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Combattre

L’esprit de
Rébellion

Sylvain
Freymond
© 2021 1re édition française Soteria

Éditions Soteria
Ch. de Clon 14
CH - 1405 Pomy
www.soterianet.org

Révision : Jean-Marc Bigler, Vincent Fernandez


Relecture : Rolf Schneider
Correction : Danièle Stalder

Mise en pages et graphisme : Siméon Freymond


Impression : www.Imeaf.com

ISBN – 978-2-940285-28-0

Sauf indication contraire, les citations bibliques


citées dans le présent ouvrage sont tirées de la
Bible version Louis Segond 1910.


Merci à tous
ceux qui m’ont
aidé à la rédaction
de ce livre
Merci à mon épouse de son soutien
si précieux et indéfectible depuis toutes
ces années passées ensemble.

Merci aux hommes expérimentés que sont


Jean-Marc Bigler et Vincent Fernandez pour
leur relecture et leurs très bons conseils.

Merci, Rolf Schneider, de ton


amitié et de ton exemple.

Merci, Luc Zbinden et Olivier Combernous, de vos


relectures et de vos précieux commentaires.

Merci, Siméon Freymond, pour le graphisme


réalisé avec beaucoup de soin et de créativité.

Merci, Danièle Stalder, de tes précieuses


corrections et de tes conseils avisés.

Merci au comité Soteria pour


la confiance et le soutien.

Merci, Seigneur, pour l’assistance de ton


Saint-Esprit dans ma vie de tous les jours.

5
Préface
Préface
En parcourant en primeur le livre de Sylvain Frey-
mond sur l’esprit de rébellion, ce n’est pas seulement
l’ouvrage d’un ami de longue date que je lisais, mais
c’est comme si le Saint-Esprit était en train de passer
au scanner mon propre cœur.

Avec des années d’expérience dans la louange et la


délivrance, Sylvain partage avec humilité et simplici-
té un chemin de vie à l’opposé des courants de ce
siècle, dont le quotidien est marqué par la contesta-
tion, la révolte et la confusion.

Il y a peu d’écrits sur le sujet et je vous le recom-


mande pour sa pertinence par rapport à la saison que
nous vivons et les temps à venir.

Rolf Schneider
responsable au sein de Jeunesse en Mission

À l’heure où le mot « rébellion », scandé aux quatre


coins du monde, devient le cri de rassemblement de
militants écologistes radicaux, appelle à la déso-
béissance civile ou vient se cacher dans notre rap-
port à toute forme d’autorité, Sylvain Freymond nous
propose de reconsidérer sa lecture des racines pro-
fondes de l’insoumission propre à la condition hu-
maine. Il nous en livre une analyse biblique, souligne
les conséquences de cette rébellion et nous pré-
sente des clés, tirées de son expérience personnelle ;
à ses yeux, l’obéissance n’est donc pas un signe de
docilité ni de faiblesse, mais la marque d’une vie réa-
nimée, réalignée avec le Père et donc épanouie.

Luc Zbinden
enseignant

9
Dans la nature, il y a différentes espèces de ser-
pents, qu’ils soient ou non venimeux. Le monde spi-
rituel n’échappe pas à ce constat ; il a commencé
son œuvre en Éden. Apocalypse 12:9 nous dit que le
grand dragon est le serpent des premiers jours. Il est
appelé l’esprit du mal et Satan et il trompe le monde
entier.

Où que nous vivions, l’esprit de rébellion n’est pas à


prendre à la légère et ses conséquences sont mises
en évidence dans ce livre. Cette puissance, car c’en
est une, blesse, tue à sa manière en volant la béné-
diction et l’appel de Dieu sur des vies, coupe les rela-
tions, rendant celle avec Dieu impossible, conteste,
s’oppose par l’insoumission. C’est un esprit qui dans
le même temps contrôle et trompe. Il peut conduire
aux pensées de suicide, voire au passage à l’acte
lorsque les souffrances sont cumulées.

La lecture de ce livre nous montre, une fois de plus,


la fidélité de Dieu face aux dégâts des ténèbres. Mé-
ditez et surtout vivez ce que vous allez lire.

Cet ouvrage est clair, étayé par la parole de Dieu.


Avec sagesse, Sylvain nous ouvre à une période, à un
chemin de réflexion qui édifiera le lecteur, le remet-
tra en question pour le conduire de victoire en vic-
toire, de guérison en guérison.

Jean-Marc Bigler
ministère de délivrance Soteria

En cette période de troubles, l’ignorance et le men-


songe contaminent tel un virus, et le seul vaccin qui
nous a été donné est la vérité de la parole de Dieu.
Ce livre dévoile et expose avec justesse l’une des
armes diaboliques contre notre génération, l’esprit

10
Préface
de rébellion. Non pas l’attitude ou le comportement
psychologique, mais l’origine diabolique de la rébel-
lion. Ainsi, traiter la cause apparente d’un problème
est une chose, mais traiter pratiquement la source en
amont est l’art du grand chercheur. Peu de plumes
ont l’audace de dénoncer avec autant de vigueur
l’ennemi et son influence grandissante dans l’Église.
Si le ministère francophone de Sylvain Freymond est
reconnu pour son fondement biblique, son talent de
conférencier, d’adorateur et de compositeur proli-
fique, il n’en demeure pas moins le témoin saisi par
l’amour de Dieu. Proposer concrètement le traitement
thérapeutique et voir l’Église restaurée dans son hé-
ritage est ce qui transparaît dans ce livre comme une
« flèche de délivrance ». C’est l’annonce de l’Évangile
qui transforme et donne de l’espérance. Merci, mon
ami, de ce défi courageux !

Vincent Fernandez
pasteur de l’église Sans frontière, Longuyon

Il m’est arrivé de prier avec Sylvain pour des per-


sonnes en état de confusion. C’est là que j’ai dé-
couvert le fin discernement qu’il a reçu du Seigneur
pour à la fois poser le diagnostic et proposer immé-
diatement un remède adapté. Vous pourriez faire la
même expérience en lisant ce livre si nécessaire sur
la rébellion, mais plus encore car, en se référant au
Messie Jésus, qui est notre modèle suprême de sou-
mission à la volonté de notre Père et qui a vu la joie
cachée derrière la croix selon Hébreux 12:2, Sylvain
relève avec succès un défi difficile : écrire en mineur
une mélodie joyeuse !

Olivier Combernous
enseignant

11
Introduction
Introduction
Au vu de mon expérience de plus de quarante ans
passés dans la vie d’église et dans le ministère, je
constate malheureusement certains dysfonctionne-
ments et m’aperçois que de nombreuses promesses
n’aboutissent pas. Ne me comprenez pas mal ; j’aime
l’Église et la sers de toutes mes forces depuis ma
conversion en 1977. Néanmoins je souhaiterais voir,
comme vous sûrement d’ailleurs, toutes les pro-
messes de Dieu s’accomplir, des chrétiens épanouis,
des églises florissantes et des familles donner envie
à ce monde perdu.

Nous avons tous la même Bible, qui comporte les


mêmes paroles, même si la transcription de la tra-
duction diffère d’une version à l’autre. Cependant
chez certains chrétiens cela ne semble pas vraiment
fonctionner. Quelques-uns se découragent, d’autres
abandonnent la course, certains adaptent leur théo-
logie et finalement beaucoup n’avancent pas ! L’en-
nemi se rit de nous et gagne de nombreux combats
en réussissant à noyer l’Église dans des théories, des
philosophies plus ou moins bibliques ou parfois dans
des thérapies qui ne changent rien. Soyons honnêtes,
constatons les dégâts et essayons d’y faire face avec
la révélation que nous avons et les armes et les ou-
tils promis par le Seigneur. Nous sommes dans un
combat et la vie chrétienne n’est pas un long fleuve
tranquille.

Nous constatons tous des échecs dans l’Église, mal-


gré les prédicateurs de qualité, les excellents sé-
minaires et les merveilleuses promesses de la pa-
role de Dieu. La délivrance est l’une des armes
utiles et efficaces proposées par Dieu dans la Bible.
Jésus nous a montré comment faire et nous encou-
rage à nous mettre au travail, à sa suite : « Puis il
leur dit : Allez par tout le monde, et prêchez la bonne
nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui
sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas

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sera condamné. Voici les miracles qui accompagne-
ront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront
les démons ; ils parleront de nouvelles langues ; ils
saisiront des serpents ; s’ils boivent quelque breu-
vage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils impose-
ront les mains aux malades, et les malades seront
guéris. » (Marc 16:15-18)

Dès ma conversion, et déjà dans le groupe Interjeunes


à Yverdon-les-Bains dans les années 1980 et 1990,
Dieu a mis sur ma route plusieurs combattants spi-
rituels efficaces. Par la suite, j’ai eu le privilège de
servir au côté de Jean-Marc Bigler, mon beau-père.
J’ai également rencontré et traduit plusieurs ora-
teurs expérimentés dans le domaine tels que Frank
Hammond ou John Edwards. Grâce au contact de
ces personnes, à la lecture de nombreux livres et
à de nombreuses heures passées à prier pour des
gens, j’ai découvert la puissance de l’autorité de Jé-
sus pour délivrer les captifs encore aujourd’hui. Il
me semble avoir compris au moins une chose, celle
que nous sommes dans un combat et que la guerre
spirituelle n’est pas encore terminée. Nous devons
persévérer et tenir pour en amener d’autres à la vic-
toire. Comme Paul, je désire continuer sur ce chemin
et ne pas m’arrêter en route : « Combats le bon com-
bat de la foi ; saisis la vie éternelle, car Dieu t’a ap-
pelé à la connaître quand tu as prononcé ta belle dé-
claration de foi en présence de nombreux témoins. »
(1 Timothée 6:12, version Français courant)

Je ne prétends pas avoir déjà atteint le but ou être


devenu parfait, mais je poursuis ma course pour m’ef-
forcer d’en saisir le prix, car j’ai été moi-même saisi
par Jésus-Christ : « Non, frères, je ne pense pas avoir
déjà obtenu le prix ; mais je fais une chose : j’oublie
ce qui est derrière moi et m’efforce d’atteindre ce qui
est devant moi. Ainsi, je cours vers le but afin de ga-
gner le prix que Dieu, par Jésus-Christ, nous appelle

16
Introduction
à recevoir là-haut. Nous tous qui sommes spirituel-
lement adultes, ayons cette même préoccupation.
Cependant, si vous avez une autre opinion, Dieu vous
éclairera à ce sujet. Quoi qu’il en soit, continuons
à avancer dans la direction que nous avons suivie
jusqu’à maintenant. » (Philippiens 3:12-16, version
Français courant)

Puissent ces lignes vous éclairer à comprendre une


facette de ce combat et vous aider à saisir la victoire
non seulement pour votre propre vie, mais aussi pour
celle de vos amis et de votre église. Que le Seigneur
soit glorifié par toutes ces futures délivrances qu’il
va obtenir pour son Royaume. Quand ses enfants
sont libérés de la rébellion, ils sont beaucoup plus
libres de le servir et de lui obéir !

