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La prière
peut-elle
changer
les choses ?
R. C. S P R O U L
Édition originale en anglais sous le titre :
Does Prayer Change Things?
© 2009 par R. C. Sproul
Publié par Reformation Trust Publishing, une division de Ligonier Ministries
421 Ligonier Court, Sanford, FL 32771, U.S.A.
Ligonier.org • ReformationTrust.com
Tous droits réservés. Traduit et publié avec permission.
1 Le rôle de la prière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2 Le but de la prière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3 Le modèle de la prière . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4 La pratique de la prière . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
6 La puissance de la prière . . . . . . . . . . . . . . . . 77
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Chapitre 1
Le rôle de la prière
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La prière peut-elle changer les choses ?
chrétien sans prier. Romains 8.15 nous dit que l’adoption spi-
rituelle, qui a fait de nous des fils de Dieu, nous pousse à nous
écrier : « Abba ! Père ! » La prière est au chrétien ce que le souffle
est à la vie, et pourtant aucun devoir du chrétien n’est autant
négligé que celui de la prière.
La prière, du moins la prière intime, est difficile à exprimer
si elle est basée sur de mauvaises motivations. Il est possible de
prêcher en étant poussé par de mauvais motifs, comme le font
les faux prophètes. On peut également s’impliquer dans des
activités chrétiennes pour de mauvaises raisons. Cependant, il
est difficile, voire impossible, de communier avec Dieu lorsqu’on
a de mauvaises motivations.
Dieu nous invite à prier, et même nous ordonne de prier.
La prière est à la fois un privilège et un devoir, et tout devoir
peut devenir laborieux. La prière, comme tout autre moyen de
croissance pour le chrétien, exige des efforts. La prière est en
un sens contre nature pour nous. Bien que nous ayons été créés
pour vivre en communion les uns avec les autres, et avec Dieu,
les conséquences de la chute nous poussent à être paresseux et
indifférents à l’égard de la prière, aussi importante soit-elle. La
nouvelle naissance stimule un nouveau désir de communion
avec Dieu, mais le péché résiste à l’Esprit.
Nous pouvons nous consoler en sachant que Dieu connaît
nos cœurs et qu’il entend nos requêtes tacites ainsi que les mots
qui émanent de nos lèvres. Chaque fois que nous ne sommes pas
en mesure d’exprimer les sentiments et les émotions profondes
de nos âmes, ou encore quand nous ne savons pas clairement
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Chapitre 2
Le but de la prière
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Dieu est souverain sur les actions et les intentions des hommes,
alors pourquoi prier ? Une préoccupation secondaire découle
de cette question : « La prière peut-elle vraiment changer quoi
que ce soit ? »
Permettez-moi de répondre à la première question en décla-
rant que le Dieu souverain ordonne dans sa Parole que nous
priions. La prière n’est pas facultative pour le chrétien ; elle
est essentielle.
Nous pourrions demander : « Et si la prière ne changeait
rien ? » La question n’est pas là. Que la prière ait ou non un
impact, si Dieu nous ordonne de prier, alors nous devons prier.
Le fait que le Seigneur Dieu de l’univers, le créateur et le sou-
tien de toutes choses nous ordonne de le faire est une raison
suffisante. Et non seulement il nous ordonne de prier, mais il
nous invite aussi à faire connaître nos requêtes. Il est dit dans
Jacques que nous n’avons pas parce que nous ne demandons
pas (Ja 4.2). Il est dit aussi que la prière d’un homme juste a
une grande efficacité (Ja 5.16). Maintes et maintes fois dans la
Bible, il est affirmé que la prière est un outil efficace. Elle est
utile ; elle a un impact.
Dans Institution de la religion chrétienne, Jean Calvin a fait
quelques observations profondes au sujet de la prière :
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décrit Dieu, qui est Esprit, avec ce que les théologiens appellent
le langage « anthropomorphique ». Il semble évident que la Bible
ne sous-entend pas que Dieu s’est repenti de la même manière
que nous devons nous repentir ; sinon, nous pourrions à juste
titre supposer que Dieu avait péché et qu’il aurait lui aussi eu
besoin d’un sauveur. Ce que la Bible veut dire en réalité, c’est
que Dieu a retiré la menace du jugement qui planait sur ce
peuple. Dans ce passage, le mot hébreu nāḥam, traduit par « se
repentit » dans la version Nouvelle Édition de Genève, signifie
« apaisé » ou « calmé ». Dieu a été apaisé et satisfait de voir que
les Ninivites s’étaient repentis de leurs péchés, c’est pourquoi il
a révoqué la sentence du jugement qu’il avait prononcée.
