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BENJAMIN EGGEN

DÉCOUVREZ L’ESSENTIEL DE
LA FOI CHRÉTIENNE
Qu’est-ce que tu crois ?

B E N J A M I N EG G E N
B E N JA M I N E G G E N

DÉCOUVREZ L’ESSENTIEL DE
L A FOI CHRÉTIENNE
Les éditeurs remercient chaleureusement tous ceux qui
ont contribué à la réalisation de cet ouvrage.
Merci Ben pour ton excellent travail. Merci pour ton sérieux,
ta persévérance et ta patience : c’est un rêve pour nous,
éditeurs, de travailler avec un auteur comme toi !
Merci à Karin, Dan, Sophie et tous ceux qui ont donné un
avis, un conseil, une idée, pour rendre ce livre plus beau…
Merci à ceux qui ont patiemment relu et annoté le
texte : Claudine, Stéphane, Laurence et Ruth.

Qu’est-ce que tu crois ? Découvrez l’essentiel de la foi chrétienne •


Benjamin Eggen
• •
© 2023 BLF Éditions www.blfeditions.com
Rue de Maubeuge, 59164 Marpent, France
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.

Couverture : Dan Vencatachellum


Mise en page : NouvelleCreation

Sauf mentions contraires, les citations bibliques sont tirées de la Bible


version Segond 21. Texte copyright © 2007 Société biblique de Genève.
Avec permission.
Les caractères italiques ou gras sont ajoutés par l’auteur de cet ouvrage.
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Impression n° XXXXX • Evoluprint, 10 rue du Parc, 31151 Fenouillet, France


Les prénoms cités dans cet ouvrage ont (presque) tous été modifiés
afin de respecter la vie privée des personnes concernées.

Une coédition BLF Éditions et TPSG.

ISBN 978-2-36249-660-8 broché


ISBN 978-2-36249-661-5 numérique

Dépôt légal 3e trimestre 2023


TA B L E D E S M AT I È R E S

Introduction
Pourquoi ce livre ? .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

1. La bonne nouvelle de Jésus-Christ .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

2. Un grand Dieu qui bouscule nos convictions . . . . . . 23

3. Les êtres humains, tous mal en point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

4. La grâce, le cadeau immérité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

5. La mort de Jésus fait toute la différence .. . . . . . . . . . . . . . 55

6. Le choix qu’on ne peut éviter .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

Conclusion
Prendre le temps de réfléchir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

Pour aller plus loin… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87


Notes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
En souvenir de mon grand-père
Charles Eggen
(1935-2022)
qui a passé sa vie à annoncer la « bonne nouvelle »
dont je parle dans ce livre.
INTRODUCTION

Pourquoi ce livre ?

J’ai écrit ce livre pour les curieux ! Je l’ai écrit pour ceux
qui auraient voulu poser un jour, à un chrétien, la question
qui a donné le titre de ce livre : « Qu’est-ce que tu crois ? »
C’est un peu comme si l’on prenait un café ensemble, vous
et moi, et que j’essayais de vous expliquer ce qu’est la foi
chrétienne et en quoi elle vous concerne.
Aujourd’hui, la foi chrétienne est souvent présen-
tée comme une collection d’impératifs moraux (« Fais
ceci ! » ou « Ne fais pas cela ! »), ou alors comme une série
d’enseignements qui nous appellent à la paix, à l’amour
et à l’unité. Est-ce que la foi chrétienne se résume à cela ?
Certes, on retrouve ces composantes dans le christia-
nisme, mais s’y limiter est extrêmement réducteur. C’est
un peu comme affirmer qu’être médecin consiste uni-
quement à rédiger des ordonnances. Ou qu’être policier
consiste seulement à placer des contraventions sur les
pare-brise des véhicules en infraction. Ces activités font
partie de leur travail, mais il ne se limite pas à ça.
Ce livre a pour objet de présenter l’essentiel de la foi
chrétienne, tout en évitant les préjugés et les réponses toutes
faites. Pour ce faire, nous allons remonter aux sources, en

9
Qu’est-ce que tu crois ?

analysant comment la Bible elle-même présente Jésus. En


effet, c’est en comprenant qui est Jésus et ce qu’il a fait que
nous pourrons réellement saisir ce qu’est la foi chrétienne.
Je tiens à préciser que mon objectif, en écrivant ce livre,
n’est pas d’examiner en détail la véracité de la foi chré-
tienne en défendant point par point toutes les affirmations
du christianisme. Ce n’est pas par manque d’arguments. Je
suis chrétien (ce n’est pas une surprise, j’espère !) parce que
je suis convaincu que tout ce qu’affirme le christianisme
est vrai et peut être examiné sans crainte. Mais le but de
ce livre est plutôt de proposer une vue d’ensemble de la
foi chrétienne sans entrer dans les détails.
Lorsque vous jouez pour la première fois à un jeu de
société, si vous commencez à poser toutes sortes de ques-
tions concernant les détails du jeu, vous risquez vite d’être
perdu. Il est préférable d’avoir d’abord une idée générale
du jeu : quel est le but du jeu, comment on joue, ce qu’il
faut faire pour gagner… C’est un peu la même chose
concernant ce livre : je vous propose de vous donner une
vision globale de la foi chrétienne en me concentrant sur
l’essentiel. Si donc vous restez sur votre faim concernant
l’un ou l’autre point abordé, n’hésitez pas à consulter les
ouvrages que je vous recommande au fil de votre lecture.
Ils vous permettront d’aller plus loin sur certains sujets et
d’examiner les preuves par vous-même.
Je ne m’attends pas non plus à ce que vous soyez d’accord
avec tout ce que je vais affirmer dans ces pages. Vous ne
le serez probablement pas. Il vous faudrait certainement
plus de preuves à l’appui. Je suis convaincu que ces preuves
existent, mais ce n’est pas mon but, ici, de vous les présenter.

10
Pourquoi ce livre ?

Je vous encourage donc à ne pas vous arrêter sur un point


de détail, mais à vous intéresser à la logique d’ensemble, afin
de voir comment la foi chrétienne forme un tout cohérent.
Une dernière remarque avant de poursuivre : cette lecture
peut être risquée. Vous êtes-vous déjà demandé : « Si tout
ceci était vrai, qu’est-ce que ça changerait pour le monde et
pour moi ? » Nous essaierons de répondre à cette éventua-
lité, mais j’ai besoin de toute votre bonne volonté pour faire
ce bout de chemin ensemble. Car si tout ce qui est dit est
vrai, ça vaut la peine de le savoir. Et si c’est faux également...
Êtes-vous prêt à prendre le risque de partir à la découverte ?
Alors, en route ! Le café va refroidir.

Comment lire une référence dans


un passage de la Bible ?

Dans cet ouvrage, la Bible est souvent citée par


l’auteur. La Bible est un gros volume composé de
66 livres. Ces livres sont découpés en chapitres
(un peu comme dans un livre classique) et en ver-
sets (généralement 1-2 phrases, ou une partie de
phrase). Cela nous permet de citer facilement la
Bible, comme vous le verrez à plusieurs reprises.
Par exemple : Marc 1.1. « Marc » est le nom du livre
de la Bible où se trouve la citation. Le premier
nombre est le numéro du chapitre d’où est
tirée la citation, le deuxième celui du verset.
Ici, il s’agit donc de « Marc, chapitre 1, verset 1 ».
Ne vous inquiétez pas si vous êtes un peu perdu,
c’est une question d’habitude !

11
1

L A FOI CHRÉTIENNE :

La bonne nouvelle
de Jésus-Christ

Jésus est un personnage historique qui ne laisse pas


indifférent ! Il a suscité les plus grands éloges, mais aussi
les plus vives critiques. Michel Onfray, philosophe fran-
çais, parle de Jésus comme d’une « fable pour les enfants1 ».
De son côté, l’humoriste Coluche affirmait avec sarcasme :
« Y a-t-il une vie après la mort ? Seulement Jésus pour-
rait répondre à cette question. Malheureusement il est
mort.2 ». Visiblement, ni l’un ni l’autre n’a une très haute
estime de Jésus !
À l’inverse, l’un des premiers disciples de Jésus a déclaré
en le voyant : « Mon Seigneur et mon Dieu3 ! » C’est ce que
croient encore aujourd’hui des millions de chrétiens à
travers le monde : ces gens reconnaissent que Jésus est la
personne la plus importante de leur vie !
Je ne sais pas ce que vous pensez de Jésus.
Peut-être le trouvez-vous intéressant, voire fascinant. Vous
vous dites qu’il a marqué l’Histoire et ses enseignements

13
Qu’est-ce que tu crois ?

sont pour vous comme des trésors du passé dont nous


pouvons encore profiter aujourd’hui. Selon vous, Jésus a
certainement sa place au panthéon de la religion.
Ou peut-être trouvez-vous Jésus un peu dépassé, démodé.
Il est pour vous comme un vieux téléphone portable : il a
toujours sa place, mais au fond d’un tiroir d’où on le sort
de temps en temps avec une pointe de nostalgie. Son ensei-
gnement ne correspond plus vraiment aux problématiques
de notre temps.
Enfin, j’imagine que certains d’entre vous qui lirez ces
lignes aurez une attitude bien plus hostile par rapport à
Jésus. Pour vous, il n’est pas simplement démodé, mais
également dangereux et il faut le rejeter. Tant d’horreurs
ont été commises en son nom dans l’histoire. Vous voyez
autour de vous tellement de fanatiques religieux qui font
plus de mal que de bien. Au vu de cela, pour vous, Jésus
n’est clairement pas le bienvenu !
Comme annoncé dans l’introduction, nous voulons
éviter les préjugés et les réponses toutes faites. Pour cela,
je vous propose de retourner aux sources, afin de voir
comment la Bible présente Jésus.
Dans ce premier chapitre, nous allons particulièrement
nous plonger dans ce qu’on appelle « l’Évangile selon
Marc ». Un évangile est simplement un récit de la vie de
Jésus qui se trouve dans la Bible. Celui auquel nous allons
nous intéresser a été écrit par un dénommé Marc, peu
après la mort de Jésus. Cela nous permettra donc de mieux
saisir qui est Jésus selon la Bible, et de mieux comprendre
la foi chrétienne.

14
La bonne nouvelle de Jésus-Christ

Lorsque Marc se met à raconter la vie de Jésus, il


commence par ces mots : « Voici le commencement de
l’Évangile de Jésus-Christ, fils de Dieu » (Marc 1.1).
Cette simple déclaration nous enseigne plusieurs choses
sur la foi chrétienne.

La foi chrétienne est avant tout une bonne nouvelle…

Ce que Marc va raconter, nous dit-il, c’est « l’Évangile


de Jésus-Christ ». Le mot « Évangile » est un mot d’origine
grecque qui signifie « bonne nouvelle ». Marc veut nous
annoncer une bonne nouvelle !
Il existe différents types de « bonnes nouvelles ».
Certaines bonnes nouvelles sont plutôt insignifiantes,
alors que d’autres sont extraordinaires. Par exemple,
lorsque votre boulangerie fait une offre spéciale sur vos
gâteaux préférés, vous direz peut-être : « C’est une bonne
nouvelle ! » Ça n’a rien d’exceptionnel. En revanche,
lorsque les alliés ont remporté la victoire sur l’Alle-
magne nazie le 8 mai 1945, on a pu entendre les gens
à Paris, Bruxelles et Londres s’écrier : « Quelle bonne
nouvelle ! » On n’est plus du tout dans le même registre,
n’est-ce pas ? La bonne nouvelle que Marc a annoncée se
situe également dans une tout autre catégorie. C’est une
nouvelle merveilleuse et libératrice, comme nous aurons
l’occasion de le découvrir. Le message du christianisme
est présenté comme un message captivant qui est source
de grande joie.
À quoi le mot christianisme vous fait-il penser ? À un
bâtiment froid et austère, privé de toute joie ? À une

15
Qu’est-ce que tu crois ?

institution contraignante, pleine de règles auxquelles il


faut se soumettre ? Il y a quelques années, c’est ainsi que
je voyais la foi chrétienne… Pour moi, devenir chrétien
signifiait me priver de tout ce qui pouvait apporter du
plaisir et me forcer à faire tout ce que je n’avais aucune
envie de faire. C’était à mon sens une liste de tâches à fuir
mais à laquelle il fallait se contraindre pour espérer avoir,
un jour, un peu de joie dans l’au-delà.
Cependant, je n’avais pas du tout compris ce qu’était la
foi chrétienne. Le christianisme est, en effet, avant tout
une bonne nouvelle. C’est comme un traité de paix signé
après une longue guerre, comme une oasis pour quelqu’un
d’assoiffé en plein désert. C’est un message qui répond de
manière parfaite à un besoin que nous avons tous, même
si nous n’en sommes pas tous forcément conscients (nous
aurons l’occasion d’y revenir).
C’est vrai que, malheureusement, le christianisme a
parfois été source de haine, d’hypocrisie, ou d’intolérance.
C’est triste quand c’est le cas. Mais ce n’est pas la véritable
foi chrétienne. En réalité, nous sommes très loin de ce
que nous voyons ici : le cœur de la foi chrétienne est une
bonne nouvelle !
De plus, cette bonne nouvelle n’est pas réservée à un
nombre restreint de personnes. Lorsqu’un couple accueille
un nouvel enfant, il est dans la joie avec tous ses proches.
Mais ça ne va pas au-delà de son cercle relationnel. Le
monde entier ne va pas crier de joie. Ou bien, lorsqu’un
pays gagne une compétition importante, toute la popu-
lation est en effervescence. Mais là encore, ça ne va pas
plus loin (les pays perdants essayent plutôt de digérer leur

16
La bonne nouvelle de Jésus-Christ

défaite !). En revanche, la bonne nouvelle du christianisme


concerne tout le monde, peu importe l’époque, les origines
ou l’âge. C’est un message qui peut faire exulter de joie
la terre entière. Et cela vous concerne vous aussi, peu
importe ce que vous croyez aujourd’hui.
Vous n’en êtes pas convaincu ? Alors suivez-moi !

…parce qu’elle est centrée sur Jésus

Dans la première phrase de son évangile, Marc nous


apprend également que cette bonne nouvelle concerne
Jésus. Il s’agit de « l’Évangile de Jésus-Christ ». Si le mes-
sage du christianisme est joyeux et libérateur, c’est parce
que Jésus en est le centre.
Les prophètes avaient prédit, déjà plus de 600 ans avant
la naissance de Jésus, qu’un jour quelqu’un viendrait de
la part de Dieu « pour annoncer aux humiliés une bonne
nouvelle, [pour] panser ceux qui ont le cœur brisé, pour
annoncer aux captifs leur délivrance et à ceux qui sont
prisonniers leur mise en liberté » (Esaïe 61.1). Le jour où
Jésus est né, un ange est venu annoncer sa venue aux ber-
gers en ces termes : « Je vous annonce une bonne nouvelle
qui sera une source de grande joie pour tout le peuple »
(Luc 2.10). Lorsque Jésus a commencé à sillonner les
chemins du Moyen-Orient en l’an 32 environ, il est dit
qu’il allait de ville en ville et qu’il « prêchait et annonçait
la bonne nouvelle » (Luc 8.1).
Le message chrétien est bel et bien une bonne nouvelle,
et cette excellente nouvelle est en lien direct avec la venue
de Jésus sur terre.