17
Chapitre 1
Prémices
Prémices
L’esprit de rébellion prend naissance dans le jardin
d’Éden, lorsque l’homme et la femme se rebellent
contre Dieu en refusant de se soumettre à ses plans
et à ses mises en garde. Depuis lors, l’ennemi n’a
cessé d’influencer des hommes et des femmes pour
résister à Dieu et à ses projets.

Comme tous les esprits mauvais, il cherche à prendre


avantage et à vivre dans un corps humain, afin de le
tromper, de le perturber et de le faire agir selon ses
plans mauvais.

Déjà chez l’enfant, très tôt les prémices de cet es-


prit se manifestent. L’enfant cherche à trouver sa
place et se rebelle contre l’autorité de ses parents.
Il apprend rapidement à dire « non » et peut facile-
ment réagir par des attitudes indociles. C’est un ap-
prentissage pour lui de comprendre que ses parents
sont là pour l’éduquer, le cadrer et lui montrer les
limites à avoir dans les relations humaines et dans
la vie en général. S’il n’est pas aimé et enseigné
de la bonne manière, alors il nourrira cet esprit de ré-
bellion, qui n’attend qu’une occasion pour s’installer.
Souvent l’inconséquence des parents va ouvrir une
porte à l’ennemi. La rébellion se nourrit et se justifie
toujours par l’injustice subie ou vécue. À l’extrême,
même le fait d’avoir des parents qui le dirigent peut
être compris comme un frein à l’indépendance et à la
liberté. Toutefois, à l’inverse, si la relation est bonne,
alors la rébellion ne sera pas nourrie. Si on extrapole
un peu plus, on constate le même cheminement entre
l’homme et Dieu. La personne ne connaissant pas
son Créateur vit d’une manière indépendante. Dès
qu’elle entend que Dieu existe et qu’il a des attentes
et un cadre de vie pour elle, elle se rebelle et coupe
toute relation avec ce Dieu. Ainsi l’esprit de rébellion
se nourrit, se justifie et prend toujours plus racine à
l’intérieur de son cœur.

21
Chapitre 1
D’après le dictionnaire, la rébellion est un acte de
révolte et d’insubordination à un régime ou à une ins-
titution, dont l’autorité est perçue comme abusive.
En voici quelques synonymes : soulèvement, émeute,
indiscipline, insoumission, insubordination, insurrec-
tion, désobéissance, opposition, résistance, refus,
mutinerie, contestation, protestation.

Tous ces termes forts définissent très bien les diverses


formes que peut prendre la rébellion dans la société.

Aujourd’hui, d’une manière générale la rébellion est


presque parfois mieux vue que la soumission. Les
gens forts sont libres, remplis d’audace et d’idées et
rien ne pourra les empêcher de réaliser leurs rêves,
surtout pas la société et encore moins le gouver-
nement ou la religion. Ceux qui se soumettent sont
considérés comme des mous, des faibles ou des gens
inférieurs, car sans esprit critique face aux institu-
tions ou aux autorités.

Je pense que la corde sensible avec laquelle l’enne-


mi joue est la question de l’abus. Oui, il existe des
leaders abusifs, qui ont mal utilisé leur position d’au-
torité, que ce soit dans l’église, parmi les autorités
politiques ou chez les responsables d’entreprise. Ce
n’est pourtant pas une raison suffisante pour en-
trer dans une vie de rébellion constante contre toute
forme d’autorité. En agissant ainsi, nous nous sou-
mettons à la puissance de la rébellion qui va aussi
travailler avec ruse contre nous-mêmes pour nous
détruire et nous empêcher de vivre selon les prin-
cipes divins.

Le prophète Rick Joyner affirme ceci : « Le mal le plus


fondamental est la rébellion contre Dieu. À l’origine,
c’est ce qui a été la cause de la mort dans le monde,
et c’est aussi ce qui sera la cause principale de la
mort et de la destruction dans les temps qui viennent.

22
Prémices
La leçon ultime que devra tirer la création de tout ce
qui va se passer dans le monde à la fin est qu’il est
illusoire de penser que nous puissions faire quoi que
ce soit sans Dieu. Une grande part de la destruction
qui affecte et va affecter notre monde est simple-
ment la conséquence de la rébellion de l’être humain
et de son entêtement à vivre sans Dieu. » 1

Ces affirmations fortes et tout à fait actuelles de-


vraient nous remettre en question en tant que chré-
tiens. Sommes-nous prêts à ne pas nous soumettre à
cet esprit qui veut dominer et régner dans ce monde
à la fin des temps ?

Les enfants de chrétiens sont aussi concernés

Malheureusement, j’ai rencontré dans ma vie de très


nombreux enfants de chrétiens qui avaient abandon-
né la foi et qui manifestaient beaucoup de fruits de
la rébellion, c’est-à-dire de la haine, de la colère, du
rejet, de la violence, etc. D’ailleurs c’est sûrement la
présence de cette puissance mauvaise qui les a en-
couragés à s’éloigner de la foi véritable. Certes, par-
fois les manifestations de cet esprit étaient totale-
ment contenues, mais le cœur et les paroles de ces
personnes étaient pleins de réactions démontrant
clairement une attitude rebelle contre Dieu, les pa-
rents, l’Église et les autorités en général. Il est bien
évident que, si la personne censée représenter l’au-
torité s’est mal comportée envers autrui et a placé
des exigences très élevées, elle contribuera à nourrir
ce sentiment d’injustice, qui pourra conduire ensuite
à la rébellion. C’est particulièrement le cas lors-
qu’une personne a été abusée moralement, spirituel-
lement ou physiquement. L’esprit religieux, présent

1. Rick Joyner, Délivre-nous du mal, 2010, Pomy : JEM Éditions, p. 47.

23
Chapitre 1
chez certains parents et responsables d’église, pro-
voque souvent l’émergence des esprits de rébellion
qui viennent semer la zizanie dans la famille.

L’ennemi est un voleur et il cherche à prendre avan-


tage sur toute situation. Même si les raisons sont
parfois justifiées, la victime ayant subi des abus, de
l’injustice ou autre chose écope en fait d’une double
peine, puisqu’elle est tourmentée par cette rébellion
en plus de tout ce qu’elle a enduré notamment de
la part de ses parents, de ses proches, de ses en-
seignants ou de ses autorités. L’esprit de rébellion
s’ajoute à toute la colère, au ressentiment, à l’injus-
tice et à la haine qui ont déjà pris racine. Bien sûr,
il n’y a pas toujours un ordre chronologique dans la
manière dont les choses s’enchaînent dans notre vie,
mais souvent ces divers esprits mauvais s’associent
pour pouvoir encore mieux tourmenter leur victime.

C’est dans la nature de l’homme charnel

« Vous étiez morts par vos offenses et par vos pé-


chés, dans lesquels vous marchiez autrefois, se-
lon le train de ce monde, selon le prince de la puis-
sance de l’air, de l’esprit qui agit maintenant dans les
fils de la rébellion. Nous tous aussi, nous étions
de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les
convoitises de notre chair, accomplissant les volon-
tés de la chair et de nos pensées, et nous étions par
nature des enfants de colère, comme les autres. »
(Éphésiens 2:1-4)

Par nature, nous sommes tous nés enfants de colère,


fils de la rébellion.2 Nous ne sommes pas des anges
nés parfaits et corrompus par la société, comme le

2. C’est-à-dire l’humanité sans Dieu qui a hérité de la nature du péché d’Adam.

24
Prémices
pensait le philosophe Rousseau 3. Nous naissons
pécheurs et soumis à la domination du péché dans
notre vie. Très vite, nous grandissons avec des ha-
bitudes propres à cette nature indocile et rebelle. Si
nous sommes conscients de ce fonctionnement ré-
fractaire à l’égard de Dieu, nous pourrons alors plus
facilement y faire face, sachant que ce n’est pas bon
pour nous.

Nous pouvons renoncer à cet esprit et nous en dé-


barrasser pour faire cesser son emprise sur notre
manière de vivre. Cette prise de conscience est fon-
damentale. Le combat contre l’esprit de rébellion
reste toujours d’actualité. L’ennemi désire encore et
toujours essayer de nous influencer et de nous faire
retomber dans nos travers.

Dans les derniers temps

« En effet, les hommes seront égoïstes, amis de


l’argent, vantards et orgueilleux ; ils feront insulte
à Dieu et seront rebelles à leurs parents, ils se-
ront ingrats et sans respect pour ce qui est saint. »
(2 Timothée 3:2, version Français courant) Dans
ce contexte, le terme grec pour « rébellion » est
apeitheia et signifie « obstination, opposition obsti-
née à la volonté divine, indocilité ».

Nous trouvons une autre liste donnée par l’apôtre


Paul : « Rapporteurs, médisants, impies, arrogants,
hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs
parents, dépourvus d’intelligence, de loyauté, d’af-
fection naturelle, de miséricorde. » (Romains 1:30)

3. Citation de Jean-Jacques Rousseau : « La nature a fait l’homme heureux et


bon, mais […] la société le déprave et le rend misérable. » dans Dialogues :
Rousseau juge de Jean-Jacques, 1999, Paris : GF Flammarion.

25
Chapitre 1
Nous vivons tous dans ce monde que Paul décrit,
avec ces personnes remplies de ces esprits mé-
chants. Il est toujours difficile de faire face à des ha-
bitudes, des styles de vie et des manières de vivre
qui gravitent autour de nous. Il est évident que nous
souhaiterions tous faire une différence et ne pas
vivre comme elles. Néanmoins posons-nous la ques-
tion : « Ce monde ne nous influence-t-il pas un peu
dans nos propres attitudes et réactions ? »

Le diable

Ce texte décrit un roi, à l’image de l’ennemi, qui était


rempli de rébellion et d’opposition et c’est ce qui l’a
fait chuter : « Fils de l’homme, dis au prince de Tyr :
Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Ton cœur s’est
élevé, et tu as dit : Je suis Dieu, je suis assis sur le
siège de Dieu, au sein des mers ! Toi, tu es homme et
non Dieu, et tu prends ta volonté pour la volonté de
Dieu. » (Ézéchiel 28:2)

Satan est décrit dans Éphésiens 2:2 comme « le


prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit
maintenant dans les fils de la rébellion ».

L’esprit de rébellion est utilisé sous contrôle dans


une armée dirigée par l’antichrist. La même puis-
sance qui s’est rebellée dès le début de l’histoire
de l’humanité cherche à agir avec les mêmes mé-
canismes que cet esprit contre l’Église et contre
les plans de Dieu. Il désire nous soustraire à
toute autorité pour nous dominer et prendre le
contrôle sur nous.

26
Chapitre 2
Les
rebelles
dans la
Bible
Les rebelles dans la Bible
Il y a beaucoup de rebelles dans la Bible, évidemment,
puisqu’elle parle de l’histoire des êtres humains et
de leurs attitudes les uns vis-à-vis des autres et aus-
si face à Dieu. D’une manière générale, le peuple d’Is-
raël dans son ensemble réagit par la rébellion. Dieu
doit traiter fermement avec lui dès la sortie d’Égypte
pour ne pas laisser la rébellion se répandre et em-
pêcher ses plans de se réaliser. Nous le lisons no-
tamment dans Exode 32:9 : « Eh bien, j’ai vu ce que
vaut ce peuple ; ce sont tous des rebelles. » (version
Français courant) et dans Exode 33:3 : « Vous pourrez
alors pénétrer dans ce pays, qui regorge de lait et de
miel. Mais je ne vous accompagnerai pas moi-même ;
rebelles comme vous l’êtes, je risquerais de vous
exterminer en chemin. » (version Français courant).