Quand Dieu place son épée de jugement au-dessus de la
tête de son peuple, mais que celui-ci se repent, laissant à Dieu
la possibilité d’éloigner son jugement, cela veut-il dire qu’il a
réellement changé d’avis ?
Dieu ne change pas d’avis, car Dieu ne change pas. Les choses
changent, et elles changent selon sa volonté souveraine, qu’il
exerce par des moyens et des activités secondaires. La prière de
son peuple est l’un des moyens qu’il utilise pour que ce qu’il a
décidé se produise dans ce monde. Donc, si vous me demandez
si la prière change les choses, je répondrai sans hésiter « Oui ! »
Il est impossible de savoir dans quelle mesure l’histoire
humaine reflète l’intervention immédiate de Dieu et dans quelle
mesure elle reflète l’action divine réalisée à travers des agents
humains. L’exemple préféré de Calvin à ce sujet était le livre
de Job. Les Sabéens et les Chaldéens avaient pris les ânesses et
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Chapitre 3
Le modèle de la prière
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Le modèle de la prière
Notre Père
Tels qu’ils sont utilisés dans le Nouveau Testament, les deux pre-
miers mots de la prière sont radicaux. Le peuple de l’ancienne
alliance n’avait pas pour habitude d’employer le mot Père pour
s’adresser à Dieu. Son nom était ineffable ; il ne devait être abordé
avec aucun degré d’intimité. Dans l’Ancien Testament, le terme
Père n’était presque jamais employé pour parler de Dieu ou s’adres-
ser à lui dans la prière. En revanche, dans le Nouveau Testament,
Jésus nous a fait entrer dans une relation intime avec le Père,
brisant la séparation symbolisée par le voile dans le temple. Jésus
nous a donné le privilège incomparable d’appeler Dieu « Père ».
Jésus a été le premier à faire de la prière une discussion
personnelle avec Dieu. Puisqu’il parlait araméen, Jésus uti-
lisait le mot Abba, dont la meilleure traduction est « papa ».
Nous pouvons presque entendre le cri d’alarme des disciples
et imaginer leurs regards d’étonnement sur leurs visages : « Tu
ne le penses pas vraiment, Jésus. Tu n’es pas sérieux ! Nous ne
sommes même pas autorisés à dire à voix haute le nom de Dieu.
Nous ne l’appelons même pas Père, alors encore moins Papa ! »
Ironiquement, nous vivons aujourd’hui dans un monde qui
considère que Dieu est le père de tous, que tous les humains
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Le modèle de la prière
Aux cieux
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mais « qui es aux cieux » nous montre son altérité, le fait qu’il est
mis à part. Lorsque nous prions, nous ne devons jamais oublier
qui nous sommes et à qui nous nous adressons.
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Chapitre 4
La pratique de la prière
A – ADORATION
C – CONFESSION
T(E) – TEMPS D’ACTION DE GRÂCES
S – SUPPLICATION
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L’adoration
Comme démontré dans le modèle de prière donné par Jésus, le
moyen le plus approprié de prier est de commencer par l’adora-
tion. Malheureusement, ce sont le plus souvent nos désirs et nos
besoins qui nous poussent à prier, et non l’adoration elle-même.
Nous nous approchons de Dieu quand nous attendons quelque
chose de lui. Nous sommes tellement pressés de lui apporter
nos requêtes et de lui exprimer nos besoins (que Dieu connaît
déjà) que nous omettons complètement l’adoration, ou que nous
survolons superficiellement cette première étape.
Omettre l’adoration revient à retirer le cœur de la prière.
C’est une chose d’être fervent dans la prière, en particulier si
l’on se trouve en difficulté ; c’en est une autre d’être fervent
dans l’adoration. Les prières des grands saints, guerriers de la
prière dans l’histoire de l’Église, étaient toujours marquées par
leur fervente adoration de Dieu.
Que Dieu me garde de remettre en question l’enseignement
du Christ, mais je dois avouer être très légèrement surpris par
la réponse de Jésus à la demande de ses disciples au sujet de la
prière. Quand ils lui demandent : « Enseigne-nous à prier », on
pourrait s’attendre à une réponse différente de celle que Jésus
leur donne par son modèle de prière. J’aurais plutôt imaginé
une réponse de ce genre : « Vous voulez apprendre à prier ?
Lisez les Psaumes. »
Je suis surpris que Jésus ne recommande pas aux disciples de se
tourner vers les Psaumes. C’est en effet dans ces passages que nous
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des saints avec assurance, car le voile a été déchiré par la croix.
