellus,
on
détruit
aussi
pour
élever
l’architecture
du
théâtre,
auquel
on
rajoute
tout
de
même
des
faisceaux
pour
le
fasciser
un
peu.
-‐ La
Via
della
Conciliazione,
elle
est
aménagée
pour
marquer
un
lien
entre
l’Eglise
et
Rome.
On
rejoint
donc
la
Place
Saint-‐Pierre.
Créer
une
architecture
moderne
d’inspiration
romaine
:
=>
PAS
que
de
la
restauration
d’anciennes
architectures.
Dans
les
nouvelles
constructions,
on
trouve
les
traces
du
Duce
(écriture
en
italien
et
en
latin).
-‐ construction de l’exposition universelle de Rome, où Mussolini voulait fêter en 1942 le 21 ème
Le
sport
et
la
romanité
:
le
pas
romain
est
imposé
à
partir
de
1930
afin
«
d’exalter
la
force
physique
».
C’est
une
révolte
anthropologique.
A
partir
de
1936
sera
mise
en
place
une
politique
raciale.
C’est
le
début
des
lois
antisémites.
En
1938,
la
revue
«
La
défense
de
la
race
»,
qui
se
présente
comme
scientifique,
met
en
couverture
une
image
qui
deviendra
le
symbole
de
la
revue
:
le
glaive
de
Polyclète.
Ce
glaive
sépare
la
Rome
antique
du
reste
du
monde.
L’Italien
moderne
est
le
glaive
et
cet
homme
invisible
portant
le
glaive.
Aux
origines
de
la
théorie
de
la
propagande
de
S.
Tchakhotine.
La
révolution
d’octobre
est
une
des
conséquences
de
la
guerre
totale.
Il
faut
parler
de
cette
révolution
car
elle
a
vu
le
développement
de
toute
une
série
de
moyens
de
propagande,
et
elle
voit
aussi
la
naissance
d’un
régime
nouveau
qui
marquera
tout
le
20ème
siècle.
La
théorie
de
propagande
politique
de
Tchakhotine
représente
un
classique
dans
les
études
de
propagande.
La
première
édition
de
cette
théorie
date
d’avant
la
guerre,
mais
elle
a
surtout
été
connue
après.
Il
s’agit
en
fait
d’une
des
élaborations
théoriques
les
plus
complètes
sur
la
propagande
politique.
A
la
différence
de
Tarde
et
Le
Bon,
Tchakhotine
se
base
sur
des
expériences
concrètes.
Un
autre
point
d’intérêt
est
que
l’auteur
se
concentre
sur
les
techniques
de
propagande
appliquées
à
la
politique
comme
moyen
de
mobilisation.
Inquiétude face à la montée du facisme. Les informations sur Tchakhotine sont souvent confuses.
Qui
est
Tchakhotine
et
quel
est
le
contexte
dans
lequel
il
écrivait
?
La
théorie
de
Tchakhotine
connue
aujourd’hui
est
celle
qui
date
d’après
la
2GM
MAIS
la
première
édition
date
de
1939.
• Il se fonde sur des expériences qu’il a vécues soit en tant qu’acteur soit en tant que témoin.
Le Régime politique
Il
est
important
pour
nous
de
comprendre
quelle
est
la
situation,
le
contexte
dans
lequel
vit
Tchakhotine.
L’Empire
russe
est
grand
(123
millions
d’habitants)
et
puissant,
mais
c’est
un
pays
arriéré
à
plusieurs
points
de
vue.
Le
régime
est
absolutiste.
Le
tsar,
en
effet,
est
le
dernier
monarque
absolu
de
l’histoire.
L’Empire
se
fonde
sur
un
appareil
d’Etat
où
la
bureaucratie
joue
un
rôle
essentiel.
Ce
n’est
pas
un
système
fondé
sur
la
méritocratie,
mais
sur
l’aristocratie,
qui
s’occupe
personnellement
des
4000
autres
fonctionnaires.
Cela
dit,
cette
forme
ne
lui
permet
pas
d’atteindre
toute
la
population.
Pour
maintenir
ce
système,
le
tsar
s’appuie
sur
la
répression.
Il
n’y
a
pas
de
consensus.
Le monde rural
Il
tient
une
place
fondamentale
(80%).
Les
paysans
sont
très
pauvres
:
ils
ne
peuvent
acheter
de
terres
(sinon
endettement).
Les
gens
tentent
de
s’émanciper,
sans
succès.
Il
y
a
une
industrialisation
et
un
urbanisme
forcés
et
une
tendance
à
la
paupérisation.
L’industrie
Au
tournant
du
siècle,
les
conseillers
du
tsar
essaie
d’industrialiser
le
pays
en
s’appuyant
sur
la
création
du
réseau
ferroviaire.
Ce
processus
d’industrialisation
qui
voit
la
naissance
du
prolétariat
industriel
porte
l’émergence
de
grandes
villes
industrielles,
dans
lesquelles
la
population
ouvrière
est
nombreuse.
On
voit
donc
aussi
des
changements
dans
le
monde
politique
et
social.
Intelligentsia = nobles qui vivent de leurs terres mais qui ne veulent pas être dans la bureaucratie.
Mouvements politiques :
-‐ Libéraux : pour eux la Russie doit se doter d’un Constitution
-‐
Populistes
:
s’opposent
à
la
vision
de
la
modernité
européenne.
Ils
sont
également
opposés
au
tsar.
La
révolution
doit
venir
des
paysans.
-‐
Marxistes
:
sont
des
révolutionnaires.
Ils
sont
divisés
entre
les
mencheviques
et
les
bolcheviques.
Le
courant
marxiste
veut
aussi
révolutionner
la
société
russe,
mais
sur
base
des
idées
de
Marx.
Il
faut
donc
d’abord
créer
un
état
moderne,
avoir
une
révolution
bourgeoise
qui
mène
à
la
révolution
industrielle,
qui
créera
une
spirale
de
détérioration
des
conditions
de
vie,
ce
qui
mènera
à
la
révolution.
Les
bolcheviques
considèrent
que
la
situation
chaotique
est
favorable
à
une
révolution,
même
s’il
n’y
a
pas
eu
les
processus
décrits
par
Marx.
Les
menchéviques,
eux,
restent
fidèles
au
processus
décrit
par
Marx.
Les marxistes :
MAIS
les
marxistes
Bolcheviques
arrivent
à
s’implanter
dans
les
grandes
villes
ouvrières
et
arrivent
petit
à
petit
à
s’imposer.
Lénine
estime
que
pour
avoir
cette
révolution,
il
faut
un
pays
industrialisé.
Lénine,
fort
impliqué
dans
le
processus
révolutionnaire,
participera
après
diverses
aventures,
à
la
révolution
bolchevique,
qu’il
dirigeait.
C’est
un
des
mouvements
qui
commence
à
poser
le
problème
du
consensus,
donc
de
mobilisation
des
masses,
donc
des
moyens
de
propagande.
Il
faut
aussi
utiliser
des
brochures,
des
tracts,
…
Mais
il
faut
aussi
créer
de
l’agitation
orale,
et
donc
créer
un
réseau
de
«
révolutionnaires
professionnels
»
pour
échapper
à
la
répression,
et
s’adapter
au
public.
La
propagande
orale
permet
de
toucher
tout
le
monde.
C’est
le
parti
qui
doit
avoir
le
rôle
essentiel,
qui
doit
coordonner
les
efforts,
former
les
«
agitateurs
»,
et
de
fournir
les
directives.
Notre
Tchakhotine
n’est
pas
bolchevique.
C’est
un
étudiant.
Mais
il
fait
partie
de
cette
intelligentsia.
Il
participe
en
1902
aux
manifestations
estudiantines.
Il
prend
part
à
ces
mouvements
de
contestation
et
sera
arrêté
et
emprisonné.
Il
sera
obligé
de
poursuivre
ses
études
universitaires
à
l’étranger.
La
révolution
de
1905
La
guerre
russo-‐japonaise
Obtenir
un
accès
au
Pacifique.
Défaite
écrasante
de
la
Russie.
Fusillade
du
dimanche
rouge
Marche
pacifique
à
Saint-‐Petersbourg
des
ouvriers
qui
demandent
des
réformes.
Le
tsar
refuse
de
les
rencontrer
et
tire
sur
la
foule.
Face
à
cette
répression,
des
soulèvements
s’organisent.
«
Bunt
»
et
«
Soviets
»
Les
ouvriers
créent
des
organes
de
pouvoir
indépendants
de
la
tutelle
de
l’Etat.
(les
Soviets
sont
une
structure
fondamentale
de
la
révolution
d’octobre)
Cette
forme
d’autogestion
connaît
un
succès
inattendu.
Une
grève
qui
bloque
complètement
le
pays
est
organisée.