17
Qu’est-ce que tu crois ?

Pour comprendre réellement ce qu’est le christianisme,


il faut d’abord expliquer ce qu’il n’est pas.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, le christianisme
n’est pas un ensemble de règles morales qu’il faut respecter
pour espérer être accepté par Dieu. Pourrions-nous vrai-
ment attirer l’attention de Dieu et le connaître réellement
en faisant le maximum de bien ? C’est ce que plusieurs
religions enseignent : « Fais le bien, améliore-toi… et tu
trouveras la vérité. » Mais, comme nous aurons l’occasion
de le voir, cette logique conduit à une impasse.
Les églises chrétiennes ne sont pas des associations aux-
quelles on adhère, comme lorsqu’on s’inscrit dans un club
de sport : « Je paye ma cotisation, je vais à l’église… donc
cela fait de moi un chrétien. » Là encore, ça ne marche
pas comme ça.
Il ne faut pas croire non plus qu’on est automatiquement
chrétien parce que nos parents le sont. Non, la foi chré-
tienne est centrée sur Jésus. Pour vraiment comprendre
le christianisme, et saisir en quoi c’est une bonne nouvelle,
il faut d’abord s’intéresser à la personne de Jésus. Il faut
comprendre qui il est, ce qu’il a enseigné et ce qu’il a
accompli à travers sa vie. C’est seulement ainsi que l’on
pourra véritablement saisir le message chrétien, loin des
clichés et des idées reçues.

Des indices sur l’identité de Jésus

Dans cette première déclaration, Marc nous donne


justement quelques indices sur l’identité de Jésus. Ces
indices nous amènent à comprendre que Jésus est un

18
La bonne nouvelle de Jésus-Christ

personnage à part. Marc parle de « l’Évangile de Jésus-


Christ, fils de Dieu ».
« Christ » n’est pas le nom de famille de Jésus (désolé de
vous décevoir !). C’est plutôt un titre qui signifie « Messie »,
c’est-à-dire le libérateur, le Sauveur. Jésus est le sauveur
que Dieu avait promis d’envoyer il y a quelques siècles
déjà, afin de libérer son peuple. Quand Marc nous dit que
Jésus, le Messie, entre en scène, c’est un peu comme quand
un super-héros apparaît dans un film : tout le monde l’at-
tendait et sa venue permet de pousser un grand « ouf » de
soulagement. Il vient apporter la solution à un problème
que lui seul peut résoudre.
Nous apprenons également que Jésus est le « fils de
Dieu ». Lorsque je parle avec des amis musulmans, ils
sont souvent choqués par cette affirmation. Cependant, il
faut bien la comprendre. Il ne s’agit pas ici de « fils » dans
le sens biologique. Quand la Bible parle de Jésus comme
du « fils de Dieu », cela met plutôt en avant, entre autres,
le fait qu’il est envoyé par Dieu, qu’il vient de Dieu, qu’il
nous permet de comprendre Dieu. Jésus est celui qui nous
révèle Dieu, comme nous le verrons au prochain chapitre.
Ces deux expressions, « Christ » et « fils de Dieu »,
pointent également toutes deux vers la notion de royauté.
Dans l’Ancien Testament, la partie de la Bible écrite avant
la venue de Jésus, le fils de Dieu est celui qui règnera sur
les nations. Le Christ, ou le Messie, est celui qui viendra
pour régner avec justice sur toute la terre.
Ce que Marc nous dit donc dans cette toute première
phrase de son récit, c’est que Jésus est ce roi. Il est le roi

19
Qu’est-ce que tu crois ?

de l’univers qui vient de la part de Dieu pour nous libérer.


Rien de moins ! Il place la barre très haut, n’est-ce pas ?!
Jésus va-t-il être à la hauteur de ces déclarations ? En fait,
alors que nous avançons dans le récit, nous apprenons
qu’il est même bien plus que ça…

Jésus n’est vraiment pas un homme comme les autres

Lorsque Jésus entre en scène, les gens sont subjugués


par ce qu’il fait. Il démontre par ses miracles qu’il a le
pouvoir sur tout ce que les êtres humains peuvent redou-
ter : la maladie, le monde spirituel… et même la mort4.
Confrontés à Jésus, les gens s’exclament avec stupeur :
« Que se passe-t-il ? Voilà un enseignement nouveau, et
donné avec autorité ! Il commande même aux esprits
mauvais, et ils lui obéissent ! » (Marc 1.275). Assurément,
Jésus n’est pas un homme comme les autres.
Les gens sont également frappés par son enseignement,
« car il enseignait avec autorité, et non pas comme les spé-
cialistes de la loi » (Marc 1.22). Contrairement aux chefs
religieux de l’époque, Jésus n’est pas hésitant, abstrait
ou ignorant par rapport à ce qu’il enseigne. Non, il vient
de Dieu. Il sait ce qu’il dit. Le philosophe français Blaise
Pascal l’a exprimé ainsi : « Jésus-Christ a dit des choses
magnifiques si simplement, qu’il donne l’impression de
ne pas trop y avoir réfléchi ; et néanmoins si clairement
que c’est évident qu’il y a réfléchi. Cette clarté, jointe à une
telle simplicité est admirable6. »
C’est effectivement merveilleux. Jésus n’est pas un
homme comme les autres.

20
La bonne nouvelle de Jésus-Christ

Plus le récit avance, plus nous découvrons à quel point


Jésus n’est vraiment pas comme les autres et plus nous
découvrons sa véritable identité. C’est un peu comme un
portrait qui serait dessiné sous nos yeux et qui se dévoile-
rait petit à petit. Alors que Marc « dessine » ce portrait de
Jésus au fil de son récit, nous comprenons que non seule-
ment Jésus n’est pas un homme comme les autres, mais
qu’il est davantage qu’un homme ! Nous apprenons, par
exemple, que Jésus dit avoir le pouvoir de pardonner les
péchés (Marc 2.1-12). Seul Dieu peut le faire ! Nous voyons
Jésus ramener à la vie une jeune fille qui était morte (Marc
5.21-43). Seul Dieu peut le faire ! Tant d’autres éléments
vont dans ce sens. Marc veut nous faire comprendre que
cet homme qui guérit les malades, qui fait des miracles
et qui enseigne avec autorité… c’est Dieu lui-même qui
marche sur terre. Surprenant, non ?
Un jour, les disciples de Jésus se trouvent dans une
barque au milieu de la tempête. Le vent est violent, l’eau
commence à remplir la barque, et les vagues se font de
plus en plus menaçantes. Mais Jésus se lève et ordonne
au vent et à la mer : « Silence ! Tais-toi ! » Que se passe-t-il
ensuite ? Le calme plat. Immédiatement. Plus de vent, plus
de vagues. Plus de menaces. Face à ce miracle, les disciples
se disent les uns aux autres : « Qui est donc cet homme ?
Même le vent et la mer lui obéissent ! » (Marc 4.41).
C’est la bonne question à se poser : « Qui est cet homme ? »
La Bible ne propose qu’une seule réponse. Jésus n’est pas
seulement un homme : il est Dieu. C’est Dieu venu sur
terre, dans un corps humain. Jésus a fait ce qu’aucun autre
homme ne peut faire, et il a dit des choses que seul Dieu

21
Qu’est-ce que tu crois ?

peut dire. Il est unique, non seulement parce qu’il vient


de Dieu, mais aussi parce qu’il est Dieu.
Pour comprendre la foi chrétienne, il faut donc com-
prendre qu’il s’agit d’une bonne nouvelle qui concerne
Jésus. Et pour cela, il est nécessaire de saisir certaines véri-
tés importantes concernant Dieu, l’être humain et Jésus.
C’est ce que nous allons voir dans les prochains chapitres.

22
2

L A FOI CHRÉTIENNE :

Un grand Dieu
qui bouscule nos
convictions

Je ne sais pas si vous partagez ce sentiment, mais j’ai


l’impression que mentionner Dieu au cours d’une conver-
sation est une chose risquée... Essayez donc, la prochaine
fois que vous vous trouvez avec des amis. Cela entraîne
généralement soit de l’indifférence et des sourires gênés,
soit des discussions enflammées, et malheureusement pas
toujours très courtoises, qui risquent de durer des heures.
Dans tous les cas, il est clair que la question de Dieu, et en
particulier son existence, ne fait pas l’unanimité.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la Bible ne
cherche pas à argumenter en faveur de l’existence de
Dieu. Elle part du présupposé que Dieu existe. Les toutes
premières paroles de la Bible sont les suivantes : « Au
commencement, Dieu ». Selon la Bible, Dieu existe depuis
toujours. Même si vous n’en êtes peut-être pas convaincu,
je vous encourage à adopter le même présupposé dans

23
Qu’est-ce que tu crois ?

l’étude des lignes qui vont suivre7. Cela nous permettra de


comprendre comment la Bible décrit Dieu. Si Dieu existe,
à quoi ressemble-t-il ?
Posez cette même question à 20 personnes dans la rue,
et vous aurez très probablement 20 réponses différentes !
Chacun a sa propre idée de Dieu, en fonction de sa propre
sensibilité et de ses propres préférences. Certains sont
même prêts à accepter l’éventualité de l’existence de Dieu,
mais à condition qu’il soit tel qu’ils le conçoivent.
Raisonner ainsi n’est toutefois pas très honnête. Par défi-
nition, si Dieu existe, alors nous devons l’accepter tel qu’il
est, et non pas chercher à faire de lui quelque chose qu’il
n’est pas. C’est pour cela que notre base de réflexion, dans
ce livre, c’est la Bible, car selon le point de vue chrétien,
c’est là que Dieu s’est révélé « tel qu’il est ».
Comprendre Dieu « tel qu’il est » est important pour sai-
sir le sens de la vie et de l’enseignement de Jésus que nous
avons abordé au chapitre précédent. Je vous propose donc
dans ce chapitre de découvrir trois réalités fondamentales
concernant Dieu : Dieu est le créateur, Dieu est parfait, et
Dieu est juste. Ces vérités nous aideront à mieux apprécier,
dans les pages suivantes, en quoi le message chrétien est
une merveilleuse nouvelle.

Dieu est le créateur

Les toutes premières paroles de la Bible citées plus haut


se poursuivent ainsi : « Au commencement, Dieu créa le
ciel et la terre » (Genèse 1.1). Comme on le voit dans la
suite du texte, c’est une manière de dire que Dieu a tout

24
Un grand Dieu qui bouscule nos convictions

créé : les arbres, les animaux, les planètes, les lois de la


physique, les êtres humains… bref, tout ce qui existe. C’est
lui qui est à l’origine de la vie.
La création de Dieu nous aide à comprendre sa gran-
deur. Que vous dites-vous quand vous écoutez la 7e sym-
phonie de Beethoven, que vous admirez le tableau d’un
grand peintre, ou que vous regardez un film captivant ?
Vous vous dites sans doute que leur créateur doit être
incroyablement doué. Il en est de même avec Dieu. Quand
nous regardons le monde qui nous entoure, nous y voyons
des choses admirables : la beauté d’un coucher de soleil,
la complexité du corps et de l’esprit humain, les diffé-
rentes espèces animales sous toutes leurs formes et leurs
couleurs, la diversité des émotions et bien d’autres choses
encore. Ainsi, nous comprenons que le créateur de toutes
ces choses doit être incroyablement doué. Le fait que
Dieu soit le créateur nous permet donc de concevoir sa
grandeur, son caractère et ses perfections.
Vous vous dites peut-être, lorsque vous regardez le
monde autour de vous, que l’on voit plutôt des guerres,
de la haine et beaucoup de désordre. Qu’est-ce que cela
nous apprend sur Dieu ?
Le monde que nous voyons aujourd’hui n’est pas le
monde tel que Dieu l’a créé. Les premières pages de la
Bible racontent que Dieu a créé un monde parfait dans
lequel le mal n’existait pas et au sein duquel une harmonie
parfaite régnait. Mais ce monde parfait a été entaché par la
désobéissance des êtres humains. Par un acte de rébellion,
le mal est entré dans le monde, et la belle création de Dieu
en a été souillée. C’est un peu comme une belle œuvre

25
Qu’est-ce que tu crois ?

d’art sur laquelle on renverserait une casserole de sauce


bolognaise. C'est horrible, cela n’aurait pas dû arriver…
et c’est pourtant le monde dans lequel nous vivons. (Si
vous souhaitez approfondir ce sujet, vous trouverez cette
histoire dans le premier livre de la Bible, la Genèse, au
chapitre 3.)
Cependant, cela n’enlève rien au fait que Dieu est le
créateur, et que bien des choses dans ce monde continuent
à refléter sa grandeur. Mais si Dieu est le créateur de tout
ce qui existe, nous ne pouvons pas faire n’importe quoi,
vivre n’importe comment. Car Dieu, en tant que créateur,
est celui qui est à même de définir « les règles du jeu ». C’est
Dieu qui peut dire ce qui est bien et ce qui est mal, car il
connaît toutes choses.
Nous sommes tous d’accord pour dire que l’inventeur
d’une machine est le mieux placé pour en écrire la notice
d’utilisation, car il sait mieux que quiconque comment
la machine fonctionne. De la même manière, nous avons
besoin de Dieu en tant que créateur, pour nous expliquer
ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas dans ce monde.
Cela implique que chacun d’entre nous est redevable
envers Dieu. Dieu nous a créés, et il définit des règles qui
sont bonnes et justes. Si nous transgressons ces règles,
nous devrons rendre des comptes à Dieu. C’est la même
chose lorsqu’un parent impose des règles justes et bonnes
à son enfant pour son bien. Ce parent est tout à fait en
droit de lui demander des comptes, n’est-ce pas ? De la
même manière, Dieu est en droit de nous demander des
comptes pour la manière dont nous vivons la vie qu’il
nous a donnée.

26
Un grand Dieu qui bouscule nos convictions

Ces réalités sont rassurantes, car Dieu n’est pas un


tyran ou un dictateur cruel. La Bible le présente comme
un roi plein de bonté et rempli de compassion. C’est
donc une bonne nouvelle de savoir que Dieu définit les
règles du jeu et qu’il a tout pouvoir dans le monde. Si
un humain faillible disposait de cette prérogative, ce
serait catastrophique ! Donnez les clés de l’univers à
quelqu’un de mal intentionné, et c’est le chaos assuré.
Mais si Dieu détient les clés de l’univers, nous sommes
entre de bonnes mains.

Dieu est saint

Une des autres grandes vérités que la Bible affirme à pro-


pos de Dieu, c’est qu’il est saint. Je reconnais que « sainteté »
n’est pas un mot très à la mode aujourd’hui ! Il évoque peut-
être pour vous des personnes avec une auréole au-dessus
de la tête et qui mènent une vie bien triste, remplie d’inter-
dictions et de règles à suivre. Je vous rassure, ce n’est pas ce
qu’il faut entendre par le terme « sainteté ».
Quand la Bible dit que Dieu est saint, c’est en partie
pour évoquer sa pureté morale. Dieu est saint, c’est-à-
dire qu’il est totalement pur, sans aucune faute, sans
aucune tache. Il est dit à propos de Dieu : « Tes yeux
sont trop purs pour voir le mal » (Habakuk 1.13). Dieu
ne commet ni transgression ni crime, ni faute, ni impair.
Il est l’image même de la perfection, la définition même
du bien. Il est entièrement pur, comme une source de
laquelle jaillirait de l’eau claire et limpide, sans aucune
impureté. Dieu est saint.

27
Qu’est-ce que tu crois ?

Savoir que Dieu est pur et saint nous permet de mieux


comprendre qui nous sommes. Nous pensons souvent
être de bonnes personnes, qui faisons quelques bêtises de
temps en temps. Nous pensons que, comparé à d’autres,
nous ne sommes pas si mauvais que ça. Mais le problème
est justement que nous nous comparons aux autres, et non
à Dieu qui est le critère de la perfection.
C’est un peu comme si vous portiez les mêmes chaus-
sures tous les jours pendant plusieurs mois. Vous n’aurez
pas vraiment l’impression qu’elles sont si usées que ça.
Mais si vous les comparez à des chaussures neuves, vous
verrez alors à quel point elles sont en mauvais état. De
la même manière, si nous nous comparons les uns aux
autres, nous trouverons toujours pire que nous. Mais
lorsque nous nous comparons à Dieu, nous voyons à
quel point nous sommes loin de sa perfection. Cela nous
permet de saisir que le problème du mal concerne chacun
d’entre nous, comme nous aurons l’occasion de le voir
dans le prochain chapitre.
Si Dieu est totalement pur, alors cela implique aussi
qu’il ne peut pas tolérer le mal, c’est-à-dire qu’il ne peut
pas le laisser impuni. Il est trop pur et trop saint pour ne
rien faire. Pour Dieu, tolérer le mal serait comme verser
quelques gouttes de poison dans une source d’eau potable :
il agirait à l’encontre de sa nature. Ainsi, tout comme deux
substances chimiques incompatibles ne peuvent pas entrer
en contact l’une avec l’autre sans exploser, Dieu ne peut
pas être confronté au mal sans réagir. Le mal appelle un
jugement de la part de Dieu.