Le terme hébreu pour rébellion, « ‫( » דַרָמ‬marad), peut


être traduit par « manifester de l’amertume, provo-
quer, désobéir à son père ». On retrouve cette racine
dans le nom de « Nimrod », considéré dans la tradi-
tion rabbinique comme le symbole de la rébellion,
associée à une forme d’orgueil. Certains traduisent
ainsi : « Celui qui a entraîné les peuples à se rebel-
ler contre Dieu. » Pour les sages juifs, Nimrod, ani-
mé par un esprit réfractaire à l’amour du Père, est à
l’origine de la construction de la tour de Babel, qu’ils
appellent d’ailleurs « la maison de Nimrod », maison
d’idolâtrie. Une traduction littérale du verset qui le
présente souligne encore ce choix de la rébellion :
« [Nimrod] fut un vaillant chasseur au mépris ou
contre l’Éternel » (Genèse 10:9).

Exode 34:9 nous montre bien que la rébellion est un


péché et une faute devant Dieu ! : « Puis il s’écria : Sei-
gneur, puisque tu m’accordes ta faveur, je t’en sup-
plie, viens nous accompagner. Je sais bien que ces
gens sont rebelles, mais pardonne nos péchés et
nos fautes, et considère-nous comme ton peuple. »
(version Français courant)

31
Chapitre 2
Mise en garde

Plusieurs autres versets mettent le peuple d’Israël en


garde contre la rébellion :

• « Si vous craignez l’Éternel, si vous le servez, si


vous obéissez à sa voix, et si vous n’êtes point re-
belles à la parole de l’Éternel, vous vous attacherez
à l’Éternel, votre Dieu, vous et le roi qui règne sur
vous. Mais si vous n’obéissez pas à la voix de l’Éter-
nel, et si vous êtes rebelles à la parole de l’Éternel,
la main de l’Éternel sera contre vous, comme elle a
été contre vos pères. » (1 Samuel 12:14-15)

• « Seulement, ne soyez point rebelles contre l’Éter-


nel, et ne craignez point les gens de ce pays, car ils
nous serviront de pâture, ils n’ont plus d’ombrage
pour les couvrir, l’Éternel est avec nous, ne les crai-
gnez point ! » (Nombres 14:9)

• « L’Éternel dit à Moïse : Reporte la verge d’Aaron


devant le témoignage, pour être conservée comme
un signe pour les enfants de rébellion, afin que tu
fasses cesser de devant moi leurs murmures et
qu’ils ne meurent point. » (Nombres 17:10)

Dans ces versets, le murmure est toujours lié à une


forme de rébellion. Nous n’approuvons pas les dé-
cisions et nous passons notre temps à murmurer
contre les personnes responsables.

• « L’Éternel est juste, car j’ai été rebelle à ses ordres.


Écoutez, vous tous, peuples, et voyez ma douleur ! »
(Lamentations 1:18)

Le prophète Jérémie reconnaît la justice de Dieu et


confirme que sa rébellion était fausse, non justifiée
et qu’elle a amené de la tristesse.

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Les rebelles dans la Bible
• « Nous avons péché, nous avons été rebelles ! Tu
n’as point pardonné ! » (Lamentations 3:42)

Parfois Dieu en a eu assez de la rébellion et n’a pas


accordé son pardon ! Bien sûr, ce n’était que momen-
tané, mais cela pouvait malgré tout durer quelque
temps !

Dieu rejette les hommes rebelles

Dieu a rejeté ceux qui étaient rebelles à sa volonté et


qui ne se soumettaient pas à ses plans de bénédic-
tion, comme le roi Saül, qui s’est éloigné des plans de
Dieu en n’écoutant plus les conseils, ou le sacrifica-
teur Éli, qui a laissé faire n’importe quoi par ses fils
dans le temple, de même que beaucoup d’autres rois
et hommes qui ont refusé d’obéir à l’Éternel.

Le roi Saül a été rebelle envers Dieu et ses projets.


Dans plusieurs situations, on voit cette attitude se
manifester dans sa vie, notamment :

• « Alors Saül donna cet ordre à ses officiers : Cher-


chez-moi une femme capable d’interroger les
morts, pour que je puisse aller la consulter. » (1 Sa-
muel 28:7, version Français courant)

• « Samuel lui demanda : Pourquoi as-tu troublé mon


repos ? Pourquoi m’as-tu fait appeler ? Je suis telle-
ment angoissé, répondit Saül. Les Philistins m’ont
déclaré la guerre et Dieu s’est détourné de moi. Il ne
me répond plus, ni par un prophète, ni par un rêve.
Alors je t’ai fait appeler : viens me dire ce que je dois
faire. » (1 Samuel 28:15, version Français courant)

Saül sait pertinemment qu’il ne doit pas invoquer les


esprits des morts, pourtant il le fait. Puis il se plaint
devant Samuel en lui disant que Dieu ne lui parle

33
Chapitre 2
plus, ni même par un prophète ! Il faut croire qu’il est
allé écouter bon nombre de faux prophètes, puisqu’il
déclare cela devant « le » prophète Samuel. Il se ré-
sout à le voir et à l’écouter quand tout ce qu’il a es-
sayé sans lui ne fonctionne plus.

David a obéi à Dieu, même devant Saül, lorsque ce


dernier avait perdu son onction. C’est un exemple as-
sez extrême, mais tellement parlant. Il dira : « Je re-
fuse de toucher à l’oint de l’Éternel », même quand
ses amis lui disent que Dieu le livre entre ses mains et
le conseillent de le tuer : « Mais David dit à Abischaï :
Ne le détruis pas ! car qui pourrait impunément porter
la main sur l’oint de l’Éternel ? Et David dit : L’Éternel
est vivant ! c’est à l’Éternel seul à le frapper, soit que
son jour vienne et qu’il meure, soit qu’il descende sur
un champ de bataille et qu’il y périsse. Loin de moi,
par l’Éternel !, de porter la main sur l’oint de l’Éter-
nel. » (1 Samuel 26:8-11)

Les fils d’Éli, sacrificateur qui a enseigné le pro-


phète Samuel, agissaient d’une manière complète-
ment rebelle en se moquant de leur père et du Sei-
gneur : « Les fils d’Éli étaient des vauriens, qui ne se
préoccupaient pas du Seigneur. Bien qu’ils fussent
prêtres, voici comment ils se comportaient à l’égard
des gens : par exemple, lorsque quelqu’un offrait un
sacrifice, le serviteur du prêtre s’approchait de la
viande en train de cuire, tenant en main une four-
chette à trois dents ; il la plongeait dans le réci-
pient ‒ marmite, chaudron ou terrine ‒ et s’emparait
pour le prêtre de tout ce que la fourchette ramenait.
C’est ainsi que les fils d’Éli agissaient à l’égard de
tous les Israélites venant au sanctuaire de Silo. Par-
fois même, avant que l’on ait fait brûler la graisse
de la victime, le serviteur du prêtre arrivait et disait
à l’homme qui offrait un sacrifice : Donne-moi, pour
le prêtre, de la viande à rôtir ; il n’acceptera pas de
toi de la viande cuite, seulement de la viande crue.

34
Les rebelles dans la Bible
Si l’autre lui disait : Qu’on fasse d’abord brûler la
graisse ; ensuite tu prendras ce que tu désires, le
serviteur lui répondait : Non, c’est maintenant que
tu m’en donnes, sinon j’en prendrai de force. Ainsi
les fils d’Éli offensaient gravement le Seigneur, car
ils traitaient sans respect les sacrifices qu’on lui of-
frait. » (1 Samuel 2:12-17, version Français courant)

Cette histoire est la description de l’esprit de rébel-


lion qui se manifeste dans l’Église et face aux pa-
rents. Il est intéressant de relever que le jeune en-
fant Samuel, futur prophète d’Israël, a grandi dans ce
contexte, mais n’a pas du tout eu la même attitude
que les fils d’Éli.

L’esprit d’Absalom

Absalom, fils du roi David, tue son demi-frère Amnon


et tente de prendre le pouvoir à son père. Son orgueil,
sa colère et son ambition ont causé sa chute. Après
s’être rebellé contre son père et avoir tenté de
prendre le pouvoir, il est tué au combat. Son attitude
peut se comprendre lorsqu’on lit 4 le contexte du viol
et de l’inceste et l’absence de réaction de David, ce-
pendant il n’est jamais justifiable de réagir à la vio-
lence par le meurtre !

Ce même esprit existe encore aujourd’hui dans des


familles, des entreprises ou même des églises. Il se
manifeste par celui qui renie son père naturel ou spi-
rituel ou son responsable. Il se croit capable et plus
doué pour faire les choses ; au lieu d’attendre, il va
donc essayer « par la force » de prendre la place du
père dont il refuse de reconnaître l’autorité.

Ne pas être d’accord est une chose, s’y opposer et al-


ler jusqu’à tuer en est une autre ! Si certains ne le font
pas de manière flagrante ou évidente, ils y réussissent

35
4. 2 Samuel 13.
Chapitre 2
très bien par des paroles, des mensonges, des pro-
cès, des magouilles financières ou des diffamations.

La rébellion se manifeste quand nous ne savons pas


attendre le temps de Dieu. Par impatience, par or-
gueil aussi, nous voulons faire les choses sans tenir
compte du contexte, de l’histoire, des autres et de
l’héritage spirituel.

L’esprit de rébellion inspiré et envoyé par le royaume


des ténèbres ne nous conduira jamais dans les béné-
dictions et l’onction du royaume de Dieu.

« Tous sont rebelles, tous sans exception sont cor-


rompus. Aucun n’agit comme il faut, pas même un
seul. » (Psaume 53:4, version Français courant) Cet
esprit revient constamment prendre avantage sur
le peuple d’Israël. Il n’est donc pas étonnant qu’au-
jourd’hui il fasse de même dans l’Église de Jésus.

Dieu doit alors envoyer ses prophètes pour dénon-


cer la présence de cet esprit parmi le peuple. Chaque
fois que j’ai fait face à cette puissance dans l’Église
lors d’un enseignement sur ce sujet, j’ai pu voir la
manifestation de sa puissance soit par le déni, soit
par des réactions et des désapprobations profondes.

Le traitement de la rébellion

Dans le livre du Deutéronome, la rébellion est traitée


d’une manière radicale, afin qu’elle ne prenne pas
racine dans la famille et le peuple. Cela démontre à
quel point le poison de cet esprit peut se transmettre
et infecter tout un peuple : « Si un homme a un fils
indocile et rebelle, n’écoutant ni la voix de son père,
ni la voix de sa mère, et ne leur obéissant pas même
après qu’ils l’ont châtié, le père et la mère le pren-
dront, et le mèneront vers les anciens de sa ville et

36
Les rebelles dans la Bible
à la porte du lieu qu’il habite. Ils diront aux anciens
de sa ville : Voici notre fils qui est indocile et rebelle,
qui n’écoute pas notre voix, et qui se livre à des ex-
cès et à l’ivrognerie. Et tous les hommes de sa ville le
lapideront, et il mourra. Tu ôteras ainsi le mal du mi-
lieu de toi, afin que tout Israël entende et craigne. »
(Deutéronome 21:18-21) Le terme « indocile » est
carar en hébreu. Il signifie « se rebeller, être obstiné,
être rebelle, être réfractaire, indomptable, se révol-
ter ». Cela donne un sens très fort à cette attitude, si
on pense par exemple au terme « indomptable ».