Elle
commence
par
les
cheminots
et
paralyse
tout
le
pays
en
très
peu
de
temps.
Le
«
manifeste
d’octobre
»
Le
tsar
donne
une
consitution
(manifeste
d’octobre)
qui
conduit
à
une
transformation
institutionnelle
du
pays.
La
Douma
=
première
transformation,
assez
brève
(le
tsar
la
fait
sauter
en
1906).
Nouveau
Parlement
Les
années
Stolypine
Premier
Ministre
du
tsar.
Il
veut
changer
la
situation
en
mettant
en
place
des
tribunaux
spéciaux.
C’est
la
première
fois
que
le
tsar
recherche
un
consensus.
Tchakhotine
se
voit
donc
obligé
de
poursuivre
ses
études
universitaires
à
l’étranger.
Il
étudie
la
physique,
la
médecine,
et
les
sciences
naturelles.
C’est
surtout
dans
le
domaine
de
la
zoologie
qu’il
se
professionnalise
jusqu’en
1907
où
il
devient
docteur
en
zoologie.
Ses
premières
recherches
portent
principalement
sur
la
zoologie
marine.
Il
sera
témoin
du
tremblement
de
terre
de
1908,
sur
lequel
il
écrira
un
témoignage.
En
1912,
Pavlov
l’appelle
à
travailler
avec
lui.
Il
restera
avec
Pavlov
jusqu’en
1918.
En
1914,
la
guerre
a
pour
effet
de
désorganiser
le
marché
intérieur.
L’industrie
ne
peut
donc
plus
faire
face
à
la
situation
des
peuples.
Il
y
a
donc
pleins
de
soulèvements
pendant
la
Première
Guerre
mondiale.
En
1917,
tous
les
ingrédients
sont
réunis
pour
une
bonne
petite
révolution.
Il
y
a
des
grèves
spontanées
dans
les
grandes
villes
ouvrières
russes,
et
ce
mouvement
s’agrandit
jusqu’au
mois
de
février.
La
grève
est
générale
en
février.
Il
faut
agir,
mais
les
soldats
se
retournent
contre
les
officiers.
C’est
la
Révolution
de
1917.
A.
La
Guerre
•
A
ce
moment-‐là,
Tchakhotine
travaille
avec
Pavlov
•
1914
:
guerre,
la
situation
empire
:
il
y
a
une
désorganisation
du
marché
&
situation
de
pénurie
=>
révolution.
B.
Révolution
de
1917
La
situation
est
favorable
pour
une
révolte
populaire
car
il
faid
froid,
il
y
a
une
lassitude
des
gens
1917
:
révolution
de
février
=>
Grèves
générales
dans
la
capitale
C.
L’abdication
du
Tsar
NicolasII
En
1917,
il
n’arrive
plus
à
gouverner
(il
veut
faire
appel
à
la
force
pour
mettre
fins
aux
désordres
mais
les
soldats
ne
sont
plus
prêts)
=>il
doit
abdiquer
(=
fin
de
l’Ancien
Régime).
Le
tsar
Nicolas
II
décide
d’abdiquer
le
2
mars
1917.
C’est
un
vraie
vague
d’enthousiasme
dans
tout
le
pays.
Mais
il
faut
gouverner.
Un
gouvernement
provisoire
est
alors
mis
en
place,
qui
doit
aussi
travailler
avec
les
Soviets.
C’est
donc
un
double
pouvoir.
La
guerre
doit
continuer
pour
le
gouvernement
provisoire,
mais
les
Soviets
veulent
la
paix.
Le
gouvernement
s’oppose
donc
aux
bolcheviques.
Kornilov
prépare
un
coup
d’Etat,
et
le
gouvernement
provisoire
doit
donc
faire
appel
à
tous
les
mouvements
révolutionnaires
pour
contrer
le
putsch.
Il
est
donc
obligé
de
réintégrer
et
d’accepter
les
idées
révolutionnaires.
L’insurrection
est
finalement
lancée
à
Saint
Pétersbourg
en
1917.
Kerenski
s’enfuit,
et
les
bolcheviques
prennent
le
pouvoir.
L’insurrection
a
beaucoup
de
moments
symboliques
:
des
statues
sont
abattues,
…
En
1917,
les
bolcheviques
prennent
le
pouvoir.
Ils
ont
un
énorme
succès.
Ils
proposent
la
paix,
du
pain,
de
la
terre,
et
de
la
question
nationale.
Un
nouveau
gouvernement
est
mis
en
place.
Elle
produit
un
décret
sur
la
paix,
et
un
décret
sur
la
terre
:
elle
abolit
la
propriété
foncière.
La
révolution
n’est
pas
que
militaire.
Elle
est
aussi
fortement
liée
à
la
propagande.
La
propagande
est
donc
importante.
En
1918,
les
bolcheviques
signent
le
traité
de
Brest-‐Litovsk.
Un
traité
considéré
comme
indispensable
pour
sauver
le
régime
bolchevique.
Pour
que
la
révolution
puisse
s’étendre
à
l’Europe
entière.
A
cette
époque,
Tchakhotine
est
au
contraire
du
côté
des
armées
blanches.
Il
prépare
OSVAG,
un
organe
de
propagande
qui
gère
la
propagande
des
forces
contre-‐
révolutionnaires.
Il
est
aussi
amené
à
observer
ce
que
font
les
bolcheviques.
OSVAG
nous
montre
que
ce
théoricien
joue
un
rôle
actif
mais
peut
aussi
observer
énormément.
Les
bolcheviques
attribuent
un
rôle
essentiel
à
la
propagande.
Les
bolcheviques
créent
aussi
une
sorte
de
ministère
de
la
propagande.
Il
faut
improviser
et
créer
une
armée
sur
base
volontaire.
Il
est
donc
essentiel
de
jouer
sur
la
persuasion.
Les
Bolchéviques
utilisent
régulièrement
des
trains
de
propagande
:
trains
spéciaux
avec
des
dessins,…
sur
le
côté.
Plus
généralement,
la
propagande
bolchevique
ne
s’adresse
pas
qu’aux
russes.
Elle
s’adresse
aussi
-‐ aux
autres
nations
–
appels
à
la
classe
ouvrière,
pour
provoquer
un
mouvement
révolutionnaire
international
-‐ à
l’ennemi
intérieur
–
pour
persuader
les
armées
blanches
de
l’inutilité
de
leur
action.
-‐ À
l’armée
et
aux
élites
ouvrières
–
pour
les
inciter
à
continuer
le
mouvement
révolutionnaire.
-‐
Aux
paysans
–
qui
représentent
plus
de
80%
de
la
population.
Ils
utilisent
comme
moyens
:
-‐ Des
tracts
-‐ La
photographie
-‐ Les
journaux
illustrés
locaux
-‐ Des
affiches
répendant
les
mots
d’ordre
-‐ Meetings,
réunions
de
formation
-‐ Salle
de
lecture
dans
les
villages,
avec
des
lectures
publiques
-‐ Trains
spéciaux
(avec
wagon-‐exposition,
wagon-‐imprimerie,…)
-‐ Formation
de
propagandistes
-‐ …
A
partir
de
1919,
Tchakhotine
mène
des
recherches
en
Italie,
en
Allemagne,
et
en
France.
C’est
une
période
marquée
par
une
intense
activité
de
recherche.
Une
activité
liée
aussi
aux
changements
politiques.
Au
début
des
années
20,
c’est
aussi
le
début
du
fascisme
en
Italie.
En
1922,
lui
qui
était
un
des
maîtres
de
la
propagande
contre-‐révolutionnaire
devient
un
citoyen
soviétique.
C’est
à
cette
période
qu’il
écrit
des
ouvrages
sur
l’organisation
politique
du
travail.
Il
s’inspire
de
Taylor.
Il
développe
petit
à
petit
sa
théorie
de
la
propagande.
Pour
lui,
la
propagande
est
une
organisation
rationnelle
de
la
politique.
C’est
la
centralité
de
l’organisation,
des
techniques,
contre
les
contenus,
l’idéologie.
Il
faut
orchestrer
les
contenus,
mais
l’élément
central
est
l’organisation.
Si
on
a
de
bons
contenus,
mais
une
mauvaise
organisation,
la
propagande
restera
inefficace.
Tchakhotine,
qui
a
eu
les
moyens
d’observer,
reconnaît
aussi
la
centralité
de
la
propagande,
de
l’agitation
orale.
Il
crée
donc
des
agitateurs
professionnels,
et
il
forme
les
gens
à
l’agitation.
En
1930,
sur
proposition
d’Albert
Einstein,
il
reçoit
le
prix
de
la
Research
Corporation.
Il
travaille
pour
le
front
d’Airain
(lié
au
parti
démocrate
allemand).