28
Un grand Dieu qui bouscule nos convictions

Dieu est juste

La justice est un sujet douloureux, parce que nous la


voyons si peu régner dans ce monde. Trop souvent, c’est
l’injustice qui triomphe : les juges sont imparfaits, les
structures humaines connaissent des défauts, des crimi-
nels remis en liberté et les victimes sont oubliées. C’est
triste. Ce constat dans le monde contraste avec le Dieu
que la Bible présente : il est juste, totalement juste.
Ce que Dieu accomplit est parfait, car toutes ses voies sont
justes. C’est un Dieu fidèle et dépourvu d’injustice, il est
juste et droit.
Deutéronome 32.4

Dans certains pays, les juges humains sont corrompus.


Ils ne rendent pas leurs jugements par désir de justice, mais
par désir de profit, pour leur propre intérêt. Ils agissent
parfois sous la pression d’autres personnes plus puissantes
qu’eux… Et même lorsque les juges ne sont pas atteints
par la corruption, ils restent des êtres humains. Ils sont
donc faillibles, et ne peuvent pas tout savoir des affaires
qu’ils doivent juger. Ils rendent leur verdict avec une part
d’inconnu, ne pouvant connaître les pensées intimes des
criminels, ou les réponses aux énigmes de l’affaire qu’ils
doivent juger. Quel travail difficile ! Imaginez-donc ce que
ça doit être de juger le monde entier...
Juger le monde entier, c’est précisément ce que Dieu fait. Et
il est la bonne personne pour le faire. Il n’est pas corrompu :
il est dépourvu d’injustice. Il ne va donc pas violer la justice
pour servir ses propres intérêts. De plus, il est Dieu, donc

29
Qu’est-ce que tu crois ?

il connaît toutes choses. Il sait tout de nous, vraiment tout.


Même ce que nous essayons de cacher aux autres. Même ce
que nous faisons en navigation privée. Même nos pensées
les plus secrètes… Il a donc toutes les cartes en main pour
rendre un jugement conforme à la justice.
Beaucoup voudraient d’un Dieu qui pardonnerait le mal
« juste comme ça ». Nous sommes prêts à dire que Dieu
existe pourvu que son rôle soit de pardonner, pas de juger.
Sur son lit de mort, le poète allemand Heinrich Heine
aurait déclaré : « Dieu me pardonnera, c’est son métier ! »
Face à cette conception de Dieu, parler d’un Dieu qui juge
le mal nous semble trop cruel, trop sévère.
Cependant, un Dieu qui pardonnerait le mal « juste
comme ça », ce ne serait pas du tout une bonne nouvelle.
Imaginez si l’on appliquait les mêmes critères dans les
tribunaux humains. Le criminel se tient au milieu du tri-
bunal, face à plusieurs de ses victimes. Face à lui, le juge se
prépare à rendre son verdict. À la surprise générale, le juge
déclare au coupable : « Je te pardonne, parce que tu as l’air
d’être un gars sympa. Ce n’était pas si grave que ça. Tu
es libre. » Que diraient les victimes, le tribunal, la presse
et chacun de nous en entendant ce verdict ? Est-ce qu’on
entendrait : « Combien c’est aimable de la part de ce juge –
quel bon juge » ? Non ! Chacun crierait : « Scandale ! C’est
injuste ! Ce juge est corrompu ! » De la même manière,
un dieu qui délaisserait la justice pour pardonner « juste
comme ça » ne serait pas un « bon » dieu.
C’est donc rassurant que Dieu soit juste. Nous pen-
sons à tous les crimes commis au cours de l’Histoire :
ceux qui ont été découverts et ceux qui ne l’ont pas été.

30
Un grand Dieu qui bouscule nos convictions

Nous pensons aux criminels qui ont échappé à la justice


humaine, ou à ceux pour qui la peine subie n’était pas à
la hauteur de la souffrance infligée à leurs victimes. Face
à toutes ces injustices, nous pouvons affirmer : Dieu fera
justice. La Bible déclare en effet que « Dieu amènera toute
œuvre en jugement, et ce jugement portera sur tout ce qui
est caché, que ce soit bon ou mauvais » (Ecclésiaste 12.14).
C’est vrai, le mal continue à proliférer autour de nous
aujourd’hui. Vous vous demandez alors peut-être pour-
quoi Dieu n’intervient pas, puisqu’il est parfait et qu’il
ne peut tolérer le mal. Ce qui est certain, c’est que Dieu
interviendra un jour. Il y aura un jugement et personne ne
pourra y échapper. Justice sera rendue, c’est indéniable !
Nous sommes donc tous directement concernés. Si cela
est rassurant en ce qui concerne les injustices que nous
avons subies, qu’en est-il des injustices que nous avons
commises ? Qu’en est-il de nous, face à ce tribunal divin ?
Nous y reviendrons.

Dieu marche sur terre

Mais ce n’est pas tout. Oui, Dieu est le créateur parfait et


juste. Mais la Bible met en avant une réalité merveilleuse qui
distingue la vision chrétienne de Dieu de toutes les autres
visions de Dieu : ce Dieu a un jour marché sur la terre !
Dieu n’est pas un être froid, lointain, distant, qui aurait
créé le monde pour le laisser se débrouiller seul par la suite.
Dieu est venu sur cette terre. Et c’est là que nous revenons à
Jésus. Dieu s’est révélé, il s’est fait connaître en la personne
de Jésus. Voici ce que déclare Jean, un disciple de Jésus :

31
Qu’est-ce que tu crois ?

« Personne n’a jamais vu Dieu : Dieu, le Fils unique qui vit


dans l’intimité du Père, nous l’a révélé » (Jean 1.188).
Jésus est le Fils dont il est question ici. Ainsi, pour
mieux saisir qui est Dieu, nous devons regarder à Jésus.
Pour comprendre que Dieu n’est ni froid, ni lointain ou
distant, nous devons regarder Jésus vivre sur cette terre
et marcher parmi nous. Il guérit les malades. Il accueille
les opprimés et il dénonce les oppresseurs. Il dit la vérité
sans détour, tout en étant rempli de compassion. Il aime
ses ennemis et pardonne à ceux qui l’ont assassiné. Il
donne sa vie librement sur une croix, pour permettre à
des coupables de vivre. Là, en Jésus, nous comprenons
réellement qui est Dieu. Un Dieu proche, incroyablement
proche de nous.
Cependant, nous voyons également un Dieu qui nous
bouscule dans nos convictions à son sujet et dans ce que
nous pensons à propos de nous-même. C’est un Dieu qui
nous met face à nous-même. Et, comme nous allons le voir
au prochain chapitre, ce n’est pas très beau à voir...

32
3

L A FOI CHRÉTIENNE :

Les êtres humains,


tous mal en point

J’aime lorsque le soleil brille à Bruxelles (oui, ça arrive !),


et traverse la grande baie vitrée de mon salon. Cependant,
c’est toujours un peu gênant : cela révèle à quel point
mes vitres sont sales et ont besoin d’un coup de propre.
J’apprécie ce soleil qui brille, mais en même temps il révèle
la saleté au grand jour.
Dans les pages qui suivent, c’est un peu comme si nous
allions mettre nos cœurs « en plein soleil ». Nous allons
essayer de révéler ce qu’il y a à l’intérieur du cœur de tous
les êtres humains. Ce ne sera pas forcément très agréable,
mais c’est une étape indispensable pour comprendre
vraiment ce qu’est la bonne nouvelle de la foi chrétienne.

Personne n’est parfait

Lorsqu’on parle de l’être humain, beaucoup recon-


naissent qu’il y a un problème. Que les gens soient athées
ou religieux, ils sont tous d’accord pour dire que tout ne

33
Qu’est-ce que tu crois ?

se passe pas parfaitement bien sur cette terre, et que c’est


en partie la faute de l’homme. À ce sujet, le philosophe
athée John Gray fait le constat suivant :
Presque tous les penseurs prémodernes tenaient pour acquis
que la nature humaine est faussée et imparfaite. En cela,
comme ailleurs, ils avaient cerné le problème. Quiconque
élabore une théorie de la politique, s’il veut être crédible,
ne peut présupposer que les motivations humaines sont
naturellement aimables, pacifiques ou raisonnables9.

Bref, il y a un problème ! Il concerne à la fois l’être


humain en général mais aussi chacun de nous en parti-
culier. Nous sommes tous plus ou moins d’accord sur ce
point. Mais les avis divergent dès qu’on tente de définir
précisément quel est ce problème et comment le régler…
Dans ce chapitre, nous allons étudier la description
qu’en fait la Bible. Comme vous allez le constater, la
Bible est claire sur ce sujet. Elle ne parle pas juste d’une
imperfection ou d’un défaut dans l’être humain : elle va
bien plus loin que cela. Dans l’un des livres de la Bible, la
lettre de Paul aux Colossiens, il est écrit que, par nature,
nous sommes « ennemis de Dieu par [nos] pensées et par
[nos] œuvres mauvaises » (Colossiens 1.21). C’est cette
portion de phrase qui nous servira de base de réflexion
pour ce chapitre.

Pas juste imparfaits, mais ennemis

Ce terme pourrait nous sembler un peu fort. « Ennemi


de Dieu ?! Bof, j’ai rien contre Dieu, moi ! » Ce que nous

34
Les êtres humains, tous mal en point

ressentons souvent vis-à-vis de Dieu, ce n’est pas de la


haine, mais de l’indifférence. Il ne nous gêne pas, tant
que nous n’avons pas affaire à lui. Cependant, certains de
nos comportements nous trahissent et prouvent que nous
sommes bel et bien « ennemis de Dieu ».
Imaginez un roi dont le peuple refuse catégoriquement
de le reconnaître en tant que tel, et qui vit sans se soucier
des déclarations royales. L’attitude de ce peuple ne serait
pas seulement de l’indifférence, mais aussi un rejet et
une offense envers le roi. C’est la même chose lorsque
nous refusons de reconnaître que Dieu est le créateur et
le roi de l’univers. Vivre sans nous soucier de lui, c’est
comme vouloir usurper son trône afin de régner sur nos
vies à sa place. Autrement dit, nous voulons être notre
propre dieu.
Ou imaginez un « ami », qui vous dirait : « Je n’ai pas
très envie de passer du temps avec toi, mais lorsque j’aurai
besoin de toi, je t’appellerai. » Il aurait beau dire que vous
n’êtes pas son ennemi, sa manière de se comporter tradui-
rait pourtant une attitude offensante. C’est la même chose
lorsque nous faisons appel à Dieu uniquement lorsque
nous avons besoin de son aide, quand nous nous servons
de lui pour nous servir, nous.
Au final, notre position d’ennemi de Dieu se manifeste
dans ce que nous faisons. La Bible dit que nous sommes
« ennemis de Dieu par nos pensées et par nos œuvres
mauvaises ».

35
Qu’est-ce que tu crois ?

Des œuvres mauvaises

Avez-vous déjà remarqué la facilité avec laquelle nous


voyons le mal chez les autres avant de le voir chez nous ?
En tout cas, c’est le cas pour moi. Lorsqu’il est question
de mauvaises actions, nous avons tendance à croire que
cela concerne les autres et que nous n’avons rien à y voir.
Nous pensons aux multiples injustices qui règnent dans
le monde : la corruption, le racisme, la maltraitance des
enfants, les abus sexuels, les dictatures, et toutes sortes
d’autres actions condamnables. Nous avons raison de
considérer ces choses comme mauvaises, de les dénoncer
et d’en être indignés. Mais le mal ne se limite pas à ça.
Car si nous sommes honnêtes, le mal caractérise chacun
d’entre nous. Oui, nous avons subi des injustices. Mais qui
n’en a jamais fait subir ? Qui n’a jamais dit des choses qu’il
a regretté plus tard ? Qui n’a jamais fait des choses qu’il
considère aujourd’hui comme étant du mal qu’il n’aurait
pas dû faire ? Trop souvent, le mal que nous dénonçons
est celui que nous pratiquons nous-même.
C’est vrai que ce n’est pas facile à reconnaître. Combien
de personnes entendons-nous dire : « Moi, je n’ai rien à me
reprocher devant Dieu ! Je n’ai jamais rien fait de mal ! » ?
Peut-être en faites-vous partie ?
Mais si une caméra nous filmait à notre insu 24h/24 et
que tout le monde pouvait voir le film, pourrions-nous
toujours affirmer sans rougir que nous n’avons jamais
rien fait de mal ? Que nous n’avons rien à nous reprocher ?
Peut-être qu’à ce stade, nous aurions envie de redéfinir
ce que nous entendons par là, et dire que nous n’avons

36
Les êtres humains, tous mal en point

jamais rien fait de vraiment mauvais, ou de vraiment


grave ? C’est vrai que nous ne nous sentons pas tellement
mauvais ni coupables quand nous nous comparons aux
« grands criminels ». Mais ce n’est pas un gage d’inno-
cence pour autant. Comme nous l’avons vu, nous ne
devons pas nous comparer aux autres (on trouvera tou-
jours pire que nous !), mais nous comparer à Dieu. C’est
lui qui est le modèle de perfection auquel nous devons
nous mesurer pour constater que nous sommes loin de
l’avoir atteint.
Imaginez un instant une échelle de valeur sur laquelle
nous placerions les plus grands criminels de l’Histoire
tout en bas et les personnes les plus vertueuses, celles qui
ont consacré leur vie au bien et qui sont des exemples de
service désintéressé, tout en haut. Si nous devions nous
positionner sur cette échelle, où nous placerions-nous ?
Probablement pas tout en bas, mais pas non plus tout en
haut... Peut-être un petit peu plus haut que le milieu de
l’échelle ? Pas parfaits, mais en train d’essayer de faire du
mieux que nous pouvons ? Cependant, lorsque nous nous
comparons à Dieu, le critère de perfection, nous devons
reconnaître que cette échelle que nous avons créée va tout
au plus entre 0 % et 1 %, alors que Dieu, lui, est à 100 %.
Bref, nous sommes tous très loin de la perfection !
De plus, les œuvres mauvaises ne se limitent pas à celles
que l’on voit de l’extérieur, mais il s’agit également de tout
ce que l’on cache au plus profond de soi. C’est pour cela
que la Bible parle, non pas uniquement d’œuvres mau-
vaises, mais aussi de pensées mauvaises.

37
Qu’est-ce que tu crois ?

Des pensées mauvaises

Nous possédons tous des choses intimes que nous sou-


haitons garder pour nous et ne partager avec personne
d’autre : des lettres, des souvenirs, etc. Mais de tout ce que
nous possédons, les pensées sont certainement ce qu’il y a
de plus intime nous concernant, et que nous souhaitons le
moins partager avec d’autres. S’il existait une application
qui permettait aux autres de lire dans vos pensées, ne
seriez-vous pas prêt à payer cher pour que personne ne
puisse l’utiliser sur vous ?
Vous vous êtes déjà demandé pourquoi ? Probablement
parce qu’il n’y a pas de filtres dans nos pensées. Tout y
passe. Tout. De très bonnes choses, mais aussi de très mau-
vaises. Dans nos pensées, nous tolérons des choses que
nous savons contraires à la morale de notre environne-
ment, simplement parce que personne ne peut y accéder.
J’ai été frappé par l’honnêteté de Somerset Maugham,
un écrivain britannique du siècle dernier, en lisant l’une
de ses citations. Il rejetait l’existence de Dieu mais a
pourtant déclaré :
Pour ma part, je ne pense pas être ni meilleur ni pire que
la plupart des gens, mais je sais que si je couchais par écrit
chacune des actions de mon existence, et chacune des pen-
sées ayant traversé mon esprit, le monde me considérerait
être un monstre de dépravation10.