Nous lisons aussi ces mises en garde de Paul dans le


Nouveau Testament : « Car, si nous péchons volontai-
rement après avoir reçu la connaissance de la véri-
té, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais
une attente terrible du jugement et l’ardeur d’un feu
qui dévorera les rebelles. » (Hébreux 10:26-27) Dieu
va juger la rébellion ! Il n’aime pas cela. Il ne peut pas
travailler avec des personnes rebelles.

Le prophète Ésaïe proclame de la part du Seigneur


des promesses merveilleuses pour son peuple. S’ils
obéissent et mettent en pratique certains principes
de justice, il y aura une purification totale. Par contre,
si la rébellion domine, alors les conséquences seront
terribles et désastreuses.

L’Éternel le déclare : « Efforcez-vous de pratiquer le


bien, d’agir avec droiture, assistez l’opprimé, et dé-
fendez le droit de l’orphelin, plaidez la cause de la
veuve ! Venez et discutons ensemble, dit l’Éternel : si
vos péchés sont rouges comme de l’écarlate, ils de-
viendront aussi blancs que la neige. Oui, s’ils sont
rouges comme la pourpre, ils deviendront aussi
blancs que la laine. Si vous vous décidez à m’obéir,
vous mangerez les meilleurs produits du pays. Mais,
si vous refusez, si vous êtes rebelles, c’est l’épée qui
vous mangera. » (Ésaïe 1:17-20, Version Semeur)

37
Chapitre 3
Les
manifesta-
tions de
l’esprit de
rébellion
Les manifestations de l’esprit de rébellion
Cet esprit va se manifester dans les discussions sur
des sujets tels que l’éducation des enfants, ou alors
dans une contestation systématique, une opposition
manifeste face aux autorités, à la politique ou aux
lois. La personne réagira avec véhémence et force de
conviction contre tout ce qui donne un cadre et des
obligations : « Ce n’est pas normal », « Ce n’est pas
juste », « Je ne comprends pas », etc.

Parfois l’esprit se mettra dans une telle colère qu’il


sera difficile de contenir la personne. Même si vous
n’êtes pas celui qui a dit ou commis des choses mau-
vaises, vous subirez les assauts verbaux de cette
puissance méchante, qui désire détruire les relations
par cette personne. Je me souviens de la réaction de
plusieurs individus au moment où le gouvernement
suisse avait pris la décision de rendre le port de la
ceinture de sécurité obligatoire dans les voitures.
Il n’était désormais plus possible de rouler sans
boucler sa ceinture, sous peine d’amende. Les réac-
tions agressives fusaient de toutes parts : « En tout
cas, moi, je ne la mettrai jamais », « Ils ne vont quand
même pas m’obliger à m’attacher ! », etc. Pourtant
cette loi a été édictée pour notre bien et notre sécu-
rité, mais le fait d’être contraints à une chose mettait
en lumière cet esprit de rébellion. Depuis 1981, date
de l’entrée en vigueur de cette loi en Suisse, beau-
coup d’eau a coulé sous les ponts et la plus grande
majorité des conducteurs ne la contestent plus.
D’ailleurs, dans les nouveaux véhicules, il est même
impossible de rouler sans l’avoir bouclée !

Esprit révolutionnaire

C’est souvent avec rage, colère et ressentiment


que les révolutions se passent. Il y a presque tou-
jours des leaders animés d’un esprit rebelle qui ré-
sistent à l’autorité et se lèvent avec violence contre

41
Chapitre 3
un gouvernement, un dirigeant ou un patron. Par cet
exemple, je ne dis pas qu’il faut se soumettre à l’in-
justice, à la violence ou à l’abus de pouvoir, mais il
existe diverses manières de combattre cela. L’appel
à la mobilisation pacifique et courageuse du pas-
teur Martin Luther King Junior en est un exemple
connu. Toutefois, quand l’esprit de rébellion prend le
contrôle, la révolution dépasse les limites de l’atti-
tude demandée par Dieu dans nos relations avec au-
trui. Cet esprit nous poussera toujours au-delà des
barrières et des cadres et sera prêt à tuer pour obte-
nir ce qu’il veut. Le pire exemple est celui des chré-
tiens ultra-extrémistes qui sont allés jusqu’à tuer des
médecins pratiquant l’avortement. Si nous contes-
tons l’action de ces hommes en les tuant, nous ma-
nifestons exactement le même esprit de meurtre, et
cela n’a absolument plus aucun sens !

Esprit contestataire

Vous pouvez être animé d’un esprit qui conteste tou-


jours. Je connais des gens qui pratiquent cela cou-
ramment, comme un sport verbal, mais les causes
sont bien plus profondes. Ils ne peuvent pas écouter
une personne responsable, un patron, un parent, un
pasteur ou un responsable sans contester systéma-
tiquement son autorité. C’est plus fort qu’eux ; même
sans raison apparente, il faut contester et remettre
en question celui qui dirige ! Cela arrive même quand
le responsable a raison, qu’il est juste dans son atti-
tude et qu’il prend les bonnes décisions.

Par les médias, nous sommes souvent encouragés à


nous rebeller contre tout ! Cela va de l’école à la po-
litique, en passant par l’économie, la police et la so-
ciété en général. Les médias sociaux ont une force de
persuasion immense

42
Les manifestations de l’esprit de rébellion
Esprit d’opposition

Sans vraiment savoir pourquoi, la personne conteste


tout ce qui est proposé ou décidé. Elle ne supporte
pas les décisions prises par ses supérieurs, ses res-
ponsables ou son pasteur. Elle doit toujours réagir
et s’opposer aux choses, sans même avoir une rai-
son ou un argument ! Encore une fois, je fais la diffé-
rence entre un enfant qui apprend à s’affirmer et qui,
à l’âge de deux ou trois ans, dit régulièrement « non »
et un adulte qui s’oppose toujours à tout, même dans
des situations apparemment joyeuses et positives
telles que le sport, le jeu, les loisirs ou les vacances.

Esprit de suspicion

Certaines personnes sont toujours en train de se


demander s’il n’y a pas quelque chose de dissimu-
lé derrière ce que dit ou ce que fait quelqu’un. Elles
n’arrivent jamais à entendre simplement ce qui est
communiqué, il faut chercher l’agenda caché ! Cette
attitude fausse complètement les relations humaines
et empêche de créer de vrais partages dans la trans-
parence et l’honnêteté ; la personne se méfie, se met
en retrait et soupçonne constamment des intentions
mauvaises chez son interlocuteur. Il est vrai que le
cinéma est rempli de ce genre de personnages, même
des séries entières sont fondées sur cette manière
de se comporter dans les relations, et cela nous in-
fluence parfois malgré nous.

Des actions qui démontrent le cœur

« Ils affirment connaître Dieu, mais leurs ac-


tions prouvent le contraire. Ils sont détestables,
rebelles et incapables de faire aucune action
bonne. » (Tite 1:16, version Français courant)

43
Chapitre 3
Ce texte est vraiment fort pour décrire la réalité d’un
certain nombre de personnes qu’on trouve jusque
dans l’église. Ces gens se disent même chrétiens,
pourtant leur attitude et leurs actions sont conduites
par un esprit de rébellion qui les pousse dans des ma-
nières d’agir très éloignées des exigences bibliques.

La rébellion est l’opposé de la soumission

Israël, peuple choisi par Dieu, a été appelé à faire


un choix d’adoration et de soumission envers ce
Dieu unique. Dans de nombreux textes, le Seigneur
appelle clairement ses enfants à prendre une déci-
sion claire, sans compromis et dans la soumission
à ses plans. Cela commence dès la sortie d’Égypte
et durant la période de l’Ancien Testament. Ce fon-
dement d’obéissance reste bien sûr valable dans le
Nouveau Testament.

« Mais nos pères se livrèrent à l’orgueil et raidirent


leur cou. Ils n’écoutèrent point tes commandements,
ils refusèrent d’obéir, et ils mirent en oubli les mer-
veilles que tu avais faites en leur faveur. Ils raidirent
leur cou ; et, dans leur rébellion, ils se donnèrent
un chef pour retourner à leur servitude. Mais toi, tu
es un Dieu prêt à pardonner, compatissant et misé-
ricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et tu
ne les abandonnas pas. » (Néhémie 9:16-17, version
Nouvelle édition de Genève) L’expression « raidirent
leur cou » veut bien dire que le rebelle ne plie pas.
Le terme « rébellion » signifie, selon le dictionnaire,
« désobéissance, révolte, obstination, opposition
obstinée à la volonté divine, indocilité. Contester
l’autorité, les leaders ou les responsables. » Dieu fait
face à cela depuis longtemps et il doit le dire d’une
manière affirmée par la bouche de ses prophètes
dans l’Ancien Testament déjà. Nous retrouvons ces
deux notions notamment dans les versets suivants :

44
Les manifestations de l’esprit de rébellion
• « Car je connais ton esprit de rébellion et la rai-
deur de ton cou. Si vous êtes rebelles contre l’Éter-
nel pendant que je suis encore vivant au milieu de
vous, combien plus le serez-vous après ma mort ! »
(Deutéronome 31:27)

• « Il m’a dit : Fils de l’homme, je t’envoie vers les Is-


raélites, vers des nations rebelles qui se sont rebel-
lées contre moi. Eux et leurs ancêtres se sont ré-
voltés contre moi jusqu’à aujourd’hui. Ce sont des
enfants à la tête dure et au cœur endurci. Je t’envoie
vers eux et tu leur diras : Voici ce que dit le Seigneur,
l’Éternel. Qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas
– en effet, c’est une communauté de rebelles – ils
sauront ainsi qu’il y a un prophète au milieu d’eux. »
(Ézéchiel 2:3-5, version Segond 21)

Ici, la « tête dure » (certaines traductions écrivent


« le front dur ») fait référence à quelqu’un d’obsti-
né et de têtu, et le « cœur endurci », expression que
nous retrouvons plusieurs fois dans la Bible, trace le
portrait d’une personne sans pitié et plus déterminée
que jamais.

Le Seigneur connaît bien l’attitude rebelle de son


peuple, car il y a été confronté déjà plusieurs fois
(bien sûr que ce n’est pas bien différent dans l’Église,
peuple de Dieu, aujourd’hui !) et il envoie des pro-
phètes pour nous parler et pour nous rendre toujours
conscients de sa présence et de sa parole pour nous.
Il désire que nous changions d’attitude et que nous
puissions l’écouter !