Tchakhotine
invente
le
symbole
des
3
flèches
contre
le
nazisme,
3
flèches
pour
barrer
la
croix
gammée.
Mais
en
1933,
il
va
au
Danemark,
puis
à
Paris,
où
il
collaborera
avec
le
PS
français.
Sur
le
slide,
Tchakhotine
fait
des
essais
pour
récréer
un
logo
pour
le
parti.
En
1939,
il
écrit
«
le
viol
des
foules
par
la
propagande
politique
».
Il
essaie
d’y
comprendre
les
facteurs
qui
ont
permis
l’ascension
des
régimes
fascistes.
Cela
dit,
l’ouvrage
sera
censuré
à
certains
moments,
car
on
essaie
d’éviter
l’incident
diplomatique
avec
Hitler.
Après
1945,
il
fonde
un
mouvement
:
la
science
action
libération,
qui
diffuse
les
idées
soviétiques
en
Europe
occidentale.
Il
est
aussi
engagé
dans
les
mouvements
pour
la
paix,
et
contre
le
fascisme.
En
1958,
il
rentre
en
URSS
où
il
poursuit
son
travail
scientifique
jusqu’à
sa
mort
en
1973.
LA
2EME
GUERRE
MONDIALE
:
ESPACE
PROPICE
A
UNE
PROPAGANDE
INTENSE
ET
COMPLEXE
Par
Bénédicte
Rochet
Le cas particulier de la propagande audiovisuelle et des actualités filmées
Axe
Alliés
Au
début,
les
alliés
sont
des
démocraties
attentistes.
Ils
ne
réagiront
pas
à
plein
d’événements
dans
un
premier
temps.
Le
conflit
éclate
en
1939
lorsque
l’Allemagne
envahit
la
Pologne.
Le
jeu
des
alliances
se
met
en
route.
L’Allemagne
a
des
accords
pour
se
partager
la
Pologne
avec
l’URSS,
et
la
France
a
des
accords
avec
la
Pologne
pour
réagir
s’il
le
faut.
Le
10
mai
1940,
c’est
l’entrée
des
troupes
allemandes
qui
envahissent
la
Belgique
et
d’autres
pays.
C’est
une
guerre
éclair,
la
blitzkrieg.
Dès
le
28
mai
1940,
la
Belgique
capitule.
Les
derniers
à
résister
sont
le
Royaume-‐Uni,
avec
la
bataille
dans
la
Manche.
Cette
bataille
perdure,
notamment
grâce
à
la
Royal
Air
Force.
En
1941,
Hitler
envahit
l’URSS
et
essaie
d’atteindre
Moscou.
Mais
ces
forces
seront
arrêtées
à
Stalingrad.
Le
«
mythe
»
de
cette
Allemagne
invincible
sera
brisé
par
les
forces
russes.
Les
russes
qui
ne
feront
désormais
plus
partie
de
l’axe,
mais
bien
des
alliés.
Au
Japon,
les
japonais
rêvent
d’étendre
leur
domination.
C’est
à
partir
de
décembre
1941,
avec
l’attaque
de
Pearl
Harbour,
que
les
Etats-‐Unis
décideront
de
rentrer
en
guerre.
La
propagande
essaie
aussi
de
toucher
les
autres
pays.
Elle
tente
aussi
de
renforcer
la
cohésion
nationale.
Mais
on
va
essayer
de
rompre
aussi
les
motivations
de
l’adversaire.
On
aura
une
propagande
destinée
à
l’ennemi,
pour
saper
sa
détermination.
C’est
donc
un
message
assez
complexe.
La
propagande
va
utiliser
tous
les
supports
possibles
et
imaginables
:
timbres,
films,
photos,
…
La
propagande
étudiera
les
publics
pour
offrir
un
message
déterminé.
Etude de cas, Les actualités filmées, un support prisé par la propagande
Les
actualités
filmées
avaient
un
laps
de
temps
assez
grand
entre
le
fait
réel,
et
la
diffusion
de
l’image.
Néanmoins,
c’était
l’opportunité
pour
les
gens
de
voir
les
images
de
l’actualité,
même
s’il
connaissait
déjà
l’information.
Repères historiques :
-‐ 1914-‐1918
Nationalisation
des
sociétés
de
production
en
Italie
et
Allemagne.
L’objectif
est
de
créer
un
journal
national
unique
pour
tout
le
territoire.
-‐ 1940-‐1945
Grande-‐Bretagne :
En
Grande-‐Bretagne,
le
British
Council
est
créé
en
1934
pour
développer
des
relations
culturelles
plus
étroites
entre
l’Angleterre
et
les
autres
pays.
En
1939
est
créé
le
Ministry
of
Information
(MOI)
qui
diffuse
vers
l’intérieur
et
les
pays
alliés.
Mais
le
Political
Warfare
Executive
(PWE)
est
un
véritable
bureau
de
propagande,
et
diffuse
vers
les
pays
ennemi,
puis
occupés.
Ils
font
de
la
propagande
par
tracts
ou
radio.
On
crée
aussi
un
système
qui
donne
des
nouvelles
des
familles
séparées,
ou
encore
une
fausse
radio
qui
diffuse
des
infos
vraies,
mais
aussi
des
fausses
pour
décourager
l’ennemi.
C’est
la
propagande
«
noire
»
contre
la
propagande
«
blanche
».
On
maintien
les
compagnies
de
production,
mais
la
censure
est
là.
Les
actualités
filmées
n’auront
donc
pas
beaucoup
d’importance
en
Grande-‐Bretagne.
De
plus,
on
instaure
un
système
de
rotation
des
cameramen.
Un
seul
cameraman
peut
filmer
l’événement.
Donc
toutes
les
actualités
sont
les
mêmes,
avec
les
mêmes
images,
et
censurées.
Elles
deviennent
donc
inutiles,
fades,
et
le
message
de
propagande
devient
complètement
inefficace.
Les
«
actualités
olympiques
»
existent
aussi
par
le
MOI,
et
étaient
diffusées
dans
les
pays
neutres
et
alliés
pour
montrer
l’effort
de
guerre
britannique.
Aux USA :
Aux
Etats-‐Unis,
en
1942,
est
créé
l’OWI,
l’Office
of
War
Information.
Elle
sera
structurée
en
deux
branches
:
une
pour
le
public
étranger,
et
une
pour
le
public
américain.
Les
dirigeants
sont
profondément
antifascistes.
Ils
vont
donc
adopter
des
positions
assez
radicales,
car
pour
eux,
la
guerre
doit
être
gagnée
militairement,
mais
aussi
idéologiquement.
Ils
utiliseront
des
magazines,
des
tracts,
des
brochures,
des
films,
des
affiches,
de
la
radio,…
Roosevelt
soutient
l’entrée
en
guerre
des
Etats-‐Unis,
et
pousse
donc
dans
ce
sens.
Il
essaie
de
justifier
l’entrée
en
guerre.
Ils
justifient
leur
raison
de
l’entrée
en
guerre.
Autre
support
que
les
américains
vont
largement
utilisé
:
les
dessins
animés.
Les
Studio
Disney
seront
les
seuls
à
réussir
une
propagande
directe
grâce
à
leurs
dessins
animés…
Un
des
dessins
animés
le
plus
connu
est
«
der
Fuehrer’s
Face
».
Un
dessin
animé
où
Donald
rêve
qu’il
est
nazi.
Un
film
qui
recevra
même
un
oscar.
A
la
fin
du
dessin
animé,
Donald
se
réveille,
et
son
pyjama
porte
le
motif
de
la
bannière
étoilée,
et
il
proclame
tout
son
amour
pour
les
USA.
Au
niveau
des
actualités
filmées,
comme
en
Grande-‐Bretagne,
on
maintien
les
compagnies
de
production,
et
on
instaure
un
système
de
rotation
des
cameramen.
L’OWI
lance
aussi
«
United
News
»,
qui
diffuse
les
actualités
à
l’étranger.
Propagande commune :
En
1941
est
créé
le
Inter-‐Allied
Information
Committee
et
le
Psychological
Warfare
Branch.
Ces
organismes
internationaux
chez
les
alliés
ont
comme
vocation
de
s’occuper
des
territoires
qui
seront
bientôt
libérés,
pour
que
l’information
soit
diffusée
chez
eux.
Ils
ont
le
monopole
pour
les
territoires
libérés.
En
Allemagne,
il
y
a
un
monopole
de
l’UFA
Deutsche
Wochenschau.
C’est
le
seul
journal
d’actualité
diffusé.
C’est
l’Empire
allemand
des
Actualités,
au
point
qu’Hitler
lui-‐même
et
Goebbels
interviennent
dans
le
choix
des
sujets.
Ils
vont
énormément
manipuler
les
images.
Ils
arriveront
à
une
qualité
esthétique
sans
égal.