On comprend donc aisément pourquoi la Bible parle de


pensées mauvaises. Même si nous pouvons les cacher aux
autres, ces pensées sont bien là. Et Dieu les voit. Il a accès à

38
Les êtres humains, tous mal en point

tout notre « historique de pensée ». Rien n’est caché devant


lui : il voit tout. Et, il faut l’avouer, ce n’est pas toujours très
beau à voir…
Ce qui est troublant concernant ces pensées, c’est que
nous ne pouvons pas toujours les contrôler. Elles sur-
gissent parfois sans que nous ne les ayons invitées, et ne
disparaissent pas toujours lorsque nous essayons de nous
en débarrasser. Cela ne signifie pas que nous n’en sommes
pas responsables, mais cela nous aide à comprendre que
ces pensées mauvaises sont le reflet d’un problème plus
grand. Si nos pensées sont mauvaises, c’est parce que notre
cœur, notre être intérieur, l’est aussi. La source est polluée,
donc la rivière l’est aussi.

Le cœur du problème est le problème du cœur

C’est en tout cas ce que Jésus a enseigné concernant la


source de notre problème. D’où viennent nos pensées et
nos œuvres mauvaises ? La réponse de Jésus : d’un cœur
qui est mauvais. Voici ce qu’il dit :
En effet, c’est de l’intérieur, c’est du cœur des hommes que
sortent les mauvaises pensées, les adultères, l’immoralité
sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les
méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux,
la calomnie, l’orgueil, la folie.
Marc 7.21-22

Toutes les choses mauvaises que l’homme commet


trouvent leur origine dans son cœur qui est mauvais.
Quand il est parlé du cœur ici, il ne s’agit pas de l’organe

39
Qu’est-ce que tu crois ?

biologique, bien sûr. En parlant de « cœur », la Bible entend


notre être intérieur, le siège de tout ce que nous sommes
au plus profond de nous.
Autrement dit, le problème de l’être humain est intérieur,
pas extérieur. C’est pour cela qu’il a besoin d’un change-
ment complet. Comme on le dit parfois : « le cœur du pro-
blème est le problème du cœur. » Notre cœur est mauvais,
donc tout ce qui en sort sera teinté de cette impureté.

Le péché, ce n’est pas seulement ce que nous faisons

Cela nous aide à comprendre que le « péché » n’est pas


juste ce que nous faisons, mais c’est aussi ce que nous
sommes. Nous sommes pécheurs.
Comme le mot « sainteté », le mot « péché » n’est plus
très à la mode aujourd’hui. Il est d’ailleurs souvent mal
compris. Par exemple, lorsque je descends manger un peu
de chocolat tard le soir, ou si je reprends une deuxième
part de dessert alors que je fais un régime, je parle de
mon « péché mignon » ! On voit le péché plus comme une
faiblesse sur laquelle nous devrions chercher à travailler.
Ou encore comme un défaut qui fait partie de qui nous
sommes : « Personne n’est parfait ! », se dit-on, « Tout le
monde a ses défauts ! » À nos yeux, le péché n’est pas si
grave que ça.
Mais le « péché », ce n’est pas cela. Pécher, c’est trans-
gresser ce que Dieu nous demande. C’est faire ce que Dieu
nous commande de ne pas faire, ou ne pas faire ce que
Dieu nous commande de faire. Il s’agit d’un rejet de la juste
autorité établie par Dieu, afin de suivre égoïstement notre

40
Les êtres humains, tous mal en point

propre volonté d’indépendance. Comme nous l’avons vu,


cela ne concerne pas juste les « grosses choses » que l’on
pourrait faire, mais tout ce qui est contraire à la juste
norme établie par Dieu, que ce soit en actes, en paroles,
ou en pensées. Nous sommes tous concernés !

Tous coupables vis-à-vis de Dieu

C’est en comprenant ce qu’est le péché que nous com-


prenons pourquoi nos « pensées et œuvres mauvaises »
nous rendent ennemis de Dieu. Car les péchés que l’on
commet – toutes ces pensées et œuvres mauvaises – sont
des offenses envers Dieu.
Imaginez des parents qui font de leur mieux pour bien
éduquer leur enfant en lui apprenant les bonnes manières
et comment bien se comporter en société. Mais cet enfant,
du haut de ses 8 ans, se rebelle contre l’autorité de ses
parents. Il insulte les gens qu’il rencontre, il est insolent
à l’école, et va même jusqu’à se montrer violent dans cer-
taines situations. On peut affirmer que ce comportement
est une offense envers ses parents, car par ses actes il
prouve qu’il ne respecte aucunement leur autorité.
C’est un peu ce que nous faisons. Nos pensées et nos
œuvres mauvaises, même lorsqu’elles sont tournées vers
d’autres êtres humains, sont des offenses vis-à-vis de
Dieu. Par notre péché, nous sommes comme un enfant
qui aurait craché au visage de ses parents. C’est honteux.
Et c’est condamnable.
Imaginez une autre situation. Un scénariste écrit le
scénario d’un film. Il travaille pendant plusieurs mois

41
Qu’est-ce que tu crois ?

pour s’assurer que tout est cohérent et que les répliques


sont justes. Mais le jour du tournage, les acteurs ignorent
le scénario, et décident de jouer l’histoire comme ça leur
plaît, avec les répliques qui leur passent par la tête. Ne
serait-ce pas offensant pour le scénariste ? Pour qui se
prennent-ils à agir de la sorte ?!
C’est un peu ce que nous faisons vis-à-vis de Dieu. Il est
notre créateur, celui qui est le plus à même de définir les
règles du jeu, « d’écrire le scénario » en quelque sorte. Mais
nous lui avons tourné le dos. Nous avons jeté le scénario
et vivons dans l’indifférence la plus totale.

Le jugement existe parce que le péché existe

C’est là que nous mettons le doigt sur le problème


principal de l’être humain, problème dont la Bible parle
en détail. Ce n’est pas uniquement le péché qui est en
cause, mais aussi le jugement qui est lié à notre péché.
Nous sommes coupables d’un « coup d’état », non pas
envers un être humain qui règne sur un pays, mais
envers Dieu qui règne sur l’univers ! Ce n’est pas un
petit crime, ou une erreur anodine. Par conséquent,
nous sommes comme des criminels devant un tribunal,
qui n’ont rien à dire pour leur défense, qui n’ont aucune
circonstance atténuante valable, et qui entendent tomber
la sentence : « Coupable. » Comme nous l’avons vu, c’est
une bonne nouvelle que Dieu soit juste : il ne laisse pas
le mal impuni. Mais, lorsque nous sommes nous-mêmes
les auteurs de ce mal, la sentence est bien plus difficile
à accepter…

42
Les êtres humains, tous mal en point

Le jugement dont la Bible parle, c’est la colère de


Dieu. Il ne s’agit pas d’une colère comme celles que
nous éprouvons : des réactions exagérées sous le coup
de l’émotion, et souvent disproportionnées. Non, la
colère de Dieu c’est sa juste réaction face au mal. Et
nous sommes tous concernés. Un châtiment éternel
conscient nous attend. C’est ce que la Bible appelle l’enfer.
Quand on parle d’« enfer », il ne faudrait pas avoir en tête
l’imagerie populaire : Satan avec sa fourche, devant un lac
de feu, comme objet de terreur pour contrôler des foules.
C’est vrai que la Bible parle de l’enfer comme d’un « feu qui
ne s’éteint pas » (Marc 9.48). Cependant, c’est pour nous
faire comprendre à quel point ce tourment sera terrible.
Ce sera bien pire que tout ce que nous pourrions imaginer.
C’est ce qui rend le sujet si sérieux.
Ce châtiment ne sera rien d’autre que ce que nous avons
mérité en raison de notre rébellion envers Dieu. Ce n’est pas
parce que Dieu est cruel, mais parce qu’il est juste et qu’il
ne doit pas laisser le mal impuni. S’il y a un jugement, c’est
parce qu’il y a des coupables. Si l’enfer existe, c’est parce que
le péché existe, et que nous en sommes coupables.
Nous sommes donc dans une triste situation, face à un
jugement que nous avons mérité, et nous ne pouvons rien
faire par nous-même pour y échapper. De plus, nous nous
retrouvons séparés de Dieu, notre créateur, celui par qui
et pour qui nous avons été créés. Celui qui détient la clé
de notre existence. Nous nous retrouvons un peu comme
un poisson hors de l’eau, qui ne peut pas vivre sa vie de
poisson hors de son élément. Quelle situation misérable !
La relation avec notre créateur est rompue, comme un

43
Qu’est-ce que tu crois ?

vase précieux brisé en mille morceaux sur le carrelage.


Peut-on revenir en arrière ?
Je l’admets, le ton a bien changé depuis le début du livre.
À ce stade de votre lecture, vous êtes peut-être un peu
déçu : « Il nous annonce que la foi chrétienne est une excel-
lente nouvelle, et le voici en train de nous parler d’enfer, de
colère de Dieu et de culpabilité… Où est passée “la bonne
nouvelle” ? » C’est un peu comme si nous prenions un café
ensemble sous un soleil radieux et qu’un violent orage
éclatait soudain au-dessus de nos têtes, transformant cette
splendide journée en une journée maussade et pluvieuse.
Belle ambiance !
En réalité, la bonne nouvelle de la foi chrétienne est pré-
cédée de l’annonce d’une très mauvaise nouvelle. Et c’est
seulement en prenant conscience de cette très mauvaise
nouvelle que nous pourrons apprécier en quoi la bonne
nouvelle est réellement une bonne, une excellente nouvelle !
Alors, ne partez pas ! Une éclaircie va poindre à l’hori-
zon, je vous l’assure. Le soleil va briller. Et vous ne l’aurez
jamais vu briller aussi fort.

44
4

L A FOI CHRÉTIENNE :

La grâce, le cadeau
immérité

Il est difficile de changer, pas vrai ? Demandez à ceux qui


veulent arrêter de fumer, ou à ceux qui essayent de suivre
un régime. Ou alors à n’importe qui d’entre nous lorsque
nous essayons de gommer nos défauts…
C’est encore plus difficile lorsqu’il s’agit de notre carac-
tère, ou de choses qui sont profondément liées à ce que
nous sommes. Le dicton « Chassez le naturel, et il revient
au galop » se vérifie bien trop souvent dans notre expé-
rience quotidienne. Bien sûr, nous pouvons élaborer des
plans et mettre en place des habitudes qui nous amènent
à des changements. Mais ça ne fonctionne pas toujours.
Pensez aux résolutions de début d’année !
La question reste donc : où trouver le véritable changement ?
Dans le chapitre précédent, nous avons parlé de cer-
taines vérités qui ne sont pas agréables à entendre, il faut
le reconnaître. Nous sommes, chacun de nous, ennemis

45
Qu’est-ce que tu crois ?

de Dieu par nos pensées et nos œuvres mauvaises. Voilà


pourquoi nous nous dirigeons inévitablement vers un che-
min qui nous mène au jugement éternel que nous avons
mérité. Naturellement, dans une telle situation, la réaction
logique est de se demander : que faire pour changer cela ?
Y a-t-il une solution ?
C’est dans la réponse qu’elle apporte à cette question
que la foi chrétienne, présentée par la Bible, se distingue
des autres religions.

Ce qui rend le christianisme unique

Vous avez peut-être déjà entendu parler de C.S. Lewis,


l’auteur des Chroniques de Narnia. Il était athée, puis est
devenu chrétien durant sa jeunesse. Il a ensuite beaucoup
écrit au sujet des religions, et sur la foi chrétienne en
particulier.
Un jour, lors d’une conférence sur les différentes reli-
gions du monde, des collègues de C.S. Lewis débattaient
pour savoir ce qui distinguait le christianisme des autres
religions. Lewis est entré dans la pièce alors que la dis-
cussion était déjà bien animée, et a demandé : « Pourquoi
faites-vous tout ce bruit ?! » Après avoir appris que la
question était de savoir ce qui rendait le christianisme
unique, Lewis a tout simplement répondu : « Oh, c’est
facile. C’est la grâce11. »
Surprenant ? Pas tant que ça.

46
La grâce, le cadeau immérité

Faire pour vivre

Si l’on schématise l’enseignement de la plupart des reli-


gions, accéder à Dieu se fait au travers d’efforts humains.
Il faut faire du bien pour espérer gagner quelque chose
de la part de Dieu en retour. La logique est la suivante : il
faut faire pour vivre.
C’est un peu comme un employé qui voudrait obtenir
une promotion. Pour y arriver, il doit faire preuve de
sérieux, de bonne volonté, et montrer par ses actes qu’il
est digne de cette promotion. C’est ainsi que beaucoup
considèrent la religion. C’est le moyen par lequel nous,
êtres humains, essayons de prouver à Dieu que nous
méritons son approbation. Nous devons faire des efforts et
des bonnes actions, afin de lui montrer que nous sommes
à la hauteur. Ainsi nous pouvons avoir l’espoir qu’un jour,
il nous laissera entrer au paradis.
Si l’on y réfléchit, ce n’est pas une très bonne nouvelle.
Car, face au problème de notre péché et du jugement qui
y est lié, cela revient à dire : « Améliore-toi, suis ces règles,
obéis, et peut-être qu’un jour, éventuellement, tu pourras
être pardonné pour tes fautes et être accepté par Dieu. »
Mais comment savoir si l’on en a fait assez ? Comment
savoir si nos efforts suffisent ? Cela revient à vivre avec un
fardeau pesant sur les épaules : nous cherchons à faire le
bien sans arrêt, sans savoir si cela fonctionnera.
De plus, cela traduit une démarche assez égoïste. La
raison pour laquelle nous faisons du bien, finalement, c’est
pour nous-même. Nous faisons du bien aux autres parce
que cela nous permet de gagner des points dans l’éternité.

47
Qu’est-ce que tu crois ?

Un peu de mal contre beaucoup de bien ?

Mais surtout, cette démarche ne règle absolument pas


le problème du mal que nous avons commis. En réfléchis-
sant à Dieu, nous pensons parfois que le bien que nous
faisons devrait effacer le mal que nous avons déjà fait.
Nous faisons quelques bonnes actions en vue d’obtenir le
pardon pour nos péchés du passé. Autrement dit, le bien
aurait le pouvoir d’effacer le mal, pourvu que ce bien soit
supérieur au mal qui a été commis. C’est la logique de
Raskolnikov, le personnage principal du roman Crime
et châtiment de Dostoïevski : « Qu’en penses-tu : un seul
crime minuscule ne serait-il pas effacé par des milliers de
bonnes actions12 ? » C’est aussi la logique de la plupart des
religions aujourd’hui.
Mais cette logique ne prend pas en compte la question
de la justice dont nous avons déjà parlé. Si Dieu pardon-
nait nos péchés en raison du bien que nous avons fait, il
ne serait pas juste. Cela reviendrait à minimiser le mal
et à ne pas le traiter tel qu’il doit l’être. Retournons au
tribunal un instant pour comprendre cela. Le criminel se
tient devant le juge, coupable d’un meurtre. Maintenant,
que penseriez-vous si l’avocat du criminel présentait sa
défense ainsi : « Mon client est coupable de ce meurtre,
oui, mais par ailleurs c’est un homme incroyablement
vertueux. Il est investi dans de nombreuses œuvres
sociales en faveur des démunis et il a l’approbation de
tout son voisinage. » Serait-ce une raison suffisante pour
acquitter ce criminel et oublier son meurtre ? Bien sûr que
non ! Peu importe le bien que cet homme a fait dans sa
vie, cela ne suffit pas à annuler le mal dont il est coupable.