Heureusement que nous avons toujours la Bible


qui nous parle et nous met en garde aujourd’hui ! Il
existe également des prophètes vivants qui la pro-
clament et l’annoncent autour de nous. Toutefois,
dans le même temps, l’ennemi, ne supportant pas
que la vérité soit proclamée avec autorité et vérité,

45
Chapitre 3
sème aussi le trouble et la confusion. Il existe donc
également aujourd’hui au milieu de l’église des « pro-
phètes » autoproclamés qui agissent avec un esprit
de rébellion terrible. Aussi, même si certaines paroles
sont justes, malheureusement ils communiquent et
encouragent sans s’en rendre compte un fort esprit
de rébellion à se manifester dans l’église et contre
l’église. C’est tout à fait contre-productif pour le
royaume de Dieu. Que le Seigneur nous garde de nous
laisser séduire et de nous comporter de la sorte !

« Que personne ne vous séduise par de vains dis-


cours ; car c’est à cause de ces choses que la co-
lère de Dieu vient sur les fils de la rébellion. N’ayez
donc aucune part avec eux. » (Éphésiens 5:6-7)
L’expression « les fils de la rébellion » est d’abord
un trait marquant de l’identité personnelle, mais
c’est quand même très fort ! Cela pourrait signi-
fier que cet esprit se transmet par les générations.
La rébellion chez une personne ouvre la porte au
même esprit chez les enfants et les petits-enfants.
N’avez-vous pas constaté que les mauvais traits de
caractère se transmettent de père en fils ? Il en est
de même des esprits mauvais.

Cet esprit mauvais vient du diable lui-même ! : « Tu di-


sais en ton cœur : Je monterai au ciel, j’élèverai mon
trône au-dessus des étoiles de Dieu; je m’assiérai sur
la montagne de l’assemblée, à l’extrémité du septen-
trion; je monterai sur le sommet des nues, je serai
semblable au Très-Haut. » (Ésaïe 14:13, version Nou-
velle édition de Genève)

Satan est foncièrement rebelle, c’est ce qui a causé


sa chute et qui l’a fait s’éloigner de la présence de
Dieu. Il va automatiquement chercher à transmettre
sa nature à tous ceux qu’il souhaite influencer et
éloigner des plans de Dieu.

46
Les manifestations de l’esprit de rébellion
Dans toutes les armées du monde, on travaille
contre cet état d’esprit pour préparer un bon soldat.
Les adjudants et divers instructeurs cherchent à
casser toute forme de rébellion et former une sou-
mission aveugle au chef. C’est souvent fait d’une
manière extrême, mais cela permet de pouvoir éviter
toute contestation et fuite dans des moments cru-
ciaux du combat.

Toute la formation militaire passe coûte que coûte


par l’obéissance, même parfois sans comprendre le
but ! Notre problème ou celui du soldat est celui-ci :
« Mais pourquoi ?! » Nous voulons comprendre, ana-
lyser, discuter avant d’obéir. Pourtant l’important,
dans une armée qui se veut victorieuse, est d’avoir
non seulement de bons chefs, mais aussi et surtout
de bons soldats…

La rébellion peut être intérieure et cachée, néan-


moins elle se révèle toujours dans certaines situa-
tions. Cet exemple nous le démontre : un instituteur
dit à ses élèves de s’asseoir en classe, cependant
l’un d’eux reste debout. Après plusieurs tentatives in-
fructueuses, le professeur se fâche et menace l’élève
d’une sévère punition s’il ne s’assied pas ! Alors l’en-
fant s’assied et répond avec beaucoup d’aplomb à
son maître : « Je suis assis, mais dans mon cœur je
suis debout ! »

La rébellion ouvre la porte à la haine, au ressen-


timent, à la colère et à l’amertume. C’est souvent
comme un enchaînement spirituel négatif.

De quoi ou de qui vient la rébellion ?

Elle peut venir de plusieurs manières, souvent par les


modèles et les gens qu’on idéalise, par exemple par un
professeur ou par un ami. Ces semences de rébellion

47
Chapitre 3
peuvent être relayées et fréquemment encouragées
par les idées véhiculées par des musiques ou des pa-
roles de certaines chansons, et encore par des films
défendant des mondes où la rébellion est validée,
reconnue d’une manière positive. C’est l’esprit du
monde qui se déguise sous cette forme comme une
revendication naturelle, nécessaire même. Les re-
belles sont mis en avant, la rébellion devient « cool ».
La marque de vêtements « Rebel », qui remporte
un franc succès, permet aujourd’hui d’afficher ce
message, comme une prise de position, sur des
t-shirts ou des vestes et des personnes les portent
avec enthousiasme.

En fait, c’est dans le cœur de l’homme sans Dieu


qu’existe le désir de se rebeller ; cela fait partie de
sa nature charnelle. Il existe de nombreux groupes ou
associations qui sont motivés et inspirés uniquement
par cette manière de se comporter et de réagir. « Nous
sommes des rebelles et nous l’assumons. » Rebelles
contre la société, l’État, le gouvernement, les institu-
tions et bien sûr contre l’église et contre toute forme
de religion. Quand on lit simplement les noms de cer-
tains mouvements, on n’est pas étonné de leurs at-
titudes et de leurs choix de destruction. Il y a dans
leurs noms, qui est leur identité, des mots tels que
rébellion, casseurs, insoumise, extinction, hooligan,
revendication… Je suis sûr que vous connaissez plu-
sieurs de ces groupes, dont je ne citerai pas les noms.

Une grande part du mouvement de la musique rock


moderne depuis les années 1970 est fondée sur la
rébellion. Les musiciens et les chanteurs de nom-
breux groupes étaient eux-mêmes rebelles à leurs
parents, aux autorités et au gouvernement. Ils ont
surfé sur cette vague et ont connu un immense suc-
cès en ralliant des foules attirées par cette attitude.
Ils ont cherché à transmettre à toute une génération
le rêve d’une liberté totale, mais souvent fondée sur

48
Les manifestations de l’esprit de rébellion
le rejet de toute forme d’autorité : parents, école, ar-
mée, État, etc. Ce qui est pourtant étonnant, c’est de
constater que les membres de l’un des groupes phare
de la musique rock de ces années, les Rolling Stones,
aient décidé de placer leurs enfants dans des écoles
privées, parce qu’ils souhaitaient qu’ils soient bien
tenus et cadrés par des professeurs. Les parents re-
belles ne supportent pas d’avoir des enfants insou-
mis ; quel paradoxe!

Un enfant commence à se rebeller dans son attitude


envers ses parents quand le « non » d’affirmation se
transforme en un « non » d’opposition systématique
et glisse vers une désobéissance chronique.

Aimez-vous les enfants qui désobéissent constam-


ment ? Comment réagissez-vous pour les amener à
changer ?

Que faire avec des personnalités rebelles qui


changent le climat d’une classe d’école, d’une équipe
sportive ou d’un pays ?

La rébellion ouvre une porte à d’autres esprits mau-


vais et la personne devient généralement ingérable
dans les conflits ou les décisions à prendre.

La rébellion se manifeste par l’orgueil

Notre résistance face à l’ennemi dépend directement


et d’abord de notre humilité et de notre obéissance
par la soumission à l’Éternel : « Dieu s’oppose aux
orgueilleux mais il fait grâce aux humbles. Soumet-
tez-vous donc à Dieu, résistez au diable et il fuira loin
de vous. » (Jacques 4:6-7, version Segond 21) Notre
autorité ne vient donc pas de nous, mais bien de ce-
lui qui est au-dessus de nous. L’ennemi ne tremble
pas devant nous, mais devant celui qui vit en nous.

49
Chapitre 3
Nous avons besoin d’une détermination toujours plus
ferme dans notre position spirituelle, car la neutrali-
té n’existe pas dans ce domaine. C’est d’autant plus
valable pour nous, les Suisses, car notre ADN culturel
nous pousse à rester neutres au niveau international
et politique et parfois aussi au niveau spirituel.

Depuis les événements de Mai 68 en France, un es-


prit rebelle s’est répandu, celui de la révolution
contestatrice violente vis-à-vis de toute institution
et autorité. Cela se manifeste souvent par le dé-
sir de vouloir faire grève et détruire. Cela conduit
à diverses formes de destruction tant morales que
spirituelles.

Chez les chrétiens, cela se manifeste par différentes


formes. Beaucoup veulent changer la vie de l’église.
C’est vrai, elle a besoin d’évoluer et de se renouve-
ler, d’être restaurée, réformée et « dépoussiérée »,
mais souvent ils ne s’y prennent pas de la bonne ma-
nière. Ils quittent la communauté en voulant bâtir une
« meilleure » église, mais cet esprit de rébellion finit
par se retourner contre eux et des années plus tard
ils deviennent victimes de la propre rébellion de leurs
membres. Si une église se construit avec la présence
de cet esprit, ce dernier agit alors librement et conti-
nue son œuvre de destruction et de division.

J’ai connu des groupes de maison ou des cellules


de prière qui, sans s’en rendre compte, animaient
leurs rencontres dans cet état d’esprit. Ils passaient
beaucoup de temps à corriger ce que ne faisait pas
l’église ou le pasteur et s’érigeaient en « gardiens
du temple et de la vérité ». Les seuls fruits de ces
groupes ont été de donner naissance à d’autres per-
sonnes remplies d’orgueil et d’insoumission. Plu-
sieurs ont même laissé tomber l’église et ensuite la foi
en Dieu. Si un groupe ne peut pas se connecter à une
structure par des relations saines et du respect, il y

50
Les manifestations de l’esprit de rébellion
a un réel problème et nous devons le mettre en garde
face à une démarche orgueilleuse qui pourrait même
devenir sectaire.

Nous avons tous connu des personnes qui, à cause


de l’orgueil, pensent mieux savoir que les autres.
Cela se remarque beaucoup dans les relations entre
les générations. Que ce soit dans l’église, au sein de
la famille ou au travail, certaines peinent à écouter
et à suivre les conseils des plus expérimentés ou an-
ciens. (Cela ne signifie pas que les personnes plus
âgées font tout juste et ont toujours raison.) Cette
attitude correspond à un besoin naturel de se posi-
tionner dans « sa » génération ; toutefois, elle peut
persister sous la forme d’une réaction forte et sys-
tématique à tout ce qui est « vieux ». C’est sur ce ter-
rain que se manifeste alors l’esprit de rébellion, fruit
d’un orgueil démesuré résistant à l’expérience ou à
la sagesse des anciens.

Une autre forme est le mysticisme fondé sur « Dieu


m’a dit ! ». Il existe un esprit « prophétique » qui n’est
« soumis » à personne ! Il se croit et se prétend seul
au monde pour comprendre et recevoir la pensée de
Dieu. On se met à proclamer des choses selon notre
idée et notre volonté et on rejette et confronte tous
ceux qui sont contre notre parole. Pourtant la Bible
dit clairement que « les esprits des prophètes sont
soumis aux prophètes » (1 Corinthiens 14:32). Le
mot original en grec dans ce texte est hupotasso ;
il signifie « disposer sous, se soumettre, obéir à, se
mettre en soumission, se soumettre au contrôle de
quelqu’un ». La meilleure manière de combattre cet
esprit est de choisir de se soumettre volontairement
à quelqu’un.