L’épée que l’ange brandissait à la porte du paradis a été retirée.
Le Christ nous a donné accès au Père. Pourtant, si nous regar-
dons l’histoire de l’Église, nous constatons que les gens avaient
tendance à garder une distance respectueuse, s’imaginant que
Dieu était resté lointain. La prière a fini par devenir si formelle
que l’Église et les chrétiens ont réagi avec la même intensité, mais
dans la direction opposée.
Aujourd’hui, nous avons la « prière conversationnelle ». Nos
monologues à l’attention de Dieu ressemblent à ceci : « Euh,
salut Dieu. Comment ça va ? Ça ne va pas très fort pour moi
aujourd’hui, mais, euh, tu sais, toi et moi, Seigneur, nous allons
y arriver, n’est-ce pas ? » Voilà une approche plutôt désinvolte de
Dieu. Il s’agit d’une réaction excessive au formalisme qui s’avère
si informelle qu’elle engendre du mépris. Conçue pour éliminer
l’artificialité, cette façon de faire a en réalité créé la pire forme d’ar-
tificialité. Difficile d’imaginer qu’un être créé aurait un jour l’au-
dace de parler à Dieu de cette manière en sa présence immédiate.
Dieu nous a invités à venir librement en sa présence, mais
nous devons tous prendre conscience que nous sommes toujours
devant Dieu. Confronté au Seigneur Dieu omnipotent lui-même,
qui oserait lui parler comme à un ami avec qui il assisterait à un
match de baseball ? Nous pouvons venir avec assurance, mais
jamais avec arrogance, prétention ou désinvolture, comme si
nous avions affaire à un copain.
Quand nous commençons notre prière par l’adoration et la
louange, nous montrons que nous réalisons à qui nous parlons. La
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grammaire n’a pas besoin d’être parfaite, les mots n’ont pas à être
nobles et éloquents, mais ils doivent refléter le respect et l’honneur
dus à Dieu. L’adoration exprimée d’une certaine manière introduit
le schéma approprié par lequel nous pouvons ensuite confesser nos
péchés, rendre grâce à Dieu et lui apporter nos requêtes.
Plusieurs livres récents nous porteraient à croire que tout ce
que nous avons à faire revient à suivre certaines étapes pour que
Dieu nous donne tout ce que nous demandons. Concrètement,
les auteurs de ces ouvrages disent : « Suivez cette procédure ou
utilisez ces mots spécifiques et ayez la conviction que Dieu cédera
à vos demandes. » Là, ce n’est plus de prière qu’il s’agit, mais de
magie. Il n’est plus question de foi, mais de superstition. Ce sont
des stratagèmes destinés à manipuler le Dieu souverain. Celui
qui prie ainsi oublie à qui il s’adresse. Le Dieu souverain ne peut
être manipulé, car il connaît le cœur de tous ceux qui le prient.
La vraie prière suppose une attitude d’humble soumission et
d’adoration à l’égard du Dieu Tout-Puissant.
La confession
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prières des justes, mais nous ne sommes jamais très justes dans
notre vie quotidienne. Néanmoins, le Dieu que nous servons
nous invite à venir en sa présence malgré notre péché.
Au cours de notre analyse du Notre Père, nous avons exa-
miné certains des éléments importants de la confession. Comme
l’indique ce modèle de prière, la confession doit faire partie inté-
grante de notre conversation avec Dieu. La confession n’est pas
une question frivole à aborder uniquement à des heures et des
dates précises tout au long de l’année. La confession doit être
une activité quotidienne pour le chrétien, dont le pèlerinage est
caractérisé par l’esprit de repentance. La principale raison pour
laquelle la confession doit être quotidienne tient au fait que nous
commettons quotidiennement des péchés contre la loi. Nous fai-
sons des choses que nous ne devrions pas faire et nous négligeons
de faire ce qu’il nous ordonne d’accomplir. Nos dettes vis-à-vis
de Dieu s’accumulent au quotidien. Par conséquent, nos prières
journalières doivent inclure de véritables actes de confession.
Ce n’est pas un hasard si l’Église catholique romaine a élevé
le rite de pénitence au niveau de sacrement. Comme le sacre-
ment de la pénitence était dans l’œil du cyclone de la Réforme
protestante, un contrecoup de négativisme envers la pénitence
s’est installé parmi les protestants. C’était un cas classique de
réaction excessive, de « jeter le bébé avec l’eau du bain ». Les
réformateurs ne cherchaient pas à éliminer la repentance et la
confession, mais à réformer leur pratique par l’Église.