48
La grâce, le cadeau immérité

De la même manière, le bien que nous faisons ne pourra


jamais effacer le mal que nous avons commis.
Certains pourraient argumenter que, devant un tribunal
humain, un criminel pourrait voir sa peine allégée s’il
s’agit d’un tout premier crime et que l’homme n’a pas « le
profil » d’un criminel. C’est vrai, mais il faut remarquer
qu’il y aura tout de même une peine, dans tous les cas. Le
mal n’est pas laissé impuni.
De plus, la sévérité de la peine dépend de la personne
que l’on a offensée. Imaginez qu’avec mes clés, je raye
une voiture qui se trouve à la casse. Pas bien grave, non ?
Maintenant, si je fais la même chose avec une voiture dans
la rue, j’aurais probablement un peu plus de problèmes.
Enfin, si on m’attrape en train de rayer délibérément la
voiture du chef de l’état… Là, j’aurais encore plus de
problèmes ! Pourquoi ? Parce que la gravité de la faute
dépend de la personne que l’on a offensée13. Lorsqu’on
parle de nos fautes, il faut comprendre que nous les avons
commises envers l’être le plus important de l’univers :
Dieu lui-même. C’est donc d’autant plus grave.

Une voie sans issue

Nous voyons donc qu’essayer de nous sauver nous-


même ne fonctionnera pas. Comme quelqu’un l’a dit, ce
serait comme essayer d’accéder à la lune en empilant des
chaises… C’est mission impossible !
Par ailleurs, penser pouvoir impressionner Dieu par
le bien que nous faisons est plutôt naïf. Imaginez un
enfant de cinq ans qui bricole sur son établi en bois. Il

49
Qu’est-ce que tu crois ?

perce, visse, cloue avec ses jouets le plus sérieusement


du monde comme un vrai bricoleur. Il finit par dire
à ses parents : « Papa, maman, je vais travailler sur le
chantier à côté de la maison. Les ouvriers ont besoin de
mon aide. » Ce serait mignon, mais un peu naïf. Est-ce
que cet enfant, avec ses jouets en bois, pourra vraiment
aider des ouvriers expérimentés qui travaillent sur un
vrai chantier ? Il en va de même pour nous quand nous
pensons pouvoir impressionner Dieu par notre manière
de vivre…
Nous devons reconnaître que nous sommes tous inca-
pables. Incapables d’accéder à Dieu par nous-mêmes et
de régler le problème de notre cœur mauvais. Il nous
est impossible de revenir en arrière et de changer notre
situation.

Quand la grâce entre en scène

C’est dans ce contexte qu’entre en scène la grâce, et


que, tout à coup, nous discernons ce qui distingue la foi
chrétienne des autres religions. En effet, lorsque nous
parlons de la grâce, nous touchons au cœur même de la
foi chrétienne. C’est un enseignement que l’on retrouve
en toile de fond dans toute la Bible.
Voici un extrait de la Bible qui nous aide à comprendre
ce qu’est la grâce. Cet extrait vient juste après une descrip-
tion sobre et sans équivoque du péché et de la culpabilité
de l’être humain, et il commence par un « mais » qui nous
permet de voir le soleil briller de toute sa force :

50
La grâce, le cadeau immérité

Mais Dieu est riche en compassion. À cause du grand


amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts en
raison de nos fautes, il nous a rendus à la vie avec Christ –
c’est par grâce que vous êtes sauvés. […] En effet, c’est par
la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et
cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est
pas par les œuvres, afin que personne ne puisse se vanter.
Éphésiens 2.4 -5, 8-9

Dans ces merveilleuses phrases, il est question d’être


sauvé, de rétablir une relation avec Dieu et d’échapper
au jugement que nous méritons. Enfin, une solution !
Comment ce salut peut-il se mettre en œuvre ? Sur quelle
base ? La réponse est simple : en raison de la grâce de Dieu.
« C’est par grâce que vous êtes sauvés », est-il dit. « Dieu est
riche en compassion ». Quelle merveille ! Il y a une solution,
et c’est Dieu qui la donne, en raison d’un amour généreux.
Je reconnais que la notion de « grâce » fait souvent partie
du vocabulaire religieux (sauf quand il s’agit d’une dan-
seuse ou d’un prénom !). Prenons un peu de temps pour
comprendre ce que cela signifie.
La grâce n’est pas quelque chose que nous recevons en
échange d’un acte de notre part – même pas celui d’aller à
l’église ou d’accomplir des rites religieux. Quand la Bible
parle de grâce, il s’agit d’un don gratuit et immérité. Ce
n’est donc pas comme le salaire que nous recevons à la fin
du mois : si nous le recevons, c’est parce que nous l’avons
mérité. Ce n’est pas non plus comme une offre promo-
tionnelle dont nous bénéficions sur un produit. Dans un
sens, cette promotion est peut-être « imméritée », mais elle

51
Qu’est-ce que tu crois ?

n’est pas gratuite : nous devons quand même payer pour


obtenir le produit en question. La grâce est non seulement
imméritée (nous ne devrions pas recevoir le cadeau que
Dieu nous donne), mais elle est aussi gratuite (nous ne
pouvons rien faire pour l’acheter).
La grâce de Dieu, c’est Dieu qui nous donne ce que nous
ne méritons pas : il nous sauve, comme le dit le texte de
la Bible que nous avons cité. C’est-à-dire qu’il nous fait
sortir de la situation désespérée dans laquelle nous étions :
coupables, face à un jugement. Il pardonne nos péchés, il
rétablit la relation qui était brisée.
Voici deux choses incroyables dans cet acte divin.
La première, c’est que Dieu ne fait pas ça parce que nous
l’aurions mérité, mais il le fait précisément alors que nous
ne le méritons pas ! Nous sommes ceux qui l’ont offensé et
il est celui qui nous pardonne. Nous sommes coupables
envers lui et il fait pourtant ce qu’il faut pour que nous
soyons acquittés et libérés.
La deuxième, c’est qu’il le fait gratuitement. Le passage
précédemment cité nous le dit : « Cela ne vient pas de vous »,
« Ce n’est pas par les œuvres. » Autrement dit, ce n’est pas
nous qui avons à empiler des chaises jusqu’à la lune pour
accéder à Dieu, mais c’est Dieu qui vient jusqu’à nous pour
nous sauver. Il nous offre un moyen de salut gratuit !

Trop simple pour être vrai ?

La grâce est effectivement un cadeau gratuit que nous


ne pouvons pas mériter. Nous ne pouvons rien faire qui

52
La grâce, le cadeau immérité

puisse nous sauver. Il nous suffit en effet de croire en ce qui


a déjà été fait. Il nous suffit de placer notre confiance dans
ce don gratuit et entier de Dieu : c’est notre seul espoir de
salut ! La logique de la Bible, imprégnée de la grâce, est la
suivante : il ne faut pas faire pour vivre, mais croire pour
vivre. Nous reviendrons sur cet aspect un peu plus tard,
mais il faut reconnaître qu’humainement parlant, l’idée
d’un salut gratuit est difficile à accepter… C’est difficile à
accepter, parce nous voulons mériter ce que nous avons.
Je me souviens d’un ami avec qui j’avais lu une partie
de la Bible, pour l’aider à découvrir l’essentiel de la foi
chrétienne. Après lui avoir présenté ces réalités que la
Bible enseigne, il m’avait dit : « Benjamin, je comprends
que je suis pécheur, et que je ne pourrai rien faire pour
être accepté par Dieu. Mais qu’est-ce que je peux faire
d’autre ? » Vous avez remarqué ? Il comprenait qu’il ne
pouvait rien faire pour être accepté par Dieu, et pourtant
il demandait : « Qu’est-ce que je peux faire d’autre ? » Dans
un sens, une telle réaction est normale. Nous voulons
faire. Nous n’aimons pas nous sentir impuissant. C’est
humiliant de recevoir gratuitement quelque chose que
nous n’avons pas mérité.
Et c’est là où la foi chrétienne se distingue des autres
religions. Accepter la foi chrétienne, c’est comprendre
que nous ne pourrons jamais en faire assez pour accéder
à Dieu. Mais ça ne s’arrête pas là. C’est aussi comprendre
que nous n’avons pas besoin de faire, parce que Jésus a
déjà fait pour nous tout ce qu’il fallait. Et ça, c’est une
merveilleuse nouvelle.

53
Qu’est-ce que tu crois ?

La grâce, oui, mais où est la justice ?

Peut-être que tout ceci vous semble encore un peu abs-


trait. Ou peut-être même carrément injuste. C’est vrai que
nous avons répété, à plusieurs reprises, que Dieu ne peut
pas se contenter de pardonner le mal. Il doit également le
prendre au sérieux. C’est une question de justice. Alors
est-ce que la grâce n’est pas injuste ? Si Dieu pardonne
nos péchés en raison de sa grande miséricorde, où est sa
justice ? Le juge ne peut pas laisser le criminel partir libre,
juste comme ça !
À travers ces questions, nous touchons au cœur de la foi
chrétienne, et cela nous amène à notre prochain chapitre.
Comme nous l’avons dit, la grâce de Dieu, c’est Dieu qui
nous donne ce que nous ne méritons pas. Mais ça ne s’arrête
pas là. Si Dieu peut nous donner ce que nous ne méritons
pas, c’est parce que quelqu’un d’autre a pris sur lui la peine
que nous méritions. Cette affirmation est primordiale. Nous
allons nous y attarder pour comprendre comment Dieu
peut faire grâce tout en restant entièrement juste.
Comme nous allons le voir, c’est en raison de ce que
Jésus a fait que Dieu peut pardonner librement à tous ceux
qui placent leur confiance en Jésus. Le comprendre nous
aidera à encore mieux apprécier la bonne nouvelle de la
foi chrétienne.

54
5

L A FOI CHRÉTIENNE :

La mort de Jésus fait


toute la différence

Nous avons parfois besoin d’explications pour com-


prendre le sens de certaines choses. C’est vrai en parti-
culier en ce qui concerne les raisons de la mort de Jésus
sur la croix. Beaucoup en ont entendu parler et savent que
c’est quelque chose d’important pour les chrétiens, qui en
parlent souvent. Mais ils ne savent pas forcément en quoi
c’est important et ce que cela signifie.
J’espère que ce chapitre vous aidera à comprendre pour-
quoi la croix a tellement d’importance aux yeux des
chrétiens. Comme nous allons le voir, c’est en saisissant
les raisons de la mort de Jésus que l’on pourra réellement
comprendre ce qu’est le christianisme. Posons-nous donc
la question : « Pourquoi Jésus est-il mort ? »

Jésus, mort parce qu’il était coupable ?

Jésus a été condamné à mort par les autorités de son


époque. Cependant, Jésus n’est pas mort parce qu’il était

55
Qu’est-ce que tu crois ?

coupable, mais alors qu’il était innocent : cela ressort très


clairement des récits que la Bible donne de sa mort.
Nous apprenons que c’est « par jalousie qu’ils [les chefs
religieux] avaient fait arrêter Jésus » (Matthieu 27.18).
L’enseignement de Jésus les gênait. Ils voulaient se débar-
rasser de lui. Ils l’ont donc faussement accusé de crimes
qu’il n’avait pas commis, puis ils l’ont livré aux autorités
politiques.
Cependant, cela ne suffisait pas à le faire condamner
à mort. Après l’avoir interrogé, Pilate, le gouverneur, a
déclaré : « Je ne trouve chez cet homme aucun motif de
le condamner » (Luc 23.4). Judas, qui avait trahi Jésus,
déclare de son côté : « J’ai péché en faisant arrêter un
innocent » (Matthieu 27.4). Jésus n’était pas coupable !
Quand nous lisons le récit de sa vie, nous découvrons
effectivement un homme qui n’a toujours fait que du bien
autour de lui. On ne l’a jamais entendu proférer de paroles
blessantes. Il a toujours fait preuve d’amour et de compas-
sion envers ceux qu’il côtoyait. Il a vécu dans l’obéissance
parfaite à Dieu. Il n’a jamais péché. En somme, Jésus a
réussi là où nous avons tous échoué…
Comment donc réussir à faire condamner cet innocent ?
Les chefs religieux, jaloux de Jésus, parviennent, en exci-
tant la foule, à obtenir sa mort. « Crucifie-le ! Crucifie-le ! »,
crient-ils. Sous la pression de la foule, Pilate cède et livre
Jésus à la mort par crucifixion.
Sur la croix, Jésus est entouré de deux criminels, l’un à
sa droite, l’autre à sa gauche. Alors que l’un d’eux insulte
Jésus, l’autre le reprend : « Pour nous, ce n’est que justice,

56
La mort de Jésus fait toute la différence

puisque nous recevons ce qu’ont mérité nos actes, mais


celui-ci n’a rien fait de mal » (Luc 23.41). Jésus n’avait
effectivement rien fait de mal. Même ce brigand le recon-
naissait ! Jésus était innocent. C’était évident pour tous.
Pourtant, il est quand même condamné à mort. Pourquoi ?

Jésus, mort parce qu’il a échoué ?

On pourrait alors penser que la mort de Jésus était un


échec. En voici encore un qui a fait de belles promesses, et
qui n’a pas su les tenir. Tout avait si bien commencé, tous
les espoirs étaient focalisés sur lui, mais il n’a pas réussi
à aller jusqu’au bout de ses idées… Jésus était impuissant
face à ses accusateurs et face à la foule qui voulait le
condamner, voilà pourquoi il est mort.
Cependant, ce n’est pas ainsi que la Bible décrit les évé-
nements qui ont conduit à sa mort.
D’abord, Jésus aurait très bien pu échapper à la mort. Il a
accompli des miracles extraordinaires : il a tout pouvoir sur
ce monde. Il est Dieu. Il aurait donc pu échapper miracu-
leusement à la mort, comme il l’a fait à d’autres occasions14.
Cette fois-ci, cependant, il a choisi de ne pas le faire.
Ensuite, la mort de Jésus n’était pas une surprise. Jésus
lui-même l’avait prédite. Il avait lui-même annoncé à
l’avance sa mort à ses disciples : « Le Fils de l’homme [un
terme par lequel Jésus parle de lui-même] sera livré entre
les mains des hommes ; ils le feront mourir et, trois jours
après avoir été mis à mort, il ressuscitera » (Marc 9.31).
Jésus dira même à ses disciples que sa mort est la raison
pour laquelle il est venu : « Le Fils de l’homme est venu

57
Qu’est-ce que tu crois ?

non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en


rançon pour beaucoup » (Marc 10.45).
La mort de Jésus n’était donc pas un échec. Cela faisait
partie du plan de Dieu depuis le début. La Bible nous
amène à comprendre que Dieu a envoyé Jésus dans le
monde, précisément afin qu’il donne sa vie sur une croix.
Alors, pourquoi ? Pourquoi Jésus a-t-il vécu pour
mourir ? Et pourquoi avait-il besoin de mourir de cette
manière ? Pour répondre à ces questions, et pour conti-
nuer à nous laisser émerveiller par la bonne nouvelle
de la foi chrétienne, il faut maintenant saisir la raison
fondamentale de la mort de Jésus.