51
Chapitre 4
La
soumission
La soumission
Dieu a choisi de déléguer son autorité

Dieu est libre de ses choix et de ses actes, mais il a


choisi de partager et de donner beaucoup à l’homme.
C’est un immense cadeau que de saisir que notre
Seigneur nous délègue des pouvoirs et de l’autorité !
Cependant, connaissant la puissance et l’abondance
de ses cadeaux, il ne peut pas simplement donner
n’importe comment et à n’importe qui. Il a besoin
de s’assurer de notre engagement envers lui. Il dé-
lègue une partie de son pouvoir à l’homme et désire
que ce dernier le représente sur terre. Quel privilège,
mais aussi quelle responsabilité, car il faut beaucoup
de sagesse pour exercer l’autorité correctement ! Si
vous me permettez la comparaison, essayez d’imagi-
ner un patron très riche et ayant une grande multi-
nationale à gérer. À qui va-t-il déléguer son autorité
en priorité ? Sûrement pas à des rebelles et à des in-
soumis, mais bien plutôt à des personnes dignes de
confiance et fidèles dans les petites choses.

« Celui qui est fidèle dans les petites choses est aus-
si fidèle dans les grandes ; celui qui est malhonnête
dans les petites choses est aussi malhonnête dans
les grandes. » (Luc 16:10, version Segond 21)

Nous devons tous nous soumettre au Seigneur

Se soumettre au Seigneur, c’est vivre en toute sé-


curité, car notre Père protège ses enfants. La sou-
mission au Seigneur est source de vie, elle permet
d’éviter des erreurs mortelles (cf. Proverbe 14:26-27).
En fait, la soumission à Dieu est vitale, précieuse et
nous protège…

Ce terme est bien mal compris aujourd’hui et sur-


tout fort mal communiqué en général. Il est souvent
perçu de manière abusive, car partagé par des gens

55
Chapitre 4
qui sont dans un certain obscurantisme et dans une
vision archaïque du monde. Il est également utilisé
par diverses religions pour profiter et abuser des hu-
mains et leur faire croire en un Dieu qui profite de
sa position pour dominer, contrôler, voire détruire.
Pourtant il s’agit bien d’un terme biblique impor-
tant et l’ennemi ne l’aime pas du tout. Connaissant
la puissance de cette soumission juste et volontaire
à un Dieu bon, notre adversaire cherche à tout prix à
ce qu’elle soit mal utilisée et mal comprise, afin que
les hommes la rejettent, n’en tiennent pas compte et
n’en comprennent pas le sens et la force.

Le terme original dans la Bible, hupotasso5, signifie


« être soumis, se soumettre, obéir à, déférence, s’as-
sujettir ». Ce mot, dans le sens militaire grec, veut
dire « placer (des divisions de troupes) d’une manière
militaire, sous le commandement d’un chef ». Dans
un sens non militaire, il y a « une attitude volontaire
de donner, de coopérer, d’assumer des responsabili-
tés, de porter une charge ».

La soumission par obéissance est un choix conscient


et volontaire de notre part. Ce n’est pas un esprit
imposé par une personne qui serait au-dessus de
nous dans la hiérarchie, un patron, un chef, un père,
un responsable ou autre. Je choisis à qui je me sou-
mets et, de cette manière, je me place sous l’autori-
té et la protection du Seigneur ou de ces personnes.
Dieu a établi autour de nous des responsables et des
personnes de bon conseil et d’expérience que nous
pouvons écouter. Nous avons tous, dans nos églises,
des responsables, des anciens, des prophètes ou des
pasteurs placés par Dieu à nos côtés ; c’est une occa-
sion pour nous de pratiquer la soumission par notre
acceptation et notre respect d’une autorité voulue
et établie par Dieu. Celle-ci doit aussi témoigner par

5. D’après Strong.

56
La soumission
ses actes et ses paroles de cette vocation, avec res-
pect dans l’obéissance et la soumission à Dieu, bien
évidemment ! Même après des années d’expérience
dans la louange et la prière, je me soumets encore à
des leaders qui ont plus d’expérience et de maturité
que moi. Même si certaines de mes capacités sont
supérieures dans quelque domaine ou si l’expérience
acquise me permet de revendiquer quelque chose, je
reste soumis, attentif et à l’écoute de leur sagesse,
de leur discernement et de leur autorité. Cela permet
une très grande sécurité, de même que beaucoup de
liberté et de confiance pour accomplir ce que nous
sommes appelés à faire.

« Seigneur notre Dieu, d’autres maîtres que toi ont


dominé sur nous, mais tu es le seul auquel nous vou-
lions penser. » (Ésaïe 26:13, version Français courant)
Comme Israël, nous avons le choix. Souvent nous
avons testé divers maîtres qui nous ont contrôlés et
nous avons vite compris lequel choisir. Même si notre
Dieu est exigeant, il est nettement meilleur et plus
juste que tous les autres dominations, autorités ou
dieux de ce monde.

Si nous choisissons d’obéir à un seul maître, nous


serons gardés de nous laisser dominer par d’autres
puissances. Si nous comparons une vie sous la dic-
tature, sous le contrôle de certains mauvais maîtres
à une vie placée sous l’autorité du Dieu de la Bible,
alors nous serions bien sages et sensés de choisir
d’obéir à celui qui est le plus juste et rempli de bon-
té, notre Père ! Et c’est le cas ; Dieu nous a donné le
libre choix de nous soumettre à qui nous voulons. Il
ne nous impose pas son autorité.

En fait, l’ennemi est comme un lion qui rode et


cherche à prendre avantage de toute situation d’in-
soumission, afin de nous rendre esclaves de cet es-
prit de rébellion, de colère et de révolte et ainsi de

57
Chapitre 4
nous éloigner de Dieu par des mauvaises paroles,
attitudes ou réactions.

Le fait de nous soumettre à Dieu est un choix. Le


Seigneur désire que nous lui soyons soumis, sinon
il ne pourra pas nous employer au service de son
Royaume. Il ne pourra rien faire par nous si nous res-
tons rebelles à sa parole et à ses plans.

« Obéissez à vos responsables et soyez-leur sou-


mis. Ils veillent sur vous parce qu’ils devront rendre
des comptes à Dieu. Alors, si vous obéissez, ils fe-
ront leur travail avec joie. Sinon, ils le feront en se
plaignant, et vous n’y gagnerez rien. » (Hébreux 13:17,
version Français courant)

Ce texte est très clair quant à la soumission dans


les relations d’église. Ce n’est pas toujours facile,
car il est bien plus aisé de critiquer et de condam-
ner ceux qui dirigent. Néanmoins, si vous commencez
à prendre des responsabilités et avez une position
de responsable, vous allez vite comprendre l’impor-
tance de l’obéissance pour ceux qui sont sous votre
responsabilité. Si ce n’est pas le cas, alors il y aura
des conflits permanents, des remises en question sur
chaque détail et des discussions sans fin. Je ne va-
lide bien entendu pas ici les situations relationnelles
avec de l’abus d’autorité et du contrôle. La soumis-
sion n’est pas à sens unique, seulement dans l’ordre
humain hiérarchique. Elle doit se vivre dans tous les
sens des relations humaines. Toutes les personnes
que je connais et qui ont une autorité reconnue et
bien établie sont soumises à d’autres personnes.
Les responsables abusifs que j’ai connus ou côtoyés
étaient toujours eux-mêmes insoumis !

« Soumettez-vous les uns aux autres à cause du res-


pect que vous avez pour le Christ. » (Éphésiens 5:21,
version Français courant).

58
La soumission
Nous apprenons déjà la
soumission dans l’adoration

Chaque fois que nous adorons Dieu, ce principe de-


vrait nous être rappelé : je me prosterne devant le Roi
des rois, le Seigneur des seigneurs, celui qui a toute
autorité sur le monde, et je me soumets encore à lui.
Je laisse tomber mon esprit d’indépendance, je choi-
sis la dépendance et la soumission ; c’est parfois dif-
ficile, mais c’est indispensable. Une adoration sans
une obéissance et une consécration totales perd
vraiment son sens et sa valeur.

« Seigneur montre-moi quel chemin je dois suivre,


je veux vivre en te restant fidèle ; mets en moi cette
seule préoccupation, rester soumis à ton autorité. »
(Psaume 86:11, version Français courant)

Quand je l’adore vraiment, je renonce à moi-même,


je l’écoute, je le laisse faire. Ne le chantons-nous
d’ailleurs pas souvent dans diverses paroles de nos
chants de louange ? Ce faisant, soit nous croyons à
ce que nous chantons, soit nous devenons des men-
teurs religieux ! Voici quelques exemples : « Je sou-
mets ma volonté », « Je te donne tout », « Entre tes
mains, j’abandonne tout », « Ma vie entière t’appar-
tient », etc.

Honorer ses parents

« Honore ton père et ta mère, comme l’Éternel, ton


Dieu, te l’a ordonné, afin que tes jours se prolongent
et que tu sois heureux dans le pays que l’Éternel, ton
Dieu, te donne. » (Deutéronome 5:16) « Honorer » si-
gnifie « manifester du respect pour ». C’est une at-
titude respectueuse qui nous permet de leur rendre
l’honneur qu’ils méritent.

59
Chapitre 4
Par l’honneur, nous réagissons exactement à l’in-
verse de la rébellion. Même si tout n’est pas rose
dans nos relations familiales, même si nos parents
n’ont pas agi correctement (selon nos critères ou
pas !), nous sommes invités à les honorer. C’est le
seul commandement avec deux promesses qui lui
sont liées. C’est une magnifique assurance de bé-
nédiction pour nous : « Nos jours seront prolongés et
nous serons heureux ! » C’est aussi valable envers les
parents spirituels qui nous ont enseigné les fonde-
ments de la foi.

La rébellion est un frein et un obstacle à l’œuvre de


Dieu. Satan l’utilise pour freiner l’Église. Cet esprit
doit être démasqué et chassé.

La maxime : « Ni Dieu ni maître ! » est incompatible


avec l’avance du Royaume. Dans une armée, la clé
est l’obéissance au chef, en l’occurrence « l’Éternel
des armées » !