Le sacrement catholique de pénitence contient plusieurs
éléments : la confession verbale, l’absolution sacerdotale et les
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n’est parfait. » Rares sont ceux, s’il s’en trouve, qui prétendent
être irréprochables et mener des vies de cohérence éthique en
respectant la « règle d’or » dans toute situation. Nous devons
reconnaître l’intensité du péché, l’extrême impiété de nos
actions. Puisque nous sommes tous pécheurs et comme nous
savons tous que nous partageons une culpabilité commune,
notre confession tend à rester superficielle, rarement sérieuse
ou caractérisée par un sentiment d’urgence morale.
Le Psaume 51, qui révèle la prière d’un pécheur contrit
demandant le pardon, a été composé par le roi David après
avoir commis un adultère avec Bath-Schéba. David ne s’est pas
approché de Dieu avec des excuses. Il n’a pas demandé à Dieu de
tenir compte des circonstances qui l’ont conduit à commettre ce
péché ou invoqué la solitude que revêt la position de roi. David
n’a pas cherché à minimiser la gravité de son péché en présence
de Dieu. Il n’a fait preuve d’aucune rationalisation ou tentative
d’autojustification, qui caractérisent souvent les coupables.
David a dit : « Car je reconnais mes transgressions, et mon
péché est constamment devant moi… en sorte que tu seras juste
dans ta sentence, sans reproche dans ton jugement » (Ps 51.5,6).
Autrement dit, David croyait que Dieu serait totalement juste
s’il ne lui accordait rien d’autre qu’un châtiment absolu. David
a ainsi exposé ce que Dieu a commandé de ne jamais mépriser :
un cœur brisé et contrit.
David a ensuite demandé à retrouver la faveur de Dieu : « Ô
Dieu ! crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit
bien disposé. Ne me rejette pas loin de ta face, ne me retire pas
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L’action de grâce
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mais pas séparés. Tout ce que nous avons et tout ce que nous
sommes, nous le devons en fin de compte à la bienveillance
de notre créateur. Manquer de respect à Dieu en retenant nos
remerciements revient à nous exalter nous-mêmes et à l’abaisser.
Le païen doit être distingué de l’apostat. Le païen n’est jamais
entré dans la maison de la foi. Il est étranger à la communauté
de l’alliance. Il est caractérisé par l’idolâtrie et l’ingratitude. Un
apostat, quant à lui, est une personne qui a rejoint l’Église, qui
est devenue membre de l’alliance visible, mais a ensuite répudié
l’Église, la délaissant pour mener une vie d’indulgence laïque.
L’apostat est « celui qui oublie ». Il a la mémoire courte.
La rencontre de Jésus avec les dix lépreux illustre l’importance
de l’action de grâce. D’innombrables sermons ont été prêchés sur
la guérison des dix lépreux en focalisant l’attention sur le thème
de la gratitude. Bien souvent, les sermons à ce sujet enseignent
que Jésus a guéri dix lépreux, mais qu’un seul d’entre eux s’est
montré reconnaissant. L’idée directrice de telles prédications
est tout simplement erronée. Il est inconcevable qu’un lépreux,
qui supporte la misère abjecte à laquelle il est confronté quo-
tidiennement dans le monde, ne soit pas reconnaissant d’avoir
été guéri instantanément de cette terrible maladie. S’il avait été
l’un de ces lépreux, même Adolf Hitler aurait été reconnaissant.
L’objet de cette histoire n’est pas tant celui de la gratitude que
de l’action de grâce. C’est une chose de se sentir reconnaissant ;
c’en est une autre de l’exprimer. Ces lépreux avaient été séparés
de leurs familles et de leurs amis. Une purification instantanée
signifiait pour eux la libération de l’exil. Nous pouvons les
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La supplication
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ne devons pas tenter Dieu comme l’a fait l’homme qui a révélé
lors d’une interview télévisée nationale qu’il avait fait un pacte
avec Dieu. Il a déclaré qu’il avait promis à Dieu que s’il bénissait
ses deux maisons closes, il passerait le reste de sa vie à le servir.
Et si nos prières semblent rester sans réponse ? Parfois, nous
avons l’impression que nos prières ne dépassent même pas la
hauteur du plafond. C’est comme si nos supplications tombaient
dans l’oreille d’un sourd, et que Dieu restait impassible ou indif-
férent à nos plaidoiries passionnées. Pourquoi ces sentiments
nous hantent-ils ?