Jésus, mort pour… sauver

L’ange qui a annoncé la naissance de Jésus l’a présentée


comme une « bonne nouvelle », parce que Jésus venait
comme sauveur : « Je vous annonce une bonne nouvelle
qui sera pour tout le peuple le sujet d’une très grande joie.
Un Sauveur vous est né aujourd’hui » (Luc 2.10). Si Jésus
vient sur la terre, et si Jésus meurt… c’est pour sauver.
Rappelez-vous, au chapitre précédent nous avons décrit
la grâce ainsi : la grâce, c’est Dieu qui nous offre ce que
nous ne méritons pas, parce que quelqu’un d’autre –
Jésus – a pris sur lui la peine que nous méritions.
Ce que nous méritions, c’est le jugement et la colère de
Dieu, en raison de notre rébellion. Jésus meurt sur la croix
pour prendre cette punition et ce jugement à notre place.
Ainsi, par la mort de Jésus, Dieu peut nous donner ce que

58
La mort de Jésus fait toute la différence

nous ne méritons pas : le pardon de toutes nos fautes, une


relation rétablie avec lui, la vie pour toujours au lieu de
l’enfer qui nous était destiné.
Un texte de la Bible nous permet de voir cela avec plus
de détails. Ce texte a été rédigé plusieurs siècles avant la
naissance de Jésus, pour annoncer à l’avance ce que sa
mort allait accomplir. En parlant de la mort de Jésus, il
est écrit :
Pourtant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de
nos douleurs qu’il s’est chargé. Et nous, nous l’avons consi-
déré comme puni, frappé par Dieu et humilié. Mais lui, il
était blessé à cause de nos transgressions, brisé à cause de
nos fautes : la punition qui nous donne la paix est tombée
sur lui, et c’est par ses blessures que nous sommes guéris.
Ésaïe 53.4 -5

Ce texte montre clairement que Jésus n’est pas mort à


cause de ses fautes à lui, mais bien à cause des nôtres. Il
a été blessé à cause de nos transgressions. Il a été brisé
à cause de nos fautes. La punition, qui était la nôtre, est
tombée sur lui.
Incroyable, n’est-ce pas ? Jésus est innocent, et pour-
tant il donne sa vie pour des coupables. C’est lui qui
est puni à la place de tous ceux qui se confient en lui.
Il agit un peu comme un paratonnerre : il prend sur lui
la foudre, la colère de Dieu, à notre place. Ou encore
comme un bouclier : en nous cachant derrière lui, nous
échappons au jugement que nous méritons, car il le
prend à notre place.

59
Qu’est-ce que tu crois ?

C’est cela qui est merveilleux avec la croix de Jésus :


c’est là que nous voyons la justice et l’amour de Dieu se
manifester simultanément.
Nous y voyons la justice de Dieu, car le péché est pris
au sérieux. Dieu ne balaie pas la poussière sous le tapis :
Jésus paye pour nos péchés. Pendant plusieurs heures,
Jésus souffre la mort la plus atroce qui puisse exister, dans
la douleur et dans les cris. C’est le reflet de la souffrance
intérieure, bien plus grande, qu’il subit en prenant sur lui
la colère de Dieu – jugement qu’entraîne notre péché.
Cependant, à la croix, nous voyons aussi l’amour de
Dieu dans toute sa beauté. C’est Dieu qui envoie son Fils
Jésus pour payer à notre place. Jésus donne sa vie volon-
tairement pour nous sauver. Son amour le pousse à payer
à la place des coupables que nous sommes, pour que nous
soyons libres et pardonnés.
Résumons. Pourquoi Jésus meurt-il sur la croix ? Parce
que Dieu devait punir le péché, en raison de sa justice, et
parce qu’il voulait nous sauver de ce jugement, en raison
de son amour.
C’est merveilleux ! À la croix, nous voyons à la fois la
mort et la vie, les ténèbres et la lumière, le jugement et le
salut. Imaginons une illustration. Des pompiers sont en
train d’éteindre un feu de forêt. Au milieu des cendres,
ils découvrent le cadavre d’un oiseau. Mais en soulevant
l’oiseau mort, ils trouvent sous lui des oisillons vivants. Il
y aura eu à la fois la mort et la vie. La mort pour l’oiseau
qui a protégé ses petits. Et la vie pour les petits qui ont été
sauvés du feu.

60
La mort de Jésus fait toute la différence

C’est cela que Jésus a accompli. Il est mort pour que nous
puissions vivre.

C’est trop beau et c’est vrai !

Les conséquences de la mort de Jésus sont extraordi-


naires. Ceux qui vivent au bénéfice de cette mort sont
pardonnés de toutes leurs fautes. Jésus est mort pour eux.
Jésus a pris sur lui le jugement qu’ils méritaient. Il n’y a
donc plus de jugement pour eux, plus de condamnation,
plus aucune trace de colère !
C’est comme quelqu’un qui aurait une dette bien trop
élevée pour pouvoir la rembourser et à qui on proposerait
de la lui remettre. Quelle liberté ! Ou quelqu’un qui aurait
vécu pendant des années avec un fardeau pesant sur les
épaules, et ce fardeau lui serait enlevé. Quel soulagement !
Voilà ce qui se passe lorsque nous sommes pardonnés
de nos péchés et que notre « casier judiciaire divin » se
retrouve totalement vierge.
Le réformateur allemand Martin Luther parlait d’un
« joyeux échange ». Sur la croix, Jésus paye à notre place.
Nos fautes sont mises à son compte. Mais ce n’est pas tout.
Lorsque nous plaçons notre confiance en lui, nous rece-
vons également la perfection de sa propre vie. Souvenez-
vous : Jésus était innocent, parfait, sans aucun péché. Il
a vécu la vie que nous n’avons pas pu vivre ! Cette vie,
cette perfection, cette justice, est mise à notre compte.
Jésus prend sur lui nos habits sales, et il nous donne en
échange ses habits propres. Il prend sur lui nos péchés, et
il nous revêt de sa justice. C’est effectivement un « joyeux
échange », n’est-ce pas ?!

61
Qu’est-ce que tu crois ?

C’est cet échange qui nous permet de nous présenter


devant Dieu avec assurance et confiance. Grâce à la mort
de Jésus, nous ne sommes plus coupables devant Dieu, mais
entièrement justes. Il nous voit comme il voit Jésus, dans
toute sa perfection. Nous sommes donc, enfin, réconciliés
avec Dieu, en bonne relation avec le Dieu de l’univers. Le
Dieu que nous avons offensé. Nous pouvons alors vivre
pour ce pour quoi nous avons été créés : connaître Dieu…
Vous vous dites peut-être : « Mais je ne le mérite pas ! »
Effectivement. Nous n’avons rien fait pour le mériter. Nous
n’avons rien à faire pour le mériter. C’est précisément
cela que nous appelons « la grâce »… et c’est ce qui est
tellement merveilleux dans la foi chrétienne. C’est ça, la
bonne nouvelle !
Après l’orage que nous venons de traverser, cela fait du
bien de voir le soleil briller à nouveau, n’est-ce pas ? Mais
ce n’est pas fini. En effet, nous savons tous qu’un médica-
ment n’a d’effet que si on l’avale ! De la même manière, ce
message est une merveilleuse nouvelle uniquement pour
ceux qui la reconnaissent comme telle ! C’est ce que nous
allons voir au prochain chapitre.

62
6

L A FOI CHRÉTIENNE :

Le choix qu’on
ne peut éviter

La vie est faite de choix. Certains de ces choix n’ont pas


de grandes conséquences : le choix d’un plat au restau-
rant, de chaussures dans un magasin, d’une place de par-
king. D’autres, en revanche, peuvent impacter notre vie : le
choix du métier, le lieu d'habitation, avec qui passer sa vie.
Qu’il s’agisse de choix sans importance ou de choix consé-
quents, il n’est jamais facile de choisir lorsque nous sommes
confrontés à une foule de possibilités. En fait, plus il y a
d’options, plus il est difficile de se décider !
On retrouve également cela dans le domaine des
religions. Il suffit de f lâner dans une librairie pour
le constater : on n’a que l’embarras du choix ! On a
l’impression de se trouver au milieu d’un « marché de
spiritualités ». Comme sur le menu d’un restaurant,
on nous propose de choisir ce qui nous convient le
mieux parmi les multiples conceptions de Dieu et de la
manière dont nous sommes appelés à vivre. Difficile de
se repérer au milieu de toutes ces alternatives !

63
Qu’est-ce que tu crois ?

Cependant, tout ce que nous avons dit jusqu’ici concer-


nant la foi chrétienne doit nous amener à la conclusion
suivante : Jésus n’est pas une option parmi d’autres.

Un seul chemin

Jésus lui-même l’a affirmé : « Je suis le chemin, la vérité,


et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14.615).
Jésus nous dit ici qu’il n'y a qu'un seul moyen d’accéder à
Dieu : au travers de lui. Il est le seul pont qui permette de
relier les êtres humains avec le Dieu de l’univers. Tous les
autres chemins sont des impasses.
Comment réagissez-vous face à cette déclaration de Jésus ?
Je me souviens avoir partagé cette citation de Jésus à
un étudiant, qui a réagi en protestant : « Mais c’est arro-
gant ! Pour qui se prend-il ?! » C’est vrai que cela semble
extrêmement arrogant de la part d’une personne. Essayez
de dire la même chose la prochaine fois que vous êtes au
milieu d’une foule, juste pour voir la réaction des gens !
Jésus est-il vraiment arrogant lorsqu’il déclare être le seul
moyen d’accéder à Dieu ?
Si l’on y réfléchit, la déclaration de Jésus n’est pas si sur-
prenante que cela. En fait, c’est la conclusion logique de
tout ce que nous avons vu jusqu’ici. Si l’être humain est
réellement coupable devant Dieu, qu’il se trouve face à
un jugement éternel, et qu’il ne peut se sauver lui-même,
alors quelle solution ? Comment trouver un moyen par
lequel nous pouvons être pardonnés, sans que la justice
de Dieu ne soit bafouée ? La seule réponse satisfaisante à
ces questions, c’est la mort de Jésus. C’est là que le péché

64
Le choix qu’on ne peut éviter

est à la fois pris au sérieux (Jésus paye), et pardonné


(Jésus paye à notre place). Jésus est donc le seul qui peut
réellement régler le problème qui nous concerne tous :
le problème de notre péché. Tous les autres systèmes de
pensées échouent et passent à côté de la vraie solution.
Ce sont des pansements qui cachent la plaie, au lieu de
la traiter en profondeur.
De plus, Jésus a prouvé de manière remarquable qu’il était
à la hauteur d’une telle déclaration. Sa mort n’était pas la
fin de l’histoire : il n’est pas resté dans le tombeau. Les récits
de la vie de Jésus se terminent avec la nouvelle de sa résur-
rection : Jésus est revenu à la vie, comme il l’avait annoncé.
Peut-être que vous en doutez. Vous vous dites certainement :
« C’est du grand n’importe quoi ! » Dans ce cas, je vous
encourage à creuser ce sujet16. Nous pouvons examiner sans
crainte la résurrection de Jésus. Cette résurrection prouve
que tout ce que Jésus a dit et fait est digne de confiance. Il
est réellement le sauveur envoyé par Dieu. Il est réellement
celui qui a vaincu la mort et le péché. Il est réellement le
seul chemin pour accéder à Dieu !
À la lumière de tout ceci, nous ne devrions pas être sur-
pris par cette déclaration de Jésus. Nous devrions plutôt
comprendre qu’elle appelle une réaction de notre part.

Une seule bonne réaction

La foi chrétienne n’est pas comme un bon roman que


l’on a eu du plaisir à lire. On a trouvé l’histoire vraiment
belle, mais ça s’arrête là. On passe à autre chose, sans que
cela change notre vie.

65
Qu’est-ce que tu crois ?

La foi chrétienne est plutôt comme une alarme incen-


die. Lorsqu’elle retentit, on ne continue pas ses activités
comme si de rien n’était. Cette alarme exige que l’on
prenne une décision. S’il y a effectivement le feu dans le
bâtiment, alors il faut fuir. On ne peut pas repousser la
décision à plus tard.
De la même manière, la foi chrétienne requiert une déci-
sion de notre part. Si tout cela est vrai, alors nous devons
réagir en conséquence. Nous ne pouvons pas rester là, sans
rien faire, comme si de rien n’était.
La Bible met en avant deux attitudes appropriées au vu
de tout ce que nous avons vu jusqu’ici. Nous les lisons
dans les premières paroles que Jésus adresse à ceux qu’il
enseigne : « Repentez-vous, et croyez à la bonne nou-
velle » (Marc 1.15). Ces deux attitudes sont la repentance
(« repentez-vous ») et la foi (« croyez »). Explorons ensemble
la signification de ces deux notions.

La repentance, un demi-tour

Plusieurs de mes amis ont été surpris par le message de la


foi chrétienne que j’essayais de leur expliquer. « Benjamin,
c’est trop facile ! » m’ont-ils dit. « Tu demandes pardon à
Jésus pour tes fautes, et puis tu peux faire toutes les bêtises
que tu veux ?! » C’est peut-être également votre réaction en
entendant parler de la grâce de Dieu, qui nous est accordée
gratuitement, sans aucun effort de notre part. Ou peut-
être que c’est ainsi que vivent les chrétiens que vous avez
rencontrés : des gens qui se disent « chrétiens », mais dont
la vie ne reflète pas réellement ce que la Bible enseigne.

66
Le choix qu’on ne peut éviter

Cependant, quelqu’un qui se dirait chrétien tout en


vivant à sa guise, sans montrer aucune volonté de chan-
gement, montrerait par là qu’il n’a pas compris une des
bases de la vie chrétienne : la repentance.
Pour définir la repentance simplement, on pourrait
dire que c’est un demi-tour. C’est une prise de conscience
de la gravité de son péché, qui nous amène à nous en
détourner. Il ne s’agit pas juste d’être attristé face au mal
que nous avons commis, ni même de simplement regretter
les conséquences du mal que nous avons fait. Il s’agit de
prendre conscience que nous avons commis ce mal envers
Dieu, que nous l’avons offensé en ne vivant pas comme
nous aurions dû vivre, et que c’est grave.
Il ne s’agit pas non plus de simplement comprendre que
nous avons offensé Dieu, puis de continuer sur le même
chemin. Imaginez que vous soyez au volant de votre voiture
pour vous rendre quelque part. À un certain moment, vous
vous rendez compte que vous n’avez pas pris le bon chemin.
Que faites-vous ? Il ne suffit pas de prendre conscience du
fait que vous êtes sur le mauvais chemin, tout en continuant
votre route. Il ne suffit pas non plus de vous dire « Bon, je
changerai de chemin plus tard », ni même de simplement
vous arrêter et attendre. Non, la seule bonne réaction, si
vous avez réellement compris que vous êtes sur le mauvais
chemin, c’est de faire demi-tour et de repartir dans l’autre
sens. De la même manière, la repentance est une prise de
conscience de la gravité de notre péché qui nous amène à
nous en détourner, pour repartir dans la bonne direction.
Concrètement, nous avons chacun des choses différentes
que nous devons abandonner : les commérages ou notre

67
Qu’est-ce que tu crois ?

attitude de jugement par exemple. Rompre une relation pour


respecter ce que la Bible enseigne sur la sexualité. Arrêter de
vivre pour l’argent et les possessions. Ne plus vivre une vie
égoïste, tournée vers soi-même. Et bien d’autres choses…
Pour chacun, cependant, il s’agira de reconnaître que Dieu
est le maître de tous les domaines de notre vie.
C’est cela la première chose à laquelle nous sommes appe-
lés : prendre conscience que nous avons fait fausse route,
que nous avons offensé Dieu et que nous avons un besoin
urgent de faire demi-tour. Nous ne pouvons pas créer
cette prise de conscience par des efforts humains comme
avec certaines musiques, quelques privations ou pratiques
ascétiques. Cette prise de conscience est produite par Dieu
lui-même, lorsque nous sommes confrontés à sa grandeur
et à la gravité de l’offense que nous avons commise.
Peut-être êtes-vous conscient du fait que vous n’êtes pas
parfait (qui n’en est pas conscient ?), et des fautes que vous
commettez jour après jour. Cependant, vous avez encore
du mal à saisir l’urgence de la situation et la gravité de vos
fautes envers Dieu. Dans ce cas, puis-je vous encourager à
parler à Dieu, sincèrement, et à lui demander de « lever le
voile » sur la gravité de votre péché ? Ce n’est pas agréable,
c’est vrai, mais c’est nécessaire.
Cette première démarche est profondément liée à la
seconde, tout comme les deux faces d’une même pièce.
La deuxième réaction au message de la Bible, c’est la foi,
c’est-à-dire la confiance que l’on place en Jésus. Car si l’on
se repent, si l’on fait demi-tour, c’est pour se diriger vers
le bon endroit : vers Jésus.