Soumis à toute autorité

Les principes de Dieu sont aussi valables par rap-


port à nos gouvernements et aux autorités non chré-
tiennes. Ces textes de Pierre, de Paul et de Matthieu
sont très parlants à ce sujet :

• « Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute auto-


rité établie parmi les hommes, soit au roi comme
souverain, soit aux gouverneurs comme envoyés
par lui pour punir les malfaiteurs et pour approuver
les gens de bien. Car c’est la volonté de Dieu qu’en
pratiquant le bien vous réduisiez au silence les
hommes ignorants et insensés, étant libres, sans
faire de la liberté un voile qui couvre la méchanceté,
mais agissant comme des serviteurs de Dieu. Hono-
rez tout le monde ; aimez les frères ; craignez Dieu ;

60
La soumission
honorez le roi. Serviteurs, soyez soumis en toute
crainte à vos maîtres, non seulement à ceux qui
sont bons et doux, mais aussi à ceux qui sont d’un
caractère difficile. Car c’est une grâce de suppor-
ter des afflictions par motif de conscience envers
Dieu, quand on souffre injustement. En effet, quelle
gloire y a-t-il à supporter de mauvais traitements
pour avoir commis des fautes ? Mais si vous suppor-
tez la souffrance lorsque vous faites ce qui est bien,
c’est une grâce devant Dieu. » (1 Pierre 2:13-20,
version Nouvelle édition de Genève)

• « Chacun doit se soumettre aux autorités qui


exercent le pouvoir. Car toute autorité vient de
Dieu ; celles qui existent ont été établies par lui.
Ainsi, celui qui s’oppose à l’autorité s’oppose à
l’ordre voulu par Dieu. Ceux qui s’y opposent atti-
reront le jugement sur eux-mêmes. En effet, les ma-
gistrats ne sont pas à craindre par ceux qui font le
bien, mais par ceux qui font le mal. Désires-tu ne
pas avoir à craindre l’autorité ? Alors, fais le bien
et tu recevras des éloges, car elle est au service
de Dieu pour t’encourager à bien faire. Mais si tu
fais le mal, crains-la ! Car ce n’est pas pour rien
qu’elle a le pouvoir de punir : elle est au service
de Dieu pour montrer sa colère contre celui qui
agit mal. C’est pourquoi il est nécessaire de se
soumettre aux autorités, non seulement pour évi-
ter la colère de Dieu, mais encore par devoir de
conscience. C’est aussi pourquoi vous payez des
impôts, car ceux qui les perçoivent sont au service
de Dieu pour accomplir soigneusement cette tâche.
Payez à chacun ce que vous lui devez : payez l’impôt
à qui vous le devez et la taxe à qui vous la devez ;
montrez du respect à qui vous le devez et honorez
celui à qui l’honneur est dû. » (Romains 13:1-6, ver-
sion Français courant)

61
Chapitre 4
• « Dis-nous donc ce qu’il t’en semble : est-il permis,
ou non, de payer le tribut à César ? Jésus, connais-
sant leur méchanceté, répondit : Pourquoi me ten-
tez-vous, hypocrites ? Montrez-moi la monnaie avec
laquelle on paie le tribut. Et ils lui présentèrent un
denier. Il leur demanda : De qui sont cette effigie
et cette inscription ? De César, lui répondirent-ils.
Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à Cé-
sar, et à Dieu ce qui est à Dieu. » (Matthieu 22:17-21)

En tant que chrétiens, nous avons souvent une ré-


flexion qui est faussée et qui pourrait être prise
comme une excuse: « Puisque le gouvernement n’est
pas soumis à Dieu, je me soumets seulement à Dieu ! »
Jésus nous enseigne que nous devons respecter les
autorités qui sont placées au-dessus de nous par lui.

« Au moment où Jésus entrait dans Capernaüm, un


capitaine romain s’approcha et lui demanda son aide
en ces termes : Maître, mon serviteur est couché à la
maison, il est paralysé et souffre terriblement. Jé-
sus lui dit : J’y vais et je le guérirai. Mais le capitaine
répondit : Maître, je ne suis pas digne que tu entres
dans ma maison. Mais il suffit que tu dises un mot et
mon serviteur sera guéri. Je suis moi-même soumis à
mes supérieurs et j’ai des soldats sous mes ordres.
Si je dis à l’un : Va !, il va ; si je dis à un autre : Viens !, il
vient ; et si je dis à mon serviteur : Fais ceci !, il le fait.
Quand Jésus entendit ces mots, il fut dans l’admira-
tion et dit à ceux qui le suivaient : Je vous le déclare,
c’est la vérité : je n’ai trouvé pas une telle foi en Is-
raël. » (Matthieu 8:5-10, version Français courant)
Jésus félicite ce capitaine romain de sa compréhen-
sion des choses. Sa soumission lui donne une foi in-
croyable et permet la guérison de son fils !

Nous pouvons apprendre de nombreux principes


indispensables dans le combat spirituel grâce à
cette histoire. L’onction de guérison qui était sur

62
La soumission
Jésus a été transmise directement sur le fils de cet
homme, par sa soumission à l’autorité de Christ et de
sa foi en lui.

Notre exemple est Jésus

Jésus a manifesté et exercé une autorité de servi-


teur-intercesseur.

Il sert ses propres disciples. On le voit leur laver les


pieds avec humilité : « Ensuite il versa de l’eau dans
un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples,
et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. »
(Jean 13:5)

Au cours de tout son ministère sur terre, Jésus gué-


rit, bénit, aide, soutient, encourage, touche, prie et
exerce la compassion, et tout cela avec toujours
beaucoup d’humilité. Il est soumis aux autorités ci-
viles, mais pas aux esprits mauvais. Son autorité
ne vient pas de la force physique, mais uniquement
du respect, de l’amour et de l’obéissance à Dieu…

63
Chapitre 5
Signes de
rébellion
Signes de rébellion
Certains signes ou manifestations de la rébellion

Il existe certains signes que nous pouvons repérer


dans les attitudes ou les paroles d’une personne
tourmentée par un esprit de rébellion, notamment :

• Lorsqu’elle pense de cette manière avec ce genre


de réflexions : « Je suis la meilleure », « Je sais
mieux que les autres », « Je connais déjà », « Je suis
déjà arrivée », « Je n’ai pas besoin de me remettre
en question ou de changer », « De toute façon, je
fais ce que je veux, comme je veux », « Ni dieu ni
maître », « Qui c’est, celui-là ? » ou : « Pourquoi me
dit-il ce que je dois faire ? »

• Quand elle est dans l’impossibilité d’écouter ses


parents, son mari, sa femme et même son pasteur
ou ses anciens : « Mais pour qui se prennent-ils ? »

• Lorsqu’elle arrive même à prendre la place de Dieu


en proclamant à sa place: « Mais, moi, je pense que
Dieu… je crois que Dieu… Dieu m’a dit ceci ou m’a
dit cela ! »

Notre attitude juste face à cela

« Mais je t’ai avoué ma faute, je ne t’ai pas caché mes


torts. Je me suis dit : Je suis rebelle au Seigneur, je
dois le reconnaître devant lui. Et toi, tu m’as déchar-
gé de ma faute. » (Psaume 32:5) Ce psaume, qui parle
du pardon et du fait de confesser ses fautes, est très
important. C’est une réalité indispensable pour tout
chrétien dans sa vie et dans sa relation avec Dieu.

Le psalmiste confesse qu’il a besoin de reconnaître


sa rébellion, afin d’être déchargé, libéré et pardonné.
Souvent, ce qui résiste par rapport à nos fautes, à nos
erreurs, est cet esprit de rébellion qui est en nous.

67
Chapitre 5
L’histoire nous le confirme

De nombreuses personnes membres d’église, respon-


sables de louange, anciens, pasteurs ou même des
orateurs en vue ont perdu leur onction et leur minis-
tère à cause de leur rébellion. Des leaders influents,
des personnes ayant des charismes incroyables
ou des orateurs talentueux n’ont pas accepté d’être
conseillés, corrigés ou repris par des pères spiri-
tuels. Ils ont préféré s’entêter dans leur vision et leur
compréhension de la vie spirituelle. Même s’il y a eu
à un moment donné du succès à un certain niveau, la
plus grande partie d’entre eux ont malheureusement
mal fini, soit au niveau spirituel, soit au niveau fami-
lial, soit au niveau personnel. Cela m’attriste de voir
des hommes appelés par Dieu perdre tout ce qu’ils
ont acquis durant des années, mais c’est une réalité
dont nous devons prendre conscience.

L’équation est simple : une personne rebelle se place


sous l’autorité de Satan par sa rébellion. Cela signifie
qu’elle ne se soumet plus à Dieu.

Soyons donc vigilants pour ne pas laisser entrer de


rébellion dans notre cœur. Cela commence par des
attitudes, des réactions, puis cela devient comme
une seconde nature…

En réalité, la rébellion nous fait du mal et en fait en-


suite parfois à ceux qui nous entourent.

Même si vous avez subi des abus d’autorité, que


ce soit dans la famille, au travail, à l’école ou à
l’église, cela ne change rien au principe biblique.
Dieu nous demande de vivre des relations saines
dans le respect des autorités et de l’obéissance
déférente, humble.

68
Signes de rébellion
Une chose qui nous aidera dans ce domaine est
d’avoir toujours quelqu’un pouvant nous conseiller,
nous reprendre parfois et surtout nous dire « non » !
Cette mise en garde devrait nous aider à ne pas nous
croire arrivés et penser avoir tout compris. Dieu a
placé autour de nous des pasteurs, des pères spiri-
tuels et des amis pour nous aider.

Afin de vous assurer de cette question, prenez deux


minutes pour chercher le nom de deux personnes
proches que vous respectez assez pour écouter
leurs conseils et être prêts à entendre un « non »
de leur part. Si aucun nom ne vous vient rapidement,
c’est que vous êtes seul et que, du coup, vous êtes
en danger ! Cherchez alors à vous approcher d’autres
personnes qui peuvent vous aider et vous soutenir
dans votre vie.

Expérience

J’ai constaté, dans l’exercice du ministère de déli-


vrance face à cet esprit, que ce ne sont pas forcé-
ment les personnes qui semblent les plus rebelles qui
réagissent le plus. Il se trouve des rebelles notoires
dans chaque église que nous repérons facilement
à leur apparence, à leurs attitudes ou à leurs réac-
tions connues. Il existe toutefois aussi des gens qui
paraissent très dociles et doux, mais qui sont tour-
mentés par la rébellion. Lors d’une réunion publique
où j’ai enseigné sur ce sujet et fait face à ces puis-
sances avec une prière d’autorité, j’ai constaté des
réactions fortes et reçu le témoignage de personnes
apparemment très calmes et douces qu’elles avaient
tout à coup compris que de la rébellion se cachait
bien profondément en elles.

69
Chapitre 5
Qui en a besoin ?

Le premier réflexe, en lisant ce qui précède, serait de


penser à une personne de notre entourage présen-
tant les symptômes décrits dans ce fascicule. Il est
facile de penser à des gens ayant vraiment besoin
d’être libérés de cet esprit. Toutefois notre première
responsabilité est de voir si, en nous, il n’y aurait
pas des réactions et des attitudes qui sont aussi des
signes de rébellion. Nous devons d’abord nous exa-
miner personnellement au crible de la Parole. Nous
avons peut-être besoin de prière dans ce domaine.
Même sans être un rebelle invétéré, il se peut que
certains secteurs nous touchent dans nos relations
et nous poussent à réagir, inspirés par cet esprit
mauvais, qu’il s’agisse des domaines professionnel,
familial ou ecclésial.

En tant que parents, enseignants, pasteurs ou res-


ponsables, nous avons tous déjà été confrontés à des
réactions, à des attitudes de rébellion. Nous avons
également tous essayé d’y résister avec nos ou-
tils, par exemple par une parole douce et calme, par
une écoute attentive, par une prière intérieure,
par une accolade ou en laissant passer simple-
ment l’orage… Nous faisons tous sûrement la même
constatation : la rébellion profonde persiste dans
cette personne, elle est toujours là et attend seu-
lement une nouvelle occasion de se manifester.
Puisque nous parlons de dimensions spirituelles, il
me semble évident de devoir traiter la chose de ma-
nière spirituelle en la considérant telle qu’elle est,
c’est-à-dire un esprit mauvais. Dans ce cas, nous
appliquons la méthode de Jésus qui est de chasser
les mauvais esprits. Nous constatons la présence
de la rébellion chez une personne d’une manière
évidente à cause de ses attitudes ou de ses pa-
roles. Alors, en accord avec elle, nous lui expliquons
le principe et lui proposons de s’en débarrasser.