En
France,
dans
la
zone
occupée,
qui
collabore,
nous
aurons
les
Actualités
Mondiales
;
une
simple
copie
des
Deutsche
Wochenschau.
Elles
sont
entièrement
conçues
à
Berlin,
on
n’y
ajoute
que
quelques
sujets
français.
Dans
la
zone
libre,
c’est
France
Actualités
Gaumont
Pathé.
Mais
du
côté
de
Vichy,
on
aimerait
oublier
la
ligne
de
démarcation.
Vichy
collabore
alors
avec
les
allemands
pour
diffuser
un
seul
journal
:
France-‐Actualités.
Vichy
qui
espérait
diffuser
son
journal,
se
voit
très
vite
envahi
par
les
allemands
qui
contrôlent
presque
entièrement
ces
informations.
On
exalte
le
nationalisme,
le
culte
du
chef.
C’est
aussi
la
promotion
d’une
symbolique
particulière,
comme
le
svastika,
ou
le
salut
hitlérien.
C’est
une
vraie
mise
en
scène
des
événements,
où
tout
a
été
conçu
dans
les
moindres
détails.
Même
chose
en
Italie
avec
le
rassemblement
de
la
jeunesse
italienne.
Ces
thèmes
de
propagande
vont
être
diffusés
dans
les
zones
occupées,
notamment
par
le
biais
des
actualités
filmées.
Un
autre
thème
largement
répondu,
est
la
désignation
de
l’ennemi.
Volonté
d’intervenir
dans
le
choix
des
images
et
de
ridiculiser
l’autre.
Conclusion :
La
propagande,
à
l’époque
de
Vichy,
était
très
discrète,
mais
très
efficace.
Des
documents
tournaient
en
interne,
expliquant
les
techniques.
Le
régime
de
Vichy
prend
place
dans
la
France
de
la
Seconde
guerre
mondiale.
Son
nom
officiel
est
l’État
français,
par
opposition
à
l’ancienne
République
française.
C’est
donc
une
rupture.
-‐ La
présence
de
Maréchal
Pétain
comme
«
chef
»
de
la
France.
-‐ Pas
de
parti
unique
puisqu’il
y
a
une
force
occupante.
Ce
n’est
donc
pas
du
fascisme.
De
plus,
le
régime
de
Vichy
s’est
instauré
sur
invitation
de
l’Allemagne
nazie.
-‐ On
concilie
les
exigences
de
la
patrie
et
des
employeurs,
on
observe
donc
une
organisation
corporative.
-‐ Le
nationalisme
est
très
fort,
comme
la
xénophobie,
le
racisme,
et
l’anticommunisme.
Enfin,
il
existe
une
collaboration
avec
l’Allemagne
nazie,
et
on
observe
une
révolution
nationale
puisque
la
société
évolue
dans
un
sens
autoritaire.
C’est
donc
une
collaboration
stratégique
que
le
régime
de
Vichy
réalise
pour
obtenir
une
place
dans
l’Europe
allemande,
et
un
nouvel
ordre
politique
et
social
duquel
on
exclut
les
Juifs,
communistes,
et
étrangers.
2. L’invasion allemande de toute la France, et donc la dépendance du régime.
Chronologie :
Dans
les
années
30,
l’Europe
est
touchée
par
la
crise
de
1929.
Mais
la
crise
en
1940
sera
extrême
pour
la
France.
De
plus,
l’occupation
allemande
entre
40
et
44
nécessite
une
stratégie
:
la
collaboration.
Les
français
sont
donc
défaits
en
juin
1940.
Le
même
mois,
les
Allemands
sont
à
Paris.
C’est
la
panique.
La
peur
entraîne
un
désordre,
et
un
exode
des
populations.
Les
gouvernants,
eux-‐
mêmes,
se
déplacent
vers
la
Loire.
90
000
personnes
sont
mortes,
et
les
¾
de
la
France
sont
occupés.
C’est
donc
une
crise
militaire,
sociale,
et
politique.
Pétain
deviendra
le
chef
du
gouvernement
le
16
juin
1944,
et
déclarera
la
nécessité
de
cesser
les
combats
et
de
signer
un
armistice.
La
défaite
serait
due
à
une
décomposition
de
la
société
et
à
un
complot
anti
France,
et
non
à
une
faiblesse
militaire.
L’armistice
sera
donc
signé
le
22
juin
et
deviendra
l’acte
fondateur
de
Vichy.
La
zone
non-‐occupée
au
Sud
est
sous
le
régime
de
Vichy,
tandis
que
la
zone
occupée,
au
Nord,
est
sous
la
domination
de
l’Allemagne
nazie.
Pourquoi
avoir
choisi
Vichy
?
C’est
parce
que
la
ville
est
proche
de
la
ligne
de
démarcation,
car
il
existe
les
infrastructures
nécessaires,
et
parce
qu’il
y
a
des
hôtels.
Le
10
juillet,
un
vote
de
l’assemblée
nationale
donne
les
pleins
pouvoirs
à
Pétain.
On
met
aussi
en
place
des
actes
constitutionnels.
L’Etat
français
se
met
donc
en
place
avec
la
Révolution
nationale.
L’objectif
est
de
reconstruire
la
France
sur
des
bases
nouvelles
:
travail
famille
patrie,
à
la
place
de
liberté
égalité
fraternité.
Il
faut
aussi
exclure
toutes
idées
de
division,
raison
pour
laquelle
les
milices
françaises
répriment
les
juifs,
communistes,
et
résistants.
Mais
l’Etat
français
se
met
aussi
en
place
avec
la
collaboration
d’Etat.
Il
faut
maintenir
le
pays
hors
du
conflit,
et
rétablir
la
souveraineté
nationale.
Pour
cela,
il
est
nécessaire
de
lancer
l’image
d’un
nouvel
Etat.
Il
faut
faire
adhérer
les
citoyens
à
un
régime
liberticide,
qui
demande
aussi
de
collaborer
avec
«
l’ennemi
éternel
»,
tout
cela
dans
un
contexte
de
crise
extrême.
La propagande est donc nécessaire pour Vichy, pour construire ce nouvel Etat. Trois raisons :
1.
Raisons
institutionnelles
-‐
Suppression
des
corps
intermédiaires
républicains
pour
établir
un
lien
direct
entre
Vichy
et
la
population.
2. Raisons idéologiques -‐ Dans le cadre du projet de révolution nationale, de nouvel ordre.
Pour
organiser
la
propagande,
Vichy
va
avoir
à
sa
disposition
un
modèle
bien
rôdé
:
celui
des
régimes
fascistes
:
-‐ Contrôle
des
mass-‐médias
par
la
censure
et
le
martèlement.
-‐
Initiatives
de
masse
par
les
voyages
du
Maréchal
-‐ Par
la
création
de
symboles
politique,
comme
la
francisque
(La
francisque
est
le
nom
traditionnel
de
la
hache
de
jet
des
germains
occidentaux
que
popularisèrent
les
Francs.
La
francisque
de
Vichy
est
une
des
décorations
du
régime),
la
monnaie,
et
les
timbres.
Mais
le
problème
du
principe
de
la
censure
et
du
martèlement
est
qu’il
n’est
pas
uniforme.
Les
gens
s’aperçoivent
donc
qu’il
s’agit
de
la
propagande.
Les
hommes
de
Vichy
vont
donc
chercher
d’autre
moyens
de
propagande,
moins
voyants.
Se
développe
aussi
une
propagande
clandestine.
On
ne
peut
pas
encore
l’appeler
«
résistance
»,
mais
elle
se
développe.
Cette
propagande
est
très
insidieuse.
En
effet,
elle
se
propage
de
bouche
à
oreille,
de
camarade
à
camarade.
Cette
information
informelle
échappe
donc
à
la
censure.
Les
hommes
de
Vichy
décident
alors
d’apprendre
à
partir
de
leurs
erreurs.
Ils
changent
de
stratégie
et
construisent
quelque
chose
de
plus
informel,
à
armes
égales
avec
la
propagande
clandestine.
Bref,
devenir
plus
efficace,
par
la
souplesse,
et
la
coordination
d’activités
apparemment
spontanées.
Pour
cela,
on
met
en
place
un
réseau
de
propagande.
On
va
engager
des
délégués
à
la
propagande,
formés
par
le
gouvernement
pour
faire
de
la
propagande
comme
la
clandestine.
Cette
structure
prend
forme
en
hiver
1941.
Cette
structure
ne
peut
pas
avoir
les
caractéristiques
d’un
service
administratif,
sinon
c’est
trop
voyant.
Les
initiatives
doivent
apparaître
comme
étant
spontanées.
Il
y
aura
donc
désormais
une
propagande
de
masse,
et
une
propagande
informelle.