68
Le choix qu’on ne peut éviter

La foi, un saut dans le vide ?

Je ne sais pas si vous avez déjà sauté dans le vide. Moi


oui, et je me souviens encore de la peur qui m’a envahi ce
jour-là ! Mes genoux tremblaient et mon cœur battait fort.
Je voyais le vide sous mes pieds. J’étais rempli de terreur…
C’était un saut à l’élastique, et pour quelqu’un qui a le ver-
tige comme moi, ce n’était pas la meilleure idée au monde !
Lorsqu’on parle de la foi, il est courant d’en parler comme
d’un « saut dans le vide ». Est-ce vraiment le cas ?
Il ne s’agit certainement pas de sauter de n’importe
quelle falaise sans réfléchir. Comme nous l’avons vu plus
tôt (quand le café était encore chaud !) : la foi n’est pas un
simple sentiment passager qui nous tombe dessus par un
beau matin. La foi est la confiance que l’on met en Jésus,
lorsqu’on comprend qu’il est digne de confiance. La foi
exige donc une réflexion de notre part. Nous avons besoin
de connaître le message de la foi chrétienne : ce que la Bible
enseigne concernant Dieu, notre problème, et ce que Jésus
a fait à la croix. C’est ce que nous avons vu ensemble dans
ce livre. C’est en sachant ces choses et en les reconnaissant
comme vraies que nous pourrons réellement faire « le pas
de la foi », en toute connaissance de cause.
Ce « pas de la foi » n’est pas un saut dans le vide les yeux
fermés, sans trop savoir ce qui va nous arriver. Ce n’est pas
non plus comme un saut à l’élastique où l’on est attaché –
car dans le cas du saut à l'élastique, il y a toujours une
part de doute à propos d'éventuels systèmes de sécurité
défaillants… Dans la Bible, la foi est décrite comme une
« ferme assurance » (Hébreux 11.1). Cette ferme assurance
se base sur des faits réels que nous pouvons examiner.

69
Qu’est-ce que tu crois ?

Cependant, la foi ne s’arrête pas là. Il faut la mettre en


action. Il est donc nécessaire de faire un pas en avant et
de ne pas se limiter uniquement à la réflexion.
L’exemple souvent utilisé pour illustrer ce propos, c’est
celui d’une chaise. Supposons que je me tienne à côté
d’une chaise extrêmement solide, capable de supporter
même le poids d’un éléphant. Si un ami me dit que cette
chaise peut soutenir mon poids, quelle est la preuve que
je crois réellement ce qu’il me dit ? Il ne suffit pas que je
sache intellectuellement que la chaise est en mesure de
supporter mon poids. Il ne suffit pas non plus de dire
que je suis convaincu que cette chaise peut effectivement
supporter mon poids. Je ne le prouverai qu’en m’asseyant
dessus. La seule manière « d’exercer la foi », de montrer
que je crois vraiment, c’est d’aller jusqu’au bout : aller
m’asseoir sur la chaise pour constater qu’elle supporte
effectivement mon poids.
C’est la même chose concernant la foi chrétienne. On
peut connaître beaucoup de choses au sujet de Jésus et
même croire que ces choses sont vraies. Mais ce n’est pas
la vraie foi. Ce n’est pas suffisant. Nous sommes toujours
debout à côté de la chaise. La vraie foi, c’est faire le pas
en avant. C’est donner suite au message de Jésus et agir
en conséquence. C’est se détourner de ses fautes et se
confier en lui. C’est cela qui prouve que notre foi est réelle,
authentique. C’est cela qui montre que nous reconnaissons
réellement Jésus comme étant digne de confiance.
Si Jésus est réellement celui qu’il a dit être, et si tout ce
que nous avons vu jusqu’ici est vrai, alors c’est à cela que

70
Le choix qu’on ne peut éviter

chacun de nous est appelé : faire ce pas en avant. Nous


détourner de nos fautes, pour nous tourner vers Jésus.
Je ne sais pas où vous en êtes, alors que ce livre touche
presque à sa fin. À côté de la chaise, prêt à vous asseoir ?
Bien loin de la chaise, en train de regarder, en restant à
distance ? Entre les deux, avec tout un tas de questions en
tête ? Quelle que soit votre situation, j’aimerais vous laisser
avec quelques remarques pour clore notre pause-café.

71
CONCLUSION

Prendre le temps
de réfléchir

Dans un film, la dernière scène est un moment unique.


Après 1h30 d’action et de suspense, c’est la fin de l’histoire.
Le rythme s’est ralenti, les héros se séparent. Ils vont
continuer leur chemin chacun de leur côté et la vie va
reprendre son cours normal. Après le feu de l’action, c’est
l’occasion de réfléchir à tout ce qui s’est passé dans le film.
La conclusion de ce livre ressemble un peu à la dernière
scène d’un film. Nous avons vu beaucoup de choses depuis
le début. Certaines d’entre elles étaient très personnelles.
Peut-être avez-vous lu des sections de ce livre en faisant la
grimace ? Peut-être y avez-vous trouvé matière à réflexion.
Avant de vous laisser, j’aimerais encore mettre en avant
quelques éléments qui vont vous aider à réfléchir à tout ce
que nous avons étudié.
Nous allons le faire en nous intéressant à un dernier
passage de la Bible. Il s’agit d’un discours que Jésus a
adressé à une foule :

73
Qu’est-ce que tu crois ?

Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-


même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive ! En
effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui
qui la perdra à cause de moi et de la bonne nouvelle la
sauvera. Et que servira-t-il à un homme de gagner le
monde entier, s’il perd son âme ? Que donnera un homme
en échange de son âme ?
Marc 8.34 -37

Je ne vois pas de paroles plus appropriées que celles-ci


pour achever le bout de chemin que nous avons commencé
ensemble. J’aimerais souligner quatre choses en lien avec
tout ce que nous avons vu jusqu’ici, à partir de ces paroles
de Jésus : c’est important, ça coûte, c’est nécessaire, et c’est
ce qu’il y a de meilleur.

C’est important

Nos journées n’ont que 24 heures, alors on n’a pas trop


le temps de réfléchir, n’est-ce pas ? Elles sont déjà bien
remplies avec le travail, la famille et les amis. Il faut
ajouter à cela la gestion du budget et les responsabilités,
les imprévus et les aléas de la vie... et si l’on y rajoute les
écrans qui envahissent notre quotidien, nous n’avons plus
une minute de répit !
Avec ce rythme de vie effréné, difficile d’arriver à prendre du
temps pour s’intéresser à la foi. Cependant, contrairement à
bien des choses de la vie, il s’agit là d’un sujet des plus importants.
On passe souvent beaucoup de temps à débattre de sujets
sans importance que l’on peut laisser de côté sans pro-
blème. Par exemple, faut-il dire « pain au chocolat » ou

74
Prendre le temps de réfléchir

« chocolatine » ? Vous trouverez de nombreux articles en


ligne qui vous aideront à creuser le sujet afin de vous faire
un avis. Mais, après tout, est-ce que ça en vaut vraiment
la peine ? Ignorer la question n’aura pas de grandes consé-
quences. Ça ne va pas changer la destinée de notre planète…
En revanche, lorsqu’on parle de Jésus et de la foi chré-
tienne, c’est différent. C’est important. Les conséquences
sont sérieuses. Notre position par rapport à Jésus et à ce
qu’il a enseigné ne va peut-être pas changer la destinée
de notre planète, mais cela va assurément définir notre
destinée éternelle. Regardez ce que Jésus déclare dans le
discours cité plus haut :
« Et que servira-t-il à un homme de gagner le monde
entier, s’il perd son âme ? »
Ce que Jésus déclare ici est très profond. C’est une
question rhétorique par laquelle Jésus montre qu’il ne
servirait à rien de gagner le monde tout entier si l’on en
vient à perdre son âme.
En parlant de l’âme, Jésus désigne l’être humain dans
sa dimension éternelle : non pas seulement notre corps
qui va mourir et se décomposer, mais notre être inté-
rieur, qui va vivre pour toujours. Jésus dit que nous
pourrions gagner le monde entier : la richesse et les
honneurs, le confort et le succès, et tout ce que la société
autour de nous considère comme précieux. Mais cela
ne va pas durer. Nous n’avons, au mieux, que quelques
dizaines d’années à vivre, puis nous quitterons cette
terre. Il serait donc insensé de se focaliser là-dessus, en
oubliant totalement l’état de notre âme.

75
Qu’est-ce que tu crois ?

Car quand nous parlons de l’âme, nous parlons de


l’éternité. Nous parlons d’une existence sans fin. Notre
vie ici-bas ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan
qu’est l’éternité. À quoi cela servirait-il de concentrer
tous nos efforts sur la goutte d’eau, en oubliant totale-
ment l’océan qui l’entoure ? De plus, il faut prendre en
compte ce que nous avons vu jusqu’ici : par défaut, notre
avenir éternel sera celui du jugement que nous avons
mérité. Nous sommes en chemin pour « perdre notre
âme », en raison de la condamnation que mérite notre
rébellion envers Dieu.
Voilà pourquoi il s’agit d’un des sujets les plus impor-
tants. Si notre avenir éternel en dépend, alors cela vaut la
peine de prendre un peu de temps dans notre vie chargée
pour y réfléchir. Soit c’est faux, et nous avons besoin de le
savoir afin de passer à autre chose ; soit c’est vrai, et dans
ce cas nous devons le prendre au sérieux dès aujourd’hui.
Il serait insensé de mettre de côté la question de la foi sans
avoir pris le temps de la régler.
Vous avez fait le premier pas en ouvrant ce livre, et
cela démontre une certaine curiosité de votre part. Je
vous en supplie simplement : n’abandonnez pas le sujet
trop vite. Il y a des questions essentielles auxquelles
chacun de nous doit pouvoir répondre : est-ce que Dieu
existe ? Si oui, comment le connaître ? Est-ce que je suis
vraiment pécheur ? Si oui, comment être sauvé ? Est-ce
que la mort de Jésus sur la croix me concerne ? Prenez le
temps de vous y attarder afin de trouver une réponse à
ces questions. C’est important. Ne risquez pas de perdre
votre âme pour toujours.

76
Prendre le temps de réfléchir

Ça coûte

Je vous mentirais si je vous présentais la foi chrétienne


comme un produit miracle destiné à améliorer notre vie
sur terre, ou si je vous disais : « Crois en Jésus, deviens
chrétien, et tu auras du succès ! Tes problèmes seront
réglés, tu auras un mariage heureux, et ce sera la fin de
tous tes soucis… »
Ce n’était pas ainsi que Jésus parlait de la foi chrétienne.
Il ne cherchait pas à vendre un produit ou à gagner des
adhérents à un programme. Jésus a déclaré la vérité telle
qu’elle est :
« Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à
lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive ! »
Devenir chrétien, c’est mourir. C’est ce que Jésus veut
dire quand il appelle ici à « se charger de sa croix ».
Aujourd’hui, la croix n’a rien de choquant : c’est le sym-
bole du christianisme. À l’époque, en revanche, la croix
était un moyen de mise à mort pour des criminels. Si
l’on se chargeait d’une croix, c’est parce qu’on allait être
crucifié et mourir. Quand Jésus parle de se charger de
sa croix et de le suivre, il s’agit de le suivre sur le chemin
qu’il a lui-même emprunté : le chemin de la mort. C’est
cela, devenir chrétien.
Bien sûr, il ne s’agit pas ici de la mort physique : Jésus
n’appelle pas au suicide. Il s’agit de ce que l’on pourrait
appeler « la mort à soi-même ». Devenir chrétien, c’est
soumettre à Jésus tous les domaines de notre vie. C’est
renoncer à nos buts et à nos ambitions lorsqu’ils vont à
l’encontre de ce que Jésus demande. Devenir chrétien, c’est

77
Qu’est-ce que tu crois ?

changer de maître. C’est reconnaître que ce n’est plus moi


qui dirige ma vie, mais que c’est Jésus qui en est le roi. Cela
aura des implications différentes pour chacun. Pour tous,
cependant, ce sera coûteux.
Il faut dire aussi que certains, en devenant chré-
tien, doivent faire face au rejet de leur famille, de leur
conjoint ou de leurs amis, qui n’acceptent pas leur
nouvelle foi. J’ai rencontré de nombreuses personnes
qui l’ont vécu après avoir décidé de suivre Jésus. Je
pense à Sophie, une étudiante moquée par ses amis
parce qu’elle dit croire en Jésus et veut vivre pour lui.
Je pense à Cécile, qui fait face au mépris constant de
son époux, parce qu’il ne partage pas sa foi. Je pense
à Ahmed, pour qui c’était bien plus extrême : parce
qu’il vit dans un pays où être chrétien n’est pas permis,
sa femme et ses enfants lui ont été enlevés lorsqu’il a
déclaré croire en Jésus, et il a lui-même échappé à une
tentative d’assassinat. Lorsqu’il m’en parlait, les larmes
aux yeux, ce n’était pas difficile de voir que, pour lui,
suivre Jésus avait coûté. Il est donc faux de dire : « Crois
en Jésus, et tout ira bien pour ta vie. »
C’est pour cela que ce n’est pas une décision à prendre
à la légère. Prenez le temps de réfléchir à ce que devenir
chrétien signifierait pour vous. Qu’est-ce que cela impli-
querait, concrètement, de laisser Jésus diriger votre vie ?
Ce n’est pas une décision à prendre sous le coup de l’émo-
tion, mais un engagement du cœur en étant conscient de
ce que cela pourrait impliquer.

78
Prendre le temps de réfléchir

C’est nécessaire

Il y a uniquement deux possibilités face à Jésus : l’ac-


cepter tel qu’il se présente, ou le rejeter. Autrement dit,
soit nous décidons de croire que tout ce que nous avons
vu concernant la foi chrétienne est vrai, et donc de baser
notre vie sur cette réalité ; soit nous disons que ce n’est pas
vrai, et donc que ce message est à rejeter. Ce sont les deux
uniques options possibles.
Peut-être vous dites-vous qu’il en existe une troisième :
repousser cette décision à plus tard, ou tout simplement
ignorer ce message. Après tout, et si on ne pouvait pas
vraiment connaître la vérité ? Mais il n’est pas possible
d’être neutre par rapport à ce que Jésus a enseigné. Soit
nous prenons ce qu’il a enseigné au sérieux, et nous réa-
gissons en conséquence, soit nous le rejetons totalement.
Pensez à nouveau à l’alarme incendie. Lorsque vous l’en-
tendez retentir, quelles sont les options possibles ? Rester
ou fuir. Si vous êtes convaincus que c’est une fausse alerte,
alors vous restez sur place, mais si vous pensez qu’il y a
vraiment le feu dans le bâtiment, vous fuyez ! Ce sont les
deux uniques options possibles. Il serait insensé de dire :
« Peut-être qu’il y a le feu, mais je ne suis pas sûr(e). Je
vais juste attendre d’en être vraiment convaincu(e). » Être
« neutre » de cette manière reviendrait à rejeter le signal
d’alarme, à déclarer que ce n’est pas vrai.
De la même manière, être « neutre » vis-à-vis de Jésus
n’est pas possible. Cela revient à dire que ce qu’il a ensei-
gné n’est pas vrai, que ce n’est pas à prendre au sérieux. Le
message de Jésus n’est pas un bonus destiné à améliorer

79
Qu’est-ce que tu crois ?

nos vies, mais c’est un appel urgent à fuir l’incendie qui


nous attend. Il est donc nécessaire de prendre position :
vous ne pouvez pas rester assis entre deux chaises.

