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L'antiquité classique

A. J. Festugiere, O.P. L'idéal religieux des Grecs et l'Evangile.


Préface par le R. P. M.-J. Lagrange, 1932
Th. Zielinski

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Zielinski Th. A. J. Festugiere, O.P. L'idéal religieux des Grecs et l'Evangile. Préface par le R. P. M.-J. Lagrange, 1932. In:
L'antiquité classique, Tome 2, fasc. 2, 1933. pp. 445-446;

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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE 445

A. J. Festugiere, O.P. L'idéal religieux des Grecs et


Γ Evangile. Préface par le R. P. M.-J. Lagrange, O.P. Paris,
Librairie Lecoffre, 1932. 1 vol. 8°, 340 p. (Études bibliques).

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...Convaincu? Il y a tout de même beaucoup de réserves à faire.


D'abord, à l'égard du pessimisme soi-disant universel dans la litté¬
rature grecque d'Homère jusqu'à qui vous voudrez. Eh oui, quand
on raisonne au sujet de sa vie, on la trouve entourée de maux sans
fin ; quand on la vit, c'est tout autre chose. On profite alors des forces
qu'on a reçues afin de triompher de ces maux, forces dont on ne se
rendait pas compte en raisonnant. Comparez donc l'activité des
Grecs avec l'indolence des adeptes de Bouddha : la différence entre
le pessimisme purement littéraire et le véritable apparaîtra d'elle-
même. Ensuite : l'auteur condamne l'attitude du pontife Cotta dans
le ND de Cicéron parce que malgré sa charge religieuse il émet des
doutes à l'égard de l'existence des dieux. Pour ma part, j'envisage
autrement ses réserves sur ce point ; il veut dire selon moi : « les
dieux ne sont pas objets de science, mais plutôt de foi ». Je passe bien
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d'autres objections. Notons que l'orthographe grecque de l'auteur


vacille souvent d'une façon inquiétante.
Quant aux « excursus, » nous en avons un concernant « les origines
de l'idée de Dieu chez Platon », un autre sur « la division corps-âme-
esprit de I Thess. 23 et la philosophie grecque », où selon moi l'au¬
teur prend trop au sérieux le bavardage insupportable de Philon.
Très intéressant le troisième, sur « Aristote dans la littérature grec¬
que chrétienne jusqu'à Théodoret » ; le lecteur sera surpris du peu
de cas que faisaient les écrivains chrétiens de l'antiquité de celui,
qui devait devenir le philosophe privilégié du moyen-âge. Le qua¬
trième, sur « St. Paul et Marc Aurèle » n'est qu'une illustration
concentrée du thème du livre entier. Mais le plus intéressant, c'est
à coup sûr le dernier, sur « la valeur religieuse des papyrus magi¬
ques ». Non que l'idée foncière — la différence entre la religion et
la magie — soit quelque peu neuve, mais il y a beaucoup de questions
de détail que l'auteur a traitées d'une façon circonspecte et convain¬
cante.
En somme, un bon livre qu'on fera bien de ne pas laisser tomber
dans l'oubli.

Louis Gernet et André Boulanger. Le génie grec dans la


religion (Bibliothèque de synthèse historique. U évolution de
V humanité, dirigée par Henri Berr ; première section, vl. 11).
Paris, La Renaissance du Livre, 1932, 1 vol. 8°, xlii- 3 p.
Fr. 4.
C'est un fort bon livre que nous avons devant nous ; je dirai même
plus : un livre puissant. Si toutefois il est permis d'en parler au sin¬
gulier ; car en vérité, ce sont deux livres et même trois. Des deux
auteurs principaux, le premier nous présente sur 391 pages « la for¬
mation du système de l'époque classique » et ce « système » lui-même ;
le second, dans une troisième partie intitulée « vers l'universalisme »
(125 pages), la religion hellénistique. Mais il ne serait pas juste d'ou¬
blier l'avant -propos si riche en idées synthétiques et en même temps
si succinct, où l'éditeur de la collection, M. H. Berr, fait entrer l'œuvre
de ses deux collaborateurs dans le cadre universel de l'évolution de
l'humanité.
En qualifiant le livre en question de puissant, j'avais en vue avant
tout la façon vraiment souveraine dont les deux auteurs disposent
de la partie matérielle de la religion grecque, de cette assise si large
et si compliquée, sur laquelle ils font reposer leur édifice. Je ne parle
pas seulement de la documentation antique et moderne que chaque
lecteur pourra remarquer et apprécier : telle allusion discrète, tel
à-propos fugitif et presque imperceptible sauf pour les yeux d'un
connaisseur, tout cela démontre que l'érudition des auteurs va bien
au delà du domaine immédiat de leurs études. De ce point de vue donc
J.a confiance du lecteur pourra être absolue.

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