Il
faut
donc
recruter
des
hommes
qui
seraient
capables
d’être
délégués.
On
va
chercher
les
délégués
à
la
propagande
parmi
les
leaders
d’opinion.
Mais
il
faut
qu’ils
soient
capables.
On
va
donc
chercher
ces
délégués
dans
les
gens
qui
ont
une
influence
sociale
et
morale,
mais
qui
sont
aussi
attachés
à
la
cause.
Les
cibles
sont
les
professeurs,
les
médecins,
les
syndicalistes,
les
maires,
avocats,
prêtres,
militants,…
Les
débitants
de
boissons,
par
exemples,
sont
les
propagandistes
parfaits.
On
ne
les
soupçonnerait
pas
d’être
pour
le
régime
de
Vichy
puisqu’il
a
mené
plusieurs
campagnes
anti
alcool,
et
ils
ont
accès
à
des
milliers
de
personnes
de
tous
milieux,
qui,
chaque
jour,
viennent
boire
un
verre.
La
tâche
de
ces
délégués
sera
le
bouche
à
oreille
et
le
monitorage.
Ils
captent
l’état
d’esprit
de
la
population
pour
le
signaler
au
bureau
de
propagande.
Les
délégués
doivent
donc
suivre
une
véritable
formation.
Des
brochures,
bulletins,
et
manuels
leur
sont
mis
à
la
disposition,
par
exemple
pour
apprendre
à
comme
organiser
une
réunion,
ou
placer
le
drapeau,…
La
propagande
devient
pour
eux
un
second
métier.
Il
est
donc
nécessaire
qu’ils
la
connaissent
bien.
Ils
reçoivent
aussi
des
bulletins
hebdomadaires
contenant
les
thèmes
de
propagande
à
développer.
Pol
Quentin,
qui
a
écrit
un
manuel
intitulé
«
La
propagande
politique
»
travaillera
d’ailleurs
à
l’OTAN
après
avoir
travaillé
pour
vichy.
Mais
les
manuels
ne
sont
pas
les
seuls
outils
mis
à
la
disposition
de
la
propagande.
L’Ecole
nationale
des
cadres
civiques
forme
les
futurs
employés
du
bureau
de
la
propagande.
60
stagiaires
y
sont
formés
par
mois.
On
y
enseigne
entre
autres
les
techniques
de
persuasion.
L’Ecole
publie
aussi
des
bulletins
sur
ses
conférences,
comme
le
bulletin
«
Cinéma
et
propagande
».
Ces
formations
vont
donner
naissance
à
des
instituts
qui
étudieront
la
propagande
en
tant
que
science.
On
se
rend
compte
qu’il
existe
deux
modèles
de
propagande.
Le
modèle
classique
est
celui
de
a
seringue
hypodermique.
Les
médias
injectent
la
propagande
directement
aux
masses
atomisées.
Mais
le
modèle
le
plus
moderne,
et
le
plus
efficace,
est
celui
du
two-‐step
flow
of
communication,
où
l’on
identifie
les
leaders
d’opinions
pour
qu’ils
retransmettent
la
bonne
parole
vers
un
public
plus
large.
Ce
modèle
de
two-‐step
flow
fait
appel
au
modèle
décrit
par
Lazarsfeld
en
1944.
Mais
cette
technique
a
déjà
été
utilisée
bien
plus
tôt,
notamment
par
le
régime
de
Vichy
en
1941.
Ces
idées
pourraient
donc
venir
de
plusieurs
endroits.
Première
possibilité
:
Paul
Marion,
un
politique,
expert
des
techniques
d’agitation.
Il
ne
cesse,
tout
le
long
de
sa
carrière
tortueuse,
de
proclamer
l’importance
des
agitateurs
d’opinion
spécialisés
dans
la
propagande
communiste.
C’est
pourquoi,
une
fois
Marion
devenu
fasciste,
le
gouvernement
de
Vichy
lui
demandera
de
s’occuper
de
mettre
en
place
le
réseau.
Ce
modèle
a
donc
une
inspiration
communiste.
Mais
l’entourage
de
Pétain
y
est
aussi
pour
quelque
chose.
Eux,
proposent
une
technique
complémentaire
à
celle
de
Marion.
Ils
proposent
de
lier
la
propagande
et
la
publicité
puisqu’ils
ont
la
possibilité
de
créer
des
campagnes
créatives
rapidement,
et
ils
sont
vierges
de
tout
point
de
vue
politique.
Cela
dit,
même
les
publicistes
reconnaissent
l’importance
de
la
propagande
informelle
et
du
bouche
à
oreille.
Il
existe
donc
plusieurs
sources
d’inspirations
qui
se
mélangent
au
service
du
régime
de
Vichy
et
de
sa
propagande.
Il
existe
d’ailleurs
des
échanges
entre
ces
différents
champs.
Ils
ne
sont
pas
indépendants,
comme
l’explique
Grolier.
On
essaie
de
mobiliser
tous
les
savoirs
historiquement
et
scientifiquement
construits.
Ces
réflexions
entraînent
la
création
d’un
institut
d’études
politiques
et
sociales.
Un
institut
qui
se
dit
libre,
mais
qui
ne
l’est
pas
totalement
puisqu’il
est
financé
par
Vichy.
Sa
fonction
est
d’influencer
les
masses
par
le
biais
des
leaders
d’opinions,
donc
de
rassembler
toutes
les
personnes
cultivées
autour
du
nouveau
régime.
Un spécialiste peut être pour une idéologie un jour et défendre l’idéologie adverse le lendemain.
Mais
cela
nous
permet
surtout
de
jeter
un
regard
en
aval
sur
l’après-‐guerre.
C’est
«
une
science
quise
fonde
sur
des
lois
rigoureuses
».
C’est
aussi
révélateur
de
la
confiance
presque
aveugle
dans
la
propagande
puisque
la
citation
précédente
date
de
1944,
et
qu’un
mois
après,
l’Allemagne
sera
battue.
Mais
même
à
cette
date,
on
croit
encore
à
la
propagande
du
gouvernement
de
Vichy,
qui
ne
manquera
pas
non
plus
de
démontrer
l’élasticité
de
ses
compétences,
même
à
la
fin
de
la
guerre.
Propagande
et
guerre
froide
:
L’information
research
department
au
secours
de
l’OTAN,
1950-‐1959
La
propagande
pendant
la
Guerre
froide
s’est
concentrée
sur
les
techniques.
L’historiographie
de
l’OTAN
est
assez
récente.
L’Information
Research
Department
(IRD)
a
existé
jusqu’en
1997,
et
ses
archives
ont
été
ouvertes
vers
1995.
La
Guerre
froide
commence
vers
1947
et
se
termine
vers
1991.
Beaucoup
d’historiens,
cela
dit,
ne
sont
pas
d’accord
avec
cette
date.
Après
la
2ème
Guerre
mondiale,
les
antagonismes
surgissent
entre
les
deux
blocs.
L’URSS
va
se
protéger
derrière
un
ensemble
de
pays
satellites,
ce
qui
provoquera
encore
plus
de
tensions.
En
opposition,
le
Plan
Marshall
pour
reconstruire
l’Europe
a
aussi
comme
objectif
d’empêcher
la
vague
communiste.
Staline
le
rejettera
d’ailleurs,
tout
comme
certains
pays
(comme
la
Pologne),
qui
pourtant
en
auraient
bien
profité
au
départ.
Ce
sera
le
«
coup
de
Prague
»
(25
février
1948)
qui
marquera
définitivement
la
cassure,
où
le
parti
communiste
tchèque
prend
le
contrôle
de
la
Tchécoslovaquie.
Pourquoi
une
propagande
en
Occident
?
Parce
qu’il
existe
une
peur
occidentale
de
voir
l’opinion
publique
adhérer
au
communisme.
Les
Etats
craignent
les
changements
que
pourraient
engendrer
les
partis
communistes
au
sein
du
monde
occidental.
De
plus,
la
politique
des
«
Représailles
massives
»
empêche
tout
conflit
armé
entre
les
deux
blocs.
Il
faut
donc
trouver
des
moyens
de
conquête
ou
défense
alternatifs.
Les
régimes
occidentaux
sont
aussi
tentés
par
l’application
des
techniques
de
propagande
qu’ils
ont
utilisées
pendant
la
2nde
Guerre
mondiale.
Sans
dire
que
la
propagande
permet
de
faire
adhérer
l’opinion
publique
à
des
projets
de
société
parfois
hostiles
ou
à
risques.
Il
ne
s’agit,
cela
dit,
pas
de
«
propagande
noire
»,
puisque
l’on
ne
diffuse
pas
d’idées
fausses,
mais
bien
de
«
propagande
grise
»,
basée
sur
des
faits
réels,
mais
biaisés
pour
diaboliser
l’URSS.