C’est ce qu’il y a de meilleur

Suivre Jésus a un prix élevé. Alors, est-ce que cela en


vaut vraiment la peine ? Regardons à nouveau ce que
Jésus affirme :
« En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais
celui qui la perdra à cause de moi et de la bonne nouvelle
la sauvera. »
D’après ce que Jésus dit ici, nous pouvons soit perdre
notre vie maintenant, soit la perdre dans l’éternité. Perdre
sa vie dans l’éternité, c’est mettre Jésus de côté dans cette
vie ici-bas, et donc subir les conséquences de nos péchés
pour toujours, au travers du jugement éternel. Perdre sa
vie maintenant, c’est, comme nous l’avons vu, mourir à
nous-même, changer de maître, et donner à Jésus les rênes
de notre vie. C’est coûteux, c’est vrai, mais ça vaut la peine :
« Celui qui la perdra [sa vie] à cause de moi et de la bonne
nouvelle la sauvera. » Perdre sa vie ici-bas, c’est la gagner
pour toujours !
La Bible raconte l’histoire d’un homme qui trouve un
trésor de grande valeur dans un champ. Immédiatement,
cet homme vend tout ce qu’il possède afin d’acheter ce
champ, pour que le trésor lui appartienne (Matthieu 13.44).
Cette courte histoire sert à illustrer la valeur de ce que Jésus
offre. Voici un homme qui s’est dépouillé de tout ce qu’il avait.
C’était coûteux. Mais pourquoi l’a-t-il fait ? Car il y avait un

80
Prendre le temps de réfléchir

trésor bien plus grand devant lui, que rien ne pouvait égaler.
C’est la même chose concernant la foi chrétienne. C’est
coûteux, mais c’est ce qu’il y a de meilleur. Il s’agit de
se débarrasser de ce à quoi notre cœur est attaché pour
s’attacher au « trésor de grande valeur », que rien ici-bas
ne pourra égaler.
Si la foi chrétienne est un message merveilleux, c’est
parce qu’elle est une bonne nouvelle. Et si la foi chré-
tienne est une bonne nouvelle, c’est parce qu’elle offre
ce dont chaque être humain a besoin : non pas une vie
facile et exempte de tous problèmes, mais la promesse
de pardon et de vie éternelle. Si je ne vous dit pas :
« Crois en Jésus, et tout ira bien pour ta vie », comme si
tous les soucis de cette vie allaient être réglés, je peux
en revanche affirmer : « Crois en Jésus, et tout ira bien
pour ton âme. » La foi chrétienne concerne le pardon de
toutes nos fautes, et l’assurance d’une vie sans fin dans
la présence bienfaisante du Dieu de l’univers ! Il n’y a
rien de plus précieux au monde. Toutes les merveilles
de la terre ne pourront jamais égaler le trésor qu’est une
relation rétablie avec Dieu.
Avant d’être chrétien, ce qui me frappait toujours, c’était
de voir la joie qui animait certains chrétiens. Ils déga-
geaient une joie que je n’ai trouvée nulle part ailleurs.
Leur regard montrait qu’ils avaient trouvé la satisfaction
à laquelle chaque être humain aspire. J’ai depuis eu le
privilège de rencontrer de nombreux chrétiens, dont
plusieurs qui ont vécu des situations particulièrement
douloureuses : cancer, pauvreté, situations familiales
difficiles, douleurs chroniques, incertitudes, décès d’un

81
Qu’est-ce que tu crois ?

proche, et bien d’autres choses. Mais malgré l’épreuve, ils


ont tous témoigné de la même chose : suivre Jésus est ce
qu’il y a de meilleur.

Et maintenant ?

Maintenant que notre café est terminé et avant de nous


quitter, permettez-moi de m’adresser à vous un peu plus
personnellement. Où en êtes-vous par rapport à la foi ?
Nous avons passé plusieurs pages ensemble à discuter de
la foi, de Dieu, de Jésus, et de la réaction que nous sommes
appelés à avoir. Quelle est votre réaction ? Il est difficile
de généraliser, car chaque expérience est différente, mais
j’imagine plusieurs types de réactions possibles après la
lecture de ce livre.
Peut-être n’êtes-vous pas encore convaincu, ou que tout
cela vous semble encore bien abstrait. Il vous faut plus de
preuves, plus de réponses à vos questions. Si c’est votre cas,
puis-je vous encourager à continuer à chercher ? Procurez-
vous une Bible, et lisez-la (jetez un œil aux conseils en
annexe). Consultez les livres et ressources qui ont été
recommandés au fil de la lecture. Trouvez un chrétien
à qui vous pourrez poser vos questions. Osez poser vos
questions difficiles. Continuez à examiner les preuves.
La seule chose qu’il ne serait pas logique de faire, c’est
d’ignorer toutes ces questions et de ne pas s’y intéresser.
À l’inverse, peut-être que tout ceci vous semble tenir la
route, mais vous pensez que c’est une trop grande décision
à prendre maintenant. Il vous faut du temps pour réflé-
chir. Il est effectivement bon de prendre du temps pour la

82
Prendre le temps de réfléchir

réflexion. Comme nous l’avons vu, il ne faut pas prendre


cette décision à la hâte. Je vous encourage donc également
à lire la Bible, et à poser les questions qui vous troublent à
des personnes chrétiennes. Mais n’attendez pas trop, car
c’est urgent. Rappelez-vous : il s’agit d’une alarme incendie
à laquelle nous devons réagir.
Avant d’être chrétien, j’étais plus ou moins ouvert à
l’idée de l’existence de Dieu. Je savais également que
si Dieu existait, alors il y avait un jugement après cette
vie. Et s’il y avait un jugement, je me savais mal barré,
parce que ma vie était loin d’être marquée par la pureté...
Cependant, ma réaction était de tout simplement mettre
cela de côté, pour m’y intéresser plus tard. Je voulais
attendre d’être un peu plus installé dans la vie, d’avoir
une famille et un travail stable. Je pensais aussi pouvoir
attendre d’être à la retraite pour avoir vraiment le temps
de creuser la question. C’était une réaction immature.
S’il y a un jugement, il ne faut pas l’ignorer, mais il faut
s’y préparer.
Personne ne sait de quoi demain sera fait. Un proverbe
de la Bible dit : « Ne te vante pas du lendemain, car tu
ne sais pas ce qu’un jour peut amener » (Proverbes 27.1).
Nous pensons contrôler nos vies, mais la réalité est tout
autre. Chaque jour, des gens qui pensaient vivre encore
bien longtemps, meurent subitement. Peut-être connais-
sez-vous des personnes dans ce cas : un proche, ou l’ami
d’un ami ? Qui sait si nous serons encore en vie demain ?
Dans une semaine ? Dans deux ans ? Je ne pose pas ces
questions dans le but de faire peur, mais pour nous aider
à réaliser la brièveté et l’incertitude de la vie, et donc

83
Qu’est-ce que tu crois ?

l’urgence de la situation. S’il y a le feu, il faut fuir. Si


nous sommes réellement pécheurs, il faut venir à Jésus.
Aujourd’hui même. Si l’on repousse sans cesse la question
au lendemain, un jour ce sera trop tard…
Rappelez-vous : la foi est un pas en avant. Oui, la réflexion
est nécessaire. Mais il ne faut pas s’arrêter là. Il vient un
moment où il faut s’asseoir sur la chaise, et arrêter de
tourner autour. Vérifiez que la foi chrétienne est solide
et fiable, mais ensuite asseyez-vous, même si vous n’avez
pas les réponses à toutes vos questions. C’est cela, la foi.
Enfin, peut-être êtes-vous convaincu et prêt à prendre
une décision. Vous voyez la gravité des offenses que vous
avez commises envers Dieu. Vous voyez Jésus, donnant
sa vie sur la croix, comme votre seul espoir de pardon.
Vous vous dites que tout ceci a du sens, que c’est ce en
quoi vous voulez croire et ce pour quoi vous voulez vivre.
Que faire maintenant ?
Pour devenir chrétien, il n’y a pas besoin de chercher à
vivre une expérience mystique. C’est quelque chose qui se
fait dans la simplicité du cœur devant Dieu. Il s’agit, comme
nous l’avons vu, de se détourner de ses fautes pour se confier
en Jésus. Cette foi peut s’exprimer par la prière envers Dieu,
en reconnaissant le mal que vous avez commis, et en vous
saisissant du pardon qui vous est offert en Jésus.
Prier Dieu peut sembler intimidant, surtout pour la pre-
mière fois. Là encore, ne pensez pas que vous ayez besoin
de chercher à vivre une expérience particulière pour que
Dieu vous entende. Parlez, dans le silence de votre cœur
ou à haute voix. Dieu vous entendra.

84
Prendre le temps de réfléchir

Voici ci-dessous un exemple de prière que vous pourriez


utiliser. Sentez-vous libre, soit de répéter cette prière,
soit d’exprimer la même chose avec vos propres mots.
Attention : il ne s’agit pas d’une formule magique. Ce n’est
pas le fait de répéter ces mots qui fera de vous un chrétien.
Cette prière est simplement là pour vous aider à vous sou-
venir des éléments importants de ce que signifie devenir
chrétien. Le plus important est de comprendre le sens de
ces mots, et qu’ils viennent d’une conviction personnelle.
« Dieu, je reconnais que tu es le créateur de ce monde, et
que jusqu’à présent je ne t’ai pas rendu l’honneur que tu
mérites dans ma vie. Je te demande pardon pour toutes
mes fautes, et pour toutes les fois où je t’ai tourné le dos. Je
te remercie parce que, bien que je ne le méritais pas, Jésus
est mort pour moi, prenant ton jugement à ma place, afin
que je sois pardonné(e) et que je puisse te connaître comme
mon Père. Je reconnais que tu es le seul qui peut me sauver.

Prends la responsabilité de ma vie aujourd’hui, je t’en


prie. Aide-moi à vivre dès maintenant en disciple de Jésus,
peu importe le prix. Au nom de Jésus, amen. »

85
POUR ALLER PLU S LOIN …

Lorsqu’on prend la décision de suivre Jésus, c’est une


nouvelle vie qui s’ouvre à nous. Je ne vais pas maintenant
vous expliquer en détail ce que signifie vivre en tant que
chrétien. Non seulement parce qu’il faudrait écrire un
autre livre pour en parler, mais aussi parce que mon ami
Raphaël Charrier a déjà écrit ce livre ! Il s’intitule Vivre
pour Jésus, et vous le trouverez sur le site de l’éditeur
(www.blfstore.com). C’est un très bon livre vers lequel
vous tourner si vous cherchez à comprendre concrètement
ce que signifie vivre en chrétien. Voici quelques autres
pistes pour vous aider.

Lire la Bible pour grandir

Je vous encourage surtout à prendre du temps pour lire


régulièrement la Bible. C’est la Bible qui nous révèle qui
est Dieu et ce qu’il attend de nous. C’est donc en la lisant
que vous pourrez grandir, et mieux comprendre comment
vivre la vie chrétienne.
Si vous n’en avez pas, vous pouvez vous procurer une
Bible dans n’importe quelle librairie. Je vous recommande
les versions Colombe, Semeur, ou Segond 21. Il s’agit de
traductions de la Bible en français d’aujourd’hui.

87
Qu’est-ce que tu crois ?

Commencer à lire la Bible peut être intimidant. Il y a


des centaines de pages ! Je vous encourage à démarrer par
la lecture d’un évangile (un récit de la vie de Jésus), par
exemple celui de Marc. Ensuite, vous pourrez peut-être
continuer avec d’autres livres du Nouveau Testament
(la deuxième partie de la Bible, écrite après la venue de
Jésus), comme Romains et Actes. Vous trouverez ces
livres en vous référant à la table des matières au début
ou à la fin de la Bible.

Rencontrer d’autres chrétiens pour ne pas être seul

Une des meilleures choses que vous puissiez faire main-


tenant que vous voulez suivre Jésus, c’est de trouver une
Église avec des personnes qui partagent le même désir.
L’Église n’est pas un bâtiment, mais un rassemblement de
ceux qui croient en Jésus et qui veulent avancer ensemble.
Je vous invite donc à trouver d’autres chrétiens près de
chez vous, afin de leur partager votre engagement et de
recevoir leurs encouragements.
Là encore, trouver une Église et oser s’y rendre pour la
première fois peut être intimidant. Je ne vous encourage
pas à rentrer dans n’importe quel endroit qui se nomme
« église ». Ce qu’il vous faut, c’est un endroit avec des
chrétiens qui prennent la Bible au sérieux et qui veulent
suivre Jésus fidèlement.
Si vous recherchez une Église, si vous avez des questions
ou besoin d’un conseil, n’hésitez pas à écrire à :

questions@blfeditions.com

88
Pour aller plus loin…

Creuser encore…

Pour aller plus loin, voici deux livres que je vous recom-
mande, en plus de ceux qui ont été mentionnés tout au
long du livre :

f 12 raisons de ne plus croire au christianisme,


Rebecca McLaughlin
Un bon livre pour examiner les 12 objections majeures au
christianisme.

f La foi a ses raisons, Guillaume Bignon


La biographie captivante d’un athée devenu chrétien, qui
explique son cheminement.

89
NOTES

1
https://www.challenges.fr/france/peut-on-encore-
prendre-michel-onfray-au-serieux_446732
2
http://evene.lefigaro.fr/citation/vie-mort-seulement-jesus-
pourrait-repondre-question-malheureuse-65343.php
3
Déclaration de Thomas dans l’Évangile selon Jean,
chapitre 20 verset 28.
4
Pour approfondir la question de l’authenticité des
miracles, vous pouvez lire C.S. Lewis, Miracles,
Empreinte, 2018.
5
Marc 1.27 – Version Bible du Semeur (BDS)
Pourquoi plusieurs traductions de la Bible ?
Il existe plusieurs traductions de la Bible en français. Ce
n’est pas qu’elles donnent chacune à la Bible un sens
différent, mais c’est généralement qu’elles traduisent
le texte original avec un niveau de langage différent.
Dans ce livre, nous avons utilisé la version « Segond 21 ».
Parfois, une autre traduction est utilisée, auquel cas cela
est précisé en notes de fin de livre (BDS, NEG, etc.).

6
Blaise Pascal, Les pensées (Article XVII / 4), cité par
Robertson, Magnificent Obsession, p.64 (trad. libre).

91
Qu’est-ce que tu crois ?

7
Pour approfondir la question de l’existence de Dieu
d’un point de vue chrétien, je vous recommande les
deux livres suivants : C.S. Lewis, Les fondements du
christianisme (LLB, 2006, 232p.) et Timothy Keller, La
raison est pour Dieu (Clé, 2010, 320p.).
8
Jean 1.18 – Version Bible du Semeur (BDS)
9
John Gray, cité par John Lennox, Coronavirus : où est
Dieu ?, Marpent : BLF Éditions, 2020, p.58.
10
W. Somerset Maugham, The Summing Up, Doubleday,
1938, p.53 (trad. libre).
11
Philip Yancey, What’s So Amazing About Grace?,
Grand Rapids, Michigan: Zondervan Publishing House,
1997, p.45 (trad. libre).
12
Dostoïevski, Crime et châtiment, p.100.
13
Inspiré d’une illustration de Paul Washer.
14
Voir par exemple Jean 10.39 ou Luc 4.28-30.
15
Jean 14.6 – Version Bible « Nouvelle édition de
Genève » (NEG)
16
Pour en savoir plus sur l’historicité de la résurrection de
Jésus, je vous recommande les livres suivant : Rebecca
McLaughlin, Pâques : peut-on vraiment y croire ? (BLF
Éditions, 2022, 80p.) et Lee Strobel, Jésus, l’enquête
(Vida, 2018, 316p.).

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