70
Signes de rébellion
Puis, par une prière d’autorité, au nom de Jésus nous
chassons cet esprit qui est dans la personne, afin
qu’il la quitte et s’en aille.

Il est important de noter que la volonté de la per-


sonne est primordiale, surtout dans ce domaine,
puisque nous touchons la rébellion, c’est-à-dire
l’insoumission à un conseil ou à un responsable.
Nous devons de ce fait absolument obtenir son ac-
cord pour pouvoir l’aider à se débarrasser de ces
esprits mauvais. (Il peut y en avoir plusieurs qui se
manifestent sous diverses formes et avec différents
noms.) Lorsque la personne est prête à collaborer,
alors nous pouvons vraiment l’aider en exerçant le
ministère d’autorité, tel que décrit dans la Bible. 6

Si la personne n’est pas chrétienne ou n’accepte pas


vos conseils dans ce domaine, il ne vous reste plus
qu’à prier pour elle. En ayant discerné ce problème,
vous pouvez lier cette puissance dans une prière
d’autorité et, par ce biais, l’empêcher de tout contrô-
ler et de se manifester dans vos relations. 7 Malheu-
reusement, vous ne pouvez pas chasser un esprit
dont la personne n’est pas consciente et dont elle ne
souhaite pas se débarrasser.

Cet esprit peut dominer une personne, une famille,


une région ou un pays ! Pour le combattre, il faut donc
commencer par soi. Ne plus être dominé par cette
puissance nous permettra de discerner et de com-
battre avec beaucoup plus d’autorité et d’efficacité
l’esprit dominateur sur une nation ou une contrée. Ne
faites pas l’erreur que beaucoup de chrétiens font
en s’attaquant tout seuls ou en petits groupes à des

6. Pour plus d’informations détaillées, lisez Les voleurs dans le temple, plus
particulièrement le chapitre 19, de Frank Hammond, 1991, Pomy : Soteria.
7. Lisez La délivrance, perle délaissée, de Jean-Marc Bigler, 2017, Pomy :
Soteria, p. 151.

71
Chapitre 5
puissances spirituelles démoniaques sur des nations,
alors qu’ils n’ont même pas réglé ce problème dans
leur propre cœur ! Il n’y a malheureusement qu’un
trop petit nombre de personnes qui ont consta-
té, sans pourtant avoir besoin d’un grand discerne-
ment, la présence de cette puissance sur la France
et sur sa population. De plus, nous ne négligeons pas
son impact dans toutes les nations francophones
du monde qui sont aussi dominées par cette même
puissance spirituelle mauvaise. J’aime la France et
ses habitants, et depuis des années je donne de mon
temps et de mes forces pour elle. Je voyage dans ce
pays pour encourager à la prière, à la louange et à
la délivrance, car les besoins sont grands (comme
partout, d’ailleurs !).

L’esprit de rébellion et ses amis

Il est important de préciser qu’il n’y a pas de recette


pour la délivrance. Nous devons être dépendants du
Saint-Esprit pour discerner comment et pour quoi
prier pour chaque personne ! Il y a tellement de rami-
fications différentes, que nous ne pouvons pas dres-
ser une liste systématique ; en outre, les influences
et les dominations changent beaucoup d’une per-
sonne à l’autre. Voici cependant quelques-uns des
esprits mauvais qui peuvent être liés et qui se mani-
festent souvent de pair avec la rébellion.

Ils peuvent par exemple être des puissances telles


que l’abus d’autorité, l’amertume, la colère, la
contestation, le contrôle, la désobéissance, l’entête-
ment, la fuite, l’indépendance, l’injustice, l’insoumis-
sion, l’opposition, l’orgueil, le rejet, la religiosité ou
la révolte…

72
Signes de rébellion
Si vous parvenez à…

… vous débarrasser de cet esprit et de toutes ses


ramifications, vous vivrez votre vie spirituelle, fami-
liale et relationnelle d’une manière bien plus sereine.
J’aimerais vous encourager à faire face à cela d’une
façon honnête et à accepter l’aide du Saint-Esprit.
Nous ne pouvons pas y arriver seuls, sinon nous le
faisons par religiosité ou par nos propres forces et
cela ne fonctionnera pas vraiment.

Si vous avez compris par ces lignes que vous avez


parfois des réactions inspirées par la rébellion, alors
reconnaissez-le et faites le choix de ne plus vous y
soumettre. Notez les choses ou les situations pré-
cises qui provoquent des réactions exagérées en
vous et qui vous tourmentent. Demandez à une per-
sonne expérimentée dans ce ministère de délivrance
de prier pour vous.

Je serais heureux et reconnaissant d’entendre et de


lire des témoignages de libération. Jésus en sera glo-
rifié et recevra toutes nos louanges, et votre vie sera
encore plus le reflet de sa gloire !

73
p.9 Préface
p.15 Introduction
p.21 Chapitre 1
p.31 Chapitre 2

p.41 Chapitre 3

p.55 Chapitre 4
p.67 Chapitre 5
Prémices
Les rebelles
dans la Bible
Les
manifestations
de l’esprit
de rébellion
La soumission
Signes de
rébellion
QUELQUES AUTRES LIVRES DES ÉDITIONS SOTERIA

Briser les malédictions


Frank Hammond

Ce livre met en évidence l’existence des malédictions


et montre combien le peuple de Dieu en souffre. Le
mot « bénédiction » est à l’opposé. Il revient à toute
personne de faire le choix d’être soit maudite, soit
bénie, car Dieu dit : « J’ai mis devant toi la vie et la
mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis donc
la vie. » Découvrez les lois qui nous font passer de la
malédiction à la bénédiction.

Délivre-le et laisse-le aller


John Edwards

Vous trouverez dans ce livre les fondements de l’ap-


plication du ministère de délivrance pour l’Église,
présentés de manière vraiment compréhensible, ef-
ficace et biblique. Apprenons à faire face à l’enne-
mi, à le chasser et ensuite à lui résister avec une foi
ferme. Cet ouvrage simple et fondamental est pour
tous ceux qui pratiquent la délivrance.

La délivrance, perle délaissée


Jean-Marc Bigler

Dieu a tout prévu pour que son Église puisse vivre


dans la plénitude et la liberté. Malheureusement,
beaucoup de chrétiens se privent de nombreuses
promesses et bénédictions. L’auteur nous démontre
que la délivrance est un outil puissant donné par
Dieu afin que tous puissent être libres et le servir
sans crainte tous les jours de leur vie. Découvrez au
fil de ces pages cette perle si souvent délaissée et
pourtant tellement précieuse pour l’avancement du
royaume de Dieu sur cette terre.

76
Obstacles à la délivrance
Frank Hammond

Bien que la délivrance soit une clé vraiment puis-


sante et fort utile pour l’Église, elle ne remporte pas
toujours le succès espéré. La raison pour laquelle
elle échoue parfois est aussi une question que les
disciples ont posée à Jésus lorsqu’ils n’ont pas pu
chasser un esprit d’un enfant épileptique. L’auteur
dénonce également certains mythes et incompré-
hensions concernant ce ministère. L’ennemi a semé
des questions, des doutes et des craintes qui sont
de réels empêchements à la réussite du ministère de
délivrance.

Les voleurs dans le temple


Frank et Ida Mae Hammond

Cet ouvrage est un excellent guide pratique de la dé-


livrance. C’est un livre élémentaire et de référence
pour ce sujet. Il traite la plupart des questions im-
portantes qui se posent dans ce domaine. Qui a be-
soin de délivrance ? Comment opérer une délivrance ?
Comment entrent les mauvais esprits ? Quels sont les
divers groupements de démons ? C’est un livre à lire
pour soi et pour pouvoir aider les autres.

Les liens d’âme


Frank Hammond

Il y a de bons liens d’âme, comme ceux existant dans


le couple, la famille ou l’église. Notre ennemi cherche
cependant à transformer ces choses justes en liens
mauvais, nous empêchant d’entrer dans les plans de
Dieu. C’est une révélation importante pour nous ap-
prendre à nous détacher de tout obstacle dans notre
marche avec Christ.

77
Vivre au-delà du possible
Wayne Myers

Apprenez à faire confiance à Dieu pour vos finances


et votre avenir. Vivre au-delà du possible, c’est
comme avoir une visite privée avec Wayne et Mar-
tha, apprendre de leur vie et des secrets du minis-
tère, vivre un abandon et une confiance totale en Jé-
sus. Ce livre est une étincelle pour la foi et devrait
être lu par tous les chrétiens. Cet ouvrage instructif
inspire et défie. Ces lignes vous aideront à investir
pour l’éternité. De nombreux exemples vécus sont
donnés pour nous encourager à mettre en pratique
la foi véritable.

Vaincre le rejet
Frank Hammond

Nous avons tous été touchés par le rejet au moins


une fois dans notre vie. Ce livre enseigne de manière
vraiment pratique les difficultés que nous pouvons
vivre à cause des blessures de rejet ; il nous aide à
comprendre comment les mauvaises réactions et les
adaptations à cette blessure compliquent notre vie
et donnent avantage au diable. Nous pouvons être
délivrés du rejet en suivant le conseil de Dieu pour
nous.

Faire face aux esprits familiers


Frank Hammond

Certains esprits mauvais nous sont si proches que


nous nous y habituons. Nous pourrions même croire
qu’ils sont bons pour nous. Cette brochure dévoile,
Bible en main, ce qui pourrait encore nous séduire
dans divers domaines de notre vie.

78
Vivre la délivrance avec nos enfants
Frank et Ida Mae Hammond

Ce manuel sur la délivrance des enfants constitue


une suite de l’ouvrage Les voleurs dans le temple.
Les auteurs puisent dans leur riche réservoir d’expé-
riences vécues auprès des enfants pour les aider à
trouver la liberté. Des méthodes de délivrance et des
exemples utiles sont présentés, ainsi qu’une liste
des esprits méchants qui se retrouvent fréquemment
chez les enfants. Cet ouvrage comprend également
un message profond de Frank s’adressant aux pères
et les encourageant à libérer les bénédictions de
Dieu sur leurs enfants.

Le discernement des esprits


John Edwards

Cet ouvrage nous aide à comprendre la nécessité


du don de discernement et comment il fonctionne.
Nous devons le comprendre et le saisir dans
le contexte de la délivrance. Cet outil que le
Saint-Esprit nous offre est absolument indispensable
pour l’Église d’aujourd’hui.

Vaincre les conséquences de l’avortement


Bill et Sue Banks

Cet ouvrage fondé sur de nombreux témoignages met


en lumière l’étendue des ramifications qui se déve-
loppent à partir de l’avortement. Il apporte un mes-
sage d’espérance par son enseignement sur la dé-
livrance et le pardon que Dieu offre. Il présente les
étapes stratégiques qui ont conduit des milliers de
personnes à la restauration et à la liberté.

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Pour la Suisse
Soteria
Chemin de Clon 14
1405 Pomy
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RDF
Rue des Fontaines 2
1816 Chailly-sur-Montreux
Info@rdf.ch
www.rdf.ch

Pour la France
Menor
B.P. 27
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Pour la Belgique
Centrale Biblique
Rue de la Motte 8
1490 Court-Saint-Étienne
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www.centrale-biblique.com

Pour d’autres renseignements, ouvrages ou informations


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