Les
types
de
documents
produits
sont
:
Les autres caractéristiques de la propagande anti-‐communiste britannique sont qu’elle est :
Non
officielle,
méthodes
influencées
par
la
propagande
de
guerre,
basées
sur
des
faits
réels
et
précis,
dissémination
indirecte,
consolider
la
démocratie
et
les
valeurs
britanniques
dans
les
pays
libres
menacés
par
le
communisme
–
propagande
ouverte
;
vise
à
donner
une
image
négative
de
la
vie
en
Union
Soviétique,
propagande
dissimulée.
La
propagande
sera
toujours
diffusée
par
des
leaders
d’opinion
publique
:
les
médias
de
l’époque,
les
hommes
politique,
et
par
le
syndicalisme.
Ce
mécanisme
de
diffusion
est
très
subtil.
Il
vaut
mieux,
on
l’a
dit
dans
le
chapitre
précédent,
influencer
les
influents,
car
c’est
plus
discret
et
efficace.
L’IRD
peut
aussi
être
considéré
comme
un
grand
centre
d’informations
sur
l’URSS,
ce
qui
était
remarquable
à
l’époque
vu
l’aspect
fermé
du
«
bloc
».
Elle
analysait
donc
les
différentes
sources,
avant
de
les
retravailler
et
les
diffuser
vers
les
leaders
d’opinion.
L’IRD
avait
son
siège,
son
bureau
central
à
Londres.
Dans
son
organisation
interne,
tous
les
corollaires
du
département
traitaient
directement
avec
le
bureau
central.
Cela
dit,
au
niveau
mondial,
chaque
ambassade
devait
créer,
dans
son
pays
d’attache,
un
réseau
pour
assurer
la
diffusion
des
nouvelles.
C’étaient
les
missions
d’informations.
Quant
à
la
production
du
matériel
de
propagande,
chaque
aspect
de
la
production
était
spécialisé
de
telle
manière
que
les
personnes
qui
y
travaillaient
n’aient
jamais
un
aspect
global
de
leur
travail.
Par
exemple,
on
a
observé
une
dissémination
d’articles
de
l’IRD
dans
la
presse
belge
entre
1953
et
1954.
De
fait,
dans
le
rapport
d’activité
de
la
mission
d’information
britannique
à
Bruxelles
de
l’année
1954,
ils
écrivent
que
ça
a
été
«
une
année
fructueuse
car
il
y
a
eu
beaucoup
d’articles
dans
la
presse
belge
et
que
les
auteurs
ont
eu
beaucoup
de
succès
».
La
question
à
se
poser
est
de
savoir
si
les
leaders
d’opinion
savaient
ou
non
que
le
matériel
qu’ils
avaient
reçu
venait
d’un
bureau
de
la
propagande.
Ou
bien
étaient-‐ils
contraints
de
le
faire
?
C’est
difficile
à
dire
avec
des
archives.
Par
exemple,
dans
le
Journal
de
Charleroi
du
10
août
1953,
il
y
a
un
article
en
Une
qui
critique
la
mise
en
scène
des
rassemblements
internationaux
où
tout
le
monde
a
l’air
joyeux
à
Bucarest.
Sera
aussi
créé
à
cette
période
le
service
d’information
de
l’OTAN
:
NATIS.
Le
rôle
de
NATIS
est
:
-‐ De
diffuser
une
image
positive
de
l’OTAN
et
de
ses
activités
-‐ De
centraliser,
coordonner,
et
publier
de
l’information
sur
l’organisation
-‐ De
stimuler
les
départements
d’information
nationaux
des
pays
membres
-‐ De
créer
un
sentiment
d’appartenance
collectif
au
sein
des
populations
de
l’Alliance
Mais
surtout,
le
rôle
de
NATIS
était
de
collecter
de
l’information
et
de
conseiller
les
pays
membres
en
matière
de
guerre
psychologique
afin
de
lutter
efficacement
contre
la
propagande
soviétique.
Pour
réaliser
ces
objectifs,
un
groupe
de
travail
sera
mis
en
place
pour
étudier
la
politique
d’information.
Mais
l’IRD
aura
une
influence
dans
ce
groupe
de
travail,
et
dans
le
travail
de
propagande
de
l’OTAN.
Il
mène
clairement
l’orientation
des
discussions
dans
le
groupe
de
travail.
Leur
objectif
ultime
est
de
constituer
un
pôle
de
recherche
et
de
lutte
contre
l’influence
néfaste
des
organisations
de
front
communiste
en
Europe
occidentale.
On
assiste
à
une
prise
de
contrôle
évidente
des
britanniques
dans
l’organisation
du
comité
de
l’information
de
l’OTAN.
Le
fonctionnement
interne
montre
une
volonté
de
politique
de
délégation
de
la
part
de
l’IRD.
On
observe
des
correspondances
entre
l’IRD
et
l’OTAN.
L’Union
soviétique
possède
une
image
positive
en
1945.
Les
soviétiques
mettent
aussi
en
place
des
festivals
mondiaux
de
la
jeunesse,
considérés
comme
fronts
communistes,
d’ailleurs.
Il
est
donc
important
de
saboter
cette
image
et
ces
festivals.
Causes
de
la
réaction
occidentale
:
-‐ Image
positive
de
l’Union
Soviétique
en
1945
-‐ Occidentaux
craignent
l’influence
communiste
sur
la
jeunesse
-‐ Idée
de
protection
de
la
jeunesse
envers
le
communisme
-‐ Festivals
perçus
comme
une
attraction
particulièrement
subversive
L’IRD
va
donc
organiser
des
contre-‐festivals,
et
instaurer
les
«
shock
squads
»,
des
délégations
très
bien
informées
qui
tentent
d’empêcher
la
bonne
organisation
du
festival.
Ils
tentent
d’infiltrer
le
festival
et
de
disséminer
l’idéologie
occidentale.
Apparemment,
la
méthode
est
un
succès
et
l’IRD
décide
de
généraliser
la
méthode.
Mais
en
1959,
un
festival
de
la
jeunesse
va
se
dérouler
à
Vienne,
du
côté
occidental,
donc,
dans
un
pays
neutre.
Des
discussions
sont
alors
entamées
sur
les
mesures
à
prendre.
La
peur
est
grande
chez
les
britanniques
que
les
jeunes
du
tiers-‐monde
se
laissent
séduire.
Appel
est
fait
à
l’OTAN,
et
on
envisage
l’idée
aussi
d’un
contre-‐festival.
Finalement,
on
décide
:
-‐
De
taire
l’événement
dans
la
presse
-‐ D’infiltrer
le
festival
par
les
shock
squads
-‐ D’agir
sur
la
jeunesse
du
tiers-‐monde
en
particulier
-‐ D’organiser
des
mesures
«
maladroites
»
du
gouvernement
autrichien
envers
les
organisateurs
-‐ D’organiser
des
activités
pro-‐occidentales
On
observe
donc
que
l’IRD
était
une
organisation
relativement
importante
qui
a
marqué
de
son
empreinte
bien
des
aspects
de
la
nouvelle
Europe.
Cela
dit,
beaucoup
de
questions
restent
encore
ouvertes.
Il
est
en
effet
difficile
de
travailler
à
partir
de
sources
«
secrètes
».
Une
des
pistes
serait
de
généraliser
l’étude
sur
la
presse
à
un
niveau
multinational,
et
de
poursuivre
l’étude
dans
les
archives
de
l’OTAN.
Regards
de
l’analyse
du
discours
sur
les
médias
contemporains
(
Laura
Calabrese)
-‐
Ce
sont
des
sciences
du
discours
-‐
Elles
offrent
des
approches
communicationnelles
-‐
Problématique
des
SIC
:
la
diffusion
d’information
dans
un
vaste
public
et
ses
effets
-‐
Problématique
de
l’AD
:
cherche
à
théoriser
le
caractère
social
du
discours,
la
façon
dont
il
est
construit
dans
des
pratiques
concrètes
déterminées
historiquement.
Elle
voit
le
discours
comme
une
macrostructure
qui
échappe
aux
individus,
qui
les
détermine:
nous
ne
sommes
pas
maîtres
du
discours
mais
ses
agents
de
circulation
Historique
:
1) «
Nous
appellerons
discours
l’usage
du
langage
en
situation
pratique,
envisagé
comme
acte
effectif,
et
en
relation
avec
l’ensemble
des
actes
(langagiers
ou
non)
dont
il
fait
partie
»
(P.
Achard
1993)
2) «
On
appelle
couramment
discours
toute
espèce
de
message
linguistique.