Notre frustration dans la prière peut avoir plusieurs expli-
cations. Je vais passer en revue les plus importantes :
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Même si Dieu nous fait grâce sur grâce, nous devrions être
en mesure de nous réjouir de chacun de ses bienfaits, même
s’il ne nous en accorde aucun autre. N’oubliez pas le Seigneur
quand vous vous approchez de lui. Il ne vous donnera pas une
pierre si vous lui demandez du pain.
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avec vous de la grâce de la vie. Qu’il en soit ainsi, afin que rien
ne vienne faire obstacle à vos prières. » Le terme grec traduit par
« faire obstacle » est ekkoptō qui signifie littéralement « coupé ».
Si les discordes dans la relation conjugale ne sont pas traitées,
les prières sont coupées. Cela fait écho à l’avertissement initial
du Psaume 66.
Un deuxième exemple se trouve dans Matthieu 5.23,24 : « Si
donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te sou-
viennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton
offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton
frère ; puis viens présenter ton offrande. » Dans ce passage,
Jésus dit que s’il y a des conflits non résolus dans nos vies, notre
adoration s’en trouvera tachée. Jésus établit les priorités. Nous
devons dans un premier temps prêter attention aux situations
qui nécessitent une attention particulière ; ensuite seulement
nous pouvons offrir notre adoration. Bien que le passage ne
parle pas spécifiquement de la prière, le principe du règlement
des comptes reste constant.
Lorsque nous présentons à Dieu nos requêtes avec un péché
non confessé – donc non purifié – dans nos cœurs, nous sommes
comme un étudiant furieux qui confronte son professeur à
cause d’une note éliminatoire. Le professeur écoute poliment
les frustrations de son étudiant, mais il fait ensuite remarquer
qu’en se basant en toute honnêteté sur son estimation profes-
sionnelle, l’élève a reçu la note qu’il méritait. L’élève réplique
que non seulement lui, mais aussi d’autres étudiants de cette
même classe estiment que c’est injuste.
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La puissance de l’intercesseur
La prière est la fonction sacerdotale qui consiste à apporter
une supplication à Dieu. À l’époque de l’Ancien Testament,
deux grandes classes de médiateurs opéraient entre Dieu et son
peuple : les prophètes et les sacrificateurs. En termes simples,
le prophète recevait de Dieu l’ordre de transmettre sa parole
divine au peuple. Il parlait donc au peuple de la part de Dieu.
Inversement, le sacrificateur recevait l’ordre de Dieu d’être un
porte-parole du peuple. Il parlait à Dieu de la part du peuple.
Dans le Nouveau Testament, le Christ exerce les fonctions
non seulement de prophète et de sacrificateur, mais aussi de
roi. Dans son rôle sacerdotal, il a fait le sacrifice parfait, offrant
l’expiation parfaite et définitive. Pourtant, la croix n’a pas mis
un terme à sa fonction sacerdotale. Lors de son ascension, il
est entré dans le saint des saints céleste, où il continue d’agir
en tant que grand souverain sacrificateur. Là, il prie pour son
peuple, intercédant auprès du Père pour nous. La puissance
des prières du Christ est incommensurable. Elle peut être
illustrée non seulement par les miracles qu’il a accomplis sur
terre, mais aussi par ses prières d’intercession pendant son
ministère terrestre.
Prenons les cas de Judas Iscariot et de Simon Pierre. Tous
deux étaient des disciples qui ont commis des actes odieux de
trahison à l’encontre de Jésus à son heure la plus sombre. Judas
a fini par se suicider alors que Pierre a été restauré et est devenu
le « roc » de l’Église primitive à Jérusalem. Pourquoi ?
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Pourquoi prions-nous ?
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car c’est l’une des marques les plus évidentes du chrétien. Nous
devons prier pour que Dieu nous protège du malin.
Nous devons toujours nous rappeler que Dieu est Dieu et qu’il
ne doit rien à l’homme. Comme le dit le psalmiste : « Il fait tout
ce qu’il veut » (Ps 115.3b). Nous avons été invités à venir devant
Dieu avec assurance, mais jamais avec désinvolture, arrogance
ou prétention. Le passage d’Ecclésiaste 5.1 nous rappelle ceci :
« Ne te presse pas d’ouvrir la bouche, et que ton cœur ne se hâte
pas d’exprimer une parole devant Dieu ; car Dieu est au ciel, et
toi sur la terre : que tes paroles soient donc peu nombreuses. »
Pour conclure, s’il existe un secret pour apprendre com-
ment prier, il est le même que celui qui s’applique à toute autre
tâche. Pour exceller dans une tâche, nous devons pratiquer. Si
nous voulons apprendre à prier, alors nous devons prier – et ne
jamais cesser de prier.
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À propos de l’auteur
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