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Le saut en hauteur

Définition : sauter en hauteur, c’est se projeter dans l’espace en vue de franchir un obstacle vertical.

Logique interne : traits caractéristiques

- appel un pied
- performance chiffrée = mesure hauteur obstacle
- nombre d’essai limité, chaque essai à effectuer dans un temps limité
- piste d’élan limitée

Problèmes fondamentaux :

- trouver compromis entre vitesse horizontale et verticale


- créer et conserver vitesse (et donc énergie) = continuité entre course et impulsion
- organiser un placement du corps et des segments permettant cette continuité
- perceptifs (dos à la barre)
- affectifs (course en courbe inhabituelle et chute sur le dos dans l’espace arrière)

Enjeux de formation : transformation de ressources

- cognitifs et affectifs :
réussir épreuve comportant un certain risque, estime de soi
gestion des essais (impasses…)

informationnelles : anticipation coïncidence (point d’appel, marques…)


analyse trajectoire
position du corps dans l’espace

- biomécaniques :

coordination = enchaînement des phases

dissociation = rôle jambe d’appui / jambe libre, rôles des bras…

équilibration = dans la course et au dessus de la barre

- énergétiques : gestion du concours (nombre d’essai)


gainage, souplesse…

Analyse technique et biomécanique :

Le saut en hauteur est un saut à dominante verticale.

1) la course d’élan :

L’élan s’effectue sur une trajectoire composée d’une partie rectiligne perpendiculaire au plan de la barre
suivie d’une deuxième partie curviligne.
Il s’agit dans un premier temps de créer de la vitesse, l’emmagasiner grâce à une course haute et dynamique
pour ensuite pouvoir l’utiliser la plus efficacement possible lors de l’impulsion.

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La trajectoire courbe permet d’optimiser cette liaison course / appel car :

- elle permet l’abaissement du centre de gravité (CG) sans flexion des jambes : c’est le fait de se pencher
dans la courbe qui provoque naturellement l’abaissement du CG
- l’athlète, contrairement à ce qui se passait en ventral, peut conserver une attitude haute et un corps
aligné lors des 3 derniers appuis avec un cycle de cheville antérieur préparant la « mise en tension »
- pour cela, l’intention est de continuer à bien courir, en accélérant tout en conservant l’amplitude des
foulées avec une vitesse optimum = compatible avec la nécessité de s’élever

En cela, les 3 derniers appuis sont décisifs : l’athlète doit être capable de bien courir en courbe avec une pose
des appuis alignés, l’avant dernier appui servant de relais actif avant la pose du pied d’appel.

Courant en cycle antérieur, la pose du pied d’appel s’effectue de façon active, en griffé provoquant une mise en
tension des muscles extenseurs propice à un renvoi efficace.

2) L’appel :

L’appel correspond donc à une impulsion efficace telle que définie par Alain Piron = déviation du CG dans
un secteur de balayage organisé autour d’une chaîne d’impulsion avec un amortissement positif correspondant à
la mise en tension suivi d’un secteur d’impulsion où le CG remonte pour décoller avec l’angle d’envol idéal
(proche de la verticale en hauteur, voir comparaisons des secteurs d’impulsion dans le cours « principes
généraux des sauts »).

En hauteur, l’amortissement est plus important, devant permettre la réorientation importante de la trajectoire du
CG vers le haut. Ceci explique l’utilisation d’une vitesse moins élevée qu’en longueur ou en triple…

Le pied d’appel se place en avant du bassin : c’est la prise d’avance des appuis en translation. On peut parler
également parler en Fosbury de prise d’avance latérale (de côté). Ce sont ces prises d’avance qui permettent la
mise en tension conditionnant la qualité de l’impulsion.

Comme le montrent Piron et Piasenta, c’est l’ensemble du corps qui participe à l’impulsion : rôle déterminant
des segments libres, ne serait-ce que pour alléger le travail de la jambe d’appel.

Lors de l’appel se créent des rotations :

- une longitudinale qui permet le placement du dos à la barre. Elle provient du mouvement du bassin et
de la jambe libre.
- Une transversale qui fait basculer le sauteur en arrière

Ces deux rotations sont donc positives dans le sens où le sauteur va chercher à les utiliser lors de la suspension
= le franchissement

3) Le franchissement :

Au dessus de la barre, le sauteur cherche à rester aligné (gainé) le plus longtemps possible puis une fois le
bassin ayant passé la barre, il va chercher au contraire à rapprocher les segments pour accélérer la chute et le
passage des jambes au dessus de la barre.

Bibliographie : Saut en Hauteur –Thierry BLACON, Ed. Revue EPS, 1997


Les sauts, de l’école aux associations
Le saut en Hauteur, P. LEGER, revue EPS n° 209, 1988

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