Ses
trois
caractéristiques
essentielles
sont
les
suivantes:
il
concerne
toujours
au
moins
deux
interlocuteurs,
il
vise
la
transmission
d’un
message
et
il
est
propre
à
un
contexte
»
Les
discours
«
utilisent
un
langage
adapté
aux
circonstances
sociales,
économiques,
culturelles,
politiques
»
100
mots
pour
introduire
aux
théories
de
la
communication,
J.
Lazar
L’héritage linguistique :
• hérite
autant
de
la
langue
que
de
la
parole,
même
si
elle
se
réclame
plutôt
de
la
linguistique
• la
langue
est
la
matière
du
discours,
c’est
à
travers
elle
qu’il
est
observable
• s’il
y
a
corrélation
entre
pratiques
discursives
et
pratiques
sociales,
alors
les
représentations
sociales
doivent
être
visibles
dans
la
matérialité
de
la
langue
• exemple
de
circulation
des
formes
:
2001
les
élections
françaises,
énorme
production
discursive
autour
de
l’insécurité
discours
sécuritaire
• il
ne
se
laisse
pas
saisir
de
la
même
manière
que
les
autres
discours
• on
peut
définir
un
discours
selon
la
typologie
communicationnelle
fondée
sur
la
vision
pragmatique
du
discours.
• Caractéristiques
:
-‐
dispositifs
de
transmission
propres
L’interdiscours
:
Tout
discours
s’appuie
sur
un
discours
antérieur.
La
notion
d’interdiscours
explique
que
tout
discours
s’appuie
sur
un
discours
antérieur.
Dans
le
titre
«
Radiozapping
:
Tsunami
sur
la
finance
»,
on
fait
référence
au
tsunami.
Un
raz
de
marée
sur
la
finance
se
nourrit
donc
d’un
ancien
discours
sur
le
tsunami.
Il
existe
dont
un
déjà-‐dit.
• Quelle
est
la
responsabilité
d’un
journaliste
lorsqu’il
rapporte
des
propos
idéologiques
qu’il
n’assume
pas
• Responsabilité
de
la
nomination
• Le
contenu
sémantique
n’est
pas
rigide
• Tout
mot
a
un
parcours
social
• Mémoire
discursive
:
les
mots
gardent
la
mémoire
de
leur
parcours
mais
ce
parcours
peut
être
oublié
par
les
locuteurs
La
construction
de
la
mémoire
médiatique
Les
désignations
voulues
d’événements
permet
aussi
de
réaliser
un
lien
une
famille
avec
les
événements
mis
en
rapports.
Recherches
sur
l’événement
:
• Production
de
noms
qui
serviront
à
identifier
une
série
de
faits
comme
un
tout
unique
• ces
noms
transmettent
la
mémoire
de
l’événement,
ses
coordonnées
Conclusion
:
• Le
discours
médiatique
a
pour
objet
l’actualité,
éphémère
par
nature
(événement
vs.
structure)
•
Mais
il
développe
une
série
de
stratégies
discursives
visant
à
restituer
la
mémoire
de
l’histoire
immédiate
et
de
l’histoire
à
long
terme
• Ces
stratégies
ne
sont
pas
du
seul
ressort
des
médias
mais
participent
de
processus
collectifs
ou
de
groupe:
mémoire
collective,
opérations
de
transmission
(institutions
éducatives,
culturelles,
discours
historique),
connaissance
encyclopédique
et
du
monde
• La
construction
de
réseaux
mémoriels
se
fait,
notamment,
par
le
biais
d’une
forte
activité
de
nomination
propre
aux
médias
• Les
noms/expressions
servant
à
désigner
des
événements,
des
acteurs
ou
des
conjonctures
constituent
des
«
déclencheurs
mémoriels
»
de
notre
histoire
immédiate
(actualité)
• Dans
ce
sens,
les
mots,
les
expressions,
les
discours
sont
un
point
de
saisie
pour
l’analyste
des
processus
socio-‐historiques
Informations
et
propagande
de
guerre
:
Durant
la
1ère
guerre
mondiale,
les
journalistes
sont
sur
le
terrain,
habillés
comme
les
soldats,
s’autocensuraient
pour
convenir
à
la
censure
de
l’Etat
major,
conscients
que
si
les
informations
étaient
trop
négatives,
les
citoyens
ne
soutiendraient
plus
la
guerre.
Du
coup,
après
la
Première
guerre
mondiale,
on
assiste
à
une
grave
crise
de
confiance
envers
la
presse
car
les
gens
se
rendent
compte
que
la
presse
n’a
pas
montré
la
réalité
du
terrain.
La
Deuxième
guerre
mondiale
fonctionne
un
peu
sur
le
même
schéma.
Du
point
de
vue
de
la
presse
se
met
en
place
le
mécanisme
de
pool
:
des
journalistes
sont
sélectionnés
par
l’Etat
major
pour
récolter
l’information
et
la
redistribuer
aux
autres
médias.
Ces
journalistes
portaient
des
armes
et
un
uniforme.
Ils
ne
sont
donc
pas
clairement
identifiés
comme
journalistes.
De
plus,
les
dépêches
réalisées
sont
relues
et
censurées
pour
ne
pas
porter
atteinte
au
moral
civil.
C’est
donc
à
nouveau
un
moyen
de
manipuler
l’opinion
des
alliés.
Mais
réalisons
un
bond
et
projetons-‐nous
dans
la
guerre
du
Vietnam.
En
1945
déjà,
le
Vietnam
lutte
pour
l’indépendance
contre
les
japonais.
Elle
gagne
d’ailleurs
son
indépendance,
mais
en
1952,
la
France
veut
recoloniser
le
Vietnam.
En
1954,
après
la
défaite
française,
l’accord
de
Genève
met
fin
à
la
guerre
d’Indochine.
L’accord
divise
aussi
le
pays
en
République
Démocratique
du
Vietnam,
et
en
République
du
Vietnam.
L’un
est
soutenu
par
les
soviétiques,
l’autre
par
les
américains.
Mais
le
Vietnam
Sud
américain
attaque
le
Vietnam
Nord,
communiste.
La
guerre
du
Vietnam
sera
vraiment
la
1ère
guerre
médiatisée,
surtout
à
la
télévision.
Les
images
circulent
beaucoup
chez
les
américains.
De
plus,
les
journalistes,
pour
la
première
fois,
sont
quasiment
libres.
Ils
ne
sont
plus
autant
encadrés.
C’est
pour
ces
raisons
que
le
Vietnam
reste
vraiment
la
référence
en
termes
de
liberté
sur
le
terrain.
Les
Américains
ne
vont
effectivement
pas
mettre
de
censure,
mais
ils
mettront
en
place
une
réelle
campagne
de
relations
publiques.
C’est
le
début
des
visites
de
presse.
L’objectif
officiel
est
d’encourager
et
de
faciliter
les
visites
des
journalistes.
L’objectif
officieux
est
d’obtenir
des
reportages
positifs
pour
l’armée
américaine.
D’ailleurs,
ça
marche…
au
début.
Mais
à
partir
de
1968,
avec
l’offensive
du
Têt.
Les
images
horribles
montrées
dans
les
médias
provoque
une
tension
croissante
entre
les
journalistes
et
les
militaires,
qui
se
sentent
trahis
par
les
reportages,
qu’ils
estiment
antipatriotiques.
De
plus,
la
chute
du
soutien
de
la
population
à
cette
guerre
qui
s’enlise
conforte
le
gouvernement
que
la
faute
de
la
baisse
morale
vient
des
journalistes.
Depuis
lors,
il
n’existe
plus
vraiment
de
confiance
entre
les
militaires
et
les
journalistes
puisque
les
militaires
ont
été
renforcés
dans
l’idée
qu’il
faut
contrôler
les
journalistes.
Les
Falklands
sont
une
bataille
de
74
jours
entre
l’Argentine
et
la
Grande-‐Bretagne
en
1982.
L’Argentine
avait
envahi
les
Îles
Malouines.
Ce
stéréotype
d’un
journalisme
qui
peut
provoquer
la
défaite
est
encore
vif
dans
les
esprits.
Les
pools
sont
donc
remis
en
place.
Mais
les
journalistes
sont
mal
préparés
à
ce
conflit
et
les
images
sont
difficiles
à
avoir.
Les
journalistes
choisis,
tous
britanniques,
seront
totalement
dépendants
des
forces
armées,
et
seront
encadrés
par
des
minders,
des
censeurs.
Citons
aussi
le
conflit
de
Grenade
entre
les
Etats-‐Unis
et
la
Grenade,
devenue
trop
proche
des
communistes.
Toujours
le
syndrome
du
Vietnam,
on
interdit
la
présence
des
journalistes.
Le
conflit
en
ex-‐Yougoslavie
est
différent
puisque
les
journalistes
européens
ont
l’opportunité
d’aller
par
eux-‐
mêmes
(parfois
en
voiture)
sur
le
terrain.
Ils
prennent
de
gros
risques,
car
ils
sont
alors
considérés
comme
des
civils.
Il
y
aura
beaucoup
de
pertes.
Il
n’y
aura
pas
de
censure,
mais
il
existera
un
problème
de
communication
avec
les
forces
armées.
Cas
spécifique
de
la
guerre
du
golf
:
En
1990,
le
Koweït
est
envahi
par
l’Irak
qui
sort
d’une
guerre
avec
l’Iran.
Le
Conseil
de
Sécurité
de
l’ONU
vote
une
résolution
appelant
au
retrait
des
troupes.
Une
deuxième
résolution
instituera
un
embargo
sur
l’Irak
qui
refuse
de
se
retirer
du
Koweït.
Enfin,
une
3ème
résolution
impose
le
retrait
de
l’Irak,
sous
peine
de
répression.
C’est
donc
le
début
de
l’opération
«
Tempête
du
désert
»
menée
par
les
USA,
la
Grande-‐Bretagne,
la
France,…
Le
contexte
médiatique
est
toujours
marqué
par
le
syndrome
du
Vietnam.
Les
médias
protestent.
L’armée
décide
alors
de
revenir
au
système
des
pools,
tant
décrié
et
critiqué,
surtout
que
les
médias
ont
désormais
les
moyens
technique
de
couvrir
cette
guerre
en
direct.
Finalement,
on
ne
verra
pas
grand-‐chose,
à
part
ces
«
images
de
jeu
vidéo
»
:
ces
images
nocturnes
prises
d’avion
où
l’on
distingue
à
peine
une
explosion.
Forcément,
les
gouvernements
le
savaient,
mais
ils
ont
bien
gérés
puisque
les
journalistes
se
sont
plus
battus
entre
eux
pour
accéder
aux
pools,
que
pour
avoir
des
images.
Sans
compter
que
les
journalistes
qui
accédaient
à
ces
pools
tant
convoités
se
sentaient
tellement
valorisés
que
leur
vision
de
la
chose
devenait
patriotique.
Finalement,
les
critiques
vont
pleuvoir
sur
les
médias
puisque
l’on
n’a
rien
vu.
Ce
qui
est
par
contre
positif
pour
les
armées
américaines.
Le
journalisme
pendant
la
guerre
en
Irak
:
Le
World
Trade
Center
tombe
en
2001.
En
représailles,
les
Américains
s’attaquent
à
l’Irak.
En
octobre
2002,
le
Congrès
donne
les
pouvoirs
au
Président
de
disposer
de
tout
pouvoir
par
rapport
à
la
guerre
en
Irak.
En
novembre
2002,
une
résolution
demande
le
désarmement
en
Irak.
Les
rapporteurs
de
l’ONU
vont
en
Irak.
Si
dans
un
premier
temps
les
rapports
sont
mitigés,
ils
deviennent
plus
encourageants
par
la
suite.
Les
Etats-‐Unis
prendront
finalement
le
contrôle
de
Bagdad
en
avril
2003.
Cette
guerre
ne
s’est
pas
faite
en
peu
de
temps.
Les
autorités
auront
le
temps
de
la
préparer
à
tous
les
points
de
vue.
Dès
le
début
les
autorités
américaines
mettent
en
place
le
principe
du
journaliste
embedded.
On
leur
promet
autant
de
liberté
qu’au
Vietnam,
mais
avec
la
possibilité
d’être
sur
les
champs
de
bataille.
Ce
choix
de
proposer
l’intégration
des
journalistes
vise
trois
objectifs
:
1.
Répondre
à
une
demande
des
journalistes
2.
Atténuer
la
désinformation
de
Saddam
Hussein
3.
Montrer
le
professionnalisme
des
soldats
Mais
c’est
surtout
une
bonne
manière
de
contrôler
les
informations
émises,
même
s’il
n’existe
pas
de
censure
directe.
Si
les
Etats-‐Unis
étaient
aussi
optimistes,
c’est
parce
qu’ils
savaient
qu’ils
avaient
de
grandes
chances
de
gagner.
Entre
600
et
700
journalistes
seront
embarqués,
par
opposition
aux
journalistes
unilatéraux
qui
décident
de
s’embarquer
seuls
dans
les
batailles,
le
danger
en
plus,
mais
aussi
la
liberté.
Les
conditions
de
travail
sur
le
terrain
personnellement
vécues
sur
le
terrain
seront
répercutées
dans
les
informations.
Les
journalistes
veulent
être
honnêtes
avec
le
public
et
montrer
comment
ils
travaillent.
Il
y
aura
énormément
d’articles
qui
traiteront
des
conditions
de
travail
des
journalistes.
Les
conditions
de
travail
sur
le
terrain
personnellement
vécues
sur
le
terrain
seront
répercutées
dans
les
informations.
Les
journalistes
veulent
être
honnêtes
avec
le
public
et
montrer
comment
ils
travaillent.
Il
y
aura
énormément
d’articles
qui
traiteront
des
conditions
de
travail
des
journalistes.
Mais il n’y a pas que des avantages, loin de là :
Les
journalistes,
par
exemple,
doivent
signer
une
charte
acceptant
que
leur
reportage
soit
censuré
(même
si
cela
a
rarement
été
le
cas),
et
acceptant
de
ne
pas
donner
leur
position.
Ils
n’ont
pas
non
plus
de
liberté
de
mouvement.
Les
journalistes
doivent
rester
en
permanence
avec
l’unité.
Ils
n’ont
donc
pas
la
possibilité
de
rencontrer
la
population.
Sans
parler
de
leur
manque
de
recul.
A
force
de
vivre
avec
l’unité,
les
journalistes
ont
une
tendance
à
adapter
leur
point
de
vue,
et
deviennent
des
outils
de
propagande
américaine
puisqu’ils
ne
peuvent
donc
parler
que
des
avancées
états-‐uniennes.
Abordons
aussi
le
mimétisme,
où
les
journalistes
se
prennent
pour
des
soldats.
Ils
ne
le
font
pas
tous,
il
ne
faut
pas
généraliser,
mais
certaines
poussent
l’identification
assez
loin,
parfois
jusqu’à
l’arme.
Des
amitiés
aussi
peuvent
se
tisser
entre
journalistes
et
soldats,
empêchant
la
critique
objective.
Enfin,
abordons
un
risque
d’empathie
trop
grand,
et
un
point
de
vue
restreint
de
la
guerre.
Il
existe
une
réelle
concurrence
entre
les
embedded
et
les
unilatéraux.
Chacun
prétend
avoir
un
meilleur
traitement
de
l’information.
Après,
les
soldats
ont
commencé
à
souffrir
de
plus
en
plus
à
cause
de
l’augmentation
des
attaques
terroristes.
Ils
ont
de
plus
en
plus
de
mal
à
garder
le
contrôle
de
la
situation.
De
plus,
le
retrait
des
troupes
ne
va
pas
tarder,
et
interdiction
est
faite
aux
soldats
de
parler
avec
les
journalistes.
=>
Journalistes
qui
se
font
de
plus
en
plus
rares
parce
que
la
guerre
paraît
moins
intéressante
(et
est
plus
dangereuse).
Le
traitement
de
l’information
par
les
journalistes
unilatéraux
n’était
pas
spécialement
plus
indépendant,
car
ils
finissaient
souvent
par
s’accrocher
quand
même
à
des
unités.
Mais
ils
avaient
quand
même
une
vision
plus
globale.
La
solution
pourrait
être
d’avoir
des
journalistes
embarqués,
et
des
journalistes
unilatéraux.
Axes thématiques
La question de la communication de masse et de son histoire
Qui
dit
à
quoi
à
qui
par
quel
canal,
comme
disait
Lasswell.
C’est
l’étude
des
acteurs,
des
contenus,
des
publics,
et
des
médias.
On
aborde
les
représentations
véhiculées
par
les
médias.
On
découvre
que
les
publics
ont
été
négligés
dès
le
départ.
L’histoire
de
la
communication
de
masse
est
basée,
au
départ,
sur
la
recherche
de
la
communication
en
général.
La
propagande
On
a
abordé
l’histoire
et
la
pratique
de
la
propagande.
Comment
a-‐t-‐on
menées
ces
campagnes,
et
sur
quelles
théories
ont-‐elles
été
menées.
On
a
aussi
traité
les
notions
plurielles
de
la
propagande,
dans
son
acception
politique,
dans
son
acception
de
guerre,
et
dans
son
acception
publicitaire.
Pour
aborder
cette
question,
nous
sommes
partir
des
ruptures
et
continuités.
On
a
aussi
parlé
des
transferts
de
compétences
dans
les
régimes
politiques
à
des
domaines
politiques,
mais
aussi
commerciaux
et
militaires.
On
a
également
parlé
de
la
question
des
techniques
et
des
techniciens.